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Les étudiants guinéens dans les universités de Montpellier entre intégration et repli

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par Mamadou Oury SOW
Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Master 2 Recherche de sociologie 2013
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES

Section 1 : Problématique

L'intégration sociale et/ou socioprofessionnelledes migrants ou des étrangers en générale est de nos jours, au coeur des préoccupations des chercheurs et despolitiques, plus particulièrement dans les pays développés. La raison en est que ces pays sont confrontés à des vagues d'immigrants étrangers de toutes sortes,qu'il s'agisse d'immigrants particuliers ou de la mobilité étudiante. Dans les sciences sociales et humaines,cette thématique a fait l'objet de plusieurs travaux d'historiens, de géographes, de sociologues ou d'anthropologues.

L'idée principale de cette thématique porte sur la question du vivre ensemble ou du lien social. Il s'agit alors de décrire le processus par lequel les membres d'une société réussissent à vivre ensemble en dépit des différences qui peuvent les distinguer. La question de socialisation intimement liée à celle de l'intégration est un sujet classique en anthropologie et en sociologie.

Si les chercheurs se sont longtemps penchés sur le sujet de la socialisation, c'était tout au début dans le but de saisir le processus par lequel les membres d'une société réussissent à maintenir leur cohésion. Il s'est avéré à cet effet que chaque société définit ses normes et dans la plus part des cas attribue un rôle à chaque institution que sont la famille, la religion et maintenant l'écoledans la socialisation de ses membres.

Quant à la problématique de l'intégration, si elle n'est pas plus récente dans les travaux de recherche que celle de la socialisation, elle est liée tout de même à des phénomènes qui caractérisentbeaucoup plus les sociétés contemporaines. Ce sont ceux liés notamment à la migration, l'immigration ou de la mobilité avec lesquels elle est incontestablement liée. De nos jours, dès qu'on parle d'intégration, on met l'accent généralement sur le rapport entre populations autochtones et populations étrangères ou pour dire tout court entre nationaux et étrangers.

A cet effet, dans l'histoire des sociétés, il y atoujours eudes brassages de populations différentes. Et de nos jours, pour un besoin ou un autre, les individus dans les sociétés modernes sont en perpétuel mouvement dans l'espace géographique. Les progrès techniques notamment dans le domaine des transportsont favorisé un essor des échanges entre lessociétés. Aucune société n'étant enfermée sur elle-même, la mobilité des individus devient une réalité qui engendre toute sorte d'enjeux : politiques, économiques mais aussi socioculturels. Cette nouvelle situation a conduit plusieurs chercheurs, notamment dans les sciences sociales et humaines, à la thématique du brassage culturel et de ses conséquences. Tout au début, anthropologues et sociologues vont s'intéresser aux études portant sur le phénomène d'acculturation, c'est-à-dire les changements qui interviennent au contact de deux cultures différentes.

Déjà en 1880 John Powel définissait l'acculturation comme étant les emprunts culturels entre sociétés. la notion prendra sa signification moderne en 1936 avec la publication du Mémorandum signé par Herskovits, Linton et Redfield qui la définit comme l'étude des phénomènes qui surviennent lorsque des groupes d'individus de cultures différentes entrent en contact direct et continu et que se produisent des changements à l'intérieur des modèles culturels de l'un ou des deux groupes1(*).

Cette thématique a longtemps marqué la sociologie et l'anthropologie surtout durant la période de la colonisation. Période pendant laquelle de véritables brassages culturelles ont eu lieu surtout dans les pays qui ont subi la colonisation et notamment les pays africains. Il en est de même des mouvements migratoires des européens et latinos américains et même asiatiques vers les Etats-Unis au XIXe siècle où le choc des cultures entre immigrants et autochtones a produit des effets d'acculturation, de déviance ou de délinquance par endroit.

De nos jours, les niveaux de développement entre pays étant très différents, certains deviennent les lieux de destination privilégiés des migrants de toute sorte. La problématique de l'intégration des étrangers dans les pays développés est abordée sous plusieurs angles allant de leur intégration sociale en général à leur insertion socioprofessionnelle en particulier. Certains en s'intéressant aux étrangers, analysent plutôt leur intégration sociale tout court en s'attachant à voir comment ceux-ci s'adaptent aux normes et cultures de la société d'accueil. L'adaptation à la langue, aux habitudes alimentaires, aux loisirs etc. dans le même ordre d'idée ils décrivent les réseaux de sociabilité que ceux-ci exploitent pour réussir leur intégration, ou à la description des itinéraires et des difficultés rencontrées. C'est dans cette optique par exemple que Marius Lupsa Matichescu a réalisé son mémoire de Master 2 sur « L'intégration de l'immigrant roumain à Montpellier » en 2005. Quelques-uns de ses objectifs était de «  repérer la qualité des relations entre les roumains et (les) Français dans le cadre du travail et de l'école », de « repérer les relations avec des institutions qui aident les immigrants », de « repérer les lieux de socialisation ».

Il y a tout aussi des études dont l'intérêt porte sur les échecs de l'intégration des étrangers et de leurs conséquences dans les villes d'accueil. De nos jours, dans la plupart des cas d'ailleurs, les travaux portant sur l'intégration sont réalisés dans le but de faire face à la délinquance ou à la criminalité qui gangrènent les villes d'accueils ou dans d'autres cas pour lutter contre le racisme ou la stigmatisation des étrangers. C'est pourquoi scientifiques et autorités politiques s'intéressent à la problématique de l'intégration.C'est dans cette optique que Maïtena Armagnaguea écrit :

Vis-à-vis des populations immigrées et vis-à-vis de leurs descendants, le devoir de s'assimiler et le devoir d'assimiler ont été les formes contemporaines d'une égalisation démocratique, produisant les effets inattendus que sont la frustration et l'amertume. [...] Alors qu'en France, les jeunes issus de l'immigration sont particulièrement frappés par le chômage et la précarité, il ne leur reste plus grand-chose d'autre que le mirage d'une réussite sociale inatteignable. Cette hypothèse pourrait participer à l'explication de la véhémence des sentiments d'injustice, retournés, en France, contre l'Etat. L'Etat est d'autant plus pris pour cible qu'aux yeux de nombreux jeunes, c'est par lui que se construit la stigmatisation (voir la criminalisation)2(*).

Mais quand on parle d'intégration des étrangers dans des pays d'accueils, il est important, pour une question de précision et de clarification d'identifier les catégories d'étrangers dont il s'agit. S'agit-il des étrangers en général ? Si tel est le cas, il y a un risque de mélanger des catégories de personnes qui n'ont pas les mêmes caractéristiques et donc les mêmes conditions d'intégration. Parmi les étrangers il y a d'aucuns qui sont des migrants de travail, d'autres qui peuvent être des réfugiés politiques et certains pour qui, leur présence est due à une mobilité professionnelle.Dans le lot des immigrants, les étudiants en mobilité constituent une catégorie particulière.

Ces derniers se différencient des autres par le fait que leur intégration se situe à deux niveaux : il y a leur intégration dans la société d'accueil en général mais aussi leur intégration dans le milieu universitaire en particulier. Ces deux milieux se définissent chacun par des caractéristiques qui leur sont propres. Même s'il est possible de voir une continuité entre ces deux milieux, en ne voyant qu'un contenant et un contenu (l'université ne serait alors qu'un contenu, un des champs du milieu social global), l'étudiant étranger dans le milieu universitaire entre en rapport avec des personnes spécifiques que sont ses professeurs, ses collègues et tout l'encadrement pédagogique. Il adopte pour cela des attitudes et développe des comportements qui sont déterminés en grande partie par ses rapports avec ses acteurs de l'université (Professeurs, condisciples, encadreurs pédagogiques etc.) à l'occasion des différentes activités propres à ce milieu (suivre les cours en classe, effectuer des travaux en laboratoire, faire des lectures à la bibliothèque, assister à des festivités cultuelles ou tout simplement se restaurer à la cantine universitaire). Tous ces éléments, font de cet endroit un espace spécifique.

La mobilité étudiante présente des enjeux à la fois économiques, politiques et socioculturels.Pour les pays qui accueillent beaucoup d'étudiants étrangers dans leurs territoires, l'enjeu peut être stratégique dans le but d'attirer une main d'oeuvre plus qualifiée par exemple. Il peut tout aussi être politique, dans le but de vendre l'image de leurs institutions à l'international. C'est ce qui fait dire à Robi Morder etal. que« dès cette époque (1930) en effet, pour l'institution universitaire comme pour les autorités académiques, attirer nombre d'étudiants étrangers est signe de rayonnement international, mais aussi de conquête de position, d'influence, de marché3(*) ».Pour traduire le déséquilibre entre pays de départ des étudiants et pays d'accueil, ces auteurs citent Claudie Weill qui écrivait que « dès la création des premières universités au Moyens Âge, le milieu étudiant est plurinational. Cependant, avec la Révolution industrielle, le contenu de l'enseignement dispensé se modifie nécessairement dans les pays les plus avancés. Des migrations classiques se produisent alors, qui empruntent les voies classiques : des pays en développement vers les pays développés4(*)».

Tandis que pour les pays de départ des étudiants, il peut y avoir des conséquences non souhaitées. Ainsi, au lieu de tirer profit, le phénomène engendre ce qu'on appelle « la fuite des cerveaux ». Cela va de soi surtout quand une bonne partie de leurs étudiants n'envisagent pas un retour dans leurs pays. Sur ce point, Harfi Mohamedetal.Ont écrit :

La mobilité internationale des étudiants et des chercheurs apparaît aujourd'hui de plus en plus comme un instrument destiné à équilibrer les marchés nationaux du travail. Sur la base de réflexions stratégiques, différents États se sont déjà dotés ou vont renforcer leurs dispositifs destinés à constituer, attirer et conserver un « réservoir » de personnels scientifique et technique. Mais la mobilité internationale est aussi un vecteur d'échange de connaissances et d'enrichissement des individus. Elle est nécessaire à l'excellence scientifique qui suppose des interactions entre chercheurs au niveau international et l'insertion dans les réseaux internationaux de recherche. Par ailleurs, elle assure la compétitivité internationale des établissements d'enseignement et des laboratoires de recherche publics et privés, compétitivité de plus en plus évaluée au travers des classements internationaux. Face à l'importance des enjeux, la mobilité internationale fait l'objet d'un intérêt croissant, voire d'une inquiétude de plus en plus forte sur l'ampleur du phénomène de « fuite des cerveaux » parmi les décideurs publics et dans les médias5(*).

La mobilité étudiante on le verra a soulevé beaucoup de questions au même titre que la migration internationale en général. Tandis que cette dernière met l'accent sur l'ensemble des migrants (travailleurs, réfugiés, commerçant etc.), la mobilité étudiante quant à elle s'intéresse à une catégorie particulière de migrants que sont les étudiants. Mais néanmoins, les thématiques abordées vont s'orienter vers des aspects plus ou moins semblables entre ces deux types de migration. Robi Morder et al, écrivent à cet effet ceci :

Au moins sous deux aspects, elles revêtent des traits communs : dans l'ensemble, elles émanent plutôt de pays où le système d'enseignement supérieur est moins développé pour se diriger vers des pays où il l'est davantage, où les capacités d'absorption sont plus grandes. L'autre aspect est celui de l'accueil réservé aux étudiants migrants, de leurs relations avec les populations étudiantes autochtones : on y retrouve des phénomènes de rejet semblables à ceux qu'on a pu observer en milieu ouvrier et pour les mêmes raisons6(*).

La mobilité étudiante de façon générale est en forte croissance surtout durant ces dernières années. Ainsi selon Campus France,en 2009, on comptait 3 324 871 étudiants internationaux dans le monde, Ce nombre a augmenté de 31,3% depuis 2005. Selon la même institution, Les pays qui accueillent le plus d'étudiants internationaux sont les Etats-Unis, suivis par le Royaume-Uni, l'Australie, la France et l'Allemagne. La France, qui occupait la 3e place depuis 2006, est passée en 4e position des pays d'accueil en 2009. En 2010-2011, la France a accueilli 284 659 étudiants étrangers7(*).

Quelle est la part des étudiants africains dans cette mobilité internationale ? selon toujours la même source, « la France accueille près du tiers des étudiants africains en mobilité, ce qui fait de la France, et de loin, la première destination de ces étudiants, même si on constate une baisse des inscriptions, le nombre d'étudiants africains a également baissé en Allemagne et aux Etats-Unis, alors qu'une forte augmentation est observée en Italie. »Sur cette question, Mohamed Harfiet al, expliquent que :

La France se démarque des autres pays de l'OCDE par l'origine de ses étudiants. Tandis que les étudiants en provenance d'Asie (essentiellement de Chine, de Corée du Sud, du Japon, d'Inde et de Taiwan) constituent 45 % de l'ensemble des étudiants étrangers dans les pays de l'OCDE, ce sont les étudiants africains qui dominent en France avec 54 % des effectifs accueillis. Leur nombre comme celui des étudiants originaires des pays d'Asie hors Moyen-Orient, d'Amériquecentrale, d'Amérique du Sud et du Pacifique Sud a fortement progressé entre 1998-1999 et 2003-2004 avec une augmentation de plus de 70 %8(*)

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les raisons de la forte croissance de la mobilité internationale des étudiants. Il en va de même des raisons qui expliquent pourquoi certains pays reçoivent plus d'étudiants étrangers que d'autres et même pourquoi au sein d'un même pays, certaines régions ou certaines universités reçoivent plus que d'autres. D'une manière générale, on peut comprendre que les liens historiques entre pays jouent un grand rôle pour déterminer les lieux de destination des étudiants en mobilité. Ainsi par exemple la France pourrait recevoir plus d'étudiants venant de pays francophones (surtout d'Afrique), il en va de même pour le Royaume Uni qui pourrait recevoir plus d'étudiants des pays du commonwealth. Les principaux déterminants de la mobilité internationale des étudiants sont résumés ici par Mohamed Harfi qui dit que :

La qualité et le degré de diversité de l'offre deformation dans les pays d'origine et les conditions requises pour y accéder, ainsi que la réputation des établissements dans les pays d'accueil ; - la transférabilité et/ou la reconnaissance des diplômes entre pays d'origine et pays d'accueil et leurs valeurs sur le marché du travail ; - le coût de la vie à l'étranger (y compris les droits de scolarité pour les étudiants) et la qualité des infrastructures d'accueil (logement, dispositifs d'apprentissage de la langue, prestations sociales, politique de financement de la mobilité, etc.) ; - la langue, la proximité géographique et culturelle ainsi que la qualité de vie ; - la présence de diasporas et de réseaux d'accompagnement, en particulier les associations d'étudiants et de chercheurs9(*).

Un diagnostic de la littérature existante dans le cadre des études portant sur les étudiants africains en mobilité vers la France montre que les premiers travaux traduisent un accroissement de leur nombre. A ce niveau, il s'est avéré que l'effectif des étudiants d'Afrique noire en France enregistre un accroissement considérable depuis les années 60, années des indépendances de la plus part des Etats Africains. Face à cette situation, le premier centre d'intérêt des chercheurs a consisté d'abord et surtout à faire un état des lieux du niveau qu'ont ces étudiants à leur arrivée en France par rapport à leur choix de formation et ensuite à la description de leur situation en début d'année d'étude. Par rapport à ce centre d'intérêt, Emmanuel Amougou écrit :

D'année en année, on voit débarquer dans les universités françaises des étudiants en provenance du continent africain, dont le niveau des connaissances est en dessous de la moyenne des étudiants français. A leur arrivée en France, nantis d'une bourse d'étude ou pas, ces étudiants doivent subir des remises à niveau. Parfois, après des tests, certaines commissions universitaires leur demandent de reprendre obligatoirement une année d'étude. Situation d'autant difficile à supporter par ces étudiants qui doivent faire face en début de chaque année, aux impératifs des services préfectoraux qui exigent d'eux le passage en année supérieur sans redoublement, au risque de se voir refuser la nouvelle carte de séjour10(*).

Les chiffres suivants de l'INSEE, rapporté par E.Amougou, traduisent l'évolution de la population étudiante d'Afrique noire en France entre 1962 et 1990. Les nationalités sont choisies parmi les étudiants des pays d'Afrique noire francophone et nous prenons quelques exemples.Ainsi sur l'ensemble des ressortissants de chaque pays résidents en France, la part des étudiants se traduit de la manière suivante : pour les Béninois, on a : 47,8% en 1962, 57,5% en 1968, 52,1% en 1975, 64,1% en 1982 et 66,2% en 1990. Pour les mêmes années, on a pour les camerounais 72,9%, 55,2%, 49,4%, 70%, 79,6%, pour les Guinéens 70%, 30,7%, 27,8%, 32%, 15,1% et pour les sénégalais 15,6%, 12,1%, 14,2%, 22,9%, 34,5%11(*).

 Qu'en est-il des étudiants d'origine guinéenne par rapport à leurs homologues d'Afrique francophone ?

On constate à travers ces chiffres, qu'à l'exception de la Guinée (les raisons pourraient être historiques/politiques), la part des étudiants sur l'ensemble des ressortissants de chaque pays est en croissance en 1990.Nous pouvons faire deux lectures de ces chiffres, d'abord il y a un accroissement du nombre d'étudiants africains venant en France ensuite nous voyons des disparités entre pays. Qu'est ce qui pourrait expliquer ces disparités ? Les raisons pourraient être recherchées dans les relations particulières que chaque Etat Africains entretient avec la France à cette époque d'une part et d'autre part sur les réalités économiques propres à chaque pays.

Pour le cas spécifique de la Guinée, il faut rappeler que les relations avec la France n'ont pas toujours été agréables. La manière par laquelle le pays a accédé à son indépendance pourrait être la cause ou le facteur principal qui déterminera en grande partie la nature des relations entre les deux pays. Le vote pour le `'Non'' au référendum en 1958 sur l'appartenance à une communauté Franco-Africaine proposée par le Général De Gaulle, a conduit à l'indépendance du pays le 2 octobre 1958 eta scellé en même temps le sort des relations futurs avec la puissance coloniale. Contrairement à beaucoup d'autres pays africains, la Guinée avait des problèmes à assurer une formation scolaire et universitaire de qualité pour ses jeunes à cause du rapatriement de tout le personnel français qui oeuvrait dans le secteur éducatif. De reformes en formes le système éducatif courrait le risque de s'effriter. Sur le cas spécifique de la Guinée, André Nyambadécrit la situation en disant que :

Elle a été considérée comme le renégat de la colonisation ; la mission civilisatrice de la France y a échoué à cause du `'non'' de la Guinée au général De Gaulle, ressenti comme un affront et une humiliation. Il fallait la punir et la punition a été subie plus particulièrement par le nouveau système éducatif embryonnaire de ce pays qui a été mis à mal suite au retrait brutal et précipité de la France en 1959. La Guinée s'est lancée alors dans biens des reformes de son système éducatif, mais sans la participation de la population guinéenne ; même les cadres africains qui s'étaient portés au secours de la Guinée indépendante en sont repartis, déçus et dépités de l'autocratie du dirigeant d'alors12(*).

Durant cette période, la Guinée isolée par la France, s'est tournée vers l'ex URSS. L'activité économique principale qui était l'agriculture recevait un appui technique à travers du personnel Russe. L'éducation scolaire aussi portait essentiellement sur les valeurs de la révolution en prenant appui sur le modèle socialiste. A cette époque l'essentiel des étudiants guinéens en mobilité vers l'étranger partait en ex URSS. Les Bourses du gouvernement étaient octroyées à des étudiants pour se rendre dans les pays Socialistes de l'Europe de l'Est qui formaient l'ex URSS ou qui étaient tout court du bloc communiste, c'est le cas de l'Ukraine,de la Corée, de la Roumanie, de la Yougoslavie ou de le la Russie. Cette réalité traduisait (ne serait-ce qu'à cette époque), pour les étudiants guinéens, une certaine défaveur quant à leur possibilité de bénéficier des bourses du gouvernement français ou tout simplement pour venir étudier en France. Parlant de l'octroi des bourses par la France aux étudiants africains, Fabienne Guimont écrit que« des critères politiques enfin déterminaient l'attribution des bourses. (..) La Guinée (indépendante en 1958) n'était pas du tout représentée, puisqu'elle ne faisait pas partie de la communauté Franco-Africaine. Les 800 boursiers guinéens furent envoyés dans les pays de l'Est (notamment RDA, URSS, YOUGOSLAVIE)13(*)».

Cette situation a perduré et les séquelles sont encore présentes, ceci pourrait expliquer en grande partie le faible taux des étudiants guinéens en France par rapport à certains de leurs homologues africains : sénégalais, ivoiriens ou camerounais par exemple, surtout durant la période qui a suivi les indépendances. Cet état de fait, caractéristique de cette époque,pourrait traduire des différences de situation entre étudiants africains en France même de nos jours.

Certaines particularités existent entre étudiants africains venant en France malgré une apparence de situations analogues ou semblables du point de vue de leurs conditions de vie ou d'études. Si les étudiants africains sont tous soumis aux mêmes conditions d'études, leurs conditions de vie varient selon que certains sont boursiers de leurs Etat, d'autres des boursiers de la coopération Française et d'autres par contre sont arrivés en France à titre individuel. Ici encore, nous pouvons retrouver d'une part les effets du type de relation que le France entretien avec les Etats Africains, là où la coopération est `'bonne'' il y a plus de boursiers de la coopération Française contrairement aux autres pays où les relations de coopération ne sont pas `'assez bonnes''. Fabienne Guimont écrit à ce propos que :

 (...) La politique des bourses avait été inaugurée dans les années 20 (...) la démarche volontariste du gouvernement Français doit d'abord être replacée dans un mouvement plus large qui le dépasse, en amont et en aval. En amont, la situation scolaire en Afrique et en aval, la composition des étudiants africains envoyés en France dans le but ultime : l'Africanisation des cadres14(*). (...)Les statistiques révèlent, par pays une répartition très inégale (des bourses) ne correspondant ni à la densité, ni à l'évolution intellectuelle des populations. Ce phénomène est dû à la richesse, au degré de développement économique du territoire ou du pays considéré, à l'activité et à l'influence plus ou moins grande de ses leaders. Toute proportion gardée, la côte d'ivoire, le Sénégal, le Moyen Congo, le Togo et le Cameroun sont parmi ceux qui fournissent les plus forts contingents d'étudiants15(*).

Qu'en est-il des étudiants africains boursiers de leurs propres Etats ? Là aussi s'il y a des différences dans leurs conditions de vie, la cause pourrait être recherchée dans les capacités de leurs Etats à assurer les mêmes traitements. Mais aussi et surtout de la place accordée à l'enseignement sur la hiérarchie des priorités de chaque gouvernement. Dans une conférence, Nabbie Ibrahim Soumah, anthropologue guinéen a affirmé que « de 1960 à 1980, tous les étudiants africains étaient boursiers, sauf les Guinéens. En 2010, l'Etat n'a alloué que 20% à l'enseignement alors que les forces de sécurité ont eu plus de 30%. En comparaison, le Sénégal a alloué 40 million €pour l'université Cheikh Anta Diop, 600 € par étudiant, mais seulement 125€ en Guinée16(*)». 

Un autre aspect a fait l'objet de nombreux travaux. C'est celui portant sur l'adaptation des étudiants africains aux conditions d'études en France. Là aussi, plusieurs paramètres seraient pris en compte pour montrer une réelle difficulté d'adaptation de ces étudiants africains en France. De la difficulté de s'adapter à la société d'accueil en général (l'accent est mis sur le mode de vie) à celle de l'adaptation aux conditions d'études à l'université.L'intérêt de cette thématique dans les recherches est traduit ici par Danielle Chevrollet qui écrit que :

C'est donc à un double titre qu'il nous a paru intéressant d'examiner les effets de l'introduction dans notre système universitaire, d'un véritable «corps étranger », à savoir les étudiants issus de cultures non occidentales, venus se former en France. En effet, non seulement ils permettent, par leur comportement, d'éclairer dans une certaine mesure, le fonctionnement de la structure universitaire, mais encore, et plus concrètement, ils posent un problème pédagogique particulièrement intéressant : convient-il d'élaborer et de mettre en oeuvre, à leur intention, des méthodes éducatives particulières? Quels doivent alors en être les traits pertinents? Est-il préférable, dans une autre perspective, d' « ouvrir » le système français en vue de leur intégration optimale? Quels sont, dans les deux cas, les conditions de possibilité d'une pédagogie adaptée et les effets sociaux (résistances notamment) à attendre en retour?Nous verrons alors successivement apparaître chez les étudiants étrangers une rupture systémique, une rupture relationnelle, un écart par rapport aux normes Comportementales et enfin des difficultés sociales17(*)

L'intérêt de cette thématique est aussi décrit par Myriam Graber, Claire-Lise Mégard Mutezintare et Théogène-Octave Gakuba qui, en Suisse ont fait une étude sur les représentations et discours des acteurs des Hautes écoles de la santé et du social sur les processus et les conditions d'apprentissage des étudiants d'Afrique subsaharienne. Ils écrivent que :

Ainsi, cette recherche est-elle également courageuse, (...) tant il faut se garder de tomber dans une ambiance de stigmatisation et de criminalisation de l'étranger, de l'autre, du minoritaire (...). Mais elle est également courageuse car elle oblige les acteurs de l'institution de formation, les chercheurs, et nous tous, à nous interroger sur nos représentations et nos stéréotypes, sur nos pratiques d'inclusion ou d'exclusion lorsque nous avons à faire avec l'altérité dans la formation18(*).

Nous pouvons affirmer au regard de cette littérature que nous avons explorée, que les principales thématiques abordées par les chercheurs concernant les étudiants étrangers plus particulièrement en France, et notamment les étudiants africains, se ramènent à la problématique de leurs conditions d'études et de vie, à leurs projets futurs après les études ou aux difficultés de leur intégration.

Les questions concernant les parcours universitaires et les difficultés scolaires ne sontpastrèsnombreusessionlescompareauxthématiquessocialesquisont dominantesdanslesrecherches surlesétudiantsétrangers. Les quelques recherches surles questions scolaires qui ont été faites, ont souvent privilégié deux axes importants selon Alain Coulon etal, qui écrivent que :

Le premier concerne le vécu des étudiants au sein d'un système éducatif étranger, et les adaptations nécessaires pour y mener leurs études : on évoque l'environnementuniversitaire,lesméthodesetmodes d'enseignement, l'organisationpédagogique, l'utilisation des nouvelles technologies, les modalités d'évaluation, la relation avec les enseignants et les étudiants. L'étudiant étranger est tenu de s'initier et de s'adapter à une nouvelle culture scolaire exigeant les savoirs et savoir-faire méthodologiques. Il s'agit d'un processus au cours duquel l'étudiant vit une « socialisation secondaire » sur le plan pédagogique et scolaire, dans ses relations avec les autres acteurs universitaires, afin d'apprendre ou de réapprendre son «métier d'étudiant » en dehors de son pays et dans un nouvel environnement. Le premier axe aborde les conditions de l'adaptation de l'étudiant étranger.Le deuxième axe examine les difficultés scolaires proprement dites en rapport avec leurs effets les plus symboliques, c'est-à-dire l'échec ou le retard scolaire et ses conséquences sur le parcours et le devenir des étudiants19(*)

Il s'est avéré sur la base de beaucoup de recherches, que face aux nombreuses difficultés auxquelles les étudiants étrangers font face dans les pays d'accueil et notamment en France, ils ne restent pas sans agir. Par exemple, dans les cas où ils font l'objet de stigmatisation, ils se tournent vers des organisations spécifiques, créées soit par eux-mêmes (et dans ce cas ils trouvent là un moyen de défense), le cas de la FEANF est un exemple20(*). Elle a été pendant longtemps une structure qui fédérait toutes les associations des étudiants africains en France et défendait les droits de ces étudiants noirs en France. Soit ils se tournent vers des structures déjà existantes dont le but est de défendre les droits d'étudiants sans distinction d'origine. Aujourd'hui l'UNEF par exemple ou la CASE (Caraïbes Afriques Solidarité Etudiante) à Montpellier en sont des exemples.L'existence même de ses organisations témoigne dans une certaine mesure de la problématique des rapports entre étudiants étrangers et leurs collègues nationaux ou leurs encadreurs, d'une part et d'autre part d'une revendication de la valeur de l'égalité de tous sans distinction.

Pour traduire cette difficulté pour les étudiants étrangers d'avoir des relations plus ou moins durables avec leurs collègues français, Robi Morderet al. disent que :

Incontestablement, les étudiants étrangers peinent à entrer en contact avec leurs condisciples français. De la salle de travaux pratiques de la faculté de sciences, dans laquelle les étudiants français et étrangers sont séparés, au café, les mélanges ne sont pas évidents. L'étudiant serbe Sammy Béracha en donne le témoignage suivant en 1931. «  ... je m'adressais au bulgare qui était à côté de moi pour lui demander ce qu'il faut faire pour pénétrer dans les milieux français. Les milieux français ? ils sont hermétiquement fermés aux étudiants étrangers.(...) durant toutes les études tu seras obligé de vivre ainsi, en marge des familles françaises, comme nous. Tu seras considéré par les français comme une sorte de paria, d'indésirable. [...] pendant ces six mois j'essayais d'aborder la société française par tous les côtés. En vain. Au bout de mes efforts, je fis le bilan des personnes qui m'avaient admis dans leur entourage. Une cinquantaine d'étudiants étrangers, quelques étudiants français (...). C'était tout »21(*)

Une telle réalité décrite à cette époque est-elle d'actualité en ce XXIème siècle ? Certes les temps ont passé et les hommes ont changé, il y a eu bien sûr des améliorations qui dans la plus part des cas ont été rendues possibles grâce à des associations ou des organisations qui défendent les droits des étudiants de façon générale sans distinction. Mais dans l'ensemble, les situations actuelles décrites par les recherches faites sur le sujet montrent qu'il y a des problèmes d'intégration auxquels les étudiants d'origine africaine, font face au sein de leur milieu universitaire à l'étranger, qu'il s'agisse de la France ou d'un autre pays.

Le discours des étudiants et des professionnels mettent en évidence des stéréotypes, des préjugés et même de la discrimination à l'égard des étudiants d'Afrique subsaharienne de la part de leurs collègues étudiants autochtones ou de certains professionnels. Ces préjugés et stéréotypes sont souvent dus (...) à une vision réductrice et aux images négatives véhiculées par les médias européens sur l'Afrique. Cette situation ne permet pas à certains étudiants d'Afrique subsaharienne de se sentir intégrés dans l'école et par conséquent de bien suivre leur formation. Certains ont par exempledes difficultés à être intégrés dans les travaux de groupe. D'autres n'arrivent pas à avoir des relations d'amitié avec leurs collègues de la société d'accueil22(*).

Cet état de fait impacterait non seulement sur leur réussite scolaire, mais sur leur cursus en général. C'est pourquoi, Certains travaux sur la problématique de l'intégration des étudiants étrangers mettent l'accent sur la corrélation entre niveau d'intégration et réussite scolaire. Sous cet angle, certains chercheurs estiment que, plus les étudiants étrangers sont intégrés dans leur milieu universitaire ou au sein de la société d'accueil en général, mieux leurs résultats scolaires sont bons. Marin Daniel en décrit ici les avantages que peuvent tirés les étudiants étrangers quand leurs relations avec leurs condisciples sont bonnes dans la société française.

D'une part, si l'étudiant étranger réussit à avoir des contacts et des échanges fréquents avec les étudiants français, il sera plus à même d'avoir des informations plus sûres sur les cursus et les méthodes de travail scolaires ; en travaillant avec ses camarades français, il pourra perfectionner le maniement de la langue, discuter avec eux des questions les plus difficiles et, peut-être, avoir plus facilement des contacts avec les enseignants. Cet ensemblede conduites va certainement avoir un effet positif sur les résultats scolaires. Mais, d'autre part, ces contactset échanges fréquents pourront rétablir l'équilibre affectif perturbé par l'éloignement familial ; les effets de cet équilibre seront aussi positifs à l'égard des résultats scolaires23(*).

L'exploration de cette littérature nous conduit au constat que des études ont été faites à suffisance sur la mobilité étudiante en général et celle africaine en particulier. Mais pour autant certains thèmes ont été beaucoup plus abordés que d'autres, ou du moins ont été beaucoup plus approfondies. En général ce sont ceux liés à leur nombre, les raisons qui les motivent et les conditions auxquelles ils sont soumis avant et après leur départ, leurs problèmes d'adaptation aux normes et valeurs de la société d'accueil en général ou leur adaptation aux conditions d'études.

Par contre il nous a semblé que d'autres thématiques liées aux étudiants étrangers en France et particulièrement les étudiants africains à Montpellier méritent aujourd'hui d'être approfondies. C'est le cas de leur intégration dans leurs universités d'accueil avec leur statut d'étudiant, c'est à dire les conditions de leur véritable implication aux activités scientifiques et culturelles de leurs institutions, les questions sur leur rapport aux études, leur relation avec les professeurs, leur relation avec leurs condisciples français,leur engagement à participer aux activités de l'université (politique, culturelle et scientifique), le degré de satisfaction de leurs études sont autant de sujets qui nécessitent une recherche.

C'est ce constat qui justifie le choix de ce sujet et c'est dans ce cadre qu'il se situe. Le choix porté sur les étudiants guinéens est dû à des raisons de faisabilité. Le temps et les moyens que nous disposons ne nous permettent pas d'élargir la population d'étude à l'ensemble des étudiants africains à Montpellier. Sachant d'autant plus que nous travaillons dans le cadre d'un mémoire de Master Recherche, cette étude pourrait être élargie à d'autres thématiques liées à ce sujet : il peut s'agir par exemple de s'intéresser au rôle de l'OFII, des structures ou organisations étudiantes dans l'intégration des étudiants étrangers en élargissant la populationà l'ensemble des étudiants africains à Montpellier dans le cadre d'une thèse.

Notre souci dans ce présent mémoire est de comprendre le niveau d'intégration des étudiants d'origine africaine et particulièrement les étudiants guinéens dans leur milieu universitaire à Montpellier. Notre étude portera sur les facteurs qui favorisent ou qui défavorisent leur intégration, quels sont les difficultés souvent rencontrées et comment ils les surmontent.

* 1Jean Etienne, Françoise Bloess, Jean Pierre Noreck, Jean Pierre Roux, Dictionnaire de Sociologie : Les notions, les mécanismes, les auteurs, Hatier, Paris, 2004.

* 2Maïtena Armagnague, L'évolution d'une immigration "communautaire" en France et en Allemagne : le cas des jeunes d'origine turque : entre communauté, société et cité, thèse de doctorat en sociologie, soutenue le 20-10-2010 à  Bordeaux 2, p. 283.

* 3Robi Morder, Caroline Rolland-Diamond, Etudiant(e)s du monde en Mouvement, Migrations, Cosmopolitisme et internationales étudiantes, Ed. Syllepse, Paris, 2012, p. 12-13.

* 4Claudie Weill,  « La question des étrangers : les étudiants russes en Allemagne, 1900-1914 » Le mouvement social, n° 120, juillet-septembre 1982, cité par Robi Morder et al. p 17.

* 5Mohamed Harfi et Claude Mathieu, « Mobilité internationale et attractivité des étudiants et des chercheurs », Horizons stratégiques, 2006/1 n° 1, p. 28-42. http://www.cairn.info/revue-horizons-strategiques-2006-1-page-28.htm 2006. (Consulté le 12 décembre 2012)

Sur cet aspect et s'agissant des étudiants africains venant en France, dans La Nouvelle Revue Française d'Outre-Mer, avril 1955, p. 169-170, cité par Fabienne Guimont in Les étudiants africains en France (1950-1965) p. 63, il est écrit que : « un peu plus de la moitié des boursiers d'enseignement supérieur seraient restés en France en 1953, après l'obtention du diplôme pour lequel la bourse leur avait été accordée. La plupart de ces jeunes gens ont sans doute l'intention de faire en France une carrière. Il est loin d'être certain qu'ils y réussissent tous».

* 6Robi Morder, Caroline Rolland-Diamond, Etudiant(e)s du monde en mouvement, migrations, cosmopolitisme et internationales étudiantes, op. cit., p. 53.

* 7Campus France,Etudiants internationaux, chiffres clés Monde, octobre 2011.

* 8Mohamed Harfi et Claude Mathieu, « Mobilité internationale et attractivité des étudiants et des chercheurs », Horizons stratégiques, 2006/1 n° 1, p. 28-42. http://www.cairn.info/revue-horizons-strategiques-2006-1-page-28.htm (consulté en décembre 2012).

* 9Ibid.

* 10Emmanuel Amougou, Etudiants d'Afrique Noire en France, une jeunesse sacrifiée ? L'Harmattan, Paris, 1997, p. 19-20.

* 11Source :INSEE, RGP, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 cité par AmougouinEtudiants d'Afrique Noire en France, une jeunesse sacrifiée, p. 33.

* 12André Nyamba« Quelle place pour les systèmes éducatifs et de formation dans la mondialisation ?», Education et société , 2/2005 n° 16, p. 53-69. URL:  www.cairn.info/revue-education-et-societes-2005-2-page-53.htm. DOI  10.3917/es.016.0053.2005,consulté le 10 décembre 2012.

* 13Informations de l'UIE (Union Internationale des Etudiants) sur les étudiants dans les pays de l'Est, 1964, carton 15, cité par Fabienne GUIMONT inLes étudiants africains en France (1950- 1965), L'Harmattan, Paris, 1997, collection Etudes Africaines, P. 81.

* 14Fabienne GuimontinLes étudiants africains en France (1950- 1965), op.cit., P 19.

* 15A. Sar, I. Fofana, K. Banny in Esprit et situation de l'enseignement en Afrique noire, Présence Africaine, p 71-83,cité parFabienne Guimont, op.cit., P 80.

* 16Nabbie Ibrahim Soumah, Anthropologue guinéen,lorsd'uneConférence-débat de l'Association des Etudiants Guinéens du Nord- Pas- de-Calais, octobre 2012.

* 17DanielleChevrollet, « Les problèmes d'adaptation des étudiants étrangers au système universitaire français »,Revue française de pédagogie, volume 40, 1977, pp. 30-44. doi : 10.3406/rfp.1977.1635, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1977_num_40_1_1635 (consulté en novembre 2012).

* 18Monique Eckmann, préface de,Les étudiants d'Afrique subsaharienne, représentations et discours des acteurs des hautes écoles de la santé et du social sur les processus et les conditions d'apprentissage, N°6 collection du Centre de Recherche Social, ies, éditions 2010 de Myriam Graber, Claire-Lise Mégard Mutezintare, Théogène-Octave Gakuba, p. 14.

* 19Alain Coulon et Saeed Paivandi,Rapport pour L'Observatoire de la Vie Étudiante, Université paris 8,mars 2003.

* 20Sur cette question, Goerg Odile a écrit en préface de l'ouvrage de Fabienne Guimont cité ci haut, parlant des étudiants africains que « pour lutter contre l'isolement en métropole, les étudiants se regroupèrent en associations selon leur territoire d'origine mais ils surent également dépasser les frontières coloniales soit pour contribuer activement aux mouvements pour l'indépendance selon diverses tendances politiques, soit pour défendre des intérêts corporatistes. C'est dans ce contexte que la Fédération des Etudiants d'Afrique Noire de France (FEANF) s'affirma en 1950... ».

* 21Robi Morder, Caroline Rolland-Diamond, étudiant(e)s du monde en mouvement. Migrations, cosmopolitisme et internationales étudiantes, op.cit., p. 242.

* 22Myriam Graber, Claire-Lise Mégard Mutezintare, Théogène-Octave Gakuba, les étudiants d'Afrique subsaharienne, représentations et discours des acteurs des Hautes écoles de la santé et du social sur les processus et les conditions d'apprentissage, N°6 Collection du Centre de Recherche Social, ies éditions 2010, p 193.

* 23Martins Daniel, « L'isolement pédagogique et social des étudiants étrangers et leurs échecs scolaires », Revue française de pédagogie, Volume 26, 1974, p. 18-22, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1974_num_26, (consulté le 1er janvier 2013).

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