WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

( Télécharger le fichier original )
par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES
Département de Géographie

Mémoire de maîtrise de Géographie

L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA

DEGRADATION DES RESSOURCES

NATURELLES DANS LES NIAYES AUX ABORDS

DU LAC TANMA

Présenté par
Moussa Dieng NDIAYE

Sous la direction de
Pr Alioune KANE Dr Awa NIANG FALL

Année universitaire 2008-2009

SOMMAIRE

SOMMAIRE 1

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 2

AVANT PROPOS 3

INTRODUCTION GENERALE 4

PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 12

CHAPITRE 1: LE CADRE PHYSIQUE 13

CHAPITRE 2: LE CADRE HUMAIN 40

DEUXIEME PARTIE: LES RESSOURCES NATURELLES ET LE MARAICHAGE 47

CHAPITRE I: EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES 48

CHAPITRE II : LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE DU LAC TANMA 52

TROISIEME PARTIE: LA PART DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 67

CHAPITRE 1: LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 68

CHAPITRE 2: L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS 77

CONCLUSION GENERALE 87

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 89

ANNEXES 93

LISTES DES FIGURES 96

LISTES DES TABLEAUX 97

LISTE DES PHOTOS 98

TABLE DES MATIERES 99

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ANSD : Agence nationale de la statistique et de la démographie

BP : : Before Present

CEM : Collège d'enseignement moyen

CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

CR : Communauté Rurale

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

CSE : Centre de Suivi Écologique

DAPS : Direction de l'Analyse et de la Prévision Statistique

DDT : Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane

DGPRE : Direction de Gestion E t de la Planification des Ressources en Eau

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

FAPD : Fédération des Agropasteurs du Diender

FAO : Fond des Nations Unies pour l'Alimentation

FLSH : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines

IFAN : Institut Fondamental de l'Afrique Noire

ISE : Institut des Sciences de l'Environnement

ISRA : Institut Sénégalaise pour la Recherche Agricole

LERG : Laboratoire d'Étude Recherche et de en Géomantique

LNERV : Laboratoire National d'Élevage et Recherches Vétérinaires

OMS : Organisation Mondiale pour la Sante

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement

PGIES : Projet de Gestion Intégrée des ressources Naturelles

SDE : Sénégalaise Des Eaux

SENELEC : Société Nationale d'Électricité du Sénégal

SEPAM : Société d'Exploitation de Produits Agricoles et maraîchers

TER : Travail d'Étude et de Recherche

AVANT PROPOS

Ce Travail d'Etude et de Recherche entre dans le cadre de l étude d'impact d'une activité (maraîchage) sur les ressources naturelles et ses conséquences sur l'environnement. Elle représente mémoire de maitrise qui cherche à singulariser l'ampleur de la pression anthropique sur un écosystème fragile de bordure de lac.

A cet effet je tiens à remercier fort chaleureusement Monsieur Alioune KANE pour avoir accepté la direction scientifique de ce mémoire.

Je remercie également Madame Awa Niang FALL pour avoir assuré l'encadrement de ce travail du début à la fin. Vraiment, les mots me manquent pour exprimer ma reconnaissance à votre égard. Encore une fois merci Madame.

Mes remerciements vont aussi à l'égard de l'ensemble du corps professoral du Département de Géographie :

Qu'il me soit aussi permis de remercier les personnes qui m'ont aidé à réaliser ce TER.

Je pense déjà à ma chère mère et mon défunt père, à mes frères et soeurs ainsi qu'à l'ensemble des membres de ma famille; mes cousins et cousines, mention spéciale à Abdoulaye NDIAYE dit DOSS. A ces mêmes remerciements, j'associe:

Ma tante Fatou THIOUNE et a ses enfants Ablaye et Astou ainsi qu'à tous les membres de la famille SOW à POUT. Ma tante Khady FAYE, ses enfants et tous les membres de la famille SALL à THIES Massamba DIOP et sa femme Madame DIOP née Ndioba NDIAYE pour tous ses bienfaits

Au colonel Abdoulaye DIOP (parc) natif du village de Keur Matar Gueye pour ses conseils avisés et ses suggestions.

Mes camarades étudiants qui m'ont aidé durant les phases d'enquêtes de terrain. Je veux nommer Cheikh TOURE natif du village de THOR, Mamadou MBENGUE natif du village de Keur Mbir Ndao, Mamadou FAYE natif du village de Ndieguene.

Permettez-moi aussi de remercier mes amis étudiants de la faculté dont je ne manquerai de citer les noms: il s'agit d'Ehadji Mademba NDOYE, Omar NDOYE, Mamour SARR, Diabel, Semba, SENE, SY, NDAO, Paul Félix THIAO, Moussa CAMARA. Et tous les étudiants de l'AED (Association des Etudiants pour le développement du Diender).

Je remercie également mes amis à moi: Amadou NDIAYE, Youssou SENE, Ehadji SOW, Seydina Issa GUEYE, tous à la faculté de droit; Mor Touré GUEYE, étudiant en thèse à la faculté de médecine, Mor GUEYE, mon neveu Abdoulaye DIOP, Mamadou L DIA.

INTRODUCTION GENERALE

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

Les Niayes du Sénégal situées sur la frange littorale qui s'étend de Saint-Louis à Dakar constituent un écosystème particulier et unique en Afrique. En effet, ses particularités physiques, à savoir sa position géographique, son micro climat et ses caractéristiques hydrologiques et hydrogéologiques, font que cette partie du pays dispose de conditions naturelles favorables à l'épanouissement de l'Homme.

Cette région dispose d'un important potentiel en ressources, naturelles qui font l'objet de diverses exploitations. Ce qui fait que les secteurs d'activités sont très nombreux dans la région. On peut citer parmi ces activités, la pêche, l'élevage, mais surtout l'agriculture qui est l'activité dominante.

Figure 1 : Les Niayes dans le Sénégal Laboratoire de Morphologie et d'Hydrologie, 2009)

Contrairement au reste du pays où l'activité agricole n'est que saisonnière, la zone des Niayes connaît une production annuelle de légumes et de fruits divers qui occupe la majeure partie de la population locale.

Ces conditions favorables combinées à la proximité de Dakar constituant un marché important (21% de la population nationale sur 0,28% du territoire), rendent l'activité maraîchère beaucoup plus attrayante (NGOM, 2007) et constituent un des facteurs attractifs des Niayes. Cependant, cet équilibre est menacé et risque d'être rompu à cause de la combinaison de divers facteurs d'ordre naturel mais aussi anthropique. Bien que la zone bénéficie de conditions naturelles favorables sur le plan climatique, hydrologique, hydrogéologique, elle n'échappe pas à la tendance générale de dégradation des écosystèmes liée aux changements climatiques globaux.

Les ressources hydrographiques, hydrogéologiques, pédologiques et phytogéographiques subissent de plus en plus l'effet néfaste et dévastateur de l'évolution climatique globale.

A cela, il faut combiner l'activité anthropique essentiellement dominée par le maraîchage qui, en dehors des facteurs de dégradation naturelle constitue une véritable pression sur les ressources de l'écosystème des Niayes.

Cette pression est non seulement le fruit d'une exploitation abusive et intense mais aussi de l'utilisation de techniques et de pratiques non adéquates car non soucieuses de la vulnérabilité du milieu.

Une telle situation est la résultante de la forte demande en produits maraîchers que les producteurs cherchent à satisfaire.

Et cela arrive dans un contexte où le développement de la recherche agricole est orienté sur la façon de maximiser les rendements.

Donc la problématique de l'agriculture dans cette zone se présente de manière très délicate en termes de déséquilibre entre les ressources naturelles d'une part et d'autre part les besoins d'une population en croissances rapides.

Pourtant selon Édouard SAOUMA, Directeur général de la FAO (1983), « l'agriculture en elle-même n'est pas une cause de dégradation, car il est possible de cultiver de la bonne terre et de produire d'abondantes récoltes tout en préservant et en bonifiant le sol. Selon lui: « mieux une terre est exploitée, plus le sol devient riche et fertile ». Toutefois lorsqu'on utilise de mauvaises techniques, ou que l'on pratique des cultures inadéquates, une série de catastrophes s'enchaîne bientôt.»

Visiblement, avec la nouvelle tendance que vient prendre le maraîchage dans les Niayes ;
c'est une situation comparable qui est entrain de se produire dans ce milieu pourtant si fragile.

Malgré ses potentialités et ses ressources apparemment inépuisables, elles sont aujourd'hui fortement perturbées par la demande de plus en plus accrue des hommes.

Les conséquences sont désastreuses :

v' Sols salinisés et devenant stériles ;

v' La ressource en eau, l'élément vital qui confère à la zone sa caractéristique de « zone humide » connaît une dégradation aussi bien en quantité qu'en qualité,

v' Les dépressions connaissent un ensablement sans précédent, (FALL et al 2001) v' La perte de la biodiversité. (FALL et al 2001)

Ainsi la survie de l'écosystème des Niayes est compromise. Cet état de fait suscite une réflexion sur la gestion des ressources naturelles pour mieux promouvoir un développement durable qui permettrait de gérer et d'exploiter l'environnement à long terme en conservant voire en améliorant les ressources naturelles.

2. OBJECTIF

L'objectif principal poursuivi à travers ce travail de recherche est :

Appréhender les conséquences à court, moyen et long terme des activités anthropiques sur l'environnement afin de reconsidérer le système agricole actuel et d'aller vers un système plus écologique.

3. HYPOTHESES

Les Niayes possèdent un important potentiel en ressources naturelles renouvelables mais pas inépuisables.

Ces ressources sont soumises à la pression des agriculteurs qui ne se soucient pas de leur pérennisation.

Les maraîchers semblent ignorer que la continuité de leur activité dépend de la survie de l'écosystème.

4. METHODOLOGIE

Dans le souci d'atteindre l'objectif que nous nous sommes fixés et vérifier les hypothèses émises dans le cadre de notre travail d'étude et de recherche, (TER); nous avons adopté une méthodologie qui s'articule autour de trois points.

4.1. La revue documentaire

La première étape consiste en une revue sur des ouvrages traitant de la zone et sur des questions ayant un rapport avec notre thème. Ceci nous a permis d'élaborer une problématique après un aperçu global sur les activités des populations et la dynamique des ressources naturelles.

Cette étape consiste également en la recherche des données sur le cadre pyysique comme le relief, la géologie, le climat, l'hydrologie et la végétation ainsi que sur le cadre humain comme le peuplement et son histoire.

La recherche documentaire nous a conduits dans les lieux suivants: La bibliothèque centrale de l'UCAD (Université Cheikh Anta Diop), la bibliothèque du département de géographie, la bibliothèque de l'ISE, la bibliothèque du Centre de Suivi Ecologique (CSE), la bibliothèque de l'IFAN, la bibliothèque du département de géologie, la bibliothèque de L'UNIVALS à l'ISRA

Nous nous sommes également rendus dans des agences et directions comme : L'ANSD, la DAPS, la Direction de l'Horticulture, la Direction et de l'Agriculture, la DGPRE (Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eaux)

4.2. Les visites de terrain

Elles se sont déroulées en deux étapes. Nous avons effectué une première visite de prospection ensuite nous avons préparé un questionnaire pour la deuxième visite.

a) La phase de prospection

La première étape de la phase de terrain a été effectuée les Lundi 25 et Mardi 26 mai 2009 dans différents endroits de notre zone d'étude. (Thor, Mbidieume-Thieudème, Diender Fouloume, Kemaye-Thiaye, etc....)

Cette première phase de notre travail de terrain était pour nous une occasion d'établir notre premier contact avec notre zone d'étude. De ce fait, nous nous sommes rendus dans les exploitations des maraîchers dans plusieurs villages bordant le lac Tanma.

Notons que cette visite était plutôt une visite exploratoire et de prospection. Néanmoins, elle nous a permis de vérifier et de renforcer notre vue d'ensemble sur le milieu.

Elle nous a aussi permis de faire la situation des villages et des sites de production par rapport au lac.

b) La phase du questionnaire

La deuxième phase de terrain a été plus longue que la première. Elle s'est déroulée à la période du 28-08-2009 au 09-09-2009. Soit un intervalle de 11 jours. Durant ces 11 jours, nous avons enquêté sur un certain nombre de questions relatives au maraîchage par le biais d'un questionnaire que nous avons adressé aux acteurs. Ainsi 125 personnes reparties sur 10 villages ont été interrogées.

Le nombre de personne interrogé par village est proportionnel au nombre de maraîchers dont dispose le village. La méthode d'échantillonnage est décrite ci-après:

b-1) L'échantillonnage

La base de sondage que nous avons utilisé est le recensement de la population agricole de 1998-1999. Les données de ce recensement sont disponibles au niveau de la DAPS (direction de l'Analyse et de la Prévision Statistique) du Ministère l'Agriculture et de l'Elevage. Ce recensement donne les effectifs des chefs de ménage pratiquant l'activité maraîchère dans chaque village.

En effet ce recensement estime la population maraîchère des trois communautés rurales qui jouxtent le lac Tanma à 4416 maraîchers repartis sur 60 villages dont 2001 maraîchers pour la CR de Diender Guedj, 447 pour la CR de Mont Rolland, 1968 pour la CR de Notto Gouye Diama.

Mais nous rappelons, comme dans l'intitulé de notre sujet (bordure du lac Tanma) que notre site d'étude n'est pas intéressé par l'ensemble de l'espace administratif des trois CR. Notre site d'étude concerne le complexe du lac Tanma c'est-à-dire l'ensemble des villages concernés par ce qu'on a appelé «le district écologique du lac Tanma». Ces villages sont distribués de part et d'autre des rives du lac comme indiqué sur la carte. (Voir carte N°2)

L'effectif total des maraîchers des 10 villages du complexe lac Tanma est de 994 maraîchers. Vu l'importance de ce nombre, nous avons choisi un échantillon qui représente le huitième de la population maraîchère totale. Soit 13% de la population maraîchère de chaque village.

Le tableau suivant donne la répartition des personnes interrogées proportionnellement au nombre de maraîchers que compte chaque village.

Tableau 1 : Nombre de maraîchers interrogé en fonction des effectifs par village

Village

Effectifs de maraîchers

Nombre interrogé

Diender

96

12

Fouloume

77

9

Keur Matar

157

20

Mbissao Ndieuguene

101

12

Ndame Lo

57

7

Mbidieume Thieudème

183

24

Kemaye thiaye

126

16

thor

148

18

Ndiaye Bopp

01

0

Keur Mbir Ndao

58

7

Totale

994

124

b-2) Le questionnaire

Pour ce qui est du questionnaire, il a été conçu su la base d'un certain nombre d'informations qu'on a eu sur le milieu et sur les acteurs grâce à:

· Une revue documentaire sur le site (les Niayes en général), sur l'activité maraîchère et les acteurs eux mêmes, sur les intrants mobilisés par cette activité et sur les systèmes de production etc.

· Une première phase de terrain qui a permis de faire une prospection et une exploration du site. Ce qui nous a donné un aperçu global sur le site mais aussi a permis notre premier contact avec les acteurs.

Ainsi nous avons essayé d'orienter les questions dans le sens de notre thème (maraîchage et dégradation des ressources naturelles) pour pouvoir identifier au maximum la part du maraîchage dans la dégradation des ressources. Tout ceci dans le souci de pouvoir vérifier les hypothèses de départ.

De ce fait le questionnaire est divisé en quatre parties: Une sur la ressource en eau, une sur les sols et une troisième sur la ressource végétale. La quatrième partie est réservée à l'utilisation des pesticides. En effet, les pesticides deviennent de plus en plus indispensables pour une agriculture de qualité mais demeurent associés à beaucoup de problèmes relatifs à leur effet négatifs sur la biodiversité et sur la pollution de l'environnement

b-3) L'enquête proprement dite

Cent vingt cinq (125) personnes ont été interrogées dans les différents villages. Pour interroger certains maraîchers, nous nous sommes rendus dans les sites de production (champs), mais pour d'autres on a jugé plus pertinent de les retrouver au niveau de leurs villages de résidence. Ceci est du au fait que les enquêtes se sont déroulées en début septembre et avec la pluie, il était très difficile de nous rendre dans les champs. Parce que tout simplement dans ces zones les fortes pluies entrainent des inondations et des ruptures des voies de communication.

Les personnes ciblées étaient essentiellement des maraîchers. Mais nous avons volontairement favorisé les plus âgées. Cette faveur n'est pas gratuite. Vue l'information que nous cherchions, relative à une péjoration dans le temps des ressources naturelles, il était nécessaire de faire une comparaison entre deux périodes. Les personnes âgées ayant été témoins du passé peuvent nous faire un historique de l'état des ressources, et la comparaison avec l'actuel nous permet d'apprécier l'évolution.

Ainsi les grands thèmes étaient relatifs à la baisse de la pluviométrie, à la baisse de la nappe, à la disparition la biodiversité, à la perte de fertilité des sols, baisse du rendement etc.

Par la même occasion nous avons essayé de poser des questions pour identifier la part du maraîchage dans cette dégradation. Ainsi des questions relatives : à la pression des hommes sur les ressources, à la surexploitation, à la jachère, aux systèmes culturaux non adaptés, à la prolifération de forages et des motopompes ont été posées.

4.3. Le traitement et l'analyse de l'information

La saisie est faite le logiciel Word. Apres le dépouillement des enquêtes, le traitement de l'information ainsi que l'analyse statistique ont été faits avec les logiciels et Excel. Word

5. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 5.1. Impact

Le mot « impact » vient du latin «impactus», du participe passé de «impigue», signifiant heurté. D'un point de vue strictement écologique, les impacts sont décrits comme des déviations de dynamiques naturelles d'évolution aboutissant à des modifications de l'état théorique d'écosystème.

Un impact sur l'environnement peut se définir comme l'effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une activité humaine sur une composante de l'environnement. Cet activité étant considérée comme responsable de la modification c'est-à-dire une perturbation du système par rapport à l'état initial. Pour le cas de notre étude nous essayons de mettre en exergue le rôle joué par l'activité maraîchère dans la modification de l'environnement.

5.2. Maraîchage

Le maraîchage, ou horticulture maraîchère, est la culture de légumes et de certains fruits, de manière intensive et professionnelle, c'est-à-dire dans le but d'en faire un profit. C'est un type d'agriculture intensive, qui vise à maximiser l'utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très courts. Vue l'importance des terrains aménagés, les récoltent peuvent servir a la consommation pour un grand nombre de personnes.

En contrepartie, il nécessite des moyens parfois importants (réseau d'irrigation, forage, mécanisation...) et une main d'oeuvre abondante. Dans notre site d'étude, elle est l'activité dominante et occupe le plus grand nombre d'actifs.

5.3. Dégradation

La dégradation traduit une action de détérioration progressive d'une chose par rapport à sa situation initiale. ( www.vikipedia.org ) Mais il faudra au préalable cerner dans le temps cette situation dite « initiale » avant de pouvoir faire la comparaison avec l'actuel. Sans cette confrontation (entre deux situations et deux époques différentes), il sera très difficile de faire une appréciation objective. Pour ce qui intéresse notre TER, nous considérons l'époque d'avant les années de sécheresse. (Avant les années 70).

5.4. Ressources naturelles

Une ressource naturelle est un bien, une substance ou un objet présent dans la nature, et exploité pour les besoins d'une société humaine. ( www.vikipedia.org ) Cette définition semble être très vague car elle englobe l'ensemble des matières d'origine minérale et d'origine organique du sol, du sous-sol, et de l'air susceptible d'être exploité par les groupes humains. Pour le cas qui concerne notre étude nous ne considérons que les ressources utiles à l'écosystème et directement sollicitées pour le fonctionnement l'activité maraîchère. Ces ressources sont l'eau, le sol et la biodiversité surtout végétale.

PREMIERE PARTIE:

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

Chapitre 1:

LE CADRE PHYSIQUE

I. LOCALISATION DU SITE DE L'ETUDE

Notre site d'étude se trouve dans la région naturelle des Niayes. La région des Niayes est la partie du Sénégal située sur la bordure maritime Nord. Elle s'étire sur une longueur de 180 km avec une largeur variant par endroit entre 5 et 30 km. Elle est généralement limitée dans sa partie intérieure par la route nationale N° 2 reliant Dakar et Saint Louis. Cette zone est caractérisée par une morphologie assez particulière qu'elle a héritée de son passé géologique et géomorphologique. De Saint Louis à Dakar elle est marquée par une succession de lacs qui s'échelonnent le long du littoral. On peut citer parmi ces lacs: Ourouay, Retba, Youi, Mbeubeuss, Mbaouane, et Tanma. Ce dernier concerne notre étude.

En effet, notre étude est une évaluation d'impact d'une activité sur une zone et sur ses ressources.

Pour le choix du site lac Tanma nous nous sommes fondés sur les raisons suivantes :

v' Le lac Tanma, bien qu'il soit saisonnier, est le deuxième lac du Sénégal de par

sa superficie. Il constitue un important réservoir d'eau continentale;

v' Ses alentours (dunes, dépressions, marigots) font qu'il constitue un écosystème

typique des Niayes;

v' De par sa taille, il polarise un important nombre de villages dont les populations ont pour activité principale l'agriculture et le maraîchage en particulier.

Ces raisons font que le lac et sa bordure s'érigent en véritable « district écologique » avec un potentiel de ressource important mais menacé.

D'un point de vue administratif, notre site d'étude se trouve dans région de Thiès entre les départements de Thiès et Tivaouane. Les CR concernées par le lac sont : Diender Guedj dans le département de Thiès, arrondissement de Keur Moussa, Notto Gouye Diama et Mont Rolland dans le département de Tivaoune arrondissement de Pambal.

Situé entre les latitudes 14°49 et 15° 00 Nord et les longitudes 17° 00 et 17° 06 Ouest;
(THIAM, 2006) le lac Tanma s'inscrit principalement dans trois communautés rurales que

sont Diender, Mont Rolland et Notto Gouye Diama. Il polarise quelques villages de la communauté rurale de Keur Moussa.

Il s'allonge sur plus de six (6) km suivant un axe approximativement Nord-Sud. Sa largeur moyenne est d'environ 2,5 km sauf au 1/3 de sa longueur en partant de l'extrémité Nord où il présente un étranglement de 0,75 km sur 1,5 km. Cet étranglement va de pair avec un changement de direction qui devient NE-SW. (NDOYE, 2008).

Il est traversé au niveau de l'étranglement par la route nationale Dakar Mboro.

Figure 2:Les communautés rurales bordières du lac Tanma (Source : NIANG, 2009)

D'un point de vue spatial, si on considère l'ensemble des limites administratives, ces trois communautés rurales regroupent un nombre important de villages. Mais pour être plus objectif et mieux cerner le thème, nous accentuerons principalement notre étude sur les villages qui se situent dans les bordures immédiates du lac.

Ces villages sont situés soit dans la rive gauche soit dans la rive droite et sont unis par l'élément lac. Leurs populations s'adonnent principalement à l'activité de maraîchage autour du lac. Ainsi cette zone qu'on pourra appeler « la zone écologique du lac » constituera notre espace d'étude.

Cela entre dans le souci de donner à notre étude une approche mieux orientée vers la réalité du milieu car pour la plupart du temps, les divisions administratives ne tiennent pas compte des interrelations et des interconnexions qui étaient déjà sur place et qui régissaient les activités et les hommes.

Figure 3 : complexe lac Tanma (source PGIES 2005)

Figure 4 : Zone du lac Tanma dans les Niayes (source PGIES 2005)

II. RELIEF

Cette partie du pays ne comporte pas d'élévations à hauteurs remarquables. Cependant elle n'est pas entièrement plate; même si les dénivellations entre dunes et dépressions dépassent rarement 25 m.

Le lac Tanma forme un grand bassin qui est relié dans sa partie intérieure par un réseau de marigots en partance du massif de Ndiass et des plateaux de Thiès. Ces deux structures influencent beaucoup la morphologie du milieu.

v' Le plateau de Thiès est d'orientation méridienne et s'étire progressivement vers l'Ouest de 40 à 120 m et culmine à 130 m. Il se termine à l'Ouest par un escarpement appelé falaise de Thiès ou cuesta de Thiès; une succession de ravins l'échancre. (GUEYE, 2005)

v' Le massif de Ndiass quant à lui est formé d'une succession de collines et de petits plateaux très découpés qui atteignent 100 à105 m dans sa partie centrale. (GUEYE, 2005)

Ces deux unités de reliefs intéressent la zone par le fait que les eaux qui remplissent le lac Tanma proviennent des eaux de ruissellement mobilisées par les marigots issus du revers occidental des plateaux de Thiès et des piedmonts du massif de Ndiass situé au sud.

D'une manière générale le relief est plat avec quelques dépressions aux alentours. Il devient de plus en plus bas au fur et à mesure que l'on s'approche du littoral où l'on trouve les cuvettes.

III. LA GEOLOGIE

Notre zone étude est une partie intégrante de la région des Niayes. Sa géologie et sa géomorphologie sont tributaires de celles des Niayes qui à son tour renvoie à celles du bassin sédimentaire sénégalo- mauritanien.

-mauritanien a fait l'

Le bassin sédimentaire sénégalo objet de plusieurs études parmi les

quelles

on peut citer celles de SALL (1971), et DIAW (1980) etc.

Ces travaux ont perm e du système s'est

is de constater que l'essentiel de la mise en plac

déroulé au Quaternaire.

Il s'agira de faire un bref aperçu sur les événements eustatiques et morphoclimatiques du quaternaire dans cette partie occidentale du bassin.

Durant cette période

l'histoire géologique et géomorphologique du bassin est marquée par une succession de transgressions et régressions de la mer. C eci entraîna une alternance de phases sèches et de ph , qui ont comme

ases humides, d'intensification de vents et de ralentissement

résultat final l'édification de trois séries de cordons dunaires. Ces cordons sont entrecoupés par endroit par des lacs et des dépressions appelées cuvettes. La figure suivante présente ces différents cordons ainsi que leur date de mise en place.

Figure 5

Mise en place des dunes (Source: www.crdi.sn)

DIAW (1980) propose un tableau simplifié de l'histoire du bassin depuis le jurassique supérieur. Mais, dans notre étude, nous nous sommes contentés que de la partie qui intéresse le quaternaire parce que dans notre zone, les formations anciennes sont presque entièrement recouvertes par les formations récentes du quaternaire.

Tableau 2 : Histoire géologique du bassin sénégalo mauritanien (Diaw. (1980)

Séries ou étages

Age ou durée

Types de formations et événements survenus

(Tafolien, Subactuel, Actuel)

4500- 0 BP

Période aride au Tafolien (4500-2800 BP), humide au Dakarien (2800-2000) BP, aride entre 2000 et 1100 BP, évolution vers la sécheresse actuelle et fluctuations mineures du niveau marin. Mise en place des cordons littoraux (dune jaunes), barrages des lacs littoraux et évolution de types lagunaires.

Comblement du réseau hydrographique. Formation des flèches sableuses.

Régularisation et formations des dunes blanches

Nouakchottien

6400-4500BP

Episode déterminant dans la configuration

géomorphologique du littoral sénégalais et des marigots). Mise en place de quelques marquée par une transgression marine de + 1 1,5 m (6800-3400) BP). Maximum de la transgression situé à 5500 BP. Climat humide. Formation de plages à faunes variées et terrasses fossilifères ou azoïque ; Espèces le plus fréquents Anadara senilis. Ouverture des lacs par des graus et envahissement des dépressions (inter dunes et cours inférieurs

accumulations de coquilles ou kjokkenmoding.
Colonisation de mangrove.

Tchadien

11000-6800 BP

Remontée de la mer après la régression ogolienne mais le niveau reste encore bas (-10 m à - 50 m). Climat humide avec une petite phase sèche autour de 7000 ans BP ; Formation d'un réseau hydrographique perpendiculaire à la mer. Période lacustre majeure. Dépôt de tourbes et abaissement des dunes ogoliennes. Remaniements locaux des dunes ogoliennes

Ogolien

20000 -11000

BP

Episode régressif (-100 à -200m) .climat très aride,

intensification des alizés, mise en place de l'erg Ogolien d'orientation générale NE-SW sur le nord du Sénégal, le Saloum et le plateau continental exondé.

IV. LA GEOMORPHOLOGIE OU LE SYSTEME DUNAIRE

La géomorphologie est dominée par un système dunaire composé de trois cordons successifs de l'océan vers le continent. Ces cordons se différencient selon l'âge, la couleur, l'altitude l'orientation et le type de végétation qu'ils abritent. Ils laissent entre eux des dépressions appelées cuvettes interdunaires.

Leur mise en place date du quaternaire. Trois cordons prédominent:

1. Les dunes rouges ogoliennes

Ceux sont les dunes les plus continentales du système. Comme l'indique leur nom, ils datent de la période ogolienne (20000 -11000 ans BP).

Ils sont d'orientation générale NE-SW et leur altitude maximale va de 20 à 25 m. Elles ont subi des remaniements lors de la petite phase sèche du Tchadien (7500 BP) mais le système est aujourd'hui stabilisé et ne connaît que des remaniements mineurs causés par des actions anthropiques.

Les formes sont diverses: alignement avec ensellement, parfois croupes surbaissées en constituent les principaux éléments. (SALL, 1982)

Ils sont constitues de sols ferrugineux tropicaux lessivés ou sols rouges d'où l'appellation de dunes rouges.

En effet dans certaines conditions climatiques et édaphiques les oxydes de fer sont libérés; ils enrobent et cimentent les grains de quartz en leur donnant une coloration rouge. (DIAGNE, 2008). Ce sont des sols dior essentiellement constitués de sables.

2. Les dunes jaunes ou dunes semi fixées

Elles sont situées entre les dunes rouges continentales et les dunes blanches littorales. Elles ont été mises en place durant la période post-Nouakchottien d'après les travaux de SALL, (1982) et DIAW, (1997).

Durand cette période morphoclimatique, le matériel des dunes ogoliennes a été remanié et accumulé sous forme de dunes perpendiculaires au système classique. (NDIAYE, 2000). Elles atteignent 20 à 30 m de hauteur avec une orientation NO-SE.

Ces dunes sont semi fixées par endroit par la végétation, mais elles ont tendance à être ravivées.

Dans la CR de Diender, au nord du village Thieudème, les dunes jaunes constituent une réelle menace pour le lac Tanma et les zones basses exploitées par les populations. (NDOYE, 2008). Elles forment une bande de 200 à 250 m de large sur toute la grande côte avec quelques interruptions au niveau du lac Mbaouane. (SALL, 1982).

La dégradation du couvert végétal a entraîné leur mobilisation et leur avancée vers les dépressions et les surfaces cultivables. (NDOYE 2008).

3. Les dunes blanches ou dunes littorales

C'est la formation dunaire la plus récente. Ces dunes sont aussi appelées dunes vives du fait de leur mobilité. Elles sont parallèles à la côte.

Selon les travaux de SALL (1982), l'édification des dunes blanches adjacentes à la plage datent du subactuel. C'est après la régression marine intervenue au maximum Nouakchottien, c'est-à-dire à 4000 ans BP que s'amorce leur mise en place.

Leur formation est le résultat d'une part de la dérive littorale qui a présidé à la formation de cordons sableux successifs assurant la régularisation de la grande côte et d'autre part, de la recrudescence de la déflation éolienne facilitée par la rigueur climatique.

Du point de vue topographique, l'altitude des sommets est comprise entre 0 m (à proximité de la plage ou à proximité des lacs) et 18 m, mais elle peut atteindre 25 m comme à l'est de Kayar. (TANGARA, 1997).

Ces dunes sont très mobiles et sous l'action du vent, connaissent une poussée très rapide vers le continent. La couverture végétale n'est pas assez efficace pour arrêter la propagation du sable issu du haut de la plage vers l'intérieur.

4. Les interdunes

Le système dunaire laisse apparaître des couloirs dépressionnaires entre les différents cordons. Ces dépressions ou cuvettes interdunaires sont les vestiges d'un ancien réseau hydrographique s'enfonçant loin vers l'intérieur des terres et recoupant perpendiculairement les dunes rouges.

Elles sont plus connues sous le nom de Niayes et sont localisées entre les dunes jaunes et les dunes rouges.

Selon DIAW (1997), leur mise en place remonte à la régression post-Nouakchottienne durant
la petite phase sèche (autour de 7000 ans BP). Durant cette période, un remaniement des

dunes rouges a entraîné le comblement du réseau hydrographique qui a fait place à ces dépressions.

C'est un réseau de cuvettes morcelées caractérisées par des dépôts de tourbes et d'argiles organiques dont l'épaisseur peut excéder 10 m dans les endroits les plus profonds. (NGOM, 2000).

La végétation est dominée par le palmier à huile (eleais guineensis). Cette végétation est typique du domaine guinéen. Elle ne doit sa survie dans cette zone sahélienne qu'à la présence d'une nappe phréatique affleurante.

Elles sont le domaine de prédilection des cultures maraîchères du fait de l'humidité et de la richesse des sols.

5. Les bas fonds

En dehors des trois cordons dunaires et des cuvettes dépressionnaires, il existe d'importants bas fonds dans la partie Est et Nord-est du lac. Ces bas fonds sont les lits des marigots alimentant le lac en saison pluvieuse. En saison non pluvieuse, ils connaissent un tarissement et accueillent d'importantes surfaces de cultures maraîchères. Les villages de Fouloume, Ndiaye Bop, Ndeye et Ngomène sont localisés dans cette zone.

Ainsi de la mer vers le continent on a la configuration suivante:

· les dunes blanches,

· les dunes jaunes,

· les cuvettes dépressionnaires entre les dunes,

· les dunes rouges

· le lac

· et enfin le réseau de marigots dans la partie la plus continentale.

V. L'HYDROGRAPHIE
1. Les eaux de surface

Les eaux de surface sont représentées par les écoulements temporaires ou saisonniers qui enserrent la zone. Ce sont les marigots intermittents qui se jettent sur le lac Tanma. Cet ensemble forme un grand bassin qu'on appelle le bassin du lac Tanma. Ce bassin a un réseau hydrographique bien structuré composé par un lac et des marigots intermittents qui l'alimentent durant la saison pluvieuse.

La figure suivante présente la carte du réseau hydrographique du bassin du lac Tanma.

Figure 6 : Réseau hydrographique temporaire du bassin du lac Tanma (KANE, 2008)

2. Les marigots intermittents

Ce sont des marigots à écoulement saisonnier. En saison pluvieuse ces ruisseaux mobilisent les eaux de ruissellement nées des contrastes altitudinaux (plateaux de Thiès et massif de Ndiass) en direction des cuvettes et des mares. Ce ruissellement peut être diffus au départ mais s'accumule pour former des marigots qui, en période de crue provoquent un écoulement en direction du lac Tanma. Ces marigots parcourent de longues distances. La plupart d'entre eux sont issus du revers des plateaux de Thiès ou des falaises du massif de Ndiass. Ils ont un grand effet érosif et leurs crues sont souvent dévastatrices. Dans la partie située au Nord et Nord -Est du lac, surtout dans la communauté rurale de Mont-Rolland au niveau des villages de Fouloume, Ndiaye Bopp, ils peuvent entraîner des ruptures des voies de communication et ainsi accentuer l'enclavement de la zone. Ces phénomènes peuvent aussi se produire dans la zone traversée par le marigot de Pout au niveau des villages de Ndeye Ngomène etc. situés à l'Est du lac.

Ces phénomènes s'observent en période pluvieuse, notamment à partir de mi-aout quand le taux de saturation des sols atteint sa limite maximale et que le ruissellement superficiel se concentre et s'intensifie. (NDOUR, 2001).

D'ailleurs, la toponymie de cette partie du site est révélatrice de la forte présence de l'eau car le nom Mont Rolland serait donné par des missionnaires français qui fréquentaient la zone et qui l'ont dénommé ainsi grâce aux similitudes hydrographiques que cette localité du Sénégal a avec un autre Mont-Rolland qui se trouve en France.

Dans les villages de Ndieuguene et Mbissao situés dans la communauté rurale de Diender, ce sont les champs qui sont inondés.

3. Le lac

a) Origine

C'est au Lutétien inférieur qu'aurait eu lieu la phase tectonique à l'origine de l'effondrement situé à l'aplomb du lac. DEMOULIN (1970),

Cette origine tectonique du lac est réconfortée par la thèse de MORIN (1975) cité par THIAM (2006) qui pense que c'est précédemment au Lutétien inférieur qu'un rejeu de grandes failles s'est produit entraînant un soulèvement du massif de Ndiass et en compensation un affaissement du site occupé par le lac Tanma.

Ainsi ce site fut occupé par la mer durant le Nouakchottien (période du Quaternaire 6000 à 4500 ans BP.)

Comme l'essentiel des lacs de la cote Nord, ce lac fut un ancien réseau hydrographique perpendiculaire à la mer. DIAW (1980), Selon lui, cette communication avec l'océan est par la suite rompue par l'installation des dunes durant les périodes sèches du Quaternaire plus précisément au Tafolien. Ce colmatage est à l'origine de l'évolution du réseau hydrographique vers un lac.

Quoi qu'il en soit, il existe des éléments qui confirment cette ancienne occupation ou communication avec la mer. Ainsi en témoignent les nombreux dépôts et des coquillages d'origine marine situés dans le lac et ses environs.

Photo 1 : Coquillages sur la bordure du lac Tanma. Photo M. D. NDIAYE le 25 MAI 2009

Cette photo de coquillages ci-dessus a été prise sur du matériau sorti d'un puits en cour de creusement sur la bordure Est du lac Tanma. Ceci confirme l'ancienne présence de la mer dans ce vaste bassin.

b) caractéristiques hydrologiques

Aujourd'hui, de par son étendue (1620 ha selon NDOYE, 2008), il est le deuxième lac du pays après le lac de Guiers. Il forme un grand bassin lacustre et accueille saisonnièrement les eaux des nombreux marigots que comptent ses environs. On peut citer le marigot de Pout, le marigot de Mont Rolland, les marigots de la zone de Fouloume Ndiaye Bopp et du marigot issu des falaises de Diender.

C'est donc un grand réceptacle d'eau douce et en plus il participe de manière effective au remplissage des nappes souterraines. D'ailleurs nos enquêtes nous ont montré que les puits situés aux abords immédiats (jusqu'à environ 500 m) du lac connaissent un rabattement moins important par rapport à ceux des endroits plus éloignés. Cela est du à la convergence et à l'infiltration des eaux de ruissellement dans le site.

Malheureusement, c'est un lac très exposé à la forte évaporation. Il perd l'essentiel de son eau juste après la saison des pluies et est complètement tari pendant une bonne partie de la saison non pluvieuse. Le bilan hydrologique reste ainsi très favorable à l'infiltration et à l'évaporation. Cette forte infiltration explique la disponibilité des ressources en eau souterraine même si aujourd'hui elles subissent les effets du déficit pluviométrique et les prélèvements importants à l'actif des hommes à travers activités.

Photo 2 : Tarissement du lac Tanma en saison sèche. Photo M. D. NDIAYE) le 25 Mai 2009

VI. LES EAUX SOUTERRAINES

Elles sont nombreuses à y être représentées sous forme de nappes aquifères. Dans cette partie, ce sont les sables quaternaires et les aquifères du Maestrichtien, du Paléocène et de l'Eocène.qui sont dominants.

1. La nappes des sables du quaternaire

Comme c'est le cas dans toutes les Niayes de la cote Nord cette partie est aussi traversée par la grande nappe de sable du quaternaire.

Ces sables sont récents et ont recouvert une surface assez mouvementée. Ils ont comblé toutes les dépressions et leur épaisseur est très variable. Cette nappe est soit captée par les puits villageois (profondeur de 10 à 20 m dans la vallée, 25 à 45 m dans la zone de plateaux) ou par des forages à faibles profondeurs environ40 m (SAMBA, 2007). Cette formation sableuse englobe les dunes externes et les dunes internes ainsi que les Niayes qui se situent entre les deux ensembles (NDIAYE, 2000).

Elle est surtout alimentée par les eaux de pluies. Elle présente ainsi des variations saisonnières dues à l'alternance saison des pluies saison sèche et des variations interannuelles consécutives aux variations pluviométriques (NDIAYE, 2000). Ainsi le déficit pluviométrique accroit les problèmes d'approvisionnement en eau aussi bien pour la consommation domestique que pour l'agriculture et l'élevage.

Le massif dunaire des Niayes repose sur un substratum imperméable de l'Eocène inferieur et
de marno-calcaire du Tertiaire inferieur (DEMOULIN, 1970). L'épaisseur des sables atteint

80 m à l'aplomb de la cote. On y distingue:

- une nappe de lagunes: fossile, salée ou sursalée, profonde dont les émergences alimentent les lacs et les lagunes côtiers.

- une nappe « interne » homogène de loin la plus importante qui s'écoule suivant une direction Nord-est Sud-ouest avec les lagunes ou l'eau déversée s'évapore.

3. Le maestrichtien

C'est une nappe qui présente des variations d'épaisseur et devient de plus en profonde du
Nord au Sud. Au niveau de Mont Rolland (par exemple) son toit serait aux alentours de 200

m. Elle est moins exploitée par rapport aux autres aquifères qui sont moins profondes (SAMBA, 2007) et du coup plus accessibles.

Ces différentes nappes font l'objet de plusieurs exploitations qui tentent tant bien que mal d'assurer la satisfaction des besoins en eau des populations.

Plusieurs forages sont installés dans les communautés rurales qui enserrent le lac Tanma. Le tableau suivant récapitule les différents forages et les aquifères sur lesquels ils sont installés. Tableau 3 : Forages et aquifères sur la bordure du lac. Source: NDIAYE, 2000

Communautés rurales

Nombre de forages

acquières

Profondeur maximum en m

Notto Gouye Diama

7

Paléocène

201

 

1

Terminal

56

 

2

Eocène

56

 

1

Quaternaire

41

 

1

Maestrichtien

364

Mont Rolland

1

Maestrichtien

207

 

2

Paléocène

262

Diender Guedj

2

Paléocène

180

 

2

Terminal

100

 

4

Eocène

247

 

4

Quaternaire

97

 

2

maestrichtien

240

VII. LES SOLS

Les ensembles dunaires et les dépressions qui les séparent déterminent la répartition des sols.

1. Les sols sableux peu évolués

Les sols sableux peu évolués se situent au niveau des dunes blanches et dunes jaunes. Ce sont des sols bruts ou sols jeunes. Ils sont sableux, filtrants et instables. Ce sont des sols dépourvus de matière organique et pauvres en éléments minéraux. Ces raisons font qu'en dehors des filaos et quelques plantes rustiques la végétation y est presque absente.

2. Les sols hydromorphes

Dans les cuvettes situées à l'interface des dunes jaunes et dunes rouges ainsi que dans les lacs et vallées alluviales se localisent les sols hydromorphes. On les appelle les sols «Deck». La présence de la nappe phréatique entretient une végétation et soutient des inondations partielles et temporaires. Leur richesse en matière organique proviendrait de la décomposition des détritus accumulés par les végétaux. Mais la forte évaporation accélère la salinité.

3. Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés

Les sols «Dior» dominent les dunes rouges. On les appelle les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés ou non lessivés. Ils sont pour l'essentiel formés de sables poreux. Ils occupent une vaste étendue dans la zone et sont le site de plusieurs gros villages surtout dans la communauté rurale de Diender comme Keur Matar Gueye, Diender, Ndame Lo etc.

4. Les sols marécageux argilo-humifères

Il y-a les sols marécageux argilo-humifères aux abords de la dépression du lac Tanma et dans ses prolongements qui le séparent avec le glacis proprement dit et les régions sablonneuses de l'Ouest. Par contre, au fond de la dépression du lac, les sols sont de types halomorphes. (NDOUR, 2001). Ils sont caractérisés par leur forte teneur en argile mais salés.

VIII. LA VEGETATION

La végétation est importante et les espèces rencontrées sont variées. Bien que la zone se situe
dans les latitudes sahéliennes, la disponibilité en eau entretient une végétation de type

guinéene à l'image du palmier à huile (eleais guineensis) qui y est très présente. La répartition des espèces est fonction de la disposition des unités géomorphologiques. Ainsi on a des unités phytogéographiques individualisées selon qu'on est sur les dunes, sur les interdunes ou sur les bordures immédiates de lac. Les espèces les plus représentées sont: Phoenix reclinat, Imperata cylindrica, Latana camara, (dans les zones dépressionnaires) Faidherbia albida, Adansonia digitata, Guiera senegalensis, Parinari macrophylla, Cenhruis biflorus, Aristida stipoides, Leptadenia hastata etc. (sur les dunes ogoliennes).

Pour les bordures de lac, l'espèce Salicornia senegalensis occupe le fonds du lac. Les terrasses sont dominées par des cultures, surtout des espèces adaptées à la salinité. On peut citer comme exemple: Philoxerus vermiularis; Tamarix senegalensis; Ambrosia maritima (KANE, 2007).

Cependant cette végétation régresse sous les effets combinés de la péjoration climatique et de l'extension des champs de culture. Aujourd'hui, plusieurs espèces sont en voie de disparition.

IX. LE CLIMAT

1. Les différents flux

La zone des Niayes bénéficie d'un climat particulier. Cette partie du pays est balayée par trois masses d'air: l'alizé boréal maritime issu de l'Anticyclone des Acores, l'Harmattan de parcours continental issu de l'anticyclone Sibéro-Libyen, et la Mousson de l'Anticyclone de Sainte-Hélène dans l'Atlantique sud. (COLY, 2000)

a) L'alizé boréal maritime

C'est un vent de direction Nord à Nord-est. Il est constamment humide. Il domine de novembre en mai. Il en résulte des températures relativement fraîches. Il est caractérisé par de faibles amplitudes thermiques et une humidité constante qui est à l'origine de fréquentes rosées dans la zone.

b) L'alizé continental ou harmattan

C'est un vent qui circule de la direction ENE vers l'O. Il se singularise par le caractère sec de l'air du fait de son parcours continental et par des amplitudes thermiques très accusées. Il peut être à l'origine d'un temps chaud et sec le jour mais frais ou froid la nuit. Ce vent se substitue à l'alizé boréal et circule à la fin de la saison fraîche juste avant la saison des pluies entre mai juin.

c) La mousson

Elle est de direction Sud-Est. C'est un alizé issu de l'Anticyclone de Sainte-Hélène qui traverse l'Equateur et devient un vent de mousson. Elle a bénéficié d'un long séjour maritime: ce qui lui confère son humidité. Les amplitudes thermiques sont faibles même si les températures sont plus élevées que celles de l'alizé maritime. Ce vent est dominant pendant la saison des pluies qui dure de juin à octobre.

2. Les facteurs et les paramètres du climat

Dans cette partie du pays le climat se divise en deux saisons. Une saison sèche et froide qui dure 9 à 8 mois, et une autre, chaude et pluvieuse sur une courte période de 3 à 4 mois. Cependant, cette première analyse fondée sur les différents flux, n'est qu'une configuration générale du cadre climatique de la Grande Côte. Pour connaître le climat de notre site ainsi que son évolution, il nous faut analyser les données climatiques disponibles à partir des stations synoptiques et pluviométriques les plus proches. Ainsi, seront analysés les facteurs du climat à savoir: les précipitations, la température, l'humidité relative, les vents, l'évaporation. Les stations de Pambal, Kayar, Mont Rolland, bien que plus proches du site, contiennent beaucoup de lacunes et du coup deviennent difficiles à traiter. Ainsi nous avons choisi la station pluviométrique de Mboro et la station synoptique de Thiès qui se trouvent dans la même région et qui fournissent les informations plus complètes. Ces deux stations seront les stations de base:

Tableau 4 : leurs Les stations de bases et caractéristiques

Stations Latitude Longitude Altitude Type Année

Nord Ouest (m) d'ouverture

Thiès 14° 48 16° 57 71 m climatologique 1930

Mboro 15° 08 16° 53 7 m pluviométrique 1956

a) Les précipitations

De par sa proximité avec l'océan, cette partie du pays est très soumise à l'influence marine. Cette influence fait qu'elle bénéficie d'une ambiance climatique particulière avec l'existence de deux types de précipitations. On a les précipitations hivernales et les précipitations estivales.


· Les précipitations hivernales sont très faibles mais peuvent être importantes dans des cas exceptionnels. Elles sont dues à l'arrivée massive d'air polaire issu des anticyclones du Nord ou des anticyclones mobiles polaires. Elles sont plus fréquentes durant les mois froids de janvier à mars. On les appelle les pluies de heug ou pluie de mangues. Bien qu'étant très faibles, ces précipitations ont une grande importance car elles réduisent l'évaporation et conservent l'humidité.


· Les précipitations estivales sont très importantes et déterminent la saison pluvieuse ou hivernage. Elles sont dues à l'arrivée des vents de mousson. Elles deviennent importantes durant les mois de juin à septembre. Durant cette période, l'équateur météorologique s'installe au nord de la zone. L'équateur météorologique est la discontinuité qui sépare les vents d'alizé et les vents de mousson. Cette double circulation donne lieu à des précipitations de types lignes grains et des précipitations de types anticycloniques. Le total annuel peut être très important. Cependant, ces précipitations rythment avec beaucoup de variabilité et d'irrégularité d'une année à l'autre mais aussi au cours de la même année.

Le tableau suivant présente les données moyennes mensuelles de station de Thiès de 1959 à 2008.

mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

valeurs

0,6

0,1

0,002

0,1

0,04

17,5

81,6

187,1

132,9

30,2

1,8

0,5

Tableau 5 : Valeurs mensuelles (en mm) de la précipitation à la station de Thiès de 1959 à 2008.

Precipitation en mm

200

150

100

50

0

J F M A M J J A S O N D

Figure 7 : Répartition inter mensuelle de la précipitation à la station de Thiès de 1959 à 2008

L'analyse de ce tableau montre que la zone est caractérisée par une grande variabilité inter mensuelle de la précipitation. L'essentiel des précipitations se concentre entre les mois de juillet, août et septembre. Le maximum est atteint au mois d'août avec 173,4 mm soit 40%, suivi du mois de septembre 137 mm et du mois de juillet 75,5mm. Ces trois mois font 88%

des précipitations. n deux saisons :

Ce graphique montre également la division de l'année e

rnage qui va de juin à octobre,

Une saison pluvieuse appelée hive et une saison non pluvieuse

dite sèche qui dure de novembre à mai. En effet, de faibles précipitations dites pluies de heug peuvent être enregistrées durant la saison sèche e ntre les mois de janvier et février.

l'évolution interannuelle montre

Comme l'évolution inter mensuelle, une grande variabilité.

Les totaux pluviométriques connaissent une grande variabilité d'une année à l'autre comme le montrent les données de la station de Thiès dans le graphique suivant.

Figure 8 : Répartition interannuelle de la précipitation à la station de Thiès de 1959 à 2008

Ce graphique fait état de la variabilité interannuelle. Ainsi à la station de Thiès de 1959 à2008 la précipitation s'est répandue avec des valeurs changeantes de manière remarquable d'une année à l'autre. Le total pluviométrique le plus impo rtant est observé à l'année 1969 avec 826.3 mm alors qu'en l'année 1967 il n'est enregistré que 144 mm. La moyenne de la normale 1959-2008 e st 425,5 mm. Ce qui fait que les années comme 1960, 1961, 1962, 1963,1964 1974, 1975,1979, 1988,1989, 1999, 2000, 2001 et 2002 sont excédentaires alors que les années 1977, 1983,1984, 1991,1992 et 1993 sont largement déficitai res.

Cette tendance évolutive est reconfirmée à la station pluviométrique de Mboro. En effet, du point de vue de la zonalité, cette localité est plus proche de la zone d'étude. Au niveau de cette station nous disposons des valeurs pluviométriques de 1977 à 2007 soit une normale de 30 ans.

Precipitation en mm

160 140 120 100 80 60 40 20

0

 
 
 

Figure 9 : Répartition inter mensuelle de la précipitation a la station de Mboro de1977 à 2007

Comme à la station de Thiès, la saison pluvieuse à Mboro est toujours dominée par le trio mensuel juillet, août septembre. Le maximum est toujours observé en août suivi de septembre et du mois d'octobre mais avec des valeurs moins importantes qu'à Thiès. Mais pour ce qui est des précipitations estivales (heug), elles sont plus importantes à Mboro qu'a Thiès du fait que cette localité est plus proche de l'océan.

Cependant, les précipitations sont non seulement très variables, mais aussi arrivent de manière très irrégulière. En effet le nombre de jour de pluie par année peut être utilisé comme un paramètre d'appréciation de l'hivernage. C'est un paramètre marqué par une grande variabilité comme le montre le tableau suivant. La saison pluviale dure 5 mois soit 153 jours alors que le nombre maximum de jour de pluie est inférieur à 60 sur une période de 30 ans.

Nombre de jours de pluie

40

60

50

30

20

10

0

1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Figure 10 : Nombre de jours de pluie a la station de Mboro de 1974 à 2007

Cette variabilité du nombre de jours de pluie observée sur le graphique affecte beaucoup les totaux de pluie reçue par an.

 

600 500 400 300 200 100

0

 
 

Precipatation en mm

 
 

1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

 

Figure 11 : Répartition interannuelle de la précipitation à la station de Mboro (de 1977 à 2007)

Bien qu'il n'ait pas toujours une homogénéité sur les rapports entre nombre de jours de pluie et le total annuel, on remarque tout de même que les années qui ont un nombre de jour de pluie moins important sont les années les plus déficitaires, alors celles qui ont nombre de jour de pluie plus important sont souvent excédentaires. On peut citer: 1983 et 1984 pour les années déficitaires, 1978, 1988, 1995, 2000, et 2001 pour les années excédentaires.

b) La température

Pour les données de température, nous utilisons celles de la station de Thiès pour la période de 1977 à 2000. Nous analysons les maxima, les minima, les températures moyennes ainsi que l'amplitude thermique.

Notons que, d'une manière générale les températures dans cette partie du littoral sont moins élevées par rapport au reste du pays. Ce phénomène est du à l'influence de l'océan. La mer, étant un régulateur thermique, adoucit les températures par la fraîcheur des vents qu'elle envoie. Les valeurs moyennes mensuelles des températures sont recueillies dans les tableaux suivants.

Tableau 6 : Valeurs moyennes mensuelles en (degré °C) de la température de 1970 à 2000

 

Jan.

Fév.

Mars

av.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sep.

Oct.

Nov.

Déc.

MOY

T° max

31,8

32,7

34,1

33,1

33,0

33,7

33,1

32,4

32,6

34,9

35,3

33,1

33 ,3

T° mimi

16,5

17,2

18,1

18,7

19,3

22,4

23,4

23,4

23,2

22,5

19,3

16,8

20,1

Ampl.

15,4

15,5

16,0

14,5

13,7

11,3

9,7

9,0

9,4

12,4

16,0

16,3

13,3

T° moy

24,2

24,9

26,1

25,9

26,1

28,0

28,3

27,9

27,9

28,7

27,3

24,9

26,7

La température moyenne max imale connait une évolution tri

modale avec trois maxima et trois

minima. Le maximum principal correspond au mois de Novembre avec une valeur de 35,3 et

31,8.

le minimum principal au mois de janvier avec

L

a température moyenne minimale a une évolution unimodale avec un maximum 23,4 qui s'étale sur deux mois à savoir juillet et août et un minimum de 16,5 qui s'observe au mois de janvier.

La température moyenne, quant à elle, connaît une évolution bim

odale. Nous avons deux

maxima et deux minima. Le maximum principal est de 28,7°c et s'observe au mois d'octobre,

s d'avril avec une valeur de 25,9

alors que le minimum principal est au moi °c.

Ternpératureen%

40

35

30

25

20

15

10

0

5

T° max
T°mimi
T° moy

Figure 12 : Évolution moyenne mensuelle de la température à la station de Thiès de 1977 à 2000 D'une manière générale, l'analyse comparée des températures fait apparaître deux périodes. Une période à température moins élevée entre les mois de décembre à avril et une période à température plus élevée entre les mois de mai à octobre.

L'amplitude thermique annuelle qui est la valeur de la différence entre la température moyenne du mois

le plus chaud (27,3) et la température moyenne du moi le plus froid (15,4) est de 8,3, or, l'amplitude moyenne annuelle est de 13,3. La valeur de l'amplitude thermique annuelle est révélatrice de l'écart plus ou moins faible entre les T° max et les T° mini.

c) L'humidité relative

L'humidité relative dans cette partie est très importante par au rapport au reste du pays. Elle
est favorisée par proximité avec l'océan qui envoie des vents chargés de vapeur d'eau. Elle est

aussi due aussi aux précipitations estivales et hivernales. Cette vapeur d'eau se manifeste sous forme de pluie, de rosée, de brouillard, et de brume. En effet l'humidité relative diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne du littoral. Pour analyser un tel paramètre nous utilisons les données de la station de Thiès.

Au niveau de cette station, nous ne disposons que des données de la période de 1977 à 1999 soit 22 ans. Les données sont présentées dans le tableau suivant.

Tableau 7: Valeurs moyennes mensuelles en % de l'humidité relative de 1977 à1999

 

Jan

fév.

Mars

avr

mai

juin

juil.

aout

sep

oct.

nov.

déc.

UX

79

77

81

87

89

91

91

94

96

95

90

81

UN

21

19

25

32

36

44

52

58

60

41

24

20

UM

50

48

53

59

63

67

71

76

78

68

57

51

L'analyse du tableau montre que l'humidité relative est élevée dans la zone. Les valeurs les plus importantes sont observées en fin de l'Eté entre août et octobre. Elle atteint son maximum en moi de septembre avec une valeur de 96. L'humidité relative minimale de ce mois est de 60 ce qui donne une moyenne de 78. Ces valeurs importantes durant cette période sont dues à la forte quantité de pluies qui tombe et qui, saturant l'air, empêche au même moment l'évaporation et la transpiration. Les valeurs les moins importantes sont observées entre décembre, janvier et février qui a une humidité relative minimale de 19. L'humidité relative maximale de ce moi est de 77 ce qui donne une moyenne de 48. Ceci est dû à la présence de l'harmattan qui est un vent chaud et sec à cause de sont long parcours continental. Toute fois, sa présence demeure faible et il est associé à l'alizé maritime qui diminue son effet. Ce dernier est à l'origine des rosées fréquentes notées dans la zone. Cette évolution traduit une variation de l'humidité relative en fonction de la pluie.

Humidite relative en %

100

10

1

jan

fey

mar

avr

mai

juin

juil

aout

sept

oct

ov

UX

UM

U MOY

' ec

Figure 13 : Humidité relative en mm à la station de Thiès 1977 à 1999

d) L'évaporation

Elle dépend de la disponibilité en eau et en vapeur d'eau, de la température et de la vitesse du vent. A la station de Thiès, les valeurs présentent une évolution unimodale. Les valeurs de l'évaporation les plus importantes sont observées en saison non pluvieuse avec un maximum atteint en février (73 mm) suivi de mars (66 mm.) et les valeurs les moins importantes sont enregistrées en pleine saison pluvieuse (de juin à octobre) avec 23 pour août et 20 pour septembre. Ainsi, comme l'humidité relative, l'évolution de l'évaporation varie en fonction des deux saisons qui caractérisent la zone: une saison pluvieuse marquée par une humidité relative importante et une évaporation minime contre une saison non pluvieuse marquée par une forte évaporation et une faible humidité relative.

Tableau 8: Moyennes mensuelles (en mm) de l'évaporation à la station de Thiès de 1977 à 1999

Mois

jan

fev

mars

avr

mai

juin

juil

août

sep

Oct

nov

Dec

Evaporation en mm

66

73

71

60

51

40

32

23

20

35

57

64

Les valeurs de l'évaporation à la station de Thiès contenues dans ce tableau nous permis de faire la graphique ci-dessous

Evaporationenmm

40

80

70

60

50

30

20

10

0

Figure 14 : Évolution mensuelle de l'évaporation a la station de 1977 à 1999

JANVIER

MARS

MAI

NW

W

NW

W

SW

NW

W

SW

SW

40

80

60

20

0

40

60

20

40

60

20

0

N

0

S

N

N

S

S

SE

NE

E

SE

SE

NE

E

NE

E

JUJN

AVRIL

FEVRIER

NW

W

NW

W

NW

W

SW

SW

SW

40

40

30

20

60

20

10

0

0

40

30

20

10

0

N

N

S

N

S

S

SE

SE

NE

E

SE

NE

E

NE

E

e) Les vents

Tableau 9 : Directions dominantes des vents à la station de Thiès de 1981 à 199

AOUT

N

N

40

40

30

NE

E

30

NE

E

20

20

10

10

0

0

SW

SW

SE

SE

S

S

30

60

NE

E

NE

E

20

40

10

20

0

0

SW

SW

SE

SE

S

S

SEPTEMBRE

JUILLET

NW

W

NW

W

OCTOBRE

NW

W

NW

W

N

30

NW

NE

20

10

W

E

0

SW

SE

S

DECEMBRE

N

40

30

NW

NE

20

10

W

E

0

SW

SE

S

NOVEMBRE

Le vent reste un paramètre très essentiel et son influence est importante sur les autres paramètres.

Les figures ci-dessus récapitulent en pourcentage les moyennes mensuelles de la direction des vents dominants sur la base de trois mesures par jour de 1981 1999.

L'analyse des figures d'une manière générale, fait état d'une circulation en deux périodes et chaque période est caractérisée par une direction dominante. Ainsi on obtient le quadrant Nord et NE et le quadrant Ouest et Sud Ouest. Le quadrant Nord et NE domine la circulation durant la période la plus longue (de octobre à juin) avec 84 jusqu'a 98 % des directions. Ceci est surtout du au fait de la présence en permanence des alizés. L'alizé maritime domine durant les mois de décembre à avril avec les secteurs NE et E avant d'être substitué par l'alizé continental ou harmattan avec le secteur N. Mais à partir du mois de juillet la tendance évolue à la faveur des vents d'Ouest et Sud Ouest. Ces vents dominent durant les périodes d'aout à juillet avec des valeurs allant jusqu'à 68 % des directions. Ce vent est la mousson. Il est responsable des précipitations durant cette période. N'empêche, durant cette même période, l'alizé maritime continue ses oscillations et représente 24 % des directions en juillet et 32% en aout avant de dominer à nouveau la circulation en septembre avec 44 %. On note la présence de beaucoup de calme dans cette courte période de trois mois. Ceci est du au tiraillement entre les deux circulations; ce qui entraine des ruptures de circulation ou des calmes.

Chapitre 2:

LE CADRE HUMAIN

I. L'HISTOIRE DU PEUPLEMENT

L'attraction des populations par la grande cote du Sénégal a débuté depuis le XIIIème siècle. Plusieurs peuples se sont implantés suivant différentes vagues migratoires successives au cours de l'histoire.

Le mouvement migratoire sérère est dû à la dislocation de l'Empire du Ghana et à la poussée des Almoravides. En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non tolérante. (THIAM, 2004). Ce qui a amené une partie de la population sérère à aller vers le sud.

Ainsi, les sérères durant leur descente vers le sud ont eut à fréquenter la zone comme en témoignent les nombreux villages sérères surtout dans la CR de Mont Rolland (15 sur 18) et dans la CR de Notto (prés de 20). Ils étaient très dynamiques dans la culture de l'arachide et du mil mais aujourd'hui cette activité est ralentie par la baisse de la pluviométrie.

Les razzias des esclavagistes du 18 siècle ont occasionné l'installation des Wolofs qui fuyaient l'instabilité dans les royaumes intérieurs.

Leur venue est surtout due à la fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolofs qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours administré sans règles préétablies. L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé » du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe» du Njambour qui ont occupé le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur transhumance. (THIAM, 2004).

Les peulh sont venus s'abriter sous les vents côtiers pour protéger le bétail contre les piqures de moustiques mais aussi profiter de l'humidité hivernale propice pour faire paitre le bétail. Ils se sont dispersés dans différents villages et sont souvent très mobiles. Dans quelques villages de la communauté rurale de Notto ils se sédentarisent et pratiquent l'agriculture.

L'ethnie Lébou apparentée à l'ethnie wolof peuple l'essentiel des villages de la communauté rurale de Diender.

A l'image du Sénégal, l'ethnie wolof domine dans cette partie du pays même si des villages sérères et peulhs sont très représentés respectivement dans les CR de Mont Rolland et de Notto Gouye Diama

II. LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE

Le lac Tanma s'étale sur trois communautés rurales que sont: la communauté rurale de Diender Guedj, la communauté rurale de Mont Rolland et celle de Notto Gouye Diama.

Dans cette partie du pays l'évolution démographique est plus ou moins rapide du fait de l'attraction qu'elle constitue pour les populations des régions intérieures.

L'évolution de la population s'est déroulée avec la mise en valeur des Niayes; mais aussi de la proximité de l'agglomération dakaroise par rapport à l'écoulement des produits agricoles des Niayes (KANE, 2007).

En effet contrairement au reste du pays, où l'activité agricole est exclusivement sous pluie et, presque inexistante durant la période non pluvieuse, cette zone bénéficie de conditions naturelles favorables pour l'agriculture toute l'année. Le maraîchage et l'arboriculture pratiqués dans cette zone font appel à une main d'oeuvre assez importante.

Ces flux de population viennent grossir de plus en plus les rangs d'une population locale déjà en forte mutation.

Le tableau suivant donne l'évolution démographique des trois communautés rurales de 1976 à 2002.

Tableau 10 : évolution de la population dans les CR de 1976 à 2002

CR super Pop

Densité1976 1976

Pop Densité1988 1988

pop Densité2002 2002

Notto.G.D 180 14871 82,61 19994 110,7 33853 188,07

Diender 131 14730 112,4 24810 189,38 22892 194

Mont 176 9638 54,71 11334 64,39 12341 70,11

Rolland

Source: ANSD

Ce tableau nous fait état d'une évolution fulgurante de la densité comparée à celle de
l'ensemble du pays qui est de 61 habitants au Km2. Déjà en 1976 la densité atteignait 50
habitants au km2 dans la CR la moins dense des trois. (La CR de Mont Rolland). Dans la CR

de Diender, elle était de 112,4 habitants au km2 soit plus du double de la densité du Sénégal en 2007. Ceci témoigne de la forte concentration des hommes dans cette zone.

Notons que ces chiffres de Diender tiennent compte de la population de la localité de Kayar qui est érigée en commune depuis 2001. Kayar est un site très attractif à cause de l'activité de pêche qui s'y développe.

N'empêche, le recensement de 2002 a estimé la population de la CR de Diender à 22892 sur 118 km2 ; soit une densité de 194 habitants au km2, plus de trois fois plus élevée par rapport au reste du pays.

A Diender comme dans les communautés rurales bordant le lac, les densités sont toujours importantes.

On compte en tout 74 villages dans les trois communautés rurales dont 20 pour Diender, 36 pour Notto et 18 pour Mont Rolland.

III. LES ETHNIES

Trois ethnies sont majoritairement représentées dans cette zone. Il s'agit des wolofs, des sérères, et des peulh. Ces différentes ethnies sont reparties sur cet espace en fonction des activités qu'elles pratiquent.

Les wolofs

Les wolofs occupent les zones situées dans les interdunes et les bas fonds des bordures de lac. C'est pourquoi, ils sont plus spécialisés dans le maraîchage. Cette ethnie est plus représentée dans la CR de Diender où elle se confond avec l'ethnie Lébou à la quelle, elle est apparentée. Cependant elle est très présente dans les deux autres communautés rurales surtout dans la CR de Notto Gouye Diama. C'est pourquoi, dans cette zone, l'ethnie wolof est l'ethnie majoritaire.

Les sérères

Les sérères, plus connus dans les cultures sous pluie d'arachide et de mil sont installés dans les dunes rouges. Ils occupent les zones les plus continentales au niveau des CR de Mont Rolland et Notto où ils sont majoritaires. Dans la CR de Mont Rolland on dénombre 15 villages sérères sur les 18 que compte la CR, alors que dans la CR de Notto ils occupent la moitié des villages surtout ceux situés à l'Est.

Les peulh

S'agissant des peulh, ils sont éparpillés un peu partout dans les trois communautés rurales. A part quelques regroupements dans la CR de Notto, ils s'installent de manière temporaire dans les alentours des villages wolofs et sérères. Ce mode d'occupation est du à leurs activités pastorales. En effet, les peulh étant éleveurs et pasteurs ne peuvent pas s'installer à l'intérieur des villages avec le bétail. Ils sont aussi obligés de migrer saisonnièrement à la recherche de pâturage. D'où leur éparpillement et leurs déplacements fréquentes.

IV. LES ACTIVITES

Dans cette zone à vocation agricole l'activité dominante est l'agriculture. On a l'agriculture sous pluie qui dépend exclusivement des aléas de l'hivernage et le maraîchage qui est pratiqué dans les endroits où la nappe phréatique n'est pas profonde: cuvettes, bas fonds, lac et marigots asséchés.

1. La culture sous pluie

La culture sous pluie concerne les espèces céréalières comme le maïs, le mil le sorgho qui, actuellement sont de plus en plus remplacées par le manioc et le niébé. La filière arachidière qui était très présente au niveau des dunes rouges est aujourd'hui presque abandonnée à cause de la rareté des pluies. La courte durée de l'hivernage ne permet plus à ces cultures d'arriver à terme.

Cependant d'autres cultures sont introduites et connaissent aujourd'hui de très bons rendements. Il s'agit des pastèques et du bissap (oseille de guinée). L'oseille de guinée est l'exclusivité des femmes.

2. Le maraîchage

C'est la principale activité de la zone du fait qu'elle se pratique durant toute l'année. Elle bénéficie de conditions climatiques, hydrologiques et pédologiques favorables. Elle occupe la majeure partie de la population et reste la première source de revenue. Elle implique aussi bien les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux encore en activité.

Jadis pratiquée avec des instruments manuels et rudimentaires comme la poulie la corde et le
seau, elle se modernise aujourd'hui grâce à l'introduction de l'exhaure motorisée qui permet
d'irriguer de très vastes surfaces. Aujourd'hui, malgré la baisse continue du niveau des nappes

et la perte de qualité des sols, les rendements restent satisfaisants grâce à l'introduction de nouvelles techniques comme les systèmes d'irrigation par goutte à goutte ou par aspersion. Les espèces cultivées sont variées et constituées pour la plupart de légumes. On y cultive: la tomate, le haricot vert, le gombo, le piment, aubergine, le navet, le chou pomme, le jaxatou, etc

Ces différentes spéculations obéissent à un calendrier horticole variant selon la saison et l'endroit.

3. L'horticulture

C'est une activité nouvelle mais qui, de plus en plus gagne de l'ampleur. Elle est réservée à des types d'exploitants souvent non autochtones et qui viennent acheter de vastes surfaces pour les mettre en valeur. On les appelle communément dans ce milieu les « maraîchers du dimanche ». Ces types d'exploitations sont entrain de se multiplier et la plupart d'entre elles sont équipées de forages. Ce qui les permet d'irriguer de vastes surfaces. Ces surfaces sont transformées en de véritables fermes exclusivement vouées à l'agriculture et à l'élevage. La production y est très variée allant des légumes aux spéculations fruitières dont on peut citer : les bananes, les oranges, les mandarines, les goyaves, les papayes etc....

4. L'élevage

L'élevage est l'exclusivité des peulh. En dehors de quelques regroupements dans la CR de Notto Gouye Diama, ils sont disséminés un peu partout dans les alentours des autres villages. Ils pratiquent l'élevage bovin, ovin et caprin. Les villageois leur confient le bétail mais il peut arriver que les troupeaux leurs appartiennent. Cependant à l'intérieur des concessions on y élève les volailles, des ovins et des caprins. L'élevage est aussi pratiqué dans les fermes avicoles surtout dans le secteur de Bayakh. C'est une activité très anciennement pratiquée dans la localité mais aujourd'hui elle souffre de la réduction des parcours pastoraux due l'élargissement des surfaces de cultures.

5. Le commerce

Le commerce est une activité très importante qui occupe beaucoup d'actifs. Le plus souvent elle est pratiquée par les femmes. C'est une activité qui est possible grâce à la commercialisation des produits maraîchers et à l'existence de la route Bayakh Mboro qui facilite leur acheminement vers les centres urbains. Le grand marché de légume de Notto est

un lieu d'approvisionnement pour les commerçants des grands marchés de Dakar, Thiaroye, Rufisque, Thiès etc. Ces commerçants, sont plus connus sous le nom de bana-bana. Toutefois, ce secteur rencontre de grosses difficultés concernant les collectes des produits à l'intérieur des champs. Le plus souvent ce sont des charrettes qui sont utilisées. Ceci augmente non seulement le coup du transport mais accentue les risques de détérioration des produits. Il faut signaler aussi que la zone n'est pas dotée d'unités de conservation des récoltes. Ce qui fait que les produits victimes de la mévente pourrissent et sont tout simplement jetés.

V. LES EQUIPEMENTS ET LES CONTRAINTES

Du point de vue des d'infrastructures routières cette zone n'est pas bien dotée. Le tronçon routier Bayakh Mboro communément appelé route des Niayes est loin d'être suffisant. Il ne traverse que quelques villages. L'axe Thiès Mont Rolland est un peu excentré par rapport à la zone de production. Les villages intérieurs ne sont pas bien desservis. Des sentiers ou pistes à latérite impraticables mènent vers les autres villages. D'énormes difficultés sont posées surtout en période d'hivernage, quand les marigots se remplissent et empêchent la circulation. Pour l'électricité, seuls les sièges de CR et quelques villages sont branchés au réseau SENELEC sauf dans la CR de Diender où plus de la moitié des villages est électrifiée.

En ce qui concerne l'éducation, des avancées sont notées. Presque tous les grands villages sont dotés d'établissements primaires. Avec les nouvelles politiques sur l'enseignement préscolaire, des cases des tout-petits sont installés dans certains villages. Toutefois l'éducation continue à souffrir du manque d'établissements secondaires. Bien qu'on ait un CEM dans chaque CR et un lycée a Bayakh, l'éloignement entre les villages combiné au déficit d'infrastructures routières et de transport défavorisent les avancées dans ce domaine.

Les infrastructures sanitaires se résument en des dispensaires. Même s'ils sont un peu nombreux, ils sont souvent mal équipés.

L'industrie y est représentée avec l'usine d'extraction de gaz naturel à Ngadiaga (dans la CR Notto) et l'usine d'eau minérale fontaine à Thiaye (dans la CR de Mont Rolland). Deux bassins de rétention on été construits à Mont Rolland pour promouvoir la pêche et l'agriculture.

Cependant, admettons que paradoxalement, malgré ses potentialités hydriques énormes, la
localité est confrontée à des problèmes d'approvisionnement en eau en quantité et en qualité.

La plupart des villages utilisent l'eau des puits. Ces puits se salinisent et deviennent de plus en plus profondes.

Même si on compte beaucoup de forages dans le secteur, ils appartiennent souvent aux grands exploitants maraîchers. Les rares forages villageois sont confrontés à des pannes fréquentes dues à un manque d'expertise locale. La pénurie d'eau peut durer des jours.

La photo ci dessous a été prise devant une borne fontaine à Keur Matar Gueye (CR de Diender) après un mois de rupture de fourniture d'eau.

Photo 3 : File de bassine devant une borne fontaine. Photo M.D.NDIAYE. Le 26 Mai 2009

DEUXIEME PARTIE:

LES RESSOURCES NATURELLES ET LE

MARAICHAGE

Chapitre I:

EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES

Il est important de signaler au préalable que nous entendons par ressources naturelles: les ressources en eau, le sol et les ressources ligneuses. En effet ces trois éléments demeurent le fondement sur lequel repose l'activité maraîchère. Rappelons que nous étudions l'impact négatif de cette activité sur les ressources précédemment citées.

Pour affiner une telle analyse, évaluer l'état actuel des ressources naturelles ne serait pas suffisant. La réalité serait mieux perçue si on partait d'une comparaison entre une situation antérieure et une situation actuelle. Ceci nous permet en termes d'évolution, de pouvoir mesurer l'ampleur des dégâts causés par les activités anthropiques sur les ressources.

Déjà, le constat d'une péjoration accrue est fait sur l'ensemble des ressources. Cette réalité est confirmée par les témoignages recueillis sur le terrain.

I. ÉVALUATION DES RESSOURCES EN EAU

L'abondance de l'eau est une particularité de cette zone dite des Niayes. Une nappe moins profonde et des cuvettes remplies en permanence entretenaient les hommes et leurs activités durant toute l'année.

Selon des témoignages, il se développait, avant les années de sécheresse (avant 1970), des activités de pêche, d'extraction de sel au lac Tanma parce que l'eau y séjournait durant toute l'année.

Mais aujourd'hui, la surface d'inondation et le temps de séjour de l'eau dans les mares se rétrécissent du fait de la raréfaction des précipitations ainsi que de l'exploitation abusive des ressources

La présence de l'eau a attiré des exploitants de tout genre et toute catégorie. Suivant les moyens d'exhaure dont ils disposent, allant des puits, des motopompes, aux forages, ils exploitent la ressource de manière anarchique. Ces prélèvements entrainent le déstockage des réserves. Le bilan de la nappe semble être négatif puisque depuis quelques décennies, les surfaces jadis inondées ne sont plus atteintes par les crues.

Les conséquences sont désastreuses. Le rabattement de la nappe est de plus en plus important Ceci entraine un abaissement du niveau piézométrique. Cet abaissement du niveau piézométrique a pour conséquence l'avancée du biseau salé.

A cela il faut ajouter la forte évaporation en saison non pluvieuse qui entraine l'assèchement rapide ainsi que la salinisation des dépressions et lacs.

Cette situation pose un réel problème aussi bien en terme de quantité qu'en terme de qualité de la ressource en eau pour les populations. Les pesticides utilisés lors du traitement des cultures atteignent les eaux des nappes et affectent leur qualité. Pourtant les populations de plusieurs villages utilisent encore pour leur boisson l'eau puisée directement du puits et sans aucun traitement

II. EVALUATION DES RESSOURCES DU SOL

Le sol est le substrat sur lequel repose l'activité maraîchère. Dans ce secteur, les sols sont variés mais les plus représentés sont les sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou sol dior, les sols sableux peu évolués, les sols hydromorphes et les sols marécageux argileuxhumifères. Ils sont disséminés dans différents endroits suivant la topographie.

Ces différents types de sols ont dans le passé fait preuve d'une très grande fertilité. Leur richesse en humus était incontestée et les paysans y cultivaient sans même faire appel aux engrais chimiques. Seuls les déchets des animaux et l'humus des végétaux suffisaient pour entretenir la productivité pendant des années.

Mais aujourd'hui ils sont dégradés et des témoignages font état d'une diminution accrue de productivité. La péjoration climatique combinée à la pression anthropique a rendu la terre fatiguée et infertile.

L'absence de jachère et la non rotation des cultures constituent une pression qui fatigue et épuise les sols.

Les anciennes vallées fossiles sont victimes de la salinisation qui réduit les terres de cultures et du coup la productivité.

Le vent, ne trouvant plus d'obstacles, emporte les éléments fins des sols et accentue ainsi la dégradation.

A cela il faut ajouter des facteurs aggravants comme l'avancée des dunes vers les dépressions, la salinisation, l'absence de couvert végétal etc. qui exacerbe une situation déjà alarmante.

Photo 4 : Avancée du front dunaire et ensablement des cuvettes à l'ouest de Thieudeme, CR
DIENDER. (Photos M. D. NDIAYE). 30 Août 2009

III. EVALUATION DE LA VEGETATION

Selon REYNAL, (1963) la zone des Niayes était dotée d'une grande diversité floristique. L'humidité du sol a longtemps entretenu une végétation luxuriante. L'inventaire des espèces rencontrées avait démontré la présence des espèces de types guinéennes, sub-guinéennes et sahéliennes. Cette diversité floristique, jadis caractéristique des Niayes risque de ne relever que la légende pour les générations futures.

Le spectre de la dégradation qui a touché les ressources en eau et en sols n'a pas épargné la flore. Cette situation est tout à fait logique car le développement de la végétation est tributaire de la disponibilité en eau et de l'existence de sols fertiles.

Aujourd'hui les espèces guinéennes sont incapables de s'adapter aux nouvelles conditions. D'où, leur diminution en nombre voir leur disparition pure et simple.

Les quelques rescapés comme l'Elaeis guinensis (palmier à huile) ne se localisent qu'autour des dépressions encore inondables. Elles cèdent la place à une végétation arbustive moins imposante de type soudano-sahélien et sahélien.

IV. DES STRATEGIES DE LUTTE

Face à cette situation, des efforts de reboisement ont été faits à plusieurs endroits. A titre
d'exemple, on peut citer la bande de filaos au niveau de Kayar qui joue un double rôle. Elle

arrête l'avancée des sables dunaires vers les dépressions et diminue l'ampleur de l'érosion éolienne.

Devant l'ampleur de la dégradation, des paysans ont senti la nécessité de se regrouper en associations pour mener une lutte. C'est le cas l'union de la zone nord qui est une sous composante de la Fédération des Agropasteurs de Diender (FAPD) regroupant des agropasteurs de la CR de Diender. La photo suivante représente un périmètre de reboisement sur la bordure Est du lac Tanma près du village de Thor (CR de Diender); elle a pour rôle principal de stopper la salinisation des terres non loin du lac.

Photo 5 : Ceinture verte constituée autour du lac Tanma dans l'union Zone Nord
(source FAPD)

Chapitre II :

LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE

DU LAC TANMA

I. LA CONFIGURATION DU SITE DE PRODUCTION

La bordure du lac Tanma est un important site de production pour l'activité maraichère. On entend par bordure l'ensemble des villages qui encerclent le lac Tanma. Cependant cette entité géographique n'est pas totalement homogène d'un point de vue écologique. Deux ensembles s'opposent de part et d'autre du cordon lacustre. Ce qui donne une rive gauche et une rive droite. Cette opposition traduit des réalités hydrographiques, géomorphologiques et pédologiques différentes.

+ La partie située entre le lac et la mer est caractérisée par le système dunaire du Quaternaire. Cette partie est la rive gauche du lac. Elle correspond bien à l'appellation Niayes qui traduit le système dunaire et les dépressions internes.

+ La partie située entre le lac et les reliefs qui le surplombent à savoir le plateau de Thiès et massif de Ndiass. Cette partie est caractérisée par le réseau de marigots temporaires qui aliment le lac en saison pluvieuse. (Voir figure N 6)

1. La rive gauche ou le domaine des dépressions interdunaires

C'est la partie située à l'Ouest du lac Tanma intégrant les dunes et les dépressions internes. Elle correspond à une bande de prés de 7 km. C'est dans cette partie que se localise le plus grand nombre de villages.

Au plan géomorphologique, nous avons une prédominance des dunes rouges et des dunes jaunes qui laissent entre elles un couloir dépressionnaire à nappe peu profonde. Le maraîchage se pratique dans les cuvettes interdunaires. La profondeur de la nappe se situe entre 3 et 4 mètres. Cependant, cette profondeur varie suivant une extension Nord-Sud. La nappe devient de plus en plus profonde au fur et à mesure que l'on va vers le sud de l'étranglement. Ce qui fait que dans les secteurs de Ndame Lo, elle peut atteindre 10 mètres. Pour accéder à l'eau les maraîchers creusent des céanes. Ces céanes sont aujourd'hui de plus

en plus remplacées par des puits cimentés plus résistants surtout dans les parties situées plus au sud où l'eau de la nappe est moins accessible.

Au plan pédologique, on y rencontre des sols hydromorphes avec une variété de colorations due à leur engorgement temporaire ou permanent. Ce sont des sols Dior humides et riches en humus

2. La rive droite ou domaine des marigots temporaires et lacs asséchés

C'est la partie située à l'Est du la Tanma. Ce sont les lits d'anciens réseaux hydrographiques asséchés par la dégradation climatique. C'est une partie intégrale du bassin du lac. En période de bonne pluviométrie, elle constitue le dernier lieu de transit des eaux de ruissellement avant qu'elles n'atteignent le lit du lac. Avec les nombreuses ramifications de marigots, elle donne une sorte de delta intérieur. (voir carte N°6)

La péjoration des conditions hydrologiques fait que le lit du lac s'amincit de plus en plus en cédant la place à des vallées fossiles. Elle devient ainsi un vaste espace vestige d'une ancienne vallée. Ces lacs et marigots asséchés sont cependant, mis en valeur par les maraîchers selon un système d'exploitation spécifique

Au plan géomorphologique, cette partie s'individualise par rapport au système dunaire auquel elle est souvent apparentée. Ici les mares temporaires et les marigots découpent une surface plus ou moins plate et légèrement inclinée vers le lac qui est un réceptacle des eaux de ruissellement.

Au plan pédologique, la nature des sols la différencie de l'autre coté du lac. Ici, les sols ne sont pas des sables dunaires mais des sols plus ou moins argileux. Ce sont des sols deck ou deck dior moins poreux, moins filtrants et plus cohésifs.

Contrairement à la rive située sur le système dunaire, la nappe phréatique dans cette rive n'est pas affleurante. Sa profondeur se situe actuellement autour de 12 à 14 mètres. Mais cette nappe offre une bonne capillarité lorsqu'elle est atteinte par les puits.

II. LE SYSTEME DE PRODUCTION 1. Typologie des exploitations

On rencontre différends types d'exploitations dans cette zone. On peut faire deux types de
classifications: une classification en fonction de la taille et une classification en fonction des

équipements utilisés pour accéder à l'eau. En d'autres, termes on a une classification fondée sur le système d'irrigation et une classification fondée sur le domaine agricole.

a) La classification selon la taille

L'agriculture dans ce secteur donne une configuration très diversifiée sur le plan de la taille des exploitations. En fonction de ce critère trois types d'exploitations sont identifiées:

Les petites exploitations de types familiales et traditionnels, les exploitations moyennes et les grandes entreprises agricoles de type moderne.

a-1) Les petites exploitations de types familiales et traditionnels

Elles sont de petite taille variant entre 0,2 et 0,5 ha, et pourtant elles assurent l'essentiel de la production maraichère. Ceci est le fait de leur importance en nombre. Elles se retrouvent un peu partout dans le site aussi bien dans la bordure Est que dans la bordure Ouest. La faiblesse des surfaces de cultures s'explique en grande partie par la faiblesse des revenus de ces types de producteurs Cette situation oblige certains producteurs à recourir exclusivement à la main d'oeuvre familiale. Le personnel est souvent composé d'un chef de ménage et de ses enfants. Il peut arriver que le propriétaire du champ paie les services d'un travailleur saisonnier appelé ici « Sourga ». Ils travaillent suivant un mode de partage bien défini. Le plus souvent le travailleur saisonnier dispose d'une parcelle dont il partage la production avec le propriétaire du champ. Il peut arriver qu'on lui paie un salaire mensuel ou journalier. Leur moyen d'accès à l'eau est le puits cimenté ou la céanes.

a-2) Les exploitations moyennes

Leurs tailles varient entre 0,5 et 20 ha. Elles sont souvent l'oeuvre des exploitants individuels fonctionnant sur la base de location de terre ou métayage. Le personnel peut être composé de 5 à plus de 10 personnes suivant la surface dont dispose l'exploitant. Ils utilisent des motopompes branchées aux puits et céanes, des lances d'arrosage ou des forages. Certaines d'entre elles sont branchées sur le réseau de la SDE

a-3) Les grandes entreprises agricoles de types modernes

Ces exploitations revêtent un caractère individuel ou associatif. Ce sont des entreprises agricoles dotées de gros moyens. La taille de l'exploitation peut atteindre plusieurs dizaines d'ha. Elles sont très répandues dans la bordure Ouest du lac. Elles utilisent un outillage moderne.

b) La classification en fonction du niveau d'équipement

Les moyens financiers des exploitants déterminent les types d'équipement dont ils disposent. Les exploitations se différencient selon le système d'alimentation en eau et du niveau d'investissement technique. Au moment où certaines exploitations ne disposent que de moyens techniques très rudimentaires, d'autres sont en mesure de recourir aux techniques modernes d'irrigation. Ce qui fait que ces derniers peuvent exploiter de grandes surfaces alors que les autres restent confinés dans des lopins de terre à faible production. Il existe une catégorie intermédiaire qui procède à des locations temporaires du matériel des grandes exploitations voisines. La classification selon la technique d'accès et d'utilisation de l'eau nous permet de déterminer 4 catégories.

b. 1 ) Les exploitations utilisant l'exhaure et la distribution manuelle

Ce type d'exploitation est le mode le plus courant et le plus traditionnelle. C'est pourquoi il est très rependu dans le site surtout dans la partie située sur la frange littorale. Dans cette zone où la nappe phréatique est affleurante avec une profondeur qui dépasse rarement 3 mètres, il suffit de creuser un puits ou une céanes pour accéder a l'eau. L'eau est tirée du puits manuellement. L'équipement est composé d'une corde, de deux seaux pour tirer l'eau et d'un petit bassin pour recueillir l'eau puisée. (Voir figures N° 20 et 21). La distribution est aussi manuelle. Le maraîcher fait la navette entre la parcelle et le bassin. Au cas où les parcelles sont éloignées ils mettent en place un réseau de bassins branchés entre eux et disséminés dans le champ. Ce type d'exploitation est plus répandu dans les Nord et Ouest du lac, là où la nappe est plus affleurante. Cette partie concerne les villages de Mbidieume, Thieudeme, Thor, Keur Mbir Ndao Kémaye etc.

Photo 6 : Maraîcher puisant de l'eau Photo 7 : Puits et équipement d'exhaure

Photo M. D. NDIAYE) le 02 SEP 2009

b. 2 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et la distribution manuelle

Ce sont des exploitations traditionnelles qui ont un peu évolué en intégrant l'exhaure motorisée. En effet le pénible travail de tirer l'eau manuellement combiné à une nappe de plus en plus profonde oblige les maraîchers à recourir à cet outillage. Elle est composée d'une motopompe que l'on branche à un puits ou une céane. L'eau est recueillie dans des bassins avant d'être transportée manuellement vers les parcelles. Ce type d'exploitation est très répandu dans les secteurs où la nappe est peu profonde surtout dans la partie Sud et la partie Est du lac. (Keur Matar Gueye, Mbissao, Ndieuguene et Fouloume).

Photo 8 : Motopompe servant à tirer de l'eau du puits Photo M. D. Ndiaye 03 SEP 2009

b. 3 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et l'irrigation par aspersion

Ce sont des exploitations moyennes de types semi modernes. En plus d'une motopompe ces exploitants disposent d'une distribution par des asperseurs. Ce mode d'arrosage est plus efficace que la technique manuelle. Ceci leur permet d'exploiter de grandes surfaces. Cependant, l'irrigation par aspersion n'est pas très économique en termes d'utilisation de l'eau. Aujourd'hui cette technique est de plus en plus remplacée par le système goutte à goutte qui gaspille moins d'eau. Au cours de notre visite de terrain nous avons notés beaucoup d'installations de goutte-à-goutte dans des exploitations de types moyennes.

b .4 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et l'irrigation par goutte-à-goutte

C'est le fait des entreprises agroindustrielles. Elles sont très présentes dans la zone surtout dans les secteurs Sud et Ouest du lac. La plus part d'entre elles sont dotées de forages qui fonctionnent à base d'électricité fournie par la SENELEC comme c'est le cas des périmètres de la SEPAM à Keur Matar Gueye, des périmètres de Serigne Mansour SY à Mancou etc. D'autres sont branchées sur le réseau de la SDE. Le système goutte-à-goutte leur permet d'exploiter de grands domaines agricoles. Contrairement aux autres exploitants ces domaines ont les moyens de payer les services de personnels qualifiés dans les techniques agricoles ou de la maintenance du matériel d'exhaure et d'irrigation.

Photo 9 Systèmes d'irrigation par goutte-à-goutte dans une exploitation de type moyenne (Photo M. D. NDIAYE) 04 SEP 2009

III. LA MAIN D'OEUVRE

Le maraîchage est une activité qui demande un effort physique considérable et beaucoup de disponibilité. L'entretien d'un champ depuis la semence ou la pépinière jusqu'à la récolte nécessite un ensemble de travaux souvent très pénibles. C'est pourquoi, les maraîchers font appel à une main d'oeuvre de plus en plus importante.

1. La catégorisation de la main d'oeuvre

En effet on peut diviser cette main d'oeuvre en deux groupes: la main d'ouvre locale, composée de populations autochtones et la main d'oeuvre étrangère qui concerne les travailleurs saisonniers.

a) La main d'oeuvre locale

Elle est essentiellement composée de la population autochtone. Les exploitations familiales étant les plus répandues, le personnel champêtre est constitué de membres d'une même famille. Le père de famille dispose d'un lopin de terre qu'il exploite aves ses enfants. Ce sont les producteurs locaux dont leur famille ont acquis un droit d'usage sur les terres. C'est ce qui explique la présence des quinquagénaires et des sexagénaires dans le site production. Même s'ils n'ont plus la force physique pour travailler la terre, ils continuent à fréquenter les champs pour superviser.

b) La main d'oeuvre étrangère

C'est la main d'oeuvre extra familiale. Cette main d'oeuvre concerne les travailleurs saisonniers venus de l'intérieur du pays. Les régions du Nord et du Centre du Sénégal sont frappées par les effets dévastateurs de la sécheresse et de la baisse de la pluviométrie. Ces populations essentiellement agricoles dont le temps de travail est désormais réduit à la seule saison des pluies sont obligées de migrer en saison non pluvieuse pour trouver du travail ailleurs. La zone des Niayes de par ses attributs géographiques et climatiques offre à ces migrants une possibilité de s'activer durant la saison non pluvieuse. Ce qui explique leur présence dans la zone. On les appelle des « Sourga » ou des « Norranes ».

Ces migrants peuvent aussi être de nationalité étrangère. On note la présence de beaucoup de guinéens dans cette zone. Contrairement aux nationaux, qui sont des travailleurs saisonniers, les guinéens peuvent rester plusieurs saisons de suite.

Cette main d'oeuvre étrangère a accès à la terre grâce à un système de métayage de location ou de confiage.

Le métayage est le système de mise en valeur le plus répandu. C'est le système « beye seddo ». Comme l'indique son nom en wolof, il consiste à un partage de la récolte entre l'exploitant et le propriétaire terrien après déduction des charges d'exploitation.

2. La classification de la main d'oeuvre

La diversité des acteurs nous permet de faire une classification par sexe et une classification par âge.

a) La répartition par sexe

Comme les hommes, les femmes aussi participent à la production maraîchère. En effet, nous avons rencontré durant nos phases de terrain des femmes qui ont leur propre parcelle d'exploitation.

Mais nos enquêtes nous ont révélé qu'en termes de nombre elles sont très minimes par rapport aux hommes. Sur les 125 maraîchers interrogés dans l'ensemble de notre site d'étude, on a enregistré 14 femmes reparties comme suit.

Figure 15 : Répartition par sexe et par village des maraîchers interrogés par village

Ce tableau fait état d'une répartition par sexe très favorable aux hommes. Le pourcentage des femmes est de 11% alors que celle des hommes est de 89 %.

Cependant cette répartition n'est pas uniforme dans l'ensemble du site.

La présence des femmes est plus notée dans les secteurs Nord et Nord Ouest du lac surtout dans les villages de Keur Mbir Ndao, Mbidieume, Thieudeme, kemaye, Thiaye etc. La présence des femmes dans cette partie du site s'explique par le fait que la nappe n'est pas très profonde (3 à 4 mètres) et que la terre n'est pas difficile à labourer. Ce sont des sols dior et dior deck essentiellement sableuses. Dans cette zone l'entretien d'un champ ne nécessite pas une grande force physique. Par contre, dans la partie située au sud et à l'Est du lac, nos enquêtes révèlent que la présence féminine est presque inexistante. Dans ce secteur, la

profondeur de la nappe avoisine 14 mètres alors que la terre argileuse est très difficile à labourer. C'est le secteur des sols deck et deck dior difficile à ameublir. Ce qui fait que dans ce secteur le maraîchage est l'exclusivité des hommes.

b) La répartition par âge

Cependant, cette part importante des hommes ne concerne pas toutes les classes d'âge. La répartition par âge de la population maraîchère laisse voir un schéma diversifié. Dans tous les villages où nous avons mené des enquêtes, il apparait clairement que la classe d'âge de (20 à 35 ans) reste la plus importante. Elle est suivie de prés par celle de (35 à 50). La classe d'âge des plus de 50 ans est moins représentative par rapport aux autres.

Ce qui fait que sur un total de 125 maraîchers interrogé, 65 ont un âge comprise entre 20 et 35 ans 50 sont entre 35 et 50 ans et 10 sont ont plus de 50 ans.

Repartition par classe

d'age

20 à 35 ans 35 à 50 ans plus de 50 ans

Figure 16 : Répartition de la population maraichère par classe d'âge

Cette répartition selon les tranches d'âge traduit plusieurs réalités. Elle individualise trois groupes: les jeunes (de 20 à 35 ans), les adultes (de 35 à 50 ans) et les vieux de plus de 50 ans. L'analyse de la figure nous permet de constater que les jeunes et les adultes restent les principaux acteurs de production. Ceux groupes représentent 92% de l'échantillon. Ceci se traduit par le fait que ces deux tranches d'âge sont les plus aptes à la pratique de l'activité maraîchère. Rappelons que le maraîchage est une activité qui demande une grande force physique et beaucoup de disponibilité pour l'entretien des cultures.

Cette réalité précédemment citée explique parallèlement la faible présence des personnes âgées dans les champs (8%). Cependant notons que les vieux sont les chefs de ménage et propriétaires de l'espace foncier. Ils surveillent et supervisent les travaux champêtres. Ils jouent un rôle moral très important de par le lien structurel particulier qui existe entre les

activités économiques et la structure sociale. Ce lien est très déterminant dans l'organisation du travail et la gestion des moyens de production.

Les enfants sont aussi présents dans la production. Au cours des visites de terrain, nous avons rencontré des enfants dans les champs qui s'adonnent à des travaux comme le désherbage manuel, l'application de l'engrais chimique etc. Ce sont eux qui assurent les commissions entres les champs et les maisons. Le bol de riz sur la tète, à dos ou à charrette, ils transportent quotidiennement les repas des villages vers les champs.

Ce résultat confirme que dans ce secteur, le maraîchage est une activité qui engage une bonne partie de la population active. Cependant elle est l'activité dominante dans ce secteur. Mais la péjoration des conditions climatiques pousse cette population jeune à s'aventurer dans émigration.

IV. LA PRODUCTION

La production maraîchère dans ce secteur, à l'image de la production dans l'ensemble de la zone des Niayes est très importante. Cette zone ravitaille en produits maraîchers les marchés des plus grands centres urbains du Sénégal. L'essentiel de sa production est acheminée vers les marchés intérieurs des villes comme Rufisque, Thiès, Dakar, Touba etc. Certaines exploitations vont jusqu'à exporter des produits vers l'étranger. C'est le cas des nombreuses entreprises agricoles que compte la zone. Leurs produits sont très compétitifs et obéissent aux normes internationales en matière de qualité.

1. Les spéculations

Les spéculations sont très diversifiées et sont composées des légumes à bulbes ou à racine, des légumes à fruit et des légumes à feuille. Elles sont classées en deux grands groupes : les légumes de types africains et les légumes de types européens. Cette répartition obéit à des critères relatifs à leurs origines et leurs exigences éco-climatiques. On a ainsi

> Des légumes des régions tempérées ou légumes types européen ;

> Des légumes des régions chaudes ou légumes de type africain

Tableau 11 les différents types de spéculations et leurs calendriers

Légumes

Origines

Exigences éco-

climatiques

Période

Autres caractéristiques

Tomate de table

l'oignon, le haricot,
la laitue, le chou,

pomme de terre,
navet, carotte,

Européenne (Régions tempérées)

Cultivés pendant la saison des pluies. Pouvant être cultivés en saison sèche mais, avec irrigation.

De novembre à juin

Bon niveau de production si le maraîcher a un bon traitement phytosanitaire contre les insectes et une bonne disponibilité en eau.

Le jaxatou, la

tomate amère, l'oseille de guinée, la patate douce, le piment, le gombo.etc...

Africaine (Régions chaudes

Cultivés pendant la saison sèche durant les périodes à températures basses relativement et avec irrigation.

Fin juin à octobre

Les contraintes de la

production durant cette

période sont liées aux

infections bactériennes,

fongiques etc...., mais

aussi à l'inondation des
cuvettes.

Notons qu'en dehors des conditions climatiques, le calendrier des cultures peut être déterminé par la demande du marché. Les maraîchers ont tendance à se jeter sur une spéculation lorsqu'elle est bien vendue.

Photo 10 : Parcelle d'aubergine Photo 11 : Récolte d'une parcelle d'oignon
Photos M. D. NDIAYE 04 SEP 2009

2. Le zonage

Cependant, on peut effectuer un zonage des cultures citées dans le tableau ci-dessus. Cette répartition en zone des différents types de cultures suit la logique de la configuration du site de production.

Les légumes à feuille et à fruit sont plus présents dans la rive droite du lac. Ce sont le jaxatou, l'aubergine, le chou, le gombo le piment etc. Dans cette partie, les cultures comme la carotte le navet ou la pomme de terre sont quasi inexistantes. Ceci est relatif à la texture du sol. En effet le sol deck n'offre pas cette porosité indispensable au développement des racines et des bulbes. Cependant, on y cultive l'oignon. Mais pour cela, il faut effectuer au préalable beaucoup de travaux de laboure et d'ameublissement du sol.

Les légumes à bulbes et à racine sont très cultivées dans la rive droite du lac. Les sols dior et les sols dior deck qui occupent cette partie sont composés essentiellement de sables dunaires. En plus de la disponibilité en eau, la texture du sol permet un développement rapide des plantes à bulbes, à tubercules, et à racine. Les pommes de terre, la carotte, le navet, l'oignon y sont très cultivés. Cependant la bonne disponibilité en eau permet le développement des autres plantes comme le gombo, la tomate l'aubergine etc....

3. Les étapes de la production

Ce sont les différentes étapes depuis la préparation du terrain jusqu'à l'écoulement des produits. Ces différentes étapes nécessitent d'importants travaux d'entretien. Le maraîcher est obligé d'être très assidu pour espérer faire une bonne récolte.

a) La pépinière

C'est une période qui dure 3 à 4 semaines. Elle concerne le semi dans un petit espace de graines sélectionnées en vue de produire des futures « pieds » ou plants. C'est une étape importante car elle influe beaucoup sur la vigueur ou la fragilité des futures pousses. Elle nécessite parfois des traitements chimiques et d'épandage d'engrais minéraux.

b) Le repiquage

C'est la transplantation des jeunes plants de la pépinière à la parcelle après que ce dernier ait observé un développement important de son système radiculaire. Cependant, elle nécessite au préalable une bonne préparation de la parcelle de destination. Cette préparation se résume à l'arrosage, ameublissement traitement chimique et épandage d'engrais.

c) Le semi direct

A défaut de la pépinière ou repiquage on peut effectuer le semi direct concerne à leur emplacement définitif. Ce mode de plantage concerne une certaine catégorie d'espèce. Ce sont des espèces qui supportent mal le repiquage et/ou qui ont un développement végétatif important dés le jeune âge.

d) Les travaux d'entretien

A ces différentes phases précédemment citées s'ajoutent d'importants travaux d'entretien. Ce sont les routines quotidiennes comme l'arrosage, l'ameublissement, le bêchage ou le désherbage.

e) La récolte

La récolte est l'action d'enlever les produits des cultures quand ils ont atteints un certain degré de maturité. C'est une étape très attendue par les maraîchers dans ce sens où c'est durant cette période qu'ils doivent voir leurs efforts se récompenser.

Sa durée dépend du type de culture. Certaines cultures se récoltent en continu avec de nouveau fruits qui arrivent en maturité tous les 3 ou 6 jours (c'est le cas du gombo de l'aubergine etc.), alors que d'autres se récoltent d'un seul coup une fois que la parcelle tout entière a atteint sa maturité. C'est le cas du chou.

4. L'autoconsommation

Nous entendons par autoconsommation, la partie de la production directement utilisée par les producteurs eux-mêmes. Comme dans la plupart des cas nous avons des exploitations de types familiales, les ménages s'approvisionnent en produits maraîchers directement à partir de leurs champs. En effet, la part destinée l'autoconsommation est d'abord prélevée avant d'effectuer toute vente.

Néanmoins, la partie de la récolte prélevée pour la consommation locale est négligeable comparée au reste vendu.

5. La commercialisation des produits

Pour écouler la récolte les maraîchers peuvent effectuer deux types de vente: il y a la vente sur place et la vente au marché.

a) La vente sur place

C'est la vente effectuée dans le site de production. En période de récolte, les collecteurs viennent directement chercher la marchandise dans les champs. Ces collecteurs sont des acheteurs-revendeurs qui sillonnent les marchés des différents centres urbains. La plupart du temps ce sont des femmes. Elles sont plus connues dans la zone sous le nom de bana-bana. Cette situation est plus récurrente en période de pénurie de légumes dans le marché. Dans ce cas de vente, le marchandage se fait directement entre producteur et collecteur. Les prix sont fixés sur la base des prix de la veille sur le marché. Le producteur fait une conciliation sur le prix en y ôtant un coût de transport raisonnable. Lorsqu'un accord est trouvé, le collecteur se charge de l'acheminement de la marchandise vers le marché. Il peut payer sur place ou acheter à crédit. Chaque jour, une nouvelle négociation s'engage pour une toute opération de vente. Cette formule de vente n'est pas très profitable pour les revendeurs parce que les difficultés liées à l'acheminement des produits et la cherté du transport diminuent leur profit. Cependant elle leur donne l'avantage de bien trier la marchandise sur place avant de l'acheminer vers le marché.

Photo 12 : Maraîchers triant la récolte prés du champ (Photo M. D. NDIAYE) 02 SEP 2009

b) La vente au marchéElle est de deux natures: il y a la vente directe aux consommateurs et la vente par

l'intermédiaire des revendeurs.


· La vente directe aux consommateurs est effectuée par le producteur lui-même. Il achemine sa production aux le marché et s'adresse directement aux consommateurs. Cette vente se fait souvent en détail.


· La vente par intermédiaire se fait dans le marché. Après avoir acheminé sa marchandise, le producteur la met à la disposition des négociants. Ces négociants sont connus sous le nom de coxeurs. Ces coxeurs se chargent de l'écoulement des produits. Ils participent activement à la régularisation des prix sur le marché.

TROISIEME PARTIE:

LA PART DU MARAICHAGE DANS LA

DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES

CHAPITRE 1 :

LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES

NATURELLES

La zone des Niayes, autrefois vantée pour ses richesses écologiques perd aujourd'hui ce privilège. Cette région aux potentialités écologiques énormes est actuellement dans une situation désolante. Les abondantes ressources naturelles qui faisaient sa particularité sont de plus en plus affectées par une dégradation sans précédent:

- les ressources hydriques sont affectées par une réduction de leur quantité et de leur qualité;

- les sols s'appauvrissent de plus en plus et du coup amoindrissent la productivité;

- la végétation jadis luxuriante disparait, cédant la place à des espèces de type sahélien plus adaptées à la nouvelle situation.

Aujourd'hui la zone est fortement perturbée par la rupture de l'équilibre entre les ressources naturelles et la très forte demande des hommes.

I. LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES

La dégradation des ressources naturelles dans la zone des Niayes est un constat sans équivoque. Cet état dégradation est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs. Ces facteurs sont de deux ordres. Nous avons les facteurs naturels et les facteurs d'ordre anthropique.

1. Les facteurs naturels

Ce sont les facteurs liés aux phénomènes naturels auxquels l'homme n'a que peu ou aucune prise. Les causes les plus citées sont les modifications du climat qui sont marquées par une baisse de la pluviométrie mais aussi par un réchauffement de la planète entrainant de fortes évaporations. Cette situation affecte à tous les niveaux les différentes ressources du milieu.

a) Les facteurs naturels de la dégradation des ressources hydriques

La péjoration des conditions climatiques affecte à tous les niveaux les ressources en eau. Depuis les années 1970, cette zone connait une baisse très sensible de sa pluviométrie. Les précipitations sont devenues rares et irrégulières.

De 1970 à nos jours, les totaux pluviométriques ont fortement régressé comme nous le montre le graphique de des indices de précipitations annuelles.

-0,5

-1,5

0,5

2,5

1,5

-1

-2

0

3

2

1

1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003

indices des précipitations annuelles

Linéaire (indices des précipitations annuelles)

Figure 17 : Indice des précipitations à la station de Thiès de 1943 à 2004

P(mm)a--P(moy)

Formule de l'indice de précipitation : IP =

Ecart type

L'évolution du graphique montre une opposition entre deux périodes. Une période allant de 1943 à 1970 avec des valeurs de l'indice pluviométrique positives qui s'oppose à une deuxième période allant 1970 à 2004 marquée par des valeurs très négatives de l'indice pluviométrique. Les indices les plus bas (en général inferieures à 0) représentent les années les moins pluvieuses alors que ceux proches ou supérieures à 1 représentent les années les plus pluvieuses

Ainsi la comparaison entre ces deux périodes montre que les valeurs de la précipitation sont plus importantes dans la normale 1943-1973. Dans cette normale, seules quelques rares année ont des valeurs l'indice pluviométrique négatives. A part 1949 et 1959, les valeurs négatives sont observées à partir de 1967 alors que dans la normale 1974-2004 l'essentiel des indices ont des valeurs négatives. On y observe quelques rares années à pluviométrie importante comme 1974,1979, 1989 et 1999.

Cette évolution témoigne de la baisse drastique de la pluviométrie comme en témoigne l'allure de la courbe des tendances. (Linéaire indices de la précipitation).

Les quantités de pluie reçues n'assurent plus correctement la recharge des nappes souterraines. Plus grave encore, elles ne permettent plus aux cultures sous pluie d'arriver à terme.

Les plans d'eau de surface connaissent un tarissement précoce du fait de la forte évaporation. Ce tarissement entraine dans certaines une salinisation des sols.

b) Les facteurs naturels de la dégradation des ressources pédologiques

La présence de l'eau ou de l'humidité tout court est un élément fondamental pour la mise en valeur d'un sol. Faute d'humidité suffisante les processus naturels d'hydrolyse, de dissolution ou d'oxydation de la roche mère sont réduits à leur plus simple expression. La rareté de la végétation ne permet plus d'accumuler la matière organique nécessaire à la formation d'humus. SECHERESSE, 1992). Ainsi le sol devient squelettique, fragile et impropre à une agriculture de qualité.

En dehors de ce déficit hydrique qui diminue fortement la fertilité des sols, on peut citer comme autres facteurs l'érosion éolienne, la salinisation et l'ensablement.

En effet, les vents de fortes intensités emportent les éléments nutritifs du sol. Le sol devient alors nu et infertile. Ce même phénomène entraine l'ensablement des cuvettes maraîchères. Cette situation est aggravée par l'absence de couvert végétal.

c) Les facteurs naturels de la dégradation des ressources végétales

Les espèces végétales de la zone des Niayes étaient typiquement guinéennes. Mais aujourd'hui, la rareté des pluies ne satisfait plus leur exigence en eau, d'ou leur disparition. La baisse de la nappe souterraine accentue ce phénomène. Les quelques rescapés qui survivent sont situés dans les zones encore inondées.

2. Les facteurs anthropiques

Les facteurs anthropiques sont le fait de l'activité humaine. En effet, l'homme est maintes fois cité comme responsable en grande partie de la situation qui prévaut actuellement dans cette zone.

La bordure du lac Tanma est aujourd'hui le lieu de concentration de nombreuses activités humaines basées sur l'usage des ressources naturelles.

a) Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources hydriques

Le maraîchage, très pratiqué dans la bordure du lac Tanma repose sur une forte demande en
eau. En effet, cette zone est prise d'assaut par différents types d'exploitants qui font des

prélèvements importants sur la ressource en eau. Le nombre de puits et de céanes est inestimable. Ces puits et céanes sont parfois branchés à des motopompes qui peuvent atteindre des débits élevés. Par ailleurs, les exploitants dotés de gros moyens disposent de forages qui ne respectent: ni les normes de distance ni celles du code l'eau sur les débits de pompage. Cette prolifération des forages et de motopompes accentue la baisse des eaux souterraines. Ainsi la ressource hydrique subit une exploitation anarchique et de plus en plus intense.

Il faut aussi citer parmi ces facteurs de dégradation anthropiques, l'usine d'eau minérale « FONTAINE » de Thiaye qui puise son eau à partir d'une source participant à l'alimentation souterraine du lac Tanma. Cela contribue au tarissement précoce du lac.

D'autres facteurs comme la fragmentation du réseau hydrographique par la construction de digues, de bassins de rétention ou de barrages participent à ce tarissement précoce des eaux de surface.

b) les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources pédologiques

Les différentes agressions portées sur le couvert végétal et sur les ressources hydriques affectent directement le sol. La bonne productivité du sol dépend directement de ces deux ressources. Un sol sec et sans couvert végétal devient vulnérable face aux facteurs d'érosion. Il faut ajouter à cela l'intensification des cultures. En effet la jachère est de moins en moins pratiquée dans cette zone. Nos enquêtes nous ont révélé que sur 125 maraîchers interrogés, 93 ne pratiquent pas la jachère. Ceci fait que le sol, fatigué, se dégrade de plus en plus et devient moins productif.

c) Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources végétales

C'est le fait des agressions portées par sur le couvert végétal. Elle va de pair avec la pression portée sur les ressources hydriques et pédologiques. Le défrichage, la déforestation, l'extension des zones de cultures et le pâturage sont autant de facteurs responsables de la disparition des espèces. D'après nos enquêtes, plusieurs espèces ont complètement disparus. Les quelques espèces qui survivent sont de moins en moins représentés. Aujourd'hui, elles sont menacées de disparition totale du fait de la foresterie et de l'extension des terres de cultures.

A cela il faut ajouter les feux de brousse très fréquents dans la zone.

II. L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES

L'agriculture sous pluie a été pendant longtemps à l'origine de la richesse des populations de la zone. Les spéculations comme l'arachide, le mil, le maïs leurs procuraient beaucoup de revenus. Aujourd'hui, ces cultures ont perdu leur abondance d'antan. L'installation de la sécheresse dans les années 1973 a fini de provoquer une crise sévère. Cette situation a poussé les agriculteurs de la zone à se rabattre sur les activités maraîchères. Cette nouvelle orientation des activités agricoles s'est accompagnée d'une nouvelle forme de valorisation des terres. Le petit espace que constitue la zone est sous la pression de différentes catégories d'exploitants maraîchers.

Dans ce spectre de dégradation incessamment évoqué, le maraîchage y a joué un rôle à part entière. En effet, étant l'activité dominante, il exerce une telle pression que l'ampleur de son impact mériterait d'être mesuré.

1. L'impact du maraîchage dans la dégradation des ressources en eau

La part du maraîchage dans la dégradation des ressources hydriques se mesure sous l'angle des importantes ponctions que les pratiquants de cette activité font sur la ressource. Elle se mesure aussi par les différentes variations de la qualité des eaux occasionnées par les intrants mobilisés par l'activité.

a) Le pompage excessif

La pratique du maraîchage requiert l'utilisation d'énormes quantités d'eau. Pour exploiter une surface d'un hectare, il faut un débit d'eau permanent de 80 m3 par jour (DIAGNE, 2008). Or, ces importantes quantités d'eau sont tirées directement de la nappe souterraine qui, aujourd'hui, se recharge de manière très lente. Cette nappe autrefois très importante, s'abaisse sous les assauts répétés du pompage. Au cours de nos enquêtes, plusieurs exploitants nous ont avoué qu'un seul puits ne peut plus satisfaire leur demande en eau. Il est fréquent de voir dans le site que nous avons visité, deux puits ou plus sur une surface de moins d'un hectare. Plus encore, ils cherchent à tirer le maximum de profit de ces puits en installant des motopompes. Sur les 125 maraîchers interrogés 37, sont équipés de motopompes, soit 29 % de l'échantillon. Signalons que la ponction faite à partir des puits et des céanes est minime par rapport aux

importants débits de pompages des forages qui, actuellement continuent de proliférer dans la zone.

A part quelques forages à usage collectif comme celui de Ndame Lo (CR de Diender), les autres forages de la zone sont réservés exclusivement aux cultures maraîchères. Les forages à vocation agricole sont présents dans la zone depuis les années 1970 (KANE, 2007).

Ces forages ont permis l'aménagement de centaines d'hectares voués exclusivement à la production de contre saison destinée principalement aux marchés urbains, mais aussi à l'exportation surtout vers les marchés de l'Union Européenne. Ce qui explique leur forte demande en eau leur obligeant souvent à dépasser les normes établies par le Code l'Eau. Au Sénégal, il est interdit pour l'usage privé de forer un ouvrage hydraulique de plus de 100 mètres cubes/heure. Sans nul doute on peut affirmer que cette norme n'est pas respectée par ces forages privés. Cela s'explique par leur réticence ou parfois même leur refus catégorique de fournir des informations sur leurs fiches techniques et sur leur débit de pompage.

b) Le problème de la qualitéLes pesticides utilisés pour combattre les ennemis des cultures peuvent affecter la qualité des

eaux de puits. En effet les maraîchers sont dépourvus de système de drainage pouvant empêcher l'infiltration d'eaux contaminées vers la nappe. Ce qui fait que des résidus toxiques peuvent se retrouver dans les eaux des puits. Ceci est d'autant plus dangereux que dans les champs, les maraîchers utilisent cette même eau des puits pour la boisson. Des études dans des secteurs proches (Mboro) ont montré une forte concentration de lindane dans l'eau des puits analysés NGOM, 2008). Le lindane est une matière active dont la norme est fixée à 2ug/l. Ce phénomène n'épargne pas la zone du lac Tanma parce que ce sont les mêmes procédés et les mêmes produits qui sont utilisés.

c) Les conséquences

Les 125 maraîchers que nous avons interrogés ont reconnu à l'unanimité avoir senti cette baisse depuis au moins 15 ans. Avant les années 90, les puits atteignaient la nappe entre 1 à 2 mètres dans la partie située au Nord et Nord Ouest du lac Tanma. C'était le domaine de la nappe affleurante où des céanes suffisaient pour faire l'arrosage des parcelles de cultures. Ces céanes sont aujourd'hui remplacées par des puits du fait de la profondeur de la nappe.

Le spectacle est plus marqué dans la partie située au Sud et Sud Est du lac Tanma. La profondeur de la nappe est passée de 6 à 7 mètres dans les années 90 puis à 14 à15 mètres à nos jours. Cette réduction de l'eau en quantité s'accompagne d'une réduction de sa qualité. En

effet, la baisse des nappes précipite la remontée du biseau salé. Ce qui explique la présence de l'eau salée dans plusieurs puits bordant le lac Tanma. En cas de réalimentation effective et de pompages réduits (périodes hivernale ou les puits s'infiltrent) l'eau douce repousse l'eau salée vers la mer. Mais quand les pompages et les captages font de grandes ponctions, la pression de l'eau de mer devient la plus forte et le biseau salée remonte dans les terrains aquifères. Il y dépose des sels qui augment le taux salinité et du coup rendent l'eau impropre à la consommation. Il faut alors condamner temporairement ou définitivement ces puits ou changer la nature de la destination de l'eau. C'est le cas de la batterie de forages de Béer Thialane (CR de Diender) qui aujourd'hui est exploitée pour des périmètres maraîchers alors qu'elle était destinée à alimenter les populations urbaines de Dakar.

Il faut associer à cette perte de qualité la contamination des eaux par les pesticides. Leurs conséquences sur la santé publique et les risques sur l'environnement sont énormes. Ils sont les causes de plusieurs maladies diarrhéiques ainsi que des vertiges, des vomissements des nausées etc...

2. L'impact du maraîchage dans la dégradation des sols

Le sol est le support de l'activité agricole. Il est pour la plante le réservoir d'eau et de sels minéraux dans le quel elle puise en permanence pour sa croissance et son développement. De sa fertilité dépend la bonne production. Cependant, il est loin d'être un élément inerte ni un élément stable. Bien au contraire, il est en constante évolution. Il est un milieu composé, complexe et en perpétuel changement. Il obéit à des lois qui régissent sa formation, son évolution et sa destruction.

Ce rôle de stockage dont il jouit est d'autant mieux assuré que le sol est profond et que sa teneur en humus est élevée. Or la pression exercée par le maraîchage s'oppose aux processus de renouvellement des sols.

a) La surexploitation

La pression exercée par l'activité maraîchère se traduit par une forte concentration des exploitants maraîchers dans la zone. En effet, après l'abandon de la culture sous pluie du fait de la péjoration climatique, le maraîchage est devenu la seule forme de mise en valeur agricole des terres. Cette nouvelle orientation se manifeste par une grande extension des zones de culture mais aussi par une intensification des systèmes de culture.

L'extension des zones de culture s'accompagne par une déforestation qui expose le sol aux érosions hydrique et éolienne. Le sol devient alors nu et les composantes minérales et organiques sont emportées.

L'intensification des systèmes culturaux se traduit par une surexploitation des terres qui à la longue aboutit à la perte de la fertilité des sols. Le sol est épuisé parce que les maraîchers ne pratiquent plus la jachère. En effet, après plusieurs années d'exploitation sans repos, le sol s'appauvrit avec des rendements presque nuls. Cela justifie l'emploi d'engrais minéraux pour réguler les rendements des cultures. Mais l'apport d'engrais acidifiants peut dans certains cas modifier les propriétés chimiques du sol, ce qui réduit la disponibilité en éléments nutritifs pour la plante.

b) Les techniques culturales inadaptées

Les techniques culturales défaillantes sont une cause de dégradation des sols. En effet la monoculture qui est le fait de produire une spéculation sur une parcelle pendant des années est un facteur de dégradation des sols. Chaque famille de plantes a des exigences typiques de matière organique et en élément minéraux qu'elle tire du sol.

Donc l'absence de rotation des cultures peut entrainer un épuisement d'une composante minérale ou tout simplement une acidification des sols. Ce qui peut rendre les sols inutilisables pendant des années.

La pratique de la jachère a presque disparu. D'après nos enquêtes, seuls 25 % des maraîchers pratiquent la jachère. Les terres qui étaient autrefois laissées en friche sont actuellement intensément cultivées. Il s'en suit un épuisement total de la matière organique. Ceci compromet toute sorte de production. A cela il faut ajouter l'utilisation inconsidérée d'engrais chimiques.

c) Les conséquences

L'abandon des terres, la perte de la production, la disparition de certaines espèces endémiques sont les effets les plus observés.

3. L'impact du maraîchage dans la dégradation des ressources végétales

Le comportement des populations vis-à-vis des espaces boisés dans la bordure du lac Tanma
se traduit par une forte pression. D'une part il y-a l'extension des zones de cultures

maraîchères et d'autre part il y a la forte consommation en bois de chauffe et en charbon de bois.

Trois phénomènes liés à l'extension des zones de cultures contribuent essentiellement à la dégradation de la végétation.

> Face à l'abandon des terres épuisées, les maraîchers sont contraints de conquérir de nouveaux espaces pour pouvoir continuer leurs activités. Ils défrichent alors d'autres espaces et ainsi contribuent fortement à la déforestation.

> Ce même phénomène s'observe aussi dans les cas où les maraîchers cherchent à accroitre leurs exploitations. Ils sont obligés de déboiser pour étendre les surfaces de culture.

> Les nouveaux équipements d'irrigation et d'exhaure permettent l'exploitation de surfaces relativement importantes, d'où l'élargissement des surfaces de cultures et du coup, la disparition des espaces boisés.

Ces raisons font que le maraîchage joue un rôle essentiel dans la disparition de plusieurs espèces végétales. Les terres de prédilection de ces espèces sont aujourd'hui utilisées à d'autres fins. A cela il faut ajouter l'abatage des arbres pour les besoins de la consommation en bois de chauffe et en charbon de bois.

Il ressort de cette analyse que le maraîchage contribue de manière effective à la dégradation des ressources du naturelles. C'est un constat qui s'impose aux yeux de tout observateur averti. Et par ailleurs, il est incontestable que la base du développement du maraîchage réside dans la disponibilité des ressources naturelles. Cette interdépendance de l'activité maraîchère vis-à-vis des ressources naturelles semble être ignorée par les pratiquants de l'activité. Les maraîchers semblent négliger le rôle joué par le maraichage dans la dégradation des ressources.

En effet, malgré l'alerte déclenchée par la péjoration des conditions climatiques et son accentuation par les facteurs anthropiques, les hommes continuent à travers les activités maraîchères d'accentuer la pression sur les ressources.

Il est avéré que les hommes ne peuvent pas s'empêcher d'exploiter la terre et ses ressources, mais une utilisation abusive voire anarchique conduirait à des phénomènes de rétroaction qui peuvent aboutir à la disparition de l'activité maraîchère.

CHAPITRE 2 :

L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS

La bonne production maraîchère observée dans la bordure du lac Tanma ainsi que dans l'ensemble des Niayes, est facilitée grâce à des conditions géographiques et climatiques favorables mais aussi grâce à des moyens de lutte contre les ennemis des cultures. Les différentes spéculations maraîchères de la zone des Niayes sont la proie de parasites de toutes sortes qui peuvent contrarier les productions. Certaines espèces doivent leur survie à une lutte acharnée contre ces parasites.

En effet, les maraîchers utilisent différentes gammes de produits phytosanitaires pour lutter contre les innombrables variétés de parasites des cultures présentes dans la zone. Ces produits phytosanitaires sont aussi connus aussi sous le nom de pesticides.

Un pesticide est un produit phytosanitaire contenant des agents actifs très utilisés dans la lutte contre les prédateurs des cultures. Il est composé de substances chimiques naturelles ou de synthèse agissant dans la protection des cultures contre les ravageurs comme les parasites, les rongeurs etc. Il peut être liquide ou en poudre. Le plus souvent, ils sont mis dans une solution d'eau mais certains pesticides en poudre sont directement appliqués par saupoudrage.

I. LES DIFFERENTS ENNEMIS DES CULTURES

Plusieurs types de parasites sont présents dans la zone. L'humidité permanente de la zone offre des conditions favorables à la prolifération des parasites. La pratique de l'activité maraîchère est aussi un facteur développement parce que, dans ce secteur où la production est annuelle, les cultures sont une proie constamment disponible pour ces ravageurs.

Les groupes de parasite les plus fréquemment rencontrés sont les vers, les insectes, les champignons, les nématodes, les acariens (pucerons) ainsi que des insectes tels que les sauterelles et les mouches blanches.

1. Les insectes

En termes d'importance, les insectes forment le groupe le plus répandu dans la zone surtout
en période d'hivernage. L'eau stagnante, l'humidité du sol et l'état végétatif des plantes créent
les conditions de multiplication des ces insectes. On peut les classifier selon les types de

dégâts qu'ils provoquent. On a les insectes broyeurs, les insectes piqueurs-suceurs et les insectes souterraines.

· Les insectes broyeurs sont parfois de grandes tailles comme les criquets, les sauterelles, les papillons et beaucoup de larves. Ils attaquent les différentes parties de la plante de la tige aux feuilles et en dévorent les composantes. Ils sont très nuisibles aux cultures surtout lorsque la plante est en phase de fleuraison. Les papillons par exemple s'attaquent directement aux fleurs et entravent son aboutissement vers un fruit.

· Les insectes piqueurs-suceurs pénètrent les tissus de la plantes par une sorte d'anguille. Ainsi ils sucent la sève nourricière de la plante et empêchent son développement. Ce groupe est formé par les punaises, les pucerons etc.

· Les insectes souterrains sont le plus souvent des termites et des vers qui s'attaquent au système radiculaire. Ces parasites sont très nuisibles pour les plantes surtout celles à tubercule et celles à bulbes. Ils peuvent retarder le développement des plantes dans n'importe quelle phase (germination, fleuraison etc.). Ils peuvent se loger dans la plante pendant tout le cycle végétatif.

Par ailleurs, il faut spécifier l'action des mouches blanches qui ont un mode nutrition différent de ces trois ci-dessus cités. Ce groupe d'insecte mène une action plus chimique que mécanique. En effet, ces mouches pondent des eux sur les feuilles des plantes. Ceci entraine une infection au niveau des feuilles en changeant la coloration de ces dernières. La feuille se contracte sur elle-même, perd ses possibilités photosynthétiques, se brunit et devient caduque.

2. Les nématodes

C'est un type de parasite très répandu dans la zone. Ce sont des organismes des petites tailles qui se développent dans les parties souterraines de la plante. Ils se multiplient très rapidement. Ils perforent les racines y pénètrent, s'y nourrissent et y entrainent des gonflements. Ils sont invisibles à l'oeil nu, mais leur présence se remarquent de par les rayures, les perforations et les trous qu'ils occasionnent dans les racines ou dans les tubercules.

3. Les champignons

Ils sont très petits et sont invisibles à l'oeil nu. Ces espèces mènent une action lente mais très
nuisible pour les cultures. Ils peuvent être présents dans le sol, dans les feuilles, et même sur
les tiges. Du fait de leur petite taille ils sont difficiles à détecter. Ils entrainent des pourritures

des racines ou des feuilles qui occasionnent des arrêts de croissances de la plante, et s'en suit une mort par fanaison.

4 Les acariens

Ce sont des parasites très présents dans la zone surtout en saison non pluvieuse. Pour certains cas, les averses pluvieuses diminuent leur efficacité. Les acariens agissent directement sur les feuilles. Ils s'y entrainent un changement de la coloration du fait du contenu cellulaire qu'ils sucent. De ce fait, ils diminuent la productivité ainsi que la qualité des produits.

II. LES PESTICIDES UTILISES

Ces ravageurs des cultures sont souvent très voraces c'est pourquoi, de grands moyens de lutte sont déployés. D'importantes quantités de pesticides sont utilisées pour lutter contre ces parasites des cultures. L'agriculture sénégalaise utilise en moyenne 598 tonnes de pesticides solides et 1336560 litres de pesticides liquides pour une valeur de 105 milliards de francs CFA. (PAN Africa, 2003)

Certains produits sont des produits à larges spectres c'est à dire des produits qui luttent contre plusieurs cibles. C'est le groupe des insecticides acaricides. Ils sont formés par: les organophosphorés, organochlorés, les carbamates et les pyrethrynoides de synthèse.

1. Les insecticides acaricides

Les insecticides acaricides sont des poisons qui peuvent tuer les insectes et les acariens de différentes manieres.ils peuvent être neurotoxiques, inhibiteurs du complexe mitochondriale chez les insectes. Ils sont souvent sous forme de poudre déshydratant qui, par abrasion de la cuticule, provoque la mort de l'insecte par déshydratation. (DIAGNE, 2008). Ils sont des poisons biochimiques qui perturbent profondément des réactions métaboliques vitales

On distingue:

a) Les organophosphorés

Selon les enquêtes de CISSE (2000), ce groupe de produits occupe 39 % des utilisations dans la zone des Niayes. Ils se présentent sous forme de liquide visqueux ou de cristaux incolores ou bruns à odeur désagréable surtout en présence d'impureté. Ils sont généralement volatiles, caractérisés par des propriétés chimiques variées susceptibles d'induire des réactions d'isomérisation surtout avec des atomes de phosphore et de s'hydrolyser en solution aqueuse

en fonction de la température et du pH. (NGOM, 2008). Cependant ils présentent moins de risques pour l'environnement car ils sont biodégradables.

Photo 13 : Bouteille contenant un pesticide organophosphoré.(Photo M. D. Ndiaye 02 SEP 2009

b) Les organochlorés

Ils sont de l'ordre de 16 % des utilisations dans la zone des Niayes (CISSE, 2000). Les dérivés de ce produit ont la caractéristique de ne pas être très solubles dans l'eau et dans les lipides chimiques. Ils ont une action très rémanente et sont très stables dans l'air, dans l'eau et dans les végétaux. Ils peuvent rester très longtemps dans la chaine alimentaire et entrainer de graves dégâts environnementaux. C'est pour cette raison qu'ils sont moins utilisés que les organophosphorés. En effet, le groupe des organochlorés est le moins utilisé du fait de sa toxicité, de leur persistance dans la chaine alimentaire et du degré de pollution élevé.

c) Les mélanges

Les mélanges sont composés par une association de différents produits. Leurs actions peuvent être souvent très efficaces, mais parfois on peut observer l'effet contraire du fait d'incompatibilité de certaines composantes du mélange.

Cependant, il existe des groupes de pesticides qui sont destinés à lutter spécifiquement contre des types d'ennemis déterminés. C'est le cas des groupes représentés dans le tableau suivant.

Tableau 12: Les pesticides et les ennemis ciblés

Pesticides

Ennemis ciblés

Insecticides

Insectes

Fongicides

Champignons parasites

Nématicides

Nématodes

Acaricides

Acariens

Herbicides

Mauvaises herbes

C'est pourquoi, on dit que cette classification est fondée sur la cible visée. Une telle classification donne différents groupes dont les plus fréquemment utilisés dans la zone de la bordure du lac Tanma sont: les insecticides acaricides, les nématicides, et les fongicides.

2. Les nématicides

Ce sont les produits utilisés pour lutter contre les nématodes qui logent dans les parties souterraines de la plante ou dans les parties en contact avec le sol. Il existe différents types de nématicides. Il y a les nématicides qui agissent par fumigation et les nématicides non-fumigants.

Les nématicides fumigants pénètrent dans le sol sous forme gazeuse et mènent une action toxique qui perturbe l'équilibre vital des nématodes.

Les nématicides non-fumigants agissent par contact ou par ingestion et inhibent l'éclosion des larves.

Cependant un mélange des produits (fumigants et non-fumigants) peut conduire à une action très efficace.

Le furadan est un nématicide très fréquemment utilisé dans notre zone d'étude.

3. Les fongicides

Ils agissent spécifiquement sur les champignons. Certains fongicides tuent les champignons tandis que d'autres stoppent leur développement. Une fois en contact avec ces êtres vivants microscopiques, les fongicides arrêtent leur prolifération en tuant les spores. Les fongicides ont aussi une action préventive car leur présence empêche la germination des spores. Le maneb, le lanate et le soufre sont les fongicides les plus fréquemment utilisés dans la bordure du lac Tanma.

III. MODES D'UTILISATION

Les pesticides sont utilisés de différentes manières pour protéger les cultures contre les infections. Cependant trois modes de traitement sont les plus rependus dans la zone de la bordure du lac Tanma. Le matériel utilisé pour faire le traitement phytosanitaire est fonction du type d'exploitation.

1. L'aspersion manuelle

Le traitement avec aspersion manuelle n'est efficace que pour des petites parcelles. Il est souvent pratiqué dans les exploitations familiales. Le maraîcher s'équipe d'un seau contenant le mélange phytosanitaire et y pénètre des branchages d'arbres qu'il mouille et épand les gouttelettes sur les plantes. Le saupoudrage à la main est également pratiqué dans cette zone. Ce mode de traitement se fait sans aucune protection. Ces maraîchers ne portent ni masques ni gants.

2. La pulvérisation manuelle

Le traitement avec pulvérisateur manuel est le plus fréquent dans la zone. Il est appliqué aussi bien dans les petites exploitations que les moyennes exploitations. Parfois le pulvérisateur peut être motorisé. On remplit le réservoir du pulvérisateur avec de l'eau et on y verse une dose de pesticide. Ensuite, on remue l'ensemble jusqu'à obtenir une solution et on sillonne les parcelles en activant manuellement la pompe. Ce mode d'utilisation présente aussi des risques parce que le matériel de protection fait défaut.

Photo 14 : Pulvérisateur manuel. Photo M ; D. NDIAYE) 02 SEP 2009

Le traitement par association avec l'irrigation est l'exclusivité des grandes exploitations. La solution phytosanitaire est directement injectée dans les systèmes goutte-à-goutte. Ce mode de traitement présente moins de risques pour les maraîchers par ce que ces derniers ne sont pas en contact direct avec le produit.

IV. FREQUENCE ET DOSAGES

La fréquence d'utilisation des pesticides est déterminée par l'intervalle de temps qui sépare deux applications.

Cette fréquence dépend de plusieurs critères relatifs à la saison, à la nature la spéculation, à la récurrence des parasites, à l'ampleur de la menace et des moyens financiers de l'exploitant. C'est pourquoi, l'intervalle d'utilisation ainsi que les dosages diffèrent d'un maraîcher à un autre.

Par exemple, durant la saison pluvieuse favorable à la multiplication des parasites, la fréquence des traitements est d'une (1) fois par semaine pour une spéculation comme le chou. Ce court intervalle est du au fait que les attaques sont récurrentes durant cette période. Ainsi, si les dégâts sont importants, les traitements sont rapprochés. Il peut arriver qu'on fasse deux traitements dans la semaine. Si les dégâts sont minimes, les traitements sont éloignés.

En saison non pluvieuse, la fréquence peut aller de deux (2) à trois (3) traitements dans le mois. Durant cette période, les cultures sont moins exposées aux parasites. A part les mouches blanches et quelques insectes, les autres parasites ne causent pas de dégâts considérables.

Ce mode de traitement, basé uniquement sur la récurrence des dégâts est observé dans les petites et moyennes exploitations. Dans ces exploitations, l'usage des pesticides a une orientation plus curative que préventive.

Cependant, dans les grandes exploitations la fréquence des traitements obéit à un calendrier bien défini. Ces exploitations emploient des techniciens agricoles qui ont des connaissances solides sur les traitements adéquats contre une attaque donnée. Dans ces exploitations, le traitement est plus préventif que curatif. Ces grands producteurs rationalisent leur traitement en anticipant sur les éventuelles attaques. Ils tiennent compte des impératifs du marché extérieur et du respect des normes sur les exigences en matière de résidu de pesticides dans les produits agricoles.

Pour ce qui concerne le dosage, les maraîchers des petites et moyennes exploitations, utilisent comme outil de mesure les couvercles des bouteilles contenant les produits. Le dosage se fait approximativement sans respect des normes inscrites sur l'étiquette de la bouteille.

Pour améliorer l'efficacité d'un produit le maraîcher peut augmenter la dose d'un traitement à un autre.

V. RISQUES SUR L'ENVIRONNEMENT

L'utilisation intensive des pesticides et des engrais chimiques fertilisants participe beaucoup à l'amélioration des rendements dans la zone. Mais parallèlement à cela, cette utilisation entraine des conséquences néfastes sur le fonctionnement des écosystèmes.

Les pesticides provoquent de graves dégâts sur l'environnement du fait des effets combinés de leurs utilisations anarchiques et abusives, de leur rémanence et de leur toxicité. En somme, les pesticides ont une grande part dans la dégradation des ressources naturelles.

Selon le mode d'épandage, ils se propagent dans l'atmosphère sur de vastes surfaces et du fait de leur rémanence, ils peuvent persister dans le milieu pendant de longues périodes. Ainsi les composantes du milieu physique à savoir les eaux, le sol, la biodiversité sont exposés à un péril permanent.

1. Risque sur les eaux

Après épandage, les résidus de pesticides peuvent se retrouver aussi bien dans les nappes que dans les eaux stagnantes ou de ruissellement. Ainsi ils contribuent à la pollution de cette ressource très convoitée. La qualité de l'eau sera affectée par la contamination des produits phytosanitaires. Ceci est d'autant plus grave que cette ressource est utilisée par les populations locales comme eau de boisson.

Le LNERV1 a réalisé des analyses dans 20 puits de la zone de Mboro (très proche de notre zone d'étude). Les résultats font état d'une contamination de 35% des puits analysés. Le niveau de contamination de ces puits dépasse les normes prescrites par la FAO/OMS en 1986. Cette norme stipule que la qualité de l'eau destinée à l'alimentation ne doit pas contenir plus de 0,1ug/l d'une matière active distincte et 0,5ug/l de matières actives au total. Alors que dans sept (7) des 20 puits analysés, des matières actives comme le lindane, le difocol, l'endosulfan ont parfois des concentrations supérieures à 0,1ug/l. Cette contamination des

1 LNERV: Laboratoire National d'Elevage et de Recherches Vétérinaires

eaux engendre de sérieux dangers sur la santé publique. Plusieurs maladies, à savoir les nausées, les vertiges, les vomissements et les intoxications sont liées à l'utilisation des eaux contaminées par les résidus des pesticides.

2. Risque sur le sol et sur les organismes vivants dans le sol

Certains pesticides, du fait de leur action rémanente peuvent persister dans le sol pendant plusieurs années. Les pesticides comme les organochlorés ne sont pas facilement biodégradables. Par exemple, le Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane (DDT) a une demi-durée de vie de 10 ans dans l'eau et de 40 ans dans le sol DIAGNE (2008). Cette présence des pesticides dans le sol est très nuisible pour le micro-organisme responsable de la transformation de la matière organique. En effet ceci peut contribuer de manière active à l'appauvrissement du sol.

A partir du sol, ils peuvent aussi être absorbés par les plantes et affecter tous les niveaux de la chaine alimentaire.

3. Risques sur la santé publique

Les pesticides sont destinés à lutter contre les ennemis des cultures, mais collatéralement, ils peuvent créer des troubles sanitaires chez l'homme si ce dernier ne fait pas preuve de beaucoup de précautions durant l'usage.

En effet après épandage, il peut arriver que la santé du maraîcher soit affectée.

Des témoignages sur le terrain nous ont révélés que le groupe le plus soupçonnés est celui des organochlorés. Ce type de pesticide pourtant interdit dans les pays européens pour sa toxicité élevée continue malheureusement à être commercialisé au Sénégal.

Il contient des matières actives comme l'indulsofan ou le carbofuran très dangereux pour les Hommes.

Les autres groupes comme les organophosphorés et les acaricides sont moins dangereux mais leur accumulation ou leur application en dose élevée peut produire les mêmes effets que les organochlorés.

Malheureusement, ce surdosage semble bien être le cas pour les maraîchers de la bordure du lac Tanma. En effet, ne maitrisant pas les dosages prescrits sur les bouteilles, ces maraîchers font des doses à leurs gré pour augmenter disent t-ils l'efficacité des produits. Ce qui n'est mas sans conséquences en termes de risques.

Ce problème combiné au manque d'équipements de protection les expose à des risques de contamination par ces mêmes produits.

Trois modes de contamination sont possibles:

· La contamination par contact direct: cette contamination est possible lors de l'épandage du produit. Elle peut causer des brulures et des démangeaisons au niveau de l'épiderme.

· La contamination par inhalation: Après épandage, le produit se disperse dans l'air, la respiration de l'air contaminé peut causer des complications pulmonaires

· La contamination par ingestion: Après épandage, le maraîcher peut manger ou boire avec ses mains sans les avoir bien lavées auparavant avec des détergents. Ce type de contamination peut créer des troubles digestifs.

Un pesticide avalé peut créer de sérieux troubles sanitaires car il affecte le système métabolique et occasionne des disfonctionnements au niveau de l'estomac, du foie et des intestins. L'accumulation des pesticides dans l'organisme peut causer les problèmes tels que : de la fièvre, les douleurs abdominales, des démangeaisons, des brulures d'estomac, des diarrhées.etc.Si un traitement à temps n'est appliqué, ces troubles se compliquent et provoquent des convulsions, des troubles respiratoires des diarrhées chroniques et aigues, le coma ou même la mort.

Signalons que dans où nous avons étudiée, les témoignages n'ont pas fait état de cas mortels, mais plusieurs cas d'intoxications parmi ceux précédemment énumérés ont été signalés.

Les pesticides demeurent un vrai risque sur la santé publique. En dehors des maraîchers qui sont en contact direct avec les produits, les populations en général sont concernées. Car, du fait de l'action rémanente de certains pesticides sur le sol et sur les végétaux, la consommation d'un produit contaminé peut déclencher des troubles.

Aujourd'hui on parle de cas de cancer, de malformation congénitale, et de troubles neurologique occasionnés par la consommation des fruits traités aux pesticides.

CONCLUSION GENERALE

Il ressort de ce TER2 que la bordure du lac Tanma, à l'image de la zone des Niayes à laquelle elle appartient est très menacée. Cette menace due à la forte pression résulterait de l'attrait que cette zone exerce sur le reste du pays. En effet, la zone des Niayes de par son histoire se singularise par des conditions naturelles particulièrement favorables. Elle bénéficie d'un climat avantageux, avec des ressources hydriques apparemment inépuisables, des sols riches en humus et une végétation dense et diversifiée.

L'exploitation de ces différentes ressources fait appel à des migrants venus de différents horizons qui viennent grossir les rangs d'une population autochtone déjà en forte mutation. Cette situation a occasionné l'installation d'une population de plus en plus nombreuse et pratiquant diverses activités agricoles comme l'agriculture sous pluie, l'arboriculture et le maraîchage.

Cependant, les changements climatiques intervenus durant les trois dernières décennies ont entrainé la baisse de la pluviométrie et ont fini par ralentir la pratique de l'agriculture sous pluie. De ce fait l'activité maraîchère demeure la seule activité susceptible d'entretenir cette population agricole. D'où de très fortes pressions exercées sur les ressources naturelles comme l'eau, le sol et la flore qui connaissent une très forte dégradation en qualité ainsi qu'en quantité.

Ces contraintes naturelles entrainées par les changements climatiques globaux sont accentuées et aggravées par les activités anthropiques. L'activité maraîchère étant l'activité dominante, constitue la cause la plus citée pour expliquer ce processus de dégradation.

En effet la pratique de cette activité est un facteur essentiel de surexploitation des différentes ressources naturelles.

La surexploitation se traduit:

+ Par une ponction très importante sur les ressources en eau. Les maraîchers pompent excessivement la nappe par le biais des puits, des céanes, et des forages. Ils disposent d'instruments d'exhaures motorisés et de plus en plus sophistiqués. Ceci contribue à accentuer la baisse des nappes souterraines et la remontée du biseau salé. Ainsi se pose d'énormes problèmes de qualité de l'eau souvent destinée à la boisson. A cela il faut ajouter la pollution par les pesticides utilisés pour lutter contre les parasites des cultures.

2 Travail d'Etude et de Recherche

+ Par l'abandon de la jachère qui entraine l'épuisement des sols et la diminution de leur productivité. L'intensification des cultures maraîchères fatigue le sol et le rend infertile.

+ Par une demande de plus en plus croissante d'espaces de culture, d'où la déforestation. Cette extension des zones de culture s'accompagne d'une disparition de la biodiversité surtout végétale.

Cet état de fait mérite d'être signalé pour qu'une réflexion soit entamée en vue de la recherche de solution. La réflexion doit être accompagnée par des actions dans l'immédiat car l'ampleur de la dégradation a pris une tournure inquiétante.

Cette zone de bordure de lac regorge d'énormes potentialités, néanmoins leur survie requiert une exploitation harmonisée et hiérarchisée. En d'autres termes cela impose une gestion durable des ressources naturelles en vue de leur réhabilitation.

Des organismes comme le PGIES (financé par le PNUD) oeuvrent dans ce sens. Dans le cadre de ce projet, une réserve naturelle communautaire sur le lac Tanma est entrain d'être diagnostiquée. Elle s'occupe à élaborer un plan de sauvegarde et de gestion durable de ce complexe écologique en impliquant au maximum les populations environnantes.

Pour une population agricole, l'environnement est le fondement de la santé, de la richesse, du bien être social et de la sécurité. La majorité de la population de ce secteur tire directement ses moyens d'existence des ressources naturelles. Cependant la détérioration de l'environnement survenue ces dernières décennies a rendu les hommes plus vulnérables aux conséquences néfastes des changements environnementaux. Actuellement il est nécessaire de renverser les processus de dégradation de l'environnement. Ceci ne serait possible que par une prise de conscience des populations concernées.

Cette prise de conscience ne serait possible que par une sensibilisation des populations sur les dégâts collatéraux de leurs activités sur les ressources et par leur implication dans les programmes de gestion des ressources naturelles.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) BARRETO. S.P (1963) : Etudes pédologiques des Niayes méridionales (entre Kayar et Mboro). Rapport ORSTOM Dakar. 120 pages.

2) BRUNET. Roger, R. Ferras et H. Thierry : LES MOT DE LA GEOGRAPHIE (dictionnaire critique) 2005, 518 pages.

3) CISSE. I. (2000) Utilisation des pesticides dans le système de production horticole dans la zone des Niayes : les produits et leurs impacts sur la nappe phréatique. Thèse de 3eme cycle, département d géographie, ucad, Dakar.

4) CISSE. I, FALL. S. T, AKIMBAMIJO. Y, DIOP. Y. MB, ADEDIRAN. S. A, L'utilisation des pesticides et leur incidence sur la contamination sur la nappe phréatique dans la zone des Niayes au Sénégal. In: O. O Akimbamijo, Fall S. T, O. B Smith, advances in crops, livestock integration in West Africa cities. Ottawa, CRDI, 2002.

5) CISSE. I, TANDIAN. A.A, FALL. S T, DIOP E. S, Usage incontrôlée des pesticides dans l'agriculture urbaine et périurbaine: cas de la zone des Niayes au Sénégal. Cahier d'agricultures.2003. 12.181.6

6) COLY. B. (2000) Dynamique des ressources naturelles dans la cote nord du Sénégal de Dakar à Saint Louis. L'exemple de la communauté rurale de Mboro. Mémoire de maitrise.126 pages.

7) DEMOULIN.D. (1970) Etude géomorphologique du massif de Ndiass et de ses bordures. Thèse de 3eme cycle, département de géographie, Flsh Ucad 90 p.

8) DIAGNE.A.B. (2008) la problématique du maraîchage dans la communauté rurale de Sangalkam, département de Rufisque. Mémoire de DEA Département de géographie ucad Dakar.100 pages.

9) DIAW.A.T (1980) : Les ensembles littoraux du Sénégal Nord occidental de Kayar à Lompoul ; approche de la géomorphologie par la télédétection et l'analyse sédimentologique. Thèse de 3eme cycle université de Paris 1. 168 p.

10) DIAW. A.T. (1997) évolution des milieux littoraux du Sénégal ; Géomorphologie et télédétection ; Thèse de doctorat d'état, Paris, Sorbonne, 270 p

11) DIOP. M. (2004) : Décentralisation et développent local : le cas de la CR de Diender Guedj. Mémoire de DEA, Mémoire de DEA, Département de Sociologie, FLSH. UCAD. 71 pages.

12) FALL.D. (1990) Modifications actuelles du climat et leurs conséquences sur l'environnement dans les régions des Niayes méridionales. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Flsh, ucad, Dakar.

13) FALL. F .S. et FALL. A. S. (2001) Cités horticoles en sursis! l'agriculture urbaine dans les grandes Niayes du Sénégal.

14) GUEYE E.A. (2005) Variations spatio-temporelles des précipitations de 1951 à 2003et leurs impacts sur l'agriculture : cas de la région de Thiès. Mémoire de maîtrise, département de géographie, Flsh, ucad. Dakar.

15) KANE .M. (2007) Impacts de l'exploitation et problématique des forages sur l'axe Kayar-Diender- Sangalkam ; mémoire de maîtrise, département de géographie Flsh ucad.

16) KANE.M, (2008) Les caractéristiques morphometriques du bassin du lac Tanma. Mémoire de DEA de géographie, ucad Dakar.

17) NAHAL. I. (1998) Principe d'agriculture durable. Editions ESTEM, 121 pages.

18) NDIAYE.R. (2000) La problématique de la gestion spatiale du littoral Nord du Sénégal a la lumière des récentes reformes foncières et politico administrative. Thèse de doctorat de 3eme cycle, département de géographie.

19) NDOUR. T. (2000) Dégradation des sols au Sénégal : l'exemple des communautés rurales de Kaymor, Mont Rolland. Thèse de 3eme cycle, département de géographie, Flsh Ucad, 301 pages

20) NDOYE.E.M (2008) Dynamique des écosystèmes lacustres et problèmes de conservation des ressources dans la CR de Diender. Mémoire de maitrise, Département de Géographie Flsh Ucad.

21) NGAZOU.M. (2000) Etude hydrogéologiques de l'aquifères des sables quaternaires du littoral nord entre Dakar et Saint louis. Mémoire de DEA, département de géologie, FST, Ucad.

22) NGOM.M. (2008) Impacts da la dégradation des ressources naturelles (eau et sols) dans les Niayes de Mboro. Mémoire de DEA, Flsh Ucad.

23) NGOM.M. (2007) Le maraîchage dans la zone des Niayes de Mboro: l'usage des pesticides et leur risques sur l'environnement et la santé publique. Maîtrise de géographie. Ucad Dakar.

24) MBAYE.A L. (2008) Les bassins de rétention et les lacs artificielles : Aménagement, mise en valeur et impacts socio-économiques. Cas du bassin de rétention de Mont Rolland et de Peulgha. Mémoire de maîtrise. Flsh, géographie, Ucad.

25) Pesticide Action Network (PAN, Africa, 2003) : Les pesticides au Sénégal, 2ième édition. Edité par Dr Abou Thiam et Dr Alassane Sarr.

26) SAGNA.P. (2005) Dynamique du climat et son évolution dans la partie ouest de l'Afrique occidentale. Thèse de doctorat Tome 1 et 2 département de géographie, Flsh, Ucad.

27) SALL.M.M. (1971) Dynamique et morphogenèse actuelle : contribution à l'étude géomorphologique du Sénégal Occidental. Thèse de 3ième cycle, Département de géographie, Flsh, Ucad, 291 pages

28) SALL.M. (1982) Dynamique et morphogenèses actuelles du Sénégal occidental. Thèse doctorat d'Etat université L. Pasteur Strasbourg.

29) SALL.O.D. (2006) Contribution sur l'étude du complexe du lac Tanma en vue de son érection en réserve naturelle communautaire. Mémoire de fin d'étude, ENCR, bambey.

30) SAMBA.P. C. (2007) Le développement local à l'épreuve de la décentralisation: cas de la communauté rurale de Mont Rolland. Thèse de doctorat d'état de 3eme cycle.

31) SOW.E. (2001) Le quaternaire récent du Sénégal occidental (lacs Retba et Tanma ; estuaire de la Casamance). Implications eustatique et paléo climatique des diatomées. Thèse de 3ième cycle, Département de Géologie, Fst. UCAD. 228 pages.

32) TANGARA. A. 1997 : Les systèmes dunaires de la cote nord du Sénégal : de l'instabilité climacique originelle à la pénéstabilité par le reboisement, secteur sud (cap vert Thiès) Thèse de 3eme cycle département de géographie Flsh ucad.

33) THIAM. M. (2006): Environnement et évolution des bordures lacustres et lagunaires du Sénégal. Thèse de doctorat ès lettres et sciences humaines, département de géographie Flsh ucad.

34) THIAM. E. I. (2004) Les terroirs périphériques de la réserve spéciale de faune de Guembel, mémoire de maitrise. Département de géographie, Ucad, Dakar.

35) TOURE. E. (2003) : Gestion des ressources dans la communauté rurale de Diender Guedj Mémoire de maîtrise, Département de Géographie Flsh Ucad.

ANNEXES

QUESTIONNAIRE

IDENTIFICATION

Nom Prénom

Village Communauté rurale

Sexe Age

DEGRADATION DES RESSOURCES EN EAU

Quelle eau utilisez-vous pour votre activité (le maraichage)?

Forages Puits Réseau de distribution

Avez-vous remarqué une baisse la pluie ces dernières années ?

Oui Non

Il ya 5ans 10 ans15ans 20ans plus

Avez-vous remarqué une baisse la nappe ces dernières années?

Oui Non

5ans 10ans 15an 20ans plus

Oui Non

Quelles sont les causes selon -vous? Baisse de la pluviométrie

 
 
 

pompage des forages

 

Motopompes

Autres

Y a -t-il des puits salés Oui Non Sans réponse

Où sont-ils localisés?

Abords immédiats du lac Plus loin Très éloignés du lac

Quelles sont les causes ? Surexploitation

 
 
 
 

Proximité avec le lac

 

Vallées fossiles

 

Y a-t-il des pratiques culturales qui dégradent le milieu ? citez ?

Oui Non

Les quelles ?

Y a-t-il des remèdes

Oui Non

Les quelles

DEGRADATION DS SOLS

Sur quel s types de sols pratiquez- vous le maraichage ?

Deck dior

Dior

 
 
 
 

Deck

Sont -ils fertiles? Oui

 

Non

Autres

Quels sont les sols les plus fertiles?

Dior Deck Deck dior Autres

Comment apprécier vous la fertilité?

Rendement par an Par saison Sur plusieurs années

Selon vous, quelles sont les causes de la baisse de la fertilité des sols?

Erosion éolienne Hydrique Salinisation

Surexploitation Engrais chimiques Attaques de parasites
Pratiquez-vous la jachère?

Oui Non

Sur combien d'années ?

1 ans 2 ans 3 ans

Utilisez-vous des fertilisants?

Oui Non

Fumier naturel

Sans réponse Engrais minérales

Y a t-il des contraintes dans l'utilisation de l'engrais ?

Oui Non

Nuisibles aux sols Nuisibles aux cultures Prix élevé

Diminue la fertilité

Est-ce que les techniques culturales n'ont pas une part dans la dégradation Oui Non

Citer des exemple

UTILISATION DES PESTICIDES

utilisez-vous des produits phytosanitaires ?

Oui Non

Les quelles ?

Insecticides Nématicides Fongicides
Efficacité ?

 

Moyen

 

Faible

 
 
 

Bonne

Fréquence d'utilisation :

Parfois Toujours jamais

LA BIODIVERSITE

Avez-vous noté une diminution des espèces animales et végétales Oui Non

Quelles sont les causes ? Rareté des pluies

 
 
 
 

Feux de brousse

 

Extension de surface de cultures

 

Quelles sont les espèces actuellement disparues ?

(Animal)

(Végétal)

Quelles sont les espèces introduites ?

(Animal)

(Végétal)

A quelles fins ces ressources sont utilisées?

Bois d'oeuvre

Consommation

(Végétal) Bois de chauffe

(Animal) Transport

Commerce

Quel rôle ces espèces peuvent jouer dans la production ?

LISTES DES FIGURES

Figure 1 : La région des Niayes dans le Sénégal 4

Figure 2 : Les communautés rurales bordières du lac Tanma 14

Figure 3 complexe lac Tanma 15

Figure 4 : Zone du lac Tanma dans les Niayes 16

Figure 5 : Mise en place des dunes ..17

Figure 6 : Réseau hydrographique du bassin du lac Tanma 22

Figure 7 : Répartition inter mensuelle de la Pmm à la station de Thiès de 1959 à 2008 ..30

Figure 8: Répartition interannuelle de la précipitation à la station de Thiès de 1959 à 2008 31

Figure 9 : Répartition inter mensuelle de la Pmm a la station de Mboro de1977 à 2007 32

Figure 10 : Nombre de jours de pluie a la station de Mboro de 1974 à 2007 32

Figure 11 : Répartition interannuelle de la Pmm à la station de Mboro (de 1977 à 2007 33

Figure 12 : Évolution moyenne mensuelle de la T° à la station de Thiès de 1977 à 2000 .34

Figure 13 : Humidité relative en mm à la station de Thiès 1977 à 1999 ..35

Figure 14 : Évolution mensuelle de l'évaporation a la station de 1977à1999 ..36

Figure 15 : Répartition par sexe et par village des maraîchers interrogés par village ....59

Figure 16 : Répartition de la population maraichère par classe d'âge 60

Figure 17 : Indice des Pmm à la station de Thiès de 1943 à 2004 ..69

LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1 : Nombre de maraîchers interrogé en fonction des effectifs par village 9

Tableau 2: Histoire géologique du bassin sédimentaire sénégalo mauritanien 18

Tableau 3 : forages et aquifères sur la bordure du lac. 26

Tableau 4 : Les stations de bases et leurs caractéristiques 29

Tableau 5 : Valeurs mensuelles de la Pmm à la station de Thiès de 1974 à 2004 ..30

Tableau 6 : Valeurs moyennes mensuelles de laT° de 1970 à 2000 3 ..33

Tableau 7: Valeurs moyennes mensuelles de l'humidité relative de 1977 à1999 ..35

Tableau 8 : Moyennes mensuelles de l'évaporation à la station de Thiès de 1977 à 1999 36

Tableau 9: Pourcentages de la direction des vents à la station de Thiès de 1981 à 1999 37

Tableau 10 : Evolution de la population dans les CR de 1976 à 2000 41

Tableau 11 : les différents types de spéculations et leur calendrier 62

Tableau 12 : les pesticides et les ennemis ciblés .81

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Coquillages sur la bordure du lac Tanma 24

Photo 2 : Tarissement du lac Tanma en saison sèche 25

Photo 3 : File de bassine devant une borne fontaine 46

Photo 4 : Avancée du front dunaire et ensablement des cuvettes à l'ouest de Thieudeme, CR

DIENDER

..50

Photo 5 : Ceinture verte constituée autour du lac Tanma

51

Photo 6 : Maraicher puisant de l'eau

..55

 

Photo 7 : Puits et équipements d'exhaure.

. 55

Photo 8 : Motopompe servant à tirer de l'eau du puits

56

 

Photo 9 : Systèmes d'irrigation par goutte-à-goutte dans une exploitation de type moyenne

....57

Photo 10 : Parcelle d'aubergine

62

 

Photo11 : Récolte d'une parcelle d'oignon

.. 62

 

Photo 12 : Maraîchers triant la récolte prés du champ

65

 

Photo 13: Bouteille contenant un pesticides organophosphoré.

80

 

Photo 14 : Pulvérisateur manuel.

82

 

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE 1

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 2

AVANT PROPOS 3

INTRODUCTION GENERALE 4

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS 4

2. OBJECTIF 6

3. HYPOTHESES 6

4. METHODOLOGIE 6

4.1. La revue documentaire 7

4.2. Les visites de terrain 7

a) La phase de prospection 7

b) La phase du questionnaire 8

4.3. Le traitement et l'analyse de l'information 10

5. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 10

5.1. Impact 10

5.2. Maraîchage 11

5.3. Dégradation 11

5.4. Ressources naturelles 11

PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 12

CHAPITRE 1: LE CADRE PHYSIQUE 13

I. LOCALISATION DU SITE DE L'ETUDE 13

II. RELIEF 16

III. LA GEOLOGIE 17

IV. LA GEOMORPHOLOGIE OU LE SYSTEME DUNAIRE 19

1. Les dunes rouges ogoliennes 19

2. Les dunes jaunes ou dunes semi fixées 19

3. Les dunes blanches ou dunes littorales 20

4. Les interdunes 20

5. Les bas fonds 21

V. L'HYDROGRAPHIE 21

1. Les eaux de surface 21

2. Les marigots intermittents 22

3. Le lac 23

a) Origine 23

b) caractéristiques hydrologiques 24

VI. LES EAUX SOUTERRAINES 25

1. La nappes des sables du quaternaire 25

2. Les aquifères du maestrichtien, du paléocène et de éocène 26

3. Le maestrichtien 26

VII. LES SOLS 27

1. Les sols sableux peu évolués 27

2. Les sols hydromorphes 27

3. Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés 27

4. Les sols marécageux argilo-humifères 27

VIII. LA VEGETATION 27

IX. LE CLIMAT 28

1. Les différents flux 28

a) L'alizé boréal maritime 28

b) L'alizé continental ou harmattan 28

c) La mousson 29

2. Les facteurs et les paramètres du climat 29

a) Les précipitations 29

b) La température 33

c) L'humidité relative 34

d) L'évaporation 36

e) Les vents 37

CHAPITRE 2: LE CADRE HUMAIN 40

I. L'histoire du peuplement 40

II. La dynamique démographique 41

III. LES ETHNIES 42

Les wolofs 42

Les sérères 42

Les peulh 43

IV. LES ACTIVITES 43

1. La culture sous pluie 43

2. Le maraîchage 43

3. L'horticulture 44

4. L'élevage 44

5. Le commerce 44

V. LES EQUIPEMENTS ET LES CONTRAINTES 45

DEUXIEME PARTIE: LES RESSOURCES NATURELLES ET LE MARAICHAGE 47

CHAPITRE I: EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES 48

I. Évaluation des ressources en eau 48

II. Evaluation des ressources du sol 49

III. Evaluation de la végétation 50

IV. des stratégies de lutte 50

CHAPITRE II : LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE DU LAC TANMA 52

I. La configuration du site de production 52

1. La rive gauche ou le domaine des dépressions interdunaires 52

2. La rive droite ou domaine des marigots temporaires et lacs asséchés 53

II. LE SYSTEME DE PRODUCTION 53

1. Typologie des exploitations 53

a) La classification selon la taille 54

b) La classification en fonction du niveau d'équipement 55

b. 1 ) Les exploitations utilisant l'exhaure et la distribution manuelle 55

b. 2 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et la distribution manuelle 56

b. 3 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et l'irrigation par aspersion 56

b .4 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et l'irrigation par goutte-à-goutte 57

III. LA MAIN D'OEUVRE 57

1. La catégorisation de la main d'oeuvre 58

a) La main d'oeuvre locale 58

b) La main d'oeuvre étrangère 58

2. La classification de la main d'oeuvre 59

a) La répartition par sexe 59

b) La répartition par âge 60

IV. LA PRODUCTION 61

1. Les spéculations 61

2. Le zonage 63

3. Les étapes de la production 63

a) La pépinière 63

b) Le repiquage 63

c) Le semi direct 64

d) Les travaux d'entretien 64

e) La récolte 64

4. L'autoconsommation 64

5. La commercialisation des produits 64

a) La vente sur place 65

b) La vente au marché 65

TROISIEME PARTIE: LA PART DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 67

CHAPITRE 1: LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 68

I.

LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES

1. Les facteurs naturels

68
68

 
 

a)

Les facteurs naturels de la dégradation des ressources hydriques

68

 
 

b)

Les facteurs naturels de la dégradation des ressources pédologiques

70

 
 

c)

Les facteurs naturels de la dégradation des ressources végétales

70

 
 

2.

 

Les facteurs anthropiques

70

 
 

a)

Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources hydriques

70

 
 

b)

les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources pédologiques

71

 
 

c)

Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources végétales

71

II.

L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES

72

 

1. L'impact du maraîchage dans la dégradation des ressources en eau

72

 
 

a)

Le pompage excessif

72

 
 

b)

Le problème de la qualité

73

 
 
 

c)

Les conséquences

73

 

2.

 

L'impact du maraîchage dans la dégradation des sols

74

 
 

a)

La surexploitation

74

 
 

b)

Les techniques culturales inadaptées

75

 
 

c)

Les conséquences

75

 

3.

 

L'impact du maraîchage dans la dégradation des ressources végétales

75

CHAPITRE 2: L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS

77

I.

 

LES DIFFERENTS ENNEMIS DES CULTURES

77

 

1.

Les insectes

77

 

2.

Les nématodes

78

 

3.

Les champignons

78

 

4

Les acariens

79

II.

LES PESTICIDES UTILISES

79

 

1. Les insecticides acaricides

79

 
 

a) Les organophosphorés

79

 
 

b) Les organochlorés

80

 
 
 

c) Les mélanges

80

 

2.

Les nématicides

81

 

3.

Les fongicides

81

III.

 

MODES D'UTILISATION

82

 

1.

L'aspersion manuelle

82

 

2.

La pulvérisation manuelle

82

 

3.

Le traitement par association avec l'irrigation

83

 

IV.

 

FREQUENCE ET DOSAGES

83

V.

 

RISQUES SUR L'ENVIRONNEMENT

84

 

1.

Risque sur les eaux

84

 

2.

Risque sur le sol et sur les organismes vivants dans le sol

85

 

3. Risques sur la santé publique

85

CONCLUSION GENERALE 87

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 89

ANNEXES 93

LISTES DES FIGURES 96

LISTES DES TABLEAUX 97

LISTE DES PHOTOS 98

TABLE DES MATIERES 99






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire