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Vécu psychosocial des fonctionnaires divorcés

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par Willy BAYIZERE
Université du Burundi - Licence en psychologie clinique et sociale 2011
  

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6.3. Absences de fiançailles

Le terme fiançailles peut avoir de nos jours quelque chose de désuet. On assiste aujourd'hui à un renouveau des fiançailles vécues comme un temps de préparation au mariage avec officialisation familiale. BENABENT (1991, p. 4) donne son point de vue en ce qui concerne la définition du mot fiançailles. Selon lui, les fiançailles sont définies comme étant «une promesse réciproque de se prendre plus tard comme époux». Donc nous pouvons entendre les fiançailles comme une promesse mutuelle de mariage.

Le temps qui s'écoule entre la promesse et la célébration du mariage est une période très importante car il donne l'occasion de faire rencontrer les deux familles, c'est un temps pour se découvrir avant de s'engager dans le projet de mariage. Les jeunes qui se promettent mutuellement mariage en se fiançant jouissent d'une intimité physique et psychologique à travers les sorties, les visites et les fêtes passées ensemble. Ces différents moments de contact constituent bien des occasions propices à une plus ample connaissance entre fiancés.

Même si le législateur burundais laisse constater à travers les textes légaux qu'il prévoit le divorce, il n'est nulle part mentionné l'absence des fiançailles comme cause de divorce. Il a essayé de limiter les causes en règlementant le divorce. Signalons dores et déjà que le tribunal n'accepte pas d'emblée de prononcer le divorce puisqu'il statue dans l'intérêt du ménage et des enfants, c'est pour cette raison que quand deux époux se présentent chez le juge pour demander le divorce, le juge entrevoit d'autres chances pour voir si les époux ne peuvent pas changer d'avis. Toutefois, la législation burundaise ne peut pas mettre les fiançailles dans les textes légaux car ces derniers sont une affaire familiale et du couple futur.

Dans le BOB (1993), portant reforme du code des personnes et de la famille, il est mentionné que: «Si les conjoints persistent dans leur demande, la loi a prévu d'accorder le divorce dans deux cas. Dans le premier cas, il s'agit de la cause de divorce pour cause déterminée qui est stipulée dans l'Article 158 et 159 du code des personnes ». L'article 158 stipule que: « Chacun des époux peut demander le divorce pour cause d'adultère, pour excès, sévices, injures graves ». Quant à l'article 159, il mentionne ceci : « La condamnation de l'un des époux pour un fait entachant l'honneur peut d'après les circonstances constituer une cause de divorce ».

Certaines gens pensent que l'absence des fiançailles ne peut pas être l'une des causes de divorce car même la loi burundaise n'a pas prévu cela dans ses textes légaux mais malgré tout cela, notre enquête a prouvé le contraire. La moitié de nos enquêtés, c'est-à-dire 4 sur 8 a dit que l'origine de la dislocation a été l'absence des fiançailles. Voici ce qu'en dit BISO: «Ntitwaronse umwanya wo gukundana kugira ngo tumenyane ». Ce qui signifie : «Nous n'avons pas eu un temps suffisant pour s'aimer et se connaître ». MAMI poursuit encore en disant: « Iyo habanza kuba kureshanya, nari gushobora kubona ingeso z'umugore wanje nkamuheba ico gihe ». Ce qui veut dire: « Si les fiançailles avaient eu lieu, j'aurais pu découvrir les comportements de ma femme afin de me désengager à temps de ce projet de mariage». Selon BUSHAYIJA (1966, p38), «les fiançailles sont les préludes, des pourparlers coutumiers et sociaux mais purement privés entre deux familles en vue d'un futur mariage de leurs enfants ».

Dans les fiançailles, nous avons pu déterminer qu'il doit y avoir l'accord des parents. L'accord des parents se manifeste quand ceux-ci autorisent, permettent même à leurs enfants de continuer des relations avec leur élu (e), sans rien demander. Avec l'accord des parents, les cérémonies suivent leur cours normal jusqu'au jour du mariage avec le concours et la participation de deux familles respectives.

Au cours de notre recherche, nous avons constaté que si le mariage a été hâtif c'est qu'il y a eu absence des fiançailles. Ce qui fait que les parents ne se montrent pas du même avis que leurs enfants, ils ne sont pas donc en parfaite harmonie devant le choix de leurs enfants. Voici ce qu'en dit BAJU : « Ntitwaronse umwanya wokumenyana kuko umuryango waciye unsaba ko norongora vuba ».

Ce qui veut dire: « Nous n'avons pas eu un temps suffisant de s'aimer et de se connaître car ma famille m'obligeait de faire le mariage à la hâte ».

Nous voyons ici que lorsqu'il y a absence des fiançailles, l'engagement du mariage est soumis à plusieurs contraintes entre autres les contraintes socioculturelles. Mais dans tout ceci, rien n'oblige forcement deux personnes à se fiancer. Il faut que ça soit une décision partagée par les concernés en dehors des opinons de leur famille ou entourage social, il ne faut pas que l'un des partenaires se sente obligé de se lier avec l'autre, il faut surtout que chacun se sente libre pour pouvoir assumer et supporter tout ce qui découle de cette importante décision.

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