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Cultures maraà®chères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la communauté rurale de Ndiob (département de Fatick)

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par Aliou NDAO
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master II 2009
  

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II- ANALYSE CONCEPTUELLE

La définition des concepts clés est d'une importance capitale pour tout travail d'étude et de recherche en sciences sociales. A cette effet, E. DURKHEM affirme que : « la premiere démarche [...] doit etre de définir afin que l'on sache bien ce qui est en question-73 0. Ainsi une telle position doit nous permettre de définir les concepts clés utilisés dans notre recherche.

13 E. DURKHEM, 1983 : les règles de la méthode sociologique, Paris PUF, page 25

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Aliou NDAO, Mémoire de Master II, UGB, Section de géographie, 2008/2009

Cultures maraîchères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la Communauté
Rurale de Ndiob (département de Fatick)

Dynamique :

Le dictionnaire Petit Larousse illustré (1992), défini le terme dynamique comme l'évolution des phénomenes.

En géographie, le mot dynamique est associé a plusieurs expressions, ainsi on parle de :

Analyse dynamique : il s'agit d'une analyse qui introduit le temps dans une analyse géographique ;

Systeme dynamique, qui désigne un ensemble de réalités géographiques en évolution et liées les unes aux autres par de fortes interactions. Un systeme dynamique est implicitement considéré comme animé de mouvements internes ;

Dynamique spatiale : elle désigne en un sens large et flou, tout changement impliquant la dimension spatiale (. J. LEVY et M. LUSSAULT, 2003)

Appliqué a notre theme de recherche, le terme « dynamique socio-économique et spatiale 0 désigne les interactions entre acteurs du secteur maraicher dans la CR de Ndiob, mais également les mutations engendrées par cette activité dans la vie sociale et économique des populations de Ndiob, et surtout dans l'espace de la vallée.

or Vallée :

La vallée désigne une dépression, plus ou moins évasée, façonnée par un cours d'eau ou un glacier (Petit Larousse 1992). Pour Yves LACOST (2003), le terme fait allusion a un ensemble géographique de forme linéaire dont la longueur peut relever de divers ordres de grandeur, qui est suivi généralement d'amont en aval par un cours d'eau. Le glossaire de géomorphologie de F. JOLY (1997), définit le terme vallée comme une forme topographique en creux, pentue et allongée, ouverte a son extrémité et constituée par la convergence de deux versants.

Ces différentes définitions montrent bien qu'une vallée représente une zone dépressionnaire délimitée de part et d'autre par deux formations élevées communément appelées versants. Une vallée est dite seche ou morte quand elle n'est plus parcourue par un cours d'eau (Petit Larousse 1992).

La vallée de Ndiob est un exemple de cette catégorie. En effet a cause du déficit
pluviométrique qui a affecté depuis des années la zone soudano-sahélienne dans son
ensemble, la vallée de Ndiob comme beaucoup de vallées du bassin arachidier et de la

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Rurale de Ndiob (département de Fatick)

zone du Ferlo, se sont fossilisées. On y trouve que des mares temporaires en hivernage surtout. Cependant elle comporte des ressources hydrogéologiques non négligeables avec une nappe affleurant (5 a 6 m de profondeur). Ces ressources sont un des facteurs clés du développement du maraichage dans la zone.

(r Filière :

Le concept de filière est né de l'observation des relations amont-aval apparaissant entre agents dans tout système économique en croissance. Ces relations sont d'ordre marchande et s'établissent par le jeu du marché (théorie économique néo-classique) et d'ordre relationnel et font alors appel aux analyses des coordinations entre acteurs (nouvelle économie institutionnelle) (Rastoin J.L., 2002, cités par I WADE 200314).

F. TEULON (1995) définit le terme comme un ensemble d'activités complémentaires (sur le plan technologique ou commercial), de l'amont a l'aval. Dans l'industrie, une filière rassemble les stades de production permettant de partir des matières brute pour arriver au bien final (TEULON, 1995)

Les économistes de la Harvard Business School ont d'abord appréhendé le terme comme une branche ou secteur d'un système économique dans l'optique de mettre en évidence le poids économique du secteur agricole (Davis et Goldberg 1957 cités par I WADE 2003).

Ils le définissaient alors par des produits : une filière regroupe l'ensemble des activités de production, transformation et distribution d'un produit ou d'un groupe de produits substituables.

Quand a l'approche de GOLBERG, elle justifie la notion de filière par les différentes activités qui la composent et le besoin de coordination entre ces dernières. La filière n'est plus définie comme une branche d'une économie, mais comme un système. L'approche filière englobe tous les participants impliqués dans la production, la transformation et la commercialisation d'un produit agricole. Elle inclut les fournisseurs de l'agriculture, les agriculteurs, les entrepreneurs de stockage, les transformateurs ; les grossistes et les détaillants, permettant au produit brute de

14

I. WADE, 2003 : Information et Coordination dans les Filières Maraîchères au Sénégal, mémoire de DEA, Montpellier I Faculté des sciences économiques, page 20

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passer de la production a la consommation... (GOLBERG 1968), cité par WADE I 2003 (p21).

L'auteur accorde une attention particulière a l'interdépendance entre les différentes activités de la chaine productive. Cette approche du concept nous permet de ressortir dans le cadre de cette étude, une définition opératoire. En effet le concept de filière peut 8tre entendu dans le cadre de cette présente étude comme un systeme structuré autour des activités de production et de commercialisation des produits maraichers dans la CR de Ndiob. Ces différentes activités sont interdépendantes et font intervenir plusieurs catégories d'agents, en l'occurrence : les partenaires au développement (ONG), les propriétaires de terres les producteurs, mais aussi et surtout les commerçants chargés de la distribution des produits.

~Facteurs :

Le terme facteur renvoie a un agent, un élément, qui concourt a un résultat (Petit Larousse, 1992). Cette définition rejoint un peu celle des sociologues qui voient le terme comme tout élément ou condition participant a la production d'un phénomene (J. LEVY et al.2oo3). Les économistes l'associent au terme « production *, pour le définir comme : éléments dont la combinaison permet la production, exemple capitale productifs et travail humain15.

Quant aux géographes, ils ont souvent usé du terme en transformant toutes données en facteurs : les facteurs climatiques, les facteurs de peuplement, les facteurs de production (volontiers confondus avec les intrants), pris en soi et comme équivalant de condition, alors qu'une condition ou un facteur l'est toujours de quelque chose.16 « Les qualités ou caractéristiques d'un milieu ne sauraient etre vues comme facteurs que lorsque l'on fait la preuve qu'elles jouent un role effectif dans le comportement du système local dans ses régulations et ses tensions 17*.

Partant de ces définitions, nous pouvons retenir que le terme facteur désigne un
déterminant d'une situation ou d'un phénomene. Dans la CR de Ndiob, ces facteurs

15 F TEULON (sous la direction), 1995 : dictionnaire d'histoire, économie, finance, géographie, Presse Universitaire de France,

16 R. BRUNET et al 1993: les mots de la géographie : dictionnaire critique, Reclus- la documentation française, page 210

17 R. BRUNET et al, 1993, op. Cit. Page 210

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sont d'ordre physique (climat, sol, eau) et Humaine (expertise et jeunesse de la population), ils déterminent le développement du maraichage.

cr Incidences :

Incidence désigne des conséquences plus ou moins directes sur quelque chose (Petit Larousse 1992). R BRUNET et al (1993), le définissent comme effets, impacts.

Ainsi, incidences socio-économiques traduisent des conséquences, des effets, des répercutions plus ou moins directs sur la situation sociale et économique des populations d'un espace géographique donné. Incidences spatiales traduira alors des marques, des empreintes, des traces, mais aussi des flux et des répartitions engendrés dans un espace géographique donné. Dans la CR de Ndiob, les incidences socioéconomiques du maraichage se traduisent par une amélioration des conditions de vies des populations, celles spatiales se justifient par des flux quotidiens de populations en direction de la vallée (zone de production), mais aussi par l'insertion d'une agriculture irriguée dans un systeme pluvial, le développement d'une végétation artificielle et la transformation d'une zone qui jadis servait de lieu de parcoure du bétail en saison seche, en zone maraichere.

(r Contraintes :

Le petit Larousse (1992) définit le terme « contrainte * comme une pression morale ou physique exercée sur quelqu'un ou sur quelque chose. Pour R. BRUNET et al (1993), contrainte désigne une action négative, la résistance des éléments dans l'environnement qui créent des difficultés ou des limites a la mise en valeur, au travail, a la reproduction etc. La géographie traditionnelle utilise ce terme en évoquant les contraintes naturelles, climatiques, édaphiques, ou autres décrites comme des gênes. Mais selon le même dictionnaire, « ces contraintes ne sont des genes que dans des circonstances extremes et en tout cas relatives aux moyens dont disposent les sociétés analysées»18 . Cela extériorise artificiellement des éléments des systemes territoriaux et perpétue le côté de la nature. Le mot « contrainte » attire l'attention sur certaines difficultés de mise en valeur liées a des conditions techniques et financieres déterminées (R. BRUNET et al 1993).

18BRUNET R. et al, 1993, op. Cit. Page 126

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Ainsi on peut dire que contrainte ne se limite pas seulement aux conditions hostiles du milieu, mais releve également de problemes de moyens pour la mise en valeur d'un espace donné. Les contraintes du maraichage de la CR de Ndiob sont d'une part d'ordre physique et d'autre part d'ordre économique et technique.

III : La collecte des données de terrain

Pour la collecte des données de terrains une démarche composée des étapes suivantes a été adoptée.

111-1 : Vechantillonnage

Cette phase consiste a la sélection du nombre de personnes a intervieWer. « La collecte des donnees primaires par enquete, exige l'adoption d'une methode de sondage qui presente le mieux possible la population mere...» (J. YAHO 2005 p173).

Notre échantillon a porté sur les maraichers et les commercants des produits de la vallée. Donc toute personne ne s'activant pas dans ces domaines a été exclue de la sélection. Faute de listes exhaustives des maraichers et des commergants de la CR, pouvant nous servir de base de sondage pour l'élaboration d'un échantillonnage aléatoire simple, nous avons adopté la méthode d'échantillonnage de raison. Cette méthode consiste a se contenter de tout nombre de cas, même non aléatoire, statistiquement significatif pour réaliser une étude (J. YAHO 2005 p173). Ainsi une fois sur place, nous avons fixé des quotas a enquêter en fonction du nombre d'acteurs trouvés sur place, mais également en fonction de nos capacités. Par conséquent, un échantillon de 108 personnes, réparti entre 88 maraichers et 20 commergants a été enquêté. Le tableau N°1 montre une répartition détaillée des personnes enquêtées, en fonction de leur activité, mais aussi des zones d'enquêtes.

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Tableau 1: Répartition des personnes enquêtées

Zones

Nombre d'enquêtés (ni)

Fréquences (fi)

Ndiob

25

23%

Baaco Dior

23

21%

Baaco Sérere

15

14%

Baaco Mboytolé

18

17%

Fintel

07

6%

Marché de Ndiob

10

9%

Marché de Darou

10

9%

Activités

Maraichers

Commerçants

Total ?ni : 108 ?fi : 100%

Source : données de l'enquête, 2009

A côté du questionnaire, un guide d'entretien a été administré au pres des autorités de la Communauté Rurale, des ONG et de quelques chefs de groupement. Le tableau N°2 fait une répartition des personnes ressources intervieWées au niveau de ces structures.

Tableau 2: Répartition des personnes ressources auprès des quelles le
guide d'entretien est administré

Structures Nombre de personnes interpelées

Communauté Rurale 01

ONG 04

Groupements 03

Total 08

Source : données de l'enquête, 2009

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111-2 : Les enquetes

Les enquêtes ont été exclusivement menées au niveau des zones de productions de la vallée et des deux marchés de la communauté rurale (cf. carte 2). Une visite exploratoire a été effectuée en mars 2008 lors de nos enquêtes sur les problemes de l'agriculture dans la communauté rurale de Ndiob, dans le cadre du mémoire de master 1. Une deuxième descente dans la vallée en décembre 2008 nous a permis de mieux nous informer sur les questions maraicheres et de confirmer la pertinence d'une étude de ce phénomene. Cette visite a été consacrée aux entretiens avec les personnes ressources des structures étatiques et de la communauté rurale et des partenaires (ONG) agissant dans le maraichage, dans la zone. Les entretiens ont concerné les personnes ressources suivantes:

~ L'assistant communautaire (Aly SENE) : sur la situation du maraichage dans la communauté rurale, la place du maraichage dans la vie des populations, les projets maraichers en cours ou envisagés.

(1° Les représentants des ONG (Issa KANE, Diégane NDIAYE, Ibrahima NDIAYE, Abdou S. NGOm) : sur le soutien apporté aux producteurs, les modalités et la nature du soutien, et leurs perspectives dans le domaine du maraichage.

cr Les chefs de groupement (Sala DIOUF, Ndiaga SECK, Sally NDOUR) : sur la place du maraichage dans l'économie de la population, les modes de production et les revenus tirés de l'activité.

Notre troisième visite de terrain s'est dérouler du 23 mars au 07 avril 2009 ; elle a été essentiellement consacrée aux enquêtes de terrain au pres des maraichers et des commerçants de produits maraichers aux niveaux des marchés de la CR. Les enquêtes nous ont permis de collecter une diversité d'information nous permettant de mieux comprendre afin d'analyser la situation en cours. Une dernière visite de terrain est effectuée du 23 au 29 mai 2009 pour recueillir des informations complémentaires mais surtout de prendre des photos d'illustration. Le tableau N° 3 représente en détail les périodes de déroulement de nos enquêtes.

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Tableau 3: Calendrier des enquêtes

Zone/ Structures

Personnes ressources

Dates

Ndiob

Les maraichers

23/Mars/2009

Baaco Dior

Les maraichers

25/Mars/2009

Baaco Sérere

Les maraichers

28/Mars/2009

Baaco Mboytolé

Les maraichers

31./Mars/2009

Fintel

Les maraichers

02/Avril/2009

Marché de Ndiob

Les commergants

06/Avril/2009

Marché de Darou

Les commergants

29/Mars/2009

Communauté rurale

Aly SENE L'as. Com.

25 Mars 2008

World Vision (Diourbel)

Diégane NDIAYE

28 Mars 2008

ANCAR (Ndiob)

Ibrahima NDIAYE

25 Mars 2008

Jappoo (Ngalagne)

Abdou S NGOM

26 Décembre 2008

UAVDS (Ndiob)

Issa KANE

29 Décembre 2008

GPF Léona (Ngalagne)

Sally NDOUR

26 Décembre 2008

GPF de Ndiallo (Ngalagne)

Salla DIOUF

26 Décembre 2008

GIE Ngaraf (Ndiob)

Ndiague BADIANE

29 Décembre 2008

Source : Ndao 2009

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Carte 2: Localisation des sites d'enquêtes

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VI : Le traitement et l'analyse des données

Cette etape a consiste a la traduction graphique et spatiale des donnees quantitatives, mais aussi qualitatives qui sont recueillies sur le terrain, a travers le questionnaire et le guide d'entretien. Leur analyse nous a permis de mieux comprendre les fondements de la repartition ou de l'evolution de certains phenomenes.

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