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Stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l'arrondissement de Mora

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par Mairama LOPSIWA
Ecole normale supérieure / Université de Yaoundé - DIPEN II 2010
  

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4.1.2- Présentation thématique des résultats

La présentation et la description des résultats suivent l'ordre du thème de l'étude et sont repartis en trois centres d'intérêt : d'abord les croyances ayant des fondements religieux (coran) qui guident les jugements de groupe sur la femme, ensuite les attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes et enfin les préjugés d'ordre traditionnels guidant les jugements de groupes sur la femme. Ces résultats sont présentés en tableaux suivis des commentaires.

4.1.2.1- Les croyances ayant des fondements religieux (coran) qui guident les jugements des groupes sur la femme.

Ici, il est question de traduire les discours recueillis par les enquêtés lors des focus group. L'objectif recherché est celui de présenter les résultats des jugements des groupes au regard des croyances ayant des fondements religieux (coran). Ces résultats sont répartis dans les tableaux ci-après et portent respectivement sur le statut de la femme, l'opinion du milieu sur la fille, l'impact de la coutume sur la femme, les perceptions du groupe vis-à-vis de la femme, la perception de soi (ce que la femme pense d'elle-même).

Tableau n012 : Distribution des pourcentages selon ce que pensent les enquêtés(es) sur le statut de la femme au regard des croyances religieuses.

Mode de jugements des groupes sociaux sur la femme

collectif

individuel

Total

ni

%

ni

%

N

%

38

79,16

10

20,84

48

100

Au regard de ce tableau, il ressort que 79,16 % pensent que les modes de jugements des groupe sociaux sur les femmes sont « collectifs ». Sous un autre angle, 20,84% des membres pensent plutôt que ce mode de jugement émane de chaque individu selon ses convictions religieuses. Suivons les propos d'un membre du focus group : « il ya une totale confusion entre la tradition et la religion et une mauvaise interprétation des saintes écritures.par exemple, les haoussas vivant entre la frontière du Cameroun et du Nigeria qui sont même fortement ancrés dans la religion comprennent mieux le sens de l'école moderne, alors nous autres qui n'avons fait que nous adonner à la religion islamique, pourquoi n'en ferions-nous pas autant ? ».

Allant dans le même ordre d'idées, un sujet de l'enquête s'exprime : « certains parents préfèrent que leurs filles suivent une éducation islamique car la crainte reste grande de voir l'éducation occidentale promouvoir chez les filles des valeurs et un comportement qui est contraire aux normes culturelles les croyances religieuses font que dans plusieurs pays, les parents rejettent l'école publique qui, souvent véhicule des programmes et des valeurs de type occidental ».

Opinion du milieu sur la fille

Significatif

Non significatif

Total

ni

%

ni

%

N

%

40

83,33

8

16,67

48

100

Tableau no 13 : Distribution de pourcentage selon ce que les enquêtés pensent de l'opinion du milieu sur la fille au regard des croyances religieuses.

Il ressort de ce tableau que 83,33 % des membres du focus group pensent que l'opinion du milieu sur la fille est « significatif » au regard de la religion islamique, la fille est destinée pour le mariage, aussi 16,67 % pensent-ils que cette opinion n'est pas « significative » car, d'après eux la fille doit bénéficier des mêmes chances que le garçon en matière d'éducation. Un interviewé déclare à cet effet en se basant toujours sur un hadith : Coran Sourate 6, verset 6 « privées d'intelligence: En quoi, reprit-il, O Envoyé de Dieu, consiste l'infériorité de notre intelligence et de notre religion? Est-ce que le témoignage de la femme n'équivaut pas seulement à la moitié de celui d'un homme? répliqua le Prophète. Certes, oui, dirai-je, à cause de l'infériorité de leur religion. Occupantes de l'enfer: Ah! Troupes de femmes, faites l'aumône, car on m'a fait voir que vous formiez la majeure partie des gens de l'enfer...».

L'école, note un leader local, est toujours perçue par les parents comme une source de libertinage pour les filles, une menace pour la religion, une perte de temps, le lieu d'acquisition de mauvaises habitudes, une source d'inquiétude pour le mariage, et pour la famille.

Tableau n0 14: Distribution des pourcentages selon ce que les enquêtés pensent de l'impact de la coutume au regard des croyances religieuses.

Impact de la coutume sur la femme

Fort

Faible

Total

ni

%

ni

%

N

%

40

83,33

8

16,67

48

100

Au regard de cette distribution, l'on peut noter que 83,33 % des membres du groupe que l'impact de la coutume au des croyances religieuses est « fort ». Sous un autre cadre, 16,67 % seulement soutiennent l'idée selon laquelle la fille a le droit d'aller à l'école au même titre que son et pensent plutôt que cet impact est « faible » au regard des croyances religieuses. Les membres du groupe justifient leurs avis par les propos suivants : « les apprennent la prostitution à l'école. Voulez-vous donc que nous confions nos affaires à une telle femme» ? A cette occasion, un leader local affirme : « lorsqu'un parent envoie sa fille à l'école, c'est pour lui ramener un diplôme et non un « bâtard ». Il continue en disant : « depuis que ma fille va à l'école des blancs, elle ne veut plus participer aux tâches domestiques, si c'est cela que l'on apprend à l'école des blancs, je préfère garder ma fille auprès de moi ».

Tableau n015 : Distribution du pourcentage selon ce que les enquêtés pensent du lien qui existe entre les perceptions du groupe vis-à-vis de la femme au regard des croyances religieuses.

Perceptions du groupe vis-à-vis de la femme

Positive

Négative

TOTAL

ni

%

ni

%

N

%

35

72,92

13

27,08

48

100

Au regard de cet tableau, 72,92 % des membres du groupe attribuent une cause religieuse à la faible fréquentation scolaire des filles et pensent le mode de perception du groupe vis-à-vis de la femme est « positif». De l'autre côté, 27,08 % pensent plutôt cette perception est « négative » au regard des croyances religieuses. Ils lui attribuent à cet effet une cause culturelle. Si l'on s'en tient aux avis des uns et des autres, l'on peut relever que ces attributions sont associées à des causes prédéterminées comme la culture ou les clichés.

A cet effet, l'entretien avec la coordonnatrice du Recamef de Mora s'avère révélateur : « par exemple l'attribution culturelle des populations de Mora serait d'inférer au fait que les mères qui font du commerce utilisent leurs filles pour vendre les produits qu'elles fabriquent elles-mêmes à la maison. La raison qui explique cela est qu'il serait mal vu par la société et par leurs maris qu'elles sortent de chez elles. Par la même occasion, la zone de Mora étant située à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, la fille est obligée d'accompagner sa mère les jours de marche de peur d'être courtisée par les passants ou les commerçants ».

Allant dans le même ordre d'idées, un membre de la société civile corrobore : « la manière de penser des groupes par rapport au pôle de diffusion de l'information qu'on en fait selon son accessibilité, c'est-à-dire par leur traitement superficiel de l'information, montre que les groupes socioculturels venant d'ailleurs( Kanuri, Mada, Haoussas par exemple) ont plus de chance d'accéder à l'école moderne et d'y rester au détriment des autochtones que sont les mandaras ».

Tableau n16: Distribution de pourcentage selon ce que la femme pense d'elle-même au regard des croyances religieuses (coran).

Perception de soi (ce que la femme pense d'elle-même)

Valorisante

Dévalorisante

Total

ni

%

ni

%

N

%

36

75

12

25

48

100

En ce qui concerne ce que la femme pense d'elle-même, il ressort de ce tableau que 75 % des membres du groupe réalisent le fait que l'environnement dans lequel vivent les filles poussent les femmes a ne plus se mettre en « valeur », 25 % des membres pensent plutôt que cette perception de soi est « valorisante ».En effet, cette tendance à la dévalorisation de soi est imbriquée entre l'environnement social et le comportement de certains parents vis-à-vis de la scolarisation de leurs filles.

Bon nombre des sujets du groupe partagent cette opinion : ce n'est pas que nous ne voulons pas envoyer nos filles à l'école, mais nous ne faisons que mettre en pratique ce que nous enseigne l'islam. Une fille musulmane n'a droit qu'à trois sorties : elle sort du ventre de sa mère et grandit auprès de ses parents ; à l'âge de se marier, elle sort de chez son père pour rester chez son mari ; quand elle meurt, elle sort de l'enclos de son mari pour être enterrée et ça, elles le savent ».un autre sujet de l'enquête corrobore : « une fille musulmane digne de ce nom ne doit pas connaitre ses premières menstrues chez ses parents. Aussi, pour avoir de la valeur dans une société comme la notre et ne pas finir `'vieille fille'', il faut aller en mariage. Cela fait la fierté de la famille ».

4.1.2.2- Les attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes.

Les sujets de l'enquête ont donné leur avis par rapport aux attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes. Les contenus des discours ont été traduits en fréquences et consignés dans des tableaux. Les contenus de ces discours traduisent à des degrés différents la place de la femme dans la société traditionnelle, l'appréciation du statut de la femme dans le groupe, la manière de penser des groupes sur les modes socialement transmis à la femme, l'appréciation du statut de la femme dans le groupe au regard des rôles sociaux qui leur sont attribuées.

Tableau n0 17: Distribution des pourcentages sur la place de la femme dans la société traditionnelle.

La place de la femme dans la société traditionnelle

Existante

Non existante

Total

ni

%

ni

%

N

%

34

70,84

14

29,16

48

100

Au regard de cette distribution, il ressort que 70,84% pensent qu'il « existe » une place attribuée à la femme au sein de la société traditionnelle  contre 29,16% qui la trouvent « inexistante ». En effet, cela s'explique par le fait que les parents sont tentés de penser que la scolarisation d'une fille constitue un élément perturbateur d'un certain ordre établi. Pour la société traditionnelle, la femme est la cellule reproductrice, c'est-à-dire donneuse de vie et nourricière. Dans cette optique, elle doit inculquer à ses filles des bonnes habitudes de travail et de savoir-vivre (laver la vaisselle, faire le ménage, s'occuper de ses frères), à ses garçons des techniques et des conduites de vie au travail (accéder aux prestiges sociaux, préserver les intérêts de la famille, remplacer valablement son père). Un membre du focus group s'exprime en ces termes : « une fille scolarisée est moins soumise aux décisions de ses parents concernant son avenir qu'une autre qui n'a pas fréquenté l'école ».

L'appréciation du statut de la femme dans le groupe

Négative

Positive

Total

ni

%

ni

%

N

%

45

93,75

03

6,25

48

100

Tableau no 18: Distribution des pourcentages quant à l'appréciation du statut de la femme dans le groupe au regard des attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes.

Dans ce tableau, nous remarquons que la majorité des réponses des membres (93,25%) sont « négatives » quant à l'appréciation du statut de la femme contre 6,25 % seulement des autres membres de l'enquête qui pensent plutôt que cette appréciation est « positive ». De l'avis des premiers enquêtés dont l'erreur d'appréciation est sensible et par conséquent plus élevée (93,25 %), les parents favorisent plus l'éducation des garçons que celle des filles, cela à cause, avancent-ils des responsabilités futures qui incombent à l'homme (rôle de chef de famille). Ecoutons à cet effet ces propos de certains membres du groupe : « l'on considère généralement, à tort ou à raison que c'est l'homme qui doit bénéficier plus d'opportunités afin qu'il puisse assumer son rôle de pourvoyeur de la famille. Il faut dire que dans la culture Mandara, c'est l'homme qui théoriquement, prend en charge les besoins de sa famille même si dans la réalité ce rôle est beaucoup plus assuré par la femme ».

Tableau n19: Distribution des pourcentages sur la manière de penser des groupes sur les modes socialement transmis à la femme au regard des attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes.

La manière de transmettre les valeurs socialement admises à la femme

Implicite

Explicite

Total

ni

%

ni

%

N

%

09

18,75

41

81,25

48

100

En se référant aux données du tableau, il ressort que 81,25 % des enquêtés pensent que  la manière de transmettre les valeurs socialement admises à la femme sont « explicites » par contre 18,75 % pensent plutôt que cette manière de transmettre ces valeurs est « implicite ». A cet effet, un membre du groupe s'exprime : «  auparavant, dès l'âge de six(6) à huit (8) ans, la petite fille commençait à être initiée aux activités domestiques et ceux de production. L'apprentissage se faisait généralement par mimétisme en suivant la mère, le but était de pouvoir forger en elle des capacités qui lui permettront plus tard d'assumer les rôles et le statut attendus d'elle dans la société. L'initiation aux activités domestiques et de production devient de plus en plus effective vers 8-10 ans. La petite fille va puiser de l'eau avec sa mère, l'accompagne au marché en portant les emplettes, allume et surveille le feu de la cuisine, pile les condiments, s'occupe du jeune frère et de la petite soeur, balaie, lave la vaisselle ».

Tableau n20: Distribution des pourcentages selon la justification idéologique des choix des valeurs sociales transmises à la jeune fille au regard des attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes.

Justification idéologique des choix des valeurs sociales transmises à la jeune fille

Cohérent

Incohérent

Total

ni

%

ni

%

N

%

32

66,67

16

33,33

48

100

Au regard de ce tableau, 66,67% des membres du focus group de sujets soutiennent l'opinion selon laquelle les attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes ont une justification idéologique des choix des valeurs sociales transmises à la jeune fille. Dans cette optique, les sujets de l'enquête trouvent que ces choix sont en parfaite « cohérence ». Par contre, 33,33 % trouvent cela « incohérent ». De leurs avis, dans la société traditionnelle, la jeune fille était initiée à son rôle de future gestionnaire de la vie familiale, donc préparée à son futur rôle de mère et à son statut d'épouse.

Toujours dans le sens du modelage de la jeune fille à la future bonne mère et épouse qu'elle devra être, elle est aussi éduquée à détenir certaines valeurs et qualités telles la docilité, la patience et la soumission. En effet, la petite fille est socialisée dans le respect des valeurs telles que la pudeur. La jeune fille a conscience très tôt des attentes de son conjoint. Un intervenant souligne, à ce propos, que : « la jeune fille doit apprendre à obéir à son futur époux, elle ne doit ni discuter, ni disputer ses prérogatives sociales de guide spirituel et chef de famille, elle doit se soumettre à son autorité ». Il s'agit donc d'initier la petite fille au pacifisme et à la continence verbale. Un autre sujet du focus group, allant dans le même ordre d'idées s'exprime : « le bon comportement conjugal est attendu de toutes les femmes et doit être inculqué à la fille dès son plus jeune âge. Or, de nos jours, l'on observe un certain égarement de la part des filles qui sont instruites. Elles n'obéissent plus aux valeurs ».

4.1.2.3- Préjugés d'ordres traditionnels guidant les jugements de groupe sur la femme.

En ce qui concerne le thème portant sur les préjugés d'ordre traditionnel guidant les jugements des groupes sur la femme, les sujets de l'enquête ont donné leur avis par rapport thèmes tels que la discrimination, l'acceptation et les modèles de personnalité attendues de la femme (ex.une femme passive et dépendante sexuellement plus attirante par l'homme et elle est une bonne mère). Les contenus des discours ont été traduits en fréquences et consignés dans les tableaux ci-après.

Discriminations

Communément partagée

Individuelle

TOTAL

ni

%

ni

%

N

%

32

66,67

16

33,33

48

100

Tableau no 21: Distribution des pourcentages selon les discriminations que se font les groupes au sujet de la femme au regard des préjugés.

L'examen de cette distribution laisse apparaitre que 66,67% des enquêtés trouvent « communément partagées » les discriminations que se font les groupes au sujet de la femme au regard des préjugés, 33,33 % trouvent cela « individuel». Ecoutons les propos de l'un des membres des focus group : « dans les mentalités, le rôle dévolu à la jeune fille d'aujourd'hui, mère de demain ne milite pas pour son épanouissement sur le plan éducatif. Mère de famille, maîtresse de famille avec son cortège de tâches écrasantes, productrice dans les champs. La fille est préparée à assumer sa fonction dans son milieu social qui est celle avant tout de responsable de la maison. Elle doit assurer la continuité de la famille. Généralement sous l'autorité de l'homme à qui elle doit soumission, la femme est l'otage de l'homme soucieux de garder sa prééminence sur elle, qui se traduit finalement par un privilège conféré par la société ».

Si l'on s'en tient à de tels propos qui vont à l'encontre de l'éducation des filles, l'on peut tirer la conclusion selon laquelle, pour ces adeptes du conservatisme, l'école détruit les coutumes établies et le respect dû aux parents.

Tableau no 22: Distribution des pourcentages selon l'acceptation par les groupes d'une fille au regard des préjugés traditionnels.

Acceptation

Bien acceptée

Moyennement acceptée

Pas du tout acceptée

TOTAL

ni

%

ni

%

ni

%

N

%

32

66,67

16

33,33

00

00,00

48

100

Au regard de ce tableau, la majorité des enquêtés (66,67 %) pensent que les jeunes filles sont bien « acceptées » au regard des préjugés traditionnels lorsqu'elles obéissent aux principes de la communauté tels que la subsistance du bien-être de la famille. Sous un autre angle, 33,33 % pensent plutôt que les jeunes filles désobéissantes sont « moyennement acceptées » par les groupes. Aussi, en ce qui concerne le fait que la fille ne soit « pas du tout acceptée » par le groupe au regard des préjugés, nous enregistrons un score nul et par conséquent zéro pour cent.

La réticence des mères renforcée par leur ignorance vient se greffer à cette panoplie d'obstacles en tout genre. Dans cette optique, une enquêtée explique : « étant illettrée, la mère ignore l'intérêt des études de sa fille et est incapable d'encourager ses efforts. Si la mère, qui représente la source de formation prépondérante de l'imaginaire extérieur de l'enfant est inculte, non seulement l'enfant ne pourra pas acquérir une formation naturelle de base mais aussi la mère ne pourra pas lui procurer une aide déterminante pour assimiler progressivement les enseignements de l'école ».

Les modèles de personnalité attendues de la femme (ex.une femme passive et dépendante sexuellement plus attirante par l'homme et elle est une bonne mère).

Objectif

Subjectif

Total

ni

%

ni

%

N

%

45

93,75

03

6,25

48

100

Tableau no 23: Distribution de pourcentages selon ce que pensent les enquêtés sur les comportements discriminatoires à l'égard des filles et des femmes au regard des préjugés.

Au regard de ce tableau, 93,25 % pensent que les modèles de personnalité attendues des femmes au regard des préjugés sont « objectifs », 6,25 % qui trouvent ces modèles « subjectifs ». Eu égard aux avis des uns et des autres, il ressort que ces comportements discriminatoires encouragent certains parents (autochtones plus précisément ceux de Mora Sultanat) à maintenir leurs filles à leurs côtés.

Dans cette optique, un parent réagit en ces termes : « quand ta fille te manque de respect ou se comporte d'une manière désinvolte envers une personne adulte, est-ce que c'est vraiment à 100% la faute des parents? L'école occidentale développe des attitudes d'indépendance et la fille pense par moment qu'elle est l'égale de l'homme ».

Allant dans le même ordre d'idées, un autre membre du focus group donne son avis : « selon moi, les parents sont les premiers modèles et repères de l'enfant. Les parents doivent inculquer le respect de soi-même et de l'autre, les limites à ne pas franchir. Alors, moi je pense que les filles doivent tout copier chez leurs mères car les hommes de notre région n'aiment pas les épouses émancipées. Une femme qui parle au même titre que les hommes est dominatrice et il n'est pas bon pour une femme de dominer l'homme ».

4.1.2.4- Achèvement du cycle primaire par les filles

Les tableaux ci-après présentent les données relevant de l'accès des filles en dernière année du cycle primaire(CM2) et les résultats du CEP.

Tableau N0 24 : Distribution des pourcentages selon l'âge à partir duquel les filles quittent l'école.

Age

Oui

%

Non

%

Ensemble

%

11 ans

42

87,5

6

12,5

48

100,00

12 ans

46

95,84

2

4,16

48

100,00

13 ans

48

100,00

0

0,00

48

100,00

14 ans

37

64,52

11

35,48

48

100,00

15 ans

41

85,41

7

14,59

48

100,00

Source : nos enquêtes, 31 Mars 2010 à Mora

Au regard de la distribution, l'on observe qu'entre onze et quinze (11-15) ans, les filles quittent l'école. Mais, l'on peut noter qu'il y a des variations :

- 11 ans (87,5%) ;

- 12 ans (95,84%) ;

- 13 ans (100%) ;

- 14 ans (64,52%) ;

- 15 ans (85,41%).

Les croyances culturelles négatives et les stéréotypes sociaux développés à travers des construits selon lesquels les filles doivent se limiter à des tâches domestiques à la maison tandis que les garçons sont autorisés à aller à l'école expliquent le départ précoce des filles de l'école.

Sous un angle beaucoup plus précis, il n'ya pas de valeur attribuée à l'éducation d'une fille en raison du manque de modèles féminins au sein des communautés, méfiance sur la valeur de l'éducation dans l'autonomisation des filles et des femmes plus tard. Dans cette optique, les communautés pensent que les filles deviennent «gâtées» quand elles vont à l'école et finissent par abandonner leur culture ou tomber enceintes. La pauvreté des parents et de la société n'est pas non plus à négliger car, cela mène les filles à un mariage précoce et parfois même forcé.

De ce qui précède, l'on peut relever une évidence : la perception des facteurs tels que l'âge à partir duquel les filles quittent l'école laisse sous-entendre que la fille est plus exposée au non achèvement du cycle primaire que le garçon.

Tableau no 25 : Profil moyen de rétention par sexe de la ZIP.

Méthode pseudo longitudinale

Grades

SIL

CP

CE1

CE2

CM1

CM2

Total

100,0%

83,8%

84,2%

77,9%

73,5%

66,8%

Filles

100,0%

84,9%

85,4%

79,4%

74,8%

66,6%

Garçons

100,0%

82,9%

83,2%

76,7%

72,3%

67,0%

Source : Rapport d'Analyse des données statistiques de la ZIP, UNICEF 2008/2009 ; p.38

Au regard de ce tableau, sur cent (100) enfants qui sont entrés au cours SIL en 2008/2009, seuls soixante sept (67) parmi eux parviendront au CM2 dans les six années à venir si les conditions actuelles de scolarisation (taux de redoublement, taux d'abandons...) restent inchangées.

En effet, la méthode pseudo longitudinale (ou méthode zig zag) permet d'appréhender ce que sera l'accès aux différentes classes pour les enfants qui viennent d'entrer à l'école, et ce compte tenu des conditions actuelles de promotion entre les classes.

Tableau no 26 : Taux d'achèvement en dernière année du primaire et parité liée au sexe.

 

TAP du primaire par localité de la ZIP

Indice de parité lié au sexe par rapport au TAP

Total

Filles

Garçons

Abong-Mbang

26%

26%

27%

0,93

Bertoua

41%

41%

40%

1,03

Douala III

81%

87%

76%

1,14

Douala V

93%

95%

91%

1,05

Garoua

70%

59%

81%

0,73

Guider

35%

22%

48%

0,46

Maroua

40%

36%

44%

0,82

Meiganga

45%

35%

55%

0,63

Mora

38%

27%

50%

0,53

N'Gaoundéré

56%

50%

62%

0,81

Yaoundé III

75%

502%

62%

0,81

Yaoundé V

81%

81%

81%

0,99

ZIP

60%

56%

61%

0,90

Source : Rapport d'Analyse des données statistiques de la ZIP, UNICEF 2008/2009 ; p.34

Au regard de ce tableau, il ressort que le taux d'achèvement de l'ensemble de la ZIP est de 60%. Dans cette optique, l'on peut relever le fait que moins de trois(03) enfants sur cinq(05) de la population concernée (population de 11ans) sont en dernière année du cycle (CM II).

Si dans l'ensemble, les garçons achèvent mieux le cycle que les filles (IPS=0,90), ce n'est pas le cas de l'arrondissement de Mora qui enregistre un IPS=0,53 avec un taux d'achèvement de 50% pour les garçons nettement supérieur à celui des filles qui est de 27% seulement. De ce qui précède, nous pouvons émettre cette évidence : sur cinq (05) enfants qui achèvent leur cycle, il ya à peine deux (02) filles.

Le taux d'accès en dernière année calculé par la méthode transversale est l'indicateur retenu dans le cadre indicatif de l'Initiative Fast Track pour pouvoir mesurer l'avancée vers la scolarisation primaire universelle.

Tableau no 27 : Résultat du CEP session 2009 par arrondissement selon le sexe.

Arrondissement

Inscrits

Présents

Admis

F

G

T

F

G

T

F

G

T

Meiganga

252

507

759

245

497

742

214

363

577

Ngaoundéré 1

122

222

344

116

216

332

39

110

149

Ngaoundéré 2

238

280

518

230

271

501

148

164

321

Ngaoundéré 3

68

78

146

67

76

143

41

48

89

Martap

20

59

79

19

59

78

12

37

49

Nganha

61

22

83

60

22

82

45

13

58

Nyambaka

43

83

126

43

80

123

35

46

81

Yaoundé 3

661

644

1.305

656

659

1.285

543

523

1.066

Yaoundé 5

994

892

1.886

985

884

1.869

790

683

1.473

Abong-Bang

270

275

460

264

276

540

164

160

324

Bertoua 1

440

399

839

429

392

821

357

338

695

Bertoua 2

220

289

509

219

286

505

196

256

452

Mandjou

57

119

176

56

117

173

45

93

138

Maroua 1

764

923

1.687

727

870

1.597

526

744

1.270

Maroua 2

110

209

319

108

203

311

93

177

270

Maroua 3

235

295

530

228

291

519

215

265

480

Mora

389

588

879

385

583

871

277

421

648

Douala 3

920

855

1.775

907

846

1.753

681

630

1.311

Douala 5

782

698

1.480

772

684

1.456

595

549

1.144

Garoua 1

910

1.054

1.812

902

1.049

1.800

478

602

1.000

Garoua 2

433

544

977

430

533

963

311

494

805

Garoua 3

13

42

42

12

42

41

02

12

14

Guider

254

591

845

248

587

835

121

411

532

ZIP

8.256

9.668

17.589

8.108

9.493

17.353

5.928

7.139

12.937

Source : Annuaire statistique scolaire de la ZIP, UNICEF 2008/2009, p.54

Au regard de ce tableau, le taux de réussite au CEP de l'ensemble de la ZIP est de 75 %. L'arrondissement de Mora enregistre un taux de réussite de 10,56 % avec respectivement 4,67 % pour les filles contre 5,89 % pour les garçons, ce qui laisse un écart de 1,22 % entre les deux.

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