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L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

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par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

Les Niayes du Sénégal situées sur la frange littorale qui s'étend de Saint-Louis à Dakar constituent un écosystème particulier et unique en Afrique. En effet, ses particularités physiques, à savoir sa position géographique, son micro climat et ses caractéristiques hydrologiques et hydrogéologiques, font que cette partie du pays dispose de conditions naturelles favorables à l'épanouissement de l'Homme.

Cette région dispose d'un important potentiel en ressources, naturelles qui font l'objet de diverses exploitations. Ce qui fait que les secteurs d'activités sont très nombreux dans la région. On peut citer parmi ces activités, la pêche, l'élevage, mais surtout l'agriculture qui est l'activité dominante.

Figure 1 : Les Niayes dans le Sénégal Laboratoire de Morphologie et d'Hydrologie, 2009)

Contrairement au reste du pays où l'activité agricole n'est que saisonnière, la zone des Niayes connaît une production annuelle de légumes et de fruits divers qui occupe la majeure partie de la population locale.

Ces conditions favorables combinées à la proximité de Dakar constituant un marché important (21% de la population nationale sur 0,28% du territoire), rendent l'activité maraîchère beaucoup plus attrayante (NGOM, 2007) et constituent un des facteurs attractifs des Niayes. Cependant, cet équilibre est menacé et risque d'être rompu à cause de la combinaison de divers facteurs d'ordre naturel mais aussi anthropique. Bien que la zone bénéficie de conditions naturelles favorables sur le plan climatique, hydrologique, hydrogéologique, elle n'échappe pas à la tendance générale de dégradation des écosystèmes liée aux changements climatiques globaux.

Les ressources hydrographiques, hydrogéologiques, pédologiques et phytogéographiques subissent de plus en plus l'effet néfaste et dévastateur de l'évolution climatique globale.

A cela, il faut combiner l'activité anthropique essentiellement dominée par le maraîchage qui, en dehors des facteurs de dégradation naturelle constitue une véritable pression sur les ressources de l'écosystème des Niayes.

Cette pression est non seulement le fruit d'une exploitation abusive et intense mais aussi de l'utilisation de techniques et de pratiques non adéquates car non soucieuses de la vulnérabilité du milieu.

Une telle situation est la résultante de la forte demande en produits maraîchers que les producteurs cherchent à satisfaire.

Et cela arrive dans un contexte où le développement de la recherche agricole est orienté sur la façon de maximiser les rendements.

Donc la problématique de l'agriculture dans cette zone se présente de manière très délicate en termes de déséquilibre entre les ressources naturelles d'une part et d'autre part les besoins d'une population en croissances rapides.

Pourtant selon Édouard SAOUMA, Directeur général de la FAO (1983), « l'agriculture en elle-même n'est pas une cause de dégradation, car il est possible de cultiver de la bonne terre et de produire d'abondantes récoltes tout en préservant et en bonifiant le sol. Selon lui: « mieux une terre est exploitée, plus le sol devient riche et fertile ». Toutefois lorsqu'on utilise de mauvaises techniques, ou que l'on pratique des cultures inadéquates, une série de catastrophes s'enchaîne bientôt.»

Visiblement, avec la nouvelle tendance que vient prendre le maraîchage dans les Niayes ;
c'est une situation comparable qui est entrain de se produire dans ce milieu pourtant si fragile.

Malgré ses potentialités et ses ressources apparemment inépuisables, elles sont aujourd'hui fortement perturbées par la demande de plus en plus accrue des hommes.

Les conséquences sont désastreuses :

v' Sols salinisés et devenant stériles ;

v' La ressource en eau, l'élément vital qui confère à la zone sa caractéristique de « zone humide » connaît une dégradation aussi bien en quantité qu'en qualité,

v' Les dépressions connaissent un ensablement sans précédent, (FALL et al 2001) v' La perte de la biodiversité. (FALL et al 2001)

Ainsi la survie de l'écosystème des Niayes est compromise. Cet état de fait suscite une réflexion sur la gestion des ressources naturelles pour mieux promouvoir un développement durable qui permettrait de gérer et d'exploiter l'environnement à long terme en conservant voire en améliorant les ressources naturelles.

2. OBJECTIF

L'objectif principal poursuivi à travers ce travail de recherche est :

Appréhender les conséquences à court, moyen et long terme des activités anthropiques sur l'environnement afin de reconsidérer le système agricole actuel et d'aller vers un système plus écologique.

3. HYPOTHESES

Les Niayes possèdent un important potentiel en ressources naturelles renouvelables mais pas inépuisables.

Ces ressources sont soumises à la pression des agriculteurs qui ne se soucient pas de leur pérennisation.

Les maraîchers semblent ignorer que la continuité de leur activité dépend de la survie de l'écosystème.

4. METHODOLOGIE

Dans le souci d'atteindre l'objectif que nous nous sommes fixés et vérifier les hypothèses émises dans le cadre de notre travail d'étude et de recherche, (TER); nous avons adopté une méthodologie qui s'articule autour de trois points.

4.1. La revue documentaire

La première étape consiste en une revue sur des ouvrages traitant de la zone et sur des questions ayant un rapport avec notre thème. Ceci nous a permis d'élaborer une problématique après un aperçu global sur les activités des populations et la dynamique des ressources naturelles.

Cette étape consiste également en la recherche des données sur le cadre pyysique comme le relief, la géologie, le climat, l'hydrologie et la végétation ainsi que sur le cadre humain comme le peuplement et son histoire.

La recherche documentaire nous a conduits dans les lieux suivants: La bibliothèque centrale de l'UCAD (Université Cheikh Anta Diop), la bibliothèque du département de géographie, la bibliothèque de l'ISE, la bibliothèque du Centre de Suivi Ecologique (CSE), la bibliothèque de l'IFAN, la bibliothèque du département de géologie, la bibliothèque de L'UNIVALS à l'ISRA

Nous nous sommes également rendus dans des agences et directions comme : L'ANSD, la DAPS, la Direction de l'Horticulture, la Direction et de l'Agriculture, la DGPRE (Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eaux)

4.2. Les visites de terrain

Elles se sont déroulées en deux étapes. Nous avons effectué une première visite de prospection ensuite nous avons préparé un questionnaire pour la deuxième visite.

a) La phase de prospection

La première étape de la phase de terrain a été effectuée les Lundi 25 et Mardi 26 mai 2009 dans différents endroits de notre zone d'étude. (Thor, Mbidieume-Thieudème, Diender Fouloume, Kemaye-Thiaye, etc....)

Cette première phase de notre travail de terrain était pour nous une occasion d'établir notre premier contact avec notre zone d'étude. De ce fait, nous nous sommes rendus dans les exploitations des maraîchers dans plusieurs villages bordant le lac Tanma.

Notons que cette visite était plutôt une visite exploratoire et de prospection. Néanmoins, elle nous a permis de vérifier et de renforcer notre vue d'ensemble sur le milieu.

Elle nous a aussi permis de faire la situation des villages et des sites de production par rapport au lac.

b) La phase du questionnaire

La deuxième phase de terrain a été plus longue que la première. Elle s'est déroulée à la période du 28-08-2009 au 09-09-2009. Soit un intervalle de 11 jours. Durant ces 11 jours, nous avons enquêté sur un certain nombre de questions relatives au maraîchage par le biais d'un questionnaire que nous avons adressé aux acteurs. Ainsi 125 personnes reparties sur 10 villages ont été interrogées.

Le nombre de personne interrogé par village est proportionnel au nombre de maraîchers dont dispose le village. La méthode d'échantillonnage est décrite ci-après:

b-1) L'échantillonnage

La base de sondage que nous avons utilisé est le recensement de la population agricole de 1998-1999. Les données de ce recensement sont disponibles au niveau de la DAPS (direction de l'Analyse et de la Prévision Statistique) du Ministère l'Agriculture et de l'Elevage. Ce recensement donne les effectifs des chefs de ménage pratiquant l'activité maraîchère dans chaque village.

En effet ce recensement estime la population maraîchère des trois communautés rurales qui jouxtent le lac Tanma à 4416 maraîchers repartis sur 60 villages dont 2001 maraîchers pour la CR de Diender Guedj, 447 pour la CR de Mont Rolland, 1968 pour la CR de Notto Gouye Diama.

Mais nous rappelons, comme dans l'intitulé de notre sujet (bordure du lac Tanma) que notre site d'étude n'est pas intéressé par l'ensemble de l'espace administratif des trois CR. Notre site d'étude concerne le complexe du lac Tanma c'est-à-dire l'ensemble des villages concernés par ce qu'on a appelé «le district écologique du lac Tanma». Ces villages sont distribués de part et d'autre des rives du lac comme indiqué sur la carte. (Voir carte N°2)

L'effectif total des maraîchers des 10 villages du complexe lac Tanma est de 994 maraîchers. Vu l'importance de ce nombre, nous avons choisi un échantillon qui représente le huitième de la population maraîchère totale. Soit 13% de la population maraîchère de chaque village.

Le tableau suivant donne la répartition des personnes interrogées proportionnellement au nombre de maraîchers que compte chaque village.

Tableau 1 : Nombre de maraîchers interrogé en fonction des effectifs par village

Village

Effectifs de maraîchers

Nombre interrogé

Diender

96

12

Fouloume

77

9

Keur Matar

157

20

Mbissao Ndieuguene

101

12

Ndame Lo

57

7

Mbidieume Thieudème

183

24

Kemaye thiaye

126

16

thor

148

18

Ndiaye Bopp

01

0

Keur Mbir Ndao

58

7

Totale

994

124

b-2) Le questionnaire

Pour ce qui est du questionnaire, il a été conçu su la base d'un certain nombre d'informations qu'on a eu sur le milieu et sur les acteurs grâce à:

· Une revue documentaire sur le site (les Niayes en général), sur l'activité maraîchère et les acteurs eux mêmes, sur les intrants mobilisés par cette activité et sur les systèmes de production etc.

· Une première phase de terrain qui a permis de faire une prospection et une exploration du site. Ce qui nous a donné un aperçu global sur le site mais aussi a permis notre premier contact avec les acteurs.

Ainsi nous avons essayé d'orienter les questions dans le sens de notre thème (maraîchage et dégradation des ressources naturelles) pour pouvoir identifier au maximum la part du maraîchage dans la dégradation des ressources. Tout ceci dans le souci de pouvoir vérifier les hypothèses de départ.

De ce fait le questionnaire est divisé en quatre parties: Une sur la ressource en eau, une sur les sols et une troisième sur la ressource végétale. La quatrième partie est réservée à l'utilisation des pesticides. En effet, les pesticides deviennent de plus en plus indispensables pour une agriculture de qualité mais demeurent associés à beaucoup de problèmes relatifs à leur effet négatifs sur la biodiversité et sur la pollution de l'environnement

b-3) L'enquête proprement dite

Cent vingt cinq (125) personnes ont été interrogées dans les différents villages. Pour interroger certains maraîchers, nous nous sommes rendus dans les sites de production (champs), mais pour d'autres on a jugé plus pertinent de les retrouver au niveau de leurs villages de résidence. Ceci est du au fait que les enquêtes se sont déroulées en début septembre et avec la pluie, il était très difficile de nous rendre dans les champs. Parce que tout simplement dans ces zones les fortes pluies entrainent des inondations et des ruptures des voies de communication.

Les personnes ciblées étaient essentiellement des maraîchers. Mais nous avons volontairement favorisé les plus âgées. Cette faveur n'est pas gratuite. Vue l'information que nous cherchions, relative à une péjoration dans le temps des ressources naturelles, il était nécessaire de faire une comparaison entre deux périodes. Les personnes âgées ayant été témoins du passé peuvent nous faire un historique de l'état des ressources, et la comparaison avec l'actuel nous permet d'apprécier l'évolution.

Ainsi les grands thèmes étaient relatifs à la baisse de la pluviométrie, à la baisse de la nappe, à la disparition la biodiversité, à la perte de fertilité des sols, baisse du rendement etc.

Par la même occasion nous avons essayé de poser des questions pour identifier la part du maraîchage dans cette dégradation. Ainsi des questions relatives : à la pression des hommes sur les ressources, à la surexploitation, à la jachère, aux systèmes culturaux non adaptés, à la prolifération de forages et des motopompes ont été posées.

4.3. Le traitement et l'analyse de l'information

La saisie est faite le logiciel Word. Apres le dépouillement des enquêtes, le traitement de l'information ainsi que l'analyse statistique ont été faits avec les logiciels et Excel. Word

5. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 5.1. Impact

Le mot « impact » vient du latin «impactus», du participe passé de «impigue», signifiant heurté. D'un point de vue strictement écologique, les impacts sont décrits comme des déviations de dynamiques naturelles d'évolution aboutissant à des modifications de l'état théorique d'écosystème.

Un impact sur l'environnement peut se définir comme l'effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une activité humaine sur une composante de l'environnement. Cet activité étant considérée comme responsable de la modification c'est-à-dire une perturbation du système par rapport à l'état initial. Pour le cas de notre étude nous essayons de mettre en exergue le rôle joué par l'activité maraîchère dans la modification de l'environnement.

5.2. Maraîchage

Le maraîchage, ou horticulture maraîchère, est la culture de légumes et de certains fruits, de manière intensive et professionnelle, c'est-à-dire dans le but d'en faire un profit. C'est un type d'agriculture intensive, qui vise à maximiser l'utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très courts. Vue l'importance des terrains aménagés, les récoltent peuvent servir a la consommation pour un grand nombre de personnes.

En contrepartie, il nécessite des moyens parfois importants (réseau d'irrigation, forage, mécanisation...) et une main d'oeuvre abondante. Dans notre site d'étude, elle est l'activité dominante et occupe le plus grand nombre d'actifs.

5.3. Dégradation

La dégradation traduit une action de détérioration progressive d'une chose par rapport à sa situation initiale. ( www.vikipedia.org ) Mais il faudra au préalable cerner dans le temps cette situation dite « initiale » avant de pouvoir faire la comparaison avec l'actuel. Sans cette confrontation (entre deux situations et deux époques différentes), il sera très difficile de faire une appréciation objective. Pour ce qui intéresse notre TER, nous considérons l'époque d'avant les années de sécheresse. (Avant les années 70).

5.4. Ressources naturelles

Une ressource naturelle est un bien, une substance ou un objet présent dans la nature, et exploité pour les besoins d'une société humaine. ( www.vikipedia.org ) Cette définition semble être très vague car elle englobe l'ensemble des matières d'origine minérale et d'origine organique du sol, du sous-sol, et de l'air susceptible d'être exploité par les groupes humains. Pour le cas qui concerne notre étude nous ne considérons que les ressources utiles à l'écosystème et directement sollicitées pour le fonctionnement l'activité maraîchère. Ces ressources sont l'eau, le sol et la biodiversité surtout végétale.

PREMIERE PARTIE:

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon