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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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    LA CROISSANCE DE LA POPULATION ET LE PROBLEME ALIMENTAIRE EN AFRIQUE

    AUTEUR

    METAHAN TRAORE

    Démographe (statisticien spécialiste des statistiques sociales et démographiques)

    Expert en Population et Développement

    Email :trmetan@yahoo.fr

    Septembre 2010

    LA CROISSANCE DE LA POPULATION ET LE PROBLEME ALIMENTAIRE EN AFRIQUE

    Auteur :

    METAHANTRAORE

    DEMOGRAPHE

    Expert en Population et Développement

    Administrateur et Gestionnaire de Programmes et Projets

    Email : trmetan@yahoo.fr

    metahantra@gmail.com

    Tel : 00225 08293643RESUME

    L'auteur analyse dans une approche multi dimensionnelle le mécanisme de l'interconnexion réelle entre les facteurs socio-économique et démographique dans le problème alimentaire. Cette étude montre que le rôle des mutations démographiques est considérable à cet égard, mais que l'acuité du problème est déterminée avant toutes choses par les conditions socio-économiques.

    L'ouvrage traite des possibilités de mobilisations des ressources alimentaires afin de satisfaire les besoins d'une population en croissance, du rôle décisif des transformations socio-économiques progressistes et d'une politique démographique scientifiquement argumentée venant les compléter. La solution du problème alimentaire est pour beaucoup tributaire de facteurs économiques et politiques extérieurs parmi lesquels la détérioration des termes de l'échange, la subvention de l'agriculture des pays développés, la lutte pour un nouvel ordre économique, La présente étude est une somme du dépouillement d'abondantes données statistiques qui met en valeur la relation entre la croissance démographique et les problèmes alimentaires de l'Afrique subsaharienne.

    SUMMARY

    The author analyzes in multi dimensional approaches the mechanism of the interconnection between socioeconomic and demographic factors in the food problem. This study shows the role of the demographic mutations is important, but that the problem is determined before all things by the socioeconomic conditions.

    The work is about possibilities of mobilizations of the food resources in order to satisfy the needs of a population in growth, the decisive role of the progressive socioeconomic transformations and a demographic politics argued scientifically coming to complete them. The solution of the food problem is for much tributary of economic factors and foreign policies among which the deterioration of the terms of the exchange, the subsidy of the agriculture of the developed countries, the struggle for a new economic order, The present survey is a sum of the spoliation of abundant statistical data that enhances the relation between the demographic growth and the food problems of the sub-Saharan Africa.

    TABLE DES MATIERES

    Acronyme et sigle 7

    INTRODUCTION 8

    Première partie 11

    CHAPITRE1 : LA FAMINE EN AFRIQUE, MANIFESTATION DU PROBLÈME ALIMENTAIRE PROFOND 11

    1-1. L'écart entre les besoins physiologiques et la consommation d'aliments. 11

    1.2 L'envergure de la famine 13

    1.3 Les différentes crises alimentaires en Afrique et dans le monde. 20

    1.4 Conséquences socioéconomiques et démographique de la sous alimentation et de la malnutrition. 21

    CHAPITRE 2 : LES SOURCES SOCIALES DU PROBLÈME ALIMENTAIRE 26

    2.1La famine, Héritage du colonialisme 26

    2-2 Le néo-colonialismes, nouvelle méthode d'exploitation impérialiste 27

    2.3 L'aide alimentaire dans la stratégie de l'impérialisme 30

    2.4. Interconnexion de la dépendance économique, de l'arriération et de la pénurie alimentaire 32

    2.5 L'inégalité sociale, cause de la misère et de la faim 34

    Deuxième partie : LE FACTEUR DÉMOGRAPHIQUE ET LE PROBLÈME ALIMENTAIRE «  RÉALITÉ ET FALSIFICATION NEO-MALTHUSIENNE». 38

    Chapitre3 : LE RÔLE DES MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES DANS L'AGGRAVATION DE LA SITUATION ALIMENTAIRE. 38

    3-1 Spécificité de la situation démographique 38

    3.2 Action du facteur démographique sur l'accroissement de la demande de produits alimentaires. 44

    3.3 L'accentuation du surpeuplement agraire. 52

    3.4 La rupture de l'équilibre écologique 54

    Chapitre 4 : MALTHUS ET LES PROBLEMES ALIMENTAIRES EN AFRIQUE, CONSISTANCE ET INCONSISTANCE DE LA CONCEPTION DEMOGRAPHIQUE NEO MALTHUSIENNE DU PROBLEME ALIMENTAIRE. 62

    4.1 Le problème alimentaire dans l'optique néomalthusienne du déterminisme démographique consistance 62

    4.2 La conception « écologique » de la faim variante modernisée du néo malthusianisme 64

    Troisième partie : PERSPECTIVES DE SOLUTION DU PROBLEME ALIMENTAIRE 67

    Chapitre5 : TENDANCES DE CROISSANCES DE LA POPUPALTION ET DE SES BESOINS ALIMENTAIRES. 67

    5.1 L'accroissement de la population lors du passage de l'explosion démographique à la stabilisation (transition démographique) 67

    5.2 La place et le rôle de la politique démographique dans le rapprochement de la stabilisation de la population. 73

    Chapitre6 : POSSIBILITÉS D'AMÉLIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT D'UNE POPULATION EN CROISSANCE 79

    6-1 Le progrès de l'agriculture, source majeure d'augmentation de la production alimentaire. 79

    6-2 Le développement de l'élevage 87

    6-3 Augmentation de la production de la pêche 88

    6-4 L'accroissement de la production des produits alimentaires traditionnels. 89

    Chapitre 7 : PRÉALABLES SOLUTIONS DU PROBLÈME ALIMENTAIRE 91

    7-1 Des transformations socio économiques radicales. 91

    7-2 L'objet des transformations 92

    7-3 La solution de la faim par la réduction de la pauvreté 95

    STRATEGIES 96

    CONCLUSION 97

    BIBLIOGRAPHIE 98

    Liste des tableaux

    Tableau 1.1.1 : besoin individuel en kilocalories et en protéines des différentes régions du monde 11

    Tableau 1.1.2 : Rapport entre la valeur calorique et les normes de besoins en pourcentage 12

    Tableau 1.1.3 : Consommation quotidienne par habitant de calories et de protéines (Disponibilité alimentaire par habitant destinées à la consommation humaine directe (ration calorifique) et évolution possible de l'incidence chronique) 12

    Tableau 1.2.1 : Estimation de l'étendue de la faim 2007 13

    Tableau 1.2.2 : Ration alimentaire et sous alimentation chronique par région entre 1967 et 2008 15

    Tableau 1.2.3 : relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité en 2007 19

    Tableau1.2.4 : Population souffrant de malnutrition 2002-2008 19

    Tableau 1.4.1 : relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité 22

    Tableau 1.4.2 : Relation entre la qualité de la nourriture et le taux de mortalité infantile en 2008 24

    Tableau 3.1.1 Données et estimations démographiques pour les régions du monde 39

    Tableau .3.1.2 : Indicateurs socio démographiques, sanitaire et économique, et la proportion de la population souffrant de malnutrition en 2008 40

    Tableau 3.1.3 : Balance des céréales de l'Afrique subsaharienne en millions de tonnes 43

    Tableau 3.2.1: Dynamique de la croissance de la population et de la production alimentaire 45

    Tableau 3.2.2 : Taux annuels d'accroissement de la population et de la production alimentaire (%) 46

    Tableau 3.2.3 : Besoins en céréales des pays en développement et le degré de satisfaction de ces besoins en fonction des différents niveaux de consommation de l'Afrique 47

    Tableau 3.2.4 : Personnes sous alimentées, disponibilité alimentaire et la croissance alimentaire 47

    Tableau 3.2.5 : Malnutrition chronique en Afrique subsaharienne et dans les pays en développement, tous âges confondus (FAO, 2007) 48

    Tableau 3.2.6 : Dynamique de la population, de la production alimentaire et la ration journalière moyenne des pays en développement 49

    Tableau 3.2.7 : Accroissement global de la demande et l'augmentation due à l'accroissement 50

    Tableau 3.2.8 : Effectif de population agricole et non agricole et proportion de la population non agricole dans l'ensemble de la population 51

    Tableau 3.4.1 : 56

    Tableau 3.4.2 : Disponibilité des terres cultivées, de pâturage et de forêt (ha par habitant) selon les régions entre 1977 et 2007 56

    Tableau 3.4.3: Indicateurs nutritionnels pour les enfants dans quelques pays africains 57

    Tableau3.4.4 : Taux de croissance du PIB en termes réels 57

    Tableau 5.1.1 : Mortalité post néonatale 69

    Tableau 5.1.2 : Perspective de stabilisation démographique de l'Afrique et des pays en voie de développement pour 1000 habitants (variante moyenne, prévision de l'ONU, en %) 70

    Tableau 5.1.3: Perspectives de stabilisation démographique dans les pays en développement pour 100 habitants (variance moyenne, prévision de l'ONU, en %o) Erreur ! Signet non défini.

    Tableau 5.1.4 : Croissance présumée des effectifs de la population des principales régions du monde en développement (1975-2074, en millions de personnes) 71

    Tableau 5.1.5 : Taux de croissance net de la production, Afrique du sud 1 72

    Tableau 5.1.6 : Taux de croissance de la production agricole brute et de la demande intérieure (tous usage) 73

    Tableau 6.1.1 : Pays en développement: types de combinaisons de peuplement et l'utilisation des terres 81

    Tableau 6.1.2 : Utilisation des terres (par régions, 2007) 81

    Tableau 6.1.3 : Rendement des céréales (q/ha ; 1999-2006) 83

    Tableau 6.1.4 : Organismes maritimes et d'eau douce: pêche effective et pronostics (1961-2006) 87

    Tableau 7 .1.1 : Disponibilité de poisson et de produits de pêche (moyenne) 1988-2007 89

    Acronyme et sigle

    FAO : Organisation des nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    ONU : Organisation des nations unies

    PAM : Programme alimentaire mondiale

    UE : Union Européenne

    UNFPA : Fonds des nations unies pour l'alimentation

    UNICEF : Fonds des nations unies pour l'enfance

    USA: United States of America

    URSS: Union des Républiques socialistes soviétiques

    INTRODUCTION

    Les politiques de développement prônent le bien être de la population aux niveaux social et économique. Le système des Nations Unies en a fait l'une de ses priorités à travers les objectifs du millénaire de développement et l'un des objectifs est la lutte contre la faim. La croissance démographique constitue l'un des points d'achoppement influençant le développement. De nombreuses études de démographes ont montré que la croissance de la population non maîtrisée est un frein au développement et par conséquent peut accroître les problèmes alimentaires.

    Selon la FAO 1 milliard 20 millions de personnes souffrent de la faim, dont plus de 300 millions d'enfants soufrent aujourd'hui de sous alimentation chronique ou de malnutrition. 24.000 personnes meurent de faim chaque jour dans le monde, soit une toutes  les quatre secondes. 3 600 calories avalées en moyenne quotidiennement par un Américain soit 67% de  plus qu'un Africain !

    Ce sont principalement les habitants des pays du tiers monde et principalement l'Afrique détient la palme. La pénurie chronique d'aliments dans ces pays dégénère fréquemment en crises alimentaires graves lorsque les conditions climatiques et sociales sont défavorables. Comme l'indique un des documents de l'ONU « dans de nombreux pays la proportion de la population soufrant de sous alimentation a diminué, mais si l'on prend le tiers monde en général et l'Afrique subsaharienne en particulier, le nombre actuel des personnes soufrant de malnutrition augmente vertigineusement. C'est précisément ce qui constitue le coeur sinistre du problème alimentaire mondial1(*)».

    L'Afrique compte en 2009 un (1) milliard de personnes dans un contexte de paupérisation constante. Trente (30) pays d'Afrique subsaharienne souffrent de sous-alimentation, soit plus de la moitié des 50 pays recensés par l'Organisation des Nations unies pour  l'alimentation et l'agriculture (FAO). La Somalie détient le triste record de  malnutrition de la planète: 75% de sa population en souffre.

    Un contient dont la pression démographique est considérée comme un facteur de sous développement comte tenu du fait que la population est plus quantitative que qualitative. Avec un taux de croissance de la population de 2,4% le plus élevé au monde, la population africaine double en 25 ans alors que les ressources financières sont en décroissance. Dans un tel contexte, il est difficile de développer une agriculture dont les méthodes et techniques agricoles sont encore à l'état archaïque de satisfaire ses besoins alimentaires de plus en plus croissant alors les productions alimentaires s'amenuisent.

    L'opinion progressiste du monde a de plus en plus conscience qu'il ne suffit pas de constater l'existence de la sous alimentation et d'en définir l'envergure mais qu'il est nécessaire de prendre des mesures urgentes pour la supprimer. Le caractère de ces mesures et leur efficacité dépend des positions de classe et des positions politiques à partir desquelles le problème alimentaire est envisagé et sont interprétés par les causes qui engendrent la sous alimentation.

    L'étude des causes de la famine et des voies à suivre pour la supprimer attire en Afrique comme dans les autres pays une attention croissante de spécialiste de divers domaines du savoir : les travaux ou cette question est considérée en étroite connexion avec la croissance de la population occupe une place importante dans la littérature mondiale sur le problème alimentaire. Plus même la demographisation de ce sujet s'accentue d'année en année et continue de se développer.

    L'intérêt accru pour l'aspect démographique du problème alimentaire s'explique pour beaucoup par la spécificité de la situation démographique mondiale actuelle. Ce qui la caractérise est que la majeure partie de la population du monde a atteint au milieu de notre siècle des rythmes de croissance naturelle que l'humanité n'a jamais connu dans le passé et ne connaîtra sans doute pas dans l'avenir. L'accélération sans précédent de la croissance de la population a trouvé dans la littérature mondiale la dénomination « d'explosion démographique ».

    Les statistiques montre qu'il a fallut à l'humanité des millions d'années pour atteindre un effectif de 250 millions de personnes au début de notre ère. La population de la terre était de 1 milliard de personnes en 1850, 2 milliards en 80 ans près et 30 ans seulement plus tard, en 1960 elle atteignait le niveau de 3 milliards. Il n'a fallu que 15 ans pour y ajouter un autre milliard et en 1975 la population du monde s'établissent à 4 milliards. En 2008, la population mondiale est estimée à 6,705 milliards avec un taux de croissance de 2,4 % pour l'Afrique et 2.5 % pour l'Afrique subsaharienne. Les rythmes mondiaux moyens de croissance atteignaient alors leur niveau le plus haut, 1.9% par an, principalement du fait de l'accélération de la croissance démographique des régions en développement où ils étaient en moyenne de 2.6%. On constate que depuis la deuxième moitie des années 70 une tendance légère à la baisse des rythmes de croissance naturelle, selon les évaluations, mais les effectifs de populations demeurent élevés.

    L'accroissement annuel moyen absolu impressionnant de la population mondiale : 80 millions ce qui correspond a peu près à la population d'un pays comme l'Ethiopie, a considérablement élargi la demande d'aliments.

    L'augmentation rapide du potentiel alimentaire acquiert une importance de premier plan dans des conditions où les charges pesant sur les ressources naturelles de la terre, base matérielle de la production alimentaire ont augmenté de façon colossale.

    Notre planète est-elle capable de nourrir les générations futures alors que dès a présent près du quart de la population du monde souffre de sous alimentation chronique. Comment expliquer que depuis les indépendances la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne continuent de souffrir de la misère et de la famine. L'explosion démographique a-t-elle un impact sur le développement économique des pays notamment sur leur situation alimentaire et si oui dans quelle mesure et comment peut on considérer la malnutrition massive comme résultant de l'accélération de l'accroissement démographique de ces pays et existe t-il en général une corrélation de cause a effet entre ces deux phénomènes.

    Les réponses qui sont fournies à ces questions comme bien d'autres relatives aux sources de la famine et aux mesures à prendre pour la combattre sont loin d'être les mêmes) parallèlement à une appréciation réaliste du problème de l'équilibre entre l'effectif de la population et les ressources alimentaires que l'on trouve dans les travaux des savants comme Collin Clark (Grande Bretagne ) Josué de Catro (Brésil ) Susan George , France Moore Lappé (toute deux venant des USA ) et de certains autres qui considèrent le problème de la faim comme le résultat de l'arriération économique et de l'injustice sociale, une partie considérable des chercheurs traitent ce problème selon des positions neo- malthusiennes du déterminisme démographique selon les thèses contemporaines de Malthus sur la situation alimentaire dans le monde repose sur la « loi éternelle »  découverte par ce pasteur anglican et dont le fond « la population augmente de façon exponentielle ou géométrique tandis que les ressources croissent de façon arithmétique »   et il ajoute pour dire que « la tendance constante qui se manifeste dans tous les être vivants à accroître leur espèce plus que ne le comporte la quantité de nourriture acquis est à leur portée ».

    Les propagateurs contemporains du malthusianisme tentent de galvaniser cette théorie désuète par des références à la coïncidence dans le temps et l'espace de phénomènes existant réellement : accroissement rapide de la population et aggravation de la situation alimentaire dans les régions en développement du monde, donnant à ces phénomènes une multitude d'interprétation plus ou moins. La cause majeure de la misère et de la famine des masses populaires dans les pays en développement serait, la natalité élevée qui leur serait biologiquement propre et qui dans le contexte d'une mortalité en baisse, entraîne un accroissement naturel rapide de la population qui dépasserait fatalement des moyens d'existence. Cela entraîne selon leur avis, l'apparition de « surplus humains » qui souffrent du chômage, de la misère et de la faim.

    Comme à l'époque de son apparition , le malthusianisme répond aujourd'hui à la commande sociale qui est de créer l'illusion d'une origine naturelle, en dehors des classes et de la lutte anti impérialiste vers des mesures à prendre pour ralentir l'accroissement de la population. Le planning familial est présenté comme une panacée sociale et donc comme un remède contre la faim. L'activité croissante des champions du néomalthusianisme qui se font un pécule idéologique en spéculant sur l'interprétation tendancieuse et faussée de la réalité rend particulièrement actuelle une analyse scientifique entre les facteurs démographique et socio démographique et socio économique du problème alimentaire. L'importance et l'opportunité de cette recherche proviennent de la nécessite d'étudier les problèmes cardinaux du développement mondial, parmi lesquels les problèmes alimentaires de la population qui s'aggravent ces derniers temps en Afrique.

    Première partie

    CHAPITRE1 : LA FAMINE EN AFRIQUE, MANIFESTATION DU PROBLÈME ALIMENTAIRE PROFOND

    1-1. L'écart entre les besoins physiologiques et la consommation d'aliments.

    L'organisme a besoin de satisfaire optimalement ses besoins physiologiques pour assurer une longévité maximale, une bonne santé et une vieillesse saine. C'est-à-dire que l'organisme ne peut fonctionner sans une alimentation rationnelle. Toutes les activités d'un état de santé optimale, d'une santé saine et rationnelle. Par conséquent, la consommation d'aliments doit correspondre aux besoins physiologiques. L'alimentation rationnelle assure avant tout l'équilibre énergétique, c'est-à-dire l'organisme doit disposer de rations alimentaires quotidiennes dont la valeur calorifique répond aux dépenses d'énergie en cours d'activité vitale.

    Les besoins de l'homme en énergie varient non seulement des particularités individuelles de l'organisme (sexe, age, poids, niveau de processus métabolique) mais aussi de ses conditions de travail de vie et de repos, d'activité ainsi que ses caractéristiques climatiques (air, températures). Selon des chercheurs en nutriments les dépenses quotidiennes d'énergie de la plupart des hommes ne dépassent pas 2700kcal/jour. Dans les conditions qui nécessitent moins d'efforts physiques, la ration alimentaire quotidienne correcte nécessaire est d'environ 2500 kcal. Pour qu'une alimentation soit rationnelle il faut que l'équilibre quantitatif soit le double de l'équilibre qualitatif.

    Tableau 1.1.1 : besoin individuel en kilocalories et en protéines des différentes régions du monde

    Régions

    Besoin individuel

    Kilocalories

    Protéines (en gr)

    Pays en développement

    2284

    38.4

    Afrique subsaharienne

    2335

    41.5

    Amérique latine

    2383

    37.7

    Pays développés

    2555

    39.2

    Monde

    2385

    38.7

    Source : UN document FAO, E/conf. 9/261, supplément II p.2

    L'équilibre qualitatif est déterminé par un rapport adéquat entre les principales substances nutritives, protéines, lipides et les glucides est 1 :2 :3 c'est-à-dire pour une calorie fournie par les protéines, il faut 2 calories par les lipides et 3 calories par les glucides. En outre, l'alimentation doit être riche en vitamine et en substances minérales (phosphores, fer, iode, calcium, sodium et autre). Les protéines surtout les protéines d'origine animales contenant des acides amines qui ont un apport important sur la ration alimentaire.

    Tableau 1.1.2 : Rapport entre la valeur calorique et les normes de besoins en pourcentage

    Année

    1975-1977

    2005-2007

    Pays en développement

    97

    167

    Afrique subsaharienne

    95

    154

    Pays développés

    125

    184

    Total monde

    103

    169

    Selon le tableau 1.2, l'Afrique subsaharienne, le Rapport entre la valeur calorique et les normes de besoins de l'Afrique est inferieure à la moyenne mondiale. Cette situation montre la situation de l'Afrique est encore alarmante. Pour les pays en développement, la valeur passe de 97 entre 1975 et 1977 à 167 pour la période de 2005 à 2007. Pour le monde cette valeur s'étend de 103 à 169. L'Afrique subsaharienne passe de 95 à 169. Ces statistiques montrent que le problème de sous alimentation un problème crucial augmentant chaque année le nombre d'affamés du continent.

    Tableau 1.1.3 : Consommation quotidienne par habitant de calories et de protéines (Disponibilité alimentaire par habitant destinées à la consommation humaine directe (ration calorifique) et évolution possible de l'incidence chronique)

    Régions

    Totale

    Calorie d'origine végétale

    Calories d'origine animale

    Totale

    Protéines d'origine végétale

    Protéines d'origine animale

    Pays en voie de développement

    2219

    2032

    187

    55,4

    43,5

    11,9

    Afrique

    2208

    2067

    141

    49,6

    44,3

    10,6

    Pays développés

    3329

    1063

    1063

    96,4

    39,4

    57,0

    Monde

    2590

    2149

    441

    69,3

    44,8

    24,5

    Source : rédigée d'après les données : FAO. Production Year book, 2007/2008 Agriculture mondiale, horizon 2010, FAO sous la direction de NIKOS ALEXANDRATOS.

    Au moins 1/3 de toutes les protéines consommes doivent être d'origine animales. L'apport indispensable des protéines se mesurent en terme de matériaux de construction plastiques destinés à la croissance et au renouvellent cellulaire et tissulaire.

    L'optimum protéique, c'est-à-dire la quantité de protéine nécessaire pour assurer complètement des besoins de l'organisme. L'organisme de l'adulte a besoin en moyenne d'ingérer avec les aliments 1.1 à 1.3 grammes de protéines des enfants, des femmes enceintes et allaitant et des travailleurs de force sont considérablement plus élevés. La carence de protéines surtout dans l'alimentation d'un organisme en croissance est souvent la cause d'un retard considérable de développement physique et mental et de maladies graves. A cet effet le développement physique et physiologique de l'organisme est intimement lié à l'optimum protéique.

    1.2 L'envergure de la famine

    L'envergure de la famine en Afrique est étendue à de nombreuses régions et pays. L'Afrique de l'Ouest, australe, de l'Est et du Nord sont les régions où la famine s'exprime le plus. Selon la première étude effectuée par la FAO en 1950, l'ampleur de la famine et de la disette a permis de mettre en évidence que plus de la moitie de l'humanité souffre d'une pénurie de calorie ou de protéines ou les deux. L'Afrique occupait la première position en termes de gravité alimentaire depuis les années 1950. Selon les différents rapports de la FAO depuis 1950, l'envergure de la sous alimentation et de la malnutrition devient de plus en plus importante et cette situation continue de s'aggravée pour l'Afrique encore aujourd'hui.

    La sous alimentation se caractérise par une carence en calories, une insuffisance quantitative de la ration alimentaire et le deuxième terme s'exprime en insuffisance qualitative des denrées alimentaires. La sous alimentation degénère généralement en véritable famine. Elle entraîne dans sa phase chronique soit la perte, soit l'affaiblissement de l'activité normale de l'organisme. En conséquence, la capacité productive de l'être baisse considérablement. La malnutrition peut entraîner un affaiblissement et un disfonctionnement général de l'organisme de sorte que l'organisme résiste peu aux maladies, tel que le marasme, le kwashiorkor, le scorbut, le rachitisme, etc.

    Selon les rapports de la FAO, les problèmes alimentaires sont plus présents dans les régions en développement et le continent le plus touché est l'Afrique.

    Tableau 1.2.1 : Estimation de l'étendue de la faim 2007

    Régions

    Population totale

    Population dont la ration est inférieure du niveau critique

    Nombre absolu

    % de la population totale

     

    1972-1974

    2008

    1972-1974

    2008

    1972-1974

    2008

    Pays en développement

    1827

    2209

    455

    550,06

    25

    27

    Afrique

    301

    967

    83

    348

    28

    36

    Dans le monde entier, il ya plus de 1 milliards de personnes qui souffrent de la faim. Il faudrait une diminution de 28 millions par an pour réduire de moitié le nombre de personnes mal nourries d'ici 2015 pour que les objectifs du millénaire puissent être atteints. 30 pays d'Afrique subsaharienne souffrent de sous alimentation soit plus de la moitié des 50 pays recensés par la FAO. La Somalie détient le triste record de malnutrition de la planète avec 75% de sa population qui en souffre. 24000 personnes meurent de faim chaque jour soit une personne toutes les 4 secondes

    Encadré 1

    L'« Objectif du Millénaire » fixé en 2000 dont l'un des objectifs est de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici 2015 - ne sera pas atteint.

    L'insécurité est un autre obstacl e grave à la solution du problème. Il est facile de constater une corrélation étroite entre la carte des zones affamées et celle des pays frappés par la guerre civile, - comme la Somalie, le Libéria, le Congo ex belge, l'Angola, le Soudan (avec le drame actuel du Darfour), ou en Asie, l'Afghanistan et, dans un passé récent, le Cambodge.

    Il y a une géographie de la faim. Même dans les pays riches, on est surpris de constater que la malnutrition existe encore, malgré tous les programmes sociaux, parmi les exclus : au total, neuf millions d'habitants des pays industrialisés ont faim ; c'est aussi le cas de 25 millions dans les pays dits « en transition ». Mais on ne sera pas étonné que pour l'essentiel, la famine aille de pair avec le sous-développement : elle recule fortement là où la croissance est importante, comme en Chine, en Asie du Sud-est, et en Amérique Latine. Dans mon enfance, il était courant de dire : « mange ta soupe, pense aux petits Chinois qui ont faim ! ». Aujourd'hui, seules les zones rurales les plus reculées de la Chine connaissent la faim. Même l'Inde, en passe de devenir la première puissance démographique du monde, voit la faim reculer ; elle tire le profit de la « révolution verte » avec l'amélioration des semences et des façons culturales. A l'inverse, les régions affamées s'identifient largement aux zones les plus en retard dans la voie du développement, c'est-à-dire en grande partie à l'Afrique Noire (en 15 ans, le nombre de personnes sous-alimentées s'est accru de 12 % en Afrique de l'Est et de 25 % en Afrique Centrale), mais aussi certains pays du Proche et Moyen Orient (y compris le Pakistan), ou de l'arc andin en Amérique du Sud et quelques pays d'Asie Orientale.
    Cette carte recouvre, bien sûr, largement celle du dénuement financier absolu. On sait que 1,1 milliard d'humains vivent avec moins d'un dollar par jour. Cependant, il y a des pays très pauvres qui parviennent à faire reculer la famine et des pays nettement plus riches où l'on souffre de la faim malgré un revenu par tête dix fois plus élevé que les précédents ; l'Irak en est un exemple frappant. La carte de la sous-alimentation recoupe également, en grande partie, celle du manque d'eau potable : là encore, le chiffre est énorme : plus d'un milliard d'humains n'ont pas accès à une eau propre.
    Outre le drame humain que représentent la faim et la malnutrition, surtout pour des enfants qui en resteront marqués toute leur vie, les économistes mettent en avant les graves conséquences de ce fléau : il est évident que la productivité et la créativité de travailleurs mal nourris ou handicapés par leur passé sont faibles et rendent la croissance et le progrès économique bien plus difficiles dans leur pays

    Tableau 1.2.2 : Ration alimentaire et sous alimentation chronique par région entre 1967 et 2008

    Régions

    Ration alimentaire par habitant

    Sous alimentation chronique

    69/71

    88/90

    2010

    69/71

    88/90

    2010

    69/71

    88/90

    2008

    Monde

    2430

    2700

    2860

     
     
     
     
     
     

    93 pays en développement

    2120

    2470

    2730

    36

    20

    11

    941

    781

    637

    Afrique subsaharienne

    2140

    2100

    2170

    32

    37

    32

    94

    175

    296

    Pays développés

    3200

    3400

    3470

     
     
     
     
     
     

    Le nombre de personnes en sous alimentation chronique augmente d'années en années. L'Afrique a le plus important de sous alimentés dans le monde. Il ressort que cette sous-alimentation s'exprime sur les plans qualitatifs et quantitatifs et cette sous-alimentation continuera de s'accroître pendant des décennies encore, si des mesures d'amélioration des politiques agricoles des cultures vivrières ne sont pas prises. Or à voir l'atmosphère économique, social, démographique et politique ne laisse guère présager une bonne situation alimentaire, alors il est indéniable la sous alimentation chronique en Afrique subsaharienne ne soit résolue dans une courte durée.

    Encadré 2

    La faim gagne du terrain en Afrique

    38 millions de personnes sont menacées de famine ; des mesures d'urgence s'imposent

    (Ernest HarschAfrique Relance, Vol.16 #4 (fevrier 2003), page 03)

    L'Afrique est de nouveau menacée par une famine telle qu'elle n'en avait pas connue depuis une vingtaine d'années. D'après les données du Programme alimentaire mondial (PAM), quelques 38 millions d'Africains risquent de souffrir de la faim ; beaucoup d'entre eux y succomberont si les secours d'urgence n'arrivent pas à temps. A la mi-2002, les conditions de famine étaient surtout présentes en Afrique australe, mais vers la fin de l'année, elles se manifestaient avec la même force dans la Corne de l'Afrique, et à une moindre échelle, dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et Centrale

    "C'est une crise sans précédent, qui exige une réponse sans précédent", a affirmé le Directeur exécutif du PAM, James Morris, à l'occasion de la sé0ance du Conseil de sécurité du 3 décembre 2002, consacrée à la menace que constitue pour la paix et la sécurité internationales la crise alimentaire en Afrique. "L'ampleur du désastre qui se déroule actuellement sur le continent n'a pas été pleinement saisie par la communauté internationale... Un effort exceptionnel est nécessaire si l'on veut éviter la catastrophe. Le statu quo ne suffit plus."

    Divers facteurs qui contribuent à la crise actuelle :

    La sécheresse et autres conditions climatiques défavorables dans de nombreux pays concernés, qui ont engendré de faibles récoltes et la hausse du prix des denrées alimentaires.

    L'effet incapacitant du VIH/sida, qui réduit la faculté des personnes infectées à surmonter les ravages de la faim et déstabilise les systèmes agricoles, en décimant par millions les rangs des agriculteurs les plus productifs d'Afrique ;

    Les conflits armés et l'agitation politique, , en République démocratique du Congo, au Soudan et au Zimbabwe, en somalie et les difficultés rencontrées par des pays qui sortent d'un conflit récent, comme l'Angola, l'Ethiopie, l'Erythrée et la Sierra Leone ; le Burundi , le Rwanda.

    Des politiques économiques inadaptées, notamment dans le secteur agricole, qui ont abouti, dans de nombreux pays concernés, à des investissements insuffisants dans la production agricole, dans l'infrastructure rurale ou dans les services sociaux de base. Cette situation est aggravée par le faible cours des exportations agricoles africaines sur les marchés mondiaux.

    L'objectif le plus pressant pour les organismes de secours est de mobiliser une aide suffisante en vivres, soins médicaux et autres secours pour prévenir l'hécatombe dans les pays frappés par la sécheresse. Cela ne sera pas facile, car les annonces de contributions sont bien inférieures aux besoins. Pourtant, comme l'a souligné le 16 décembre 2002 le Directeur exécutif adjoint du PAM, Jean-Jacques Graisse, à l'occasion du lancement de la campagne internationale "Alerte à la faim en Afrique", "des progrès sont possibles à condition que la volonté politique y soit".

    Les causes profondes des cycles récurrents de la famine en Afrique soulignent par ailleurs la nécessité d'accorder une attention particulière aux stratégies de promotion à long terme de la paix et du développement. "Acheminer simplement des vivres ne suffit pas", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans un discours prononcé le 9 décembre à l'Université de Columbia de New York et consacré aux femmes, au sida et à la famine en Afrique australe.

    Encadré 3

    Sécheresse et infection

    Dans les sept pays d'Afrique australe les plus gravement touchés, près de 16 millions de personnes ont de toute urgence besoin d'aide alimentaire à cause, principalement, de la sécheresse. Si l'on espérait initialement des pluies suffisamment abondantes pour sauver la saison 2002-2003 après les maigres récoltes du début de 2002, ces espoirs se sont maintenant évanouis. Selon le Système d'alerte rapide aux risques de famine de l'Agency for International Development des Etats-Unis, d'importantes régions productrices de céréales de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Mozambique ont enregistré des précipitations "très restreintes" au cours des derniers mois de 2002. Bien que l'Afrique du Sud elle-même ne soit pas menacée par la famine, le Bureau régional de l'ONU à Johannesburg a noté que les pluies insuffisantes pour les récoltes de maïs, de blé, de tournesol, de sorgho et de soja auraient de graves conséquences au-delà des frontières de l'Afrique du Sud, ce pays étant le principal exportateur alimentaire de la région.

    Dans son discours du 9 décembre, M. Annan a noté que la plupart des pays d'Afrique australe touchés par la sécheresse luttent également contre la grave épidémie de sida. "Ce n'est pas une coïncidence, car le sida et la famine sont directement liés", a déclaré le Secrétaire général. L'un de ces liens tient au rôle dévolu aux femmes africaines, qui constituent la plus grande partie de la main-d'oeuvre agricole et sont depuis longtemps au coeur de la lutte de leurs communautés contre la famine. De fait, "ce n'est pas seulement la force de ces femmes que le sida est en train de miner, mais avec elle, les compétences, l'expérience et les réseaux qui ont permis à leurs familles et communautés de se maintenir".

    C'est pourquoi, estime le Secrétaire général, la communauté internationale "devra associer l'aide alimentaire à de nouvelles méthodes agricoles et au traitement et à la prévention du VIH/sida". Il faudra à cette fin notamment intégrer les systèmes d'alerte rapide et d'analyse des risques de VIH et de famine, introduire de nouvelles techniques agricoles adaptées à une main-d'oeuvre moins nombreuse, intensifier les efforts en vue d'éliminer les préjugés liés au VIH, formuler des stratégies créatives et ambitieuses de soins et de soutien aux populations les plus vulnérables, surtout les orphelins et autres jeunes des communautés frappées par le sida. "Avant tout, ce nouvel effort international doit placer les femmes au coeur de notre stratégie de lutte contre le sida", précise le Secrétaire général.

    "Tolérance zéro"

    Les troubles politiques sur le continent ne font que compliquer la situation. En Afrique australe, le Zimbabwe compte le plus grand nombre de personnes touchées par la famine, 6,7 millions, en raison d'un énorme déficit céréalier de 1,5 million de tonnes. Bien que la sécheresse constitue la principale cause des mauvaises récoltes du pays, les observateurs attribuent également la situation aux tensions politiques et à une réforme agraire contestée. Lorsque des membres du parti au pouvoir au Zimbabwe ont saisi des réserves alimentaires du PAM en octobre pour les distribuer à leurs partisans,.

    Depuis la signature de l'accord de paix d'avril 2002 en Angola, la longue guerre civile s'est considérablement atténuée. Paradoxalement, cette situation a provoqué un accroissement de la demande de vivres et d'autres secours, car, avec la fin des combats, des centaines de milliers d'Angolais auparavant hors de portée des organismes d'assistance, peuvent être aidés. Au début de 2002, le PAM fournissait des vivres à environ un million de personnes ; ce nombre est passé à 1,8 million début décembre. De surcroît, en début d'année, 100 000 réfugiés angolais exilés en Zambie ou en République démocratique du Congo devaient commencer à rentrer chez eux.

    Le PAM a indiqué que les annonces de contributions ne suffisaient pas à répondre aux besoins accrus de l'Angola. En octobre, le Programme a demandé 241 millions de dollars pour nourrir 1,5 million de personnes. Fin décembre, pourtant, seul un tiers environ de ce montant était garanti. Sans contributions supplémentaires, les réserves du PAM s'épuiseront en mars. Et à ce moment-là, le nombre d'Angolais dépendant de l'aide alimentaire pourrait bien atteindre les 2,1 à 2,4 millions de personnes.

    "La pauvreté est à la source"

    De graves risques de famine apparaissent également dans la Corne de l'Afrique, notamment en Ethiopie et en Erythrée, deux ans seulement après la fin d'un conflit dévastateur entre les deux pays. L'ONU, le Gouvernement éthiopien, les organismes d'assistance et les organisations non gouvernementales (ONG) estiment, après avoir pris en compte les effets des précipitations insuffisantes et irrégulières en Ethiopie, qu'environ 11,3 millions de personnes ont besoin de plus de 1,4 million de tonnes de vivres d'ici à la mi-2003, et que la situation alimentaire de trois autres millions de personnes devra être étroitement suivie (sur une population totale de 67 millions d'habitants). Un appel commun ONU-Ethiopie, lancé le 7 décembre, prévient que la crise risque d'être aussi grave que la famine de 1984-1985, qui a coûté la vie à environ un million de personnes.

    Une étude entreprise par le Système d'alerte rapide estime en fait que les conditions actuelles sont plus mauvaises encore que lors de la dernière grande famine qu'a connue l'Ethiopie. Selon l'étude, de trois à cinq millions d'Ethiopiens pauvres des zones rurales seraient généralement incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires, même pendant les bonnes années. Beaucoup d'autres disposeraient de faibles réserves céréalières, en raison des mauvaises récoltes précédentes. En conséquence, le nombre de personnes dépendant de l'aide alimentaire est bien plus élevé qu'en 1984-1985, période à laquelle huit millions d'habitants ont reçu des secours. Comme ailleurs en Afrique, note le rapport du Système d'alerte rapide, la haute prévalence du VIH/sida contribue à l'indigence, ralentissant la productivité du travail et affaiblissant les mécanismes d'adaptation traditionnels.

    Encadré 4

    La guerre, encore la guerre

    Les conflits sont aussi un important facteur de crise en Afrique. Au Soudan, pays voisin, 20 années de guerre civile ont rendu 2,9 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire. Si l'accord d'octobre 2002 conclu entre le Gouvernement et le principal groupe d'opposition du sud aboutit à un cessez-le-feu, un "nouveau chapitre" pourrait alors s'ouvrir pour l'aide humanitaire au Soudan, a indiqué M. Oshima, permettant aux organismes d'assistance d'atteindre des populations auparavant inaccessibles. Les besoins d'aide extérieure n'en seraient alors que plus importants.

    En Afrique centrale, où la sécheresse n'a pourtant pas joué un rôle majeur, un grand nombre de réfugiés ou de personnes déplacées ont tout de même besoin d'une assistance, notamment en République démocratique du Congo, en Ouganda ou en République du Congo.

    En Afrique de l'Ouest, il y a deux groupes de pays touchés par la famine, pour des raisons bien distinctes. Dans cinq pays situés dans la région aride du Sahel (Cap-Vert, Gambie, Mali, Mauritanie et Sénégal), plus d'un demi-million de personnes en tout souffrent des effets de la sécheresse. En outre, d'après les évaluations du PAM, 791 000 personnes, pour la plupart des réfugiés et des personnes déplacées, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans quatre pays de la côte sud-ouest du continent qui sont le théâtre de conflits : le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte d'Ivoire.

    Ces statistiques risquent toutefois de sous-estimer l'effet réel de la crise ivoirienne, qui a éclaté en septembre sous la forme d'une véritable guerre civile. D'après un Appel "éclair" inter-organisations lancé fin novembre par le Bureau de l'ONU de la coordination de l'assistance humanitaire, il pourrait bien y avoir 1,5 million de personnes déplacées en Côte d'Ivoire, en plus de 1,2 million d'Ivoiriens "affectés par la guerre". Ces chiffres n'incluent pas les résidents étrangers (originaires surtout du Burkina Faso et du Mali), qui ont dû être évacués dans leurs pays, ou les réfugiés installés précédemment en Côte d'Ivoire en raison de conflits dans leur propre pays (surtout le Libéria et la Sierra Leone). D'après l'ONU, si l'on comptabilise toutes les populations touchées par le conflit en Côte d'Ivoire et dans les pays limitrophes, leur nombre total dépasserait largement les quatre millions de personnes. Il est vrai que tous n'auraient pas forcément besoin d'aide alimentaire internationale.

    Le problème alimentaire est grave dès lors que cette situation est vécue quotidiennement par plus du milliard de personnes qui doivent lutter pour se nourrir quotidiennement. Le mal c'est que c'est une situation constante et permanente. Cela est attesté par les experts de la FAO « Ce n'est pas seulement une froide statistique parmi d'autres ; elle reflète les privations physiques quotidiennes d'êtres humains qui affectent sérieusement la santé et la croissance et réduisent notablement la capacité des enfants à apprendre et des adultes à travailler, entraînant aussi une forte mortalité infantile. C'est une statistique minimale qui ne porte pas à l'optimisme. »2(*)

    Tableau 1.2.3 : relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité en 2007

    Superficie des terres

    Taux de mortalité (%)

    Paysan sans terre

    40,8

    Jusqu'à 0,2

    29,4

    De 0,2 à 1,2

    20,5

    Plus de 1,2

    10,2

    Le taux de mortalité est fonction de la disponibilité de terre du paysan. Pour le pays sans terre, le taux de mortalité est plus élevé avec 40.8%. Toute fois qu'un paysan détient une portion de terre, le taux de mortalité commence à baisser au fur et à mesure que les superficies augmentent. Or compte tenu de la forte croissance démographique dans les différents pays d'Afrique subsaharienne, le nombre de paysans sans terre augmente. En conséquence, le nombre de paysans sans terre qui meurent pour cause de famine s'accroit. Aujourd'hui la faim est la principale cause de mortalité dans le monde.

    Tableau1.2.4 : Population souffrant de malnutrition 2002-2008

    Régions

    % de population souffrant de malnutrition

    Monde

    14

    Pays développés

    <2,5

    Pays en voie de développement

    17

    Pays les moins développées

    35

    Afrique

    26

    Afrique subsaharienne

    31

    Afrique du Nord

    8

    Afrique de l'Ouest

    15

    Afrique de l'Est

    40

    Afrique de centrale

    55

    Afrique australe

    4

    Source : Population Référence Bureau (RPB) : fiche de données sur la population mondiale 2008.

    En Afrique en général, 26% de la population totale à souffre de malnutrition. En Afrique subsaharienne, 31% de la population est sous alimentée, soit 257 millions sur les 829 millions en 2009 de la population totale. Selon les différentes régions l'Afrique centrale au taux de personnes malnutries avec 55%; en Afrique de l'Est, il y a 40% de la population qui souffre de la faim. L'Afrique de l'ouest a une valeur de 15% de sa population qui ne mange pas à sa faim. Quant à l'Afrique australe, seulement 4% de sa population souffre de faim.

    1.3 Les différentes crises alimentaires en Afrique et dans le monde.

    Selon l'écologue américain E.ECKLOM, la famine chronique est une « crise invisible », une tragédie, une souffrance qui prive des centaines de millions d'hommes de la possibilité de réaliser leur potentielle génétique, leur droit de naissance. La situation s'aggrave du fait que la sous-alimentation chronique dans les pays en développement s'accentue encore à cause des grandes disettes prématurées par la destruction des récoltes occasionnées par des conflits militaires ou différents fléaux naturels (sécheresse, inondations, tempêtes de poussières, les criquets pèlerins).

    En 2004 les régions d'Afrique du Nord et de l'Ouest ont beaucoup souffert d'un désastre agricole et écologique causé par les criquets pèlerins qui ont aggravés la situation déjà précaire dans les pays en majorité désertique et sahéliens où la situation alimentaire n'était guère reluisante et cette situation devient récurrente chaque année. Le nombre de personnes sous alimentés et malnutris a augmenté significativement. Le problème alimentaire qui était «  une crise invisible est devenue une crise visible » de sorte que ces régions sont devenues des zones à haut risque de crise alimentaire.

    La cause directe de l'aggravation des problèmes alimentaires est la réduction brutale de la production agricole de nombreuses régions en développement par suite des conditions climatique extrêmement défavorable durant les années de 1971 à 1973 et 2003 à 2004, 1982 ,1983. Les pays qui sont généralement touchés par ces longues sécheresses sont en général les pays du sahel et du Sahara (Mali, Burkina Faso....) et aussi certains pays en Afrique du sud et de l'est (Kenya .....).

    Ces difficultés rencontrées par l'agriculture influencent, aggravent directement la situation alimentaire en accroissant la famine. La perte de récolte amplifie la malnutrition et la sous alimentation chroniques.

    Ces difficultés agricoles s'aggravent encore plus avec la crise économique. En effet, Les prix de denrées alimentaires depuis 2007 ont connu des flambées exacerbées.

    Les monopoles augmentent les prix des productions surtout du matériel industriel, des machines agricoles et des engrais. Dans le même temps, les prix des produits agricoles d'exportation baissent considérablement. La détérioration des termes de l'échange milite en défaveur des pays africains qui sont en majorité des pays agricoles et tirent l'essentiel de leurs revenus de la vente des produits agricoles surtout industriels. Cet état de fait entraine l'importation de denrées alimentaires des pays dont les besoins alimentaires s'augmentent drastiquement et vertigineusement. Les ressources économiques destinées à l'investissement, au développement industriel sont détournées par l'achat des denrées alimentaires entraînant ainsi le sous-développement. La construction de nombreux ouvrages importants sont suspendus ou stoppés. Le ralentissement des rythmes de croissance de production accentue encore l'inflation. Les crises alimentaires qui vivent de nombreux pays pèsent lourdement sur les masses populaires, dont les niveaux de vie baissent considérablement par la hausse des prix des denrées alimentaires et de la chute du salaire réel et des autres revenus.

    Au niveau rural, la masse paysanne est devenue très vulnérable et arrive à satisfaire à peine leurs besoins alimentaires.

    Dans les villes, le chômage de plus en plus croissant, dû à l'absence d'emploi et à l'exode rural contribue à étendre les foyers d'extrême misère et aggrave la sous alimentation, les foyers et sous alimentation et de malnutrition se multiplient et s'étendent sur de nombreuses régions.

    Dans le milieu rural, les conditions de productions agricoles précaires, archaïques et manuelles sont sensibles aux chocs les plus petites qu'ils soient, en passant des aléas climatiques aux sécheresses.

    A causes des structures de production archaïque et traditionnelle, les productions alimentaires servent seulement à la subsistance. Ce milieu est beaucoup plus touché par les crises alimentaires, utilisant pour la plupart du temps la force physique, la pénurie alimentaire affaiblit l'organisme. Ce qui réduit considérément la force productrice dont les conséquences sont multiples et graves.

    1.4 Conséquences socioéconomiques et démographique de la sous alimentation et de la malnutrition.

    Comme le dit L.KNIAJINSKAIA spécialiste des question alimentaires du tiers monde affirme « la sous alimentation et la malnutrition massive portent aux pays d'Afrique un énorme préjudice en détériorant et détruisant la principale force productive de la société de la population3(*) » et l'auteur continue pour dire que «  C'est avant tout la santé des humains qui en souffre, car ils résistent moins, étant sous alimentés aux diverses maladies et connaissent en plus grand nombre une mortalité prématurée ». La détérioration de l'état de santé des individus exposés à la malnutrition et à la sous alimentation massive détruit la force productive de la société et déstructure les systèmes socioéconomiques. Nonobstant des progrès en matière de médecine moderne, les pays en voie de développement en général et l'Afrique en particulier connaissent un type traditionnel de mortalité où la majorité des gens meurent prématurément des causes liés non pas aux processus naturels ... mais aux conditions d'existence.

    Dans de nombreux pays, les taux de mortalité augmentent pendant la période de disette et de famine surtout pendant les périodes de soudures dans les pays sahéliens, même lorsqu'une maladie n'est pas directement liée à la sous alimentation ou à la malnutrition mais cette maladie s'aggrave lorsque l'individu ne mange pas à sa faim. Ce qui accélère le processus de mortalité de l'individu surtout chez les femmes et les enfants. La disette et la sous-alimentation viennent encore en tête des causes exogènes de mortalité qui peuvent fort bien être supprimées en des conditions socioéconomiques meilleures. D'ailleurs, la plupart des crises démographiques qui se déroulent en Afrique sont liées à la famine, c'est le cas en Ethiopie en Somalie, etc. Ainsi donc, la malnutrition et la sous alimentation sont des facteurs aggravant la mortalité. Ce sont des catalyseurs de morbidité et de mortalité entraînant ainsi la perturbation du déroulement habituel du processus de reproduction de la population, provoquant une instabilité démographique due au faible contrôle que l'homme exerce sur les conditions sociales et naturelles de son existence.

    En outre, le fait que de nombreuses récoltes soient perdues dans les régions éloignées ou inaccessibles dans les pays pauvre ou lorsqu'une guerre déstabilise les systèmes de production alimentaire entraîne la mort par ination. Selon certaines estimations en certaines années de crise, la mortalité causée directement lié à la sous alimentation et la malnutrition serait plus élevée. De nombreuses crises démographiques ont marqué l'histoire de nombreux pays en développement notamment l'Afrique et l'Asie. La plus grave s'est déroulée dans les années 1970 et 1980. La mortalité par ination touche le plus souvent les couches les plus pauvres. Le niveau de mortalité varie suivant le degré d'aisance notamment la quantité de terre dont dispose le chef de foyer. Moins le chef de famille a de la terre, moins il a de chance de survivre en cas de disette.

    Dans un pays peuplé et à forte croissance démographique, la faible disposition de terre accroît le nombre de personnes sans terre qui deviennent des valets pour les propriétaires terriens et accroît les potentielles victimes de la mort lié aux problèmes alimentaires.

    Sur le continent africain la mortalité a catastrophiquement monté en 1973 dans les pays de la zone du sahel touché par la sécheresse. Environ 10 millions de personnes étaient menacées de famine, dont la plupart étaient des éleveurs nomades. Une longue sécheresse favorisant l'avancée du désert saharien vers le Sud poussa les éleveurs à chercher des pâturages ailleurs, en vain dans la plupart des cas, car les régions possédant autrefois des points d'eau et au moins une rare végétation s'était transformées en désert. Le bétail qui nourrissait les hommes commença à périr en masse faute de nourriture. Sans aliments ni moyens de subsistance, les hommes commencèrent à mourir du fait qu'aujourd'hui que les sauts de mortalité soient rares dû au développement des moyens de communications du développement de la médecine et de l'intervention de la communauté internationale. Il est jusque là impossible tant le problème alimentaire n'est pas résolu de passer entièrement de type de mortalité traditionnel au type moderne.

    Tableau 1.4.1 : relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité

    Superficie des terres

    Taux de mortalité (%)

    Paysan sans terre

    40,8

    Jusqu'à 0,2

    29,4

    De 0,2 à 1,2

    20,5

    Plus de 1,2

    10,2

    Une conséquence tout aussi sérieuse de la malnutrition et de la sous alimentation chronique est la mort journalière en conditions « normales » «  la sous alimentation chronique est un des principaux obstacles à une meilleure efficacité du contrôle social de la mortalité, elle sape la santé et est une des principales causes de la mortalité infantile et de la mort prématurée des adultes 4(*)». La malnutrition cause des maladies spécifiques graves entraîne des causes directes de décès et en plus démunie considérablement la résistance de l'organisme aux infections.

    Selon la classification internationale des maladies et les causes de décès par l'Organisation Mondiale de la Santé, plusieurs dizaines de maladies proviennent de la carence de protéines et de calories.

    Il faut noter que les formes les plus graves de maladies proviennent de la carence de protéines et de calories ou l'apport calorifique étant faible et insuffisante et ne peuvent pas alimenter ou assurer l'entretien et la croissance des cellules et aussi alimenter les autres organes vitaux. Le kwashiorkor est la forme la plus grave de la carence protéique. Cette dénutrition gravissime entraîne le ralentissement de la croissance, un retard du développement physique et mental des troubles digestifs, un marasme particulier dans les cas grave.

    La faible résistance de l'organisme aux maladies peut être la conséquence la plus grave, puisque la mortalité due aux maladies infectieuses associées au kwashiorkor est de 20 à 50 fois plus forte. Globalement, du 1/4 au 1/3 de la population de l'Afrique souffre des maladies dues à la carence protido-calorifique, et surtout chez les enfants de moins de 5 ans. L'insuffisance de protéine dans les rations alimentaires n'est pas le vrai problème. La sous alimentation et la malnutrition massive peuvent être résolues par l'apport important de calorie dans l'alimentation quotidienne. C'est ce qui fait dire A K. Gopolan, grand spécialiste des problèmes alimentaires «  Les manifestations provenant de la sous alimentation sont dues a une insuffisance générale d'aliments et d'énergie (calorie) et non pas a une carence de protéines dans la ration. Les problèmes de la pénurie de protéines viennent donc en second place, l'insuffisance étant en première place. »5(*). La pénurie d'aliments a pour conséquence une grande diffusion des différentes formes d'anémies parmi les populations africaines surtout chez les femmes enceintes et allaitant de nombreux proportion de cas de décès en couches sont due a l'anémie d'origine alimentaire. Les maladies dues à l'avitaminose (scorbut, béribéri, pellagre, rachitisme et autres) sont préjudiciables pour la santé. Ils sont causes de nombreux décès en Afrique où sévissent la malnutrition et la sous alimentation.

    Les maladies de malnutrition entraînent une croissance non moins significative des taux de mortalité parmi les populations, or l'organisme a besoin de calories nécessaires à son entretien et à son développement. Donc sans une alimentation riche et équilibrée l'organisme s'affaiblit et devient la proie facile des maladies opportunistes. Dans les pays africains, de nombreuses personnes sont sous alimentés et mal nourris. Ce qui explique que des recherches d'experts de l'ONU montrent que 10 millions d'enfant de moins de 5 ans dans les pays en voie de développement souffrent de graves problèmes de sous alimentation. 80 millions de formes modérées et plus 120 millions de formes moins évidentes et plus difficilement décelables, de malnutrition. Par conséquent, près de la moitie des enfants en bas âge du monde en développement sont sans doute mal et sous alimentés. Pour nombre d'entre eux la carence alimentaire entraîne une mort prématurée.

    Bien qu'il soit difficile de déterminer l'impact de la malnutrition sur la mortalité puisque les taux de mortalité post-néonatal et infantile tout l'ensemble des conditions de l'environnement. En général, le taux de mortalité est déterminé par les facteurs sociodémographiques et socioéconomiques et culturels comme le manque d'hygiène, le bas niveau et l'absence d'assistance médicale, une mauvaise hérédité, l'analphabétisme et l'ignorance médicale de parents, l'âge des parents. Mais les récentes enquêtes de l'OMS montrent que la moitié de la mortalité infanto juvénile est liée directement ou indirectement a l'insuffisance alimentaire. Selon les statistiques 27 enfants africains sur 100 morts ont moins d'un an.

    La sous-alimentation est la cause majeure de mortalité infantile due à des maladies comme la tuberculose, la rougeole, la variole et les infections gastro-entériques.

    La relation qui existe entre la mortalité post néonatale, la consommation de protéines et la consommation des calories est proportionnelle. Moins la consommation de protéine par tête et la consommation des calories sont faibles plus la mortalité post néonatale est élevée. De nombreuses maladies naissent de la faible ou d'un déficit de consommation de protéines et de consommation de calories. L'Afrique est le continent les taux de consommation en protéines et de calories les plus faibles et dont la conséquence est la mortalité infanto juvénile la plus élevée. On dégage avec une netteté particulière la relation statistique entre la faible consommation de protéines et de calorie et un taux de mortalité infantile élevé (voir tableau 1.3.3).

    Les pays africains se caractérisent par une structures d'âge particulière : les enfants de moins de 5 ans constituent 15% de la population contre (7 à 10%dans les pays développés).et c'est précisément à cet âge que la morbidité infantile est la plus grande. Dans la plupart des pays d'Afrique subaérienne 30 à 40% de tous les décès des enfants tombent sur des enfants de 5 ans ou moins ; les taux de mortalité des ces enfants ont atteints 18 à 30%.

    Tableau 1.4.2 : Relation entre la qualité de la nourriture et le taux de mortalité infantile en 2008

    Régions

    Mortalité post neonatale pour 1000 naissances vivantes

    Consommation de protéines par tête d'habitant (g par jour)

    Consommation des calories des besoins en %

    Pays en développement

    85

    56

    92,4

    Afrique subsaharienne

    88

    40

    81,1

    Liberia

    133

    36.1

    79

    Rwanda

    86

    61,5

    83

    Pays développés

    6

    94

    116

    France

    3.6

    104,3

    127

    Japon

    2.8

    76,2

    106

    Avec une alimentation suffisante et saine nombre de ces enfants auraient pu éviter la maladie, malades, et résister aux différentes infections.

    La sous alimentation et les privations entrainent encore un mal social inévitable dans les sociétés d'exploiteurs ; le travail forcé des enfants et des adolescents qui a aussi une action néfaste sur leur santé et leur développement. Selon les estimations qui y sont faites environ 100 millions en Afrique sont condamnés à un travail au dessous de leur force.

    Le préjudice moral et économique que la sous-alimentation et la famine causent aux pays africains est énorme. La mortalité élevée, surtout parme les enfants et les jeunes, provoque un gaspillage irrécupérable des ressources consacrées par la société à la reproduction de la main d'oeuvre3. Dans les conditions existant dans les pays en développement « la force de travail alors ne fait plus que végéter6(*) ». Les famines et la sous-alimentation accroissent la fragilité et la faible capacité de la population.les perturbations dans le développement physique et mental dues à une malnutrition systématique rendent les gens incapables de participer efficacement la production qui exigent une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée du fait du progrès technique.

    La sous-alimentation est l'une des manifestations et des conséquences du niveau de vie général extrêmement bas des masses populaire des pays d'Afrique. A partir des données on décèle un lien interne entre la sous alimentation et la mauvaise santé. La forte mortalité et la mortalité post néonatale et la faible espérance de vie. Aussi, existe-t-il une  « relation entre le degré de diffusion de la sous alimentation et le niveau de développement économique s'exprimant en l'occurrence par le niveau de revenu par habitant accroissant ainsi la mortalité 7(*)»

    Cette conclusion mettant en exergue la relation entre la sous alimentation, l'arriération, le sous développement, la pauvreté conduit à examiner la question des sources sociales du problème alimentaire.

    CHAPITRE 2 : LES SOURCES SOCIALES DU PROBLÈME ALIMENTAIRE

    2.1 La famine, Héritage du colonialisme

    L'analyste de tel ou tel phénomène social requiert une démarche historique et la mise en lumière de ses sources profondes. Les causes premières de la grave situation alimentaire que l'on trouve aujourd'hui dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine ne peuvent être étudiées hors du contexte de la préhistoire coloniale de ces pays. La diffusion massive de la famine et de la malnutrition dans les pays en développement est une des conséquences les plus tragiques de l'époque coloniale. Le problème alimentaire actuel focalise des retombées du lourd héritage du colonialisme comme une économie arriérée où domine une agriculture primitive et peu productive, un supplément agraire chronique, un taux de chômage partiel et complet énorme, un niveau de vie misérable des larges masses populaire, l'alphabétisme de la majorité de la population, etc. selon certains auteurs, la cause majeure et première de la situation alimentaire désastreuse des pays en développement est l'exploitation à outrance et de longue durée de leurs ressources naturelles et humaine par le capital monopoliste, par des méthodes d'abord coloniales, puis néo-coloniales, définissant la faim comme « un produit du système colonial », le chercheur Brésilien de renom Josué de Castro écrivait : « La faim a été surtout engendrée par l'exploitation inhumaine des colonies et leurs richesses, par le système des latifundia et la monoculture, qui épuisent les ressources des colonies afin que le pays exploiteur puise acquérir à bas prix les matières premières nécessaires à la prospérité de son industrie8(*). »

    Les sources du problème de la faim remontent au début de la conquête et de la colonisation des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine où le capitalisme, qui n'avait pas encore eu le temps d'adapter le régime social des pays asservis aux besoins de la reproduction du capital des métropoles, usait largement de méthodes extra-économiques de pillage : expropriation des domaines de la population autochtone, confiscation d'énormes massifs des meilleures terres pour les plantations, cultures d'exportations « imposées », travail forcé, etc. Après avoir mis en place à la fin du siècle dernier un vaste système colonial, les puissances colonisatrices commencèrent l'exploitation systématique des richesses de ses colonies et sémi-colonies. Cela eut pour résultat une profonde déformation du processus de reproduction dans ces pays qui freina leur progrès économique et social. La colonisation empêcha le développement des forces productives dans la branche majeure de l'économie des pays asservis, l'agriculture, réduisant à la ruine et à la misère des peuples de millions d'individus. C'est ainsi que fut mise en place la prémisse socio-économique de la faim. La famine faisant des millions de victimes devint un phénomène inhérent à l'époque du colonialisme.

    Un des chapitres les plus tragiques de l'histoire de la question alimentaire à été écrit par l'Inde qui resta plus de deux siècles sous la domination coloniale britannique. Par les tarifs imposés, l'exploitation concurrentielle de produits industriels bon marché, l'aménagement de plantations la Grande-Bretagne ruina l'économie manufacturière et agricole de cet antique pays qu'elle transforma en appendice agraire producteur de matières premières. Des millions d'ouvriers indiens de l'industrie textile, de la métallurgie, des manufactures de poterie se trouvèrent sans travail. Miséreux et déshérités, ils quittaient les villes pour les campagnes et allaient grossir les rangs du prolétariat agricole. Au long du XIXe siècle le nombre des artisans en Inde tomba de 2% à 10 % de la population, alors que le pourcentage de la population occupée dans l'agriculture passait de 60 à 75%. Une famine qui n'était nullement liée à des fléaux naturels déferla sur le pays; le XIXe siècle en Inde a été un siècle de terribles disettes et de crises démographiques prolongées au cours desquelles l'effet de la forte natalité était réduit à zéro par de brusques poussées de mortalité.

    La crise alimentaire et démographique en Inde avait pour origine la longue stagnation de la production agricole indienne durant deux siècles d'administration coloniale. Les rares investissements que les Anglais firent dans l'agriculture de leur « perle » (aménagement de canaux, de barrages, etc.) furent principalement employés à la production de la culture qui augmenta du milieu des années1890 au début des années 1940 de 85%.

    L'exemple de l'histoire coloniale de l'Inde montre à l'évidence l'effet funeste de la politique coloniale sur le développement économique et la situation des masses populaires des pays dépendants. Ce ne sont, certes, pas les colonisateurs qui ont « inventé » la famine, qui existait avant eux en tant que surveillance du moyen âge, montrant combien la population et surtout ses couches les plus pauvres étaient désarmées face aux forces de la nature. Mais le colonialisme étendit la base sociale de la faim dont il augmenta l'ampleur en rendant ainsi plus difficile la lutte contre elle sous l'indépendance. Comme l'écrit L. Ramachandran, « Nous avons commencé notre existence en tant que nation indépendante sous le poids d'un lourd héritage de problème dont certains, y compris le plus sérieux, nommément la pénurie chronique d'aliments et la faim et la malnutrition fort rependues, demeurent encore et semblent devoir devenir partie intégrante de notre existence sociale et politique ».

    L'histoire de l'Inde montre également que la famine peut éclater aussi sans « explosion démographique ». La misère, fort répandue en Inde et qui commença avec la domination de l'impérialisme britannique, ne résultait pas d'une poussé démographique quelque peu durable. De 1870 à 1910 la population indienne a augmenté de 18,9% contre une augmentation de 45,4% de la population européenne. Comme le fait remarquer le savant progressiste américain G. Parsons, l'effectif de la population indienne actuelle aggrave certainement la misère de l'Inde, mais cette misère était et demeure la conséquence du colonialisme imposé par l'impérialisme britannique. Les conséquences de sa domination en Inde sont loin d'être effacées aujourd'hui encore. N'est ce pas le cas dans les pays comme le Nigeria, le Kenya

    2-2 Le néo-colonialismes, nouvelle méthode d'exploitation impérialiste

    La désagrégation du système colonial de l'impérialisme après la Deuxième Guerre Mondiale l'affranchissement de peuple comptant des millions d'individus de la domination étrangère directe et la conquête par ces peuples de l'indépendance politique furent une immense victoire du mouvement de libération nationale. Plus de 90 nouveaux Etats nationaux apparurent ainsi sur la carte politique du monde. Les peuples des anciennes colonies des pays précédemment semi-coloniaux et dépendants d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine s'engagèrent activement dans les relations politiques et économiques internationales et dans le processus révolutionnaire mondial. Mais l'effondrement du système colonial ne signifie pas pour les jeunes Etats nationaux une émancipation complète de l'exploitation impérialiste, leur indépendance économique. Les résolutions de libération nationale avaient bien détruit le système politique du colonialisme et les méthodes d'exploitation non économique qu'il assurait mais n'avait presque pas entamé les rapports économiques (de production) de l'économie capitaliste mondiale. Le contrôle des principales sources de matières premières d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine par le capital monopoliste international. Des positions dominantes dans le commerce mondial, sur les marchés de capitaux et dans le domaine des moyens modernes de production (brevets, licences, savoir-faire scientifique et technique, opérations monétaires, transports maritimes et aériens, assurances) constituaient une base solide pour le maintien des rapports de domination et d'assujettissement dans l'économie mondiale.

    La désintégration des formes politiques du colonialisme n'entraîna donc pas en cours de décolonisation la sortie des anciennes colonies et semi-colonies africaine du système de l'économie mondiale et ne modifia pas leur situation « périphérique » de producteurs agraires de matières premières pour les Etats industriels immensément plus puissants. Vladimir Lénine le prévoyait quant il écrivait que « la domination du capitalisme financier ...ne saurait être éliminée par quelque transformation que ce soit dans le domaine de la démocratie politique ; or, l'auto détermination se rapporte entièrement et exclusivement à ce domaine ». Une différenciation nette entre l'indépendance politique et l'émancipation économique permet de comprendre pourquoi l'exploitation économique des pays en développement ne fut pas supprimée avec l'oppression coloniale malgré l'affaiblissement des positions politiques de la colonisation.

    Comme le souligne le professeur R .Oulianovsky en dressant le bilan de la désintégration du système colonial, « une longue expérience historique témoigne indubitablement que l'exploitation impérialiste des ancien peuples coloniaux ne cesse pas avec la proclamation de leur indépendance politique et avec leurs premiers succès dans la mise sur pied d'une économie national. L'exploitation marche à plein régime, s'adapte habilement aux circonstances nouvelles, acquiert de nouvelles formes et s'intensifie »

    L'histoire des trois dernières décennies montre que la condition majeure d'une exploitation impérialiste durable des pays émancipés est leur maintien au sien de l'économie capitaliste mondiale en qualité de participants inégaux à la production et à l'échange internationaux. Assurer cette condition est le principal objectif de la stratégie néocolonialiste: le calcul est de faire en sorte que les lois économiques assurent dans le cadre de l'économie capitaliste mondiale l'exploitation profitable de « partenaires » économiquement arriérés. Les moyens les plus divers sont mis en oeuvre pour parvenir à ces fins : moyens économiques, militaro-politiques et idéologique. Le néo-colonialisme est le principal obstacle sur la voie permettant de surmonter le retard économique et de résoudre efficacement les problèmes socio-économiques les plus graves des pays en développement, y compris celui de l'autosuffisance alimentaire.

    La voie principale d'expansion vers les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine est toujours la pénétration directe du capital d'Etat et du capital privé dans l'économie de ces pays. Exploitant les ressources des pays en développement, les monopoles étrangers réalisent de gros bénéfices qui augmentent constamment et dépassent considérablement la somme des réinvestissements.

    Les multinationales et transnationales sont un instrument fort efficace d'exploitation des ressources des jeunes Etats. Ainsi, la multinationale « Del teck » américano ouest-allemande créée en 1969, qui possède des entreprises au Brésil, en Argentine et en d'autre pays d'Amérique latine, est devenue dans les années 80, grâce au soutien de nombreuses banques d'Europe occidentale, un des plus grands monopoles de produits de l'élevage. Elle possède d'énormes étendues de terres, contrôle les abattoirs nationaux et de nombreuses autres entreprises de l'industrie alimentaire dans les pays latino-américains.

    Les sociétés internationales sapent les fondements même du développement indépendant des jeunes Etats émancipés. L'énorme fuite de capitaux dont profitent les multinationales sous forme d'intérêts et de bénéfices affaiblit les positions économiques des pays en développement qui traversent de sérieuses difficultés alimentaires. L'intéressé à maintenir un bas niveau rémunération du travail, les monopoles imposent aux travailleurs des pays en développement un salaire minimal qui ne leur permet de subsister qu'à la limite de la faim. Le marché intérieur, restreint par le bas niveau de vie, ne permet pas à l'économie des pays de se développer.

    La mainmise des monopoles internationaux sur le secteur agricole a une incidence particulièrement négative sur la situation alimentaire des pays en développement. L'activité des monopoles s'exerce suivant deux axes : l'exploitation directe des plantations ou des fermes et le contrôle des plantations et des fermes d'élevage soit directement soit par des contrats qui entraînent leurs signataires dans le système du business agricole. Des sociétés américaines, anglaises, françaises et d'autres sont devenues de gros propriétaires terriens au Venezuela, au Paraguay, en Bolivie et en d'autres pays d'Amérique latine, de même que dans des pays d'Asie et surtout en Afrique dans le pays tels que le Kenya, le Nigeria, en Côte d'Ivoire et Afrique du Sud, au Zimbabwe. Les sociétés internationales s'approprient illégalement les meilleures terres dont elles chassent les paysans qui deviennent les ouvriers agricoles salariés végétant à la limite de la faim. C'est le cas des monopoles américains « United Brands », « Standard Fruit », « United Fruit Compagny »qui se sont approprié les terres les plus fertiles et contrôlent l'agriculture à Costa Rica, au Honduras et en d'autre pays latino-américains de la « ceinture bananière ».

    C'est ainsi que, directement et indirectement, les monopoles internationaux placent sous leur contrôle le système de propriété et d'exploitation des terres des pays en développement. De concert avec une poignée de gros propriétaires ils font la loi dans la vie économique, politique et sociale afin que l'orientation du développement agricole serve leurs intérêts. Les monopoles multiplient les monocultures d'exportation au détriment des cultures vivrières destinées à la consommation. Par exemple, 27% de la production agricole des pays d'Amérique centrale dans les années 70 tombaient sur des produits destinés à la consommation intérieure (céréales, oléagineux, légumes, fruits) et 47% sur des cultures d'exportation (cotonnier, canne à sucre, caféier, cacaoyer, bananier, tabac). Mais dans certains pays ou la situation alimentaire est la plus grave (Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica) la proportion des cultures d'exportation atteint 83%. La mainmise des sociétés étrangères sur l'agriculture empêche les pays en développement d'élever la production alimentaire jusqu'aux niveaux qui permettrait de satisfaire leurs besoins intérieurs.

    L'on ne saurait nier que les investissements venant d'Europe occidentale, des U.S.A. et Japon stimulent dans une certaine mesure les activités économiques des pays en développement et favorisent la croissance des forces productives. Mais l'activité du capital étranger accentue les disproportions dans la structure de leur économie car leurs plans de développement national sont connectés aux programmes d'investissement, les ressources nationales étant canalisées vers les branches d'importance secondaire. L'appropriation par le capital étranger et en premier lieu par les transnationales, d'une partie considérablement du revenu national aggrave leurs problèmes d'accumulation des pays en développement, freine l'élargissement de leur marché intérieur et entrave leur progrès économique et social. En outre, les crises cycliques et structurelles qui ébranlent le système mondial se répercutent brutalement sur l'économie des pays en développement et d'Afrique en particulier.

    Le commerce inégal procure aux monopoles des profits énormes alors que l'économie des pays en développement subit un préjudice du fait de la fuite des devises. L'augmentation du déficit du commerce extérieur est un trait caractéristique du développement dépendant de l'économie de la plupart des pays d'Afrique.

    Une des manifestations de la dépendance des pays en développement par rapport au marché capitaliste mondial et un moyen de consolider cette dépendance est l'importation dans ces pays de produits alimentaires.

    Le problème de l'importation de produits alimentaires est particulièrement grave dans les pays d'Afrique fortement peuplés et à faible revenu national où les dépenses d'importation d'aliments ont dépassé de 1990 à 2006 30% de leur recette totale d'exploitation. Le Nigeria exporte les denrées alimentaires jusqu'à 45% de son PIB Le groupe des pays les plus pauvres consomment plus de 50% de l'alimentation du monde en développement. L'importation d'aliments qui dans certains pays et à certains moments a atténué la gravité du problème de l'alimentation profite plus aux pays exportateurs qu'aux importateurs. Les pays développés profitent au maximum de leur monopole su le marché mondial des céréales et de la difficile situation alimentaire des pays d'Afrique pour s'enrichir et accroitre leur domination.. Outre les bénéfices qu'ils en tirent, ils profitent de la situation pour exercer une pression politique sur les pays acheteurs.

    L'augmentation des importations de céréales à une incidence négative sur la balance de paiements et les positions monétaires et financières des pays en développement, surtout de ceux qui sont démunis de « pétrodollars », sur l'état de leur économie et sa modernisation. Les dépenses de devises pour l'achat de céréales limitent des possibilités.

    2.3 L'aide alimentaire dans la stratégie de l'impérialisme

    La propagande des pays développés use largement de la thèse de l'aide alimentaire «désintéressée » des puissances occidentales aux pays en développement. Mais l'analyse des causes qui incitent les puissances impérialistes de l'aide alimentaire, principalement en céréales, à des prix réduits, et des conséquences que cette aide entraîne montre que cette thèse n'est d'autre qu'une falsification de la situation réelle au profit du néo-colonialisme.

    La grande question est de savoir si les fournitures préférentielles de produits alimentaires aident réellement les pays en développement à résoudre le problème alimentaire. On ne saurait répondre catégoriquement, car pour ces pays une aide alimentaire considérable est un phénomène contradictoire. Certes, des livraisons extérieurs régulières de produits alimentaires, en grande quantités et à des prix de faveur, présentent des avantages passagers en réduisant les dépenses de devises et en permettant d'économiser une partie des sommes nécessaires à d'autres branches de l'économie. En certains cas elles atténuent réellement une pénurie aiguë de céréales et permettre une assistance d'urgence à la population affamée quand la récolte a été détruite par la guerre ou des calamités naturelles. Ce fut le cas. Par exemple, de l'aide gratuite d'urgence pendant la guerre du Nigeria en 1968, pendant les inondations au Bangladesh en 1974, lors de l'assistance alimentaire dans le Sahel en 1972-1974, pendant la sécheresse tout aussi catastrophique en Afrique orientale en 2000.

    Mais, et c'est là l'essentiel, les fournitures étrangères de céréales à bon marché ont des retombées négatives durable sur le développement socio-économique des pays africains. Tout en faisant quelque peu tomber la tension en matière d'alimentation et en modérant le mécontentement populaire, les livraisons de produits alimentaires permettent aux milieux gouvernants nationaux, qui défendent les intérêts de gros propriétaires terriens, d'ajourner des transformations agraires radicales. L'aide étrangère est donc un facteur de désorganisation et de retardement du développement des forces productives dans le secteur agricole des pays à formations économiques multiples. En outre, l'afflux de grain étranger bon marché rend désavantageuse l'extension de la production intérieure de céréales. Il est, enfin, évident que l'aide alimentaire, quelle en soit l'ampleur, ne peut supprimer la famine et la sous alimentation chroniques dont souffrent les couches les plus pauvres qui végètent dans la misère et l'absence des droits.

    La politique d'aide alimentaire est fort sélective et sert avant tout à soutenir les régimes réactionnaires de certains pays en développement. On trouve parmi les bénéficiaires d'une aide économique et alimentaire abondante des régimes réactionnaires agréant à l'impérialisme comme ceux de Taïwan, du Zaïre, de Corée du sud et autre, et des Etats comme Israël qui pratiquent une politique extérieure d'agression et foulent aux pieds les droits de l'homme. L'Egypte s'est retrouvée aussi parmi les principaux bénéficiaires de l'«aide » depuis que ses dirigeants ont opté pour une orientation pro impérialiste et pour une politique des « portes  ouvertes» au capital privé étranger. Après avoir longtemps aidé l'Iran sous le régime du Shah les milieux gouvernant des USA ont opéré une brusque volte-face depuis qu'il a été renversé. Ils ont décrété en 1980 des sanctions économiques interdisant même l'importation en Iran de vivres et de médicaments, escomptant une déstabilisation de la situation intérieure et la restauration de l'ordre convenant à Washington.

    En accordant une « aide » alimentaire, les milieux impérialistes déclarent uniquement vouloir résoudre les problèmes urgents de l'humanité. Dans la réalité, cette « bienfaisance » sert de camouflage dans es affaires intérieurs des pays en développement et aux objectifs majeurs d'expansion économique et politique de l'impérialisme et avant tout de celui des USA. Le « pouvoir de l'alimentation», la domination des USA sur les enjeux des Etats indépendants par les « tourteaux de soja et les sacs de blé », tel est le calcule des idéologues du néo-colonialisme. Qui misent sur la faim et la misère des peuples exploités. I. Brown affirme qu'actuellement la question pour les Etats-Unis n'est pas de savoir si l'alimentation peut être une arme, mais de décider comment se servir au mieux de cette arme au bénéfice du pays.

    La « mission de bienfaisance » des pays développés dans les pays d'Afrique est misérable comparée à l'immense préjudice que les aventures militaires impérialistes causent aux peuples et en regard du pillage des richesses et des pays par les méthodes de néo-colonialisme. La remarque de Lénine stipule que « les maîtres de l'Etat capitaliste se montrent aussi peux soucieux des innombrables victimes de la famine et de la crise que la locomotive de ceux qu'elle écrase dans sa course », reste toujours valable. Le drainage des ressources alimentaires des jeunes Etats connaissant déjà de sérieuses difficultés de ravitaillement vient confirmer la justesse de ces paroles de Lémine. Ce sont précisément les pays « riches » qui consomment plus de la moitié de la production mondiale d'aliments et non sans un gaspillage considérable. Il ne s'agit pas seulement de la consommation de denrées produites dans les pays capitalistes mêmes quantités d'aliments importés, notamment des pays en développement. Ce sont les pays européens et le Japon qui tient le plus de profit du commerce mondial d'aliments. Ces dernier temps l'Europe achète sur le marché mondial plus de protéines végétales que n'en consomme tout le sous continent indien, et le Japon, environ le tiers de cette quantité. Il n'est pas rare que des Etats capitalistes développés achètent des produits même dans les pays victimes de fléaux naturels et de mauvaises récoltes.

    Il apparaît, cependant, que la réduction de la consommation dans les pays capitaliste développés (il serait plus exact de dire des couches aisées de la société de ces pays) que réclament R .Dumont, M. Mesarovc, E. Pestel et certains autres chercheurs et politiciens. L'Occident, même si elle était réalisable, ne serait pas bien profitable à la population des pays en voie de développement, car les couches indigentes de la société des pays d'Afrique n'ont pas les moyens d'acheter les produits alimentaires même à bas prix subventionnés, les distributions de vivres gratuites n'ayant lieu que dans les rares cas de calamités exceptionnelles. Quelques radicales et humanitaires que semblent ces propositions, elles ne dépassent pas le cadre de la simple rhétorique philanthropique dont l'objet est de masquer les contradictions antagoniste du capitalisme mondiale quand elles ne sont pas sous-tendues par des recommandations de restructuration socio-économiques cardinales aux bénéfices des masses populaires et de réaménagement général des relations économiques mondiales sur une base équitable.

    2.4. Interconnexion de la dépendance économique, de l'arriération et de la pénurie alimentaire

    Le néo-colonialisme, qui est la physionomie actuelle de l'impérialisme, pénètre tous les pores des pays en développement, s'emparant de toutes les positions importantes non seulement dans l'économie, mais dans les domaines se la politique et de la culture. Faisant bloc avec la réaction interne, le néo-colonialisme participe très activement à la lutte des classes, serrée et diversifiée, qui se déroule dans les pays émancipés au sujet des voies et des méthodes à suivre pour résoudre les problèmes majeurs du développement socio-économique. Les principaux résultats de la longue dépendance des pays en développement vis-à-vis des pays développés sont une économie retardataire et déformée, une culture arriérée, la polarisation de la richesse et de la pauvreté, la famine endémique et la sous-alimentation chronique.

    Bien qu'un indice économique aussi important que le PIB par habitant ait augmenté dans les pays d'Afrique à la fin des années 90 par rapport à 1950 (respectivement 140 et 290 dollars en prix 1990), l'écart entre ce groupe et les pays capitaliste industriellement développés, loin de s'amenuiser, a tendance à se creuser encore. En1950 le PIB par habitant dans les pays en développement était de 11,2 fois inférieures à celui des pays capitalistes développés contre 12,4 fois en 2005.

    La gravité du problème alimentaire est directement liée à l'insuffisance et à l'instabilité de la production alimentaire nationale due au retard de la principale branche de l'économie des pays en développement, l'agriculture. L'on ne peut expliquer le niveau initial extrêmement bas des forces productives dans l'agriculture des colonies et d es semi-colonies au moment où elles accédèrent à l'indépendance politique que par les lourdes conséquences du colonialisme qui freinait le progrès et le maintien de l'exploitation impérialiste. C'est là la principale cause de la faible productivité de l'agriculture et de son incapacité de satisfaire les besoins en produits alimentaires d'une population en croissance.

    Le bas niveau de production alimentaire s'explique aussi par le caractère limité des réformes depuis l'indépendance, qui n'assuraient pas les conditions permettant d'accroitre l'accumulation et accélérer sur ce fondement les rythmes de croissance de la population agricole (et surtout alimentaire). Les réformes agraires n'étaient généralement pas des transformations radicales des structures sociales et économiques désuètes. L'impérialisme favorise, en soutenant les forces réactionnaires de l'oligarchie, le maintien de structures agraires archaïques dans les pays en développement.

    Les types d'économies peu productifs, fortement grevés par diverses formes d'exploitation précapitaliste, prédominent dans l'agriculture des pays en voie de développement. Une économie primitive et naturelle ou semi-naturelle n'assure pas l'accumulation qui permettrait d'utiliser les acquis de la révolution scientifique et technique. Le métayage, les loyers en espèces pratiqués dans la plupart des pays d'Asie, les formes de propriété tribale des terres en Afrique, le morcellement croisant des terres en petites parcelles ne favorisent pas les investissements dans l'agriculture aux fins de modernisation et d'intensification. Il est donc naturel que l'emploi des techniques modernes ne soit minime dans l'agriculture des pays afro-asiatiques et latino-américain et que la productivité du travail soit extrêmement basse.

    Il en résulte une situation apparemment paradoxale où les pays en développement à structure principalement agricole ne sont pas en état d'assurer leur approvisionnement. Ce qui, dans les pays économiquement développés, est réalisable avec 10 à 15% de la population active dans l'agriculture s'avère impossible pour les Etats d'Asie, d'Amérique latine où 50 à 65% de la main d'oeuvre en moyenne sont occupés dans l'agriculture en Afrique.

    L'accélération des rythmes de croissance de la production alimentaire peut être réalisée par l'extension de la superficie des terres cultivées, l'intensification de la production agricole ou une combinaison des deux. Mais chacune de ces orientations se heurte à des difficultés croissantes dans le cadre de l'agriculture traditionnelle basée sur le travail physique et l'utilisation des bêtes de trait. Le premier procédé (extensif) a pratiquement épuisé ses possibilités dans les nombreux pays fortement peuplés. En certains pays et régions du sud et du Sud-Est de l'Asie (Inde, Bangla desh, Sri Lanka, île de java) et en Côte d'Ivoire le niveau des terres arables cultivées atteignait 90% dans les années 60. Une nouvelle extension des cultures dans certains pays très peuplés demande de gros capitaux et risque d'entraîner une rupture de l'équilibre écologique.

    L'intensification de la production dans le cadre de l'agriculture traditionnelle implique des réensemencements sur les mêmes terrains, une élévation de la productivité, une fertilisation des sols par l'emploi d'engrais organiques. Mais ces réserves de croissance sont elles aussi presque épuisées en de nombreux pays de l'Afrique de l'ouest et de l'Est. Pour obtenir plusieurs récoltes par an, ce que les conditions climatiques permettent dans la plupart des pays en développement, il est nécessaire de fertiliser régulièrement les terres et d'assumer de fortes dépenses de main d'oeuvres et d'énergie. Dans le même temps nombre de petites exploitations sont démunies ou presque de bêtes de somme qui sont, de plus, de très peu de valeur. Augmenter le cheptel des bêtes de somme épuiserait les pâturages disponibles.

    Le fumier qui serait un excellant engrais, est de plus en plus utilisé comme combustible de chauffage et de cuisine par suite de déboisement. La possibilité d'intensification du travail manuel sont également limitées, car la sous-alimentation chronique et les maladies réduisent l'endurance humaine.. La principale cause qui freine le passage aux méthodes intensive de culture du riz est la quantité de travail très élevée que les paysans, de leur propre aveu, ne peuvent fournir.

    Le système agricole traditionnel répond de moins en moins aux besoins alimentaires qui ont augmenté depuis les indépendances des pays africains du fait de l'accroissement de sa structure, surtout de l'augmentation du nombre de citadins et d'autres couches de la population qui élèvent la demande de produits agricoles marchands.

    L'importation croissante de produits alimentaires empêche de surmonter le retard des pays africains. Pesant lourdement sur leur balance de paiements, épuisant des réserves de devises déjà maigres, elle limite les possibilités d'achat pour les pays en développement de matériels, de machines, d'engrais et d'autres marchandises nécessaires à l'accélération de la croissance économique, à la modernisation et à l'amélioration de l'efficacité de l'agriculture nationale. La conjoncture défavorable du marché mondial (hausse des prix des engrais, du matériel agricole, des produits pétroliers, détérioration des conditions de crédit, du commerce, etc.) a également une incidence négative sur la production agricole nationale. La dépendance par rapport à l'importation des produits alimentaires aggrave la dépendance économique générale des pays d'Afrique envers les Etats développés.

    Le cercle vicieux est ainsi bouclé : la dépendance économique aggrave le retard économique qui entraîne la pénurie d'aliments, celle-ci accentuant encore la dépendance des pays en développement par rapport aux pays riches.

    2.5 L'inégalité sociale, cause de la misère et de la faim

    La gravité du problème alimentaire dans les pays en voie de développement ne provient pas seulement de la faible productivité de l'agriculture, mais aussi de la disparité des revenus dans les diverses couches de la population, reflet d'un profond antagonisme de classe. L'impérialisme, qui freine le progrès social dans les pays en développement favorise le maintien et accentue la polarisation dans la distribution des revenus, la concentration de la richesse entre les mains d'un groupe restreint d'exploiteurs sur lesquels il mise dans sa politique de néo-colonialisme.

    Bien que dans la plupart des pays d'Afrique le bas niveau de consommation d'aliments, situé en-dessous de la norme des besoins physiologiques, soit une « faim statistique moyenne » de toute la population, ce sont les masses populaires qui végètent dans la misère extrême qui sont les plus touchées. En vérité, le problème alimentaire est, selon l'expansion de l'éminent chercheur suédois G. Myrdal, un véritable « sociodrame ».

    On sait que les besoins agrégés de la société tant en aliments qu'en autres produits d'importance vitale se composent des besoins des différentes couches de la population. La majeure partie des besoins alimentaires d'une société d'exploitation est constituée par les besoins de la population exploitée qui effectue dans sa grande masse un travail physique pénible et a donc besoin d'une nourriture à haut pouvoir calorique. Mais la distribution injuste du fonds national de produits alimentaires, basée sur l'intégralité sociale et matérielle en société antagoniste, sur la propriété privée et l'exploitation de l'homme par l'homme, entraîne une proportion inverse, c'est-à-dire une consommation individuelle plus grande dans les couches supérieures et moindre dans les couches inférieures.

    Des enquêtes sociologiques effectuées dans plusieurs pays en développement et spécifiquement en Afrique ont montré que l'apport calorique de la nourriture des pauvres est généralement de 20-30% et plus inférieur à la norme physiologique alors que dans les couches aisées il dépasse habituellement de beaucoup cette norme.

    Les contrastes sociaux sont partiellement marqués en ce qui concerne la consommation de protéines. Le niveau de revenus in flue aussi bien sur la quantité totale de protéines consommées que sur leur composition. A mesure que les revenus s'élèvent, la consommation des protéines animales plus dispendieuses, augmente. Mais la principale source de protéines pour la majorité écrasante de la population est la consommation des céréales, les légumineuses et des plantes potagères. Les contrastes dans l'alimentation du fait de l'inégalité sociale sont typiques de la réalité capitaliste. Ce « fait depuis longtemps relevé de la détérioration de l'alimentation du peuple à mesure que se développe de l'ampleur » a été illustré par V. Lénine dans l'article « Capitalisme et consommation populaire » écrit en 1912.

    La pauvreté existe partout dans le monde, mais elle est immense dans les pays en développement et les formes sous lesquelles elle se manifeste sont extrêmes. Ces pays correspondent parfaitement à ce qu'indiquait V. Lénine en écrivant que « dans les régions frontière du capitalisme (c'est-à-dire dans les pays et dans les branches de l'économie nationale où le capitalisme ne fait encore qu'apparaître, se heurtant à l'ordre précapitaliste), l'aggravation de la misère, non seulement de la misère « sociale », mais aussi de la plus terrible misère physique, la famine et la mort qui s'ensuit, prend de vastes proportions ».

    Le problème de la pauvreté est étroitement lié à celui du chômage. Selon les données de l'organisation internationale du travail (OIT) le nombre des chômeurs partiels et complets dans les pays en développement atteignait, en 1975, 283 millions. Les chômeurs complets ne représentaient que 5% de toute la main d'oeuvre et les chômeurs partiels plus de 1/3. Le sous-emploi frappe partiellement les campagnes.

    A la charnière des années 80 et 2000 le tiers de la population des pays en développement, 560 millions de personnes, vivaient dans un extrême dénuement avec revenu inférieur à 50 dollars par an ; environ la moitié de la population, soit 835 millions d'individus, subsistaient avec le revenu misérable de 75 dollars par personne et par an. L'étendue de la pauvreté est partiellement grande dans les populations rurales, parmi les paysans possédant peu ou pas de terre et les journaliers. On observe une concentration maximale de la pauvreté dans les pays en développement du continent asiatique ; la part des habitants végétant dans la misère qui revient à ces pays dépasse considérablement le pourcentage de la population de ces pays dans la population globale des pays en développement.

    La misère, la pauvreté, la faim et la sous alimentation qui les accompagnent sont largement répandues même dans les jeunes Etats les plus développés, dont le revenu moyen par habitant était en 2003 environ 950 dollars. On observe dans ce groupe de pays dont la population est d'environ 800 millions de personnes une croissance économique rapide et un accroissement considérable de la production alimentaire. Mais quelque évolution économique des pays d'Afrique, la situation des masses populaires ne s'améliore pas. Par suite d'une distribution socialement injuste des revenus et des terres environ 270 millions de personnes végètent une misère noire et des centaines de millions d'autres subsistent avec des revenus qui représentent moins du tiers du revenu moyen par habitant dans ces pays. Les rythmes rapides d'accroissement de la population d'Afrique (environ 2,8% par an) augmentent le nombre des couches les plus démunies de la société.

    Un exemple représentatif de ce groupe est le Soudan où la consommation moyenne par habitant d'énergie d'origine alimentaire dépasse les besoins de 10%. En même temps, du fait de l'inégalité sociale et matérielle, 44% de la population des degrés inférieurs de la hiérarchie souffre de sous alimentation chronique. Pour remédier à la carence d'énergie alimentaire le Soudan aurait besoin d'un appoint de plus de 12 Milliards de Kcal, soit 7% de la consommation actuelle d'énergie de sa population.

    Dans les années 90, la partie de la population dont le revenu est inférieur au seuil de misère officiellement reconnu, loin de diminuer, augmente même selon certaines estimations. Conformément aux données d'une enquête par échantillonnage effectuée en 2001 selon trois degrés de pauvreté : indigence, misère et extrême misère, près de la moitié de la population d'Ethiopie appartenaient à la catégorie des indigents, un tiers vivant dans une misère extrême.

    Pour illustrer les contrastes sociaux de l'Ethiopie référons-nous aux articles (« Auquel point les pauvres de l'Ethiopie sont pauvres » et « le kaléidoscope de la pauvreté ») publiés parle journal progressiste indien patriote. Les auteurs de ces articles écrivent que « ...à Addis Abeba, où le niveau de vie est le double de l'indice moyen du pays, plus du tiers des habitants vivent dans un dénuement extrême. Leur ration est inférieure au minimum établi par le conseil des recherches médicales Ethiopien. Leurs demeures sont des masures tristes et sales, leurs vêtements des haillons. Ils sont malades physique ment et moralement. La vie de ces humains est devenu cauchemar. Ayant perdu tout espoir d'un avenir meilleur ils ne vivent que parce qu'ils ne peuvent pas mourir » les pauvres d'Addis Abeba sont impitoyablement exploité par les rares élus qui accaparent la majeure partie des sommes allouées au développement de Delhi. Une enquête officielle effectuée à Addis Abeba en 2001-2002 montre, d'une façon moins pathétique mais encore plus convaincante, les contrastes frappants dans la situation des diverses couches de la population : 33,6% de la population de Delhi appartenaient au groupe des « nécessiteux » avec un revenu mensuel inférieur à 100 dollars US pour une « famille moyenne » (quatre personnes et plus), alors que 3,7 % touchaient 1 500 dollars US et plus (il est indiqué dans les résultats de l'enquête9(*) que « ce sont principalement des hommes d'affaires et de hauts fonctionnaires »).

    Les exemples d'inégalité sociale dans les pays en développement, de contrastes entre les pôles de la richesse et de la misère, de l'opulence et de la faim, abondent. Ils confirment tous cette conclusion que la faim dans les pays en voie de développement est un phénomène social qui accompagne l'absence de droit et l'extrême pauvreté des masses populaire dans un conteste d'arriération économique et culturelle générale résultant d'une longue exploitation impérialiste qui se perpétue, et de la situation inégale des anciennes colonies et semi-colonies dans le système du capitalisme mondial.

    Le problème alimentaire des pays en développement, qui se manifeste par la famine et la sous alimentation chronique et massive et des crises alimentaires qui reviennent et accroissent l'étendue de la faim, à une base socio-économique qui reflète le caractère d'exploitation des rapports de production sur le capitalisme. C'est bien le capitalisme qui prédétermine les causes durables de la gravité croissante de la situation alimentaire dans le pays en développement. Cet état des choses résulte, premièrement, de l'intégration toujours plus poussé des pays en développement dans l'économie capitaliste mondiale. Sujette, à l'étape actuelle d'approfondissement de la crise générale de capitalisme, à des récessions et des dépressions de plus en plus fréquente. Il provient, deuxièmement, de l'instauration et du développement des rapports capitaliste dans la plupart de ces pays à formes d'économie multiples. Ne font exception que les pays qui se sont engagés sur la voie de développement et fond les premiers pas dans la solution du problème alimentaire dans un contexte de transformations socio-économiques radicales.

    F. Engels a souligné en son temps que le problème alimentaire doit logiquement s'aggraver en cours de développement de la mondialisation. Il écrivait que « la sous consommation est une condition nécessaire de toutes les formes de société capitaliste, mais seule la forme capitaliste de production aboutit à des crises ». cela confirme par la comparaison de la situation actuelle dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine avec la situation analogue en de nombreux pays d'Europe à l'époque de l'accumulation initiale du capital et de la révolution industrielle, qui fut caractérisée par des famines, les sous alimentation, de fréquentes épidémies et une forte moralité.

    La situation dans les pays africains s'aggrave du fait que les rapports s'y développent dans le contexte d'une dépendance économique qui leur confère un caractère difforme. La perspective qui s'ouvre aux pays en développement, n'est pas en état d'affranchir les masses populaires de ces pays des fléaux sociaux et ne fait que les aggraver.

    Autre élément qui aggrave le caractère contradictoire du processus de développement du capitalisme dans les émancipés et accentue leur problème alimentaire, c'est la croissance galopante de leur population qui gène l'intégration des ressources de travail dans le processus de production, multiplie l'ampleur de la surproduction relative et de la misère, de la faim et de la sous-alimentation. L'analyse de l'aspect démographique du problème alimentaire est le sujet de la deuxième partie de cet ouvrage.

    Deuxième partie 

    LE FACTEUR DÉMOGRAPHIQUE ET LE PROBLÈME ALIMENTAIRE «  RÉALITÉ ET FALSIFICATION NEO-MALTHUSIENNE».

    Chapitre3 : LE RÔLE DES MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES DANS L'AGGRAVATION DE LA SITUATION ALIMENTAIRE.

    3-1 Spécificité de la situation démographique

    Le principe méthodologique fondamental dans l'évaluation de la situation démographique actuelle est que le processus de reproduction de la population est un phénomène bio social. Cela signifie que le mécanisme physiologique de reproduction des humains est l'oeuvre de la nature et obéit à ses lois, mais que l'être social marque cette reproduction par son empreinte, ce qui fait que selon les conditions les humains procréent moins ou plus, meurent plutôt ou tard..10(*) Considérant les processus démographique dans le contexte de toute la diversité des facteurs ; les experts soulignent en même temps le facteur socio économique.

    L'explosion démographique en Afrique est une manifestation du processus complexe de modernisation du type ancien, dit traditionnel, de reproduction de la population hérité du colonialisme avec le retard économique et culturel m processus qui s'est amorcé depuis l'indépendance. Avec le traditionnel, de reproduction naturelle l'équilibre démographique était maintenu par une natalité et une mortalité extrêmement élevée. La succession rapide de générations qui atteignaient à peine l'âge de 40 ans, était un trait caractéristique du contexte d'économie agraire arriéré et s'était conservé sous le joug du colonialisme. La spécificité de la situation démographique qui trouve une position imagée dans le terme d'exposition démographique ayant acquis droit de cité dans la littérature mondiale, consiste en ce qu'on observe dans les pays en développement dont l'effectif global représente en 5, 610 milliards en 2009 soit 62% de la population de l'humanité, des taux précédent naturel, plus rapide depuis le milieu des années 50 que ceux des décennies antérieures. Si de 1938 à 1950, les taux d'accroissement dans les colonies africaines étaient en moyenne par an de 1.4%, ils augmentèrent brutalement atteignant 2.3% et continuèrent à s'accélérer constamment par la suite. A partir des années 80, l'Afrique est devenu l'épicentre de l'explosion démographique et détient la palme en ce qui concerne l'accroissement de la population avec un taux d'accroissement de 2.4 % en 2008 et 2.5% pour l'Afrique subsaharienne contre 1.2 % pour le monde.

    D'autres indices corrélés de l'accroissement naturel, principal indicateur de l'explosion démographique est étroitement lié à au haut niveau de la natalité , atteignant jusqu' à 40%o, jeunesse de la population dont au moins le tiers a un age de 15 ans ou moins, prédominance de la population rurale sur la population urbaine, un tiers et parfois même plus de la moitié tributaire de l'agriculture comme principale source de subsistance et matière première de développement constituant l'essentiel de les produits essentiels de sources de revenus pour les pays.

    Tableau 3.1.1 Données et estimations démographiques pour les régions du monde

    REGIONS

    Population 2008

    (millions)

    Naissances pour 1000 habitants

    Décès pour 1000 habitants

    Taux d'accroissement naturel

    Projection de projection 2025

    (millions)

    Changement démographique projeté

    2008-2050

    (%)

    Monde

    6705

    21

    8

    1.2

    8000

    3939

    Pays développés

    1227

    12

    10

    0.2

    1269

    55

    Pays moins développés

    5479

    23

    8

    1.5

    6731

    5997

    Pays les moins développés

    797

    36

    13

    2.8

    1139

    109109

    Afrique

    967

    37

    14

    2.4

    1358

    110000

    Afrique subsaharienne

    197

    40

    15

    2.5

    1161

    111010

    Afrique du Nord

    197

    26

    7

    1.9

    251

    5656

    Afrique de l'ouest

    291

    42

    15

    2.6

    419

    111212

    Afrique de l'est

    301

    41

    15

    2.5

    440

    111313

    Afrique centrale

    122

    43

    43

    2.8

    189

    115151

    Afrique australe

    55

    24

    16

    0.8

    59

    1212

    Amérique

    915

    18

    7

    1.2

    1080

    3737

    Asie

    4052

    19

    7

    1.2

    4793

    3434

    Europe

    736

    11

    11

    -0.0

    726

    -7.7

    Océanie

    35

    18

    7

    1.1

    42

    4040

    La population mondiale s'est significativement accrue depuis les années 60 avec le baby boom en Europe. Les pays en voie développement en Asie et en Afrique en Amérique Latine, se sont caractérisés par une croissance démographique sans précédent a t-elle enseigne qu'on a parlé de pression démographique. Le problème de la démographie africaine n'est pas des populations élevées mais le rythme de croissance annuelle de la population qui est extrêmement élevée qui désorientent et annihile toute politique de développement. La pression démographique n'est pas accompagnée de développement soutenu. Ainsi cette croissance accroît la pauvreté sous toutes ses formes. Les Etats ne peuvent plus subvenir aux besoins de la population. Avec une population de 967 millions d'habitants, comment arriver à nourrir cette population qui est en constante croissance démographique dont le rythme de croissance annuelle st de 2.4%. Le problème des pays africains n'est pas le niveau de l'effectif de population mais, le véritable problème st le rythme de croissance élevé avec une population jeune de 0 à 25ans qui représente 65% de la population des pays. Plus une population est jeune plus elle fait beaucoup d'enfants. En effet l'ISF ( Indice Synthétique de Fécondité ) de l' Afrique subsaharienne est de 5.4 enfants par femme , le plus élevé du monde. Cette pression démographique empêche les Etats dans un climat de sous développement à outrance entrave le développement et l'agriculture vivrière qui est souvent emprisonné entravé dans des méthodes culturales de production archaïques. Face à la forte croissance de la population, les faibles productions agricoles, il revient aux gouvernements de nourrir la population qui ne cesse de s'accroître dans des conditions où l'autosuffisance alimentaire est irréalisable, il devient alors obligatoire de s'adonner à l'importation de denrées alimentaire dont les Etats ne peuvent satisfaire la forte demande.

    Tableau .3.1.2 : Indicateurs socio démographiques, sanitaire et économique, et la proportion de la population souffrant de malnutrition en 2008

    REGIONS

    Taux de mortalité infantile (pour 1000 naissances vivantes)

    Indice synthétique de fécondité

    Esperance de vie à la naissance (années)

    % de femmes mariées âgées de 15 - 49 ans ayant recours à la contraception (Méthodes modernes)

    %de la population souffrant de malnutrition

    RNB par habitant (USA$)

    2008

    MONDE

    49

    2.6

    68

    55

    14

    9600

    Pays développés

    6

    1.6

    77

    58

    < 2.5

    31200

    Pays moins développés

    54

    2.8

    67

    55

    17

    4760

    Pays les moins développés

    85

    4.7

    55

    21

    35

    1060

    Afrique

    82

    4.9

    54

    22

    26

    2430

    Afrique subsaharienne

    88

    5.4

    50

    16

    31

    1830

    Afrique du nord

    45

    3

    69

    44

    8

    4760

    Afrique de l'ouest

    96

    5.7

    51

    8

    15

    1480

    Afrique de l'est

    81

    5.4

    49

    20

    40

    940

    Afrique centrale

    97

    6.1

    51

    7

    55

    1550

    Afrique australe

    48

    2.8

    49

    58

    4

    9140

    Amérique

    18

    2.3

    75

    66

    7

    22 260

    Asie

    45

    2.4

    69

    61

    15

    13 210

    Europe

    6

    1.5

    75

    56

    <2.5

    26 230

    Océanie

    25

    2.4

    76

    59

    < 2.5

    23 910

    En certains pays d'Amérique latine la mortalité est tombée au-dessous du taux moyen mondial. (En considérant ce fait il faut, se souvenir de la jeunesse latino-américaine).

    Le renforcement du contrôle de la mortalité et sa baisse dans les pays en voie de développement ont eu pour effet que l'espérant, ce de vie a augmenté de 10 ans dans ces pays entre 1950-1955 et 1970-1975 (tableau 3.1.3).

    Grâce aux succès de la médecine l'augmentation de l'espérance de vie dans ces pays a été plus rapide qu'au XIX siècle dans les pays économiquement développés d'Europe. La mortalité de type traditionnelle, devenue depuis longtemps anachronique dans les régions industrielles du monde a commencé, avec un grand retard, à reculer aussi dans les régions économiquement arriérées, dans les anciens empires coloniales d'Asie, d'Afrique, et d'Amérique Latine.

    Mais le passage au nouveau type de mortalité est encore loin d'être achevé dans les pays en développement. Le taux général de mortalité dépasse encore de plus d'un tiers celui des pays économiquement développés. Les mortalités infantile et post-néonatale sont particulièrement grandes. Selon les données de l'ONU, l'Etat africain du Burundi vient premier dans le monde pour la mortalité post-néonatale, avec 150 %o.

    Le fait que la baisse de mortalité dans les pays en développement ne s'étend encore qu'à une minorité de la population indique le processus de transformation de la mortalité n'est pas toujours achevé. Il concerne surtout les couches supérieures et moyennes de la population, principalement la population urbaine, et beaucoup moins les pauvres, surtout en, milieu rural où vit la grande majorité de la population de ces pays. Malheureusement, les indicateurs différenciés de mortalité font défaut et les taux généraux dissimulent les énormes différences sociales et régionales à l'intérieur du pays.

    Les taux de survie restent bas dans la plus part des pays d'Afrique Subsaharienne, bien qu'en certains d'entre eux, principalement en Amérique latine, ou l'économie est moyennement développée, l'expérience de vie dépasse déjà 60 ans, taux encore inaccessible pour la majorité écrasante de la population des jeunes Etats nationaux. Dans les plus grands pays d'Asie : l'Inde, l'Indonésie, le Pakistan, la Birmanie, l'espérance de vie ne dépasse pas 50 ans, et au BanglaDesh elle n'est que de 36 ans. La durée moyenne de vie n'atteint pas non plus 40 ans dans de nombreux pays du continent africain.

    Comme indiqué dans le chap. premier des séquelles du types traditionnelle de mortalité existent encore aujourd'hui dans en développement et une cause exogène de mortalité comme la famine de masse exerce encore ses ravages. Cela s'explique pour beaucoup par le fait que la baisse de mortalité dans les pays en développement était due bien moins au mieux-être des masses populaire qu'à des facteurs externes,tels au le progrès de la médecine et la possibilité de les utilise avec l'acquisition de l'indépendante. Le fait même du caractère endémique de la famine dans les pays émancipes prouve l'amélioration à peine sensible du bien-être n'a aucune mesure commune avec l'ampleur des changements intervenus dans les processus démographique. La baisse ultérieure de la mortalité dépendra de plus en plus de facteurs internes : liquidation du retard économique et culturel, élévation du niveau deb vie de la population, surtout de la population rural, en premier lieu, suppression de la famine et de la malnutrition chronique.

    Les de développement socio-économique internes des pays émancipes sont encore plus déterminant pour la dynamique de la natalité, deuxième composante de la reproduction de la population. Du fait que le progrès socio-économique et culturel n'a pas encore atteint les grandes masses populaires de ces pays, la natalité se maintient presque à un très haut niveau. On observe le taux de la natalité le plus fort au Niger (52,2%), en Zambie (51,5%), au Bangladesh (49,5%), au Nigeria (49,3%), en Algérie (48,7%), en Iran (45,3%), en Indonésie (42,9%), au Mexique (42,0%).

    La thèse selon laquelle le taux élevé de natalité chez les populations asiatiques, africaine et latino-américaine est du à une fécondité biologique élevé et à leur incapacité de limiter artificiellement cette fécondité a largement cours dans la littérature occidentale. Elle laisse transparaître une sous-estimation du caractère socialement contrôlable de la natalité é en société humaine. De nombreuses données témoigne que même des peuples se trouvant au degré les plus bas de la civilisation connaissent des méthodes de contraception et d'interruption de grossesses (sans parler de la vente et de la distribution gratuite de grandes quantités de contraceptifs de fabrication occidentale en de nombreux pays émancipés ces trois à quatre derniers lustres). Et si les méthodes et les moyens ne connaissent pas encore une grande diffusion, cela s'explique par l'orientation sociale de ces peuples vers une forte natalité et  des familles nombreuses,née des conditions objectives dépendante de l'homme par rapport aux facteurs naturels et sociaux de son existence : calamités naturelles,mauvaise récolte et disette,épidémie, guerre dévastatrice, etc., qui avaient pour conséquence un taux de mortalité élevé et l'instabilité du processus de reproduction de la population. Née de la nécessité de lutter pour survivre, l'orientation vers une forte natalité s'est solidement ancrée dans les dogmes religieux et traditions culturelles qui, dans l'ensemble, sont rigoureusement respectés jusqu'à présent.

    De ce fait la deuxième phase du passage à un type moderne de reproduction de la population par la baisse du taux de natalité ne fait que commencer dans les pays en développement encore pas en tous et de loin. Dans certains pays seulement, ou la population est généralement peu nombreuse et le degré d'urbanisation relativement élevé (Singapore, Malaysia, Sri Lanka, Chili et certains autres) l'on constate une baisse sensible du taux de natalité.

    Les données du tableau 1.3.2 montrent que dans la première moitié des années 70 la baisse de natalité s'est accentuée dans toutes les régions du monde en développement, sauf l'Afrique méridionale et orientale qui restent les régions ou la natalité est la plus forte du monde. Ce tableau permet de conclure que bien que la pointe de la dynamique de la natalité de toutes les régions d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine soit passée, de toute évidence, son niveau reste encore très élevé : il est en moyenne plus du double du taux général de natalité dans les pays économiquement développés.

    Par conséquent, la discorde datant des années 50 dans la dynamique des taux de mortalité et de natalité qui a entraîné l'intensification démographique se maintient et continuera vraisemblablement de se manifester dans les prochaines décennies.

    L'accroissement rapide de la densité moyenne de la population dans l'ensemble des régions en développement est une manifestation territoriale deb l'explosion démographique.

    En un quart de siècle, de 1950 à 1975, la densité de la population a presque doublée dans ces pays passant de 17 à 31 habitants par km². Au milieu de notre siècle, plus 60 pour cent de la population des pays en développement habitaient des régions ou la densité dépassait considérablement le taux moyen mondial de 29 habitants par km².

    La densité des populations en Afrique varie dans les limites assez larges. Il existe des pays géants fortement peuplés comme l'Inde avec la densité de la population qui ne le cède en rien aux pays économiquement développés, ou 1/7 de l'humanité vie sur une superficie représentant 1/12 de la terre ferme. Il en est d'autre, comme le Zaïre, ou la densité moyenne est de 2 à 3 personnes par km² ou, le Brésil avec 10 habitants en moyenne par km², soit 16 fois moins que dans l'Inde. En 1977 la densité de la population variait selon les régions du monde en développement de 2-5 personnes par km² en Afrique centrale à 101 en Asie méridionale.

    À partir des années 80, la densité moyenne des populations dans les pays en développement a dépassé 40 habitants par km², niveau que les démographes de l'ONU considèrent comme le seuil de la haute densité actuelle. Augmentation de la densité sera particulièrement impressionnante dans certains pays d'Asie ou le taux élevé d'accroissement naturel de la population se combine à une déjà forte. On verra s'ajouter annuellement en moyenne 2-3 habitants par km², ce qui aboutira en 2000 à la densité colossale, de 120 habitants et plus par km².

    Il est extrêmement important de discerner les différences démographiques non seulement entre les pays en développement mais à l'intérieur de ces pays. La structure de l'économie est telle agraire traditionnel et un secteur industriel urbanisé moderne y coexistent, de même que, par voie de conséquent, deux régimes de reproduction de la population, le régime traditionnel et le régime moderne, celui encore en cours d'instauration.  Le premier reste à l'écart du passage généralisé au régime moderne, le second s'y incorpore de plus en plus non seulement pour la baisse du taux de mortalité, mais aussi pour la limitation des naissances. Ce qui fait la complexité de la situation démo-économique dans les pays en développement est l'accroissement rapide de la population s'effectue dans le cadre d'un mode reproduction incapable d'utilise productivement. Cette situation est lourde de crises de structure grave.

    La spécialité de la situation démographique dans les pays d'Asie, d'Afrique et Amérique latine que nous venons de décrire témoigne que la reproduction de la population, étant un processus bio social, est déterminée par le caractère et le niveau de développement des forces productrices et des rapports de production. Exerçant une certaines actions par lui-même sur l'état de l économie, le facteur démographique subit une influence déterminante des conditions socio-économiques. Ces principes méthodologie extrêmement important de la théorie marxiste-léniniste de la population relatif au rôle déterminant deb la production sociale doit être une fois de plus vigoureusement souligné avant de passer à l'analyse de l'impact des mutations démographiques sur la situation alimentaire des pays en développement.

    Tableau 3.1.3 : Balance des céréales de l'Afrique subsaharienne en millions de tonnes en 1981, 1990 et en 2008

     

    Année agricole

     

    1981

    1990

    2008

    Production

    247

    251

    271

    Consommation

    313

    463

    532.1

    Importation

    85

    103.2

    147.05

    Exportation

    19

    28

    47

    Solde de la balance

    -66

    -83

    -101

    3.2 Action du facteur démographique sur l'accroissement de la demande de produits alimentaires.

    La bombe démographique des pays africains évoque la forte croissance de la population à des rythmes incontrôlés du fait des taux élevés de fécondité. Cette explosion démographique ne passe pas inaperçue dans le problème du développement du continent comme le remarque B.URLANISH « Le taux élevé de fécondité de nombreux pays est un obstacle sérieux à leur développement économique. Dans certains pays le rythme de croissance retarde même sur le rythme d'accroissement de la population. Leur économie évoque une voiture embourbée, les roues tournent mais la voiture fait du surplace et même parfois marche arrière11(*) ».

    L'antagonisme percutant qui existe entre le rythme de production et celui de la reproduction crée des disfonctionnements du développement des pays africains, surtout en Afrique noire. Les rythmes de croissance démographiques sont de loin plus élevés que ceux de la croissance économique, mettant aussi en péril le développement.

    Le rythme de croissance démographique qui se fait sans répit pèse drastiquement aussi bien sur la demande d'aliments que sur la production des denrées alimentaires. L'offre devient inférieure à la demande se traduisant par l'aggravation des problèmes écologiques, qui ont une incidence négative sur la productivité de l'agriculture traditionnelle. La population est un facteur déterminant l'augmentation de la demande en denrées alimentaires. Les taux de croissance de la production doivent être maintenus à condition qu'il le soit à 2.6%, sinon le nombre d'affamés et des sous alimentés vont doubler dans moins de 25 ans ; or ce qui est loin de la réalité.

    Pour améliorer le niveau des rations alimentaires, elle nécessite une primauté considérable des rythmes d'augmentation alimentaire sur les taux d'accroissement naturel de la production des aliments dans les populations africaines s'est accrue et ait exercé une action bénéfique sur les problèmes alimentaires, ces pays sont retombés dans la crise alimentaire au début des années 1980. Cela montre que la production agricole n'est pas fondée sur une base solide de production moderne.

    En évaluant la situation alimentaire dans les pays africains avec un niveau départ de la production agricole et surtout vivrière des états africains lorsqu'ils ont acquis leur indépendance, il ressort que la base initiale de production agricole héritée du colonialisme était très faible et le niveau de consommation des masses populaire extrêmement bas, exposait les populations à la famine. C'est pour quoi, les taux de croissance agricole surtout vivrier doivent être plus élevés afin de redresser une situation alimentaire grave.

    L'explosion démographique a creusé l'écart entre les besoins alimentaires et leur production. L'écart entre l'accroissement de la production et de la population s'est accentué depuis les années 70 et continue de se creuser d'année en année.

    Il est nécessaire de relever un autre élément de l'état actuel du problème « population-alimentation ». Pour assurer un accroissement continu et régulier de la production alimentaire par habitant , le taux d'accroissement de la production agricole doit être non seulement suffisamment élevé, mais doit être suffisamment stable. Mais ces conditions ne sont pas encore réunies dans les pays d'Afrique subsaharienne. L'instabilité de la production alimentaire et de l'approvisionnement que l'on observe d'année en année sur un fond d'accroissement continu et considérable de la population est particulièrement sensible pour les pays généralement dépourvus de stock nationaux de cereales. Les -à- coups brutaux dans l'approvisionnement et les fortes variations des prix compliquent sérieusement le problème de la faim et de la sous alimentation. Les causes d'instabilité sont généralement des conditions climatiques défavorables, comme les ecarts considérables par rapport aux normes, les parasites et les maladies des cultures et des animaux domestiques.

    Quand on analyse le niveau de production alimentaire de ces pays aux indépendances n'est guère reluisant. La base initiale agricole héritée de la colonisation était entièrement faible et aussi le niveau de consommation des masses populaires bas, à la limite de la faim, n'ont permis le développement de la production alimentaire.

    Tableau 3.2.1: Dynamique de la croissance de la population et de la production alimentaire de 1934 en 2008

    Régions

    1934-1938

    1948-1952

    1957-1959

    1963-1965

    1969-1971

    1989-1991

    2006-2008

    Pays en développement

     
     
     
     
     
     
     

    Population

    100

    123

    146

    169

    197

     
     

    Production globale d'aliments

    100

    114

    150

    178

    212

    234

    276

    Productions d'aliments par tête d'habitant

    100

    93

    103

    105

    108

    111

    126

    Pays développés

     
     
     
     
     
     
     

    Population

    100

    106

    118

    127

    135

     
     

    Production globale d'aliments

    100

    117

    153

    176

    207

    246

    286

    Productions d'aliments par tête d'habitant

    100

    111

    130

    138

    153

    164

    186

    Monde **

     
     
     
     
     
     
     

    Population

    100

    116

    134

    152

    171

     
     

    Production globale d'aliments

    100

    116

    152

    177

    208

    239

    294

    Productions d'aliments par tête d'habitant

    100

    100

    112

    117

    122

    128

    141

    Calculé d'après UN: the determinants and consequences of population trends New York, 1973....2008 Vol. 1 P 403.

    Avant et au début le faible rythme de croissance de la population se sont vus accroître vertigineusement quelques années après jusqu'à maintenant à tel point que le fossé s'agrandit à des rythmes effrénés entre les deux phénomènes. L'évolution actuelle des rythmes de croissance de la population doit être suivie d'un rythme de croissance alimentaire élevé afin de contrecarrer l'action négative de la croissance de la population. Pour des pays qui ne disposent pas de stock de céréales ni d'agriculture moderne subissent fortement les forces antagonistes de croissance de la population d'autant plus que l'instabilité de la production alimentaire de l'approvisionnement sont continues. Les causes d'instabilité très présentes dans l'environnement des pays sont généralement les conditions climatiques défavorables (sécheresse, inondation, variation climatiques, maladies, criquets, feu de brousse etc.). Les problèmes d'approvisionnement lies à l'importation, l'augmentation des prix accroissent la probabilité pour que la masse populaire pauvre souffre de sous alimentation et de malnutrition.

    Quel est l'accroissement de la population agricole qui est nécessaire aux pays en développement pour les rapprocher de l'autosuffisance alimentaire en maintenant les effectifs actuels de leur population ?

    Tableau 3.2.2 : Taux annuels d'accroissement de la population et de la production alimentaire (%) entre 1962-1972 et 1997-2008

    Régions

    1962-1972

    1997-2008

    Population

    Production alimentaire

    Population

    Production alimentaire

    Brute

    Par habitant

    Brute

    Par habitant

    Pays en développement

    2,5

    2,7

    0,2

    2,4

    2,8

    0,21

    Afrique subsaharienne

    2,7

    2,5

    0,2

    2,5

    2,4

    0,15

    Pays développés

    1,0

    2,4

    1,4

    0,2

    2,6

    1,7

    Monde

    2,0

    2,7

    0,8

    1,2

    2,8

    1,0

     
     
     
     
     
     
     

    Source : FAO, UN document E/CONF, 65/3, traités à partit des données de 1962, 1972, 1997 et 2008

    Les besoins en denrées alimentaires et en production peuvent être exprimés par les indicateurs de besoins en céréales et en production céréalières.

    Selon les experts de la FAO et de l'OMS ont établie que les normes extrêmement basses de consommation sont de 230kg/an/personne. Il ressort que dans les pays en voie de développement un habitant consomme 200kg par an contre 700 kg dans les pays développés. Pour satisfaire les besoins alimentaires dans les pays il faudrait multiplier la production alimentaire annuelle par plus de 4, or ce qui est pratiquement utopique vue les le faible niveau des capacités de production.

    La relation population et consommation alimentaire est déterminée par la demande potentielle, puisque F. Engels affirme que «  Les limites de productions (d'aliments) sont déterminées par le nombre des bourses capables d'acheter et de payer et non par le nombre de ventres affamés ». La demande réelle de produits alimentaires dépend de l'effectif de la population et de son niveau de vie.

    Tableau 3.2.3 : Besoins en céréales des pays en développement et le degré de satisfaction de ces besoins en fonction des différents niveaux de consommation de l'Afrique

     

    Consommation par habitant, en kg

    230 kg selon le niveau atteint par les pays d'Afrique subsaharienne

    360 kg selon le niveau mondial

    700 kg selon le niveau des pays en développés

    Population

     
     
     

    Besoins

    1105

    1394

    2686

    Production

    969

    969

    969

    Déficit

    94

    397

    1234

    Rapport entre production et besoin, en %

    88

    69

    36

    Source: Calculé à partir des données de la FAO, production year book, 2008 vol.33

    Ces statistiques montrent que le nombre de personnes qui souffrent de malnutrition et de sous alimentation sont non seulement nombreux mais continuent de s'accroître vertigineusement surtout en Afrique noire.

    Tableau 3.2.4 : Personnes sous alimentées, disponibilité alimentaire et la croissance alimentaire

    Régions

    Nombre de personnes sous alimentes (million)

    Part de personnes sous alimentés de la population

    Disponibilité énergétique alimentaire

    Croissance annuelle moyenne

    1990-1997

    2000-2007

    1990-1997

    2000-2007

    1990-1997

    2000-2007

    2000-2007

    Monde

    -

    -

    -

    -

    2708

    2803

    0.28

    Pays Développés

    -

    -

    -

    -

    3273

    3314

    0.01

    Pays en voie de développement

    823.8

    814.6

    20

    17

    2537

    2667

    0.47

    Asie et pacifique

    569.2

    519

    20

    16

    2521

    2674

    0.53

    Amérique latine et caraïbes

    59.5

    52.9

    13

    10

    2705

    2848

    0.49

    Tableau 3.2.5 : Malnutrition chronique en Afrique subsaharienne et dans les pays en développement, tous âges confondus (FAO, 2007)

    Régions

    Pourcentage de personne touchées

    Nombre (millions)

    1969-1971

    2003-2007

    1969-1971

    2003-2007

    Total, pays en développement

    35

    21

    917

    839

    Afrique subsaharienne

    38

    43

    103

    215

    Effectivement, l'accroissement de la population crée des besoins alimentaires supplémentaires, ce qui accroît la demande effective d'aliments. Également la l'élévation des revenus par habitant augmente les dépenses par habitant augmente les dépenses pour l'alimentation. Le niveau de revenu influence significativement la demande de produits alimentaires. Quand le revenu est bas, sa majeure partie est dépensée pour la nourriture et d'autant plus que les sommes d'argent engagées sont faibles, la qualité et la quantité sont insuffisantes. Mais a mesure que le revenu augmente, la part consacrée à la consommation alimentaire s'abaisse, tandis que la quantité et la qualité deviennent suffisantes. Plus une famille est pauvre plus la part de ses revenus quelles consacre à la nourriture est grande et réciproquement.

    L'élasticité de la demande d'aliments selon le revenu c'est-à-dire les variations de consommation alimentaire selon le revenu est la mesure de l'augmentation proportionnelle de cette demande par pourcentage d'accroissement des revenus ; elle est généralement élevé dans les pays où les revenus par habitant sont bas et faibles quand ils sont élevés. Dans la plupart des pays en voie de développement, l'élasticité de la demande selon le revenu est telle que pour une augmentation selon le revenu de 1%, de 0.6 a 0.8% sont dépensés pour l'alimentation (contre 0.1% a 0.2% seulement dans les pays développés). En conséquence, dans les pays en voie de développement, les revenus maintiennent les populations dans les situations alimentaires précaires.

    Par conséquent, la dynamique de la demande solvable courante en aliments des pays en développement est directement proportionnelle au taux d'accroissement naturel de la population, mais n'est pas tributaire de ce seul facteur. L'augmentation de la demande est influencée par une certaine élévation du niveau de vie et l'augmentation des revenus dus de la population due à l'accroissement du produit intérieur brut que l'on observe depuis l'indépendance12(*).

    Le mécanisme d'augmentation de la demande courante de produits alimentaires (D) peut être exprimé par la formule :

    D= P'+y'a',

    Où P' est le taux d'accroissement naturel de la population ;

    y' - le taux de croissance du revenu par habitant ;

    a'- le coefficient d'élasticité de la demande de produits alimentaires en fonction du revenu.

    L'action combinée du taux d'accroissement de la population et du taux de croissance du revenu réel par habitant, compte tenu du coefficient d'élasticité en fonction du revenu, entraîne une augmentation de la demande courante de produits alimentaires de la les pays en voie de développement de 3.5 à 4%. Au brésil, par exemple, le taux de croissance de la demande d'aliment est de 4.6%. Cela considérable si l'on tient compte de ce que de rares pays seulement dans le monde sont capables de maintenir une croissance de la production alimentaire de plus de 3% par an. En l'absence de ressources alimentaires nécessaires la demande accrue entraîne, en économie de marché, une hausse des prix des produits alimentaires.

    Tableau 3.2.6 : Dynamique de la population, de la production alimentaire et la ration journalière moyenne des pays en développement

     

    Taux annuel moyen de croissance en 2007

    Ration journalière

     

    Population

    Production alimentaire (sans poisson)

    Demande solvable d'aliments

    Kcal

    % des besoins

    Grammes de protéines

    Algérie

    2,4

    0,8

    3,4

    1730

    72

    46

    Egypte

    2,6

    3,4

    3,8

    2400

    100

    69

    Nigeria

    2,4

    2,0

    3,1

    2270

    96

    63

    Mali

    2,1

    1,6

    4,3

    2060

    88

    64

    Somalie

    2,2

    1,1

    1,5

    1830

    79

    56

    Ethiopie

    1,8

    2,3

    3,0

    2160

    93

    72

    Côte d'Ivoire

    2,9

    2,0

    3,5

    2280

    65

    67

    Un écart aussi durable et marqué entre la production alimentaire et la demande réelle fait ressortir la gravité de la situation dans les pays en développement, surtout si l'on tient compte de ce que la demande solvable de la population de la plupart de ces ays ne suffit pas à couvrir les besoins énergétiques (calorifiques). Cependant, par suite du bas niveau de la production alimentaire locale, d'une part, et des rythmes prioritaires de croissance des revenus moyens par habitant, d'autre part, même cette demande solvable restreinte dépasse l'offre. Cela entraîne une hausse des prix et, comme conséquence inévitable, une baisse du pouvoir d'achat des couches les plus pauvres de la population.

    Comme on observe une accentuation de l'écart entre le taux d'accroissement des revenus des couches les plus aisées et les plus déshéritées, il se produit une concentration plus forte encore de la masse des moyens d'achat entre les mains du premier groupe, ce qui entraîne une redistribution à son avantage de maigre ressources alimentaires du marchés au détriment du deuxième groupe, c'est-à-dire une augmentation du nombre des sous alimentés.

    Action des facteurs d'accroissement de la population et du revenu par habitant sur l'accroissement de la demande d'aliments dans le pays en voie de développement

    Selon des calculs d'experts de la FAO effectués à la fin des années 60, plus de 60% de l'augmentation de la demande de produits alimentaires dans les pays africains de 1962 à 1985 seront dus à un accroissement de la population de la population et 36% seulement à l'augmentation des revenus par habitant dont le taux de croissance reste bas dans la plupart de ces pays (voir tableau 3.2.7).

    Il faut s'attendre à ce que dans les prochaines l'augmentation de la demande d'aliments porte principalement sur les céréales (riz, blé). L'expérience de nombreux pays tels que le Japon, la France, les USA, les pays développés montre toutefois que , que lorsque les revenus atteignent un certain niveau la consommation de produits d'origine animale commence à croitre rapidement. cela entrainera une énorme pression sur les capacités productives des terres si, dans la deuxième moitié du siècle prochain , ,les 11 à 12 milliards d'habitants que comptera le monde la même proportion de nourriture animale que la population des pays développés.

    La croissance de la demande réelle d'aliments dans les pays en voie de développement en général et des pays africains en particulier est lié pour la plupart du temps aux mutations qualitatives qui se produisent dans la composition de la de la population de ces pays sous l'impact de la restauration de leur économie : urbanisation industrialisation, infrastructures, extension des sphères de l'échange et des services, etc. Ces mutations sont exprimées dans le tableau 3.2.8 qui montre l'accroissement absolu des effectifs qui ne sont pas liés à l'agriculture et la croissance rapide de leur proportion dans l'ensemble dans l'ensemble de la population dans les pays africains.

    Tableau 3.2.7 : Accroissement global de la demande et l'augmentation due à l'accroissement

    Régions

    Accroissement global de la demande

    Augmentation due à l'accroissement

    De la population

    Du revenu par habitant

    De la population

    Du revenu par habitant

    Afrique du nord

    143

    87

    30

    74

    26

    Afrique subsaharienne

    122

    80

    24

    77

    23

    Pays en voie de développement

    142

    82

    33

    71

    29

    Source: FAO, provisional indicative world plan for agricultural

    Il est à remarquer que les citadins ne sont les seuls à soutenir la demande de grain de marchand. Dans le cours de l'approfondissement de la division du travail la demande de céréales augmente aussi de la part des exploitations agricoles produisant des cultures industrielles destinées à l'exportation et à l'industrie nationale. La stratification sociale dans les campagnes détruit l'économie naturelle, augmente le nombre d'ouvriers agricoles et de paysans possédant peu de terre qui eux aussi présentent une demande croissante peu de terre qui eux aussi présentent une demande croissante de produits alimentaires marchands. Pour satisfaire la demande toujours plus élevée d'aliments de cette partie de la population écartée de l'économie naturelle par le cours de développement économique, le secteur agro alimentaire des pays africains en voie de développement doit non seulement accroitre le volume de la production alimentaire mais augmenter la qualité des produits marchands. Selon l'estimation de V. Rastianinikov, le niveau de production du grain marchand n'était au début des années 70 que le que de la production agricole brute des pays d'Asie méridionale. Rappelons que l'augmentation de l'importation de grain est très défavorable au développement de l'économie des Etats africains.

    Un taux élevé stable de croissance démographique est un facteur durable qui réduit l'effet d'un accroissement global de la production alimentaire par habitant. C'est précisément le développement plus lent que l'accroissement de la population de l'agriculture en général et du secteur agro alimentaire en particulier qui a été dans tous les pays en développement la cause dominante de la tendance qui se manifeste constamment ces 30 à 40 dernières années à l'accentuation de l'écart du PIB par habitant entre les pays en développement et les pays développés.

    Pour atteindre un rapport optimal entre le taux d'accroissement de la population et la production alimentaire, il est nécessaire de combler le retard extrême de l'agriculture qui est encore dans un état de dépression profonde et chronique. Il est certain que le progrès de l'agriculture est une des taches urgentes, vitales pour le développement socio économique des pays colonisés. Une politique démographique orientée vers un taux optimal d'accroissement de la population est une mesure d'appoint pour atteindre un équilibre nécessaire entre les besoins alimentaires et la possibilité de les satisfaire.

    Tableau 3.2.8 : Effectif de population agricole et non agricole et proportion de la population non agricole dans l'ensemble de la population

    Régions

    Population en millions

    Proportion de la population non agricole dans la population en %

    Agricole

    Non agricole

    Période

    1975

    2008

    1975

    2008

    1975

    2008

    Pays en développement

    1218

    2376

    800

    1750

    39,6

    42,4

    Afrique

    263

    498

    132

    287

    33,4

    36,6

    Pays développés

    181

    193

    967

    1257

    84,3

    86,7

    Monde

    1943

    2880

    2079

    3081

    51,7

    53

    Source: calculé d'après UN concise report on the world population situation in 1970- 1975 and its long - range Implication, New York, 1974, FAO 2008

    Effectif de la population urbaine et rurale et proportion de la population urbaine dans l'ensemble de la population.

    Le taux annuel de croissance de la population occupée par les branches non agricoles devance considérablement le taux de d'accroissement de l'ensemble de la population qui est de 4.5% dans les pays d'Afrique subsaharienne. ....

    3.3 L'accentuation du surpeuplement agraire.

    Les distorsions qui existent entre la demande et l'offre de produits alimentaires provoquent de graves disfonctionnements des économies. Les ressources humaines sont une composante essentielle du développement et influencent la production des denrées alimentaires. Le niveau de l'emploi et de la productivité fonctionnent proportionnellement et disproportionnellement détermine les problèmes alimentaires en Afrique. Les ressources humaines représentent  « la force productive de la société d'autant plus que les capacités productives ne sont pas mises en valeur 13(*) » cité par L. Kniajinskaïa.

    Karl Marx remarquait que « .... Les forces productives sont le résultat de l'énergie pratique des hommes mais cette énergie elle même est circonscrite par les conditions dans lesquelles les hommes sont places.... »14(*). Lorsque les hommes vivent dans des conditions socioéconomiques favorables, ils sont beaucoup plus productifs. Pour que les ressources humaines constituent des ressources des forces productives, elles doivent être instruites, formées et doivent être capables de s'adapter à l'évolution contemporaine. Ainsi une force productive produit différemment dans un pays en développement que dans un pays développé. En conséquence, la production alimentaire dépend de la qualité et de la quantité des ressources humaines. Cependant, en Afrique les ressources humaines évoluent dans des conditions souvent difficiles et défavorables. Le nombre de chômeurs complets ou partiels atteints les 300 millions. Les millions de nouveaux demandeurs restant sans emploi provoquent un problème démographique économique extrêmement aigu. Cette main d'oeuvre non employée, non seulement n'est pas utilisée à sa juste valeur mais devient une charge pour l'Etat qui doit la nourrir. Elle dévore les maigres ressources alimentaires du pays ; c'est dans ce sens que S. Tioulpanov remarquait «  Chaque génération ne peut se justifier économiquement que si elle la valeur nouvelle qu'elle produit dépasse le cout des biens et services qu'elle consomme. En présence du sous emploi qui se maintient, le risque est que des millions d'hommes consommeront au cours de leur vie plus de produit qu'ils ne peuvent créer.15(*)»

    Le sous-emploi empêche les ressources d'être productive. Elle est provoquée par trois facteurs en Afrique.

    C'est premièrement l'accroissement rapide de la population active due au taux de fécondité élevé, deuxièmement la faible croissance de l'économie incapable d'absorber l'accroissement naturelle de la main d'oeuvre, troisièmement, la réduction relative de la proportion du travail vivant par suite du progrès technique qui se fait peu à peu un chemin dans les pays en développement. Cependant l'interconnexion entre ces facteurs dépend des conditions socioéconomiques.

    Le chômage et le sous emploi chronique dans les pays en voie de développement sont sous-tendus par une déformation profonde de la reproduction sociale, ce qui fait dire à Karl Marx et F. Engels «  Une partie de ressources de travail s'avère constamment excédentaire en cours de reproduction par rapport aux moyens de travail disponibles non pas parce qu'elle s'est accrue trop vite, mais plutôt le niveau de développement de l'économie, des structures sociales de reproduction et de production.

    La relation entre le surpeuplement agraire et la mise en exploitation des terres incultes aggrave les problèmes alimentaires. L'une des relations directes est l'épuisement, l'appauvrissement des terres qui deviennent improductives. Entre temps met en péril la survie de la masse paysanne. Le surpeuplement agraire fait baisser la productivité alimentaire, pendant ce temps, accroît le chômage, la sous-alimentation et la malnutrition. Donc, le surpeuplement agraire devient chroniquement improductif. L'agriculture n'est plus en état de nourrir la population qu'elle emploi. Cette masse populaire excédentaire se déverse sur la marche de travail dans les villes. Cet excédent des populations rurales va grossir les rangs des chômeurs. Le surpeuplement urbain est un prolongement du surpeuplement agraire qui veut chercher de meilleures conditions de vie. Tout en venant aggraver les problèmes alimentaires urbains, d'autant plus que la croissance démographique urbaine est plus rapide que la croissance de la production alimentaire marchande. Ce surplus en ville entraîne une dépréciation de la main d'oeuvre car la demande de l'emploi est extrêmement plus élevée que l'offre d'emploi. Alors, se développe en milieu urbain une instabilité d'emploi, une irrégularité, la stagnation et aussi une réduction du volume absolu de production par travailleur, c'est alors le déclenchement d'un cercle vicieux infernal.

    Le nombre d'exploitations agricoles augmente alors que les surfaces foncières ne s'accroissent pas favorisant la parcellisation.

    Par ailleurs, les masses considérables de population sont refoulées des sphères traditionnelles d'emploi, principalement du secteur agraire, tant par suite du maintien des méthodes d'exploitation précapitaliste que du fait d'une élévation de la structure organique du capital. D'autre part, les nouvelles vagues de population active ne trouvent pas d'emploi et vont grossir les rangs des chômeurs. La sphère d'utilisation de ces ressources de travail supplémentaire est fort limitée. Cela entraîne une dépréciation de la main d'oeuvre, une plus forte irrégularité de l'emploi, la stagnation, et souvent, aussi une réduction du volume absolu de production par travailleur, ce qu est une des principales causes du maintien des moyens de production traditionnels, de l'autoreproduction des techniques et des technologies traditionnelles dans les formations inférieures de l'agriculture.

    Dans une agriculture dominée par les facteurs naturels et le travail manuel un des principaux indices économiques est la superficie des terres exploitées. La tendance au morcellement des terres, à l'augmentation du nombre de petits et très petits exploitants se manifeste nettement dans les campagnes des pays africains. Comme l'accroissement rapide du nombre des membres de la famille paysanne dans le contexte de la poussée démographique se produit généralement sans augmentation de la parcelle familiale et en conservant les méthodes traditionnelles arriérées d'exploitation, la production par tête baisse aussi, les périodes d'inaction forcée s'allonge et l'alimentation empire. Les partages des terres entre un nombre croissant d'héritiers favorisent la parcellisation.

    Ainsi, dans le contexte de l'explosion démographique le surpeuplement agraire qui accroît rapidement aggrave la situation alimentaire sur deux plans : entièrement, en favorisant le maintien des formes traditionnelles primitives d'exploitations avec des techniques élémentaires qui rendent impossibles tout accroissement sensible de la production par unité de surface, en d'autres termes en renforçant les facteurs extensifs dans le domaine agraire ; deuxièmement, en aggravant la paupérisation de la population urbaine et rurale, c'est-à-dire en augmentant le nombre de consommateurs démunis . L'accroissement constant de la population rurale renforce fatalement la pression sur la terre. Cette surcharge croissante devient encore plus sensible quand il est de plu en lus difficile d'augmenter la productivité de la terre.

    La poussée démographique qui réduit le volume des stocks disponibles et annuellement renouvelables de produits alimentaires par habitant, accentue la dépendance des pays africains pare rapport à l'importation des vivres. La situation exige des mesures urgentes pour diminuer cette dépendance.

    3.4 La rupture de l'équilibre écologique

    Les conditions de la situation alimentaire en Afrique ne peuvent se dérouler sans dégrader l'équilibre écologique. En effet, la production agricole domine par le système traditionnel entraîne la dégradation de l'environnement. L'une des causes principales de la rupture de l'équilibre économique est la poussée démographique. Le problème alimentaire en Afrique se dégrade à cause de cette rupture. Ce problème s'inscrit dans le problème général de l'utilisation ressources ne peut être déterminé hors de l'interaction entre le milieu naturel et la société.

    Ce processus de dégradation de l'environnement a débuté depuis l'âge de la pierre taillée, il y a de cela 5 à 6 mille ans, lorsque l'homme a commencé à planter des plantes pour assurer sa substance. Le problème de la dégradation de l'écologie a pris de l'ampleur au stade de développement de la civilisation. L'action de l'homme sur l'environnement est l'un des processus les plus visibles et les plus dégradants. La dégradation des forêts, des savanes, l'avance du désert sont des manifestations palpables de la dégradation de l'environnement. Les manifestations de la dégradation effrénée de l'environnement sont l'épuisement de la fertilité des sols, et la salinisation des terres irriguées, l'érosion éolienne des terres intensément exploitées. Les sécheresses deviennent récurrentes par la perturbation constante de l'équilibre écologique global provoquant les variations climatiques et météorologiques. La dégradation des sols a un impact sur la production agricole. Dans les conditions traditionnelles, il va de soi que les productions alimentaires soient faibles et incapable d'atteindre les résultats qu'on attend d'elle. Karl Marx ne disait-il pas que «  La culture si elle progresse d'elle même sans être consciemment orientée....... laisse derrière elle des desserts.16(*) » Le développement sauvage de la production et de la société dans son ensemble aggrave les problèmes écologiques et gère leur solution. Les problèmes sociologiques ne sont pas le fait du hasard. Ils entretiennent à la fois la pauvreté et les problèmes alimentaires qui à leur tour influence également l'équilibre écologique. La structure de l'économie, l'arriération culturelle, la persistance et la dominance des techniques agro techniques aggravent les problèmes écologiques. C'est ce qui fait dire à Indira Gandhi, Premier ministre de l'inde à la conférence sur l'environnement en juin 1972 «  Nous ne souhaitons pas continuer d'appauvrir l'environnement et pourtant nous ne pouvons pas oublier un instant l'horrible misère d'une énorme quantité de gens. La misère et le besoin ne sont ils pas le pire des pollutions ? Le problème de l'environnement dans les pays en développement n'est pas un effet secondaire d'une industrialisation excessive mais reflète l'insuffisance du développement.17(*) »

    Comme évoqué par Indira Gandhi, la différence de gestion de l'écologie entre pays développé et pays en développement se détermine par les écarts de développement notable. Les premiers ne sont pas confrontés à des problèmes écologiques liés à la pollution industrielle, cause de certaines maladies, mais chez les seconds le problème de dégradation de l'environnement ne provient de l'intensité du développement industriel, mais plutôt de l'absence de développement industriel et de la pauvreté. Cela est encore plus grave, d'autant plus que n'étant pas industrialisé, ces pays dégradent l'environnement qui constitue la source nourricière de la base de leur développement. Le problème écologique maintient les pays dans un cercle vicieux infernal dans lequel il est difficile de sortir si des mesures de révolution drastique ne sont pas prises.

    Partant les problèmes alimentaires non seulement se maintiennent mais s'amplifient encore plus avec la pression croissante de la population qui fait augmenter la demande alimentaire face à une offre de plus en plus insuffisante. La densité de la population entraîne une surcharge de la nature et un épuisement des ressources biologiques. Des millions d'hectares de terre extrêmement fertiles échappent chaque année à l'exploitation, ce qui freine sérieusement le problème alimentaire. Les feux de brousse détruisent chaque année  30% des terres et aussi des millions d'hectare subissent l'érosion.

    En Afrique, la vie des hommes dépend plus de l'environnement naturel. C'est dans le milieu naturel que les hommes tirent l'essentiel de leur ressource que ce soit au niveau individuel ou de l'état. En Cote d'Ivoire l'agriculture représente plus de 40% du PIB.

    A cet effet, les conditions de production agricole sont donc bien plus tributaires des conditions climatiques et naturelles que des efforts des hommes.

    Le degré de contrôle par l'homme du milieu naturel est déterminé par le niveau de développement des forces productives et le caractère des rapports de production. Plus le contrôle de l'homme sur la nature est efficace et meilleur est l'équilibre démographique et la nature peut assurer à un plus grand nombre des conditions et des moyens de subsistance. En Afrique, le contrôle de l'homme sur la nature est très faible compte tenu du degré culturel et des forces de production traditionnelle et archaïque. C'est pace que la dépendance de l'homme sur la nature est forte que la nature influence les conditions de vie de la population qui reste désarmée et dans l'incapacité de se soustraire de cette domination. Cette liaison est médiatisée par l'agriculture avec les méthodes d'exploitation conservatrices qui lui sont propres.

    Acculés par une demande croissante alimentaire, les africains sont contraints d'employer les méthodes qui leur sont sous la main. Avec les méthodes culturales archaïques, c'est seulement l'agriculture extensive qui est pratiquée partout pourtant les méthodes ne répondent plus aux besoins de la population

    Avec la base d'une production rustique l'augmentation de la production agricole est principalement assurée non pas par l'exploitation des nouvelles terres, ce qui réduit et appauvrit les terres. Le résultat est que les terres se dégradent et les déserts s'installent, la pauvreté s'accroît, la famine s'impose.

    Tableau 3.4.1 :

    Régions

    Territoire global

    Terres cultivées jachères comprises

    Pâturage

    Forêts et broussailles

     

    1977

    2007

    1977

    2007

    1977

    2007

    1977

    2007

    Proche orient

    0.77

    0.43

    0.23

    0.11

    0.03

    0.02

    0.2

    0.1

    Afrique

    6.89

    4.4

    0.54

    0.32

    2.03

    1.21

    1.60

    1.1

    Amérique latine

    5.98

    3.8

    0.42

    0.27

    1.58

    1.07

    1.58

    1.2

    Europe occidentale

    1.02

    0.7

    0.26

    0.16

    0.20

    0.13

    0.34

    0.2

    Amérique du Nord

    9.16

    6.34

    1.05

    0.74

    1.32

    1.19

    2.61

    1.04

    Tableau 3.4.2 : Disponibilité des terres cultivées, de pâturage et de forêt (ha par habitant) selon les régions entre 1977 et 2007

    Groupes de pays

    Taux de mortalité infantile (sur 1000 enfants de 0 à 1 an)

    Natalité pour 1000 habitants

    Pays économiquement développés

    15

    16

    Pays en développement à revenu par tête d'habitant supérieur à 200 dollars

    25

    31

    Pays en développement à revenu par tête d'habitant inférieur à 200 dollars

    129

    41

    Le taux de post-néomortalité est inversement proportionnel à la natalité. Les pays développés qui ont une natalité basse ont un taux de mortalité infantile faible que les pays en développement à revenu par tête d'habitant inférieur et supérieur à 200 dollars. En Afrique, en 2008, le taux de mortalité moyen est le plus élevé du monde avec un taux de 82 pour 1000.

    Tableau 3.4.3: Indicateurs nutritionnels pour les enfants dans quelques pays africains

    Pays (années)

    Première Année

    Seconde Année

    Changement

     

    Amin-

    cissement

    Retard de crois-sance

    Amincisse-ment

    Retard de crois-sance

    Amin-cissement

    Retard de crois-sance

    Zone Urbaine:

     
     
     
     
     
     

    Ghana (1999, 2007)

    7,3

    24,6

    9,1

    17

    1,8

    -7,6

    Madagascar (1997,2006)

    3,8

    40,5

    5,3

    44,8

    1,5

    4,3

    Mali (1997, 2005)

    9,9

    19,6

    24,9

    23,9

    15

    4,3

    Sénégal (1996, 2008)

    3,5

    17,5

    8,8

    15,2

    5,3

    -2,3

    Tanzanie (2001, 2008)

    5,1

    38

    8,1

    32,6

    3

    -5,5

    Ouganda (1998, 2005)

    0,6

    24,8

    1,4

    22,7

    0,7

    -2,1

    Zambie (2002, 2006)

    5,4

    32,8

    3,3

    32,9

    -2,1

    0,1

    Zimbabwe (1998, 2004)

    1,4

    16

    6,5

    19

    5

    3

    Zone Rurale:

     
     
     
     
     
     

    Ghana (1999, 2007)

    8,5

    31,4

    13,1

    32,3

    4,6

    0,9

    Madagascar (1997,2006)

    6

    50,6

    8,3

    49,5

    2,3

    -1,1

    Mali (1997, 2005)

    12,3

    26,2

    24,4

    36,2

    12,2

    10

    Sénégal (1996, 2008)

    7,1

    26,5

    13,4

    32,7

    6,3

    6,3

    Tanzanie (2001, 2008)

    6,4

    45

    7,3

    46,1

    0,9

    1.2

    Ouganda (1998, 2005)

    2

    45,2

    3,2

    40,7

    1,3

    -4.5

    Zambie (2002, 2006)

    5

    46,5

    4,9

    48,9

    -0,1

    2.4

    Zimbabwe (1998, 2004)

    1,1

    34,3

    5,6

    25

    4,5

    -9.3

    L'état nutritionnel des enfants est révélateur de la situation de l'état sanitaire de la population.

    Tableau3.4.4 : Taux de croissance du PIB en termes réels

    Pays

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2006

    2007

    2009

    Pourcentage

    Cameroun

    5.1

    5.0

    4.4

    4.2

    5.3

    4.6

    3.5

    3.8

    5.1

    Côte d'Ivoire

    6.2

    5.8

    1.6

    -2.3

    -1.5

    2.8

    2.3

    2.1

    2.4

    Ghana

    4.2

    4.7

    4.4

    3.7

    4.0

    1.0

    5.9

    6

    7.3

    Kenya

    2.1

    1.6

    1.3

    -0.2

    1.1

    1.4

    5.8

    5.7

    1.7

    Nigeria

    3.1

    1.9

    1.1

    3.8

    4.2

    1.8

    6.9

    5.3

    5.3

    Ouganda

    5.1

    4.6

    7.9

    4.4

    5

    5.2

    4

    5.3

    6.9

    Tanzanie

    3.5

    3.7

    3.5

    5.1

    4.6

    4.2

    6.8

    5.8

    7.1

    Afrique du sud

    2.5

    0.7

    1.9

    3.1

    2.2

    2.3

    4.9

    5

    3.1

    Afrique subsaharienne 2

    3.7

    2.6

    2.5

    3.0

    3.5

    4.2

    5.2

    5.5

    3.1

    1 projection

    2 y compris l'Afrique du sud

    Source : FMI 2009

    Les taux de mortalité infantile dans les 20 pays d'Afrique montre que la situation n'est pas du tout reluisante. Ces taux sont parmi les plus élevé au monde. C'est le résultat d'une situation nutritionnelle défavorable à la survie de l'enfant développé par l'intermédiaire de maladie infantile.

    Le développement extensif de l'agriculture entraine le déboisement, la disparition des sous bois piétinés par le bétail, le labourage des pâturages naturels, la disparition de nombreuses populations d'animaux. Tout cela entraine des déséquilibres sérieux dans les écosystèmes anthropiques eux aussi. Il s'agit de la fréquence et de l'envergure plus grande des fléaux naturels comme les inondations, les sécheresses, l'érosion éolienne, la dénudation des sols, la désertification, le desséchement des réservoirs d'eau, etc., la population étant incapable de combattre ces phénomènes naturels. Ces manifestations de tension écologiques sont particulièrement funeste pour l'agriculture des pays en voie de développement en général et de l'Afrique en particulier dans la zone tropicale, les écosystèmes tropicaux étant, comme le montrent de nombreuses études et observations, moins propres à l'exploitation que ceux des autres latitudes1 (bas de page p118). L'accroissement naturel de ces pays devance l'extension des surfaces cultivées et accroît la pression sur les ressources naturelles. L'exploitation poussée des terres par les méthodes traditionnelles entraîne une dégradation brutale de leur qualité. Les régions d'élevage semi désertiques du sahel saharien dont les problèmes écologiques ont attiré l'attention soutenue de l'opinion mondiale et des avants peuvent servir d'exemple à cet égard. Une sécheresse d'une durée sans précédent (1968-1973) avait desséché presque toutes les sources et les points d'eau et entraîné la dégradation des pâturages naturels avec, pour conséquences, la décimation en masse des troupeaux. De nombreux pasteurs furent complètement privés de moyens de subsistance et condamnés à une grande disette.

    Les causes des sécheresses et surtout le rôle des facteurs anthropiques sont largement débattus dans les publications scientifiques. De nombreux chercheurs estiment que la désertification est due à l'accroissement de la population et à l'augmentation du cheptel qui en résulte. Mais l'avancée des déserts n'est pas un processus unilatéral et peut être freinée. L'exemple de l'Algérie située à la bordure nord du Sahara, le démontre. On y réalise un vaste programme de boisement avec pour objectif, une ceinture boisée de quelque 1500 km, soit 6 millions d'arbres le long de la limite nord du Sahara d'ici 20 années. Les idéologues et politiciens bourgeois cherchent à détourner l'attention de l'opinion des causes premières des calamitées écologiques qui frappent les peuples africains qui sont liées à l'exploitation coloniale et néocoloniales de l'Afrique par le capital étranger.

    Il a été indiqué à la conférence mondiale sur les déserts qui s'est tenue en 1976 à Nairobi, capitale du Kenya que la désertification en Afrique est intimement liée aux conséquences sociales et politiques du colonialisme. La sécheresse ou d'autres anomalies naturelles se produisent en différentes régions du monde en provoquant des difficultés et des privations. Mais c'est dans les régions de pauvreté chronique que leurs conséquences sont désastreuses.

    L'accroissement de la population entraîne effectivement une pression plus forte sur les écosystèmes et gênes l'agriculture mais ce n'est pas en soi la cause de la dégradation actuelle de l'environnement. Celle-ci a commencé à l'époque de l'asservissement colonial des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine où les meilleures terres des populations autochtones étaient confisquées pour y organiser des plantations, les populations elles mêmes étant refoulées sur les territoires plus difficilement cultivables. Rien d'étonnant si ces « terres intermédiaires » qui auraient pu fournir des pâturages, rester boisées ou devenir des zones de loisirs mais furent labourées ont été victimes d'une érosion intenses et condamnées à perdre leur fertilité.

    Ce double fardeau de l'intégration de cultures de plantation pour l'exportation et du refoulement de la population sur  les terres soumises à l'érosion subsiste toujours. Les pays du bassin des caraïbes et la vallée du Nil et la région des grands lacs que l'on appelle souvent « surpeuplées » et affamées en fournissent un exemple typique. En effet, le taux d'accroissement de la population y est généralement d'au moins 3%, et 70% de tous les enfants sont sous alimentés. L'agriculture des ces pays ne peut approvisionner en aliments que le tiers de leurs habitants. Et, cependant, plus de la moitié des terres cultivées y sont cultivées pour des cultures commerciales d'exportation : canne à sucre, cacaoyer, et caféier, bananier, tabac ; légumes.

    On trouve dans la littérature deux points de vue diamétralement opposés sur le rôle du facteur démographique dans l'aggravation de la situation écologique de l'Afrique subsaharienne. Lester BROWN reste un partisan conséquent du déterminisme démographique. Il écrit: «  Une conséquence de l'accroissement continue de la population est l'extension de l'agriculture à sol arable trop mince pour résister à une exploitation intense et durable.» L. Brown considère la croissance démographique comme la seule et unique raison de la dégradation du milieu naturel dans les pays en voie de développement.

    L'américain E. ECKHOLM relie encore plus catégoriquement la poussée démographique en se referant à malthus. Remarquant que les intervalles de temps nécessaires pour une nouvelle augmentation d'un milliard d'humains diminuent progressivement, E. Eckholm écrit : « les populations en croissance exponentielle ne se heurtent pas seulement à des quantités limitées de terres arables, elles sont parfois aussi cause de leur dégradation18(*)  » Les processus énumérés par E. ECKHOLM sont réalistes, seulement ils proviennent non pas de l'accroissement de la population mais de causes socio-économique plus profondes que la poussée démographique ne fait qu'accentuer.

    F. Lappé et J.Collins, les auteurs de tendance libérale de l'alimentation avant tout, se situent exactement à l'opposé. Ils nient tous le rôle autonome du facteur démographique et ne considèrent la poussée démographique dans les pays en voie de développement que comme une coïncidence, tout en rendant les monopoles internationaux responsables, parmi d'autres, de la tension écologique. ils ont parfaitement raison de déclarer que « ....l'on constate à l'examen que la destruction de l'environnement par l'agriculture résulte plus non pas de l'accroissement de la population, mais d'autres facteurs : politique de gros propriétaires qui exportent des cultures non vivrières et des denrées de luxe en refoulant la majorité des fermiers sur des terres marginales ; structure coloniale des taxes et de l'agriculture marchande ; « aide » alimentaire bien intentionnée mais funeste et autres formes d'ingérence extérieure dans les systèmes traditionnelles bien adapté et soif de profit irresponsable de l'élite aussi bien locale qu'étrangère » , et ils ajoutent « si demain la population mondiale diminuait de moitié, cela ne lèverait l'action d'aucune de ces forces19(*) ». Faisant ressortir fort justement les facteurs socio économiques et politiques originels de l'accroissement de la tension écologiques, F. Lappé et J.COLLINS sous estiment quelque peu à notre avis la capacité du facteur du facteur démographique d'exercer une certaine influence sur les processus socio-économiques. Le taux élevé de l'accroissement de la population et la dégradation des écosystèmes dans les pays en développement ne sont pour eux que coïncidence.

    La densité en augmentation rapide de la population joue un rôle important dans le déséquilibre écologique dans le contexte des conditions socio-économiques dues à une économie à formes multiples. Cet indice est déterminé en fonction du nombre d'habitants des villages et de la superficie des terres exploitées, c'est-à-dire du territoire économiquement utilisé. Il est donc précis que l'indice de densité moyenne mesure la pression de la population sur les ressources agraires bien que la différence entre ces deux indices ne soit pas aussi importante dans ce cas que pour les régions économiquement développées urbanisées du monde).

    L'élévation de la densité de la population rurale est fonction de l'augmentation du nombre de cultivateurs. Malgré une croissance galopante de la population des villes et d'autres groupes non agricoles, ce secteur reste la principale sphère de l'application du travail de près des deux tiers de la population des pays d'Asie et de d'Afrique et des cinquième de celle de l'Amérique latine. Bien que l'on observe, nous l'avons déjà dit, une tendance à la baisse continue de la partie agricole de la population dans l'ensemble du monde en développement ses effectifs absolus atteignent un niveau record élevé (1.2 milliard de personnes en 2007) et continuent d'augmenter d'environ 20 millions par an. Le taux d'accroissement de la, population agricole des pays en voie de développement (environ 1.7% au milieu des années 70) est inférieur au taux d'accroissement naturel (du fait de la migration vers les villes mais dépasse néanmoins le taux d'accroissement de la population non agricole de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

    Les problèmes liés à la croissance brutale de la densité de la population de la population rurale sur un fond de surpeuplement agraire relatif et de pénurie de terre se manifestent avec le plus d'acuité en Asie du SUD EST et du SUD.

    La concentration des populations rurales est particulièrement grande sur les terres alluviales de la vallée et du Delta du GANGE et du Brahmapoutre où ELLE ATTEINT 1000 hommes par km2. La densité de la population rurale le long est extrêmement élevée à JAVA où elle frise les 1500.on retrouve par ailleurs de telles pressions dans la vallée du Nil.

    Bien que la corrélation entre les conditions naturelles et la distribution de la population des pays en développement d'Asie soit assez forte et que les ruraux, avec leurs techniques primitives, soient tributaires plus que partout ailleurs des forces de la nature, ce serait preuve d'un simplisme inadmissible que d'expliquer une telle concentration de la population rurale par des conditions naturelles exceptionnellement favorables. Cette corrélation est médiatisée et non pas directe. Les facteurs socio-économiques et historiques : ancienneté et caractère du peuplement du territoire, type d'agriculture, niveau de développement des forces productives et particularités des rapports de production, sont des éléments importants d'explication de la répartition géographique. La base matérielle de la forte densité de la population rurale dans les pays d'Asie est le système traditionnelle de culture du riz en rizière inondée qui permet deux récoltes par an, et non pas l'abondance des pluies et la planéité du territoire en soi.

    Le développement des forces productives dans les pays d'Afrique a été freiné par une longue exploitation coloniale. Dans le même temps, la population, surtout rurale, augmentent au long des siècles. Cela entraînerait fatalement un divorce entre le bas niveau de développement des forces productives, le système de propriété et d'exploitation privé des terres, alourdi par la forte densité de la population. Selon des chercheurs européens il existe une énorme discordance entre les possibilités d'application du travail et les ressources en main d'oeuvre concentré dans ce secteur. Ils affirment que la terre étant surpeuplée la majeure partie des ressources de travail est inemployée avec un très bas niveau de productivité. En tenant compte de la vision malthusienne selon laquelle, les pays d'Afrique ont un rythme de croissance démographique la plus élevée au monde seront extrêmement peuplées en quelques années, la densité de la population qui engendre le chômage complet ou partiel étant la principale cause de la pauvreté de ces pays. La densité agraire, c'est-à-dire le nombre de cultivateurs par unité de surface cultivée, est bien entendu beaucoup plus élevée qu'en Europe. Ainsi dans les pays peuplés d'Afrique, une famille paysanne ne dispose guère que de 2 ha contre 5 ha environ en Europe. La différence fondamentale est le caractère de production agricole. Contrairement à l'agriculture européenne mécanisée et forte consommatrice, l'agriculture d'Afrique a pour seule source d'énergie la force physique des hommes et des bêtes de somme. L'agriculture dans les pays africain est caractérisée dans l'ensemble par une combinaison de travail humain et animal et d'outils primitifs généralement fabriqués par des procédés artisanaux au village même.

    Si la densité agraire était en soi la cause de la faible productivité, l'on constaterait une relation inverse entre la production par travailleur agricole et la densité agraire, ce qui n'est pas le cas. Au japon, par exemple, la densité agraire exprimée en travailleurs par hectare cultivée est le triple de celle de l'Asie du sud et du Sud Est, mais le rendement à l'hectare est le quintuple, et la production par agriculteur à peu près le double de la moyenne régionale

    Chapitre 4 : MALTHUS ET LES PROBLEMES ALIMENTAIRES EN AFRIQUE, CONSISTANCE ET INCONSISTANCE DE LA CONCEPTION DEMOGRAPHIQUE NEO MALTHUSIENNE DU PROBLEME ALIMENTAIRE.

    4.1 Le problème alimentaire dans l'optique néomalthusienne du déterminisme démographique consistance

    Selon Malthus, dont la théorie stipule que les subsistances ont tendance à croître en progression arithmétique et la population en progression géométrique, si elle n'est pas freinée. Avec cette théorie toute population creuse elle même sa propre souffrance. Les ressources décroissent avec la croissance de la population. Avec cette théorie de Malthus se développe avec acuité en Afrique et tout porte à croire que Malthus aurait raison. Depuis le 18ème siècle que ce courant de pensée a vu le jour, il a commencé à prendre forme en Afrique depuis les indépendances. Grâce à la médecine moderne, le développement de la communication etc. Les pays de l'Afrique ont connu des poussées démographiques sans précèdent mettent ainsi en péril à outrance le développement de l'Afrique. Le vrai problème du développement de l'Afrique est le rapport entre une forte croissance démographique et une croissance économique faible. Ces deux phénomènes évoluent dans des sens contraires. La théorie néo malthusienne à nettement pris forme et s'applique à l'Afrique d'autant plus que le continent est le plus pauvre avec les taux les plus élevés de croissance démographique au monde. Les problèmes alimentaires sont plus graves en Afrique. Sa théorie sur «  la loi de fertilité décroissante des sols » n'est elle pas d'actualité en Afrique ? A cause de la forte pression démographique sur les sols qui sont devenus pauvres et improductifs. Les productions agricoles prennent un coup de sorte que la sous alimentation et la malnutrition massive et chroniques sont devenues de véritables casse tête pour les états et les populations.

    Ainsi Joseph Ottong Démographe nigérian a déclare dans son rapport «  Le principe de la théorie de Malthus présente certaines insuffisances, néanmoins cette théorie semble répondre pour beaucoup à la société nigériane actuelle. De ce fait, la théorie de Malthus est plus justifiée aujourd'hui que des temps de Malthus, car la pression de la population sur les ressources est aujourd'hui plus réel que jamais »

    Selon ce chercheur, les maux qui frappent son pays sont à l'instar des autres pays africain, tel que le chômage, la détérioration de l'environnement, la pauvreté et le pénurie d'aliments sont la cause directe du sous développement. Pour Malthus la finalité de la croissance incontrôlée de la population est la régulation de la population par les maladies, la faim qui front mourir les populations les plus pauvres afin que le reste de la population survivante puisse s'adapter aux ressources.

    Pour LESTER Brown «  L'insuffisance de ressources, l'inflation et le chômage exerceront une forte pression sur les institutions sociales tant que le gâteau grandit rapidement, chacun a au moins l'espoir d'un niveau de vie plus élevé. Mais dès que cette expansion rapide cesse, la question de savoir comment le gâteau est partagé devient une question aigue. La ou le taux de croissance économique descend au dessous du taux d'accroissement de la population, comme ce fut le cas dans certains pays du tiers monde, les pressions en vue du partage du gâteau deviennent particulièrement sensibles.20(*) » Aujourd'hui, toutes les guerres, les troubles sociopolitiques, les tensions sociales sont fondées sous la pauvreté de la majorité écrasante de la population qui n'arrive pas à subvenir aux besoins les plus élémentaires. Encore plus grave, la faim devient un régulateur de la population. C'est le cas de l'Ethiopie dans les années 1974-et 1984 et 1985. Ce que soutient Lesler Brown «  si un pays comme l'Ethiopie ne parvient pas à freiner rapidement la croissance de sa population, la famine qui a emporté 300000 vies en 1974 se répétera. Il en est de même pour les pays du sahel. Des pousses sporadiques de mortalité peuvent devenir peuvent devenir l'alternative d'une baisse lente de la natalité. »

    L'Ethiopie a vu des centaines de milliers de personnes mourir entre 1984 et 1985 et bien d'autres pays du sahel. Alfred Sauvy soutient également le déterminisme démographique lorsqu'il écrit «  Les deux tests classiques de surpeuplement sont tous deux concluants : insuffisance de nourriture (et surtout de protéine) et sous emploi. »

    Pour démontrer la thèse selon laquelle la forte natalité est cause de sous alimentation, les neo malthusiens se servent de diverses constructions mathématiques, comparant la production vivrière ou la superficie des terres, etc., à la population d'un pays ou de l'ensemble du monde. Mais ces relations mathématiques ont beau être juste, elles sont toujours abstraites et fort éloignées de la réalité. Tout en caractérisant sous une forme générale le niveau de développement économique et d'approvisionnement alimentaire, les indices moyens par habitant de production et de consommation ne reflètent pas la situation véritable des masses populaires. Dans la réalité la sous consommation alimentaire des couches les plus pauvres provient non seulement et souvent du développement insuffisant de la production alimentaire que d'une répartition injuste des biens matériels. Mais c'est précisément cet aspect social que les neo malthusiens passent soigneusement sous silence, en axant l'attention sur l'analyse abstraite du rapport entre la croissance de la population et les subsistances. Bien que la croissance de la population de la plupart des pays africains depuis le début des années 1960 obéissent à la progression géométrique qu'indiquait Malthus, cela ne confirme nullement l'exactitude de sa conception. L'augmentation de la production alimentaire bien plus rapide qu'une progression arithmétique que K. Marx déjà qualifiait de « chimérique 21(*)» ne suffit pas non plus à démentir Malthus. Même si dans certains pays ou groupes de pays africains à une certaine étape historique le taux d'accroissement de la population est supérieur au taux de croissance de la production des biens dans le contexte de l'explosion démographique, cela ne signifie pas que la faim et la sous alimentation résultent uniquement de cette disproportion ni que cette disproportion soit due uniquement à l'accroissement de la population. Ainsi selon Alfred Sauvy « la doctrine de Malthus est fausse parce qu'elle explique faussement les sources des fléaux22(*)

    Le sens social de la « théorie de population de Malthus », qui est précisément l'objet de la critique des classiques du marxisme -léninisme, est qu'elle cherche à justifier et à légaliser les vices sociaux et à rendre le « principe de la population » responsable du chômage, de la misère et de la faim.

    4.2 La conception « écologique » de la faim variante modernisée du néo malthusianisme

    L'un des traites spécifiques du malthusianisme est son extrême souplesse, son habilité à s'adapter à la situation socioéconomique et démographique changeante, son adresse à manipuler les phénomènes nouveaux de l'évolution mondiale en les falsifiant à ses propres fins. La conception neo malthusienne se fonde sur le caractère aujourd'hui plus complexe des liens de causalité entre les facteurs démographiques et socio-économiques dans le développement de la société. L'explosion démographique déterminée par des causes naturelles, biologiques, est à sont tour, à l'origine du manque de ressources matérielles « pour tous ». La famine globale est une conséquence de la pollution soi disant- irréfrénable de l'environnement et de l'épuisement des ressources naturelles par une population en croissance.

    L'accroissement de la population, avec l'augmentation de ses besoins et l'envergure croissante de ses activités en vue de les satisfaire provoque la détérioration de l'environnement et l'épuisement des ressources naturelles , ce qui à son tour aggrave la disette : si la croissance de la population ne cesse pas dans les brefs délais , le « finalisme » des ressources naturelles menace l'humanité d'une catastrophe inévitable  , telle est la logique des champions des conceptions bourgeoises « finalistes » qui font abstraction des facteurs socio-économiques et politiques du développement.

    « La bombe de la population et le manque d'aliments : le monde perd la bataille de la vie », « la crise alimentaire mondiale : les modes de vie menacées par la pénurie23(*) » (New York Times) , « une seule alternative : la famine généralisée24(*) » (The Guardian ).

    des publication scientifiques en grand nombre des pays occidentaux n'affirment pas seulement que le monde est condamné à la famine, mais donnent des date précises de cette catastrophe. La première découverte de ce genre a été faite en 1960, par un groupe de chercheurs occidentaux (H. Foerster, P. Mora et L. Amiot) qui ont publié dans la revue science un article où est calculée la date précise du dénouement. Le titre de l'article est d'ailleurs éloquent : « jour du jugement dernier : vendredi 13 novembre 2026 »25(*) les auteurs ont calculé en extrapolant les tendances actuelles de développement que c'est précisément ce jour là que l'humanité doit sombrer dans l'éternité.

    Dans cette même veine, de nombreux chercheurs mettent en gardent contre les horreurs prochaines d'une surproduction d'humains et d'une sous-production d'aliments. Certains estiment le « jugement dernier » plus proche. Ainsi, le biologiste américain P.EHRLICH prédit dans son livre the population Bomb que l'humanité a perdu la bataille de l'alimentation et que la terre serait inhabité dès 1990. Les modèles de développement global World dynamics et the limits to growth 4 page 135 établis sur la commande du « Club de Rome »1 p136 prédisent, eux, la catastrophe qu'entraînera la contradiction entre des ressources naturelles limitées et des taux croissants de leur exploitation économique pour un avenir plus éloigne, le milieu du XXIeme siècle.

    Il convient de citer parmi les champions les plus connus des conceptions « finalistes » G. TAYLOR auteur du livre the doomsay (le jugement dernier) qui perdit la fin de l'humanité à la charnière du XXIeme siècle du fait du non surpeuplement de la planète de l'épuisement des ressources non renouvelables , minéraux utiles et énergie , et renouvelables , terre et eau , et de la population par suite retombées négatives de la croissance économique et du progrès scientifique et technique.

    Les biologistes américains P. et A. Ehrlich partagent cette façon de voir. On pouvait lire sur la page de titre de leur livre  The population Bomb qui fit beaucoup de bruit : « pendant que vous lirez ce livre plusieurs personnes seront déjà morte de faim.... » Et la cause de cette mortalité à leur avis, est la forte mortalité et la pénurie d'aliments « pour tous » par épuisement des ressources dans un contexte de surpeuplement.

    dans un rapport intitulé « la population et l'environnement » présenté à un symposium de l'ONU sur ce sujet à Stockholm, P.Erlich partant de ce que « les tendances dans l'agriculture contemporaine qui s'accompagnent d'efforts pour atténuer la tension que provoque une croissance sans précédent de la population et pour réaliser des récoltes unitaires maximales (afin de résoudre des problèmes purement économiques) entraînent de grandes difficultés sur le plan écologique 4 », s'est opposé de fait à l'intégration des acquis de l'agro technique dans l'agriculture afin de maintenir l'équilibre écologique. Il considère la population comme le principal facteur préjudiciable à l'environnement comme le principal facteur préjudiciable à l'environnement. C'est pourquoi P. Erhlich considère que la mesure défensive majeure est la stabilisation de la population, et non pas une exploitation rationnelle, scientifique argumentée de la terre26(*).

    En 1974, dans une ambiance de crise aiguë du système économique capitaliste, P. et A. Ehrlich ont publié l'ouvrage la fin de l'abondance27(*) . Les auteurs estiment que le point de départ de l'escalade de problèmes de la société moderne qui aboutit à la « fin de l'abondance » est l' « explosion démographique ». «  La société peut tenter de porter au maximum le nombre d'individus ou la vie de chacun, mais il est impossible de réaliser les deux à la fois. Or les tentatives de porter au maximum l'un ou l'autre durant l'existence d'une seule génération sont lourdes de conséquences pour les générations suivantes. ». Les auteurs prédisent que la croissance économique et démographique s'arrêtera en l'an 2100. Il convient de dire dans les théories du finalisme se base sur une recherche prévisionnelle qui analyse pour construire un modèle de l'évolution futur du monde (considéré comme un tout) cinq grandes tendances de portée globale : croissance rapide de la population, industrialisation progressive, large extension de la faim et de la sous alimentation, épuisement des ressources un renouvelable et détérioration de l'environnement. L'étude de l'interconnexion de ces tendances aboutit au postulat de la crise écologique de Meadows : il ne peut y avoir de croissance indéfinie dans un espace limité.

    Une des manifestations de la crise globale doit être la crise alimentaire. Les principaux arguments des auteurs des limites de la croissance sont fondés sur le fait que si le taux d'accroissement de la population et la productivité moyenne de l'agriculture se maintiennent les trente prochaines années, toutes les réserves de terres seront en exploitation avant l'an 2000, si la productivité double, en 2030, et si elle quadruple, en 2060. L'intensification sans précédent de l'exploitation des terres stimulera l'érosion et fera donc baisser la production d'aliments. Le manque d'aliments augmentera la mortalité et la population commencera à se réduire.

    Les auteurs des limites de la croissance ont mis en épigraphe du premier chapitre intitulé : « Le caractère de la croissance exponentielle », la citation suivante présentent que cinq fils ne sont pas de trop, et chaque fils a aussi cinq fils et le grand père ne serait pas encore mort qu'il aura déjà vingt cinq petits fils. C'est pourquoi les gens deviennent plus nombreux et les richesses diminuent ; les hommes travaillent de toutes leurs forces et gagnent peu28(*). ».

    On décèle dans les limites de la croissance un malthusianisme non pas classique, mais modernisé. La thèse fondamentale du malthusianisme classique est que la croissance de la population de passe fatalement la croissance des subsistances en présence des ressources insuffisantes, d'une fertilité décroissante, etc., et qu'il est donc nécessaire de limiter à tout prix le taux de croissance de la population afin de maintenir l'équilibre entrée et la société et le milieu naturel. La variante modernisée du malthusianisme part du principe que la croissance de la population stimule une consommation excessive et une augmentation inutile à la société du produit national brut, ce qui en fin de compte condamne l'humanité à une mort par inanition inévitable du fait de l'épuisement des ressources naturelles et de la pollution de l'environnement. La faim est donc dans les théories malthusiennes modernisées le résultat du progrès scientifique et technique. Ainsi selon eux, les innovations technologiques nécessaires à cet effet dans l'agriculture entraîneraient premièrement, une augmentation dispendieuse du cout des produit agricole, deuxièment des phénomènes secondaires négatifs d'ordre social : une différenciation de la paysannerie, un manque de terre, une migration accrue vers les villes déjà surpeuplés et, par voie de conséquence, des « troubles sociaux ».

    Les finalistes voient des signes précurseurs du réel dénouement final dans l'aggravation de la crise alimentaire dans certains pays en développement.  «  Les symptômes de la crise apparaissent bien avant que ne soit atteint le « point » de la crise. Les prix des denrées monteront si haut que certains commenceront à souffrir de la faim et que d'autres devront réduire les surfaces des terres exploitées et se contenter d'une ration plus modeste. Ces symptômes sont déjà évidents en de nombreuses régions du monde. » lisons nous dans le livre de A.et P. Ehrlich population, ressources, environnement.129(*)

    Troisième partie : PERSPECTIVES DE SOLUTION DU PROBLEME ALIMENTAIRE

    Chapitre5 : TENDANCES DE CROISSANCES DE LA POPUPALTION ET DE SES BESOINS ALIMENTAIRES.

    5.1 L'accroissement de la population lors du passage de l'explosion démographique à la stabilisation (transition démographique)

    Les rythmes de croissance de la population mondiale se sont quelques peu ralenties depuis la deuxième moitie des années 70 sous l'effet de la baisse de la croissance démographique dans les pays développes.

    Cette tendance est considérée comme le commencement de la fin de la pousse démographique et le début d'une nouvelle étape d'évolution démographique, une étape de baisse progressive du taux d  accroissement de la population et dans la prospective de stabilisation de ses effectifs. Ce processus que l'on appelle dans la littérature mondiale transition démographique, s'accomplit sous l'action de développement des forces productives et de l'élévation du niveau économique et culturel inévitable dans le cours du progrès de l'humanité. La croissance économique et culturelle générale ouvre la voie à une tendance de baisse d'une natalité trop forte à la suite de la baisse de la mortalité et à une régulation consciente par les époux du nombre d'enfants dans la famille. Il est évident que les comportements pro nataliste se transforment en baisse de la fécondité que ce soit au niveau individuel qu'au niveau national. Les politiques de planification familiales prennent de plus en plus de l'ampleur dans les pays africains que bien avant étaient pro natalistes vue les conséquences de la croissance démographique sur le développement.

    Si l'on considère que la plupart des pays industrialisés sont tous à la phase de stabilisation, il n'est pas étonnant que le bilan de la croissance démographique sera déterminé pour beaucoup par l'évolution de la population des pays actuellement en développement et le degré de leur intégration au mouvement de la transition démographique. Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les rythmes de croissance et les effectifs de la population qui importent le plus, mais le volet qualitatif est aussi important c'est-à-dire le caractère de son activité, son mode de vie surtout du point de vue de l'action de la société sur l'environnement dans la prospective.

    En Afrique, l'écart entre le volet quantitatif et qualitatif de la population se creuse significativement sans aucune tendance d'atténuation.

    Les pays du monde en développement étant très hétérogènes, la transition démographique non seulement ne peut s'y opérer simultanément mais aussi elle est encore loin d'être effective.

    On discerne deux situations différentes : les pays qui sont entrés dans la deuxième phase de la transition démographique avec la tendance à la baisse de la natalité qui lui est propre (population globale d'environ 1.3 milliards d'individus) ; et ceux qui en présence d'une mortalité plus basse conservent pour l'essentiel le régime traditionnel de reproduction sans changement sensibles dans le niveau de natalité (population de 800 millions d'individus ) , c'est le cas de la plupart des pays de l' Afrique . Il est permis de supposer que la disparité entre les deux groupes va s'atténuer progressivement, puisque selon les hypothèses des démographes experts de l'ONU, tous les pays du monde enteront dans la phase de la transition démographique avant 2030. Quelques Etats de l'Afrique sont déjà en phase de transition démographique. Ce sont les cas de la Tunisie, le Maroc, l'île Maurice l'Egypte etc. Ce sont actuellement les états relativement petits qui ont déjà amorcé la baisse de la natalité, processus encore nouveau pour l'Afrique.

    L'urbanisation est l'un des facteurs de la tendance à la baisse. Les conditions urbaines en soi provoquent chez les familles la propension à faire moins d'enfants d'autant plus que les exigences économiques d'un enfant deviennent de plus en plus importantes. L'enfant devient un coût et non une source de revenus. En plus le milieu urbain possède les infrastructures (hôpitaux, centres de santé, service de contraception, planification familiale) et aussi l'accès aux medias. Il est un peu difficile de saisir la réalité dans les pays africains peuple, du fait de l'absence des données statistiques. Mais malgré les données existantes, la baisse du contrôle de la fécondité se manifeste peu à peu. Ce processus est encore lent et freine par l'inertie due à des structures démographiques et sociales arriérées, aggraves par l'immense étendue de ces pays fortement peuple. Dans les 10 pays d'Afrique dont la population est supérieure à 35 millions de personnes.

    C'est précisément l'évolution démographique de ces 12 pays peuplés qui effectueront le plus d'influence sur le niveau de stabilisation de l'effectif des pays africains.

    L'on peut conclure que dans les années 70, de notre siècle, le monde en développement à l'exception de l'Afrique s'est engagé dans la deuxième phase de la transition démographique où la natalité commence à baisser à la suite de la baisse de la mortalité entraînant un ralentissement de l'accroissement naturel. De nombreux pays sont encore dans la première phase de la transition démographique où l'on note un faible ralentissement de l'accroissement naturel démographique et la population continue d'augmenter vertigineusement, puisque le passage à la stabilisation est un processus durable. Selon les projections démographiques de l'ONU, l'Afrique va connaître un accroissement démographique soutenu malgré un début de la baisse de la natalité et la population augmentera sérieusement. L'on peut citer trois principales causes d'un accroissement inévitable de la population et, par voie de conséquence d'une augmentation de la demande de substances.

    la première est que les hommes vivent plus longtemps malgré les maladies telles que le Sida qui tuent de nombreuses personnes. L'espérance de vie qui était de 39 ans en 1960 en Côte d'Ivoire a atteint aujourd'hui 50 ans. Si la hausse actuelle de l'espérance de vie de la population se maintient, la population de l'Afrique continuera de s'accroître jusqu'à ce que l'espérance devient soit accessible a tous les africains. Cette tendance est irréversible et se poursuivra longtemps..

    la deuxième cause est que la mortalité e dans les pays africain est loin d'être réduite. Dans plus 30 pays, le niveau de mortalité est supérieure a la moyenne des pays développes. La baisse progressive de la mortalité dans ces pays s'accompagnera d'un accroissement considérable de la population tant que la baisse de la natalité n'aura pas compense le processus.

    Quant à la natalité, elle restera encore longtemps considérable et c'est la troisième cause de la croissance inévitable de la population. Les statistiques démographiques de l'ONU montrent que toutes les grandes régions du monde en développement ont déjà dépassé le point culminant de la natalité mais que son niveau reste encore très élevé. Mais il y a des raisons de penser que l'effet de la baisse de la natalité sera neutralisé par les deux premiers facteurs. Mais quelques soient les indices de la future croissance démographique, il est certain que la marée humaine continuera a monter dans les pays en développement notamment en Afrique, durant la vie d'au moins deux générations.

    Les changements démographique et économique de la dernière décennie montrent que le passage qui s'amorce de «  l'explosion démographique » l'état stationnaire de la population n'est pas un processus autorégulé mais dépend de facteurs socio économiques pour que la réduction des taux de croissance de la population soit effective, le développement socioéconomique est la condition nécessaire aboutissant a un effectif constant de la population africaine. Sans des transformations socioéconomiques significatives, les politiques de planification familiale n'auront que des résultats faibles et superficiels. L'action de ces conditions est complexe et médiatisé et se réalise principalement a travers le mécanisme de baisse de la mortalité et surtout de la mortalité infantile sous l'impact de l'amélioration du niveau de vie des masses populaires des pays d'Afrique et en premier lieu de la population agricole, la plus pauvre et du « secteur non organise de l'économie » urbaine. Plus la mortalité n'est faible, plus la probabilité de voir baisser le taux d'accroissement est grande. Le mécanisme d'action de la baisse de mortalité sur le taux d'accroissement naturel passe avant tout par la baisse de la post-neo-mortalité. Les données statistiques comparées sur les pays à niveaux de développement socioéconomique et démographique différents en témoignent.

    Tableau 5.1.1 : Mortalité post néonatale

    Groupes de pays

    Taux de post-néo mortalité (sur 1000 enfants de 0 à 1 an)

    Natalité pour 1000 habitants

    Afrique

    82

    37

    Afrique subsaharienne

    88

    40

    Afrique de l'Ouest

    96

    42

    Afrique du Centre

    97

    43

    Afrique de l'Est

    81

    41

    Afrique Australe

    48

    24

    Monde

    49

    21

    Les taux de natalité en Afrique sont les plus élevés de tous els continent. L'Afrique subsaharienne a les taux de natalité et de mortalité post néonatale les plus élevés au monde. L'Afrique de l'Ouest a le taux de natalité et de mortalité néonatale les plus élevée des régions d'Afrique avec respectivement 42 et 96%0. Cela montre qu'il existe une relation entre le taux de natalité et la mortalité néonatale. La transition démographique n'est pas encore effective en Afrique. En effet, la condition de vie sont encore à l'état traditionnelle. Lorsque la natalité et la mortalité néonatale sont élevées, il ressort que les populations vivent dans des conditions de reproduction et de reproduction encore primaires de sorte que la natalité est considérée comme un palliatif au taux de mortalité élevé.

    Tableau 5.1.2 : Perspective de stabilisation démographique de l'Afrique et des pays en voie de développement pour 1000 habitants (variante moyenne, prévision de l'ONU, en %)

    Région

    Période

    Natalité

    Mortalité

    Taux d'accroissement

    naturel

    Asie *

    1975-1980

    41.1

    14.5

    16.6

    Afrique

    1985-1990

    44.1

    14.3

    29.8

    Amérique Latine

    1960-1965

    39.1

    10.9

    28.2

    Période de taux maximum de mortalité

    Asie *

    2020-2025

    20.6

    6.4

    14.2

    Afrique

    2030-2035

    21.5

    5.7

    15.8

    Amérique Latine

    2010-2015

    21.8

    5.0

    16.8

    Année d'un taux net de reproduction au niveau d'équilibre

    Asie *

    2060

    14.4

    9.8

    4.6

    Afrique

    2070

    14.5

    9.4

    5.0

    Amérique Latine

    2035

    16.3

    6.7

    9.6

     
     
     
     
     

    *sans la chine

    Source: UN concise report on the world population situation in, 1970-1975 ...., New York P.55

    L'étude des causes de la baisse de la mortalité dans certains pays en voie de développement pour la dernière décennie montre que le caractère de la répartition du PIB entre les groupes de population est un facteur important agissant sur le niveau de natalité. A PIB par tête égal la natalité baisse plus vite dans les pays où la répartition du revenu est plus régulièrement équitable et inversement, comme en Egypte et l'île Maurice. En d'autres termes, pour faire baisser la natalité, il est nécessaire de fournir un mieux être à la population avec une amélioration de leur condition de vie et leur niveau culturel. C'est pourquoi L. Kniajinskaïa écrit «  L'élévation du niveau de vie a une action positive sur l'évolution des indices économiques et démographique influant sur la natalité et par conséquent sur la baisse du taux d'accroissement naturel ».

    Tableau 5.1.3: Perspectives de stabilisation démographique

    dans les pays en développement pour 100 habitants (variance moyenne, prévision de l'ONU, en %o)

    Région

    Période

    Natalité

    Mortalité

    Taux d'accroissement naturel

    Période de taux maximum

    d'accroissement naturel

    Asie*

    1975-1980

    41,1

    14,5

    16,6

    Afrique

    1985-1990

    44,1

    14,3

    29,8

    Amérique latine

    1960-1965

    39,1

    10,9

    28,2

    Période de taux minimum

    de mortalité

    Asie*

    2020-2025

    20,6

    6,4

    14,2

    Afrique

    2030-2035

    21,5

    5,7

    15,8

    Amérique latine

    2010-2015

    21,8

    5,0

    16,8

    Année d'un taux net de reproduction

    Au niveau d'équilibre

    Asie*

    2060

    14,4

    9,8

    4,6

    Afrique

    2070

    14,5

    9,4

    5,0

    Amérique latine

    2035

    16,3

    6,7

    9,6

    * Sans la Chine

    Source: UN Concise Report on the World Population Situation in

    2000..., New York, 2001.

    Tableau 5.1.4 : Croissance présumée des effectifs de la population

    des principales régions du monde en développement (1975-2074,

    en millions de personnes)

    Année

    Région

    1975

    2000

    2025

    2050

    2075

    Pays en développement

    1 996

    3 843

    6 091

    8 029

    9 051

    Asie

    1 268

    2 384

    3 651

    4 715

    5 232

    Afrique

    402

    834

    1 479

    2 112

    2 522

    Amérique latine

    326

    625

    961

    1 202

    1 297

    Ensemble du monde

    3 988

    6 406

    9 065

    11 163

    12 210

    Source: UN Concise Report on the World Population Situation in

    1970-1975..., New York, 1974, p. 59.

    Tableau 5.1.5 : Taux de croissance net de la production, Afrique du sud 1

    Année

    agriculture

    culture

    céréales

    Racines et tubercules

    Bétail

    Produits alimentaires

    Pourcentage

    1992-1996

    3.9

    4.4

    5.8

    2.4

    2.6

    3.7

    1997

    0.5

    0.2

    -4.2

    2.0

    1.4

    0.3

    1998

    3.7

    4.1

    4.1

    5.5

    2.5

    3.9

    1999

    1.9

    1.8

    -0.6

    4.2

    1.4

    2.5

    2000

    -0.3

    -1.0

    -3.2

    0.5

     

    -0.3

    2001

    0.8

    0.9

    2.4

    0.7

    0.5

    0.6

    2002-2008

    1.6

    2.0

    2.7

    0.9

    0.7

    0.8

    1. Afrique du sud exclue

    Source : FAOSTAT

    Le pronostic d'experts de l'ONU établi à partir des données de 1970 donne une idée générale de la façon dont s'opérera par la suite la transition démographique vers un régime moderne de reproduction de la population. L'on peut conjurer du fait du ralentissement des rythmes de croissance de la population en de nombreux pays en voie de développement apparu au milieu des années 70. Mais il ne faut vraisemblablement s'attendre pas s'attendre à des changements fondamentaux dans le tableau général de l'évolution démographique.

    Le pronostic fond é sur l'analyse de la natalité, de la mortalité, de la structure par âge, de l'urbanisation et d'autres facteurs déterminant la dynamique de la population, l'accroissement de la population n'est pas un processus exponentiel ou une « explosion exponentielle » avec un taux de croissance constant. L'analyse du tableau montre que le taux d'accroissement de la population a d'abord tendance à augmente de ce et, une fois atteints certains niveaux de développement socio économique et culturel, à baisser. Il est probable que dans le premier quart du 21eme siècle, le taux d'accroissement de la population des pays en voie de développement notamment les pays africains restera élevé, qu'il baissera notablement dans le deuxième quart du 21eme siècle et que la stabilisation de l'effectif des pays africains soit à, peu près dans 75 ans. Cela résultera non pas de la famine de masse, comme le prédisent les « finalistes » mais du développement socio économique progressiste.

    Cela implique, sans aucun un immense accroissement des charges sur la terre et les autres ressources naturelles qui nécessiteront une mobilisation maximale des efforts intérieurs des pays en développement et une extension de la coopération internationale. La demande augmente de façon colossale (60-70% sous l'impact du facteur démographique). Pour satisfaire la demande croissante d'aliments, la production alimentaire des pays africains doit augmenter de 4% par an en moyenne durant deux décennies. Cette estimation est fondée sur les hypothèses suivantes :

    Le taux d'accroissement de la population ne dépassant pas en moyenne le taux actuel de 2.6% ;

    L'augmentation moyenne annuelle de la consommation alimentaire par habitant sera d'environ 1% (un minimum pour le niveau actuel de sous alimentation et de famine).

    La part de l'importation dans l'approvisionnement alimentaire ne dépassera pas le niveau actuel (environ 15% de la consommation de céréales des pays importateurs) en partant de ce qu'ils ne pourront peut être pas pendant longtemps importer plus du fait du déséquilibre de la balance des paiements.

    Si la croissance moyenne annuelle de la production alimentaire des pays africains s'établit à 4% durant ces deux décennies, la situation alimentaire s'améliorera de façon considérable. Certains pays devront avoir des rythmes encore plus rapides d'augmentation de la production alimentaire.

    Le taux annuel moyen d'accroissement de la production alimentaire fixé à 4% signifie que la production doit être multipliée par 3.2% en 30 ans. Même un taux bien moindre de 2.6% ne suffit qu' maintenir le bas niveau actuel de consommation, nécessite que la production alimentaire soit presque doublée d'ici la fin 2030.

    La gravité du problème alimentaire dans les pays d'Afrique subsaharienne augmentera certainement dans l'avenir. L'accroissement présumé de la population 2.032 milliards en 2050 de personnes nécessitera l'accroissement de la production alimentaire d'encore deux tiers uniquement pour maintenir le bas niveau actuel de consommation .mais si l'on voudrait satisfaire la production jusqu'en 2020, il faudra porter la production des aliments au minimum à 2 milliards de tonnes. L'approvisionnement alimentaire de la population des pays d'Afrique subsaharienne avant de se stabiliser dans au moins 50 ans apparait comme une tache encore plus grandiose, surtout sur le fond de la situation actuelle, car il faudra environ 5-6 milliard de tonnes de céréales par an.

    Tableau 5.1.6 : Taux de croissance de la production agricole brute et de la demande intérieure (tous usage)

     

    Production

    Demande intérieure (tous usage)

     

    Total

    Par habitant

    Total

    Par habitant

     

    70-90

    89/90-2010

    70-90

    88/90-2010

    70-90

    88/90-2010

    70-90

    88/90-2010

    Monde entier

    -2.3

    1.8

    0.5

    0.2

    2.3

    1.8

    0.5

    0.2

    Afrique subsaharienne

    1.9

    3.0

    -1.1

    -0.2

    2.6

    3.3

    -0.4

    0.1

    Pays développés

    1.4

    0.7

    0.6

    0.2

    1.2

    0.5

    0.5

    0.0

    Source : agriculture mondiale, horizon 2010, FAO sous la direction de NIKOS ALEXANDRATOS.

    5.2 La place et le rôle de la politique démographique dans le rapprochement de la stabilisation de la population.

    L'explosion démographique des pays en voie de développement cessera tôt ou tard. A cause de cette croissance démographique sur le développement, il est souhaitable qu'elle se stabilise le plutôt possible. La gravité extrême du problème alimentaire pousse à espérer que les problèmes alimentaires seront résolus en Afrique avec la baisse de la croissance de la population. Une condition importante du passage rapide à un type moderne de reproduction de la population est en présence des prémisses socio-économiques objectives nécessaires, une politique démographique efficace et scientifique argumente ayant pour objet une baisse du niveau élevé de natalité et un rapport optimal des taux d'accroissement de la population et de l'économie réalise dans les meilleurs délais.

    A la conférence mondiale sur la population en 1974, la plupart des pays africains se considéraient comme sous peuplés, qui étaient opposés aux politiques de la maîtrise de la population. Mais actuellement, les politiques de régulation de la population sont élaborés et mises en action pour une baisse de la natalité. Cela est dicté par des considérations d'hygiène sociale des femmes. Les accouchements répétés atteignant presque la limite biologique, dans un conteste de misère et manque total d'hygiène épuise l'organisme féminin30(*). L'espérance de vie des femmes est de peu supérieure à celles des hommes dans la plupart des pays africain du fait de la mortalité maternelle. En moyenne en Afrique subsaharienne en moyenne l'espérance des hommes est de 53 ans et 55 pour les femmes. Les conditions de vie des femmes sont précaires dans la majorité des pays africains à cause de leur faible statut. Les familles trop nombreuses pèsent sur les femmes qui n'ont pas en générale la possibilité d'exercer des activités qui peuvent accroître leurs revenus et modifier leur statut social.

    L'orientation vers la réduction des naissances dépend de l'efficacité économique : une population jeune alourdit les dépenses de l'Etat dans les domaines de l'éradication de la santé et évidemment de l'alimentation. Plus de 40% de la population africaine à moins de 15 ans. Dans de telles situations, les investissements démographiques dans les pays pauvres deviennent préjudiciables pour le développement des économies en formation. Les coûts des besoins en aliments notamment des nouveaux contingents de population sont trop grands. Aujourd'hui, la politique de maîtrise de la fécondité est en phase avec les comportements de planifications familiales, car les tendances des familles nombreuses se mutent en familles réduites. Ainsi la politique de planning familiale peut accélérer les tendances de réduction de la natalité et contribuer significativement résoudre l'acuité du problème alimentaire en Afrique, de celui de l'emploi et d'autres problèmes qui mettent en péril le développement des pays, mais à condition sur les transformations socio économiques et culturel générales progressistes au lieu de s'y substituer. Les transformations socioéconomiques profondes sont le point de départ de la réussite des politiques démographiques de réduction de la croissance incontrôlée des populations africaines.

    Quelle est donc dans la pratique l'efficacité des programmes nationaux de planning familiale et quel est leur impact sur le taux de natalité et le niveau de vie des masses populaires ?

    Pour répondre à ces questions, reportons nous à l'histoire de a politique de planning familiale en Inde. L'analyse de l'expérience indienne présente un intérêt particulier pour bien des raisons et avant tout parce que l'inde a été le premier des pays en développement à opter officiellement dès les années 50 pour une baisse du taux d'accroissement de la population au moyen du contrôle des naissances. En outre, l'Inde est le pays en développement le plus peuplé. C'est en inde et dans les pays à forte population qui lui sont semblable où vit la majeure partie des habitants des pays en développement, que se déterminent l'issue de l'explosion démographique de même que le délai de transition mondiale. L'expérience de l'Inde présente aussi l'intérêt en ce sens que c'est dans ce pays de pénurie alimentaire que l'on observe la plus forte pression de la population sur les ressources agricoles.

    Le « programme national de planification de la famille » est depuis de longues années, partie intégrante des plans quinquennaux de développement. La portée et l'envergure des mesures, et donc des budgets de ce programme augmentent de quinquennat en quinquennat : le budget est passé de 1.5 millions de roupies pour le premier plan quinquennal à 560 millions pour le dernier en date (1974-1979), soit une augmentation de 40 fois. Le programme de planification familiale dispose en outre d'une organisation bien structurée, d'un réseau ramifié d'institutions spécialisées et d'un personnel énorme (plus de 100000 personnes) ayant reçu une formation spéciale.

    L'objectif stratégique du programme de la planification de la famille est de diminuer dans les meilleurs délais le taux d'accroissement de la population. Le projet du quatrième plan quinquennal indiquait qu'il était souhaitable de réduire le taux de natalité de 40% en 1968 à 25% en 1980-1981 et de faire participer au programme 90% des couples. Des mesures pratiques en matière de planification familiale, comprenant la popularisation de l'enseignement des techniques contraceptives et des recherches scientifiques en la matière, s'inscrivent dans cette orientation générale.

    Une série de mesures depuis la distribution gratuite de contraceptifs jusqu'aux congés pour interruption volontaire de grossesses aux mères de familles nombreuses, furent prises pour conforter la motivation d'une réduction de la natalité. Des primes d'encouragement étaient également attribuées au personnel médical et paramédical pour chaque candidat à la stérilisation qu'il avait réussi à convaincre ; des camps de « vasectomie collective » furent organisés ; la limite d'âge du mariage fut relevée pour les deux sexes ; un énorme parc d'ambulances fut mis sur pied pour livrer et poser des stérilets dans les campagnes, sans parler de nombreuses campagnes d'encouragement du planning familial, etc. la propagande de la prévention des naissances est largement menée par les mass media, le cinéma , des expositions permanentes et itinéraires. Le 18 décembre de chaque année fut proclamé journée nationale de planification de la famille.

    Mais malgré d'énormes dépenses matérielles et de multiples efforts d'organisation, le programme n'a pu influer de façon tant soit peu sensible sur le niveau de natalité sans parler des retombées économiques.

    La natalité en milieu rural varie ces dernières années entre 38 et 39% (pratiquement le niveau de 1968) et ne manifeste aucun signe de baisse. L'on peut en dire autant du niveau de natalité dans les couches les plus pauvres de la population urbaine qui, généralement reste en contact avec la campagne.

    C'est l'explication de la principale raison de l'échec des programmes de planification familiale se trouverait dans le fait que ce programmes n'est pas en générale précède de transformations socioéconomiques radicales qui auraient relève le niveau économiques et matériels extrêmement bas du peuple et crée ainsi un tremplin pour exalter la population à épouser la politique de la famille nucléaire. Les transformations socio économiques et culturelles sont indispensables pour le succès des politiques de planification familiales en Afrique. Il devient presque impossible d'atteindre les résultats escomptés de la planification familiale d'une population qui vit dans la misère et de bas niveau de vie. Les contextes traditionnels et de misère entretiennent les comportements pro natalistes des populations. Dès lors, c'est mettre les boeufs avant la charrue. C'est considérer la politique démographique comme un élément isolé de transformations sociales. Alors que les gouvernants doivent réfléchir que les politiques démographiques sont une composante du système socioéconomique. C'est pourquoi LK écrit « Le contrôle de la croissance de la population ne doit pas être appréhendé d'une manière simpliste, comme préalable du développement en d'autres domaines sociaux et économiques31(*) »

    Selon l'économiste D.BANNERJI, les méthodes de planification familiales étaient considérées comme une « sorte de magie ». Cette politique démographique en Afrique vouée à l'échec est le reflet de l'échec des politiques de développement des pays. Les dirigeants au lieu de montrer leur carence, leur incapacité à améliorer les conditions de vie de la population se cachent derrière la planification familiale pour fuir leur responsabilité.

    Les populations réagissent timidement à la planification familiale puisque selon D.BONNEJI «  S'ils acceptent de n'avoir que 3 enfants qui peut garantir .... Qu'ils recevront une meilleure part de la santé et que leurs conditions de vie seront meilleures qu'elles ne sont ? » Dans la plupart des pays en développement, une politique démographique ne s'accompagnant pas de profondes transformations socio économiques n'aboutit pas aux résultats escomptés en matière de baisse de la natalité et du taux d'accroissement naturel. L'expérience dans de nombreux pays en développement montre qu'aucunes dépenses, aucunes mesures coercitives, ni aucune campagne de sensibilisation, ne pouvant modifier un temps ne soit peu le niveau de natalité tant que les causes profondes de l'explosion démographiques n'auront pas été écartés. «  La faim et la croissance de la population sont des symptômes, l'une n'est pas la cause de l'autre, et une attaque directe contre la croissance de la population seule est une illusion coûteuse et tragique. Aussi longtemps d'une profonde inégalité subsiste dans le tiers monde, les pauvres continueront à avoir beaucoup d'enfants parce qu'ils ne peuvent logiquement ou humainement agir autrement32(*). » Susan George.

    La politique démographique n'aboutira à l'effet escompté vers une réduction des naissances que si certaines conditions socioéconomiques sont atteintes. C'est pour cela que le démographe S.IVANOV remarque que « Parmi les nombreux facteurs agissant sur le taux de natalité, le niveau culturel de la population identifie au taux d'analphabétisme acquiert en certaines conditions une importance particulières. » alors que les taux d'analphabétisation sont encore très faibles.

    Sans mettre en cause la grande importance de l'élévation du niveau culturel en tant que facteur de base parmi d'autres de baisse de la natalité, il est nécessaire de mentionner en tout premier lieu, la baisse de la mortalité infantile ( et surtout de la post-neo mortalité) due à la sous alimentation et à la malnutrition chroniques. Liquider la faim chronique est la condition sine qua non d'une situation où le niveau de développement socio économique approche du seuil au delà duquel la tendance à maintenir une forte natalité s'atténue ou cesse, ce qui est typique pour l'étape initiale de la transition démographique. Une telle situation garantit l'efficacité d'une politique démographique spéciale devant rapprocher un tournant dans la dynamique des naissances et intensifier leur baisse.

    Dans l'ensemble, quelque paradoxal que cela paraisse à première vue, la faim massive favorise un taux élevé de natalité et est un des plus sérieux obstacles au passage d'un type moderne à mortalité et natalité faibles.

    Ce serait une erreur que d'expliquer la liaison entre la faim et la forte natalité dans une optique de « déterminisme alimentaire » auquel même un savant un chercheur Josué Castro avait payé son tribut autrefois. Selon cette conception, la sous alimentation chronique et, notamment, la carence de protéines animales stimulent biologiquement la natalité en augmentant les appétits sexuels. Selon Josué de Castro, « la faim est responsable de la surproduction d'être humains, excessifs en nombre et inférieurs en qualité, qui sont aveuglement précipités dans le métabolisme démographique du monde33(*) ». Ce raisonnement est un exemple typique de biologisme social.

    Mais la vraie raison n'est pas l'activité sexuelle plus grade d'un organisme sous alimenté qui recouvrirait un phénomène plus général de volonté de survie du genre humain luttant contre les conditions défavorables de l'environnement, parmi lesquelles la faim. L'explication de l'action stimulatrice de la sous-alimentation sur le taux de natalité dans le sens de l'augmentation est tout autre. La sous alimentation et la malnutrition accroissent la mortalité infantile et le taux de natalité, comme nous l'avons déjà dit34(*).

    Il se une forme de cercle vicieux : la faim favorise la mortalité et surtout la post -néomortalité qui stimule indirectement la natalité et l'accroissement naturelle, ce qui aggrave le problème alimentaire en étendant la faim. Seules des transformations socio-économiques progressistes au bénéfice des travailleurs, et avant tout la solution du problème de l'emploi, ce qui permettra de supprimer la misère et la faim, peuvent rompre ce cercle vicieux.

    Une amélioration substantielle de l'alimentation de la population des pays africains peut avoir un court effet d'augmentation du taux d'accroissement de la population par diminution de la mortalité plus forte que la baisse de natalité. Mais un nombre toujours plus grand d'arguments plaident en faveur de l'hypothèse selon laquelle les transformations sociales et économiques nécessaires à un essor cardinal de la production alimentaire et à l'amélioration de la santé de la population conduisent aussi à l'amélioration du niveau culturel de la  population, à un relèvement de l'âge du mariage et à une réduction du taux d'accroissement naturel.

    Quelques conclusions fondamentales suivantes concernant la politique de planification de la famille dans le contexte du problème alimentaire dans les pays africain.

    Quelque souhaitable qu'il soit d'agir sur la composante démographique de la relation « population -alimentation » par une politique de planification, quelque justifiés que soient les objectifs définis dans les programmes de contrôles des naissances, leur réalisation pour la plupart des états africains est l'affaire d'un avenir lointain. Il faudra pour cela des données d'un travail explicatif titanesque parmi les populations, des dizaines de grandes campagnes s'appuyant sur une aide internationale sérieuse en médicaments et en personnels spécialisés. Evaluant avec réalisme la situation, compte tenu de l'expérience acquise en matière de programmes de planning familial dans les pays d'Afrique subsaharienne, l'on peut affirmer que les politiques démographiques ne donneront un résultat pratique s'exprimant par une diminution de l'accroissement naturel que vers la fin des années 2030 ou même plus tard. D'ici là l'accroissement de la population et partant de la demande d'aliments, restera rapide malgré la tendance de baisse de la natalité qui s'annonce, et c'est un fait avec lequel on ne saurait manquer de compter.

    Une politique de la population fondée non pas sur une conception technologique étroite du contrôle des naissances mais sur une orientation sociale englobant un vaste ensemble de facteurs démographiques apparaît seule justifiée pour agir efficacement sur la situation demo-économique. La baisse de la mortalité infantile, et surtout de post néo-natale, par une amélioration de la protection de la maternité et de l'enfance a parmi ces facteurs une importance primordiale. Cette politique démographique d'ensemble doit devenir partie intégrante d'une stratégie socio-économique générale de développement visant l'élévation du niveau de vie des grandes masses populaires. Les mesures ayant pour objet l'éradication de la faim et l'amélioration de l'alimentation s'alliant à des mesures medico-sanitaires adéquates doivent se situer au premier plan d'une telle stratégie.

    Même en cas de l'évolution la plus favorable des événements, la politique démographique ne peut en soi décider de l'issue de la lutte contre les difficultés alimentaires des masses populaires. L'aggravation du problème alimentaire en largeur et en profondeur attend inévitablement les pays africains, surtout fortement peuplés, même au cas où le taux d'accroissement de la population fléchirait quelque peu, si les mesures les plus efficaces ne sont prises pour mobiliser toutes les ressources intérieures afin d'assurer le progrès de l'agriculture et d'améliorer le niveau des couches les plus déshéritées de la population. Cette difficile tache ne peut être accomplie qu'avec des transformations socioéconomiques radicales dont les mesures démographiques de contrôles des naissances seront un complément. Les tentatives de résoudre le problème alimentaire isolement ne peuvent aboutir.

    Sans contester le rôle important que peut jouer une politique démographique orientée vers la baisse de natalité, il convient de dire très catégoriquement que la priorité dans le maintient de l'équilibre « population-alimentation » revient à la principale variable, la production agricole. C'est vers sa transformation, vers l'abolition des modes de production peu rentables qui entravent l'intégration des agro techniques de pointes, vers l'accroissement de la productivité du travail agricole que doivent être orientée les efforts, car c'est bien la production qui est l'élément majeur capable de renforcer toute la chaîne de l'approvisionnement alimentaire des pays en développement. C'est dans cette direction, comme nous allons e montrer dans le chapitre suivant, que s'ouvrent devant ces pays les plus vastes perspectives.

    Chapitre6 : POSSIBILITÉS D'AMÉLIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT D'UNE POPULATION EN CROISSANCE

    6-1 Le progrès de l'agriculture, source majeure d'augmentation de la production alimentaire.

    Face a la forte demande alimentaire de plus en plus croissante que provoque la croissance actuelle et future de la population et la nécessite d'élever la consommation ,place les pays africains dans une situation de nécessaire urgence de mobiliser au maximum les ressources alimentaires ( il faut entendre par ressources alimentaires comme l'ensemble des produits vivriers , des produits halieutiques et produits techno économiques ) ou ressources alimentaires comme une dérivée des ressources naturelles des terres et des mers et du niveau techno économique de leur utilisation . Les pays en développement disposent-ils des possibilités naturelles et tecno économiques nécessaires pour consolider et élargir la base matérielle de production d'aliments. En d'autres termes l'agriculture des pays africains dispose t elle des potentialités pour satisfaire les besoins alimentaires de leur population ?

    Considérant les ressources naturelles multiples et variées dont disposent la zone tropicale et subtropicale et la révolution scientifique et technique qui s'accomplissent dans le monde, il est impossible de répondre par la négative. Les forces productives s'accroissent énormément grâce aux progrès techniques et scientifiques dont la conséquence est l'élévation spectaculaire du niveau de vie de toute l'humanité. L'intégration des acquis de la révolution scientifique techniques intégrante transforme considérablement ce secteur ou un nombre moindre de ruraux, ainsi aux Etats Unis seulement 2% de la population travaille dans le secteur primaire et nourrir toute la population américaine et assure l'essentielle des exportations de l'agriculture dans le monde. Cela suppose que 25 d'agriculteurs américains peuvent nourrir tous les 6 milliards de personnes d'habitants de la terre. Ainsi selon LK «  La révolution scientifique rend possible la croissance extrêmement rapide de la production des aliments traditionnels et la création de nouveaux produits (principalement riche en protéines) multipliant ainsi le potentiel alimentaire de la terre35(*) »

    Quant a la possibilité d'utiliser les acquis de la révolution scientifique et techniques dans les pays en développement pour résoudre les problèmes vitaux, les opinions divergent entre les optimistes et les pessimistes.

    Critiquant les pessimistes, l'économiste américain J. Simon remarque à juste titre que « les possibilités de développer l'agriculture en Afrique sont énormes36(*) puisque plongé dans un monde ou l'excédent alimentaire des pays développer peut nourrir toute l'Afrique ». Les conditions naturelles dans les pays d'Europe, d'Amérique se prêtent moins au développement de l'agriculture que dans les pays d'Afrique. Ces pays ont réussit grâce aux moyens scientifiques et techniques. Cela supposes que ces moyens ont réussit grâce aux moyens peuvent développer l'agriculture dans les pays africains. Les pessimistes quant à eux (dont G. Singer, J. Haskins et autres) excluent purement et simplement la possibilité d'un progrès scientifique et technique dans les pays développement. Pour eux, il est impossible d'accomplir une résolution verte en Afrique. De fait, ils ferment la voie de l'intégration de la révolution scientifique aux pays en développement en se référant à la structuration sociale et économique arriérées des pays africains, incompatible avec le progrès scientifiques et techniques. L'économiste américain G. singer a même écrit que «  Qu'a bien des égards, la technique du siècle dernier leur conviendrait mieux et leur faciliterait leur développement37(*) »

    Cette opinion pessimiste isole carrément les pays africains de la révolution scientifique et technique qui a pour objectif majeur d'agir pour l'amélioration des conditions de vie de tous les être humains.......

    Dans quelle direction et par quelles méthodes conviendraient-ils de développer l'agriculture nationale afin qu'elle couvre les besoins alimentaire d'une population en croissance ?

    Quels types de solutions appliquer pour accroître la production alimentaire en Afrique ?

    Il s'agit de dégager les stratégies socio économiques et institutionnelles à appliquer aux pays africains en utilisant les acquis de la révolution scientifique et technique, employer rationnellement les ressources alimentaires, de diversifier les structures et intensifier la production agricole.

    En pratique deux grands moyens sont utilisés pour augmenter la production agricole, y compris l'agro-alimentaire : il s'agit d'étendre les terres cultivées et accroître leur productivité. Le choix d'un de ces moyens dépend de la spécificité du pays concerné, notamment le caractère du peuplement, les particularités climatiques et l'état du fond agraire. Trois types principaux de combinaisons population ressources et agraires peuvent être dégages pour les pays africains.

    Les pays à faible densité de la population avec une superficie considérable par habitant de terres aussi bien exploitées que potentiellement arables. Ce type le moins répandu, il concerne des pays de l'Afrique équatoriale tel que la république démocratique du Congo, le Congo, le Gabon, le Cameroun. Ce type subit la forte pression démographique.

    Les pays fortement peuplés avec des terres cultivées par habitant et peu arables inexploitées. C'est le cas du Nigeria, de l'Egypte, l'Algérie l'Afrique du Sud.

    L'approche du problème de l'augmentation de la production alimentaire peut varier selon les conditions démographiques économiques et sociales du pays considérées. Si de nombreux pays africains ont encore la possibilité d'étendre et de défricher de nouvelles terres, c'est à dire un potentiel de terres arables important ; la situation est inverse pour d'autres pays.

    Tableau 6.1.1 : Pays en développement: types de combinaisons

    de peuplement et l'utilisation des terres

    Pays

    Densité moyenne de la population par km2

    Taux d'accroissement en %

    Superficie de terre par habitant (en ha)

    labours

    terres exploitées, labours compris

    total des terres

    Zaïre

    7

    2,3

    3,22

    3,22

    14,67

    Brésil

    10

    3,0

    0,35

    1,62

    10,05

    Inde

    163

    2,2

    0,30

    0,36

    0,66

    Source: Calculé à partir des rapports de la FAO, UN Demographic Year-Book, 2006, FAO, Production Year-Book, 2006

    La plupart des pays du sahel en Afrique de l'Ouest, du Nord et certains pays de l'Afrique du sud sont confrontés à l'absence de terres arables. Les populations rurales sont obligées de se confiner sur les petites portions de terres qui s'épuisent rapidement. De nombreuses terres à cause de la pression agraire sont épuisées. Ainsi 6% des terres sont actuellement en exploitation en Afrique.

    La voie extensive d'accroissement de l'agriculture par la colonisation des régions exploitées ne peut être fondamentale, mais la possibilité de cultiver de nouvelles terres sont loin d'être épuisées. Chaque pays densément peuplé a encore des terres en friches. Dans les pays sahéliens, les possibilités de mise en exploitation de terres dans certaines régions sont encore énormes.

    Tableau 6.1.2 : Utilisation des terres (par régions, 2007)

    Régions

    Terres cultivées, jachères comprises

    Pâturages permanents et prés

    Forêts

    Autres terres

    Superficie totale de terre ferme

    mln. de ha

    %

    mln. de ha

    %

    mln. de ha

    %

    Mln. de ha

    %

    mln. de ha

    %

    Pays en développement

    630

    9,8

    1 531

    23,8

    2 057

    31,9

    2 222

    34,5

    6 440

    100,0

    Asie du Sud et du Sud-Est

    264

    32,6

    35

    4,3

    315

    38,9

    195

    24,2

    809

    100,0

    Proche et Moyen-Orient

    81

    6,8

    267

    22,4

    140

    11,7

    704

    59,1

    1 192

    100,0

    Afrique

    142

    6,1

    694

    29,8

    540

    23,2

    954

    40,9

    2 330

    100,0

    Amérique latine

    142

    7,0

    534

    26,4

    1 021

    50,6

    323

    16,0

    2 020

    100,0

    Pays capitalistes développés

    395

    12,5

    880

    27,9

    885

    28,0

    998

    31,6

    3 158

    100,0

    Monde entier

    1 414

    10,8

    3 151

    24,1

    4 057

    31,0

    4 452

    34,1

    13 074

    100,0

    *Océanie comprise.

    Source: Calculé d'après FAO, Production Year-Book, 1979, Rome, 2007, Vol. 33

    La pratique de la mise en valeur de nouvelles régions dans certaines pays en développement rencontre de sérieux obstacles naturels (climat trop sec ou humide, relief accidenté, peuplement, etc.). De grandes difficultés peuvent surgir du fait de l'absence de transport organises du maintien de main d'ouvre et de moyens techniques, de la résistance de la population locale. Tout cela rend la mise en exploitation des terres de nouvelles régions, irréalisables pour le capital privé national. La mise en culture des terres nouvelles dans les pays en développement n'est pas une question de possibilités techniques et de rationalité économique. C'est aussi une question sociale qui consiste à savoir à qui rendre la terre et à quelles conditions. Le titre foncier fait souvent l'objet d'âpres conflits, voire même de guerre civile, le cas de la Côte d'Ivoire, du Zimbabwe, de l'Afrique du Sud, de la Namibie, etc. le partage de terres fait aussi de nombreuses victimes. Les paysans les plus pauvres et les journaliers qui ont le plus besoin de terres sont oublies lors de la répartition des terres nouvelles.

    La nécessite d'élaborer et d'introduire de nouvelles lois agraires pour les tribus et des régions a cultiver lors de leur passage a l'agriculture sédentaire pose aussi un problème social difficile. En outre, la migration des paysans vers les régions nouvelles se complique du fait de la misère des paysans, de leur dettes aux usuriers et aux paysans riches, de préjuges des castes et religieux et de la barrière de al langue. En général, les conflits fonciers deviennent de plus en plus fréquents en Afrique, les populations des régions accueillantes se sentent envahies par les allogènes.

    Jusqu'au milieu des années 60, la croissance de la population agricole dans la plupart des régions en développement était due principalement à l'extension des terres cultivées. Mais à la fin années 70 et au début des années 80, ont vu s'amorcer une tendance à la croissance de la productivité grâce à certaines mesures agro techniques. Les productions alimentaires se sont relativement accrues. Mais pas comme il le faut, grâce à la modernisation des moyens de productions agricoles.

    Quant au bilan entre les méthodes extensives et intensives d'accroissement de la production agricole , le géographe soviétique V. Pouliarkine affirme que «  Sur le plan écologique , le passage à des formes intensives d'utilisation des terres dans les régions de vieilles cultures et d'élevage ancien semble plus justifié que les tentatives de mise en culture sur une base traditionnelle de nouveaux territoires » Cela montre que l'intensification de la production agricole ne peut se faire sans distorsions . Ce type de production agricole entraîne une utilisation à outrance des terres provoquant ainsi l'appauvrissement des terres qui s'amenuisent de plus en plus. La plus grave de ces conséquences se situe dans ces deux zones, les zones tropicales et tempérées ne possèdent pas les mêmes caractéristiques climatiques voire de sols.

    Parmi les ruptures écologiques , les épidémies de schistosomiase et d'onchocercose développées par l'irrigation des cours d'eau et l'installation hydrotechniques , s'ajoute la dégradation des sols par suite de l'utilisation agro techniques adaptée à l'Amérique du Nord , à l'Europe et au Japon et autres manifestations de crises écologiques.....

    C'est pourquoi L. Kniajinskaïa  écrit «  L'intensification de l'agriculture qui implique avant tout des agro techniques de pointe est liée en zone tropicale à des difficultés supplémentaires d'ordre écologiques38(*) ».

    Cependant l'extrême gravité du problème alimentaire en Afrique impose l'application urgente de l'intensification de la production au lieu de voir ses inconvénients comme le remarque le fondateur de la révolution verte Norman Borlang

    L'intensification de l'agriculture est significativement importante pour les pays africains fortement peuples ouvrent des perspectives proprement illimitées. Pour la plupart des pays africains, il est extrêmement important d'assurer l'élévation du rendement de céréales, considérées comme la base fondamentale de la ration alimentaire est d'une importance extrêmement capitale.

    Tableau 6.1.3 : Rendement des céréales (q/ha ; 1969-2006)

    Région

    Toutes céréales confondues

    Blé

    Riz (paddy)

     1969-1971

     1976

    1977 

     1978

    1979 

     1969-1971

     1976

    1977 

     1978

    1979 

     1969-1971

     1976

    2000 

     2003

    2006 

    Pays en développement

    12,5

    13,8

    14,2

    14,6

    14,2

    11,4

    14,0

    13,2

    14,1

    14,4

    18,4

    19,0

    20,8

    21,4

    20,5

    Asie du Sud et du Sud-Est

    13,3

    14,6

    15,5

    16,2

    15,7

    12,0

    14,1

    13,9

    14,4

    15,5

    18,4

    19,0

    21,0

    21,5

    21,9

    Proche et Moyen-Orient

    12,2

    14,5

    14,3

    14,4

    14,4

    10,7

    14,3

    14,3

    14,4

    14,4

    37,1

    38,2

    36,9

    41,7

    42,4

    Afrique

    8,0

    8,6

    7,7

    8,3

    7,8

    7,7

    9,0

    6,6

    8,3

    8,5

    13,5

    13,9

    14,2

    14,1

    14,3

    Amérique latine

    14,8

    16,3

    16,9

    17,1

    16,7

    13,8

    15,5

    12,7

    15,9

    14,4

    17,0

    17,0

    18,9

    17,9

    18,9

    Pays capitalistes développés

    28,8

    30,0

    31,3

    34,0

    34,7

    21,3

    22,2

    21,5

    24,4

    23,4

    53,9

    54,0

    57,2

    58,8

    58,7

    Monde entier

    17,7

    19,8

    19,5

    21,1

    20,4

    15,2

    17,7

    16,7

    19,0

    17,8

    23,2

    24,5

    25,6

    26,6

    26,6

    Source: FAO, Production Year-Book, Rome, des années correspondante

    Le fait que les rendements, même dans les bonnes années , soient au moins deux fois inférieurs dans les pays en voie de développement que les pays capitaliste développés indique qu'il existe de larges possibilités pour les élever. Ainsi, dans les années 70, le rendement moyen du riz a été de 60q/ha au japon et en Australie alors que dans les pays traditionnellement rizicoles comme l'inde, le Bangladesh, les philippines il ne dépassait guère 20/ha. Réunir les conditions à ce que les rendements de céréales se rapprochent de ceux des pays avancés à ce regard permettrait d'augmenter considérablement les ressources alimentaires de nombreux pays en développement. La science agronomique a sélectionné ces dernières années un grand nombre d'espèces à haut rendement de céréales adaptées aux conditions naturelles des pays en développement. Ainsi, un institut international du riz a été créé aux philippines pour accroître le rendement de cette culture qui est, depuis les temps les plus anciens la base de l'alimentation de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine. Le réseau des centres scientifiques nationaux de sélection s'est également étendu. Le réseau socialiste du Vietnam ou s'est effectuées de sérieuses recherches scientifiques en vue de l'amélioration des agro techniques, des semences et de la sélection du riz donne un bon exemple aux pays en développement. Ses résultats ont fortement augmenté : les terres qui donnaient autrefois cinq, huit, dix quintaux à l'hectare tout au plus produisent actuellement 50-60 quintaux, et souvent même 100-120 q/ha. Enlever le rendement du riz et d'autres cultures, atteindre le niveau des exploitations les plus avancées, aider le pays à résoudre le problème alimentaire, c'est à quoi travaillent les chercheurs vietnamiens. Un centre de recherches scientifiques du riz e d'autres cultures alimentaires a été inauguré près de Hanoi avec pour programme la sélection de variétés hâtives et de hauts rendements, le perfectionnement des techniques de culture de riz et l'intégration des acquis scientifiques dans la pratique.

    Les chercheurs indiens ont également remporté de grands succès dans l'amélioration des variétés de riz. .le rendement du nouveau riz indien « 2-221 » est de 60 quintaux à l'hectare avec une période de croissance de 100 jours, alors que les variétés ordinaires ne produisent guère plus de 15 à 20 quintaux à l'hectare avec une période de croissance de 150 jours.

    Dans les pays du sud est asiatique le rendement moyen du riz n, culture alimentaire de base de cette région est passé de 15 à 43 q/ha aux philippines il a dépassé certains cas 15 q/ha. La proportion des superficies occupées par des variétés à haut rendement (VHR) variait en 1988 -1999 de moins des 4% en Birmanie et à Sri Lanka, à presque 44% aux Philippines. Un progrès encore plus sensible a été réalisé dans la sélection et la propagation des VHR de blé. De nouveaux hybrides, notamment le « mexicain nain » ont permis de tripler, et même de quadrupler le rendement moyen de certaines régions des pays en développement.

    L'amélioration des nouvelles variétés de céréales permet non seulement d'accroître les récoltes mais d'améliorer la qualité du grain et surtout sa teneur en protéines. Par exemple, les derniers progrès dans la culture du maïs à haute teneur en lysine prouvent la possibilité d'augmenter les quantités de protéines pour l'alimentation humaine et animale.

    Bien que les possibilités offertes par les VHR de céréales pour accroître la production la production d'aliments et d'améliorer leur qualité soient énormes, leur introduction n'est guère facile. Une véritable « révolution verte » en Afrique exige « les semences miracles* », tout un ensemble de mesures agro techniques : irrigation, engrais, pesticides, etc.

    Les VHR impliquent l'irrigation artificielle. Selon certains spécialistes, ce ne sera pas la terre, mais l'eau deviendra le principal facteur limitant la production alimentaire mondiale1. L'eau abonde en certaines régions du continent, mais manque n d'autres endroits.

    Les majeures parties des terres ne sont pas irriguées. Sur presque la moitié des superficies les ouvrages d'irrigation demandent à être construits et modernisés. En outre une grande partie de l'eau provenant des systèmes d'irrigation est sous-utilisée du fait de la négligence pour le nivellement, le drainage, et la régulation des débits. En l'absence d'un système de drainage approprié les sols irrigués se salinisent progressivement.

    L'extension et l'amélioration des réseaux d'irrigation dans les pays africains sont une tache de grande envergure, onéreuse et techniquement difficile. A pénurie aiguë des moyens financiers et matériels, la propriété privée de la terre sont des obstacles sérieux à la mise en place d'un système d'irrigation efficaces. Or selon les prévisions de la FAO, il serait indispensable d'accroître de moitié les superficies irriguées pour assurer dans les 20 prochaines années un accroissement de la production alimentaire qui permettrait de supprimer la faim.

    Dès à présent, certaines régions d'Afrique éprouvent une pénurie d'eau douce dont la consommation s'accroît sans cesse non seulement pour les besoins de l'agriculture, mais pour ceux de l'industrie. La seule issue est une utilisation économe, rationnelle des ressources en eau, la diminution du « taux-eau » de l'agriculture et de l'industrie, l'introduction de technologie anhydres et sans déchets.

    Mais le moment viendra sans doute où l'eau douce commencera à manquer. il faut se souvenir que l'humanité n'a accès actuellement qu'à 0.3% de toutes les ressources d'eau douce de la planète. Sa majeure partie est « figée » dans la glace ou caché dans des réservoirs souterrains. L'avenir appartient à une technologie fondamentalement nouvelle d'approvisionnement en eau qui rendra possible l'utilisation de la majeure partie des ressources d'eau douce actuellement inaccessibles.

    L'utilisation des eaux souterraines dont les réserves mondiales sont 300 fois supérieures à celles des lacs est fort prometteuse. Leur utilisation pour l'irrigation présente ses avantages. Elle pourrait être moins onéreuse, plus facile et rapide d'exploitation des eaux superficielles. De plus les eaux souterraines sont généralement plus pures et plus facile à protéger de la contamination radiochimique et biologique.

    L est envisagé d'employer dans l'avenir des méthodes d'irrigation comme le détournement des cours d'eau (des efforts sont déjà faits avec succès en ce domaine en union, soviétique) et dessalement de l'eau de mer qui représente 97-98% des réserves de la planète et le contrôle des précipitation atmosphériques au profit des régions arides. Certains progrès sont déjà réalisés dans le domaine météorologique, notamment la dispersion des brouillards, la prévention de la grêle, la stimulation des pluies, etc.

    L'étude des moussons effectuée par les climatologues indiens, afin de pouvoir pronostiquer avec exactitude les délais et les degrés d'intensité des pluies de moussons et finir par les maîtriser présente un grand intérêt. Des travaux sont également en cours en inde dans but de provoquer des précipitations atmosphériques dans les régions arides du pays. Les efforts des chercheurs en matière de gestion du climat permettent aux pays africains d'espérer franchir les conséquences dévastatrices des fléaux naturels.

    Le moyen, le plus efficace pour accroître le rendement en l'état actuel de la technologie agricole est l'emploi d'engrais minéraux. Une plus large utilisation des engrais était l'élément essentiel de l'ensemble des mesures qui ont permis d'atteindre le plus grand accroissement du rendement agricole en de nombreux au cours des dernières années. Les hauts rendements des nouveaux hybrides de céréales s'expliquent avant tout par leur réaction exceptionnelle aux engrais.

    Dans la plupart des pays africains, la norme d'engrais à l'hectare est actuellement le quart et souvent moins du dixième de celle des pays économiquement développés. Le niveau d'utilisation des engrais est particulièrement bas en Afrique.

    Malgré l'accroissement de la production intérieure d'engrais minéraux, les pays d'Afrique couvrent environ la moitié de leurs besoins par l'importation en provenance des pays développés.

    La hausse des prix des engrais dans les années 90 rend toujours difficile la satisfaction des besoins des pays africains par l`importation.il apparaît indispensable pour le long terme d'étendre considérablement les capacités de production des engrais dans ces pays mêmes nombre desquels possèdent de riches ressources de matières premières , afin de garantir l'empli des engrais à un niveau suffisant pour profiter entièrement des avantages des VHR , de même que de garantir les réseaux d'irrigation artificielle.

    En évaluant les besoins actuels et futur en engrais des pays africains, il ne faudrait pas sous estimer l'importance d'un moyen d'accroissement de la fertilité des sols aussi important et accessible que l'utilisation plus large et plus efficace des engrais organique obtenus par compost des résidus d'animaux et végétaux et l'assolement avec des légumineuses, qui fixent l'azote. Les ressources potentielles en engrais organiques des pays africains sont grandes. Selon une estimation de la FAO, la quantité globale de déchets qui auraient pu être utilisés comme engrais organiques en 1970/1971 contenaient 7 à 8 fois plus de substances nutritives (converties en azote, phosphore et potassium) que la quantité totale d'engrais minéraux employés par ces pays la même année39(*).

    La production alimentaire peut être substantiellement augmentée par l'emploi de nouveaux procédés scientifiques de traitements de sols, une large pratique des ensemencements répétitifs et l'amélioration des méthodes de gestion. Il est important que les pays africains étendent l'emploi des matériels agricoles, car ces pays n'utilisaient à la fin des années 70 que 1/10 du parc mondial des tracteurs et 1/8 de tous les tracteurs des pays développés.

    Un élément important de la stratégie de solution du problème alimentaire, outre l'amélioration de la fertilité des sols, est la lutte contre les pertes tant en période de culture que pendant la récolte, le transport et le stockage.

    Malgré les tentatives de réduire les pertes causés par les maladies et les parasites animaux et végétaux, 35% des récoltes potentielles des pays africains, selon les estimations sont perdus à cause de l'imperfection ou de l'insuffisance des mesures de protection.

    Des mesures de prévention des pertes en cours de récoltes et de stockage pourraient permettre d'énormes économies. Des études appropriées montrent que les pertes de céréales dues à des causes mécaniques et biologiques représentent 15 à 20% de la production annuelle suivant les conditions météorologiques, la culture et le pays. 2. Les pertes de fruits et de légumes périssables dans le réseau atteignent généralement 30 à 40%40(*).

    Des pertes de récolte se produisent à toutes les étapes : mauvaises organisation des travaux pendant la récolte, dommages causés en période d'entreposage et de stockage de grain et d'autres denrées par les insectes, les rongeurs, la moisissure cryptogamique , mauvaise qualité des matériaux d'emballage et des conteneurs , manipulation défectueuses en cours de transport , état insatisfait des entrepôts , matériel désuet ou mal entretenu dans les établissements d'alimentation, etc. Les mauvaises conditions de stockage et la basse qualité du traitement font que le produit final perd non seulement ses qualités gustatives mais ses propriétés nutritives.

    Ces exemples, dont la liste pourrait être allongée, laisse entrevoir de grandes possibilités d'accroissement des ressources alimentaires par réduction des pertes des pays africains. Mais ils montent que les progrès ne sont possibles que par des actions d'ensemble en vue d'améliorer la situation à tous les échelons depuis le champ ou la ferme jusqu'à l'Etat. Si les pays d'Afrique réussissaient pour 1985 à réduire les pertes de céréales d'après récoltes ne serait-ce que de moitié, comme le prévoient les résolutions de la 7eme session spéciale de l'assemblée générale et de la conférence de la FAO (1975), cela donnerait une économie d'au moins 21 à 22 millions de tonnes et permettrait de diminuer les achats alimentaires à l'étranger41(*). 1 p 186

    Tableau 6.1.4 : Organismes maritimes et d'eau douce: pêche effective et pronostics (1961-2006)

    Régions

    Pêche (mlns de t)

    Taux de croissance (% par an)

    2006

    1974-1976

    Moyenne pour 1961-1965

    Moyenne pour 1974-1976

    1980

    1990

    2000

    1974-1976

    1961-1965

    1980

    1974-1976

    1990

    1980

    2000

    1990

    Pays en développement

    16,9

    23,8

    25,8

    31,8

    36,6

    3,4

    1,8

    2,0

    1,3

    1,7

    Asie du Sud et du Sud-Est

    5,3

    11,2

    12,6

    15,6

    18,1

    6,4

    2,4

    2,2

    1,5

    1,9

    Proche et Moyen-Orient

    0,5

    0,8

    1,0

    1,3

    1,5

    4,3

    3,9

    2,8

    1,9

    2,7

    Afrique

    2,1

    3,8

    4,1

    5,1

    1,6

    6,7

    1,5

    2,2

    1,8

    1,8

    Amérique latine

    8,9

    7,7

    7,6

    9,0

    6,0

    -1,2

    -0,4

    1,7

    1,2

    1,1

    Pays développés

    20,3

    27,1

    27,4

    29,4

    30,6

    3,7

    -0,2

    0,3

    0,4

    0,2

    Monde entier

    47,7

    72,5

    75,3

    84,7

    92,5

    3,6

    0,7

    1,2

    0,9

    1,0

    6-2 Le développement de l'élevage

    Le développement de l'élevage occupe une place de choix dans la résolution du problème alimentaire en Afrique. Le volet qualitatif de l'alimentation est en partie déterminé par la consommation de protides animaux. Bien que depuis la fin des années 80, c'est la consommation d'aliments d'origine animale ait commencé à croître rapidement en de nombreux pays africains mais les indices absolus dans ces domaines sont encore très bas.

    La demande de produits d'élevage augmente très vite, dépassant généralement de loin l'offre. En plus, les prix s'élèvent rapidement de sorte qu'ils deviennent inabordables à la majorité de la population à a revenu modestes. Toutes les prévisions montrent que dans un proche avenir la demande de viande, de lait, d'oeuf et d'autres produits de l'élevage va encore s'accroître si des moyens sont pris pour améliorer l'alimentation des enfants et des femmes allaitantes et enceintes. Dans le cas contraire la proportion d'individus incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires en protides animales augmentera drastiquement. Pour satisfaire la demande croissante la production de l'élevage doit augmenter considérablement plus vite que la production céréalière (respectivement 4.7% et 3.6% par an).

    Comme pour le rendement des céréales il existe un écart non seulement énorme mais de plus en plus grandissant de la productivité de l'élevage entre les pays capitalistes développés et les pays Africains. La consommation africaine est inférieure à la moyenne du monde et de l'ensemble des pays développés.

    Cet écart devient plus profond du fait de la sélection systématique et soigneuse du bétail du renforcement du contrôle vétérinaire, de l'amélioration des pâturages et du système scientifiquement établit d'alimentation des bêtes pratiquées par les pays développés et presque inaccessible aux pays africains. Bien que certains pays africains disposent des atouts assez énormes où les conditions naturelles favorables à l'image des pays sahéliens en Afrique de l'ouest (Mali, Niger, Burkina- Faso), la plupart ont encore fort à faire pour élever la productivité des vaches laitières et du bétail a viande, réduire les pertes parmi les voeux et les agneaux qui atteignent souvent 50%, éradiquer les maladies, améliorer la productivité du bétail etc.

    Il est indéniable que les possibilités potentielles du développement de l'élevage en Afrique sont énormes, surtout compte tenu du très bas niveau de productivité actuelle propre. Peuvent être dégagées trois lignes de forces de réalisation de ces possibilités potentielles : renforcement de la base fourragère, amélioration des races et organisation de l'assistance vétérinaire.

    Le facteur essentiel qui détermine l'état et les possibilités de développement de l'élevage est la base fourragère.

    En Afrique, en général se sont les pâturages naturels qui assurent la majeure partie de l'alimentation du gros et du petit bétail a cornes. Dans certaines régions d'Afrique, surtout en Afrique centrale, de vastes étendues de pâturages sont peu ou pas utilisées, alors que dans d'autres régions africaines, il y a déficit criard de pâturage cause par l'accroissement de la population agricole et du cheptel accroît la dégradation de pâturages surexploites. Ces pâturages surexploités sont en partie consommés par un bétail dont le mode de production traditionnel contribue considérablement a les dégrader.

    Les fourrages grossiers (dont une part considérable doit être fournie par des cultures fourragères), le grain et des concentrés divers sont aussi des composants nécessaires de la base alimentaire de l'élevage. Pour que ces pâturages soient utilisés de façon efficientes implique que la pâture naturelles soit associée à des aliments fournis par l'agriculture afin d'atténuer les effets des variations saisonnières. Pendant que le bétail reproducteur et le jeune bétail destiné à l'abattage est parqué à part et engraissé avec des déchets agricoles. Ainsi le système traditionnel de pâturage est ainsi complété par un système d'engrais plus efficace.

    La base alimentaire étant un facteur qui limite considérablement le cheptel, reste e à savoir si celui peut être augmente. Les besoins alimentaires du cheptel ne sont ils pas supérieurs aux possibilités alimentaires ?

    L'opinion courante est qu'à mesure que la population augmente il devient nécessaire d'étendre les superficies des cultures alimentaires directement destinées à la consommation humaine, car les grandes quantités d'énergie se perdent en cours de transformation des aliments végétaux.

    6-3 Augmentation de la production de la pêche

    La production d'aliment à haute teneur en protides d'origine animale obtenue dans un bref délai est assurée par le développement de la pêche marine et fluviale, constitue un élément important de la solution du problème alimentaire en Afrique. La valeur nutritive des produits de la pêche provient du niveau élevé d'assimilation des protéines des poissons dont l'équilibre acido-amine ne la cède pas aux oeufs. Le prix de revient relativement bas des produits de la pêche marine et pluviale de provient de ce que les dépenses unitaires d'énergie sont a peu près la même dépense unitaire d'énergie sont a peu près les mêmes que pour les céréales est considérablement moins cher que pour l'élevage des poulets et du bétail.

    Tableau 7.1.1 : Disponibilité de poisson et de produits de pêche (moyenne) 1988-2007

    Régions

    Production (tonne, poids vifs)

    Importation (tonnes, poids vifs)

    Exportation (tonnes, poids vifs)

    Dsiponibilité

    (Kg/an )

    Afrique centrale

    1389092

    927143

    330327

    11.3

    Afrique de l'ouest

    458316

    343 787

    11827

    11.6

    Afrique de l'est

    1146871

    50366

    56317

    6.0

    Afrique australe

    104872

    7239

    7456

    4.6

    Source : FAO, traité avec à partir des rapports de la FAO

    Les reformes agraires progressistes ont pour vocation de remplir une double fonction créant les conditions nécessaires à la solution du problème alimentaire. Premièrement favoriser une forte accélération de la croissance économique en son entier et sur cette base l'accroissement de la production agricole et surtout alimentaire. Deuxièmement assurer l'utilisation maximale de la main d'oeuvre rurale dans le but de mettre à profit la force productive de l'énorme masse de la population des campagnes actuellement sans emploi ou sous employée, ce qui contribuerait à l'accroissement de la demande solvable d'aliments et d'autres bien de consommation courante, étendrait le marché intérieur et supprimerait la misère et la faim. 202 203

    Les investissements importants de l'état dans l'agriculture sont une condition nécessaire du développement de ce secteur. Celui-ci ne pourra surmonter son retard que si l'état lui apporte une aide substantielle et diversifie dans le développement et l'amélioration du système d'irrigation et de bonification ; la construction d'usines d'engrais minéraux, de pesticides, de matériel agricole. L'agriculture a d'énormes besoins tels que les silos à grains, les entrepôts, les entreprises de transformations de produits agricoles, de routes et de moyens de transports modernes des produits de même qu'un réseau de distribution commerciale assurant la circulation régulière des marchandises entre les producteurs et les consommateurs. Toutes ces infrastructures et équipements et ces éléments du progrès techniques ne peuvent mise en pace que par l'état.

    6-4 L'accroissement de la production des produits alimentaires traditionnels.

    Face à la croissance démographique incontrôlée et ravageuse les possibilités de développement de l'agriculture en largeur.... Par des méthodes traditionnelles se réduisent plus dans la plupart des pays. Le problème alimentaire en Afrique présente une acuité dégradante du fait de la prédominance de mode de production traditionnelle. C'est parvenir à son intensification, cela requiert des dépenses énergétiques et matérielles croissante qui se répercutent finalement sur le coût des produits alimentaires. C'est pourquoi on s'intéresse durant ces dernières décennies à la recherche et l'utilisation pratiques des sources tout a fait nouvelles. Ce sont les aliments synthétiques fabriques par des procèdes industrielles à partir des matières premières non agricoles et principalement de produits pétroliers.

    Le deuxième groupe comprend les aliments produits à partir des matières agricoles transformés selon une nouvelle technologie. Les principaux indices de ces nouveaux indices sont l'action sur la santé, le goût, et le coût.

    A la première étape, les efforts scientifiques et technologiques, ont porté sur la mise au point d'aliments artificiels et synthétiques à partir du pétrole et d'autres matières non agricoles. Ces derniers temps l'on attache à obtenir à partir des matières premières agricoles une protéine végétale pouvant être utilisée pouvant pour la fabrication d'analogues, de substituts et d'enrichissement des produits de l'élevage et surtout de la viande et du lait42(*).

    Les technologies industrielles de fabrication des aliments non traditionnels présentent plusieurs avantages sur la production agricole. La production n'est plus saisonnière comme, ce qui réduit les dépenses et les pertes qu'occasionnent le transport et lez stockage des produits agricoles traditionnels. La production de pend beaucoup moins des conditions météorologiques et devient plus régulière. Il devient ensuite possible de réduire les charges pesant sur l'environnement, de réduire la superficie de terres employées pour l'agriculture traditionnelle, ce qui permet de localiser la production dans les zones climatiques les mieux appropriées en portant sa rentabilité au maximum. Quatrièmement, la production et la consommation d'aliments protéiques de haute qualité augmente substantiellement grâce à une meilleure utilisation des

    ressources protéiques des végétaux (grain, oléagineux, plantes fourragères, etc.) non plus en nourrissant le bétail mais en tirant directement de la protéine végétale pour en faire des remplaçants ou des enrichisseurs de produits de l'élevage.

    Les aliments de remplacement obtenus à partir de protéines végétales permettent, en outre d'améliorer la structure et les rations alimentaires de la population. Ils ne contiennent pas de tissus conjonctifs, de cholestérols, d'excédent de graisse, etc. Ces produits se conservent longtemps peuvent être livrés conditonnn2S et prêts à consommer, ce qui démunie les pertes de temps et de travail dans le commerce et dans les ménages.

    L'accroissement rapide de la fabrication de nouvelles formes de nourriture ne contribue pas seulement à l'amélioration de la nourriture diététiques (thérapie de poids traitement de certaines maladies infantiles et autres) et l'apport de protéines, mais améliore aussi les indices économiques et fait baisser le cout des aliments , permet tant de mieux satisfaire les besoins des couches modestes de la population et permet d'étendre l'exportation et l'aide alimentaire aux pays en développement.

    La production de nouvelles formes d'aliments dans les africains eux-mêmes se développera sans aucun doute à mesure leur base technique et économique se consolidera. Pour que cette entreprise soit conduite à bon terme il importe que le coût des aliments artificiels ne soit pas trop élevé pour la majorité de la population et ne dépasse pas le prix des denrées alimentaires naturelles de production locale.

    Chapitre 7 : PRÉALABLES SOLUTIONS DU PROBLÈME ALIMENTAIRE

    7-1 Des transformations socio économiques radicales.

    L'augmentation de la production alimentaire grâce aux méthodes scientifique et techniques dans le but d'atteindre l'autosuffisance alimentaire ne signifie nullement qu le « problème alimentaire soit purement technique et puisse être résolu uniquement par des méthodes de fabrication 43(*)».

    Les révolutions vertes menées en Inde au Pakistan ont certes donné des résultats encourageants où l'accroissement de la production résulte principalement de l'utilisation de meilleures semences d'engrais minéraux et autres éléments de l'agro technique moderne. Mais comme le soutient L. Kniajinskaïa  «  Dans le contexte socio économique et politique actuelle l'intensification et la modernisation du secteur agraire revêt un caractère limite et fort contradictoire » montre que la réussite de la révolution en Afrique revêt de nombreuses obstacles difficiles à lever.

    L'un des principaux obstacles à la révolution verte en Afrique est la dominance de rapports de production tout à fait désuets qui freinent le développement des forces productives. Cet archaïsme de production empêche sérieusement une rénovation de la base matérielle et technique de l'agriculture qui accroissent le faible rendement des principales cultures.

    Le fait de vouloir augmenter la production alimentaire par la méthode de la révolution verte ne signifie nullement une augmentation de la consommation dans les conditions sociales des pays. La satisfaction des besoins alimentaires exigent une amélioration des revenus des masses populaires. C'est ce que soutient «  la production aura bien s'accroître, les couches modestes et déshérités des villes et des campagnes ne seront pas ne état d'améliorer leur ration si elles ne disposent pas de revenus nécessaires 44(*)». Les faibles résultats de la révolution verte par les pays qui l'ont appliquée est la résultante de ces obstacles lie à la forme et au fond. Les cultures alimentaire aux quelles s'étend la révolution verte notamment les légumineuses, les plantes à tubercules et a racines et les oléagineuses, sans parler de l'accroissement de la productivité du bétail laitier et de boucherie et de la volaille, on ne constate que de petits résultats. C'est seulement le rendement du riz et du blé qui a pu augmenter.

    L'autosuffisance alimentaire peut entraîner une suffisance au niveau national, mais peut aller de pair avec la sous alimentation et la malnutrition de la paysannerie et des couches pauvres de la population urbaines. C'est ce qui constitue les vrais paradoxes du développement de la de la révolution verte dans les conditions socio économiques actuelles des pays africains. Ce paradoxe mis en exergue par l'impact négatif du progrès scientifique et technique sur les pays en développement en générale et des pays africains en particulier a maintes fois été décrié par certains auteurs. Ainsi G. Skorov écrivait à ce sujet «  Comme l'écoulement des excédents de grains marchands sur le marché intérieur bute sur la faible demande solvable de la population et, sur le marché extérieur, sur les limitations douanières des l'importation des céréales dans la plupart des pays développés, il n'est pas exclu que nous soyons témoin d'une forte crise de surproduction dans un contexte de sous alimentation et de famine de masse dans le tiers monde ».

    Au regard de tout cela, il n'est pas surprenant que les prévisions de la FAO se fondant sur les facteurs technico-économiques sont si alarmants. Même malgré les investissements relativement colossaux en Afrique. Le nombre d'affamés non seulement est élevé mais en constante progression. Donc comme le soutient lk « Si les leviers sociaux correspondant ne sont pas mis en action , la faim et la sous alimentation resteront le lot d'une partie considérable de l'humanité 45(*)» pour palier aux formes contradictoires de la révolution vertes des pays africains, son impact globalement négatif sur la situation des masses populaires exigent impérativement un essor authentique de l'agriculture et la solution du problème alimentaire radicale toute la structure sociale des pays africains et avant tout une reforme agraire.

    7-2 L'objet des transformations

    Ce « paradoxe » traduit l'influence contradictoire du progrès scientifique et technique sur les pays en développement que les chercheurs ont maintes fois fait ressortir. Ainsi l'écrivain G. Skorov écrivait à ce sujet : «Comme a l'écoulement des excédents de grain marchand sur le marche intérieur bute sur la faible demande solvable de la population et, sur le marché extérieur, sur les limitations douanières de l'importation des céréales dans la plupart des pays développés, il n'est pas exclu que nous soyons témoins d'une forte crise de surproduction dans un contexte de sous-alimentation et de famine de masse dans le tiers monde46(*) .»

    Ce n'est pas par hasard que les prévisions de la FAO publiées fin 1979 et se fondant principalement sur les facteurs technico-économiques sont si pessimistes. Même selon la variante optimale de ces prévisions, en l'an 2000, même avec des investissements considérables dans l'agriculture des pays en développement (78 milliards de dollars de ressources propres et 13 milliards de dollars d'aide étrangères) le nombre des affamés, bien que moindre actuellement, est considérable :240 millions de personnes2.Donc, si les leviers sociaux correspondant ne sont pas mis en action, la faim et la sous-alimentation resteront pendant des décennies décennie le lot d'une partie considérable de l'humanité .

    Les formes contradictoires que prend la « révolution verte »dans les pays en développement, son impact globalement négatif sur la situation des masses populaires témoignent qu'un essor authentique de l'agriculture et la solution du problème alimentaire ont pour préalable une transformation socio-économique radicale de toute la structure sociale des pays africains et avant tout une reforme agraire. L'objet de ces transformations est de supprimer totalement les vestiges des rapports qui entravent le développement des forces productives dans l'agriculture et l'industrie, d'assurer une solution véritable de la question agraire au bénéfice de la population et de la masse paysanne. Il est nécessaire à cet effet de réduire la propriété privée des terres à des dimensions répondant aux conditions spécifiques des pays concrets, de partager les terres parmi ceux qui travaillent, de modifier les rapports de location en faveur des locataires, de supprimer le joug du commerce usuraire. Seule une transformation radicale du système de propriété et d'exploitation de la terre et des rapports d'exploitation qui y sont liés peut ouvrir la voie au développement des forces productives dans l'agriculture. Les reformes agraires progressistes ont pour vocation de remplir une double fonction créant les conditions nécessaires à la solution du problème alimentaire.

    Premièrement, favoriser une forte accélération de la croissance économique que en son entier et sur cette base l'accroissement de la production agricole et surtout alimentaire.

    Deuxièmement, assurer l'utilisation maximale de la main d'oeuvre rurale afin de faire participer activement à la production l'énorme masse de la population des campagnes actuellement sans emploi ou sous employée, ce qui contribuerait à l'accroissement de la demande solvable d'aliments et d'autres biens et de consommation courante, étendrait le marché intérieur et supprimerait la misère et la faim. Des reformes agraires de profondeur et d'envergure variables sont effectués dans les pays de développement. Elle donne lieu à une redistribution d'une partie des terres des gros propriétaires et de l'Etat au bénéfice des paysans, à l'abolition des corvées et des redevances, à une réduction partielle des loyers, à une limitation de l'exploitation étrangère. Le degré de progrès qu'apportent les transformations agraires dépend pour beaucoup du maximum de propriété foncière établi. Le « plafond » de propriété est encore assez élevé même les terres irriguées. Dans les pays africains les reformes agraires sont tronquées et inachevées. Bénéficiant d'une grande influence dans les organes législatifs de ces pays, les gros propriétaires usent de subterfuges pour faire traîner en longueur la réalisation pratique des reformes agraires.

    Les transformations agraires sont plus radicales dans les pays développés. L'abaissement du maximum de propriétés foncières y est plus systématique, les conditions de location des terres aux paysans meilleures, la coopération des paysans en progrès. La radicalisation progressive des transformations agraires peut aboutir dans ces pays à des mutations profondes dans tout le système de propriété et d'exploitation des terres.

    Les investissements importants de l'Etat dan l'agriculture sont une condition nécessaire du développement de ce secteur. Celui-ci ne pourra surmonter son retard que si l'Etat lui apporte une aide substantielle et diversifiée dans le développement et l'amélioration du système d'irrigation et de bonification, la construction d'usine d'engrais minéraux de pesticides, de matériel agricole. L'agriculture a besoin de silos à grain, d'entrepôts, d'entreprises de transformation des produits agricoles, de croûtes et moyens de transports modernes, de même que d'un réseau de distribution commerciale assurant la circulation régulière des marchandises entre les producteurs et les consommateurs. Seul l'Etat est capable de mettre en place tous ces éléments du progrès technique dans l'agriculture et de prendre les mesures d'organisation qui s'imposent dans les pays d'Afrique subsaharienne.

    La distribution de la terre aux paysans est une condition nécessaire, mais non pas suffisante de l'essor des forces productives de la campagne. Les paysans modestes ou les locataires qui constituent la majorité écrasante la population rurale ans tous les pays en développement, ne pourront rien faire sur leur petit lopin sans les moyens financiers, les fonds de semences, le matériel, les moyens de traction, les engrais, etc. ,qui leur sont indispensables. Ils ne sont pas en état à eux seuls de gérer rationnellement leur exploitation, de pratiquer un assolement correct, d'écouler leurs récoltes, d'utiliser efficacement les systèmes d'irrigation et de drainage. Et comment un paysan d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique, du Ghana, du Burkina Faso de la Somalie, pourrait-il acheter un tracteur ou des engrais si tout son travail lui donne à peine la possibilité de nourrir sa famille ?

    C'est pourquoi les transformations agraires ne donnent leur plein effet pour l'accroissement de la production agricole (surtout dans la masse des petites exploitations familiales) que lorsqu'elles s'accompagnent de la formation de coopération de la formation de coopérative de plein gré des paysans. C'est le seul moyen de renforcer la viabilité des petites exploitations. Par ailleurs, l'expérience de l'Algérie, de l'Angola et de bien d'autres pays montre qu'il est parfois judicieux de créer dès le début sur une base de coopération de grandes exploitations bien organisées et à haut rendement, car le morcellement en petites fermes peut entraîner une baisse de qualité de marchande de la production. De grandes exploitations d'Etat peuvent prendre la place des plantations nationalisées ayant appartenu au capital étranger afin d'organiser rationnellement leur gestion .Mais dans tous les cas l'aide organisationnelle et financière de l'Etat et la coopération des paysans sont des conditions nécessaires du progrès de l'agriculture. Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible, dans le contexte d'une économie marchande, de prévenir la ruine des petits exploitants et la formation d'une frange étroite de richards paysans. D'autant plus que la gestion collective répond à l'expérience socio-historique et de productive de millions paysans des pays d'Afrique subsaharienne et permet de mettre en oeuvre les éléments constructifs d'une cellule organisationnelle comme la communauté. Des reformes agraires radicales n'augmenteront pas seulement la productivité de l'agriculture, mais allégeront le problème de l'emploi, ce qui favorisera aussi le mieux-être de la population en supprimant les obstacles artificiels entre le travail et les moyens de production qu'engendrent les formes désuètes de propriété et surtout les survivances du féodalisme. Les reformes agraires et la distribution des terres inutilisées des gros propriétaires fonciers aux paysans sans terre permettent à ceux-ci non seulement d'assurer la subsistance de leurs familles mais de contribuer au développement de toute la société. Toutes ces transformations progressistes dans l'agriculture requièrent d'énormes dépenses. A l'exception des recettes extérieures, la seule source importante de financement des investissements dans l'agriculture ne peut être qu'une politique fiscale efficace limitant la consommation parasitique des groupes privilégiés, notamment par l'imposition des biens immobiliers. Une telle redistribution du revenu national et son utilisation rationnelle par l'Etat sont en même temps un puissant levier de mobilisation de l'accumulation et une des mesures possible de diminution de l'inégalité au sein de la société. Cette politique doit avoir pour effet l'accroissement de la demande solvable de large masse de la population, ce qui est fort important pour la solution du problème alimentaire. Il ne suffit pas d'augmenter la production d'aliments, il faut encore abolir la misère des masses populaire qui est un sérieux obstacle à l'élévation de la consommation en général et l'amélioration de l'alimentation en particulier. Il est nécessaire pour cela d'accroître le pouvoir d'achat de la population ce qui n'est possible qu'en pratiquant une politique des prix et des revenus assurant la croissance des revenus réels des salariés et des petits producteurs des villes et des campagnes. L'organisation de compagnies d'Etat d'approvisionnement et la mise en place d'un système de prix d'achat par ces compagnies qui garantissent la rentabilité de la production agricole ont aussi une grande importance. Un accroissement de la production agricole sans amélioration de la demande intérieure solvable risque de dégénérer en surproduction avec pour conséquence l'hypertrophie des stocks, la chute des prix d'achat ,l'endettement des paysans, la ruine des petites exploitations, la poussée du chômage et l'extension de la sous alimentation et de la faim .Comme l'indiquent les données du chapitre 2, l'arriération, la misère et la faim dans les pays d'Afrique subsaharienne résultent du maintien de la dépendance économique vis-à-vis des pays développés . Le pillage des ressources matérielles et humaines de la périphérie agraire productrice de matières premières de l'économie capitaliste mondiale qui continu, conduit au maintien de l'arriération socio-économique des pays africains qui a pour effet une crise alimentaire chronique. Le principal objectif du mouvement de libération nationale des pays en développement est donc d'acquérir l'indépendance économique et de supprimer toutes les formes d'exploitation neo-coloniale. La lutte pour l'autosubsistance, pour une amélioration réelle de l'alimentation des masses populaires est, de fait, une des lignes de force de la lutte pour le développement économique. L'option des pays en développement pour telle ou telle voie de développement détermine pour beaucoup le succès dans l'émancipation économique et la solution des problèmes socio-économiques les plus urgents. Les pays africains en général qui se développent ne dispose pas de la base nécessaire pour résoudre le problème alimentaire, éradiquer la faim, le chômage et la misère. A mesure que les rapports de production se développent, les vices inhérents à ce régime d'exploitation comme le chômage, l'inégalité sociale, les contrastes entre les niveaux de revenus, à l'extension de la misère et la faim qui l'accompagne se manifestent de plus en plus. La situation actuelle des pays d'Afrique conduit au maintien de la misère et de la faim pour des millions de travailleurs. Comme le soulignent les documents de la conférence internationale des partis communistes et ouvriers de 1969 « Les pays qui se sont engagés sur la voie du développement n'ont pas su résoudre un seul des problèmes fondamentaux qui se sont posés à eux ». L'acuité du problème alimentaire la nécessité urgente de le résoudre sont des facteurs supplémentaires en faveur de l'orientation socialiste pour les pays émancipés de la dépendance coloniale. Elle fournit le fondement le plus solide pour résoudre le problème alimentaire au bénéfice des travailleurs. La vie elle-même se charge de prouver aux travailleur qu'une solution radicale du problème alimentaire à leur profit n'est possible qu'à condition d'initier des progrès techniques et d'accomplir des transformations socio-économiques radicales.

    7-3 La solution de la faim par la réduction de la pauvreté

    Un certain nombre de chercheurs ont précisé que la stratégie la plus pertinente pour réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique est d'assurer un développement rapide du secteur agricole.

    Premièrement, la majorité des pauvres vivent dans les zones rurales, ainsi la croissance rapide de l'économie rurale est susceptible d'avoir le plus grand et le plus direct impact sur les pauvres. Deuxièmement, les pauvres de la plupart des pays africains dépensent jusqu'à 80% de leurs revenus pour se nourrir; une croissance rapide de l'agriculture est basée sur la productivité, et en conséquence des coûts moindres de nourriture. La réduction des coûts des aliments augmente le niveau du revenu réel du pauvre, en zone urbaine et rurale. Troisièmement, les coûts réduits des aliments permettent à des travailleurs d'améliorer leurs revenus sans augmenter leurs salaires, de ce fait permettant à l'économie d'être plus compétitive sur le marché international. Finalement, une agriculture en croissance augmente le revenu des agriculteurs, ce qui leur permet d'acheter des biens et des services. Des études ont prouvé que des revenus générés à partir d'activités agricoles sont plus susceptibles à être dépensés sur des biens et des services nationaux plutôt que sur des biens et des services importées. Ceci signifie que les effets multiplicateurs des augmentations de revenus sur la production et l'emploi non-agricoles sont plus grands que ceux de la croissance non-agricole sur la production et l'emploi non-agricoles. Il est important de résoudre le problème alimentaire en Afrique en réduisant la pauvreté.

    En outre, il est nécessaire d'assurer le développement du secteur agricole végétal. A cet effet, des stratégies doivent être définies :

    STRATEGIES

    1.1 : Améliorer la productivité et la compétitivité des productions agricoles vivrière

    Stratégie 1.1.1 : Diversification des productions agricoles vivrière

    Stratégie 1.1.2 : Développement de la recherche agricole vivrière

    Stratégie 1.1.3 : Renforcement des capacités des opérateurs du secteur agricole vivrière

    Stratégie 1.1.4 : Modernisation des Exploitations Agricoles vivrière

    Stratégie 1.1.5 : Promotion de la qualité des produits vivriers

    Stratégie 1.1.6 : Poursuite de la reforme des filières des produits vivrier

    1.2 : Garantir la sécurité alimentaire

    Stratégie 1.2.1 : Appui aux actions de promotion des cultures vivrières (mais, mil, manioc, igname, banane, etc.)

    Stratégie 1.2.2 : Développement de la recherche et vulgarisation des résultats

    1.3 : Contribuer à l'accroissement du revenu national

    Stratégie 1.3.1 : Promotion de la transformation des produits vivriers

    Stratégie 1.3.2 : Appui à la maîtrise des systèmes de vente au niveau international

    Stratégie 1.3.3 : Mise en place de mécanismes de financement du secteur agricole 

    1.4 : Améliorer les revenus et le bien-être des populations en milieu rural

    Stratégies 1.4.1 : Maîtrise des systèmes de commercialisation

    Stratégies 1.4.2 : Renforcement des équipements de base (Piste, électricité, eau...)

    Stratégie 1.4.3 : Appui aux organisations agricoles, coopératives et mutualistes

    1.5 : Favoriser l'application des lois sur le foncier rural

    Stratégie 1.5.1 : Vulgarisation de la loi foncière

    Stratégie 1.5.2 : Sensibilisation des populations sur la loi foncière

    CONCLUSION

    Le chômage, les revenus médiocres, l'inflation dans un conteste de crise font tellement baisser le pouvoir d'achat des couches les plus défavorisées de la population que pour elles la ration statistiques moyenne « confortable » demeure inaccessible.

    La pénurie alimentaire dont souffre la majorité écrasante de la population des pays africains se manifeste sous deux formes principales : tout d'abord l'insuffisance de calories et deuxièmement, la carence de substances nutritives fondamentales, surtout de protéines d'origine animales. L'aspect quantitatif de crise alimentaire, notamment l'insuffisance calorifique dont l'expression extrême est la faim, est particulièrement important. L'aspect qualitatif recule provisoirement au second plan vu l'ampleur de la faim dans les pays africain.

    Parmi les nombreux facteurs qui déterminent la situation de crise alimentaire dans les pays africains, le facteur démographique joue un rôle important. Les mutations qualitatives de l'évolution démographique, précisément le retard de la baisse du taux de mortalité par rapport au taux de mortalité, typique pour la reproduction de la population des pays développés, ont entraîné, nous le voyons d'énormes changements quantitatifs et une élévation brutale du taux d'accroissement naturel et des effectifs de ces pays.

    L'impact négatif de l'explosion démographique sur le problème alimentaire se manifeste surtout en ce que la croissance démographique accélérée, et le changement des structures de la population qui a aboutit à une augmentation des effectifs , dépendant de l'alimentation marchande, ont entraîné l'aggravation d'une des principales disproportion du développement socio-économique contemporain des pays de l'Afrique subsaharienne un divorce entre l'accroissement de la demande et de la production surtout marchande. Ainsi le taux moyen annuel de croissance a été de 2.7% ces deux dernières décennies. Cet indice, extrêmement élevé pour ce groupe de pays est encore insuffisant par rapport à l'accroissement de la demande qui, sous l'effet de l'impact de l'accroissement de la population et des revenus, a augmenté en moyenne de 4% par an. C'est cet écart qui est à l'origine d'une situation alimentaire critique.

    Il convient, de remarquer que la poussée démographique explosive creuse l'écart entre la demande et la production et pas seulement du fait de l'augmentation de la demande. Les mutations démographiques agissent aussi sur l'autre aspect de la disproportion, les conditions de production des aliments en aggravant les problèmes écologiques qui ont une incidence négative sur la productivité déjà basse de l'agriculture traditionnelle.

    L'écart se creuse entre les besoins croissants et le niveau de production locale d'aliments, ce qui aggrave le problème alimentaire.

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    * 1 Assessment of the word food Situation : present and future,

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    * 2 L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, Edition du progrès, 1983

    * 3 L. Kniajinskaia : perspective et solution du problème alimentaire mondial, Moscou, 1979

    * 4 Organisation mondiale de la santé (OMS)

    * 5 A K. Gopolan, cité par L. Kniajinskaïa dans perspective de solutions au problème de la faim dans les pays en voie de développement

    * 6 K. MARX: Le capital, Editions Sociales, Paris, t. I, P. 133

    * 7 Des études appropriées ont montré qu'une alimentation saine et suffisante améliore considérablement la productivité du travail. Ainsi pour un travail de physique modéré la productivité maximale est assurée par une ration journalière de 3000 kcal. Si l'on prend cette productivité par référence (100%) la diminution de la ration à 2500 kcal fait chuter la productivité à 58%, et avec 2000 kcal la productivité tombe à 27%.

    * 8 Josué de CASTRO : The Geography of hunger, little, brown & Compagny, Boston, 1952 p. 7

    * 9 Voir The National Survey, Ethiopia , 2004

    * 10 UN concise report on thje world population situation in 1970-1975 and its Long- Range Implications, New York, 1974.

    * 11 B. Urlanish, cité par L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, edition du progrès, 1983

    * 12 Selon les estimations, le coefficient d'élasticité de la demande de produits agroalimentaires selon le revenu varie de 0.6 en Amérique du Nord à 0.9 en Asie méridionale et en Afrique subsaharienne

    * 13 Cité par L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, édition du progrès, 1983

    * 14 K. MARX: Le capital, Editions Sociales, Paris, t. I, P. 133

    * 15 S. Tioulpanov cité par L. Kniajinskaïa dans  « Le neo colonialisme et le probleme alimentaire dans les PVD (Moscou, 1978) »

    * 16 K. MARX, F. ENGELS : Correspondance, p. 21.

    * 17 Scientific world, World federation of scientific workers, London, 1993, vol. xvii N.4 p 13)

    * 18 Erik P. Eckholm : losing ground, environmental stress and world food prospects , W. W. Norton & Company ,Inc., New York , 1976, P.19.

    ² L. BROWN (Lester Brown with Erik P. ECKLOM : by bread A Lone, pergamon press, new york, 1995, p .87

    * 19 Francis F. LAPPE and Joseph COLLINS with cary FOWLER : Food first beyond the myth of scarcity, Houghton Mifflin Company Boston, 2007, P. 45-46

    * 20 . Lester R. BROMN with Erick P. ECKHOLM: by Bread Alone Pergamon press, New York, 1995, p. 87

    * 21 K. MARX : Le capital, Editions Sociales, Paris IV, t. II, p. 129

    * 22 A. SAUVY « théorie générale de la population » Mockba, 1977,T. I,c. 19

    * 23 . New York times, 2004, Auguste 14th and November 5.

    * 24 The Guardian, Manchester 2004, October 17, P 12.

    * 25 H. FOERSTER, P. MORA, L. AMIOT: Doomsday: Friday 13th November A. D. 2026,

    * 26 Paul R. EHRLICH: the end of Affluence, New York, 1974.

    * 27 Paul R. EHRLICH: the end of Affluence, New York, 1974.

    * 28 D. H. MEADOWS et autres: the limits to growth, P. 25

    * 29 A.et P. Ehrlich population, ressources, environnement

    * 30 The Guardian, Manchester 1974, October 17, P 12.

    * 31 L. Kniajinskaïa : la croissance de la population et le problème alimentaire dans les pays en voie de developpement

    * 32 . Susan George: How other half Dies, the real reasons for World hunger, Allanheld, Osmum & Company Publishers, Montclair, 1977, P. 31

    * 33 Josué de CASTRO: the geography hunger,

    * 34 Josué de CASTRO: the geography hunger,

    * 35 L. Kniajinskaïa la croissance de la population et les problèmes alimentaires, editions les progrès , 1980

    * 36 G. SINGER: World development: Growth and change, New York, 1966

    * 37 G. SINGER: World development: Growth and change, New York, 1966

    * 38 L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, edition du progrès, 1983

    * 39 Calculé par la FAO, the stade of food and Agriculture, 2007, Rome

    * 40 FAO, UN Document, E/ conf. 65/4

    * 41 Voir FAO, Agriculture, 2004 Source: Calculé d'après Fao, Agriculture: Toward 2000, Twentieth Session, Rome, 10-19 novembre 1979, p. 117

    * 42 J.E. BARDACH, J. H. RYTHER and McLARNEY : Aquaculture : the farming and

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    * 43 L. Kniajinskaïa : croissance de la population et le problème alimentaire dans les pays en voie de développement, Editions du progrès, Moscou, 1980

    * 44 L. Kniajinskaïa : l'aspect démographique du problème alimentaire (Berlin, 1979)

    * 45 Perspective de solutions du problème alimentaire mondial, 1985, Moscou

    * 46 Conférence internationale des parties communistes et ouvriers, Moscou 1969






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984