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De la TICAD III à  la TICAD IV: enjeux et mutations de la politique africaine de coopération du Japon

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par Patrick Roger Mbida
Université de yaoundé II  - Master professionnel 2011
  

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IV- REVUE DE LA LITTERATURE

Sur le plan de la production intellectuelle, le constat a été fait qu'il existe encore peu d'études qui s'intéressent particulièrement au processus de la TICAD. Quelques unes peuvent ainsi recensées. Il s'agit des travaux de Obayashi ; Ohara ; Aicardi de st Paul ; Kita. A coté de ses travaux figurent d'autres pour lesquels la Ticad constitue un aspect de leur réflexion ; parmi lesquels on peut citer ceux de Kamo ; Alima Zoa ; Osagawa.

D'une analyse systématique de ces travaux se dégagent deux lignes de faille. D'un coté les « hérauts » de la Ticad ; de l'autre coté, se situent les critiques du processus.

Dans la première catégorie, se situent des auteurs tels que Kita ; Osagawa ; Kamo ; Alima zoa.

Shozo Kamo en 2004, dans un article intitulé "De l'engagement économique à l'engagement politique africain du Japon " tente de ressortir le glissement de la politique africaine du Japon qui s'est opéré à partir de 2003 avec de la Ticad III. En effet, si selon l'auteur, depuis les années 1980, le Japon était résolument engagé dans le champ économique (à travers une augmentation substantielle et en croissance continue de son APD allouée au continent africain et la mise sur pied d'une plate forme de coopération qu'étaient les Ticad I et II dont les thèmes portent essentiellement sur la réduction de la pauvreté en Afrique), force est de reconnaître qu'avec la récession qui a frappé l'économie japonaise au milieu des années 1990 avec comme incidence une diminution drastique de son APD, le Japon s'est résolu à réorienter sa politique africaine en investissant progressivement le champ politique. C'est dans cette logique que va donc se situer l'organisation de la TICAD III par le Japon au cours de laquelle l'agenda politique occupa une place centrale. En effet la question de la consolidation de la paix fut selon Kamo le point crucial du discours du président de la conférence de la Ticad III. Cette nouvelle orientation de la politique africaine du Japon par le biais de la TICAD III, a contribué selon l'auteur, à lui donner une dimension encore plus réfléchie.

S'agissant de Minoru Osagawa , dans un article ayant pour titre ; « la coopération japonaise à l'égard de l'Afrique : vers un développement de la coopération Asie-Afrique » paru en 2004, l'auteur soutient que la promotion de la coopération Asie- Afrique constitue aujourd'hui une des spécificités et une composante essentielle de la coopération japonaise en Afrique. C'est dans cette logique que la TICAD va s'imposer selon l'auteur comme le cadre par excellence à travers lequel le Japon va concrétiser cette coopération Asie-Afrique. Celle-ci peut donc se vérifier par une coopération technique relevée à travers la mise sur pied d'un ensemble de projets porteurs en vue de réduire la pauvreté et améliorer les conditions socio économiques en Afrique à l'instar de l'Institut africain pour le développement de la capacité (AICAD) établi au Kenya. Celui-ci a constitué un des fleurons de la TICAD II. Mais également, l'organisation des fora économiques durant les Ticad aura permis au Japon avec ses partenaires asiatiques de promouvoir des échanges et des investissements entre l'Asie et l'Afrique. Les plus emblématiques de celles-ci sont sans doute l'Asia Africa Forum (AAF) et Asia-Africa Conference on Trade and Investment (AATIC) de la TICAD.

Alima Zoa Serge Christian en 2008, dans son mémoire intitulé « Les clés de l'offensive politico diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis 1991 », essaye de décrypter les fondements et de rendre compte des manifestations de l'offensive nippone en Afrique. Il y voit ainsi dans la Ticad « une technologie de consolidation de la Doctrine africaine du Japon ». En effet, selon ce dernier, la Ticad peut être considéré comme un modèle d'« Affectio sociatis » en ceci qu'elle s'est imposée au fil des années comme cette grande messe de la coopération Japonaise avec le continent noir et par des actions opérationnelles qu'elle a déjà mises à son actif.

Julien Kita dans un article paru en 2008 et intitulé ; « La 4ème TICAD : accélération de la coopération Japon Afrique » essaye dans une approche prospective, à décrypter les nouvelles tendances qu'apporte la 4ème Ticad dans la politique africaine du Japon. Il ressort ici qu'au regard de la forte mobilisation jamais connue en pareille édition et des engagements forts qui y ont été pris par le gouvernement japonais au cours de celle-ci, tout laisse accroire que cette 4ème édition augure un renforcement des liens entre le Japon et l'Afrique et une véritable reprise cette initiative par le gouvernement japonais.

Pour ce qui est des critiques du processus, des auteurs à l'instar d'Ohara et Obayashi pensent que son emprise effective est beaucoup plus limitée, se bornant à n'être qu'un instrument de visibilité diplomatique plutôt mineur en matière de développement.

Pour Jenko Ohara en 2003, dans un article ayant pour titre ; "Le rôle de la Ticad pour le développement de l'Afrique » la TICAD n'est pas destinée à renforcer ou à concrétiser son engagement du développement africain, mais constitue, un instrument de visibilité pour une meilleure présence diplomatique en Afrique et dans le monde. Sans doute, l'évolution décroissante de la part de l'Afrique dans l'APD japonaise, est un indicateur non négligeable de l'impact du processus de la TICAD, qui peut permettre de vérifier cette hypothèse. En plus, d'après ce dernier, cette initiative manque de réalisations concrètes.

C'est quasiment la même thèse défendue par Minoru Obayashi qui en 2004, dans un article ; « Ticad, un processus favorable pour le développement de l'Afrique ? » pense que son influence reste faible, elle n'a contribué ni à l'augmentation du budget de coopération vers l'Afrique, ni à l'adaptation du système de coopération japonaise aux réalités africaines. Mais bien au contraire, la Ticad I à III semble se résumer à un simple «  instrument de visibilité pour une meilleure présence diplomatique en Afrique et dans le monde. » N'étant donc pas dans son orientation jusqu'ici destiné à renforcer ou concrétiser son engagement au développement africain. Elle « manque d'originalité des discussions contrairement à d'autres réunions internationales. La plupart d'entre elles se limitent à la reprise des débats et des thèmes déjà abordés dans d'autres instances internationales, et sans valeur ajoutée ».

Si l'on peut reconnaître une pertinence indéniable à ces différents travaux dans l'élucidation du processus de la TICAD en ce qu'ils ressortent de manière claire le processus en ses différentes étapes, ses grandes lignes conductrices, des projets qui y ont été menés... Bref, la place centrale que celle-ci occupe dans le dispositif de la politique africaine de coopération du Japon.

Néanmoins, aucune de ces réflexions, n'examine en aucun cas le volet de la réception locale de l'offre de développement apportée par la Ticad. Leurs analyses sont structurées fondamentalement par une vision du « haut ». Or, la présente réflexion se veut être au carrefour du regard entre le « haut » et le « bas », qui non seulement va décrypter la pensée japonaise dans son offre de développement vis-à-vis de l'Afrique, mais également d'analyser la réception locale qui en est faite.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery