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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

( Télécharger le fichier original )
par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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III-3-2- L'abstraction de l'information par les structures associatives

En retournant la perspective, l'information allant de ces structures aux élèves accuse aussi une limite car du point de vue de son contenu elle n'éclaire pas sur les modalités et mécanismes de la prise en charge qui est pourtant mise en avant pour encourager au dépistage. L'information demeure abstraite, imprécise quant à son contenu :

« Lors de la formation que j'ai suivie, on nous a dit que non seulement il y avait des bons pour

le dépistage, il y avait des bons aussi pour la prise en charge mais ils n'ont pas précisé »,

déclare Sylvie (18 ans, catholique, 1ère G1, réticente). Cette absence de précision est également déplorée par Alexis en ces termes:

« On nous avait dit, lorsque tu étais séropositif, on te prenait en charge pour les ARV et lorsque tu étais négatif ça te permet toi-même de changer un tant soit peu ton comportement. ( ...) Ils n'ont pas précisé tout ça. Ils ont juste dit que si tu étais séropositif tu avais une prise en charge. » Alexis (22 ans, catholique, 2ème année comptabilité, adhérent)

Cette abstraction de l'information, nous l'avons nous-mêmes constatée en observateur direct lors d'une séance d'animation pendant la campagne de dépistage. En effet, les animateurs ont focalisé la sensibilisation sur les modes de transmission et les moyens de prévention du VIH avec des démonstrations des aspects `pratiques et techniques' de l'utilisation du préservatif masculin. Or « l'inefficacité relative des actions d'information en milieu scolaire (...) semble provenir du fait que ces actions abordent principalement et exclusivement les questions techniques de la sexualité44 ». Ainsi, la question du dépistage a été effectivement résumée à : "il y a une prise en charge".

L'information par les structures de lutte contre le sida est limitée. Le développement de l'altérité négative conduit à un désintérêt vis-à-vis de ces structures qui elles-mêmes ne livrent pas une information concrète permettant une connaissance éclairée sur la question de la prise en charge.

III-3-3-L'information limitée par le cercle des pairs

L'information par le cercle des pairs accuse également les mêmes limites. Elle ne touche pas directement la question du dépistage car, comme nous l'avons montré précédemment, l'ensemble des interviewés ignorent les mécanismes de la prise en charge.

L'information dans le cercle des pairs se présente donc dans les discours plutôt sous forme de discussions sur les modes de transmission du VIH et les moyens de s'en prévenir. A ce titre, Rose (22 ans, catholique, 2ème année comptabilité, réticente) et Elise (18 ans, 1ère G2, adhérente) respectivement rapportent :

« Entre camarades, on discute seulement, on parle du sida... C'est pas une bonne maladie, une maladie qui n'a pas de remède donc il faut faire tout pour éviter cette maladie. »

44 ' Le journal du sida' une expérience pédagogique au-delà de l'éducation sexuelle, n°42, août-septembre 1992, p38

« Presque tout le temps on parle principalement du sida, des IST, comment les prévenir, est-ce que c'est possible de s'abstenir jusqu'au mariage... Ce sont ces genres de choses-là. »

Lorsque les discussions touchent à la question du dépistage, c'est en termes d'évaluation en avantage et désavantage. Or le côté inconvénients apparaît plus perceptible que le côté avantageux comme le rapporte ce témoignage encore :

« Souvent d'autres disent que eux ils vont attendre le mariage pour aller faire, comme ça c'est pour se marier en même temps. D'autres sont là qu'ils vont faire,

s'ils font ça et puis ils sont malades, ils préfèrent se suicider que de souffrir. » Sylvie (18 ans, catholique, 1ère G1, réticente)

La nature (assez lacunaire) donc des discussions ne porte pas essentiellement et de façon efficiente sur le dépistage. Par ailleurs, ces discussions peuvent véhiculer des informations erronées comme ce discours l'atteste :

« Souvent quand j'en parle avec des amis, ils donnent des pourcentages. La fois passée on a parlé de 43% je crois ; la fois passée on parlait de 43% de sidéens au Faso. » Bernard (18 ans, protestant, 1ère E, réticent)

Des informations erronées pouvant circuler entre élèves est reconnue par Yolande (enseignante d'Economie Sociale et Familiale au LTO et marraine du club ABBEF) qui déclare :

« Les élèves se donnent souvent des informations qui sont fausses. J'ai des élèves qui m'ont dit que les garçons ont dit que le sperme rajeunit, ça soigne le cancer de sein... »

Dans le cercle des pairs, l'information peut être limitée aux discussions portant sur la prévention du VIH, et éventuellement sur une évaluation du dépistage, sans avoir vraisemblablement une très grande incidence sur la connaissance des enjeux du test sérologique VIH.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle