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Effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes médicinales à  Ebolowa

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par Elie NGUEKAM WAMBE
Université de Yaoundé I - DESS en Sciences de l'environnement 2010
  

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UNIVERSITE DE YAOUNDE I UNIVERSITY OF YAOUNDE I

FACULTES DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCE

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET PHYSIOLOGIE VEGETALES

DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY

EFFET bES PRATIQUES CULTURALES SUR LA

bIVERSITE bES PLANTES MEbICINALES

bANS LA ZONE b'EBOLOWA

Mémoire Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures

Spécialisées (D.E.S.S.) en Sciences de l'Environnement

Option : Assainissement et Restauration de l'Environnement

Par :

NGUEKAM WAMBE Elie
Maître en Sciences
Mle : 97T247

Sous la Codirection de:
Dr. TCHINDJANG Mesmin Dr. NDONGOBEKOLO

Chargé de cours, FALSH Chargé de cours

Année académique 2009- 2010

DEDICACE

A toi ma chère épouse MBOODA NGODJOUM Sabine Flore, merci pour ton soutien et tes multiples sacrifices.

A mes parents WAMBE Gaston et NEBIBANGA Elisabeth, que cette oeuvre vous soit un exemple de réussite.

A mes frères Dr TO'OLO Gaston, LENGOUE Michel et soeurs MOUNKAM Elisabeth, BILO'O WAMBE Odile et amis pour leur soutien et encouragements.

REMERCIEMENTS

Au terme de la 5ème année de formation au cycle de DESS (Diplôme d'Etude Supérieures Spécialisées) en Sciences de l'Environnement, option : Assainissement et restauration de l'Environnement, à l'Université de Yaoundé I, les programmes de formation prévoient entre autre un stage de spécialisation d'une durée de six mois. Ce stage permet à l'étudiant d'effectuer une transition entre les milieux académiques et les milieux professionnels.

Pendant ce stage, le concernant contribue à la résolution d'un problème technique ou technologique de l'heure en matière de gestion de l'environnement. C'est à ce titre que le stage s'est effectué à l'Organisation pour l'Environnement et le Développement Durable. Le thème du stage est « effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes médicinales dans la zone d'Ebolowa ».

Il m'est agréable de remercier toutes les personnes qui m'ont aidé et assisté dans l'accomplissement de ce mémoire. Il s'agit particulièrement de :

- Professeur AMOUGOU AKOA, Chef de Département de Biologie et Physiologie Végétales, qui oeuvre ardemment et inlassablement pour le perfectionnement et l'actualisation de ce cycle de formation ;

- mes Directeurs de mémoire Dr. NDONGO BEKOLO et Dr. TCHINDJANG Mesmin qui ont accepté de diriger ce travail malgré leurs multiples occupations. J'en suis très reconnaissant ;

- mon encadreur M. KEMAJOU Jonas, Directeur de l'OPED, sans qui ce travail n'aurait pu être mené. En m'accueillant volontiers dans son organisation, il a assuré une supervision inestimable durant mon stage professionnel ;

- Dr. DJOCGOUE Pierre-François, chargé de cours, Coordonnateur de la filière Sciences de l'Environnement, pour son dynamisme et sa dévotion pour le rayonnement de cette filière ;

- tous les enseignants de la filière des Sciences Environnementales qui ont suscité en moi le sens de la recherche ainsi que leur promptitude naturelle à répondre à toutes nos sollicitations ;

- M. FONGNZOSSIE Evariste, Ethnobotaniste, pour m'avoir aidé dans la mise en forme de ce document ;

- tous mes camarades de la filière Sciences de l'Environnement pour leurs apports ; - ma belle-soeur : LAURA NOBEL, pour son soutien moral et financier;

- la famille NGODJOUM, pour avoir cru en moi ;

- mes amis, en particulier BILONG Dieudonné, NAYAKE Emmanuel, JIGTE jean Marie et ETOGA Modeste, qui n'ont cessé de m'encourager pendant les périodes difficiles ; - mes grands parents : MBPILE Elie, BILO'O Odile, pour leur conseil ;

- mon oncle MAYOH MBPILE Daniel, pour son soutien sur le terrain lors des inventaires des plantes médicinales ;

- tout le personnel de l'OPED, pour m'avoir aidé dans la collecte des données ;

- tous ceux qui de près ou de loin ont apporté leur précieuse contribution à la réalisation de ce mémoire.

SOMMAIRE

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SOMMAIRE V

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VII

LISTE DES FIGURES VIII

LISTE DES TABLEAUX IX

RESUME X

ABSTRACT XI

CHAPITRE I. GENERALITES 1

I.1.INTRODUCTION 2

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE 3

I.2.1. Définition des Termes 3

I.2.2. Principaux facteurs de dégradation de la diversité des plantes médicinales 5

I.3. PRINCIPALES PRATIQUES CULTURALES ET LEURS CARACTERISTIQUES 6

I.3.1. Défrichage et déboisement 7

I.3.2. Compostage 7

I.3.3. Piquetage 7

I.3.4. Labour 8

I.3.5. Trouaison 8

I.3.6. Sarclage, buttage et démariage 8

I.3.7. Protection traditionnelle des cultures 8

I.3.8. Récolte manuelle et stockage traditionnelle 8

I.3.9. Succession des cultures 9

I.3.10. Arrosage et drainage 9

I.3.11. Divagation des animaux domestiques 9

I.4. PRESENTATION DU MILIEU NATUREL 9

I.4. 1. Milieu physique 9

I.4.2. Milieu biologique 11

I.4.3. Milieu humain 11

I.5. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE 14

I.5.1. Lois et réglements nationaux 14

I.5.2. Conventions et traités internationaux 14

I.5.3. Cadre institutionnel 15

CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODOLOGIE 16

II.1 MATERIEL 17

II.1.1. Présentation du milieu d'étude 17

II.1.2. Justification du choix des sites 18

II.2. METHODOLOGIE 18

II.2.1. Collecte des données primaires 18

II.2.2. Collecte des données secondaires 20

CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION 21

III.1. RESULTATS 22

III. 1.1. Typologie des pratiques culturales 22

III.1.2. Richesse et diversité comparées du potentiel en plantes médicinales des différents faciès de

végétation d'Ebolowa 23

III.1.3. Diversité spécifique 24

III.1.4. Abondance et dominance des espèces 25

III.1.5. Structure des peuplements 68

III.2. MODES D'EXPLOITATION DES PLANTES MEDICINALES 70

III.2.1. Caractéristiques de l'enquête 70

III.2.2. Données démographiques des villages étudiées 71

III. 2. 3. Principales activités de production 71

III. 2 .4. Dynamique des systèmes d'utilisation des terres à Ebolowa 72

III.2.5. Système d'abattage 35

III.2.6. Durée des jachères 75

III. 2.7. Perception de la forêt par les populations 75

III.2.8. Perception du potentiel des plantes médicinales et proportion des personnes utilisant les plantes

médicinales 76

III.2.9. Populations et gestion des plantes médicinales 76

III.2.10. systèmes de gestion paysanne des plantes médicinales dans les espaces agricoles 78

III.2.11. Accès aux plantes médicinales 78

III.2.12. Techniques de récolte 78

III.2.13. Commercialisation des plantes médicinales 78

III.3. CONTRAINTES MAJEURES DE GESTION DES PLANTES MEDICINALES 79

III.3.1. Contraintes directes de gestion 79

III.3.2. Contraintes liées à l'environnement de gestion des plantes médicinales 80

III.2. DISCUSSION 81

CHAPITRE IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 83

IV.1. CONCLUSION 84

IV.2. RECOMMANDATIONS 85

BIBLIOGRAPHIE 87

ANNEXES 90

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

APEC : Appui à la Protection de l'Environnement au Cameroun.

CDDR : Centre de Documentation pour le Développement Rural

ECAM II : Deuxième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

ENA : Ecole Nationale d`Agronomie

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations

INC : Institut National de Cartographie

INS : Institut National de Statistique

IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINFI : Ministère des Finances.

MINEP : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

OPED : Organisation pour l'Environnement et le Développement Durable.

PFNL : Produit Forestier Non Ligneux

PNDP : Programme National pour le Développement Participatif.

SAILD : Services d'Appui aux Initiatives Locales de Développement.

UDD : Unité de Développement Durable

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

USAID : United States Agency for International Development

LISTE DES FIGURES

Fig.1. Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen-Ebolowa 1967-2003

10

Fig. 2. Localisation des sept terroirs d'étude par rapport à la ville d'Ebolowa 17

Fig. 3.Taux (%) d'agriculteurs utilisant les différentes pratiques culturales recensées dans la localité d'Ebolowa. 22 Fig. 4. Densité/ha des plantes médicinales ligneuses dans les différents faciès de végétations étudiées à Ebolowa 23 Fig. 5. Recouvrement des plantes non ligneuses dans les différents faciès de végétations étudiées à Ebolowa 24 Fig.6. Structure diamètrique des plantes médicinales en % dans les différents faciès

d'Ebolowa 30

Fig. 7. Temps d'exploitation d'une parcelle avant la mise en jachère à Ebolowa 33

Fig. 8. Superficies des cacaoyères en fonction des ménages à Ebolowa 74

Fig. 9. Superficies (ha) utilisées pour la culture vivrière/an/personne à Ebolowa 74

Fig. 10. Répartition des jachères selon l'âge à Ebolowa 75

LISTE DES TABLEAUX

Tab. I. Classe de recouvrement selon Braun Blanquet 19

Tab. II. Répertoire des données collectées dans les différents Centres de
documentation. 20
Tab. III. Diversité spécifique de chaque faciès d'Ebolowa selon les indices de

Shannon et de Simpson 25

Tab. IV. Abondance des espèces dans les différents faciès 26

Tab. V. Surfaces terrières des plantes médicinales dans les différents faciès 27

Tab.VI. Structure diamétrique de la population d'arbres médicinaux dans les

différents faciès d'Ebolowa 29

Tab. VII. Statistiques des personnes interrogées par village et par sexe à Ebolowa

.31

Tab. VIII. Données géo démographiques des différents villages étudiés à Ebolowa.

31

Tab. IX. Principales activités économiques dans les villages d'Ebolowa

32

Tab. X. Répartition de la durée des jachères par village à Ebolowa

35

Tab. XI. Quelques plantes importantes et très rares dans les villages d'Ebolowa.

37

 

ix

RESUME

Cette étude a été menée dans le but de déterminer l'effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes médicinales dans 7 localités d'Ebolowa dont : About, Amvam Yevol, Adjap Essawo, Biwong Boulou, Djop, Medjap II et Mvam Essakoe.

Les inventaires ont été réalisés dans 21 parcelles représentant différents modes d'utilisation des terres (forêts secondaires âgées, forêts secondaires jeunes, jachères, cacaoyères, marécages). 138 plantes médicinales utilisées par les populations pour traiter plus de 100 maladies et symptômes ont été inventoriées. Funtumia elastica est l'espèce la plus représentée avec un pourcentage de représentativité de 17,30 % d'individus.

Les habitats les plus riches en plantes médicinales sont la forêt secondaire âgée et le marécage. Les milieux les plus diversifiés et classés par ordre de croissance sont : le marécage, la forêt secondaire âgée et la forêt secondaire jeune.

Des enquêtes réalisées auprès des ménages, il ressort que 60,36 % de la population étudiée font essentiellement recours aux plantes pour leurs problèmes de santé. Les populations dans l'ensemble ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution quantitative et qualitative du potentiel de leurs plantes médicinales, mais la participation à la conservation reste assez mitigée. Parmi les contraintes majeures de gestion identifiées, on peut citer les contraintes directes de gestion et les contraintes liées à l'environnement de la gestion des plantes médicinales.

Un plan de gestion durable des plantes médicinales à l'échelle des communautés étudiées devrait prendre en compte des habitudes de la population, des initiatives communautaires, des besoins et des conditions de vie des populations.

Mots clés. Biodiversité, gestion durable, plantes médicinales, pratiques culturales, Ebolowa.

ABSTRACT

This study aimed at determining the effect of cultural practice on biodiversity of medicinal plants in seven (7) localities of Ebolowa which are: About, Amvam Yevol, Adjap Essawo, Biwong Boulou, Djop, Medjap II and Mvam Essakoe.

Inventories have been realized in 21 plots representing different mode of utilization of land (old secondary forest, young secondary forest, fallow land, coco plantation, marsh). 138 medicinal plants used by the population to cure more than 100 diseases and symptoms have been identified. Funtumia elastica is a species that represent a percentage of

17,30 % individual.

Habitats that are rich in medicinal plants are: old secondary forest, the marsh. Areas that are rich medicinal plants biodiversity are: the marsh, the old secondary forest and the secondary forest.

The investigations realize in households show that 60, 36 % of the population studied is use medicinal plants for their health problems. The population as a hole has expressed its worries about the reduction of the medicinal plant population. However their participation on the conservation has not been well mastered. Among management constraint identified, we can list those that are controlled directly and constraint that are attached to the control of medicinal plant in the environment.

A control plan for durable medicinal plant management must take into consideration the behavior of the population, community initiatives, needs and life conditions.

Key words. Biodiversity, cultural practice, Ebolowa, long term management and medicinal plants.

CHAPITRE I

GENERALITES

I.1.INTRODUCTION

La forêt dense tropicale disparaît à une vitesse d'environ 154 000 km2 par an (Aldhous, 1993). Les 22,5 millions d'hectares de forêts camerounaises qui font partie des vastes et riches massifs forestiers du bassin du Congo sont l'objet d'une attention particulière du fait de leur diversité biologique et de leur impact sur le climat planétaire (Anonyme, 2005). La flore médicinale camerounaise caractérisée par sa richesse, constitue une source de médicaments à la fois accessible et efficace pour ses populations. Le nombre de personnes utilisant actuellement les plantes médicinales est très important et va croissant (Anonyme, 2006a). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1996, le nombre de personnes utilisant actuellement les plantes médicinales est de 80 % en Afrique. La population Africaine subvient à la plupart de ses besoins en soins médicaux grâce aux espèces végétales naturellement présentes (Anonyme, 1993).

Pour répondre à ce regain d'intérêt suscité par l'importance des plantes médicinales pour les systèmes de santé, le gouvernement camerounais, avec l'appui des partenaires de la coopération internationale a décidé de prendre plus au sérieux la médecine traditionnelle et d'explorer les possibilités de l'intégrer dans les soins de santé primaires. Cette volonté s'est matérialisée par l'élaboration d'un Plan Stratégique National de Développement et d'Intégration de la Médecine Traditionnelle et de deux projets de lois portant respectivement sur le code de déontologie des tradipraticiens de santé et création d'un Comité Consultatif National pour la médecine traditionnelle au Cameroun (Anonyme, 2006a).

Toutefois, il convient de relever que l'intérêt du public pour l'utilisation des plantes médicinales se fonde sur l'illusion que les plantes seront toujours disponibles. Cependant, aucun effort concerté n'a jusque là été fait pour garantir cette disponibilité face aux menaces que constituent la demande croissante d'une population de plus en plus nombreuse. Depuis le début de la crise économique en 1986 et la dévaluation du Franc CFA survenue en Janvier 1994, le processus de déforestation, en particulier la conversion de forêts en terres agricoles, a eu des impacts significatifs sur le Couvert forestier en général et le potentiel des plantes médicinales en particulier (Bikié et al., 2000). Face à cette situation, le Programme National de Développement Participatif (PNDP) dont l'objectif général est de contribuer à améliorer durablement les conditions de vie des populations en milieu rural, et notamment les populations les plus défavorisées, a entrepris d'aider un certain nombre de communautés à gérer de manière durable leurs ressources forestières non ligneuses, plus précisément les plantes médicinales.

L'objectif général de ce travail est de déterminer l'effet des pratiques culturales locales sur le potentiel des plantes médicinales dans la zone forestière d'Ebolowa.

De manière spécifique, le travail vise à:

- recenser des différentes pratiques culturales dans la zone d'Ebolowa et en même temps inventorier des plantes médicinales dans les différentes parcelles représentant chaque mode d'utilisation des terres;

- évaluer la proportion des individus utilisant les plantes médicinales au niveau local pour le traitement des différentes maladies ;

- faire la synthèse des données pour aboutir à une proposition de la gestion durable des plantes médicinales après l'identification des contraintes par les cultivateurs d'Ebolowa.

Ces objectifs se fondent sur les hypothèses selon lesquelles les pratiques agricoles sont responsables de la perte de la biodiversité, les plantes médicinales sont la principale source de médicament pour les populations rurales de la zone d'étude, et la pauvreté, l'intensification de l'agriculture, la méconnaissance des vertus des plantes par certaines couches de la population, l'utilisation des techniques inadaptées causent la diminution de la richesse en plantes médicinales.

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE I.2.1. Définition des termes

I.2.1.1. Pratiques culturales

Les pratiques culturales peuvent se définir comme l'ensemble des techniques utilisées par les cultivateurs lors de l'exploitation d'une parcelle pour l'amélioration de leur condition de vie. Ces pratiques peuvent être à effets bénéfiques et souhaitables sur les éléments de l'environnement, elles peuvent présenter des difficultés de réalisation à court terme et à grande échelle. Les pratiques culturales peuvent avoir des effets nuisibles et indésirables, à

éviter ou à compenser, sur les éléments de l'environnement. Cependant, elles peuvent aussiavoir un effet souhaitable à court terme ou localement, mais à long terme et à grande échelle, l'effet est nuisible sur les éléments de l'environnement (Anonyme, 1996b).

I.2.1.2. Agriculture itinérante sur brûlis

L'agriculture itinérante sur brûlis se définit comme tout système agricole dans lequel les champs sont défrichées (habituellement par le feu) et cultivés pendant une période brève pour être ensuite mise en jachère (Warner, 1995).

Traduisant cette vision dynamique, MC Grath en 1987 a décrit l'agriculture itinérante sur brûlis comme une « stratégie de gestion des ressources selon laquelle on déplace les cultures pour exploiter le capital énergétique et nutritionnel du complexe naturel de végétation et de sol d'un nouvel emplacement ». Considérer l'agriculture itinérante comme une stratégie caractérisée par sa flexibilité vis-à-vis du changement, la replace dans le cadre des autres systèmes agricoles, qui peuvent s'en distinguer par la durée de la jachère, la durée de la période de cultures, les techniques de gestion, etc...

I.2.1.3. Mise en jachère

La mise en jachère se définit par plusieurs auteurs comme l'abandon d'une terre labourable durant une certaine période pour la laisser se reposer. C'est pour restaurer la fertilité du milieu et ses caractéristiques écologiques (diversité et structure). Les cultivateurs itinérants ont bien effectivement établi une relation entre l'état de croissance de la végétation ligneuse, la fertilité du milieu et des sols. Le recyclage d'éléments minéraux par la litière des arbres s'accompagne d'une amélioration relative du système sol-plante (Sebillote, 1993). Cette obligation de mise en jachère répond à de nombreux critères imbriqués, mais parfois indépendants, parfois très contraignants de mise en oeuvre et responsables de déséquilibres s'ils ne sont pas réunis.

I.2.1.4. Biodiversité

La biodiversité ou la diversité biologique est un concept utilisé pour décrire la variété des formes de vie. La biodiversité se mesure en termes de : biomes (ex. forêt tropicale humide ou marécage côtier) ; d'écosystèmes (une portion du biome dans laquelle les organismes vivants semblent subvenir à leurs propres besoins) ; d'espèces ; et de variétés génétiques. Une autre définition couramment employée de la biodiversité est « la variété et la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dans lesquels ils existent »

(Anonyme, 1988).

I.2.1.5. Plantes médicinales

Les plantes médicinales peuvent être définies comme toute plante ou partie employée à des fins thérapeutiques ou contenant des subsistances pouvant fournir des médicaments par voie de synthèse ou d'hémi-synthèse (Diafouka, 1997).

Sofowora (1996) propose une définition plus globale dans laquelle on devrait inclure les plantes microscopiques comme les champignons dont on isole des molécules actives, en

particulier les antibiotiques ; ou les plantes à fibres telle que le coton qui sert à la fabrication des pansements chirurgicaux.

I.2.1.6. Gestion durable des forêts

La gestion durable des forêts signifie la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales permanentes aux niveaux local, national. Cette gestion et utilisation des forêts et terrains ne doivent pas causer préjudices à d'autres écosystèmes (Anonyme, 2003).

I.2.2. Principaux facteurs de dégradation de la diversité des plantes médicinales

I.2.2.1. Méthodes culturales

Les principales conséquences de l'agriculture itinérante sur brûlis sont la destruction anarchique de la forêt. Elle est le type le plus répandu au Cameroun et elle est remise en question du fait du raccourcissement des temps de Jachère (Jiagho, 1999).

Le système de culture itinérante sur brûlis possède une longue histoire (Diaw, 1997). Cette pratique est bien adaptée aux conditions du milieu à condition que la densité de la population ne soit pas supérieure à un seuil critique de telle sorte que la durée de la jachère forestière soit suffisamment longue pour permettre la restauration de la richesse du sol en éléments nutritifs (Nye et al., 1980). D'après Marticou (1962), le système agricole pratiqué exige de disposer de 25 ha de jachères pour trois ha en culture effective ; pour que l'humus se reconstitue, il faut que le sol soit en repos pendant 10 à 20 années ou plus (Bahuchet, 1996). Ces conditions sont généralement associées à des densités de population inférieures à 20 personnes/km2 (Boserup, 1965).

I.2.2.2. Poussée démographique

L'opinion quasi prédominante de nos jours est que l'accroissement de la population est l'une des causes majeures de la diminution des ressources naturelles et la dégradation de l'environnement. Selon la Banque Mondiale (1992), les populations à accroissement rapide ont entraîné « le sur-pâturage, le déboisement, la réduction des ressources en eaux et la perte d'habitats naturels ». Cette tendance est encore plus nette lorsqu'on compare la forte concentration de la population dans la capitale provinciale du Sud, par rapport au reste du département de la Mvila. En effet, l'arrondissement d'Ebolowa compte, à lui seul, pour près

de 70 % de la population du Département de la Mvila. La taille moyenne des ménages est de l'ordre de 5 personnes par unité, la même moyenne qu'on trouve sur le plan national

(Mboui et al., 1996).

I.2.2.3. Pauvreté

En 2001, les 15 millions d'individus qui constituent la population camerounaise, 6 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté soit une proportion de 40 % au niveau national. Certes, la crise économique au Cameroun a contribué à une généralisation de la pauvreté, aussi bien en zone rurale qu'en milieu urbain. Mais le milieu rural reste durement frappé. Notons que la pauvreté rurale est plus ou moins présente dans toutes les régions du pays, variant de 33 % dans la province du Sud à 56 % dans la province de l'Extrême Nord. Ainsi, malgré la forte contribution du secteur agricole à la croissance économique, la pauvreté reste ambiante et sévère en milieu rural. En fait, autant des opportunités sont grandes, autant les défis de développement à relever dans le secteur agricole sont importants

(Anonyme, 2006b).

I.2.2.4. Exploitation forestière

Le taux national de déforestation est de 0,9 %. Dans les provinces du Centre et du Sud, les principales causes de dégradation des forêts et de déforestation sont l'agriculture itinérante sur brûlis, la conversion directe en plantations industrielles (pas très importante depuis 1989), l'exploitation forestière, le braconnage et la recherche de bois de feu. De plus, 111 des 220 sociétés d'exploitation forestière actives au Cameroun en 1996/1997, se trouvent dans ces deux régions et ont produit 899 245 m3 de bois alors que la production au niveau national est de 2 805 930 m3 (Eba'a, 1998). Dans le Sud Cameroun, 55 % des ménages utilisent le bois de feu, le charbon ou la sciure comme principales sources d'énergie (Nkamleu, 2000).

I.3. PRINCIPALES PRATIQUES CULTURALES ET LEURS CARACTERISTIQUES

Comme dans toutes les autres zones rurales et forestières de la partie sud du Cameroun, le système cultural en vigueur dans les villages est l'agriculture itinérante sur brûlis. Le projet d'Appui à la Protection de l'Environnement du Cameroun (APEC) en 1996 distingue plusieurs pratiques culturales ayant des effets sur l'environnement

(Anonyme, 1996b).

I.3.1. Défrichage et Déboisement

La création d'un nouveau champ débute toujours par le défrichement d'un pan de forêt et/ou de jachère, l'abattage des arbustes et des arbres moyens. Ce travail se fait à l'aide d'une machette, d'une hache ou d'une scie à moteur. Il y a des effets indésirables sur la couverture végétale. Si, plutôt que de défricher les jachères, on défriche les sous-bois, il y a effets indésirables pour la conservation des forêts, la biodiversité (mais ces effets sont beaucoup moins accentués que dans le cas du brûlis) (Anonyme, 1996b).

I.3.2. Brûlis et nettoyage

Le brûlis est pratiqué parce qu'il exige peu de travail à court terme et peu d'argent. Il fournit aux cultures les éléments nutritifs azote, phosphate et oligo-éléments. Les cendres amènent une amélioration du niveau d'acidité du sol. Mais ces avantages valent à court terme (pour seulement une ou deux campagnes) (Anonyme, 1996b). Le brûlage intervient quelques jours, voire quelques semaines après le défrichement et le déboisement. Après avoir coupé la jachère ou le sous bois, il faut brûler puis nettoyer. Pour le reste, le brûlis a des effets néfastes, il faut laisser les arbres coupés pourris seuls, ce qui conservera longtemps le sol de l'Humus. A long terme et à grande échelle, l'agriculture itinérante sur brûlis va beaucoup nuire à la conservation des forêts, et à la biodiversité et au cycle de l'eau (Anonyme, 1996b).

I.3.3. Compostage

Le compost se fait avec des déchets agricoles et de ménages qu'on laisse se décomposer en tas derrière les cases en campagne, plutôt que de le brûler. On l'épandra au moment du labour au champ. En rendant possible la réutilisation répétée des mêmes parcelles, le compost contribue à la conservation des forêts et à la biodiversité (Anonyme, 1996b).

I.3.4. Piquetage

Le piquetage permet de semer ou planter en lignes avec les écartements les plus avantageux. Il permet de mettre de l'ordre dans l'aménagement et l'entretien des champs. Une orientation incorrecte des lignes aura par contre des effets nuisibles sur le sol entraînant ainsi la disparition des essences (Anonyme, 1996b).

I.3.5. Labour

Après le défrichage, le déboisement, le brûlis et le nettoyage, le sol est labouré ensuite avant d'être semé ou planté. Le labour favorise l'enracinement et la croissance des plantes et donc la santé générale et le rendement des cultures (Anonyme, 1996b).

I.3.6. Trouaison

La trouaison est adaptée à la plantation du bananier et des pousses d'arbres. Quand on creuse, on met la terre noire d'un côté et la terre rouge de l'autre. Au moment du remplissage, on met la terre noire au fond du trou ; par-dessus, on met la terre rouge. D'une manière générale, les effets sur l'environnement sont de mêmes que pour le labour (Anonyme, 1996b).

I.3.7. Sarclage, buttage et démariage

Un champ de maïs doit être sarclé et butté. Le sarclage évite la compétition des mauvaises herbes. Le buttage évite la verse. Le démariage consiste à enlever les plants de maïs les plus rabougris et à ne laisser que les plants robustes dans chaque poquet. Le sarclage va cependant diminuer un peu la couverture végétale du sol (Anonyme, 1996b).

I.3.8. Protection traditionnelle des cultures

Il existe des pratiques pour éviter l'utilisation excessive des pesticides. Contre les vertébrés nuisibles (hérissons, rats), il faut sarcler les bordures du champ et utiliser des pièges ou des chiens. En intensifiant l'agriculture, ces pratiques vont aider à protéger la santé des cultures et la santé humaine, à conserver les forêts. L'introduction d'ennemis naturels des animaux pourrait mener à une perte de contrôle dangereuse pour la biodiversité

(Anonyme, 1996b).

I.3.9. Récolte manuelle et Stockage traditionnelle

La récolte qu'elle soit mécanique ou manuelle aura pour effet négatif principal d'exporter hors de la parcelle les éléments nutritifs azotés, phosphate et oligo-éléments contenus dans les graines, les fruits, les feuilles ou les tubercules. Elle va aussi diminuer la couverture végétale du sol et l'exposer à l'érosion. Un mauvais stockage attire les champignons, les bactéries et les insectes ravageurs (Anonyme, 1996b).

I.3.10. Succession des cultures

La rotation des cultures est l'ordre de succession des différentes cultures sur une même parcelle. L'assolement consiste à diviser un champ en autant de parcelle qu'il y a de cultures à exploiter. En facilitant la sédentarisation de l'agriculture, cette pratique a un effet positif sur la conservation des forêts et sur la biodiversité (Anonyme, 1996b).

I.3.11. Arrosage et drainage

Pour la production maraîchère en saison sèche, quand les prix sont élevés sur les marchés, installez votre parcelle à côté d'un point d'eau et arrosez régulièrement. Les deux pratiques favorisent la santé des cultures. Le drainage nuit à la biodiversité des marécages et affecte le cycle de l'eau (Anonyme, 1996b).

I.3.12. Divagation des animaux domestiques

Les porcs, les chèvres et la volaille en divagation créent beaucoup de problèmes. A long terme, cette pratique est désastreuse, car il faut constamment payer par les dégâts, faire des champs loin de la route, subir les dégâts sous forme de baisse de rendement des cultures et la chute des essences déracinées par les bêtes domestiques (Anonyme, 1996b).

I.4. PRESENTATION DU MILIEU NATUREL I.4. 1. Milieu physique

I.4.1.1. Climat

Le climat d'Ebolowa est de type équatorial humide à quatre saisons avec les précipitations moyennes annuelles oscillant entre 1500 et 2000 mm (Fig. 1). On distingue deux périodes de pointe : la grande saison des pluies de septembre à novembre et la petite saison des pluies de mars à mai. La grande saison sèche se situe entre décembre et février. La température moyenne annuelle est de 24 °C.

L'humidité relative y est élevée variant selon les mois de l'année et les heures de la journée entre 62 et 98 %.

Fig.1. Diagramme ombrothermique selon Bagnouls et Gaussen d'Ebolowa entre 1967-2003.

I.4.1.2. Hydrographie

Le régime hydrologique des cours d'eau est intimement lié au rythme pluviométrique. Ainsi observe-t-on les crues entre octobre et novembre et les étiages entre janvier et février (Delbene, 2003). Situé en pleine zone équatoriale, Ebolowa est exclusivement une zone forestière.

I.4.1.3. Géologie

L'altitude moyenne est comprise entre 600 et 700 m. Le relief est caractérisé par une juxtaposition de collines basses à sommet plat et à versants courts, d'altitude moyenne 600 m, de collines moyennes en demi-orange à sommet arrondi et à versants courts, d'altitude moyenne 700 m et de collines hautes à versants escarpés, souvent rocheux, parfois supérieure à 900 m (Delbene, 2003).

I.4.1.3. Sol

Les sols résultent d'une évolution pédologique continue sous climat humide

(Delbene, 2003) durant une longue période de stabilité tectonique (Dubroeucq, 1991). Le sol dominant est ferralitique rouge ou jaune, acide et fortement désaturé, caractérisé par les altérites très profondes, un niveau induré plus ou moins épais et un niveau argileux et meuble constitué essentiellement de kaolinite associée à l'hématite et à la goethite (Anonyme, 2005).

I.4.2. Milieu Biologique I.4.2.1. Phytogéographie

Sur le plan phytogéographique, la zone d'Ebolowa occupe un corridor décrit par Letouzey (1968) comme étant des forêts mixtes caractérisées par une présence simultanées d'éléments de forêt semi-décidues et ceux de forêts sempervirentes.

I.4.2.2. Végétation

La localité d'Ebolowa a une végétation dominée par des formations variant des forêts denses aux jachères. La végétation naturelle est la forêt mixte telle que décrite par Letouzey (1968) avec une coexistence d'éléments de forêt semi décidue et ceux de forêt sempervirente. Les vagues successives d'exploitation ont permis une grande pénétration agricole le long des pistes de débardages, telle que la plupart des espaces sont intégralement recouvertes des plantations cacaoyères, champs et jachères. On retrouve aussi des forêts marécageuses prédominées par les monocotylédones en correspondance du réseau hydrologique

(Belbene, 2003).

I.4.2.3. Faune

La densité des animaux chassés suit un gradient décroissant, d'une façon inversement proportionnelle à l'accroissement de la densité de la population humaine. La faune en général est assez variée mais peu abondante, car la pression des activités cynégétiques très forte. Pour ce qui concerne les mammifères, elles sont principalement composées de grands rongeurs, des petits singes et des ongulés. On trouve surtout des espèces plus petites dont la niche écologique est adaptée aux recrus forestiers et aux plantations. Comme l'athérure ou le porcépic (Atherurus africanus), le céphalophe bleu (Cephalophus monticola) et le rat palmiste (Xerus erythropus) qui sont cités plus fréquemment dans les captures de gibier

(Delbene, 2003).

I.4.3. Milieu humain

I.4.3.1. Peuplement ethnique

Les populations de cette zone appartiennent à un vaste ensemble que les anthropologues appellent les Pahouin, comprenant les Fang, les Zaman, les Boulou, les Mvae et les Ntoumou. Les Boulou constituent selon les estimations actuelles, l'ethnie majoritaire dans le sud Cameroun en général.

En plus des Boulou, on note aussi quelques groupes minoritaires, comme les Eton et Ewondo venus du Centre et quelques ressortissants des provinces du Nord-ouest, de l'Ouest, de l'Est et du Nord Cameroun (Mboui et al., 1996).

I.4.3.2. Couverture sanitaire des populations

La couverture sanitaire du Sud est loin d'être satisfaisante. A cela s'ajoute la grande difficulté à se procurer de bons médicaments dans les circuits normaux, ce qui fait que presque partout dans cette province sévit la distribution des produits apparemment médicaux par les circuits informels non qualifiés et non autorisés. A Ebolowa, on trouve 1 médecin pour 3703 habitants (Mboui et al., 1996).

I.4.4. Composantes socio-économiques

I.4.4.1. Agriculture

La prépondérance des ruraux à Ebolowa se traduit par une intense activité basée sur les cultures vivrières et sur la pratique de la cacaoculture introduite depuis la colonisation allemande (Mboui et al., 1996). L'influence de l'urbanisation sur l'agriculture est considérable et retombe sur la forêt, même indirectement. Les villes dépendent en effet pour leur nourriture des surplus dégagés par les agriculteurs. L'augmentation de la population d'Ebolowa se traduit par une augmentation de la demande de denrées alimentaires qui induit une révolution dans le monde agricole bien que les techniques de production demeurent inchangées. Le revenu agricole des familles n'est plus dominé par le cacao : les ventes de produits vivriers paraissent augmenter d'année en année malgré les difficultés de commercialisation dues à la dégradation du réseau routier (Delbene, 2003). Aujourd'hui, les hommes sont beaucoup plus impliqués dans la production des cultures vivrières par rapport au passé, ce qui laisse entrevoir une plus grande souplesse dans la division sexuelle du travail agricole à l'intérieur des ménages ruraux comparativement au passé (Bikié et al., 2000).

I.4.4.2. Chasse

Le Sud forestier est le paradis du gibier. De la sorte, la chasse traditionnelle y a toujours été développée. Cette chasse est réservée exclusivement aux hommes. Il y a des petites chasses autour des champs et dans les jachères où un individu peut tendre quelques dizaines de pièges. Il y a également la grande chasse qui se fait dans les forêts secondaires

jeunes et âgées. L'utilisation du fusil de chasse est très répandue et constitue une menace grave contre la préservation de la faune, surtout dans un rayon de 10 km des villages

(Mboui et al., 1996).

I.4.4.3. Elevage

Les gens manifestent généralement peu d'intérêt pour l'élevage. Le petit élevage, sans apporter un revenu monétaire, constitue néanmoins un capital aisément mobilisable en cas de besoin de trésorerie. Si chaque foyer détient des animaux domestiques, chacune n'en possède qu'un petit nombre. Les animaux qui divaguent ans les villages peuvent plutôt être considérés comme du « gibier de village » plutôt que de véritables animaux domestiques, car ils se débrouillent le plus souvent pour trouver eux-mêmes leur nourriture et ne sont pas l'objet de soins attentifs (Delbene, 2000).

I.4.4.4. Pêche

La pêche dans les communautés d'Ebolowa est beaucoup moins développée que la chasse. Elle se déroule soit dans les rivières et les ruisseaux, soit dans les grands cours d'eau. La pêche au barrage dans les ruisseaux et les rivières est pratiquée par les femmes pour l'autoconsommation (Mboui et al., 1996). La pêche prend d'importance surtout pendant la saison sèche, lorsque diminue la disponibilité de gibier à chasser et les eaux des ruisseaux et des rivières baissent. Les techniques employées sont élémentaires et toutes les méthodes ne sont guère productrices (Delbene, 2000).

I.4.4.5. Cueillette de PFNL

Les produits forestiers non ligneux ont une très grande importance dans la vie traditionnelle de la population d'Ebolowa. D'abord, elle y puise l'essentiel de sa pharmacopée et une partie de son alimentation (Mboui et al., 2000). La cueillette se fait par la majorité des femmes et tradipraticiens et certains produits prisés tels que (Cola acuminata, Dacryodes macrophylla, Trichoschyfa ferruginea, Irvingia gabonensis, Lophira alata, Guibourtia tessmannii, Tetrapleura tetraptera, Ricinodendron heudelotii, etc...) (Delbene, 2003). Les nombreuses espèces de lianes que l'on trouve dans les forêts sont d'une utilité particulière aux populations, pour la fabrication du mobilier (Mboui et al., 2000). Le vin de palme extrait au palmier à huile (Elaeis guineensis), au rônier (Borassus aethiopum) et au raphia (Raphia hookeri) entre dans le cadre d'une véritable stratégie d'alimentation des populations. Ses qualités gustatives, son caractère vitaminé, énergétique et surtout socioculturel font de lui la

boisson préférée des populations rurales. L'exploitation destructive des palmiers illustre une facette du problème de la gestion durable des ressources naturelles dans la zone d'étude (Delbene, 2003).

I.4.4.6. Autres activités

Le bois de feu est une source d'énergie incontournable dans les villages, du point de vue fonctionnel, qui en dépendent entièrement aussi bien pour la cuisson des aliments que pour le chauffage (Delbene, 2003). Il est une activité qui intéresse de plus en plus les jeunes dans les communautés, car régénère facilement des revenus.

I.5. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE I.5.1. Lois et règlements nationaux

L'environnement constitue en République du Cameroun un patrimoine commun de la nation, la protection et la gestion rationnelle de ces ressources sont d'un intérêt général. Les principales juridictions environnementales permettant une gestion durable de l'environnement au Cameroun sont :

- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ; - le décret n° 95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts ;

- la loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun.

- le décret n° 95/486/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune ;

- la loi n° 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l'eau.

I.5.2. Conventions et traités internationaux

Le Cameroun est signataire de plusieurs conventions concernant la protection de la nature et de la diversité biologique parmi lesquelles :

- la convention de Paris en 1972 sur la protection du patrimoine culturel et naturel ;

- la convention de Washington en 1973 sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction ;

- la Convention de Bonn en 1979 sur les espèces migratoires ;

- la Convention de Brésil à Rio de Janeiro, signée le 14 juin 1992 et ratifiée le 19 octobre 1994 sur la diversité biologique ;

- le protocole de Kyoto en 1997 sur les émissions de gaz à effet de serre.

I.5.3. Cadre institutionnel

Ce travail de recherche s'est déroulé à l'Organisation pour l'Environnement et le Développement Durable (OPED) dans le cadre d'un projet du Programme National de Développement Participatif (PNDP) dont l'objectif général est de contribuer à améliorer durablement les conditions de vie des populations en milieu rural, et notamment des plus défavorisées.

Les objectifs de l'OPED sont les suivants :

- contribuer et prendre des initiatives en matière de protection de l'environnement, de la foresterie communautaire, de gestion durable, participative et transparente des ressources naturelles ;

- Prendre des initiatives et de mener des actions de lutte conte la pauvreté, de promotion du développement durable, de développement institutionnel et de renforcement organisationnel des organisation de base ;

- oeuvrer au renforcement des capacités, à la promotion et au développement intégral de l'homme et de contribuer au développement de la culture de paix ;

- sensibiliser et contribuer au développement des petits métiers et à la promotion des entreprises et industries africaines respectueuses de l'environnement.

Le PNDP a entrepris d'aider un certain nombre de communautés à titre pilote et à gérer de manière durable leurs ressources forestières non ligneuses, plus précisément les plantes médicinales. Le PNDP a donné mandat à l'OPED de développer et présenter un programme de formation en gestion durable et de l'exécuter dans les communautés bénéficiaires de l'Ouest et du Sud Cameroun.

CHAPITRE II

MATERIEL ET METHODOLOGIE

II.1 MATERIEL

II.1.1. Présentation du milieu d'étude

Les limites géographiques de ces villages sont comprises entre 2°45'00»de latitude Nord et 11°09'00» de longitude Est.

La zone d'étude est la région d'Ebolowa rural, dans la région du Sud Cameroun sur la Mvila. L'arrondissement d'Ebolowa I compte 2 villages concernés par l'étude : Amvam Yevol et Medjap II, l'arrondissement d'Ebolowa II en compte 3 : Mvam Essakoé, Djop et About, l'arrondissement d'Efoulan, compte Adjap Essawo et l'arrondissement de Biwong Boulou compte Biwong Boulou (Fig.2.).

Fig. 2. Localisation des sept terroirs d'étude par rapport à la ville d'Ebolowa

L'atteint des objectifs fixés a nécessité l'utilisation d'un matériel adapté au contexte de l'étude parmi lesquels un appareil photo numérique pour photographier les activités menées sur le terrain, un mètre ruban qui a permis de mesurer le diamètre et les circonférences des

arbres, une machette pour couper les lianes et les arbustes afin de frayer un chemin, des jalons de 3 m de hauteur pour délimiter les parcelles, un pot de peinture rouge et pinceau pour marquer les arbres et les jalons, des fiches de collecte des données, une planche à herbier de collecte des échantillons, des fiches d'enquête socioéconomiques et une moto pour parcourir tous les terroirs. Les coordonnées géographiques ainsi que la forme des parcelles ont été obtenues à l'aide d'un GPS (Global Positioning System).

Les autres matériels tels que la boussole, la corde de 50 m de longueur et un carnet de notes ont permis respectivement d'obtenir la forme des parcelles, de tracer les lignes droites et de relever des observations.

II.1.2. Justification du choix des sites

Ces villages ont été choisis parce qu'ils font tous partie des unités de planification du PNDP où se déroule actuellement le projet de gestion durable des plantes médicinales. D'autre part, les villages Djop, Mvam Essakoé et About sont des localités périurbaines et permettront de mieux cerner les dynamiques de l'activité agricole et la conservation des plantes médicinales dans un contexte d'urbanisation croissante et de mutation dans les moyens d'existence des populations. Les autres villages se trouvent en zone rurale.

II.2. METHODOLOGIE

La synthèse présentée ici est le résultat de plusieurs descentes de terrain effectuées dans la zone d'Ebolowa. Lors de ces descentes, on s'est attaché à collecter le maximum de données primaires et secondaires.

II.2.1. Collecte des données primaires

Les données primaires ont été obtenues de quatre manières :

- à travers des enquêtes auprès de différentes catégories d'acteurs de la filière :

les autorités administratives et locales, les ménages, les tradipraticiens et les agriculteurs. Les méthodes et les outils de la Méthode Accélérée pour la Recherche Participative (MARP) ont permis d'identifier les questions écologiques et sociales de préoccupation majeure au sein des villages, d'apprécier la dynamique d'utilisation de l'espace et de déceler des facteurs susceptibles d'influencer la disponibilité des plantes médicinales dans les terroirs villageois ;

- à travers des inventaires des plantes médicinales par la méthode des parcelles :

le dispositif d'inventaire était constitué des parcelles de 50 X 50 m localisées dans les différents faciès de végétation représentant la diversité des modes d'utilisation des espaces identifiés au sein de chaque village.

Dans chaque parcelle, toutes les plantes médicinales ont été recensées. Pour les arbres et arbustes, les diamètres = 20 cm ont été mesurés.

Dans le cas d'inventaires des herbacées et lianes, les analyses quantitatives ou de l'abondance nécessitent que les valeurs de classes de recouvrement soient transformées en unités quantitatives (Kent et al., 1992). Le tableau suivant donne la manière standard de transformer ces valeurs semi-quantitatives :

Tableau I. Classe de recouvrement selon Braun Blanquet (Kent et al., 1992)

Classes de recouvrement

Signification (%)

+

recouvrement insignifiant

1

moins de 5

2

de 5 à 25

3

de 25 à 50

4

de 50 à 75

5

plus de 75

- à travers des observations personnelles de l'environnement écologique, social et économique des villages étudiés : l'observation directe a permis de constater la manière d'utilisation des espaces agricoles par les populations, de voir le mode de préparation ou d'exploitation des champs et leurs incidences sur l'environnement en général et les plantes médicinales en particulier. Ce sont des données qualitatives qui ont été collectées. Pour illustrer les constats et observations, des photos de quelques plantations (agriculteurs en activité, défrichage et d'abattage) ont été prises.

- Compilation et traitement des données au retour du terrain :

La diversité floristique des plantes médicinales a été évaluée par les indices de biodiversité d'usage courant (Roth et al., 1994) :


· Indice de Shannon de formule générale: H' = - Ó ((Ni / N) * log2 (Ni / N)) avec Ni : Nombre d'individus d'une espèce donnée, i allant de 1 à S (nombre total d'espèces) et

N : nombre total d'individus. H' est minimal (=0) si tous les individus du peuplement appartiennent à une seule et même espèce, H' est également minimal si, dans un peuplement chaque espèce est représentée par un seul individu, excepté une espèce qui est représentée par tous les autres individus du peuplement. L'indice est maximal quand tous les individus sont répartis d'une façon égale sur toutes les espèces.


· Indice de Simpson mesure la probabilité que deux individus sélectionnés au hasard appartiennent à la même espèce : D = Ó Ni (Ni-1)/N (N-1) avec Ni : nombre d'individus de l'espèce donnée et N : nombre total d'individus. Cet indice aura une valeur de 0 pour indiquer le maximum de diversité, et une valeur de 1 pour indiquer le minimum de diversité.

La densité du peuplement arborescent a été évaluée en nombre d'arbre par hectare. La table des peuplements a été établi par le regroupement des espèces en classes de diamètre et en représentant leur répartition sous forme de graphiques.

Les données socioéconomiques collectées au cours des enquêtes ont été dépouillées et traitées à l'aide du Logiciel Excel.

II.2.2. Collecte des données secondaires

Lors de cette phase, des documents ont été consultés auprès des institutions spécialisées. Cette phase nous a permis de compléter certaines données et de valider celles collectées lors de la première phase. Dans la mesure du possible, nous avons collecté les ouvrages, rapports Mémoires et articles scientifiques qui présentaient un intérêt plus ou moins important pour le thème étudié.

Ces informations ont pu être obtenues grâce aux consultations de documents dans les bibliothèques et institutions (Tableau II).

Tableau II. Répertoire des données collectées dans les différents Centres de documentation

Bibliothèques ou centres de documentation

Ouvrages consultés

Données exploitées

UY I

Thèses, mémoires

Informations sur les pratiques culturales et les plantes médicinales

Délégations provinciales du

MINADER et MINFOF et MINEP du Sud

Rapports, projets, Etudes spécifiques sur les ressources naturelles

Informations sur l'évolution de

l'agriculture au Sud et dégradation des ressources naturelles

Bibliothèque du

MINADER, MINEP et MINFOF

Rapports d'activités, Données sur la

production agricole du secteur d'études, Lois forestières

Statistiques agricoles, informations sur la
production agricole, sur la Nouvelle

politique forestière et sur
l'environnement.

IRAD

Documents techniques et articles

Informations générales

CDDR

Rapports sur les activités agricoles du secteur d'étude

Informations sur l'agriculture et le

Développement rural

OPED

Rapports, Documents Techniques et

articles

Informations sur le projet de gestion

Durable des plantes médicinales

Les ouvrages consultés ont permis de circonscrire le thème et de disposer des bases théoriques pour l'analyse et la discussion des résultats.

CHAPITRE III

RESULTATS ET

DISCUSSION

III.1. RESULTATS

III. 1.1. Typologie des pratiques culturales

L'analyse des données sur les types de pratiques culturales montre que, les populations d'Ebolowa utilisent plusieurs pratiques culturales mais de manières différentes. Certaines de ces pratiques sont faites par toute la population et d'autres par une minorité. Le brûlis, le déboisement, le sarclage, le nettoyage et le semis sont les pratiques les plus utilisées dans nos sites d'étude (100 % de la population y font recours). La position d'Ebolowa en zone forestière où l'agriculture itinérante sur brûlis demeure le moyen le plus facile pour les populations d'augmenter leurs revenus agricoles peut justifier ces préférences. D'autres pratiques, bien qu'ayant un faible pourcentage sont qualifiées par les agriculteurs de coûteux et de pénibles car très compliquées pour les uns, difficiles à manipuler pour les autres. C'est les cas des engrais chimiques, l'élevage en enclos, le piquetage et le démariage (Fig. 3).

Fig. 3. Taux (%) d'agriculteurs utilisant les différentes pratiques culturales recensées dans la localité d'Ebolowa

a- Engrais chimiques, b- Elevage en enclos, c- Trouaison, d- Piquetage, e- Démariage, f- Buttage, g- Labour, h- Récolte manuelle, i - Stockage traditionnel, j- Divagation des bêtes, k- Protection traditionnelle des cultures, l - Brûlis, m - Déboisement, n - Nettoyage, o- Sarclage, p- Semis.

Pour illustrer les constats et observations, des photographies de quelques pratiques culturales ont été prises. Dans les villages d'étude. On constate que de vastes espaces sont exploités et des essences de toutes catégories défrichées, coupées et brûlées.

III.1.2 Distribution des espèces par faciès

III.1.2.1. Richesse et diversité comparées du potentiel en plantes médicinales des différents faciès de végétation d'Ebolowa

III.1.2.1.1. Richesse spécifique des plantes ligneuses (nombre d'espèces/faciès/ha)

La richesse spécifique des plantes médicinales est représentée par les arbres et les arbustes dans les différents faciès inventoriés. Les forêts secondaires âgées sont plus riches que les autres faciès et la jachère est le faciès le plus pauvre. On peut noter aussi la richesse des marécages qui sont encore inexploitées par les populations locales (Fig. 4).

détruisent plus les arbres et les arbustes et les jardins de case qui concernent plus les plantes herbacées (Fig. 5).

Fig. 5. Recouvrement des plantes non ligneuses dans les différents faciès de végétations étudiées à Ebolowa

Coefficient 3 = recouvrement de 25 à 50 % ; Coefficient 4 = recouvrement de 50 à 75 % ; Coefficient 5 = recouvrement supérieur à 75 %.

III.1.3. Diversité spécifique

L'analyse des données sur la diversité spécifique montre deux indices complémentaires qui permettent de connaître la diversité et l'uniformité de chaque faciès. Si l'on considère les forêts secondaires âgées et marécages, on constate que leurs indices de Simpson tendent plus vers 0 avec des valeurs respectives de 0,067 et 0,042 et leurs indices de Shannon sont élevés (4,536 et 4,935). L'indice de Simpson aura une valeur de 0 pour indiquer le maximum de diversité, et une valeur de 1 pour indiquer le minimum de diversité. L'indice de Shannon quant à lui aura une valeur élevée pour indiquer le maximum de diversité, et une valeur de 0 pour indiquer le minimum de diversité. En considérant ces valeurs, il est facile de constater que la diversité est maximale dans les forêts marécageuses et forêts secondaires âgées et minimale dans les jachères et plantations de cacaoyers. Les forêts secondaires jeunes quant à elles ont non seulement un plus grand nombre d'espèces présentes, mais les individus de la communauté sont répartis plus équitablement entre ces espèces, vu les résultats obtenus. Dans un peuplement de jachères, chaque espèce est représentée par un seul individu, excepté une espèce qui est représentée par tous les autres individus du peuplement, funtimia elastica. La diversité maximale peut s'expliquer par le fait que les forêts secondaires âgées, forêts

marécageuses et forêts secondaires jeunes sont moins perturbées que les jachères et les plantations cacaoyères.

Les diversités spécifiques sont consignés dans le tableau à doubles entrées : en colonnes nous avons les différents faciès et en lignes les indices de Shannon et de Simpson calculés (Tableau III).

Tableau III. Diversité spécifique de chaque faciès d'Ebolowa selon les indices de Shannon et de Simpson

Faciès

Indices

Forêts
secondaire
s jeunes

Marécages

Jachères

Plantation
de cacao

Forêts
secondaires
âgées

Indice de Shannon

4,642

4,935

3,596

4,116

4,536

Shannon

Indice de Simpson

0,084

0,042

0,093

0 ,087

0,067

Indice de Shannon : L'indice de diversité considéré ici est celui qui est le plus couramment utilisé dans la littérature, il est basé sur : H' = - Ó ((Ni / N) x log2 (Ni / N)) ; Ni : nombre d'individus d'une espèce donnée, i allant de 1 à S (nombre total d'espèces) et N : nombre total d'individus.

Indice de Simpson et indice de diversité de Simpson : L'indice de Simpson mesure la probabilité que deux individus sélectionnés au hasard appartiennent à la même espèce : D = Ó Ni (Ni-1)/N (N-1) ; Ni : nombre d'individus de l'espèce donnée et N : nombre total d'individus.

III.1.4. Abondance et dominance des espèces

III.1.4.1 Abondance des espèces

Les résultats montrent que Tricoscypha sp. et Distemonanthus benthamianus abondent dans les forêts secondaires âgées, tandis que dans les forêts secondaires jeunes, c'est Ficus sp. , suivi de Garcinia elastica.

Dans les zones marécageuses nous avons Uapaca sp. suivie de Funtumia elastica et Theobroma cacao, Funtumia elastica et Distemonanthus benthamianus dans les cacaoyères. L'espèce la plus dominante dans les jachères est Funtumia elastica.

Ces résultats montrent la préférence des faciès pour chaque espèce, si ces derniers sont détruits, les espèces disparaîtront. Les espèces les plus abondantes dans les différents faciès sont représentées dans le tableau ci-après et elles sont exprimées en pourcentage de l'effectif total de chaque faciès (Tableau IV).

Tableau IV. Abondance des espèces dans les différents faciès

Marécage

Abondance en %

Jachères

Abondance en %

Forêts secondaires

jeunes

Abondance en %

Plantations de

Cacaoyers

Abondance en %

Forêts secondaires âgées

Abondance en %

Musanga cecropioîdes

3,55

Pycnanthus angolensis

2,3

Milicia exelsa

2,25

Albizia sp.

3,35

Beilschmiedia sp.

4

Spathodea campanulata

3,79

Musanga cecropioïdes

2,4

Allanblackia sp.

2,37

Spathodea campanulata

3,35

Coula edulis

4

Pycnanthus angolensis

4,29

Vernonia conferta

2,5

Dudoscia macrocarpa

3

Drypetes sp.

3,83

Cylicodiscus gabonensis

4

Alstonia boonei

4,55

Tabernaemontana crassa

2,9

Piptadeniastrum africanum

4,2

Oncoba sp.

3,83

Pycnanthus angolensis

4

Barteria fistulosa

4,55

Voacanga thouarsii

2,9

Tabernaemontana crassa

4,74

Voacanga thouarsii

3,83

Uapaca sp.

4

Terminalia superba

5,05

Tetrorchidium
didymostemon

3,4

Petersianthus
macrocarpum

6,12

Petersianthus macrocarpum

4,78

Palisota sp.

6

Distemonanthus benthamianus

5,81

Distemonanthus benthamianus

3,7

Pycnanthus angolensis

6,74

Alchornea cordifolia

5,26

Lovoa trichilioides

8

Tabernaemontana crassa

6,57

Pentaclethra
macrophylla

4,2

Uapaca sp.

7,37

Canarium schweinfurthii

5,26

Massularia accuminata

10

Voacanga thouarsii

6,57

Myrianthus arboreus

5

Funtumia elastica

9,24

Alstonia boonei

5,74

Enantia chlorantha

12

Funtumia elastica

8,33

Petersianthus macrocarpum

7,39

Garcinia lucida

9,99

Distemonanthus benthamianus

8,13

Distemonanthus benthamianus

16

Uapaca sp.

9 ,34

Funtumia elastica

27,27

Ficus sp.

16,48

Funtumia elastica

8,13

Trichoscypha sp.

18

III.1.4.2. Dominance des espèces

Tableau V. Surfaces terrières des plantes médicinales dans les différents faciès

Marécages

ST (m2/ha)

Cacaoyères

ST (m2/ha)

Forêts secondaires jeunes

ST (m2/ha)

Jachères

ST (m2/ha)

Forêts secondaires âgées

ST (m2/ha)

Tabernaemontana crassa

0,6

Trichoscypha sp.

0,07

Alstonia boonei

0,7

Tabernaemontana crassa

0,6

Beilschmiedia sp.

0,07

Terminalia superba

0,7

Pentaclethra
macrophylla

0,07

Ficus sp.

0,9

Terminalia superba

0,7

Nauclea diderrichii

0,1

Distemonanthus benthamianus

0,7

Alchornea cordifolia

0,1

Pycnanthus angolensis

1

Distemonanthus benthamianus

0,7

Ficus sp.

0,1

Musanga cecropioïdes

0,8

Albizia sp.1

0,1

Petersianthus macrocarpum

1,2

Musanga cecropioîdes

0,8

Ricinodendron heudelotii

0,3

Pentaclethra
macrophylla

1,2

Anthocleista vogelii

0,3

Musanga cecropioîdes

1,4

Pentaclethra
macrophylla

1,2

Uapaca sp.

0,4

Alstonia boonei

1,6

Distemonanthus benthamianus

0,3

Uapaca sp.

1,7

Alstonia boonei

1,6

Coula edulis

0,4

Piptadeniastrum africanum

2

Funtumia elastica

0,4

Desbordesia glaucescens

1,8

Piptadeniastrum africanum

2

Allablackia sp.

0,5

Myrianthus arboreus

3

Alstonia boonei

0,5

Funtumia elastica

2,4

Myrianthus arboreus

3

Cylicodiscus gabonensis

1,2

Petersianthus
macrocarpum

3,1

Petersianthus
macrocarpum

0,5

Duboscia macrocarpa

2,5

Petersianthus macrocarpum

3 ,1

Pycnanthus angolensis

2,3

Funtumia elastica

5,2

Canarium schweinfurthii

0,8

Piptadeniastrum africanum

6,8

Funtumia elastica

5,2

Distemonanthus benthamianus

6,2

ST : Surface terrière

Dix espèces les plus dominantes dans chaque faciès ont été choisies et leur surface terrière calculée. Dans les marécages, Funtumia elastica et Petersianthus macrocarpum sont des espèces les plus dominantes avec respectivement les surfaces terrières de 5,2 m2/ha et 3,1 m2/ha.

Les cacaoyères sont dominées par : Canarium schweinfurthii et Petersianthus macrocarpum avec respectivement des occupations de 0,8m2/ha et 0,5 m2/ha. Dans les forêts secondaires âgées, on trouve Distemonanthus benthamianus (6 m2/ha) et Pycnanthus angolensis (2 m2/ha).

Dans les jachères, on retrouve Funtunia elastica qui couvre une surface terrière de 5 m2/ha et Petersianthus macrocarpum pour une surface de 3 m2/ha (Tableau V). Dans les forêts secondaires jeunes, Duboscia macrocarpa (2.5 m2/ha) et Piptadeniastrum africanum (6,8 m2/ha) sont les espèces les plus dominantes.

Si on examine de plus près ces résultats, on constate que les espèces les plus

dominantes dans les faciès sont Funtumia elastica et Petersianthus macrocarpum. Cette abondance peut

se justifier par la régénération et l'adaptation facile de ces espèces dans les différents faciès de la zone d'Ebolawa (Tableau V).

III.1.5. Structure des peuplements

L'objectif était de comprendre, puis de prédire la dynamique des peuplements, plus particulièrement forestiers. On était amené à s'intéresser à l'occupation de l'espace par les plantes, et donc à leur structure diamétrique. La structure du peuplement est exprimée en classes de diamètre et les classes vont de I à VI selon le diamètre de l'espèce :

- 1 - 19 cm de diamètre, c'est la classe I ;

- 20 - 39 cm de diamètre, la classe II ;

- 40 - 59 cm de diamètre, la classe III ;

- 60 - 79 cm de diamètre, la classe IV ;

- 80 - 99 cm de diamètre, la classe V ;

- plus de 99 cm de diamètre, la classe VI.

Les résultats obtenus ont permis de présenter la structure diamétrique de chaque faciès en fonction du nombre d'individus inventoriés (Tableau VII).

Dans les forêts secondaires vieilles, toutes les classes de diamètres sont représentées. La Classe I est la plus représentée, suivie de la classe III.

Les résultats montrent la dominance de la classe I dans les forêts secondaires jeunes et toutes les autres classes sont représentées à l'exception de la classe V qui est faiblement représentée. Cette faible représentativité des autres classes est due aux différentes pratiques culturales qu'exerce la population dans la forêt et la faible régénération des plantes supérieures. Quant aux marécages, la classe VI est faiblement représentée à cause de la chute des gros arbres avant la maturité, souvent cette chute se fait

lorsque la population exploite les marécages pour la pêche et la chasse des oiseaux ou une partie pour les pratiques culturales. Cependant, toutes les autres classes sont représentées grâce à la faible exploitation des marécages par la population d'Ebolowa.

Il ressort que la classe I est la plus représentée dans les cacaoyères. Les autres classes sont représentées à une faible proportion mais de manière presque équitable. Les cacaoculteurs laissent près de 30 % des arbres dans la plantation de cacao pour les problèmes d'ombrage, ce qui favorise la gestion durable de certaines essences médicinales.

Les arbres dont les diamètres sont compris entre 1 à 19 cm sont très significatifs dans les jachères et la classe VI est inexistante à cause des pratiques culturales qui s'y font de manière permanente. Les jachères sont dominées par les herbes qui étouffent certaines plantules et les empêchent de pousser (Tableau VI).

Tableau VI. Structure diamétrique de la population d'arbres médicinaux dans les différents faciès d'étude Classe I = diamètres des arbres de 0 à 19 cm ; classe II = 20 à 39 cm de diamètre ;

classe III = 40 à 59 cm de diamètre ; classe IV = 60 à 79 cm de diamètre ; classe V = 80 à 99 cm de diamètre ; classe VI = Plus de 99 cm de diamètre.

Classe de

diamètre

Classe I

Classe II

Classe III

Classe IV

Classe V

Classe VI

Total

Données

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff

Marécages

176

70,4

42

16,8

18

7,2

8

3,2

5

2

1

0,4

250

Jachères

704

85,2

56

6,8

39

4,7

15

1,8

12

1,5

0

0

826

Forêts secondaires jeunes

398

81,7

49

10,1

19

3,9

12

2,5

3

0,6

6

1,2

487

Forêts secondaires vieilles

6

28,6

2

9,5

5

23,8

3

14,3

3

14,3

2

9,5

21

Cacaoyères

96

86,5

5

4,5

1

0,9

3

2,7

3

2,7

4

3,6

111

Total

1380

70,5

154

9,5

82

8,1

41

4,9

26

4,2

13

2.9

1695

Lorsqu'on compare les classes de diamètre des faciès, on constate que les plantations de cacao et les jachères sont dominées par la classe I représentant respectivement 86,5 % et 85,2 % des arbres donc les diamètres sont compris entre 1 et 19 cm. Dans les forêts secondaires âgées, toutes les classes sont représentées montrant l'exploitation rationnelle de ce faciès.

Dans l'ensemble, la classe I est la plus représentée dans les faciès (70,5 %) et la classe la moins représentée est celle des diamètres supérieurs à 99 cm (2,9 %). La représentativité élevée de la classe I peut être due aux problèmes fonciers, à la poussée démographique et aux différentes actions anthropiques sur la zone d'Ebolowa (Fig. 6).

Fig. 6. Structure diamétrique des plantes médicinales ligneuses par classes de diamètre de tous les faciès d'Ebolowa

Classe I = Plantes avec un diamètre compris entre 0 et 19 cm ; Classe II = Plantes de diamètre compris entre 20 et 39 cm ; Classe III = Plantes avec un diamètre compris entre 40 et 59 cm ; Classe IV= Plantes avec un diamètre compris entre 60 et 79 cm ; Classe V= Plantes avec un diamètre compris entre 80 et 99 cm ; Classe VI= Plantes de diamètre supérieur à

99 cm.

III.2. MODES D'EXPLOITATION DES PLANTES MEDICINALES III.2.1. Caractéristiques de l'enquête

La constitution de l'échantillon et des outils d'enquête s'est largement inspirée de la composante des villages concernés. L'importance démographique et sociopolitique de chacun des villages n'a pas été prise en compte. A partir des parties prenantes et vu les objectifs de l'étude, 10 personnes par villages donc 5 chefs de ménages, 3 tradipraticiens et 2 personnes neutres ont été identifiées comme objet d'enquête au moyen des instruments appropriés. Sur les 70 personnes enquêtées, on compte plus des personnes de sexe masculin que de sexe féminin pour la simple raison qu'il passe le plus clair de leur temps en ville, particulièrement à Ebolowa et pratique régulièrement la cueillette des PFNL aux heures des enquêtes. Une autre raison est le fait que la plus part des ménages sont représentés par les hommes et la plus part des tradipraticiens sont des hommes. Cependant, lors du questionnaire, la participation aux réponses se fait généralement par le couple, car les femmes ont une connaissance très avancée sur les plantes médicinales par rapport aux hommes (Tableau VII).

Tableau VII. Statistiques des personnes interrogées par village et par sexe à Ebolowa

VILLAGES

HOMMES

FEMMES

TOTAL

AMVAM YEVOL

6

4

10

MVAM ESSAKOE

7

3

10

BIWONG BOULOU

8

2

10

DJOP

6

4

10

ABOUT

8

2

10

ADJAP ESSAWO

8

2

10

MEDJAP II

5

5

10

Total

48

22

70

Pourcentage (%)

68,57

31.43

100

III.2.2. Données démographiques des villages étudiées

Le nombre d'habitant représente les personnes qui vivent de manière permanente dans les villages (Tableau VIII). Le recensement a été fait lors des dernières élections couplées législative et municipale de 2007 au Cameroun. Les données démographiques montrent que les villages les plus denses sont proches de la ville d'Ebolowa. Cette densité peut s'expliquer par le fait que l'exode rural devient de plus en plus intense et les quartiers de la ville pleins.

Tableau VIII. Données géo-démographiques des différents villages étudiés à Ebolowa

Villages

About

Amvam
Yevol

Adjap
Essawo

Biwong
Boulou

Djop

Medjap
II

Mvam
Essakoe

Nombre
d'habitants

1300

2000

700

2000

800

800

400

Superficie (km2)

15

24

10

180

15

15

25

Densité de la
population

86,67

83,33

70

11,11

53,33

53,33

16

III. 2. 3. Principales activités de production

Les principales activités économiques recensées lors des enquêtes socio-économiques dans les villages ont été classées par ordre d'importance au plan de production et de rentabilité.

De toutes les activités rurales exercées par les familles, l'agriculture vient en tête tant par le nombre d'actifs que par sa contribution au revenu des familles. Après l'agriculture, la chasse est sans doute la deuxième activité génératrice de ressources dans les villages. Elle est pratiquée par près 70 % des chefs de ménages interrogés. C'est ce qui justifie actuellement la disparition de certaines espèces d'animaux sauvages comme le gorille ou le pangolin géant dans les villages. Grâce à un réseau hydrographique assez dense et à la richesse de ses eaux, les habitants ne semblent pas accorder le même intérêt à la pêche qu'à la chasse dans la mesure où seulement un ménage sur quatre déclare pratiquer cette activité. En ce qui concerne l'élevage, les principaux animaux élevés sont les chèvres, les porcs, les canards, les chiens, les chats et les poules. Il s'agit d'un élevage de type extensif. La cueillette, qui autrefois était l'une des principales sources de nourriture pour les populations forestières, n'occupe aujourd'hui que le deuxième rang et est demeurée une activité saisonnière pratiquée occasionnellement pendant la petite saison sèche, période au cours de laquelle les fruits sauvages sont très abondants. Le

tableau IX illustre les principales activités génératrices des revenus dans les terroirs d'étude selon le degré d'importance.

Tableau IX. Principales activités économiques dans les villages d'Ebolowa

Activités

Produits

Degré importance

Agriculture vivrière

1-pistache, 2-banane, plantain, 3- manioc ; 4- macabo, 5-arachides ;

Très important

Agriculture de rente

cacao

Très important

Chasse

porc épic, antilope, rat palmiste, singes,

hérisson, lièvre, sanglier et le pangolin, etc...

Très important

Agriculture intensive

palmeraie, bananeraie

Important

Pêche

étang de poisson

Moins important

Elevage

volailles ; chèvres, porcs,

Moins important

Cueillette et utilisation des PFNL

Irvingia gabonensis ; Baillona Toxisperma Garcinia lucida ; Ricinodendron heudelotii Cola sp. ; Piptadeniastrum africanum

vin de palme et raphia, champignons, termites

Important

Autres

commerce, whisky traditionnel

Important

III. 2 .4. Dynamique des systèmes d'utilisation des terres à Ebolowa

III.2.4.1. Temps d'exploitation d'une parcelle

Le paysan pratique une polyculture vivrière itinérante sur brûlis. Après défrichement de la végétation ou du sous bois, l'abattage des arbres et le brûlis s'en suivent. Les deux saisons de pluie sont propices à la création des champs et coïncident avec les deux saisons de cultures qui sont pratiquées. Les cultures vivrières sont dans la plupart des cas mixtes et au fur à mesure que sont récoltées les divers produits, il ne reste que le manioc et le bananier plantain, qui seront eux-mêmes récoltés qu'au fur à mesure des besoins. Au bout de quelques années, la terre est épuisée, ses éléments nutritifs ayant tous été absorbés par les plantes (manioc, patate douce, macabo et plantain). La parcelle est alors mise en jachère afin de reconstituer la fertilité du sol. Malheureusement, du fait de la pression démographique, la courte durée de la jachère ne permet pas une reconstitution suffisante de la fertilité. Les pluies érodent alors ce terrain mis à nu, emportant la mince couche fertile. Pendant ce temps de jachère insuffisant, le paysan défriche un nouveau carré de forêt et le cycle infernal recommence.

Lors des enquêtes sur le terrain, la jachère la plus longue est de 30 ans et celle-ci a été enregistrée dans la localité de Biwong Boulou qui est une zone située à 35 km d'Ebolowa. La durée moyenne des champs est de 1 à 4 ans selon le cycle des cultures pratiquées. La figure ci- dessous montre le temps que la population de la région d'Ebolowa met sur une parcelle avant de la mettre en jachère (Fig. 7).

Fig. 7. Temps d'exploitation d'une parcelle avant la mise en jachère à Ebolowa

L'analyse des résultats monte que près de 69 % des jachères font au maximum 4 ans de repos. Les parcelles exploitées sont dans des endroits différents. La mise en feu non contrôlée détruit la forêt voisine entraînant la chute des arbres et la destruction des herbes, ce qui conduit à la diminution de la diversité des plantes médicinales.

III.2.4.2. Superficies moyenne défrichées /an/personne III.2.4.2.1. Culture de rente

Le cacao est la seule culture de rente de la région d'étude. Les superficies déclarées vont de 1 à 4 ha pour environ 70 % des producteurs et de 5 à 9 ha pour les autres. Les planteurs qui ont déclaré plus de 10 ha de superficie sont très peu nombreux (Fig.9). Il s'agit cependant dans la très grande majorité des gens qui n'ont pas abandonné les cacaoyères de leurs parents lors de la chute des prix sur le marché. La majorité des populations exploitent moins de 4 ha à cause des moyens limités. Les jeunes cacaoyères sont rares et la baisse constante du prix du cacao sur le marché, combiné à l'absence d'encadrement et de crédits, n'incite pas les exploitants à créer de nouvelles plantations ni à entretenir celles qui existent déjà.

Effectif des ménages en %

Superficie des plantations (ha)

Fig. 8. Superficies des cacaoyères en fonction des ménages à Ebolowa

Les autres cultures pérennes comme le palmier à huile sont encore au stade embryonnaire dans la région mais semblent intéresser de plus en plus la population. Pour le moment, les quelques pieds de palmier signalés dans diverses plantations sont très souvent des espèces existant à l'état sauvage et que l'on entretient après défrichage pour extraire de l'huile et surtout du vin de palme et du whisky local.

III.2.4.2.2. Cultures vivrières

La densité encore très élevée du couvert forestier dans les villages, jointe au sous

équipement des populations, rend très ardue la création de nouveaux champs en forêt. Ainsi, chaque unité domestique a en moyenne 1 à 4 champs en cultures vivrières associées.

L'enquête révèle que près de 70 % des ménages ne défrichent guère plus de 5 hectares chaque année et quelques uns vont au-delà de 5 ha.

Effectif des menages en %

80 70 60 50 40 30 20 10

0

 

[1-5[ [5-10[ [10-15[ 20

Superficie des plantations (ha)

Fig. 9. Superficies (ha) utilisées pour la culture vivrière/ an/personne à Ebolowa

III.2.5. Système d'abattage

L'abattage des arbres se fait soit avec les machettes, soit avec le feu ou soit avec la tronçonneuse. Il ressort de nos enquêtes qu'environ 70 % de ménage font un abattage non sélectif lors des défrichements. Ils déclarent ne laisser que quelques arbres quand ils exploitent une parcelle pour une culture vivrière.

III.2.6. Durée des jachères

La stratégie culturale adoptée dans la zone d'étude se traduit par la multiplication des jachères sur lesquelles on ne revient très souvent qu'après 2 à 6 ans dans la plupart des cas, c'est-à-dire après que la végétation et les sols se sont presque totalement ou partiellement reconstitués. La durée de jachères par ménage, soit une moyenne se situant entre 2 et 6 ans mais pouvant atteindre plus de 10 ans dans certains cas est indicatif de la forte pression qui s'exerce sur les plantes médicinales.

Ce tableau reparti le temps moyen qu'une parcelle cultivée reste en jachère dans les différentes localités de la zone d'étude.

Tableau X. Répartition de la durée des jachères par village à Ebolowa

Villages

About

Amvam yevol

Adjap essawo

Biwong boulou

Djop

Medjap II

Mvam essakoe

Durée des

jachères

1-7 ans

2-6 ans

3-20 ans

1-30 ans

4-6 ans

3-6 ans

4 -5 ans

Les âges des jachères varient entre 0 à plus de 20 ans si l'on s'en tient aux connaissances des populations des différents villages étudiés. 40 % des jachères ne dépassent pas 4 ans dès lors, les plantes médicinales, lorsqu'elles sont prêtes à se développer, subissent à nouveau l'abattage et le brûlis (Fig.10).

Fig. 10. Répartition des jachères selon l'âge à Ebolowa III. 2.7. Perception de la forêt par les populations

contradictoires et dont la protection est jusqu'ici du ressort de ses habitants. Aussi, que la conservation soit comprise, espérée ou fantasmée, elle est exprimée comme étant la garantie de leurs richesses, de leurs biens et ce, essentiellement en prévision de l'avenir de leurs enfants. Toutefois les communautés locales considèrent les forêts non seulement comme un réservoir de produits ligneux pour les générations futures, mais également comme une réserve de terres pour y produire des vivres ou pratiquer des cultures de rente (Cacao).

III.2.8. Perception du potentiel des plantes médicinales et proportion des personnes utilisant les plantes médicinales

Les populations interrogées ont toutes exprimées leur inquiétude quant à la diminution progressive des plantes médicinales dans les terroirs étudiés. Les résultats obtenus lors des interviews montrent que 60,36 % des populations d'Ebolawa utilisent encore des plantes médicinales pour traiter plusieurs maladies. Parmi les paysans, les connaissances en pharmacopée sont très étendues : toutes les femmes d'un certain âge connaissent et utilisent les plantes susceptibles de soigner les maladies infantiles. Les adultes et surtout les personnes âgées peuvent identifier les arbres à usage médical, citer les vertus curatives de leur sève, de leurs feuilles, fruits, fleurs ou de leur écorce.

Les populations ont par ailleurs placé beaucoup d'espoir en ce projet de gestion durable des plantes médicinales comme un point de départ pour la valorisation de la médicine traditionnelle et la lutte contre la pauvreté, et qui pourra leur permettre d'en savoir plus sur les plantes médicinales.

Cependant il subsiste encore des doutes et la méfiance au sein de la communauté, ces inquiétudes sont liées au risque de piraterie de leurs connaissances.

III.2.9. Populations et gestion des plantes médicinales

Le contexte de la gestion durable des plantes médicinales dans les villages est marqué par une très faible participation de la population.

La conservation des plantes médicinales est dans la plupart des cas faite par les Tradithérapeutes et les personnes connaissant leurs vertus. Mais le reste de la population qui possède des connaissances limitées sur ces plantes sont le plus souvent auteur des pratiques non durables sur ces ressources du fait de l'ignorance de certaines essences médicinales. Dans les villages étudiés, 84 % des personnes interrogées n'ont jamais planté une espèce médicinale. Certaines plantes médicinales sont devenues rares ou inexistantes dans les villages (tableau XI)

Tableau XI. Quelques plantes importantes et très rares dans les villages d'Ebolowa

Nom local

Type morphologique

Nom scientifique

Famille

Problèmes identifiés

AMVAM YEVOL

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmannii

Caesalpiniaceae

Exploitation abusive des

écorce et exploitation pour les constructions et les meubles et actuellement,

Atodo

Arbuste

Harungana madagascariensis

Hypperiaceae

Ignorance

Abangak

Arbuste

Vernonia conferta

Asteraceae

Ignorance, exploitation

abusive

Essok

Arbre

Garcinia lucida

Clusiaceae

Exploitation abusive pour le vin de palme, espèce rare

Ndilik

Arbuste

Tetrorchidium didymostemon

Euphorbiaceae

Espèce rare

Ebam

Arbre

Picralina nitida

Apocynaceae

En voie de disparition

BIWONG BOULOU

Ebam

Arbre

Picralima nitida

Apocynaceae

Mauvaise utilisation

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmannii

Caesalpiniaceae

Exploitation abusive

Olong

Arbre

Afrostyrax lepidophyllus

Styracaceae

Abattage abusif

Adoum

Arbre

Cylicodiscus gabonensis

Euphorbiaceae

Manque

Okoa

Arbre

Lophira alata

Ochnaceae

Très rares

Essok

Arbre

Garcinia lucida

Clusiaceae

Exploitation abusive, espèce très rare

ABOUT

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmannii

Caesalpiniaceae

Espèce devenue très rare à cause de l'exploitation abusive des écorces et du bois

Onyae

Arbre

Garcinia cola

Clusiaceae

En voie de disparition

Abe'e

Arbre

Cola lateritia

Sterculiaceae

Très rare

Oranger

Arbuste

Citrus sinensis

Rutaceae

En voie de disparition

Mandarine

Arbuste

Citrus sp.

Rutaceae

Très rare

Ngombang

Arbuste

Citrus medica

Rutaceae

Rares

Nfio

Arbuste

Persea americana

Lauraceae

En voie de disparition

Tome

Arbre

Dacryodes sp.

Burseraceae

En voie de disparition

Adjap

Arbre

Baillonella toxisperma

Sapotaceae

Rares

Olong

Arbre

Afrostyrax lepidophyllus

Styracaceae

Très rare

Engong

Arbre

Carapa procera

Meliaceae

Très rare

Essok

Arbre

Garcinia lucida

Clusiaceae

En voie de disparition

DJOP

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmanii

Caesalpiniaceae

Très rare

Adjap

Arbre

Baillonella toxisperma

Sapotaceae

Rares

Bibolo

Arbre

Lovoa trichilioides

Meliaceae

Très rare

MVAM ESSAKOE

Nkoul

Arbre

Mansonia altissima

 

En voie de disparition

Ovos

Arbre

Nesogordonia papaverifera

Sterculiaceae

Très rare

Iboka

Arbre

Tabernanthe iboga

Apocynaceae

Très rare

ADJAP ESSAWO

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmanii

Caesalpiniaceae

Mauvaise utilisation, très

rare

Adjap

Arbre

Baillonella toxisperma

Sapotaceae

Exploitation abusive

Mbikam

Arbre

Newbouldia laevis

Bignoniaceae

Culture sur brûlis,

exploitation forestière

MEDJAP II

Oveng

Arbre

Guibourtia tessmanii

Caesalpiniaceae

Très rare

Mevini

Arbre

Diospyros crassiflora

Ebenaceae

Très rare

Elone

Arbre

Erythrophleum ivorense

Caesalpiniaceae

En voie de disparition

III.2.10. Systèmes de gestion paysanne des plantes médicinales dans les espaces agricoles

Au moment des défrichements agricoles, peu d'attention est accordée aux plantes médicinales.

Au cours des entretiens auprès des ménages, 80 % des 70 personnes interrogées déclarent ne pas tenir compte des plantes médicinales lors des pratiques culturales, 20 % déclarent laisser certains arbres lors des défrichements uniquement pour des raisons d'ombrage ou de grosseur du bois. 10 % seulement de la population, composées uniquement des tradithérapeutes et quelques personnes âgées laissent certaines espèces médicinales importantes qu'ils constatent en voie de disparition dans la localité.

III.2.11. Accès aux plantes médicinales

En dehors des champs ou l'accès est réservé aux propriétaires, les plantes médicinales dans le village sont à accès libre pour tous les membres de la communauté. En général, les populations trouvent toujours un compromis pour l'accès aux plantes même dans les parcelles privées.

Les plantes médicinales dans les villages sont d'accès libre pour tous les membres de la communauté. Elles sont récoltées par n'importe quel habitant du village sans distinction de sexe.

III.2.12. Techniques de récolte

Les techniques de récoltes dépendent de types de plantes que l'on veut récolter. Pour les arbres les plus prisées, les écorces sont prélevées jusqu'aux branches, soit avec la machette, soit avec la pierre, soit avec la hache, ce qui laisse parfois très peu de chance de survie à l'arbre. Les feuilles sont aussi prélevées dans certains cas et cette technique en général a moins d'effets néfastes sur la régénération de la plante.

Pour certaines plantes, ce sont les racines pivotantes qui sont utilisées et dans ce cas, la plante est totalement déracinée.

III.2.13. Commercialisation des plantes médicinales

L'utilisation des plantes médicinales dans les villages est l'apanage de toutes les familles des communautés. Certains savoirs faire sont transmis au sein des familles de génération en génération. Les plantes médicinales sont utilisées au sein des communautés et ne font pas l'objet d'une quelconque vente car, le marché de plantes n'existe pas encore dans la zone d'étude.

Les populations et les Tradithérapeutes du village ont des rapports très conviviaux. Les soins administrés aux membres de la communauté sont généralement gratuits. Dans la plupart des cas, c'est le patient une fois guéri qui récompense selon ses possibilités le tradithérapeute.

III.3. Contraintes majeures de gestion des plantes médicinales

Après avoir réalisé un diagnostic participatif des problèmes des populations en fonction de la gestion durable des plantes médicinales, on a organisé une réunion dans chaque village au cours de laquelle nous avons de façon consensuelle réalisé un classement prioritaire des différentes contraintes exprimées par les populations de chaque village.

Les raisons qui permettraient d'expliquer cette situation sont quant à elles aussi diverses que les sources d'informations qui génèrent l'analyse de ces contraintes par la méthode de l'arbre à problèmes conduit à structurer ces dernières en deux grands groupes à savoir :

- les contraintes directes de gestion ;

- les contraintes liées à l'environnement de la gestion des plantes médicinales.

III.3.1. Contraintes directes de gestion

Par contraintes directes de gestion, il faut entendre les difficultés d'accès aux facteurs de gestion que sont : la terre, les financements le matériel approprié.

III.3.1.1. Contraintes d'accès à la propriété foncière

Malgré des réserves foncières jugées encore appréciables, l'accès à la terre reste une préoccupation dans la zone d'étude. Bien que l'on estime que 8/10 ménages disposent d'une parcelle de terre exploitée pour les pratiques culturales, il ne s'agit pas toujours de l'accès comme propriétaire mais comme usager. Dans les localités proches de la ville d'Ebolowa et densément peuplées (About), les difficultés d'accès au foncier et des modes de faire-valoir constituent un obstacle à la gestion des plantes médicinales.

III.3.1.2. Contraintes de financement

Dans une localité où la pauvreté est d'abord un phénomène rural où les exploitants agricoles constituent la catégorie la plus pauvre, le financement des pratiques culturales se pose avec acuité. Les agriculteurs sont obligés de faire avec les moyens dont ils disposent.

III.3.1.3 Contraintes du matériel approprié

En plus du manque d'espace de culture et les moyens financiers, la production rurale n'a pas de matériel agricole approprié. Bien plus, avec la précarité des conditions de vie dans les communautés, la

population souffre énormément lorsqu'elle exploite une parcelle du fait des pratiques culturales. Le seul recours est le feu de brousse qui est la pratique la plus facile.

III.3.2. Contraintes liées à l'environnement de gestion des plantes médicinales

L'amélioration des méthodes culturales à elle toute seule n'est pas suffisante pour impulser une gestion durable des plantes médicinales. Les principaux facteurs complémentaires qu'il faut lui associer sont l'accès aux marchés, l'amélioration du cadre de vie et, l'amélioration de la connaissance des plantes médicinales.

III.3.2.1. Contraintes d'accès aux marchés

La régénération des plantes médicinales pouvait être tirée par la démarche du marché, si les accédants commercialisables étaient facilement écoulés, aussi bien sur le plan interne que sur le plan international. Les contraintes relevées à cet effet portent notamment sur les points suivants :

- l'inexistence des circuits de commercialisation ;

- la faible compétitivité des produits ;

- le faible managérial des activités ;

- l'inorganisation de la filière.

III.3.2.2. Précarité de cadre de vie

Les conditions de vie précaire dans les localités constituent également des déterminants majeurs de la pauvreté et de gestion des plantes médicinales.

III.3.2.3. Connaissance des plantes médicinales

Le fait d'avoir manqué de reconnaître, de comprendre, et d'utiliser les connaissances techniques et pratiques autochtones a contribué à la dégradation et à la perte de la diversité des plantes médicinales. Les connaissances et les compétences développées par les populations des villages d'étude au cours de milliers d'années d'adaptation et de manipulation de leur flore, constituent une ressource inestimable et largement inexploitée. Il s'avère nécessaire d'utiliser à la fois les bases de connaissances des anciens et l'apport des sciences afin de parvenir au but de maintien figurant dans les programmes de diversité et de développement.

L'efficacité des performances de la zone d'étude en matière de gestion des plantes médicinales est aussi tributaire de la qualité de l'encadrement dont bénéficient ses acteurs. L'intervention de la multitude des structures d'encadrement devrait par conséquent se caractériser par sa cohérence, sa pertinence et son efficacité.

III.2. DISCUSSION

L'analyse de nos résultats nous amène à faire un certain nombre de constats sur 4 points : III.2.1. Richesse et effet des méthodes culturales sur la Flore médicinale

Ebolowa montre une richesse inestimable de la flore médicinale. Dans les 7 localités, a 138 espèces donc 97 plantes ligneuses, 41 essences non ligneuses indiquées pour traiter plus de 100 maladies ont été inventoriées. Ces résultats confortent ceux d'autres auteurs comme Okigbo (1994) qui classe le Cameroun au deuxième rang en Afrique de l'Ouest et Centrale après la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) en termes de richesse de biodiversité végétale. Cette richesse floristique pourra disparaître dans les jours avenirs si rien n'est fait.

Les enquêtent effectuées auprès des populations et des tradipraticiens d'Ebolowa révèlent une prédominance des pratiques du déboisement et brûlis, qui sont des pratiques ayant des conséquences néfastes sur la diversité des plantes médicinales. Comparés ces résultats à ceux de Bikié et al. (2000), qui affirme que la conservation de forêts en terre agricoles a des impacts significatifs sur le couvert forestier. D'autres auteurs ont identifié une vitesse de disparition similaire pour le Cameroun à l'instar de Zapfack et al. (1998), Amelung et Diehl (1992) et Tchoungui et al. (1995). Ces différentes recherches aboutissant au même résultat, nous amène à dire sans nous tromper que les pratiques culturales dans la zone d'Ebolowa contribuent à la dégradation de l'environnement entrainant la diminution de la diversité des plantes médicinales.

III.2.2. Utilisation des plantes médicinales

Les enquêtes dans les villages d'étude montrent que plus de 60 % de la population d'Ebolowa se servent encore des plantes médicinales pour leur traitement. Les plantes médicinales jouent encore un rôle très important dans la santé et dans l'amélioration des moyens d'existence de la population. La médecine traditionnelle et la biomédecine sont jugées complémentaires par les villageois. Pour les autres auteurs comme Diafouka (1997), les plantes médicinales sont un patrimoine naturel de grande valeur pour la santé des populations qui ont servi et continuent à servir de support pour les pratiques médicales dans toutes les civilisations. Avant cette affirmation, l'OMS en 1996 avait déclaré que « 80 % des africains se servent des plantes médicinales pour les soins de santé ». L'explication de la marge entre la déclaration de l'OMS et les résultats obtenus à Ebolowa (60 %) peut être la proximité des terroirs d'Ebolowa de la ville d'Ebolowa, qui est le chef lieu de la région du Sud avec des centres de santé de bon niveau.

Lorsqu'on compare ces résultats, malgré la marge des pourcentages, il est sans doute important de confirmer les données collectées sur le terrain sur le rôle que joue les plantes médicinales dans la vie des africains en général et la population de la zone d'Ebolowa en particulier.

III.2.3. Durée des jachères et gestion durable des plantes médicinales

Les résultats obtenus sur le terrain montre que le temps de repos des terres atteint difficilement 10 ans à Ebolowa (1 -7 ans à About, 2-6 ans à Amvam Yevol, 3-4 ans à Medjap II, 4-5 ans à Mvam Essakoe). Dans les situations problématiques où le temps de jachère n'est plus suffisant pour recréer la fertilité du milieu, une diminution de la biodiversité ainsi qu'une homogénéisation de la végétation s'en suivent. La mise en jachère des terres de cultures pendant une période de temps suffisamment longue pour maintenir un équilibre entre la production agricole et la demande en terre fait appel à de nombreuses exigences parfois difficiles à cumuler. Les plus importantes sont : ?l'absence de pression sur les terres de cultures, elle-même sous-tendue par là la disponibilité en terres arables. Ces résultats confortent ceux d'autres auteurs comme Bahuchet (1996) et Brady (1996) qui supposent que pour que l'humus se reconstitue, le sol doit se reposé pendant 10 à 20 années ou plus. Jiagho (1997) quant à lui affirme que certaines pratiques culturales sont remises en cause du fait du raccourcissement des temps de jachère. Ce phénomène associé à une augmentation de la multiplication végétative (Alexandre et al., 1963) ralentit la reconstitution de la strate arborée par compétition avec la strate herbacée et induit un appauvrissement de la diversité des essences forestières. Lors de inventaires des plantes médicinales dans les jachères et les forêts secondaires jeunes, la strate arborée est presque inexistante due aux différentes pratiques culturales exercées permanemment sur les parcelles et une riche et grande diversité dans les forêts secondaires âgées et marécageuses. Une forêt à maturité sera appréciée comme présentant des caractéristiques pédologiques et écologiques beaucoup plus favorables aux cultures qu'une forêt secondaire jeune (De Wachte, 1997). Ces deux confrontations montrent que la durée des jachères est très importante pour la gestion durable des plantes médicinales. Plus la durée est longue, mieux les terres se reconstituent et favorisent la régénération des plantes médicinales.

Les inventaires obtenus au niveau des plantations de cacao montrent que les pratiques culturales faites dans les cacaoyères ne favorisent pas totalement la gestion durable des plantes médicinales (Fig.4). Les activités agroforestières se pratiquent sur des terres non permanentes. Pour Nkamleu (2000), les agroforêts à base de cacao, bien qu'étant des espaces de production agricole, abritent une flore forestière dont la conservation et la gestion durable peuvent concourir à la durabilité des pratiques courantes de la zone.

III.2.4. Pression démographique et diminution de la diversité des plantes médicinales

D'après les résultats obtenus, la densité des populations favorise la conservation des forêts en terres agricoles entraînant la diminution de la diversité des plantes médicinales dans certains terroirs d'étude (88,67 dans la localité d'About, 83,67 hts/km2 à Mvam Yevol). En effet, lorsque la demande en terres cultivables augmente, les terres disponibles se raréfient (voire même disparaissent) et obligent un

CHAPITRE IV

CONCLUSION ET

RECOMMANDATIONS

retour prématuré sur les jachères dont la fertilité n'est pas tout à fait recouvrée. Une production vivrière amoindrie s'ensuit, liée à la diminution du temps de jachère qui nuit à la restitution de nutriments aux sols que l'on désire. Boserup (1965) déclare que les conditions d'une bonne jachère sont généralement associées à des densités de populations inférieures à 20 personnes par km2. Cette hypothèse se trouve seulement à Biwong Boulou, Adjap Essowo et Mvam Essakoé. Parmi les causes de la déforestation et la dégradation des forêts en Afrique, on peut noter l'augmentation du taux de croissance de la population (Anonyme, 1996). Plusieurs auteurs ont identifié cette même cause pour le Cameroun à l'instar de Toornstra et al. (1994).

D'après ces résultats, nous pouvons dire que l'augmentation de la population diminue la durée des jachères entraînant l'exploitation abusive des terres qui joue sur la disponibilité des plantes médicinales L'exploitation prématurée des forêts secondaires réduit sa biodiversité et sa richesse spécifique.

Le point de départ (bien que les causes soient extrêmement diverses) de la plupart des déséquilibres consiste en une augmentation brutale de la densité de population par rapport à une unité de surface arable disponible dans une zone considérée.

.

IV.1. CONCLUSION

Les premières conclusions de cette étude sur l'effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes médicinales dans la zone d'Ebolowa dégagent les points suivants :

Les populations de la zone d'Ebolowa et celles des zones rurales pratiquent l'agriculture itinérante sur brûlis qui aboutit à une diminution progressive de la diversité des plantes médicinales lorsque celle-ci n'est pas faite de manière durable. De l'inventaire des plantes médicinales, on distingue cinq types de faciès : la forêt secondaire âgée, la forêt secondaire jeune, la jachère, la cacaoyère et la forêt marécageuse. L'évaluation des ressources naturelles ligneuses et non ligneuses a concerné toutes les cinq catégories de faciès. 138 essences ont été recensées et reparties en deux groupes que sont 97 plantes ligneuses et 41 non ligneuses. En outre, les plantes médicinales sont plus abondantes dans les forêts secondaires âgées que dans d'autres faciès pour la simple raison qu'elles sont moins perturbées. Dans d'autres faciès, par contre, les méthodes de la conversion des forêts en terre agricoles ne sont pas durables et causent des préjudices parfois très graves à l'environnement : destruction massive d'organes végétatifs, abattage d'arbres et brûlis afin de pratiquer l'agriculture.

L'utilisation des plantes médicinales pour le traitement des maladies est de 61 % dans la zone d'Ebolowa. La population se rend dans les centres de santé sauf en cas d'urgence. Le nombre de maladies traitées montre que les plantes médicinales contribuent à la lutte contre la pauvreté dans la mesure qu'elles sont gratuites et efficaces pour le traitement de certaines pathologies. Les plantes médicinales

jouent un rôle nutritionnel et sanitaire non négligeable. Elles constituent des sources importantes, parfois irremplaçables de médicaments. Elles sont des médicaments très utilisées hors d'atteinte de la plus grande partie de la population d'Ebolowa.

Pourtant malgré toutes ces fonctions culturelles, sociales, économiques et écologiques, les plantes médicinales n'occupent pas la place qui devrait être la leur dans la gestion des forêts de la zone d'Ebolowa. Elles sont détruites par les pratiques culturales, non pris en considération par les techniques durables, le plus souvent ignorés des populations. De même, sous un angle socio-économique, leur prise en considération dans la gestion pourrait favoriser une participation plus active des populations dans le projet de gestion durable des plantes médicinales et une diminution des conflits. L'étude réalisée a permis d'avoir une idée générale du potentiel des plantes médicinales disponibles dans la zone d'étude et d'élaborer un plan de gestion durable des plantes médicinales.

Compte tenu de l'immense potentiel des plantes médicinales que regorge cette zone, afin d'en garantir une gestion durable, nous avons analysé les problèmes des populations par rapport à la diminution de la diversité des plantes médicinales. Il ressort que les communautés locales sont engagées dans des pratiques culturales destructives du fait de la pauvreté, de l'ignorance et de la croissance démographique. Malheureusement, plus les plantes médicinales et les ressources naturelles sont détruites, plus les populations s'enlisent dans la pauvreté. Aujourd'hui, l'axe principal de la politique du Gouvernement camerounais est la lutte contre la pauvreté. L'approche du PNDP s'inspire des objectifs d'allègement de la pauvreté et ceux de l'approche de gestion durable des plantes médicinales. L'approche permet de donner le pouvoir aux populations locales grâce aux activités génératrices de revenus et d'assurer la disponibilité des essences médicinales, ainsi que des emplois et des revenus. Par ailleurs, elle permet aux communautés d'améliorer leurs conditions de vie et leur environnement. Cependant, une gestion durable des plantes médicinales devrait prendre en compte du contexte du milieu.

La diminution de la diversité des plantes médicinales à Ebolowa a pris des proportions alarmantes. Cette situation ne donne aucune chance à la régénération des plantes médicinales et va même empirer si les mesures correctives ne sont pas mises en application.

IV.2. RECOMMANDATIONS

Les résultats de ce travail montrent que la gestion durable des plantes médicinales passe par l'application de certaines règles de précaution basées sur la connaissance intime de la ressource à protéger. Les mesures de conservation à court et à long terme s'imposent pour les espèces qui ne poussent que dans certaines zones de forêts. Dans le cadre de ce travail, on a obtenu de nombreuses informations à partir des observations personnelles, des interviews et enquêtes. Beaucoup reste à faire en matière de gestion durable des plantes médicinales. Elle devrait se faire en collaboration avec l'Etat, les

populations locales, principales utilisatrices de ces ressources et les Organismes Non Gouvernementaux (ONG).

Afin d'appuyer cette gestion volontariste des plantes médicinales, l'Etat, une fois qu'il aura mis en place les garde-fous nécessaires à la préservation de la ressource, pourra intervenir sur les points suivants :

- mettre en place dans chaque région un collectif d'ONG qui travaillent en collaboration

avec les formations sanitaires dans le domaine des plantes médicinales qui aura pour rôle d'informer, de sensibiliser et de former les paysans régulièrement sur les méthodes de gestion durable, son importance socioéconomique, son lien avec la médecine moderne, les technologies de transformation et de conservation, etc... ;

- encourager le regroupement des populations en Groupes d'Initiative Commune (GIC)
au niveau local pour limiter le bradage de leur produit au premier intermédiaire qui se présente ;

- accorder des crédits aux GIC bien organisés et engagés dans les activités de production et de valorisation des plantes médicinales ;

- mettre en place un observatoire national des plantes médicinales;

- organiser des réunions consultatives régulières au niveau régional, et auxquelles

prendront part toutes les parties prenantes dans le but d'échanger les informations et de faciliter les activités de suivi auprès du gouvernement.

Il ne sert en effet à rien d'encourager le paysan s'il ne peut pas gérer de façon correcte les plantes médicinales. Nous recommandons aux populations locales :

- l'inventaire des parcelles avant toutes pratiques culturales. Si ces dernières sont riches à 80 % des plantes médicinales, qu'elles soient mises en réserve ;

- le nettoyage des bords des arbres médicinaux jugés rares ou en voie de disparition avant de mettre le feu dans la parcelle ;

- la stimulation des jardins de case ou champs familiaux de plantes médicinales et la promotion des pratiques agrosylvicoles (pratique réalisée actuellement par quelques tradipraticiens seulement).

La gestion durable des plantes médicinales ne peut se faire sans l'assistance des ONG/Associations locaux qui jouent un rôle d'intermédiaire entre l'Etat et les populations locales. Pour ce fait, les ONG/Associations pourraient intervenir sur les points suivants :

- la sensibilisation du gouvernement et les bailleurs de fonds pour qu'ils apprécient mieux l'importance des plantes médicinales et s'engagent à long terme à travers la mobilisation et l'allocation d'une quantité suffisante de ressources à ceux qui s'intéressent à la conservation des plantes médicinales ;

- la sensibilisation des populations sur l'importance culturelle, économique, sociale et médicamenteuse des plantes médicinales ;

- le renforcement des capacités des populations en gestion durable (techniques d'inventaire, de régénération, maîtrise des lois forestières et environnementales, etc);

- la diffusion des avantages des plantes médicinales au sein des communautés locales et aux niveaux national et international.

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ANNEXES

a, Déboisement ; b, Abattage ; Sarclage et nettoyage ; d, Brûlis

a b

c d

ANNEXE 1. Quelques pratiques culturales dans la zone d'Ebolowa (Abattage, brûlis et semis).

ANNEXE 2. Fiche d'enquêtes socio-économiques sur les plantes médicinales et les PFNL importants.

Ce questionnaire a pour objectif de recueillir des informations concernant les plantes médicinales et les autres PFNL importants sur le plan socio-économique. Le questionnaire sera administré en groupe aux membres de la communauté. Toutes les informations obtenues seront confidentielles et ne seront utilisées que pour des fins d'étude.

Date de l'enquête N° d'ordre

1- a) Village b) Département

2- coordonnées géographiques du ménage : a) Latitude Nord

b) Longitude Est Rapporteur :

3- Citez les espèces de PFNL prioritaires à usage médicinale selon votre communauté

N° d'ordre

Nom Local

Nom Scientifique

Origine

Organes utilisés

Maladies traitées

1er

 
 
 
 
 

2ème

 
 
 
 
 

2ème

 
 
 
 
 

4ème

 
 
 
 
 

5ème

 
 
 
 
 

6ème

 
 
 
 
 

7ème

 
 
 
 
 

8ème

 
 
 
 
 
 

4- Citez les espèces des PFNL prioritaires à usage alimentaire selon votre communauté

N° d'ordre

Nom Local

Nom Scientifique

Origine

Organes utilisés

Utilisations

1er

 
 
 
 
 

2ème

 
 
 
 
 

2ème

 
 
 
 
 

4ème

 
 
 
 
 

5ème

 
 
 
 
 

6ème

 
 
 
 
 

7ème

 
 
 
 
 
 

5- Existe-il des espèces de plantes médicinales de votre environnement menacées de disparition ? - ____ Oui

- ____ Non

6- Si oui à la question 3, quelles sont-elles dans l'ordre ?

N° d'ordre

Nom Local

1er

2ème

2ème

4ème

7- Quelles sont, selon vous, les raisons de ces menaces dans l'ordre et les solutions pour les juguler ?

N° d'ordre

Menaces

Solutions possibles

1er

 
 

2ème

 
 

2ème

 
 

4ème

 
 

8- 5ème

6ème

7ème

Existe-il des espèces de PFNL alimentaires de votre environnement menacées de disparition ? - ____ Oui

- ____ Non

9- Si oui à la question 4, quelles sont-elles dans l'ordre ?

N° d'ordre

Nom Local

1er

 

2ème

2ème

4ème

5ème

6ème

7ème

8ème

9ème

10ème

10- Quelles sont, selon vous, les raisons de ces menaces dans l'ordre et les solutions pour les juguler ?

N° d'ordre

Menaces

Solutions possibles

1er

 
 

2ème

 
 

2ème

 
 

4ème

 
 

5ème

 
 

6ème

 
 

7ème

 
 

8ème

 
 

11- Compléter le tableau ci-après avec les plantes inventoriées en 3 et 4 :

Utilisations

Technique de collecte

Période de

collecte (mois)

Fréquence mensuelle de collecte

Maladie traitée

1

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 

11

 
 
 
 
 

12

 
 
 
 
 

13

 
 
 
 
 

14

 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 

17

 
 
 
 
 

18

 
 
 
 
 

19

 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 

12- Quelles sont les maladies ayant exigé un traitement les 12 derniers mois dans le ménage ? (Chaque chef de ménage doit répondre individuellement à aux questions 12, 13, 14 et 15)

 
 
 
 

Si recours 1 ou 2

Si recours 3

Maladies traitées

Personnes malades : 1=père

2=mère 3=enfants 4=famille

Premier Recours ? 1=pharmacie 2=hôpital/ centres

médicaux 3=plantes médicinales

Quel était le coût du traitement?

La /les

personnes ont-elles été
guéries ?

Quel

Était le coût du

traitement ?

La/les personnes ont-elles été
guérit?

Plantes utilisées

Origine de la

plante

1= mon champ 2=la forêt 3=autre

 
 
 
 
 

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O N

 

O N

 
 

13- Vendez-vous les plantes médicinales ? 1) Oui ____ 2) Non ______

14-Si Oui que vous rapporte cette activité en terme d'argent par semaine ou par mois ?

15- A combien pouvez-vous estimer votre revenu total mensuel ?

16- Prix de vente des plantes médicinales à domicile ou dans vos marchés

Nom local

Nom scientifique

Organe utilisé

Prix unitaire

(Kg ou litre)

1

 
 
 
 

2

 
 
 
 

3

 
 
 
 

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

17- Prix de vente des autres PFNL

Nom local

Nom scientifique

Organe utilisé

Prix unitaire (Kg ou litre)

1

 
 
 
 

2

 
 
 
 

3

 
 
 
 

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

6

 
 
 
 

7

 
 
 
 

8

 
 
 
 

9

 
 
 
 

10

 
 
 
 

18- Quels sont les problèmes, par ordre d'importances, relatifs à la gestion des plantes médicinales que vous rencont

N° d'ordre

Problèmes

Solutions possibles

1er

 
 

2ème

 
 

2ème

 
 

4ème

 
 

5ème

 
 

6ème

 
 

7ème

 
 

8ème

 
 

9ème

 
 

10ème

 
 
 

19- Quels sont les problèmes, par ordre d'importances, relatifs à la gestion des autres PFNL que vous rencontrez et quelles sont les solutions possibles ?

N° d'ordre

Problèmes

Solutions possibles

1er

 
 

2ème

 
 

2ème

 
 

4ème

 
 

5ème

 
 

6ème

 
 

7ème

 
 

8ème

 
 

Nous vous remercions pour votre collaboration.

ANNEXE 3. Guide d'entretien auprès des ménages et tradipraticiens sur les techniques culturales et l'état des plantes médicinales.

PREAMBULE

Ce questionnaire a pour objectifs de recueillir les informations nécessaires auprès des ménages et tradipraticiens les techniques agricoles et l'état des plantes médicinales. Ce dernier aidera les communautés à prendre conscience des dangers qu'elles courent. Les gens n'ont souvent qu'une conscience assez diffuse des causes et solutions à apporter aux problèmes de gestion durable. Il est donc important de faire comprendre les conséquences de la diminution des essences médicinales pour expliquer la nécessité de les sauvegarder et faire évoluer les comportements en matière de l'environnement.

Les informations sont confidentielles et ne seront utilisées qu'à des fins académiques.

Votre collaboration sera grandement appréciée.

1. IDENTICATION

Nom de la personne enquêtée :

Village : Profession : Date :
1.1. Depuis combien de temps résidez-vous ici au village ?

1.2. Combien de tête avez-vous dans votre famille ?

1.3. Activités principales du chef de ménage (cochez un seul choix ou bien alors les classez par ordre d'importance)

1.3.1 En saison sèche

Agriculture /_ / Pêche /_/ Cueillette /_/ Vin de palme /_/ Autres (à préciser)

1.3.2. En saison de pluie

Agriculture /_ / Pêche /_/ Cueillette /_/ Vin de palme /_/ Autres (à préciser)

MODALITES D'ACQUISITION ET D'UTILISATION DES TERRES

1.4. Quel est le nombre de champs que vous possédez,
En cultures pérennes (cacaoyer, palmier à huile, etc.)

1.4.1. Quelle est la superficie moyenne que vous utilisez pour une culture de rente ?= ha

Citer quelques produits de rente que vous planter :

1.4.2. La superficie totale que vous pouvez utilisée pendant un an/ nombre en ha /m2 La superficie pour une durée de cinq ans/

1an 5ans

1.4.3. Utilisez-vous les produits phytosanitaires pour vos cultures ? Oui Non

1.4.4 Si oui, les recenser et dire quelles sont les cultures qui nécessitent l'utilisation des pesticides

En cultures vivrières (Arachides, manioc, macabo, etc.)

1.5. Quelle est la superficie moyenne que vous utilisez pour une culture vivrière ?= ha

Citer quelques produits vivrières que vous planter :

1.6. La superficie totale que vous pouvez utilisée pendant un an/ nombre en ha /m2 La superficie pour une durée de cinq ans/

1an 5ans

1.7. Utilisez-vous les produits phytosanitaires pour vos cultures vivrières ? Oui Non.........

1.8. Si oui, les recenser et dire quelles sont les cultures qui nécessitent l'utilisation des pesticides

2. Principales pratiques agricoles

2.1. Comment préparez vous votre parcelle pour l'agriculture ?

2.2. Combien de temps faites vous sur une parcelle avant de le mettre en jachère?

2.3. Quelles sont les types de forêts qu'on rencontre dans votre communauté ?

2.4. Quelles sont les types de terrains rencontrés ici ?

2.5. Existe -il encore des forêts primaires ici ?

2.6. Combien de jachères avez-vous ?_____ Quel est l'âge de vos jachères les plus anciennes ?____

2.7. Vos champs et Jachères sont-ils tous de même ou sont-ils à plusieurs endroits différents dans la forêt ?

2.8. Votre champ le plus éloigné est à combien de km ou d'heures de marche de votre habitation ? 1 heure/_ / 2 heures/_/ 3 heures /_/ plus de 3heures

2.9. Parmi vos champs et jachères, est-ce qu'il y en a pour les quelles vous possédez un titre foncier ? Oui/_ / Non/_/

2.10. Si vous avez besoin de plus de terres pour cultiver, comment allez vous les procurer ?

Demander au chef du village /_/ Demander à votre famille /_/ Demander aux voisins /_/ Choisir une parcelle vous-même /_/ Autres possibilités /_/

3. Utilisation de la forêt

3.1. Lorsque vous défrichez un champ ou une partie de la forêt, quelles techniques utilisez-vous et comment le travail est-il habituellement effectué ? (Cochez la ou les cases correspondantes)

a. Abattage : Le paysan et la famille /_/ Main d'oeuvre rémunérée /_/ Groupe d'entraide /_/

b. Brûlis : Le paysan et la famille /_/ Main d'oeuvre rémunérée /_/ Groupe d'entraide /_/

c. Outils utilisés : Machette /_/ Hache /_/ Tronçonneuse /_/ Feu /_/ Autres (à préciser) /_/

3.2. Avant de défricher est-ce que vous identifiez à l'avance les arbres à abattre ? Oui /_/ Non /_/ Si oui dites pourquoi ?

3.1. Existe -t-il des actions de pérennisation de la forêt (jardins de plantes médicinales, pépinières, production de plants, activités de reboisement, forêt communautaire, autres travaux sylvicoles) ? Oui/ Non

3.2. Si oui, les recenser, décrire leur superficie, leur richesse et l'adresse si possible du/des promoteur(s)

Organismes

Superficie

Richesse

Adresse

3.3. Si non pourquoi ?

3.4. Quand vous abattez une forêt pour la première fois, après combien de temps la mettez vous en Jachère ?

4. Impacts des activités agricoles sur les plantes médicinales 4.1. Perception des plantes médicinales dans le village par rapport aux activités agricoles

4.2. Quelles sont les observations faites vous après l'abattage d'une forêt concernant les plantes médicinales ?

Culture

Types de parcelles utilisées

Pesticides /oui ___/non___

Plantes médicinales % restant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5. Médecine traditionnelle et gestion des plantes médicinales

5.3. Préférez vous utiliser les plantes médicinales ou les médicaments modernes ?

5.4. Quelles sont les maladies que vous soignez uniquement avec les plantes médicinales ?

5.5. Par rapport aux années précédentes, comment voyez vous le taux de mortalité ?

5.6. Est-ce que le taux de mortalité est en relation avec les plantes médicinales ?

5.7. Est-ce que vous observez un changement depuis que les activités agricoles ont pris une ampleur dans le village ?

5.8. Quels sont selon vous les problèmes que vous rencontrez après la culture sur brûlis ou l'abattage non sélectifs concernant les plantes médicinales ?

Problèmes rencontrés

Constats

Proposition de solution

6. ENVIRONNEMENT : POTENTIEL ET CONTRAINTES

6.1. Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez depuis pour la procuration des plantes médicinales :

No

Problèmes

Causes

Conséquences

Solutions

6.2. Quels sont les effets que vous constatez sur votre environnement depuis que les parcelles de champs augmentent ?

Manque d'eau /_/ Erosion /_/ Réchauffement /_/ Baisse de la production /_/ Aridité du sol /_/ Elévation du taux de la mortalité /_/ Augmentation des maladies /_/ Manque d'espace pour cultiver /_/ Conflits /_/ Autres

6.3. Quelles sont les causes principales de l'exploitation abusive des terres ?

Nourriture /_ / Elites /_/ Vente /_/ Pauvreté /_ / Augmentation de la population /_/ Discussion des parcelles /_/ Modernisation /_ / Autres

6.4. Comment peut-on augmenter la production agricole à moindre coût en réduisant les pratiques agricoles sur brûlis ?

MERCI POUR VOTRE COLLABORATION

ANNEXE 4. Table de peuplement pour les ligneux (Hauteur)

Nom du village ............................................. Province.................................... Département ............................................. Arrondissement ............................ N°de la fiche.................... N° Parcelle............Type de forêt ..............................

Nom des espèces

CLASSE DE HAUTEUR

>50

<5

total

25- 30

20-25

10- 20

5 - 10

10 -15

30-35

40-45

35-40

45-50

ANNEXE 5. TABLE DE PEUPLEMENT POUR LES LIGNEUX. (Diamètre)

Nom du village ... Province....................................

30-40

total

80-90

70-80

10-20

60-70

50-60

>100

20-30

40-50

90-100

CLASSE DE DIAMETRE

<10

Nom
des
espèces

Département ............................................. Arrondissement ............................ N°de la fiche.................... N° Parcelle............Type de forêt ..............................

ANNEXE 6. Fiche de dépouillement (herbes et lianes).

Nom du village ............................................. Province.................................... Département ............................................. Arrondissement ............................ N°de la fiche.................... N° Parcelle............Type de forêt ..............................

Nom de l'espèce herbacée

Abondance relative

Nom de l'espèce lianescente

Abondance relative

Annexe 7. Questionnaire individuel pour chef de ménage. N° Ménage : ______Village: Province :

1- Quelles sont les maladies ayant exigé un traitement les 12 derniers mois dans le ménage ? (Chaque chef de ménage doit répondre individuellement à aux questions)

 
 
 
 

Si recours 1 ou 2

Si recours 3

Maladies traitées

Personnes malades : 1=père 2=mère 3=enfants 4=famille

Premier Recours ? 1=pharmacie 2=hôpital/ centres médicaux 3=plantes médicinales

Quel était le coût du traitement?

La /les

personnes ont-elles été guéries ?

Quel

était le

coût du

traitement ?

La/les personnes ont-elles été guérit?

Plantes utilisées

Origine de la plante

1= mon champ 2=la

forêt 3=autre

1er

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

2

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

3

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

4

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

5

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

6

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

7

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

8

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

9

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

10

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

11

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

12

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

13

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

14

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

15

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

16

 
 
 
 

O N

 

O N

 
 

2- Vendez-vous les plantes médicinales ? 1) Oui ____ 2) Non ______

3-Si Oui que vous rapporte cette activité en terme d'argent par semaine ou par mois ? 4- A combien pouvez-vous estimer votre revenu total mensuel ?

ANNEXE 8. Liste des principales plantes médicinales d'importantes dans les communautés.

NB : L'IMPORTANCE ICI SE RAPPORTE A L'USAGE DE L'ESPECE ET NON A SA VALEUR ECONOMIQUE.

Nom local

Nom scientifique

Familles

Type morphologique

Organe collecté

Indication thérapeutique

Abang

Chlorophora excelsa

Moraceae

Arbre

Ecorce, Sève

Mal des yeux, mal de ventre, Seins

Aboe

Alchornea cordifolia

Euphorbiaceae

Arbuste

Ecorce, feuilles

Anémie

Adjap

Baillonella toxisperma

Sapotaceae

Arbre

Ecorce, feuilles

Paludisme et mal de dos,

antibiotique, syphilis, mal de rein

Adoum

Cylicodiscus gabonensis

Euphorbiaceae

Arbre

Ecorces

Plusieurs maladies

Akota

Drypetes sp.

Euphorbiaceae

Arbre

Ecorces, sève, feuilles

Maux de tête

Angouene

Porterandia cladantha

Rubiaceae

Arbre

Ecorce

Réanimation

Atcheck

Beilschmiedia sp.

Lauraceae

Arbre

Ecorce, fruits

Paludisme, mal de ventre,Verres intestinaux

Atuy

Peptadeniastrum africana

Mimosaceae

Arbre

Ecorce, sève

Paludisme, lavage du corps, mal de dos, mal de rein, filaires, mal de tête

Beyemelock

Clerodendron volubile

Verbenaceae

Herbe grimpante

Feuilles, fleurs

Mal de tête

Bidou

Saccoglottis gabonensis

Humiriaceae

Arbre

Ecorce

Mal de dos

Ebai

Pentaclthra macrophilla

Mimosaceae

Arbre

Ecorces

Rhumatisme

Ebam

Picralina nitida

Apocynaceae

Arbre

Ecorce, fruits

Paludisme, grippe, anti poison

Ekouk

Alstonia boonei

Apocynacae

Arbre

Ecorce, fruit, racine,

sève

Paludisme, abcès, sein gâté

Elon

Erythrophoeum ivorense

Caesalpiniaceae

Arbre

Ecorces

Gale, abcès

Engong

Carapa procera

Meliaceae

Arbre

Ecorce,

Paludisme

Essok

Garcinia lucida

Clusiaceae

Arbre

Ecorces, fruit

Antipoison

Essombo

Rauvolfia macrophylla

Apocynaceae

Arbre

Ecorces, feuilles

Mal de dos

Essoussouk

Spathodea campanulata

Bignoniaceae

Arbre

Ecorce, feuilles

Maladie infantile, jaunisse, mal

d'estomac

Etedamba

Funtumia elatica

Apocynaceae

Arbre

Ecorce, sève

Paludisme

Eton

Tabernaemontana crassa

Apocynaceae

Arbre

Ecorce, feuilles, sève

Blessure, paludisme, antibiotique

Etontya

 
 

Arbre

Feuilles

Mal de ventre

Ewomen

Coula edulis

Olacaceae

Arbre

Ecorces

Diarrhée

Keka'a

Theobroma cacao

Sterculaceae

Arbuste

Ecorce

Donne le sang

Mbikam

Newbouldia laevis

Bignoniaceae

Arbre

Ecorce

Fièvre typhoïde

Mebe'e megong

Omphalocarpum procerum

Sapotaceae

Arbre

Ecorce

Rate

Mebenga

Berteira nigritiana

Passifloraceae

Arbre

Ecorce

Anémie

Nfo'o

Enanthia chlorantha

Annonaceae

Arbre

Ecorce, feuilles

Maladie infantile, jaunisse, fièvre typhoïde, hépatite

Ngombang

Citrus sp.

Rutaceae

Arbuste

Fruit

Prostate, mal des dents

Obatone

Voacanga thouarsii

Apocynaceae

Arbre

Ecorce, sève, fruits

Paludisme, et autres maladies

Onyan

Garcinia cola

Clusiaceae

Arbre

Ecorce, fruit

Mal d'estomac

Opkwaté

Ageratum conyzoides

Asteraceae

Herbe

Feuilles

Mal de ventre

Oveng

Guirbourtia tessmanii

Caesalpiniaceae

Arbre

Ecorce, sève, feuilles

Beaucoup de maladies

Tome

Piptadeniastrum africanum

Mimosaceae

Arbre

Ecorces

Lavage, mal de ventre, filaires

ANNEXE 9. Différentes plantes médicinales connues dans la zone d'étude par les opulations et leurs usages

Nom local

Nom scientifique

Familles

Type morphologique

Usage

Abang

Chlorophora exelsa

Moraceae

Arbre

Blessure, poison,

allaitement, antibiotique,

fatigue, mal de tête,
jaunisse, constipation

Abangak

Chlorophora exelsa

Asteraceae

Arbre

Paludisme, seins, maladies

infantiles, éléphantiasis,

allaitement maternel,

grippe, blessure oculaire, poitrine, filaires, abcès, bas ventre, mal de corps, fatigue, mal d'estomac, antivenimeux

Abe'e

Cola sp.

Sterculiaceae

Arbuste

Paludisme, filaires

Abem

Gilbertiodendron
dewevrei

 

Arbre

Mal de corps, abcès

Abing

Petersianthus
macrocarpum

Lecythidaceae

Arbre

Mal de dos, rhume, sein, allaitement, jaunisse, mal de dents anémie, faiblesse sexuelle, filaires, antibiotique, blessure, mal de dos, panaris, foie,

avortement, maladies infantiles, mal d'estomac, lavage, mal des yeux, mal de ventre, dartre, chasse des abeilles, paludisme,

piqûre d'insecte,

accouchement facile,

entorse, mal d'estomac,
jaunisse, mal de tête,

Aboe

Alchornea cordifolia

Euphorbiaceae

Arbre

Foie, avortement, faire

sortir l'eau des
articulations des enfants,
hémorroïdes, paludisme,

plaies incurables, anti

inflammatoire, mal
d'estomac

Abomedjan ndik

Piper capense

Piperaceae

Liane

Mal des yeux,

accouchement facile, avortement, nettoyage du bébé

Aboute

Trihcoscypha sp.

Anacardiaceae

Arbre

Jaunisse, mal des yeux,

faiblesse sexuelle, mal
d'estomac,

Adjap

Baillonella toxisperma

Sapotaceae

Arbre

Paludisme

Adjom

Aframomum sp.

Zingiberaceae

Herbe

Paludisme, mal de dents, mal de tête, accouchement facile, seins

Adong si

Spilanthes filicaulis

Asteraceae

Herbe

Contre poison

Adoum

Cylicodiscus gabonensis

Euhorbiaceae

Arbre

Paludisme, mal de ventre, contre poison

Afele

Psydium gauyava

Myrthaceae

Arbuste

Lavage

Afobezam

Mitragyna stiulosa

Rubiaceae

Arbre

Eléphantiasis, anti

inflammatoire, paludisme, blessure, mal des yeux,

Agnowé

Allanblackia sp.

Clusiaceae

Arbre

Charme, anémie, faiblesse sexuelle

Akak

Dudoscia macrocarpa

Tiliaceae

Arbre

Mal de dos, chaude pisse, rhume

Akiba

Elephantropus mollis

Asteraceae

Herbe

Mauvaise odeur, palu,

mauvais sort

Akôl

Ficus exasperataS

Moraceae

Arbre

Rhume, toux sèche

Akom

Terminalia superba

Combretaceae

Arbre

Seins

Akondom

Nauclea diderrichii

Rubiaceae

Arbre

Lavage, seins

Akota

Drypetes sp.

Euphorbiaceae

Arbre

Panaris

Akpwae

tetrapleura tetraptera

Mimosaceae

Arbre

 

Alan

Alchornea cordifolia

Euphorbiaceae

Arbre

Filaires, mal d'estomac,

Allen

Elaesis guineensis

Palmaceae

Herbe

Jaunisse, panaris, vertige,
mal de dos, contre

avortement, blessure,

chaude pisse, rhume,

anémie, plaies,
envoûtement,

Alomvu

Emilia coccinea

Asteraceae

Herbe

Envoûtement, mal de tête

Ando'o

Magifera indica

Anacardiaceae

Arbuste

Rhume, poitrine, contre

Ando'o bulu

Irvingia gabonensis

Irvingiaceae

Arbre

avortemet sexuelle, rate,

Faiblss

estomac, mal de ventre

 
 
 
 

infantile, typhoïde,

paludisme, rhume,

diarrhée, rougeole, mal de dents, contre ivresse,

Angokong

Mirianthus arboreus

Cecropiaceae

Arbre

Mal des yeux, lavage

poitrine, anémie, paludisme, mal d'estomac, antivenimeux, mal d'estomac, qualité de lait

Angongui

Antrocaryon klaineana

Anacardiaceae

Arbre

Rhume, poitrine, contre

avortement

Angossa

Markhamia lutea

Bignoniaceae

Arbre

Paludisme, blessure

Anguane

Porterandia cladantha

Rubiaceae

Arbre

Rate, grippe, rhume,

abcès, anémie, diarrhée,

faiblesse sexuelle

Anyor

Allanblackia sp.

Tiliaceae

Arbre

Rate, grippe, rhume,

abcès, panaris,

antibiotiques, marche

bébé

Apkwae

tetrapleura tetraptera

Mimosaceae

Arbre

 

Assa

Albizia sp.1

Lauraceae

Arbre

Mal des yeux, seins, foie, mal de ventre

Assam

Uapaca sp.

Euphorbiaceae

Arbre

Mal des yeux, mal de dos,
palu, seins, lavage, mal

d'estomac, convulsion,

mal de tête, faiblesse

sexuelle, anémie, verres,
filaires, dartre

Assas

Macaranga sp.

Euphorbiaceae

Arbre

Seins, marche pour bébé, hypertension, accouchement facile

Asse

Entendrophragma
cylindricum

Meliaceae

Arbre

Mal de ventre

Asseng

Musanga cecropioîdes

Cecropiaceae

Arbre

Faiblesse sexuelle, femme

enceinte, éléphantiasis,

asthme, accouchement

facile, anémie, paludisme, antibiotique

Assobeukoulou

Ficus sp.

Moraceae

Arbre

Anti avortement, blessure,
antibiotique, filaires, vers,
douleur de poitrine,

hernie, jaunisse, galle,

 
 
 
 

antipoison

Ata'a

Hypodapnis zenkeri

Lauraceae

Arbre

Dents, palu, blessure,

anémie, sorcellerie

Atcheuk

Beilschmiedia sp.

Lauraceae

Arbre

Paludisme, anti

inflammatoire

Atom

Beilschmiedia sp.

Mimosaceae

Arbre

Envoûtement, faiblesse

sexuelle

Atondok

Harungana
madagascariensis

Hyppericaceae

Arbre

Paludisme, faiblesse

sexuelle

Atoui

Canarium schweinfurthii

Burseraceae

Arbre

Faiblesse sexuelle,

paludisme, anti

avortement,

Atuy

Piptadeniastrum
africanum

Momosaceae

Arbre

Rougeole, blessure, seins,
anémie, lavage grossesse,
marche bébé, estomac,

paludisme, hypertension
antivenimeux

Atyek

Beilschmiedia sp.

Lauraceae

Arbuste

Paludisme

Avom

Cleistopholis glauca

Annonaceae

Arbre

Mal de dos, fièvre,

blessure

Awoussono

Mimosa invisa

Mimosaceae

Herbe

Paludisme

Awum

polinia pinata

Pandaceae

Liane

Freine l'accouchement

Ayoé

Allablackia sp.

Clusiaceae

Arbre

Yeux, seins, envoûtement

Beyemelock

Clerodendron volubile

Verbenaceae

Herbe

Paludisme, toux sèche

Bibolo

Lovoa trichilioides

Meliaceae

Arbre

Anémie, prostate,

envoûtement, lavage,

rhume, paludisme

Bongo

Fagara macrophylla

Rutaceae

Arbre

Paludisme, bas ventre,

vers, estomac, yeux

Dilik

Tetrorchidium
didymostemon

Euphorbiaceae

Arbre

Marche bébé, bas ventre, palu, anémie, anti inflammatoire, ovule, dos, rate, hémorroïde, mal des yeux, faiblesse sexuelle, antipoison, mal de dents, mal de tête

Doum

Ceiba pentandra

Bombacaceae

Arbre

Anti inflammatoire pour
plaies, jaunisse, gommage,

 
 
 
 

envoûtement, rate

Ebae

Pentaclethra
macrophylla

Mimosaceae

Arbre

Anti inflammatoires pour

plaies, dents, plaies

incurables, rate, collyre,

palu, infection vaginale,

anémie, bas ventre,

entorse, antibiotique, faiblesse sexuelle, mal de dents, poitrine

Ebebeng

Margaritaria discoideus

Euphorbiaceae

Arbre

Yeux, panaris, collyre,

hoquet, palu, mal des
yeux, mal de ventre

Eboka mal

 

Apocynaceae

Arbuste

Paludisme, mauvais sort, anémie

Ebom boulou

Anonidium mannii

Annonaceae

Arbre

Paludisme

Eboukbong

Eremomastax sp.

Acanthaceae

Herbe

Anémie, paludisme

Efobele

Tetrorchidium
didymostemon

Euphorbiaceae

Arbre

Ventre, mal de dos, lavage, ovule, abcès, blessures

Efofoé

Palisota sp.

Commelinaceae

Arbre

Jaunisse, anémie

Efoulkoumba

Desplatsia sp.

Tilaceae

 

Mauvais sort

Ekok zeuh

Leptaspis cochleata

Poaceae

Herbe

Paludisme, toux

Ekokolot

Manniophytum fulvum

Euphorbiaceae

Liane

Foie, avortement, faire

sortir l'eau des
articulations des enfants

Ekouk

Alstonia boonei

Apocynaceae

Arbre

Plusieurs maladies

Elolomzam

Anthocleista vogeli

Loganiaceae

Arbre

Yeux, faiblesse sexuelle,

mal de tête, bas ventre, faiblesse sexuelle, toux sèche, seins, marche bébé, poitrine

Essak

Albizia sp.1

Momosaceae

Arbre

Paludisme, sein

coqueluche, estomac, mal de ventre, blessure, antibiotique

Essok

Garcinia lucida

Clusiaceae

Arbre

Poison

Essop

Bridelia micrantha

Euphorbiaceae

Arbre

Antidote, lait maternel,

ventre, estomac,

éléphantiasis, chaude

 
 
 
 

pisse, antibiotique

Essoussouk

Spathodea campanulata

Bignoniaceae

Arbre

Rhumatisme, paludisme,

dents, ventre

Etedamba

Funtumia elastica

Apocynaceae

Arbre

Envoûtement, mal de dos,

éléphantiasis, blessure,

paludisme, seins,

envoûtement, plusieurs

maladies

Eteng

Pycnanthus angolensis

Myristicaceae

Arbre

Paludisme, éléphantiasis,

yeux, ventre, dos, marche

bébé, hémorroïde,

palpitation, lavage,

fatigue, etc.,

Etone

Tabernaemontana
crassa

Apocynaceae

Arbre

Paludisme, morsure

serpent, éléphantiasis,

blessure, seins, plusieurs maladies

Ewomen

Coula edulis

Olacaceae

Arbre

Mal des yeux, seins

Eyen

Distemonanthus
benthamianus

Caesalpiniaceae

Arbre

Seins, marche pour bébé,

antivenimeux, poitrine,

jaunisse, grossesse,

diarrhée aigue, plusieurs autres maladies

Eyong

Eribroma oblongum

Rubiaceae

Arbre

Chaude pisse

Ezang

Ricinodendron heudelotii

Euphorbiaceae

Arbre

Filaire, lavage, mauvais

sort

Fafolo

Scleria boavini

Cyperaceae

Herbe

Paludisme, yeux, mal de dos

Fazo'o

Cissus dinklagei

Vitaceae

Liane

Lavage, blessure, seins,

diarrhée aigue

Kabate

Anchomonas difformis

Araceae

Herbe

Filaire

Kasse manga

Spondias cythera

Anacardiaceae

Arbuste

Estomac, lavage poumons

Keka'a

Theobroma cacao

Sterculiaceae

Arbre

Seins, marche pour bébé,
blessure, mal de dos,

initiation à la magie,

démangeaison, estomac,
seins, accouchement facile

Manioc

Manihot esculenta

Euphorbiaceae

Herbe

Lavage, seins, hémorroïde

Marguerite

Tithonia diversiolia

Asteraceae

Herbe

Dents

Mbe'e

Pterocarpus soyauxii

Mimosaceae

Arbre

Poison, blessure,

paludisme, ventre,

Mbikam

Vitex sp.

Verbenaceae

Arbre

Fatigue

Mbonda

Staudtia kamerrunnensis

Myristicaceae

Arbre

Yeux, vomissement,

panaris, foie, Mal de dos, bas ventre

Mebenga

Barteria fistulosa

Passifloraceae

Arbre

Point de côté, bronchite,
panaris, abcès, foie,

paludisme, estomac,
furoncle

Medjang

Rauwolphia vomitoria

Apocynaceae

Arbre

Foie

Mevulekok

setaria megaphylla

Poaceae

Herbe

Infection vaginale

Mfio

Persa americana

Lauraceae

Arbre

Filaires, morsure serpent,

blessure, dos, anémie,

rhume, lavage reins,

dessoulant

Mfo'o

Enantia chlorantha

Annonaceae

Arbre

Hémorroïde

Miamigomo

Oncoba sp.

Flacourtiaceae

Arbre

Anémie, emballage des

médicaments, asthme,
paludisme, antibiotique

Miane

Costus sp.

Costaceae

Herbe

Jaunisse, envoûtement,

anémie, piqûre, filaires

Ndawolo

Senna alata

Mimosaceae

Herbe

Envoûtement

Ndes

Recktophyllum sp

Araceae

Liane

 

Ndickdamba

Landolphia sp.

Apocynaceae

Liane

Jaunisse

Ndogmo

Chromolaena odorata

Asteraceae

Herbe

Séchage du vagin, mal de dos, blessure, piqûre

Ndondo ndik

Piper guineensis

Piperaceae

Liane

Bas ventre, Paludisme,

blessure

Nfendek

Desplatsia dewevrei

Tiliaceae

Arbre

 

Ngueda

Cephaelis densinervia

Rubiaceae

Arbuste

Blessure

Nkala

Maesopsis eminnii

Rhamnaceae

Arbre

Jaunisse, paludisme,

dents, yeux, rhume

Nkan

Eremospatha sp.

Palmaceae

Liane

Paludisme

Nkanle

Maesopsis eminnii

Rhamnaceae

Arbre

Paludisme

Nkenne

Sarcophrynium
prionogonium

Marantaceae

Herbe

Poison

Nkomkoman

Hypselodelphis poggeana

Marantaceae

Liane

 

Nlom

Eremospatha sp.

Palmaceae

Liane

Filaires

Nnomeboka

Apocynaceae

Apocynaceae

Arbre

Paludisme, blessure

Ntom

Pachypodanthium stadtii

Annonaceae

Arbre

Paludisme, blessure,

lavage

Ntounga

Polyalthia suaveolens

Annonaceae

Arbre

Paludisme

Nzek

Ananas comosus

Bromeliaceae

Herbe

Faiblesse sexuelle, bas

ventre

Obatone

Voacanga thouarsii

Apocynaceae

Arbre

Faiblesse sexuelle, rate,

estomac, mal de ventre infantile, paludisme, fatigue, asthme

Ofes

Mallotus oppositifolius

Euphorbiaceae

Liane

Mal de dents

Ognae

Garcinia kola

Glusiaceae

Arbre

Blessure

Oka'akon

Megaphrynium
macrostachium

Marantaceae

Herbe

Blessure ovule,

Okan

Cylicodiscus gabonensis

Euphorbiaceae

Arbre

Seins

Okoa

Lophira alata

Ochnaceae

Arbre

Abcès, plaies

Okpwate

Ageratum conyzoîdes

Asteraceae

Herbe

Blessure de l'oeil, fièvre, typhoïde,

Omang

Desbordesia glaucescens

Irvingiaceae.

Arbre

Paludisme, dents

Onong

Drypetes sp.

Euphorbiaceae

Arbuste

Fracture, entorse

Ote bissong

leea guineensis

Leeaceae

Arbuste

Ejaculation précoce

Otoui

Canarium schweinfurthii

Burseraceae

Arbre

Faiblesse sexuelle,

vomissement, blessure,

panaris, mal de corps

Otounga

Polyalthia suaveolens

Annonaceae

Arbre

Dents, anémie, déchirure vaginale, blessure

Otu'outou

Combretum hispidium

Verbenaceae

Liane

Mauvais sort, seins,

paludisme, hémorroïde

Ovindi afom

Microdesmis puberula

Pandaceae

Arbre

Paludisme

Oyemezene

Mitracarpus scraber

Rubiaceae

Herbe

Hépatite, anémie, brûlure

Oyeyaa

Drymania cordata

Caryophyllaceae

Herbe

Mal des yeux, mal de

ventre, estomac,
paludisme, asthme

Saka'a

Hilleria latifolia

Phytolacaceae

Herbe

Paludisme, coqueluche

Sas

Urera batesii

Urticaceae

Liane

Insuffisance de sperme,

paludisme, blessure

Sene essak

Albizia sp.

Mimosaceae

Arbuste

Paludisme, asthme,

hémorroïde, faiblesse

sexuelle,

Seu

Haumania
danckelmaniana

Marantaceae

Herbe

Infection, abcès,

paludisme, hernie, mal de ventre

Zam

Raphia mambillensis

Palmaceae

Herbe

Paludisme

Zelane

Triplotaxis stellulifera

Asteraceae

Herbe

Paludisme

Zeng

Lonchitis gracilis

Denstaedtiaceae

Fougère

Yeux, faiblesse sexuelle,

mal de tête, hémorroïde, paludisme, blessure, faiblesse sexuelle, panaris, anti poison, vers, galle, lavage de femme, mal de dos

Zo'o

Massularia accuminata

Rubiaceae

Arbre

Panaris, plusieurs

maladies






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon