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La contribution de la fao à  la politique de la sécurité alimentaire du Togo

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par Tchein NINKABOU
ENA du Togo - Cycle 3 de l'ENA option: Diplomatie 2009
  

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Chapitre 2 : Le bilan des activités de la FAO et les approches de solutions

pour une sécurité alimentaire durable au Togo .51

Section 1 : Le bilan des activités de la FAO au Togo 51

Paragraphe1 : La contribution de la FAO au développement

socio-économique au Togo ...51

Paragraphe2 : Les facteurs limitatifs aux activités de la FAO au Togo et

la nécessité de sa réforme 55

Section2 : Les nouvelles approches pour une sécurité alimentaire durable au Togo..58 Paragraphe1 : Réduire l'extrême pauvreté et la faim à travers les

Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 58

Paragraphe 2 : La nécessité pour les acteurs du développement social

de mener une nouvelle politique agricole ..61

4
INTRODUCTION

La sécurité alimentaire est une préoccupation universelle depuis la Conférence Mondiale de l'Alimentation de 19741, qui a eu lieu alors que les disponibilités mondiales en vivres étaient trop justes et que de vastes disettes et famines paraissaient imminentes.

En réponse à cette crise sous-jacente, des organismes tels que le Conseil Mondial de l'Alimentation, le Comité de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale avec son programme d'assistance et le Comité des politiques et programmes d'aide alimentaire ont été créés. Leurs activités visaient à augmenter la production agricole nationale et à créer des réserves internationales de céréales. La situation alimentaire était identifiée en fonction des cours mondiaux des denrées alimentaires et de leur disponibilité, plutôt que selon la demande et la consommation des populations pauvres ou des groupes vulnérables sur le plan nutritionnel.

C'est justement dans ce contexte qu'au séminaire national pour la campagne de la production agricole au Togo, le chef d'Etat d'alors, feu Général Gnassingbé Eyadéma déclarait en mars 1977 : « il est essentiel que dans un avenir proche, tous les Togolais mangent à leur faim. Si nous arrivons à ce résultat dans les cinq prochaines années, nous aurons accompli une oeuvre gigantesque. Nous voulons entendre par là que, dans

cinq ans, tous les Togolais puissent disposer, à tout moment et en tout lieu, en quantitéet qualité, des biens alimentaires par eux-mêmes et pour eux-mêmes2 ».

Dès lors, l'agriculture devint la priorité des priorités dans la politique de développement du pays. Plusieurs raisons justifient ce choix stratégique fondamental.

D'abord l'expérience a montré qu'au cours de ces vingt dernières années le décollage économique d'un pays en développement ne peut avoir lieu sans une agriculture vigoureuse intégrée comme secteur moteur dans une politique de développement global et capable de dégager des surplus pour financer les autres secteurs3.

Ensuite l'agriculture togolaise est sous-productive, elle fait vivre 80 à 85% de la population mais ne participe pas efficacement à la richesse nationale. Les abondantes terres fertiles du pays demeurant largement inexploitées.

Enfin il faut souligner qu'après les phosphates, l'agriculture constituait le second pilier de l'économie togolaise dans les années 1980. Ainsi le développement de l'agriculture considérée comme élément dynamique du développement ne pouvait être que prioritaire pour le gouvernement togolais.

La progression des investissements affectés à ce secteur par les plans de développement4 exprime toute l'importance que revêt, aux yeux du gouvernement, la nouvelle politique agricole. Signalons que la plupart des pays en développement ont

1 - Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique ; FAO, Rome, 2002, p. 51.

2 - Déclaration résumant la nouvelle politique agricole du Togo.

3 - ANNUAIRE ECONOMIQUE OFFICIEL : 1982-1983, p. 65.

4 - Plan du développement économique et social, 1981-1985, élaboré par le Ministère du plan et de la réforme Administrative 270 p.

de multiples problèmes notamment économiques et socio-culturels. Ils n'ont pas en général les moyens de leur politique agricole.

Le Togo n'est pas également à l'abri de ces problèmes. Il subit impitoyablement et avec peu de moyens, les hostilités qui lui sont imposées par diverses calamités.

Face à cette situation désolante, le Togo a besoin, pour sa promotion socioéconomique, du soutien des organismes pouvant lui permettre de trouver des solutions à ses problèmes. Il s'agit, outre les efforts du Gouvernement, des apports des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et ceux des Institutions Internationales.

En effet, l'une des Organisations Internationales ayant oeuvré pour la politique agricole au Togo est l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

Le développement économique étant considéré comme le moyen le plus efficace pour réduire la faim, d'autres Organisations du système des Nations Unies qui combattent la faim disposent d'importants programmes sociaux pour améliorer la sécurité alimentaire des catégories les plus pauvres de la population, en particulier celles des régions rurales1.

Ainsi depuis sa création en 1945, la FAO s'efforce de réduire la pauvreté et la faim en encourageant le développement agricole, l'amélioration de la nutrition et la recherche de la sécurité alimentaire, l'accès de tous et à tout moment à une alimentation suffisante pour mener une vie saine et active.

C'est à travers cette forme d'assistance que la FAO intervient au Togo depuis le 25 juin 19802.

C'est en vue d'apprécier la contribution de cette assistance continue vis-à-vis du Togo que nous avons choisi de mener notre étude autour du thème :

« La contribution de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture(FAO) à la politique de sécurité alimentaire au Togo ».

Ce thème suscite un intérêt particulier du fait des changements climatiques et des problèmes relatifs à l'alimentation observés dans le monde de nos jours remettant ainsi naturellement en cause l'approche proposée par la FAO.

En effet, dans la panoplie des questions majeures qui préoccupent l'humanité en ce début du XXIè siècle, s'inscrit en premier rang le problème alimentaire tel que mentionné par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Depuis sa création la FAO a toujours évoqué le concept de « sécurité alimentaire ».

Généralement, les débats sur la sécurité alimentaire selon le rapport de la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture recouvrent quatre dimensions :

1- Les ABC des Nations Unies, New York, 1998, p. 179.

2 -Date à partir de laquelle la FAO a obtenu l'Accord de siège au Togo

La disponibilité alimentaire est déterminée par la production domestique, la capacité d'importation, l'existence de stocks de denrées et l'aide alimentaire.

L'accès à l'alimentation dépend des niveaux de pauvreté, du pouvoir d'achat des ménages, des prix ainsi que de l'existence d'infrastructures de transport et de marché et de système de distribution alimentaire.

La stabilité de l'offre et de l'accès peut être affectée par les conditions météorologiques, les fluctuations de prix, les catastrophes d'origine anthropique et divers facteurs politiques et économiques.

Une utilisation saine et sûre des aliments dépend des soins et des pratiques alimentaires, de la sécurité sanitaire des denrées et de leur qualité, de l'accès à l'eau propre, des conditions sanitaires et d'hygiène1.

Ainsi, selon les termes du plan d'action du Sommet Mondial de l'Alimentation « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active2 ».

Il faut aussi remarquer que plusieurs variables dépendent de l'alimentation, notamment la famine, l'hygiène et l'insécurité alimentaires.

La « famine » choisie ici comme variable dépendante trouve sa raison dans le fait qu'elle constitue le noyau de notre étude. Absente dans presque tous les ménages à une certaine période de l'année, elle s'installe pendant la période de soudure. Cette situation de déséquilibre intervient momentanément dans les milieux ruraux à forte dominance paysanne et affecte d'une manière ou d'une autre les milieux urbains.

Il faut signaler que « l'hygiène alimentaire » nous permet de vérifier la qualité des repas, étant donné que l'abondance de nourriture n'est pas synonyme de sécurité alimentaire. La sécurité alimentaire n'est pas seulement la quantité mais aussi la qualité et cette dernière commence surtout par l'hygiène alimentaire.

En ce qui concerne « l'insécurité alimentaire », retenons que c'est une situation caractérisée par le fait que la population n'ait pas accès à une quantité suffisante d'aliments sans danger et nutritifs pour avoir une croissance et un développement normaux, être en bonne santé et mener une vie active. L'insécurité alimentaire peut être due à l'insuffisance de la disponibilité alimentaire, à l'insuffisance du pouvoir d'achat, à des problèmes de distribution ou l'inadéquation de la consommation alimentaire à l'échelon des familles.

L'insécurité alimentaire, les mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement et l'inadaptation des pratiques de soins alimentaires sont les principales causes des problèmes nutritionnels. L'insécurité alimentaire peut être chronique, saisonnière ou temporaire.

1- La Situation Mondiale de l'Alimentation et de l'Agriculture 2008, Rome, FAO, p. 84.

2- Sommet Mondial de l'Alimentation, Rome, FAO: 1996.

A travers ce thème nous nous proposons d'examiner les actions menées par la FAO en faveur de la sécurité alimentaire dans le monde en général et au Togo en particulier. Nous visons par cette étude à faire l'état des lieux de la coopération entre la FAO et le Togo et à faire ressortir l'importance des réalisations de cette Institution.

Ce thème s'inscrit également dans le contexte des déséquilibres relatifs à la flambée des prix des produits de base. Cette flambée trouve son explication dans le changement climatique et l'augmentation des prix des produits pétroliers.

Eu égard à ces différentes préoccupations, plusieurs réflexions peuvent être faites à travers cette question.

La FAO contribue-t-elle réellement à la politique de sécurité alimentaire du Togo ? Cette question suscite à son tour plusieurs interrogations qui reviennent à l'esprit chaque fois que l'on mène une réflexion sur les réalisations de la FAO et l'état d'insécurité alimentaire dans lequel se trouve le Togo.

D'abord, quel est l'impact de l'assistance de la FAO sur la situation alimentaire du Togo ?

Ensuite, quelle peut être, dans un monde en mutation la meilleure forme de coopération entre la FAO et le Togo face à la persistance de l'insécurité alimentaire ?

Enfin, quelle serait la politique alimentaire à mettre en oeuvre au Togo afin de le sortir de l'insécurité alimentaire ?

Pour y répondre, il serait judicieux de retracer d'abord les actions de la FAO en faveur de la sécurité alimentaire dans le monde ; ensuite l'évolution de la situation alimentaire au Togo et enfin s'interroger sur les réalisations de cette institution au Togo.

Notre travail consistera à préciser, dans une Première Partie, les objectifs de la FAO face à l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde et la situation alimentaire au Togo. Dans une Deuxième Partie, nous analyserons d'une part, l'assistance apportée par la FAO pour la sécurité alimentaire, son bilan et d'autre part, nous insisterons sur la nécessité de propositions d'approches de solutions pour une sécurité alimentaire durable au Togo.

PREMIERE PARTIE

LA FAO, SES ACTIONS EN FAVEUR DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE DANS LE MONDE ET LA SITUATION
ALIMENTAIRE AU TOGO.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a été créée en 1945 dans le but d'améliorer l'état nutritionnel, le niveau de vie, la productivité agricole et la condition des masses rurales dans le Monde

Elle devient de facto une Organisation ambitieuse qui doit remplir une mission capitale, celle de faire disparaître la faim de la surface du globe en favorisant le développement de l'agriculture.

Elle a également pour vocation de promouvoir l'agriculture, la nutrition, la foresterie, la pêche, le développement rural et de faciliter la réalisation de l'Objectif du Sommet mondial de l'alimentation consistant à éradiquer la faim où qu'elle se trouve.

Elle sert de centre mondial d'informations et de connaissances sur l'alimentation et l'agriculture, ainsi que d'instance vouée à la négociation des politiques et la formulation d'accords entre les nations. Son travail dans ces domaines, sur l'établissement de normes et la fourniture de biens publics mondiaux, vient étayer et compléter les activités visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Dans cette première partie nous essayerons de faire ressortir les actions menées par la FAO en faveur de la sécurité alimentaire dans le monde (Chapitre I) et la situation alimentaire du Togo (Chapitre II).

CHAPITRE I : LA FAO ET SES ACTIONS EN FAVEUR DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LE MONDE.

La FAO est héritière de l'ensemble des Institutions Internationales en faveur de l'agriculture, dont la plus importante est l'Institut International d'Agriculture (IIA). Cependant la FAO est loin d'être une simple synthèse de ces mouvements. Elle veut porter au plus haut point la lutte pour l'épanouissement de l'alimentation et de l'agriculture mondiale.

Envisager l'étude des actions menées par la FAO en faveur de la sécurité alimentaire revient d'une part à retracer son histoire et ses objectifs (section 1) et d'autre part, à faire un aperçu de la situation d'insécurité alimentaire et les initiatives de celle-ci à éradiquer la faim (section 2).

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