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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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Chapitre I : Les motivations profondes des choix dans la politique étrangère du Congo entre 1997 et 2007

Il serait mal aisé d'étudier la politique étrangère du Congo post-guerres, sous Sassou Nguesso II, sans analyser au préalable la situation interne du Congo qui, en fait constitue le miroir à travers lequel l'on peut lire et comprendre le comportement international de son principal décideur en matière de politique étrangère.

En 1997, le Congo enregistre un coup d'Etat. Quatre mois plus tard, la guerre engendrée par ce coup d'Etat se transforme en un véritable carnage64(*). Ce nouveau conflit oppose les trois acteurs principaux de l'échiquier politique congolais65(*). Après cinq mois d'hostilités actives entre ces trois belligérants, l'issue est la prise effective du pouvoir par le Général Sassou Nguesso.

SECTION 1 : l'héritage des guerres civiles

Quel est l'état du Congo après les guerres civiles de 1997, 1998 et 1999 ? Comment caractériser le nouveau régime ? Quelle est l'attitude des Congolais face à lui et finalement qu'en pensent les autres acteurs de la scène internationale ?

C'est dans une perspective de restitution que cette section va dresser tour à tour, le bilan socio-économique de l'après guerre (Paragraphe1), la difficile acceptation du nouveau gouvernement par les Congolais (Paragraphe 2), et la réaction des partenaires internationaux au développement du Congo (Paragraphe 3).

Paragraphe I : une situation socio-économique peu enviable

Trois aspects seront relevés ici: les pertes en vies humaines (A), le traumatisme moral causé par les guerres (B), et la catastrophe économique(C).

A. Des pertes humaines

Au sortir de plus de dix années de guerres civiles, bien que cette série de turbulences ne s'étale pas sur une période continue, le Congo apparaît saigné, tant du point de vue humain que matériel. Ces guerres ont fait plus de victimes que les crises survenues dans les années qui ont suivi l'indépendance du Congo (1963-1977). Les chiffres donnés par le nouveau gouvernement oscillent autour de 3000 et 4000 morts66(*).

Le Professeur Pascal Lissouba, le Président déchu, parle quant à lui de plus de 250.000 victimes67(*). Mais toujours est -il qu'il y a des pertes en vies considérables. Celles-ci se répartissent entre victimes militaires et, pour la plupart, civiles. L'ampleur de cette dernière catégorie s'explique par les bombardements intenses et des exécutions sommaires, comme le soulignent un rapport conjoint de la Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) et l'Observatoire congolais des droits de l'Homme68(*). Un observateur estime que « ces exécutions, ces crises armées ont été soigneusement commanditées »69(*).

S'ajoutent à ceci, les déplacements des populations. Ils ont effectivement été nombreux, plus de 300.000 déplacés durant les hostilités, fuyant les combats ou l'avancée des forces armées non régulières  c'est-à-dire, celles du Général Sassou Nguesso. Lorsque deux années après la guerre de 1997, Marcel Guitoukoulou dresse un bilan de l'état du Congo post première guerre civile, son constat est amer. Il déplore effectivement qu'« au bout de quatre décennies d'indépendance, le Congo n'est toujours pas un Etat de droit. Depuis le 5 juin 1997, le pays est à feu et à sang. L'Etat s'automutile, la pauvreté explose, les morts et les sinistrés se comptent par milliers »70(*).

* 64Michel Pilemil, Brazzaville aux carnassiers ? Mythes et élites en jeu, Paris, karthala, 1999, p.46.

* 65 Il s'agit du Général Denis Sassou Nguesso, du Professeur Pascal Lissouba, et de Monsieur Bernard kolelas.

* 66Albert Taheri, « Congo Brazzaville : Cap sur la démocratie », Entretien avec Denis Sassou Nguesso in Wajman, Patrick (dir.), Politique internationale, n°2, Paris, automne, 1998, p. 325.

* 67 Pascal Lissouba, Congo : Les fruits de la passion partagée, Paris, Odilon, Média, 1999, p. 25.

* 68 François Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ? Paris, Les Arènes, 2000, pp. 61-62.

* 69 République du Congo,Les Guerres civiles du Congo Brazzaville :Novembre,1993 janvier 1994 ,5 juin,1997,Tome I,sans lieu ,ni date,p. 232.

* 70 Marcel Guitoukoulou, La crise congolaise, quelles solutions ? Paris, Coll. « Etudes africaines, 1999, p.21.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo