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Stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l'arrondissement de Mora

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par Mairama LOPSIWA
Ecole normale supérieure / Université de Yaoundé - DIPEN II 2010
  

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2.2.2- Les enjeux de la scolarisation des filles dans les PVD et en Afrique.

Dans la même optique, Mapto Kengne (2006) perçoit la scolarisation des filles en terme de phénomène social, d'un problème voire d'une question d'actualité. En effet, l'auteur pense que cette expression est utilisée par plusieurs institutions, acteurs sociaux et chercheurs dans le but d'explorer, de décrire et de comprendre les problèmes d'une scolarité contrastée, différenciée et déséquilibrée entre les sexes et le plus souvent en faveur des garçons. Ainsi, dans les pays à faible taux de scolarisation, l'expérience montre que scolariser les filles constitue un puissant facteur pour l'accession et le maintien de tous les groupes d'enfants (garçons, filles, exclus) à l'école. Il s'agit ici d'une part de savoir si les problèmes rencontrées par les filles renvoient à une institution scolaire, aux familles ou aux filles elles-mêmes et de l'autre, dans quelles mesures les économies duales déterminent-elles le rapport des filles à l'école ? Quels sont donc les facteurs qui entravent l'accès des filles à une éducation de qualité en Afrique ?

L'auteur examine ici la situation des filles ainsi que les facteurs qui influent sur le développement de leur scolarisation en Afrique. Plus loin, l'auteur cherche à démontrer pourquoi la question de la sous-scolarisation relative des filles est socialement légitime. Mapto Kengne (2006) distingue à cet effet deux grands groupes de facteurs liés, d'une part, à la demande d'éducation et, de l'autre, à l'offre d'éducation.

Du côté de la demande d'éducation, on distingue les facteurs socioéconomiques et culturels qui influencent les comportements et les choix des parents et des élèves. Du côté de l'offre d'éducation, on note les facteurs politiques et institutionnels, et d'autres qui sont liés aux établissements d'enseignement.

Les facteurs socio-économiques et socioculturels agissent sur la demande d'éducation exprimée au niveau de la famille et/ou de la communauté. Ils ont un effet direct sur l'accès à l'école, le maintien dans le système et la réussite des filles dans le système scolaire et sont étroitement liés entre eux.

Les facteurs socio-économiques comprennent des coûts directs et les coûts d'opportunité de l'éducation, ceux-ci pouvant être prohibitifs pour certaines familles (droits d'inscription, de scolarité, uniformes, fournitures, nourritures). Ces facteurs agissent fortement sur la demande d'éducation. Par exemple, les études menées dans les zones de sous-scolarisation montrent que les conditions socio-économiques des parents constituent des freins réels à la scolarisation et à la bonne performance des filles dans le primaire (Rapport ZIP-UNICEF, 2008-2009).

En général, il est établi que le statut socio-économique du ménage exprimé par exemple en termes de niveau de revenu des parents, de composition de la famille, de lieu de résidence ou de nombre d'enfants à charge, constitue un déterminant de la décision de scolarisation et de poursuite des études.

Quant aux facteurs socioculturels, ils sont en relation directe avec les coutumes, les valeurs de la famille et de la société. Ainsi, la priorité accordée au rôle futur des filles comme épouse et mère a un impact fortement négatif sur les possibilités d'une éducation formelle. Les croyances et pratiques religieuses en cours dans les régions de faible scolarisation constituent d'importants facteurs d'opposition à l'éducation des filles, par les avantages spirituels, moraux, sociaux et financiers considérables que procure la pratique de l'islam. Les effets de ces facteurs sont profonds et affectent négativement non seulement l'accès à l'école mais aussi la performance et la persévérance des filles qui restent à l'école.

Il est nécessaire de bien comprendre comment les facteurs socio-économiques et socioculturels déterminent les décisions des ménages, relativement à l'investissement faible et à l'ambivalence vis-à-vis de l'éducation des filles, pour formuler des stratégies destinées à remédier à la faible demande sociale d'éducation féminine dans la région. Plusieurs facteurs politiques et institutionnels entravent également l'accès des filles à l'instruction. De plus, la recherche et le dialogue sur l'éducation des filles restent en marge des débats globaux sur la manière de résoudre les crises des systèmes éducatifs.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault