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Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010

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par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Institut superieur de commerce, isc- Goma -  2010
  

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2.11. La politique monétaire

1. Notions

L'objectif statutaire de la Banque Centrale est aujourd'hui d'assurer la stabilité monétaire dans une perspective à moyen terme et non d'exercer une action conjoncturelle. Ce programme a deux aspects liés : interne et externe.

A l'intérieur d'une espace monétaire, la Banque Centrale émet la monnaie ultime et régule d'activités de crédit des Banques.

Elle utilise aujourd'hui l'outil des taux d'intérêts. A l'extérieur, les autorités monétaires congolaises ont choisi d'ancrer (immobiliser) le franc congolais au dollar américain pour importer la stabilité de ce dernier.

Si la Banque Centrale accroît l'offre de monnaie, le niveau des prix étant supposé donné, cette hausse de l'offre monétaire se traduit par un accroissement des encaisses réelles; en conséquence, la hausse de l'offre de monnaie accroît le revenu et diminue le taux de change. La politique monétaire affecte donc le revenu en économie ouverte tout comme en économie fermée, mais le mécanisme de transmission monétaire y est différent.

La Banque Centrale doit mettre en place les éléments de la thérapeutique destinée à lutter contre l'inflation pour préserver la valeur interne et externe de la monnaie. Pour ce faire, l'autorité susceptible de développer les mécanismes de financement des investissements fondés sur l'accroissement d'un épargne stable.

En économie fermée, la hausse de l'offre de monnaie réduit le taux d'intérêt, ce qui stimule l'investissement et donc la dépense totale.

En petite économie ouverte, le taux d'intérêt est fixé au taux d'intérêt nominal. Dès que la hausse de l'offre de monnaie pèse à la baisse sur le taux d'intérêt intérieur, les capitaux quittent l'économie, les investisseurs cherchant ailleurs un rendement plus élevé. Cette sortie de capitaux empêche le taux d'intérêt intérieur de baisser.

De surcroît, comme les sorties de capitaux alimentant l'offre de monnaie nationale sur le marché des devises étrangères, le taux de change se déprécie. Ceci réduit le prix des biens intérieurs par rapport à celui des biens étrangers ce qui stimule les exportations nettes.

La politique monétaire influence le revenu modifiant le taux de change plutôt que le taux d'intérêt.

2. Définition

La politique monétaire est un  ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, et notamment la Banque Centrale, visant à faire varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation.

La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant des liquidités et des crédits indispensables aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation (la hausse généralisée des prix) en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas suffisamment de biens pour satisfaire la demande.

3. Les instruments de la politique monétaire

Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. L'encadrement du crédit, qui était au coeur de la politique monétaire française avant les années 1980, et qui consistait dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume précis de prêts auprès des entreprises et des particuliers, a été abandonné en 1987 : cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte sur le monde et soumise à la concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par la Banque centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée.

Elle consiste dans une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non rémunéré de la Banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à terme, qui constituent les réserves obligatoires, montant de dépôts qu'elles ne peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter les crédits dans l'économie. En modifiant le taux de réserves obligatoires, la Banque centrale encourage le crédit ou le pénalise.

Aujourd'hui, les instruments les plus couramment employés sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de réescompte : puisque les banques doivent se refinancer auprès de la Banque Centrale (acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en quantités illimitées), elles sont obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les autorités monétaires. En augmentant ce coût, le taux de réescompte, celles-ci amènent les banques à augmenter leurs propres taux d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit (l'effet inverse est observé si l'on abaisse ce coût).

L'intervention sur le marché monétaire, marché financier servant aux banques à se refinancer directement, en évitant la Banque centrale, permet à cette dernière de contrôler le coût de la monnaie de manière indirecte. En achetant ou en vendant des titres sur ce marché ouvert (ces opérations sont dites d'open market), elle modifie les conditions du crédit.

Les instruments de la politique monétaire se synthétisent comme suit :

Ø Les interventions sur le marché monétaire ;

Ø Les réserves obligatoires ;

Ø Le taux d'escompte.

On appelle intervention sur le marché monétaire (open market) les achats et les ventes d'obligations d'Etat par la Banque Centrale.

Les réserves obligatoires désignent les réglementations par les quelles les Banques Centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal. Toute hausse du coefficient de réserves obligatoires, réduit le multiplicateur monétaire et donc l'offre de monnaie.

Le taux d'escompte est le taux d'intérêt que prélève la Banque Centrale lorsqu'elle consent des prêts aux banques commerciales. Plus le taux d'escompte est faible, moins il est coûteux d'emprunter auprès de la Banque Centrale et plus les banques commerciales ont recours à cette modalité de financement. En conséquence, toute réduction du taux d'escompte accroît la base monétaire et donc l'offre de monnaie.

4. les objectifs de la politique monétaire

Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont la croissance économique, la maîtrise de l'inflation et la défense de la valeur de la devise nationale par rapport à celle des autres devises. Dans la pratique, il est nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des objectifs intermédiaires, directement contrôlables par l'institut d'émission. La masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus surveillé. La Banque centrale fixe chaque année un taux de croissance de l'un de ses agrégats (l'agrégat choisi varie avec les pays, en France il s'agit par exemple de M2) et utilise les instruments à sa disposition pour que ce taux ne soit pas dépassé.

Les taux d'intérêt sont également des éléments essentiels d'une politique monétaire. Leurs mouvements à la hausse ou à la baisse ont des conséquences sur l'investissement et sur la consommation, par le biais des crédits. Grâce à la politique d'open market et à la politique de réescompte, il est possible d'influencer leurs mouvements pour les taux à court terme, même si les marchés financiers restent en dernier ressort les seuls juges des taux d'intérêt à long terme : ils apprécient en effet la valeur des obligations et fixent eux-mêmes leurs taux de rémunération, qui constituent en fait les taux d'intérêt à long terme.

5. Le débat KEYNÉSIEN ET MONÉTARISTE

Il existe une controverse entre deux écoles de pensée pour déterminer si l'objectif le plus important de la politique monétaire est la croissance du revenu national ou la maîtrise de l'inflation. Pour les représentants du monétarisme, la seule cause de l'inflation est la hausse inconsidérée de la masse monétaire dans l'économie, dont l'évolution, supérieure à celle du revenu national, a pour conséquence immédiate la hausse des prix. Cet accroissement induit de la quantité de monnaie est néfaste pour la croissance parce qu'il oblige à lutter contre l'inflation en ralentissant l'activité économique.

Pour les keynésiens, en revanche, la cause de l'inflation n'est pas nécessairement monétaire et une hausse importante de la quantité de monnaie ne produit pas automatiquement de l'inflation. Elle peut contribuer à créer du pouvoir d'achat supplémentaire dans une économie où les capacités de production sont en partie inemployées pour cause de chômage et de faible augmentation des revenus. Dans certains cas, la politique d'accroissement de la masse monétaire peut provoquer une stimulation de l'activité économique et être ainsi justifiée a posteriori, sans pour autant qu'une quelconque hausse des prix ne se manifeste.

Keynes n'était pas un partisan inconditionnel de ce type de politique, mais il estimait que les variations de la masse monétaire et des taux d'intérêt n'étaient pas centrales pour expliquer les comportements des entrepreneurs, qui fondent en fait leurs choix d'investissement sur des anticipations sur l'activité économique et non sur le coût de l'investissement.

La plupart des grandes Banques centrales des pays occidentaux, aujourd'hui indépendantes des pouvoirs politiques (en France, aux États-Unis, en Allemagne), privilégient une vision monétariste en s'assignant comme objectif principal la lutte contre l'inflation.

Fig. n°iii. Politique monétaire expansionniste

Une politique monétaire expansionniste déplace vers la droite de courbe LM

Ce qui réduit le taux de change

et accroît le revenu

Revenu, Production

Taux de change

e

y

Source : G.N. MANKIW, Macroéconomie, p.33.

Une hausse de l'offre de monnaie déplace la courbe LM vers la droite est ce qui réduit le taux de change et accroît le revenu.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams