WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Efficience des systèmes de santé: application de la méthode DEA sur les pays à  revenu intermédiaire

( Télécharger le fichier original )
par Rajae TOUZANI
Université d'Auvergne/CERDI - Master 2 économie de la santé et développement international  2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Discussion

Ce travail visait à comparer l'efficience technique des systèmes de santé des pays à revenu intermédiaire de la région MENA selon la méthode de programmation mathématique DEA. La flexibilité de cette méthode est l'une des avantages qui nous ont poussés à l'utiliser du point de vue des analyses multi-outputs et du choix des orientations de mesure. L'objectif est de permettre aux pays de savoir quel résultat sanitaire (output) offre le plus d'amélioration et d'évolution au niveau de l'efficience technique. Ce qui est très utile à tous les pays en développement.

Nous avons spécifié 5 modèles. 75% des pays de notre échantillon ont été considérés comme efficients dans le modèle 5 à orientation output ainsi qu'à orientation input. La Syrie se montre comme le pays ayant le système de santé le plus performant en termes de production de santé enregistrant des scores équivalents à l'unité pour les différents modèles. Ce pays est aussi le seul efficient et efficace en termes de production de l'espérance de vie en bonne santé. Alors que l'Egypte, le Liban et la Syrie26(*) sont plutôt efficace en termes de production de survie néonatale. La Syrie est aussi efficiente au niveau de ce modèle (DEA 2).

Nous soulevons l'augmentation des scores d'efficience à l'introduction de la variable représentant le travail (nombre de médecins) ou celle non contrôlable par le système de santé (taux d'alphabétisation). L'introduction dans la fonction de production de l'input supplémentaire (éducation) a permis au Maroc de devenir efficient malgré qu'il représente le plus faible niveau d'éducation dans notre échantillon.

Dépenser plus dans la santé ne permet pas de considérer le pays comme efficient. La Jordanie est le bon exemple. Avec la part de dépenses publiques en santé la plus importante au niveau des pays à revenu intermédiaire de la région MENA et avec en partie de bons résultats sanitaires, ce pays est le plus inefficient et inefficace de notre échantillon.

Enfin, nos analyses ont montré qu'en moyenne 50% des pays de notre échantillon ont connu une évolution de l'efficience dans la période 2000 à 2009. Le progrès technique était très important pour tous les pays à revenu intermédiaires de la région MENA, plus précisément entre 2005 et 2009.

Conclusion

L'efficience des systèmes de santé a été l'objet d'un important courant de recherche au niveau international depuis un demi-siècle. L'objectif de ce mémoire est d'appliquer la méthode DEA pour la mesure de l'efficience technique des systèmes de santé des pays à revenu intermédiaire de la région MENA. Ces pays ont enregistré de fortes améliorations dans les résultats sanitaires mais ils se trouvent de plus en plus face à des contraintes budgétaires sévères. Le but de la mesure de l'efficience est de permettre aux pays de mieux gérer leurs systèmes de santé.

Suite à l'analyse de la situation sanitaire de la région, nous avons pu soulever l'augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles. C'est la raison pour laquelle nous avons opté pour introduire un output qui reflète la moralité due aux maladies cardiovasculaires. Nous avons associés cet output à un autre qui est en lien avec une autre tranche d'âge de la population, celui de la mortalité néonatale. Ce qui va nous permettre d'avoir un résultat sanitaire ciblant, presque, la totalité de la population.

Nous avons voulu savoir si les systèmes de santé des pays à revenu intermédiaire de la région MENA, faisaient bien ce que la population attendait d'eux suite aux dépenses publiques dont les pays disposaient. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi comme input la part des dépenses publiques de santé (%PIB). Comme continuité de ce travail, il serait encore plus intéressant d'introduire la part des dépenses privées de santé, qui n'est pas négligeable.

Les résultats obtenus suite à ce travail, nous permettent de conclure que les pays à revenu intermédiaire de la région MENA ne doivent pas augmenter le volume de leurs inputs pour réaliser une amélioration de leur efficience. Car un financement public mal géré se traduit en un gaspillage dû à l'inefficience du secteur sanitaire. Donc, comme la Jordanie et l'Algérie, ces pays doivent être prudents lors de la prise de décision de l'accroissement de leurs budgets alloués à la santé, surtout quand ces derniers sont déjà élevés.

Malgré les efforts entrepris au niveau de ce travail, nous relevons quelques limites. Tout d'abord, dans l'analyse des résultats de la méthode DEA, il est important de ne pas tenir compte juste du score de l'efficience car ce dernier est relatif. Ces scores nous permettent de voir les pays qui réalisent plus de résultats avec leurs ressources et de connaître ceux qui peuvent améliorer leur situation. Les pays efficients dans notre analyse le sont par leurs pratiques comparées aux autres pays de notre échantillon. Mais ceci ne signifie pas que leur efficience ne peut être améliorée en les comparants à d'autres pays. Notons aussi que les scores d'efficience ont tendance à être élevés avec un échantillon de petite taille (efficience moyenne du modèle DEA 5 est de 99.9%). Avec un petit échantillon, la frontière a tendance à être proche des unités analysées alors que si le nombre des DMU est important, la frontière construite par la méthode DEA a plus de chance de se rapprocher de la vraie frontière. Une étude plus poussée avec la totalité des pays de la région MENA permettrait d'avoir des résultats plus robustes.

Notons aussi que les résultats sont relativement sensibles à la spécification de la fonction de production. C'est-à-dire aux inputs choisis ainsi qu'aux nombres de variables. Comme nous l'avons remarqué des pays efficients peuvent devenir inefficients à l'introduction ou l'exclusion d'un input. Les résultats sont aussi sensibles aux choix des outputs. C'est la raison pour laquelle la spécification multi-output est préférée, ce qui permettrait aux décideurs de se baser sur leurs différents résultats sanitaires. Car un pays pourrait avoir de mauvais résultats sur une dimension de l'état de santé mais le contraire sur un autre résultat sanitaire.

Parmi les limites de ce travail, c'est que nous ne pouvons trancher sur la robustesse de nos résultats, car ces derniers n'ont pas été vérifiés par une autre méthode (SFA). Nous avons déjà soulignés que les deux méthodes sont complémentaires. Ceci nous aurait permis de trancher sur l'efficience ou l'inefficience des pays mis en évidence par les deux méthodes et de mettre des réserves sur ceux à résultats divergents.

Enfin, la mesure des scores d'efficience n'est qu'un aspect purement descriptif. Pour plus comprendre les scores d'efficience qu'on a obtenus, il faut établir le lien entre le niveau d'efficience et certaines variables qui sont susceptibles de capter les contraintes structurelles spécifiques de chaque pays.

* 26 Nous obtenons les mêmes pays efficients quand nous prenons chaque output séparément.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera