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Modélisation d'un système multi-agents : application à  la réunion d'attribution des charges horaires au département d'informatique de gestion

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par Jean-Marie MUNGUAKONKOKWA
ISP Bukavu - Licence en pédagogie appliquée option informatique de gestion 2009
  

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2.2.1.2 Théorie des actes de langages

Le typage sémantique des messages prend son origine de la théorie des actes de langage. Cette théorie de la philosophie du langage est apparue dans les années 60 par les travaux de Austin65(*) et ensuite de Searle66(*). Elle part du principe que la communication humaine est constituée d'actes de langage, aussi appelé performatifs, que l'on peut classer en cinq grandes catégories :

- Les assertions, qui informent l'interlocuteur d'une croyance de la part du locuteur sur l'état du monde;

- Les directives, qui sont des requêtes, indiquant l'intention du locuteur que l'interlocuteur agisse de façon à satisfaire la requête ;

- Les actes expressifs, exprimant des sentiments ressentis par le locuteur;

- Les déclarations, qui informent l'interlocuteur d'une intention du locuteur ou un état de quelque chose qui dépend de ce dernier ;

- Les engagements, qui sont des promesses, ou à l'inverse des menaces.

Cette théorie a ensuite été appliquée à la communication entre agents autonomes, par Cohen et Levesque67(*), en partie par anthropomorphisme, puisque les actes de langages sont à l'origine un modèle philosophique de la communication humaine, et que le modèle multi-agents est lui-même inspiré de systèmes naturels ou sociaux.

2.2.1.3 Langages de communication entre agents

Les premiers langages de communication entre agents (ACL pour Agent Communication Language) ont ensuite fait leur apparition. Les deux plus répandus sont KQML, de Finin, Labrou et al.68(*) 69(*), est apparu un peu plus tard, FIPA-ACL70(*) 71(*), standardisés par la FIPA. Ces langages de communication ont été directement inspirés de la théorie des actes de langage, avec une certaine connotation « connaissance » héritée de l'intelligence artificielle distribuée : les agents sont parfois perçus comme des bases de connaissances indépendantes.

La standardisation de ces langages de communication entre agents est principalement confinée au niveau communicationnel, ce qui constitue une clef pour l'interopérabilité.

Leur sémantique concerne avant tout l'interaction. Pour des raisons que nous qualifierons d'historiques, elle comporte une interprétation de plus haut niveau, intentionnelle, mais celle-ci est suffisamment générique pour être applicable à tout système impliquant une communication par messages. Il est vrai que la partie sémantique intentionnelle des actes de langages, de haut niveau, a été peu à peu délaissée récemment, au profit de considérations de plus bas niveau comme la coordination.

Niveau communicationnel.

Ce niveau équivaut au niveau des actions défini par Pitt et al. 72(*), ou au niveau conversationnel de Martin et al.73(*), se limite à considérer les échanges de messages, et ce qui contraint et régit explicitement ces échanges, sans tenir compte de la sémantique du contenu des messages, et ce qui attrait aux niveaux d'abstraction plus élevés que la conversation (ontologies, manipulation de connaissances ou croyances, états internes ou mentaux des agents, organisation de haut niveau, etc.). Ces niveaux d'abstraction participent pleinement à influencer et diriger les interactions, mais ne sont pas perceptibles au niveau communicationnel.

De la même manière, le niveau communicationnel exclue le niveau (plus bas) du transport des messages, qui, bien que nécessaire à l'interopérabilité, est dépendant de l'environnement d'exécution.

La figure ci-après reprend ce découpage en trois couches de l'interaction :

- le niveau transport de messages,

- le niveau communicationnel,

- et le niveau spécifique au domaine, correspondant au contenu des messages.

Figure 2. Niveau communicationnel dans l'interaction

Source : Denis Jouvin, Délégation de Rôle et Architectures Dynamiques de systèmes Mullti-agents conversationnels, Université Lyon I-Claude Bernard, Paris, Thèse de Doctorat 2003.

Les ACL sont notamment indépendants du langage utilisé pour encoder les connaissances contenues dans les messages, ce qui représenterait le niveau sémantique supérieur (voir figure 2). Ils sont également indépendants du transport et de l'encodage des messages, ce qui correspondrait au niveau inférieur.

Plutôt que de décrire chaque langage de communication séparément, nous aborderons ici l'aspect acte de langage parallèlement dans KQML aussi bien que FIPA-ACL. Nous insisterons beaucoup plus sur le langage de communication FIPA-ACL, dans le cadre des réunions virtuelles d'attributions de charges horaires au Département d'Informatique de Gestion à l'ISP/Bukavu, l'objet de ce présent travail.

Tableau 1. Classification des principaux actes de langage de KQML et FIPA ACL

Source : Denis Jouvin, Délégation de Rôle et Architectures Dynamiques de systèmes Multi-agents conversationnels, Université Lyon I-Claude Bernard, Paris, Thèse de Doctorat 2003.

Les actes de langage définis dans les ACL se rattachent aux catégories décrites plus haut dans la classification initiale de Searle, à l'exception bien-sur de la catégorie des actes expressifs. Le tableau 1 donne une correspondance entres les principaux actes de langage de KQML et FIPA- ACL, ainsi que leur catégorie.

En comparant ces deux langages de communication d'agents, nous pouvons remarquer que FIPA- ACL est plus parcimonieux et économe de performatifs que KQML, dont les performatifs tendent à être plus spécifiques, et redondants, et dont certains ont une sémantique dédié à des tâches particulières, non liées à la simple communication, comme par exemple la manipulation de base de connaissance, ou encore l'enregistrement auprès d'un agent facilitateur. Malheureusement cette spécificité entaille quelque peu le principe d'indépendance du niveau connaissances évoqué plus haut. Ces mêmes actes sont exprimables dans FIPA-ACL par des actes génériques comme Request, couplés à un contenu utilisant une ontologie spécifique standardisée.

* 65 John Austin: How to Do Things with Words. Oxford Press, 1962, Londres, Angleterre cité par Denis Jouvin, Délégation de Rôle et Architectures Dynamiques de systèmes Mullti-agents conversationnels, Université Lyon I-Claude Bernard, Paris, Thèse de Doctorat 2003.

* 66 John Searle: Speech Acts: an Essay in the Philosophy of Language. Cambridge Press, 1969, cité par Denis Jouvin, Op.cit

* 67 Philip Cohen, Hector Levesque: Intention Is Choice With Commitment. Dans Journal of Artificial Intelligence (AI), 41(3), Mars 1990. Elsevier, cité par Denis Jouvin Op. cit

* 68 Yannis Labrou, Tim Finin: A Proposal for a New KQML Specification.Université de Maryland Baltimore County ( http://www.cs.umbc.edu/~jklabrou/publications/), cité par Denis Jouvin Op. cit

* 69 Tim Finin, Rich Fritzson, Don McKay, Robin McEntire: KQML as an Agent Communication Language. Dans Conference on Information and Knowledge Management (CIKM), Décembre 1994, cité par Denis Jouvin Op. cit

* 70 Foundation for Intelligent Physical Agents: FIPA Communicative Act Library Specification. ( http://www.fipa.org/specs/fipa/)

* 71 Idem

* 72 Jeremy Pitt, Abe Mamdani: Communication Protocols in Multi-Agent Systems. Dans les actes de International Workshop on Specifying and Implementing Conversation Policies (SICP), Seattle, WA, USA, Mai 1999. ACM, cité par Denis Jouvin Op. cit

* 73 Francisco Martin, Enric Plaza, Juan Rodriguez-Aguilar: Conversation Protocols: Modeling and Implementing Conversations in Agent-Based Systems. Dans les actes de International Workshop on Specifying and Implementing Conversation Policies (SICP), Seattle, WA, USA, Mai 1999., cite par Denis Jouvin Op. cit

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