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Vécu psychosocial des fonctionnaires divorcés

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par Willy BAYIZERE
Université du Burundi - Licence en psychologie clinique et sociale 2011
  

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CHAPITRE VI: PRINCIPAUX FACTEURS DE DIVORCE SELON LES ENQUETES

6.0. Introduction

Notre recherche s'était donnée comme objectif de mettre en exergue les difficultés psychosociales qu'a un fonctionnaire divorcé. Nous avons récolté des données auprès de cinq hommes et trois femmes. Ces données récoltées ont ensuite été analysées sous formes de quatre thèmes :

- Principaux facteurs de divorce

- Principaux effets du divorce

- Difficultés psychosociales des fonctionnaires divorcés

6. 1. Violence conjugale

Soulignons que le mot violence a un contenu différent et multidimensionnel. Le phénomène lui-même touche de nombreux aspects de la vie collective et privée. Selon l'OMS (1998, p.6) : « la violence est l'emploi de la force physique et du pouvoir au détriment d'autrui avec comme objectif de dominer, d'affaiblir, de blesser et/ou d'anéantir l'autre».

Cette violence entre conjoints s'est beaucoup remarquée au cours de notre enquête. SIFI le précise: « Ibintu vyagiye guhinduka aho umugabo wanje atanguye kunkubitira imbere y'abana ». Ce qui veut dire: « Tout a changé depuis que mon mari a pris l'habitude de me battre en présence de nos enfants ».

Ici nous remarquons que cette violence qui se fait entre SIFI et son conjoint est une violence physique. La violence physique a des effets qui tendent à déstabiliser la femme battue sur tous les plans, surtout lorsqu'elle se produit de façon continue et permanente.

Il arrive des cas où la violence prend une autre orientation qui est une violence sexuelle. Malheureusement si l'homme est violent dans son ménage, tout se résout par force, il n'a pas de temps pour mesurer les conséquences des actes posés.

Les propos de BISO illustrent cela: « Mukurangura amabanga y'abubatse, nta mwunvikano wari uhari, umugabo wanje yamfata ku nguvu kandi ivyo vyaba imisi yose ». Cela peut se traduire ainsi: « Aux moments des rapports sexuels, il n'y avait pas de consentement mutuel, mon mari me l'obligeait de force et cela tous les jours».

L'homme qui use souvent de la force se livre facilement à des actes répréhensibles comme l'agression physique et/ou psychologique et ces facteurs favorisent le passage à l'acte dans la situation de violence.

Signalons qu'au cours de notre enquête, nous avons constaté que les violences sexuelles sont à la base des violences verbales. Donc, la violence verbale peut être entendue sous forme d'insultes, de mots grossiers etc. Alors la violence sexuelle est presque toujours accompagnée de violence verbale.

A ce sujet SIFI exprime ceci: « twaguma turyana, naramubwira ngo tuje kwa muganga akanka nkagira uburuhe bwo kwama ku mvyaro za bur' igihe, nkagira n'uburuhe bwo kwama ndangura amabanga y'abubatse ». Ce qui veut dire: « nous étions toujours en conflits, et quand je lui disais de nous rendre à l'hôpital il refusait, j'étais alors fatiguée des couches incessantes et par des rapports sexuels de tous les jours ».

Les mots qui blessent causent de la terreur dans l'esprit de la victime qui craint pour sa vie ou celle des ses proches. Il faut donc reconnaître l'effet dévasteur de la violence verbale et les traumatismes psychologiques particuliers causés par des insultes, l'humiliation, la menace, etc. Voici les propos de BISO: « umugabo wanje nk'ubu umukobwa aduciyeko yaca anyereka ngo ehe raba ngo ubona atagusumvya ubwiza nawe wirata ngo uri mwiza ». Ce qui peut se traduire: « chaque fois que mon mari voyait une fille qui passait, il me disait: regarde combien cette fille est belle, peux-tu te comparer à elle ».

Nous constatons qu'à partir des violences verbales naissent des violences psychologiques. La violence psychologique, surtout si elle est continuelle, peut détruire psychiquement la personne et causer de graves problèmes de santé. Les insultes, les brimades, les reproches répétés, les dénigrements systématiques qui débouchent sur l'effondrement de l'estime de soi, sont également des formes de violences psychologiques. Soulignons en passant au cours de notre enquête que certains ont révélé des violences verbales et psychologiques qui se font en l'endroit des hommes.

Le cas BIBI illustre ce qui précède. BIBI indique ce qui suit: « umugore wanje yashoboye kuvunga ngo jewe karya kagabo ntidukwiranye ngo kandi ni kabi ». Ce qui signifie: « Ma femme a osé dire qu'elle n'est pas à l'aise avec moi, je ne la mérite pas et que je suis un petit bonhomme ».

Nous pouvons dire que la violence peut être acquise comme le souligne BARAHWAHURA (2000, p39). Selon lui, « les gens apprennent la violence. Bien entendu ceux qui la leur enseignent n'en sont pas toujours conscients». Les enfants et les adultes violents apprennent cette violence de leurs parents et de leur milieu de vie. Naturellement, aucun d'entre eux ne se met délibérément et consciemment à l'enseigner. Mais le résultat est le même au cours de son apprentissage, l'enfant procède par imitation et identification. Il copie ce qu'il observe dans son entourage. Il intériorise beaucoup plus souvent les comportements manifestés par ses parents.

Selon DODSON (1972, P.60) : « L'enfant apprend par imitation et identification. L'enfant fait ce qu'il voit. L'exemple le plus développant qu'il m'ait été donné de voir personnellement fut celui de l'adolescent qui lançait de bouteilles à la tête de sa mère ». Voici ce que dit GAGA à ce propos :« Jewe nakuze mbona papa akubita mama, mbere nogushika mu mwaka w'indwi; vyangumyemwo gushika n'ubu. Maze kubaka umugore wanje anshavuje naca ndamukubita kuko nibaza ko ari ukungaya kandi ko umugabo bamwemera muhira iyo akubita umugore wiwe ». Ce qui signifie : « Je voyais mon père battre ma mère, depuis mon jeune âge jusque à ce que j'arrive en 7ème année, j'en ai gardé en souvenir et quand je me suis marié, j'ai fait la même chose ; je battais ma femme chaque fois qu'elle me fâchait et je croyais qu'elle ne me respectait pas, je me disais aussi qu'un homme est respecté chez lui quand il bat sa femme ».

Les enfants qui ont été victimes de violences physiques ou psychologiques ou qui ont grandi dans une famille où ils ont été témoins de scènes de violences dans leur milieu familial, risquent d'être violents eux-mêmes une fois adultes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore