WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010

( Télécharger le fichier original )
par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Institut superieur de commerce, isc- Goma -  2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.4. Particularités des Institutions financières

Bien qu'entreprise comme autre de part, leur objet et leur finalité, les banques présentent certaines particularités. Dans le cadre de notre recherche nous en avons retenu deux.

a) Ces Institutions sont des entreprises dont l'activité principale porte sur une marchandise pas comme les autres, la monnaie ; ainsi que sur des titres valant espèces, à court terme, à moyen terme ou à long terme.

b) La structure du bilan : qu'il s'agisse de l'actif ou du passif du bilan de la banque, les comptes obéissent à une disposition contraire à celle des entreprises commerciales ou industrielles.

En effet, les éléments de l'actif sont classés par ordre de liquidité décroissante pendant qu'au passif ils le sont par ordre d'exigibilité décroissante.

Le haut du bilan correspond aux opérations de trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations de coté actif, et aux capitaux permanents du coté du passif.

A titre illustratif, nous reprenons un bilan bancaire tel nous présenté par Laurence SCIALOM :

Tableau N°4 : Bilan type bancaire selon Laurence Scialom

ACTIF

PASSIF

- Encaisse de trésorerie (monnaie centrale en caisse, réserves libres et obligations).

- Prêts interbancaires.

- Crédits aux agents non financiers.

- Portefeuille de titres

- Immobilisations

- Dépôts des agents non interbancaires (dépôts de gros)

- Dépôts des agents non financières (dépôts à vue, à terme, comptes sur livret, compte et plan d'épargne logement, etc)

- Provisions

- Capitaux propres.

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.10.

1.5. La rentabilité des banques

« Une gestion efficace de l'actif et du passif d'une banque est tributaire de la dextérité du banquier. Celui-ci doit rechercher des ressources suffisantes et stables. Il doit, par ailleurs, octroyer des crédits, compte tenu de risque-client couplé aux contraintes de la liquidité et de taux d'intérêt. Ce savoir-faire reposant aussi sur une transformation prudente des échéances, devrait conduire à une amélioration des marges bancaires »58(*).

Rentabilité n'est pas à confondre avec le résultat d'exploitation ; encore moins avec la productivité dans une entreprise.

Définie comme la capacité d'un capital à obtenir un résultat, la rentabilité met en relation le résultat et les moyens déployés pour sa réalisation. Par contre le résultat d'exploitation est entendu comme étant la différence entre les produits et les charges à la fin d'une période donnée.

Par ailleurs, la productivité sert à mesurer l'efficacité du processus productif. Il est ici question de rapprocher le volume ou la valeur d'une production à la quantité des facteurs mise en jeu pour sa réalisation.

Comme dans toutes les entreprises commerciales, le résultat dans une institution bancaire s'obtient par la différence entre produits et charges de la période considérée. Le résultat constitue l'élément clé quant au calcul de la rentabilité. De part la particularité comptable des banques, son calcul présente, lui aussi, certaines particularités par rapport aux autres entreprises commerciales. Nous reproduisons ci-dessous des tableaux relatifs, respectivement à la détermination de la valeur ajoutée d'une entreprise bancaire comparée à celle d'une entreprise non bancaire ; ainsi que compte de résultat d'une banque.

Tableau N°5 : Détermination de la valeur ajoutée

Entreprise bancaire

Entreprise non bancaire

Intérêts et commissions reçus

- Intérêts et commission payés =

Marge d'intérêts - Consommations intermédiaires = Valeur ajouté

Ventes marchandises - Stocks vendus = Marge brute - Consommations intermédiaires = Valeur ajoutée.

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.13.

Tableau N°6 : Compte de résultat d'une banque

Charges d'exploitation bancaire

- Charges de trésorerie et charges vis-à-vis des banques : rémunération des emprunts.

- Charges vis-à-vis de la clientèle : rémunération des dépôt

Autres charges d'exploitation

- Frais du personnel

- Impôt et taxes

- Dotation aux amortissements et provisions

- Charges diverses

Produits d'exploitation bancaire

- Produits de trésorerie et produits vis-à-vis des banques : intérêts des prêts accordés.

- Intérêts sur les crédits à la clientèle

- Produits des participations et autres placements.

Autres produits d'exploitation

- Commission sur services

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.17.

Les deux tableaux ci-haut sont très riches en informations :

a) Le chiffre d'affaires des banques s'obtient à partir des intérêts et commissions reçus en lieu et place de ventes marchandises ou services pour les autres entreprises.

b) La marge brute, dite encore « marge d'intérêt » est la différence entre les intérêts plus commissions reçus et les intérêts plus commissions payés.

c) Les intérêts et commissions font partie intégrante de la valeur ajoutée au moment où dans les autres entreprises, ces éléments se retrouvent dans la rubrique « autres charges d'exploitation » ; c'est-à-dire dans le résultat brut d'exploitation pour les commissions et pour le résultat net d'exploitation.

d) Pour qu'il y ait bénéfice, il faudra que la marge d'intérêt, appelée aussi produit net bancaire, couvre les charges d'exploitation ainsi que les pertes liées à l'insolvabilité de certains créanciers.

Tous ces éléments ne font que renforcer la spécificité de la comptabilité des banques.

Répétons-nous en disant qu'une banque est une entreprise faisant le commerce d'une marchandise spéciale appelée la monnaie.

Ensuite, nous retiendrons qu'on calcule son produit en faisant la différence entre les intérêts et commissions reçus et les intérêts et commissions versées sur cette marchandise par le jeu d'opérations prêts-emprunts.

Ce produit est obtenu grâce au prix appliqué sur les différents montants prêtés ou empruntés. On appelle ce prix « le taux d'intérêt », qui est soit créditeur, soit débiteur, selon que l'on prête ou que l'on emprunte.

Le taux d'intérêt débiteur est le taux des crédits consentis par les banques. Plus il est élevé, plus la marge brute est élevée. Ce taux devra notamment être le taux interbancaire définie comme « le taux d'intérêt offert par les banques pour leurs prêts à des banques de premier rang, dans une monnaie et pour une échéance donnée »59(*).

Le taux d'intérêt débiteur peut également varier en fonction du taux de base bancaire (TBB) défini comme « le taux l'opérations de crédit effectuées en faveur de leurs meilleurs clients »60(*). La fixation de ce taux dépend de la banque elle-même ; mais en général, il est le même pour toutes les banques. Il dépend souvent du taux de refinancement pratiqué par la Banque Centrale (taux de réescompte).

Le taux d'intérêt créditeur : c'est celui accordé aux clients pour leurs dépôts. Plus il est élevé, plus les dépôts rémunérés sont élevés ; en veillant bien sûr aux effets qui affecteraient négativement la marge de la banque.

Il n'y a pas que le taux d'intérêt dont il faudra tenir compte dans la gestion de la rentabilité d'une banque. Bien d'autres aspects doivent retenir l'attention du gestionnaire, à savoir :

- Le volume et qualité des dépôts : une banque disposant suffisamment des dépôts ne peut recourir au refinancement que dans une faible proportion. Faudra-t-il alors qu'une proposition assez importante de ces dépôts à vue ne soit pas rémunérée pour que la rentabilité de la banque soit plus aisée.

- La qualité des crédits octroyés : la qualité de l'emprunteur, la nature du crédit ainsi que le lieu d'utilisation du crédit peuvent influer sur le taux de base bancaire.

Au fait, les mauvais crédits affectent d'une manière sensible la rentabilité d'une banque. C'est le cas de la prise en compte des crédits impayés et visiblement irrécouvrables mais non provisionnés et repris normalement dans la non reprise en compte de l'inflation, fausse la situation des comptes et par conséquent la rentabilité de l'entreprise.

* 58 S.SHEKILI et S.SAIDANE, la dimension bancaire et financière,  éd, Libbey, Paris, 1995, p.83.

* 59 R. PEYEAD et Max PAYRARD, op.cit, p.244.

* 60 Lexique d'Economie, op.cit, p.632

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King