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Evaluation du statut de conservation des primates diurnes a la périphérie nord-est du parc national de Korup, sud-ouest Cameroun

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par Laurent Serge NDENGUE MEKONGO
Université de Dschang - Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses 2011
  

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FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

EVALUATION DU STATUT DE CONSERVATION DES
PRIMATES DIURNES A LA PERIPHERIE NORD-EST DU
PARC NATIONAL DE KORUP, SUD-OUEST CAMEROUN

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses

Par :
NDENGUE MEKONGO Laurent Serge
Matricule : 05A064
ndenguelaurent@yahoo.fr
TEL : 94386616 / 75367494

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

EVALUATION DU STATUT DE CONSERVATION DES
PRIMATES DIURNES A LA PERIPHERIE NORD-EST DU
PARC NATIONAL DE KORUP, SUD-OUEST CAMEROUN

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses

Par : NDENGUE MEKONGO Laurent Serge

Matricule : 05A064

Co-Superviseur :

Dr. BOBO KADIRI Serge Assistant, Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang

SUPERVISEUR :

Pr. MPOAME MBIDA Professeur, Faculté des Sciences Université de Dschang

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigne, M. NDENGUE MEKONG() Laurent Serge, certifie que le present memoire est le fruit de mes propres travaux effectues en peripherie Nord-Est du Parc National de Korup, sous l'initiative Acnowledge for tomorrow - cooperative research projects in Sub-Saharan Africa» de la Fondation Volkswagen, dans le cadre du projet: "Managing Forest Wildlife for Human Livelihood in the Korup-Oban Hills Region", sous la supervision du Pr.

KADIRI Serge, asistant a la Faculte d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Uniwrsite de Dschang.

FICATION DES C

Visa du Co-S

Visa du President du Jury
·

Date

Date
· 25b).`

Visa du Supervi

3 0 JUIN 2 011

DEDICACE

A mes défunts grands parents
NDENGUE Laurent et MINSILI Marie Christine

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire de fin d'études à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) est le fruit d'un long processus qui a nécessité le soutien de certaines personnes envers lesquelles j'exprime ma gratitude. Je pense ainsi à:

> Pr. MPOAME MBIDA, qui a bien voulu assurer la supervision de ce travail ;

> Dr. BOBO KADIRI Serge, Coordonnateur du projet Volkswagen « Managing Forest wildlife for Human Livelihoods in the Korup-Oban Hills region, West-Central Africa », qui par ce canal m'a permis d'effectuer ce stage et s'est donné le temps de suivre mes travaux, afin d'en faire un succès, et de renforcer par la même occasion mon intérêt pour la conservation de la biodiversité ;

> Dr TSI EVARISTUS ANGWAFO, pour ses encouragements et ses conseils ;

> Toute l'administration de l'Université de Dschang en général et en particulier l'administration de la FASA et le staff technique du département de Foresterie, pour la formation dispensée sans relâche ;

> Ma famille, pour tous les sacrifices consentis à mon égard ;

> Mes camarades de terrain, M KAMGAING TOWA William, M TCHANOU Steve, Mlle ETUBO Constance, Mlle NGALIM Olive, M TENE Lawrence et M Ntumwel CHIA Bonito;

> Messieurs David ZAKAMDI et Elvis NSOH Ndam de TRC, pour l'accueil, l'hospitalité et les nombreux conseils sur le terrain ;

> Tous mes camarades de la treizième promotion FASA particulièrement à M. ZAMEDJO Yannick, M. AYONG A AYONG Jean Pierre, M. VOUNSERBO Emmanuel, Mlle. MOFFO Christelle, M. MBIA NANGA William, M. ALA ELA Georges, Mlle YAWAT Millie, Mlle Oumoul Ousmanou, Mlle KEGNE Naoussi Merline pour l'amitié et le soutien qu'ils m'ont accordés ;

> Mlle. JUEGOUO NGONPISSIE Eugénie, M. AWOLA Roger Gaëtan, M. NGOLEMBE Alain Marie, pour leur soutien moral ;

> Tous les habitants de la périphérie Nord-Est du Parc National de Korup, pour l'hospitalité dont ils ont fait preuve pendant mon séjour dans leur localité ;

Je ne saurai terminer ce propos sans évoquer tous ceux qui de près ou de loin ont contribué de quelques manières que ce soit à ma formation et particulièrement à la réalisation de ce document et dont les noms ne sont pas cités ici.

TABLE DES MATIERES

Page

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

TABLE DES MATIERES v

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTES DES FIGURES ix

LISTE DES ANNEXES x

LISTE DES PHOTOS x

LISTE DES ABREVIATIONS xi

RESUME xii

ABSTRACT xiii

CHAPITRE 1. INTRODUCTION 1

1.1. Contexte 1

1.2. Problématique 1

1.3. Objectifs 2

1.3.1. Objectif global 2

1.3.2. Objectifs spécifiques 2

1.4. Importance de l'étude 2

1.5. Limites de l'étude 3

CHAPITRE 2. REVUE DE LA LITTERATURE 4

2.1. Définition de quelques concepts 4

2.1.1. Aire protégée 4

2.1.2. Zone tampon 4

2.1.3. Ecosystème 4

2.1.4. Habitat 4

2.1.5. Diversité biologique 4

2.1.6. Primates 5

2.1.7. Primates diurnes 5

2.1.8. Chasse 5

2.1.9. Braconnage 5

2.1.10. Gestion durable 5

2.1.11. Statut d'une espèce 5

2.2. Classification des primates 6

2.3. Synthèse de quelques études 7

2.3.1. Espèces de primates diurnes présentes dans la zone d'étude 7

2.3.2. Abondance des primates diurnes dans la zone de Korup 7

2.3.3. Répartition des primates diurnes 8

2.3.4. Prélèvement des primates diurnes 9

2.3.5. Statut de conservation des primates diurnes de la zone de Korup 9

2.3.6. Quelques paramètres écologiques observés dans la zone Nord-Est du PNK 10

2.3.7. Facteurs qui influencent la distribution des primates 11

2.3.8. Productions par espèce de primates 12

2.3.9. Menaces et perception villageoise des primates 12

2.3. 10. Méthodes d'inventaire de primates diurnes 12

CHAPITRE 3. MATERIELS ET METHODES 14

3.1. Présentation de la zone d'étude 14

3.1.1. Localisation géographique 14

3.1.2 Climat 15

3.1.3. Relief et topographie 16

3.1.4. Géologie et sol 16

3.1.5. Hydrologie 17

3.1.6. Flore 17

3.1.7. Faune 18

3.1.8. Milieu humain 19

3.1.8.1. Institutions locales 19

3.1.8.2. Activités humaines 20

3.1.9. Exploitation forestière dans la zone 21

3.2. Méthodologie 21

3.2.1. Choix du site 21

3.2.2. Données secondaires 22

3.2.3. Données primaires 22

3.2.3.1. Préparation du site 22

3.2.3.2. Collecte des données 24

3.2.3.3. Distribution spatiale des primates 25

3.2.3.4. Détermination des facteurs qui influencent la distribution des primates diurnes dans

la zone d'étude et les menaces 25

3.2.3.5. Perception villageoise des primates diurnes dans la zone d'étude 26

3.2.4. Analyse des données 26

3.2.4.1. Estimation de l'abondance et de la densité des primates diurnes 26

3.2.4.2. Cartographie de la répartition des primates, des activités humaines et des plantes en

fructification 27

3.2.4.3. Détermination des facteurs qui influencent la distribution des primates 27

3.2.4.4. Perception villageoise sur les primates diurnes dans la zone d'étude 27

CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION 28

4.1. Estimation de l'abondance relative des primates diurnes 28

4.1.1. Abondance relative des espèces de primates diurnes 28

4.1.2. Abondance relative des groupes de primates diurnes rencontrés 32

4.1.3. Abondance relative des activités anthropiques 35

4.1.4. Estimation des densités de primates diurnes dans la zone d'étude 38

4.2. Cartogrphie de la distribution spatiale de primates diurnes 45

4.3. Identification des facteurs qui influencent la distribution des primates diurnes 47

4.3.1. Corrélation entre les IKA des activités anthropiques et les IKA des primates diurnes
47
4.3.2. Corrélation entre les IKA des plantes en fructification et les IKA de primates diurnes

49

4.4. Perception villageoise et menaces sur les primates dans la zone d'etude 51

4.4.1. Caractérisation de la population enquêtée 51

4.4.2. Menaces 53

4.4.3. Perception villageoise sur les populations de primates diurnes 58

CHAPITRE 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 61

5.1. Conclusions 61

5.2. Recommandations 62

ANNEXES 67

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1: Abondance des primates dans le PNK 8

Tableau 2: Répartition des primates diurnes rencontrés à Korup 8

Tableau 3: Productions et prélèvements annuels des primates diurnes dans le PNK 9

Tableau 4: Quelques paramètres écologiques des primates diurnes observés dans la zone Nord-

est du PNK 10

Tableau 5: Abondance des espèces de primates diurnes dans la zone d'étude 29

Tableau 6: Résultats des différents inventaires dans la zone d'étude et ses environs depuis 1990

31

Tableau 7: IKA des groupes de primates diurnes rencontrés dans la zone d'étude 33

Tableau 8: Abondance relative des activités anthropiques rencontrées dans la zone d'étude 36

Tableau 9: Densité des primates diurnes dans la zone d'étude 39

Tableau 10 : Densités obtenues par Edwards (1990) et Waltert (2000) dans la zone d'étude et ses

environs 41

Tableau 11: Densité des groupes de primates diurnes dans la zone d'étude 42

Tableau 12: Corrélations entre l'abondance des primates et celle des activités anthropiques 47

Tableau 13: Corrélations entre la présence des primates et celle des arbres portant des fruits 49

Tableau 14: Détection dans le temps des plantes en fructifications dans la zone d'étude 50

Tableau 15 : Répartition des enquêtés par tranche d'ages et par village 51

Tableau 16 : Répartition des enquêtés en fonction du nombre d'années passée dans le village - 51

Tableau 17 : Répartition des personnes enquêtées en fonction du niveau d'étude 52

Tableau 18 : Lieu de chasse des differents villages dans la zone d'étude 53

Tableau 19 : Fréquence moyenne de chasse et nombre moyen de cartouches emporté à chaque

fois 54

Tableau 20 : Répartition des personnes enquêtées en fonction du moment de chasse 55

Tableau 21: Espèces les plus prélevées d'après le pourcentage de personnes enquêtées 56

Tableau 22 : Restriction évoquées par les enquêtés sur la consommation des primates 59

LISTES DES FIGURES

Page

Figure 1: Carte du cameroun montrant le PNK et les villlages étudiés 15

Figure 2: Présentation des transect et recces dans la zone d'étude 24

Figure 3 : IKA des primates dans les trois sites 30

Figure 4: IKA des primates pour les deux méthodes d'inventaire 32

Figure 5 : IKA des groupes de primates diurnes rencontrés 35

Figure 6 : IKA d'activités anthropiques 38

Figure 7 : Densité des primates 40

Figure 8: Densités des groupes de primates diurnes rencontrés 44

Figure 9: Distribution spatiale des espèces de primates diurnes 46

LISTE DES ANNEXES

Page

Annexe 1 : Fiche d'inventaire sur transects permanents 67

Annexe 2 : Fiche de recensement (recces) 68

Annexe 3: Questionnaire 69

Annexe 4: IKA des différentes espèces des primates pour les transects 70

Annexe 5: IKA des différentes activités anthropiques rencontrées sur les transects 72

Annexe 6: Abondance relative des arbres en fructification dans la zone au moment de l'étude - 74

LISTE DES PHOTOS

Page Photo 1 : Prise d'une nuit de chasse par un chasseur 55 Photo 2: Jeunes singes capturés après abattage de leur mère (à gauche un jeune Cercopithecus

mona et à droite un jeune Cercopithecus erythrotis) 58

LISTE DES ABREVIATIONS

ZP : Zone Périphérique du Parc National de Korup

PNK : Parc National de Korup

IUCN : Union Mondiale pour la Conservation de la Nature

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

MINEP : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

TRC: Transformation Reef Cameroon

MAB: Man and Biosphere

IKA: Indice Kilométrique d'Abondance

GPS: Global Positioning System

WWF: World Wildlife Funds for Nature

UFA: Unité Forestière d'Aménagement

WCS: Wildlife Conservation Society

FAO: Food and Agriculture Organisation

CITES: Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore

Sauvages Menacées D'Extinction

JNCC: Joint Nature Conservation Commettee

PFNL: Produit Forestier Non Ligneux

SD: Standart Deviation

RESUME

La présente étude sur les primates diurnes à l'exception du drill a été réalisée entre mai et septembre 2010 dans sept villages de la périphérie Nord-Est du Parc National de Korup (PNK) au Sud-Ouest Cameroun. L'objectif était de contribuer à une meilleure gestion des populations de primates diurnes à travers l'actualisation des données sur leur abondance, les facteurs qui influencent leur distribution spatiale, les menaces et la perception villageoise sur les primates dans la zone d'étude. Ainsi, un inventaire a été mené sur 16 transects et 16 recces répartis dans les sept villages de la zone d'étude et dans le PNK pour un effort total de 225,232 km. Un questionnaire à également été administré à 38 chasseurs des sept villages étudiés. Il ressort de ce travail que l'abondance des primates diurnes continue à régresser comparativement aux données antérieures récoltées dans la zone. Les Cercopithecus nictitans (0,209 #177; 0,221), Cercopithecus mona (0,221#177;0,213) et Cercopithecus erythrotis (0,131 #177; 0,179) sont les primates les plus représentés. La répartition des primates est influencée par des facteurs tels que la disponibilité des fruits et les activités anthropiques. A ce jour, des espèces telles que les Cercocebus torquatus (0,014#177;0,062), Pan troglodytes (0,009 #177; 0,053) et Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029) sont rares et ont trouvé refuge dans certaines zones reculées où elles continuent d'être chassées. L'abondance des primates diurnes décroit de l'interieur du PNK vers la zone périphérie. En plus d'être perçus comme des gibiers faciles à chasser et comme une source de revenus, les primates ne sont pas protégés par les tabous. En effet, bien que certaines espèces de primates diurnes soient perçues comme «animaux totems», les coutumes et traditions locales qui commencent à perdre leurs valeurs n'ont pas d'effets réels sur leur conservation car les rares restrictions existantes sur la chasse et la consommation de ces animaux sont bafouées par la quasi-totalité des villageois. Les primates dans la zone d'étude sont menacés par des facteurs au rang desquels figurent la destruction de l'habitat à travers l'agriculture et l'exploitation forestière, la chasse excessive, le commerce de la viande de brousse et des jeunes primates vivants. Le contrôle de la circulation des armes de chasse et la lutte contre le braconnage sont fortement recommandés, tout comme un mécanisme communautaire de gestion de la faune pour contrecarrer la disparition des espèces de primates diurnes, d'où la nécessité de création d'une zone de chasse à vocation communautaire dans la zone.

Mots dles : Distribution spatiale ; Inventaires ; Menaces ; Primates diurnes ; Park National de Korup.

ABSTRACT

A study on diurnal primates was conducted between May and September 2010 in seven villages in the North-East periphery of Korup National Park (KNP). The objective was to contribute to a better management of diurnal primate populations through an updated database. This study was specifically aimed at estimating the abundance of diurnal primates, except for drills, to determine the factors influencing the spatial distribution of primates, to map the spatial distribution of different species of diurnal primates and to identify threats and the village perception on primates in the study area. Thus, a survey was conducted on 16 transects and 16 recces paths distributed in the study area and in KNP, for a total effort of 225.232 km. A questionnaire was also administered to 38 hunters of the seven villages prospected. It appears that the abundance of diurnal primates continues to decline compared to data collected from previous surveys in the area. Cercopithecus nictitans (0,209 #177; 0,221), Cercopithecus mona (0,221#177;0,213) and Cercopithecus erythrotis (0,131 #177; 0,179) are the most abundant primates. The distribution of primates is influenced by the availability of fruits and human activities. To date, species such as Cercocebus torquatus (0,014#177;0,062), Pan troglodytes (0,009 #177; 0,053) and Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029) have found refuge in some remote areas where they continue to be hunted. The abundance of diurnal primates decreases from inside to the periphery of KNP. In addition, seen as easy game to hunt and as a source of income, primates are not really protected by taboos. Indeed, although certain species of diurnal primates are perceived as "animal totems», customs and traditions which are losing their values have no real effect on their conservation because the few existing restrictions on hunting and consumption of these animals are scorned by almost all the villagers. Primates in the study area are threatened by factors among which the destruction of habitat through agriculture and logging, excessive hunting, bushmeat and young primate trade. The control of hunting weapons and the fight against poaching are strongly recommended, as well as a community-based wildlife management sheme to counteract the disappearance of diurnal primate species through the creation of a community hunting area in the zone.

Keywords: Spatial distribution; Inventory; Threats; Diurnal primates. ; Korup National Park

CHAPITRE 1. INTRODUCTION

1.1. Contexte

En 2007 l'UICN, dans sa liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde, avait retiré certaines espèces, à l'instar du gorille des plaines orientales, qui y figuraient pourtant en 2005. En effet, une certaine attention avait été portée à leur détresse et diverses études portant sur, la détermination de la distribution spatiale et du statut de conservation, l'évaluation des menaces sur les éspéces sans oublier la sensibilisation environnementale avaient été menées. Ces études, qui par ailleurs s'inscrivent dans le cadre de la conservation de la biodiversité, ont souvent été menées dans la zone de Korup et ont largement contribué à la connaissance de l'immense biodiversité de ladite zone qui a acquis de ce fait une renommée internationale. Cela justifie le nombre élevé de recherches effectuées dans la zone. En effet, le Parc National de Korup (PNK) et sa Zone Périphérique (ZP) renferment un nombre impressionnant de formations végétales, d'espèces végétales et animales dont le quart de toutes les espèces de primates d'Afrique (Waltert, 2000).

Concernant les primates diurnes, on en dénombre huit espèces dont plusieurs sont menacées et soumises à une pression de chasse si forte que certaines de ces espèces sont devenues rares dans certaines zones. Ainsi, Edwards (1992) et Usongo (1997) observent sept espèces de primates diurnes dans le PNK. En référence à la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, 75% des primates diurnes du PNK sont menacés (Astaras, 2009). Le statut des primates diurnes dans la zone de Korup tel que determiné par Usongo en 1997, est comme suit :

> espèces menacées : chimpanzé Pan troglodytes et colobe bai de preuss

Piliocolobus preussi;

> espèces rares : moustac à oreilles rousses Cercopithecus erythrotis et cercocèbe à collier blanc cercocebus torquatus ;

> espèces non menacées : hocheur Cercopithecus nictitans, Mone Cercopithecus mona et Cercopithèque pogonias cercopithecus pogonias.

1.2. Problématique

La chasse et les autres activités humaines continuent de modifier l'habitat des primates dans la zone de Korup (Edwards, 1992). Très peu d'études ont porté sur le statut des primates diurnes dans la zone. Ainsi, à l'exception du drill Mandrillus loeucophaeus étudié par Astaras (2009), il existe très peu de données récentes sur l`abondance et le statut de conservation des espèces de primates diurnes dans la zone. La question mise en relief par ces observations est

celle de savoir si la situation (abondance, distribution spatiale) des différentes espèces de primates dans la zone de Korup est telle que ces espèces puissent continuer à faire face à l'énorme et grandissante pression humaine qui sévit dans la zone. Ainsi, conscient du fait qu'il est nécessaire dans le cadre d'une gestion rationnelle de bien connaître la situation actuelle et les tendances évolutives de la ressource (primates diurnes), il est surtout question pour la présente étude de savoir :

> Quelle est l'abondance des primates diurnes à la périphérie Nord-Est du PNK ?

> Quelle est la distribution spatiale des primates diurnes à la périphérie Nord-Est du PNK ?

> Quels sont les facteurs qui influencent la distribution spatiale des primates diurnes à la périphérie Nord-Est du PNK ?

> Quelle est la perception villageoise sur les différentes espèces de primates diurnes de la zone d'étude ?

1.3. Objectifs

1.3.1. Objectif global

L'objectif global de l'étude est de contribuer à une meilleure gestion des populations de primates diurnes dans la zone de Korup à travers la determination de leur statut de conservation.

1.3.2. Objectifs spécifiques

Spécifiquement, Il s'est agit de :

> Estimer l'abondance des primates diurnes, à l'exception du drill, en périphérie Nord-est du PNK ;

> Cartographier la distribution spatiale des différentes espèces de primates diurnes dans la zone d'étude ;

> Identifier les facteurs qui influencent la distribution spatiale des primates, ainsi que les menaces, dans la zone d'étude ;

> Documenter la perception villageoise sur les primates dans la zone d'étude.

1.4. Importance de l'étude

La présente étude fournit de nouvelles informations sur les populations de primates diurnes dans la périphérie Nord-Est du PNK, notamment sur les effectifs et des tendances. Elle permettra une meilleure gestion des ressources (primates diurnes) à travers une meilleure orientation des priorités et des activités de gestion. Elle constitue aussi une des études initiées par

le projet Volkswagen devant contribuer à la mise en place d'une zone de chasse communautaire pour enclencher une gestion durable de la faune sauvage dans la zone.

1.5. Limites de l'étude

L'étude s'est entièrement déroulée en saison pluvieuse. Il est impératif de poursuivre la même étude en saison sèche pour avoir des données annueleles celles-ci n'étant fiable qu'en saison de pluies.

Il n'était pas possible de collecter les échantillons de lianes sur la cime des arbres, vu la hauteur de la canopée; cela aurait pourtant permis d'avoir une identification précise de certaines espèces consommées par les primates dans la zone.

CHAPITRE 2. REVUE DE LA LITTERATURE 2.1. Définition de quelques concepts

2.1.1. Aire protégée

Une aire protégée est une zone géographiquement délimitée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou de plusieurs ressources données (MINEF, 1994).

2.1.2. Zone tampon

La zone tampon est une aire protégée située à la périphérie de chaque parc national, réserve naturelle ou réserve de faune destinée à marquer une transition entre ces aires et les zones où les activités cynégétiques, agricoles et autres sont librement pratiquées (MINEF, 1994).

2.1.3. Ecosystème

L'écosystème est un complexe dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui par leur interaction forment une unité fonctionnelle (MINEF, 1994).

2.1.4. Habitat

D'après Ramade (1993), l'habitat est le lieu où vit une espèce donnée dans son environnement immédiat à la fois biotique et abiotique.

2.1.5. Diversité biologique

Au sommet de Rio de Janeiro en 1992, la diversité biologique a été définie comme étant la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris les écosystèmes terrestres, marins, aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie. La notion de diversité est liée à ce que les naturalistes appellent subjectivement la richesse d'un peuplement (Ramade, 1993). La diversité peut être divisée en trois catégories hiérarchiques : gène, espèce et écosystème.

2.1.6. Primates

Le terme primates désigne un ordre de mammifères placentaires euthériens. Ils se caractérisent par un neurocrâne considérablement développé par rapport à leur massif facial, des orbites en position facial et entourer d'un anneau osseux complet. Le pouce de la main (pollex) est toujours opposable tandis que celui du pied (hallux), excepté celui de l'homme présente une pseudo-opposabilité. La main est capable d'ample mouvement de supination et de pronation caractéristique d'une adaptation primordiale à l'arboricolisme, l'extrémité des membres est pentadactyle avec des ongles plats au lieu des griffes chez la plupart des primates (Betrand, 1998).

2.1.7. Primates diurnes

L'expression «primates diurnes» est utilisée pour désigner tous les primates actifs pendant le jour.

2.1.8. Chasse

La chasse est toute action qui consiste à (République du Cameroun, 1995):

> Poursuivre, tuer, capturer un animal sauvage ou mener des expéditions à cet effet ; > Photographier et filmer des animaux sauvages à des fins commerciales.

2.1.9. Braconnage

Le braconnage est toute action de chasse sans permis, en période de fermeture, en des endroits réservés ou avec des engins ou des armes prohibées (MINEF, 1995).

2.1.10. Gestion durable

La gestion durable consiste à utiliser les foréts d'une manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité, leur productivité, leur capacité de régénération et leur vitalité. Cette gestion durable des forêts doit également permettre de maintenir leur capacité de satisfaire actuellement et pour le futur des fonctions écologiques économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et mondial (FAQ, 1994).

2.1.11. Statut d'une espèce

Le statut d'une espèce peut être défini comme la situation particulière de cette espèce à un moment donné.

2.2. Classification des primates

D'après Bertrand (2001), l'ordre des primates appartient à l'embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères. Il se divise en deux sous-ordres : les Prosimii ou prosimiens et les Anthroponidae.

Les prosimiens se divisent en deux infra-ordres les loriformes qui regroupent quatre familles : lemuridae, indriidae, megalopidae et daubentoniidae, et les losiriformes qui regroupent trois familles : cheirogaleidae, galagidae et losiridae.

Les anthroponidae quant à eux se divisent en deux infra-ordres les platyrrhinii ou platyrhiniens ou singes du nouveau monde (Amérique du sud et du centre) et les catarrhinii ou catarrhiniens ou singes de l'ancien monde (Afrique, Asie).

Les platyrrhinii se divisent en trois familles (cébidés, Callithricidés, Atelidés) :

Les cébidés regroupent quatre genres, le genre Cebus (singe de taille moyenne à queue préhensible); et trois autres genres de singes à petite taille : Saïmiri (singes écureuils) ; Aotus (douroucouli), le seul primate supérieur nocturne ; et le Callicebus (titis).

Les Callithricidés qui regroupent : Les tamarins (Saguinus et Leontopithecus), les marmosets (Ouistitis, Callithrix et Cebuella) et le genre Callimico.

Les Atelidés qui incluent les Atelinés : singes-araignés (Ateles), miriquis (Brachyteles), singes-laineux (Lagothrix) et les hurleurs (Alouatta) ; et les pithécinés qui incluent les Saquis (Pithecia et Chiropotes) et les ouakaris (Cacajao).

Les catarrhinii se divisent en deux supers familles les Cercopithecoidae et les Hominoidae. Les cercopithecidae se divisent en Cercopithecinés et Colobinés.

Les Cercopithecinés se regroupent en deux tribus : les cercopithecini et les papionini. Les

premiers englobent les singes forestiers, excepté le Patas (Erythrocebus patas) et le vervet (Cercopithecus aethiops). Elle a un seul genre qui donne le rang de sous-genres au talapoin (Miopithecus talapoin), au singe gris-vert des marrais (Allenopithecus nigroviridis) et au singe rouge (Erythrocebus patas). La tribu des papionini regroupe cinq genres : Papio (babouins), Theropithecus (geledas), Cercocebus (comprend deux espèces : torquatus et albigena), Lophocebus, et Macaca.

Les colobinés se divisent en quatre genres : Colobus (strictement Africain) et trois genres asiatiques Presbytis, Pygathrix et Nasalis.

Les hominoidae ou anthropomorphes se repartissent en quatre familles : Hylobatidés (genres Hylobates et Nomascus qui comprennent tous les gibbons concolor), pongidés qui comprennent le genre Pongo, panidés (ensemble formé par les genres Pan et Gorilla) et hominidés qui referment les genres Homo.

2.3. Synthèse de quelques études

2.3.1. Espèces de primates diurnes présentes dans la zone d'étude

Le PNK a une très grande richesse spécifique, reflétée ici par la présence en son sein de quatorze espèces de primates parmi lesquelles neuf espèces diurnes dont le Cercocèbe à collier blanc Cercocebus torquatus, Moustac à oreilles rousses Cercopithecus erythrotis, Mone Cercopithecus m. mona, Hocheur Cercopithecus n. nictitans, Cercopithèque pogonias Cercopithecus. p. pogonias, Guenon de Preuss Cercopithecus lhoestis preussi (présent uniquement dans la réserve forestière de Nta-ali), Drill Mandrillus leucophaeus, Colobe bai du Cameroun Piliocolobus preussi, Chimpanzé Pan troglodytes (MINFOF, 2008). Toutefois, seules les cercocébe torquatus, moustac à oreilles rousses, mone, hocheur, cercopithèque pogonias, drill et colobe bai du Cameroun, soit sept des neuf espèces préalablement citées ont pu être recensées dans le secteur Nord du PNK (Edwards, 1992; Waltert et al., 2002). Un inventaire zoologique mené dans le PNK par Usongo (1997) a également identifié la présence de sept espèces dont Cercocébe torquatus, moustac à oreille rousse, mone, hocheur, cercopithèque pogonias, colobe bai du Cameroun et chimpanzé.

En majorité, les primates diurnes sont omnivores à tendance frugivores, avec des variations saisonnières qui les obligent parfois à consommer plus de feuilles et de bourgeons que de fruits lorsque ces derniers se font rares : tel est le cas du chimpanzé (Kingdon, 1997). Toutefois, le colobe bai du Cameroun reste essentiellement frugivore (Usongo, 1992).

2.3.2. Abondance des primates diurnes dans la zone de Korup

Des études sur l'abondance des primates diurnes ont été menées dans la zone de Korup et les résultats obtenus sont consignés dans le Tableau 1.

Tableau : Abondance des primates dans le PNK

(Waltert et

al., 2002) (Usongo, 1997) (Edwards, 1992)

individus/km groupes/km groupes/km2 individus/km2

Transect Transect

Transect
(e t)

Cadrat
(e t)

Transect
(e t)

Cadrat
(e t)

Taille
moyenne
du
groupe

Espèces

 

Vues

Entendues

 
 
 
 
 

Cercopithecus

 
 
 
 
 
 
 
 

nictitans

75

0.07

0.19

0,01 (1,91)

1,52 (0,79

16,2

18,5

16

C. pogonias

42

0.04

0.11

0,50 (1,11)

0,84 (0,50)

8,0

13,4

16

C. erythrotis

16

0.01

--

0,29 (0,88)

0,33 (0,49)

4,6

4,8

16

C. mona

47

--

0.03

0,86 (1,49)

0,96 -0,61)

13,8

14,2

16

Cercocebus torquatus

2

--

0.01

--

0,04 (0,18)

--

0,8

21

Piliocolobus preussi

26

0.03

0.04

0,56 (0,01)

0,52 (0,40)

28,0

26,0

50

Mandrillus

 
 
 
 
 
 
 
 

leucophaeus

8

--

--

--

0,16 (0,33)

--

9,6

60

Pan troglodytes

--

--

--

--

--

--

--

 

Note : e t : écart type

Waltert et al. (2002) ont montré que bien que la plupart des primates de la communauté de primates originelle de Korup reste présent dans la zone d'étude; le colobe bai du Cameroun, le drill et le cercopithèque pogonias ont connu une remarquable diminution des effectifs entre 1990 et 2000 comme le confirme les données du Tableau 1. Ils sont allés plus loin en disant que le drill et le colobe bai du Cameroun font probablement face à une extinction locale.

2.3.3. Répartition des primates diurnes

Le tableau 2 résume quelques aspects de la distribution des primates diurnes présents dans la zone d'étude.

Tableau : Répartition des primates diurnes rencontrés à Korup

Espèces Aire de distribution à Aire de distribution en Afrique2

Korup (ha) 1

Cercopithecus nictitans 55-80 Rivière cross à la rivière Sanaga

Cercopithecus mona -- Rivière volta à la rivière Sanaga

Cercopithecus pogonias 55-100 Rivière cross à la rivière Sanaga

Cercopithecus erythrotis 30-90 Rivière cross à la rivière Sanaga

Colobus badius 16-53 Zone de Korup

Cercocebus torquatus 247 Ouest Nigeria au Gabon

Mandrillus leucophaeus 10 km2-20 km2 Rivière cross à la rivière Sanaga

Pan troglodytes -- Est-Nigeria à Ouest-Cameroun

Source : 1(Edwards, 1992) ; 2(Waltert et al., 2002)

2.3.4. Prélèvement des primates diurnes

Usongo (1996) a estimé les prélèvements de primates diurnes en fonction du mode de chasse dans la réserve forestière d'Ejagham près du PNK. Ses résultats ont montré que les prélèvements des primates se font principalement au cours de la chasse diurne avec usage des armes à feu (97% des prises). Le tableau 3 présente les taux de prélèvements (Infield, 1988) et les taux de productions (Edwards, 1992) des primates diurnes dans le PNK.

Tableau : Productions et prélèvements annuels des primates diurnes dans le PNK

Espèces

Productions max

Prélèvements soutenus

Prélèvements

 

(pmax)

(20 % pmax)

observés

 

(animaux/km/an)

 

(animaux/km/an)

Cercopithecus nictitans

1,75

0,35

0,90

Cercopithecus pogonias

1,08

0,22

0,04

Cercopithecus erythrotis

0,47

0,09

0,23

Cercopithecus mona

1,41

0,28

0,67

Cercocebus torquatus

0,08

0,02

0,08

Piliocolobus preussi

4,18

0,84

1,74

Mandrillus leucophaeus

1,54

0,31

1,36

Source : Edwards (1992)

 
 
 

A l'exception du cercopithèque pogonias, les taux de prélèvement des différentes espèces de primates diurnes sont supérieurs aux taux de prélèvement soutenus qui représentent pourtant le niveau maximum pouvant être prélevé dans l'optique d'une gestion durable. Notons que les taux de production restent malheureusement inferieurs au taux de prélèvements pour beaucoup d'espèces. La chasse pratiquée par les populations vivant dans et autour du PNK représente ainsi une menace d'extinction locale pour les primates dans la zone (Edwards, 1992).

2.3.5. Statut de conservation des primates diurnes de la zone de Korup

le statut de primates diurnes dans la région de Korup n'est pas des plus envieux car l'étude d'Edwards (1992) a montré que beaucoup de ces espèces font face à une forte pression de chasse et risquent l'extinction si les conditions actuelles continuent de prévaloir, Les espèces telles que le hocheur, le moustac à oreilles rousses, le cercopithèque pogonias et le mone font face à une destruction de l'habitat assez faible et une pression de chasse forte tandis que, le cercocèbe torquatus , le chimpanzé et le colobe bai du Cameroun font également face à une faible destruction de l'habitat mais à une pression de chasse très forte (Usongo, 1997).

L'UICN (2008) montre que six des huit espèces de primates diurnes présentes dans la zone font face à une menace d'extinction au niveau mondial notamment, le colobe bai de Preuss est en danger critique, le chimpanzé et le drill sont en danger tandis que le cercocèbe torquatus, le cercopithèque pogonias et le moustac à oreilles rousses sont vulnérables.

La CITES (2009) classe le Cercopithecus m. mona, le Cercopithecus p. pogonias, le Cercopithecus n. nictitans, le Cercopithecus e. cameronensis, le Cercocebus t. torquatus, le Piliocolobus preussi en annexe II tandis que le Mandrillus leucophaeus, et le Pan troglodytes vellorusa sont classés en annexe I.

Dans le but de contribuer à la protection de la faune et de la biodiversité, le gouvernement camerounais à travers le MINFOF a regroupé les espèces animales vivant à l'intérieur de son territoire en trois classes de protection (A, B, C) selon les modalités fixées par l'administration en charge de la faune. Ainsi, le drill et le chimpanzé sont en classe A et bénéficient d'une protection intégrale tandis que tous les autres primates de la zone d'étude sont en classe C, leur chasse étant ainsi réglementée par l'administration en charge de la faune (Robinson, 2008).

Astaras (2009) estime la population de drill à 950-1450 drills dans le PNK et 2500-3000 dans la zone de Korup en général. Toutefois, il souligne que l'habitat de ces animaux est de plus en plus fragmenté et qu'ils sont soumis à une forte pression de chasse.

2.3.6. Quelques paramètres écologiques observés dans la zone Nord-Est du PNK

Le tableau 4 résume quelques paramètres écologiques des primates diurnes observés dans la zone Nord-est du PNK.

Tableau : Quelques paramètres écologiques des primates diurnes observés dans la zone Nord-est du PNK

Espèces

Poids adulte (kg)

Taille du groupe

Aire de distribution (ha)

Déplacement journalier

(m)

Strate

Régime alimentaire

Male

Femelle

 

Cercopithecus

 
 
 
 
 
 
 

nictitans

6,6

4,2

7-20

55-80

1500

Arboricole

Omni/frug

C. mona

4,5

2,7

2-35

--

--

Arboricole

Omni/frug

C. pogonias

4,5

3,0

11-20

55-100

1600

Arboricole

Omni/frug

C. erythrotis

4,1

2,9

4-29

30-90

1200

Arboricole

Omni/frug

Piliocolobus

 
 
 
 
 
 
 

preussi

8,3

8,2

23-67

16-53

649

Arboricole

Folivore

Cercocebus

 
 
 
 
 

Semi-

 

torquatus

11,6

5.1

14-38

247

--

terrestre

Omni/frug

 
 
 
 
 
 

Terrestre

 

Mandrillus
leucophaeus

40

--

25-77

10-20km2

2926

/semi-
terrestre

Omni/frug

Source : (Edwards, 1992).

Notes : Omni/frug = omnivore/frugivore

2.3.7. Facteurs qui influencent la distribution des primates

Les primates sont des animaux qui, comme toute entité vivante, réagissent à des perturbations dans leur environnement immédiat ce qui transparait clairement dans les variations de leur répartition.

De Thoisy et Delcourt (2004) ont montré l'influence de la chasse et de l'exploitation forestière sur la distribution des primates suite à une observation des populations de primates dans la forét de Coumani en Guyane, avant et après l'exploitation. Ils ont constaté que les grands singes plus vulnérables à la chasse étaient plus abondants dans les foréts exemptes d'activités de chasse ; que les singes abandonnent les sites en cours d'exploitation pour occuper les parcelles voisines et lorsque l'exploitation forestière se déplace vers ces sites voisins, ils les quittent pour revenir aux anciens sites déjà exploités ; que la diversité spécifique et même la densité intraspécifique diminuaient après exploitation ; que sous l'action de la chasse, les espèces chassées continuaient à décroître longtemps après l'exploitation tandis que celles non chassées tendaient à retrouver leur équilibre. De façon globale, les conclusions suivantes ont pu être tirées :

> dans les forêts récemment exploitées, les productions de fruits deviennent très irrégulières, du fait de la modification des paramètres microclimatiques. Les espèces frugivores, comme l'atèle, qui ne consomment pas les fruits des espèces pionnières, sont quasiment absentes ;

> les espèces frugivores-folivores, comme les singes hurleurs, peuvent persister, en modifiant la composition de leur régime, grâce à une certaine plasticité alimentaire (De Thoisy et Richard-Hansen, 1997) ;

> les espèces à régime insectivore-frugivore, comme les tamarins, peuvent quantitativement se maintenir ou même augmenter, avec une part d'insectivorie croissante dans le régime alimentaire. Ce type de régime est aussi celui des capucins, mais dans ce cas la pression de chasse indissociable de l'exploitation forestière sur Counami fait que cette stabilisation attendue des effectifs ne soit pas observée. Mais, lors d'autres inventaires dans des forêts exploitées où la chasse était moindre ou tout au moins focalisée sur les primates, des densités assez fortes de capucins avaient été relevées (De Thoisy, 2001).

La répartition des primates est aussi influencée par le type d'habitat. En effet, l'habitat doit procurer une quantité suffisante d'aliments à toute la population animale qu'il abrite. C'est ainsi que les primates habitent différents types de forêt en fonction de leur régime alimentaire. Certains, à l'instar du babouin hamadryas, fréquentent les dépôts d'ordures et d'autres sont attirés par les plantations agricoles ; ce qui leur vaut la qualification de nuisible (De Thoisy et Delcourt, 2004).

Il faut noter que la répartition des primates est influencée par les activités humaines (exploitation forestière, chasse et activités agricoles) et par les différents types d'habitats (Magdalena, 1995) qui sont eux-mêmes liés à différents degrés de disponibilité en nourriture.

2.3.8. Productions par espèce de primates

La production des primates est fonction de quelques paramètres dont la durée et la fréquence des cycles d'oestrus qui sont fonction des facteurs environnementaux. Ce cycle est de 25 à 40 jours chez les primates d'Afrique et d'Asie (catarrhiniens), la durée de la gestation est grande, relativement aux poids du corps. La production des primates diurnes dans la zone de Korup est présentée dans le tableau 3.

2.3.9. Menaces et perception villageoise des primates

Dans la zone d'étude comme partout ailleurs dans le monde, les populations de primates sont soumises à de nombreuses menaces dont les plus récurrents sont la dégradation des habitats (Edwards, 1992; Astaras, 2009) à travers l'exploitation forestière, la création des voies de communication, la transformation des terres forestières en terres agricoles. La chasse non contrôlée reste une des menaces les plus importantes (Edwards, 1992; Astaras, 2009), accentuée par l'explosion démographique qui s'accompagne d'une augmentation de la demande en viande de brousse près des exploitations agricoles à proximité des zones de conservation.

En dehors des travaux d'Astaras (2009), aucune étude ne s'est attardée sur la perception locale en ce qui concerne les primates. Parlant du drill et dans une certaine mesure d'autres espèces de primates, il n'existe pas de tabou ou de croyances traditionnelles qui protègent ces espèces. De plus les villageois pensent que ce sont des bêtes faciles à chasser, dont la viande est de bonne qualité et résout les problèmes d'anémies. Ces gibiers sont ainsi très prisés dans les marchés (Astaras, 2009).

2.3. 10. Méthodes d'inventaire de primates diurnes

La méthode des transects linéaires est la plus utilisée en forêt pour estimer l'abondance de la faune mammalienne qui inclut les primates diurnes. Dans cette méthode, une ligne droite appelée transect est parcourue par une équipe qui note la distance perpendiculaire (ri) entre l'objet observé et l'axe du transect, la distance entre le point de départ du transect et le point d'intersection entre l'axe du transect et la ligne qui lui est perpendiculaire et qui passe par la position de l'indice observé. Dans son concept théorique, la méthode des transects linéaires est un modèle probabiliste et son application exige que les conditions suivantes soient remplies (Gaillard et al., 1993):


· Tous les objets situés sur la ligne de marche sont détectés;

· Les objets sont détectés à leur position initiale avant tout mouvement éventuellement düà une réponse à la présence de l'observateur;

· Les distances mesurées sont exactes;

· Les détections sont des évènements indépendants;

· Aucun objet n'est compté plus d'une fois sur une même ligne de marche.

Deux avantages sont associés à la méthode des transects linéaires (Gaillard et al.,

1993):

· Aucune condition sur la répartition spatiale des animaux n'est nécessaire. Le grégarisme des animaux augmente la variance de l'estimation, mais ne biaise pas les observations;

· Un animal non compté n'introduit de sous estimation systématique de la densité s'il se trouve en dehors de l'axe de marche de l'observateur (Burnham et al., 1993). Ceci confère à la méthode de transect linéaire une meilleure efficacité et moins de biais.

La méthode des transects linéaires est souvent associée à celle de recces ou marche de reconnaissances qui lui est semblable. La différence entre les deux méthodes est que pendant la collecte des données, les distances perpendiculaires ne sont pas notées et les pistes de collecte de données ne sont pas forcément droites dans le cas des recces.

CHAPITRE 3. MATERIELS ET METHODES

3.1. Présentation de la zone d'étude

3.1.1. Localisation géographique

Le PNK fut créé par Décret présidentiel No 86/1283 du 30 octobre 1986. Il couvre 1260 km2 et s'étend entre 4053'-5028'N et 8042'-9016'E. Sa plus grande surface s'étale sur le département du Ndian (arrondissement de Mundemba) tandis que le reste de sa surface se trouve dans le département de la Manyu (arrondissement d'Eyumojock). Sa plus grande largeur est de 46 km dans le sens Est - Ouest tandis que sa plus grande longueur est de 66 km. Sa ZP est une bande de 3 km autour du parc et couvre une surface de 612 km2 (MINFOF, 2008). Le PNK est limité au Nord par la Reserve de forestier d'Ejagham, au Nord--Est par les Monts Nkwende, à l'Est par la ville de Toko, au Sud par la ville de Mundemba, et partage 28 km de sa bordure Sud-ouest avec le Parc National de Cross river situé au Nigeria.

La zone d'étude se situe dans la région du Sud-ouest, département de la Manyu, arrondissement d'Eyumedjock et plus précisément dans la périphérie Nord-Est du PNK où elle englobe sept villages (Bajoh, Abat, Mgbegati, Osselle, Bakut, Bayib-ossing et Basu) comme l'indique la Figure 1.

Figure : Carte du cameroun montrant le PNK et les villlages étudiés Source : Adama (2010)

3.1.2 Climat

Le climat de la zone de Korup est du type équatorial du Nord de la zone côtière, caractérisé par deux saisons une saison sèche de quatre mois (novembre à février) et une saison pluvieuse de huit mois (mars à octobre). La pluviométrie moyenne est de 4000 mm et les mois les plus pluvieux sont juillet, août et septembre. La température moyenne annuelle varie entre 23,70C et 30,20C. Les températures les plus élevées s'enregistrent en février

(28,40C) et les plus basses en août (25,40C). L'humidité relative moyenne annuelle est de 83%, les extrêmes étant respectivement de 98% et 66% (MINFOF, 2008).

3.1.3. Relief et topographie

PNK repose sur une surface plane à ondulée du refuge africain (roche mère précambrienne) et sur des hautes terres fortement disséquées, caractérisées par de longues pentes raides et irrégulières, des ruisseaux et rivières fortement incisées. Le terrain est caractérisé par des affleurements de granites, des tas de roches granitiques et des arrêtes. Il a été estimé que 17% du parc se situe entre le niveau de la mer et 120 m d'altitude (MINFOF, 2008).

3.1.4. Géologie et sol

> Géologie

La géologie du PNK est favorable aux objectifs de conservation car le sous-sol ne contient aucune ressource minérale. On n'y trouve ni charbon ni pétrole et la zone n'est pas susceptible de fournir de l'or ou du diamant (Geze, 1943). D'après Gartlan (1986), quatre types de roche géologique coexistent dans la zone de Korup.

· Basalte et Andésite dans l'extrême nord-est du parc ;

· Des grés sédimentaires du crétacé dans l'extrême sud du parc ;

· Une roche mère précambrienne: la majorité du parc (113.000 ha) est fait de deux types proches de roche mère précambrienne assez semblable. Ectinites, quartzites et gneiss prédominant à l'Est; gneiss, embrechites et une aire de granite syntectonique à l'Ouest ;

· Le basalte tertiaire constitue la plus ancienne roche mère dans les zones de plus grande élévation.

> Sol

D'après le MINFOF (2008) les résultats d'une prospection pédologique menée dans le but d'évaluer la compatibilité du sol de la région de Korup à une culture de palmier à huile ont révélé la présence dans cette région de quatre types de sol :

· D'anciens sols sédimentaires issus des grés du crétacé et des plaines côtières non volcaniques, couvrent 6.000 ha (4% du Parc) dans la partie sud du parc ;

· Le long de la bordure Nord-Est du parc se trouve une autre zone d'ancien sol sédimentaire qui couvre environ 9.000 ha soit 7% du parc.


· Dans le secteur extrême nord-est du parc, de vieux sols volcaniques couvrent environ 7.000 ha soit 5% du parc.

· Le reste du parc (104.000 ha soit 84% du parc) est couvert par des sols issus de la dégradation in situ des roches mères précambriennes: granites, gneiss, schistes, embrechites et ectinites.

Les sols issus de ces roches mères sont grossiers, rugueux, fortement acides et ont un faible statut nutritionnel. De façon générale, les sols rencontrés dans la région de Korup tendent à être extrêmement sableux, pauvres en éléments nutritifs et possèdent une faible capacité de rétention en eau. Ils sont généralement très acides et infertiles avec une faible concentration en éléments nutritifs et en matière organique.

3.1.5. Hydrologie

Il y a trois principaux réseaux de drainage dans le PNK. Le secteur Nord (40% du parc) est drainé par trois principaux ruisseaux qui se jettent dans la rivière Bake-Munaya. Ce dernier coule vers le Nord et se jette dans la Cross river. La zone centrale (41% du parc) forme un basin drainé par la rivière Ndian qui coule vers le Sud. Le secteur Ouest et le secteur Sud-Ouest (19% du parc) sont drainés par les rivières Akpasang et Korup qui coulent vers le Sud (MINFOF, 2008).

3.1.6. Flore

La végétation du PNK est comprise dans la vaste forét d'Afrique Centrale et de l'Ouest qui originellement s'étendait de l'Est au delta du Niger, à travers Cameroun, jusqu'en Guinée Equatoriale et au Gabon dans le Sud. Localisé au centre de la forêt refuge guinéocongolaise (Maley et Brenac, 1998), le PNK est réputé être, en plus du meilleure exemple encore existant de ce type de forêt, la forêt africaine la plus riche de toutes celles dont les données sont disponibles (Richards, 1952 cité par MINFOF, 2008). Il n'y existe aucune évidence d'une influence humaine majeure à travers les temps historiques et au moins dans la partie Sud du parc, la forét est presque primaire. En dépit du stress sur l'écosystème, la forêt dans ce secteur du parc a une biomasse et une production équivalente à celles des autres forêts africaines (Newbery et al., 1997). La région regroupe quatre différentes associations forestières qui ont été décrites par Letouzey (1985) puis partiellement prospectées par Duncan (1995)

· La forêt atlantique biafréenne : Elle se trouve dans la zone côtière humide avec une saison humide très prolongée, caractérisée par une dominance des espèces de césalpiniacée

large et grégaire. Cette forêt est très importante pour la conservation dans la mesure où elle renferme des espèces de plantes très peu connues, rares et endémiques.

? La forêt marécageuse : Elle apparaît sur des sols ayant une nappe phréatique

superficielle. La canopée est haute de 25-30 m et la diversité spécifique est pauvre. Les herbes et les arbustes sont rares et disséminés. Les espèces caractéristiques de cette végétation incluent : Crateranthus talbotti, Mitragyna stipulosa, Protomegabaria stapfiana, Diospyros preussi, Spondianthus preussi, Symphonia globulifera, Amanoa strobilacea, Raphia sp., Liparis sp., Affrofittonia silvestris et Renealmia sp.

? La forêt de piedmont : D'après Letouzey (1985), la forét de piedmont est semi

décidue. Elle est située entre 500 m et 800 m d'altitude et non dominée par les Césalpiniacées. Cette forêt sert de transition entre la forêt sempervirente de basse altitude et la forêt submontagnarde. La forêt semi décidue réfère à la zone de forêt secondaire résultant certainement des pratiques culturales. La forêt de piedmont est importante pour la conservation, car elle renferme une grande richesse spécifique avec un grand nombre d'espèces peu connues, rares et endémiques (Duncan, 1995).

? La forêt submontagnarde : Située au-dessus de 800 m d'altitude sur les sommets du

PNK, des réserves forestières de Nta-Ali et Ejagham, la forêt submontagnarde a une canopée haute de 15-20 m et les arbres caractéristiques de cette forêt sont: Anonidium mannii, Camptostylus sp., Zenkerella citrina, Chionanthus sp., Syzygium staudtii, Anthocleista scandens et Garcinia sp. La forêt sub-montagnarde est connue comme étant le hotspot de la diversité botanique. Elle supporte des espèces de plantes d'un intérét botanique particulier en raison de leur répartition limitée ou discontinue.

3.1.7. Faune

La faune de Korup est très riche et diversifiée. Elle compte 33 familles de mammifères regroupant 161 espèces différentes. Parmi les grands mammifères, elle incluse également le quart de tous les primates africains d'où l'importance du site pour la conservation des primates menacés tels que le drill et le colobe bai de Preuss. La zone renferme un grand nombre d'espèces courantes dans la forêt guinéo-congolaise parmi lesquelles l'éléphant de forét Loxodonta africana cyclotis, le buffle de forêt Syncerus caffer nanus et des espèces à distribution plus réduite incluant des espèces endémiques donc l'angwantibo de Calabar Arctocebus calabarensis, drill Mandrillus leucophaeus et le colobe bai de Preuss Piliocolobus preussi (MINFOF, 2008). La présence des hippopotames Hippopotamus amphibius a été signalée dans la rivière Munaya

(Reid, 1989). La zone renferme également 55 espèces de chauves-souris (MINFOF, 2008), 47 espèces de rongeurs (MINFOF, 2008), 410 espèces d'oiseaux regroupées dans 53 familles (MINFOF, 2008) dont au moins 40 notamment le perroquet gris Psittacus erithacus (chassé pour l'exportation) sont considérées comme étant menacées (MINFOF, 2008). Il a été estimé que la zone renferme 950 espèces de papillons, dont seules 480 ont été répertoriées à ce jour (MINFOF, 2008). Certaines espèces parmi lesquelles Euriphene schultzei et Thermoniphans bibundana sont considérées comme étant endémiques à la région située entre la Cross river et la rivière Sanaga (MINFOF, 2008). On y rencontre également 82 espèces de reptiles, 92 espèces d'amphibiens (taux d'endémisme élevé), 89 espèces de grenouilles et crâpeaux (huit ne sont pas encore décrites), deux espèces de tortues terrestres, trois espèces de crocodiles et 55 espèces de serpents, sans oublier les 130 espèces de poissons (MINFOF, 2008).

3.1.8. Milieu humain

La population de la zone se répartit en 28 villages, soit 5 villages dans le parc et 23 villages dans la ZP. Linder (2008) cité par MINFOF (2008) estime à 2700 âmes l'ensemble de la population des 28 villages du parc et de sa zone périphérique, avec 900 personnes pour les cinq villages situés dans le parc. Mundemba et le camp des travailleurs de PAMOL regroupent les plus grandes concentrations humaines près de la ZP et sont reconnues comme étant des menaces dans la partie Sud du parc. Les cinq villages à l'intérieur du parc sont difficiles d'accès et tendent à être moins peuplés (moins de 200 âmes par villages) à cause notamment des difficultés d'accès au marché (MINFOF, 2008). D'après Vabi (1999), il existe huit groupes ethniques dans la zone (Korup, Bakoko, Batanga, Ngolo, Ejagham, Balondo, Badiko et Balong) et une importante population Nigériane. L'ethnie Ejagham est celle qui domine dans la zone Nord du parc où se situe la zone d'étude.

3.1.8.1. Institutions locales

Chaque village est dirigé par un chef assisté d'un adjoint. Le chef, dans la plupart des cas est le plus instruit et ne réside pas souvent dans le village. La langue commune dans la localité est le pidgin. Parmi les institutions qui influencent la prise de décision dans les villages, on peut citer le Chef adjoint, le conseil traditionnel, le chef de quartier, les diverses associations de développement. Pour avoir accès aux services des institutions gouvernementales, les populations doivent se rendre dans l'un des centres urbains les plus proches à savoir Mamfé, Nguti, Mundemba, Ekondo Titi ou Kumba.

3.1.8.2. Activités humaines

Les activités humaines recensées dans la zone sont l'agriculture, la péche, le ramassage des produits forestiers non ligneux, l'élevage, la chasse et le commerce.

La forme d'agriculture prédominante est l'agriculture itinérante sur brülis les cultures de rentes (cacao, café, palmier à huile) y sont cultivées tout comme les cultures vivrières (manioc, macabo, plantain, banane). Une famille moyenne possède 5-8 ha de terrain, Mais de façon générale, seuls deux hectares sont cultivés et reste des terres étant mis en jachère. La main d'oeuvre utilisée est familiale et parfois étrangère (nigériane). Le manioc produit ici est abondamment transformé en gari pour ravitailler les marchés environnants. Les arbres fruitiers à l'instar des oranges sont également cultivés dans la région.

Les poissons capturés dans les activités de pêche sont largement consommés et représentent la plus importante source de protéines pour les femmes et les enfants (Malleson, 2000). La péche a pris de l'importance comme activité lucrative pour les hommes (Vabi, 1999). Mais, la pêche reste une activité de subsistance même si le surplus de poisson est vendu (Infield, 1988). La péche ici est une activité saisonnière avec une baisse d'activités pendant les mois pluvieux (juillet, août, septembre). Les techniques utilisées pour la pêche sont variables et regroupent : la pêche à la ligne, la pêche au filet, la pêche à la nasse et l'empoisonnement des ruisseaux et des rivières par des toxines végétales issues de la macération de fruits de Strychnos aculeata, Blya supida et Massularia acuminata (Reid, 1989) et par des produits chimique tel que le Gamaline.

La collecte des produits forestiers non ligneux représente traditionnellement une source majeure de revenus pour les femmes et progressivement pour les hommes et les enfants. Les produits collectés englobent les noix de kola Cola et Garcinia spp., l'oignon traditionnel Afrostyrax lepidophyllus, le moabi Baillonella toxisperma, la mangue sauvage Irvingia gabonensis, l'eru Gnetum spp., les noisettes Poga oleosa, le njansang Ricinodendron heudelotti, les «chewing sticks» Garcinia mannii et Massularia acuminate, les vins prélevés à partir du raphia Raphia hookeriana et du palmier à huile Elaeis guineensis et plusieurs autres plantes médicinales. La mangue sauvage, l'eru et le njansang ont une grande valeur économique et leur collecte dans la forêt, les champs et la jachère attire de plus en plus les hommes et les enfants en raison de la baisse des prises et des nombreux risques liés à la chasse (MINFOF, 2008).

La chasse ici est une activité à plein temps, bien qu'elle connaisse un ralentissement des activités pendant les périodes d'intenses travaux champêtres. La viande de brousse reste la source de protéine la plus importante dans les villages situés à l'intérieur et autour du parc. Les instruments de chasse les plus utilisés sont les armes à feu (fabriquées localement et très

rependues dans la zone) et les pièges. La chasse se fait de jour et de nuit avec l'usage des lampes frontales. L'important commerce qui s'est développé autour de cette activité assure l'approvisionnement en viande des marchés de Mundemba, Tombe, Mufako Batanga, Abat, Manyemen, Ajayuk Ndip au Cameroun et Ekongnaku au Nigeria (Vabi, 1999). La chasse procure une quantité de viande égale à 120 kg/an à chaque individu dans les villages situés à l'intérieur du PNK (Infield, 1988). Toutefois, la chasse reste une activité génératrice de revenues plutôt qu'une activité de subsistance. Dans les villages situés à l'intérieur du PNK, la quantité d'animaux prélevés par les chasseurs est estimée à 270.000 kg / an (soit plus de 29.000 individus) (MINFOF, 2008). Les animaux les plus prélevés sont le céphalophe bai Cephalophus dorsalis, le céphalophe bleu Cephalophus monticola et le porc-épic Atherurus africanus. Le colobe bai de Preuss Piliocolobus preussi, le drill Mandrillus leucophaeus, le léopard de forêt Panthera pardus et pangolin géant Smutsia gigantea sont vulnérables à la chasse et dans certaines zones, ils sont localement éteints (Infield, 1988).

En plus des activités sus citées, les populations de Korup pratiquent du commerce à petite échelle et l'exploitation frauduleuse du bois. Beaucoup de jeunes se sont lancés dans la production, l'achat et la vente de l'huile de palme en raison de sa forte consommation et de l'augmentation de son prix dans les marchés locaux.

3.1.9. Exploitation forestière dans la zone

Deux compagnies forestières, TRC et WIJMA, exploitent respectivement les UFA 11- 001 (TRC) et 11-005(WIJMA) situées en périphérie Nord-est du PNK. En plus du payement des taxes, ces exploitants forestiers s'engagent dans leurs cahiers de charge à assurer la

maintenance des routes, à construire des centres de santé et des points d'eau potable.

L'administration du parc a signé avec ces sociétés forestières des accords lui permettant de bénéficier du soutien de ces dernieres dans la construction et la maintenance des postes de contrôle forestier et de chasse, dans les patrouilles anti-braconnages et d'aider les exploitants à assurer une exploitation à faible impact (MINFOF, 2008).

3.2. Méthodologie

3.2.1. Choix du site

Le choix de ce site a été motivé par diverses raisons:

> il abrite un Parc National ; pour les populations riveraines;

> les sources alternatives de revenus sont insufisantes et la faune sauvage constitue la principale source de protéines animales;

> la ZP est dotée d'une grande richesse floristique et faunique, avec un taux d'endémisme élevé;

> ce site est convoité par de nombreuses sociétés d'exploitation forestière qui exploitent de nombreuses UFA;

> la chasse n'est pas contrôlée d'où le besoin d'envisager des moyens de gestion durable de la faune.

3.2.2. Données secondaires

Les données secondaires ont été tirées des documents relatifs à la zone d'étude et au thème. Pour ce faire, la bibliothèque du Département de Foresterie, la bibliothèque centrale de l'Université de Dschang et internet ont été mis à contribution.

3.2.3. Données primaires

La collecte des données primaires s'est focalisée sur des informations relatives à l'abondance, la distribution spatiale, la perception et les menaces des primates diurnes dans la zone d'étude.

3.2.3.1. Préparation du site

Le site a été divisé en trois zones en fonction de l'éloignement du parc : le site 1 est celle comprise dans le PNK, le site 2 regroupe les villages les plus proches du parc (Basu, Bajoh, Bakut) et le site 3 regroupe les villages les plus éloignés du PNK (Osselle, Mgbegati, Abat, Bayip-ossing) (voir Figure 2). Cette division du site a permis d'observer l'évolution de l'abondance des primates et des activités anthropiques du parc vers la zone périphérique. Dans le but d'inventorier les primates, des activités anthropiques et des plantes portant des fruits, deux méthodes ont été utilisées celles de transects linéaires et celles de recces. Seize transects permanents ont été utilisés. Ces transects sont répartis dans les différents villages que sont Mgbegati (site 3), de Bajoh (site 2) et dans le PNK (site 1) (voir Figure 2) et mesurent 2 km de long chacun, à l'exception de deux d'entre eux qui, à cause des obstacles que constituaient les rivières, ne mesuraient que 1,8 et 1,95 km. Chacun de ces transects a été parcouru quatre fois en cinq mois pour un effort de 127 km. Seize pistes préexistantes (pistes de chasses, pistes villageoises et anciens transects), en raison de deux pistes par village, ont également été parcourues deux fois chacune pour un effort de 98,232 km. Pour la réalisation de ces travaux d'inventaire, un total de 225,232 km a été parcouru.

Les deux méthodes d'inventaire ont été combinées dans le but de maximiser leurs avantages respectifs. La méthode de transect linéaire est celle qui fournit les résultats les plus fiables, mais nécessite beaucoup d'efforts pour la mise en place et l'entretien des transects tandis que les recces permettent la collecte des données sur des pistes préexistantes (pistes de chasse, pistes d'éléphants, pistes villageoises) ; ils donnent de ce fait des résultats biaisés mais permettent de collecter des données sur une grande surface en un temps réduit. De plus, les recces ont une influence moins destructrice sur la forêt comparée aux transects linéaires (White et Edwards, 2000).

Pour ne pas perturber les animaux et biaiser les résultats pendant la collecte des données, une équipe, composée d'un boussolier et de deux machetteurs, a nettoyé les transects plusieurs jours avant la collecte des données. Les coordonnées des points de départ et d'arrivée des transects ont été relevées à l'aide d'un GPS.

Réserve forestiére

Zone 1

Zone 2
Zone 3

Figure : Présentation des transect et recces dans la zone d'étude

3.2.3.2. Collecte des données

La collecte des données sur les transects s'est faite de façon presque identique à celle sur les pistes, la seule différence étant que les recces ne nécessitent pas le relevé des distances perpendiculaires. Les données ont été collectées par une équipe composée d'un pisteur et d'un releveur. Les personnes recrutées dans les villages étaient celles qui ont été formées et qui ont participé au programme de »Suivi de la faune sauvage» mené par le projet Korup de 1999 à 2003. Les recensements des animaux proprement dits commençaient entre 6h30 et 9h00 (car

l'inventaire commençait parfois après les pluies du matin qui s'achevaient généralement après 8h) et se terminaient vers 18h. La vitesse de progression moyenne pendant les inventaires était d'environ 1 km/h. Lorsque le point de départ du transect était repéré sur le terrain, les membres de l'équipe se déplaçaient dans la direction indiquée, parcourant le transect ou la piste (dans le cas des recces) le plus silencieusement possible, regardant et écoutant de tous les côtés pour détecter d'éventuels animaux. Des arrêts étaient faits toutes les 10 minutes pour écouter les cris des primates. Seuls les petits primates, suffisamment bruyants et détectables permettent un suivi des populations par observations diurnes directes (UICN, 2008). En ce qui concerne les grands singes, les techniques basées sur les comptages directs sont difficilement applicables en forêt dense, vu le faible taux de contact consécutif à une faible visibilité et à la difficulté d'approcher suffisamment la plupart des espèces (Buckland et al., 1993; White et Edwards, 2000). Au vu des raisons sus évoquées, le comptage des chimpanzés devait se faire via le comptage des nids et la densité des nids devait ensuite être convertie en densité animale (White et Edwards, 2000). Toutefois, les chimpanzés détectés l'ont été par vocalisation. Quand un animal, un groupe d'animaux, une activité anthropique ou un arbre portant des fruits était vu, les informations suivantes étaient notées sur des fiches de collecte de données préétablies (Annexe 1) : l'heure d'observation, le signe indicateur, l'age de l'indice, l'espèce, le nombre d'individus, la hauteur au-dessus du sol, la distance perpendiculaire entre l'axe du transect et l'axe passant par la position de l'animal (ou le lieu où l'animal a été vu avant tout mouvement), la distance le long du transect ou de la piste, le type d'habitat, la position GPS du point de rencontre avec l'espèce, l'activité de l'animal au moment de la rencontre, les noms ou les codes des arbres en fructification et leur position GPS.

Ont été considérées comme appartenant à un même groupe, les formations dont les individus étaient spatialement distants de moins de 50 m.

3.2.3.3. Distribution spatiale des primates

La distribution spatiale des primates a été déterminée à partir des coordonnées GPS, des points de rencontre avec les différents groupes pendant les inventaires. Ces coordonnées ont permis de constituer une carte de distribution spatiale de toutes les espèces de primates diurnes rencontrées pendant l'étude.

3.2.3.4. Détermination des facteurs qui influencent la distribution des primates diurnes dans la zone d'étude et les menaces

Les données collectées sur les transects ont permis de calculer les Indices Kilométriques d'Abondance (IKA) des activités humaines, des arbres portant des fruits et des primates dans la

zone d'étude. Les corrélations entre l'abondance de plantes porteuses de fruits et l'abondance des primates tout comme celles entre l'abondance des différentes activités humaines et celle des primates diurnes ont fourni une idée sur le type de relation entre les variables de l'étude. Les données d'inventaire associées à celles des questionnaires ont fourni des informations sur la pression humaine et les autres facteurs qui menacent les primates diurnes dans la zone d'étude.

3.2.3.5. Perception villageoise des primates diurnes dans la zone d'étude

Les données de la perception villageoise sur les différents primates diurnes ont été collectées à partir d'un questionnaire et des observations dans la zone d'étude. Un exemplaire de ce questionnaire est présenté en Annexe 3. Ce questionnaire porte sur la chasse en général, la chasse aux singes et la vision qu'ont les chasseurs par rapport aux primates dans la zone.

38 chasseurs ont été interviewés parmi les 69 présents dans l'ensemble des 7 villages. Seul les chasseurs au fusil ont été considérés dans le cadre de cette etude car se sont eux qui chassent effectivement les singes. Ils ont été interviewés de façon individuelle pour éviter que les réponses des uns n'influencent celles des autres.

3.2.4. Analyse des données

3.2.4.1. Estimation de l'abondance et de la densité des primates diurnes

N'ayant pas obtenu les 30 groupes nécessaires pour utiliser le programme Distance 5.0 (Laake et al., 1994), les différentes données collectées sur les transects et les recces ont été analysées ensemble à l'aide du logiciel Excel pour le calcul des Indices Kilométriques d'Abondance (IKA) en utilisant la formule suivante:

IKA = N/D avec

N = nombre d'observations ; D = distance parcourue

Les densités quant à elles ont été calculées par la méthode King en utilisant uniquement les données collectées sur les transects. La formule suivante est celle utilisée pour ce calcul :

D = Z/2XY avec

Z : Nombre d'individus de l'espèce observée ;

X : Longueur totale de tous les transects ;

Y : Distance moyenne à angle droit des lignes de marche de tous les individus de l'espèce observée.

En utilisant le logiciel Statistica 8.5, les différences entre les moyennes d'IKA ou de densités ont été testées grace au test d'ANOVA auquel a été associé le test de Duncan à un seuil dans le but d'estimer les différences statistiques entre les différents sites de la zone d'étude.

3.2.4.2. Cartographie de la répartition des primates, des activités humaines et des plantes en fructification

Afin de déterminer la distribution spatiale des différentes espèces de primates recensées, l'ensemble des données géo-référencées collectées pendant les inventaires ont permis grâce au logiciel Mapinfos 8.5 de générer une carte de distribution géo-spatiale permettant la localisation les différents points de rencontre avec les espèces de primates.

3.2.4.3. Détermination des facteurs qui influencent la distribution des primates

Le logiciel Statistica 8.5 a permis de calculer et de tester les corrélations entre l'abondance de chacune des espèces de primates et celles des différentes activités humaines. La relation entre la présence des activités anthropiques ou celle des plantes porteuses de fruits et la distribution des primates s'est évaluer par l'interprétation des coefficients de corrélation calculés par la formule de Pearson :

r = [?XY-XY/n] /[?X2-X2/n]1/2[?Y2-Y2/n]1/2 avec :

r: le coefficient de corrélation ;

X: la valeur moyenne d'IKA des primates ;

Y: la valeur moyenne d'IKA des activités anthropiques ou des arbres portant des fruits ; n: le nombre de paires d'observations.

3.2.4.4. Perception villageoise sur les primates diurnes dans la zone d'étude

Les données collectées à travers les questionnaires ont été analysées en utilisant des statistiques descriptives du logiciel Microsoft Excel 2007. Leurs interprétations, associées à celle des données sur l'abondance, ont donné un aperçu sur des menaces et de la perception villageoise sur les différentes espèces de primates.

CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Estimation de l'abondance relative des primates diurnes

4.1.1. Abondance relative des espèces de primates diurnes

Le tableau 5 présente l'abondance des différentes espèces de primates diurnes recensées dans la zone d'étude (voir annexes 4 à 7 pour les données brutes issues des transects, annexes 8 à 11 pour les données issues des recces et l'annexe 12 pour l'abondance des plantes en fructification dans la zone d'étude).Les groupe de primates détectés par contact visuel et ceux détecté par vocalisation ont tous été utilisés pour le calcul des IKA

Tableau : Abondance des espèces de primates diurnes dans la zone d'étude

 
 

C.mona

C.
nictitans

C.erythritis

C.
pogonias

C. torquatus

Pan
troglodytes

P. preussi

Total

SITE 1

N
DP (Km)
IKA
ET

21
52,146
0,4191
0,2803

22
52,146
0,4305
0,2499

14
52,146
0,2710
0,2684

5
52,146
0,0960
0,0999

3
52,146
0,0657
0,1265

0
52,146
0
0

1
52,146
0,0235
0,0626

66
52,146
1,3017
0,7865

 

N

16

14

6

0

0

 

0

40

 

DP (Km)

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

SITE 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,2152

0,1891

0,0887

0

0

0

0

0,5430

 

ET

0,1205

0,1963

0,0896

0

0

0

0

0,4150

 

N

14

13

9

4

0

2

0

42

 

DP (Km)

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

SITE 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,1332

0,1215

0,0934

0,0418

0

0,0202

0

0,4100

 

ET

0, 1704

0,1601

0,1461

0,0888

0

0,0781

0

0,5211

 

N

51

49

29

9

3

2

1

147

 

DP (Km)

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,2213

0,2093

0,1308

0,0406

0,0144

0,0094

0,0052

0,6467

 

ET

0,2125

0,2212

0,1778

0,0820

0,0621

0,0534

0,0293

0,6479

Notes : DP= Distance parcourue ; ET=Ecart type ; N=nombre ; IKA= indice kilométrique d'abondance

D'après le tableau 5, le Cercopithecus nictitans (0,431 #177; 0,250) est le primate le plus abondant dans le site 1, suivi de Cercopithecus mana (0,419 #177; 0,280), Cercopithecus erythrotis (0,271 #177; 0,268), Cercopithecus pogonias (0,096#177; 0,010), Cercocebus torquatus (0,066 #177; 0,126) et enfin du Piliocolobus preussi (0,024#177; 0,063) dans cet ordre, Pan troglodytes n'a pas été recensé dans ce site.

Dans le site 2, le Cercopithecus mona (0,215 #177; 0,121) est le primate le plus abondant et il est suivi par Cercopithecus nictitans (0,189 #177; 0,196) puis par Cercopithecus erythrotis (0,089 #177; 0,090). Ces trois primates sont d'ailleurs les seuls à avoir été recensés dans le site 2.

Dans le site 3, Cercopithecus mona (0,133 #177; 0,170) est en tête, suivi de Cercopithecus nictitans (0,122 #177; 0,160), de Cercopithecus erythrotis (0,093 #177; 0,146), de Cercopithecus pongonias (0,042 #177; 0,089) et enfin de Pan troglodytes (0,020 #177; 0,078). Les autres primates n'ont pas été recensés dans ce site.

Dans l'ensemble de la zone d'étude, les espèces de primates par ordre décroissant de leur IKA sont Cercopithecus mona (0,221 #177; 0,212), Cercopithecus nictitans (0,209 #177; 0,221), Cercopithecus erythrotis (0,131 #177; 0,179), Cercopithecus pogonias (0,041 #177; 0,082), Cercocebus torquatus (0,014 #177; 0,062), Pan troglodytes (0,009 #177; 0,053) et Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029). Des différences significatives sont observées entre les moyennes des IKA des primates dans les trois sites (one way ANOVA: F 2;29 = 6,3214; P = 0,0053). Les moyennes d'IKA des primates sont plus élevées dans la sous zone 1 (1,302 #177; 0,787), et décroissent sans signifiquence statistique dans le site 2 (0,543 #177; 0,415) (Duncan test : P = 0,604697) ils décroissent aussi dans le site 3 (0,410 #177; 0,521) où la tendence est statistiquement significative (Duncan test : P = 0,002098). Les moyennes d'IKA de primates dans le site 3 sont significativement différentes de celles observées le site 2 (Duncan test: P = 0,005826) (voir Figure 3).

Figure : IKA des primates dans les trois sites

Le Drill (Mandrillus leucophaeus) bien que n'étant pas visé par cette étude a été aperçu dans le PNK (0,026 #177; 0,036). Son IKA global est de 0,004 #177; 0,022.

Le tableau 6 compare les résultats obtenus par la méthode transects linéaires au cours de cette étude à ceux obtenus par Edwards (1990) dans la zone Nord-est du PNK et à ceux obtenues par Waltert (2000), en utilisant la même méthode dans la zone de Korup qui englobe notre zone d'étude.

Tableau : Résultats des différents inventaires dans la zone d'étude et ses environs depuis 1990

 

Nombre de groupe
détectés

Taux de rencontre par
kilomètre (l KA)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Différences

Différences d'l KA

Espèces

19901

20002

20103

19901

20002

20103

d'l KA entre

entre 20002 et

 
 
 
 
 
 
 

19901 et 20002

20103

Cercopithecus
mona

47

42

51

0,1

0,45

0,2225

0,35

-0,2275

Cercopithecus
nictitans

75

100

49

0,15

1,06

0,2102

0,91

-0,8498

Cercopithecus
erythrotis

16

18

29

0,03

0,19

0,1317

0,16

-0,0583

Cercopithecus
.pogonias

42

1

9

0,08

0,01

0,0406

-0,07

0,0306

Cercocebus
torquatus

2

4

3

0

0,04

0,0144

0,04

-0,0256

Piliocolobus
preussi

26

2

1

0,05

0,02

0,0052

-0,03

-0,0148

Pan
troglodytes

0

0

2

0

0

0,0094

0

0,0094

Notes : 1 : Edwards (1992); 2 : Waltert (2002) ; 3 : La présente étude

Du tableau 6, il ressort que les IKA de certaines espèces telles que les Cercopithecus mona, Cercopithecus nictitans, Cercopithecus erythrotis et Cercocebus torquatus qui avaient augmenté entre 1990 et 2000, diminuent entre 2000 et 2010 confirmant ainsi les propos de Waltert (2002) qui stipulait que les populations de primates diurnes sont en pleine diminution des effectifs dans la zone de Korup. Le taux de rencontre du Cercopithecus pogonias qui était décroissant entre 1990 et 2000 augmente entre 2000 et 2010. Les IKA de Piliocolobus preussi garde une allure déscendante sur les deux dernières décennies alors que Pan troglodytes, a été recensé pour la première fois et cela symbolise une lueur d'espoir pour sa conservation dans la zone.

La Figure 6 présente les IKA de primates obtenus sur les transect d'une part et sur les recces d'autre part. Il en ressort que le classement des espèces en fonction de la grandeur des

IKA est le méme pour les deux méthodes d'inventaire. L'allure de la grandeur des IKA au sein de la même espèce est également la même avec les IKA de transects plus grands que ceux obtenus par la méthode de recces, exception faites des cas du mone et du hocheur où la tendance est inverse.

La différence des IKA entre les méthodes peut s'expliquer par la différence des surfaces couvertes par chaque méthode. En effet, la méthode de recces a couvert des surfaces plus variées, comprenant des zones telles que les «Nkwende hills» à Bayip-ossing et le village Ekogati dans le PNK qui n'ont pas été couvertes par la méthode de transect et qui servent de refuges à certaines espèces telles que le Piliocolobus preussi, le Pan troglodytes et le Cercocebus torquatus.

Figure : IKA des primates pour les deux méthodes d'inventaire

4.1.2. Abondance relative des groupes de primates diurnes rencontrés

Le tableau 7 présente les IKA des différents groupes de primates rencontrés (vus et entendus) dans la zone d'étude.

Tableau : IKA des groupes de primates diurnes rencontrés dans la zone d'étude

C.
pogonias

/ C.
torquatus/

P. preussi/ C.

nictitans /

C. mona

C.
pogonias

/ C.
nictitans /

C. mona /

C.
erythrotis

Cercopithecus.
pogonias

C.
nictitans /

C.
erythrotis

C. mona /

C.
pogonias

C.
torquatus

Pan
trglodytes

C.
nictitans

C.
nictitans /

C. mona

C.
nictitans /

C. mona /

C.
erythrotis

C. mona

C. mona /

C.
erythrotis

C.

erythrotis Total

 

N

1

1

1

2

1

2

0

4

5

9

3

1

3

33

 

DP (Km)

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

52,15

SITE 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,0237

0,0179

0,0183

0,0362

0,0183

0,0652

0

0,0714

0,0960

0,1812

0,0642

0,0179

0,0536

0,6401

 

El

0,0626

0,0472

0;0484

0,0619

0,0485

0,1263

0

0,0668

0,0999

0,2525

0,0810

0,0472

0,0983

0,2503

 

N

0

0

0

0

0

0

0

3

8

4

3

1

2

21

 

DP (Km)

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

SITE 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0

0

0

0

0

0

0

0,0375

0,0970

0,0637

0,0389

0,0125

0,0216

0,2712

 

El

0

0

0

0

0

0

0

0,0844

0,1296

0,0937

0,0627

0,0395

0,0462

0,1658

 

N

0

4

1

0

0

0

2

3

7

1

1

3

3

22

 

DP (Km)

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

SITE 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0

0,0419

0,0083

0

0

0

0,0101

0,0267

0,0661

0,0083

0,0083

0,0284

0,0151

0,02133

 

El

0

0,0752

0,0322

0

0

0

0,0390

0,0557

0,0892

0,0323

0,0323

0,0597

0,0586

0,1857

 

N

1

5

2

2

1

2

2

10

20

14

7

5

8

79

 

DP (Km)

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,0052

0,0235

0,0079

0,0079

0,0040

0,0144

0,0047

0,0399

0,0823

0,0634

0,0301

0,0211

0,0256

0,3508

 

El

0,0293

0,0578

0,0311

0,0311

0,0227

0,0227

0,028

0,0681

0,1032

0,1413

0,0583

0,00549

0,0654

0,2551

Notes : N : Nombre ; DP : Distance parcourue ; ET : Ecart type ; IKA : indice kilométrique d'abondance

Dans le site 1, le groupe le plus abondant est celui composé de Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,181 #177; 0,253). Il est suivi du groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona (0,181 #177; 0,252); ensuite viennent les groupes mono spécifique de Cercopithecus.nictitans (0,071 #177; 0,067); Cercocebus torquatus (0,065 #177; 0, 126); Cercopithecus mona (0,064 #177; 0,081), Cercopithecus erythrotis (0,054 #177; 0,098); Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis (0,036 #177; 0,061), Cercopithecus pogonias /Cercocebus torquatus /Piliocolobus preussi / cercopithecus nictitans / cercopithecus Mona (0,024 #177; 0,063). Les groupes les moins représentés avec un IKA de 0,018 #177; 0,047 chacun sont Cercopithecus mona / Cercopithecus pogonias; Cercopithecus pogonias; Cercopithecus pogonias / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona Cercopithecus erythrotis

Dans le site 2, le groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona (0,097 #177; 0,030) vient en tête suivit du groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,064 #177; 0,094), puis des groupes Cercopithecus mona (0,040#177;0,063). et Cercopithecus nictitans (0,038#177;0,085). Vient enfin le groupe Cercopithecus erythrotis (0,013 #177; 0,046)

Dans le site 3, le groupe mixte Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona (0,066 #177; 0,089) est en tête suivi du groupe composé de Cercopithecus pogonias / Cercopithecus mona / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis (0,042 #177; 0,075) ; ensuite des groupes de Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,028 #177; 0,060) ; Cercopithecus erythrotis (0,015 #177; 0,057); Pan troglodytes (0,010 #177; 0,039). Viennent enfin les groupes Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis, Cercopithecus mona et Cercopithecus pogonias avec (0,008 #177; 0,032).

De façon globale, les groupes recensés par ordre décroissant de leurs IKA sont les suivants : Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona (0,082 #177; 0,103); Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,063#177; 0,141); Cercopithecus nictitans (0,040 #177; 0,068); Cercopithecus mona (0,030 #177; 0,068); Cercopithecus erythrotis (0,026 #177; 0,065); Cercocebus pogonias / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,024 #177; 0,058) ; Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,021 #177; 0,005); Cercocebus torquatus (0,014 #177; 0,023); Cercopithecus pogonias et Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis (0,008#177; 0,031); Cercopithecus Pogonias / Cercocebus torquatus / Piliocolobus preussi / Cercopithecus nictitans/ Cercopithecus mona (0,005 #177; 0,029); Pan troglodytes (0,005 #177; 0,028) et enfin Cercopithecus mona / Cercopithecus pogonias; (0,004 #177; 0,023)

Les différences des moyennes d'IKA totaux des divers groupes de primates rencontrés dans les différentes zones sont significativement différentes (one way ANOVA : F2;29 = 11,9432;

P= 0,0002). Elles sont plus grandes dans le site 1 (0,640 #177; 0,250), décroissent de façon significative dans le site 2 (0,271 #177; 0,166) (Duncan test : P = 0,000119) et dans le site 3 (0,213 #177; 0,186) (Duncan test : P = 0,000386). La différence des moyennes d'IKA globaux entre le site 2 et le site 3 n'est pas significative (Duncan test : P = 0,519223) (voir Figure 5). Le PNK en tant que aire protégée conserve un meilleur potentiel en primates par rapport au reste des site d'étude.

Figure : IKA des groupes de primates diurnes rencontrés

4.1.3. Abondance relative des activités anthropiques

Le tableau 8 regroupe les IKA de toutes les activités anthropiques rencontrées.

Tableau : Abondance relative des activités anthropiques rencontrées dans la zone d'étude

 
 

Campements

Carbures

Cartouches

Champs

Layons
forestiers

Piéges

Ramassage
d'Irvingia
gabonensis

Récolte
de
piquets

Sciage de
Diospyros
crassiflora

TOTAL

SITE 1

N
DP (Km)
IKA
ET

1
52,146
0,0179
0,0472

2
52,146
0,0417
0,1021

30

52,146
0,6286
0,9568

0
52,146
0
0

0
52,146
0
0

7
52,146
0,1282
0,3392

1
52,146
0,0179
0,0472

0
52,146
0
0

0
52,146
0
0

41

52,146

0,7229

0,8556

 

N

1

3

57

4

1

46

1

0

0

112

STE 2

DP (Km)

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

75,742

 

IKA

0,0125

0,0250

0,8008

0,0397

0,0125

0,6578

0,0156

0

0

1,5639

 

ET

0,0395

0,0791

0,7642

0,0907

0,0395

0,8172

0,0491

0

0

1,4875

 

N

0

6

59

23

6

79

5

1

4

183

STE 3

DP (Km)

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

 

IKA

0

0,050

0,6459

0,2068

0,0734

1,2126

0,0456

0,0100

0,0401

2,2844

 

ET

0

0,1320

0,7970

0,3729

0,1490

2,2742

0,0881

0,0390

0,0868

2,4108

 

N

2

10

146

27

7

132

7

1

4

336

 

DP (Km)

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

225,232

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,0078

0,0403

0,6905

0,1093

0,0383

0,8020

0,0301

0,0047

0,0188

1,6875

 

ET

0,0307

0,1089

0,7207

0,2721

0,1078

1,6561

0,0697

0,0267

0,0617

1,9312

Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET : Ecart type ; IKA : indice kilométrique d'abondance

Du tableau 8, il en ressort que:

Dans le site 1, les indices d'activité anthropique sont majoritairement constitués des indices de chasse dominés par les douilles de cartouches (0,629 #177; 0,957), les pièges (0,128 #177; 0,339), les traces de carbure (0,042 #177; 0,102) et les campements (0,018 #177; 0,047). On y trouve aussi le ramassage d'Irvingia gabonensis (0,018 #177; 0,047). Cela montre une dominance de la chasse sur les autres activités de la zone 1.

Dans le site 2, les activités humaines regroupent les douilles de cartouches (0,801 #177; 0,764), les pièges (0,658 #177; 0,817), les champs (0,040 #177; 0,091), les traces de carbure (0,025 #177; 0,079) le ramassage d'Ivingia gabonensis (0,016 #177; 0,049), et enfin les campements (0,013 #177; 0,040) et les layons forestiers (0,013 #177; 0,040). Bien que les indices de chasse restent dominants, l'agriculture et l'exploitation forestières montre la différence de statut entre la zone 1 qui est protégée et la zone 2 où les populations exercent librement leurs activités.

Dans le site 3, la gamme des activités anthropiques est un peu plus variée. On y trouve des pièges (1,213 #177; 2,274), des cartouches (0,646 #177; 0,797), des champs (0,207 #177; 0,373), des layons d'exploitation forestière (0,0734 #177; 0,149), des restes de carbure (0,050 #177; 0,132), le ramassage d'Irvingia gabonensis (0,046 #177; 0,088), le sciage d'Ebène (Diospyros crassiflora) (0,040 #177; 0,087) et la récolte des piquets pour la vente (0,010 #177; 0,039). Les activités de chasse restent dominantes et la diversification des activités anthropiques traduit des besoins nouveaux pour une population de plus en plus nombreuse, et influencée par le milieu extérieur. En comparaison avec les autres zones, il y a dans la zone 3 un intérét grand pour l'agriculture et l'existence des sources de revenus nouvelles représentées par la récolte des piquets destinés à la vente et par le sciage bien que ce dernier soit le fait des personnes étrangères.

D'une façon globale, les IKA des activités anthropiques augmentent du PNK vers la périphérie. Mais, les différences des moyennes d'IKA entre les sites restent non significatives (one way ANOVA: F 2;30 = 1,8242; P = 0,1788) (voir Figure 6). Ces moyennes sont plus grandes dans le site 3 (2,285 #177; 2,411) puis décroissent progressivement dans le site 2 (1,564 #177; 1,488) et dans le site 1 (0,723 #177; 0,856). Malgré sa situation d'aire protégée, les populations riveraines au PNK ne s'empêchent pas d'y chasser vu de son plus grand potentiel en gibier. L'IKA des activités anthropiques dans l'ensemble de la zone d'étude est de (1,688 #177; 1,931); ce qui est inférieur à la valeur de 2,91 trouvé par Mouté (2010). La difference des valeurs d'IKA entre les deux années s'explique par le fait que l'année 2011 a contrairement à 2010 vu fleurir les Irvingia gabonensis et il ya eu une ruée vers le ramassage d'irvingia au detriment de la chasse qui, généralement produit plus d'indices anthropiques.

Figure : IKA d'activités anthropiques

4.1.4. Estimation des densités de primates diurnes dans la zone d'étude

Les densités des différentes espèces de primates diurnes ont été calculées et consignées dans le tableau 9. Seules les données issues des transects ont été utilisées pour le calcul des densités. Les densités de Pan troglodytes et de Piliocolobus preussi sont nulles car ces éspéces n'ont pas été recensées pendant les inventaires sur les transects.

Tableau : Densité des primates diurnes dans la zone d'étude

 
 

C.mona

C.
nictitans

C.erythritis

C.
pogonias

C. torquatus

Pan
troglodytes

P. preussi

Total

 

N

13

16

10

4

1

0

0

44

SITE 1

DENSITE

2,740

3,365

2,105

0,844

0,214

0

0

9,268

 

ET

2,226

2,311

1,978

0,891

0,478

0

0

7,121

 

N

5

6

2

0

0

0

 

13

SITE 2

DENSITE

0,868

1,042

0,347

0

0

0

0

2,257

 

ET

1,024

1,318

0,538

0

0

0

0

2,670

 

N

11

10

4

0

0

0

0

25

SITE 3

DENSITE

2,338

2,106

0,856

0

0

0

0

5,301

 

ET

0,864

2,069

0,481

0

0

0

0

2,512

 

N

29

32

16

4

1

0

0

82

TOTAL

DENSITE

1,913

2,101

1,055

0,264

0,067

0

0

5,399

 

ET

1,611

2,031

1,335

0,612

0,267

0

0

5,150

Notes : L : Largeur de détection moyenne ; DP : Distance parcourue ; D : Densité ; N : nombre de détection

> Chez Cercopithecus mona, la densité globale est de 1,913 #177; 1,611. Ces moyennes de densités sont plus grandes dans le site 1 (2,740 #177; 2,226) puis décroissent dans le site 3 (2,338 #177; 0,864) et dans le site 2 (0,868 #177; 1,024).

> Chez Cercopithecus nictitans, la densité globale est de 2,101 #177; 2, 031. Les différencesdes densités moyennes sont sont plus grandes dans le site 1 (3,365 #177; 2,311) puis, décroissent dans la zone 3 (2,106 #177; 2,069) et dans le site 2 (1,042 #177; 0,069).

> Chez Cercopithecus erythrotis, la densité globale est de 1,055 #177; 1,335. Les différences des densités moyennes sont plus élévées dans le site 1 (2,105 #177; 1,978). Elles sont faibles dans le site 3 (0,856 #177; 0,481) et encore plus faible dans le site 2 (0,347 #177; 0,538).

> Chez Cercopithecus pogonias, la densité globale est de 0,264 #177; 0,612. Elles sont de 0,844 #177; 0,891 dans le site 1 et s'annullent dans les autres sites.

Les densités moyennes sont plus élevées dans le site 1 (9,268 #177; 7,121), puis décroissent dans le site 2 (5,301 #177; 2,512) et sont plus faible dans le site 3 (2,257 #177; 2,670). Cette tendance n'est cependant pas statistiquement significative (One way ANOVA: F2 ; 13 = 3,3063; P = 0,0691) (voir Figure 7).

Figure : Densité des primates

Les densités obtenues pendant cette étude sont d'une manière générale plus élevées que celles obtenues par Waltert (2000) dans des forêts non exploitées de la zone de korup et encore plus élevées que celles obtenues par Edwards (1990) dans le PNK. La différence entre les résultats de cette étude et ceux des autres études peut s'expliquer par des périodes différentes de collecte de données. En effet, les données d'Edwards ont été collectées entre avril et décembre et ceux de Waltert, pendant deux années entières. Cela implique que les densités obtenues par ces

STE 1 SITE 2 SITE 3 Mean#177;SD

6

deux études incluent les données de saison sèche où les primates sont supposés être moins
abondants à cause de la rareté des aliments (fruits) due à la sécheresse. Notre étude ne comporte

par contre que les données de saison pluvieuse. Le tableau 10 présente les différentes densités obtenues dans la zone.

Tableau : Densités obtenues par Edwards (1990) et Waltert (2000) dans la zone d'étude et ses environs

 
 

Densité (groupe/km2)

 

Espèces

19901

2000f1

2000f2

20103

Cercopithecus mona

0,86

0,70

1,27

1,913

Cercopithecus nictitans

0,50

0,77

1,27

2,101

Cercopithecus erythrotis

0,29

0,87

1,52

1,335

Cercopithecus pogonias

0,56

0,50

0,91

0,264

Cercocebus torquatus

--

0,08

0,08

0,067

Piliocolobus preussi

--

--

--

--

Pan troglodytes

--

--

--

--

Notes : 1 : Edwards (1992); f1 : Waltert (2002) en forêt exploitée de la zone de korup, f2 : Waltert (2002) en forêt non exploitée de la zone de Korup ; 3 : La présente étude

Bien que les densités de Cercopithecus mona, Cercopithecus nictitans, Cercopithecus erythrotis aient augmenté par rapport aux résultats obtenus en 2000, celles de Cercopithecus pogonias et Cercocebus torquatus ont diminué. Celles de Pan troglodytes et de Piliocolobus preussi restent nulles. Ces résultats nous emmènent à conclure qu'il est possible que Pan troglodytes, Piliocolobus preussi et Cecocebus torquatus soient en train de faire face à une menace d'extinction locale.

Le tableau 11 présente les densités moyennes des groupes de primates :

C nictitans / C mona

Total

C mona

C nictitans

C mona / C erythrotis

C. pogonias / C.
torquatus/ P. preussi /
C. nictitans / C mona

Cercopithecus.
pogonias

C. nictitans / C.
erythrotis

C erythrotis

C torquatus

Pan trglodytes

C mona / C pogonias

C nictitans / C mona /
C erythrotis

C. pogonias / C.
nictitans / C. mona / C.
erythrotis

Tableau : Densité des groupes de primates diurnes dans la zone d'étude

SITE 1

N
DP (Km)
DENSITE
ET

0
52,15

0
0

1

52,15
0,208
0,466

1

52,15
0,214
0,478

2

52,15
0,422
0,578

1

52,15
0,214
0,478

1

52,15
0,208
0,466

0
52,15

0
0

4

52,15
0,833
0,466

4

52,15
0,844
0,891

5

52,15
1,058
1,502

1

52,15
0,208
0,466

1

52,15
0,208
0,466

3

52,15
0,625
0,932

24 52,15 5,043 2,451

 

N

0

0

0

0

0

0

0

3

5

2

3

1

1

15

 

DP (Km)

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

36,542

SITE 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DENSITE

0

0

0

0

0

0

0

0,625

1,042

0,440

0,648

0,208

0,208

3,171

 

ET

0

0

0

0

0

0

0

0,932

1,473

0,604

0,594

0,466

0,466

1,232

 

N

0

1

1

0

0

0

0

2

4

1

0

1

0

10

 

DP (Km)

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

97,344

SITE 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DENSITE

0

0,174

0,174

0

0

0

0

0,347

0,694

0,174

0

0,174

0

1,736

 

ET

0

0,425

0,425

0

0

0

0

0,538

0,851

0,425

0

0,425

0

1,423

 

N

0

2

2

2

1

1

0

9

13

8

4

3

4

49

 

DP (Km)

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

225,23

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DENSITE

0

0,130

0,132

0,132

0,067

0,065

0

0,586

0,850

0,533

0,268

0,195

0,260

3,218

 

ET

0

0,356

0,360

0,360

0,267

0,260

0

0,655

1,026

0,951

0,479

0,420

0,601

2,161

Notes : L: largeur de détection moyenne; DP: Distance parcourue; D: Densité

> Le groupe Cercopithecus pogonias / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0,130 #177; 0,356. Les densités moyennes sont plus élévées dans le site 1 (0,208 #177; 0,466) et dans le site 3 (0,174 #177; 0,425) puis sont nulles dans le site 2.

> Le groupe Cercopithecus nictitans a une densité globale de 0,586 #177; 0,655. Les densités moyennes sont plus importantes dans le site 1 (0,833 #177; 0,466) puis décroissent dans le site 2 (0,625 #177; 0,932) et dans le site 2 (0,347 #177; 0,538).

> Le groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona a une densité globale de 0,850 #177; 1,026. Les chiffres des densités moyennes sont plus importantes dans le site 2 (1,042 #177; 1,473) ils décroissent dans le site 1 (0,844 #177; 0,891) et dans le site 3 (0,694 #177; 0,851).

> Le groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0,533 #177; 0,951. Les chiffres sont néamoins plus élevés dans le site 1 (1,058 #177; 1,502). Ils sont faibles dans le site 2 (0,440 #177; 0,604) et encore plus dans le site 3 (0,174 #177; 0,425.

> Le groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0,132 #177; 0,360. Les densités moyennes sont néamoins plus importantes dans le site 1 (0,422 #177; 0,578) et s'annulles dans le site 2 et dans le site 3.

Le groupe Cercopithecus mona a une densité globale de 0,268 #177; 0,479. Ces densités moyennes sont plus élevées dans le site 2 (0,648 #177; 0,594). Elles décroissent dans le site 1 (0,208 #177; 0, 466

> Le groupe Cercopithecus mona / Cercopithecus pogonias a une densité globale de 0,067 #177; 0,267. Les chiffres de densités moyennes sont plus importante dans le site 1 (0,214 #177; 0,478) et s'annullent dans les autres.

> Le groupe Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0,195 #177; 0, 420. Les densités moyennes sont plus élevées dans les sites 1 et 2 (0,208 #177; 0,466), elles sont faible à dans le site 3 (0,174 #177; 0,425).

> Le groupe Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0, 260 #177; 0,601. Ces moyennes de densités sont plus importantes dans le site 1 (0,625 #177; 0,932), diminue dans le site 2 (0,208 #177; 0,466), s'annullent dans le site 3.

De manière globale les densités moyennes de primates sont significativement différente entre les sites (one way ANOVA F2;13 = 4,8206; P = 0,0272) (voir Figure 8). Elles sont plus importantes dans le site 1 (6,974 #177; 9,988), décroissent de façon non significative dans le site 2 (6,875 #177; 11,129) (Duncan test : P= 0,011733), mais non significative dans le site 3 (2,729 #177; 6,963) (Duncan test : P= 0,107262). Cette tendance est statistiquement non significative entre les sites 2 et 3 (Duncan test : P= 0,207354).

Figure : Densités des groupes de primates diurnes rencontrés

4.2. Cartogrphie de la distribution spatiale de primates diurnes

La distribution spatiale des espèces de primates diurnes telle que présentée par la Figure 9 révèle que les espèces les plus abondantes telles que Cercopithecus mona, Cercopithecus nictitans Cercopithecus erythrotis et Cercopithecus pogonias sont réparties dans toutes les sites. Pan troglodytes a uniquement été recensé dans le Nkwende hills qui est une surface isolée (faibles activités anthropiques) dans le site 3. Il serait toutefois présent dans le site 1 d'après les déclarations des chasseurs locaux. Piliocolobus preussi n'a été recensé que dans le site 1 mais, serait également présent dans les Nkwende hills (site 1) d'après les chasseurs de Bayib-ossing. Les espèces confinées dans le site 1 et dans le Nkewende hills (site 3) semblent avoir trouvé refuge dans ces zones reculées en réponse aux pressions anthropiques de plus en plus intenses dans les sites à forte concentration humaine. Les espèces à l'instar de Pan troglodytes et de Cercocebus torquatus sont très susceptibles à la chasse. Ces éspéces sont préférentiellement chassées à cause des grandes quantités de viande qu'elles procurent et cela est en plus de leur faible taux de renouvellement l'une des raisons pour lesquelles elles disparaissent rapidement des zones où la chasse est très intense.Ceci épouse d'ailleurs le fait que les primates les plus succeptible à la chasse disparaissent rapidement des zone à forte activité anthropique et se retranchent dans les zone les moins perturbée.

Site 1
Site 2

Site 3

Figure : Distribution spatiale des espèces de primates diurnes

4.3. Identification des facteurs qui influencent la distribution des primates diurnes

Les coefficients de corrélation ont été calculés et testés à un seuil de 5% dans le but de savoir quelle est l'influence des activités anthropiques ou des arbres portant des fruits sur la présence des primates diurnes.

4.3.1. Corrélation entre les IKA des activités anthropiques et les IKA des primates diurnes Le tableau 12 présente les corrélations entre les IKA des activités anthropiques et ceux des primates diurnes.

Tableau : Corrélations entre l'abondance des primates et celle des activités anthropiques

 

C.mona

C.
nictitans

C.erythritis

C. pogonias

C.
torquatus

Pan
troglodytes

P.
preussi

Total

Campements

0,04

0,13

-0,10

-0,13

-0,06

-0,05

-0,05

0,09

Carbures

0,12

0,17

-0,25

-0,04

0,31

-0,07

0,36 ?

0,05

Cartouches

-0,05

-0,24

-0,16

0,09

0,37 ?

0,22

0,46 ?

-0,08

Champs

-0,33

-0,28

-0,26

-0,20

-0,09

-0,07

-0,07

-0,33

Layons forestiers

-0,04

0,03

0,10

0,19

-0,09

-0,07

-0,07

0,02

Piéges

-0,22

-0,30

-0,15

-0,06

-0,08

-0,07

-0,09

-0,25

Ramassage

d'Irvingia
gabonensis

-0,10

-0,02

-0,05

0,24

-0,10

0,74 ?

-0,07

0,02

Récolte de piquets

-0,06

-0,04

0,02

0,24

-0,04

1,00 ?

-0,03

0,07

Sciage de

 
 
 
 
 
 
 
 

Diospyros crassiflora

-0,05

-0,02

0,07

0,17

-0,08

-0,06

-0,06

-0,00

TOTAL

-0,26

-0,40 ?

-0,23

-0,02

0,05

0,05

0,09

-0,29

Notes : Les coefficients de corrélations portant une étoile sont significatifs à un seuil de 5%.

D'après le tableau 12, les corrélations entre les IKA des primates diurnes et ceux des activités anthropiques sont pour la plupart négatives et varient de faible à très faible, exception faite de quelques corrélations positives modérées observées entre:

> L'IKA de Piliocolobus preussi et celui des traces carbure laissées par les chasseurs (r = 0,36);

> les IKA de Cercocebus torquatus, Piliocolobus preussi et celui des douilles de cartouches (r = 0,37et r = 0,46);

> l'IKA Pan troglodytes et celui du ramassage d'Irvingia gabonensis (r = 0,74).

Il y'a une corrélation positive très forte entre l'IKA du Pan troglodytes et celui de la récolte des piquets (r = 1,00).

La corrélation très forte (r =1) entre l'IKA de Pan troglodytes et celui de la récolte des piquets s'explique par le fait que la récolte des piquets a été observée dans un seul site (Bayipossing) qui s'avère être l'un des sites refuge de l'éspéce et par ailleurs, le seul site où ce primate a été observé.

La corrélation forte (r = 0,74) entre l'IKA de ramassage de d'Irvingia gabonensis et celui de Pan troglodytes résulte du fait que sur les sommets du Nkwende-hills, il ya eu des fructifications tardives d'Irvingia gobonensis qui aurait pu attirer à la fois les ramasseurs d'Irvingia gabonensis et le primate.

Les corrélations positives entre les IKA des cartouches et ceux de Piliocolobus preussi (r = 0,46), entre l'IKA Piliocolobus preussi et celui des traces de carbures (r = 0,36) et entre les IKA des cartouches et ceux de Cercocebus torquatus (r = 0,37) s'expliquent par le fait que les chasseurs de la zone d'étude exercent préférentiellement leur activités dans les endroits où abonde le gibier (primates). Ceux de la zone 1, et plus précisément de Bakut, chassent abondamment dans le PNK et dans l'ex village Ekogati qui sert de refuge à Cercocebus torquatus et à Piliocolobus preussi.

La corrélation modérée, négative et significative entre la presence des arbres en général et celle de Cercopithécus nictitans. (r = -0,40) illustre l'effet néfaste de la chasse sur la présence des primates.

De manière générale, la présence des activités anthropiques a une influence faible négative sur l'abondance des primates (r = -0,29).

4.3.2. Corrélation entre les IKA des plantes en fructification et les IKA de primates diurnes Le tableau 13 présente les coefficients de corrélations entre les IKA des plantes en fructification et ceux des primates diurnes.

Tableau : Corrélations entre la présence des primates et celle des arbres portant des fruits

 

C.mona

C.
nictitans

C.erythritis

C.
pogonias

C.
torquatus

Pan
troglodytes

P.
preussi

Total

Cala sp

Dacryodes
edulis

Elaeis
guineensis

Inconnu 1 Inconnu 2 Inconnu 3 Inconnu 4 Inconnu 5 Inconnu 6 Inconnu 7 Inconnu 8 Inconnu 9 Inconnu 10 Inconnu 12 Inconnu 13 Inconnu 14 Inconnu 15 Inconnu 16

Irvingia
gabonensis

Lophira alata
Marantacae

Miryanthus
arborus

Musanga
cecropioides

Pignantus
angolensis

TOTAL

-0,02
0,00
-0,30

0,37 * 0,24 0,16 -0,07 -0,02 0,24 -0,04 -0,08 -0,12 -0,24 -0,16 -0,02 0,43 * -0,09 0,49 *

-0,29 -0,25 -0,09 -0,06 -0,08 -0,30 -0,29

-0,18
0,02
-0,28

0,32

0,31

0,15 -0,05 -0,01 0,44 * -0,01 0,03 -0,23 -0,14 -0,14 -0,01 0,43 * -0,10 0,35 *

-0,29 -0,21 -0,08 -0,05 -0,17 -0,17 -0,25

-0,05
-0,06
-0,21

0,32 0,08 -0,07 -0,03 -0,13 0,46 * 0,11

-0,01 -0,10 -0,12 0,08 -0,13 0,50 * -0,10 0,52 *

-0,23 -0,26 -0,00 0,02 0,02 -0,28 -0,26

0,10 0,01 -0,11

0,47 * 0,24 0,22 0,03 -0,09 0,18 0,31 0,19 -0,12 -0,16 0,17 -0,09 0,62 * 0,07 -0,09

-0,09 -0,14 0,23 0,25 -0,00 -0,23 -0,01

0,26
-0,09
-0,07

0,21

0,30 0,42 * 0,04 -0,04 0,04 0,13 -0,04 -0,06 -0,10 -0,06 -0,04 0,29 -0,06 -0,04

-0,12 0,06 -0,05 -0,04 -0,10 -0,11 0,10

0,10
0,55 *
0,09

-0,05 -0,06 0,08 -0,04 -0,03 -0,06 0,65 * -0,03 -0,04 0,09 -0,05 -0,03 -0,04 -0,05 -0,03

0,40 * -0,08 0,99 * 1,00 * 0,25 -0,08 0,17

0,31

-0,07

-0,06

-0,05 0,10 0,43 * -0,04 -0,03 -0,06 0,18 -0,03 -0,04 -0,08 -0,05 -0,03 -0,04 -0,05 -0,03

-0,09 0,07 -0,04 -0,03 -0,10 -0,08 0,05

-0,03
0,09
-0,28

0,39 * 0,26 0,17 -0,05 -0,07 0,37 * 0,11 -0,01 -0,18 -0,20 -0,07 -0,07 0,52 * -0,10 0,40 *

-0,26 -0,25 0,04 0,07 -0,09 -0,29 -0,25

Notes : Les coefficients de corrélations portant une étoile sont significatifs á un seuil de 5%

La plupart des corrélations entre les IKA des espèces de plantes en fructification et les IKA des primates diurnes varient de faibles á très faibles.

Malgré la corrélation négative mais faible (r = -0,25) entre la totalité des arbres et la totalité des primates diurnes, il existe de nombreuse corélations positives modérées et surtout

significative qui montre l'influence de certaines plantes en fructification sur la distribution des primates diurnes. Ces correlations positives s'éxpliquent par la relation alimentaire qui lie les primates aux fruits.

Les activités anthropiques et la disponibilité des fruits sont ainsi des facteurs qui influencent la distribution spatiale des primates diurnes dans la zone d'étude.

Il est important de savoir quelle est la période de fructification de chacune de ces plantes en raison de leur influence éventuelle sur la distribution des primates. Le tableau 14 présente les périodes de détection des plantes en fructification.

Tableau : Détection dans le temps des plantes en fructifications dans la zone d'étude

Espèces

Première détection

Dernière détection

Inconnu 1

06/07/2010

05/08/2010

Inconnu 2

21/07/2010

07/09/2010

Inconnu 3

06/07/2010

10/09/2010

Inconnu 4

06/07/2010

06/07/2010

Inconnu 5

27/08/2010

27/08/2010

Inconnu 6

06/07/2010

04/08/2010

Inconnu 7

22/06/2010

07/09/2010

Inconnu 8

22/07/2010

22/07/2010

Inconnu 9

31/07/2010

11/08/2010

Inconnu 10

19/05/2010

28/06/2010

Inconnu 13

31/07/2010

01/09/2010

Inconnu 14

11/08/2010

01/09/2010

Inconnu 15

11/08/2010

11/08/2010

Inconnu 16

01/09/2010

01/09/2010

Pygnantus angolensis

12/05/2010

17/07/2010

Dacryodes edulis

21/05/2010

13/07/2010

Miryanthus arborus

13/07/2010

17/07/2010

Lophira alata

13/07/2010

07/09/2010

Cola spp.

16/07/2010

01/09/2010

Musanga cecropioides

01/06/2010

07/09/2010

4.4. Perception villageoise et menaces sur les primates dans la zone d'etude 4.4.1. Caractérisation de la population enquêtée

La population enquêtée était constituée de 38 chasseurs à 100% hommes (car la chasse dans la zone est une affaire d'hommes) appartenant tous à l'ethnie Ngunnchang, l'ethnie autochtone de la localité. Cette ethnie se resserve le monopole de la chasse à l'exclusion de toute autre personne. Le tableau 15 reparti les enquêtés dans les sept villages de la zone d'étude en fonction de l'âge et le tableau 16 les regroupe en fonction du nombre d'années passées dans le village.

Tableau : Répartition des enquêtés par tranche d'âges et par village

 
 
 
 
 

Tranches d'âges

 
 
 
 
 

Village

15-20

20-25

25-30

30-35

35-40 Tes

d

40-45

45-50

50-55

60-65

Ti

Et

Abat

1

--

2

1

2

--

1

1

--

8 (21,05%)

12

Bajoh

--

--

2

1

1

--

--

--

--

4 (10,52%)

8

Bakut

--

--

--

1

1

2

 

--

1

5 (13,15%)

21

Basu

--

--

--

1

--

--

--

--

--

1 (2,631%)

1

Bayip-
ossing

--

3

--

1

1

2

--

--

--

7 (18,42%)

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 

Mgbegati

--

--

1

3

2

1

--

--

--

 

11

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(18,421%)

 

Osselle

--

--

1

3

1

--

1

--

--

6 (15,78%)

8

Total

1

3

6

11

8

5

2

1

1

3 8 (100%)

69

 

(2 ,63%

(7,89%)

(15,78%)

(28 ,94%)

(21,05%)

(13,15%)

(5,26%)

(2,631%

(2,631

 
 

Notes : Ti : total interviewé ; Et : effectif total )

Du tableau 15, il ressort que les tranches d'ages 30-35, 35-40, 20-25 et 40-45 sont les plus représentées parmi les chasseurs.

Tableau : Répartition des enquêtés en fonction du nombre d'années passée dans le village

Nombre d'années passées dans le village

Village

 
 
 
 
 
 
 
 

total

0-10

10- 20

10-20

20-30

30-35

35-40

40-45

40-50

Abat

3

--

--

2

1

1

1

--

8

Bajoh

2

--

2

--

--

--

--

--

4

Bakut

--

--

1

 

2

1

--

1

5

Basu

1

--

--

--

--

--

--

--

1

Bayip-ossing

3

1

--

2

--

--

--

1

7

Mgbegati

2

--

4

1

--

--

--

--

7

Osselle

1

--

3

1

--

--

--

1

6

Total

12

1

10

6

3

2

1

3

38

D'après le tableau 16, le nombre d'enquêtés dans les villages Bajoh et Basu est relativement faible comparé à celui des 5 autres villages. En effet, cette répartition laisse transparaître la taille effective de différents villages. Les villages Bajoh et Basu sont relativement plus petits avec des populations faibles et par conséquent un faible nombre de chasseurs. Il y a par exemple un seul chasseur dans le village Basu. Le grand nombre de personnes ayant passé moins de 20 ans dans le village s'explique par le fait que les jeunes ne s'installent définitivement au village qu'après un exode qui peut durer plusieurs années à la recherche d'une formation ou d'un travail dans les centres urbains.

Le tableau 17 regroupe les personnes enquêtées en fonction de leur niveau d'étude. Il en ressort que le nombre de C.E.P.E (92,10%) domine dans le village suivi du nombre de PROBATOIRE, BEPC et de l'analphabétisme qui ont chacun un pourcentage 2,63%. Cette sous scolarisation résulte du manque d'écoles secondaires dans la zone. Les élèves sont obligés de quitter la zone pour aller poursuivre leurs études secondaires dans les villes et villages avoisinants. Ce qui oblige ceux qui n'ont pas la possibilité de s'instruire hors du village d'abandonner leurs études après le l'obtention du CEPE.

Tableau : Répartition des personnes enquêtées en fonction du niveau d'étude

VILLAGES

Niveau d'éducation Abat Bajoh Bakut Basu Bayip-

ossin

g Mgbegati Osselle Total

ANALPHABET -- -- -- -- 1 -- -- 1

BEPC 1 -- -- -- -- -- -- 1

CEPE

7

4

5

 

6

7

6

35

PROBATOIRE

--

--

--

1

--

--

--

1

TOTAL

8

4

5

1

7

7

6

38

4.4.2. Menaces

La chasse excessive, le commerce de la viande de brousse et l'exploitation forestiére sont les principales menaces auxquelles les poplations fauniques font face dans la zone d'étude.

4.4.2.1. La chasse comme menace dans la zone d'étude

La chasse villageoise constitue une menace véritable pour la faune sauvage et pour les primates diurnes en particulier. Il suffit d'observer des aspects tels que le lieu de chasse, la fréquence des activités de chasse, les espèces prélevées et la destination des produits de chasse pour s'en convaincre.

4.4.2.1. 1 Le lieu de chasse

Les populations des villages Abat, Bayip-ossing, Mgbegati et Osselle chassent majoritairement dans les forêts villageoises (hors du PNK). Certainement à cause de la grande distance qui les sépare du PNK et du caractère territorial de la chasse dans la localité. En effet, chaque individu ne peut chasser que dans les limites de son village et les villages voisins au PNK se réservent des portions de forét à l'intérieur de ce dernier. Les populations des villages Bajoh, Basu et Bakut quant à elles chassent à la fois dans les forêts villageoises et dans le PNK. Ils chassent majoritairement dans le PNK et ne se replient dans la forêt villageoise que lorsque la rivière Munaya est en crue et les empéche d'accéder au PNK ou lorsque les éco-gardes sont en patrouille près des villages. Malheureusement, ces patrouilles se font suivant un programme très bien maitrisé par les villageois qui les contournent sans difficultés majeures. Bien plus, les villageois, comme des sentinelles, alertent toujours les chasseurs de l'arrivée des éco-gardes. Le tableau 18 résume la répartition de la population enquêtée en fonction du lieu de chasse.

Tableau : Lieu de chasse des differents villages dans la zone d'étude

Lieu de
chasse

Abat

Bajoh

Bakut

Basu

Bayip-
ossing

Mgbegati

Osselle

Total

Foret
villageoise

8

--

--

--

7

7

6

28

Foret
villageoise/

--

4

5

1

--

--

--

10

PNK

 
 
 
 
 
 
 
 

Total

8

4

5

1

7

7

6

38

4.4.2.1. 2. Autres caractéristiques de la chasse

Dans la zone d'étude, la fréquence de la chasse varie entre 1 et 15 jours par mois pour une moyenne de 7,36 #177; 3,52 jours. Ainsi la chasse, compte tenu de sa fréquence est l'une des activités les plus importantes après l'agriculture.

Le nombre de cartouches par sortie de chasse varie entre 2 et 10, pour une moyenne générale de 6,10 #177; 2,21. Nous constatons ainsi que ce nombre est supérieur à 5, nombre de cartouches recommandé par le poste forestier territorialement compétent. Le tableau 19 présente le nombre de sorties de chasse par mois et le nombre de cartouches par sortie de chasse.

Tableau : Fréquence moyenne de chasse et nombre moyen de cartouches emporté à

chaque fois

 
 

Village

Fréquence moyenne de

chasse (jours/mois)

Nombre moyen de cartouche par expédition

Abat

4,75 #177; 2,187

5 #177; 1,851

Bayip-ossing

8,571 #177; 2,760

5,857 #177; 1,463

Bajoh

5 #177; 2

6,75 #177; 2,362

Bakut

8,6#177; 3,974

11 #177; 5,291

Basu

8

10

Mgbegeti

6,714 #177; 3,860

4,285 #177; 1,253

Osselle

10,666 #177; 2,760

6,5 #177; 1,643

Total

7,368 #177; 3,529

6,105 #177; 2,215

Pour justifier le nombre de cartouches par sortie de chasse, certaines personnes estiment qu'elles ont toujours besoin d'un surplus de cartouches pour se protéger contre les animaux féroces tels que les potamochères et contre d'éventuels voleurs de gibier qu'ils pourraient rencontrer dans la forêt; d'autres évoquent le nombre d'animaux qu'ils sont susceptibles de rencontrer lors d'une sortie de chasse; tandis que pour certains, le nombre de cartouches dépend de la somme d'argent dont ils disposent pour l'achat des cartouches. Ils achètent ainsi autant de cartouches que possible. D'autres estiment que le nombre de cartouches par sortie de chasse, est fonction du poids des cartouches puisqu'il pourrait s'il est trop important les fatiguer et réduire

leurs performances. Le nombre de cartouches par sortie de chasse est très déterminant et peut influencer la quantité d'animaux tués par un individu en une séance de chasse (voir photo 1).

Photo : Prise d'une nuit de chasse par un chasseur

La chasse villageoise peut aussi être une menace selon qu'elle s'effectue de jour ou de nuit. En effet, la chasse effectuée la nuit est très peu sélective des espèces et des individus au sein d'une espèce. Dans la nuit, le chasseur ne perçoit que le reflet de la lumière dans les yeux de l'animal. Il ne peut donc pas aisément évaluer l'espèce, l'âge, ou le sexe d'un animal qu'il est sur le point d'abattre. C'est pour cette raison que la chasse de nuit est prohibée par la législation faunique. Malheureusement, ce mode de chasse est une pratique très courante dans la zone d'étude comme le présentent les données du tableau 21.

Tableau : Répartition des personnes enquêtées en fonction du moment de chasse

Moment de chasse

 

Jour

Nuit

Nuit Et Jour

Total

Effectifs
Pourcentage

5
13,158%

15
39,474%

18
47,368%

38
100%

Plusieurs raisons ont été évoquées par les chasseurs interrogés pour justifier leur choix du moment de chasse.

Pour la Chasse nocturne:

> Meilleure chance de rencontrer les animaux

> Journée occupée par les travaux champêtre

> Possibilité de ramasser les pangolins et les tortues en plus des animaux abattus Pour la chasse diurne:

> Facilité de rencontrer les animaux

> Facilité de tuer les singes

> Bonne visibilité de l'animal à abattre

> La peur d'aller en forêt seul la nuit

Pour ceux qui chassent le jour et la nuit :

> Le choix du moment dépend du temps qu'il fait par exemple quand il pleut la nuit on chasse le jour

> La chasse commence la nuit et s'achève le matin car les singes abondent en matinée.

4.4.2.1.4 Espèces prélevées

Un prélèvement anarchique des espèces relève d'une mauvaise gestion et peut aboutir á une réduction du nombre d'espèces suite à une extermination de certaines d'entre elles. Les espèces prélevées par la population échantillonnée sont variées et vont des écureuils aux potamochères. Les espèces prélevées incluent aussi bien des espèces protégées que celles ne bénéficiant d'aucune protection dans le cadre de la réglementation forestière. Ainsi, lorsqu'elles ont été interrogées sur les cinq espèces qu'elles prélèvent le plus, 31 personnes (81,57%) ont cité les petits singes arboricoles qui, pour la plupart appartiennent á la classe C; 38 personnes (100%) ont cité le céphalophe bleu qui appartient á la classe C; 25 personnes (65,78%) ont cité le céphalophe d'Ogylbi qui appartient á la classe B; 9 personnes (23,68%) ont cité le potamochères qui appartient á la classe A et 35 personnes (92,10%) ont cité le porc-épic qui est un animal prolifique, assez abondant et qui ne fait donc l'objet d'aucune priorité de conservation. D'autres espèces protégées telles que les éléphants de forêt et les chimpanzés sont aussi chassées dans la zone mais, les chasseurs refusent d'en parler par peur de représailles. Le tableau 21 présente les espèces citées comme étant les plus prélevées.

Tableau : Espèces les plus prélevées d'après le pourcentage de personnes enquêtées

Thryonomys swinderanus

Phataginus tricuspis

Noms communs

 

Noms scientifiques

Nombre de
fois cité

Pourcentage

Primates

Cercopithecus spp.

31

81,578

Céphalophe bleu

Cephalophus monticola

38

100

Céphalophe d'Ogilby

Cephalophus ogilbyi

25

65,789

Porc-épic

Atherurus africanus

35

92,105

Pangolin

Uromanis tetradactyla

17

44,736

 

/Phataginus tricuspis

 
 

Aulacode

 

10

26,315

Potamochère

Potamocerus porcus

9

23,684

Rat de Gambie

Cricetomys gambianus

3

7,894

Ecureuil

Protoxerus stangeri

1

2,631

Mangouste

Atilax paludinosus

3

7,894

Civette

Crossarchus obscurus
Herpestes naso naso

4

10,526

Il ressort du tableau 21 que les espèce les plus prélevées sont en fait les plus abondantes Crossarchus obscurus

Geneta sp

et donc les plus faciles à chasser. C'est ainsi que nous avons le céphalophe bleu en tête suivi duporc-épic, des singes et du céphalophe d'Ogilbyi.

4.4.2.2. Le marché du gibier

Bien que 100% des personnes déclarent que les produits de leur chasse sont destinés à la vente et à la consommation familiale, l'observation directe montre que ces produits sont plus destinés à la vente qu'à la consommation familiale. En effet, d'après la pratique courante, le chasseur et sa famille ne consomment que la tête et les parties internes de l'animal, le reste de viande étant réservé à la vente. La vente de viande de brousse constitue l'une des menaces les plus graves qui pèsent sur la faune sauvage. Les acheteurs ne sont pas des habitants du village mais proviennent des villes environnantes (Mamfe, Kumba). Ils achètent du gibier pour le revendre dans les grandes villes et cette pratique a entrainé une augmentation de la demande et une hausse des prix de la viande de brousse. Par conséquent, les chasseurs sont poussés à tuer plus d'animaux pour satisfaire des demandes toujours croissantes. A ce jour, la plupart des chasseurs perçoivent l'argent de la vente du gibier avant d'aller à la chasse. Il est par ailleurs très difficile pour un villageois ne pratiquant pas la chasse de consommer du gibier à cause de sa raréfaction et surtout à cause de son coût très élevé. Cela risque d'aboutir à une augmentation du nombre de chasseurs puisque les villageois ne peuvent pas s'offrir la viande de brousse à moindre coût et seront obligés de chasser personnellement leur gibier.

Aux dégâts causés par la vente de viande de brousse, s'ajoutent ceux causés par le commerce des animaux vivants, particulièrement les jeunes singes vendus comme animaux de compagnie. En ce qui concerne le sort que les chasseurs réservent aux jeunes singes capturés vivants:

> 10,52% des interviewés, les gardent chez eux comme animaux de compagnie, même s'ils

reconnaissent que ces jeunes singes survivent très rarement;

> 21,05% ne ramènent jamais les jeunes singes au village soit parce qu'ils peuvent

transmettre des maladies aux enfants, soit par ce qu'ils leurs font de la peine;

> 2,63% les conduisent occasionnellement au jardin zoologique de Limbe pour se faire

d'argent;

> 65,78% les vendent à des acheteurs qui eux même, les revendent en ville.

Certains chasseurs reconnaissent avoir intentionnellement abattu les mères singes dans le but de capturer et de vendre les petits. Une telle pratique ne favorise pas le renouvellement des effectifs et peut modifier la structure d'age de la population de primates diurnes. La photo 2 présente des petits singes dont les mères ont été intentionnellement abattues.

Photo : Jeunes singes capturés après abattage de leur mère (à gauche un jeune Cercopithecus mona et à droite un jeune Cercopithecus erythrotis)

4.4.2.3. Menaces dues à l'exploitation forestière

L'exploitation forestière est au rang des facteurs qui contribuent à la destruction ou à la perturbation de l'habitat des primates diurnes et de la faune en général. En effet, la zone d'étude chevauche l'UFA 11-005 exploitée par la TRC pour qui, ladite zone fait partie de l'assiette de coupe devant être exploitée au cours de l'année 2011. Cette exploitation forestière s'accompagnera sans doute d'effets néfastes sur la faune sauvage. Il s'agit notamment du boom démographique qui est susceptible d'entraîner une augmentation de la demande en gibier; de l'ouverture des zones les plus profondes de la forêt aux chasseurs à travers les layons d'exploitation. Un inventaire d'exploitation a d'ailleurs déjà été réalisé et les chasseurs ont tout de suite adopté les layons comme pistes de chasse. Les transects réalisés dans le cadre de nombreuses recherches effectuées dans la zone sont presque tous devenus des pistes de chasse. Au titre des effets néfastes de l'exploitation forestière sur la faune, on peut évoquer la destruction massive de l'habitat, due à l'abattage et au débardage des arbres.

4.4.3. Perception villageoise sur les populations de primates diurnes

Le chimpanzé est le seul animal dont certaines parties du corps sont particulièrement très coûteuses par rapport aux autres. Parmi les 38 personnes interrogées, 6 ont déclaré ne pas connaître des parties particulièrement coûteuses en ce qui concerne le chimpanzé et 32 ont

déclaré que la tête, les pieds et les mains du chimpanzé sont souvent achetés par des nigérians qui proposent des sommes variant entre 15 000 FCFA et 25 000 FCFA pour l'achat de ces parties.

Le nombre de restriction en ce qui concerne la consommation des primates est très restreint dans la zone d'étude et ces restrictions et certaines de ces restrictions résultent des enseignements transmis aux chasseurs par le global viral forecasting initiative et non de la tradition. Le tableau 22 presente les restrictions sur la consommation des primates.

Tableau : Restriction évoquées par les enquêtés sur la consommation des primates

Restrictions

Espèces

Interdit aux
enfants

Interdit aux
femmes
enceintes

Interdit aux enfants et aux femmes enceintes

Aucune
restriction

Total Raisons

Cercopithecus
mona

2 1 0 35 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Cercopithecus

nictitans 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Cercocebus

torquatus 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Piliocolobus

preussi 2 1 0 35 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Cercopithecus

erythrotis 9 12 8 9 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Pan troglodytes 3 1 0 35 38 Animal Totem,

ressemblance avec l'homme

Cercopithecus

pogonias 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux enfants

même dans le sein maternel

Excepté le cas de Cercopithecus erythrotis, le nombre de personnes ayant cité des restrictions sur la consomation des primates est faible. Aucune de ces restrictions n'a d'ailleurs été observée en pratique dans le village.

Comme animal totem, le chimpanzé est cité par 63,15% de personnes; Cercopithecus erythrotis par 10,52% de personnes et Cercopithecus nictitans, Cercopithecus mona, Cercopithecus torquatus par 5,26% de personnes chacun. Seul Piliocolobus preussi n'a pas été cité comme tel. Le fait qu'un animal soit considéré comme totem n'entraîne pas forcement des restrictions au niveau de sa consommation. Ce qui expliquerait l'absence de restrictions strictes

au niveau de la consommation des primates. Cela n'influence pas non plus le niveau de prélèvement car ici, les animaux prélevés sont plus vendus qu'autoconsommés. C'est ainsi que 4 personnes sur 38 ont reconnu qu'ils ne consomment pas la viande de chimpanzé mais qu'ils les tuent pour la vente.

A la question de savoir quel sont les primates ayant un pouvoir médicinale, 15,78 % des interviewés ont cité le chimpanzé et 2,63% ont cité le drill, cercopithèque pogonias, cercocebus torquatus. Les primates sont ainsi des animaux très peu utilisés dans la pharmacopée traditionnelle vue le faible nombre de fois où ils ont été cités comme ayant des valeurs médicinales.

De cette analyse, il ressort que les primates sont des animaux dont certaine partie du corps peuvent être vendu à des prix très élevés, que les quelques restrictions dans leur consommation sont bafouées par la majorité des villageois que ces restrictions soient issus des enseignements externes ou des traditions qui sont en perte de valeurs au vu de leur non-respect par les villageois. Il apparait également que les primates restent très consommés localement et qu'ils sont très peu utilisés dans la pharmacopée traditionnelle vu le faible nombre de fois où ils ont été cités comme ayant des valeurs médicinales. De ce qui précède, il en découle que les populations locales perçoivent les primates diurnes comme des animaux faciles à chasser, qui génèrent des revenus considérables par leurs ventes et qui ne sont nullement protégés par les tabous et la tradition.

CHAPITRE 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

5.1. Conclusions

La présente étude avait pour objectif de fournir des données pouvant contribuer à une meilleure gestion des populations de primates diurnes dans la périphérie Nord-Est du PNK. Plus précisément, il était question d'estimer l'abondance des primates diurnes, à l'exception du drill, en périphérie Nord-Est du PNK, d'identifier les facteurs qui influencent la distribution spatiale des primates, de cartographier la distribution spatiale des différentes espèces de primates diurnes, de déterminer les menaces et la perception villageoise des primates dans la zone d'étude.

Les résultats de ce travail de recherche ont permis de constater que:

Cercocebus torquatus, Piliocolobus preussi et Pan troglodytes sont rares et pourraient être en pleine crise d'extinction locale tandis que Cercopithecus mona, Cercopithecus nictitans et Cercopithecus erthrotis restent les primates les plus abondants dans la zone. Les IKA de primates diurnes décroissent de l'intérieur vers la périphérie du PNK.

Les activités anthropiques et la présence de certains fruits sont des facteurs qui influencent la distribution spatiale des primates diurnes. Les IKA d'activités anthropiques croissent de l'intérieur vers la périphérie du PNK et sont dominés par les activités de chasse, suivie des activités agricoles. Ils présentent pour la plupart des corrélations négatives avec les IKA des primates diurnes. Les IKA de certaines plantes en fructification présentent quant à eux des corrélations positives avec les IKA des primates diurnes.

Les primates tels que Cercopithecus mona, Cercocebus torquatus, Cercopithécus erytrotis, Cercopithecus pogonias sont repartis dans toute la zone d'étude. Cercocebus torquatus et Piliocolobus Preussi n'ont été observés que dans le PNK. Ils pourraient d'après les chasseurs locaux être présents dans les Kwende hills à Bayip-ossing. Pan troglodytes à été détecté au PNK et pourrait, d'après les chasseurs locaux, être présent dans certaines zones à l'intérieur du PNK.

Au rang des facteurs qui menacent la faune sauvage, la destruction de l'habitat par l'agriculture et l'exploitation forestière, la chasse villageoise qui est non sélective et excessive, le commerce de viande de brousse, et le commerce des jeunes animaux vivants ont été identifiés.

Les populations locales, loin de considérer les primates comme des animaux à conserver, les perçoivent plutôt comme des animaux dont la chasse est facile et dont la vente procure des revenus. Certaines espèces de faune sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle et l'on observe quelques restrictions dans la consommation des primates diurnes. Toutefois, la tradition et les coutumes perdent leur valeur et ont actuellement très peu d'influence sur la conservation des espèces de primates diurnes.

Ces constats devraient amener les principaux acteurs de la gestion de la faune sauvage à prendre conscience des menaces persistantes qui pèsent sur la faune sauvage dans la zone d'étude. Ils devraient par conséquent adopter des mesures favorables à une meilleure gestion des primates diurnes.

5.2. Recommandations

Au terme de cette étude, Il est recommandé :

A l'administration en charge des forêts dans le but de réduire la chasse illégale et le prélévement des éspéces menacés constaté dans le PNK et dans sa zone périphérique:

> De fournir un entrainement et un équipement adéquat aux éco-gardes afin de renforcer les

opérations de surveillance du PNK et des différents axes routiers.

> De procéder à la délivrance et à la vérification des permis de chasse dans le but de limiter la chasse illégale.

> De lutter contre la corruption des éco-gardes et des agents forestiers et, procéder également à une application effective des sanctions en vigueur.

> De réguler la circulation et la vente des armes et des munitions dans la zone d'étude

Aux chercheurs pour réduire la pression de chasse et mieux suivre les tendence évolutives des populations de primates:

> De trouver des alternatives à la chasse adaptées à la zone d'étude.

> D'étudier l'alimentation des espèces de primates et de mettre en place un système de suivi de ces espèces.

Aux ONGs et Organismes de développement pour réduire la pression sur la faune à travers de nouvelles sources de revenus :

> De développer les activités génératrices de revenus comme alternatives à la chasse dans la zone d'étude.

> D'appuyer les GICs d'agriculteurs pour qu'ils puissent facilement écouler leurs produits à bon prix

A la population locale pour améliorer la perception locale et la gestion des populations de primates :

> De s'impliquer dans les opérations de conservation de la faune sauvage.

> De respecter la législation en matière de faune qui leur est enseignée par les agents du parc.

> De formuler et d'appliquer des règles de régulation de la chasse à travers des structures sociales telles que l'EKPE qui reste l'organisation traditionnelle la plus influente dans la zone.

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

Annexe : Fiche d'inventaire sir transects permanents

Date : No Transect : météo : collecteur : heure de début : heure de fin : Coordonnées : début fin

Coordonnées

Orientation

Distance
sur
transect

Distance
perpendiculaire

Habitat

Micro-
habitat
(1)

Groupe
Mono/mix

Espèces

Hauteur
sur
arbre

Type de
rencontre
(2)

Nombre
d'observations

activité

heure

Ages
indices
(3)

remarques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nb :(1) colline, roché, cours d'eau, foret galerie, marécage, peuplement mono-spécifique,...

(2) nids sur arbres, nids au sol, traces, cottes, individus, cartouche, pièges, chasseurs, champs,...

(3) nombre de jours depuis le dépôt de l'indice (crottes ; nids, os).

Annexe : Fiche de recensement (recces)

Date : météo : collecteur : heure de début : heure de fin : Coordonnées : début fin

Coordonnées

Orientatio
n

Distanc
e sur
piste

Habitat

Micro-
habitat
(1)

Groupe
Mono/mix

Espèces

Hauteur Sur arbre

Type de
rencontre
(2)

Nombre
d'observations

activité

heure

Ages
indices
(3) en jr

remarques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nb :(1) colline, roché, cours d'eau, foret galerie, marécage, peuplement mono-spécifique,...

(2) nids sur arbres, nids au sol, traces, cottes, individus, cartouche, pièges, chasseurs, champs,...

(3) nombre de jours depuis le dépôt de l'indice (crottes ; nids, os).

Annexe : Questionnaire

No ............... Village.................. Date

I Identification of respondent

1) Ethnic group: 1.. Ngunnchang 2.. North westerner 3.. Any South West tribe 4.. Nigerian 5.. Others

2) Sex: 1... Male 2... Female

3) Age:1... [20-25[ 2.... [25-30[ 3.... [30-35[ 4.... [35-40[ 5.... [40-45[ 6 [45-50[ 7 [50-55[

8.... [55-60[ 9 [60 & above [

4) Level of education: 1... none 2~.FSLC 3~.O Level 4... A"Level 5.... More

5) Length of stay in the village: 1...[0-10[ 2...[10-20 [ 3...[20-30[ 4...[40-50[ 5..
More.....................

II Generalities on hunting

5) Where do you hunt? 1..village farm land 2..inside KNP 3..periphery of KNP 4..others.

6) How often do you hunt? 1..weekly 2..monthly 3..others. and how many

times.

7) During what periods of the day do you usually hunt? 1..Day 2..Night

And why

8) What tools do you use for hunting? 1..traps 2..guns 3..nets

4..others.

9) Do you hunt alone? if not group

size? ,

9) How many cartridges do you usually take along each time you go hunting?

And on what

basis?

10) Name the animals you usually
hunt?

11) Is there a decrease in the animals hunted, as compared to the old days? 1..Yes 2..No

Reason,

12) What do you do with young monkeys found
alive?

13)What do you do with the animal you hunt? ........................................ (eat, sell, other)

14) Are there animals which have medical values?

15) Are there animal you would shoot but not eat? ...............................................................

III Information on Monkeys

Monkey species

Reaction to
humans?

Best place to find
them?

Restrictions
(taboos)?

Some special
expensive
parts?

Is it totem?

Mona

 
 
 
 
 

Spotted nose

 
 
 
 
 

Red capped

 
 
 
 
 

Red colobus

 
 
 
 
 

Red tail

 
 
 
 
 

Chimpanzee

 
 
 
 
 

Crowned
monkey

 
 
 
 
 

Annexe : IKA des différentes espèces des primates pour les transects

RECCES

 
 

C.mona

C. nictitans

C.erythritis

C. pogonias

C. torquatus

Pan
troglodytes

P. preussi

Total

SITE 1

N

DP (Km) IKA

ET

8
12,346
0,6627
0,2343

6
12,346
0,4970
0,2342

4
12,346
0,3313
0,4686

1
12,346
0,0828
0,1171

2
12,346
0,1658
0,2348

0
12,346
0
0

1
12,346
0,0828
0,1171

22

12,346

1,7756

0,4025

STE 2

N

DP (Km) IKA

ET

5
36,542
0,1498
0,1060

4
36,542
0,1255
0,1221

2
36,542
0,0745
0,1192

0
36,542
0
0

0
36,542
0
0

0
36,542
0
0

0
36,542
0
0

11
36,542
0,3499
0,3060

 

N

9

7

7

4

0

2

0

11

 
 

49,344

49,344

49,344

49,344

49,344

49,344

49,344

49,344

STE 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,1525

0,1191

0,1279

0,0697

0

0,0336

0

0,5029

 

ET

0,2009

0,1709

0,1772

0,1077

0

0,1008

0

0,6220

 

N

22

17

13

5

2

2

1

62

TOTAL

DP (Km)

98,232

98,232

98,232

98,232

98,232

98,232

98,232

98,232

 

IKA

0,2154

0,1684

0,1367

0,0496

0,0207

0,0189

0,0136

0,6855

 

ET

0,2422

0,1992

0,2037

0,0912

0,0828

0,0757

0,1657

0,8135

 
 
 
 

TRANSECT

 
 
 
 
 
 

C.mona

C. nictitans

C.erythritis

C. pogonias

C. torquatus

Pan
troglodytes

P. preussi

Total

 

N

13

16

10

4

1

0

0

44

 

DP (Km)

39,8

39,8

39,8

39,8

39,8

39,8

39,8

39,8

SITE 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,3288

0,4038

0,2526

0,1013

0,0256

0

0

1,1122

 

ET

0,2771

0,2773

0,2373

0,1069

0,0573

0

0

0,8545

 

N

11

10

4

0

0

0

0

29

 

DP (Km)

39,2

39,2

39,2

39,2

39,2

39,2

39,2

39,2

STE 2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,2806

0,2528

0,1028

0

0

0

0

0,7361

 

ET

0,1037

0,2483

0,0578

0

0

0

0

0,4479

 

N

5

6

2

0

0

0

0

13

 

DP (Km)

48

48

48

48

48

48

48

48

STE 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,1041

0,1250

0,0417

0

0

0

0

0,2708

 

ET

0,1229

0,1581

0,0646

0

0

0

0

0,3203

 

N

29

32

16

4

0

0

0

86

 

DP (Km)

127

127

127

127

127

127

127

127

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IKA

0,2295

0,2521

0,1267

0,0317

0

0

0

0,6711

 

ET

0,1933

0,2438

0,1602

0,0734

0

0

0

0,6194

Notes : DP : Distance parcourue ; ET : Ecart type ; E : Entendues ; N : nombre

IKA DES PRIMATES POUR LES TRANSECT

IKA DES PRIMATES POUR RECCES

En ce qui concerne les moyennes d'IKA de primates sur les trasects, elles sont significativement differentes entres les sites (one way ANOVA : F(2;13) = 5,6541; P = 0,0171). Elles sont plus grande dans le site 1(1,7756 #177; 0,4025) puis decroisent sans difference significative dans le site 3(0,5029 #177; 0,6220) ( et de facon significationve dans le site 2(0,3499 #177; 0,3060) (Duncan test : P = 0,006186)

Annexe : IKA des différentes activités anthropiques rencontrées sur les transects

 
 
 

PNK

 
 

DP (km)

N

IKA

ET

Campements

39,8

1

0,025

0,056

Carbures

39,8

14

0,351

0,298

Cartouches

39,8

1

0,026

0,057

Champs

39,8

--

--

--

Layons d'exploitation forestière

39,8

--

--

--

Pièges

39,8

1

0,025

0,056

Ramassage

39,8

--

--

--

d'Irvingia gabonensis

 
 
 
 

Sciage de Diospyros crassi(for

39,8

--

--

--

TOTAL

39,8

17

0,426

0,273

 
 
 

BAJOH

 
 

DP (km)

N

IKA

ET

Campements

39,2

1

0,025

0,056

Carbures

39,2

2

0,050

0,112

Cartouches

39,2

15

0,383

0,294

Champs

39,2

1

0,025

0,056

Layons d'exploitation forestière

39,2

1

0,025

0,056

Pièges

39,2

10

0,253

0,352

Ramassage

39,2

--

--

--

d'Irvingia gabonensis

 
 
 
 

Sciage de Diospyros crassi(for

39,2

--

--

--

TOTAL

39,2

30

0,761

0,560

 
 
 

MGBEGATI

 
 

DP (km)

N

IKA

ET

Campements

48

--

--

--

Carbures

48

8

0,167

0,129

Cartouches

48

4

0,083

0,151

Champs

48

11

0,229

0,146

Layons d'exploitation forestière

48

2

0,042

0,065

Pièges

48

13

0,271

0,503

Ramassage
d'Irvingia gabonensis

48

1

0,021

0,051

Sciage de Diospyros crassi(for

48

3

0,063

0,105

TOTAL

48

42

0,875

0,447

 
 
 

TOTAL

 
 

DP (km)

N

IKA

ET

Campements

127

2

0,017

0,037

Carbures

127

24

0,189

0,180

Cartouches

127

20

0,164

0,167

Champs

127

12

0,085

0,067

Layons d'exploitation forestière

127

3

0,022

0,040

Pièges

127

24

0,183

0,304

Ramassage

127

1

0,007

0,017

d'Irvingia gabonensis

 
 
 
 

Sciage de Diospyros crassiffor

127

3

0,021

0,035

TOTAL

127

89

0,687

0,435

Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET : Ecart type.

IKA des activités anthropiques pour les transects

3

74

Annexe : Abondance relative des arbres en fructification dans la zone au moment de l'étude

1
31

0
8

75,742 0,1317 0,2348

75,742 0,3138 0,8018

75,742 0,9799 1,2704

SITE 1

N DP (Km) IKA ET

SITE 2

N DP (Km) IKA ET

SITE 3

N DP (Km) IKA ET

TOTAL

N DP (Km) IKA ET

13 225,232 0,0685 0,1564

4 225,232 0,0164 0,0444

72 225,232 0,2907 0,9367

30 225,232 0,1224 0,4428

14 225,232 0,0569 0,1884

16 225,232 0,0760 0,01806

5 225,232 0,0196 0,0905

5 225,232 0,0122 0,0691

6 225,232 0,0235 0,0742

13 225,232 0,0577 0,1117

1 225,232 0,0039 0,0221

3 225,232 0,0164 0,0682

225,232 0,0661 0,1605

2 225,232 0,0117 0,0474

3 225,232 0,0157 0,0668

2 225,232 0,0109 0,0422

1 225,232 0,0055 0,0309

1 225,232 0,0054 0,0298

32 225,232 0,1368 0,2839

120 225,232 0,6006 0,9891

6 225,232 0,0275 0,1347

1 225,232 0,0047 0,0267

31 225,232 0,0164 0,0444

75 225,232 0,2738 0,6160

470 225,232 2,0487 2,0732

Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET : Ecart type

3

Cala sp

Dacryodes edulis

Elaeis guineensis

Inconnu 1

Inconnu 2

Inconnu 3

Inconnu 4

Inconnu 5

Inconnu 6

Inconnu 7

Inconnu 8

Inconnu 9

Inconnu 10

Inconnu 12

Inconnu 13

Inconnu 14

Inconnu 15

Inconnu 16

Irvingia gabonensis

Lophira alata

Marantacae

Miryanthus arborus

Musanga
Pignantus
ecropioide

TOTAL
ngolensi

3 52,146 0,0652 0,1263

0 52,146 0 0

0 52,146 0 0

30 52,146 0,5421 0,8455

13 52,146 0,2402 0,3651

10 52,146 0,2012 0,2124

1 52,146 0,0183 0,0485

0 52,146 0 0

6 52,146 0,0176 0,1337

4 52,146 0,0772 0,1031

1 52,146 0,0179 0,0472

0 52,146 0 0

0 52,146 0 0

1 52,146 0,0226 0,0599

1 52,146 0,0237 0,0626

1 52,146 0,0237 0,0626

0 52,146 0 0

1 52,146 0,0237 0,0626

0 52,146 0 0

19 52,146 0,3808 0,3635

0 52,146 0

0 52,146 0 0

4 52,146 0,0815 0,1198

0 52,146 0 0

95 52,146 1,8257 0,9663

2 75,742 0,0311 0,0983

1 75,742 0,0125 0,0395

1 75,742 0,0139 0,0439

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

1 75,742 0,0091 0,0287

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

4 75,742 0,0501 0,0998

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

1 75,742 0,0141 0,0469

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

1 75,742 0,0099 0,0313

75,742 0,3922 0,4467

1

0 75,742 0 0

0 75,742 0 0

8 97,344 0,0950 0,1983

3 97,344 0,0267 0,0557

71 97,344 0,6109 1,3171

0 97,344 0 0

1 97,344 0,0122 0,0488

5 97,344 0,0622 0,2028

4 97,344 0,0333 0,1291

2 97,344 0,0261 0,1009

0 97,344 0 0

5 97,344 0,0537 0,1280

0 97,344 0 0

3 97,344 0,0349 0,0980

16 97,344 0,0151 0,0586

1 97,344 0,0151 0,0586

2 97,344 0,0234 0,0907

1 97,344 0,0115 0,0444

1 97,344 0,0115 0,0444

0 97,344 0 0

31 97,344 0,2852 0,3651

70 97,344 0,8420 1,3651

6 97,344 0,0587 0,1955

1 97,344 0,0101 0,0390

16 97,344 0,1521 0,2758

45 97,344 0,3750 0,6142

292 97,344 2,8654 2,5542

IKA DES PLANTES EN FRUITIFICATION DANS LES TROIS SITES






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore