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Modélisation d'un système multi-agents : application à  la réunion d'attribution des charges horaires au département d'informatique de gestion

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par Jean-Marie MUNGUAKONKOKWA
ISP Bukavu - Licence en pédagogie appliquée option informatique de gestion 2009
  

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CHAP. 1. HISTOIRE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

1.1. HISTOIRE

3.1.1. Origines scientifiques de l'IA

Interrogeons brièvement les origines philosophiques et scientifiques de l'intelligence artificielle pour faire ressortir l'importance épistémologique de cette discipline.

L'intelligence artificielle prend ses sources dans la philosophie grecque du 5e siècle avant Jésus-Christ3(*). L'idée a progressivement émergé que l'esprit est constitué par l'opération d'un système physique.

Pour PLATON, l'homme, grâce aux mathématiques, peut comprendre l'univers. Entre le monde des Idées, des réalités intelligibles, et le monde sensible, celui des apparences, les entités mathématiques constituent des intermédiaires.

On attribue à ARISTOTE (384-322 avant J.-C.) la mécanisation de la pensée par le biais des syllogismes. En effet, le syllogisme permet de générer mécaniquement une conclusion vraie si les prémisses sont vraies. Sa méthode est exposée dans un ouvrage intitulé Organon4(*).

Plus proche de notre ère, René DESCARTES5(*) (1596-1650) étudie l'esprit en tant que système physique. Cependant, le philosophe français établit une distinction entre esprit et matière. Devant le problème du libre arbitre, DESCARTES opte pour un compromis. Une partie de l'esprit serait en dehors de la matière, libérée des lois de la physique. Le point de convergence de l'esprit et de l'âme, la partie immatérielle, serait la glande pinéale. Ainsi DESCARTES venait-il de fonder la doctrine du dualisme. Celle du matérialisme, par contre, développe la thèse selon laquelle seule la matière existerait. L'esprit et le cerveau seraient soumis aux lois de la nature, c'est-à-dire du monde physique.

Dans cette même approche, Wilhelm LEIBNIZ (1646-1716) a cherché à construire une machine capable de raisonner. Selon ce philosophe et mathématicien, le monde est issu des calculs de Dieu. Cette idée apparaît déjà d'une manière embryonnaire chez les Grecs, plus particulièrement chez les Pythagoriciens pour qui l'univers est un ouvrage mathématique.

Cependant les progrès de la médecine vont ouvrir la voie à d'autres manières numériques de reproduire la pensée artificiellement.

Ceux-ci ont également joué un rôle dans la réflexion sur l'esprit. Les progrès concernant la compréhension anatomique du cerveau ont orienté une approche de l'intelligence artificielle, le numérique ou neuronal. En 1795 Pierre CABANIS (1757-1808), professeur d'hygiène et de médecine clinique, déclare que le cerveau est l'organe de la pensée. En 1861, Paul BROCA travaille sur le cas d'un patient souffrant d'aphasie, Leborgne. Pour ce médecin, les grandes facultés de l'esprit (parole, vision) correspondent aux grandes régions du cerveau.

RAMON Y CAJAL, en 1911, affirme que le neurone est le composant structurel du cerveau. Par la suite, la recherche en neurosciences et ses découvertes ont donné naissance au connexionnisme, c'est-à-dire à la possibilité de créer un modèle informatique, numérique et non symbolique, du fonctionnement du cerveau humain. La fin des années quarante a vu le développement de ce modèle.

C'est en 1947 que McCULLOCH et PITTS, deux chercheurs de l'Université de Chicago, proposent un modèle de neurone formel. Cette recherche a engendré le développement d'une approche particulière de l'intelligence artificielle à partir de 1960, l'approche numérique6(*).

Les progrès dans le domaine des mathématiques ont également contribué à la naissance de l'Intelligence artificielle en tant que discipline. La logique d'ARISTOTE était essentiellement d'ordre philosophique.

C'est George BOOLE7(*) (1815-1864) qui a formulé les règles et les notations de la logique mathématique dans son livre : The Mathematical Analysis of Logic: Being an Essay towards a Calculus of Deductive Reasoning (1847).

Gottlob FREGE (1848-1925) est responsable à quelques détails près du calcul de premier ordre (first-order logic) utilisé en Intelligence artificielle.

Au niveau conceptuel, la cybernétique a joué un rôle dans la genèse de ce domaine scientifique8(*). Pendant la Seconde Guerre mondiale, on développe aux États-Unis des dispositifs d'asservissement (radars, aéronautique, etc.) C'est en 1948 que Norbert WIENER reprend le terme pour encadrer le processus de rétroaction (feed-back) dans son livre intitulé Cybernetics: on Control and Communication in the Animal and the Machine. Il pose alors le problème de la personnalité de l'homme en termes d'information9(*) : « Quel est le coeur de l'individualité humaine, quelle barrière sépare une personnalité d'une autre? »10(*)

Ainsi, Norbert WIENER propose un modèle informationnel de l'homme à partir d'un constat : les informations au niveau cellulaire permettent le processus du renouveau permanent du corps. C'est le propre de l'individualité biologique. Or ce même modèle permet la comparaison avec les autres machines informationnelles.

Hubert DREYFUS, qui soutient la thèse selon laquelle une machine ne peut pas accéder à l'intelligence, fait remonter l'origine de l'IA au dialogue de PLATON, l'Euthyphron11(*) (399 av. J-C) où Socrate demande à Euthyphron de lui définir la piété :

« Ce que Socrate demande ici à Euthyphron, c'est ce que nos modernes théoriciens de l'informatique appelleraient une procédure opératoire, un ensemble de règles qui nous disent avec précision, étape par étape, comment agir. »12(*)

Au XXe siècle le terme robot remplace celui d'automate. Si ce dernier est essentiellement un jouet, le premier désigne une machine qui remplace l'homme dans les travaux pénibles. Le terme robot qui veut dire servitude en tchèque paraît pour la première fois en 1917 dans une nouvelle, Opilec13(*), écrite par le dramaturge tchèque Karel CAPEC (1880-1938). Il figure ensuite dans le titre de la pièce R.U.R (Rossum's Universal Robots), publiée en 1920, et représentée en 1921 au Théâtre national de Prague. On découvre clairement dans cette oeuvre qu'un cerveau artificiel peut échapper au contrôle de l'inventeur.

Nous voici donc confronté au mythe de l'apprenti sorcier qui, selon FLICHY14(*) s'oppose au mythe de Prométhée. Le jour où l'homme inventera un être plus intelligent que lui, ce sera sa dernière invention selon Kenneth WARWICK15(*), spécialiste en cybernétique et robotique à l'Université de Norwich en Angleterre.

* 3 Stuart RUSSEL, Peter J., NORVIG, Artificial Intelligence, A Modern Approach, Prentice-Hall International,Inc, New Jersey, 1995. p. 8.

* 4 ARISTOTE, Organon III, J. Vrin, Paris, 2001.

* 5 René DESCARTES, Les méditations métaphysiques, Bordas, Paris, 1987, pp. 17-28.

* 6 John Richard WISDOM, les agents intelligents sur internet : enjeux économiques et sociétaux, Thèse de l'École Nationale Supérieure des Télécommunications, Paris, 2005

* 7 George BOOLE, The Mathematical Analysis of Logic : Being an Essay towards a Calculus of Deductive

Reasoning, Macmillan, London, 1847

* 8 Le mot cybernétique provient du mot grec kybernetes qui signifie le barreur d'un navire. Ampère utilise le mot dans son livre La Cybernétique (1848) dans un sens politique.

* 9 Norbert Wiener, Cybernetics: on Control and Communication in the animal and the Machine, Wiley, 1948.

* 10 Philippe BRETON, Une Histoire de L'Informatique, Seuil, 1990, p. 162.

* 11 PLATON, « Euthypron », Premiers dialogues, Flammarion, Paris, 1967, pp. 185-211.

* 12 Hubert L. DREYFUS, Intelligence artificielle, mythes et limites, Flammarion, Paris, 1984, p. 3.

* 13 Ivre en langue tchèque

* 14 Patrice FLICHY, L'Imaginaire d'Internet, Editions La Découverte, Paris, 2001

* 15 Jacques PITTRAT, « La naissance de l'intelligence artificielle », La Recherche, No. 170, Octobre, 1985, p.1132.

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