DEDICACE
A Liadé Ouassi Pauline ma mère et son
époux.
REMERCIEMETS
La réalisation de ce travail n'a été
possible grâce aux soutiens et aux bonnes volontés de certaines
personnes à qui nous voulons manifester notre reconnaissance.
Au nombre de celle-ci, nous avons :
-M. Akaffou Alain Claude Wanda, notre directeur de mémoire
pour sa disponibilité et ses précieuses directives.
- M. Kouassi Menzan Remi, Directeur de l'Ecole Nationale de
Théâtre et de Danse.
- A mon père Akafou Zéphirin.
-Mme. Assemian Magni Elisabeth.
-A Mle ZAKO Olili Larissa
- Tout le corps professoral de L'ENTD pour leur savoir qu'ils
nous ont donné durant ces quatre années de formation.
SOMMAIRE
DÉDICACE 1
REMERCIEMENTS 2
SOMMAIRE 3
AVANT PROPOS 4
INTRODUCTION 5
PREMIERE PARTIE : DE LA PIECE THEATRALE A
L'ADAPTATION CINEMATOGRAPHIQUE DE `' on se chamaille pour un siège''
11
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'AUTEUR ET SON OEUVRE
THEATRALE,'' ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE''. 12
CHAPITRE 2 : LA STRUCTURE EXTERNE ET INTERNE DE l'OEUVRE
`'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE'' 17
DEUXIEME PARTIES : L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE `'ON
SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE''. 32
CHAPITRE 1 : ETUDE COMPARATIVE ENTRE L'ECRITURE DRAMATIQUE
ET L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE. 33
CHAPITRE 2 : LES DIFFERENTS TYPES DE NARRATIONS. 42
TROISIEME PARTIES : LE FILM NE DE
L'OEUVRE LITTERAIRE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE. 47
CHAPITRE 1 : CINEMA ET LITTERATURE. 48
CHAPITRE 2 : PROPOSITION D'UN SCENARIO EXTRAIT DE L'OEUVRE
DRAMATIQUE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE'' 52
CONCLUSION 88
BIBLIOGRAPHIE 90
TABLE DES MATIERES 98
AVANT PROPOS
La formation à l'école nationale de
théâtre et de danse est sanctionnée par un mémoire
de fin cycle, qui permet à l'étudiant de démontrer ce
qu'il a appris durant quatre années de formation théorique et
pratique.
En ce qui concerne le thème de notre travail, il nous a
été inspiré au vue de la situation lamentable que vit
l'art cinématographique ivoirien, notamment l'écriture
cinématographique. Le cinéma qui est une industrie pour d'autres
nations, donc une source d'emploi qui fortifie leurs économies est
laissé pour compte en Côte d'Ivoire.
C'est donc dans le souci d'apporter une nouvelle ère
au cinéma ivoirien que nous avons décidé d'adapter une
oeuvre dramatique ivoirienne traitant les maux et des tares de notre
société. Notre choix s'est porté sur `'on se
chamaille pour un siège'', de Hyacinthe Kakou''.
Nous avons comme pour tout travail scientifique,
rencontré quelques difficultés liées au temps, à la
collecte de certaines informations. Toutefois, notre volonté de mieux
faire et de présenter un travail acceptable nous a aidés à
surpasser ces écueils.
INTRODUCTION
Dans le domaine de l'art, la littérature plus
précisément, nous assistons à plusieurs d'adaptations. Les
oeuvres littéraires sont sources d'inspirations pour les
créations cinématographiques. Ainsi la nouvelle le conte le roman
sont les plus utilisés comme matériaux de créations
cinématographiques. Le cinéma a abondamment puisé dans la
matière littéraire.
Le théâtre n'est pas en marge de cette
dynamique.
Ainsi tout en associant harmonieusement humour et
dénonciation des tares, l'oeuvre théâtrale on se
chamaille pour un siège1(*) de hyacinthe kakou suscite notre
intérêt d'étude pour une adaptation
cinématographique. Mais alors, quelles sont les raisons qui ont
guidés notre choix. La première est la pertinence du récit
dramatique mais qui manque de représentation. La deuxième
s'explique par le fait que, le cinéma ivoirien souffre de mauvais
scénarios cinématographique. La troisième raison et non
des moindres est d'attirer l'attention des scénaristes ivoiriens sur les
oeuvres théâtrales comme source d'adaptation en vue d'une
représentation cinématographique.
Enfin, notre dernière raison provient du faite que des
scénarios ivoiriens sont souvent mal inspirés, produisant alors
de mauvaise trame cinématographique.
Ainsi, en orientant nos recherches vers ce domaine, notre
souci majeur consiste à comprendre le fonctionnement et la
manière d'adapter une oeuvre littéraire au cinéma. Cette
perspective nous amène à la question suivante : outre les
romans qui ont connus, plusieurs adaptations cinématographiques,
existent-ils d'autres genres littéraires qui offrent eux aussi des
possibilités d'adaptations cinématographiques ?
Quels sont les modes d'adaptations cinématographiques
du texte dramatique ?
Comment fait-on l'adaptation cinématographique du texte
dramatique ?
Pour répondre à ces interrogations, nous nous
sommes intéressés aux genres théâtraux. Et nous
avons recensés des écrits empiriques :
- la conquête du pouvoir dans on se chamaille
pour un siège de hyacinthe kakou mémoire de N'goran
loukou2(*) sylvain de fin de
cycle DESA. Cette recherche nous démontre la pertinence du texte
dramatique sur la situation sociopolitique de notre pays, et aussi sur la
conquête du pouvoir.
A part cette première étude notre attention
s'est porté sur le mémoire de fin de cycle DESA de Famien Ade
Valéry sur le jeu cinématographique et jeu théâtrale
quel apport ? Elle fait dans son étude une comparaison et
présente les atouts du comédien par rapport à l'acteur de
cinéma.
-en troisième plan le mémoire de fin cycle DESA
de Aoua Boua André sur les rapports théâtre et
médias audiovisuels. Cette étude nous présente le
théâtre comme un art audiovisuel qui peut être filmé.
D'où la notion du théâtre filmé.
Ces différentes recherches qui, somme toutes,
présentent un intérêt artistique et scientifique
indéniable n'ont pas cependant pas du moins de façon explicite,
abordé la question d'un genre littéraire dans une perspective
cinématographique. Mais qu'en est-il des écrits
théoriques ?
Il est bien de préciser avant toute
considération, que notre intention n'est pas de nous attribuer la
primauté de cette étude, car bien des chercheurs et non des
moindres y ont déjà réfléchi. Il s'agit d'auteurs
suivants :
-Michel Serceau3(*) dans l'adaptation cinématographique des
oeuvres littéraires a analysé le fonctionnement d'une oeuvre
littéraire au cinéma.
-Renaut Dumont4(*) dans l'écrit à l'écran
fait une réflexion sur l'adaptation cinématographique.
Ensuite fait des recherches, propose des applications et propositions.
Dans la marche d'une bonne compréhension de notre
thème et d'une approche plus claire de notre étude, nous avons
décidé de définir chaque terme clés qui composent
le sujet. Il s'agit de : adaptation et cinématographique.
De fait, l'adaptation selon le dictionnaire patrice parvis,
c'est la transposition ou transformation d'oeuvre d'un genre littéraire
dans un autre. L'adaptation porte sur les contenus narratifs (le récit,
la fable) qui sont maintenus (plus ou moins fidèlement avec des
écarts parfois considérables). Adapter donc c'est
réécrire entièrement le texte considéré
comme simple matériaux. Et selon l'encyclopédie du cinéma
de Roger Boussino, l'adaptation est la mise en forme cinématographique
d'une idée, d'un sujet ou d'une oeuvre littéraire. Le point de
départ d'une adaptation sa matière première peut
être une idée, un sujet original ou toute oeuvre littéraire
ou théâtrale préexistante.
Quant au mot cinématographique il est forgé
à partir du du grec êßíçìá
/kínçma, « mouvement » et
ãñÜöåéí / gráphein,
« écrire » signifie donc
« enregistrement du mouvement ». Il fut
utilisé pour la première fois dans le brevet déposé
par bouly en 1982 et repris par les frères lumières en 1895. Le
terme s'est imposé sous son abréviation de trois syllabes, sans
doute en raison de leur équilibre euphonique, aux dépens du mot
entier ainsi que d'une abréviation plus courte, ciné qui semble
marquer une désinvolture trop grande par rapport au prestige populaire
de l'art ainsi dénommé. Finalement ciné s'est
trouvé entaché d'une pointe de vulgarité ;
cinématographe d'une certaine affection voire de
préciosité. Le cinéma est demeuré
cinématographie pour sa part, est resté d'emploi
nécessaire dans le langage officiel normal. Quand à l'adjectif
cinématographique il s'est révélé
irremplaçable, notamment par un néologisme forgé
directement sur cinéma.
Pour une meilleure compréhension de notre travail, nous
avons choisi de le traiter selon trois axes méthodologiques dont la
sociocritique, la sémiotique théâtrale, et la narratologie.
Et ensuite procéder a des techniques de collectes des informations dont
la documentation ; l'observation, et l'entretien.
D'abord la documentation écrite nous a permis de
collecter les informations relatives aux adaptations cinématographiques
des oeuvres littéraires. Quant à la documentation orale, elle a
amené à interroger les différents cinéastes dans le
dessein d'obtenir de plus amples informations sur l'Adaptation
cinématographique d'une pièce de théâtre.
L'observation ou la visualisation du spectacle
théâtrale nous a permis d'analyser la transposition
cinématographique d'une pièce théâtrale. Et aussi de
comprendre l'autonomie de la création culturelle
cinématographique consécutive à ce travail
d'adaptation.
La narratologie qui est une méthode qui analyse les
composantes et les mécanismes du récit. Tout récit a un
objet. Il faut qu'il raconte quelque chose. Cet objet est l'histoire. Celle-ci
doit être transmise par un acte narratif. Cet acte s'appelle la
narration. Histoire et narration sont donc des constituants nécessaires
de tout récit.
Ainsi, pour bien cerner l'apport de la narratologie, il importe
de saisir la distinction entre trois entités fondamentales :
l'histoire, le récit et la narration.
En deuxième lieu, nous avons utilisés la
sémiologie théâtrale qui est une méthode d'analyse
du texte ou la représentation. Attentive à leur organisation
formelle du processus de signification par l'entremise des praticiens du
théâtre et du public. Selon Foucault 5(*)« la
sémiologie est l'ensemble des connaissances et des techniques qui
permettent de distinguer ou sont les signes, de connaitre leurs biens et les
lois de leur enchainement ». La sémiologie nous a permis
de comprendre certains éléments et d'autres éventuels
signent qui ont favorisé la compréhension de notre adaptation
cinématographique.
Le choix de la sociocritique repose sur une position purement
idéologique. Nous estimons qu'il pèse sur l'oeuvre
littéraire un déterminisme social inéluctable car elle est
inséparable des activités humaines. Autrement dit, l'oeuvre
littéraire étant un produit social relève des
mécanismes économiques, politiques, sociaux et
idéologiques. Elle est donc le reflet d'une société
donnée.
C'est pourquoi Barthélemy Kotchi5(*) a révélé
que « toute oeuvre littéraire est considérée
non seulement comme une totalité textuelle mais encore comme une
totalité textuelle articulée sur la
société. » il affirme encore que la sociocritique
« est une méthode qui permet d'analyser l'oeuvre dans sa
globalité. Elle ne se contente pas de révéler la structure
sociale telle qu'elle se présente dans le texte. Elle étudie
aussi le fonctionnement des effets littéraires en rapport avec le
contexte social. Ainsi le texte est avant tout l'expression d'un social
vécu par la méditation de tout autre moyen
d'expression ».
Les entretiens et l'analyse ont été pour nous
l'occasion d'analyser et de comprendre l'adaptation cinématographique
d'une oeuvre théâtrale. Pour une question de clarté, de
cohérence et de concision, nous avons développé notre
travail en trois grandes parties. La première est consacrée
à l'étude de l'oeuvre théâtrale et son auteur. La
deuxième partie a pour objectif de définir et comprendre les
méthodes utilisées. De faire une étude comparative entre
les deux formes d'écritures cinématographiques et dramatiques,
aussi de proposer de définir les différentes formes
narratives.
Enfin la dernière partie composée de deux chapitres
fait une étude entre les deux genres d'écritures
théâtrale et cinématographique. Et ensuite elle fera une
proposition de scénario sorti de l'oeuvre théâtrale.
PREMIERE PARTIE
DE LA PIECE THEATRALE A L'ADAPTATION CINEMATOGRAPHIQUE
DE `' on se chamaille pour un siège''
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'AUTEUR ET SON OEUVRE
THEATRALE, ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE.
I-PRÉSENTATION DE L'AUTEUR : HYACINTHE KAKOU
1-biographie
Né le 10 septembre 1953 à Agboville (Cote
d'Ivoire) hyacinthe Kakou, professeur certifié de lettres modernes, a
enseigné dans de nombreux lycées de Cote d'Ivoire. Il est
détaché depuis 1999 au ministère de la culture et de la
francophonie est en fonction à la direction du livre et de la promotion
culturelle au sein dudit ministère. Hyacinthe Kakou a collaboré
une vingtaine d'année en qualité de critique littéraire,
au quotidien fraternité matin et Ivoir soir. Il est auteur de plusieurs
pièces de théâtre.
2-bibliographie
Auteur de plusieurs pièces entre
autre « on a donné une année à ma
femme » pièce mise en ondes et enregistrée par
radio internationale, 1977. « Le fou du
carrefour », créée avec le lycée des
jeunes filles de bingerville, pièce lauréate au festival national
du théâtre scolaire et universitaire 1994 (inédite).
« Chut ça couronne »
coécrite avec Tiburce Koffi et enfin « on se chamaille
pour un siège » édité en 2007 par
vallesse éditions.
II- L'OEUVRE ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE
1-les contextes d'émergences
1-1 contexte historique
Le contexte d'une pièce de théâtre
est « l'ensemble des circonstances qui entourent
l'émission du texte linguistique et /ou de la production de la
représentation, circonstances qui facilitent ou permettent la
compréhension »
Jean Pierre Makouta5(*) renchérit sur cette définition
en soulignant que « le contexte de production est comme une
loi inviolable, l'oeuvre ne doit jamais sortir de son contexte pour être
saisie »
Il nous revient ici d'indiquer les circonstances qui ont
prévalu à la genèse de on se chamaille pour un
siège. Pour mieux appréhender ces circonstances,
nous allons développer une approche du contexte sociohistorique, du
contexte politique ainsi que du contexte économique.
L'espace sociohistorique est de façon
générale l'Afrique et en particulier la cote d'ivoire. Les
indices textuels en rapport avec la société ivoirienne qui
transparaissent dans l'oeuvre sont révélés par des noms de
certains personnages. Par exemple, les noms comme DJINAN, KOKOTI, DOUE, BOKA
ont respectivement une consonance malinké, baoulé,
guéré, abey. Relativement à la période historique
de faits de l'oeuvre, elle est dévoilée par la lettre que les
« autorités centrales » ont adressée au chef
du village IKPO. Il est marqué en son en tête
« Abidjan le vingt aout mille neuf cent quatre vingt »
(III, P.59). Les faits datent alors de vingt ans après les
indépendances. Ici le texte nous montre bien qu'il s'agit de la
côte d'Ivoire et d'une de ses contrées.
1-2contexte économique
Les années 80 en Côte d'Ivoire ont
été marquées par « la difficile conjoncture
économique (III, P .63) ». Cette crise économique
est survenue à la suite de la baisse des cours mondiaux du café
et du cacao. Elle va entrainer la paupérisation au village d'IKPO, bien
que à son sein sont issus « les premiers cultivateurs de
café et cacao de la région, et même du pays tout entier
(III, P.82) ». Cette crise a eu une répercussion sur les
ménages qui seront marqués par une pauvreté extrême.
Les populations deviennent vulnérables et exposent leurs
difficultés économiques sur la place du village.
Pour certain, c'est le vin « qu'ils prennent
à crédit (III P63) ». pour d'autre,
c'est « la dot de vingt deux mille cinq cent quinze francs(
III.P63) »qu'ils n'arrivent plus à payer. Les membres de cette
population se bousculent dès qu'on leur tend de l'argent.
Il n'aura fallu qu'une dizaine d'années pour que le
« miracle » ivoirien s'efface comme s'il n'avait
été qu'un mirage et se transforme en une crise aux racines
profondes. Les causes de cette crise sont complexes et s'entrecroisent à
la fois dans l'espace et dans le temps. Depuis la fin des années
1980, la Côte d'Ivoire connaît de graves difficultés
économiques qui ont poussé l'État ivoirien dans les
programmes d'ajustements structurels des institutions de Bretton Woods. Cette
crise
économique, accompagnée d'une augmentation du chômage
et d'une baisse du niveau de vie, a provoqué l'émergence de
conflits inter-ethniques entre autochtones et immigrés qui se disputent
l'exploitation de la terre.
1-3 contexte sociopolitique
En 1980, Le premier président ivoirien, Félix
Houphouët Boigny, procède à la démocratisation du
paysage politique. Il instaure en lieu et place de la désignation, des
consultations électorales pour tous les postes politiques. Cela donne
lieu à une sorte de recomposition sociologique des familles, villages,
villes et même du pays.( L'on assiste à toutes sortes de
déchirement entre les frères politiques et même
consanguins). Le père s'oppose à sa fille, la mère
à son époux... « Tinanoh, désormais, tu n'es plus ma
fille ! Je ne suis plus ton père ! Trouve-toi un autre père !
». Page 92. Pour un problème électoral, on se renie et on
renie même son propre sang. Outre ce reniement, c'est le rôle de
la femme qui est mis en relief ici. « Toi, ta mère ! Oui, ta
mère ! Pendant la guerre, où était ta mère ? Aux
temps héroïques, elle mourait de peur dans les greniers ! Oui !
Lorsqu'on arrachait notre liberté aux Toubabous, on ne savait où
les trouver, vos mères ! Et maintenant que nous avons notre
liberté, ce n'est pas une simple femme, une fillette comme elle, qui va
prétendre nous diriger, nous les hommes ! Pouah, ta mère ! »
PP77-78.
Comme on le constate, l'auteur, tel un féru militant du
féminisme, se sert de Tinanoh pour briser les barrières existant
entre l'homme et la femme tout en valorisant la femme. En sus, pour sortir de
l'image stéréotypée de la
fille-femme-épouse-mère.
Le contexte sociopolitique donc est en rapport avec
l'accès à un siège au parlement. Avant les années
80, les députés étaient nommés par le chef de
l'Etat. C'est le cas du député BOKA du village d'IKPO (IV, P.96).
Le régime politique d'alors était celui du parti unique.
Au début des années 80, cette situation va
connaitre un changement grâce aux intellectuels sortis des
universités. Le pays va, quelques années plus tard, être
confronté à des difficultés politiques : tentative de
coup d'état, troubles sociaux et contestations des étudiants. Le
régime en place va s'ouvrir partiellement. Nous assistons ainsi aux
premières élections ouvertes.
« Désormais tout le monde peut être
député (III, P63) » et « il y aura
d'abord des élections (I, P.22) ».
« C'est désormais le peuple qui
décide. On ne s'impose pas soi-même (I, P.22) »
2- thème centrale de l'oeuvre
Ce texte joyeux est sans doute l'un des plus marrants du
répertoire théâtral ivoirien et africain. « On se
chamaille pour un siège », en effet, charrie le rire de bout
en bout. Mais ne vous y méprenez pas ; ce rire enrobe une grave
satire sociale et politique. Une petite communauté presque tranquille
à la veille des élections législatives, étale au
grand jour, sur fond de querelles de clocher et chapelles, de combats
d'arrière-garde, ses contradictions internes. A l'image de la lutte
impitoyable pour la course au pouvoir, qui fait rage entre un homme et sa
propre fille, au sein d'une famille naguère soudée, dont les
fondements volent aux éclats.
Une atmosphère préélectorale
délétère qui rappelle hélas fortement la grande
chamaille qui prévaut dans l'univers politique ivoirien et même
africain, avec ses excès et ses dérapages.
CHAPITRE 2 : LA STRUCTURE EXTERNE DE ON SE
CHAMAILLE POUR UN
SIÈGE
1-la structure externe de `'on chamaille pour un
siège.''
L'analyse d'une oeuvre artistique ou littéraire ne peut
se faire sans l'étude de sa structure. Selon patrice Parvis, la
structure externe est « la pièce dans son ensemble
subdivisée en séquences, en actes, en tableaux, en parties et
bien d'autres ». La structure externe d'une oeuvre prend en
compte l'analyse du titre, la didascalie d'ouverture, la subdivision de
l'oeuvre, le genre de l'oeuvre.
1-1 l'analyse du titre on se chamaille pour un
siège.
Le titre est un texte extérieur au texte de
théâtre proprement dit. Il est à cet égard un
élément didascalique extratextuel ou para-textuel.
Ainsi le titre annonce t-il la couleur, instaure une attente.
C'est à ce titre que Christian GAMBOTTI
écrit : « le titre d'une oeuvre est toujours
révélateur du mode de fonctionnement des thèmes essentiels
et du sens de cette oeuvre. Il existe une sorte de contrat entre
l'écrivain et le lecteur. Aux termes de ce contrat, le lecteur s'attend
à trouver l'histoire à laquelle renvoie le
titre ».
Cette attente sera soit déçue, soit
satisfaite : le lecteur spectateur jugera en effet si la fable rime bien
au titre.
Ici, le lecteur-spectateur va lire la pièce dont le
titre est : on se chamaille pour un siège.
Dans cette séquence linguistique, nous avons un sujet, un verbe et un
complément. Le sujet est en rapport avec le
mot « on » : c'est un pronom personnel
indéfini, c'est-à-dire qu'il ne désigne personne de
6(*)façon
spécifique et que tout le monde peut être concerné.
L'action exécutée par le pronom à travers
le verbe « chamaille »souligne qu'il y a dispute,
combat. Ces différentes notions révèlent que le pronom
personnel « on » désigne plus de deux personnes.
L'objet de cette bagarre est précisé par la
préposition « pour » introduisant un
complément circonstanciel de but désignant ainsi l'intention de
cette palabre.
L'objectif de cette lutte est pour occuper un
« siège » ; ce n'est pas un banc qui donne lieu
à plusieurs places mais une chaise ou un fauteuil d'une seule place. Le
siège ici est le symbole du pouvoir, c'est aussi le symbole de
l'accession au pouvoir. D'où « on se chamaille pour un
siège » inspire la course au trône.
1-2 la dramaturgie de on se chamaille pour un
siège.
Dérivée du
grec « dramaturgia », la dramaturgie signifie composer
un drame. Elle se définit avant tout comme « l'art de
composition d'une pièce de théâtre ». Dans un
sens plus large, c'est « la technique (la poétique) de l'art
dramatique qui cherche à établir les principes de construction de
l'oeuvre intuitivement à partir d'exemple concret, soit
déductivement à partir de système de principe
abstraits ». La dramaturgie présuppose de ce fait, un ensemble
de règles spécifiquement théâtrales dont la
connaissance et indispensable pour écrire une pièce de
théâtre et l'analyser correctement.
De ce fait, il existe plusieurs dramaturgies entre autres, la
dramaturgie en actes, la dramaturgie en Tableaux.
1-3 la dramaturgie en Acte.
Dans la dramaturgie en actes, les actes constituent la
division externe de la pièce de théâtre en parties
d'importance sensiblement égales en fonction du temps et du
déroulement de l'action. L'acte marque une unité de temps. De ce
point de vue l'acte peut se définir comme étant une unité
de temporelle et narrative. Il se compose de scènes
caractérisées par l'entrée ou la sortie de personnage. Il
se termine lorsqu'il y a une sortie de tous les personnages ou lorsqu'il a un
changement notable de la continuité spatio-temporelle. La fable
étant alors décomposée en grands moments ou coupure
narratologique. Les captures narratologiques représentent le
critère essentiel de la division en acte. Le drame doit présenter
une seule action décomposable en partie organiquement liées les
unes aux autres. L'écriture en acte obéit à la
règle classique des trois unités à savoir :
Unité de temps, unité d'espace, unité d'action.
1-3-1 la dramaturgie en tableau.
Relativement à la dramaturgie en tableaux, le tableau
se définit comme étant l'unité de la pièce du point
de vue des grands changements de lieux, d'ambiance ou d'époque. De
façon générale, à chaque tableau correspond un
décor particulier. Le tableau est une unité thématique et
non actantielle.
1-3-2 la dramaturgie relative.
Par ailleurs, il est important de noter qu'il s'est
développé une dramaturgie plus libérale, une dramaturgie
qui n'obéit ni aux caractéristiques de l'acte ni à celle
du tableau. C'est une dramaturgie subjective et relative. Selon le petit
Larousse, est subjectif, ce qui est individuel et susceptible de varier en
fonction de la personnalité de chacun.
Quant à relatif, c'est ce qui n'a rien d'absolu
c'est-à-dire dépend d'autres choses. Ainsi une dramaturgie
subjective et relative est une dramaturgie qui n'obéit qu'au style du
dramaturge, une dramaturgie qui rompt d'avec les formes classiques de
découpage de l'oeuvre dramatique. En un mot, une dramaturgie subjective
et relative tend à exprimer la particularité de l'écriture
de l'auteur, laquelle rompt d'avec l'ordinaire c'est-à-dire les
habitudes classiques, les conventions. Cela relève bien sur de
l'esthétique du dramaturge.
Au vu de toutes ces considération qui
précèdent, que pouvons nous dire de la dramaturgique de
on se chamaille pour un siège ? Cette
oeuvre de hyacinthe kakou, quoi qu'écrit en tableaux obéit elle
aux caractéristiques de la dramaturgie en tableaux ?
Intéressons nous de prime abord aux espaces. L'action
se déroule dans un cadre englobant(le village IKPO). A la lecture de
on se chamaille pour un siège, nous nous rendons
compte que l'action se déroule en plusieurs lieux :
-le domicile de monsieur
DJINAN : « une cour, des cases, une cuisine
d'où s'échappent de gros nuages de fumé, (...) DJINAN qui
finit par se redresser, le visage radieux, terriblement » (I,
P13) ;
-le village : le
« crieur » passe dans tout le village pour informer les
villageois (II, P 27) ;
-le domicile du
chef : « le matin, les villageois arrivent dans la
cour du chef Victor, se saluent, s'installent... » (III, P.29)
- le scrutin se déroule dans un lieu autre que
le village : « nous sommes de retour au
village... » (VI, P 127)
En plus des lieux, la pièce développe un seul
thème « les élections ». Aucun tableau
n'a de thème spécifique. Tous les tableaux sont intimement
liés. Cette thématique et cette continuité narrative
s'apparentent à l'acte donc à la dramaturgie en actes.
Par ailleurs, on se chamaille pour un
siège n'obéit pas à une dramaturgie en
tableaux. Il y a donc un travestissement des Actes en Tableaux. De plus, ce
n'est non plus une écriture en Acte vu les différents lieux de
l'action et le changement de temps. Aussi faisons-nous une proposition de ce
qui aurait pu être la subdivision de l'oeuvre :
Première partie (P.13-25) : Remu ménage
chez Djinan
Deuxième partie(P.27) : invitation à une
réunion
Troisième partie (P.29-110) : rencontre chez le
chef du village
Quatrième partie (P111-115) : le scrutin
Cinquième partie (P.117-128) : la victoire de
tinanoh
C'est ce découpage qui fera l'objet d'adaptation
cinématographique.
II- LA STRUCTURE INTERNE DE ON SE CHAMAILLE POUR UN
SIÈGE
1-études des personnages
1-1 les personnages
Le personnage de théâtre n'est pas une personne
avec une âme. C'est un « entre de papier » qui
n'existe que par une masse de discours prononcée par lui-même et
par les autres personnages, sur lui. Les personnages sont, en
réalité, le lieu de rencontre d'un ensemble de structure. Ils
s'articulent en élément et sont eux même des
éléments d'un ou de plusieurs structures.
Notre étude va se faire en s'appuyant sur les
qualités des personnages en présence, le rapport entre ces
personnages, le système de répartition des personnages. Pour
mener à bien cette étude, il nous importe de relever quelques
faits marquants qui caractérisent les personnages, qu'ils soient
principaux ou secondaire dans l'oeuvre on se chamaille pour un
siège .
Le texte de théâtre, à la
différence des autres textes, désigne de manière stable et
permanente les personnages qui prennent la parole.
Dans on se chamaille pour un
siège, nous avons des noms à consonance
Malinké, Baoulé, Yacouba. Ces noms s'inscrivent dans une
réalité conforme à un code culturel. Toutes les
régions de la Cote d'Ivoire sont représentées. Ces noms
sont la manifestation textuelle des origines géographiques et
culturelles. Le nom sert ici à l'identification ethnique.
Boka est un personnage dont la langue ne se
délie que pour dire des mensonges. Député sortant, il veut
« s'éterniser » au pouvoir. Il est l'incarnation
vivante, matérielle du parti unique. Pour arriver à ses fins, il
falsifie les informations et distribue son argent au peuple.
Il a fait vingt ans au pouvoir. Traité
d'étranger, la situation de Boka s'apparente à un imposteur qui
sera démasqué par Doué.
Doué est le neveu de Djinan. Ayant
fait quelques années à l'école primaire jusqu'au CM2, il
est un des rares intellectuels du village. Il est opposé à son
oncle et aidera Tinné dans sa lutte émancipatrice à
remporter les élections législatives.
Tinanoh est une jeune femme moderne, fille de
Djinan, jeune fille dynamique dont les prouesses ont été
vantées par Doué lors de sa campagne électorale. Femme
battante, elle veut se mettre au service de son village. Femme
émancipée, elle affrontera politiquement son père et le
battra aux élections. Elle est mariée à un blanc et
réside à Abidjan.
AHOUBA est un catéchiste. Elle nie le
pouvoir des masques sacrés et s'en moque éperdument. Elle
soutient Tinanoh. Les amendes à lui infligées par la chefferie
après ses manquements aux « ancêtres » et
aux « génies protecteurs » seront payées
par tinanoh.
Djinan est un ancien combattant. Agé
d'une soixantaine d'années, il est foncièrement ancré dans
la tradition. Guidé par l'illusion, il pense être
député en dehors des règles légales
établies. Il est opposé à tous. Il affronte son neveu et
sa propre fille. Il va jusqu'à renier sa propre fille. Il est
exclusivement parce qu'il a traité Boka d'étranger.
Kokoti est un ami inséparable de
Djinan. Il soutient Djinns dans toutes ses actions.
Personnage versatile. Il soutient Djinan et vote pour
Tinanoh.
Le Chef Victor est un personnage
caractérisé par une grande sagesse. Il et impartial et
rassembleur. Il rappelle Djinan à l'ordre.
Gblagbla, crieur du village et porte parole
du chef du village.
Ces personnages ont été choisis en fonction de
leur importance dans l'évolution de la trame de l'histoire. Ce sont les
personnages les plus actifs qui s'affrontent pour faire avancer l'histoire.
1-2 les personnages principaux et
secondaires.
-PERSONNAGES PRINCIPAUX
-DJINAN
-BOKA
-GBLAGBLA
-PERSONNAGES SECONDAIRES.
-KOKOTI
-DOUE
-AHOUBA
-TINANOH
-TITI
1-3 la dynamique actantielle
La dynamique actantielle relève des forces des actants
qui rentrent en contradiction ou en conjonction. Selon la classification d'Anne
UBERSFELD7(*)
inspirée des travaux de Greimas, un actant peut être une
abstraction (la cité, Dieu, la liberté) ou un personnage
collectif ou bien une réunion de plusieurs personnages (ce groupe de
personnage pouvant être l'opposant à un sujet et son action) ou un
personnage et même des objets. Seul l'actant sujet est obligatoirement un
être animé et humain.la structure formée par les actants
est le modèle actantiel.
En effet, selon l'action menée par chacun des
personnages principaux de l'oeuvre à savoir Djinan, Boka et Tinanoh nous
pouvons obtenir trois schémas principaux.
Mais avant, il importe de maitriser quelque termes
employés dans la dynamique actantielle.
En clair, le sujet est celui qui désir
quelque chose, l'objet est ce qui est désiré,
le destinateur est ce qui pousse le sujet à vouloir,
le destinataire est celui qui sera le
bénéficiaire de l'objet. L'adjuvant apporte une
aide au sujet tandis que l'opposant fait obstacle à son
action.
Sur ce schéma, analysons le premier schéma
actantiel conduit par Djinan
Schéma N°1
De tout le monde
m
Participation assurer sa suprématie
Son autorité
djinan devenir
député
Kokoti
Les villageois doué
Les femmes
Les élections législatives sont annoncées
à la radio. Tout le monde peut être candidat. Cela pousse Djinan
à se présenter comme candidat. Il veut remporter les
élections pour asseoir sa suprématie, son autorité. Dans
cette aventure, il sera soutenu par Kokoti et certains villageois. Il verra
l'opposition de son neveu (Doué), les femmes et Ahouba. Cette opposition
fera perdre Djinan.
Schéma N°2
Le vent de la démocratie député,
concrétisation
De la lutte émancipatrice
tinanoh candidate aux législatives
Doué
Les femmes ahouba Kokoti, les
villageois Djinan
Le vent de la démocratie se met à souffler.
Désormais tout le monde peut se présenter comme candidat aux
élections. Ce fait motive Tinanoh à se présenter comme
candidate, en dépit des menaces de son père pour, briguer le
poste de député. Avec son discours de vérité elle
sera soutenue par Doue, les femmes Ahouba et les autres ayant des positions
indécises. Malheureusement, elle sera combattue par son père et
Kokoti et quelques villageois qui trouvent scandaleux qu'une femme soit
à la tête d'une population. Le combat de Tinanoh est plus
émancipateur car il vise à mettre à nu, aux yeux de tout
le monde, les compétences et les capacités intellectuelles des
femmes. C'est à juste titre qu'elle remportera les élections.
Schéma N°3
Le pouvoir l'égoïsme être
Député à vie
Boka Candidature aux législatives
Boka tout le village
Le pouvoir, l'égoïsme poussent Boka à se
présenter comme candidat aux législations. Député
sortant, il use de mensonges espérant avoir le peuple avec lui afin
d'être toujours député, un député à
vie. Dans son aventure ignoble, il aura avec lui sa conscience. Tout le village
sera opposé à lui vu l'ampleur de ces mensonges. Il perdra
évidement les élections.
Cette première partie s`est axée autour de dieux
points que sont le contexte de production et l'analyse de l'oeuvre
on se chamaille pour un siège.
Pour le premier axe il nous a été
donné de situer le contexte d'émergence tant au plan
socio-historique politique que économique. Il en ressort que le
théâtre de Kakou est un théâtre social et politique,
engagé. Ses racines plongent dans les arcanes de l'histoire de la Cote
d'Ivoire.
Ensuite, comme second axe, il nous est revenu d'analyser
l'oeuvre. L'accent a été mis sur le titre on se
chamaille pour un siège, un titre évocateur, il y a
la didascalie d'ouverture, la dramaturgie de l'oeuvre et le genre de la
pièce qui constituent l'étude structurale de l'oeuvre.
Quant à la structure interne, elle englobe l'espace
dramatique, la durée diégétique et les différents
personnages qui gravitent tous autour de la dynamique actantielle.
2- la durée
diégétique
La notion de diégétique est relative à la
diérèses ou à tout élément dans la
diègèse. Ce vocale a été tiré du grec
« diegesis » qui désigne un récit et le
contenu d'un récit. D'où par durée
diégétique, nous entendons le temps qu'a pris le
déroulement de l'histoire c'est-à-dire la fiction de
on se chamaille pour un siège de hyacinthe
kakou.
Autrement dit, en combien de temps s'est étendue
l'intrigue, l'agencement des faits ou la relation des faits, des
évènements de l'oeuvre théâtrale ? Ce faisant,
nous allons nous fonder sur le discours des personnages et certaines
didascalies pour autant qu'ils comprennent par moment des signifiants du temps,
des indications temporelles ou des informations temporelles.
En effet, à partir de l'entrée de Doué,
dès son premier discours, nous tirons comme information que Titi est en
train de préparer le petit déjeuner et que nous sommes
indiscutablement le matin « Nan Titi, et ma part de bouillie de
mil, j'ai drôlement faim ce matin (P17) » ainsi, au tableau
II, il fait nuit au moment ou le
« crieur » informe le village de la tenue d'une
réunion chez le chef le lendemain. La didascalie indique «
une nuit faiblement éclairée par la lune. On entend des jeunes
filles chanter. Leur chant s'estompe, puis s'évanouit bien vite ...
coassement de crapauds. Un tamtam déchire la nuit. On entend le crieur
du village (II, P27) ». Au tableau III, on se situe au lendemain de
l'annonce.
Le moment de ce lendemain est le « matin »
comme le stipule la première didascalie « le matin, les
villageois arrivent dans la cour du chef Victor... » (III P.29).
La précision sera également donnée par le
chef dans son exposé à travers : « votre
présence ici ce matin... » (III, P.33). L'action durera
dans le temps. Ainsi « il y a longtemps que le soleil s'est
levé » prononcé par « GBLAGBLA »
nous dit que nous ne sommes plus le matin mais à une heure un peu plus
avancée de la journée. Cette indication du temps sera
accentuée par le soleil « le soleil est
déjà très haut » que Gblagbla annonce au
chef.
La didascalie du tableau IV page 87, nous informe que l'action
se poursuit le même jour. Mais cette conviction sera déçue
lorsque Boka fait son entrée et
dit : « bonjours » (IV P 95). Est-ce que
la réunion s'est interrompue et a repris le lendemain matin ? Dans
tous le cas aucun élément ne nous le révèle. Le
tableau V est relatif au jour du scrutin. Les élections ne peuvent se
dérouler que pendant un jour autre que celui de la réunion.
Au tableau VI la didascalie relève « de
retour au village » c'est-à-dire que le scrutin s'est tenu
dans un lieu autre que le village et en une journée. C'est donc le
même jour que les résultats ont été
proclamés ; dans la soirée pour entre plus précis.
Au total, l'action dramatique s'est tenue sur trois jours et a
été animée de bout en bout par des personnages dont il
faut connaitre les traits de caractère.
3-l'espace dramatique
Dans ce syntagme nominal « espace
dramatique » l'épithète dramatique provient du
grec « Drama » qui veut dire action. Nous entendons
par espace dramatique, un espace activant, un espace générateur
de l'essentielle de l'action, des relations entre les événements
de l'oeuvre.
Pour Anne UBERSFELD8(*) « si la première
caractéristique du texte théâtrale est l'utilisation des
personnages qui sont figurés par des êtres humains, la seconde,
indissolublement liée à la première est l'existence d'un
espace ou ces êtres vivants sont présents ».
Ainsi, dans on se chamaille pour un
siège, nous avons l'espace global du
village « IKPO » et l'espace ou se tient le scrutin.
L'espace dramatique est l'espace se situant au niveau du texte dramatique. Il
est donc porteur de signification car il permet de lire le code social d'une
communauté humaine donné.
Le premier espace se compose de plusieurs lieux dont le
domicile de Djinan et le domicile du chef de village :
-le domicile de Dinant est un espace de conflit
perpétuel du à une incompréhension entre Djinan et sa
femme d'une part et entre Djinan et son neveu d'autre part.
-le domicile du chef est le lieu ou se tiennent les
réunions du village. C'est un espace de rassemblement.
L'espace dramatique on ne le dira jamais assez est l'espace
qui se situe au niveau du texte dramatique. Il est donc porteur de
signification car, à travers lui, il est possible de lire le code social
d'une communauté humaine donnée. Toutefois, la question
fondamentale que pose le texte de théâtre est celle de son
inscription dans le temps.
4-la didascalie d'ouverture.
Les didascalies sont l'ensemble des indications textuelles,
imprimées avec la pièce, qui permettent aux lecteurs de
comprendre ce qui est appréhendé globalement par le lecteur. Elle
comprend selon ANNE UBERSFELD « le nom des personnages non
seulement dans la liste initiale mais également à
l'intérieur du dialogue et les indications des lieux ».
La didascalie d'ouverture donne des informations sur le niveau
de développement d'IKPO. Par exemple la liste nous fait découvrir
qu'Ahouba est catéchiste, cela signifie qu'il y a une église
catholique dans le village. IKPO est en marche vers la christianisation. Il est
dit également que Doua est écolier et on évoque la
présence d'un directeur d'école. C'est dire qu'il y a une
école primaire. Djinan est un ancien combattant, il fait partir des
nombreux africains qui ont participé à la guerre aux cotés
de la France. Il est clair, rien que l'incipit donne des informations
importantes sur la société.
5- l'idéologie de l'auteur
Selon les propos de l'auteur après un entretien avec
lui voilà ce qui ressort :
Elle a été écrite en 1981 ;
ça fait 30 ans et elle semble, hélas, encore en effet
d'actualité ! Le thème de la lutte pour le pouvoir, de
l'amour et de mort, sont éternels, indémodables. Tant qu'il y
aura des hommes habités par de furieuses passions liées à
la quête du pouvoir ou à l'amour, les textes qui en parlent
seront toujours actuels. Voyez « Antigone » de Sophocle
écrit dans l'antiquité qui allie ces deux thèmes !
L'auteur critique dans son oeuvre plusieurs maux tels que l'émancipation
de la femme, la conquête du pouvoir, la xénophobie et l'abus du
pouvoir.
DEUXIEME PARTIE :
L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE
`'On se chamaille pour un siège''.
CHAPITRE 1 : ETUDE COMPARATIVE ENTRE L'ECRITURE
DRAMATIQUE ET L'ECRITURE CINEMATOGRAPHIQUE.
I- LES POINTS DE DIVERGENCES
Beaucoup de critiques ont vu dans
l'immatérialité de l'image, sur l'écran de cinéma,
ce qui constitue l'originalité la plus profonde du septième art.
En effet, on insiste souvent sur « l'illusion
théâtrale ». Mais rien n'est aussi illusoire qu'une
image en deux dimensions projetée sur une toile blanche. L'image
cinématographique est une « présence
absente » ; tout y est illusoire : le relief, la profondeur
de l'espace, la matérialité des objets et des personnages.
Le film est une succession d'images qui nous donne, pendant le
temps de sa projection, une illusion de réalité : exactement
comme les rêves. Cette parenté entre l'image de cinéma et
l'image onirique a été soulignée entre autres par le
critique Christian Metz, dans son livre le Signifiant imaginaire, ou il
développe cette parenté aux autres arts, une écriture de
l'imaginaire et du subconscient. Le Cinéma, art de l'absence, et
théâtre, art de la présence : tout semble des
éléments visuels et sonores qui forment la totalité du
spectacle théâtrale. On constate que ces éléments
existent aussi au cinéma : texte, déclamation, bruitage,
musique, costumes, décor, gestes, expressions corporelles et faciales.
Mais, comme le dit le philosophe Alain dans vingt leçons sur les
beaux-arts, « ce qui manque c'est l'épreuve de la
présence ». il ne peut y avoir cette communion entre acteurs
et spectateurs, comme au théâtre. Sur la scène, il y a
simultanéité de la création (le jeu des acteurs) et de la
communication (le public regardant le jeu des acteurs).
Au cinéma, il y a au contraire un grand décalage
entre la création(le tournage des scènes) et la communication (la
projection devant un public). Ce n'est pas seulement un décalage dans le
temps, mais aussi un décalage esthétique. Un film n'est
tourné en une seule fois. Il se crée par fragments, prise de vue
après prise de vue. Puis vient une opération essentielle :
le montage, c'est-à-dire l'assemblage, bout à bout, de ces
scènes filmées. Ce que le public voit sur l'écran est le
produit achevé : au cours du montage, certaines scènes
auront été déplacées, raccourcies, voire
supprimées.
La puissance qui se dégage de la présence
physique, sur scène des acteurs et du décor, permet de comprendre
pourquoi les auteurs dramatiques n'avaient pas le droit, à
l'époque classique, de montrer sur scène des actes de violence.
Ce qui nous impressionne moyennement sur un écran de cinéma est
beaucoup plus « réel » sur une scène, et peut
dépasser les limites de l'acceptable. De même, sans excès
de pruderie, un public qui accepte volontiers de voir à l'écran
des scènes relativement érotiques, serait choqué de voir
ces mêmes scènes au théâtre, avec des acteurs
vivants. Cette notion de présence vivante est donc capitale pour
distinguer théâtre et cinéma. En Angleterre, on appelle une
salle de théâtre living théâtre
« théâtre vivant » alors qu'une salle de
cinéma se dit Picture palace
« littéralement : un palis d'image ». Le public
ne voit jamais l'acteur de cinéma, mais son image, on serait
tenté de dire : son fantôme, qui s'agite sur l'écran.
Le métier d'acteur de cinéma est donc, d'un certain point de vue,
moins risqué, puisqu'une mauvaise scène peut être
répétée autant de fois qu'il est nécessaire, dans
la mesure où le permet le budget du film. Le public, contrairement
à ce qui peut se passer au théâtre, ne verra pas les
ratages. En revanche, le jeu de l'acteur, au cinéma, comporte souvent
davantage de risques physiques, en particulier dans les films d'actions, ou des
scènes violentes et spectaculaires seraient bien sur injouables sur une
scène de théâtre. S'il existe des doublures et des
« cascadeurs » professionnels qui peuvent remplacer
l'acteur dans ce genre de scènes, certains comédiens refusent
d'être doublés, et assument ainsi tous les risques.
1-la dramaturgie
Selon les « termes clés de l'analyse du
théâtre » d'Anne Ubersfeld édition du seuil,
février 1996. Le mot dramaturgie désigne le travail des oeuvres
théâtrales : sens sorti de l'usage. Actuellement il est un de
ces termes de la théatrologie qui possèdent trois
acceptions :
- La dramaturgie est l'étude de la construction du
texte de théâtre : ainsi, la dramaturgie classique en France,
de J.Schérer, est l'étude de l'écriture et de la
poétique du théâtre classique.
- Elle désigne l'étude de l'écriture et
de la poétique de la représentation.
- Elle est l'activité du dramaturge au sens allemand ou
post-brechtien. en ce sens, la dramaturgie est l'étude concrète
des rapports du texte et de la représentation avec l'histoire, d'un
coté, et avec l'idéologie « actuelle » de
l'autre. La dramaturgie est alors l'étude non seulement du texte et de
la représentation, mais du rapport entre la représentation et le
public qui doit la recevoir et la comprendre : elle implique donc non pas
deux éléments, mais trois.
2-le scénario
Le scénario, ce terme à dérivation
latine « scaenarius » « qui appartient
à la scène ». Indique la continuité narrative
d'un évènement filmique divisé en de multiples segment
descriptif définit comme scène. Ces parties unitaires qui se
suivent en ordre progressifs dans l'exposition sont bien distingue l'une de
l'autre avec des lieux et des conditions d'éclairages tout facteur
nécessaire pour établir le caractère de l'action. Et ils
se définissent comme suit :
2-1 synopsis :
Court résumé de l'histoire, document que l'on
doit pouvoir « parcourir d'un coup d'oeil ». Il peut aller
de dix lignes à plusieurs pages. L'histoire y est racontée dans
l'ordre chronologique, sans dialogues, en mettant en évidence les lignes
de force et le fonctionnement de l'ensemble. Le synopsis est d'abord un
document de travail qui permet de présenter le projet à
différents intervenants : producteurs, réalisateur, etc.
2-1-1sujet :
Court résumé donnant une idée de la
trame narrative du film.
2-1-2 outline :
Résumé de scénario constitué de
quelques pages ou est exposé le déroulement de l'action,
scène par scène. La longueur varie entre six et douze pages.
2-1-3 step outline :
Succession numérotée des scènes, une
phrase résumant pour chacune l'action qui s'y déroule.
2-1-4 traitement :
Synopsis développé. Variant de dix à
cinquante pages il décrit de manière détaillée les
actions du film avec les articulations de l'intrigue, sa progression, la
structure dramatique, une esquisse de dialogues.
2-1-5 séquencier :
Scénario qui ne contient toujours pas de dialogues. La
structure est établie. Les séquences sont définies et
numérotées dans leur ordre définitif, mais ne sont que
résumées en quelques phrases.
2-1-6 continuités
dialoguées :
Aboutissement du travail du scénariste ;
scénario complet (sans toutes fois les prescriptions techniques de mise
en scène), présentant tous les éléments du
film : découpage de l'histoire en scènes et
séquences, description des actions, présentation précise
et complète des personnages (traits, caractères, motivations,
costumes, gestes familier). Texte complet des dialogues, accessoires et
éléments sonores essentiels. C'est le document autour duquel
s'organise le financement du film. Il respecte une présentation qui
distingue les éléments sonores. La description de chaque
scène est précédée d'un intitulé qui
indique :
a) la situation de la scène en intérieur ou
extérieur (INTERIEUR - EXTERIEUR)
b) la présentation du décor (INTERIEUR. CHAMBRE
OU EXTERIEUR BOULEVARD)
c) le moment ou se situe l'action (JOUR. NUIT. MATIN. SOIR.)
3-les spécificités du
scénario
Le scénario et la pièce de théâtre ont
des ressemblances. Mais la pièce de théâtre est un texte
qui a un caractère transitoire, qui écrit en vue d'une mise en
scène et qui contient en germe une infinité de mises en
scène possibles. L'écriture scénarisée ne contient
pas des indications techniques mais des didascalies qui les actions des
personnages, leurs mouvements et déplacements et qui suggèrent
les plans que l'on verra à l'écran. Les composantes fondamentales
d'un scénario sont au nombre de cinq : personnages, objectif,
conflit, dialogue, structure. On retrouve les règles classiques de la
dramaturgie : un personnage met tout en oeuvre pour atteindre un objectif,
un but, en dépit des nombreux obstacles qui se présentent sur son
chemin. Qui dit obstacle dit conflit et actions pour résoudre le
conflit. Les scenarios sont souvent organisés selon une structure en
trois actes qui soutient la progression de l'intrigue. Dans l'exposition ou
premier acte on présente rapidement le protagoniste, l'univers dans
lequel il vit, la situation dans laquelle il se retrouve au moment ou
débute le film. Il s'agit de rendre clair pour le spectateur l'objectif
du héros (sa nature, les raisons qui le poussent, celles qui
l'empêchent de l'atteindre).
Dans le second acte ou développement, qui
représente la majeure partie du scénario, le héros cherche
à atteindre son objectif du héros (sa nature, les raisons qui le
poussent, celles qui l'empêchent de l'atteindre). Dans le second acte ou
développement, qui représente la majeure partie du
scénario, les héros cherchent à atteindre son objectif. On
va crescendo vers un climax : ce point de plus haute tension dramatique a
pour but de provoquer une forte participation émotionnelle de
spectateurs. Avec le dénouement ou troisième acte,
consacré à la résolution des conflits, on sait alors s'il
le personnage a ou non atteint son objectif (réponse dramatique). On
montre les résultats, les conséquences de l'histoire. C'est la
partie la plus brève du scénario. Chaque acte se décompose
lui-même en séquences, qui se décomposent à leur
tour en scènes. Il faut respecter un rythme en alternant temps forts et
temps faibles : « il me semble que le rythme est d'abord
à l'écriture, que la construction du scénario est une
construction qui a à voir avec le rythme ».
C'est-à-dire forcément savoir ce qu'est le rythme commun, savoir
qu'est ce qui permet le rythme, ce qui marque l'alternance des temps forts et
des temps faibles, plus rapides, plus lent. Le scénario doit être
travaillé sur le rythme, d'une certaine façon, de la
précipitation des actions. Et dans l'attention qu'on porte à des
fragments d'action, aussi, sur la dilatation des évènements dans
la vie. Après le rythme est mis en scène entre la caméra
et les acteurs.
II-DEUX LANGAGES DIFFÉRENTS
Dès le début des années soixante,
narratologie et sémiologie du cinéma ont démontré
l'irréductibilité d'un film à un livre, et donc
l'impossibilité d'étudier un récit
littéraire : l'étude comparée des catégories
comme celle du narrateur, de l'énonciation, de la focalisation, de la
profondeur de champ, de la temporalité, a permis de mettre en
lumière l'hétérogénéité des
systèmes. Les travaux de Christian Metz9(*), André Gaudreault9(*), François Jost9(*) ont prouvé que les
catégories d'analyse ne sont pas exploitables telles.
Le cinéma mélange le genre narratif
(diégésis) et le texte dramatique (mimésis). Il utilise
des codes divers : linguistique, de l'image (composition du cadre, ange de
prise de vues, champ et hors-champ, point de vue), de la scénographie,
de la musique. La mise en scène contient les décors, les acteurs
et leurs costumes, les dialogues, la musique et la mise en cadre liée
à l'étude des plans et des paramètres techniques
(lumière, construction du champ et du mouvement dans le champ). La bande
images est vouée au présent continuel de la
« représentation ». La narration filmique
relève de « l'énonciation impersonnelle » et
du régime de la monstration. Contrairement au récit écrit,
le récit filmique donne l'impression que l'histoire s'offre à
nous de façon autonome et immédiate. Le régime de la
monstration rend peu pertinente la notion de pause descriptive et
difficile la distinction entre description et narration : l'image
cinématographique désigne, raconte et décrit en même
temps ; l'information narrative passe par le truchement des personnages en
actes et non par l'intermédiaire du narrateur.
Il ne faut donc pas assujettir le récit filmique au
récit littéraire et évaluer une adaptation en mesurant les
rapports de ressemblance ou de dissemblance, de fidélité ou de
trahison (à l'esprit, à la lettre). Dans ce cas, on en reste en
effet à un jugement de valeur, « à des
débats plus, ou moins stéréotypés
(fidélité, trahison, appauvrissement.) » au lieu
d'apprécier la richesse d'une production esthétique qui a ses
spécificités.
1-les matières de l'expression
On insistera sur les différences entre récit
littéraire et récit filmique en opposant les différences
matières de l'expression.
2- Dans un texte littéraire
Un texte littéraire est une suite
d'énoncés de type linguistique : des lettres, des mots, des
phrases qui s'ordonnent dans un récit. La seule matière de
l'expression est l'écrit : les signes linguistiques sont dans un
rapport arbitraire avec la réalité et constituent un code que le
lecteur déchiffre il à une entière liberté. Il a
une entière liberté dans son parcours de lecture et peut laisser
libre cours à son imagination. Les mots désignent aussi l'objet
que ni l'oeil ni l'oreille ne peuvent capter.
3-Au cinéma
Si un livre est écrit de manière individuelle
avec un stylo ou tapé sur un clavier, un film est tourné avec des
cameras et nécessite toute une équipe technique. Le récit
filmique offre d'après Christiaan Metz, cinq matières de
l'expression : les images mouvantes, essence même du
cinéma ; leur organisation fait appel aux techniques du cadrage,
des mouvements d'appareil de la composition, de la lumière, des
couleurs, les mentions écrites. Celles qui apparaissent dans le film
(inscriptions sur les lieux, les objets, les personnages) et qui appartiennent
au monde représenté (la diégèse) ; celles,
comme le générique ou les cartons qui participent de la
narration ; les voix (la matière conventionnelle) ; les bruits
(la matière du réel) ; la musique qui a comme fonction
première un rôle d'accompagnement ou d'accentuation de l'action
montrée.
Le récit filmique a donc un caractère
polyphonique complexe. Les images visuelles et sonores déclenchent des
affects du spectateur, saisi par l'illusion référentielle sur
laquelle repose le cinéma, représentation du monde.
III- L'UTILISATION DE L'ESPACE
Cinéma et théâtre n'utilisent pas l'espace de
la même manière. La scène de théâtre utilise
les trois dimensions de l'espace, tandis que l'image du film ne donne, comme la
peinture, qu'une illusion de relief en deux dimensions. L'espace de la
scène est donc plus complet, plus « réel ».
En revanche, c'est un espace plus simple : le public voit évoluer
les acteurs dans un lieu restreint, le cadre fixe de la scène. Au
cinéma le spectateur ne voit pas directement les acteurs de ses propres
yeux, mais à travers ce « oeil » qu'est
l'objectif de la caméra. Or la camera n'est pas fixe : elle peut se
déplacer, se rapprocher ou s'éloigner du sujet, offrir de
multiples points en vue. En outre, si certaines scènes de cinéma
sont tournées en studio, la camera peut aussi montrer des espaces
naturels qui s'étendent à l'infini. On a donc, d'une part, un
espace fixe et clos sur la scène de théâtre et, d'autre
part, un espace mobile et ouvert au cinéma. Alors que le cadre de la
scène ne varie pas au théâtre, le
« cadrage » cinématographique est manipulable et
riche de possibilités.
CHAPITRE 2 : LES DIFFERENTS TYPES DE
NARRATIONS.
Quant les grandes lignes du récit ont été
dégagées, mises au clair en quelques lignes ou quelques pages (
le synopsis), le plus gros reste à faire ; il s'agit maintenant de
développer l'intrigue proprement dite, sous forme d'un scénario
plus détaillé, prévoyant maintenant l'enchaînement
des scènes et des séquences, les situations plus ou moins
conflictuelles vécues par les personnages mis en scène, les
rebondissements de l'intrigue, encore qu'il n'existe non plus de règle
en la matière. Certains auteurs escamoteront volontiers l'étape
du scénario proprement dit et passeront immédiatement à
l'écriture de `'la continuité dialoguée'', de même
que beaucoup d'auteurs de bandes dessinées préféreront
développer d'emblée le sujet sous forme d'un `'découpage
dessiné'', à peu près équivalent au `'story-board''
du cinéaste. La `'continuité dialoguée'' terme surtout
utilisé par les cinéastes mais qui a son équivalent chez
les auteurs de bandes dessinées. La continuité dialoguée
c'est le développement du récit sur deux colonnes, la colonne de
gauche étant traditionnellement consacrée à la description
de l'image, tandis que les dialogues et les sons (ou les onomatopées,
lorsqu'il s'agit d'une bande dessinée) figureront dans la colonne de
droite. Dans la continuité dialoguée, on va naturellement plus
avant dans le détail. L'évolution dramatique du récit est
précisément fixée ; la succession des scènes
et les jeux de scènes des personnages, les transitions et les
enchaînements, les rebondissements de l'intrigue et les retournements de
situation, tout y est. La psychologie des personnages est
précisée et certains effets de réalisation seront
quelquefois indiqués (indication des plans ou de certains cadrages),
parfois même les mouvements d'appareil lorsqu'il s'agit d'une
réalisation cinématographique.
Toutefois, avant de se lancer dans la rédaction de cet
important document encore faut-il avoir une idée précise de mode
de narration convenant le mieux a notre sujet : narration simple ou
narration parallèles ?
I - LA NARRATION SIMPLE
Le terme de narration simple se passe de longs commentaires,
encore qu'on ne doive pas trop vite l'assimiler à une narration
rudimentaire ou simpliste. Nous allons voir que le choix de ce mode de
narration qui consiste, en fait à décrire en
quasi-continuité l'action d'un personnage (ou d'u groupe de personnages)
d'un bout à l'autre du récit, peut en effet contribuer
notablement à mettre en relief l'action de ces personnages, voire
même à « dramatiser » sensiblement le
récit. La narration simple n'exclut d'ailleurs pas une grande animation
dans le récit, grâce à l'intervention de personnages
secondaires entrant en scène à certains moments, y jouant leur
rôle avant de repartir, quitte à réapparaitre plus tard
lorsque les circonstances du récit le commandent.
Dans ce mode de narration on ne quitte donc pratiquement pas
de vue le ou les personnages principaux, ce qui n'exclut d'ailleurs pas leur
évolution dans des décors très divers, ni même leur
sortie durant un laps de temps plus ou moins long. Car si, par
définition, la narration simple suppose la présence du personnage
principal dans toutes les scènes ou séquences du récit, ou
peu s'en faut, rien n'oblige à ce que tous les plans lui soient
obligatoirement consacrés.
Ses sorties seront d'ailleurs souvent nécessaires comme
au théâtre. Lorsque les autres personnages qui participent
à l'action doivent s'exprimer sur des points qu'il n'a pas
lui-même à connaitre. De même, son entrée en
scène dans un nouveau décor, pourra éventuellement
retardée, le temps de décrire ce décor et les personnages
qui y sont déjà présents. De plus, le mode de narration
simple, parce qu'il ne disperse pas épisodiquement l'attention, permet
de maintenir en permanence, à son plus haut niveau,
l'intérêt dramatique du récit. Ce n'est pas
négligeable.
II-NARRATION PARRALLELE.
Plus complexe, la narration parallèle suppose le
développement de deux ou plusieurs actions l'une à
côté de l'autre, lesquelles pourront néanmoins se rejoindre
et se chevaucher à certains moments du récit lorsque les
circonstances l'exigent avant de diriger de nouveau. Tout l'art du
scénariste consistant en l'occurrence à alterner les
scènes vues en parallèle de manière à ce qu'elles
se fassent valoir mutuellement, se complètent ou s'opposent. D'infinies
variations sont évidements possibles, soit que l'action secondaire se
fonde plus rapidement et quelquefois définitivement dans l'action
principale, soit qu'elle ne rejoigne celle-ci qu'au tout dernier moment,
à l'occasion du dénouement.
Ce mode de narration se justifiera en particulier lorsque deux
personnages(ou groupes de personnages) plus ou moins antagonistes ont un
rôle à jouer chacun de son côté, sans que l'action de
l'un soit nécessairement connue de l'autre.
1-le traitement des actions vues en
parallèle.
Quel que soit le nombre d'actions secondaires que l'on
développe en parallèle (2, 3 ou plus), ce mode de narration
oblige, on s'en doute à s'accorder une particulière attention
à l'enchaînement des scènes ou des séquences vues
en parallèle, une attention d'autant plus soutenue que les actions vues
en parallèles seront nombreuses et enchevêtrées et
menaceront donc de transformer le récit. Privé d'un fil
conducteur, c'est pourquoi on prendra généralement le parti
d'accorder nettement plus d'importance à l'une des actions (l'action
principale, évidemment), les autres actions lui étant nettement
subordonnées. En pratique, cela ce traduira par un plus grand nombre de
scène (et de plans, etc.) accorder aux traitements de l'action
principale.
2-la narration parallèle comme moyen de dramatiser
le récit.
Enfin la narration parallèle, lorsqu'elle prend la
forme de très courte scène venant s'insérer a intervalles
plus ou moins régulier dans le cours de l'action principale, peu
sensiblement contribuer a dramatisé un récit. Ce sera le cas par
exemple lorsque des scènes vues en parallèle serviront à
rappeler périodiquement le danger qui menace un personnage ou les
risques auxquels il s'expose.
3- conclusion partielle
Au terme de notre analyse de l'oeuvre et de son adaptation
nous avons décidé d'utiliser une narration simple. Qui en effet
est une narration qui nous permet de dramatiser le récit et aussi
à avoir le mouvement dans notre récit cinématographique.
Elle décrire la quasi-continuité l'action du personnage (ou d'un
groupe de personnage) d'un bout à l'autre du récit. Dans ce mode
on ne quitte donc pratiquement pas de vue le ou les personnages principaux, ce
qui n'exclut pas leurs évolutions dans des décors divers, ni
même leur sortie durant un laps de temps plus ou moins long. Ses sorties
seront nécessaires comme au théâtre.
TROISIEME PARTIE :
LE FILM NE DE L'OEUVRE LITTERAIRE
`'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE.
CHAPITRE 1 : CINEMA ET LITTERATURE.
Les relations entre le cinéma et la littérature
ont toujours donné lieu à des traités, à des
conférences, à des débats dans l'intention de comprendre
les ressorts qui poussent un auteur cinématographique à puiser
des thèmes et des contenus, des dynamiques narratives, de simples
inspirations dans la littérature. Jean-Loup Dabadie9(*)
déclare : « j'adore adapter un livre parce que
j'ai l'impression de le continuer. Ayant commencé-moi-même par
écrire des romans, je sais très bien que le romancier est
obligé de faire un choix, de traiter certains thèmes, de
s'intéresser à certains personnages, un petit peu aux
dépens des autres, sinon chaque livre aurait dix mille pages si on avait
le temps de les écrire. Aussi je trouve que dans chaque ouvrage que nous
aimons, il y a devant nous des portes qui sont fermées et l'on imagine
qu'il y a des choses qui se passent. Eh bien, le cinéma nous permet
d'aller regarder derrière ces portes !... »
Il y a eu des opinions discordantes, souvent de l'approbation
ou de l'absolution, quelquefois des critiques sur le pourquoi de certains
choix, sur la justesse ou non du processus qui voit une oeuvre
littéraire déjà bien définie confiée
à un scénariste qui la repropose avec un langage
différent. Il s'agit là d'un problème d'éthique, de
respect et de débat culturel entre auteur et auteur sur la proposition
ou la présentation de la même oeuvre basée sur des
principes et des finalités artistiques différentes. Les
insuccès et les disputes, de même que le succès et les
chefs-d'oeuvre de la cinématographie mondiale sont multiples ; dans
le monde entier, le cinéma a porté un regard attentif sur les
oeuvres appartenant à la prose, à la poésie, au roman, au
théâtre, toujours prêt à en recueillir le stimulus.
Il est clair que des romans, des nouvelles, des récits plus accessibles
que d'autres s'adaptent convenablement à une relecture en image, mais il
existe des écrivains qui s'expriment directement en langage filmique. Un
film tiré d'une oeuvre connue possède sans aucun doute une base
solide, déjà vouée au succès, soit comme valeur
artistique, soit comme indice d'agrément pour le public.
Les films naissant d'après un roman, un récit,
une nouvelle sont les plus complexes à réaliser, à
déchiffrer, au niveau de l'analyse. La difficulté consiste
à chercher l'angle de lecture cinématographique le plus favorable
à l'adaptation cinématographique, afin de transformer le contenu
littéraire en une représentation filmique selon une cadence et
des mouvements qui serviront le plus parfaitement possible l'idée de
l'oeuvre originale. Cet aspect paraît le plus cinématographique
est généralement personnelle, parfois réductible par
rapport aux paroles écrites, aux atmosphères, aux concepts et aux
contenus.
I-QUELQUES INDICATIONS DE PRINCIPE POUR UNE PROPOSITION
CORRECTE DE L'OEUVRE LITTÉRAIRE.
Multiples sont les soucis du scénariste lorsqu'il
s'apprête à transposer cinématographiquement une oeuvre
littéraire. La relecture de l'écriture littéraire pour des
images comporte la préparation analytique des caractères :
idéologique, historique, psychologique, sociale. Il est souvent
difficile de codifier filmiquement, de façon fidèle, les concepts
exprimés dans l'oeuvre originale. A propos de ces difficultés de
l'interprétation de la page écrite, Pierre Bost10(*)
déclarait : « Un roman est toujours beaucoup
trop long et la difficulté majeure consiste à réduire
l'oeuvre en question. Or, il ne s'agit pas de la réduire en se
contentant simplement de supprimer des épisodes. Il faut resserrer, il
faut condenser, il faut faire autre chose, parfois retrancher des personnages,
parfois en ajouter. Ce sont deux formes entièrement différentes
entre lesquelles il convient d'établir une sorte de parallèle
...En matière d'adaptation, il n'ya que des secrets, d'ou la très
grande difficulté de la tache de l'adaptateur. On peut simplement dire
que certains écrivains sont plus ou moins faciles, c'est le cas par
exemple de Stendhal, de Marcel Aymé, ou plus ou moins difficiles
à adapter que d'autres. Mais je crois, en vérité, que si
un scénariste se passionne pour un livre, il s'apercevra, ou plus
exactement il s'imaginera très vite que ce livre a été,
au fond, un peu conçu pour le cinéma. »
L'interprétation du mot écrit devient complexe
et laborieuse pour en maintenir inaltérée sa valeur, lorsqu'elle
se transformera en images. Malgré des problèmes évidents,
c'est une solution souvent pratiquée aujourd'hui. « Le
cinéma appelle de plus en plus la
littérature », et de nombreuses cinématographies
ont fréquemment recours à des ouvrages littéraires
à succès, afin de les reproposer au public en une forme
filmique.
Pour un scénariste, le point de départ est donc
de trouver une clé de lecture qui permette de transférer les mots
adéquatement aux images. On peut suivre, par ce rapport, des
orientations diverses : l'adaptation, l'adaptation libre, la
transposition.
Dans cette diversification, la matière
première-roman, nouvelle, récit-est élaborée plus
ou moins librement afin de devenir film.
II- L'ADAPTATION.
Par adaptation, on entend extrapoler du texte
littéraire original, des clés de lectures adaptables au langage
des images. En cas, on reconnaît la valeur du texte, soit sous le profil
du thème et du contenu, soit sous l'aspect de l'évolution
narrative. Le scénariste ne fait qu'interpréter les mots
écrits, en découvrant le coté
« figuratif », en reconstituant des situations et des
atmosphères, en reproposant des personnages et des psychologies.
Procédant ainsi, l'auteur cinématographique peut
s'éloigner de l'oeuvre originale, avoir une certaine liberté
d'interprétation, mais sans dénaturer la valeur expressive.
II-1 l'adaptation libre ou simplement inspirée.
Par la libre adaptation, l'auteur cinématographique a
une importance primordiale au niveau créatif par rapport à
l'oeuvre choisie pour en élaborer un film. Dans ce cas, on consulte la
page écrite en tant qu'inspiration pour recréer une proposition
cinématographique de récit, extérieur à la
progression narrative de la matière originale. L'imagination de l'auteur
puise et interprète les concepts et les problèmes, noyaux
portants du roman, de la nouvelle, de l'oeuvre dramatique, selon les
différentes exigences expressives filmiques. Une proposition
adéquate au moyen cinématographique manipule les dynamiques
temporelles et spatiales propres au récit écrit.
III- LA TRANSPOSITION.
Dans le cas d'une transposition, le matériel
littéraire est transféré sur l'écran en demeurant
intègre dans ses conceptions générales et
évolutives. Un scénariste choisit cette voie lorsqu'il trouve
opportun que l'oeuvre littéraire possède déjà en
elle une qualité et un aspect conformes au langage filmique. On accepte
ainsi, a priori la valeur universelle de l'oeuvre, en la considérant
conforme aux exigences expressives et réceptives.
CHAPITRE II : PROPOSITION D'UN SCENARIO EXTRAIT DE
L'OEUVRE DRAMATIQUE `' ON SE CHAMAILLE POUR UN SIEGE''
TITRE DE L'OEUVRE CINEMATOGRAPHQUE :
BIA N'Dé
Synopsis :
Le village d'Ahougnanssou est frappé par un grand malheur
le chef NANAN KOUAGNI vient de mourir. La succession à son trône
est source de conflit dans le village. Qui de DJINAN et de TINANOH seront le
successeur de NANAN KOUAGNI.
FONDU A l'IMAGE.
1. EXTERIEUR.VILLAGE.JOUR.
DJINAN
DJINAN et KOKOTI sont au champ.
(DJINAN qui découvre que son Bangui a été
volé a nouveau et il découvre le voleur.)
KOKOTI ! KOKOTI !
KOKOTI
Oui mon frère !
DJINAN
Viens voir, le bangui a été volé encore pour
une fois !
KOKOTI
Qui peut être contre nous ? C'est un poison qu'on va
mettre pour le tuer ce dernier, là on aura notre paix. La chose on va
prendre pour digérer ce soir, il vient nous rendre la vie difficile.
DJINAN
(Il Découvre un bracelet que le voleur a oublié sur
le lieu)
Oh ! Regarde à force de vouloir déguster le
poisson dans toutes ses parties on finir par ce prendre un arrêt.
Voilà ! Il a oublié son bracelet.
KOKOTI
(Il s'aperçoit que c'est le bracelet de kouassi
modeste)
Laisse-moi voir. Mais c'est le bracelet kouassi modeste !
DJINAN
KOKOTI !ne me dis pas que tu es un devin, tu peux savoir
l'appartenance d'un bracelet par un simple touché.
KOKOTI
(Il monte l'initial qui est marqué sur le bracelet)
Regarde ici c'est marqué K.M cela veut dire Kouassi
Modeste ! Et tu te souviens de notre combat entre lui et moi !
DJINAN
Oui !ou tu as perdu connaissance !
KOKOTI
Voilà c'est avec ce bracelet qu'l m'a envoyer un coup sur
la nuque !
DJINAN
Allons vite au village montrer cela au chef ! Il va me payer
cette amende !
2. INTERIEUR.VILLAGE.JOUR.
Panique chez le chef du village.
ADJOUA
(Tout affolé sort de la cour du chef pour appeler au
secours)
Oh ! Oh ! Venez ! Nous sauver NANAN est en entrain
de nous quitter !
GBLAGBLA
(Le notable du chef se met à courir dans le village pour
alerter les villageois)
Villageois, villageoises, NANAN est dans un état critique.
Il veut nous laisser orphelin venez à notre secours !
3. EXTERIEUR.VILLAGE.JOUR.
Les villageois et villageoises qui ne sont pas allés aux
champs ou vaquer a une autre préoccupation se dirige tous dans la cour
du chef.
AHOUBA
Appelons vite une ambulance !
GBLAGBLA
Ambula... quoi ! Tu sais très bien que cela prendra
au moins une heure de temps avant qu'il arrive. Laisse les KOMIENS s'occupent
de lui.
AHOUBA
Et si elles ne parviennent pas à le soigner !
GBLAGBLA
Ferme ta bouche ! NANAN a été toujours
soigné par les KOMIENS.
4. EXTERIEUR.COUR.JOUR
Les villageois restés dehors attendent les nouvelles du
chef. D'autre se lamentent.
VILLAGEOIS n°1
(En pleure)
NANAN ne nous quitte pas oh !
VILLAGEOIS n°2
Ah ! Si c'est pour pleurer tu vas quittés près
de nous !
VILLAGEOIS n°3
Tu as raison ! Arrêtez de pleurer NANAN n'est pas
encore mort. Il a simplement eu un malaise.
5. INTERIEUR.COUR.JOUR.
La sortie des KOMIENS attire le regard de tous les villageois sur
elles !
KOMIENS n°1
(Tout en trance)
KOMIENS n°2
NANAN a réussi la visite des génies, il doit se
reposer, allez vaquer a vos occupations nous nous occupons de lui.
GBLAGBLA
(Tout souriant)
Ah ! Dieu merci, vous entendez NANAN a eu la visite des
génies donc il a voyagé tout juste un peu avec eu il reviendra.
Donc allez vaquer à vos occupations.
AHOUBA
Moi, je ne suis pas d'accord je vais quand même appeler les
pompiers !
GBLAGBLA
Jeune fille, tu oses discuter les dires des KOMIENS
protectrices. Celles qui nous protègent jour et nuit ! Si tu veux
appelle tes docteurs ! Notre chef se porte très bien, et c'est toi
qui auras honte !
6. EXTERIEUR.VILLAGE RUE.JOUR.
DJINAN et KOKOTI arrivent du champ tout énervé et
emprunte la voie principale du village qui mène chez le chef.
DJINAN
(En criant DJINAN déclare qu'il a attrapé son
voleur de Bangui)
Oh ! Oh ! J'ai attrapé le voleur de Bangui de ce
village !
KOKOTI
Oui on attrapé celui qui vole notre Bangui et fait la
grande gueule dans ce village !
(Les villageois sortent de chez eux pour venir demander qui est
ce voleur)
VILLAGEOIS n°1
DJINAN ! Dis moi c'est qui !
VILLAGEOIS n°2
Il payera tout aujourd'hui celui là !
KOKOTI
Le voleur s'appelle KOUASSI MODESTE !
VILLAGEOIS N°3
KOUASSI modeste ! Celui qui nous sert la communion a
l'église ! Non moi je ne crois pas.
KOKOTI
On ne te demande pas de croire ! Nous On a notre preuve on
va chez le chef pour qu'il soit punir !
DJINAN
Tu ne crois pas ? Voilà son bracelet ce ne sont pas
ses initiales qui sont là-dessus !
Villageois n°3
Oui, c'est pour lui !
KOKOTI
On a trouvé cela sous le palmier.
DJINAN
Ne perdons pas de temps allons vite chez le chef !
Villageois n°1
Le chef à failli mourir ce matin ! Les komiens disent
qu'il a eu la visite des génies donc on doit le laisser se reposer
aujourd'hui !
DJINAN
Ah ! Ce voleur a de la chance !
KOKOTI
Allons nous reposer quant sa ira chez le chef on ira poser notre
problème. Tôt ou tard il payera pour son vole.
DJINAN
NANAN aussi ou il doit régler les problèmes
importants c'est là il voyage avec les génies. Qu'il revienne
vite, nous on doit faire payer notre voleur. KOKOTI je vais chez moi ;
dès le retour du chef je te fais appel!
KOKOTI
Il n'y a pas de problème DJINAN.
7. EXTERIEUR.VILLAGE.NUIT
LE CRIEUR
(Sur la place principale du village.)
Villageois, villageoise d'Ahougnanssou prêtez attentivement
vos oreilles à ce message. La lumière vient de s'éteindre
sur notre village. Le grand baobab vient de tomber. Notre chef NANAN KOUAGNI
vient de casser la pipe. Il vient de rejoindre nos ancêtres. Pour cela
aucun villageois ne doit aller au champ jusqu'à après son
enterrement.
8. EXTERIEUR.COUR DJINAN.NUIT.
DJINAN sort de sa chambre pour annoncer la nouvelle à sa
femme.
DJINAN
(Tout excité)
TITI ! TITI ! Notre très chef viens de nous
quitter, on est en deuil. Je suis sur que c'est ce voleur de kouassi qui
là tué !
TITI
Ne dis pas ça ! NANAN aussi à trop tarder
avant de mourir, enfin on sera a la tête de ce village. DJINAN chef
d'AHOUGNANSSOU et moi la femme du chef !
DJINAN
Enlève toi c'est idée de la tête, même
si je suis de la lignée de la chefferie, ma soeur TINANOH est aussi,
à moins qu'elle ne veut pas être chef de ce village.
TITI
DJINAN, c'est toi le chef ! Depuis quand une femme a
été a la tête dans ce village.
DJINAN
Celle qui a sauvé notre tribu était une
femme !
TITI
Ça c'était avant, tu te présente comme chef
ou moi je quitte ta maison !
DJINAN
Tu veux m'abandonner à cause de ta soif du trône.
TITI surtout ne pense pas a faire sa !
TITI
Dans tous les cas moi je t'aurais prévenu ! Si pour
toi le bonheur est une soif de pouvoir, pour moi il n'en est pas le cas.
9. EXTERIEUR.VILLAGE.NUIT.
On entend des pleurs et des cris dans presque toutes les
habitations du village. Des villageois se dirigent vers la cour du chef pour
aller manifester leurs douleurs.
10. EXTERIEUR.VILLAGE.NUIT.
La cour de DJINAN qui s'apprête à rejoindre les
autres villageois pour aller manifester sa douleur.
TITI
DJINAN ou vas-tu ?
DJINAN
Ça ne se voit pas, je vais chez le chef pour manifester ma
douleur.
TITI
Attend demain nous irons ensemble. Le repas est
déjà prêt et je veux bien échanger avec
toi !
DJINAN
Avec ce qui vient de nous arriver, tu penses encore à
manger. Vraiment tu m'étonne Dédé !
TITI
Je dois t'annoncer une bonne nouvelle, mais sa ne peut
qu'être a table ! C'est vrai NANAN nous a quitté mais Dieu a
comblé ce vide.
DJINAN
Qu'est ce que tu veux dire !
TITI
Rentrons et tu sauras !
DJINAN
J'espère que ce n'est pas une ruse pour m'empêcher
d'aller chez le chef hum !
11. EXTERIEUR.VILLAGE.NUIT.
Dans la rue principale du village.
VILLAGEOIS n°1
(Tout en larme se trainant par terre)
Nanan oulioho !
VILLAGEOIS n°2
DOUA, c'est bon calme toi c'est Dieu qui auras voulu.
VILLAGEOIS n°3
Je comprends maintenant pourquoi la foudre est tombée hier
sur notre village. Nanan était vraiment un grand chef que Dieu nous
avais donné.
VILLAGEOIS n°4
Mais les KOMIENS nous avais pourtant dis que NANAN se portait
bien ! Qu'il avait voyagé simplement avec les génies.
VILLAGEOIS n°1
Mais les génies l'on plus laissé revenir !
VILLAGEOIS n°2
C'est peut être AHOUBA qui avait raison ! On devait
appeler l'ambulance !
12. EXTERIEUR.VILLAGE.NUIT.
On entend le son d'une conne de boeuf annonçant la sortir
du masque sacrée du village. Les femmes et enfant courent de partout
pour ne pas le voir de peur de ne pas être frappé par la
malédiction.
FEMME n°1
Adjoua le goli arrive, allons vite.
FEMME n°2
Ou est mon fils kouassi kan ! Djè oh sous bah !
FEMME n°3
Oh sous baho !
13. EXETRIEUR.VILLAGE RUE PRINCIPALE.NUIT.
Après la fuite des femmes et enfants pour aller se cacher.
Les éclaireurs du masque le faite sortir de la brousse pour se diriger
vers le lieu de cérémonie du village.
LE MASQUE
(Se frappe le dos protégé par la peau de mouton
séchée puis exécute des pas de danse.)
LES ECLAIREURS
(Ils se mettent à exécuter un chant puis se mettent
aussi à danser. Puis retourne en brousse.)
14. INTERIEURE.VILLAGE CHAMBRE DE DJINAN.NUIT.
TITI
Mon amour tu vois, l'enfant que je vais te donner bientôt
doit grandir dans de bonne condition. Etant chef de ce village il aura toutes
les grâces et moi je serais traité avec beaucoup de respect.
DJINAN
Tu as raison mon amour nous qui sommes depuis longtemps
resté sans aucune considération dans ce village. Je ne laisserais
plus TINANOH devenir le chef de ce village. Même si c'est elle qui a
été désigné, mais je m'opposerais de n'importe quel
manière.
TITI
Bien parlé ! Je retrouve maintenant mon mari, DJINAN
le chef de ce village. Bisou je t'aime bonne nuit !
DJINAN
Bonne nuit a toi aussi ! Et surtout fait attention a ton
ventre ne te couche pas sur mon enfant.
TITI
Ah DJINAN laisse moi dormir simplement !
15. EXTERIEURE.VILLAGE.JOUR.
Les villageois se retrouvent tous sous l'arbre a palabre du
village pour une réunion.
DJINAN
KOKOTI mon frère je pari que la mort n'est pas
simple ! Kouassi le voleur, doit être à la base !
KOKOTI
Tu as peut être raison, mais ou est GBLAGBLA le notable
qu'il vienne nous entretenir.
VILLAGEOIS n°1
Il parait que l'esprit du chef est entré dans une komien
qu'il donne les dernières instructions !
VILLAGEOIS N°2
Je comprends maintenant pourquoi tout le monde n'est pas encore
arrivé au rendez-vous surement qu'ils assistent. Allons tous chez le
chef et nous reviendrons ensemble pour la réunion
VILLAGEOIS n°3
(Un villageois arrive sous l'arbre tout essoufflé pour
appeler les villageois qui y étaient pour leurs annoncer que la
réunion aura maintenant lieu chez le chef.)
Villageois, villageoises GBLAGBLA me charge de venir vous
chercher. La réunion n'aura plus ici ! Nous la ferons chez le
chef.
16. EXTERIEUR.JOUR.VILLAGE.
La cour du chef du village ou a lieu la confession des
KOMIENS !
KOMIEN n°1
(Habité par l'esprit du chef)
Habitants, habitantes d'ahougnanssou, c'est votre chef qui vous
parle NANAN KOUAGNI. Je vous laisse préservez notre village, cultivez
l'amour et la paix. Que la chefferie soit respectée ! Enterrez-moi
dans les trois jours qui viennent et établissez un nouveau chef. Celui
ou celle qui avait été déjà désigné
auparavant.
KOMIEN n°2
Hum ! Hum ! NANAN a parlé et vous avez
entendu !
DJINAN
On a entendu tous nous pouvons commencer la réunion et
établir tous ensemble le programme des funérailles du chef. Mais
avant je vous salue et vous remercie pour votre présence. Je vous
souhaite mes condoléances ! Yako.
LES VILLAGEOIS
(Tous ensemble et Vit l'arrivé des autres villageois
resté en retard)
Yako !
DJINAN
Le Chef nous a quittés, mais il nous demande de l'enterrer
dans deux jours c'est-à-dire le vendredi. Et ensuite le troisième
jour le lundi nous introniserons notre nouvelle chefferie.
Les villageois
Ah oh !c'est compris.
KOKOTI
Mais avant de marier une femme on la courtise d'abord qui sera
notre nouveau chef !
GBLAGBLA
La tradition choisir toujours la nièce ou le neveu du chef
que nous connaissons tous.
VILLAGEOIS n°1
Il y a en deux neveux ! De qui TINANOH et DJINAN sera notre
nouveau chef ?
LES VILLAGEOIS
Il à raison on ne sait pas vraiment !
GBLAGBLA
TINANOH a été choisi par nos génies
protecteurs et notre coutume ! Elle est la soeur ainée de
DJINAN !
KOKOTI
Mais DJINAN lui a des capacités pour mieux diriger le
village ! Et depuis quand les femmes prennent les décisions dans
notre coutume !
Les villageois
Ah ! KOKOTI a raison !
GBLAGBLA
Taisez-vous ! Vous me faite honte, notre sauveur, notre
éclaireur était une femme. Avez-vous oubliés cela !
Ingrats que vous êtes.
DJINAN
C'était le temps passé !pas question de
laisser TINANOH de me voler ma chefferie. Je suis le chef du village
d'ahougnanssou DJINAN.
KOKOTI
Vive le chef DJINAN !
LES VILLAGEOIS
(Proches de DJINAN le voulant chef approuvent.)
Vive DJINAN !
GBLAGBLA
Taisez-vous ! NANAN n'est pas encore enterré et vous
commencez déjà à vous chamailler. DJINAN je t'en prie la
coutume n'est contre personne. Ta soeur a été
désignée futur chef de ce village depuis que sa mère la
portait.
DJINAN
Et moi depuis que mon père convoitait ma
mère !
GBLAGBLA je te respecte bien mais, je n'accepterai jamais que tu
me vole ce qui me revient !
TINANOH
Mon frère DJINAN ! Si tu veux être chef je te
laisse mais sache que c'est Dieu qui choisit les chefs de la terre les hommes
ne font que s'agiter !
17. EXTERIEUR.VILLAGE.JOUR.
Taffinou le chasseur du village qui était à la
chasse avant la mort du chef revient tout affolée pour avoir un message
venant d'un géni.
TAFFINOU
Arrive au village avec des cris d'affolement dans La rue
principale du village. Puis tire un coup de fusil dans le ciel
18. INTERIEUR.VILLAGE.JOUR
Les villageois tous en réunion sortent de peur pour voir
ce qui se passe.
GBLAGBLA
Effrayé
Qui vient de tirer !
DJINAN
C'est surement Taffinou, il est allé à la chasse
avant la mort du chef. Il vient peut être d'apprendre la nouvelle.
TINANOH
Allé le chercher et venez avec lui ici !
LES VILLAGEOIS
C'est compris !
19. EXTERIEUR.VILLAGE.JOUR.
Ils reviennent avec Taffinou qui apprend la nouvelle et
décide de leurs faire part de sa nouvelle.
GBLAGBLA
Bonne arrivé Taffinou. Yako ! Tu étais
à la recherche de la viande pour nourrir le village comme d'habitude. Et
ton père n'a pas pu attendre ton retour pour te dire au revoir. Mais il
me charge de te le dire.
TAFFINOU
(Il se jette par terre et se met a pleurer. On le calme et se met
à expliquer sa mésaventure.)
NANAN nous a quitté je comprends maintenant le message que
je viens vous faire part. J'ai aperçu un géni dans la brousse.
LES VILLAGEOIS
Un géni ?
TAFFINOU
Oui un géni, il m'a laissé comme message que notre
village est guetté par une guerre. Il m'a dit mort d'homme, famine.
GBLAGBLA
Mais pourquoi les komiens n'ont-elles pas reçu ce
message ! C'est tout même inquiétant.
DJINAN
N'est pas peur Taffinou avec DJINAN comme chef il n'aura jamais
de guerre ni de famine.
TAFFINOU
Mais DJINAN, nous le savons tous qu'a la mort du chef TINANOH
sera notre chef. Pourquoi parlé de toi à la tête de notre
village.
DJINAN
Parce que DJINAN a décidé d'être le chef.
TINANOH est la fille de ma tante c'est vrai. Mais son père était
un étranger venant du village voisin. C'est elle que vous voulez comme
chef ?
LES VILLAGEOIS
Non on ne veut pas d'étranger à notre
tête !
DJINAN
Moi je suis le fils de mon père grand chasseur de ce
village, ma mère grande cultivatrice de ce village. Je suis votre fils
sans aucun mélange extérieur.
KOKOTI
Dire leur tous DJINAN !
GBLAGBLA
Silence ! DJINAN je ne pas sais d'où tu sors toutes
tes bêtises, mais tu ne seras jamais le chef de ce village au nom de la
coutume et de nos traditions.
DJINAN
Sa sera donc la guerre dans ce village ! Si je ne suis pas
le chef, il n'aura pas de chefferie ! Et d'ailleurs ceux qui sont pour moi
qu'ils me suivent.
GBLAGBLA
Mon frère DJINAN comme tu renies aujourd'hui ta coutume
nous allons laisser les villageois choisir entre toi et TINANOH.
LES VILLAGEOIS
Oui, GBLAGBLA a raison.
DJINAN
Moi je suis confiant que tous les villageois me voteront.
GBLAGBLA
Chacun va rentrer chez lui et revenir demain pour voter son chef
du village.
KOKOTI
Ils auront à choisir un enfant du village et une
étrangère !
GBLAGBLA
Silence ! Bon à demain très tôt nous
devons faire ces élections avant le levé du soleil. Pour que a la
sorti du soleil on présente notre nouveau chef.
2O.INTERIEUR.VILLAGE COUR DU CHEF.JOUR.
Les villageois très tôt sont venus voter leur chef
du village.
GBLAGBLA
Vous avez fini d'accomplir un devoir pour nous éviter le
chaos.
VILLAGEOIS n°1
On veut savoir qui a gagné les élections !
GBLAGBLA
Ne sois pas pressé mon fils on dit toujours que la danse
vient chez toi, ne te presse pas a la voir en mettent ta tête a la
fenêtre pour regarder. DJINAN et TINANOH sont entrain de compter eux
même les voix.
(DJINAN sort tous honteux la tête baisée)
KOKOTI
Vive le chef DJINAN !
GBLAGBLA
Silence KOKOTI ou tu vas sortir !
DJINAN
Chers villageois, vous avez montrés combien de fois vous
aimés votre village, par l'élection effectuée pour nous
éviter une catastrophe. Vous avez choisi votre chef et c'est pour cela
que je félicite ma soeur TINANOH.
21. EXTERIEUR.VILLAGE.RUE PRINCIPALE.JOUR.
Les villageois sortent en criant de joie pour
célébrer la victoire de TINANOH.la mort du chef a
été un peu oublié car ils venaient d'éviter une
guerre pouvant détruire leurs villages.
VILLAGEOIS n°1
Il parait qu'il a eu seulement deux votants, lui et sa femme.
Villageois n°2
La pauvre elle était sûrement obligée de le
voter sinon elle risquait son foyer.
VILLAGEOIS n°3
Même son fidèle frère KOKOTI ne l'a pas
voté !
(Rire)
FONDU AU NOIR.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, la nécessité de
faire un bilan s'impose, à nous afin de présenter les grands axes
de notre travail. Le septième art ivoirien cherche encore ses
repères. Certes nous avons un bon nombre de récit dramatique
très riche, mais notre cinéma est en baisse de production.
L'étude de l'adaptation cinématographique de `'on se chamaille
pour un siège'' a été une opportunité pour nous de
mettre en valeur un récit dramatique très riche. Afin de nous
imprégner de l'adaptation cinématographique d'oeuvre
littéraire en générale et d'oeuvre dramatique en
particulier. De ce fait comment avons-nous procédé dans
l'étude de ce thème ? Avant tout, nous avons
évoqué les généralités. C'est dans ce canal
que nous avons présenté les différents axes
méthodologiques qui nous ont permis d'entreprendre cette
étude : la sociocritique, la narratologie et la sémiologie
théâtrale ont été les socles de notre
méthodologie. Ensuite nous avons effectué une analyse de
l'oeuvre dramatique et fait aussi une étude sur l'auteur. Dans cette
perspective, d'abord nous avons fait une étude de l'oeuvre dramatique
dans ses contextes d'émergences, politique, économique,
sociopolitique et aussi dans ses structures externes et internes, et dans le
but d'expliquer nos démarches. Ce faisant nous avons dit que l'oeuvre
dramatique `'on se chamaille pour un siège'' associe harmonieusement
humour et dénonciation des tares tels que la conquête du pouvoir,
l'abus du pouvoir en cote d'ivoire particulièrement et en Afrique
généralement.
Dans une seconde partie qui s'intitule étude
comparative entre l'écriture dramatique et l'écriture
cinématographique, nous avons élucidé les divergences
entre les deux formes d'écriture et expliquer les différents
découpages. Nous avons aussi expliqué les deux différents
types de narration qui pouvait être entreprises lors d'une adaptation
cinématographique.
Dans ce cadre que nous avons nommé le film né de
l'oeuvre littéraire on se chamaille pour un
siège. Nous avons donné quelques indications et des
principes pour une proposition correcte de l'oeuvre littéraire et
expliquer l'adaptation et la transposition. Et enfin nous avons proposé
un scénario qui ressort de l'adaptation de l'oeuvre dramatique
on se chamaille pour un siège. Cette adaptation
cinématographique faite, nous invitons nos scénaristes à
s'inspirer des oeuvres dramatiques.
L'étude que nous avons entreprise est de donner un
exemple à nos scénaristes ivoiriens, afin de se servir de nos
textes dramatiques pour en faire des adaptations cinématographiques,
pouvant créer dès lors un genre cinématographique
Ivoirien, traitant les tares de notre société ivoirienne, comme
le fait les films yorouba au Nigéria. `'On se chamaille pour un
siège'' est une inspiration des maux de la Côte d'Ivoire
et bien d'autres pays. Aussi, la formation des scénaristes ivoiriens
s'avère impérieux pour faire face au défi de la naissance
ou renaissance du cinéma ivoirien voire mondial, laquelle formation
devra s'imprégner des réalités sociales.
Bibliographie
I-CORPUS :
1- on se chamaille pour un
siège de Hyacinthe Kakou
II-LES OUVRAGES METHODOLOGIQUES
1-KONE
AMADOU : littérature et
méthodologie.
Abidjan CEDA, 1984.
2-N'DA PAUL : Méthodologie de
la recherche de la problématique à la discussion des
résultats : comment réaliser un mémoire une
thèse en sciences sociales en éducation-
Abidjan, EDUCI, 2002.
3-YEO LACINA : le guide
méthodologique du jeune chercheur une bonne recette pour réaliser
votre travail de recherche.
Abidjan, EDUCI ,2005.
III-OUVRAGE GENERAUX
1-ABASTADO, CLAUDE : Mythes et
rituels de l'écriture Bruxelles,
Ed complexe 1979.
2-BARTHES, ROLAND : le degré
zéro de l'écriture, Paris Ed du seuil
1972.
3-BREMOND, CLAUDE : logique du
récit Paris, Ed du seuil, 1973.
4-CLERC JEAN:
littérature et cinéma, Nathan université,
collection fac, 1993.
5-GAUDREAU ANDRE: le
récit cinématographique Paris, Nathan 1990.
6-JOUBERT JACQUES:
l'alphabétisation à l'écran, la petite roque,
Maupassant,Santelli,
Collection lire les images, bordas, 2002
7-ROLLETS : enseigner la
littérature avec le cinéma, Nathan pédagogie,
perspectives didactiques, 1996.
8-WUILLEMIER ROPARS:
de la littérature au cinéma,
Armand Colin, 1970.
9-SERCEAU MICHEL : l'adaptation
cinématographie des textes littéraires,
Lièges CEFAL, 1999.
10- VANOYE FRANCIS:
précis d'analyse filmique,
Nathan université collection 1992.
11- HENNEBEL GUY : littéraire,
cinémas noirs d'Afrique n°68-69.
Cinéma action n°26.
IV LES OUVRAGES SPECIALISES
1-PIGNARRE ROBERT : histoire du
théâtre Paris, presse universitaires de France 1964.
2- UBERSFELD ANNE : Lire le
théâtre paris, édition belin, 1996.
3- UBERSFELD ANNE : lire le
théâtre 1.paris Edition belin.
4- UBERSFELD ANNE: lire le
théâtre II. Paris Edition belin, 1996.
5- UBERSFELD ANNE:
les termes clés de l'analyse du théâtre .paris
Edition du seuil, 1996.
6-AUMONT FRANCIS : l'analyse des
films Nathan collection faculté 1992.
7-AUMONT FRANCIS:
esthétique du film, Nathan 1999.
8-CLERC JEAN: l'adaptation
cinématographique d'oeuvres littéraire, klincksieck, 2004.
9-DEMOUGIN BERTRAND:
adaptation cinématographique d'oeuvres
littéraires, CRDP Midi-Pyrénées, 1996.
10-GAEDIES LAMBERT:
le récit filmique, hachette supérieur, collection contours
littéraires, 1993.
11-MAGNY : le point de vue, cahiers
du cinéma /les petits cahiers /CNDP ,2001.
12-METZ CHRISTIAN:
la signification au cinéma, tomes I et II, paris, klincksiek
esthétique, 1994.
13-ODIN:ROBERT : cinéma et
production de sens, Paris, Armand colin ,1990 .
14-PINEL: Le montage, cahiers du
cinéma / les petits cahiers CNDP 2001
15-JOHN TRUDY: l'anatomie du
scénario, cinéma, littérature, série
télé ; Nouveau monde éditions .
16-GERARD KRAWCZYK : Comment
écrire un film en 21 jours, découvrez la méthode de
l'écriture spontanée, Vikikim Dixit.
17-CHION MICHEL:
Ecrire un scénario, cahiers du cinéma/INA.
18-VANN SIJLL JENNIFER: Les techniques
narratives du cinéma Tome 1.
19-SYD FIELD : Editeur Dixit, ESRA
scénario : Les bases de l'écriture scénaristique
date de parution 17/03/2008.
20-FREDERIC DAVOUST : Jeune
scénariste : Tout ce que tu dois savoir, Christelle George
éditeur : Dixit, date de parution 20/09/2011.
21-BLAKE SRYDER : Les règles
élémentaires pour l'écriture d'un scénario
éditeur : Dixit.
22-JEAN MARIE ROTH :
L'écriture de scénarios éditeur : Chion date
de parution : avril 2009.
23- LINDASEGER : Adapter un livre
pour le cinéma ou la télévision a
éditeur : Dixit date de parution 17/ 10/2005.
24- JEAN MARC RUDNICKI : Ecrire un
court métrage de l'idée à l'intrigue à
l'intrigue ; la structure de l'intrigue, réussir les dialogues, la
présentation du scénario éditeur : Dixit, date de
parution : Juin 2005.
V-LES OUVRAGES CRITIQUES
1-PIUS NGANDU NKASHAMA :
Théâtres et signes gestuels : études sur les
dramaturgies et les arts du spectacle, L'harmattan 1992.
2-SYDN FIELD: Comment identifier et
résoudre les problèmes d'un scénario
éditeur : Dixit date de parution : décembre 2006.
3-GROULX GILLES : Quel film
aimerais-je faire in objectif, vol1, n04 Janvier 1961.
4-RENATO LORI : Le métier de
scénographe au cinéma, au théâtre la
télévision éditeur : Gremese date de parution
avril 2006.
VI-MEMOIRES ET THESES
1-KEKE, VIVIANE LARISSA :
Réécriture d'un extrait de roman et quelques poèmes en
vue d'une représentation scénique : cas de la carte
d'identité de Jean Marie Adiaffi et coup de pilon de David Diop
Abidjan, INSAAC, 2010 (Mémoire de fin de cycle DESA).
2-OUATTARA, AMINATA : L'homme de
théâtre dans l'univers cinématographique. Abidjan,
INSAAC ,2005. (Mémoire de fin de cycle DESA).
3-N'GORAN LOUKOU : la conquête
du pouvoir dans on se chamaille pour un siège de Hyacinthe Kakou
Abidjan INSAAC, 2008 (Mémoire de fin de cycle DESA)
4-FAMIEN ADE VALERY : jeu
cinématographique et jeu théâtrale quel apport ?
Abidjan, INSAAC, 2011 (Mémoire de fin de cycle DESA)
VII-LES DICTIONNAIRES
1-LAROUSSE : Le petit Larousse
illustré Paris, Larousse, 2001.
2-PAVIS PATRICE : Dictionnaire du
théâtre Paris édition social 1987.
3-ROBERT PAUL : Dictionnaire le
nouveau petit Robert de la langue française Paris éditeur le
Robert, 1995.
VIII-WEBOGRAPHIE
1-www.fr.wikipedia.org/wiki : le
cinéma Laval.
2-www.fr.wikipedia.org/WIKI :
écriture et lettres.
3-www.education.gouv.fr/Bo/1998/47/ensel.htm :
cinématographie d'oeuvres et lettres.
4-www.ac -grenoble.fr/audiovisuel/data/artfr.xml :l'adaptation
cinématographique d'oeuvres littéraires (Daniel salles)
TABLES DES MATIERES
DEDICACE 1
REMERCIEMENTS 2
SOMMAIRE 3
AVANT-PROPOS 4
INTRODUCTION GENERALE 5
PREMIERE PARTIE : DE LA PIÈCE
THÉÂTRALE À L'ADAPTATION
CINÉMATOGRAPHIQUE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE''
11
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION DE L'AUTEUR ET SON OEUVRE
THÉÂTRALE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE'' 12
I-PRÉSENTATION DE L'AUTEUR : HYACINTHE KAKOU 12
1-Biographie 12
2-Bibliographie 12
II L'OEUVRE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE'' 13
1-Les contextes d'émergence 13
1-1 Contexte historique 13
1-2 Contexte économique 14
1-3 Contexte sociopolitique 15
2-Thème central de l'oeuvre 16
CHAPITRE 2 : LA STRUCTURE EXTERNE ET INTERNE DANS `'ON
SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE'' 17
1-LA STRUCTURE EXTERNE DE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN
SIÈGE'' 17
1-1 L'analyse du titre de `'on se chamaille pour un
siège'' 17
1-2 La dramaturgie de `'on se chamaille pour un
siège'' 18
1-3 La dramaturgie en acte 19
1-3-1 La dramaturgie en tableau 19
1-3-2 La dramaturgie relative 19
II-LA STRUCTURE INTERNE DE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN
SIÈGE'' 21
I-Etude des personnages 21
1- Les personnages 21
1-2 Les personnages principaux et secondaires 24
1-3 La dynamique actantielle 24
2- La durée diégétique 28
3- L'espace dramatique 30
4- La didascalie d'ouverture 31
5-Idéologie de l'auteur 31
DEUXIEME PARTIE : 32
CHAPITRE 1 : ETUDE COMPARATIVE ENTRE L'ÉCRITURE
DRAMATIQUE ET L'ÉCRITURE CINEMATOGRAPHIQUE 33
I- LES POINTS DE DIVERGENCES 33
1- La dramaturgie 35
2- Le scénario 35
2-1 synopsis 36
2-1-1 Sujet 36
2-1-2 Outline 36
2-1-3 Step outline 36
2-1-4 Traitement 36
2-1-5 Séquencier 36
2-1-6 Continuités dialoguées 37
3- Les spécialités du scénario 37
II- DEUX LANGAGES DIFFÉRENTS 39
1- Les matières de l'expression 40
2- Dans un texte littéraire 40
3- Au cinéma 40
III- L'utilisation de l'espace 41
CHAPITRE 2 : LES DIFFÉRENTS TYPES DE NARRATION 42
I- LA NARRATION SIMPLE 43
II- NARRATION PARALLÈLE 44
1- Le traitement des actions vues en parallèle 44
2- La narration parallèle comme moyen de dramatiser le
récit 45
3- conclusion partielle 45
TROIXIEME PARTIE : LE FILM NÉ DE
L'OEUVRE LITTÉRAIRE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE''
46
CHAPITRE 1 : CINÉMA ET LITTÉRATURE 47
I- QUELQUES INDICATIONS DE PRINCIPE POUR UNE PROPOSITION CORRECTE
DE L'OEUVRE LITTÉRAIRE 48
II- L'ADAPTATION 49
II-1 L'adaptation libre ou simplement inspirée 50
III- LA TRANSPOSITION 50
CHAPITRE II : PROPOSITION D'UN SCÉNARIO EXTRAIT DE
L'OEUVRE DRAMATIQUE `'ON SE CHAMAILLE POUR UN SIÈGE'' 51
CONCLUSION GENERALE 81
BIBLIOGRAPHIE 83
TABLE DES MATIERES 91
* 1Hyacinthe Kakou auteur
de l'oeuvre dramatique `'on se chamaille pour un siège `'
* 2 N'Goran Loukou : La
conquête du pouvoir dans on se chamaille pour un siège
mémoire de fin de cycle DESA juillet 2008 ENTD 76P
* 3 Michel Serceau :
L'adaptation cinématographique des oeuvres littéraires, E.
hachette 2007 paris
* 4 René Dumont :
L'écrit à l'écran, Ed. Hachette 2004, 216P
* 5 Jean Pierre MAKOUTA :
cité par N'GORAN Loukou in La conquête du pouvoir dans on se
chamaille pour un siège, mémoire de fin de cycle, session Juillet
2008, inedit 76P.
* 6 PATRICE PARVIS,
dictionnaire du théâtre, paris , Dunod, 1996, P.383-384.
CHRISTIAN GAMBOTTI, Phèdre de RACINE, paris,
l'oeuvre au clair BORDAS, 1984, P11
* 7 Anne UBERSFELD : Les
termes clé de l'analyse du théâtre-.
Anne UBERSFELD : Lire le théâtre,
Paris, Ed. social 1998,p.57
* 8 Anne UBERSFELD : Op.
Cit. p.24
Patrice PAVI, Op. Cit. p.17
* 9 Jean-Loup Dabadie ,Op.
Cit. p.42
* 10 Pierre Bost,Op. Cit.
p.44
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