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Genèse et morphodynamique actuelle des bas-fonds saheliens : caractérisation des bas-fonds de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo

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par Bachir ABBA
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maitrise en géographie 2004
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI RESEAU UNIVERSITAIRE

Faculté des Lettres et Sciences Humaines INTERNATIONAL

Département de Géographie DE GENEVE (RUIG)

MEMOIRE DE MAITRISE GEOGRAPHIE

PROGRAMME DYNAMIQUE ET GESTION DES BAS-FONDS SAHELIENS

THEME : GENESE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLE DES BAS-FONDS SAHELIENS : CARACTERISATION DES BAS-FONDS DE BIRNIN LOKOYO, DOUTCHI ET SORMO

Annee academique 2004-2005 Presente et soutenu par ABBA Bachir

Sous la direction de : Membres du jury :

BOUZOU MOUSSA Ibrahim, Président : DESCROIX Luc

Maître de Conférences, Faculté des Lettres Chargé de Recherches, Institut de

et Sciences Humaines Recherche pour le Développement Niamey

FARAN MAIGA Oumarou, Assesseur : ADAMOU Mahaman Moustapha

Assistant, Faculté des Lettres et Sciences Humaines Assistant, Faculté d'Agronomie

Tout aménagiste ou agent du développement quel qu'il soit est amené à utiliser une
série d'indicateurs pour caractériser en première approche la région, le terroir, ou le
bassin versant à aménager (MONDAIN MONVAL; 1993)

Dédicaces

Je dédie ce travail d'étude et recherche à mes parents, à mes frères et soeurs et à mesdames WAZIRI MATO Maman nées Marée et Marie.

Sigles et abréviations

ADRI : Action pour le développement rural intégré

ADRAO : Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'ouest AMMA : Analyse multidisciplinaire de la mousson Africaine

BUCU : Bureau de Coopération

CES/DRS : Conservation des eaux et de Sols, défense et restauration de Sols CIDES : Centre d'information et de documentation économique et social CORAF : Conférence des responsables de la recherche agronomique Africains PDGBS : Programme dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens

DMN : Direction de la météorologie nationale

ETP : Evapotranspiration potentielle

FA : Faculté d'agronomie

FC : Courbes de fréquences cumulées

FR : Courbes de fréquences relatives

FLSH : Faculté des lettres et sciences humaines

GEOCONSEIL : Cellule de conseil du Département de Géographie IGA : Institut de Géographie Alpine

INRAN : Institut national de recherche agronomique du Niger IRAT : Institut de recherche agronomie tropicale

IRD : Institut de recherche pour le développement

MDA : Ministère du développement agricole

OMM : Organisation mondiale de la météorologie

ONG : Organisation non gouvernementale

R3S : Réseau de recherche sur la résistance à la sécheresse au Sahel RUIG : Réseau universitaire international de Genève

TER : Travaux d'étude et de recherche

Liste des tables Tables des cartes

Carte1 : Localisation des sites étudiés

Carte 2 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo (1975) Carte 3 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo (1996) Carte 4 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi (1975)

Carte 5 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi (1996) Carte 6 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Sormo (1996)

Tables des Figures

Figure 1: Courbes de variation des précipitations à Doutchi (1923-2003)

Figure 2: Écarts à la moyenne station de Douthi (1950-2003)

Figure 3: Courbes de variation de précipitations à Matankari (1985-2003)

Figure 4: Écarts à la moyenne station de Matankari (1985-2003)

Figure 5: Courbes de variation de précipitations à Gaya (1931- 2003)

Figure 6: Écarts à la moyenne station de Gaya (1950-2003)

Figure 7: Variation des températures à la station de Doutchi (1996-2003)

Figure 8: Variations des températures à la station de Gaya (1970-1997)

Figure 9: Profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au 1/200000ème (secteur de Birnin Lokoyo)

Figure 10: profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au 1/200000ème (secteur de Doutchi)

Figure 11: profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Sabongari2 c a1/50000ème

Figure 12: Coupe de berges des koris latéraux

Figure 13 : Courbes des fréquences des échantillons E1a Birnin Lokoyo et E1b Birnin Lokoyo Figure 14 : Courbes des fréquences des échantillons E1c Birnin Lokoyo, E1d Birnin Lokoyo, E1e Birnin Lokoyo

Figure 15 : Courbes des fréquences des échantillons E2a Birnin Lokoyo, E2b Birnin Lokoyo et E2c Birnin Lokoyo

Figure 16: Courbes des fréquences des échantillons E2d Birnin Lokoyo, E2e Birnin Lokoyo Figure 17: Coupe schématique de la berge du kori principal

Figure 18 : Courbes des fréquences des échantillons E3a Birnin Lokoyo, E3b Birnin Lokoyo et E3c Birnin Lokoyo

Figure 19 : Courbes des fréquences de l'échantillon E4 Birnin Lokoyo

Figure 20 : Coupes schématiques des berges du kori 1

Figure 21 : Courbes des fréquences des échantillons E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori 1)

Figure 22 : Courbes des fréquences des échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1) Figure 23 : Courbes des fréquences des échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1) Figure 24: Coupes schématiques des berges des koris 2, 3 et 4

Figure 25 : Courbes des fréquences des échantillons E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)

Figure 26 : Courbes des fréquences des échantillons E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2) Figure 27 : Courbes des fréquences des échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2) Figure 28 : Courbes des fréquences des échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3) Figure 29 : Courbes des fréquences des échantillons E6a Doutchi E6b Doutchi (kori 4) Figure 30 : Courbes des fréquences des échantillons E7a Doutchi E7b Doutchi et E7c Doutchi bas-fond (au niveau de la fosse)

Figure 31 : Courbes des fréquences de l'échantillon E8 Doutchi (mare)

Figure 32: Coupe schématique de berges de koris de deux ravines observées sur le glacis Figure 33 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge droite de la ravine) Figure 34 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge gauche kori Illéla II) Figure 35: Coupe schématique de la berge droite du kori principal de la mare de Sormo Figure 36 : Courbes des fréquences des échantillons bas-fond (koi principal)

Figure 37 : Courbes des fréquences de l'échantillon prélevé dans la mare

Tables des photos

Photo1 :Zone d'épandage de sable dans la dépression (page de garde) Photo 2: Epandage de sable dans le bas-fond en amont de Baré-beri Photo3: Seuil barrage en aval de la mare pour empêcher le vidage Photo 4: Point de vidage de la mare de Birnin Lokoyo

Photo 5: Cône d'épandage forme par le kori Roumbouki a l'entrée de la mare de Birnin Lokoyo Photo 6: Au premier plan la mare de Birnin Lokoyo sèche et au second plan jardin de tomates Photo 7: Dynamique de l'évolution d'un kori par sapement de berge en colonne (berge droite du kori 1)

Photo 8: Mare de Tapkin Sao en cours d'ensablement en raison d'apport des produits de l'érosion hydrique des versants et des plateaux

Photo 9: Cône d'épandage de sable à l'entrée de la mare de Doutchi

Photo 10: Ravinement dans la zone d'épandage

Photo 11: Ravinement à l'entrée du bas-fond

Photo 12: Digues destinées a réduire la vitesse de l'écoulement du kori

Photo 13: Seuil en gabions pour favoriser la sédimentation dans le kori

Photo 14: D igue de déviation du kori principal

Tables des tables

Tableau 1: Evolution des moyennes pluviométriques

Tableau 2: Résultats de l'analyse granulometrique sur le glacis (Birnin Lokoyo)

Tableau 3: Interprétation granulométrique des échantillons de glacis

Tableau 4: Analyse granulométrique des échantillons prélevés sur la berge du kori principal de la mare

Tableau 5: Récapitulatif de contraintes sur les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo

Tableau 6: Niveau de potentialités et contraintes des unités géodynamiques du BV de la mare de Birnin Lokoyo

Tableau 7: Analyse granulométrique transect 1

Tableau 8: Résultats de l'analyse granolométrique sur les transects 2, 3 et 4

Tableau 9: Les modes des différents échantillons de sols sur tous les transects

Tableau 10: Analyse granulométrique des échantillons prélevés en creusant une fosse au niveau de la dépression (profondeur 1.15 m

Tableau 11: Indices granuloméltriques des échantillons de sols dans la dépression. Tableau 12: Récapitulatif de contraintes du BV de la mare de Doutchi

Tableau 13: Niveau de dégradation des unités paysagères du BV de la mare de DoutchiTableau 14: Analyse granulométrique des échantillons prélevés sur les glacis (Sormo)

Tableau 15: Résultats de l'analyse granulométrique

Tableau 16: Modes des échantillons du bas-fond

Tableau 17: Récapitulatif de contraintes sur les unités géodynamiques du BV de la mare de Sormo

Tableau 18: Niveau de contraintes et potentialités

Table des matières Dédicaces i

Sigles et abréviations ii

Liste des tables iii

AVANT-PROPOS 11

INTRODUCTION GENERALE 13

1.PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS 15

2. HYPOTHESES DE DEPART 17

3. METHODOLOGIE 18

3. 1. Raison du choix 18

3. 2. Matériels et méthode 18

3. 2. 1. Démarche 19

3. 2. 1. 1 Recherche documentaire 19

3. 2. 1. 1 Le camp de terrain 20

3. 2. 1. 3 Le laboratoire 20

3. 2. 1. 4 Traitement de données 20

3. 2. 2. Matériels 20

4. DIFFICULTES RENCONTREES 21

CHAPITRE I : LE CONTEXTE REGIONAL DES BAS-FONDS 22

1. 1 LES ASPECTS BIOPHYSIQUES 22

1. 1. 1. La structure géologique 22

1. 1. 2 L'hydrogéologie 23

1. 1. 3 L'hydrologie 24

1. 1. 4. La géomorphologie 24

1. 1. 5. La végétation 25

1. 1. 6. Les sols 25

1. 2. LES CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES 26

1. 2. 1. Les conditions pluviométriques 26

1. 2. 2 Les températures 31

1. 3 TYPOLOGIE ET ROLE DES BAS-FONDS DANS LES STRATEGIES PAYSANNES 33

1. 3. 1 Typologie des bas-fonds 33

1. 3. 2. Rôle des bas-fonds dans les activités 36

CHAPITRE II. CARACTERISATION ET ESSAI D'EXPLICATION DE L'EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE 37

2. 1 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT DE LA MARE DE BIRNIN

LOKOYO 37

2. 1. 1 Les sommets de plateaux 37

2. 1. 2. Les talus de grès argileux 39

2. 1. 3. Les glacis 40

2. 1. 4. le bas-fond 47

2. 2 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT DE LA MARE DE

DOUTCHI 58

2. 2. 1 Les sommets de plateaux et de buttes 58

2. 2. 2. Les talus 59

2. 2. 3. Les glacis 60

2.2. 4. La dépression. 65

2. 3. Les principales unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Sormo 75

2. 3.1. LES SOMMETS DE PLATEAUX ET DE BUTTES 83

2. 3. 2. Les talus 84

2. 3. 3 Les glacis 85

2. 3. 4. Le bas-fond 89

CHAPITRE III: DISCUSSIONS ET PERSPECTIVES 99

3.1. DISCUSSIONS 99

3. 2 PROPOSITION D'AMENAGEMENT 102

3. 2. 1. Aménagement dans les bas-fonds 103

3. 2. 2 Traitement des autres unités géomorphologiques 104

3. 2. 2. 1 Traitement sur les glacis 105

3. 2. 2. 2 Traitement des talus 106

3. 2. 2. 3 Sur les sommets de plateaux 106

CONCLUSION GENERALE 107

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 109

11
Avant-propos

L'opportunité de réaliser notre mémoire de maîtrise nous a été offerte d'une part par le réseau universitaire international de Genève (RUIG) qui a initié un programme de recherche-développement dont la problématique est « Négocier les conflits d'intérêt liés à l'exploitation de l'eau ». C'est dans ce cadre que la cellule de conseil du département de géographie (Géoconseil) nous a octroyé une bourse. Et d'autre part par le programme de recherche « Dynamique et Gestion de Bas-fonds Sahéliens ». Ce programme a été initié par une équipe de chercheurs de l'université Abdou Moumouni de Niamey en collaboration avec l'IRD, l'IGA de l'université Joseph Fourier de Grenoble et AMMA.

Au terme de ce travail nous tenons à exprimer nos remerciements et notre profonde gratitude à toutes les personnes physiques et morales qui ont d'une manière ou d'une autre contribué à la réussite de ce travail. Nos remerciements vont en particulier:

- à Mr. WAZIRI MATO Maman, enseignant chercheur au département de géographie qui nous a pris en charge pendant notre séjour, et sans l'aide de qui nous n'aurons pas la chance d'étudier aisément. Nous exprimons notre reconnaissance et notre profonde gratitude en vers lui et à toute sa famille pour leur soutien inestimable;

- à Mr. Monsieur BOUZOU MOUSSA Ibrahim qui en dépit des lourdes tâches administratives qu'il a occupées a accepté avec patience et rigueur de diriger ce travail. Qu'il trouve ici notre profonde gratitude;

- à Mr. FARAN MAIGA Oumarou, qui a co-encadré ce travail malgré ses multiples occupations. Ses remarques nous ont été très utiles tout au long de ce travail.

- à Mr. Ali Magagi qui nous a toujours facilité la tâche et pour qui, la rigueur et les conseils nous ont servi pour notre réussite sur le banc.

- à Mr. ABBA Halilou, qui nous a toujours aidé pour notre formation à l'université.

- à Mr. IBRAHIM Salissou pour ses apports inestimables dans la réalisation de ce travail et pour la formation en informatique qu'il nous a dispensée. A l'ensemble du corps enseignant du département de Géographie de l'université Abdou Moumouni de Niamey pour la formation de qualité qu'ils nous ont donnée du premier au second cycle; qu'ils trouvent notre profonde gratitude.

- à la cellule de conseil du département de géographie (Géoconseil)

- au réseau universitaire international de Genève (RUIG) et le programme dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens PDGBS, nous en sommes reconnaissants.

Nous tenons aussi à remercier le Directeur Général de l'INRAN qui nous a offert l'opportunité de
travailler dans leur salle de cartographie pour la réalisation des cartes de situation de 1975 et 1996 de

Birnin Lokoyo et Doutchi, le responsable de la salle Mr. HAMANI dit vieux HAMANI pour nous avoir aidé là réaliser ces cartes; Mr. HASSAN Sani qui nous a pris en charge lors de notre séjour à Doutchi, aux chefs de Villages de Birnin Lokoyo et de Sormo. Et enfin nous remercions tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. Il s'agit de MAMANE Harouna, MANI ABDOU Amadou, Dr KOLLE Laminou MALAM ABDOU Moussa, MAMAN Issoufou et GALADIMA Sadi, ISSA Nassirou, KONE Moustapha, MALAN HABOU Djibrilla, etc... Nous ne terminerons pas sans remercier notre binôme AMADOU BANA Adamou qui nous a aidé à faire une partie de nos travaux sur le terrain.

13
Introduction générale

Le Niger est un pays sahélien situé dans la frange semi-aride qui sert de transition entre le désert au nord et les zones plus humides au sud. Ce pays à l'instar de bon nombre de pays sahéliens présente une situation socio-économique très difficile. Il a connu des épisodes de sécheresses résultant du réchauffement du climat à l'échelle planétaire.

On comprend aisément pourquoi la population nigérienne est dans une situation de détresse économique. Actuellement il traverse une situation critique ce qui d'ailleurs a poussé le gouvernement à lancer un appel à la solidarité internationale pour faire face à la crise alimentaire qui secoue la population suite à la mauvaise campagne agricole 2004.

Ce constat n'est pas nouveau puisque dès le début des années 1970 le Niger se fixe comme objectif prioritaire de sa stratégie du développement, l'autosuffisance alimentaire. L'enjeu est donc de taille pour l'ensemble de la zone semi-aride et le Niger en particulier où le problème d'eau se pose avec acuité. C'est pourquoi les milieux humides suscitent beaucoup d'intérêts, car étant des écosystèmes productifs pouvant jouer un rôle prépondérant dans les stratégies du développement durable. Ainsi, la mise en valeur agricole des bas-fonds constitue l'une des réponses possibles à la crise actuelle des systèmes traditionnels de production (ALBERGEL & al; 1993).

Les bas-fonds ont fait l'objet de nombreuses recherches qui ont montrée leur importance dans le système de production.

- A l'échelle régionale, à la suite de l'atelier du réseau (R3S) de la CORAF, tenu en 1987 à Ouagadougou, des chercheurs ont exprimé le souhait de mener une recherche fédérative sur le thème des bas-fonds au Sahel (ALBERGEL & al; 1993). En 1994, le consortium bas-fond a été créé à l'issue d'un atelier sur « la recherche sur les bas-fonds en Afrique Sub saharienne » tenu au siège de l'ADRAO à Bouaké.

- Au plan national, on peut parler en 1963 des études confiées à l'IRAT (l'actuelle l'INRAN) relatives à la mise en valeur des terres irrigables notamment des besoins en eau, des méthodes d'irrigation, des diverses cultures sur les principaux types de sols (HABIBOU; 1989) ainsi que le programme de recherche dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens élaboré en 2003.

Les bas-fonds ont été définis comme des axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques (RAUNET; 1985); des fonds plats ou concaves des parties amont des réseaux de drainage (JOUVE; 1992), zones basses du paysage, zones humides dans les pays secs, les bas-fonds sont des milieux complexes caractérisés par leur hydromorphie. Ils concentrent les eaux de ruissellement et sont inondés temporairement par les crues et par la remontée de la nappe (ALBERGEL & al; 1993), ou encore des fonds plats ou concaves des

axes d'écoulement temporaires, qui sont inondés pendant des périodes d'au moins plusieurs jours, et dans lesquels on trouve des sols aux caractéristiques hydromorphes (programme de recherche DGBS, 2003).

Ces unités qui offrent des potentialités meilleures sont surexploitées, ce qui conduit à une dégradation généralisée (ravinement, ensablement ainsi que vidage des mares). Dans ces conditions, l'aménagement de ces bas-fonds constitue une question de survie et exige de ce fait la connaissance d'un certain nombre des paramètres tels que: la dynamique érosive, les caractéristiques physiques afin d'en savoir plus sur les types d'ouvrages à envisager.

La présente étude sur la genèse et morphodynamique actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation des bas-fonds de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo, s'inscrit dans cette logique. En effet, elle constitue une contribution à l'amélioration de la connaissance sur la dynamique actuelle des bas-fonds en vue de leur gestion durable. Dans cette étude, nous sommes surtout intéressés à la dynamique érosive notamment l'érosion hydrique, car elle constitue un phénomène très grave qui affecte durablement le patrimoine foncier.

Les résultats obtenus constitueront dans le cadre du programme Dynamique et Gestion des Bas-fonds Sahéliens une base de données à l'usage de tous ceux qui oeuvrent pour une meilleure gestion de ces écosystèmes tant convoités et qui font parfois l'objet de conflits.

CARTE 1 : LOCALISATION DES SITES ETUDIES

1. Problématique et objectifs

Le diagnostic de la dégradation de l'environnement sahélien montre que les effets pervers les plus perceptibles qui détruisent tout le potentiel de production sont ceux qui concernent les bas-fonds,

territoires ressources de ce milieu à fortes contraintes (PDGBS 2003). La sécheresse, la dégradation de terres dunaires et la pression démographique ont amené les paysans à chercher de nouvelles terres à mettre en culture notamment les bas-fonds. Ces unités morphologiques font l'objet d'une exploitation croissante car elles représentent une alternative économique intéressante pour les paysans qui en tirent profit.

Jadis, les bas-fonds étaient presque exclusivement affectés à l'utilisation sylvo-pastorale. Ils ont connu ainsi, souvent pendant des siècles un équilibre écologique dynamique (BENDER & OUSSEINI, 2000). Ils étaient surtout considérés comme des zones de parcours et les mares constituées à la faveur des seuils naturels ou aménagés servaient à abreuver le bétail (ALBERGEL & al; 1993).

La conséquence qui découle de leur mise en valeur est un dysfonctionnement car les bas-fonds sont des écosystèmes fragiles facilement dégradables. Depuis plus de 30 ans, les bas-fonds au Niger se dégradent sous l'effet de la péjoration climatique associée à la croissance démographique et à la dégradation des terres qui ont profondément altérées les conditions de mise en valeur traditionnelles.

L'intérêt qu'ils suscitent chez les populations, et le problème lié à leur gestion sont d'autant plus manifestes qu'en plus des développeurs, des ONG et des politiques, les chercheurs aussi se penchent aussi sur ce problème (MOUSSA ; 2005).

Ainsi, le programme de recherche DGBS auquel est rattachée cette étude vise à comprendre la morphodynamique actuelle des bas-fonds sahéliens, donc comprendre les réponses aux processus de leur déstabilisation sous l'action couplée de la péjoration climatique et de l'action anthropique. En effet, ces deux composantes ont engendré une nouvelle dynamique qui s'est traduite par une dégradation des ressources naturelles (notamment sols, végétation...) dans ces milieux. En d'autres termes il s'agit de faire le lien entre le changement d'usage des sols, l'évolution de la pluviométrie et le comportement des bas-fonds en zones sahélienne.

Notre étude concerne trois bas-fonds situés dans la région de Dosso. Le bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo (département de Doutchi carte 1) s'étend entre 13°45'50» et 13° 50'35» nord et entre 3°58'45» et 4°7' Est; Le bassin versant de la mare de Doutchi se situe entre 13°36' et 13°41'20» Nord et 4°1'10» et 4°5'30» Est; et enfin le bassin versant de la mare de Sormo (département de Gaya carte1) s'étend entre 12°10' et 12. 25' N et 3°30 et 3°45' Est et a une superficie approximative de 210

Le choix de ces bas-fonds est dû au constat de dégradation rapide de leur environnement physique, disparition de la couverture végétale, accélération de la dynamique érosive, ensablement des plans d'eau entraînant ainsi leur assèchement.

Si nous pouvons tenter d'énumérer les problèmes spécifiques affectant ces bas-fonds, nous citons entre autres:

> de la généralisation de la dynamique érosive sur toutes les unités géodynamiques liée à une dégradation de la couverture végétale. Elle crée des griffes dont qui la tête remonte jusqu'au talus.

> l'ensablement des mares qui entraîne leur tarissement précoce de ces mares.

> du ravinement qui provoque une énorme perte en terre surtout dans les bassins versants des mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.

> l'érosion éolienne qui accélère le comblement des mares constitue une menace non moins importante affectant les mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.

Au vu de ces multiples problèmes qui affectent ces milieux, les objectifs assignés à ce travail sont:

+ caractériser davantage ces milieux afin d'attirer l'attention quant à leur gestion.

+ cerner les relations entre les bas-fonds et les unités géodynamiques afin d'aboutir à un modèle de fonctionnement et d'aménagement des bas-fonds.

+ Personnellement à travers ces travaux d'étude et de recherche nous essayerons de joindre la théorie à la pratique. En effet, notre discipline se veut de plus en plus opérationnelle, et doit en tant que science de l'espace, jouer un rôle capital dans le mécanisme du développement durable et surtout dans un pays pauvre comme le Niger.

2. Hypothèses de départ

Afin d'orienter notre réflexion sur la dynamique actuelle au sein de ces milieux humides à fortes contraintes nous avons essayé de vérifier les hypothèses suivantes.

La dynamique qui affecte ces milieux humides résulterait de l'évolution des conditions climatiques et de l'action anthropique.

Les transformations des caractéristiques écologiques sont à l'origine de la modification des systèmes, donc à l'origine de problèmes qui affectent ces milieux.

3. Méthodologie

3. 1. Raison du choix

Nous devons notre connaissance sur le phénomène d'érosion à nos enseignants BOUZOU MOUSSA I. et FARAN MAIGA O. qui nous ont conduits sur le terrain dans le secteur de Karma où l'érosion hydrique aussi bien qu'éolienne sont actives. C'est là un premier pas pour cerner sur le terrain certaines réalités des enseignements acquis théoriquement en géomorphologie. À OUSSEINI I., qui nous a dispensé le cours de l'UV 346 A (Analyse des milieux naturels et des paysages), au Pr. WINISTORFER J. qui nous a appris beaucoup de chose en année de maîtrise à travers deux sorties sur le terrain au cours desquelles nous avons été amenés à voir diverses réalisations en matière de CES-DRS notamment dans le secteur de Karma et les aménagements hydroagricoles à Tillabéri et un mini-barrage à Tondibiya gorou. Toutes ces réalisations observées visent une meilleure protection de l'environnement physique fragilisé par l'action conjuguée des facteurs naturels et anthropiques. Ces facteurs ont des impacts sur les milieux humides sahéliens, vers lesquels l'espoir est tourné après une série de crises (sécheresses) ayant engendré des dysfonctionnements environnementaux. C'est pourquoi, le gouvernement nigérien a fait de la mise en valeur des bas-fonds un thème central de sa politique d'intervention pour atténuer les effets de la grande sécheresse de 1983-1984 (MONCHALIN; 1992).

Les milieux humides occupent une place de choix dans les stratégies de lutte contre la pauvreté en milieu rural bien qu'ils occupent une proportion faible dans les paysages Ouest africains 5 à 10 % (ALBERGEL & al; 1993). C'est pourquoi les paysans se sont beaucoup intéressés aux terres des bas-fonds depuis la sécheresse des années 1984-1985. Mais ces écosystèmes subissent une dégradation poussée se traduisant par une baisse de leur potentiel de production et souvent par des conflits divers. Devant l'ampleur de ce phénomène, les actions entreprises par les paysans se sont avérées inefficaces. C'est pour apporter notre modeste contribution à l'étude de ces milieux que nous avons accepté de travailler avec l'équipe du programme de recherche Dynamique et Gestion Bas-fonds Sahéliens qui nous a proposé le thème: Genèse et morphodynamique actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation des bas-fonds de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo (région de Dosso).

3. 2. Matériels et méthode

Pour aboutir aux objectifs fixés dans le cadre de ces travaux d'étude et de recherche, nous avons opté pour l'analyse systémique, le bas-fond est considéré comme un système intégré dans un système plus large donc en interrelation avec les autres unités paysagères. Le système est défini

comme un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but (de ROSNAY 1977). L'analyse systémique est une méthode servant à voir l'infiniment complexe. Elle s'articule au tour de deux aspects dont : l'aspect structurel qui permet d'identifier, de délimiter et de caractériser les unités géodynamiques et l'aspect fonctionnel à partir duquel on peut évaluer le flux et/ou l'échange de la matière entre les différentes unités de la séquence paysagère.

Pour mener à bien notre étude, nous avons respecté la méthodologie du programme de recherche programme de recherche DGBS qui comporte trois niveaux d'analyse.

Niveau régional: il consiste à caractériser les bassins versants choisis dans leur contexte régional, c'est-à-dire cerner le contexte physique dans lequel sont créés les bas-fonds. Il s'agit de présenter le milieu biophysique (la géologie, l'hydrogéologie, l'hydrologie, le sol, la végétation, la morphologie, le climat et les dynamiques érosives), l'objectif étant ici de faire l'esquisse d'une typologie des bas-fonds.

Niveau local: ce niveau consiste à caractériser le bas-fond et son bassin versant, les composantes physiques à la délimitation du bassin versant et des différentes unités morphogiques.

Et enfin le troisième et le dernier niveau d'analyse consiste en la caractérisation des détails. Elle s'est faite à partir des critères de lithologie, d'altitude, de la topographie (pente), de la géomorphologie, du sol, du couvert végétal et de la dynamique érosive.

3. 2. 1. Démarche

3. 2. 1. 1 Recherche documentaire

C'est la première étape qui a consisté à l'étude des documents cartographiques (cartes topographiques et géologiques) pour localiser et délimiter les bassins versants et les caractériser du point de vue géologique, des photographies aériennes qui nous ont donné des situations ponctuelles notamment celles de 1975 et 1996 et le traitement des données climatiques; une série des documents sur les sites, et ayant traité des sujets en rapport avec le thème. Cette phase s'est déroulée à Niamey et nous a conduit à visiter les bibliothèques de la coopération Suisse, de l'IRD, du CIDES, au niveau des ministères, de la FLSH et de la FA... et auprès des services techniques déconcentrés de Doutchi, de Gaya et de Matankari.

3. 2. 1. 1 Le camp de terrain

Le camp de terrain constitue l'étape la plus décisive. Elle a consisté en des missions pendant lesquelles ont été faites des observations afin d'appréhender les facteurs déterminants de la dynamique qui affecte les bassins versants. Nous avons procédé au cours de cette étape à des mesures des dimensions des koris (profondeurs et largeurs). Certaines coupes ont fait l'objet d'échantillonnage en vue d'une meilleure connaissance de la texture des sols et des conditions des dépôts des agents de transport.

3. 2. 1. 3 Le laboratoire

Le travail au laboratoire a consisté d'une part à l'analyse granulométrique afin de connaître la texture des sols pour déterminer les agents de transport ainsi que le milieu de sédimentation. Pour chaque échantillon, nous avons prélevé 100g de sédiments qui sont soumis au tamisage mouillé. Après séchage, la fraction de sable est soumise au tamisage à sec. Les résultats ont servi à tracer les courbes de fréquences relatives et cumulées. D'autre part, ce travail a consisté en la réalisation des cartes des unités géodynamiques et contraintes de différentes années afin de les comparer pour mieux connaître la dynamique actuelle dans ces bassins versants.

3. 2. 1. 4 Traitement de données

C'est une phase consacrée à l'analyse et l'interprétation des données recueillies lors de nos observations sur le terrain. Cette étape a consisté à faire un bilan entre les données déjà existantes (qui tirées dans la recherche bibliographique) et celles issues directement de nos investigations.

3. 2. 2. Matériels Ce sont :

-les cartes topographiques utilisées pour localiser les sites de l'étude, délimiter les bassins versants pour calculer superficie:

*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000, Dogondoutchi, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962

*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000, Dosso, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962

*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2c IGN, Paris, 1965

*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2a IGN, Paris, 1965

-la documentation sur les sites et/ ou en rapport avec le thème;

-les photographies aériennes pour les sites de Doutchi et Birnin Lokoyo que nous avons trouvées à l'INRAN qui sont de format 22.86 sur 22.86 cm en noir et blanc et à une échelle de 1/60000 et 1/50.000;

-les photographies aériennes pour le site de Sormo que nous avons obtenus à l'IGNN; -les données climatiques (précipitations, température) pour la caractérisation du climat - appareil photographique marque YASHICA, mètre ruban, marteau;

-le glossaire de géomorphologie a servi de base pour la cartographie;

-le lexique de noms vernaculaires de plantes du Niger;

-les cartes géomorphologiques et géodynamiques et de contraintes de la mare d'OURSI (1979). -les lunettes stéréoscopiques pour la photo-interprétation;

-les rotring...

Pour la réalisation de cartes, nous avons insisté sur l'identification des unités géodynamiques, les contraintes. Nous avons complété les informations avec nos observations sur le terrain et les cartes topographiques.

4. Difficultés rencontrées

Les difficultés dans la réalisation de ce travail sont d'ordre technique et matériel. En effet, c'est notre premier pas dans la recherche. Notons que nous avons eu des difficultés pour obtenir une documentation pour les sites de Birnin Lokoyo et celui de Doutchi.

Ce travail s'articule autour de trois chapitres

Dans le premier chapitre, nous avons caractérisé les bassins versants étudiés dans leurs contextes régionaux.

Le second chapitre fait cas de la caractérisation et essai d'explication de l'évolution géomorphologique.

Chapitre I : Le contexte régional des bas-fonds 1. 1 Les aspects biophysiques

Le milieu biophysique est constitué d'un ensemble de facteurs reliés par un réseau d'interaction (la géologie, l'hydrogéologie, l'hydrologie, le sol, la végétation, la géomorphologie et le climat). Ces facteurs déterminent un système dynamique complexe dont l'évolution et le fonctionnement sont dirigés par les interactions qui existent entre eux.

1. 1. 1. La structure géologique

L'observation de la carte géologique de la république du Niger (GREIGERT & POUGNET; 1965) montre que les formations présentes dans les zones de notre étude correspondent à celles d'un bassin sédimentaire. Les sites concernés par cette étude appartiennent plus précisément au bassin des Iullimenden dont l'histoire géologique est marquée par des périodes de transgressions marines et par des épisodes continentaux.

Ce bassin peut être subdivisé en deux secteurs:

· Un secteur Nord-Est qui correspond au domaine des formations datées du Primaire au Crétacé inférieur.

· Un second domaine sud-ouest qui est constitué des formations relativement récentes auquel appartiennent les sites objets de cette étude.

L'échelle stratigraphique de la partie sud-ouest de ce bassin se présente comme suit:

> Le Crétacé supérieur;

> L'Eocène inférieur;

> Le Continental terminal (CT) qui présente

· une série sidérolithique de l'Adar Doutchi (CT1)

· une série argilo-sableuse à lignite (CT2)

· une série de grès argileux du moyen Niger (CT3)

> Les dépôts quaternaires composés des alluvions qui s'étendent le long de la vallée du Dallol Maouri et l'erg ancien constitué de dunes non orientées.

La région de l'Aréwa est couverte par le CT1. série sidérolithique de l'Ader Doutchi dont la puissance est estimée à 80 m à Dogondoutchi (GREIGERT & POUGNET; 1965), la série de grès argileux du moyen Niger (CT3), constituée essentiellement de silt, de grès, d'argile, auxquels s'ajoutent les graviers et le quartz. Le Continental Terminal CT probablement d'âge Mio-pliocène est la formation la plus jeune du bassin des Iullimenden. Il regroupe les dépôts continentaux qui recouvrent les faciès marins. Il s'agit de grès fins à grossiers argileux, et de niveaux oolithiques ferrugineux inter stratifiés (Bernus et Sidikou; 1980). Le Ct dépasse les 450 m d'épaisseur à Dogondoutchi. On note aussi la présence de l'erg ancien à dunes non orientées témoignant une phase d'aridité dans la région, les produits de comblement de la vallée du Dallol Maouri (des alluvions anciennes et récentes) qui représentent les formations quaternaires.

Quant à Sormo, la géologie est celle de la partie sud du bassin. En dehors de ces couches du Continental terminal, on observe des dépôts fluviatiles datant du Crétacé supérieur et constitué de grès grossiers, de conglomérats, silt, d'argile et de bauxite pisolithique (le Continental Hamadien). La série sidérolithique de l'Adar Doutchi affleure aussi dans cette partie communément appelée Dendi, ainsi que les alluvions quaternaires le long du Dallol Foga et du Dallol Maouri.

Le substrat géologique influencera sur la répartition de ressources naturelles notamment la végétation, les sols dont le développement dépend de la profondeur des réserves souterraines.

1. 1. 2 L'hydrogéologie

Ce point concerne les ressources en eaux souterraines. Les principaux systèmes aquifères de la partie méridionale du bassin des Iullimenden sont contenus dans les formations sédimentaires. Pour l'ensemble de la région de Dosso, on note selon les profondeurs trois systèmes aquifères: la nappe du Continental intercalaire, Le système du CT comporte trois sous nappes distinctes à savoir la nappe inférieure en charge épaisse d'une dizains de mètres et profonde d'environ 120 m dans le Dallol Maouri, la moyenne en charge dont l'épaisseur décroît du nord vers le sud pour atteindre 10 m à Yélou. et enfin la nappe phréatique alluviale subaffleurante dans les dallols. D'un niveau statique de moins de 30 m de profondeur; les eaux sont douces et contenues dans des couches épaisses de 10 à 30 m.

Ces ressources en eau souterraines sont pour l'ensemble bonne pour les activités socioéconomiques et jouent un rôle sur l'importance des eaux de surfaces.

1. 1. 3 L'hydrologie

Le fleuve Niger est le seul cours d'eau permanent longeant au sud la frontière avec le Bénin et le Nigeria. Les précipitations atmosphériques se rassemblent sur le plateau en mares qui disparaissent par évaporation et infiltration. Les mares résiduelles alignées dans le lit du Dallol sont alimentées par la remontée de la nappe phréatique, le ruissellement local et la pluie directe. En cas d'une bonne pluviosité, les mares se déversent les unes dans les autres pour donner un écoulement local sporadique.

Cependant à une échelle plus petite ou locale, les bas-fonds objets de cette étude, et se situant sur le lit du Dallol Maouri une vallée sèche obstruée par des accumulations sableuses, présentent des caractéristiques spécifiques.

Les bas-fonds de Birnin Lokoyo et de Sormo présentent une fonctionnalité à l'échelle locale. En effet, la mare de Birnin Lokoyo, une fois qu'elle atteint son plein, se déverse vers l'aval dans une zone dépressionnaire située au nord de Matankari. Pour le cas de Sormo, quand le plan atteint une cote, il communique avec d'autres mares vers l'aval pour donner un écoulement sporadique.

Le bas-fond de Doutchi dont le bassin versant est fermé est un bas-fond endoréique car l'apport des différents koris s'estompe dans la mare qui se tarit en quelques mois après la saison de pluies.

1. 1. 4. La géomorphologie

Le paysage morphologique actuel est celui d'un bas plateau de grès du CT. Le sommet tabulaire avec ou sans cuirasse ferrugineuse de ce plateau, domine de larges vallées fossiles communément appelées Dallols. Ce plateau s'étend de l'Est de la vallée du Niger jusqu'au méridien 4° 20' environ porte une végétation typique « la brousse tigrée » et constitue un immense ensemble monotone. L'altitude qui est de 250 m au Nord descend à 210 m vers la vallée du Niger. Le fond des Dallols dont la largeur varie de 1.5 à 15 km est une vaste plaine sableuse entrecoupée par la présence de petites accumulations sableuses. La dénivellation entre le sommet du plateau et le fond de Dallols varie de 40 à plus de 80m (MINISTERE DU PLAN; 1979).

1. 1. 5. La végétation

Deux domaines bioclimatiques recouvrent la région concernée par cette étude. Il s'agit des domaines, sahélien et nord soudanien ou soudano-sahélien.

Dans le premier domaine, la végétation est une steppe arbustive au nord et qui passe à une steppe
arborée vers le sud. Toutefois les variations de la densité et de la hauteur sont accentuées par des
changements du substrat et de la présence de quelques microclimats (MINISTERE DU PLAN; 1979).

Plus au Sud dans le domaine nord soudanien, on rencontre des savanes caractérisées par une strate herbacée continue où dominent les graminées de grande taille. La strate ligneuse variablement dense contient encore des arbustes et surtout de nombreux arbres.

Dans chacun de ces domaines, les sommets de plateaux à cuirasse ferrugineuse sont colonisés par un groupement floristique à faciès contrasté, caractéristique et plus ou moins conservée: la brousse tigrée. Et enfin dans la partie sud des Dallols se différencient une steppe et une rôneraie dans les zones dépressionnaires.

1. 1. 6. Les sols

La répartition des sols est fonction des processus responsables de leur évolution, déterminés notamment par le climat, la géologie, la position topographique, la végétation et autres facteurs biologiques ainsi que la durée de l'évolution. Ces éléments inter agissent pour former un système complexe.

D'une manière générale, la pédogenèse est de nos jours peu intense dans la zone semi-aride corrélativement à l'action des processus chimiques et biologiques. On distingue suivant les unités géodynamiques les sols minéraux bruts d'érosion sur les plateaux recouverts d'une couche de cuirasse ferrugineuse et les talus. Ces sols ont une valeur agronomique médiocre et sont utilisés à des fins sylvo-pastorales. Sur les glacis se développent des sols sableux légèrement argileux. Pour les zones qui nous intéressent, on rencontre des sols peu évolués et mal structurés facilitant ainsi une érosion mécanique et météorique.

Ainsi, on distingue


· Les sols ferrugineux tropicaux qui sont de trois types: non évolués ou peu lessivés formés sur sable ou grès avec des horizons supérieurs faiblement humifères tandis que les horizons de profondeur sont fortement colorés par le fer. Dans la vallée du Niger et dans le Dallol Bosso et le

Dallol Maouri de sols ferrugineux tropicaux se sont formés sur les terrasses. Mais les cultures sans jachères ont souvent épuisé ces sols.

· Le long des Dallols se localisent des sols de texture fine qui se caractérisent par la présence constante de l'humidité dans leur profil inférieur. Ces sols sont classés dans la famille de sols hydromorphes.

· Les sols ferralithiques sur argile sableuse qu'on rencontre sur les plateaux ensablés. Ils sont parfois associés à des sols ferrugineux lessivés.

· Et enfin plus au sud dans la zone de Gaya on rencontre des sols peu évolués partiellement érodés par le ruissellement.

1. 2. Les Caractéristiques climatiques

Le climat est déterminé par l'alternance de deux flux aériens : une masse d'air chaud et sec de direction NE-SW, qui prend son origine dans les hautes pressions sahariennes et une autre masse d'air humide qui est originaire des hautes pressions tropicales (Anticyclone de Saint Hélène). Il se caractérise par la constance de la chaleur, la saisonnalité et la fluctuation inter annuelle des précipitations.

Pour caractériser le climat de nos sites d'étude nous avons analysé les données des stations météorologiques de Dogondoutchi (1923-2003), de Gaya (1931-2003) et le poste pluviométrique de Matankari (1985-2003).

1. 2. 1. Les conditions pluviométriques

Pour l'analyse des précipitations, nous avons utilisé les données de la station de Doutchi qui dispose des données depuis 1923, la station de Gaya (1931) et celle de Matankari la plus récente disposant d'un relevé à partir de 1985. Pour l'étude des données annuelles, nous avons construit des graphiques des écarts en pourcentage de la moyenne annuelle des précipitations ainsi que les courbes de variation de la pluviométrie.

De nos analyses, il ressort que la pluviométrie est erratique; aucune régularité, ni en terme de quantité ni en terme de distribution, ne peut être assurée d'une année à une autre. Pour l'ensemble des stations, trois sécheresses ont été enregistrées entre 1969 et 1973, 1984 et 1985 et enfin 1992 et 1993 après une période de précipitations abondantes très supérieures à la moyenne de 1950 à 1967.

Le tableau 1 montre que les précipitations sont aléatoires aussi bien dans le temps que dans l'espace.

Tableau 1: Evolution des moyennes pluviométriques

Année

Stations

1931-1960

1940-1969

1970-1999

Doutchi-13°38'39»N

632.72

546.93

461.13

Gaya 11°52'30» N

860.05

850.05

814.43

Matankari- 13°46'N

-

-

459.3*1

 

Ce tableau montre l'importante diminution de la pluviométrie, qui reflète la péjoration climatique qui affecte le Sahel depuis plus de trois décennies.

Cependant pour mieux caractériser cette région, nous avons distingué deux domaines. Le domaine sahélien situé plus au Nord dont l'analyse a porté sur la station de Doutchi et le poste pluviométrique de Matankari.

De l'analyse des totaux pluviométriques annuels de la station de Doutchi, on s'aperçoit que jusqu'en 1966 les précipitations annuelles ont été généralement supérieures à la moyenne (calculée sur la période de 1923-2003) et restent en deçà de cette moyenne à partir de 1969.

Depuis 1969 les déficits sont pratiquement chroniques et ont tendance à s'accentuer, les records ayant été enregistrés pendant les années de grandes sécheresses. Le déficit pluviométrique calculé sur le quinquennat 1985-1989, par comparaison à celui du quinquennat 1950-1954 est de l'ordre de 49 %. Une tendance générale à l'assèchement du climat s'affiche depuis le début des années 1970 (figure 2). L'analyse de la courbe de moyennes mobiles avec pas de cinq (5) ans montre une succession d'années sèches et humides plus ou moins longues.

Il s'agit de la moyenne de 1985 à 2003.

Figure 1: Courbes de variation des précipitations à Doutchi (1923-2003)

1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003

Total annuel Moy Moy. Mobile

Precipitations mm

1100

1000

400

200

900

700

600

500

300

800

100

0

Source:DMN

Figure 2: Écarts à la moyenne station de Douthi (1950-2003)

Source: DMN

Pour le poste pluviométrique de Matankari, même si par ailleurs la durée des observations dont on dispose ne nous permet pas de déceler la tendance puisqu'elle n'atteint pas la norme de l'OMM (30 ans), l'analyse de l'évolution de la pluviométrie montre une irrégularité de précipitations dont la hauteur est variable d'une année à l'autre et révèle une tendance à la baisse (figure 3). La moyenne

annuelle de 1985 à 2003 est de l'ordre de 459.3 mm, le minimum (258.9 mm) et le maximum (759.7 mm) ont été enregistrés respectivement en 1990 et 1991.

Au cours de cette période on peut distinguer deux phases de 1985 à 1993, la pluviométrie a été généralement en dessous de la moyenne, seule une année (1991) a eu des précipitations supérieures à 459.3 mm, soit un surplus de 65.4 %.

Figure 3: Courbes de variation de précipitations à Matankari (1985-2003)

Source: DMN

De 1994 à 2003 la tendance se renverse, les hauteurs se situent au-dessus de la moyenne à l'exception de trois années (1997, 1998, 2001) qui ont enregistré respectivement des déficits de l'ordre de 5.7, 8.2, et 13.4 % (figure4).

Figure 4: Écarts à la moyenne station de Matankari (1985-2003)

L'analyse des courbes de variations de la pluviométrie de la station de Gaya (Figure 5) montre une fluctuation inter annuelle de précipitations (une alternance d'années sèches et d'années d'excellente pluviométrie.) Les années ont été le plus souvent excédentaires que déficitaires. Cependant le déficit a parfois concerné plusieurs années consécutives notamment (1972, 1973, de 1982 à 1984) années de grandes sécheresses sur l'ensemble du territoire national.

Figure 5: Courbes de variation de précipitations à Gaya (1931- 2003)

Precipitations mm

1200

1100

1000

400

200

900

800

700

600

500

300

100

0

Total annuel Moy mobile Moyenne

Source: DMN

Figure 6: Écarts à la moyenne station de Gaya (1950-2003)

La station enregistre d'importantes précipitations comparativement à la station de Doutchi et le poste pluviométrique de Matankari et même au reste du pays. En effet, avec moins de 800 mm en année de pluviométrie moyenne et plus ou moins 1000 mm pour les années de bonne pluviométrie et une saison de pluies de huit (8) mois, on se permet de qualifier le climat de cette station de climat sahélo-soudanien ou nord soudanien.

Les courbes de variation des précipitations au niveau de ces stations montrent d'une part une variabilité inter annuelle et d'autre part une tendance à la baisse des précipitations. D'une manière générale, ce qui caractérise les précipitations pour l'ensemble des stations, c'est la variabilité et la persistance de cette variabilité. On constate que depuis le début des années 1970 la pluviométrie connaît une baisse progressive. Ceci apparaît nettement sur les graphiques qui expriment les écarts par rapport à la moyenne. Cependant pour chacune de ces stations, la fin de la série laisse entrevoir une augmentation des précipitations.

D'une manière générale, cette région est confrontée à des graves déficits pluviométriques, ce qui n'est pas sans conséquences sur l'environnement et les activités socio-économiques de populations. La signification écologique de cette variabilité n'est pas toutefois facile à mettre en évidence, car elle touche aussi bien l'importance de précipitations que la durée de saisons, leur date d'apparition, le nombre de jours de pluies, la fréquence des épisodes secs et humides au cours de la saison de pluies. Les répercussions de ce phénomène d'assèchement sont considérables et concernent plusieurs domaines :

· Hydrologique: on assiste à une modification du régime des mares.

· Morphologique: il s'agit de la reprise de l'érosion sur les versants, le ruissellement se généralise, on assiste donc à l'apparition des rigoles, des ravines. Les conséquences sont assèchement des mares qui vont voir leur profondeur se réduire et s'assèche très vite.

· Sur le plan agronomique, on enregistre le plus souvent des déficits. C'est ce qui d'ailleurs affecte actuellement le Niger et tant d'autres pays sahéliens.

1. 2. 2 Les températures

Pour les sites de Birnin Lokoyo et de Doutchi, nous avons utilisé les données de la station de Doutchi. Nos analyses ont porté sur les moyennes minimales et maximales*. Les températures

moyennes minimales sont enregistrées en décembre et janvier (respectivement 16.6°c et 16.7°c) qui correspondent aux minima absolus tandis que le mois d'août enregistre le second minimum qui est de l'ordre de 23.3 °c. Ce second minimum coïncide avec le maximum de précipitations. Le maximum principal est atteint en avril (40. 4°c). Le second maximum est enregistré en octobre (35.°c). La figure 7 montre que les températures sont constantes durant toute l'année ce qui est une des caractéristiques du climat. La constance de la chaleur aura pour conséquence une évaporation importante qui influencera sur les ressources en eau aussi bien souterraine que de surface.

Figure 7: Variation des températures à la station de Doutchi (1996-2003)

Source: DMN

Pour analyser les températures pour le site de Sormo, nous avons utilisé les données de la station de Gaya (figure 8). Les températures moyennes sont variables suivant les saisons. On enregistre pour la zone de Gaya 2 maxima et 2 minima. Le premier maximum est observé en avril. Les températures moyennes minimales et maximales sont respectivement 27.18°c et 40.31°c pour la période 1970-1997 (DAMBO; 2000). Le second maximum est enregistré en octobre avec des moyennes proches de 30°c. En Avril, la température baisse progressivement avec l'arrivée de la mousson pour atteindre une moyenne de 28.81°c. Pour le mois de janvier, il coïncide avec le minimum absolu qui est de l'ordre de 25°c en moyenne. L'amplitude thermique est de l'ordre de 7.25°c. Les températures élevées ont une influence sur les eaux de surface car elles se traduisent par une ETP élevée. Ainsi elles entraînent le tarissement des mares. L'ETP traduit la demande évaporatoire dans un milieu donné, c'est-à-dire l'ensemble de facteurs qui influent sur les pertes

d'eau dans l'atmosphère. La moyenne calculée sur une période de 20 ans est de 2001 mm pour la région des Dallols Foga et Maouri.(BUCO et Géoconseil).

FIGURE 8: Variations des températures à la station de Gaya (1970-1997)

Source:DMN

1. 3 Typologie et rôle des bas-fonds dans les stratégies paysannes 1. 3. 1 Typologie des bas-fonds

Les bas-fonds occupent une place limitée au sein des paysages africains. 5 à 10 % des surfaces étudiées par télédétection. D'après la typologie esquissée par ALBERGEL & al (1993) dans le cadre d'un programme de recherche sur les bas-fonds en zone soudano-sahélienne (entre 600 et 1600 mm), quatre (4) types sont identifiés en fonction des leurs caractéristiques climatiques notamment pluviométriques dans deux grands domaines géologiques (les formations cristallines du vieux bouclier pénéplané Ouest africain et les formations sédimentaires marines du bassin sénégalomauritanien), les bas-fonds situés au Nord de l'isohyète 600 mm, ceux compris entre les isohyètes 600 et 1000 mm, la catégorie est constituée des bas-fonds dont la pluviométrie est comprise entre 1000 et 1200 mm et enfin les bas-fonds situés plus au sud précipitations supérieures à 1200 mm.

Pour notre cas, nous classons les bas-fonds de Birnin Lokoyo et de Doutchi dans le type appartenant à la famille des bas-fonds dont la pluviométrie est inférieure à 600 mm. Quant au bas-fond de Sormo, il est inclus dans la famille de bas-fonds dont la pluviométrie est comprise entre 600 et 1000 mm.

Ces bas-fonds occupent les zones déprimées ou inter dunaires dans le lit du Dallol Maouri, une large plaine présentant une allure ondulée du fait de l'alternance accumulations sableuses et dépressions. Ainsi en fonction des relations entre la nappe phréatique subaffleurante et les plans d'eau, on distingue deux types des bas-fonds:

Les bas-fonds à mares permanentes, situés dans le Dendi les mares sont alimentées par la nappe phréatique subaffleurante pendant une bonne partie de l'année (c'est l'exemple de la mare de Sormo).

Le second type regroupe les bas-fonds qui abritent les mares semi-permanentes. Dans ce cas les fonds de mares ne communiquent plus avec la nappe, et elles s'assèchent par évaporation .

Spécifiquement, deux profils réalisés (Figure 9) nous montrent que le bas-fond de Birni Lokoyo qui correspond au lit du kori principal alimentant la mare est encaissé dans la topographie. La pente longitudinale de ce bas-fond est forte.

En amont (la tête du bas-fond) où les pentes transversale et longitudinale sont fortes, le ruissellement est concentré, le bas-fond est incisé. Le profil transversal du bas-fond concave, les sols sont colluvioalluviaux, tandis que vers l'aval le fond devient plat par épandage de sable transporté par le kori. le bas-fond s'élargit, et son profil transversal subhorizontal de pente faible, les sols sont essentiellement alluviaux.

Pour le site de Doutchi, on obtient une cuvette, une dépression fermée où tous les koris convergent. Les profils (Figure 10) réalisés sur deux transects montrent que le bas-fond est encaissé, ce qui explique l'importante sédimentation dans le lit mineur qui correspond à la mare favorisant son assèchement.

S 1 N S 2 N

P P

T G BF

Amont

T

G BF

Aval

FIGURE 9: Profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au 1/200000ème (secteur de Birnin Lokoyo)

Figure 10: profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au 1/200000ème (secteur de Doutchi)

SW 1 T P NE

D C G

S P 2

T G C

Le bas-fond de Sormo a un fond concave et correspond au lit mineur du Dallol Maouri. Cependant les profils montrent que ce bas-fond n'est pas encaissé (Figure11).

BF

SW 1 D t N E

D m

T

G D allol N E

P

SW

2 T

G

FIGURE 11: profils topographiques réalisés à partir de la carte topographique de Sabongari2 c a1/50000ème

1. 3. 2. Rôle des bas-fonds dans les activités

Bien que les bas-fonds n'occupent qu'une place limitée au sein des paysages africains, ils jouent de plus en plus un rôle fondamental dans les stratégies paysannes en milieu sahélien où le problème de la ressource en eau se pose avec acuité.

Le principal avantage des bas-fonds est de concentrer les écoulements superficiels et souterrains pour favoriser leur mise en valeur. L'existence des nappes souterraines à faible profondeur dans ces milieux permet le développement de l'arboriculture et de la culture maraîchère de contre-saison.

L'intérêt socio-économique est démontré par BOUKARY (2002) à Maïné Soroa dans la zone de Diffa. Les cuvettes jouent un rôle fondamental dans le système de production. Elles assurent 20 % des besoins alimentaires de la population et constituent une source importante de revenus monétaires.

WAZIRI (1999) insiste sur l'importance des bas-fonds et de leur mise en culture de contresaison dans l'alimentation des villes comme des campagnes, l'amélioration qualitative par la diversification de l'alimentation, quantitative tout en permettant de pallier le déficit chronique de la production alimentaire des pluies.

Pour le site de Birnin Lokoyo, la mare constitue un enjeu très important pour la communauté qui en tire l'essentiel de leur revenu (ADRI).

Pour le cas de Sormo, les exploitants reconnaissent que les activités des bas-fonds sont une source de revenu qui contribue de façon significative à l'entretien de la famille (GUERO & DAN LAMSO, 2001).

La caractérisation des bas-fonds dans leur contexte régional nous a permis de les replacer dans leur environnement général tant sur le plan physique qu'économique. Cette approche permettra d'orienter les réflexions futures en fonction des objectifs bien définis. Cependant, les bas-fonds ne sont créés dans les mêmes contextes physiques, la caractérisation des détails nous paraît comme un indicateur pertinent pour l'explication de leur évolution géomorphologique. Afin de mener à bien notre étude sur la caractérisation des bas-fonds de Birnin Lokoyo de Doutchi et de Sormo, nous avons choisi de procéder par une étude de cas. La caractérisation vise à étudier le bas-fond de chacun des trois sites dans son ensemble, y compris les unités géodynamiques amont afin de dégager les liens de causalité entre la dynamique sur ces unités et celle qui se manifeste dans chacun de ces trois bas-fonds.

Chapitre II. Caractérisation et essai d'explication de l'évolution
géomorphologique

Pour caractériser la dynamique actuelle, nous avons choisi des transects que nous estimons être représentatifs pour l'ensemble du bassin versant tant sur le plan biophysique que sur le plan de l'utilisation. La caractérisation a été faite par l'identification des différentes unités géodynamiques d'une part, et d'autre part à partir des critères de lithologie, d'altitude, topographie, de sol, du couvert végétal et de la dynamique érosive notamment à partir des cartes topographiques, de photographies aériennes et nos observations sur le terrain.

Les unités géodynamiques présentent des traits dynamiques spécifiques liés aux caractéristiques morphologiques et même génétiques. Elles peuvent être définies comme étant les formes de relief observées dans un milieu en rapport avec leurs processus évolutifs.

2. 1 Les principales unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo

2. 1. 1 Les sommets de plateaux

Il s'agit des lambeaux de plateaux aux bords déchiquetés qui surplombent la vallée du Dallol Maouri orientée nord-sud. Ces ensembles mis en place au Tertiaire sont constitués de la série de grès argileux du CT. Ils sont de vastes topographies tabulaires de pente faible voire nulle, dominant de plusieurs dizaines de mètres les koris. BOUZOU (2000) précise qu'il existe deux niveaux de plateaux étagés. Le niveau supérieur se situe au-delà de 280 m d'altitude. Le second niveau constitue un étage situé en dessous du premier et dont l'altitude est comprise entre 240 et 280 m. Dans ce bassin, les altitudes sur les sommets de plateaux varient de 280 à plus de 300. Ainsi, la dénivellation topographique de la plus haute altitude (310 m) du sommet de plateau par rapport à la mare (située à 230 m) est de 80 m .

Ces surfaces sont jonchées de débris provenant de la désagrégation de formations de grès argileux du substratum et de la cuirasse ferrugineuse. La dynamique sur les sommets de plateaux se traduit par une érosion à travers l'action de l'eau et du vent qui y forme des regs par transport des éléments fins. Ces sommets peuvent êtres perçus comme des surfaces structurales car la roche visible est compacte dure et résistante.

L'action érosive de l'eau se manifeste par le ruissellement diffus et en nappe qui s'écoulent suivant les pentes. Ces types de ruissellement décapent le matériel pour l'essentiel limoneux surtout en l'absence d'une couverture végétale protectrice, d'où l'apparition des plages indurées fonctionnant comme des impluviums.

La déflation éolienne assure la prise en charge et le transport des particules fines laissant un sol gravillonaire nu. Ces particules sont parfois piégées sur le plateau par la présence soit de blocs de cuirasse (qui ne sont pas évacués par les eaux du ruissellement) soit par la végétation. Ils forment alors de microformes d'accumulation éolienne appelées nebka.

Les sommets de plateaux présentent également des cuvettes à fond plat de dimensions variables notamment au sud de Baré-béri: ce sont des dépressions pseudo karstiques (les dolines). «Les dolines sont des dépressions fermées de forme ronde voire ellipsoïde, généralement plus larges que profondes.» (BEACHLER; 1994). Ces modelés pseudo karstiques ont une dynamique propre. Le ruissellement linéaire peut former à leur fond des zones inondées pendant la saison de pluies. La concentration de ce ruissellement peut entraîner l'effondrement du talus, comme c'est le cas du rebord de plateau ayant presque une forme d'alvéole (carte 2 et 3).

Les plateaux sont bordés par une corniche dominant un versant plus ou moins concave. Celle-ci est échancrée par les koris dont la tête remonte jusqu'au sommet des plateaux.

La végétation est dans un état très dégradé et se limite à quelques espèces d'arbustes tels Combretum micrantum, Guiera senegalensis et des graminées. Elle se contracte surtout dans les dépressions où les conditions édaphiques sont favorables. La formation typique de sommet de plateau du CT est la brousse tigrée caractérisée par l'alternance de zones couvertes et bandes nues. Ces dernières jouent le rôle d'impluvium pour les zones boisées situées à leur aval. Sur le plan pédologique se développe un lithosol n'ayant aucune valeur agronomique.

Les formations superficielles sur les sommets de plateaux sont essentiellement les débris de la cuirasse et des accumulations sableuses.

La cuirasse est une forme héritée mise en place au cours de la période finie tertiaire par migration verticale ou oblique des éléments ferrugineux. C'est une couche indurée de matériaux riches en fer qui se forme sous climat à saisons alternées. Ces éléments ferrugineux échappés à l'amont et dispersés vers le bas soit par le ruissellement superficiel soit par la nappe d'eau, se concentrent par apports successifs le long d'un segment ou au niveau d'une couche privilégiée d'un profil: on parle d'une cuirasse d'accumulation absolue. La cuirasse peut se former par départ de certains éléments

plus mobiles ce qui fait concentrer les éléments moins mobiles qui deviennent proportionnellement plus abondants: c'est une cuirasse d'accumulation relative.

Comme contraintes sur les sommets de plateaux et de buttes, on peut noter l'aspect gravillonaire qui rend toute exploitation agricole difficile ainsi que l'intense déflation éolienne et le ruissellement en nappe qui décapent les maigres formations superficielles sur les sommets. Le faible taux de recouvrement est une contrainte sur les sommets de plateaux car il expose ces surfaces à l'effet Splash. Ces surfaces sont imperméables ce qui entraîne le ravinement sur les talus.

2. 1. 2. Les talus de grès argileux

Les talus sont taillés dans les formations du Continental terminal, les grès argileux du moyen Niger. Ils ont une forme concave et convexe aux endroits où la roche est privée de sa couverture gravillonaire et c'est-à-dire où elle apparaît comme un replat. Ce sont des talus d'éboulis à pente modérée notamment dans la partie amont du bassin versant, et raide du côté des plateaux sud du village Baré-béri et nord de village Roumbouki.

La dynamique sur ces unités est intense et influencée par celle qui affecte les sommets de plateaux ainsi que les types d'écoulements qui les affectent. La formation de grès argileux se désagrège et fournit des débris qui se répandent sur les talus. Ce sont des éboulis dont les plus gros ne sont mobilisés que sur de très courtes distances par gravité tandis que ceux de tailles moyenne et les plus fins sont entraînés vers le bas par les eaux de ruissellement et le vent et forment des colluvions au pied de talus. Les talus sont sujets à un ruissellement linéaire qui les festonne et les fait reculer parallèlement à eux-mêmes par formation de grands ravins (Cf. cartes 2 et 3). Au niveau de ces koris, la roche mère affleure privée de sa couverture d'éboulis.

La corniche qui domine le versant est marquée par des retouches d'érosion hydrique du fait d'une érosion remontante de koris qui festonnent les talus.

La couverture végétale se compose essentiellement des espèces telles que Combretum micrantum, Guiera senegalensis et de graminées, les mêmes qu'on observe aux sommets de plateaux. Elle se trouve le long de koris qui griffent les talus.

Les parties supérieures de glacis sont parfois recouvertes par un pavage d'éboulis ce qui explique une instabilité des éboulis qui protègent les talus.

2. 1. 3. Les glacis

Ce sont des glacis courts et de forte pente (BOUZOU; 2000). Ils s'étalent du pied du talus jusqu'au bas-fond en surface régulière et peu inclinée (environ 3 % en moyenne).

En amont se développe un glacis de dénudation de pente très supérieure à 5 %. La roche se trouve soit en surface soit à une faible profondeur. Ce glacis n'est plus fonctionnel et correspond à un bad-land qui présente des entailles plus ou moins profondes dans le fond desquelles se concentrent les éléments grossiers descendant des versants et abandonnés suite à la baisse de la compétence de l'écoulement torrentiel acheminant les eaux du ruissellement de plateaux et de talus. Il porte une végétation très clairsemée et qui se limite généralement à quelques espèces (Guiera senegalensis et combretacés) le long des axes d'écoulement.

En aval du glacis de dénudation s'étend le glacis d'épandage sableux jusqu'au bas-fond. Il est constitué d'un matériel sablo-limoneux en amont et essentiellement sableux en aval et évolue sous l'action des processus hydriques et éoliens qui accentuent le déséquilibre de ce milieu déjà amorcé par l'évolution des conditions naturelles et une surexploitation due à l'évolution de la population.

Le glacis sablo-limoneux présente une croûte d'érosion et de dessiccation et des surfaces ondulées notamment entre les apports latéraux au kori principal.

L'action de l'eau et de la déflation éolienne provoque l'épandage et le décapage du matériel fin. Cette dynamique est à l'origine de l'apparition des surfaces encroûtées nues très vulnérables au ravinement. L'action des gouttes d'eau ou effet Splash obstrue la partie superficielle du sol, et le ruissellement en nappe entraîne le phénomène de glaçage.

Les ravines convergent et donnent naissance aux koris latéraux. Ces koris sont sinueux et évoluent par sapement de berges et surcreusement de leur fond sur le matériel sableux. Pour le premier kori (affluent de la berge droite), la largeur entre les berges est de 7 m en amont et les berges épaisses respectivement de 3.1m et 2.5 m (gauche et droite). En aval, la largeur est de 19 m.

L'analyse granulométrique des échantillons des sols prélevés sur les berges de deux kois latéraux montre qu'ils sont essentiellement sableux comme indique le tableau 3. Ils sont composés à plus de 70 % de sables.

TABLEAU 2: Résultats de l'analyse granulometrique sur le glacis (Birnin Lokoyo)

Berge droite

 

Argile+ limon

S. F

S.G

E1a

3.95

69.33

26.67

E1b

14.25

59.23

26.52

E1c

10

68.64

31.36

E1d

10.13

47.13

37.73

E1e

11.2

61.46

27.44

Berge gauche

E2a

5.58

74.66

14.26

E2b

14.59

63.34

22.07

E2c

16.52

54.88

28.60

E2d

12.8

42.6

34.60

E2e

18.69

56.85

24.66

L'observation de ces coupes (figure 12) montre la disposition de bancs sédimentologiques suivante. Pour le kori latéral affluent de la rive gauche, cinq couches ont fait l'objet de prélèvement. on note du sommet à la base:

le banc superficiel correspond à un dépôt sableux récent de couleur jaune ocre et épais de 0.4 m. d'une homogénéité presque parfaite (So =1.58 mm), ce banc sédimentologique présente un très bon classement (4) =0.11 mm) et une asymétrie vers les particules fines (Ski= 0.31 mm).

le second niveau est sableux de couleur rouge et épais de 0.74 m et d'indices granulométriques So = 1.76, Ski =0.29 et 4) = 0.13. Le troisième banc sableux et ocre d'une épaisseur de 0.42 m et très bien classés (4)=0.12). Un banc de couleur bigarré et épais de 0.35 m bien classé avec un indice de classement (4)=0.38 mm). Et enfin le dernier se trouvant à la base est de texture sablo-argileuse de couleur cendre. C'est un banc homogène (So = 1.76) et très bien classé (4) = 0.11 mm) et épais de 1.18 m.

Dans le second kori latéral, la couche superficielle (0.46m) est sableuse de texture fine; (So=1.41, Ski= 0.3, 4)=0.07). La deuxième couche est sableuse compacte de couleur rouge et épaisse de 1.14 m (So=1.58, Ski= 0.8, 4)=0.13).

Un banc sableus de couleur rouge et de texture fine (0.66 m) (So=1.76, Ski= 0.49, 4)=0.36); un banc graveleux (0.88 m) (So=1.58, Ski= 0.27, 4)=0.13) et enfin la dernier banc est sablo-argileux épais de 0.25 m (So=1.41, Ski= 0.3, 4)=0.07).

FIGURE 12 Coupe de berges des koris latéraux

L'analyse des indices granulométriques montre que la plupart de ces sédiments sont homogènes (So<2 mm) et très bien classés (0<ö<0.30 mm) et présentent une dissymétrie vers les particules grossières autrement dit une asymétrie vers la granulométrie fine. Ces indices nous informent mieux sur le milieu de sédimentation. Ainsi on peut se permettre d'affirmer que les grains sont issus de sources variées car, sur leurs courbes de fréquences, on identifie deux ou même plusieurs modes (Tableau 3). Ces échantillons présentent tous des courbes de fréquences cumulées de forme sigmoïde. Celle-ci caractérise une accumulation sélective, une accumulation libre se produisant du fait d'une variation banale et modérée dans la compétence du processus de transport et correspondent à des dépôts éoliens (Figures 13, 14, 15 et 16). Ces sédiments correspondent à un mélange de stocks autochtones et allochtones qui se traduit par une distribution bimodale.

Frequences %

Frequences %

100

100

40

20

90

70

60

30

80

50

10

40

20

90

80

70

60

50

30

10

0

0

0,01 0,1 1 10

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre des grains mm

E1a Birnin Lokoyo

E1b Birnin Lokoyo

FR FC

FR FC

TABLEAU 3: Interprétation granulométrique des échantillons de glacis

ECH

E1a

E1b

E1c

E1d

E1e

E2a

E2b

E2c

E2d

E2d

Modes

0.05

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0.08

0.08

0.08

0.08

0.08

0.08

0.08

0.08

0.08

 

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

 

0.315

0.315

0.315

0.315

0.315

0.315

 
 

0.315

0.315

Figure 13 : Courbes des fréquences des échantillons E1a Birnin Lokoyo et E1b Birnin Lokoyo

Frequences %

Frequences %

Frequences %

100

100

100

-10 0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

90

70

40

30

20

80

60

50

10

40

20

90

80

70

60

50

30

40

20

10

90

80

70

60

50

30

10

0

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E1e Birnin Lokoyo

E1d Birnin Lokoyo

E1c Birnin Lokoyo

FR FC

FR FC

Figure 14 : Courbes des fréquences des échantillons E1c Birnin Lokoyo, E1d Birnin Lokoyo, E1e Birnin Lokoyo

Frequences %

Frequences %

Frequences %

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

100

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

100

40

20

90

70

60

50

30

80

10

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0

0,01 0,1 1 10

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre de grains mm

E2c Birnin Lokoyo

E2a Birnin Lokoyo

E2b Birnin Lokoyo

FR FC

FR FC

FR FC

Figure 15 : Courbes des fréquences des échantillons E2a Birnin Lokoyo, E2b Birnin Lokoyo et E2c Birnin Lokoyo

Figure 16: Courbes des fréquences des échantillons E2d Birnin Lokoyo, E2e Birnin Lokoyo

Frequences %

Frequences %

100

100

90

70

40

20

80

60

50

30

10

40

20

90

70

60

50

30

80

10

0

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

E2e Birnin Lokoyo

Diamétre des grains mm

E2d Birnin Lokoyo

FR FC

FR FC

Tous les échantillons présentent plusieurs modes dont le principal se situe dans la classe comprise entre 0.02 et 0.2 (sables fins); cette classe est potentiellement constitués par le vent.

Le vent agit sur le glacis d'épandage soit par accumulation des microformes liées à la présence des obstacles soit par déflation qui enlève les particules fines et laisse des loupes d'érosion qui sont des plages nues.

couverture végétale car le taux de recouvrement est très faible sur le glacis en particulier et même dans l'ensemble du bassin versant.

Les contraintes sur les glacis sont le ravinement intense surtout sur le glacis rocheux. Ils sont ravinés dans les parties amont du fait du ruissellement concentré à compétence torrentielle qui affecte les versants. Ainsi, les matériaux solides transportés par ces koris s'accumulent dans le bas-fond entraînant ainsi l'ensablement de la mare.

2. 1. 4. le bas-fond

La compréhension de la dynamique qui affecte l'unité bas-fond nous permet d'avoir une idée sur la stabilité ou l'instabilité en vue d'une meilleure gestion. Ce bas bond a une forme allongée, et a un bassin versant caractérisé par un relief à pente modérée de dénivelée spécifique de 59.5 m (MDA; 2004) s'étendant sur une superficie d'environ 43.7 km2. Dans l'ensemble la végétation est peu dense et est essentiellement composée d'espèces telles que Annona arenaria, Faidherbia albida, Guiera senegalensis et la state herbacée principalement des graminées.

Le bas-fond est composé de trois sous unités:

La partie amont de texture sablo-argileuse constitue une zone d'épandage. Cette zone se caractérise par la faiblesse de la pente et un important dépôt d'alluvions.

Le géon central qui constitue la mare de forme circulaire et de texture argileuse couvrant une superficie d'environ 65 ha en 1975 à environ 90 ha en 1996.

Et la troisième sous unité du bas-fond est le kori qui alimente la mare correspondant à l'entaille principale. La prise en compte de la dynamique du kori principal qui correspond a son lit mineur, et ses apports latéraux permettent de mieux cerner la dynamique au niveau du bas-fond.

La dénivellation topographique du fond de la mare est de 80 m. Cette mare est menacée par des apports d'importants koris qui l'ensablent, ce qui accentue le vidage de la mare en direction d'une zone d'épandage au nord de Matankari

Le kori principal alimentant la mare de Birnin Lokoyo et qui se confond au lit mineur du bas-fond prend naissance au pied du versant. Dans la partie amont du bassin versant où la pente est favorable, le kori creuse son lit tandis que vers l'aval, l'écoulement est en nappe jusque là où il recule sa tête par érosion régressive.

Au niveau du recul de tête nous avons identifié sur la berge droite trois couches sédimentologiques (figure 17).

La couche superficielle est sableuse récente de structure friable épaisse de 0m 6 peu homogène et très bien classé (So=1.26 mm, Ø=0.07 mm) et se caractérise par une prépondérance des particules (Ski= 0.61 mm).

La deuxième couche sablo-limoneuse est épaisse de 0m 83, d'une structure massive. Cette couche est peu homogène (S=1.78mm), présente une dissymétrie vers les particules grossières (Ski= 0.71 mm) et un bon classement des particules (Ø= 0.12 mm).

Et enfin un banc sableux épais de 1m 3 asymétrique vers les particules fines avec un indice d'asymétrie skwness supérieur à 0.3 mm (Ski= 0.42 mm).

Ces échantillons présentent des courbes de fréquence plurimodales (figure17a, 17b et 17c). Ceci permet de dire que ces sédiments ont une origine double (deux agents de transport et de déposition), ou alors mis en place par un même agent de transport avec changement de compétence. Le mode principal se trouve à la fenêtre potentiellement constituée par le vent. Ce dernier constitue l'agent de transport et de déposition du matériel.

Le tableau 4 montre une prépondérance de sable dans les formations superficielles de Birnin Lokoyo car les sols constitués de plus de 80n % de Sables.

TABLEAU 4: Analyse granulométrique des échantillons prélevés sur la berge du kori principal de la mare

échantillon

particules

Argile+ limon

S. F

S.G

E3a

4.01

73.74

22.25

E3b

21.63

53.72

24.65

E3c

14.02

69.38

16.6

E4

88.27

11.20

0. 53

modérée dans la compétence du processus de transport. Elles sont caractéristiques de bancs alluviaux dans un lit de cours, de sables dunaires, notamment dans le dallol.

FIGURE 17: Coupe schématique de la berge du kori principal

Pour l'échantillon prélevé au niveau de la mare, on note la prédominance des particules (argiles et limons); la courbe de fréquences cumulées est de forme sigmoïde (figure 19). avec cette fois si une dominance de particules argiles et limons.

Le fond du kori est sableux et à une quinzaine de mètres en aval du recul de tête, il est large de 13m 5. Il suit son cours droit, mais d'une manière générale il est sinueux et s'élargit latéralement par sapement de berge et par incision verticale.

En aval dans sa partie médiane, le fond du lit est toujours sableux avec parfois des dépôts de cailloux de cuirasse abandonnés par la faible compétence du transport pour ces diamètres. La pente continue à s'adoucir, et le kori forme un épandage sableux (photo 2), où les berges disparaissent.

PHOTO 2: Epandage de sable dans le bas-fond en amont de Baré-beri

Cet épandage de sable ou cône alluvial laisse à penser qu'il existait une mare en amont du village de Bari-béri. Celle-ci aurait été comblée bien avant les années 1970 par des apports de sables charriés de l'amont par le kori principal et ses apports latéraux. En effet, sur les photographies aériennes de 1996 aussi bien que sur celles de 1975, on ne voit que l'épandage de sable.

Toujours dans cette partie médiane, et à l'aval de ce cône d'épandage ( situé en amont de Baré-béri), l'écoulement en nappe continue; et les berges réapparaissent avec l'épaisseur pouvant atteindre 30 cm tandis que le lit a une largeur d'environ 40 m.

Le fait le plus spectaculaire dans le bas-fond est l'ensablement de la mare. En effet, l'écoulement en nappe et le vent transportent une énorme quantité de sable qui s'y dépose au fond de la mare.

Les conséquences de l'évolution des koris se traduisent par l'ensablement de la mare. Cette dynamique entraîne selon les exploitants le comblement de cette mare, qui jadis était profonde. Ces paysans expliquent cet état de fait par la naissance ou l'amplification de nombreux « Guebés » nom local de kori, à l'image de celui qui passe par l'Est de Roumbuki et qui se jette dans la mare en formant un cône d'épandage sableux. Il faut aussi noter l'approfondissement des koris latéraux qui apportent leurs eaux dans le kori principal dans la partie amont du bassin versant.

Les contraintes liées à l'évolution de ce bas-fond sont prononcées. Elles se traduisent par l'ensablement de la mare par des apports importants de sédiments par le kori principal et le kori Roumbouki et des apports éoliens toujours mobilisés sur l'épandage sableux du kori principal.

Frequernces %

Frequences %

Frequences %

100

100

100

40

20

90

70

60

50

30

40

80

80

60

20

90

70

50

30

10

10

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0

0

0,01 0,1 1 10

0,01 0,1 1 10

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre des grains mm

E3c Birnin Lokoyo

E3b Birnin Lokoyo

E3a Birnin Lokoyo

Diamétre des grains mm

FR FC

FR FC

FR FC

Figure 18 : Courbes des fréquences des échantillons E3a Birnin Lokoyo, E3b Birnin Lokoyo et E3c Birnin Lokoyo

Figure 19 : Courbes des fréquences de l'échantillon E4 Birnin Lokoyo

Frequences %

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E4 Birnin Lokoyo

FR FC

En aval, elles se traduisent par le vidage de la mare par érosion régressive. Une fois la mare remplie, les eaux se déversent vers une zone d'inondation située en amont de Matankari. Si la construction d'un seuil barrage comme illustrent les photos 3 et 4 à l'endroit où se fait le vidage, n'a pas renversé la tendance, on peut affirmer que c'est l'importante sédimentation dans le fond de la mare qui, en l'absence de traitement des unités amont qui accentue le vidage. Alors, on comprend aisément qu'il y a urgence d'agir sur ce milieu à contraintes multiples subissant l'impact de l'évolution climatique récente (déficits chroniques) et l'action anthropique d'une population qui croît à un rythme accéléré 3.1 % au niveau national (MFE; 2001).

PHOTO 3: Seuil barrage en aval de la mare pour empêcher le vidage.

La situation de 1975 (carte 2) se caractérise par un mince dépôt de sable sur les sommets de plateaux. La couverture végétale était importante pour les protéger. Les glacis était mis en valeur à environ 10 % de superficie avec une jachère représentant 25 % de cette superficie tandis que le reste était colonisé par une steppe arbustive. Le bas-fond y était densément couvert par une steppe arborée. L'exploitation ne dépassait pas 25 %. Le seul cône qui existait était celui formé par le kori Roumbouki (photo 5).

Deux décennies plus tard, la tendance se renverse, on assistait à une mise en valeur quasi-totale du bassin versant, alors que la pluviométrie connaît une baisse drastique. Ceci a engendré une généralisation de la dynamique érosive. Les entailles se sont multiplient et s'enfoncent dans la partie amont du bassin alors que vers l'aval elles s'élargissent sapement des berges et le sable charrié se dépose au fond de la mare dans le bas-fond.

PHOTO 4: Point de vidage de la mare de Birnin Lokoyo

Même si en 1996 il reste et demeure le seul, les apports ont été plus importants car, le milieu est fragilisé par une exploitation flagrante et un déficit chronique de la pluviométrie. Ceci peut être illustré par la disparition du couvert végétal (la steppe arbustive) assez dense sur les photographies aériennes de 1975, alors qu'elle était clairsemée en 1996.

La dégradation du couvert végétal sur les sommets de plateaux bordiers, ainsi que celle de la steppe arbustive sur les glacis, ont accéléré le ruissellement; les koris se sont multipliés et amplifiés accélérant la stérilisation des superficies croissantes et l'ensablement du lit de la mare au point où elle s'assèche très vite après la saison de pluies sa capacité ne lui permet plus de couvrir le besoin en eau

de cultures (photo 6). On dénombre en 1975 sur l'ensemble du bassin versant treize (13) koris y compris le koi principal et 22 koris pour la situation de l'année 1996.

PHOTO 5: Cône d'épandage forme par le kori Roumbouki a l'entrée de la mare de Birnin Lokoyo

PHOTO 6: Au premier plan la mare de Birnin Lokoyo sèche et au second plan jardin de

tomates

 

Selon une étude menée par l'ONG (ADRI) sur ce site, cette dynamique est liée aux effets de la sécheresse combinés à une mise en valeur irrationnelle qui ont accéléré la dégradation à la faveur des sols dénudés et de l'effet de la pente, la capacité d'infiltration s'est réduite.

Les conséquences sont l'accentuation de la dynamique érosive, c'est ce que d'ailleurs les paysans ont
confirmé par l'approfondissement du lit des koris et leur élargissement par sapement de berge ainsi

que l'ensablement de la mare par sédimentation d'origine hydrique et éolienne. Cette situation accentue le vidage de la mare par érosion remontante qui même si elle existait en 1975 et 1996 n'était pas perçue comme elle l'est actuellement.

TABLEAU 5: Récapitulatif de contraintes sur les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo

Contraintes

Plateau

Talus

Glacis

Bas-fond

Edaphique

Sols gravillonaires

fragiles et imperméables

Sols gravillonaires

encroûtement

 

Dynamique

ruissellement aréolaire Déflation éolienne

Forte pente Ravinement

Déflation ravinement

Comblement par

ruissellement et apport éolien , vidage de la mare de mare par érosion régressive

Anthropique

exploitation du bois

exploitation du

bois

Surexploitation déboisement

Piétinement Surexploitation

TABLEAU 6: Niveau de potentialités et contraintes des unités géodynamiques du BV de la mare de Birnin Lokoyo

Segment

Contraintes

Potentialités

Anthropisation

Végétation

Sols

Eau

Plateaux

+

++

+

+

+

Talus

++

++

+

++

+

Glacis

Rocheux

+++

+

+

+

+++

sableux

++

+++

+++

+++

+++

Bas-fonds

+++

+++

+++

+++

+++

+: Faible++: Moyenne +++: Forte à très forte

carte des unités géodynamiques BL 75 (carte2)

carte des unités géodynamiques BL 96 (carte3)

58
2. 2 Les principales unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi

Le bassin versant de la mare de Doutchi est caractérisé par un endoréisme des écoulements de surface qui convergent vers une dépression fermée limitée essentiellement par des plateaux avec un dénivelé de l'ordre de 63 m environ. Les altitudes sont comprises entre 290 m sur les sommets de plateaux et 227 m au fond de la cuvette. Les pentes s'organisent grossièrement en formes concentriques de la mare de Tapkin Sao vers les plateaux bordiers. Les pentes sont faibles dans la dépression et même à l'Ouest de la mare où les formations sont dunaires.

Dans ce bassin versant qui s'étend sur environ 40 km2, le réseau hydrographique ne présente ni une hiérarchie, ni une organisation bien marquée. Les eaux de ruissellement descendant des unités géomorphologiques supérieures convergent vers la dépression soumise à une dynamique de comblement puisqu'elle concentre toute la charge solide issue de ces unités d'amont.

2. 2. 1 Les sommets de plateaux et de buttes

Ce sont des plateaux constitués de grès argileux du Continental. Ces unités géodynamiques constituent les limites topographiques du bassin versant de la mare de Doutchi, et accidentés par les processus érosifs qui se sont succédés depuis le Quaternaire. Ces plateaux sont fortement disséqués et des chenaux d'écoulement s'y développent au cours des phases pluviales du Quaternaire. La surface de ces ensembles relativement plane est composée d'un lithosol et par endroits des accumulations sableuses.

La dynamique se caractérise par une érosion mécanique. Sous l'action de la température, le grès argileux et la dalle de cuirasse présentant de lignes de faiblesses se démantèlent en éclats et blocs. Elle donne naissance à des matériaux dont les plus fins sont mobilisés par le ruissellement en filet et la déflation. Les blocs dépassant la compétence de ce ruissellement restent alors sur place et forme un pavage de reg.

L'action érosive de l'eau se limite au ruissellement aréolaire (diffus et en nappe) entraînant le décapage de particules déposées par déflation. Ces particules se trouvent piéger dans de petites dépressions, et forment une croûte de décantation pendant la saison de pluie. La déflation est active sur cette surface sommitale et entraîne la formation des placages sableux notamment des nebkas. Sur les photographies aériennes de 1975 et 1996 cette surface était légèrement couverte de sable.

Le rebord de ces sommets de plateaux est dominé par une corniche qui se présente comme un petit abrupt d'escarpement constituant un affleurement de formations du CT et de la cuirasse fini pliocène. Elle est affectée par un recul par affouillement de grès argileux et se débite en blocs de calibre variable. Quant aux buttes, l'érosion a en effet dégagé des avant buttes et des buttes témoins à talus présentant les mêmes caractéristiques que les sommets de plateaux: ce sont ces buttes qui ont données son nom à la ville de Dogondoutchi en Haoussa ou « haute colline ». Elles peuvent ou pas porter de la végétation. Dans le premier cas, elles jouent le même rôle que les plateaux. Ces buttes peuvent être aussi de lieux de cultes (BOUZOU; 2000).

La végétation était importante sur le plateau. En effet selon un entretien que nous a accordé le service de l'environnement de Doutchi, les plateaux étaient boisés et couverts des essences comme Cassia sieberana, Combretum micrantum Guiera senegalensis et Scléorocarya birrea et d'une strate herbacée composée des graminées dans les années 1970. Aujourd'hui elle se limite à la famille de Combretacés et Guiera senegalensis , et est fortement exploitée à des fins pastorales et pour les besoins en bois de la population.

Les contraintes sont multiples sur les sommets de plateaux. La couche de cuirasse ferrugineuse très dure et compacte rend le sommet impropre à toute exploitation. L'action du vent se fait de plus en plus sentir du fait de l'état de dégradation très avancée. Le coefficient du ruissellement est fort et peut avoisiner 1 du fait de la nature imperméable du sol.

La végétation subit la pression d'une population dont la principale source d'énergie reste et demeure le bois et la régénération naturelle semble quasiment nulle.

2. 2. 2. Les talus

Les talus sont de forme concave et recouverts d'éboulis assez denses. Les versants présentent des replats notamment ceux du plateau situé au nord de la mare. Au niveau de ce replat affleurent les grès argileux privés de leur couverture d'éboulis qui ont été sans doute emportés par le ruissellement vers la base du talus, on parle de l'instabilité des éboulis sur les sommets et le versant.

La dynamique du talus reste tributaire de la dynamique affectant les sommets de plateaux. La corniche bordant les surfaces sommitales se débite en des éboulis qui se répandent sur la surface du talus. Ces éléments sont entraînés vers le bas de la pente, loin du champ du talus jusque dans le fond de koris entaillant l'amont de glacis. Ou alors ils sont entraînés par le vent et par la reptation s'ils sont de petites tailles. L'évolution de ces unités est caractérisée essentiellement par de processus hydriques

et la gravité même si par ailleurs le vent joue un rôle en entraînant les particules fines. La corniche qui domine le talus est échancrée par les têtes de nombreux koris à écoulements torrentiels qui la font reculer par affouillement des grès argileux sous-jacents et éboulement de blocs de cuirasse qui sont entraînés vers le bas sur le talus voire au-delà par les eaux de ruissellement et par la gravité.

Les essences floristiques se limitent au Combretum micrantum, Combretum gluttinosum, Guiera senegalensis, Cassia sieberana.

La contrainte majeure sur les talus est la forte pente qu'ils présentent. Ce qui pose un problème en terme de puissance de l'eau, en effet elle entraîne de conséquences néfastes sur le glacis de dénudation.

2. 2. 3. Les glacis

La topographie et le matériel en place nous ont permis de distinguer deux niveaux de glacis. Le premier niveau qui se raccorde au talus correspond au glacis de dénudation qui se marque par l'affleurement en surface de la roche gréseuse. Les pentes sont relativement fortes (environ 5 %). L'évolution du glacis de dénudation dépend de la dynamique des sommets de plateaux et celle de talus. Les écoulements linéaires, de compétence torrentielle en provenance de sommets de plateaux creusent des koris et y accumulent les éboulis. Ces éboulis sont soit piégés dans des marmites de géant ou abandonnés du fait de la baisse de la compétence.

Le glacis de dénudation n'est plus fonctionnel et présente un aspect de bad-lands car il est fortement raviné. Ceci témoigne d'une érosion hydrique dans ce milieu sensible non protégé par une couverture végétale déficiente.

Sur les glacis de remblaiement sableux, l'érosion éolienne provoque l'apparition des loupes d'érosion. En aval, se développe un glacis d'épandage constitué des matériaux d'origine colluvioéolienne, qui sont actuellement remaniés par le vent et l'eau sur des surfaces inclinées (2 à 5 %) de la dépression vers le glacis de dénudation. Ces glacis présentent dans leur partie amont des accumulations sableuses (nebkas) et même des plages nues (loupes d'érosion) et des ondulations entre les entailles. Ils sont entaillés par des koris dont la profondeur peut varier de 2.5 à plus de 3 m.

Les koris évoluent par sapement de berges (par endroits en colonne) (photo 7) et par des nombreuses
fentes de retrait et de dessiccation. La largeur entre les berges augmente vers aval jusqu'à la zone
d'épandage sableux où ces koris se ramifient pour devenir anastomoser. La partie aval du glacis au

contact de la dépression est marquée par un écoulement aréolaire et anastomosé du fait de l'importance de la végétation et de la couverture sableuse. Tous les koris descendant des directions nord et Nord est de la mare ont la même dynamique dans cette partie des glacis. Leur écoulement devient en nappe du fait de la faiblesse de la pente, ce qui entraîne d'énormes quantités de sable dans le fond de la mare.

PHOTO 7: Dynamique de l'évolution d'un kori par sapement de berge en colonne (berge droite du kori 1)

La couverture est dense et se compose de Combretum micrantum, Guiera senegalensis, Combretum gluttinosum. Les espèces dominantes sont Eucalyptus, Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum. Aucune trace d'écoulement concentré n'a été observée dans cette partie du glacis.

Les caractéristiques granulométriques des sédiments révèlent qu'ils sont mis en place par des agents d'érosion divers et ont dans leur majorité une distribution bimodale ou même pluri-modale (courbes de fréquences relatives) tandis que leurs courbes des fréquences cumulées sont toutes de forme sigmoïde. Ce qui explique une accumulation sélective, une accumulation libre qui se produit du fait d'une variation banale et modérée dans la compétence du processus de transport. Ces courbes sont caractéristiques des bancs alluviaux dans le lit du cours d'eau (qui est le Dallol) et de sables dunaires. La première hypothèse pourrait être confirmée, par l'indice d'asymétrie skwness Ski. En effet, tous les échantillons prélevés et analysés ont un indice compris entre les deux premiers intervalles (1>Ski >0.3, et 0.3> Ski > 0.1) qui expriment une asymétrie vers les petites tailles.

Des prélèvements effectués sur les berges du kori1 montrent une disposition des bancs sédimentologiques (Figure 20) différents les uns des autres et les proportions de particules sont données par le tableau 7.

FIGURE 20 : Coupes schématiques des berges du kori 1

En amont de ce transect, sur la berge gauche à pente raide de kori1, quatre couches sont identifiées. A ce niveau la largeur entre les berges ne dépasse pas 5 m.

Une couche superficielle sableuse des grains très bien classés, de couleur ocre et épaisse de 1m 6. Ce banc est homogène d'une asymétrie vers la fraction fine.

Un second banc sableux rouge d'épaisseur 0m 89. Peu homogène avec So =2, très bien classé et dissymétrique vers les particules grossières (Ski = 0.45; et Öi = 0.12)

Le troisième niveau est graveleux d'une épaisseur de 0m 25. Cette couche est hétérogène et très bien classée (So =2.23 et Öi = 0.13.)

Et enfin un banc argilo-sableux hétérogène et épais de 0m 3 (So =2.5, S = 013). Ce banc est dissymétrique vers la fraction grossière et très bien classé (ski = 0.5 et Öi = 0.15).

En aval de ce kori c'est-à-dire sur le glacis d'épandage sableux la berge est taillée dans un matériel sableux et a fait l'objet d'échantillonnage. Deux couches sableuses sont visibles sur la coupe 20 b. Un banc superficiel est sableux de couleur noire épaisse de 1m 6. Ce banc est caractérisé par la prépondérance de particules fines (Ski = 0.43). C'est un sédiment peu homogène et très bien classé (S = 0.12, So = 1.77 et Öi = 0.1), et la base un second banc de couleur ocre, de texture sableuse et épais de 1m 24. Les indices granulométriques confèrent les mêmes caractéristiques que le premier banc (ski = 0.35; S0 = 1.78;S = 0.16 et Öi = 0.14).

TABLEAU 7: Analyse granulométrique transect 1

 

Berge gauche

Berge droite

 

E1a

E1b

E1c

E1d

E1e

E2a

E2b

Argile + limon

12.64

18.81

24.94

25.52

41.19

8.77

7.3

Sable fin

51.73

58.93

50.73

47.62

38.82

55.11

57.22

Sable grossier

35.61

25.91

24.33

26.86

19.99

36.12

35.48

La largeur entre les berges est de 27.2 m. A ce niveau la berge gauche se stabilise, et le sapement et l'élargissement se font sur la berge droite (la rive concave). Ce kori dépose sa charge dans une zone dépressionnaire sur le glacis à l'est de la mare.

L'ensemble des échantillons prélevés sur les berges du kori 1 présentent des courbes cumulées de type sigmoïde caractéristiques des dépôts de sables dunaies ou des matériaux des bancs alluviaux dans le lit du dallol Maouri (figure 21 , 22 et 23).

Sur le deuxième transect 2 qui va du plateau situé au NE de la mare, et en amont, quatre (4) couches sont identifiées sur la berge droite (3 m 35) du kori 2 (figure 24). Du sommet à la base, une couche sableuse rouge (0 m 84); un autre banc de texture sableuse épaisse de 0 m 74; un banc graveleux, épais de 0m 15, et un dernier banc sablo-argileux de couleur bigarrée 1m 24. la largeur entre les berges est d'environ 2 m.

En aval, le fond du kori est large de 13 m 6 et les berges présentent des fentes de retrait et de dessiccation favorisant ainsi un élargissement par sapement de berges. Sur la berge gauche mesurant 3m 10 d'épaisseur, trois niveaux sédimentologiques sont observés et les proportions de différentes particules sont données par le tableau 8. Un banc superficiel ocre de texture sableuse 1m 1

Frequences %

Frequences %

Frequences %

FR FC

FR FC

FR FC

100

100

100

40

90

80

70

60

50

30

20

40

80

60

20

10

90

70

50

30

10

40

20

80

60

0

0

0

0,01 0,1 1 10

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E1c Doutchi

E1a Doutchi

E1b Doutchi

Diamétre des grains mm

Figure 21 : Courbes des fréquences des échantillons E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori 1)

Frequences %

Frequences %

100

40

100

90

80

70

60

50

30

20

10

90

70

40

30

20

80

60

50

10

0

0,01 0,1 1 10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre des grains mm

E1d Doutchi

E1e Doutchi

FR FC

FR FC

Figure 22 : Courbes des fréquences des échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1)

Figure 23 : Courbes des fréquences des échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1)

Frequences %

Frequences %

100

40

20

90

70

60

50

30

80

10

100

0

0,01 0,1 1 10

40

90

80

60

50

30

20

70

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre des grains mm

E2b Doutchi

E2a Doutchi

FR 9,36

FR FC

d'épaisseur. Un second banc 1m 3 et sablo-argileux de couleur bigarrée et enfin un troisième niveau argileux et épais de 0m 7.

La berge gauche du kori 3 a fait l'objet d'échantillonnage (figure 24C ).

FIGURE 24: Coupes schématiques des berges des koris 2, 3 et 4

La couche superficielle est sableuse de couleur brun rouge, 2m 94 d'épaisseur, le second niveau est de texture sableuse grossière de couleur ocre et épaisse de 0m 36. Le fond du kori est large de moins de 2 m. Et enfin pour le quatrième transect, l'échantillonnage est réalisé au niveau de la berge gauche du kori 4 (Tableau 8). Le fond est large d'environ 2 m. Ce kori descend du sommet de la butte située au Nord ouest de la mare de Tapkin Sao.

La couche superficielle de cette berge est épaisse de 3m 3 et de texture sableuse tandis que la seconde qui se trouve à la base est sablo-limoneuse.

Le tableau 8 donne les proportions de différentes particules, ce qui montre une dominance de sables dans la composition du sol ce qui explique leur sensibilité aux processus érosifs tant hydriques qu'éoliens.

TABLEAU 8: Résultats de l'analyse granolométrique sur les transects 2, 3 et 4

 

Berge droite (K2)

Berge gauche (K2)

Berge gauche (K3)

Berge droite (K4)

 

E3a

E3b

E3c

E4a

E4b

E4c

E4d

E5a

E5b

E6a

E6b

Ar+l

8.59

17.62

24.73

21.31

21.71

12.89

21.57

22. 86

22. 08

12. 84

30. 12

S. M

53.95

46.92

52.32

50.69

45.71

30.17

52.34

54. 11

29. 38

61. 42

29. 06

S. G

37.64

35.44

22.95

28

32.58

56.94

29.09

23. 03

48. 54

15.74

40. 82

L'interprétation granulométrique montre que l'essentiel de la déposition est assuré par le vent, principal agent de la morphogenèse en milieu semi-aride. En effet, chacun des échantillons prélevés au niveau du glacis présente une courbe de fréquences relatives plurimodale et que le mode principal est inférieur à 0.2 mm (tableau 9).

TABLEAU 9: Les modes des différents échantillons de sols sur tous les transects

Echant.

E1a

E1b

E1c

E1d

E1e

E2a

E2b

Modes

0.08

 
 

0.08

 
 

0.08

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

0.315

0.315

 

0.315

0.315

0.315

0.315

Echant.

E3a

E3b

E3c

E4a

E4b

E4c

E4d

Modes

 
 

0.08

 
 
 
 
 
 
 

0.1

0.1

 
 

0.16

0.16

0.16

0.16

0.16

 
 
 
 
 
 
 
 

0.2

 
 
 

0.315

0.315

0.315

0.315

 
 
 
 
 

2

 

Echant.

E5a

E5b

E6a

E6b

 
 
 

Modes

 
 

0.08

 
 
 
 

0.16

0.16

0.16

 
 
 
 
 

0.315

 

0.315

 
 
 

Les figures (25, 26, 27, 28 et 29) montrent que Les courbes cumulées sont de type sigmoïde caractérisant dans ce cas si des dépôts de sables dunaies.

Frequences %

Frequences %

Frequences %

100

100

100

40

90

80

70

60

50

30

20

40

20

10

90

70

60

50

30

80

10

40

90

80

60

50

20

70

30

10

0

0

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E3c Doutchi

E3b Doutchi

E3a Doutchi

FR FC

FR FC

FR FC

Figure 25 : Courbes des fréquences des échantillons E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)

10

0

100

90

80

Frequences %

70

60

50

40

30

20

10

0

E4a Doutchi

20

100

90

80

70

Frequences %

60

50

FR
FC

40

30

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E4 b Doutchi

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

FR
FC

Figure 26 : Courbes des fréquences des échantillons E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2)

E4c Doutchi

-10 0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

100

90

80

70

Frequences %

60

FR
FC

50

40

30

20

10

0

E4 d Doutchi

10

0

100

90

80

Frequences %

70

60

50

FR
FC

40

30

20

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Figure 27 : Courbes des fréquences des échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2)

Frequences %

frequences %

100

100

40

20

90

80

70

60

50

30

10

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E5a Doutchi

E5b Doutchi

FR FC

FR FC

Figure 28 : Courbes des fréquences des échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3)

Figure 29 : Courbes des fréquences des échantillons E6a Doutchi E6b Doutchi (kori 4)

E6a Doutchi

100

90

80

Frequences %

70

60

FR
FC

50

40

30

20

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E6b Doutchi

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

FR
FC

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Frequences %

2.2. 4. La dépression

Le bas-fond de Doutchi peut être subdivisé en deux sous unités. La zone d'épandage et l'unité centrale que représente la mare.

La mare de Doutchi communément appelée Tapkin Sao a une forme rectangulaire et s'étend sur environ 1.5 km et large sur 0.7 km. Elle s'étend respectivement en 1975 et en 1996 sur une superficie approximative de 105 et 120 ha. Cette mare est dangereusement menacée par des apports des matériaux solides descendant des versants. En se repérant à la typologie des systèmes endoréiques

faite par DESCONNETS (1994), ce milieu humide se classe dans la famille des «bassins endoréiques des vallées sèches verrouillées.« Les sols sont argilo-sableux ou limono-sableux. Cette mare repose sur une lentille argileuse.

Le fait le plus évident dans cette unité est l'ensablement. D'énormes apports alluviaux générés par des processus érosifs s'y déposent dans la mare et dégradent son hydraulicité.

Cette mare qui autrefois était un étang permanent s'ensable si bien qu'actuellement son niveau d'eau se réduit et s'assèche dès le mois de février. Lors de nos investigations sur le terrain en Février 2005, elle était presque sèche (Photo 8).

Les koris viennent s'y jeter dans la zone d'épandage en formant des cônes de déjection, notamment dans les parties est et nord (cartes 4 et 5).

La seconde sous unité du bas-fond est celle de la zone d'épandage. Cette surface se matérialise par d'importants dépôts de sables d'origine alluviale issus de l'altération du grés argileux constituant le substrat. et de l'importante érosion ravinante sur les glacis. Elle se caractérise aussi par la densité de la couverture végétale comparativement aux autres unités morphologiques ce qui la rend moins sensible au ravinement.

La couverture végétale, composée pour l'essentiel de Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Faidherbia albida et des herbacées fait l'objet d'une exploitation irrationnelle.. Cette dynamique du déboisement peut influer sur l'équilibre fragile de système en accélérant notamment la dynamique éolienne.

Ainsi, d'un point de vus de la dynamique des eaux courantes, le réseau hydrographique en descendant s'estompe dans la zone d'épandage et s'y forment alors des cônes. Un cône large d'environ 52 m est formé dans la partie Nord (photo 9).

Les écoulements concentrés disparaissent vers l'aval et deviennent aréolaires et anastomosés en se ramifiant dans la zone d'épandage. Ces écoulements concentrés peuvent réapparaître sous l'action de certains paramètres tel est le cas de la ravine (photo 10) qui aurait pour origine une piste de bétail qui vient s'abreuver au niveau de la mare. Ainsi le sable transporté s'y dépose dans son fond.

Dans la partie Ouest de cette mare, les formations dunaires sont perméables d'où l'absence de la dynamique hydrique. Notons que le vent assure l'essentiel de la dynamique érosive.

Les manifestations érosives au sein de ce bassin versant doit en avoir une double explication. D'une part une origine génétique liée à la forme du bassin versant à laquelle on peut associer la pente. Ce bassin a une forme compacte et un réseau de drainage dont les apports convergent vers un seul exutoire à la sortie des ravines.

PHOTO 8: Mare de Tapkin Sao en cours d'ensablement en raison d'apport des produits de l'érosion hydrique des versants et des plateaux

PHOTO 9: Cône d'épandage de sable à l'entrée de la mare de Doutchi

La compacité d'un bassin influe sur les débits des koris, autrement dit sur le coefficient de l'écoulement. Plus la forme est compacte, plus le temps de concentration des eaux à l'exutoire est court, plus l'infiltration est réduite, plus les débits sont brefs et agressifs. Cela est à l'origine des nombreuses griffes d'érosion en amont du bassin versant. D'autre part, elles sont liées à la dégradation continue du bassin versant sous l'action conjuguée de la péjoration climatique et de l'emprise anthropique.

L'analyse granulométrique des échantillons prélevés dans la dépression en creusant une fosse de 1. 15 m au niveau du cône de déjection dans la partie nord de la mare montre que ces matériaux sont de texture sableuse comme illustre le tableau 10.

TABLEAU 10: Analyse granulométrique des échantillons prélevés en creusant une fosse au niveau de la dépression (profondeur 1.15 m)

particules Echant

Argile+ limon

S. fin

S. grossier

E7a

5.4

29.77

64.83

E7b

3.9

42.1

54

E7c

19.58

37.15

43.27

E8

92.4

5.74

1.86

Les indices granuloméltriques (Tableau 11) montrent que les couches prélevées caractérisent des bancs alluviaux et sont essentiellement d'origine hydrique. Ces bancs sableux sont fragiles ce qui explique l'apparition de la ravine au niveau du cône.

TABLEAU 11: Indices granuloméltriques des échantillons de sols dans la dépression.

 

Ski

S

So

ö

ì

Mode1

Mode2

Mode3

E7a

0.58

0.32

0.39

1.77

0.48

0.315

0.08

 

E7b

0.29

0.13

1.4

0.18

0.25

0.4

0.25

 

E7c

0.51

0.23

1.98

0.29

0.27

0.315

0.08

2.5

E8

0.5

0

0

1

0.04

 
 
 

Pour l'essentiel les courbes cumulatives sont de type sigmoïde (figure 30) et les indices granulométriques, notamment les modes, révèlent que ces sédiments correspondent à des bancs alluviaux. En effet, les courbes de fréquences relatives sont plurimodales et le pic est supérieur à la valeur supposée limite de la compétence du vent (0.2 mm). Quant à l'échantillon prélevé dans la mare, il présente une courbe de type sigmoïde (figure 31) et est caractérisé par une dominance de la fraction inférieure à 0.04 um.

PHOTO 10: Ravinement dans la zone d'épandage

La mare reçoit des apports des koris par des nombreuses buses passant sous la route bitumée reliant Doutchi à Konni. Du fait de la dynamique très active dans la dépression, les mesures de protection réalisées dans les koris n'ont pas réduit le phénomène. Les digues réalisées dans le kori n'ont pas eu d'effets significatifs. Certains sont presque totalement ensablés.

Cet état de fait est lié à la dégradation de son bassin versant, due aux phases de sécheresses qu'a connues la région durant ces dernières décennies, et à une pression sur les ressources (pâturage, et prélèvement par une population qui évolue rapidement). Selon un entretien avec le responsable de la direction de l'environnement de Doutchi, les glacis étaient couverts à environ 80 % tandis que la mare était couverte de Mitragyna inermis avec un taux de recouvrement de plus de 50 % (entretient avec le responsable du service de l'environnement). L'analyse de la prise de vue aérienne de 1975 nous montre une couverture végétale assez dense comme souligné précédemment.

Frequences %

Frequences %

Frequences %

100

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0

100

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

40

60

20

90

80

70

50

30

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

Diamétre des grains mm

E7b Doutchi

E7c Doutchi

E7a Doutchi

FR FC

FR FC

FR FC

Figure 30 : Courbes des fréquences des échantillons E7a Doutchi E7b Doutchi et E7c Doutchi bas-fond (au niveau de la fosse)

Figure 31 : Courbes des fréquences de l'échantillon E8 Doutchi (mare)

Frequences %

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E8 Doutchi

FR FC

La dégradation de la couverture végétale s'est traduite par une évolution du nombre des koris parvenant à la mare. En effet, le nombre de koris passait de douze (12) en 1975 à dix huit (18) koris en 1996. Ce qui explique un bilan catastrophique de l'érosion hydrique qui se résume en ces termes : approfondissement de lits de koris en amont leur élargissement vers l'aval, et l'ensablement de la mare d'où son tarissement précoce en aval.

La dégradation de la couverture végétale sous l'action couplée de la pression et des effets de la péjoration climatique se traduit par une érosion linéaire (ravinement) dont les conséquences sont la perte de potentiel de production, la vulnérabilité des sols et l'ensablement de la mare.

L'étude géomorphologique du bas-fond de Doutchi nous a permis de faire une esquisse des contraintes sur les différentes unités géomorphologiques.

Ces contraintes sont multiples et multiformes ce qui explique la dégradation avancée des unités, notamment du glacis de dénudation qui prend l'aspect de bad-land, les talus qui sont fortement ravinés du fait de la faiblesse de couverture végétale déficiente, de la pente. Celle-ci est d'autant plus forte que la vitesse du ruissellement est importante. Les sommets de plateaux subissent une érosion mécanique et la déflation éolienne.

TABLEAU 12: Récapitulatif de contraintes du BV de la mare de Doutchi

Contraintes

Plateau

Talus

Glacis

Bas-fond

Edaphique

Sols gravillonaires

fragiles et imperméables

Sols gravillonaires

encroûtement

 

Dynamique

ruissellement aréolaire Déflation éolienne

Forte pente Ravinement

Déflation et

ravinement

Comblement, par

apport éolien et
ruissellement, ravinement et

Anthropique

exploitation du bois

Exploitation du bois

Surexploitation et

déboisement

Surexploitation Piétinement

L'évolution de la dynamique dans le bas-fond dépendra de la prise en compte de la dynamique sur les unités amont du bas-fond. Même si l'écoulement semble être non agressif et que la nature du sol et la pente ne sont pas favorables au ravinement, la dynamique au niveau du bas-fond se traduit par une sédimentation par ruissellement et par apport éolien. Avec comme corollaire son assèchement rapide. Néanmoins d'autres paramètres peuvent intervenir et entraîner le ravinement dans le bas-fond. En effet la petite ravine observée dans la zone d'épandage (photo 9) aurait pour origine un parcours de bétail qui vient pour s'abreuver au niveau de la mare.

Le tableau 13 montre le niveau de dégradation du bas-fond et l'ensemble de son bassin versant. TABLEAU 13: Niveau de dégradation des unités paysagères du BV de la mare de Doutchi

Segment

Contraintes

Potentialités

Anthropisation

Végétation

Sols

Eau

Plateaux

+

++

+

+

+

Talus

++

++

+

++

+

Glacis

Rocheux

+++

+

+

+

+++

sableux

++

+++

+++

+++

+++

Bas-fonds

+++

+++

+++

+++

+++

+ = Faible ; ++ = Moyenne et +++ = Forte à très forte

Carte 4 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi (1975)

Carte 5 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi (1996)

2. 3. Les principales unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Sormo

2. 3.1. Les sommets de plateaux et de buttes

La surface de cet ensemble est généralement plane et connaît un recouvrement de cuirasse latéritique qui semble être discontinu. Dans le détail, la platitude de ces surfaces n'est qu'une impression. Les sommets sont plutôt sub-horizontaux, formés d'une succession de monticules (qui peuvent être des accumulations sableuses liées à des obstacles notamment la végétation ou même des débris de cuirasse) et des dépressions décimétriques. On note deux niveaux de plateaux : un premier niveau d'altitude supérieure à 240 m, et un second niveau dont l'altitude est supérieure à 200 m avec un talus court. Ce dernier niveau présente une allure ondulée du fait d'un important dépôt de sable qui cache la topographie initiale.

L'évolution morphologique actuelle se caractérise par la prédominance de processus mécaniques qui désagrègent la couche de cuirasse ferrugineuse. Sous l'action des processus physico-chimiques (liés à l'action conjuguée de l'eau et de la température) et biologiques, la cuirasse se démantèle par fragmentation en blocs et éclats. Les ruissellements diffus et en nappe tous comme le vent décapent les particules fines tandis que le reste de la surface du plateau forme un pavage des regs. Ce paysage est formé par des débris grossiers dépassant la compétence du ruissellement aréolaire et celle du vent. Ainsi, les particules fines mobilisées par le ruissellement aréolaire et le vent s'accumulent dans les petites dépressions et forment une croûte de décantation à la fin de la saison pluvieuse.

Par érosion remontante, l'écoulement concentré sur le talus provoque le recul de tête des ravines dessinant ainsi des rentrants dans la corniche qui protège les formations de grès argileux sur le plateau. Cette corniche recule par affouillement des grès argileux et des éboulements des blocs de cuirasse ferrugineuse.

Il se développe sur le sommet de plateau un sol gravillonaire couvert par une brousse tigrée. Ce type de sol n'a aucune valeur agronomique et est à vocation pastorale. L'essentiel des formations superficielles sur la surface de plateaux et des buttes (buttes témoins) est composé de cailloutis issus du démantèlement de la cuirasse, et de la désagrégation de la roche sousjacente et par endroits on trouve des accumulations éoliennes sous forme de nebkas.

La végétation présente un état très dégradé et n'assume plus son rôle protecteur du sol contre l'action
des gouttes de pluies. Elle est entrain de laisser la place à des plages nues. Elle est composée
généralement par Combretum micrantum Cassia seieberana et Guiera senegalensis. Les contraintes

sur les sommets de plateaux sont entre autre la couverture gravillonaire et le ruissellement aréolaire décapant les maigres formations sableuses.

2. 3. 2. Les talus

Les rebords de plateaux se distinguent facilement des autres unités du paysage par la pente. Ce sont des talus d'éboulis, à forte pente, dominés par une corniche de pente raide. Ils sont de forme concave. Le talus est fragilisé par l'absence d'une végétation déficiente. La roche nue des grès argileux y subit une désagrégation granulaire. Les éléments grossiers provenant de l'éclatement de la couche ferrugineuse et de la roche gréseuse se répandent par gravité pour former des éboulis. Ces éboulis sont évacués sous l'action du ruissellement.

Cependant on note un certain tri, les éléments de grande taille se trouvent au sommet et peuvent transiter par gravité pour se déposer sur la base du talus: c'est le cas du talus du plateau Mazanfari (carte 6) dont la base est jonchée par les blocs de cuirasse provenant du démantèlement de la corniche.

Les éboulis de petites tailles sont entraînés par le ruissellement à caractère torrentiel provenant des sommets de plateaux. On parle d'un transit des éboulis par colluvionnement. Les formes d'érosion les plus spectaculaires affectant le talus sont des grands ravins de suffosion les mêmes qui festonnent la corniche. Celle-ci se débite en des débris qui se répandent sur le talus.

Ces ravins drainent à la fois les eaux du ruissellement de la surface sommitale et celles du talus. Ils ont une compétence torrentielle leur permettant d'entraîner des matériaux de toutes dimensions, et même les plus gros loin du champ de talus. C'est pourquoi on trouve des éboulis dans le fond des ravines qui entaillent le glacis.

Les conditions édaphiques et hydriques sont contraignantes, sols absents ou squelettiques, pentes fortes entraînant un fort coefficient de ruissellement font que la couverture végétale est extrêmement pauvre sur le talus. Elle se limite à Combretum micrantum et Guiera senegalensis rabougris et de graminées qui se contractent le long des koris où les conditions édaphiques sont encore favorables. Ces maigres ressources floristiques sont exploitées pour satisfaire le besoin en bois de la population et servent de pâturage aux animaux. Ainsi les nombreuses souches rencontrées montrent la dégradation que subit cette ressource sous l'action de la péjoration climatique couplée à la croissance démographique sans précédent.

L'érosion atteint un seuil difficilement réversible; d'où l'urgence d'agir afin de réduire la vitesse et le taux du ruissellement et stopper le ravinement sur le glacis.

2. 3. 3 Les glacis

Ils constituent les unités géodynamiques les plus étendues au sein de ce bassin versant. Entre 230 et 190 m d'altitude, les glacis s'étendent en surface plane mais régulièrement inclinée de 4 à 2 % de la base du versant vers le fond de la vallée. Ce sont des terrains à priori peu favorables au ruissellement (sols sableux et profonds, pentes faibles).

Les glacis sont fragilisés par une mise en valeur sans mesure conservatoire et du fait d'un recouvrement meuble plus sensible à l'érosion. La surface des glacis est marquée par des irrégularités liées à l'apparition des plages nues et de blocs de cuirasse observés au pied du versant du plateau Mazanfari.

La partie amont du glacis est de texture sablo-limoneuse comme l'illustre le tableau 15 et avec une croûte d'érosion due à la déflation éolienne et un écoulement aréolaire décapant la mince couverture sableuse. A ce niveau, Ies glacis ne sont plus fonctionnels car ils sont incisés par les écoulements linéaires en provenance de sommets de plateaux et de talus. Ces écoulements creusent des ravines du fait de la nature du sol et de la pente (une pente >2 %).

L'efficacité de l'érosion hydrique sur les glacis est la conséquence directe de l'accroissement du ruissellement provoqué par la dégradation de la couverture végétale sur la surface du plateau et le versant gréseux.

Il apparaît alors en aval des chenaux d'écoulement bien hiérarchisés passant de l'état de rigoles à celui de ravines qui se regroupent par coalescence pour donner des grands koris entaillant le glacis jusqu'à l'aval où ils débouchent dans le bas-fond. Le kori principal et ses affluents latéraux en sont une bonne illustration.

Les glacis sont couverts par une savane arbustive à dominance de Guiera senegalensis qui se dégrade surtout sous l'effet de l'extension de culture vers les versants.

L'analyse de formations superficielles sur les glacis montre une prépondérance du sable et de limon dans la composition des sols. Les sols sont sablo-limoneux à limono-sableux ce qui serait à

l'origine de la fragilité des glacis d'où le phénomène intense de l'érosion accélérée par la dégradation de la couverture végétale.

Les échantillons respectivement prélevés sur la berge droite d'une ravine au pied du talus de Doutchin Mazanfari et la berge gauche d'une autre ravine située à l'est de Illéla 2, montrent une succession de bancs sédimentologiques (Figure 32).

FIGURE 32: Coupe schématique de berges de koris de deux ravines observées sur le glacis

Pour la ravine, les échantillons sont notés E1a limono-sableux de couleur ocre et épaisse de 0m 63. C'est un banc homogène (So = 1.58) à sédiment très bien classés avec un indice de classement ou sorting ou déviation standard ö = 0.04 mm qui présente une forte asymétrie vers les petites tailles (Ski = 1). Cette couche repose sur un banc sablo-limoneux (E1b) épais de 0m 42. Ce banc tout comme le premier est homogène (So = 1.76), très bien classé (ö = 0.04) présentant une dissymétrie vers les particules de grandes tailles (Ski = 0.28 mm).

Quant à la seconde coupe, elle montre une succession de deux bancs homogènes qui présentent une
asymétrie vers les particules de tailles petites avec respectivement de la base au sommet : Ski= 0.6 et
0.72 mm. Un banc superficiel de texture sableuse rubéfié épais de 0m 83 très bien classé (ö = 0.12

Frequences %

Frequences %

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

100

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E1a Sormo

E1b Sormo

FR FC

FR FC

mm et So = 2) et un second banc sablo-limoneux de couleur ocre d'une épaisseur de 0m 34. Ce banc est moyennement classé et homogène (ö = 0.71 et So = 1.76).

Les courbes de fréquences cumulatives sont de type sigmoïde caractérisant des dépôts banals dans le lit de cours d'eaux (figure 33 et 34).

Figure 33 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge droite de la ravine)

Figure 34 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge gauche kori Illéla II)

Frequences %

Frequences %

100

100

40

60

20

90

80

70

50

30

10

40

90

80

60

50

30

20

70

10

0

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E2a Sormo

E2b Sormo

FR FC

FR FC

La granulomérie des différentes particules montre que les sols de glacis sont limono-sableux ou sablo-limoneux comme illustre le tableau 14.

En résumé, nous pouvons dire que les glacis sont affectés par une généralisation de l'érosion hydrique dont les conséquences sont manifestes dans le bas-fond et se traduisent d'une part par le ravinement à l'entrée du bas-fond (photo 11) et d'autre l'ensablement de la mare d'où l'étalement des eaux et le tarissement par évaporation et infiltration.

TABLEAU 14: Analyse granulométrique des échantillons prélevés sur les glacis (Sormo)

 

Argile+ limon

Sable fin

Sable grossier

Berge droite

E1a

59.77

36.43

3.8

E1b

28.96

67.04

4

Berge gauche

E2a

31.52

50.17

18.31

E2b

32.63

59.36

8.01

PHOTO 11: Ravinement à l'entrée du bas-fond

2. 3. 4. Le bas-fond

Le bas-fond de Sormo est une zone d'accumulation des eaux de ruissellement et des matériaux solides arrachés des versants qui peut être subdivisé en deux faciès.

Un faciès sableux et exondé est exploité en culture de céréales. La dynamique érosive est moindre, cependant, cette sous unité présente par endroit de marques d'écoulement concentré de profondeur d'ordre centimétrique qui descendent de la latéritique pour s'estomper après quelques mètres.

Un second faciès à texture fine correspond à une surface déprimée légèrement allongée. Il s'agit du tronçon de l'ancien chenal d'écoulement du Dallol Maouri qui se localise au bord de la vallée où se déverse l'eau descendant des versants. Le Dallol Maouri est une vallée obstruée par

d'anciens dépôts éoliens si bien qu'il se transforme en un chapelet des mares. On dénombre 91 mares permanentes ou semi-permanentes qui de nos jours subissent une pression. Notons qu'actuellement, le Dallol Maouri comme toutes les vallées sèches affluentes du fleuve Niger a une dynamique de comblement du fait de la dégradation de reliefs environnants qui le dominent de plusieurs dizaines de mètres.

La mare de Sormo est située à 12°20'27»de latitude nord et 3°34'27»de longitude Est. Elle a un régime semi-permanent. Cette mare a une forme allongée sur plus de 1 km et large d'environ 400 m et creuse de 2 m en moyenne (Géoconseil et Buco; 2002).

Cette mare est alimentée surtout en saison de pluies à partir des précipitations atmosphériques locales, d'écoulement du Dallol Maouri (en effet on assiste à un débordement des mares au delà des seuils sableux; ce qui entraîne une communication ou alors une fonctionnalité à l'échelle locale) et des apports des koris latéraux dont certains prennent leur source sur les sommets de plateaux environnants marquant la limite avec le Nigeria.

Elle prend l'allure d'un marécage et couvre environ 5 fois sa superficie initiale reliant ainsi le village de Sormo aux hameaux de Takassaba, Garin Albarka et Bétaoua (SAE; 2001, cité par ALHASSANE. ; 2001). Le profil de la mare n'est pas uniforme et se présente comme une succession des monticules de sable, ce qui donne d'ailleurs la forme ondulée.

Le bas-fond ne présente pas de trace d'érosion; l'écoulement concentré semble être minime et sans puissance érosive du fait de la faiblesse de la pente. Le fait le plus important de l'action de ces koris latéraux est surtout l'apport des sédiments qui se déposent dans le fond de la mare, ce qui entraîne l'étalement des eaux. Cela est la cause de l'évolution de la superficie qui a plus que doublé passant de 104.91 ha en 1975 à plus de 213.37 ha (KEITA; 2003).

Ces koris latéraux sont la conséquence d'une pratique culturale incontrôlée. Le kori qui alimente pour l'essentiel la mare prend naissance sur les plateaux limitant le bassin versant situés au Nigeria. La compréhension de la dynamique actuelle au niveau de ce bas-fond, c'est-à-dire son instabilité ou stabilité passe par une meilleure connaissance de la dynamique du kori principal provenant d'une zone bioclimatique plus arrosée.

Dans sa partie supérieure, ce kori reçoit un affluent venant toujours du Nigeria et passant par Kambouzey (carte 6). Le fond est sablo-argileux et est large de plus de 40 mètres. Cette situation permet de pratiquer le jardinage notamment la culture de manioc et de l'arboriculture que nous avons observée entre Kambouzey et Illéla 2. Dans cette parie amont le kori est large du fait de la nature du terrain et les berges sont quasiment inexistantes. Les incisions sont observées seulement pour les

petites ravines (descendant de glacis supérieur) dont la profondeur dépasse rarement les deux mètres et que la largeur entre les berges n'atteint pas trois (3) m.

Dans la partie médiane confluent des apports issus du sommet de plateaux environnants de la direction de Toranki. La dynamique de ce kori reste la même. Sur ce tronçon sont réalisés des ouvrages destinés à réduire la vitesse de l'écoulement facteur déterminant de l'érosion. Deux digues ont été construites en 2004 par le PIDM de 46 m sur le lit de ce kori et prolongées respectivement à gauche et à droite de 34 et 24 m (photo12).

PHOTO 12: Digues destinées a réduire la vitesse de l'écoulement du kori

Chacune de ces digues est doublée d'une autre digue et séparée d'elle de 4 m et dont l'espace entre celles-ci est rempli de graviers. Ces digues ont une dénivellation topographique de 1m 5 par rapport à la base du kori.

Cette nouvelle dynamique crée une chute d'où l'accélération de flux d'eau vers l'aval. Ceci n'est pas sans conséquence en aval à l'entrée du bas-fond puisque ce kori recule sa tête vers l'amont entraînant ainsi l'effondrement de la latérite à l'aval de Takassaba.

En aval de cette piste latéritique, un prélèvement a été effectué sur la berge droite de ce kori. Sur cette coupe (figure 35) sont identifiées respectivement trois couches de sols qui sont du sommet à la base:

Couche superficielle de texture sablo-limoneuse épaisse de 0m 62. Les indices granulométriques révèlent que ce banc sédimentologique est assez homogène et très bien classé (So = 2.23 et ö = 0.12 mm) et une prépondérance des particules fines Ski = 0.5 mm.

la seconde couche est sableuse de couleur bigarrée et épaisse de 2m. Cette couche présente une asymétrie vers les fractions fines Ski = 0.2 mm; le Sorting index So montre que ce banc est homogène So inférieur à 2 mm tandis que le sorting ou déviation standard révèle qu'il constitué des sédiments très bien classés ö = 0.09 mm.

Et enfin le troisième niveau sédimentologique est sablo-graveleux de 0m 23 d'épaisseur. Ce banc tout comme les deux autres est homogène très bien classé et a un Ski indiquant une dissymétrie vers les particules grossières. À ce niveau le fond du kori large de 17 m est sableux avec un important dépôt de graviers issus sans doute de la destruction de la latérite.

Les résultats de l'analyse granulométrique sont donnés par le tableau 15.

TABLEAU 15: Résultats de l'analyse granulométrique

 
 

Argile+ limon

S. F

S. G

Berge droite

E3a

24.63

49.89

25.48

E3b

3.12

47.99

38.89

E3c

31.88

53.8

14.32

mare

E4

56.51

23.56

19.93

L'interprétation des courbes granulométriques confirme que l'eau est bien le principal agent de la dynamique de transport et de dépôt. En effet tous les échantillons prélevés sur la berge du kori principal à l'entrée du bas-fond présentent plusieurs modes (Tableau 16) dont le principal se situe entre 0.2 et 2 mm c'est-à-dire la classe de sables grossiers. Les courbes de fréquences cumulatives des ces sédiments prélevés dans le bas-fond (kori principal et mare) , sont de type en s étiré (figure 36 et 37). Elles caractérisent des bancs alluviaux dans un lit de cours d'eau banal

FIGURE 35: Coupe schématique de la berge droite du kori principal de la mare de Sormo

TABLEAU 16: Modes des échantillons du bas-fond

Echantillons

E3a

E3b

E3c

Modes

0.16

0.2

0.08

0.25

0.315

0.125

 
 

0.315

Cette dynamique est liée à l'évolution de conditions naturelles et la croissance démographique. KEITA en 2003 a montré les effets de la dégradation du couvert végétal sur la mare. Cette dégradation se traduit par une généralisation de la dynamique érosive sur toutes les unités géodynamiques et l'ensablement de la mare. La granulométrie du sédiment prélevé au niveau de la mare confirme bien l'importance de la dynamique érosive dans ce bassin. En effet, 43.49 % du sédiment constituent la proportion du sable (cf. figure 37) déposé au fond de la mare essentiellement par l'eau car dans le Dendi le vent est relativement faible.

Pour le bas-fond, l'embourbement d'un camion qui a nécessité l'utilisation de gros engins a entraîné l'ouverture d'une brèche et toute l'eau est déviée vers la mare, alors qu'auparavant elle était distribuée dans trois chenaux qui déversaient dans les bas-fonds de Sormo et de Boula (à environ 2 km au sud de la mare).

Frequences %

Frequences %

Frequences %

100

100

40

80

60

20

90

70

50

30

10

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

40

20

90

70

60

50

30

80

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E3a Sormo

E3c Sormo

E4 Sormo

FR FC

FR FC

FR FC

Figure 36 : Courbes des fréquences des échantillons bas-fond (koi principal)

Figure 37 : Courbes des fréquences de l'échantillon prélevé dans la mare

Frequences %

100

40

90

80

60

50

30

20

70

10

0

0,01 0,1 1 10

Diamétre des grains mm

E4 Sormo

FR FC

Selon une étude de Géo-conseil, c'est le surcreusement du lit qui a fragilisé le sol sous l'effet de la pression démographique. Ce surcreusement entraîne alors un appel d'eau ce qui est à l'origine de l'apparition des griffes d'érosion sur le glacis et au niveau du bas-fond. Cette situation a pour conséquence la descente du niveau local qui est le lit du kori principal dont la tête remonte jusqu'au niveau de la piste latéritique. Ceci est la conséquence de l'extension des cultures dans la zone de la savane arbustive. Actuellement, les paysans sont en train de défricher ces ressources végétales pour le besoin de culture.

En 1975, les sommets de plateaux étaient colonisés par une brousse tigrée typique tandis que les glacis en dehors de quelques espaces mis en culture sont occupés par la savane arbustive. En 1996 la tendance est à la dégradation de la couverture végétale et à une généralisation de l'érosion hydrique. Les zones de cultures augmentent au détriment de la savane.

EN 2004 , le kori principal de la mare de Sormo a été dévié par le PIDM qui a construit une digue perpendiculairement au lit du kori. Trois seuils en gabions et étagés ont été réalisés sur la berge droite. Ces réalisations faites au besoin des exploitants, ont permis de réduire la vitesse de l'écoulement en favorisant la sédimentation en amont des seuils et la déviation des apports du kori en aval. (photos 13 et 14).

De 1975 à aujourd'hui, la dynamique dans le bassin versant de Sormo est marquée par dégradation de la couverture végétale sur les sommets de plateaux et leur talus se traduisant par l'ensablement de la mare par apports des produits de l'altération de roches gréseuse du CT.

PHOTO 13: Seuil en gabions pour favoriser la sédimentation dans le kori

PHOTO 14: D igue de déviation du kori principal

TABLEAU 17: Récapitulatif de contraintes sur les unités géodynamiques du BV de la mare de Sormo

contraintes

Plateau

Talus

Glacis

bas-fond

Edaphiques

sols gravillonaires

fragiles et

imperméables

Sols gravillonaires

encroûtement

salinité2

Dynamiques

ruissellement aréolaire et

Forte pente

ravinement

ravinement

ensablement et

vidage de la Mare

Anthropique

Exploitation du

bois

Exploitation du

bois

Surexploitation Déboisement

piétinement surexploitation

La caractérisation de la morphodynamique actuelle du bas-fond de Sormo révèle que toutes les unités géodynamiques sont touchées par le problème de dégradation. Les manifestations de la dynamique érosive sont bien visibles dans le paysage mais à des degrés différents selon les unités.

Les sommets de plateaux et les talus présentent un bilan érosif catastrophique. Ils sont les plus fragiles, les plus sensibles et les plus instables et ne présentant plus des ressources substantielles. Même si ces secteurs ne sont pas à vocation agricole, leur protection doit être envisagée afin de freiner le processus de dégradation en aval.

Les glacis sableux et la vallée où se trouve le bas-fond restent encore stables en dehors de la partie supérieure de glacis où les sols sont encroûtés donc plus favorables au ravinement. Mais la stabilité ne perdure que si l'on préserve les unités de plateaux et leurs talus dune part et d'autre part si arrête le processus de déforestation avec l'évolution récente de la population. Ce qui n'est pas du tout facile car la population croit à un rythme accéléré alors les ressources ne font que se dégrader. Le niveau de contraintes et potentialités des unités géodynamiques peu se résumer dans le tableau 18.

TABLEAU 18: Niveau de contraintes et potentialités

Segment

Contraintes

Potentialités

Anthropisation

 
 

Végétation

Sols

Eau

 

Plateaux

+

++

+

+

+

Talus

++

++

+

++

+

Glacis

Encroûté

+++

++

++

++

+++

Sableux

++

+++

+++

+++

+++

Bas-fonds

+++

+++

+++

+++

+++

+: Faible ++: Moyenne +++: Forte à très forte

Carte 6 Unités géodynamiques Sormo 75

Chapitre III: Discussions et perspectives

3.1. Discussions

Dans un pays semi-aride comme le Niger, où le problème d'eau se pose avec acuité, la question de la dégradation des milieux humides est au centre de réflexion et constitue l'un des axes de la recherche en vue d'un développement durable. En effet, ces milieux (territoires ressources refuges à fortes contraintes) sont instables et présentent une dynamique de dégradation. Cette situation est tributaire de l'évolution des facteurs naturels (conditions climatiques et la nature des matériaux en place). La péjoration climatique se traduit par une baisse de pluies l'ordre de plus de 25 % en moyenne annuelle à partir des années 1970 (figures 4, 6 et 8). Certains auteurs parlent même d'une crise climatique. Cette évolution est à l'origine de la fragilisation de ces milieux, faible résistance de la flore aux pressions anthropiques et aux modifications de la dynamique de l'eau sur les versants. Le climat devenu de plus en plus aride, en effet toutes les études récentes ont montré la baisse progressive de la pluviométrie avec pour conséquence une diminution de la richesse floristique et une reprise de la dynamique érosive. Sous l'action conjonction de la péjoration climatique et de la pression anthropique, on assiste à un dysfonctionnement de ces milieux refuges (bas-fonds) à fortes potentialités (sols épais, végétation dense, humidité plus ou moins permanente.)

Cependant, la rupture des grands équilibres écologiques va de pair avec la pression démographique (DIFUMIER; 1994 cité par FOURNIER & DURAND; 2002). En quelques années, on est passé des systèmes de cultures traditionnels utilisant des mises en valeur de jachères à un système d'exploitation quasi continue des parcelles. Ainsi la caractérisation de la morphodynamique actuelle de ces trois bas-fonds à partir de l'analyse diachronique montre que la dégradation de leurs milieux environnants se répercute sur eux. Ils subissent alors une forte dégradation du fait de la péjoration climatique qui influe sur leur fonctionnement hydrogéomorphologique, tout en considérant que les années humides sont celles qui sont capables de transformer le paysages. L'écoulement permanent a été obstrué par la formation de cônes d'épandage ou des édifices éoliens (ablation et sédimentation) qui en obstruant les lits créent des mares. L'évolution de la pluviométrie a entraîné la concentration du ruissellement ce qui se traduit par l'enfoncement des lits de koris et l'apparition des nouvelles ravines en amont sur les glacis encroûtés. Cette dynamique se trouve accélérée par une mise en valeur sans mesure conservatoire.

Pour le site de Birnin Lokoyo l'on assiste à l'approfondissement des koris latéraux dont la conséquence au niveau du bas-fond se traduit par un épandage de sable en amont de Baré-béri et une remobilisation pendant la saison sèche. Ainsi les matériaux solides déplacés par l'érosion hydrique

par an sont estimés en moyenne à 670 m3/ha/an (ADRI). Une étude menée par une ONG (ADRI) sur ce site a lié cette dynamique à l'extension de la culture avec la croissance démographique et les effets de sécheresses. Le vidage constitue une contrainte pour la pérennité de la mare car il est accentué par l'importante sédimentation.

De 1975 à 1996 pour Birnin Lokoyo et Doutchi, l'on est passé d'une mise en valeur sur 10 % de la superficie des glacis avec 25 % de jachères à une mise en valeur de plus en plus généralisée des glacis. Cela a conduit à la destruction de la steppe arbustive; ce qui a provoqué une multiplication des entailles qui évoluent par enfoncement et sapement de berges entraînant ainsi en aval l'ensablement de mares d'une part du vidage d'autre part.

Pour le site de Sormo on assiste à une généralisation de la dynamique érosive principalement hydrique se traduisant en aval par l'ensablement de la mare et l'étalement des eaux; ce qui engendre son tarissement.

En somme, à travers cette étude, l'on note une certaine ressemblance dans le processus de dégradation des bas-fonds. La réactivation et/ ou la naissance des nouvelles ravines, l'amenuisement de la couverture végétale, l'ensablement des mares dans les bas-fonds, le vidage des mares vers l'aval par érosion régressive, dont la prise en compte est un facteur déterminant dans le choix et la réussite des actions à entreprendre.

Des études similaires dans d'autres régions ou même sur ces sites ont montré la tendance évolutive relative du fait de la péjoration climatique ainsi qu'à l'action anthropique qui accentue le déséquilibre.

En 2003, KEITA en parlant de l'impact de la dégradation du bassin versant sur la mare de Sormo, insiste sur la mise en culture de zone de savane ayant pour conséquence à la fragilisation de l'environnement physique d'où une généralisation de la dynamique érosive sur toutes les unités géodynamiques.

Une étude faite par Géo-conseil (2003) a lié cette dynamique la fragilisation du sol et un surcreusement du fond du kori principal suite à l'embourbement d'un camion. Ceci a entraîné un appel d'eau qui s'est traduit par l'apparition des ravines sur le glacis. Cette action est accentuée par la dégradation de la couverture végétale à des fins culturales.

hydrologiques. Ils correspondent d'une part aux bassins versants endoréiques situés sur les sommets de plateaux à cuirasse ferrugineuse qui sont hérités de la transformation ancienne du paysage déconnectés du reste du paysage par leur position topographique. Et d'autre part aux bassins versant endoréiques situés dans les vallées sableuses dont l'origine est liée à la dégradation du réseau hydrographique.

Pour ce second ensemble DESCONNET souligne deux niveaux. Le premier niveau concerne les petits bassins versants (plusieurs dizaines de kilomètres carrés) dont la dégradation du réseau a pour conséquence la division de cette entité en plusieurs réseaux de drainage déconnectés les uns par rapports aux autres. Le second niveau correspond à la dégradation partielle de l'ancien réseau hydrographique régional.(drainant des superficies des plusieurs centaines de kilomètres carrés). Cette dégradation schématisée par l'ensablement localisé ou/et généralisé rend inefficace la fonction de transfert.

D'autres auteurs ayant traité la question de la dégradation des bas-fonds soulignent qu'en plus de l'action du climat, le rôle de l'action anthropique dans le processus de la dégradation.

Selon ABDOU (1993), la dégradation du bas-fond de Wi-Wi dans le canton de Gouchi est liée à une anthropisation incontrolée conjuguée à la dégradation générale des conditions climatiques. Selon lui l'intense activité éolienne entraîne l'ensablement du bas-fond d'une part et d'autre part la pression animale et les méthodes culturales et le besoin en bois de la population entraînant la diminution de la couverture végétale.

MAMADOU (2001) a lié l'évolution actuelle du lac Madarounfa et de son bassin d'alimentation à l'évolution récente du climat et aux actions anthropiques: ancienneté de mise en valeur de terres, effets de concentration des eaux du barrage en amont.

MOUSSA (2005) parlant de la morphodynamique actuelle du bas-fond Goubé a souligné la péjoration climatique qui se caractérise par le déficit chronique des précipitations capable de provoquer des modifications dans le comportement hydromorphologique des réseaux hydrographiques. La conséquence au niveau du bas-fond Goubé est la nouvelle forme de stockage et de distribution des eaux d'écoulement dans son lit.

MAKAOU (2005) après avoir évoqué l'impact de la nature dans l'évolution du Gombi de Maradi a expliqué la transformation du paysage par les effets de la croissance démographique. En effet, en l'absence d'une technique capable d'accroître le rendement, la satisfaction des besoins d'une population de plus en plus nombreuse passe par l'extension des surfaces cultivées.

D'autres études ont montré un phénomène similaire. BOUZOU et al (1996) ont montré que la dégradation d'un environnement physique se marque sur trois de ces composantes la végétation les sols et les formes d'érosion. Le sol se dégrade et donne naissance à des formes d'érosion qui peuvent

être de grande ampleur. Cette dégradation se traduit par un accroissement de la dynamique érosive. Les sols étant d'une part, moins protégés par une végétation déficiente et d'autre part fragilisés par leur destruction physique et/ou chimique, les écoulements se concentrent, les ravins qui emportent les fractions importantes de sol se forment, les koris s'approfondissent. Cette évolution se traduit par la dégradation de la couverture végétale (disparition des arbres et même de graminées pérennes), dénudation, encroûtement puis décapage des sols, augmentation du ruissellement, ravinement des versants, changement du régime des rivières baisse du niveau de nappe et finalement aridification du microclimat régional (ROOSE; 1988, cité par BOUZOU; 1998).

Eu égard à tous ces indicateurs, des mesures urgentes doivent être prise le plus vite possible en vus de préserver ces potentialités sur lesquels porte l'avenir d'un monde rural frappé par une série de crises environnementales depuis plus de trois décennies et dont les séquelles sont encore présentes et persistent pour certains cas.

3. 2 Proposition d'aménagement

À l'issue de cette étude sur la genèse et morphodynamique actuelle des bas-fonds, il aura donc été identifié les processus dont la prise en compte est un facteur dans le choix et la réussite des aménagements. Il s'agit:

u de la dégradation des milieux environnants quand on sait que « les bas-fonds subissent l'influence directe des versants et des sommets essentiellement par le biais des transports liquides et solides.» (BERTON; 1988).

u la dynamique de l'eau sur les versants u et enfin la dynamique foncière.

La dynamique érosive montre que les bas-fonds sont sujets à de grands déséquilibres, les mares sont menacées par le phénomène d'ensablement et risquent de disparaître à long terme si rien n'est entrepris dans ce sens.

Vu l'ampleur de la situation, l'aménagement de ces bas-fonds s'avère plus que nécessaire. Cependant, l'aménagement doit être intégré, donc tenir compte de la dynamique générale de l'environnement de bas-fonds et non pas les considérer comme des entités isolées. Toute action d'aménagement cherchera à maîtriser les eaux du ruissellement au sein de bassin versant.

rapport aux habitudes socioculturelles de la population et au milieu physique, et le rétablissement des surfaces aménagées dans leur utilisation originelle à moins que des exigences alimentaires ne laissent d'autres choix que l'extension de l'espace cultivé.

Étant entendu qu'il existe plusieurs types d'aménagement, il importe de procéder à un choix judicieux en fonction bien sûr du rôle qu'il doit assurer et des unités géodynamiques.

3. 2. 1. Aménagement dans les bas-fonds

Lorsque, en zone soudano-sahélienne, on cherche à participer au développement d'un groupe de villages ou d'une petite région par la mise en valeur des bas-fonds, on se heurte d'emblée à un problème de maîtrise des eaux des écoulements tant superficiels que souterrains (ALBERGEL et al; 1993, LIDON et al; 1996)

L'utilisation efficace des bas-fonds implique l'installation des ouvrages destinés à la maîtrise de l'eau pour mettre les terres à l'abri de crues. Cependant ces ouvrages doivent être techniquement fiables et gérables par les bénéficiaires, en effet les bas-fonds sont des écosystèmes fragiles et facilement dégradables.

Pour le bas-fond de Birnin Lokoyo, nous proposons la réalisation de seuils d'épandage pour l'aménager en amont où il est incisé. Les seuils d'épandage sont des mesures « logiques » pour réhabiliter les bas-fonds dégradés sans perturber tout le système hydrique en équilibre relatif antérieur à la dégradation. Ce type d'aménagement doit être accompagné par des mesures biologiques car c'est seulement de cette manière qu'une mise en valeur des eaux et des sols sera possible de manière durable (BENDER et OUSSEINI; 2000). Des digues filtrantes sont envisageables au niveau des bas-fonds où l'écoulement est en nappe pour favoriser la sédimentation et même temps accroître l'infiltration.

Pour les berges la stabilisation par des mesures biologiques pour empêcher l'élargissement par sapement de berges.

La revégétalisation est une mesure efficace pour freiner la vitesse du ruissellement sur le lit mineur du bas-fond. La mise en place du brise-vent permet de lutter efficacement contre la sédimentation du fond de la mare par apport éolien.

Tout aménagement dans le bas-fond de Doutchi vise à rendre pérenne la mare de Tapkin Sao. Pour stabiliser la zone d'épandage et empêcher le développement de ravines à lexemple de celles observées à Doutchi, Nous préconisons un traitement par des mesures biologiques quand on sait

qu'en amont, où la végétation est assez fournie, l'écoulement devient en nappe et les koris ont plutôt tendance à déposer leur charge du fait de la faible pente. Cette mesure pourrait empêcher le ravinement, et par là freiner la vitesse de comblement de la mare. Cependant, les diguettes de pierre libres ou encore en terre, les bandes d'herbes en touffes sont aussi des mesures appropriées.

Pour le cas de Sormo, l'aménagement visera à renverser la dynamique du kori principal comme le souhaitent les exploitants qui se plaignent de l'inondation qui endommage les cultures lors de la crue. Le seuil d'épandage accompagné des mesures biologiques permettra de stabiliser ce kori et de réduire l'écoulement. Le surcreusement de la mare afin d'augmenter sa capacité de stockage et les protéger de l'ensablement par la mise en place d'une levée de terre produit de déblai des mares.

Cependant la déviation dont nous avons évoqué plus haut, peut à la longue jouer un rôle dans la baisse de la nappe phréatique surtout avec la tendance générale à la baisse de la pluviométrie (figure 8) donc l'existence de cette mare à l'avenir.

Eu égard à cette dynamique nous pensons que la déviation du kori n'est pas une solution comme pensent les exploitants, car ils évoquent le problème de la salinité (GEURO & DAN LAMSO; 2003). Il serait la intéressant de songer à faire aménagement ouverts car les inondations réduisent les risque de salinisation toujours élevés dans ces milieux (GEURO & EVEQUOZ ; cités par BENDER ET OUSSEINI ; 2000)

Pour les mares, qui se trouvent au sein de ces bas-fonds le curage est une technique qui permettra d'augmenter la capacité de stockage à condition qu'il soit adapté à la dynamique générale du bassin versant. En effet il peut entraîner le ravinement en amont et accroître la sédimentation.

Souvent les aménagements proprement dits sont implantés dans les bas-fonds, l'étude doit s'étendre aux versants dont la mise en valeur et la protection (anti-érosive notamment) sont essentielles à la réussite de l'ensemble. L'aménagement de bas-fonds est donc abordé ici comme un élément de gestion rationnelle de ressources naturelles, devant être intégré dans un cadre plus vaste de gestion de terroir. C'est pourquoi l'aménagement des unités géodynamiques amont est une condition sine qua non pour la réussite de toute action d'aménagement dans le bas-fond.

3. 2. 2 Traitement des autres unités géomorphologiques

L'aménagement sur ces unités visera à lutter contre l'érosion sur les versants. L'objectif est de réduire le ruissellement qui est la principale cause de dégradation de ces versants.

3. 2. 2. 1 Traitement sur les glacis

Sur les glacis de dénudation où l'écoulement torrentiel taille des griffes multiformes, nous proposons la mise en place de diguettes filtrantes en pierre sèches, ce type d'ouvrage suffirait pour freiner les crues et stabiliser le profil des koris. Ou encore de songer à la réalisation des ouvrages de plus grande taille, de barrages-seuils en gabion. Cependant l'ancrage doit être renforcé sur les berges parce que les koris sont taillés dans le CT.

En aval nous proposons de construire de seuils d'épandage afin d'empêcher le sapement de berges et le développement de koris latéraux. Ces ouvrages favorisent l'infiltration et facilitent les comblement de koris donc l'étalement des eaux.

Les aléas climatiques et la pression démographique croissante ont réduit la fertilité de ces unités qui sont les plus étendues pour l'ensemble des bassins versants. L'induration est un problème majeur de sols au niveau de glacis notamment en amont. Et en aval des quantités importantes d'eau et d'énormes superficies sont perdues par ravinement.

Nos propositions portent sur la réalisation de cordons de pierre accompagnés de traitement biologique notamment la plantation d'arbres en amont. Ce qui permet en même temps de lutter contre la dynamique éolienne et réduire le ruissellement.

Dans les zones qui se trouvent entre les griffes d'érosion situées en amont de glacis, nous préconisons la réalisation de demi-lunes et de Tassa ou Zaï. En matière de la gestion conservatoire des eaux et des sols, l'analyse des critères d'efficacité des mesures de CES-DRS utilisés pour réhabiliter les terres dégradées montre que la concentration des eaux de pluies créées par les dispositifs physiques notamment, est une condition essentielle au déclenchement de processus de régénération. En effet, l'évaluation de l'impact de ces ouvrages sur la collecte et la productivité de l'eau est encore qualitative. (GUNT WINCHLER et al; 1995 cité par GUERO; 2000).

La fragilisation de sols les expose inévitablement aux dynamiques érosives dans ce cas principalement par le vent. La protection des sols contre l'érosion éolienne vise d'une part à diminuer la vitesse du vent et d'autre part à augmenter la rugosité de la surface du sol.

Les brises-vent sont des mesures adaptées pour la lutte anti-éolienne car ils exercent une action mécanique en réduisant la vitesse du vent, modifient de microclimats et influent de ce fait sur la production végétale.

Une méthode simple de protection des sols contre le vent consiste à abandonner ou à épandre sur les champs, après la récolte, des résidus végétaux, tels que chaumes, pailles, fanes etc...

Les cultures couvrantes constituent une bonne protection du sol contre l'érosion éolienne, surtout si les lignes de culture sont tracées dans une direction perpendiculaire aux vents dominants.

Dans la partie aval des glacis les aménagements toucheront de koris latéraux. L'aménagement de koris latéraux aura pour but de stabiliser les berges et empêcher leur élargissement par sapement de berges et enfin favoriser la sédimentation dans leurs lits afin de réduire le risque de comblement de plans d'eau situés en aval. Autrement dit, cet aménagement visera d'une part de freiner le ruissellement en favorisant l'infiltration.

Réalisation des cordons de pierre qui constituent de pièges à eau et aux sédiments. Ces types d'ouvrages sont d'une importance particulière sur les sols encroûtés et ravinés se trouvant dans les parties amont des glacis.

Dans les koris, nous préconisons la mise en place de seuils en gabions pour la protection des berges afin de limiter l'élargissement des koris par sapement. Ce qui entraînera un dépôt des matériaux solides transportés par ces koris en amont de ces seuils. Ceci permettra d'arrêter l'ensablement de mares. Toutefois les mesures biologiques permettront à leur tour de stabiliser les berges du collecteur principal pour empêcher son élargissement par sapement de berges.

3. 2. 2. 2 Traitement des talus

Même si les talus présentent de pentes très fortes et qu'ils sont utilisées a des fins sylvo-pastorales, il convient de les traiter avec des tranchées de reboisement. Celles-ci doivent être accompagnées des micro-barrages filtrants en tête des entailles afin de retarder les écoulements. Ces ouvrages sont essentiellement conçus pour de freiner le ruissellement afin de réduire les dégâts sur les glacis. par ailleurs des diguettes filtrantes, de murets peuvent être envisagés.

3. 2. 2. 3 Sur les sommets de plateaux

Ce sont des unités de pente très faible dont l'aménagement est une condition sine qua non pour maintenir l'équilibre du système; c'est pourquoi il est important de le récupérer.

La revégétalisation du plateaux est une technique d'aménagement car l'écoulement concentré au niveau de glacis et l'ensablement de mares fait suite à la dégradation de la couverture végétale sur les sommets de plateaux et les talus. Il convient de les aménager en banquettes de pâturage et de reboisement puisque ces unités sont pour l'essentiel utilisées pour le sylvo-pastoralisme.

Le scarifiage avec impluvium est aussi envisageable sur le plateau. C'est un ouvrage destiner à collecter un maximum d'eau sur des surfaces complètement dénudées et stériles, nécessitant un apport hydrique bien plus important que celui fourni par les précipitations.

La sensibilisation de la population aux dangers d'une exploitation abusive pourrait être une mesure pour la conservation du recouvrement actuel.

Conclusion générale

Tout au long de ce travail nous avons essayé de garder au centre de la réflexion la question posée dès au départ c'est-à-dire: « les bas-fonds subissent une dégradation sous l'action couplée de la péjoration climatique et des actions anthropiques ». Après une caractérisation des bassins versants étudiés dans leur contexte régional, nous avons essayé de caractériser et d'expliquer l'évolution géomorphologique des bas-fonds à travers une étude de cas. Ces bas-fonds se situent sur le lit de Dallol Maouri, une vallée dont la dynamique actuelle est une dynamique de comblement. La géomorphologie actuelle au sein de ces paysages est liée à leur genèse.

L'analyse granulométrique des échantillons montre que les sols sont sableux, ce qui détermine un bilan catastrophique des processus érosifs. Il s'établit alors un constat de dégradation.

> Une dégradation continue des conditions naturelles (conditions climatiques) qui déterminent la mise en valeur.

> Une forte pression anthropique altérant les conditions de mise en valeur traditionnelles de ces des écosystèmes.

L'ensemble des systèmes bas-fonds et leurs bassins versants sont affectés par une dynamique de dégradation. Cette dynamique se caractérise par une dégradation de ressources naturelles du fait de la dynamique érosive tant hydrique qu'éolienne et par une surexploitation sans gestion conservatoire. C'est sur les sommets de plateaux et les talus d'éboulis (caractérisés par une faible couverture végétal) que les processus érosifs présentent un bilan catastrophique. Ces deux unités sont les plus dégradés car ils sont les plus fragiles et les plus sensibles à la dynamique. Cependant même si ces unités sont à vocation pastorale, la restauration de leur équilibre morphodynamique par la régénération de la couverture végétale et la réduction du coefficient du ruissellement par ouvrages anti-érosifs appropriés est un impératif pour éviter la généralisation de l'érosion sur l'ensemble du bassin versant.

Quant aux glacis, ils présentent des griffes d'érosion plus ou moins profondes du fait de pentes relativement fortes (notamment sur le glacis de dénudation) pour les bassins versants situés dans la zone sahélienne et de l'amont des glacis sablo-limoneux.

Les glacis d'épandage sableux sont plus ou moins stables. Cependant cet équilibre écologique n'est que précaire et dépend de l'évolution des sommets et des talus. Il serait plus intéressant de tenir compte de la dynamique sur ces unités amont afin de préserver celles des glacis et de bas-fonds qui sont jusque là stables du fait de la couverture végétale relativement importante.

Néanmoins, même si ces bas-fonds sont en équilibre relatif, les mares sont menacées par l'ensablement entraînant leur assèchement dès la fin de la saison pluvieuse en effet, lors de notre passage sur le terrain toutes les mares étaient presque sèches.

Pour le bas-fond de Birnin Lokoyo, on assiste à l'apparition d'une griffe d'érosion par érosion remontante en amont, et un élargissement vers l'aval (photo 2). Quant aux koris latéraux, ils s'approfondissent ce qui entraîne un transit de sables vers la mare. Cette situation va de pair avec la dynamique éolienne. En effet, ce bassin versant est faiblement couvert par une végétation. Le vidage s'accentue par érosion régressive en aval de la mare.

Pour le bas-fond de Doutchi, la dynamique se résume à l'importante sédimentation dans la dépression si bien que cette mare, quasi permanente dans les années 1970 n'est plus citée parmi les plans d'eau permanents. Dans le contexte actuel, l'extension de la ville de Dogondoutchi vers la mare, doit être prise en compte pour mieux cerner les facteurs déstabilisant l'évolution de son bassin versant. En effet, ce bas-fond péri urbain est touché par l'emprise foncière car une importante portion de sa superficie est occupée par des constructions.

Et enfin pour le cas de Sormo, la dégradation de la végétation sur les sommets de plateaux et les versants a comme corollaire la généralisation de la dynamique érosive qui se traduit par l'ensablement de la mare qui en dépit de son extension spatiale s'assèche.

Il y a donc urgence d'agir afin de contrecarrer le phénomène de la dégradation de ces ressources sur lesquelles l'espoir des paysans est tourné et qui font aujourd'hui l'objet de nombreuses recherches. Toutefois il serait naïf de croire que l'aménagement passe uniquement par la prise en compte de la dynamique que nous avons présentée ici. Il faudrait penser d'abord à résoudre la question foncière qui est une des contraintes humaines pour la mise en valeur des bas-fonds au Niger.

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Documents cartographiques

> Carte géologique

Carte géologique de la république du Niger au 1/500000 ème. > Cartes topographiques

+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000, Dogondoutchi, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962

+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000, Dosso, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962

+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2c IGN, Paris, 1965

+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2a IGN, Paris, 1965

> Photographies aériennes

+ Mission 75. NIG 40/600 S36 N°2794 à 2796 et N°4229 à 4231 et de 4774 à 4782 pour Birni Lokoyo et Doutchi

+ 5035, 5036, 5037 et 5095, 5095 et 5097 pour Sormo

+ Mission 96. NIG N°199 à 201 et de 247 à 253 pour Birni Lokoyo et Doutchi > Notes de cours

+ BOUZOU MOUSSA I. (2002) - Géomorphologie climatique (UV 241)

+ BOUZOU MOUSSA I. (2003) - Techniques et méthodes en géographie physique (UV 348A)

+ OUSSEINI I. (2003) - Hydrologie Continentale (UV 342)

+ OUSSEINI I. (2003) - Analyse des milieux naturels et des paysages (UV 346A) + OUSSEINI I. (2004) - Hydrologie (UV 444)

+ WINISTÔRFER J. (2004 ) - Géomorphologie appliquée (UV 441)






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle