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La gestion urbaine dans les pays du sud

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par Rawelguy Ulysse Emmanuel OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - DEA 2010
  

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Chapitre 1 : La position du problème

La gestion urbaine est d'une manière générale complexe car touchant les questions affectant directement au jour le jour la qualité de la vie des citadins. Ce chapitre traite d'une part de la problématique de la gestion urbaine et d'autre part des hypothèses et des objectifs de la présente étude.

1.1-La Problématique

L'ampleur du mouvement d'urbanisation s'est manifestée dans l'ensemble des centres urbains et dans leurs périphéries qui s'étendent à un rythme effréné (Rahim, 2009). A titre d'exemple, en 1800, à peine 3 % de la population mondiale vivait en ville, contre 15 % en 1900 et 50 % en 2000 (Chavagneux, 2001). A ce rythme, les estimations prévoient que 65 % de la population mondiale sera urbaine en 2025 (UNFPA, 2007).

Cependant l'ampleur du phénomène urbain est inégale selon les régions du monde. L'urbanisation de nos jours progresse beaucoup plus rapidement dans les pays du Sud (Diagabate, 2009). En effet, dans les métropoles des pays du Sud, nous assistons à une urbanisation informelle des périphéries comme pratique populaire (exemple : occupations illégales de terrains), une périurbanisation qui peut résulter d'un développement planifié (exemple : quasi-villes satellites de Delhi) et un mouvement de déconcentration des classes aisées en périphérie lointaine (Veron J., 1996). L'Afrique et l'Asie comptent encore une majorité de ruraux. Mais avec le développement de l'urbanisation, les urbains devraient y être majoritaires d'ici 2030, et ces continents, les plus peuplés, pourraient ainsi abriter la majorité des grandes cités (Veron J., 1996).

L'explosion urbaine dans les pays du Sud pose de nombreux problèmes sociaux et environnementaux (Diagabate, 2009). Certains faits sont caractéristiques des villes des pays du Sud. Ainsi, on a un accès difficile au sol et au logement, à l'inaccessibilité des services de base, à la pauvreté, à la ségrégation résidentielle, aux violences sociales, aux conditions de travail précaires dans une économie informelle sans sécurité de l'emploi (Bolay J.C, 2004). Aussi, les transports publics sont insuffisants pour répondre aux besoins de déplacements des citadins (Rochefort, 2000). Face à ce sombre tableau de « ville impossible », les autorités municipales du Sud ont reconnu leurs incapacités face aux risques qui assaillent les villes (Rochefort, 2000).La résolution des problèmes urbains fait ainsi appel à la gestion urbaine (Bouvier, 2007).

L'usage du concept de la gestion urbaine dans les villes du Sud s'est officialisé en 1985 par le Programme de gestion urbaine, dont l'objectif était de « travailler avec les pays en développement au renforcement de la contribution que les villes peuvent faire à la croissance économique, au développement social et à l'atténuation de la pauvreté » (Jaglin S., 1995). La gestion urbaine est donc présentée comme un élément majeur de la régulation sociale de l'espace public, et donc du fonctionnement de la société. A ce titre, elle est un élément clé d'une conception sociétale du développement durable. Aussi face aux problèmes urbains qui sont d'actualité et qui se posent différemment selon les pays, la gestion urbaine se présente comme un moyen de résolution de ces crises urbaines en intégrant tous les acteurs urbains : Etat, élus locaux, population et partenaires au développement, (Bouvier, 2007).

Depuis la conférence de Rio (1992) et avec la mise en place des agendas 21 locaux, les projets, aménagements et gestions urbaines ont de plus en plus recours aux nouvelles idées issues de la réflexion sur le développement durable notamment les nouveaux modèles environnementaux (amélioration de la qualité de vie urbaine, économie d'énergie, réduction des pollutions) mais aussi de nouveaux modes de gouvernance (participation du local, rôle des associations et des ONG, place aux initiatives individuelles et privée), (Renata, 2010). Tout ceci vise à résoudre les problèmes complexes rencontrés par les municipalités. Il s'agit en effet de gérer des problèmes complexes rencontrés dans les villes (Allen, 2004). Ainsi la gestion urbaine recouvre l'ensemble des activités qui concourent à l'entretien de l'habitat, des espaces, des équipements urbains et qui plus largement assurent le fonctionnement social urbain (Bonetti, 2007). Aussi, Nguyen rappelle que la gestion urbaine (du développement) est un secteur transversal qui compte sur la gestion foncière, la gestion des infrastructures, la gestion de l'habitat, la gestion des services sociaux, la gestion du développement économique, etc (Nguyen, 2008).

L'évolution de la politique de la ville constitue un bon indicateur du « phénomène » de la gestion urbaine : alors que cette politique a émergé dans les années 1970, il a fallu attendre plus de 20 ans pour que les acteurs et les responsables politiques commencent à se préoccuper des problèmes de gestion urbaine (Bonetti, 2007). Pour Nguyen, les problèmes de gestion urbaine de Ho Chi Minh ville pourraient fragiliser le statut de capitale économique du pays (Nguyen, 2008).

La dévalorisation de la gestion urbaine découle même tient tout d'abord de la nature même de ces activités qui concernent de nombreuses actions récurrentes, dont les effets ne sont pas très spectaculaires (Bonetti, 2007). Or ces activités sont fortement dévalorisées par la majorité des acteurs professionnels et des responsables politiques qui participent au développement urbain. Tout en proclamant que ces activités sont indispensables au bon fonctionnement de la ville, la plupart de ces acteurs ne s'y intéressent guère (Bonetti, 2007).

La difficulté de gestion du transport s'est manifestée par une disparition de la majorité des entreprises publiques d'autobus et la régression de celles qui subsistaient. A cela, il faut ajouter le désengagement des états dans la gestion des transports au profit des communes (Ezzine, 2000).Dans le domaine de l'habitat, le déficit de gestion urbaine stigmatise les quartiers qui le subissent, accroît le processus de ségrégation, ne favorise pas les relations de bon voisinage, accroît les tensions sociales et favorise la délinquance (Bonetti, 2007). Ce déficit de gestion entraîne aussi une dégradation rapide des bâtiments, des espaces urbains et réduit leur durabilité. Ce déficit génère enfin des investissements considérables car il conduit à engager des travaux de rénovation très couteux (Bouvier, 2007).

Sur le plan socio-économique, la crise de la gestion municipale peut être renvoyée à la problématique de fractionnement et de l'atomisation institutionnelle comme ce fut le cas au Maroc (Sedjari, 2006).En effet, les municipalités gérées par les communautés urbaines ont vu leur gestion subir des découpages administratifs successifs, un éparpillement des pouvoirs de décision et une absence d'optimisation des ressources (Sedjari, 2006). Aussi la polarisation sociale et spatiale croissante des villes va de pair avec la montée de la violence urbaine. Bien des formes de violence dans la ville s'expliquent par l'exclusion sociale, économique et culturelle (Lapeyronnie, 1993).

Au Maroc par exemple, le problème de gestion financière est criard comme le résume ce constat de Jean Collin : « la gestion financière était caractérisée par un déficit chronique et des errements d'une extrême gravité. Mais toutes les municipalités des communes chefs-lieux de région avaient un dénominateur commun. Des groupes de pression y avaient favorisé la politisation de la gestion, de sorte que les administrateurs élus, malgré leur volonté de bien gérer les affaires de la collectivité, étaient dans la majorité des cas liés par mille entraves qui ne leur permettaient pas d'oeuvrer toujours pour le bien commun : trop souvent au contraire, nombre de facteurs les poussaient à favoriser les minorités partisanes au détriment de la collectivité locale et même de l'Etat » (Collin, 1977).

Cette mauvaise gestion est due à la personnalisation du mode de gestion du personnel municipal et aux effets du clientélisme (Collin, 1977). Dans le même temps l'importance des coûts de gestion urbaine est souvent sous-estimée. Au regard des investissements nécessaires pour rénover un quartier, qui peuvent représenter plusieurs milliards de francs CFA, les coûts de gestion urbaine paraissent très faible (Bonetti, 2007). En plus, le faible équipement d'une ville en services et en moyens de gestion expliquerait la pauvreté d'une grande partie de sa population (Haeringer, 1999). Enfin, dans la plupart des cas, les communes des pays en développement n'ont pas de garanties sur le volume de ressources qui leur seront affectées et sur la régularité des versements (Rochefort, 2000).

La logique politique, que nul ne saurait ignorer, a fait des villes du Sud le théâtre d'un enjeu d'intérêts conflictuels sans précédent. Ainsi, les villes ou les arrondissements au sein des villes sont érigées sans des mesures conséquentes d'accompagnement. Ainsi la ville est éclatée en plusieurs municipalités et soumise à une gestion de type bureaucratique. Une incompréhension naît entre les gestionnaires (administrateurs) locaux et la population qui trouve que ses aspirations ne sont pas identiques aux ambitions déclarées des gestionnaires (Sedjari, 2006).

Pour ce qui concerne l'espace urbain, il faut rappeler que la gestion de l'espace est l'un des problèmes les plus complexes qui se posent aux états africains issus de la colonisation depuis les indépendances, (Nzuzi Lelo, 1995). L'inégale gestion de l'espace urbain dans les pays du Sud entraîne l'aggravation des ségrégations socio-spatiales, sans résoudre les problèmes généraux de la pollution, des embouteillages et de la violence (Rochefort, 2000).

Quant à l'impact de l'environnement, il importe de souligner que l'univers est confronté à un véritable problème de gestion des déchets de manière beaucoup plus aigu qu`anciennement (Shabanthu, 2006). Cette situation s'explique par de multiples raisons dont : l`expansion démographique entraînant l`augmentation de la demande en produits de consommation, la diminution de la durée de vie des biens et des produits, l`accroissement des emballages non naturellement destructibles et l'augmentation de la quantité des informations imprimés (journaux, concentration des populations et type d`habitats...). L'augmentation des quantités de déchets dans nos contrées pourrait occasionner les maladies parasitaires y compris les helminthiases entraînant du même coup une élévation du taux de morbidité et une mortalité dans le monde entier (Blumberg., 1968 cité par Shabanthu, 2006).

De nos jours, les questions touchant la gestion des déchets urbains et, par extension la planification et la gestion de l'environnement urbain comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires urbains en raison de leurs effets sur la santé humaine, le développement durable (Attahi, 1996). Les risques environnementaux et sanitaires liés à la problématique de la gestion des déchets solides ne sont pas correctement maîtrisés par les états centraux, les appareils municipaux, et les organisations communautaires de base. Aussi la collecte ne dépasse guère les 50 % des déchets produits et les municipalités de la plupart des villes du Sud y consacrent près de la moitié de leur budget (Housseynou, 1997).

Dans ce siècle courant, divers changements semblent s'annoncer dans les villes des pays du Sud. De ce fait, la gestion urbaine et municipale dans les pays du Sud est devenue un domaine de plus en plus complexe et sujet à des conditions sans cesse changeantes qui affronte toute une série d'enjeux sociaux, économiques, politiques et administratifs. Les centres urbains investis de nouveaux pouvoirs avec le processus de décentralisation se retrouvent donc dans l'obligation de traiter les problèmes liés à la gestion des villes. Cette gestion est toutefois difficile à cause de la pauvreté et du sous développement des villes.

La santé et la maladie sont des éléments écologiques qui décrivent les relations entre un organisme et la valeur future de son environnement (Brewer, 1988). Aussi, le problème d'assainissement constitue un sujet d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les pays du Sud (Diagabate, 2009). Dans les villes du Sud en effet, les déchets sont jetés dans les rues, dans les caniveaux ou entreposés dans des dépôts sauvages devenant des immenses cloaques d`immondices (Sane, 1999 ; Botkin, 1995). Ainsi, la problématique de l'insalubrité est devenue une réalité incontournable et demeure préoccupante malgré les efforts des municipalités.

Le choix de ce thème « gestion urbaine dans les pays du Sud » tire son importance du fait que la préservation des ressources naturelles et le respect de l'environnement sont parmi les axes principaux de toute stratégie de développement durable. Ainsi aborder la question de la gestion environnementale présente pour nous un intérêt sur le plan scientifique, écologique et économique à cause de l'impact des déchets sur le cadre de vie urbain et sur les citadins.

Au regard de cet état de fait, il s'agit pour nous d'analyser les modalités de la gestion urbaine en privilégiant l'étude de la gestion des déchets urbains dans les pays du Sud. En d'autres termes, il sera question de trouver des réponses aux interrogations suivantes :

Quels sont les résultats des différents modes de gestion du cadre de vie urbain Distinguer les différents champs de la gestion urbaine ?

Pourquoi la gestion environnementale apparaît plus préoccupante ? Pourquoi la gestion des déchets urbains est elle capitale ?

1.2.-Hypothèses de l'étude

1.2.1-Hypothèse générale

Nous formulons l'hypothèse principale selon laquelle que les modes de gestion urbaine ne résolvent pas de façon durable les problèmes urbains.

1.2.2-Hypothèse spécifiques

De cette hypothèse principale découlent trois hypothèses spécifiques, à savoir

1- Les domaines d'intervention de la gestion municipale touchent plusieurs secteurs de la vie sociale

2- La destruction de l'environnement et la présence de certaines maladies découlent des déchets produits

3- La gestion des déchets regroupe les actions d'enlèvement de traitement et de valorisation

1.3.-Objectifs de l'étude

Notre étude vise un objectif général et 3 objectifs spécifiques. 1.3.1-Objectif général

La présente étude a pour objet d'analyser la pertinence et l'efficacité des résultats des modes de gestion du cadre de vie urbain

1.3.2-Objectifs spécifiques

1- Déterminer les domaines d'intervention de la gestion urbaine

2- Déterminer les impacts des déchets sur l'environnement

3- Identifier les axes de la gestion des déchets urbains

La relation entre les hypothèses, les objectifs de l'étude et les questions de recherche nous est présentée par le tableau synthétique ci-dessous (le tableau ni)

Tableau ni : La relation entre les hypothèses, les objectifs de l'étude et les questions de recherche

Hypothèses de l'étude

Objectifs de l'étude

Questions de recherche

Hypothèse générale

Les modes de gestion urbaine ne résolvent pas de façon durable les problèmes urbains

Objectif général

Analyser la pertinence et

l'efficacité des résultats des

modes de gestion du cadre de vie urbain

Question principale

Quels sont les résultats des différents modes de gestion du cadre de vie urbain

Hypothèse spécifique 1

Les domaines d'intervention de la gestion municipale touchent plusieurs secteurs de la vie sociale

Objectif spécifique 1

Déterminer les domaines

d'intervention de la gestion
urbaine

Question spécifique 1

Distinguer les différents

champs de la gestion
urbaine ?

Hypothèse spécifique 2

La destruction de l'environnement
et la présence de certaines

maladies découlent des déchets
produits

Objectif spécifique 2

Déterminer les impacts des

déchets sur l'environnement

Question spécifique 2

Pourquoi la gestion

environnementale apparaît
plus préoccupante ?

Hypothèse spécifique 3

La gestion des déchets regroupe les actions d'enlèvement de traitement et de valorisation

Objectif spécifique 3

Identifier les axes de la gestion des déchets urbains

Question spécifique 3

Pourquoi la gestion des

déchets urbains est elle
prioritaire ?

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry