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Essai d'estimation du niveau de revenu de la population du quartier panzi

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par Jean Pierre MBALABALA CERUBALA
Université ouverte - Licence en gestion financière 2007
  

Disponible en mode multipage

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    0. INTRODUCTION GENERALE

    0.1. PROBLEMATIQUE

    « La préoccupation de tout homme c'est d'obtenir un certain nombre de biens matériels ou autres capables de couvrir ses besoins. Le degré de satisfaction de ces besoins détermine le niveau de vie. Depuis des millénaires, l'homme s'active à améliorer sa situation et certaines communautés, certains pays sont arrivés à répondre mieux que d'autres à ce souhait » (1(*)).

    La situation socio-économique que traverse la plupart des pays d'Afrique, surtout ceux au Sud du Sahara, ne les permet pas de produire, voire de garantir le mieux-être de leurs populations ; une pareille situation est amplifiée par des conflits de plusieurs ordres : politiques, tribaux, religieux,.... Ainsi l'environnement socio-économique, soumis à de telles circonstances, ne laisse pas de place à l'épanouissement économique de l'homme, moins encore à la liberté entrepreneuriale des activités commerciales et économiques qui tendraient à l'amélioration du bien-être.

    En effet, dans le contexte spécifique de la République Démocratique du Congo et précisément de la Ville de Bukavu, améliorer les conditions de vie signifie aussi accroître la production des biens et services dans l'horizon temporel et spatial. En plus, il ne suffira pas seulement de produire, car cela n'expliquerait pas la consommation de ces produits ; il sera aussi question de pourvoir les ménages d'un pouvoir d'achat et de mettre ces biens et services à leurs dispositions.

    En outre, la ville de Bukavu enregistre ces derniers temps des évolutions, pas moins négligeables, des prix des biens et services ne fluctuant souvent qu'à la hausse ; par conséquent les cours de change vis-à-vis de la devise forte de référence vont croissant, pareil constat ne ferait qu'appauvrir les ménages.

    Les besoins de l'homme étant impératifs et illimités, celui-ci aspirant à répondre au minimum de leur satisfaction, entreprend différentes activités dans divers secteurs d'économie et cela sous-entend qu'en contrepartie il devra recevoir quelque chose comme fruit de son travail : le revenu. Ainsi le revenu constitue-t-il un élément important de différencier les façons de se nourrir ; comme dit G. Castelain : (...) les différences de revenus, de localisation ou des classes sociales entraînent des façons de se nourrir différentes ( 2(*)).

    Ces dernières années dans la ville de Bukavu, la majorité de la population semble ne pas avoir de revenu suffisant pouvant maintenir leurs niveaux de vie. Ainsi nombreux sont des ménages qui se lancent dans le petit commerce, l'informel... et y gagnent des moyens dérisoires ne pouvant tenir la famille ne fût-ce qu'un jour et souvent dans leur langage, ils ne cessent de dire qu'ils « mangent au taux du jour ».

    Ainsi donc, ce travail se tissera autour des certaines questions fondamentales auxquelles nous tâcherons de répondre :

    - Quel est le comportement qu'adopte l'agent économique ménage face à des alternatives de consommation que lui offre l'environnement économique actuel ?

    - Peut-on estimer le niveau de revenu des ménages du quartier Panzi à partir de leurs dépenses ?

    0.2. HYPOTHESES

    Les revenus mensuels des ménages du quartier Panzi seraient tellement bas de sorte que la quasi-totalité de leurs dépenses serait orientée dans la consommation des biens de première nécessité.

    Et plus, un bas revenu expliquerait aussi que ces ménages n'ont qu'une faible possibilité d'accès aux biens et cela expliquerait que leur niveau de vie serait évidemment très bas.

    Et enfin, la conjoncture économique actuelle étant difficile, la plupart des ménages de ce quartier tireraient la part la plus importante de leurs revenus dans le petit commerce, et si pas, dans l'économie informelle.

    Notre analyse et investigation tout au long de cette étude permettront d'affirmer ou d'infirmer nos hypothèses.

    0.3. METHODOLOGIE

    Dans ce travail, nous aurons à utiliser une approche de dépenses en nous appuyant sur les théories économiques. La notion de dépenses étant notre point crucial, nous avons utilisé les méthodes et technique suivantes :

    0.3.1. Méthodes

    Les méthodes utilisées sont classées en deux :

    a) La méthode comparative

    Elle nous a permis de comparer les données normatives sur le niveau de revenu de la population du quartier Panzi. Les conclusions qui en découlent permettent de dégager des perspectives nouvelles à l'amélioration de conditions de vie de ces ménages.

    b) La méthode analytique

    Elle nous a permis d'appréhender la situation quotidienne des ménages afin d'analyser les données recueillies sur terrain en différentes variables pour comprendre les questions relatives à leur niveau de revenu et en général à leur condition de vie.

    c) La méthode statistique 

    Le souci de mieux présenter et analyser sous forme de tableaux statistiques les données recueillies par nos enquêtes justifie la pertinence de cette méthode.

    0.3.2. Techniques

    a) L'analyse documentaire 

    Elle nous a aidé considérablement aussi bien pour la récolte des données que pour la précision des diverses notions vagues et imprécises à notre sujet.

    b) L'interview directe

    Par le fait qu'il y a coexistence entre l'économie formelle et informelle, nous sommes amené à faire un contact direct avec les ménages concernés afin de déterminer les sources de leurs revenus.

    c) Le questionnaire direct

    Il nous a permis de suivre quotidiennement les dépenses ménagères, car c'est avec ces dépenses que nous aurons à estimer le niveau de revenu de ménages.

    d) L'observation participative et nos prérequis

    0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    Une population au niveau de vie élevé, telle est la préoccupation de toute politique de développement, car on ne saurait ni produire des biens pour des consommateurs dépourvus de pouvoir d'achat ni de bien gérer la richesse de la société alors que de l'autre côté persiste la misère.

    En tant qu'indicateur du développement humain, le niveau de revenu permet de situer les ménages sur une échelle ordonnée : d'une part les ménages à faible niveau de revenu ou pauvre et d'autre part ceux du niveau de revenu élevé.

    Et en plus le niveau de revenu évolue quantitativement et objectivement que le mode d'existence moyen d'un groupe social en montrant son image de consommation ; voire en approximant sa condition de vie.

    Ainsi voulions-nous que ce travail ne se limite pas seulement à une analyse de dépenses de consommation, mais également qu'il fournisse des éléments nécessaires permettant d'approfondir des notions économiques.

    0.5. DELIMITATION DU SUJET

    La réalisation de ce travail a été effectuée auprès de 26 ménages pendant 12 mois. Les enquêtes ont débuté au mois de Septembre 2007 pour être clôturées en Septembre 2008.

    Le travail était limité à l'analyse, voire estimation des revenus de la seule population du quartier Panzi.

    0.6. DIFFICULTES RENCONTREES

    Les difficultés rencontrées pendant la réalisation de ce travail peuvent être groupées en deux :

    - celles liées au coût des enquêtes nous ont énormément coûté tant en

    argent qu'en temps ;

    - celles liées à la réticence des ménages face aux enquêtes menées. Ainsi

    nous ont-ils soupçonné d'espion cherchant à découvrir les secrets de la

    maison et surtout de leurs revenus.

    CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE

    I.1. CONCEPTUALISATION

    Pour vivre décemment, l'homme doit avoir de la nourriture saine, du logement salubre, des soins médicaux,.... lui procurant satisfaction. Cependant, la disposition de ces biens et services exige également celle des moyens ou revenus.

    L'homme travaille ou investit en contrepartie d'une rémunération constituant son revenu ; toutefois il peut disposer de certains biens et services ou du revenu sans prester ni investir. Ainsi le revenu lui permet de consommer certains biens et services.

    Dans ce point, il nous sera question de présenter brièvement des notions sur les concepts : ménage, revenu et consommation.

    I.1.1. Le ménage

    Le ménage est constitué de personnes partageant un même logement et un même revenu (3(*)).

    Dans la théorie économique le ménage est défini comme un agent économique dont la fonction principale est la consommation.

    Le ménage peut être réparti en deux catégories selon la population qui le compose suivant qu'elle est du ménage ordinaire ou hors ménage ordinaire(4(*)). Est appelé ménage ordinaire celui composé d'un groupe des personnes qui habitent ensemble quels que soient les liens juridiques qui les unissent. Par conséquent, le ménage peut se réduire à une personne.

    Par contre la population hors ménage ordinaire est celle des ménages collectifs, c'est-à-dire celle comptée à part non réintégrée et celle des habitations mobiles cas des étudiants logés au campus.

    Parallèlement à ces deux catégories des ménages, dans notre ville de Bukavu, les ménages sont composés soit des individus vivant seuls : célibataire, soit de deux individus seulement ou plusieurs n'ayant aucun lien juridique entre-eux : membres d'une communauté religieuse.

    I.1.2. Le revenu

    Le revenu d'un individu ou d'un ménage est celui qu'il peut consommer sans s'appauvrir (5(*)).

    Le revenu joue un rôle important dans l'économie car les activités que font les agents économiques visent l'objectif d'en retirer un certain fruit : le revenu. Aussi faut-il que les ménages, pour satisfaire leurs besoins, disposent d'un revenu qui leur confère pouvoir d'achat de biens et services produits par les entreprises et qu'ils désirent acquérir.

    Le ménage peut disposer de deux types des revenus provenant principalement de l'activité de production et de l'Etat.

    Le revenu de l'activité de production est celui dont bénéficie le ménage, sous forme de rémunération, du fait de sa participation à l'activité  de production. Ce revenu constitue la contrepartie du travail, du capital, de la terre,... et est obtenu sous forme de salaire, du profit ou intérêt et de rente.

    A part le revenu de la production, le ménage peut également recevoir de l'Etat des revenus sociaux. Ces revenus sont appelés revenus sociaux parce qu'ils sont transférés d'une caisse publique et redistribués à ceux qui en ont droit (6(*)). Les ménages reçoivent ces revenus sous forme des allocations sociales : allocations familiales, de chômage, etc.

    Par ailleurs, le revenu des ménages peut être homogène ou hétérogène (7(*)). Il est dit homogène lorsqu'il est issu d'une seule activité : cas du traitement pour un fonctionnaire qui n'a aucune autre activité que son travail. Par contre le revenu est dit hétérogène lorsqu'il provient de deux ou plusieurs activités, dans ce revenu peuvent se trouver le salaire, la rente, le loyer, etc.

    Cette analyse se limitant au niveau micro-économique où l'étude se fait selon que les agents économiques sont pris individuellement : ménages, entreprise, etc. ; cependant à l'échelle macroéconomique l'étude du revenu des individus d'une nation. En comptabilité nationale, ce revenu est donné par la somme des salaires, des intérêts, des profits et l'analyse se fait en terme des agrégats tel que le produit intérieur brut ( 8(*)).

    Dans les pays où les prélèvements obligatoires se font régulièrement, les ménages disposent, pour effectuer leurs achats, d'un revenu disponible, c'est-à-dire celui qui reste après les prélèvements obligatoires et l'ajout des revenus sociaux au revenu primaire lequel provient des activités de production. 

    Dans le cas de la province du Sud-Kivu et particulièrement la ville de Bukavu, il y a difficulté de spécifier les revenus des ménages. Difficulté due au fait que les activités de production sont quasi -inexistantes, voire les revenus sociaux ne sont pas distribués.

    En outre, pendant les périodes d'instabilité politico-économique les réseaux sociaux informels se renforcent (9(*)), par conséquent les ménages pourvoient à leurs besoins grâce aux revenus provenant des activités informelles ; les aides interfamiliales, le petit commerce, constituent aussi des sources des revenus des ménages.

    QUELQUES STATISTIQUES SUR LE REVENU

    1. Evolution des revenus globaux des familles à Kinshasa en Zaïre

    de 1969-1986

    Tableau n°01 : revenus globaux des familles à Kishasa (1969-1986

    Enquête

    21969

    Indice réel

    1969/1970 IRES Houyoux

    32,83

    1,00

    1975 IRES Houyoux

    32,83

    1,04

    1985/1986 INS

    34,19

    1,04

    1986 Houyoux

    27,8

    0,84

    Source : Maton cité par Tom DEHET et S. MAYESSE ; « Economie informelle au Zaïre survie et pauvreté dans la période de transition », in Cahier africain n°21/22, 1996, p.67.

    Le revenu des ménages kinois aurait augmenté de 4% au cours de la période de 1969-1975, soit une amélioration apparente de 1,36 ; amélioration apparente parce qu'il n'est pas tenu en compte les effets d'inflation.

    Cependant, au cours de la période allant de 1975 à 1986 une baisse de 10%. Ce tableau montre la perte de pouvoir d'achat des ménages kinois. Au cours de 17 années les ménages kinois ont vu leurs revenus diminuer de 17%, d'où une perte de pouvoir d'achat qui se traduit par l'implosion de leur bien-être jusqu'au point où leur survivance est mise en péril (10(*)).

    2. Revenus de la population de Bukavu 1997-1998

    Dans leur travail, Shamavu et Tshisekedi montrent, à partir d'une estimation ou d'une approximation par les dépenses que le revenu réel des ménages bukaviens s'élève à 261,65$ le mois (11(*)).

    Par ailleurs, Y.C. Barhanda, pour son cas spécifique portant sur le quartier Fariala de la Commune de Bagira, a estimé le revenu des ménages de ce quartier à 47,05$ par mois (12(*)).

    I.1.3. La consommation

    Rappelons que le revenu confère aux agents économiques, surtout les ménages, pouvoir d'achat de biens et services. Par conséquent, ce qui importe beaucoup pour les ménages ce n'est pas seulement le niveau de leurs revenus, mais aussi l'usage qu'il en est fait. En d'autres termes, le ménage ne vise pas la maximisation de son revenu ; ce qui est déterminant pour le ménage c'est la marge de liberté de décisions que lui permet ce revenu. Parmi les décisions figurent principalement celle de la consommation.

    La consommation désigne l'acte par lequel l'homme use des biens pour satisfaire ses besoins. Les besoins évoluent, au plan de la société elle-même (les besoins du XXIème siècle ne sont pas les mêmes que ceux du moyen Age), et au plan des individus. L'évolution des besoins et des sociétés apparaît dans le tableau ci-dessous :

    Tableau n°2 : Evolution des besoins et des sociétés

    EPOQUE

    BESOINS FONDAMENTAUX

    Depuis toujours

    Alimentation, habitation, habillement, sécurité

    Fin du 19ème siècle

    Education, hygiène et santé

    Début 20ème siècle

    Transports, communications, informatons

    Moderne (pour les sociétés développées)

    Loisirs, qualité de l'environnement, qualité du milieu de travail, considération sociale, réalisation personnelle

    D'après : J. DEMERSON et M. REYNE, R.F.G., n° 14, 1978, p. 110.

    Certains besoins fondamentaux connus dès les premiers âges se renouvellent aussi à l'époque moderne. Par exemple, il existe aujourd'hui un marché des « biens de sécurité » (alarmes, protection, auto-défense, abris anti-atomiques,...) qui ne révèle pas un réel progrès de nos sociétés (13(*)).

    Dans la théorie économique, la consommation est analysée suivant les agents économiques selon qu'ils sont consommateurs ou producteurs. Ainsi pour les agents économiques essentiellement consommateurs, la consommation est dite consommation finale : contrairement à la consommation intermédiaire pour les agents producteurs : utilisation des biens dans les processus de production.

    Pour le cas des ménages, ils consomment des biens et services non pas pour la production, mais plutôt pour une usure totale en vue d'en retirer satisfaction. Par ailleurs, la consommation est analysée selon qu'elle est individuelle. C'est-à-dire lorsque les achats sont effectués individuellement par les ménages, ou collective : c'est-à-dire répondant à des besoins collectifs.

    L'analyse économique de la consommation emprunte deux voies de réflexion, la microéconomie et la macroéconomie.

    Dans la théorie microéconomique, le consommateur est supposé être un agent rationnel, homo oeconomicus, ayant des préférences lui permettant de classer les paniers des biens auxquels il consacre la totalité de son revenu (14(*)). Ce consommateur choisit des biens qui lui permettent de maximiser sa satisfaction compte tenu du prix et de son revenu et atteint un équilibre, correspondant à un maximum de satisfaction, lorsqu'il y a égalité entre ses unités marginales pondérés par les prix (15(*)).

    Cependant, peuvent se manifester deux effets lorsque le prix d'un des biens que le consommateur achète venait de changer, il s'agit de l'effet revenu et de l'effet de substitution.

    L'effet revenu résulte de la variation du revenu suite à une variation du prix d'un des biens tandis que l'effet de substitution est la conséquence de la consommation des quantités supplémentaires de bien dont le prix a baissé au détriment de celui pour lequel le prix a haussé. Toutefois, ces effets restent évidents lorsque les biens sont substituables.

    Prenons l'hypothèse d'un ménage qui consomme deux biens, supposés être substituables, le riz et la farine de manioc et qu'il joue sur les quantités selon que le prix d'un de ces biens baisse ou hausse sur le marché. Si une fois le prix du riz baisse, par conséquent les revenus réels du ménage hausse et par le fait même le ménage trouve de nouvelles possibilités d'augmenter les quantités du riz : d'où l'effet de substitution de la farine de manioc au riz et l'effet revenu se traduit par les nouvelles possibilités de décision.

    Ces deux effets expliquent, en effet, la variation du pouvoir d'achat des ménages en cas de variation de prix, par exemple en cas d'inflation. En effet, lorsqu'il y a inflation qui ne s'accompagne pas d'une hausse de revenu, les ménages subissent une perte de pouvoir d'achat ; par contre, dans les cas où le revenu hausse ou encore le prix baisse, les ménages bénéficient d'un pouvoir d'achat supplémentaire.

    En outre, G-stigler et G-Becker proposent une analyse, quoique non loin de la précédente, qui considère le consommateur ou le ménage à un producteur de sa propre utilité (16(*)). C'est-à-dire le ménage use de ses biens et services non pas pour la consommation finale, mais plutôt la production de sa propre satisfaction.

    Dans la théorie macroéconomique, certains auteurs économistes proposent une analyse globale, étudiant la consommation au niveau national, la consommation de tous les ménages d'une nation.

    J.M. Keynes considère que la consommation est déterminée par des facteurs objectifs comme les effets du revenu et de la richesse, mais dépend principalement du revenu qui dépend également de la propension à consommer (17(*)).

    Pour J.M. Keynes, la consommation est une variable passive suivant une loi psychologique qui peut être résumée en deux points :

    - la consommation croît moins proportionnellement que l'accroissement du revenu et la fonction de consommation est stable à court terme avec de propension marginale à consommer constante et inférieure.

    - Les variations de revenu conduisent à des variations de la consommation. En d'autres termes, la PMC diminue, le revenu augmente et Pmc est décroissante.

    D'autre part, les dépenses qu'effectuent les ménages peuvent être analysées en terme des postes de consommation suivant qu'elles sont destinées à la nourriture ou poste d'alimentation, de logement, d'habillement, etc .... et l'ensemble des postes constituent une structure des dépenses. Cette classification est fonctionnelle et permet la saisie de la ventilation du budget d'un ménage entre les catégories des dépenses (18(*)).

    QUELQUES STATISTIQUES SUR LA CONSOMMATION

    1. Consommation des ménages zaïrois en millions de zaïres

    (1980-1991)

    Tableau n°03 : Consommation des ménages zaïrois (1980-1991)

    Années

    Dépenses de consommation

    1980

    1981

    1982

    1983

    1984

    1985

    1986

    1987

    1988

    1989

    1990

    1991

    32,5

    43,5

    63,7

    115,7

    230,4

    272,3

    374,3

    678,3

    1245,6

    2579,7

    5091,6

    109.244,4

    Ce tableau montre l'image des dépenses de consommation de ménages zaïrois. Pendant onze ans, de 1980 à 1991, les dépenses de consommation de ces ménages sont passées de 32,5 millions de zaïres à 109.244,4 millions de zaïres, soit environ une variation de 336.036,61 à la hausse. Toutefois, la question reste sur les effets d'inflation de la monnaie zaïroise à ces dépenses, car l'inflation aurait effet d'accroître les dépenses en chiffre sans pour autant accroître le pouvoir d'achat.

    2. La consommation des ménages de la ville de Bukavu

    Shamavu et Tshisekedi dans leur travail analysent la consommation des ménages de Bukavu. Le tableau ci-après permet de synthétiser la structure des dépenses en différents coefficients budgétaires ou part du poste quelconque dans le total des dépenses.

    Tableau n° 04 : Dépenses de consommation des ménages de Bukavu 1997-1998

     

    En Nouveaux Zaïres

    %

    Montant

    1. Nourriture

    2. Logement

    3. Habillement

    4. Divers

    17.103.144,24

    2.527.635,6

    1.353.305,52

    10.415.114,64

    54,47

    8,05

    4,31

    33,17

    145,14

    21,06

    11,27

    84,18

    Total

    31.399.200

    100,00

    261,65

    Source : J. Shamavu et S. Tshisekedi, loc.cit., p. 37.

    Ce tableau montre comment se répartissent les différentes dépenses entre les différents postes de consommation. Le poste nourriture présente une part importante dans les budgets de consommation des ménages de Bukavu, soit un coefficient budgétaire de 54,47 %.

    I.2. LA REPARTITION DU REVENU

    Le revenu constitue le fruit des activités des agents économiques. Ils peuvent les recevoir sous plusieurs formes : rente, loyer, salaire,... Cependant le problème se pose quant à la répartition dudit revenu entre les agents économiques essentiellement entre les ménages pour le cas de notre sujet. Aussi faut-il signaler que trois sortes de répartitions sont analysées dans ce point.

    I.2.1. La répartition individuelle

    L'approche de la répartition individuelle fut abordée pour la première fois par V. Pareto, en 1895 qui ouvrit le champ de réflexion sur la répartition personnelle du revenu et sur la mesure d'inégalité de revenu dans la population (19(*)).

    La répartition individuelle du revenu permet de mesurer la répartition de la masse de revenus entre les individus (ménages) sans les différencier autrement que par leur niveau de revenu. Cette approche permet l'avantage d'évaluer les caractéristiques de la répartition telles que les tendances centrales, les dispersions et par conséquent de tenir compte des inégalités de revenu entre les individus.

    I.2.2. La répartition fonctionnelle

    La répartition fonctionnelle s'occupe de la répartition du revenu entre les facteurs de production. Cantillon, en 1755, dans son analyse distinguait quatre facteurs de productions : travail, capital, terre et entrepreneur qui ont chacun comme revenu selon qu'il est certain : le salaire, l'intérêt et la rente, ou selon qu'il est incertain, c'est-à-dire dont la réalisation est liée à des risques : le profit (20(*)).

    Par contre, l'économiste Ecossais, Adam Smith analyse la répartition fonctionnelle à partir de la valeur ou théorie des prix comme la valeur ajoutée, de coûts des produits intermédiaires et des trois facteurs de production : le travail, le capital et la terre. L'analyse de la répartition fonctionnelle se fait par deux chemins. Pour l'économie nationale par les données de la comptabilité nationale, pour chaque ménage par les revenus gagnés employés ou revenu de la richesse investie.

    I.2.3. La répartition sociale

    La répartition sociale du revenu est l'analyse de la répartition du revenu selon les agents économiques présentant une homogénéité sociale (21(*)). C'est le cas par exemple de la répartition de salaire entre les différentes catégories sociales. Par conséquent l'analyse est effectuée en se basant sur le secteur d'activité (agricole ou non agricole), ou statut juridique (salarié ou non salarié), etc.

    I.3. CADRE THEORIQUE SUR LE REVENU ET LA CONSOMMATION

    La consommation et le revenu semblent être deux réalités complémentaires, certains auteurs ne se sont pas passés de leur relation, laquelle a été analysée par les uns à partir de l'élasticité et d'autres en sont allés plus loin.

    L'analyse de ces différents auteurs sera présentée en deux points : l'un porte sur l'élasticité consommation - revenu et l'autre sur d'autres théories.

    3.1. L'élasticité de la fonction : consommation

    a) Notion

    La notion de l'élasticité consommation - revenu remonte des travaux effectués par l'Allemand Engel, en 1857, dans son ouvrage intitulé « le rapport de production et de consommation » et Adolf Schwabe qui, lui, se préoccupe surtout du problème du logement : existence de relation entre le revenu et les dépenses de logement. Les travaux d'Engel et Adolf ont été repris par les Anglais Broweley et Alen en 1935 dans leur étude statistique des dépenses de consommation des budgets des familles.

    L'élasticité est le rapport de variation relatives simultanées des deux grandeurs (22(*)). Dans le cas de revenu et de la consommation, l'élasticité exprime le rapport de la variation relative de la consommation et celle du revenu. L'expression mathématique de l'élasticité consommation - revenu est :

    dC/c dC R dC C

    ?c/R = ------ -------. ------ -------.------

    dR/R dR C dR R

    avec ?c/R = Elasticité consommation - revenu

    C = la fonction de consommation

    R = le revenu

    Les deux composantes de l'élasticité, dC/dR et C/R sont désignées respectivement par la propension marginale et propension moyenne à consommer.

    Par définition, la propension marginale à consommer est le rapport de la variation de la consommation résultant de celle du revenu et, a priori, elle est supposée positive, c'est-à-dire la consommation et le revenu varient dans le même sens.

    Cependant, les effets de la variation du revenu à la hausse ou à la baisse ne sont pas symétriques : les consommateurs ne varient pas du même pourcentage leur consommation lorsque leur revenu varie de 1%. Il y a là un effet d'asymétrie (23(*)).

    Dans l'analyse de la consommation, cet effet est dit effet de Crémaillère ou de Cliquet et explique la quasi - impossibilité pour les consommateurs de réduire leur consommation lorsque leur revenu diminue ; au contraire, ils réagissent en augmentant leurs propensions à consommer pour préserver leurs niveaux de vie (24(*)).

    b) Expression graphique de l'élasticité consommation - revenu

    Pour la représentation graphique de l'élasticité, nous utilisons le schéma réduit d'Engel qui nous donne une représentation se basant sur les biens selon qu'ils sont des biens de première nécessité, d'habitation et logement de biens non essentiels.

    1. Les biens d'alimentation

    Cette catégorie comporte de biens dont l'élasticité est inférieure à l'unité et lesquels sont classés dans les dépenses de première nécessité. Pour ces biens, selon Engel, la part de dépenses y consacrées a tendance à diminuer avec l'augmentation du revenu. Cela veut dire que le consommateur de ces biens affecte la part la plus importante de son revenu à la dépense lorsque son revenu est faible et l'augmentation de sa consommation est bien proportionnelle à celle de son revenu.

    L'élasticité des biens de première nécessité dépend également de niveau économique des agents.

    En effet, quand un sujet est très riche, l'augmentation de son revenu n'a presque aucun effet sur ses dépenses alimentaires. En revanche pour un sujet pauvre, toute augmentation de son revenu sera consacrée à l'amélioration de son alimentation.

    2. Les biens d'habitation et d'habillement : les dépenses courantes

    Cette catégorie renferme les biens dont l'élasticité consommation - revenu est égale à l'unité.

    Selon Engel, la part des dépenses consacrées à ce type des biens reste inchangée quel que soit le revenu. C'est-à-dire que l'augmentation du revenu et de la consommation est asymétrique.

    3. Les biens de confort = dépenses d'hygiène, de culture, de

    transport, de loisir ...

    Pour ces types de biens, l'élasticité consommation - revenu est supérieure à l'unité. C'est la catégorie des biens non immédiatement nécessaires.

    La dépense consacrée à ce type des biens augmente très fortement lorsque le revenu augmente. Graphiquement, l'élasticité se présente comme suit :

    Graphique n°1 : Elasticité consommation - revenu

    Consommation

    1 Légende

    2 1. Alimentation

    3 2. Dépenses courantes

    3. Bien de confort

    Revenu

    3.2. Les différentes théories

    Le revenu et la consommation des ménages ont été abordés par certains auteurs tels que D. Brady et R. Friedman dans la théorie de revenu permanent et tant d'autres.

    A ce point, nous allons présenter brièvement trois théories :

    - la théorie du revenu relatif ;

    - la théorie du cycle de vie ;

    - la théorie de revenu permanent.

    a) Théorie du revenu relatif

    L'hypothèse de revenu relatif a été traduite pratiquement par D. Brady et R. Friedman en 1947. Selon ces auteurs, la consommation de ménages ne dépend pas du niveau absolu de leurs revenus, mais également de la distribution du revenu national, autrement dit de la position relative des ménages les uns après les autres (25(*)).

    Cette hypothèse tend à supprimer celle de l'indépendance des décisions de consommation personnelle et suggère que la consommation d'un individu dépend du comportement des agents qui sont proches du consommateur.

    Enfin, cette hypothèse explique que les variations successives des revenus n'ont aucun effet sur la place qui occupe les ménages dans la distribution du revenu.

    b) L'hypothèse du cycle vital

    L'hypothèse du cycle vital a été proposée par A. Ando et F. Modigliani pour tenir compte de l'irrégularité du revenu du consommateur tout au long de sa vie. En effet, selon cette hypothèse, le revenu d'un individu non chômeur varie de la période de vie professionnelle à celle de sa retraite. Pendant ses premières années de sa vie, l'individu a tendance à consommer la quasi-totalité de son revenu, voire à s'endetter pour s'établir. Au fur et à mesure qu'il évolue, il consommera moins et enfin à la retraite, il va consommer plus, son revenu étant financé par son épargne antérieure (26(*)).

    Cette hypothèse veut, en effet, montrer que les décisions des ménages sur leur plan de consommation se font non seulement en fonction du revenu de la période présente, mais également en fonction de leurs revenus futurs (27(*)), autrement dit ils prévoient leurs revenus futurs.

    c) La théorie de revenu permanent

    Cette théorie vient des analyses de Milton Friedman, effectuées en 1957, dans son ouvrage intitulé « A theory of te consumption fonction ».

    Selon Milton, le revenu d'un individu comprend deux composantes :

    1) Le revenu permanent qui est à l'origine de comportement de consommation et représente le montant qu'une personne pourrait consommer sans diminuer sa richesse.

    2) Le revenu transitoire qui est l'écart entre le revenu mesuré (c'est-à-dire celui que le consommateur a pu disposer au cours d'une période) et le revenu permanent.

    En bref, l'idée de revenu permanent tel que présentée par Friedman, repose sur les comportements des agents à propos de leurs revenus. En effet, les agents ont un comportement des dépenses en biens de consommation de leur revenu permanent, mais non de leur revenu total et existe une relation stable entre le revenu permanent et une partie de la consommation, mais il n'existe pas de relation stable entre la totalité de la consommation et la totalité de revenu parce qu'il y a irrégularité quant à l'affectation du revenu transitoire pour une partie constante de la consommation (28(*)).

    3.3. CONCLUSION PARTIELLE

    La revue de la littérature, la définition de certains concepts de base tel que ménage, consommation et revenu, les notions de la répartition des revenus et les théories économiques relatives à la consommation et au revenu développés dans ce chapitre avait pour but de conduire notre champ de réflexion.

    CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE REVENU

    Les enquêtes d'identification de ce travail ont été menées sur 140 ménages. Ces enquêtes visaient plusieurs caractéristiques, principalement les revenus et les dépenses de consommation.

    Ce présent chapitre et le dernier seront consacrés au dépouillement des données recueillies pendant l'enquête.

    Dans ce chapitre, nous analysons les notions relatives au niveau de revenus, aux sources des revenus, à la relation entre revenu et taille de ménages, au mode de satisfaction des besoins utilisés par les ménages.

    II.1. Le niveau de revenu

    Par niveau de revenu, nous entendons le revenu moyen de la population enquêtée. Ce niveau de revenu est analysé par deux voies :

    - les revenus déclarés par les ménages que nous appelons revenus a priori et,

    - les revenus constatés par les dépenses effectuées que nous appelons revenus a posteriori.

    Nombreux ménages ont déclaré ne pas savoir ce qu'ils gagnent mensuellement en terme de revenus mais ont situé ce soit-disant revenu entre 0 et 50 dollars par mois.

    Cependant, pour bien saisir la réalité de leur situation, nous avons construit un petit tableau reprenant les intervalles de revenus allant de 0 dollars à plus par mois.

    En bref, la répartition des ménages entre les différents intervalles se présente de la sorte :

    Tableau n° 05 : Calcul de la moyenne de revenu

    Classe

    ni

    Xic

    niXic

    0-50

    50-100

    150-200

    200-250

    20

    3

    2

    1

    25

    75

    175

    225

    3350

    225

    350

    225

     

    26

     

    1300

    Source : nos données.

    ni = nombre des ménages

    Xic = centre des classes

    Nous avons X (la moyenne) = (?niXi)/N (29(*))

    X = 50 $ par ménage par mois en moyenne.

    Il se dégage de cette répartition, un revenu moyen de 50 $ par ménage par mois et un écart-type 42,74 $.

    Par ailleurs, du fait de la non connaissance de leurs revenus par les ménages, il nous a été intéressant d'analyser leurs dépenses mensuelles lesquelles ont dégagé la répartition suivante :

    Tableau n° 06 : calcul de la moyenne des dépenses

    Classe

    Ni

    Xic

    niXic

    0-49

    50-99

    100-149

    150-199

    200-249

    350-399

    600-649

    650-699

    2

    11

    4

    4

    2

    1

    1

    1

    24,5

    74,5

    124,5

    179,5

    274,5

    374,5

    649,5

    674,5

    49

    819,5

    498

    698

    449

    374,5

    649,5

    674,5

     

    140

     

    4212

    Source : nos données

    Il se dégage un revenu moyen à posteriori de 162 $ par ménage par mois. En bref, le revenu moyen par ménage par mois à priori est de 50 $ et à posteriori est de 162 $.

    II.2 Les sources de revenus

    Les ménages disposent des plusieurs sources de revenus comme vus au premier chapitre, ils peuvent détenir des revenus provenant des activités de production et/ou des transferts sociaux.

    II.2.1. Le salaire

    Le salaire constitue l'une des sources des revenus, voire la principale pour les ménages dont les chefs travaillent.

    Cependant, les ménages ne s'intéressent pas beaucoup aux sommes touchées, mais beaucoup plus sur ce que cette somme va leur permettre d'acquérir au marché en terme des biens et services.

    Sur 100 % des ménages enquêtés, 42,31 % sont des salariés. Bien que leur nombre soit important, tous ces ménages ont déclaré leurs revenus dérisoires pour nouer les deux bouts du mois.

    La plupart des ménages ont lié l'insuffisance de leurs revenus à la conjoncture économique actuelle laquelle ne permet pas le payement des salaires significatifs et réguliers.

    II.2.2. Les autres sources

    Dans les ménages salariés, face aux salaires dérisoires et faute d'autres sources des revenus, les femmes exercent, outre l'activité des chefs des ménages, une autre activité pour la subvenance aux besoins ménagers ?

    En effet, sur 42,31 % des ménages salariés, dans 54,55% d'entre-eux se trouvent des femmes qui exercent du petit commerce, et dans 45,45% les femmes n'ont pas d'activité.

    Pour les ménages d'autres activités, en particulier de la profession libérale (commerçant ou petits entrepreneurs) nous trouvons 42,31 % des ménages et chose étonnante, tous ont qualifié leurs revenu d'insuffisant.

    Par ailleurs, sur 15,38 % des ménages chômeurs, pour 25 % parmi eux, les femmes exercent du petit commerce et pour 75 % les hommes et les femmes n'ont pas d'activités et nous ont déclaré vivre par débrouillardise.

    III. Revenu et taille des ménages

    Les revenus sont distribués aux ménages lesquels ont des tailles différentes. Entendons par taille des ménages le nombre des personnes qui les composent en nombre et en âge.

    Cette rubrique se tissera autour des deux points traitant successivement de la composition des ménages et de la relation entre les revenus et la taille des ménages.

    1) La composition des ménages

    Cette composition est analysée de deux façons, premièrement selon le nombre des personnes par ménage et enfin par âge.

    a) Selon le nombre des personnes par ménages

    La répartition des personnes par ménage se présente de la sorte (avec Xi = le nombre des personnes par ménage et ni = le nombre des ménages).

    Xi

    5

    6

    7

    9

    10

    11

    13

    14

    16

    23

    28

    Ni

    4

    1

    3

    4

    6

    3

    1

    1

    1

    1

    1

    La taille moyenne qui en découle est de 10,38 personnes par ménages.

    b) Selon le nombre des personnes par groupes d'âge : Cette analyse

    s'appuie sur l'échelle d'Oxford.

    En effet, l'échelle d'Oxford est une mesure de la consommation nette (30(*)). Elle se fonde sur un groupement des personnes composant un ménage en trois classes : le premier adulte, les personnes d'âges de 0 à 14 ans et les personnes de 15 ans et plus. Cette échelle associe à chaque âge une unité de consommation laquelle est respectivement de 1 ; 0,5 et 0,7. Le nombre des personnes par classes d'âges se présente de la sorte :

    Tableau n° 07 : Nombre des personnes par classes d'âges

    Age

    Nombre des personnes

    Moyenne

    0-14

    134

    5,15

    15 et plus

    118

    4,54

    1er adulte

    26

    1,00

    Source : nos données

    Pour 26 ménages enquêtés, il y a 134 personnes ayant moins de 15 ans, 1118 de 15 ans et plus, 26 chefs des ménages.

    2) Relation entre revenu et taille de ménages

    La relation entre revenu et taille de ménages nous est importante pour connaître la part de revenu qui revient à chaque personne dans les ménages. Ainsi cette relation est-elle déterminée entre le revenu a priori et le revenu a posteriori.

    Le revenu moyen a priori s'élève à 50 $ par ménage par mois et la taille moyenne est de 10,38 personnes par ménage, soit 4,82 $ en moyenne par personne par mois.

    Par ailleurs, le revenu a posteriori s'élève à 162 $ par ménage et donne 15,61 en moyenne par personne par mois.

    Par rapport aux différents groupes d'âge nous avons, en se basant sur le revenu a priori, 72,7$ par unité de consommation en moyenne et par rapport au revenu a posteriori 23,56 $ par unité de consommation moyenne.

    II.4. Mode de satisfaction des besoins utilisés par la population

    enquêtée

    L'importance de ce point est de présenter la relation qui existe entre les revenus et les dépenses d'alimentation afin de déterminer si ces revenus sont bas ou pas.

    Le revenu moyen par ménage par mois s'élève à 50 $. Dans ce revenu seule la consommation alimentaire présente 81,43 $ des dépenses mensuelles moyennes, soit 163 % du revenu moyen. Ceci montre que, pour nouer les deux bouts du mois, en supposant la priorité accordée aux dépenses alimentaires, ces ménages font recours à d'autres sources de revenus, d'où la faiblesse de leurs revenus.

    En partant des dépenses de consommation, les dépenses alimentaires présentent environ 51,77% des dépenses totales, d'où une importance capitale accordée aux biens de première nécessité à cause des revenus dérisoires.

    Par ailleurs, sur 100% des revenus, les dépenses totales sont 324%, 224% de plus aux revenus. Cela montre la faiblesse significative des revenus.

    II.5. Distribution et inégalité des revenus dans la population

    enquêtée

    L'analyse de distribution et inégalité des revenus s'appuie sur deux outils : la courbe de Lorenz et l'indice de Gini. La courbe de Lorenz est un instrument couramment utilisé pour analyser l'inégalité de revenu et de la richesse (31(*)). Quant à l'indice de GINI, il permet de calculer la concentration ou la surface se trouvant entre la courbe de Lorenz et la première bissectrice. Cet indice est compris entre 0, distribution parfaitement égalitaire et 1, distribution parfaitement inégalitaire.

    Plus la courbe de Lorentz est éloignée de la première bissectrice, plus la concentration de la grandeur étudiée est forte et la répartition inégalitaire. Cette concentration est mesurée par un indice appelé le coefficient de Gini défini par le nombre :

    ,

    où l'aire de concentration est celle du domaine délimité par la courbe de Lorenz et la droite d'équation .

    Le coefficient de Gini est compris entre 0 et 1 :

    - si = 0, la répartition est parfaitement égalitaire,

    - si = 1, la répartition est parfaitement inégalitaire.

    Pour le cas des revenus, la distribution sera égalitaire si 10% de revenu reviennent à 10% des ménages, 20% à 20% et ainsi de suite.

    Pour arriver à déterminer la distribution et l'inégalité du revenu, nous partons des deux optiques des revenus : revenu a priori et revenu a posteriori ou optique dépenses.

    - Optique - revenu a priori

    La distribution des revenus se présente de la sorte avec fi (la fréquence absolue) fir (fréquence relative) frc (fréquence relative cumulée), Xi (centre de classe), fiXi (surface considérée), (fixi)r (caractère relatif et (fixi)rc (caractère relatif cumulé).

    Tableau n° 08 : Répartition de revenu

    Classe

    Fi

    Fr

    frc

    Xi

    fiXi

    (fiXi)r

    (fiXi)rc

    0-50

    20

    0,769

    0,769

    25

    500

    0,385

    0,385

    50-100

    3

    0,119

    0,888

    75

    225

    0,173

    0,558

    150-200

    2

    0,077

    0,965

    175

    350

    0,269

    0,827

    200-250

    1

    0,038

    1

    225

    225

    0,173

    1

     

    26

    1

    Abscisse

     

    1300

    1

    Ordonnée

    Source : nos données

    Graphique n°2 : Répartition de revenu

    Revenus

    100

    90

    80

    70

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    Ménages

    10 20 30 40 50 70 80 90 100

    Avec un revenu moyen de 50 $ par ménage par mois, nous avons une dispersion qui se présente de la sorte :

    - 76,9% des ménages se partagent 38,5% des revenus ;

    - 11,9% des ménages se partagent 17,3% des revenus ;

    - 7,7% des ménages se partagent 26,89% des revenus ;

    - 3,8% des ménages se partagent 17,3% des revenus.

    Quant à l'indice de GINI associé à cette courbe de Lorenz, il s'élève à :

    IG = - 1 - 1/n + 2/n²X?ixi

    Avec n = nombre des ménages = 26

    X = la moyenne ou revenu moyen = 50 $

    Xi = les différents revenus

    Nous avons IG = 41,86 % = 42%

    Avec un revenu moyen de 50$ par mois pour 26 ménages, l'indice de GINI s'élève à 42%, montrant en effet une inégalité criante des revenus entre ces ménages.

    - Optique - dépense ou revenu a posteriori

    Soit fi le nombre de ménages, fr la fréquence relative, frc fréquence relative cumulée, Xi centre de classes, fiXi surface considérée, (fiXi)r caractère relatif et (fiXi)rc caractère relatif cumulé.

    Tableau n° 09 : répartition des dépenses

    Classes

    Fi

    Fr

    Frc

    Xc

    fiXi

    (fiXi)r

    (fiXi)rc

    0 - 49

    2

    0,077

    0,077

    24,5

    49

    0,012

    0,012

    50 - 99

    11

    0,423

    0,500

    74,5

    819,5

    0,195

    0,207

    100 -149

    4

    0,154

    0,654

    124,5

    498

    0,118

    0,325

    150 - 199

    4

    0,154

    0,808

    174,5

    698

    0,168

    0,491

    200 - 249

    2

    0,077

    0,885

    224,5

    449

    0,107

    0,598

    350 - 399

    1

    0,038

    0,923

    374,5

    374,5

    0,089

    0,687

    600 - 649

    1

    0,038

    0,961

    649,5

    649,5

    0,154

    0,841

    650 - 699

    1

    0,038

    1

    674,5

    674,5

    0,160

    1

     

    26

    1

    Abscisse

     

    4212

    1

    Ordonnée

    Source : nos données

    Graphique n°3 : Répartition des dépenses

    Revenus

    100

    90

    80

    70

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    Ménages

    10 20 30 40 50 70 80 90 100

    Il ressort de cette courbe que les dépenses ou revenus a posteriori se présentent de la sorte :

    - 7,7% des ménages se partagent 1,2% des dépenses ;

    - 42,3% des ménages se partagent 11,8% des dépenses ;

    - 15,4% des ménages se partagent 11,8% des dépenses ;

    - 15,4% de ménages se partagent 16,6% des dépenses ;

    - 7,7% des ménages se partagent 10,7% des dépenses ;

    - 3,8% des ménages se partagent 8,9% des dépenses ;

    - 3,8% des ménages se partagent 15,4% des dépenses ;

    - 3,8% des ménages se partagent 16% des dépenses.

    La forme de la courbe montre que la distribution des dépenses est inégalitaire. L'indice de Gini associé à cette distribution est de 43,76% soit 44% d'où une forte inégalité dans la répartition des dépenses.

    II.6. APPRECIATION CRITIQUE

    Il a été constaté, dans ce chapitre, que les ménages du quartier Panzi sont vraiment pauvres. Mais malgré cette pauvreté, ils ne croisent pas les bras. Et les hommes, et les femmes, et les enfants, tous se mettent au travail pour donner le meilleur d'eux-mêmes afin de survivre et apporter un surplus à ce maigre revenu qui ne sait pas nouer les deux bouts du mois.

    II.7. CONCLUSION PARTIELLE

    Ce chapitre a porté sur les généralités sur le revenu. Le revenu mensuel de ménage a été analysé de deux manières, premièrement à partir des revenus déclarés par les ménages et dont la moyenne a été de 50 $ par ménage par mois et deuxièmement par les dépenses de consommation lesquelles ont dégagé un revenu réel de 162 $.

    La principale source des revenus pour les ménages salariés et chômeurs est le petit commerce. Dans 100 % des ménages salariés, outre l'activité des chefs des ménages, 54,55 % des femmes commercent et 25 % des femmes dans les ménages chômeurs.

    Avec un revenu a priori de 50 $ et a posteriori de 162 $ par mois par ménage, il a été intéressant de connaître ce qui revient à chaque membre de ménage. En effet, après analyse, il a été remarqué que la taille moyenne des ménages est de 10,32 personnes par ménages et de 5,15 pour 0 à 14 ans ; 4,54 pour 15 ans et plus et de 1 pour le premier adulte par groupe d'âge.

    Quant au revenu qui revient à chaque personne du ménage, il est de 4,32 $ par personne par mois par rapport au revenu a priori et de 15,61 $ par rapport au revenu a posteriori. En se basant à l'échelle d'Oxford, le revenu qui revient à chaque unité de consommation est de 7,27 $ et de 23,56 $.

    Par ailleurs, la stratégie de satisfaction des besoins qu'adoptent les ménages et qui justifie leur comportement de consommation est celle de privilégier les dépenses alimentaires. Avec un revenu de 50 $ par mois, les dépenses alimentaires sont de 81,43 $ soit 163 % du revenu moyen, ce qui montre la faiblesse des revenus de ces ménages lesquels doivent faire recours à d'autres sources des revenus pour couvrir leurs besoins.

    L'analyse de distribution et inégalité de ces revenus a montré une forte dispersion quant à leur répartition et une inégalité criante révélée par les indices de Gini de 42 % et 44 % par rapport au revenu a priori et a posteriori. L'inégalité est d'autant forte pour les dépenses que pour les revenus.

    CHAPITRE III. PRESENTATION DU QUARTIER PANZI

    3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

    Le quartier Panzi est situé dans la Commune d'Ibanda, ville de Bukavu en R.D.C. et s'étend le long de la route reliant Bukavu à Uvira en passant par Nyangezi-Ngomo. Il est limité :

    - au Nord par le quartier Ndendere ;

    - à l'Est par la Rivière Ruzizi ;

    - à l'Ouest par le quartier Cahi ;

    - au Sud par la rivière Nyalukungula.

    Le quartier Panzi a les mêmes caractéristiques que celles de la ville de Bukavu, avec 2°30' de latitude sud et 28° 50' de longitude Est, et une altitude oscillant entre 1460 m (par rapport au niveau du lac Kivu). Avec une population d'environ 73350 habitants d'après les recensements du premier trimestre 2008 du quartier.

    Panzi se trouve dans les parties frontalières de la R.D.C. et la République Rwandaise à l'Est de la ville de Bukavu. Il est marqué par un climat tropical humide modifié par l'altitude. Les précipitations moyennes annuelles atteignent 1.307 mm par an (Ilunga L. 1977).

    Le sol est argileux et provient de la décomposition des basaltes et des trachytes. Il est localisé dans le rift-valley occidental, zone affectée des cassures et des fractures du tertiaire jusqu'à présent non affecté par le mouvement aux quartiers des communes de Kadutu et de Bagira.

    L'habitat est concentré à tel point que les espaces vides sont presque inexistants. On y trouve les constructions anarchiques et surtout en boue, puis en planche et quelque fois en matériaux durables.

    Concernant l'hydrologie, le quartier Panzi, tel que nous l'avons dit, est limité à l'Est par la rivière Ruzizi et au Sud par la rivière Nyalukungula. Cependant, d'autres petites rivières et sources y sont localisées.

    3.2. Aspects démographiques

    Il est actuellement difficile de connaître avec exactitude le nombre total de la population qui vit dans la ville de Bukavu et cela à cause des phénomènes suivants :

    - absence de recensement fiable ;

    - manque de compétence et de motivation des recenseurs ;

    - importance de l'exode rural.

    a) Population

    Le quartier panzi est constitué par sept cellules et a un effectif de 72.980 habitants. Cette population est hétérogène.

    Tableau n° 10 : Statistique de la population congolaise et étrangère

    2006-2007 du quartier Panzi en commune d'Ibanda

    Cellules

    Population congolaise

    Population étrangère

     

    Hommes

    Femmes

    Garçons

    Filles

    Total

    Hommes

    Femmes

    Garçons

    Filles

    Total

    Major Vangu

    2447

    3123

    4139

    4772

    14481

    0

    0

    0

    0

    0

    Bizimana

    1343

    1235

    2372

    2527

    7477

    1

    0

    0

    0

    1

    Mbeke

    1591

    1871

    2518

    2975

    8955

    1

    0

    0

    0

    1

    Kaza Roho

    1795

    2220

    4116

    4038

    12169

    7

    13

    0

    0

    28

    Mulengeza I

    1572

    3293

    3134

    3953

    11050

    0

    0

    0

    0

    0

    Mulengeza II

    1648

    1946

    2803

    3471

    9268

    0

    0

    0

    0

    0

    Mushununu

    1325

    1692

    2912

    3521

    9450

    0

    0

    0

    0

    0

    Totaux

    11721

    14478

    21894

    25257

    73350

    9

    13

    0

    0

    30

    Source: Bureau du quartier Panzi, rapport du recensement de la commune d'Ibanda 1er trimestre 2008

    De la lecture de ce tableau, nous constatons que la population congolaise est constituée de 73350 habitants tandis que la population étrangère est de 30 habitants. La ville de Bukavu en général et le quartier Panzi en particulier connaissent un accroissement incontrôlé de la population. Cette situation entraîne des conséquences exerçant ainsi une pression sur l'environnement.

    Tableau n°11 : Répartition des personnes par cellule

    CELLULES

    HOMME

    FEMMES

    GARCONS

    FILLES

    TOTAUX

    1

    Majour Vangu

    2.199

    2.753

    3.412

    3.991

    12.355

    2

    Bizimana

    749

    778

    1.487

    1.671

    4.685

    3

    Mbeke

    952

    1.216

    1.486

    2.028

    5.682

    4

    Kaza Roho

    964

    1.211

    2.227

    2.833

    7.235

    5

    Mushununu

    581

    1.077

    1.530

    6.018

    9.206

    6

    Mulengeza I

    1.033

    1.799

    2.306

    2.520

    7.658

    7

    Mulengeza II

    1.091

    1.632

    1.541

    2.090

    6.354

     

    Totaux

    7.569

    10.466

    14.389

    17.563

    49.987

     

    %

    15

    21

    29

    35

    100

    Source : Archives du quartier, recensements du 1er trimestre 2008.

    Commentaires :

    Il ressort de ce tableau que la cellule Major Vangu est très peuplée et celle de Bizimana est la moins peuplée. Les hommes et femmes (parents) occupent 36 % de la population totale. Les jeunes c'est-à-dire filles et garçons occupent 64 %.

    3.3. Habitat

    La législation sur la planification urbaine des documents d'urbanisme au Zaïre remonte de la période coloniale. A cette époque, le taux d'urbanisation était modéré de l'ordre de 2% et suivi de contrôle urbain étroit.

    Actuellement, ledit décret n'est plus adapté au rythme du développement urbain et des difficultés rencontrées par les citadins dans leur cadre de vie qui résulte largement de cette inadéquation.

    3.4. Ethnie

    La ville de Bukavu, comme le quartier Panzi, est une ville socialement hétérogène. La tribu « shi » reste dominante. A celle-ci viennent s'ajouter les léga, fulero, bembe, tembo, nande, havu,...

    Le français est la langue officielle, le swahili est le plus parlé par l'ensemble de la population.

    3.5. Aspects économiques

    1) Agriculture et élevage

    L'agriculture est presque inexistante au quartier Panzi étant donné qu'il n'y a pas assez d'espaces pour permettre cette activité à cause de l'explosion démographique causée par l'exode rural. Ceux qui habitent des concessions étendues y pratiquent l'agriculture maraîchère, mais le rendement est trop faible ; ce qui fait de cette agriculture une activité dérisoire. Aussi, à chaque saison, les mêmes cultures sont pratiquées sur les mêmes terrains, sans aucune notion de rotation de culture. On y cultive le manioc, le haricot, le maïs, le bananier, le sorgho,...

    Malgré l'absence d'importantes activités agricoles dans la commune d'Ibanda, cette dernière s'approvisionne en produits agricoles auprès d'autres territoires et provinces tel que le présente le tableau suivant :

    Tableau n° 12 : Approvisionnement de la commune d'Ibanda en

    produits agricoles

    Nature des produits

    Cossettes de manioc

    Haricots

    Maïs grains

    Huile de palme

    Sorgho

    Provenance

    - Kalehe

    - Bunyakiri

    - Idjwi

    - Walungu

    - Kabare

    - Uvira

    - Nord-Kivu

    - Cyangugu

    - Walungu

    - Kabare

    - Uvira

    - Nord-Kivu

    - Idjwi

    - Cyangugu

    - Fizi

    - Mwenga

    - Bunyakiri

    - Walikale

    - Maniema

    - Kabare

    - Walungu

    - Idjwi

    Source : Commune d'Ibanda, Rapport annuel, 2001.

    En ce qui concerne l'élevage, cette activité aussi dérisoire que l'agriculture concerne surtout la volaille et le caprin ainsi que les animaux de la basse-cour, qui sont en divagation pour la plupart.

    2) Entrepreneuriat : petit commerce et artisanat

    Le quartier Panzi repose essentiellement sur une économie de survie. La population est pour la plupart versée dans les activités capables de lui procurer tant soit peu l'essentiel pour subvenir aux besoins vitaux élémentaires, tels que le petit commerce et l'artisanat.

    Le commerce se base surtout sur des produits de première nécessité. Ainsi on voit des routes et sentiers submergés des vendeurs des produits alimentaires, mais aussi des boutiques, quelques pharmacies, des kiosques et des étalages sont plantés le long de la route. L'écoulement des boissons locales y est aussi une activité commerciale de grande envergure dans les maisons appelées « cabarets ».

    En ce qui concerne l'artisanat, quelques jeunes entreprennent des activités comme les salons de coiffure et de beauté, des ateliers de couture et de réparation des souliers, ainsi que des moulins de farine. Les entreprises TOLINKI et OFFICE DES ROUTES sont implantées dans cette entité. Certains autres ménages se lancent dans la taille des statuts, la confection des tapis et des brosses, et beaucoup d'oeuvres d'art. La menuiserie, la coordonnerie, la forge y sont aussi florissantes.

    3.6. Culture et loisirs

    Dans le quartier Panzi, le loisirs sont couverts par plusieurs activités provenant soit de l'initiative de la population, soit de l'initiative de l'Eglise, spécialement de la paroisse Catholique de Cahi qui organise des forums sportifs intercommunautaires au sein des communautés ecclésiales vivantes, des concerts religieux et des projections cinématographiques éducatives à l'intention des jeunes.

    Tableau n° 13 : Infrastructures culturelles et de loisir à Panzi

    Infrastructures

    Nombre

    Appellation

    Salles de spectacle (conférences)

    3

    - UEA

    - CAHI

    - ISHEGA

    Terrains de sport

    Football : 2

    - Stade Parade

    - Terrain Solidarité

    Volleyball : 2

    - Stade Parade

    - Terrain Solidarité

    Cinéma

    10

    Horizon, Chengeine, Morende III, Ami des jeunes, Gaulois, Shabair, Relais, Maison Mère, Le Bon

    Bibliothèques

    2

    - UEA

    - Bibliothèque EP Avenir

    Source : nos investigations sur terrain

    Il convient de signaler que la salle de spectacle ISHEGA est située dans la commune Bagira, mais son influence est réelle sur la population de Panzi, et c'est la raison pour laquelle nous l'avons évoquée ici.

    En outre, la diversité culturelle de la population du quartier Panzi influe sur les habitudes.

    3.7. Situation sanitaire

    Les établissements sanitaires augmentent jour après jour au quartier Panzi. Outre l'hôpital général de référence de Panzi (l'un des plus importants de la ville), on y trouve des cabinets privés de médecine moderne et traditionnelle, le plus souvent mal équipés.

    Toutefois, malgré la présence de ces institutions sanitaires, la population de Panzi ne jouit pas d'une bonne santé en général car les principes hygiéniques y sont le plus souvent mal respectés. Aussi, ces structures sanitaires s'intéressent plus aux soins curatifs que préventifs qui sont moins coûteux et plus ou moins accessibles à toutes les couches de la population.

    3.8. Organisation politico-administrative

    Panzi est dirigé par un chef de quartier secondé par un adjoint. Le quartier est subdivisé en sept cellules qui sont à leur tour scindées en soixante-quinze avenues.

    Sur le plan sécuritaire, un ensemble de dix ménages forme un organe appelé « nyumba kumi » qui dépend du chef d'avenue.

    Tableau n°14 : Nombre d'avenues par cellules dans le quartier Panzi

    Cellules

    Nombre d'avenues

    1

    Major Vangu

    17

    2

    Bizimana

    6

    3

    Mbeke

    10

    4

    Kaza-roho

    13

    5

    Mulengeza 1er

    8

    6

    Mulengeza 2ème

    9

    7

    Mushununu

    12

     

    TOTAL

    75

    Source : Bureau du quartier Panzi

    3.9. APPRECIATION CRITIQUE

    La concentration de la population dans le quartier Panzi a plusieurs conséquences tant d'ordre sécuritaire que sanitaire. Rien d'urbanisation n'y est visible ; à certains endroits, il y a absences de servitudes, ce qui crée une difficulté d'accès. Mais néanmoins, on sent le dynamisme qui anime ladite population dans la lutte pour survivre.

    3.10. CONCLUSION PARTIELLE

    Dans ce chapitre, il a été question de décrire brièvement les situations géographique, démographique, économique, culturelle, sanitaire et politico-administrative du quartier Panzi.

    Ainsi donc on trouve à Panzi une forte concentration de l'habitat, une diversité des activités à caractère économique ; l'insalubrité y bat du record, ce qui provoque différentes maladies.

    CHAPITRE VI. LES BUDGETS DE CONSOMMATIONS DES

    MENAGES DU QUARTIER PANZI :

    DEPENSES MOYENNES DES MENAGES

    Ce présent chapitre s'articule sur des notions relatives aux dépenses moyennes de consommation et comporte quatre grands points analysant successivement la structure des dépenses, l'analyse des dépenses moyennes, la consommation par catégorie socio-professionnelle et par niveau économique.

    4.1. Structure des dépenses moyennes

    Les dépenses moyennes des ménages sont présentées en quatre grands postes : poste alimentaire, poste habillement, poste logement et postes autres dépenses ou divers. Ainsi la structure de différents postes se présente-t-elle comme suit :

    Tableau n°15 : Structure des dépenses moyennes

    Postes

    En Francs congolais

    En dollars

    %

    1

    Alimentation

    44.786,5

    81,43

    51,77

    2

    Habillement

    11.346,5

    20,63

    13,12

    3

    Logement

    23.331

    42,42

    26,98

    4

    Divers

    7.045

    12,81

    8,14

     

    TOTAUX

    86.509,5

    157,29

    100

    Source : Nos recherches

    Les dépenses moyennes s'élèvent à 86.509,5 FC (157,29$) par ménage par mois.

    En suivant la hiérarchie, il s'avère que les dépenses d'alimentation présentent un coefficient budgétaire important de 51,77% suivies du poste logement 26,98%, du poste habillement 13,12% et du poste autres dépenses ou divers 8,14%. Les différents coefficients budgétaires montrent l'importance élevée du revenu que consacrent ces ménages aux dépenses alimentaires. Tel que le graphique suivant le fait remarquer.

    Graphique n°4 : Structure des dépenses moyennes

    4.2. Diagnostic des dépenses moyennes

    En parlant de la structure des dépenses de consommation, nous n'avons pas été précis quant à la composition du poste.

    En effet, le mot poste de dépenses englobe plusieurs articles en son sein. Ce présent point explique en profondeur les différents postes.

    a) Alimentation

    Les dépenses d'alimentation s'élèvent à 44.786,5 FC en moyenne par ménage par mois. Ces dépenses présentent 51,77% du total des dépenses. Elles comprennent les biens de première nécessité dont l'élasticité est inférieure à l'unité. Ces dépenses comprennent les biens ou aliments suivants : farines de maïs et de manioc, riz, viande, poisson, légume, légumineuses, tubercules, sel, sucre, huile, etc.

    b) Logement

    Les dépenses de logement s'élèvent à 23.331 FC. Ces dépenses sont groupées en quatre parties (32(*)) :

    - Les dépenses de logement en capital ;

    - Le loyer, l'eau et l'électricité

    - Le combustible et l'éclairage (non électrique) et

    - Les biens d'équipement.

    Par ailleurs, pour le cas échéant, les dépenses de logement sont groupées en trois parties : l'énergie et l'eau, le loyer et l'investissement.

    En effet, dans l'échantillon tiré, nous trouvons trois types de logements :

    - logement en pisé : avec des murs dont la carcasse en bois est enduite de terre et le toit fait de tôles. Ce type de maison présente 3,85 % des maisons constituant l'échantillon ;

    - logement en dur, avec les murs en briques et les toits en tôle. De telles maisons présentent 34,62% et sont souvent appelées des maisons durables.

    - logement en semi-dur avec des murs en planches et en une autre matière que les briques. Ce types de maisons présentent 61,54% du total général.

    · Energie et eau

    Les dépenses moyennes d'énergie et de l'eau représentent 7.936,5 FC, soit 14,43$ de dépenses moyennes totales du logement. Ces dépenses regroupent les dépenses d'électricité, de combustible et d'éclairage non électrique et enfin les dépenses d'eau renfermant tant l'eau de la Regideso à ses abonnés que l'eau achetée par les non abonnés de la Regideso.

    · Loyer

    Le concept loyer englobe toutes les dépenses effectuées par les ménages qui n'ont pas de propriétés propres à eux. Ces ménages présentent 34,62% du total des ménages et dépensent mensuellement 1.996,5 FC soit 3,63 $ en moyenne.

    · Investissement

    Les dépenses d'investissement renferment toutes les dépenses relatives à l'achat des biens d'équipement et de construction. Ces dépenses présentent une moyenne mensuelle de 13.370,5 FC, soit 24,31$.

    Les dépenses de logement sont la somme de ces trois catégories et sont évaluées à 23.331 FC, soit 42,42$ par ménage par mois en moyenne.

    c) Habillement

    Les dépenses d'habillement comprennent toutes les dépenses relatives à l'achat des habits et des chaussures et autres.

    Au cours de l'enquête, tous les ménages ont déclaré ne pas acheter les habits, voire les chaussures sous-pretexte que leurs revenus sont très bas. Mais chose contraire, car 19,23% de ces ménages ont réalisé ces dépenses.

    Ces dépenses représentent 13,12% du budget de consommation des ménages, soit une moyenne mensuelle de 11.346,5 FC, soit 20,63$.

    d) Divers (autres dépenses)

    Dans cette catégorie de dépenses se trouvent englober toutes les dépenses relatives au loisir,à l'hygiène, à l'éducation, à l'habitation, au transport et aux autres type des dépenses.

    En effet, sans spécifier telle ou telle dépense, leur montant s'élève à 7.045 FC (12,81$), soit 8,14% du budget ménager.

    4.3. La consommation par catégories socio-professionnelles

    Par catégorie socio-professionnelle, entendons la classification des ménages selon les activités de leurs chefs.

    Les ménages font plusieurs activités que nous pouvons classer en trois grands groupes (33(*)) :

    - les fonctionnaires : ce groupe englobe tous les ménages salariés tant de la fonction publique que d'autres activités. Ces ménages présentent 49,3 du total des ménages ;

    - les indépendants : ce groupe renferme tout ménage dont le chef exerce une profession libérale ; du commerce ou d'autres activités similaires au commerce. Ce groupe comprend 42,3% des ménages.

    - Les chômeurs : il s'agit de tous les gens qui n'ont aucune activité leur procurant un revenu. Parmi ces gens, nous trouvons les étudiants, les sans-emplois, les pensionnés et leur proportion est de 15,38%.

    Ainsi la consommation par catégorie socio-professionnelle se présente-t-elle de la sorte :

    Tableau 16 : Consommation par catégorie socio-professionnelle

    Secteur

    FONCTIONNAIRES

    INDEPENDANTS

    CHOMEURS

    En FC

    En $

    En FC

    En $

    En FC

    En $

    1

    Alimentation

    20.240

    36,80

    21.268,5

    38,67

    3.294,5

    5,99

    2

    Habillement

    6.655

    12,10

    4.405,5

    8,01

    280,5

    0,51

    3

    Logement

    10752,5

    19,55

    11.759

    21,38

    863,5

    1,57

    4

    Autres dépenses

    4.130,5

    7,51

    2.854,5

    5,19

    60,50

    0,11

     

    TOTAUX

    41.778

    75,96

    40.287,5

    73,25

    4.499

    8,18

    Sources : nos données

    Il ressort de ce tableau que la catégorie socio-professionnelle qui consomme beaucoup est celle des fonctionnaires, suivie de celle des indépendants et enfin vient celle des chômeurs, tel que l'illustre également le graphique suivant :

    Graphique n° 5 : Consommation par catégorie socio professionnelle

    En approfondissant l'analyse, nous arrivons aux résultats suivants :

    1) Le poste alimentation 

    Ce poste représente 51,77% du budget ménager. Pour les différentes catégories socio-professionnelles, nous avons pour les fonctionnaires 45,20%, pour les indépendants 47,49% et pour les chômeurs 7,35% du total des dépenses d'alimentation.

    2) Le poste habillement

    Ce poste s'élève à 13,12% des dépenses globales. Par catégorie socio-professionnelle, nous avons 58,65% pour les fonctionnaires, 38,83% pour les indépendants et 2,47% pour les chômeurs.

    3) Le poste logement

    Ce poste présente 26,98% du budget ménager. Par catégorie socio-professionnelle, nous avons 45,09% pour les fonctionnaires, 50,40% pour les indépendants et 3,7% pour les chômeurs.

    4) Autres dépenses

    Ces dépenses s'élèvent à 8,14% des dépenses totales. Par catégorie socio-professionnelle, nous avons 58,63% pour les fonctionnaires, 40,52% pour les indépendants et 0,88% pour les chômeurs.

    4.4. La consommation par niveau économique

    L'analyse de la consommation par niveau économique va nous permettre deux choses. En premier lieu, elle nous permettra d'analyser la taille des ménages par niveau économique et en second lieu d'étudier la consommation par niveaux économiques (34(*)).

    Les niveaux économiques que nous allons considérer commencent par 0 dollar et s'étendent à 250$ et plus. Entendons par niveau économique l'ensemble des dépenses se trouvant dans l'intervalle considéré.

    1. La taille des ménages par niveaux économiques

    La répartition des ménages par différents niveaux économiques analysée par types de tailles se présente comme suit :

    Tableau n°17 : Taille de ménage par niveau économique

    Niveaux

    Nombre de ménages

    Nombre des personnes

    Tailles moyenne

    0 - 49

    2

    12

    6

    50 - 99

    11

    90

    8,2

    100 - 149

    4

    46

    11,5

    150 - 199

    4

    48

    12

    200 - 249

    3

    20

    10

    250 +

    3

    55

    18,83

    Source : nos données

    Il ressort de ce tableau que le niveau économique de 50-99 présente un nombre élevé des ménages soit 42,31% avec 90 personnes et une taille moyenne de 8,2.

    Le fait important à remarquer est que la taille moyenne de différents ménages évolue sauf exception, avec les niveaux économiques.

    1. La consommation par niveaux économiques

    La consommation par niveaux économiques se présente de la sorte :

    Tableau n° 18 : Consommation par niveaux économiques

    Niveau

    Nbre des ménages

    Alimentation

    Habillement

    Logement

    Divers

    0-49

    2

    75

    0

    16,48

    2,78

    50-99

    11

    546,76

    14,65

    155,66

    20,01

    100-149

    4

    330,48

    47,56

    83,83

    44,46

    150-249

    2

    250,74

    113,5

    41,28

    23,61

    250 et plus

    3

    609

    188,79

    660,61

    180,11

    Total

    26

    2116,42

    524,75

    1102,86

    334,40

    Source : nos données

    Ainsi, pour une bonne compréhension de ce tableau, s'avère-t-il important de présenter les mêmes données graphiquement puis en pourcentage.

    Graphique n°6 : Consommation par niveau économique

    Tableau n° 19 : Consommation par niveaux économiques en pourcentage

    Niveau

    Alimentation

    Habillement

    Logement

    Divers

    0-49

    3,54 %

    0

    1,49 %

    0,83

    50-99

    25,43 %

    2,79 %

    14,11 %

    5,93

    100-149

    14,38 %

    9,06 %

    7,6 %

    13,3 %

    150-199

    15,62 %

    30,54 %

    13,15 %

    18,97 %

    200-249

    11,35 %

    21,63 %

    3,74 %

    7,06 %

    250 et plus

    23,73 %

    35,98

    59,9 %

    53,86 %

    Total

    100 %

    100 %

    100 %

    100 %

    La Consommation est plus concentrée au sixième niveau qu'en d'autres. Ce niveau comprend 11,54 % des ménages et présente pour l'alimentation 28,78 %, l'habillement 35,98%, le logement 59,9 % et les divers 53,86 %.

    Le premier niveau est le moins dépensier avec 7,69 % des ménages, nous avons 3,54 % de logement et 0,83 % d'habillement. En bref le premier niveau, avec 7,69 % des ménages est le moins dépensier que les autres. En revanche le sixième niveau, avec 11,54 % des ménages est le plus dépensier que les autres.

    4.5. APPRECIATION CRITIQUE

    C'est tout à fait normal que l'alimentation occupe une place de choix dans les ménages du quartier Panzi et que les fonctionnaires prennent le dessus quant aux dépenses par rapport aux autres catégories socio-économiques. Ce qui signifie qu'on ne peut dépenser qu'en fonction de ses moyens et les pauvres ne peuvent pas dépenser de la même manière que les riches.

    4.6. CONCLUSION PARTIELLE

    Ce chapitre a analysé les dépenses de consommation. Les dépenses de consommation mensuelle par ménage sont de 157,29 $ en moyenne. Dans ces dépenses, il y a prédominance des dépenses alimentaires avec 81,43 $ des dépenses totales, suivies des dépenses de logement 42,42 $, des dépenses d'habillement 20,63 $ et des divers 12,81 $.

    La consommation par catégorie socio-professionnelle a révélé que la catégorie des fonctionnaires, avec 42,31 % des ménages consomment plus que les autres, à savoir les indépendants représentant 42,31 % leurs dépenses sont de 63,18 $ et les chômeurs, 15,38 % des ménages, ils consomment 8,18 $.

    L'analyse de la consommation par niveau économique a révélé, en effet, que la taille de ménage, sauf exception, évolue avec le niveau économique et, enfin, que le sixième niveau est le plus dépensier que les autres.

    CONCLUSION GENERALE

    Etant donné l'importance que présente le revenu pour la satisfaction des besoins ménagers, le présent travail s'est proposé d'estimer le niveau du revenu de la population du quartier Panzi.

    Sa réalisation part des hypothèses selon lesquelles les revenus de ces ménages seraient bas, ce qui justifierait leur comportement de consommation privilégiant les biens alimentaires. Face à cette faiblesse de leurs revenus, ces ménages feraient d'autres activités pour subvenir à leurs besoins.

    Ces hypothèses étant posées, le travail a été subdivisé en trois grands chapitres hormis l'introduction et la conclusion, lesquels nous ont permis de parcourir la bibliographie, d'effectuer des enquêtes et d'analyser les données recueillies en enquêtes.

    Le premier chapitre a porté sur la revue de la littérature avec la définition de certains concepts de base tel que ménage, consommation et revenu ; sur les notions de la répartition des revenus et sur les théories économiques relatives à la consommation et au revenu. Ce chapitre avait pour but de conduire notre champ de réflexion.

    Le deuxième chapitre a porté sur les généralités sur le revenu. Le revenu mensuel de ménage a été analysé de deux manières, premièrement à partir des revenus déclarés par les ménages et dont la moyenne a été de 50 $ par ménage par mois et deuxièmement par les dépenses de consommation lesquelles ont dégagé un revenu réel de 162 $.

    La principale source des revenus pour les ménages salariés et chômeurs est le petit commerce. Dans 100 % des ménages salariés, outre l'activité des chefs des ménages, 54,55 % des femmes font le petit commerce tandis que 25 % des femmes dans les ménages restent au chômage.

    Avec un revenu a priori de 50 $ et a posteriori de 162 $ par mois par ménage, il a été intéressant de connaître ce qui revient à chaque membre de ménage. En effet, après analyse, il a été remarqué que la taille moyenne des ménages est de 10,32 personnes par ménages et de 5,15 pour 0 à 14 ans ; 4,54 pour 15 ans et plus et de 1 pour le premier adulte par groupe d'âge.

    Quant au revenu qui revient à chaque personne du ménage, il est de 4,32 $ par personne par mois par rapport au revenu a priori et de 15,61 $ par rapport au revenu a posteriori. En se basant à l'échelle d'Oxford, le revenu qui revient à chaque unité de consommation est de 7,27 $ et de 23,56 $.

    Par ailleurs, la stratégie de satisfaction des besoins qu'adoptent les ménages et qui justifie leur comportement de consommation est celle de privilégier les dépenses alimentaires. Avec un revenu de 50 $ par mois, les dépenses alimentaires sont de 81,43 $ soit 163 % du revenu moyen, ce qui montre la faiblesse des revenus de ces ménages lesquels doivent faire recours à d'autres sources des revenus pour couvrir leurs besoins.

    L'analyse de distribution et l'inégalité de ces revenus ont montré une forte dispersion quant à leur répartition et une inégalité criante révélée par les indices de Gini de 42 % et 44 % par rapport au revenu a priori et a posteriori. L'inégalité est d'autant forte pour les dépenses que pour les revenus.

    Le troisième chapitre a présenté les aspects géographique, démographique et économique du quartier Panzi.

    Le dernier chapitre a analysé les dépenses de consommation. Les dépenses de consommation mensuelle par ménage sont de 157,29 $ en moyenne. Dans ces dépenses, il y a prédominance des dépenses alimentaires avec 81,43 $ des dépenses totales, suivies des dépenses de logement 42,42 $, des dépenses d'habillement 20,63 $ et des divers 12,81 $.

    La consommation par catégorie socio-professionnelle a relevé que la catégorie des fonctionnaires, avec 42,31 % des ménages consomment plus que les autres, à savoir les indépendants représentant 42,31 % leurs dépenses sont de 63,18 $ et les chômeurs, 15,38 % des ménages, ils consomment 8,18 $.

    L'analyse de la consommation par niveau économique a révélé, en effet, que la taille de ménage, sauf exception, évolue avec le niveau économique et, enfin, que le sixième niveau est le plus dépensier que les autres.

    En terminant ce travail, nous n'avons nullement l'intention d'avoir effectué un travail parfait ni d'avoir épuisé toutes les données nécessaires à sa réalisation. C'est pourquoi, nous laissons le champ libre à toutes les critiques nécessaires à son amélioration et à sa continuité par d'autres chercheurs.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau n°1 : Revenus globaux des familles à Kinshasa (1969-1986) .......... 10

    Tableau n°2 : Evolution des besoins et des sociétés....................................... 12

    Tableau n°3 : Consommation des ménages zaïrois (1998-1991)................... 16

    Tableau n°4 : Dépenses de consommation des ménages de

    Bukavu 1997-1998 ................. ................................................ 17

    Tableau n°5 : Calcul de la moyenne des revenus .......................................... 27

    Tableau n°6 : Calcul de la moyenne des dépenses ....................................... 28

    Tableau n°7 : Nombre des personnes par classes d'âges ............................ 31

    Tableau n°8 : Répartition de revenus .......................................................... 34

    Tableau n°9 : Répartition des dépenses ...................................................... 36

    Tableau n°10 : Statistiques de la population congolaise et étrangère

    2006-2007 du quartier Panzi en commune d'Ibanda ......... 41

    Tableau n°11 : Répartition des personnes par cellule ................................. 41

    Tableau n°12 : Approvisionnement de la Commune d'Ibanda en

    produits Agricoles ................................................................ 43

    Tableau n°13 : Infrastructures culturelles et de loisir Panzi ...................... 45

    Tableau n°14 : Nombre d'avenues par cellule dans le quartier Panzi ........ 47

    Tableau n°15 : Structure des dépenses moyennes ..................................... 48

    Tableau n°16 : Consommation par catégorie socio professionnelles ......... 54

    Tableau n°17 : Tailles de ménage par niveaux économiques .................... 56

    Tableau n°18 : Consommation par niveaux économiques ......................... 57

    Tableau n°19 : Consommation par niveau économiques

    en pourcentage .................................................................. 58

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique n°1 : Elasticité consommation - revenu ..................................... 23

    Graphique n°2 : Répartition de revenu ........................................................ 35

    Graphique n°3 : Répartition des dépenses ................................................. 36

    Graphique n°4 : Structures des dépenses .................................................. 49

    Graphique n°5 : Consommation par catégorie socio professionnelle ........ 54

    Graphique n°6 : Consommation par niveau économique ............................ 58BIBLIOGRAPHIE

    1. OUVRAGES :

    1) A. Beitone et Alii, Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin,

    Paris, 2001

    2) Bernard Simler, Initiation économique et sociale, Armand Colin, Paris, 1987.

    3) E. Wauthy et G. Brulard, Initiation à la vie économique, Edition la Procure,

    Bruxelles, 1974.

    4) Gilbert Castelain, La pénurie n'est pas pour demain, Ed. Ouvrière, Bruxelles,

    1978

    5) H. Guiton et Vitry D., Economie politique, 3ème édition, Dalloz, Paris, 198O.

    6) Joseph Houyoux, Budgets ménagers nutrition et mode de vie à Kinshasa,

    PUF, Kinshasa, 1973

    7) Makhatar Diouf, Economie politique pour l'Afrique, Les Nouvelles éditions

    africaines du Sénégal, Dakar, 1991

    8) Samuelson P.A., Microéconomie : la nouvelle édition du grand classique,

    Edition d'organisation, Paris, 1995.

    2. RAPPORTS ET REVUES

    1) Banque Centrale, Rapport annuel, 2006.

    2) Commune d'Ibanda, Rapport annuel, 2001.

    3) Commune d'Ibanda, Rapport annuel, 2007

    4) Camilo Degum, Fondements de bien-être social et décomposition des

    mesures d'inégalité dans la répartition du revenu, in économie appliquée,

    Tome L1, 1998, n°4.

    5) Tom DEHET et S. MAYESSE L., Economie informelle au Zaïre survie et

    pauvreté dans la période de transition, Cahier africain n° 21/22, 1996

    3. T.F.C. ET NOTES DE COURS

    1) AKILI KISUBI, notes de cours d'Economie et organisation de l'entreprise, G1

    ISECOF, 2006-2007.

    2) D. Masudi Kyanza, Notes de cours de statistique descriptive, G1 IGE, inédit,

    ISI-Bukavu, 2001

    3) J.L. Bomposo, Notes de cours de Comptabilité Nationale, inédit, Université

    Ouverte/Bukavu, 2008

    4) J.M. Baharanyi, l'épargne en milieu rural : cas du groupement de Kaniola,

    TFC, inédit, 1999-2000.

    5) Mussa Rutamu, Essai d'estimation de niveau de revenu de la population

    du quartier Kalere, TFC, UCB, inédit, 2002-2003

    6) T. Shamavu et S. Tshisekedi, Approximation de niveau de revenus de la

    population de Bukavu par l'apporche de dépenses : une étude de budget

    ménagers à Bukavu, TFC, UCB, inédit, 1999-2000.

    7) Yvettes Baranda, La pauvreté dans la ville de Bukavu : une estimation

    statistique et économique : cas du quartier Fariala, Commune de Bagira,

    TFC, UCB, inédit, 1996-1997.

    TABLE DES MATIERES

    PRELUDE ................................................................................................I

    DEDICACE ........................... ..................................................................II

    AVANT PROPOS ....................................................................................III

    ABREVIATIONS ET SIGLES .................................................................... IV

    0. INTRODUCTION 1

    0.1. PROBLEMATIQUE 1

    0.2. HYPOTHESES 3

    0.3. METHODOLOGIE 3

    0.3.1. Méthodes 4

    a) La méthode comparative 4

    b) La méthode analytique 4

    c) La méthode statistique 4

    0.3.2. Techniques 5

    a) L'analyse documentaire 5

    b) L'interview directe 5

    c) Le questionnaire direct 5

    d) L'observation participative et nos prérequis 5

    0.4.CHOIX ET INTERET DU SUJET 5

    0.5. DELIMITATION DU SUJET 6

    0.6. DIFFICULTES RENCONTREES 6

    CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE 7

    I.1. CONCEPTUALISATION 7

    I.1.1. Le ménage 7

    I.1.2. Le revenu 8

    QUELQUES STATISTIQUES SUR LE REVENU 10

    I.1.3. La consommation 11

    QUELQUES STATISTIQUES SUR LA CONSOMMATION 16

    I.2. LA REPARTITION DU REVENU 18

    I.2.1. La répartition individuelle 18

    I.2.2. La répartition fonctionnelle 18

    I.2.3. La répartition sociale 19

    I.3. CADRE THEORIQUE SUR LE REVENU ET LA CONSOMMATION 19

    3.1. L'élasticité de la fonction : consommation 20

    a) Notion 20

    b) Expression graphique de l'élasticité consommation - revenu 21

    3.2. Les différentes théories 23

    a) Théorie du revenu relatif 23

    b) L'hypothèse du cycle vital 24

    c) La théorie de revenu permanent 25

    3.3. Conclusion partiele .................................................................................. 25

    CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE REVENU 26

    II.1. Le niveau de revenu 26

    II.2 Les sources de revenus 28

    II.2.1. Le salaire 28

    II.2.2. Les autres sources 29

    III. Revenu et taille des ménages 30

    1) La composition des ménages 30

    a) Selon le nombre des personnes par ménages 30

    2) Relation entre revenu et taille de ménages 31

    II.4. Mode de satisfaction des besoins utilisés par la population enquêtée 32

    II.5. Distribution et inégalité des revenus dans la population enquêtée 33

    II.6. Appréciation critique .................................................................................... 37

    II.7. Conclusion partielle ..................................................................................... 37

    CHAPITRE III. PRESENTATION DU QUARTIER PANZI 39

    3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE 39

    3.2. Aspects démographique...................................................................................39

    3.3. Habitat 42

    3.4. Ethnie 42

    3.5. Aspects économiques 43

    1) Agriculture et élevage 43

    2) Entrepreneuriat : petit commerce et artisanat 44

    3.6. Culture et loisirs 45

    3.7. Situation sanitaire 46

    3.8. Organisation politico-administrative 46

    3.9. Appréciation critique ........................................................................................ 47

    3.10. Conclusion partielle .........................................................................................47

    CHAPITRE VI. LES BUDGETS DE CONSOMMATIONS DES MENAGES DU QUARTIER PANZI : DEPENSES MOYENNES DES MENAGES 48

    4.1. Structure des dépenses moyennes 48

    4.2. Diagnostic des dépenses moyennes 50

    a) Alimentation 50

    b) Logement 50

    c) Habillement 52

    d) Divers (autres dépenses) 52

    4.3. La consommation par catégories socio-professionnelles 53

    4.4. La consommation par niveau économique 56

    4.5. Appréciation critique .........................................................................................59

    4.6. Conclusion partielle ..........................................................................................59

    CONCLUSION GENERALE 60

    LISTE DES TABLEAUX................................................................................................. 63

    LISTE DES GRAPHIQUES..............................................................................................63

    BIBLIOGRAPHIE 64

    1. OUVRAGES : 64

    2. RAPPORTS ET REVUES 64

    3. T.F.C. ET NOTES DE COURS 65

    TABLE DES MATIERES 66

    * 1 Gilbert Castelain, La pénurie n'est pas pour demain, éd. Ouvrière, Bruxelles, 1978, p.236.

    * 2 Gilbert Castelain, op.cit., p.236.

    * 3 Joseph Houyoux, Budget ménager, nutrition et mode de vie à Kinshasa, PUF, Kinshasa, 1973, p.54.

    * 4 Bernard Simler et Alii, Initiation économique et sociale, Armand Colin, Paris, 1987, p.197.

    * 5 J.R. Hicks, cité par A. Beitone et Alii, Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, Paris, 2001, p.137

    * 6 E. Wauthy et G. Brulard, Initiation économique et sociale, Namur, p. 137.

    * 7 J. Milheu cité par J.M. Baharanyi, L'épargne en milieu rural : cas du groupement de Kaniola, 1999-2000, p. 24

    * 8 J.L. Bomposo, Notes de cours de Comptabilité Nationale, inédit, Université Ouverte, 2008.

    * 9 Maton, cité par Tom DEHET et S. MAYESSE ; « Economie informelle au Zaïre survie et pauvreté dans la

    période de transition », in Cahier africain n°21/22, 1996, p. 115

    * 10 Tom DEHET et MAYESSE, op. cit., p. 114.

    * 11 J. Shamavu, M ET S. Tshisekedi, Approximation de niveau de revenus de la population de Bukavu par

    l'approche de dépenses : une étude de Budgets ménagers à Bukavu, TFC, UCB, Bukavu 1997-1998.

    * 12 Yvette Baranda, La pauvreté dans la ville de Bukavu : une estimation statistique et économique cas du quartier

    Fariala, Commune de Bagira, TFC, UCB, inédit, Bukavu 1996-1997.

    * 13 AKILI KISUBI, notes de cours d'Economie et organisation de l'entreprise, G1, ISECOF, 2006-2007.

    * 14 A. Beitone et Alii, op. cit. p. 83

    * 15 A. Beitone et Alii, op.cit., p. 83.

    * 16A. Beitone et Alii, op.cit. p.84.

    * 17 A. Beitone et Alii, op.cit. p.84.

    * 18 Makhatar Diouf, Economie politique pour l'Afrique, Nouvelles éditions africaines du Sénégal, Dakar, 1991,

    p.54

    * 19 Camilo Degum, Fondements de bien-être social et décomposition des usures d'inégalité dans la répartition du

    revenu, in Economie appliquée, Tome 1, 1998, n°, p. 160.

    * 20 Camilo Degum, op.cit., p. 160.

    * 21 A. Beitone et alii, op. cit. , p. 374.

    * 22 Beitone et alii, op.cit, p. 374.

    * 23 H. Guilor et Vitry, Economie politique, 3ème éd. Dalloz, Paris, 1981.

    * 24 A. Beitone et alii, op.cit., p. 160.

    * 25 H. Guiton et alii, op.cit., p. 571.

    * 26 A. Beitone et alii, op.cit., p. 573.

    * 27 Idem.

    * 28 H. Guitton et alii, op. cit., p. 575.

    * 29 D. MASUDI Kyanza, Note de Cours de statistique descriptive, G1 IGE,inédit, ISI-Bukavu, 2001.

    * 30 Bernard Simler, Op. cit., p.199

    * 31 Paul A. Samuelson P.A., Microéconomie : la nouvelle édition du grand classique, édition d'organisation,

    Paris, 1995, p.516.

    * 32 Joseph Houyoux, op.cit., p. 101.

    * 33 J. Shamavu M. et S. Tshisekedi, op. cit., pg. 47

    * 34 Joseph Houyoux, Op.cit., p. 107.






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