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La polyarthrite rhumatoàŻde en milieu rural au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Fernando KEMTA LEKPA
Université Cheikh Anta Diop - DES Médecine Interne 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D'ODONTOSTOMATOLOGIE

LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE

EN MILIEU RURAL AU SENEGAL

MEMOIRE

POUR L'OBTENTION DU CERTIFICAT D'ETUDES SPECIALES
EN MEDECINE INTERNE

PRESENTE ET SOUTENU PUBLIQUEMENT
Le 10 Mai 2010

PAR

Dr Fernando KEMTA LEKPA

MEMBRES DU JURY

PRESIDENTE : Mme Thérèse MOREIRA DIOP : Professeur

MEMBRES : M. Mamadou Mourtalla KA : Professeur

M. Abdoulaye POUYE : Professeur

DIRECTEUR DE MEMOIRE : M. Souhaïbou NDONGO : Maître Assistant

ANNEE: 2010 N° 282

SOMMAIRE

ABBREVIATIONS 3

I INTRODUCTION 4

II RAPPEL 6

1. Epidémiologie 7

2. Etiopathogénie 7

3. Diagnostic 8

4. Evolution 10

5. Traitement 10

III METHODOLOGIE 12

1. Cadre d'étude 13

2. Type et période d'étude 13

3. Population d'étude 13

4. Recueil de données 14

5. Analyse des données 16

6. Aspects éthiques 16

III RESULTATS 17

IV DISCUSSION 25

1. Limites de l'étude 26

2. Nos résultats 27

2.1. Fréquence de la PR chez les patients vivant en milieu rural 27

2.2. Données sociodémographiques 28

2.3. Caractéristiques cliniques, biologiques et immunologiques 29

V CONCLUSION 31

VI REFERENCES 33

Annexes 39

Abstract 43

ABBREVIATIONS

PR : polyarthrite rhumatoïde

RIC : rhumatisme inflammatoire chronique ACR : American College of Rheumatology

EULAR : European League Against Rheumatism CHU : Centre Hospitalier Universitaire

IPP : inter-phalangiennes proximales MCP : métacarpo-phalangiennes

MTP : métatarso-phalangiennes

EVA : échelle visuelle analogique

ACPA : Anti-citrullinated protein/peptide antibodies

Ac anti-CCP : anticorps anti-peptides cycliques citrullinés

FR : facteur rhumatoïde

VS : Vitesse de sédimentation

CRP : C réactive protéine

DAS28 : disease activity score 28

INTRODUCTION

La polyarthrite rhumatoïde (PR), autrefois appelée polyarthrite chronique évolutive, est une maladie inflammatoire du tissu conjonctif, à prédominance synoviale [1].

La PR est le rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) le plus fréquent, avec une prévalence variable d'une région à une autre, estimée entre 0.3 et 1.2% dans les séries occidentales [1,2]. Comme beaucoup de maladies auto-immunes, c'est une affection polyfactorielle relevant de facteurs psychologiques, endocriniens, environnementaux, génétiques et immunologiques. Les facteurs génétiques ne représentent que 30 % des facteurs favorisant la PR. C'est dire l'importance des facteurs environnementaux qui expliquent peutêtre les différences de prévalence de la PR selon les pays [2].

En Afrique subsaharienne, les données disponibles retrouvent également une répartition

inégale d'une région à l'autre du continent, parfois mrme dans le mrme pays, avec des prévalences variant de 0 et 3.3% [3-6], suggérant des facteurs environnementaux.

Au Sénégal, l'incidence hospitalière au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Aristide Le Dantec de Dakar est estimée à 0.16 % [7].Selon des études sud africaine et nigériane, la prévalence de la PR serait faible voire nulle en milieu rural, avec des taux de 0 à 0.68% [4-6], peut ~tre en raison de la rareté de l'épitope partagé HLA-DRB1 [6]. Cette rareté de la PR en milieu rural n'est pas retrouvée dans toutes les études [8-10].

Aussi avons nous initié ce travail avec pour objectifs :

· mesurer l'incidence de la PR en milieu rural sénégalais ;

· déterminer ses caractéristiques

· rechercher les différences potentielles entre la PR en milieu rural et la PR en milieu urbain au Sénégal.

RAPPEL

1. Epidémiologie

La PR est présente dans le monde entier. Il existe de grandes variations de prévalence en fonction du pays et des ethnies [1,2,11]. Ainsi, en Europe et en Amérique du Nord, la prévalence rapportée est de l'ordre de 0.8% de la population adulte, alors qu'elle varie de 0.3 à 0.8% en Asie. La prévalence de la PR est particulièrement élevée dans certaines populations indiennes oil le taux de consanguinité est important. Par contre, la PR est rare en chine, à la fois en milieu rural et urbain [1,2,11]. En Afrique, dans certaines ethnies sud-africaines, la PR est particulièrement fréquente, avec de forte prévalence, atteignant 3.3% de la population [3]. Cette forte prévalence se rencontre uniquement en milieu urbain, alors qu'elle est exceptionnelle en zone rurale [4-6].

2. Etiopathogenie

Des progrès considérables ont été réalisés dans la compréhension de la physiopathologie de la PR. Toutefois, son origine reste toujours inconnue. Plusieurs facteurs interviennent dans le déclenchement de la maladie : des facteurs hormonaux, le terrain génétique prédisposé, et les facteurs environnementaux. Lorsque tous ces facteurs sont réunis, ils activent une réponse immunitaire innée et acquise incontrôlées qui se traduit par une réaction inflammatoire exagérée, en particulier au niveau de la membrane synoviale [12].

La plus grande incidence de la PR chez la femme suggère une implication des hormones dans le déclenchement de la PR. Par ailleurs, pendant la grossesse, le risque de développer une PR est faible tandis que dans l'année qui suit le post partum, ce risque est nettement plus élevé. De plus, une rémission clinique est fréquente durant la grossesse [2].

Sur le plan génétique, l'association la plus forte est observée avec les gènes codant pour les molécules HLA de classe II. En Europe et en Amérique du Nord, la PR est associée aux allèles HLA-DRB1*0410, DRB1*0404 et DRB1*0101 [2]. Au Sénégal, dans une étude

réalisée chez 34 patients ayant une PR, une association positive avait été retrouvée avec les allèles HLA DR10 et HLA DR3 [13].

Les facteurs environnementaux tiennent une place importante dans le déclenchement, voire l'entretien de la maladie. Les plus connus sont les agents infectieux ; viraux (Epstein Barr virus) ou bactériens (Escherichia coli, Mycobacterium tuberculosis...), le statut social, la vie urbaine par rapport au mode de vie rural, le stress et le tabagisme [1,2,12,14,15,16].

3. Diagnostic

La PR est classée parmi les maladies systémiques (existence de manifestations extraarticulaires), les maladies auto-immunes (présence d'auto-anticorps, le facteur rhumatoïde, ACPA...) et les rhumatismes inflammatoires chroniques (caractère inflammatoire de la polyarthrite et évolution chronique, c'est à dire supérieure à 3 mois).

La PR réalise un tableau de polysynovite, caractérisé par une évolution chronique, progressive et une tendance érosive ou destructrice vis-à-vis des éléments constituant l'articulation [1,2].

Le diagnostic se fait actuellement à partir des Critères de classification de la PR de l'American College of Rheumatology (ACR) définis en 1958 puis révisés en 1987. Ces critères ont une sensibilité de 91% et une spécificité de 89% [17]. Les critères ACR de 1987 sont souvent pris à défaut à la phase de PR débutante. En effet, il est rare qu'une PR débutante soit d'emblée séropositive, nodulaire et érosive. De plus, ces critères n'intègrent pas les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (Ac anti-CCP ou ACPA), dont la valeur diagnostique est reconnue et validée. Ainsi, le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments cliniques, biologiques, immunologiques et radiologiques.

La nécessité d'un diagnostic précoce est actuellement primordiale du fait de l'évolution

des traitements utilisés dans la PR. Au début de la maladie, le traitement à le plus de chance

d'rtre efficace. En effet, à ce stade, il n'existe pas encore de lésions irréversibles et les traitements de fonds actuels, conventionnels ou les biothérapies, sont capables de limiter la progression de la maladie [2]. Le principal objectif thérapeutique actuel (traiter vite et fort !) est de mettre le patient en rémission clinique et de prévenir la destruction articulaire par une intervention aussi précoce que possible, comme l'atteste les données issues du suivi des cohortes de patients ayant une PR débutante [18].

L'ACR et l'European League Against Rheumatism (EULAR) ont proposé de nouveaux

critères lors du congrès annuel de l'ACR en octobre 2009 (cf. Annexe 1) [19-23] avec pour objectif d'identifier des patients avec une arthrite inflammatoire récente et de les traiter pour prévenir le développement de la maladie qui pourrait remplir les critères ACR de 1987.

L'activité de la maladie peut ~tre évaluée par plusieurs indices composites : le disease activity score (DAS ou DAS44) et sa version réduite, le DAS28, le simplified disease activity index (SDAI) et sa version modifiée, le clinical disease activity index (CDAI) [24].

Le DAS28 est actuellement l'indice le plus utilisé. Il est plus permissif dans sa définition de la rémission. Le DAS28 tient compte de l'indice articulaire, de l'indice synovial, de la première heure de la VS ou la CRP et de l'appréciation global du patient (évalue le retentissement global de la PR sur les activités quotidiennes sur une échelle EVA de 0 à 100 selon la sévérité) [25]. En dépit des limites du plateau technique, toutes les composantes du DAS 28 sont accessibles dans nos contrées.

Le DAS28 est obtenue à partir de la formule suivante [25] :

DAS28 (VS) = 0,55 x v (Indice articulaire) + 0,284 x v (synovites) + 0,33 x log VS + 0,0142 x EVA globale du patient.

OU

DAS28 (CRP) = 0,56 x v (Indice articulaire) + 0,28 x v (synovites) + 0,36 x ln CRP + 0,014 x EVA globale du patient + 0.96.

Les 28 sites articulaires (épaules, coudes, poignets, MCP, IPP, genoux) sont évalués par mobilisation ou par pression (cf. Annexe 2).

La PR est considérée comme [25] :

· très active si le DAS28 > 5.1,

· modérée si le DAS28 varie entre 3.2 et 5.1 inclus,

· faible si le DAS28 < 3.2,

Des calculatrices de poche (DAS28 calculator) existent pour le calcul rapide du DAS28.

4. Evolution

La PR est une maladie très hétérogène dont l'évolution est extr~mement variable d'un patient à l'autre. Il existe des formes sévères, avec soit des destructions articulaires rapides, source d'un handicap fonctionnel important, soit des atteintes viscérales pouvant mettre en jeu le pronostic vital. - l'opposé, la PR peut ~tre bénigne, pouvant guérir complètement, soit entraîner peu ou pas de gêne fonctionnelle, avec des lésions radiographiques et des déformations minimes, voire inexistantes mrme après de longues années d'évolution [2].

Des remissions spontanées sont fréquentes au cours de la PR. Elles surviennent surtout au début de la maladie et peuvent durer de quelques mois à plusieurs années.

Les facteurs prédictifs de l'évolution vers une PR sévères sont : le syndrome inflammatoire biologique, la présence d'auto-anticorps (FR et ACPA), les lésions radiographiques initiales et à un moindre degré les gènes HLA DRB1*04 [2].

5. Traitement

La prise en charge thérapeutique de la PR a connu de profonds changements au cours de ces dernières années [26]. Ces changements ont été motivés par :


· la mise à disposition de médicaments plus performants :

- traitements de fonds ou DMARDs (méthotrexate, hydroxychloroquine, leflunomide, sulfasalazine...)

- biothérapies : inhibiteurs du TNFá ou anti-TNFá (infliximab, etanercept,

adalimumab, golimumab), rituximab, abatacept, tociluzumab, anakinra...


· la démonstration scientifique de nouveaux concepts, conduisant à de nouvelles

stratégies thérapeutiques et à des objectifs plus ambitieux :

- nécessité de l'instauration d'un traitement efficace le plus rapidement possible (traiter vite et fort !)

- supériorité des traitements « intensifs » précoces

- surveillance étroite de l'activité de la maladie afin de réadapter régulièrement la stratégie thérapeutique.

Les objectifs du traitement de la PR sont le contrôle de la douleur et de l'inflammation, le maintien de la qualité de vie, de la fonction et de l'insertion socioprofessionnelle [2,26].

Le traitement médicamenteux initial repose actuellement sur l'association de corticoïdes à « dose rhumatoïde » (0,15mg/kg/24h, soit moins de 10mg/j de prednisone) et de traitements de fond, d'autant plus efficace qu'ils sont instaurés tôt dans l'évolution [26]. En cas d'efficacité insuffisante, l'utilisation des biothérapies, en particulier les anti-TNFá est envisagée [26]. En raison des conditions socioéconomiques défavorables en Afrique subsaharienne, le choix thérapeutique dépend des disponibilités locales [16]. Le méthotrexate (« pierre angulaire » du traitement) et l'hydroxychloroquine sont les principaux traitements de fond utilisés en Afrique noire [27-31].

METHODOLOGIE

1. Cadre d'étude

Notre étude a été conçue et réalisée par la consultation de rhumatologie de la Clinique Médicale I (service de Médecine Interne) du centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec de Dakar, Sénégal ; établissement public de santé de niveau III, situé au sommet de la pyramide sanitaire du Sénégal. Ce service comprend 3 unités : une unité d'hospitalisation, une unité d'échographie et une unité de consultation externe. Les patients reçus en consultation de rhumatologie viennent d'eux-mêmes ou sont référés des différentes consultations médicales et chirurgicales de l'hôpital, des centres hospitaliers de la région de Dakar, et des autres régions du Sénégal.

2. Type et période d'étude

Nous avons réalisé une étude prospective de cohorte, descriptive et analytique entre le 1er juin 2006 et le 31 mai 2009, soit une durée de 3ans. Elle portait sur tous les dossiers des patients reçus durant cette période en consultation externe de rhumatologie pour PR.

Cette étude était non interventionnelle : aucun examen complémentaire spécifique (hormis ceux ayant un intérêt diagnostique et thérapeutique validé), ni intervention thérapeutique n'ont été réalisé.

3. Population d'étude

3.1. Critéres d'inclusion

Ont été inclus tous les dossiers de patient de la consultation de rhumatologie ayant un diagnostic de PR, définie selon les critères de l'ACR révisés en 1987 [17].

Ces critères sont les suivants :

1. Raideur articulaire matinale de durée > 1 heure avant l'amélioration maximale.

2. Gonflement des parties molles, touchant au moins 3 groupes articulaires simultanément, observé par un médecin.

3. Gonflement d'au moins une articulation des mains (poignet, MCP, IPP) durant un minimum de 6 semaines, observé par un médecin.

4. Atteinte articulaire simultanée symétrique (une atteinte bilatérale sans symétrie absolue des MCP, IPP ou MTP est acceptée).

5. Nodules rhumatoïdes, sous-cutanés, en regard des proéminences osseuses, des surfaces d'extension, ou des régions para-articulaires, observés par un médecin.

6. Facteur rhumatoïde sérique positif.

7. Modifications radiologiques typiques de PR des mains (MCP, IPP) et poignets avec présence obligatoire d'érosions ou de déminéralisation osseuse touchant les articulations atteintes de façon exclusive et prédominante.

Les critères 1 à 4 doivent Etre présents depuis au moins 6 semaines.

Le diagnostic de PR est posé lorsque 4 critères ou plus sur les 7 sont présents.

3.2. Critères de non inclusion

Ont été exclus :

- Tous les cas de PR reçus en consultation de rhumatologie durant cette période, avec un diagnostic antérieur à la période d'étude ;

- Tous les cas de RIC ou autres arthropathies qui ne remplissaient pas les critères de classification de la PR ;

- Tous les dossiers de patients ne faisant pas apparaître de façon claire le lieu d'habitat.

3.3.Définition du milieu géographique (urbain et rural)

Le territoire sénégalais est compris entre 12°8 et 16°41 de latitude Nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest.

Le milieu rural englobe l'ensemble de la population et du territoire situés en dehors des agglomérations urbaines. Le milieu rural, essentiellement agro-pastoral, constitue le lieu de production d'une grande partie des denrées et des matières premières.

Ainsi, nous avons défini le milieu urbain comme étant constitué essentiellement par la ville de Dakar, mais aussi les différents chefs lieux de régions du Sénégal. Le milieu rural quant-à lui regroupait toutes les autres localités du Sénégal (Annexe 3 : carte du Sénégal).

Source : http://www.habitation.gouv.qc.ca/bibliotheque/habitat_en_bref/HB024.pdf; http://environnement.wallonie.be/pedd/C0e 5-2b.htm.

4. Recueil des données

Pour chaque dossier de patient retenu, une fiche de recueil des données comportant les éléments suivants a été établie :

ü Données épidémiologiques : âge, sexe, adresse et lieu d'habitat, profession, statut matrimonial ;

ü Données cliniques

- Antécédents, notion de tabagisme et/ ou d'éthylisme;

-

;

Retard diagnostique, évalué en mois par rapport au début de la symptomatologie clinique et au moment du diagnostic de PR ;

- Nombre d'articulations douloureuse

- Nombre d'articulations gonflées (indice synovial);

- Nombre d'articulations déformées et les différents types de déformation ;

- Durée du dérouillage matinal en heure et nombre de réveils nocturnes ;

- Manifestations extra-articulaires.

ü Données biologiques

- Numération formule sanguine ;

- Vitesse de sédimentation (VS) à la première heure en mm ;

- C-réactive protéine (CRP) en mg/l.

ü Evaluation de l'activité de la PR au moment du diagnostic gr~ce au score d'activité de la maladie basé sur 28 articulations, le DAS28 [25].

Les patients ont été classés en :


· PR très active si le DAS28 > 5.1,

· modérée si le DAS28 varie entre 3.2 et 5.1 inclus,

· faible si le DAS28 < 3.2,

· en rémission si le DAS28 < 2.6.

Données immunologiques :

- facteurs rhumatoïdes (FR) avec taux de Latex et de Waaler Rose en UI ;

- anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (Ac anti-CCP ou ACPA) en UI.

5. Analyse des données

Les variables quantitatives sont décrites en termes de médiane [1er quartile - 3e quartile] du fait du caractère non gaussien de leur distribution. Les variables qualitatives sont décrites en termes d'effectifs (pourcentage) pour chacune des modalités de la variable.

Pour l'analyse en sous-groupe, les variables quantitatives sont comparées à l'aide du test non paramétrique de Wilcoxon-Mann-Whitney et les variables qualitatives avec un test du Chi2 si les conditions d'application sont respectées ou un test exact de Fisher dans le cas contraire, avec un seuil de significativité pour p = 0.05.

6. Aspects éthiques

Les informations recueillies dans cette étude ont été obtenues lors de l'interrogatoire des patients, avec leur consentement. L'anonymat et la confidentialité des informations recueillies ont été préservés.

Rappelons que cette étude était non interventionnelle : aucun examen complémentaire spécifique (hormis ceux ayant un intérêt diagnostique et thérapeutique validé), ni intervention thérapeutique n'ont été réalisé.

RESULTATS

Cent quatre vingt douze cas de PR ont été recrutés dans la période d'étude. Douze patients ont été exclus car le lieu d'habitat n'était pas clairement défini.

Finalement, nous avons inclus 180 patients dans cette étude. L'lge médian de ces patients était de 40.5 ans [31.0 - 52.5]. Les femmes représentaient 90.6% (n = 163) de l'ensemble des effectifs, rural et urbain.

Parmi ces 180 patients, 143 (79.4%) habitaient en milieu urbain, contre 37 patients (20.6%) en milieu rural (Figure 1).

Figure 1 : Répartition des patients en fonction de l'habitat

L'kge médian des patients vivant en milieu rural au moment du diagnostic était de 44 ans [34 - 55]. Cet âge était de 41 ans [30 - 53] pour le milieu urbain. La différence n'était pas statistiquement significative (p = 0.24).

Par contre, il y avait significativement plus de sujets de moins de 60 ans au moment du diagnostic en milieu urbain (p = 0.03) (Figure 2).

Figure 2 : Répartition des patients en fonction du lieu d'habitation et de la tranche d'âge

En milieu urbain il y avait plus de femmes, alors qu'il n'existait pas de différence pour les hommes. En effet, 30 femmes (18,4%) vivaient en milieu rural contre 133 (81,6%) pour le milieu urbain. Cette différence était statistiquement significative (p = 0.05). Ceci n'était pas le cas pour les hommes dont 7 (41,2%) vivaient en milieu rural contre 10 (58,8%) en milieu urbain.

La répartition des patients selon le sexe et l'habitat est présentée dans la Figure 3.

Figure 3 : Répartition des patients selon le sexe et l'habitat

Un RIC familial (40.6%) et les avortements (26.1%) étaient les principaux antécédents rapportés. Chez 39.9% des patients, il n'existait pas d'antécédent déclaré.

La notion de RIC familial n'a été renseignée que chez 92 patients inclus dans notre

étude. Un RIC familial était déclaré par 15 patients dont 11 (80.0%) vivaient en milieu rural et 4 (20.0%) en milieu urbain. Chez 77 patients, aucun antécédent de RIC dans la famille n'a été retrouvé, parmi lesquels 17 (22.1%) vivaient en milieu rural et 60 (77.9%) en milieu urbain.

La répartition des patients selon l'existence ou non d'un RIC familial est résumée dans la Figure 4.

Figure 4 : Profil des patients ayant un antécédent de RIC familial

La répartition des patientes selon l'existence ou non d'un antécédent d'avortement est présentée dans la Figure 5.

La notion d'avortement a été recherchée chez 118 patientes lors de l'interrogatoire au moment du diagnostic. L'existence d'un antécédent d'au moins 1 avortement a été déclarée par 36 patientes, dont 13 (36.1%) vivaient en milieu rural et 23 (63.9%) en milieu urbain. Aucun antécédent d'avortement n'a été retrouvé chez les 82 autres patientes sur les 118 initiales. Dans ce groupe, elles étaient 10 patientes à vivre en milieu rural contre 72 en milieu urbain.

Figure 5 : Profil des patientes ayant un antécédent d'avortement

Les caractéristiques cliniques, biologiques et immunologiques de la répartition des patients en fonction du milieu d'habitation sont résumées dans les Tableaux I et II.

Les manifestations extra-articulaires étaient significativement plus fréquentes chez les patients vivants en milieu rural (p = 0.02) (Figure 6 ; Tableau I).

Tableau I : Nombre de signes extra-articulaires en fonction du lieu d'habitation

 

Milieu rural

n = 37 (20.6%)

Milieu urbain

n = 143 (79.4%)

p value

Nombre de signes

extra-articulaires

0

11 (29.7%)

73 (51.0%)

0.02

= 1

26 (70.3%)

70 (49.0%)

Figure 6 : Nombre de signes extra-articulaires en fonction du milieu d'habitation

Il n'existait pas de différence statistiquement significative selon le lieu d'habitation pour le retard diagnostique, les déformations des mains, le nombre d'articulations gonflées, l'activité de la maladie (DAS28) et le taux des auto-anticorps (FR et ACPA).

Tableau II : Caractéristiques des patients en fonction du lieu d'habitation(1)

 

Milieu rural

n = 37 (20.6%)

Milieu urbain

n = 143 (79.4%)

p value

Age (années)

44 [34 - 55]

41 [30 - 53]

0.24

Retard diagnostique (mois)

45 [26 - 82]

50 [35 - 92]

0.21

Déformations des mains

en...

Coup de vent cubital

13 (35.1%)

46 (32.2%)

0.73

Maillet

1 (2.7%)

8 (5.6%)

0.69(2)

Boutonnière

12 (32.4%)

43 (30.1%)

0.78

Col de cygne

1 (2.7%)

6 (4.2%)

>0.99(2)

Pouce en Z

7 (18.9%)

23 (16.1%)

0.68

Dos de chameau

2 (5.4%)

11 (7.7%)

>0.99(2)

Flessum

6 (16.2%)

23 (16.1%)

0.98

Touche de piano

0

3 (2.1%)

/

Pas de déformation

15 (40.5%)

62 (43.4%)

0.76

Nombre d'articulations gonflées

6 [2 - 12]

4 [2 - 12]

0.39

DAS 28

7.2 [6.4 - 7.7]

6.4 [4.7 - 7.3]

0.09

Auto-anticorps (UI)

FR - Latex

47 [30 - 64]

46 [16 - 64]

/

FR - Waaler Rose

48 [29 - 192]

32[12 - 140]

0.55

ACPA

63 [10 - 162]

95 [18 - 167]

0.38

1 Les variables qualitatives sont exprimées en nombres (%), les variables quantitatives en médiane [intervalle interquartile]. 2Test exact de ficher.

DISCUSSION

Depuis l'année 1965, la PR a fait l'objet de plusieurs publications au Sénégal [7,13, 28- 43]. Toutes ces publications ont concernée les différents aspects de la PR : épidémiologiques [7,32-34], cliniques [7,32-37], immuno-biologiques [7,32-34], génétiques [13], radiographiques [7,32-34,38], évolutifs [7,32-37,39-43] et thérapeutiques [28-31].

Malgré cet engouement pour cette pathologie déclarée comme rare voire inexistante en Afrique subsaharienne, en milieu rural en particulier [4-6], aucune étude ne s'est spécifiquement intéressée à la PR en milieu rural sénégalais.

C'est ainsi que cette étude a été réalisée dans l'optique d'apprécier la réalité de la PR et de déterminer ses caractéristiques en milieu rural sénégalais. Les résultats obtenus grâce à ce travail princeps nous permettent de faire les commentaires suivants :

1. Limite de l'étude

Les principales limites de notre étude sont :

· La méthodologie utilisée. Une étude de population aurait été souhaitable, non seulement pour apprécier les caractéristiques de la PR en milieu rural mais et surtout pour déterminer la prévalence réelle de la PR au Sénégal.

· Le caractère rétrospectif, à l'origine de données manquantes, pouvant entraîner des biais dans l'interprétation de certains résultats. Par exemple, le DAS 28 n'était pas renseigné ou calculable chez 109 patients.

· Le caractère mono-centrique de notre recrutement de patients. Ceci tient essentiellement au nombre limité de rhumatologue exerçant au Sénégal. Le CHU Aristide Le Dantec de Dakar est l'une des rares structures sanitaires publiques au Sénégal à disposer d'une consultation de rhumatologie.


· L'absence de données radiologiques. Son impact nous paraît limité car dans une étude précédente, Ndongo et al. ont démontré que seuls 56% des patients avaient les lésions radiographiques au moment du diagnostic de PR. Dans cette étude, le score de Sharp modifié par Van Der Heijde était bas, à 21.8 #177; 47.7 [7].

2. Nos résultats

2.1. Fréquence de la PR chez les patients vivant en milieu rural

La PR est une réalité en milieu rural sénégalais. Elle concerne 20.6% des patients inclus dans notre étude.

Ce résultat s'inscrit en faux avec certaines études de population faite en milieu rural qui affirmaient la rareté voire l'absence de PR en Afrique.

La PR semble toujours prédominer en milieu urbain [3,8,9]. La différence entre 2 études sud-africaines urbaine [3] et rurale [4] réalisées en 1975, utilisant la même méthodologie, était statistiquement significative (p<0.01) [12].

Cependant, il est à noter que des prévalences élevées de PR avaient été retrouvées dans d'autres populations rurales sud-africaines [10] et du Lesotho [8,9]. A noter que 80% de la population du Lesotho est rurale [8].

Les raisons de cette disparité des prévalences de la PR en Afrique restent inconnues. La rareté de l'épitope partagé HLA-DRB1 jadis suggérée [6] n'a pas été retrouvée dans une étude menée chez les africains-américains [44]. Les facteurs génétiques et environnementaux ont été évoqués par plusieurs auteurs [3,14,15,45]. Toutefois, les divergences ethniques et génétiques semblent ne pas avoir de grand impact [3]. Les facteurs sociaux ou environnementaux (stress, activité physique, infections, malnutrition, tabagisme...) pourraient

jouer un rôle majeur, renforcé par les changements de style de vie des populations africaines, en particulier celles vivant en milieux urbains [3,15,45]. D'autres auteurs ont suggéré que l'accès limité aux structures sanitaires contribuerait à expliquer cette disparité milieu rural - milieu urbain [14,45]. Les ressources financières limitées des populations africaines et le recours aux tradipraticiens pourraient aussi contribuer à réduire le nombre de patients consultant en milieu spécialisé de rhumatologie.

D' autre part une forte mortalité a été retrouvée en milieu rural et attribuée aux difficultés d'accès aux structures sanitaires [14]. Ainsi, le taux de 20.6% de PR retrouvé parmi les patients vivant en milieu rural dans notre étude représenterait la partie visible de l'iceberg. Des investigations approfondies sont nécessaires pour mieux expliquer cette différence.

2.2. Données sociodémographiques

Age

Dans une précédente étude, nous avions démontré que l'~ge au moment du diagnostic de la PR au Sénégal était de 40.29 #177; 15.46 ans [7]. Cet âge est concordant à celui observé chez les patients inclus dans la présente étude, à savoir 44 ans [34 - 55] en milieu rural contre 41 ans [30 - 53] en milieu urbain. La différence entre ces 2 groupes n'était pas significative (p = 0.24). Ces données constituent un argument supplémentaire en faveur d'un ~ge moyen de début de la PR plus bas dans la race noire [16,45].

De façon statistiquement significative, les sujets de moins de 60 ans au moment du diagnostic vivaient plus souvent en milieu urbain (p = 0.03). Ce résultat est concordant avec la répartition de la population sénégalaise constituée de 58.9% de ruraux.

Sexe

La prédominance féminine observée dans notre étude est également conforme aux données de la littérature. Toutefois, le rapport femme/homme varie d'une région à l'autre du continent, allant de 0.9 au Nigeria [46] à 3.7 en Afrique du Sud [27]. Ces chiffres sont inférieurs au taux de 7.3 retrouvé dans l'étude de Ndongo et al. en 2009 [7]. Le phénomène d'exode rural, intéressant plus les hommes ne pourrait pas, à lui seul expliquer la plus grande fréquence des femmes en milieu urbain.

Dans notre étude, ce rapport était de 9.58 pour toute la population d'étude, 4.28 en milieu rural et 13.3 en milieu urbain.

Nous ne disposons par d'argument pouvant expliquer la plus forte fréquence des femmes en milieu urbain. Les hommes ayant une PR auraient-ils tendance à migrer moins vers la ville ?

Antécédents

La notion d'antécédent de Rhumatisme Inflammatoire Chronique (RIC) familial ou d'avortement a été rapportée dans certains dossiers de patients. Les groupes de patients n'étant pas indépendants, ils ne sont donc pas comparables par des tests statistiques. L'analyse ne peut alors ~tre que descriptive. Il semble ne pas avoir d'influence de ces 2 types d'antécédents sur le lieu d'habitat. Toutefois, les patients vivant en milieu rural ont une tendance à rapporter plus souvent des antécédents de RIC dans leur famille ou d'avortement. La notion d'éthylisme n'a pas été retrouvée dans notre étude. Le tabagisme n'a été déclaré que par 4 patients.

2.3. Caractéristiques cliniques, biologiques et immunologiques

En dehors du nombre de manifestations extra-articulaires, nous n'avons pas retrouvé de différence significative entre les manifestations cliniques, biologiques et immunologiques de la PR en milieu rural et urbain. L'absence de différence au cours de la PR chez des patients vivant en milieu rural et urbain avait également été retrouvée chez les sujets de race noire du Zimbabwe [47].

Le retard diagnostique semblait plus court chez les patients vivant en milieu rural mais cette différence n'était pas significative (p = 0.21). Donc, paradoxalement, les patients vivant en milieu rural seraient plus rapidement référés dans notre hôpital que ceux vivant en milieu urbain. L'handicap chez un travailleur manuel le pousserait-il à consulter plus vite ?

CONCLUSION

La PR existe en milieu rural sénégalais. Elle concerne 20.6% des patients suivis en consultation de rhumatologie. L'Ige des patients, la présentation clinique, biologique et immunologique de la PR ne différaient pas selon le lieu d'habitat. Par contre, les sujets de moins de 60 ans et les femmes vivaient plus souvent en milieu urbain. Les patients vivant en milieu rural avaient plus souvent des manifestations extra-articulaires.

Les facteurs environnementaux ont probablement un rôle majeur dans l'expression de la PR, quelque soit le lieu d'habitat, rural ou urbain. Des études plus larges sont nécessaires pour mieux comprendre cette disparité des prévalences en Afrique subsaharienne et les facteurs associés pour une prise en charge meilleure des patients ayant une PR en milieu urbain comme rural. Ce qui passe aussi par la formation de nouveaux rhumatologues.

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ANNEXES

Annexe 1

Critères ACR/EULAR 2009 de diagnostic de la Polyarthrite Rhumatoïde

(d'après les communications de Emery P, Silman AJ, Aletaha D, Hawker GA, Weinblatt ME. ACR 2009 [19-23])

ATTEINTE ARTICULAIRE (0-5)

1 articulation moyenne ou grosse

0

2-10 articulations moyennes ou grosses

1

1-3 petites articulations

2

4-10 petites articulations

3

> 10 articulations (au moins une petite articulation)

5

SEROLOGIE (0-3)

 

FR et ACPA négatifs

0

Au moins 1 test faiblement positif (< 3 fois la normale)

2

Au moins 1 test fortement positif = 3 fois la normale)

3

DUREE DE LA SYNOVITE (0-1)

 

< 6 semaines

0

= 6 semaines

1

MARQUEURS DE L'INFLAMMATION (0-1)

 

CRP normale ET VS normale

0

CRP élevée OU VS élevée

1

ACR/EULAR : score = 6

 

Annexe 2

(Consulté le 27 avril 2010 sur le site http://revue.medhyg.ch/article.php3?sid=30226)

Annexe 3

RESUME

Rationnel : Plusieurs études ont suggéré que la prévalence de la polyarthrite rhumatoïde (PR) serait faible voire nulle en milieu rural en Afrique subsaharienne.

Patients et méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective de cohorte du 1er juin 2006 au 31 mai 2009, soit une durée de 3 ans chez des patients atteints de PR colligés à la consultation de rhumatologie du CHU Le Dantec, Dakar, Sénégal. La fréquence des patients habitant en milieu rural et les caractéristiques de leur maladie ont été déterminées.

Résultats : Nous avons inclus 180 patients dans cette étude, dont 143 patients (79.4%) habitant en milieu urbain, contre 37 (20.6%) en milieu rural. L'kge médian des patients étaient de 44 ans [34-55] en milieu rural contre 41 ans [30- 53] en milieu urbain, sans différence significative (p = 0.24). Les sujets de moins de 60 ans vivaient plus souvent en milieu urbain (p = 0.03). Les manifestations extra-articulaires étaient significativement plus fréquentes chez les patients vivants en milieu rural (p = 0.02). Il n'existait pas de différence statistiquement significative selon le lieu d'habitation pour le retard diagnostique, le nombre d'articulations gonflées, l'activité de la maladie, les déformations des mains, et le taux des auto-anticorps (facteurs rhumatoïdes et ACPA).

Conclusion : La PR existe en milieu rural sénégalais oil elle concerne 20.6% des patients suivi dans notre département pour PR. Le nombre de manifestations extra-articulaires est la principale différence entre chez les patients vivant en milieu rural et urbain au Sénégal.

ABSTRACT

Rheumatoid arthritis in a rural Senegal

Backgroung: Several studies have suggested that rheumatoid arthritis (RA) is uncommon in rural sub-Saharan Africa.

Objectives: To determinate the frequency of patients living in rural areas with RA and the characteristics of their disease

Patients and methods: We performed a prospective study from June 2006 to May 2009 in patients with RA seen at the Rheumatology consultation (Internal Medicine Department) of the Le Dantec Teaching Hospital, Dakar, Senegal.

Results: We included 180 patients in this study, with 143 patients (79.4%) living in urban areas vs. 37 (20.6%) in rural areas. The median age was 44 years [34-55] in rural areas vs. 41 years [30-53] in urban areas, without significant difference (p=0.24). Patients under 60 years living mostly in urban areas (p=0.03). The extra-articular manifestations were significantly more frequent in patients living in rural areas (p=0.02). There was no statistically significant difference according to place of residence for the delay in diagnosis, number of swollen joints, disease activity, hand's deformations, and levels of antoantibodies (RF and ACPA).

Conclusion: RA exists in a rural Senegal where it concerns 20.6% of patients followed in our department for RF. The number of extra-articular manifestations is the main difference between patients living in rural and urban Senegal.






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