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Gouvernance locale et attractivité territoriale des entreprises: cas de la ville de Douala

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par Yannick Félix PEGUI
Université de Yaoundé 2-SOA - Master 2 recherche en sciences économiques, option "économie du territoire, de l'environnement et de la décentralisation 2012
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE YAOUNDE II - SOA THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II - SOA

    FACULTE DES SCIENCES
    ECONOMIQUES ET DE GESTION

    UNITE DE FORMATION DOCTORALE

    « GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE»

    BP: 1365 Yaoundé - Cameroun

    Tel. (237) 22 21 34 41 / Fax: (237) 22 23 79 12 www.univ-yde2.org

    FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT

    DOCTORATE SCHOOL UNIT
    «GOVERNANCE AND ECONOMIC
    DEVELOPPEMENT »

    PO BOX: 1365 Yaoundé - Cameroon
    Tél. : (237) 22 06 26 98 / Fax (237) 22 23 84 28
    fseg@.univ-yde2.org

    « ECONOMIE DU TERRITOIRE

    MASTER II EN SCIENCES ECONOMIQUES

    OPTION

    ET DE LA DECENTRALISATION

    »

    THEME DE RECHERCHE :

    TERRITORIALE DES ENTREPRIS

    GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE

    VILLE DE DOUALA

    ES

    :

    CAS DE

    LA

    Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l'obtention du
    Diplôme de MASTER II en Sciences Economiques
    Spécialité: Economie Territoriale et de la Décentralisation

    Par :

    PEGUI YANNICK FELIX

    (Maître ès Sciences Economiques) Option : Economie Publique

    Sous la direction de : Pr. FAMBON SAMUEL

    Année académique 2011-2012

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques i

    AVERTISSEMENT

    L'Université de Yaoundé II-Soa et la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

    n'entendent donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions sont considérées comme propres à son auteur.

    WARNING

    The University of Yaoundé II-Soa and the Faculty of Economics and Management will not

    give their approval or rejection on opinions contained in this document. These opinions should be considered as his author owner.

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    DEDICACE

    A mes parents ;

    A la grande famille KOMGUEM ;

    A mon pays le Cameroun.

    peur de

    distanc

    « Celui

    qui

    cherche ne saura

     

    la marche

    ni, à fortio

    à parcourir,

    »

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    ii

    Proverbe DOUALA

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    iii

    REMERCIEMENTS

    « L'honnêteté envers soi-même exige de l'Homme la reconnaissance d'un bien fait. »

    Je voudrais d'abord remercier le Père Céleste, pour la force, la santé, le courage, la bénédiction et l'intelligence qu'il m'accorde au quotidien.

    Parce que ce mémoire constitue un accomplissement, et parce qu'il n'aurait, sans doute, jamais vu le jour sans le soutien de ceux qui m'ont accompagné, je me dois de les remercier sincèrement.

    Je souhaite tout d'abord exprimer ma profonde gratitude à mon directeur de recherche : le professeur FAMBON Samuel qui, nonobstant les contraintes inhérentes à ses multiples occupations, a joué un rôle primordial dans la réalisation de ce travail. Je le remercie pour l'honneur qu'il a fait de diriger ce travail, pour la confiance qu'il m'a accordé, sa disponibilité, les orientations et les conseils qu'il a su me prodiguer pour la voie que j'ai décidé d'emprunter, quoiqu'il me reste pas mal de chemin à parcourir dans cette direction. Qu'il trouve ici l'expression de mon profond respect.

    Je voudrais ensuite adresser ma franche gratitude au professeur Jean Roger ESSOMBE EDIMO, coordonnateur du Master II « Economie du Territoire et de la Décentralisation », ainsi qu'a tous les enseignants et étudiants de la 1ère promotion de ce Master, pour leur gentillesse et leur collaboration. Ils m'ont donné, chacun dans leur domaine, des conseils et des encouragements aux moments opportuns. Un merci particulier aux professeurs Claude COURLET de l'Université Pierre Mendès-France (Grenoble II) et Gioacchino GAROFOLI de l'Université d'Insubria (Italie) pour leurs séminaires de formation qui nous ont été d'une importance capitale.

    Ma gratitude va également à l' endroit du Dr. DJATCHO Donald pour l'intérêt qu'il a bien voulu porter à ce travail. Je suis reconnaissant pour toutes ses critiques et suggestions qui m'ont permis d'avancer et d'améliorer mon travail.

    Il va de soi que les membres de ma famille figurent parmi ceux envers lesquels je suis le plus reconnaissant. Que dire de mes parents monsieur NOUKUI Joseph, maman NOUMBISSI Elise, de mes oncles, tantes, cousins et cousines si ce n'est qu'ils comptent énormément pour moi et que rien de tout cela n'aurait pu voir le jour sans eux.

    Un merci particulier à Mathieu TACHENANG et Raymond MEUDI pour leurs multiples soutiens et encouragements tout au long de ces années d'études. Un simple « Merci » est bien trop faible pour qualifier tout le respect et l'amour que j'ai pour eux.

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Je tire la révérence à tous ceux qui de près ou de loin m'ont apporté leur soutien ou m'ont fait part de leurs encouragements. Plus particulièrement, mes chers amis et grand frère Michel KUATE, Landry BIKAI, NYEMB PAGBE Rémy, avec qui j'ai passé d'excellents moments sur le plan académique. Un clin d'oeil particulier à tous mes frères et soeurs pour leur amour immense.

    Mon parcours a été enrichi par des rencontres extraordinaires avec des hommes d'exception : Mr Landry NOUTCHANG directeur des études et des projets à la Chambre de Commerce, de l'Industrie, de Mines et de l'Artisanat (CCIMA) et Mr EKOA Mbarga Jean Marc sous-préfet de Douala 1er, leur sens de l'écoute et leurs conseils m'ont marqué lors de mes enquêtes à Douala, les journées du 26 et 27 Novembre 2012 ne seront jamais oubliée. Mon respect pour eux est profond et mes souvenirs sont gigantesques.

    Je remercie les responsables des organismes publics et privés de la ville de Douala qui n'ont pas hésité à me fournir des éléments d'informations nécessaires pour la réalisation de ce travail Je retiens ici : Mr. EOUSSA Leonard et Mr. BELIBI Henri Wilde, respectivement responsable développement local et chargé d'études et des projets à l'Agence de Développement de Douala. Ma gratitude va également à l'endroit de Mr. Joseph Rodolphe BIPOUPOUTH et Mr. ENUMEDI Gabriel Alexis, respectivement délégué départementale du Wouri et délégué régional du littorale pour le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat et coordonnateur du Centre de Formalité de Création des Entreprises.

    La liste ne pouvant être exhaustive, je remercie toutes les personnes qui, par leurs multiples conseils et soutiens, ont été chacune une valeur supplémentaire à ce travail. A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce travail, que le DIEU Tout Puissant leur apporte sa bénédiction.

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    iv

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    V

    SOMMAIRE

    AVERTISSEMENT / WARNING i

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS .iii

    SOMMAIRE v

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..vii

    TABLE DES ILLUSTRATIONS .ix

    RESUME xi

    ABSTRACT . xii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PREMIERE PARTIE : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES : APPROCHE THEORIQUE ET

    CONCEPTUEL .11

    INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 12

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE....13

    INTRODUCTION DU CHAPITRE I 13
    SECTION I : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE : FONDEMENTS THEORIQUES ET

    INDICATEURS DE MESURE 14

    SECTION II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE LOCALISATION 23

    CONCLUSION DU CHAPITRE I 29
    CHAPITRE II : ROLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LA

    CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA 30

    INTRODUCTION DU CHAPITRE II 30

    SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA GOUVERNANCE

    LOCALE .31
    SECTION II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE LOCALE ET DES

    AUTRES FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA 38

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    vi

    CONCLUSION DU CHAPITRE II .54

    CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 55

    DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE L'ATTRACTIVITE

    DES ENTREPRISES A DOUALA .56

    INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 57
    CHAPITRE III : L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA :

    DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE 58

    INTRODUCTION DU CHAPITRE III 58

    SECTION I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS D'ENTREPRISES A

    DOUALA 59
    SECTION II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES A DOUALA :

    UN ESSAIS DE MODELISATION ECONOMETRIQUE 66

    CONCLUSION DU CHAPITRE III 81

    CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE

    DOUALA 82

    INTRODUCTION DU CHAPITRE IV .82

    SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE 83

    SECTION II : QUELQUES PERSPECTIVES ENVISAGEABLES POUR LE

    RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA 89

    CONCLUSION DU CHAPITRE IV 95

    CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE .96

    CONCLUSION GENERALE ..97

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..101

    TABLE DES ANNEXES 106

    TABLE DES MATIERES ..119

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    vii

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    A2D : Agence de Développement de Douala

    ADF : Augmented Dickey-Fuller

    API : Agence de Promotion des Investissements

    BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

    BOT : Build, Operate and Transfer

    BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Etudes de la Population

    CCIMA : Chambre de Commerce, d'industrie, des Mines et de l'Artisanat

    CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

    CFCE : Centre de Formalités de Création d'Entreprise

    CL : Collectivité Locale

    CUD : Communauté Urbaine de Douala

    DATAR : Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale

    DEFI : Direction des Affaires Economiques et Financières

    DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    ECAM : Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

    EI : Entreprises Individuelles

    FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

    FENAP : Fédération Nationale des Associations de PME

    FNE : Fonds National de l'Emploi

    GE : Grandes Entreprises

    GICAM : Groupement Inter-patronal du Cameroun

    IDE : Investissement Direct Etranger

    INS : Institut National de la Statistique

    IPC : Indice des Perceptions de la Corruption

    MCO : Moindres Carrés Ordinaires

    MCG : Moindres carrés généralisés

    ME : Moyennes Entreprises

    NEG : Nouvelle Economie Géographique

    NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

    O.S.E.E.D : Observatoire de la Statistique et des Etudes Economiques de Douala

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    ONU : Organisation des Nations Unies

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    viii

    PACD/PME : Programme d'Appui à la Compétitivité des Petites et Moyennes Entreprises

    PAS : Programme d'Ajustement Structurel

    PE : Petites Entreprises

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PLB : Produit Local Brut

    PME : Petites et Moyennes entreprises

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PRO-PME : Projet de Renforcement Organisés des Petites et Moyennes Entreprises

    RCA : République Centrafricaine

    RERU : Revue d'Economie Régionale et Urbaine

    RGE : Recensement Général des Entreprises

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    SA : Société Anonyme

    SARL : Société à Responsabilité Limitée

    SARLU : Société à Responsabilité Limitée Unipersonnelle

    SPL : Systèmes Productifs Localisés

    SYNDUSTRICAM : Syndicat des Industriels du Cameroun

    TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

    TPE : Très Petites Entreprises

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    ix

    TABLE DES ILLUSTRATIONS

    1- LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Les 10 critères d'attractivité de la Banque Mondiale 21

    Tableau 2: Quelques baromètres de l'attractivité territoriale 22

    Tableau 3 : Les interactions entre entreprise et territoire au cours du processus de localisation 28

    Tableau 4 : relations entre la CUD et les entreprises de Douala 42

    Tableau 5: relations fonctionnelles entre l'A2D et les entreprises à Douala 43

    Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs de ménage selon le quintile de dépense du niveau de

    vie à Douala

    .52

    Tableau 7 : Répartition des entreprises et établissements par arrondissement

    ..64

    Tableau 8 : indice de localisation des activités économiques dans la ville de Douala

    ..65

    Tableau 9 : les variables explicatives retenues dans le modèle d'explication de l'attractivité des

    entreprises à Douala, leurs abréviations, leurs signes et leurs sources

    75

    Tableau 10 : résultat des tests de stationnarité sur les variables

    78

    Tableau 11 : statistiques descriptives des variables du modèle

    79

    Tableau 12 : résultat de l'estimation des paramètres du modèle par les MCO

    ..83

    Tableau 13 : résultats du test d'hétéroscédasticité (Breusch-Pagan)

    .84

    Tableau 14 : test d'auto corrélation des erreurs (Breusch-Godfrey)

    .85

    2- LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 : entreprises et relation avec les institutions formelles et informelles à Douala 41

    Graphique 2 : évolution des créations d'entreprises à Douala de 1994 à 2009 .50

    Graphique 3: Distribution (en%) des ménages à Douala selon l'âge et le sexe du chef de

    ménage 52

    Graphique 4 : répartition des entreprises au Cameroun par région (en %) 59

    Graphique 5 : Répartition des entreprises dans la ville de Douala selon la date de création 61

    Graphique 6 : Nombre d'entreprises installées à Douala selon leur âge . 61

    Graphique 7: Répartition des entreprises de Douala par secteur d'activité .....62

    Graphique 8 : typologie des entreprises installées à Douala .63

    Graphique 9: évolution annuelle des créations d'entreprises à Douala, période 1996-2009 67

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    x

    Graphique 10 : évolution des indicateurs de la gouvernance locale, période 1996-2009 .69

    Graphique 11: évolution du score du Cameroun pour l'indicateur stabilité politique, 1996 à

    2009 .70
    Graphique 12: évolution du score du Cameroun dans le rapport sur l'indice des perceptions de la

    corruption, période 1996-2009 71
    Graphique 13: évolution du score du Cameroun pour l'indicateur « qualité du cadre

    réglementaire », période 1996 à 2009 .71
    Graphique 14 : évolution du taux de croissance annuel du produit local brut (PLB) de Douala,

    période 1996 à 2009 72

    Graphique 15: évolution du taux de croissance du PLB/habitant/an, période 1996 à 2009 .73

    Graphique 16 : évolution annuelle du taux de croissance démographique de la ville de Douala,

    période 1994 à 2009 73

    Graphique 17 : évolution annuelle du taux d'alphabétisation dans la ville de Douala .74

    3- LISTE DES SCHEMAS

    Schémas 1 : Complémentarité entre trois approches de l'attractivité territoriale ..18

    Schémas 2 : le marché de localisation des activités économiques ....23

    Schéma 3: caractérisation du rôle des collectivités locales dans l'animation économique 36

    4- LISTE DES CARTES

    Carte 1 : quelques axes routiers réfectionnés à Douala depuis 2001 et nouvelles zones d'activités

    implantées 47

    5- LISTE DES ENCADRES

    Encadré 1 : les facteurs clés de succès de la « Sillicon Valley » 94

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    xi

    RESUME

    Ce travail constitue une contribution aux recherches sur les déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. En effet, la compétition à laquelle se livrent les territoires pour attirer et retenir les entreprises suppose de disposer d'une organisation territoriale efficace, présentant des avantages de localisation pour les entreprises. Ce qui soulève le problème de la gouvernance et de l'aménagement des territoires dans le contexte de renforcement de l'attractivité territoriale. En s'inscrivant dans le cadre d'analyse théorique de l'économie industrielle et de l'économie territoriale, cette étude propose une analyse de la relation entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité territoriale des entreprises. A Douala, la dynamique de la gouvernance locale peut être perçue à travers la qualité de la régulation publique et privée, mais aussi à travers la présence de multiples institutions (formelles et informelles) qui structurent le tissu économique Doualais. A partir de nos développements théoriques et empiriques, la gouvernance locale est mise en exergue comme un facteur déterminant de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. Bien plus, l'estimation de notre équation des déterminants de l'attractivité à l'aide des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) révèle des relations positives entre l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala et les facteurs de la gouvernance d'une part et certains facteurs d'ordres socioéconomiques d'autre part au cours de la période 19962009.

    Toutefois, au moment où les régions du monde se font de plus en plus concurrence pour l'attraction des entreprises, les autorités publiques et privées locales de la ville de Douala devront mener des politiques adéquates allant dans le sens de l'assainissement du climat des affaires et l'amélioration de l'environnement des entreprises, notamment pour davantage attirer sur leur territoire les entreprises afin de palier aux problèmes de chômage, mais aussi afin de renforcer la croissance économique locale. Les stratégies à déployer ici passent nécessairement par la construction / réhabilitation des infrastructures, l'aménagement des zones d'activités (parcs d'entreprises, encouragement à la constitution des systèmes productifs localisés), l'amélioration de la gouvernance urbaine à travers le renforcement du partenariat public-privé et le développement de la coopération intercommunale.

    Mots clés : Attractivité, gouvernance locale, territoire, Douala, entreprises.

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    ABSRACT

    This work constitutes a contribution to the researches on the determinants of the attractivity

    of the enterprises in Douala. Indeed, the Competition undertaken by territories to attract and

    efficient

    territorial organization and presenting

    maintain enterprises

    supposes to have an

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    xii

    advantages of localization for firms. What raises the problems of the governance and the country

    planning in the context of the territorial attractiveness reinforcement.

    By joining within the

    framework of theoretical analysis of the industrial economy and the territorial economy, this study

    proposes an analysis of the relation between the dynamic of the local governance an the territorial

    attractiveness of firms. In Douala, the dynamics of the governance can be perceived through the

    quality of the public and private regulation, but also through the presence of multiple institutions

    (formal and informal) who structure the economic system. From our theoretical and empirical developments, the local governance is put forward like a determining factor of the attractivity of firms in the Douala city. Much more, the econometric regression of our equation of the determinants of the attractivity using Ordinary Least Squares (OLS) reveals positive relations between the evolution of new business start-ups in the Douala city and the factors of the governance and certain factors of socio-economic natures of other share during the period 19962009.

    However, at the moment or the regions of the world are made more and more competition for

    the attraction of firms, the local public and private authorities of the Douala city will have to lead

    adequate policies going in the direction of the purification of the business climate and the

    improvement of the firm's environment, in particularly to attract more firms to their territory to

    landing in the problems of unemployment and also, to strengthen the local economic growth. The

    strategies to be deployed here necessarily pass by construction/rehabilitation of the infrastructures,

    the development of business parks (parks of enterprises, encouragement in the constitution of the

    localized productive systems), the improvement of the urban governance through the

    reinforcement of the Public-Private Partnership and the development of the inter-municipal

    cooperation.

    Keywords: attractivity, local governance, territory, Douala, enterprises.

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    INTRODUCTION GENERALE

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 1

    A- Contexte et justification de l'étude

    La mobilité accrue des capitaux et la volatilité des implantations des firmes entretenues par la mondialisation, conduit aujourd'hui les territoires (pays, régions, communes...) dans un univers fortement concurrentiel pour l'attraction des investissements. En effet, comme les entreprises, les territoires rivalisent désormais entre eux d'une façon de plus en plus directe, de sorte que les grandes villes1, compte tenu de leur nature de concentration d'externalités et de déclencheurs d'interaction et de synergies, sont des acteurs en compétition sur la scène internationale (Essombe Edimo, 2005).

    Plongés dans cet environnement concurrentiel prégnant, les territoires doivent en permanence travailler pour le renouvellement de leurs avantages concurrentiels afin de distancer durablement leurs concurrents (Pecqueur et Zimmermann, 2004). Mais aussi afin de s'inscrire dans les « régions qui gagnent » (Benko et Lipietz, 1992), surtout au moment où la mondialisation donne un coup d'accélérateur aux mouvements de délocalisation / relocalisation des entreprises dans les espaces territoriaux attractifs. Pour les territoires, c'est également une invite impérieuse à la dynamique d'aptitude, c'est-à-dire à leur capacité à accroitre leur potentiel de création des ressources et de compétences organisationnelles.

    L'attractivité territoriale est en effet devenue au cours des dernières années, une question cruciale en théorie économique et se situe aujourd'hui au coeur des débats sur les politiques de développement. Selon Fabrice Hatem (2004b), le concept d'attractivité se définit comme « la capacité pour un territoire à offrir aux acteurs des conditions qui les convainquent de localiser leurs projets sur son espace plutôt que sur un autre ». En d'autres termes, l'attractivité territoriale se définit comme la capacité à attirer et à retenir les entreprises et les populations à travers l'existence de facteurs divers qui font qu'un territoire, de par ses caractéristiques propres, exerce un effet d'attraction plus ou moins fort sur les entreprises et les ménages.

    1 Dont on sait depuis A. Scott (2005), sont les moteurs régionaux de la croissance mondiale.

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 2

    Le phénomène d'attractivité met en situation d'un côté le territoire, et de l'autre l'entreprise. Le premier, développant son domaine selon trois axes (économique, social et environnemental), doit intégrer l'agent économique final qu'est l'entreprise. Alors que le second, abordant le choix de la localisation de ses activités, doit cerner toute « l'épaisseur » de la donne territoriale ; cette offre territoriale, complexe, doit rencontrer la demande (de l'entreprise) sur un marché de projets d'implantation qui sert de révélateur pour mieux analyser les termes de l'échange et du contrat social passé entre les deux protagonistes. Dans un tel marché, les facteurs premiers de l'attractivité territoriale s'analysent classiquement en facteurs immédiatement déterminants pour l'entreprise, en potentialité de partenariat public-privé et en capacité de pilotage par le territoire de son développement économique.

    Si les raisons poussant une entreprise à s'implanter dans un territoire apparaissent multiples (bien qu'elles se résolvent souvent en un « coup de coeur »), globalement, l'entreprise recherche une offre territoriale complexe associant un site et des ressources globales et un ensemble cohérent de services accompagnant son implantation et ancrant cette dernière dans un principe de durabilité. Ainsi, l'entreprise portera tout d'abord son intérêt sur les aspects du foncier (disponibilité et prix du terrain), la disponibilité des infrastructures de transports et de communication, la présence d'un marché de consommation, la disponibilité et la qualité des ressources humaines, la disponibilité des services aux entreprises, ainsi qu'aux propositions de « dumping fiscal ». Au rang de ces préoccupations, viennent également les différentes externalités susceptibles d'être mobilisées, les sous-traitances et les co-traitances envisageables ainsi que les partenariats de production et de recherche appliquée.

    Par ailleurs, l'intérêt de l'entreprise se porte également sur des critères moins tangibles mais qui affectent tout aussi sûrement la durabilité de son implantation. Il s'agit en effet de l'identité forte du territoire, la qualité de son organisation, ses capacités sociales d'accueil, son « âme » en quelque sorte, le climat des affaires et la capacité des acteurs locaux à travailler ensemble (s'organiser, se coordonner, développer des partenariats et produire des biens collectifs locaux). Ce sont là autant de facteurs qui, dans le cadre de la dynamique de la gouvernance économique locale, entraînent une meilleure intégration « entreprise-territoire », gage d'une meilleure durabilité de l'implantation des entreprises et de performance économique pour le territoire.

    En effet, les territoires sont des constructions sociales et leurs performances dépendent

    largement de la créativité et de l'innovation dans la mise en valeur des ressources territoriales par

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

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    la société locale. Certains territoires semblent stagner économiquement et se dépeupler tandis que d'autres plus attractifs polarisent activités et populations. Cette divergence de trajectoire illustre respectivement l'absence ou la présence (influence) de dynamiques imputables aux comportements d'acteurs publics et privés entrant ou non en synergie dans le cadre d'une gouvernance locale pour promouvoir le développement de leur territoire commun. Il existe par la même un lien entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité territoriale ainsi que le montre plusieurs études théoriques et empiriques : Sallez (1995) ; Bazin (1998) ; Guesnier (2006).

    Le concept de gouvernance locale désormais au coeur des problématiques de développement territorial, comporte deux dimensions proches mais distinctes. Elle s'inscrit en premier lieu, dans le champ des sciences politiques, au renouvellement des formes et de la nature des politiques publiques. Elle traduit également une interdépendance entre les pouvoirs publics et les institutions associées à l'action collective (Stoker, 1998).

    En second lieu, la gouvernance locale peut se comprendre dans une perspective plus économique, comme un système de coordination entre des acteurs appartenant à un même territoire. En ce sens, la gouvernance territoriale peut être définie comme « un processus institutionnel et organisationnel de construction d'une mise en compatibilité des différents modes de coordination entre acteurs géographiquement proches, en vue de résoudre les problèmes productifs des territoires » (Pecqueur, 2000). Bien plus, le rôle de la gouvernance locale invite à passer progressivement d'une logique concurrentielle à une logique organisationnelle des politiques locales, ce qui s'impose de plus en plus dans le cas des politiques d'attraction des entreprises (Bazin, 1998, op.cit).

    Etant donné l'importance de l'investissement dans le renforcement de la croissance économique et du processus de développement, il est judicieux d'examiner dans le cadre d'un travail de recherche en économie, les facteurs susceptibles d'expliquer l'attractivité des territoires vis-à-vis des entreprises. C'est dans cette perspective que nous analysons dans notre étude le lien entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala.

    Site portuaire situé au fond du Golfe de Guinée, Douala est la Principale porte d'entrée et premier centre économique du Cameroun. Chef-lieu de la région du littoral et du département du Wouri, la ville de Douala se situe en Co-capitale du Cameroun. Elle est considérée comme le principal foyer industriel de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

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    (CEMAC), avec sensiblement près de 65% du Produit Intérieur Brut (PIB) national et 27,5% du Produit Intérieur Brut sous-régional en 20052.

    Avec un peu plus de 2,4 millions d'habitants en 2011, soit environ 11% de la population du Cameroun (BUCREP, 2010), Douala concentre en son sein une population jeune, multiculturelle, dynamique, qualifiée, cosmopolite et indispensable au développement des entreprises. La ville dispose également d'un tissu industriel diversifié, en expansion et présentant un réseau permanent de sous-traitance. En outre, la ville de Douala exerce son influence sur un périmètre de 25 000 Km2 et regorge environ 66% des entreprises du pays et près de 60% des petites et moyennes entreprises du Cameroun (INS/RGE, 2009). La ville de Douala est par ailleurs le plus important centre décisionnel en matière économique du pays : elle abrite la plupart des sièges sociaux des grandes firmes nationales et multinationales et même des entreprises publiques et parapubliques du Cameroun.

    Sur le plan de la structuration spatiale des activités économiques, la ville présente une physionomie relativement conforme à la « théorie des places centrales3 ». Avec la concentration dans ses arrondissements centraux, les activités du tertiaire (commerces et services) notamment à Douala I et Douala II, et la localisation des activités industrielles dans ses arrondissements périphériques (Douala III, IV et V).

    A Douala, On y retrouve de manière générale, un contexte socioculturel propice au développement des entreprises. Bien plus, l'ancienne ville de Douala4 fermée au sens traditionnel a aujourd'hui disparue ; « traduisant dans l'espace urbain actuel, l'avènement d'une société constituée d'individus atomistiques qui participent à sa construction à hauteur de leurs moyens (libre entrée sur les marchés pour les consommateurs et les producteurs, même si les marchés sont en définitive segmentés) ». Espace en équilibre, la ville de Douala est changeante, mouvante et ses référentiels évolutifs. Et comme l'ont pensé Lepetit et Pumain (1993), les temporalités urbaines font alors que cette ville se trouve perpétuellement sous tension. Ses espaces centraux sont économiquement repérables à travers les pics de rente foncière, ou approchables par la présence des centres commerciaux et des zones Industrielles formant l'ossature de la ville. Au regard de ces caractéristiques, il apparaît indéniable que la ville de Douala, dans le cadre de la globalisation, peut bénéficier de l'interconnexion croissante des marchés en s'intégrant à l'économie mondiale.

    2 D'après les notes et statistiques de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)

    3 A. Losch (1940) et W.Christaller (1933)

    4 La ville de Douala il y a environs 40 ans

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    Mais elle devra tout de même faire face à la concurrence des autres villes d'Afrique de l'Ouest et du Centre, même si sa position stratégique au bord du Golfe de Guinée lui confère des atouts certains en termes d'attraction des entreprises.

    Par ailleurs, en raison de sa position historiquement dominante dans l'économie du Cameroun, la ville de Douala a subi très directement les effets négatifs de la fin de l'ère de croissance du milieu des années 80, conjuguée à celle de l'ajustement structurel de la décennie 90. Aussi, les contraintes de son développement portuaire ou encore les dysfonctionnements et même l'insuffisance des infrastructures et des services urbains montrent que la ville est aujourd'hui, à une étape charnière de son développement économique. De façon anarchique, informelle et incontrôlée, faute de prévisions et de prospective, la ville semble perdre la bataille de l'aménagement du territoire. Elle devra dès lors développer de nouveaux services et de nouvelles stratégies si elle veut demeurer attractive et tenir son rang dans la compétitivité sous-régionale.

    B- Revue de la littérature

    Le phénomène d'attractivité territoriale fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique. Mais en réalité, il n'existe aucun cadre théorique unifié permettant de comprendre l'ensemble des facteurs explicatifs de l'attractivité des territoires vis-à-vis des entreprises. En effet, la conduite des recherches sur la problématique de l'attractivité des territoires amène les théoriciens à soulever certains questionnements tels que : « pourquoi certaines entreprises s'implantent-elles sur un territoire plutôt que sur un autre ? » ; « qu'est ce qui distingue un territoire d'un autre et le rend plus attractif ? » ; « Pourquoi certains territoires antérieurement convoités par les entreprises sont aujourd'hui en situation de perte de leur attractivité ? » En effet, L'une des difficultés à laquelle se trouve confrontée l'entreprise est celle de sa localisation dans l'espace. Marshall (1890) dans ses analyses énonce quelques approches ouvrant les voies au positionnement de l'entreprise dans l'espace. L'auteur attribut la localisation des activités économiques dans le temps et l'espace à trois principaux éléments : le premier est lié aux conditions internes de production de l'entreprise, le second tient à l'organisation même des systèmes territoriaux de production, et le troisième est lié aux aspects externes à l'entreprise.

    Jusqu'aux années 1980, l'économie spatiale privilégiait deux explications de la localisation

    des firmes dans l'espace (Kuiper et Paelinck, 1983) : une explication objective et une autre subjective. L'explication objective est fondée sur les coûts (coûts de transport, coûts du travail

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    et/ou du capital (terrain)), les dotations factorielles (disponibilité du travail et de terrains), les atouts naturels du territoire, les dotations infrastructurelles particulières, les facteurs historiques tels qu'une concentration antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et financières (Meunier et Mignolet, 2004). A ces facteurs objectifs, la théorie de l`économie spatiale ajoute la prise en compte de critères subjectifs liés aux comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs (Grewal, 1988). Depuis la fin des années 1980, on a assisté à la multiplication des applications et à l'utilisation de nombreux instruments d'analyse de l'attractivité territoriale.

    Ainsi, les analyses de la nouvelle économie géographique soulignent que l'intégration internationale et le développement des infrastructures de transport tendent à renforcer l'importance des grandes métropoles et à intensifier les processus de polarisation et d'attraction des activités économiques (Krugman, 1991). Pour l'auteur, au-delà des « avantages de première nature », les choix de localisation des entreprises peuvent être analysés à travers le prisme de la présence des externalités pécuniaires et les économies d'agglomération. Par ailleurs, certaines études empiriques portant sur l'analyse des choix de localisation des entreprises montrent que la présence des grands marchés de consommation et la faiblesse des coûts de production dans un territoire sont autant de facteurs qui expliquent l'attractivité du territoire vis-à-vis des entreprises (Mayer, Mucchielli, 1999).

    Dans le même temps, on observe par ailleurs un glissement significatif des problématiques guidant les politiques d'attractivité. En effet, les débats théoriques tendent à mettre davantage l'accent sur la qualité de l'organisation du système productif local (Courlet, Pecqueur et Soulage, 1993) et la dynamique de la régulation locale (Pépin, Grosse, Guesnier ,2002). En effet, la qualité d'organisation d'un territoire détermine son niveau d'attractivité. Dans les analyses des facteurs de localisation des entreprises, les théoriciens de l'économie industrielle et territoriale prennent en compte la dimension productive de l'ensemble des relations (marchandes et non marchandes) entre les différents acteurs d'un territoire. Depuis, de nombreux travaux ont essayé d'étudier les territoires en combinant logiques de marché (avec leurs aspects économiques) et logiques territoriales et leurs aspects extra économiques (social, culturel, politique, ...). Influencés par les travaux de Marshall (1890) sur les "Districts Industriels", de nombreux concepts ont ainsi fait leur apparition. Le "District Industriel Italien" avec, Becattini (1992), Garofoli (1981) ; le "Milieu Innovateur" avec Aydalot (1985) ; la "Gouvernance Territoriale" avec Guesnier (2006) et le "Système Productif Localisé" avec Courlet (2001).

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    Problématique

    Abordant la question de la qualité de l'organisation du territoire et ses conséquences sur le développement des activités économiques, Bazin (1998, op.cit) mettait déjà en exergue le rôle de la gouvernance locale dans la formulation des politiques locales d'attraction des entreprises. Dans une contribution ultérieure, Guesnier (2006, op.cit) analysant l'influence de la gouvernance territoriale sur la dynamique des territoires à partir d'une étude sur 22 régions métropolitaines et 348 zones d'emploi en France, montre en quoi la gouvernance locale alliant marketing externe et coopération interne entre acteurs peut renforcer l'attractivité, indispensable pour le développement durable des territoires.

    La gouvernance locale connait aujourd'hui un succès certain sur plusieurs territoires (cas des districts industriels italiens, les milieux innovateurs et les systèmes productifs localisés en France...). Par ailleurs, la trajectoire de la ville de Douala ne semble-t-elle pas dépendre d'une organisation territoriale animée par une gouvernance mixte privée-publique partenariale ? Surtout qu'aujourd'hui, en matière de choix des sites de localisation des entreprises, la qualité de l'organisation territoriale est de plus en plus prise en considération par les investisseurs. Si les facteurs géographiques économiques et financiers ne sont pas les seuls déterminants qui influencent les décisions d'implantation des entreprises sur un territoire, y a-t-il pas un ensemble d'autres facteurs territoriaux (d'ordres institutionnels, de relations sociales, de réseaux,...) qui impactent directement le niveau d'attractivité des entreprises dans la ville de Douala ?

    Toutefois, la modélisation du phénomène de gouvernance locale comme l'un des déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises reste encore un champ pas suffisamment exploré dans la littérature économique. Pourtant, de telles modélisations devraient permettre de chercher une explication respectivement à la forte ou faible attractivité de certains territoires vis-à-vis des entreprises. Ce qui nous amène dans ce mémoire à poser la question de recherche suivante: Dans quelle mesure la gouvernance locale influence-t-elle l'attractivité des entreprises dans la ville Douala?

    D- Objectifs de l'étude

    L'objectif de cette recherche est de montrer le lien existant entre la dynamique de la gouvernance locale et le niveau d'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. Il s'agit par ailleurs de montrer qu'au delà des facteurs d'ordres économiques, financiers et socioculturels, la gouvernance locale en instituant un cadre de coopération et de coordination entre les acteurs

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    locaux, permet de créer un environnement propice au développement des entreprises. De manière spécifique :

    y' Il est question de montrer dans ce mémoire qu'un cadre territorial favorable sur le plan institutionnel et économique est une condition nécessaire à l'attractivité des entreprises ;

    y' Aussi, ce mémoire essaye de montrer que la dynamique de la gouvernance dans la ville de Douala explique le niveau d'attractivité des entreprises dans cette ville.

    E- Hypothèses de recherche :

    Le but principal de ce travail est d'enrichir et de prolonger les réflexions jadis proposées notamment par Essombe Edimo (2005, 2007a, 2007b.), à travers une analyse de la relation entre la dynamique de la gouvernance locale et le niveau d'attractivité des entreprises à Douala. Pour atteindre les objectifs suscités, nous formulons les deux hypothèses suivantes :

    + Première hypothèse : un cadre territorial favorable sur le plan institutionnel et économique favorise l'attractivité des entreprises.

    + Deuxième hypothèse : l'évolution des créations d'entreprises à Douala est liée positivement à la dynamique de la gouvernance locale dans cette ville.

    F- Cadre méthodologique de l'étude

    La méthodologie utilisée dans ce travail fait recours à une approche à plusieurs étapes :

    > Les recherches documentaires afin d'éclairer notre argumentaire théorique : Elles ont porté sur l'examen d'articles et d'ouvrages sur l'économie territoriale, le développement local, l'économie des réseaux, l'économie de proximité, l'économie industrielle, l'économie urbaine et la gouvernance.

    > Une analyse statistique des données primaires collectées par nous même et des données secondaires (il s'agit des données du recensement général des entreprises5). En effet, l'analyse statistique des données secondaires nous a permis de capter l'évolution des créations d'entreprises à Douala et de déduire le caractère attractif de la ville sur la période d'étude (1996-2009). Par contre, la perception que nous avons de l'impact des facteurs de la gouvernance locale sur

    5 Publié en 2009 par l'institut national de la statistique (INS) du Cameroun.

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    l'attractivité des entreprises à Douala est captée a partir des interviews6 menées auprès de quelques responsables territoriaux (politiques, économiques et administratifs) de la ville de Douala.

    > Une estimation économétrique de la fonction d'attractivité à partir des moindres carrés ordinaires (MCO), à l'aide du logiciel STATA 12, pour notamment évaluer l'influence des facteurs de la gouvernance locale sur l'évolution du taux de création d'entreprises à Douala. Le modèle économétrique estimé, qui établit la relation entre l'indicateur d'attractivité (évolution annuelle du taux de création d'entreprises à Douala de 1996 à 2009) et les variables explicatives d'ordre institutionnelles et économiques (la croissance économique locale, la qualité du cadre réglementaire, la taille du marché, le taux d'alphabétisation...), s'apparente à celui de Sallez (1995), (Pépin, Grosse et Guesnier, 2002).

    G- Intérêt de l'étude

    L'intérêt de cette recherche sur le plan scientifique est d'abord lié à sa spécificité méthodologique, car elle inclut dans les déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises les facteurs de la gouvernance, pour tenter d'expliquer l'évolution des créations d'entreprises à Douala sur la période allant de 1996 à 2009.

    Sur le plan socioéconomique, les autorités politiques, administratives et économiques de la ville de Douala sont les premiers types d'acteurs bénéficiant de l'avantage stratégique que présente une étude sur les déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises. Dans la mesure où les analyses développées offrent des orientations sur les réformes managériales et politico-économiques nécessaires à accomplir afin de permettre à leur localité d'accroitre son potentiel d'attractivité et de se positionner durablement sur le marché des implantations en Afrique centrale. Aussi, une telle étude permettrait aux entrepreneurs désireux d'investir à Douala, d'avoir une vue suffisamment éclairée de la monographie de cette ville, ainsi que ses potentialités socioéconomiques.

    En outre, ce travail se présente comme une analyse de l'existant et une prospection du souhaitable en matière de gouvernance économique dans la ville de Douala. Il fournit à ce titre une

    6 Voir en annexe la liste des différentes institutions dont certains responsables ont été interviewés. Les interviews étaient accompagnées d'un guide d'entretien (questionnaire d'étude) préalablement élaboré pour chaque catégorie d'acteurs.

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    base d'informations importantes pouvant servir d'outil d'aide à la construction d'une véritable trajectoire urbaine et industrielle de la ville de Douala.

    H- Plan du mémoire

    Ce mémoire s'articule en deux parties comportant chacune deux chapitres. La première partie intitulé gouvernance locale et attractivité territoriale des entreprises : approche théorique et conceptuel comporte deux chapitres. Le premier chapitre est consacré à l'analyse théorique de l'attractivité territoriale. Le deuxième chapitre illustre le rôle de la gouvernance locale dans la construction de l'attractivité de la ville de Douala.

    La deuxième partie intitulé évaluation des déterminants de l'attractivité des entreprises à Douala comporte également deux chapitres. Le troisième chapitre est consacré au diagnostique de l'évolution des créations d'entreprises à Douala et à la modélisation des facteurs explicatifs de l'attractivité des entreprises. Le quatrième chapitre est consacré à la présentation et l'analyse des résultats de l'estimation économétrique ainsi que la prescription de quelques recommandations de politiques économiques.

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    Première partie :

    GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE
    TERRITORIALE DES ENTREPRISES : APPROCHE
    THEORIQUE ET CONCEPTUEL

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    INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE

    La dynamique de la mondialisation génère de profondes mutations, modifie incontestablement la configuration des territoires et installe désormais une concurrence accrue entre ces derniers pour l'attraction des entreprises. En effet, les entreprises sont naturellement sensibles aux caractéristiques exogènes et endogènes des territoires. Chaque pays, chaque région dispose de dotations en facteurs immobiles ou d'aménités naturelles et immuables influençant positivement ou négativement la productivité et le profit des entreprises locales. La présence de terre arable, de ressources naturelles, d'un accès à la mer, d'un fort ensoleillement ou tout autre avantage relatif, permet d'expliquer certains choix de localisation en particulier pour les entreprises utilisant intensément ces facteurs de production. Si ces caractéristiques territoriales jouent assurément un rôle important dans le processus d'attraction des entreprises, elles ne peuvent pas constituer l'essentiel de l'explication des choix de localisation des entreprises dans l'espace. En outre, cet argument ne peut expliquer l'essor de régions que rien ne prédisposait à devenir des centres d'attraction économiques importants, or les exemples de développements urbains et industriels dans des zones a priori peu favorisées par la nature sont nombreux.

    Toutefois, dans un contexte de concurrence entre les territoires pour l'attraction des entreprises, Il devient nécessaire aujourd'hui pour les acteurs territoriaux de développer une offre territoriale différenciée afin de mieux positionner leur territoire sur le marché de l'implantation. Ainsi, l'une des stratégies de conquête des flux d'investissement réside nécessairement dans la construction d'un environnement propice à la production et susceptible de générer une « atmosphère industrielle ». D'où la problématique de la gouvernance économique locale et de l'aménagement du territoire dans la perspective de construction de l'attractivité territoriale.

    Nous présenterons dans le chapitre premier le cadre théorique de l'attractivité territoriale. Ensuite nous montrerons dans le second chapitre le rôle de la gouvernance locale dans la construction de l'attractivité économique de la ville de Douala.

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    Chapitre 1 :

    CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE

    TERRITORIALE

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    INTRODUCTION

    L'attractivité territoriale des entreprises désigne la capacité d'un territoire à attirer, à absorber et à préserver les entreprises. Cette définition suggère que l'attraction des entreprises est un processus dynamique qui dénote une aptitude qui doit être développée et exercée continuellement. En outre, ce ne sont pas les territoires les plus grands, mais ceux qui sont les « mieux adaptés » qui accueillent le plus d'entreprises. La capacité d'attirer les entreprises désigne par ailleurs la vigilance, l'aptitude à réagir rapidement aux dangers et aux opportunités et la création d'un créneau dans lequel le territoire peut survivre face à ses concurrents.

    Certains auteurs s'accordent à souligner les seuls rôles des facteurs économiques (la croissance économique, taille du marché, les infrastructures...), sociodémographiques (la main d'oeuvre...) et financiers dans l'explication du phénomène d'attractivité territoriale. Or avec la mondialisation qui suscite désormais les vagues de délocalisations/localisations des entreprises dans les espaces territoriaux compétitifs, d'autres économistes à l'égard de Krugman (1990) s'accordent à mettre en avant l'important rôle des économies d'agglomération dans le processus d'attraction des entreprises dans un territoire. Par contre les théoriciens de l'économie territoriale tels que : Courlet (2004), (Pecqueur et Zimmerman, 2004) s'attachent à expliquer l'attractivité territoriale et la formation d'un avantage concurrentiel territorial à partir du concept de ressource spécifique. Ces derniers mettent également un accent particulier sur la qualité de la régulation et l'organisation du système productif territorial. Nous constatons ici la pluralité des cadres d'analyses théoriques en ce qui concerne les déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises. Ce qui nous amène dans ce premier chapitre à questionner d'un peu plus près le concept d'attractivité territoriale.

    L'objectif du dit chapitre est double : D'une part, il vise à donner une clarification théorique et conceptuelle de la notion d'attractivité territoriale. Ainsi, La première section retrace un aperçu théorique du concept d'attractivité territoriale : ses fondements, ses différentes approches et ses indicateurs de mesures. La deuxième section met le point sur le fait que la notion d'attractivité est le résultat de la confrontation d'une offre de facteurs de localisation émanant des territoires et d'une demande de facteurs de localisation provenant des entreprises.

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    Section I : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE : FONDEMENTS

    THEORIQUES ET INDICATEURS DE MESURE

    L'attractivité d'un territoire peut se définir comme sa capacité, sur une période donnée à attirer et retenir diverses activités économiques et facteurs de production mobiles (entreprises, événements professionnels, entrepreneurs, capitaux, etc.). Dans ce sens, c'est le reflet de la performance d'un territoire au cours d'une période donnée. La notion d'attractivité territoriale apparaît de plus en plus souvent dans les prises de positions des élus locaux et de leurs services de développement pour expliciter et justifier des choix d'investissements et d'accueil d'activités nouvelles qui visent à accentuer le développement d'une ville ou d'une agglomération. De ce fait, toute politique d'attractivité consiste à attirer les investissements à la fois exogènes et endogènes sur un territoire donné, dans l'objectif d'accroître le niveau de l'activité économique. Le but de cette première section est de présenter les fondements théoriques de l'attractivité territoriale, ensuite d'illustrer ses principaux indicateurs.

    I.1- Les fondements théoriques de l'attractivité territoriale

    Afin de mieux appréhender les fondements théoriques du concept d'attractivité territoriale, il convient de passer d'abord en revue la notion de territoire, puis présenter les deux cadres d'analyse théorique de l'attractivité territoriale, en l'occurrence la nouvelle économie géographique et l'économie industrielle et enfin illustrer ses différentes approches théoriques.

    I.1.1- Le territoire : un concept polysémique

    Il y a plus de vingt ans, le concept de territoire est apparu dans la production scientifique des économistes (Becattini, Bagnasco, Brusco, etc.), des géographes (Raffestin, Roncayolo, Brunet, Frémont, etc.), des sociologues (Barel, Ganne, etc.), et d'autres auteurs en sciences sociales (Allies, Lepetit, etc.). Cette multidisciplinarité de ce concept le rend polysémique et ses définitions sont multiples.

    Partant de la définition donnée par le dictionnaire de géographie7, il en ressort trois interprétations du mot territoire qui ne s'excluent pas mutuellement. Ainsi :

    - Le territoire peut désigner un espace administratif ;

    - Le territoire peut être limité par des frontières et habité par une population particulière ;

    7 P. Baud, S. Bourgeat, et C. Bras, 2003, Dictionnaire de géographie, Hatier, Collection initial, 544p, pp. 137-138.

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    - Le territoire peut désigner tout espace socialisé, approprié par ses habitants, qu'elle que soit sa taille.

    Cette définition met essentiellement le point sur le territoire en tant qu'espace limité par des frontières (administratives, géographique...) et dans lequel un groupe d'individus cohabite.

    Or dans les définitions portées par la notion de développement local, le territoire ne s'entend pas comme un simple échelon spatial. Il ne peut être postulé comme un bout de terre soumis à une administration et ayant des frontières internes et externes.

    Bien au contraire, le territoire s'impose aujourd'hui comme un espace vécu, « un espace complexe et actif ». Mais aussi comme un construit social permanent en constante appropriation. Dans ce sens, il peut être apparenté à un système dynamique complexe (Leloup et Moyart, 2003). Il se construit ainsi grâce aux relations durables de proximité géographique développée entre une pluralité d'acteurs ; ces relations de « voisinage » peuvent mener à des actions concrètes voire à l'élaboration commune de normes, de projet : on rejoint alors la notion de proximité institutionnelle. Par ailleurs, le territoire est nourri par les échanges et les relations, emboîté dans un ensemble d'autres espaces qu'il influence et qui l'influencent réciproquement. Dans ce contexte, les limites du territoire ne sont plus définies en référence à un périmètre politico administratif (aspect politique) ou comme un fragment d'un système productif national (aspect économique). Elles définissent d'une part le lieu d'intersection de réseaux et d'interdépendances entre acteurs et d'autre part, le lieu de production, de négociation et de partage d'un devenir commun. En définitive, Les territoires sont des constructions sociales et leurs performances dépendent largement de la créativité et de l'innovation dans la mise en valeur des ressources territoriales par la société locale. Ce qui très souvent relève d'une combinaison pertinente de décisions et des actions d'acteurs publics et privés dans le cadre de la gouvernance locale.

    I.1.2- Cadres d'analyse théorique de l'attractivité territoriale

    Le phénomène d'attractivité territoriale fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique. Toutefois, dans le cadre de ce mémoire nous proposons de présenter les deux principaux cadres d'analyse théorique de l'attractivité que sont : la nouvelle économie géographique (NEG) et l'économie industrielle.

    I.1.2.1- La nouvelle économie géographique (NEG)

    La nouvelle économie géographique a pour objectif l'explication des choix de localisation des activités sur un espace. Ce courant utilise notamment l'approche par les économies externes développée par Marshall (1919) pour expliquer les mécanismes d'agglomérations des activités économiques. Pour les tenants de la NEG, comme Krugman(1991), la localisation des activités

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    économiques dans un espace est étroitement liée et conditionnée par la présence des économies d'agglomération.

    En effet, la NEG cherche à rendre compte des phénomènes de concentration des activités économiques. Elle met en avant le rôle des externalités dans la détermination des forces d'agglomération et de dispersion à l'origine de l'équilibre spatial. Elle se fonde sur l'idée que les choix d'implantation des entreprises résultent de deux catégories de forces antagonistes :

    · Les forces d'agglomération, qui encouragent les entreprises à se concentrer géographiquement pour bénéficier des économies d'échelle et des externalités. Parmi celles-ci, la littérature met en avant : les rendements croissants au niveau de l'entreprise, la concurrence pour les parts de marché qui pousse les entreprises à se regrouper, et la présence d'externalités de type pécuniaire ou technologique.

    · Les forces de dispersion, qui favorisent la dissémination des activités compte tenu des contraintes de disponibilité des ressources naturelles et de fixité de certains facteurs de production. A titre d'exemple : l'existence des coûts de transport, le prix de la terre qui croît avec l'augmentation de la densité des agents économiques, l'effet de la concurrence locale entre les firmes conduisant à une hausse du prix des intrants et une baisse de celui du produit, et la présence d'externalités négatives de type pollution ou congestion.

    En somme, les travaux de l'école de la nouvelle économie géographique permettent de mieux comprendre le rôle de facteurs hors prix dans l'attractivité et la compétitivité d'une nation. Toutefois, ils se limitent à la prise en compte de facteurs essentiellement économiques. D'autres approches ont été développées à partir de l'étude des spécificités territoriales et des facteurs d'ordres institutionnels pour expliquer le phénomène d'agglomération des entreprises et d'attractivité des territoires.

    I.1.2.2- l'économie industrielle

    L'économie industrielle regroupe plusieurs approches théoriques8 qui expliquent les modes d'organisation et de développement des entreprises sur un territoire. Elle apporte un éclairage complémentaire pour comprendre les choix de localisation, dans la mesure où les ressorts de la compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais dépendent également de certaines ressources dites spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire.

    8 Il s'agit des approches en terme : de milieux innovateurs, de réseaux, d'économie des proximités et d'économie territoriale.

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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 17

    Ce courant lie analyse industrielle et analyse spatiale pour comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. Il étudie par ailleurs les relations entre les entreprises et leur environnement et les modes d'organisation qui caractérisent ces relations (Ratti, 1992). Les analyses se centrent par conséquent sur les relations interentreprises et l'encastrement socio économique territorial. De ce fait, cette approche permet d'éviter un écueil possible de la nouvelle économie géographique, qui serait une absence de l'analyse du territoire dans l'étude du processus d'agglomération des activités économiques.

    L'analyse des liaisons interindustrielles et l'étude des systèmes territoriaux de production (clusters, technopôles, district industriel et pôle de compétitivité...) constituent les apports majeurs de l'économie industrielle à l'étude de l'attractivité territoriale.

    La nouvelle économie géographique et l'économie industrielle constituent ainsi les deux cadres d'analyse théorique de l'attractivité territoriale. Toutefois, l'attractivité territoriale peut être appréhendée selon différentes approches, c'est ce que tente d'expliquer le paragraphe suivant.

    I.1.2.3- les différentes approches théoriques de l'attractivité territoriale

    A travers son travail de recensement des travaux théoriques liés à l'attractivité, Hatem (2004) identifie cinq grandes catégories d'approches pour appréhender le concept d'attractivité : l'approche par l'image du territoire, l'approche par les processus de décision, l'approche « macro » par les indicateurs globaux, l'approche « méso » par l'offre territoriale différenciée et l'approche « micro ».

    Nous proposons de détailler les apports théoriques de ces différentes conceptualisations de l'attractivité territoriale pour nous focaliser plus particulièrement sur l'approche « méso » qui constitue notre cadre théorique de référence.

    Premièrement, l'approche en termes d'image et l'approche par les processus de décision renvoient à une vision managériale de l'attractivité. En ce sens, l'approche en termes d'image suppose une démarche marketing fondée sur un processus stratégique dont résulte la valorisation du territoire dans une perspective de différenciation afin d'accroître sa capacité à attirer des activités ciblées (Van den Berg et Braun, 1999). Tandis que L'approche par les processus de décision se focalise sur l'analyse des différentes étapes menant un investisseur à formuler un choix de localisation.

    L'approche « macro » vise à identifier les déterminants globaux expliquant le degré d'attractivité du territoire pour les investissements internationaux. Sur le plan théorique, cette approche peut être considérée comme une descendante de la théorie du commerce international, dans une vision où l'hypothèse de fixité du capital productif est levée.

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    L'approche « méso » tente de « comprendre pourquoi une catégorie spécifique d'activités (secteur, fonction) sera davantage attirée par un territoire particulier. Le fondement théorique de cette approche remonte jusqu'aux travaux d'Alfred Marshall (1820) sur la notion d'atmosphère industrielle. Contrairement à l'approche « macro », ce courant ne se focalise pas sur les investissements directs étrangers, mais plutôt sur l'analyse des dynamiques locales permettant l'émergence endogène d'un pôle de production et de compétitivité.

    Pour l'approche « micro », il s'agit de déterminer le meilleur site de localisation possible pour un projet particulier. En effet, ni l'approche par les indicateurs globaux ni celle par l'offre territoriale différenciée ne permettent en effet de porter un jugement définitif sur la rentabilité escomptée d'un projet d'investissement sur un site donné. Pour parvenir à évaluer cette rentabilité, il convient de reconstituer de la manière la plus fine les conditions concrètes de fonctionnement du projet. Ainsi, aux approches issues de la théorie économique (économie spatiale ou économie internationale) se substituent alors des techniques inspirées de l'analyse financière, avec par exemple l'utilisation des business-plans. Le schémas qui suit résume et montre la complémentarité entre les trois dernières approches de l'attractivité territoriale.

    Schémas 1 : Complémentarité entre trois approches de l'attractivité territoriale

    Approche «macro»: indicateurs
    synthétiques de base
    (Niveau souvent national)

    Illustrations et déclinaison sectorielles et/ou locales des analyses

    globales

    Fournit
    quelques
    données

    de cadrage global

    Remontée
    d'informations
    sur l'attractivité

    pour un type
    d'activité donné

    Fournit quelques
    Données de cadrage
    global

    Données sur les
    ressources
    disponibles au
    niveau local

    Remontée
    d'information sur
    l'attractivité pour un
    type d'activité
    donné

    Approche «micro»: analyse
    de compétitivité pour un projet
    donné (Niveau du site)

    Approche «méso»: analyses
    sectorielles fines
    (Niveau souvent régional)

    Source : Fabrice Hatem, 2004

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    Notons que parmi les approches ci-dessus développées, c'est l'approche « méso» qui nous intéresse dans notre travail. Dans la mesure où notre objectif est également de montrer comment les interactions entre acteurs s'articulent autour d'un système de gouvernance locale pour construire l'attractivité territoriale. Néanmoins, une question surgit : comment et avec quels indicateurs mesurer l'attractivité d'un territoire (ville, région...) ? La réponse à cette question est l'objet du paragraphe suivant.

    I.2- Les indicateurs de mesure de l'attractivité territoriale

    Nous avons défini l'attractivité d'un territoire comme étant sa capacité à attirer des investissements et à retenir ceux déjà existant. Cette définition fait apparaitre un problème concret, c'est celui de la mesure de l'attractivité. Sur quelle base peut-on dire qu'un territoire est attractif ou qu'il est plus attractif qu'un autre ? Quels sont les indicateurs qui permettent de classer les territoires selon leur degré d'attractivité des entreprises ?

    L'analyse de l'attractivité territoriale suppose de rechercher les indicateurs adéquats permettant

    d'analyser le dynamisme du territoire concerné. Toutefois, il existe diverses approches pour classer les territoires selon le degré d'attractivité.

    I.2.1- Les approches économétriques

    Ces approches permettent d'établir une relation entre le principal indicateur de l'attractivité qu'est l'évolution du taux de création d'entreprises (on peut aussi utiliser les créations d'emplois dans les nouvelles entreprises) et les variables explicatives constituant les différents facteurs ou critères de localisation. Les variables explicatives sont en général des indicateurs socioéconomiques, démographiques et même institutionnels ; ou des indicateurs agrégés utilisés comme proxy des variables explicatives issues des modèles théoriques. (Nous allons développer ces différentes approches économétriques dans la 2ème partie de notre mémoire). Notons que l'intérêt de ces approches économétriques est qu'elles permettent de dégager les variables jugées significatives de l'attraction des investissements, ce qui permet d'expliquer l'attractivité comparée des différents territoires.

    I.2.2- Les enquêtes d'opinions

    Ces enquêtes d'opinion se font auprès des investisseurs, on leur demande de classer les

    critères de localisation et de donner un classement relatif des différents territoires d'accueil potentiel par rapport à ces critères. C'est le cas notamment du baromètre d'attractivité de « Ernst

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    Young9 ». Ce dernier est publié annuellement. Il porte sur une enquête auprès des dirigeants d'entreprises multinationales. En 2007 par exemple, l'enquête d'Ernst and Young10 a interrogé 809 décideurs de firmes multinationales, elle recense les annonces d'implantation internationales et d'extensions d'activités. Elle exclut les investissements de portefeuille, les fusions et acquisitions et rend compte de la réalité des investissements engagés par les sociétés étrangères dans les fonctions industrielles et tertiaires. L'enquête recense le nombre d'emplois créés, le taux de croissance des investissements direct étrangers (IDE) reçus, la part de chaque secteur (service, industrie,...) des IDE entrants, l'origine des IDE reçus, les secteurs attirants les IDE.

    I.2.3- Les indicateurs élaborés par des institutions internationales

    Il s'agit de l'indice « Doing Business » de la Banque Mondiale et les baromètres d'attractivité

    I.2.3.1- L'indice « Doing Business » de la Banque Mondiale

    Le classement de la Banque Mondiale repose sur 10 critères visant à déterminer la facilité qu`ont les investisseurs pour faire des affaires11 de façon générale. L'indice « Doing Business » de la Banque Mondiale est publié annuellement, et classe les pays en fonction de la qualité du climat des affaires qui y règne. Ce classement concerne 185 pays dont le Cameroun fait partie. Le tableau suivant détaille les 10 critères retenus par la banque mondiale et le rang obtenu par le Cameroun durant les deux dernières années.

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    9 Ernst and Young, European attractiveness: the opportunity of diversity, La Baule, mai 2004.

    10 Ernst and Young, Baromètre de l'attractivité Européenne, 2007.

    11 Le climat des affaires est apprécié et évalué sur la base d'une série d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs, mesurables pour faciliter la comparabilité. Le but recherché par cette évaluation est de donner des informations sur l'état général et sur des aspects spécifiques d'un environnement donné : un pays, une région, un marché... Ces informations portent aussi bien sur des aspects politiques qu'économiques, sociaux et réglementaires.

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    Tableau 1: Les 10 critères d'attractivité de la Banque Mondiale

    Critères

    Indicateurs

    Rang du
    Cameroun
    en 2012

    Rang du
    Cameroun
    en 2013

    1

    Création d'entreprise

    Procédures (nombre) ; Délai (jours) ; Coût (% du revenu par habitant) ; Capital minimum versé (% du revenu par habitant).

    123ème

    125ème

    2

    Octroi de permis de construire

    Procédures (nombres) ; Délai (jours) ; Coût (% du revenue par habitant).

    92ème

    95ème

    3

    Raccordement à l'électricité

    Procédures (nombres) ; Délai (jours) ; Coût (% du revenue par habitant).

    61ème

    63ème

    4

    Transfert de propriété

    Procédures (nombre) ; Délai (jours) ; Coût (% de la valeur du bien).

    155ème

    158ème

    5

    Obtention de prêts

    Indice de la fiabilité des droits légaux (010) ; étendue de l'information sur le crédit (0-6) ; Couverture par les registres publics (% des adultes) ; Couverture par les bureaux privés (% des adultes).

    97ème

    104ème

    6

    Protection des investisseurs

    Indice de la divulgation des informations (0-

    10) ; Indice mesurant la responsabilité des
    dirigeants (0-10) ; Indice de la facilité des poursuites judiciaires par les actionnaires (010) ; Indice de protection des investisseurs (010)

    124ème

    128ème

    7

    Paiements des impôts

    Paiements (nombre par année) ; Délai (heures par année) ; Impôt sur les profits (%) ; Import et charges sociales (%) ; Autres Taxes (% profit) ; Total à payer (% du bénéfice brut)

    173ème

    176ème

    8

    Commerce transfrontalier

    Documents nécessaires à l'exportation

    (nombre) ; Délai nécessaire à l'exportation

    (jours) ; Coûts à l'exportation (USD par

    conteneur) ; Documents nécessaires à
    l'importation (nombre)

    158ème

    157ème

    9

    Exécution des contrats

    Délai (jours) ; Coût (% de la créance) ;

    Procédures (nombre)

    175ème

    172ème

    10

    Règlement de l'insolvabilité

    Délai (années) ; Coût (% de la valeur du bien) ; Taux de recouvrement (cents par dollar)

    150ème

    150ème

     

    Source : www.doingbusiness.org

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    I.2.3.2- Les baromètres d'attractivité

    D'autres institutions réalisent des baromètres d'attractivité en se basant sur la collecte d'un très grand nombre d'indicateurs qui permettent de réaliser un étalonnage concurrentiel (benchmarking) entre les différents territoires. Le tableau qui suit donne les baromètres les plus connus.

    Tableau 2: Quelques baromètres de l'attractivité territoriale

    Indices

    Méthodes

    IMD (Global
    Competitiveness
    Index)

    Indice composite basé sur environ 200 indicateurs quantitatifs

    de compétitivité (résultats économiques globaux, infrastructures,
    technologies, administration...)

    AT Kearney
    (Confidence Index)

    Résultats d'une enquête d'opinion auprès des décideurs privés sur l'image du pays concerné

    AT Kearney
    (Globalization Index)

    Indice composite basé sur quelques dizaines d'indicateurs mesurant le degré d'ouverture du pays aux flux de différentes natures (commerce, capital, idées, technologies...)

    ONU (Human
    Development Index)

    Indice composite basé sur quelques indicateurs concernant la santé, l'éducation et le revenu par tête

    World Economic Forum (Growth Competitiveness Index)

    Indice composite basé sur quelque dizaine d'indicateurs mesurant les

    facteurs globaux de croissance (environnement macroéconomique,
    politique, technologique)

    World Economic
    Forum (Micro
    Competitiveness
    Index)

    Indice composite basé sur quelques dizaines d'indicateurs mesurant les conditions de compétitivité de la firme (organisation de la firme, environnement d'affaires)

    Heritage Foundation
    (Economic Freedom
    Index)

    Indice composite basé sur quelques dizaines d'indicateurs mesurant l'intervention de l'Etat dans l'économie (fiscalité, dépenses publiques, interventions réglementaires, etc.)

    World Invest Report
    (FDI Potential Index)

    Indice composite basé sur une dizaine d'indicateurs d'attractivité du pays pour les flux d'investissements étrangers

    World Investment
    Report (FDI
    Performance Index)

    Moyenne sur trois ans (1999-2001) des flux d'investissements directs étrangers entrants rapportés au PIB

     

    Source: élaborer à partir de Hatem, 2004

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    Les indicateurs suscités permettent de classer et d'appréhender le degré d'attractivité des

    territoires. A présent il ya lieu d'analyser la structuration des territoires en matière d'offre de facteurs de localisation des entreprises. Ceci constitue l'objectif de la section suivante.

    Section II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE LOCALISATION

    L'attractivité territoriale peut être conçue comme le résultat de la confrontation sur le marché

    de localisation des activités économiques, d'une demande de caractéristiques de localisation émanant des entreprises et d'une offre des caractéristiques territoriales émanant des territoires.

    Schémas 2 : le marché de localisation des activités économiques

    Offre des
    caractéristiques
    de localisation

    Territoires

    Entreprises

    Demande de caractéristiques de localisation

    Marché de
    localisation des
    activités
    économiques

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 23

    Source : construction de l'auteur

    De la confrontation entre l'offre des territoires et la demande des entreprises résulte une concurrence entre les territoires pour l'accueil des entreprises. Ainsi, au sein du marché de localisation, chaque territoire développe une panoplie d'instrument pour attirer les investissements. Par contre, l'investisseur choisi, pour chaque projet, la localisation garantissant le meilleur rapport coûts/risques/avantages au regard des objectifs recherchés par l'entreprise. Avant d'illustrer quelques instruments de la politique d'attraction, nous apportons un éclairage conceptuel sur les notions d'offre territoriale et d'avantage comparatif des territoires.

    II.1- L'offre territoriale et l'avantage comparatif des territoires II.1.1- L'offre territoriale

    Avec la mondialisation qui a désormais installé un environnement concurrentiel entre les

    territoires, les collectivités locales ont aujourd'hui des défis en termes d'attraction des investissements comparables à celle des dirigeants d'entreprises vis-à-vis de leurs clients

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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 24

    potentiels. Ainsi à l'image de l'entreprise, le territoire en tant que organisation se caractérise par une offre territoriale pour son positionnement sur le marché de l'implantation.

    D'après Benoît Zimmermann (1999)12, l'offre territoriale se distingue chez certains auteurs comme la construction de ressources spécifiques mises à la disposition des firmes par les acteurs du territoire. Dans une approche spécifiquement marketing, l'offre territoriale apparaît comme un concept extrêmement ambigu13, puisqu'on distinguera une offre de territoire dans laquelle ce dernier est vu comme simple lieu d'implantation et une offre dans laquelle ce même territoire est le cadre d'exercice de l'activité de l'entreprise, ce qui amène à se focaliser sur les externalités et les caractéristiques économiques présentes (taille du marché, fournisseurs, main-d'oeuvre...).

    Fabrice Hatem (2004, op.cit) distingue entre autre deux variantes de l'offre territoriale :

    · une « offre territoriale simple » : elle est envisagée comme « l'ensemble des ressources présentes sur le territoire et susceptibles d'être utilisées dans le cadre des projets d'investissement»;

    · une « offre territoriale complexe » : elle est produite notamment par les agences de développement et les chambres consulaires qui mobilisent « l'offre territoriale simple » ou « potentielle » pour l'adapter aux attentes de chaque projet d'investissement.

    Toutefois, cette distinction entre les deux types d'offre territoriale n'est pas toujours très claire. Une autre définition plus complète de l'offre territoriale, livrée par le rapport d'études du cabinet Ernst and Young, privilégie plutôt le premier aspect sans exclure toutefois l'existence de ressources produites avec une certaine intention : « une offre territoriale est donc constituée par un ensemble de caractéristiques socio-économiques d'un territoire ayant un impact plus ou moins direct sur l'accueil et le maintien des activités économiques. Il peut s'agir d'éléments très hétérogènes : caractéristiques physiques d'un territoire, infrastructures (au sens le plus large), caractéristiques démographiques, le cadre institutionnel local, compétences en matière grise et en recherche, politiques fiscales et d'incitations financières, qualité des interdépendances des acteurs locaux et l'intensité de l'animation locale »14. Cette définition résume l'offre territoriale en un

    12 Zimmermann, J.-B. et al. 1999, « Construction territoriale et dynamiques économiques », Sciences de la société, n° 48, octobre 1999.

    13 Texier L. 1999, « Une clarification de l'offre d'implantation en marketing territorial : produit de ville et offre de territoire », Revue d'économie régionale et urbaine, no 5, p. 1021-1036.

    14 Ernst and Young 2002, Étude sur la constitution d'une offre territoriale différenciée, DATAR, 110 p.

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    ensemble d'attributs du territoire, plus ou moins donnés et susceptibles d'influencer les décisions de localisation des entreprises.

    II.1.2- L'avantage comparatif des territoires

    Chaque territoire dispose d'actifs propres non transférables qui constituent des atouts certains pour l'attraction des entreprises. En effet, les avantages dont disposent les territoires sont souvent liés à la présence de ressources naturelles, mais aussi à la maîtrise de savoirs et technologies, à l'existence d'un capital humain particulier, au bon positionnement géographique par rapport aux autres territoires concurrents, la qualité de l'environnement économique et institutionnel, la dotation en infrastructures de transport et de communication, un faible niveau d'imposition, un climat social favorable. Par ailleurs, les efforts accomplis par les pouvoirs publics en matière d'aménagement du territoire (aménagement des zones d'activité, amélioration des infrastructures et équipements publics) ou d'incitation financière (subventions, primes à l'implantation, exonérations fiscales) constituent également des facteurs qui sont de nature à créer un avantage comparatif durable pour le territoire.

    Toutefois, au regard de la concurrence qui règne désormais entre les territoires pour l'attraction des investissements, il ya intérêt pour chaque collectivité locale de construire des ressources spécifiques au delà des avantages « premières natures » dont dispose le territoire, afin d'avoir une offre territoriale différenciée sur le marché de l'implantation. Pour cette raison, les politiques mises en oeuvre doivent être axées sur des instruments fondamentaux pour assurer une attractivité durable.

    II.2- Quelques instruments théoriques de la politique d'attractivité

    On peut distinguer deux grands types de politiques d'attractivité. D'une part un certain nombre de mesure, incluant les mesures d'aménagement du territoire qui peuvent être mises en place pour améliorer le pouvoir attractif intrinsèque du territoire. A ces politiques peuvent s'ajouter des subventions plus directes visant à forcer le choix de localisation des entreprises. De ce fait, Les politiques d'attraction des entreprises s'articulent autour de deux grandes catégories d'instruments: les aides financières et la construction des infrastructures. Toutefois, Pour attirer les investissements, les autorités territoriales font également recours aux différentes techniques de promotion du territoire. Ces techniques peuvent être regroupées sous le concept du marketing territorial.

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    II.2.1- Les aides financières et les infrastructures

    L'objectif des incitations financières consiste à diminuer le coût d'implantation des entreprises en contribuant à leurs charges fixes pendant une période déterminée par les pouvoirs publics. Ces incitations prennent généralement la forme d'une exonération temporaire de taxes. Par la réduction des charges fiscales des entreprises, le territoire devient attractif sans pour autant engager des fonds publics. En se sens, les incitations financières sont sans doute l'un des moyens les plus utilisés par les autorités territoriales pour attirer les investissements.

    Les infrastructures constituent un levier important dans la concurrence que se livre les territoires pour attirer les investissements. Les infrastructures permettent d'améliorer les conditions de réalisation des activités économiques. En se sens, elles permettent d'améliorer la qualité des territoires en permettant l'augmentation de leur attractivité et leur développement économique.

    L'utilisation des aides financières et la construction des infrastructures constituent un tremplin vers une attractivité du territoire par rapport aux concurrents. Par ailleurs, pour attirer les entreprises, les autorités territoriales recourent aux différentes techniques de promotion du territoire. Ces techniques peuvent être regroupées sous le concept du marketing territorial.

    II.2.2- Le marketing territorial

    Le marketing territorial est adopté depuis plusieurs années par les autorités locales dans le but de mieux positionner leur territoire sur le marché des implantations. Dans un environnement devenu extrêmement global et concurrentiel, la pratique du marketing territorial est désormais essentielle pour les responsables territoriaux. Elle permet d'apporter des méthodes, outils et pratiques particulièrement utiles pour contribuer à améliorer l'attractivité territoriale. Pour Vincent Gollain15, « Le marketing territorial est l'effort de valorisation des territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement de leurs publics par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents. Cette activité est généralement pilotée par des agences de développement pour le compte d'autorités publiques ou d'acteurs privés». Il s'agit en effet d'appliquer des concepts et des méthodes traditionnellement réservés aux secteurs marchands (entreprises) à un espace dont on souhaite faire la promotion.

    15 GOLLAIN Vincent, Club des Développeurs Economiques d'Ile-de-France. Réussir son marketing territorial en 9 étapes. CDEIF, 2008, 76 p.

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    Fabrice Hatem (2004, op.cit) justifie le marketing territorial comme une réponse des territoires face à une compétition internationale de plus en plus intense pour l'attraction des projets d'investissement internationalement mobiles, ainsi les agences de promotion territoriales doivent définir des "stratégies marketing" destinées à accroître leur "part de marché" face aux territoires concurrents.

    L'objet du marketing territorial est de fournir aux acteurs territoriaux les outils d'informations et d'analyses dont ils ont besoin pour définir leurs priorités, déterminer la nature de leur offre et mettre en oeuvre les politiques d'offres territoriales adaptées. Ainsi, grâce au marketing territorial, les acteurs locaux, notamment les agences de promotion et les collectivités locales tentent de diffuser la meilleure image possible de leur territoire afin d'influencer en leur faveur les décisions d'implantation des entreprises.

    En adoptant une approche marketing, l'entreprise identifie un marché-cible en fonction de ses atouts et opportunités, et construit une offre. De même, le territoire doit être apte à identifier les tendances, interpréter les situations, adapter sa stratégie, et pouvoir agir sur les acteurs que sont les entreprises. Un diagnostic complet du territoire est donc incontournable, de même qu'un suivi dans le temps. La formalisation marketing de l'offre territoriale met en priorité les potentialités économiques d'un territoire et les services pour attirer les entreprises. Ces potentialités et services peuvent être regroupés sous le vocable de facteurs de localisation.

    En somme, Le processus d'attraction des entreprises nécessite la réunion d'un grand nombre d'instruments : prospection à l'étranger, techniques du marketing territorial, ingénierie territoriale et financière, interventions directe ou indirecte des pouvoirs publics auprès des entreprises, etc. Cette complexité d'instrument est liée à celle du processus de localisation des firmes et il est d'ailleurs possible de mettre en parallèle les étapes du processus d'attraction avec le déroulement du processus de localisation des entreprises.

    Le tableau suivant montre les interactions entre entreprise et territoire au cours du processus de localisation16.

    16 Lagnel O. et Rychen F., Enjeux économique de l'attraction, in localisation des activités économiques : efficacité versus équité, treizième congrès des économistes belges de langue françaises, 1998.

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    Tableau 3 : Les interactions entre entreprises et territoire au cours du processus de localisation.

    Etapes du processus de
    localisation de l'entreprise

    Actions conduites

    Processus
    d'attraction

    1. Projet d'investissement
    à l'étude

    Prise en compte du pays ou de la
    région comme localisation potentielle

    1. construction de
    l'image du territoire

    2. Sélection des pays ou
    régions d'implantation

    Contact entre l'entreprise et
    l'agence lors d'un séminaire
    Contact directe par un prospecteur de
    l'agence

    2. Génération
    de l'investissement

    3. Etablissement d'une
    short List sur la base de critère de
    localisation qualitative
    Evaluation/comparaison de
    la rentabilité de chaque site

    Visite des sites retenus par
    l'entreprise ou proposé par
    l'agence Recueil de données
    socioéconomiques, administratives...
    Montage du dossier d'aides
    Financières

    3. Service à
    l'investisseur
    (avant investissement)

    4. Implantation

    Formalités administratives, aides
    diverses à l'installation
    (recrutement, fournisseurs...)

    Intervention du
    One-stop Shop

    5. Entreprise en activité

    Médiation de l'agence, entreprise
    et l'administration, aide à
    l'intégration dans le tissu
    économique local et national

    4. Services à
    l'investisseur
    (assistance aux
    entreprises après
    implantation)

     

    6. Extension du site

    Appui du dossier auprès des
    administrations
    Obtention d'aides financières

     

    Source : Lagnel. O et Rychen. F, 1998

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 29

    CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

    Dans ce premier chapitre, nous avons essayé de cerner le concept d'attractivité territoriale à travers ses fondements et principales approches théoriques, ainsi que ses principaux indicateurs. Il ressort de cette première analyse une conception relativement simple de l'attractivité territoriale, à savoir : c'est la capacité pour un territoire à attirer sur une période donnée diverses activités économiques et facteurs de production mobiles. Partant ainsi de cette définition, nous avons expliqué comment dans un contexte globalisation de plus en plus marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le marché de localisation des activités économiques. Chacun y développe une panoplie d'instruments et de politiques pour attirer et retenir le maximum d'entreprises. Du fait de cette quête d'un meilleur positionnement des territoires sur le marché de l'implantation, certains responsables territoriaux font recours aux pratiques du marketing territoriale (pratiques qui jusqu'ici étaient jadis réservé au monde des entreprises) afin d'influencer en leur faveur les décisions de localisation des entreprises. Finalement, un territoire compétitif et attractif est un territoire qui génère une offre territoriale différenciée et susceptible de faire face à la concurrence.

    En outre, il faut reconnaître que les politiques de marketing territorial17 qui d'ailleurs se sont fortement banalisées connaissent aujourd'hui un succès certains. Toutefois, l'élément crucial pour toute stratégie d'attraction des entreprises sur un territoire réside bien plus dans la dynamique de la gouvernance locale. Ceci dit, qu'en est-il de la ville de Douala en matière de stratégie d'attraction des entreprises ? Quel rôle y joue la gouvernance locale ?

    Après avoir analyser le cadre théorique de l'attractivité territoriale dans le présent chapitre,

    nous allons ensuite montrer dans le deuxième chapitre le rôle de la gouvernance locale et bien d'autres facteurs dans la construction de l'attractivité de la ville de Douala.

    17 Les techniques du marketing territorial permettent de promouvoir les territoires en tant que destination d'accueil des investissements étrangers.

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Chapitre 2 :

    ROLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LA
    CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE
    DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 30

    INTRODUCTION

    Les thèmes d'attractivité économique et de compétitivité sont partout perçus comme une priorité pour les dirigeants territoriaux. A toutes les échelles, les territoires développent des stratégies et se dotent des instruments visant à favoriser leur redéploiement économique. Pour sa part, Douala ville portuaire et principal centre des affaires du Cameroun, regorge d'éléments structurants de l'espace qui jouent un rôle essentiel dans le processus d'attraction des entreprises. Cette situation est d'autant plus véritable qu'à Douala, on y retrouve au-delà d'une panoplie de facteurs d'ordres socioéconomiques, des réseaux d'acteurs18 structurels divers et efficaces qui animent son tissu économique. Ainsi, à Douala, le territoire n'est pas seulement un « espace donné postulé et prédécoupé » et sur lequel se déroulent des dynamiques spécifiques sous l'égide des autorités publiques locales. Il est aussi le résultat d'un processus de construction et de délimitation par les acteurs aussi bien privés que publics. Désireux de mettre en lumière quelques facteurs explicatifs de l'attractivité des entreprises à Douala, Il est question pour nous dans ce deuxième chapitre, d'analyser les causes profondes du dynamisme de la ville de Douala en accordant un plus grand intérêt aux facteurs méso-économiques. Ici, l'accent est mis sur la dynamique de la régulation publique et privée, ainsi que sur les coopérations et les synergies renforcées par la gouvernance locale.

    L'objectif visé dans ce chapitre est d'une part d'établir le lien entre la dynamique de la gouvernance et l'attractivité économique de la ville de Douala, en partant des caractéristiques que nous mobilisons dans les questions du construit socio-économique de la ville et de la coordination des acteurs de la ville. La démarche entreprise nous amène, dans la première section à faire une analyse théorique de la gouvernance locale. Puis dans la deuxième section nous illustrerons la dynamique de la gouvernance économique à Douala, ainsi qu'une illustration des autres facteurs d'attractivité de cette ville.

    18 Regroupement formel ou informel des acteurs locaux en association et clubs divers.

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    SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA GOUVERNANCE

    LOCALE

    Les prémices de réflexions sur la gouvernance locale peuvent être restituées dans l'histoire de la recherche de nouveaux modes d'organisation et de gestion des territoires alternatifs aux démarches territoriales descendantes classiques19. Il s'agit ici de faire intervenir dans le processus de formulation et d'exécution des politiques publiques locales une pluralité d'acteurs dont la capacité d'action collective impacte durablement le niveau de développement. Ainsi, en matière de développement territorial, la gouvernance est un facteur important, facilitant la compréhension entre les acteurs (institutions publiques, entreprises, associations...) et offrant la possibilité d'un travail en commun et la coordination de leurs actions.

    Cette section présente les fondements théoriques de la gouvernance locale comme outils de

    construction de l'attractivité territoriale et met également en exergue le rôle des acteurs dans la gouvernance économique locale.

    I.1- Concept de gouvernance et éléments constitutifs de la gouvernance locale

    La notion de gouvernance a été utilisée et fortement popularisée par la Banque mondiale à la fin des années 1980. Le concept a ensuite été affiné par la communauté des chercheurs, des consultants et des cadres des institutions internationales. Mais en fait, la thématique de la gouvernance a aussi été abordée dans d'autres domaines que celui du développement :

    · Etude du fonctionnement des organisations collectives ou des entreprises privées (corporate governance) ;

    · Etude des politiques publiques municipales, du gouvernement local et de la question de la subsidiarité (multi-level governance) ;

    · Gestion des biens publics mondiaux ou de la régulation des flux de la mondialisation

    (gouvernance globale ou mondiale), etc.

    Toutefois, La gouvernance demeure un concept flou, mouvant et « attrape-tout ». Smouts

    (2002) en donne la définition suivante:

    y' « La gouvernance n'est ni un système de règles, ni une activité mais un processus ;

    y' La gouvernance n'est pas fondée sur la domination mais sur l'accommodement ;

    y' La gouvernance implique à la fois des acteurs privés et des acteurs publics ;

    y' La gouvernance n'est pas formalisée et repose sur des interactions continues »

    19 Vision fordiste et tayloriste du territoire pensée et mise en oeuvre par le grands corps de l'Etat qui se voulaient une prise en charge pyramidale du territoire.

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    Une autre définition à la fois suffisamment englobantes et relativement précises de la gouvernance est proposée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 1997. Ici, La gouvernance est considérée comme l'exercice de l'autorité politique, économique et administrative dans le cadre de la gestion des affaires d'un pays à tous les niveaux.

    Dans sa conception normative, la gouvernance désigne l'ensemble des interactions entre une diversité d'acteurs publics et privés dans l'élaboration et l'exécution des politiques publiques afin d'atteindre des objectifs communs de satisfaction de l'intérêt général (Enjolras, 2005 ; Le Galès, 1995). Aussi, elle est acceptée comme la qualité de la gestion du pouvoir et des ressources publiques. Et cette qualité (bonne ou mauvaise) s'applique en termes de participation, de transparence, du pouvoir de rendre compte, d'efficacité et d'équité.

    On distingue en effet souvent gouvernance globale (où interviendraient au côté et par dessus les Etats, les grandes institutions et les acteurs privés transnationaux) et gouvernance locale (où le rôle de la société civile et les entreprises locales serait mis en avant au côté des instances décentralisées et déconcentrées de l'Etat). En effet, pour les théoriciens de l'école parisienne de la régulation, avec des auteurs tels que : Boyer, Aglieta ou encore Leca, la gouvernance locale rend compte de la recherche de nouveaux modes d'organisation territoriale et d'une conception moderne du management local, transcendant les politiques sectorielles. Empruntée des sciences politiques (discipline dans laquelle la gouvernance vise les nouvelles formes de gouvernement), cette expression souligne le caractère composite du système d'action présidant à l'élaboration des politiques d'aménagement du territoire et de développement économique. La gouvernance locale ne se décrète pas, elle est un construit dans lequel les institutions sont largement imbriquées jouant ainsi un rôle d'intermédiation. Elle invite le territoire à devenir la cible de l'action publique à travers la promotion d'expériences telles que les grappes d'entreprises, les systèmes productifs localisés ou les pôles de compétitivité (Courlet, 2008).

    I.1.1- La gouvernance locale : un processus de coordination des acteurs et de construction de l'attractivité territoriale

    Pour qu'un territoire émerge ou devient attractif, il faut que les acteurs se coordonnent. Sans coordination, ou ce que Fabienne Leloup, Laurence Moyart et Bernard Pecqueur (2004), appellent « gouvernance locale », le territoire est voué à demeurer un espace passif qui subi les évolutions et les contraintes de son environnement extérieur.

    C'est bien par la coopération et la coordination des stratégies publiques et privées que les

    territoires peuvent améliorer leur performance. En effet, chaque territoire recèle un ensemble

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    d'institutions (entreprises, administrations locales, associations...), toutes ayant des intérêts très souvent divergents ou parfois même convergents. De plus, ces institutions entretiennent des relations qui s'inscrivent d'une part dans le cadre marchand et d'autre part en dehors du cadre marchand (par exemple l'édiction des normes, les conventions formelles et informelles...). Si bien qu'elles se trouvent largement mobilisées dans le fonctionnement de la dynamique des économies locales. De ce fait, la gouvernance locale va répondre à la mise en place des conditions de régulation et de pilotage des actions de ces différents acteurs dans la perspective d'une organisation efficace de l'activité économique sur le territoire. Ceci implique des jeux de négociation, de compromis, d'alliances entre acteurs divers obéissant à leurs propres logiques d'intérêt et/ou exerçant des responsabilités sur des domaines de compétences tantôt partagés, tantôt disputés (Bertrand et al. 2001). Cela suppose également l'activation de relations et de réseaux multiples où diverses formes de proximité tant géographiques qu'organisationnelles pourront jouer.

    Pour certains auteurs à l'égard de Gilly-Wallet (2005), la gouvernance locale apparait comme le processus d'articulation dynamique de l'ensemble des pratiques et des dispositifs institutionnels entre les acteurs géographiquement proches en vue de résoudre leurs problèmes de production. Un tel processus par essence dynamique vise la formulation et la résolution des problèmes productifs des territoires. Par ailleurs, la gouvernance locale participe à la création d'un « capital relationnel » dans lequel, les acteurs du milieu se reconnaissent. Ces derniers partagent des valeurs (entrepreneuriales, familiales, professionnelles, etc.) qui sont à l'origine des relations de confiance et de réciprocité, source d'innovations et d'attractivité du territoire.

    Parler de gouvernance territoriale revient donc à mettre en exergue la construction de compromis locaux, des alliances, des réseaux entre différentes logiques d'acteurs qui coexistent dans une « organisation territoriale qui met en synergie d'une part, les acteurs privés et leur organisation industrielle, et d'autre part, les acteurs publics et leur organisation institutionnelle » (Guesnier, 2006). La gouvernance locale invite ainsi à passer progressivement d'une logique concurrentielle à une logique organisationnelle des politiques publiques locales, ce qui s'impose de plus en plus, dans le cas des politiques d'attraction d'entreprises (Bazin, 1998, op.cit). A ce titre nous pensons que La gouvernance locale implique l'engagement d'un nombre croissant d'acteurs, aussi bien publics que privés, qui doivent être inclus dans la conception, la construction et la mise en oeuvre des politiques d'aménagement du territoire.

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    I.1.2- Typologies de gouvernance locale.

    L'observation empirique permet de distinguer aujourd'hui les formes différenciées de gouvernance locale souvent vécues. La plupart des approches développées20opèrent une différenciation des gouvernances à partir de la nature des acteurs engagés et dominants dans la coordination. Si bien que la typologie fait état de quatre formes de gouvernance locale en fonction du caractère privé ou non des objectifs et des modes d'appropriation des ressources par les acteurs. Ainsi l'on distingue :

    > La gouvernance privée : ce sont les acteurs privés à travers leur dynamisme qui

    impulsent et pilotent les dispositifs de coordination et de création de ressources selon un but d'appropriation privée. Il en est ainsi de la firme motrice, par exemple l'établissement d'un grand groupe industriel qui structure l'espace productif local ;

    > La gouvernance privée collective : dans ce cas, l'acteur clé est une institution
    formelle qui regroupe des opérateurs privés et impulse une coordination de leurs stratégies. On trouve ici les chambres de commerce, les syndicats professionnels à l'exemple du Groupement Inter patronal du Cameroun (GICAM) et toute forme de club regroupant des opérateurs privés ;

    > La gouvernance publique : en effet, les institutions publiques ont des modes de

    gestion des ressources qui diffèrent de l'appropriation privée, notamment à travers la production de biens ou services collectifs qui sont donc, par définition, utilisables par tous les acteurs, sans rivalité ni exclusion. Ce sont au premier rang l'Etat, les collectivités territoriales décentralisées, toutes les formes d'intercommunalité et syndicats de communes, les institutions informelles (associations des ressortissants..., tontines), mais aussi les institutions de formation et les centres de recherche publique.

    > La gouvernance mixte : dans la réalité, rares sont les situations pures de
    gouvernance privée ou publique ; on trouve souvent une association de ces différentes formes mais avec une dominante. Cela permet de caractériser chaque territoire comme un cas particulier qui entre dans une catégorie générale (plutôt publique ou plutôt privée) avec un dosage toutefois spécifique et variable.

    La dynamique des territoires repose sur un processus continu de créations de ressources

    nouvelles, ce qui relève d'une double démarche : il faut se préoccuper de la structure et du

    20 (GILLY, WALLET, 2001 ; LELOUP, MOYART, PECQUEUR, 2005 ; ENJOLRAS, 2004 ; MENDEZ, RAGAZZI, 2007 ; ALBERTI, 2001)

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    fonctionnement du système productif qui doit évoluer dans une démarche permanente d'inventivité, ce qui relève de la gouvernance privée. Il faut aussi se préoccuper de l'offre de biens publics locaux et de l'adaptation du capital public aux besoins des habitants et des entreprises, ce qui relève de la gouvernance publique. Qu'en est-il ainsi du rôle des acteurs dans l'animation de l'économie locale ?

    I.2- Rôle des acteurs dans la gouvernance économique locale

    Comme illustré dans les paragraphes précédents, la gouvernance locale est ce mode de management territorial qui suscite la coopération et la coordination des acteurs locaux (les entreprises, les collectivités locales, la société civile...) dans une dynamique qui tend à construire ou reconstruire l'identité territoriale afin de mieux capter les flux d'investissement.

    I.2.1- L'action décisive des collectivités territoriales décentralisées et des services

    déconcentrés de l'Etat.

    Aujourd'hui avec la mondialisation qui a désormais mis les territoires en « première ligne », et parallèlement à l'avènement de la décentralisation, les actions des collectivités territoriales décentralisées en matière d'animation économique se sont accrues. L'action économique des collectivités territoriales, de nature plus structurelle que conjoncturelle, se manifeste de multiples façons : interventions directes auprès des entreprises, afin que celles-ci s'installent ou pérennisent leurs activités sur leur territoire, aménagement de zones d'activité (technopôles, clusters, agropoles...), soutien à la création d'entreprises et à l'innovation, marketing territorial, « encouragement à la constitution de districts industriels », etc. Pour juger de l'utilité de ces initiatives, il convient d'abandonner le point de vue général et de s'intéresser à des interventions précises. En effet, l'action économique des collectivités locales repose sur trois piliers complémentaires :

    · le soutien aux activités existantes sur le territoire et la valorisation de ses ressources (compétence principale des régions, des chambres consulaires et des agences de développement local). A cet effet, on recense une panoplie d'actions s'exprimant sous forme d'aides financières directes (primes diverses, construction et aménagement des zones de production...), de mise en place d'exonérations fiscales et autres garanties des emprunts des entreprises, ou de revalorisation du patrimoine immobilier du territoire (Datar, 1995).

    · le renforcement de l'attractivité du territoire à travers la fourniture de services aux entreprises (conseil, assistance, information, et autres formes de services directs) et l'accueil

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    d'activités nouvelles, en particulier des investissements direct étrangers (compétence première des agences de développement).

    · le renforcement de la compétitivité des entreprises et le positionnement stratégique des métropoles dans un schéma de concurrence généralisée des territoires pour capter les activités économiques.

    Schéma 3: caractérisation du rôle des collectivités locales dans l'animation économique

    Besoins en informations, en formation,...

    Responsables
    politiques locaux ou
    collectivités
    territoriales
    décentralisées

    Entreprises ou PME

    Politiques d'implantation pour aménagement du territoire

    Services aux entreprises

    Pour le développement local :
    Mobilisation des institutions diverses c'est-à-dire :

    V' Création en leur sein des services chargés des affaires économiques ;

    avec des missions de développement précises...

    V' Mise en place des « comités d'expansion » ou des « agences de

    développement »,

    V' Promotion des « pépinières et / ou hôtels d'entreprises », V' Promotion des observatoires économiques locaux, etc.

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 36

    Sources : Essombe Edimo (2005)

    I.2.2- Le rôle décisif des acteurs privés dans la gouvernance économique locale.

    La participation des acteurs privés à la gestion des territoires n'est pas nouvelle. Cela s'est d'autant plus vérifié là où l'Etat était soit faible, soit pauvre (soit, bien sûr, les deux). La nouveauté réside sans doute dans les modalités de sortie de crise institutionnelle qui ont permis l'implication croissante des acteurs privés, dans la gestion et l'aménagement des territoires. De

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    fait, la définition d'acteur privé reste floue. Les entreprises ou encore l'individu lui-même peuvent être considéré comme les premiers actant de la sphère privée. Certains auteurs révèlent cependant que la société civile doit être également considérée à ce prisme.

    L'implication du secteur privé dans l'animation économique locale ou encore à sa participation dans la construction de nouvelles formes de gouvernance dément aujourd'hui la vision de l'entrepreneur souvent qualifier « d'être essentiellement passif21 ». Nous observons en effet que le rôle de ce dernier est loin de se limiter à celui que lui impartit le traditionnel schéma de la subsidiarité : ne laisser à l'Etat de possibilité d'intervention que dans les secteurs où le privé ne serait pas plus efficace. Les entreprises interviennent sur les territoires au delà de leur champ productifs et leur apport en matière d'animation de l'économie locale réside beaucoup plus dans la création des richesses (production) et des emplois. Toutefois, en matière de gouvernance économique locale, il s'agit pour ces derniers de s'organiser efficacement pour résoudre les problèmes communs ; d'organiser les actions collectives pour défense d'intérêt communs ; de collaborer avec les collectivités territoriales décentralisées pour des solutions « Win-Win » ; de plaidoyer auprès des services de l'Etat ; de valoriser la réussite des entrepreneurs ; de soutenir l'action collective (pollution, sécurité, environnement...).

    Quant à la société civile, la contribution en matière d'animation et/ou de gouvernance économique locale réside dans son implication dans la planification stratégique locale; faciliter des partenariats avec le secteur privé ; contribuer au maintient et à la réalisation des infrastructures et services ; promouvoir l'éducation, la formation et l'entreprenariat ; agir pour la préservation de l'environnement...

    En somme, il y a lieux d'affirmer comme Courlet (2008, op.cit) que dans le cadre de la gouvernance locale, la coordination permet d'optimiser les services rendus aux entreprises et aux investisseurs et conduit à mettre l'accent sur l'environnement des entreprises. Qu'en est-il ainsi de la démarche entreprise par les acteurs de la ville de Douala en matière de gouvernance locale ?

    21 Être sans âme, uniquement intéressé par des mobiles élémentaires, tout juste capable de s'adapter passivement aux lois du marché (Essombe Edimo, 2005)

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    Section II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE LOCALE ET

    DES AUTRES FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA

    L'attractivité économique dont la ville de Douala fait l'objet découle sans doute des macro-facteurs (facteurs géographiques, économiques), mais aussi des facteurs socio-institutionnels relevant entre autres de la dynamique de la gouvernance locale. En effet, La gouvernance locale à Douala interpelle le processus par lequel les différents acteurs locaux (institutionnels, privés, associatifs, financiers,...) impactent de près ou de loin le développement de la ville, son attractivité et sa compétitivité. Il est question dans cette sous-section de mettre en lumière les spécificités de cette gouvernance perçu tant du coté des acteurs privés que des institutions publiques de la ville. Mais également d'illustrer les autres facteurs d'attractivité de la ville.

    II.1- Cadre d'analyse empirique de la gouvernance locale à Douala

    Le territoire est une organisation spécifique où se combinent les stratégies privées et les interventions publiques donnant lieu à la gouvernance locale (Courlet, 2008, op.cit). Nous remarquons, à travers les résultats de notre enquête, l'existence d'une dynamique territoriale à la fois privée et institutionnelle à Douala. La dynamique privée, assimilée à la gouvernance privée, est perçue ici à travers les relations qu'entretiennent les entreprises avec les organismes non officiels d'aide aux entreprises, les entrepreneurs locaux et les institutions informelles locales. Tandis que la gouvernance publique est perçue à travers les actions impulsées par les autorités publiques locales, mais aussi à travers les relations qu'elles entretiennent avec les entreprises. Nous allons ainsi illustrer la gouvernance locale à Douala premièrement du point de vue de la dynamique privée, ensuite du point de vue de la dynamique publique.

    II.1.1- Les entreprises de Douala et les réseaux de relations institutionnelles locales

    A Douala, Les entreprises sont engagées avec d'autres partenaires dont les collectivités locales, les services déconcentrés de l'Etat et les organismes non officiels dans un jeu social local où les positions de chacun ne peuvent être expliquées seulement par la nature des relations marchandes. Il importe d'illustrer ici les liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de Douala, mais aussi les relations entre les entreprises et les institutions publiques locales.

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    II.1.1.1- L'existence des liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de

    Douala

    D'après les résultats d'une enquête22 portant sur les itinéraires individuels des promoteurs d'entreprises dans la ville de Douala et les mobiles qui les guident en matière d'implantation, il apparait que ceux-ci entretiennent de nombreux rapports entre eux mêmes et avec des institutions formelles et informelles locales de promotion d'entreprises de leurs lieux d'implantation. Ainsi, près de 61% d'entreprises entretiennent des relations avec les entrepreneurs locaux, et 22% avec les organismes non officiels tels que : le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM), la Fédération Nationale des associations de Petites et moyennes entreprises (FENAP)... Ces relations sont généralement d'ordre professionnels (encadrement et soutien aux entrepreneurs) ; d'affaires (partenariat) ; humains (proposition, renforcement et /ou transfert de compétences) et parfois consistent en l'accompagnement et en la défense des intérêts des entreprises. Cette situation s'inscrit en droite ligne dans l'un des principes-clés qui fonde la gouvernance sur une approche territoriale et sur le principe de subsidiarité active entre agents privés. Ces liens sont, par ailleurs, compris comme une sorte de coopération entre producteurs dans la ville, prenant des formes multiples et passant quelques fois par :

    - des conventions communes portant, soit sur les pratiques de prix (Chambre de Commerce), soit sur l'absence de conduites de type « passager clandestin » dans laquelle une entreprise profiterait délibérément d'une action collective sans y avoir contribué.

    - des pratiques uniformes de gestion de la force de travail (niveau de salaires, attitudes vis-à-vis des réglementations salariales, fiscales, etc.) ;

    - des actions communes (associatives, syndicales, clubs, etc.), en vue de défendre les intérêts de l'ensemble des entreprises et d'arbitrer les conflits entre les producteurs

    Cet ensemble d'atouts issus de la coopération dénote de l'existence des liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de Douala.

    Toutefois, plus de 21% des chefs d'entreprises de la ville de Douala sont membres des clubs

    des entrepreneurs. Ces clubs leur fournissent des informations sur le climat des affaires, les possibilités d'octroi de crédits, et des idées nouvelles sur les cessions d'entreprises. En marge des

    22 D. Djatcho, 2012, gouvernance territoriale et développement industriel à Douala, thèse de Doctorat, université de Yaoundé 2.

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    clubs, 46% et 40% des chefs d'entreprises sont respectivement membres des associations de tontines et de villages. Tout comme les clubs, ces associations contribuent aux activités des entrepreneurs. « Cette situation nous retrace le caractère privé de la gouvernance locale dans le développement des entreprises à Douala ». Les acteurs de cette gouvernance privée sont ainsi situés et classés au rang des entreprises, des associations et des clubs.

    Aussi, La plupart des promoteurs d'entreprises appartiennent à des structures et réseaux comme des « tontines23 », et le financement de leurs unités de production se nourrit largement du secteur financier informel. On observe dans le graphique ci-dessous, que la majorité des entreprises de Douala entretiennent des relations avec les institutions informelles. Ainsi, un peu moins de 43% des entreprises sont en rapport avec les tontines, 37,5 % en rapport avec des associations des ressortissants divers et 19,64% côtoient les groupements des entrepreneurs. Ceci est la preuve d'un dynamisme local entre les acteurs économiques à Douala.

    Les relations entrepreneurs et tontines / associations de village, sont sources non seulement de financements des activités, mais également des informations sur la culture, la politique et le social. Ce qui nous ouvre ainsi la voie au concept d'économies externes cher à Alfred Marshall (1890). En forgeant cette notion nous disons que les économies externes à Douala se trouvent à l'intérieur des relations qui s'établissent entre les entreprises et les institutions locales. Nous les définissons ici comme les avantages que l'environnement (physique, social, culturel, politique et économique) procure aux entreprises de Douala.

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 40

    23 Certaines tontines soutiennent des initiatives de création ou de promotions d'entreprises à Douala, même si elles soufrent pour la plupart d'une absence de cadre juridique. Par ailleurs Les membres des associations de tontines à Douala sont en majorité des créateurs ou gérants d'entreprises.

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Graphique 1 : entreprises et relation avec les institutions

    formelles et informelles

    à Douala

    tontines

    ass des ressort divers Groupement des entrepreneurs

    37%

    20%

    43%

    Sources : résultats de l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)

    Les tontines constituent par exemple, de puissants réseaux de diffusion d'informations pour les chefs d'entreprises (Gautrand, 1987 ; Essombe Edimo , 1990). Ce qui leur permet de nouer des relations qui peuvent être commerciales, de production, ou d'échanges d'informations sur les affaires (Courlet et Tiberghien, 1986). De même, les associations ainsi que les clubs des entrepreneurs participent au développement des entreprises à travers la diffusion des informations quant au climat des affaires.

    II.1.1.2- Les relations entre les entreprises et les institutions publiques locales

    Outre le fait d'entretenir des relations avec les organismes non officiels et les entrepreneurs locaux, il ressort des enquêtes de terrain que les entreprises de Douala entretiennent des relations avec les institutions publiques locales telles que : la Communauté Urbaine de Douala (CUD) soit environ 70% d'entreprises, les mairies d'arrondissement, l'Agence de Développement de Douala (A2D), la chambre de commerce, des organismes de promotion d'entreprises tels que le Fonds National de l'Emploi (FNE ) et le Centre de Formalité de Création des Entreprises (CFCE), les institutions universitaires et bien d'autres. Ces relations sont caractéristiques de la dynamique institutionnelle (gouvernance publique).

    Avec la CUD et les mairies d'arrondissement, les entreprises entretiennent des relations de

    type : professionnelles, fiscales, foncières, hygiène et salubrité et sponsoring. Toutefois, ces relations restent pour la plupart (soit 52%) d'ordre fiscal.

    41

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Tableau 4 : relations entre la CUD et les entreprises de Douala

    Types de Rapports avec la CUD

    Effectifs

    Fréquences (%)

    Professionnels

    28

    22,22

    Fiscaux

    66

    52,38

    Consultations

    15

    11,90

    Fonciers

    3

    2,38

    Paiement de frais de publicité

    4

    3,17

    Hygiène et Insalubrité

    7

    5,55

    Sponsoring

    1

    0,79

    Subordination

    2

    1,59

    Total

    126

    100

    Sources : résultats de l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)

    Pour sa part, L'Agence de Développement de Douala (A2D) crée en 2002 en partenariat avec le patronat camerounais et bien d'autres institutions24, entretien de parfaites relations avec plusieurs entreprises de la ville. Ces relations sont pour la plupart d'ordres professionnels (de soutien aux entreprises, et de facilitation dans les démarches administratives auprès des autorités locales).

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    24 Le Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), basé à Douala, constitue le patronat camerounais. En concert avec la CUD, d'autres partenaires à l'instar du Port Autonome de Douala (PAD), la Fédération Nationale des Associations des PME (FENAP), la Chambre des Commerce d'Industrie, des Mines et de l'Artisanat du Cameroun (CCIMA), ainsi que certaines associations de la société civile de Douala ont travaillé à la mise en place de l'A2D.

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    Tableau 5: relations fonctionnelles entre l'A2D et les entreprises à Douala

    Types de Rapports avec l'A2D

    Effectifs

    Fréquences (%)

    Professionnels

    151

    85,33

    Idées pour améliorer les services

    16

    9,20

    Collaboration de travail

    7

    4,05

    Paiements de droits

    3

    1,42

    Total

    177

    100,00

    Sources : résultats de l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)

    A côté de cet ensemble d'institutions qui oeuvre pour le développement des entreprises à Douala, il y a également la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de l'Artisanat (CCIMA) crée en 1921 qui est un mobile facilitateur dans l'implantation des entreprises à Douala. En plus de sa mission représentative des intérêts des milieux d'affaires privées dans les domaines du commerce, de l'industrie, des prestations de services et de l'artisanat, la CCIMA, entretient un réseau de relations avec tous les organismes intéressés par les activités du secteur privé. Les missions de la CCIMA sont d'intérêt professionnel (apporter assistance et encadrement aux chefs d'entreprises notamment les PME), de promotion industrielle, commerciale et de coopération (apporter l'information, l'appui et l'assistance aux opérateurs économiques pour la recherche de produits, de technologies ou de partenaire étrangers), et d'encadrement des entreprises à travers sa plateforme du dialogue public/privé. Il est toutefois aussi important de souligner qu'en novembre 2010, par exemple, cet organisme a permis la mise sur place d'un « jardin d'entreprises » à Bonabérie (route nationale n° 3).

    Aussi, le dans le souci de faciliter la création des entreprises à Douala, le gouvernement a mis en place Les Centres de Formalités et de Créations des Entreprises (CFCE). Ce sont des structures qui ont pour mission essentielle d'assurer les formalités de création d'entreprises. Le gouvernement camerounais en mettant en place les CFCE a voulu palier les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les opérateurs économiques tant nationaux qu'étrangers dans leurs démarches de création d'entreprises au Cameroun. Il n'est de secret pour personne aujourd'hui que, ceux qui entamaient ces démarches devaient se préparer à affronter un chemin long et truffé d'embuches, du fait de la négligence et même du clientélisme de certains agents de

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    l'Etat. Ceci était de nature à freiner l'élan des opérateurs économiques de tous bords désireux d'investir dans notre pays.

    En 2008, on estimait à 34 jours le temps nécessaire à un promoteur pour créer son entreprise au Cameroun alors que dans certains pays d'Afrique, le processus pouvait être bouclé en trois ou quatre jours seulement. Cette disparité seule suffit à réduire la compétitivité du pays par rapport à d'autres en ce qui concerne l'attrait qu'il exerce sur les investisseurs. Les CFCE ont donc été crées pour ramener les délais de création des entreprises à 72 heures, pour l'accompagnement technique et managérial des entreprises à travers les Centres de gestion Agrées et leur financement dans le cadre d'un programme d'appui appelé PACD/PME. Mais aussi pour réduire les coûts de création d'entreprises en limitant les déplacements des usagers et surtout en rendant publics les tarifs pratiqués pour la délivrance des documents tout au moins ceux qui ne sont pas gratuits.

    Le caractère public de la gouvernance locale ainsi mis en évidence, est perçu à travers les liens de proximité et de coopération entre entreprises et organismes officiels / institutions publiques locales. Contrairement aux prescriptions inhérentes à la théorie néoclassique de base où l'agent économique agit hors de l'enjeu social effectif, à Douala de nos jours, on ne peut exclure les comportements individuels et sociaux de toutes actions économiques. Les acteurs agissent dans un contexte social, familial, communautaire, variant dans le temps et dans l'espace. Les relations marchandes à Douala ne sont donc pas les seuls repères qui guident l'action économique mais aussi les relations sociales dont on ne pourrait s'en passé dans l'application des principes de la gouvernance. En revanche, ces analyses viennent ainsi confirmer notre hypothèse selon laquelle, la gouvernance locale fait intervenir un ensemble complexe d'institutions et d'acteurs n'appartenant pas tous à la sphère publique et qui influence l'organisation et la gestion du territoire. Les acteurs de la gouvernance à Douala échangent des ressources diverses et sont interdépendants. Des responsabilités qui incombaient auparavant à l'Etat sont aujourd'hui partagées. On relève une participation accrue du secteur privé et associatif à la fourniture des biens et services publics et aux décisions stratégiques.

    Dans cette optique, le développement des entreprises à Douala ou encore l'attractivité de la ville apparaît d'une part comme le résultat d'un dialogue permanent des entrepreneurs avec le territoire et de l'institutionnalisation du partenariat publique-privé. Toutefois, cela est aussi la conséquence d'une action volontariste et dynamique des collectivités locales (C.L.) dans un rôle d'animation de l'environnement des entreprises, et dont-il importe d'illustrer dans le paragraphe suivant.

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    II.1.2- La démarche de la communauté urbaine de Douala (CUD) dans l'animation économique et l'amélioration de la « gouvernance urbaine »

    Tirant les leçons à la fois des politiques industrielles, jadis, conduites en termes de "grandes entreprises" à Douala et de l'échec de celles de promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME) menées dans les années 1970 (problème de localisation), mais aussi des conséquences de l'ajustement structurel des années 1990 et soucieuse de reconstruire la compétitivité et l'attractivité de la ville, l'Exécutif Communautaire a entrepris une démarche qui le positionne désormais comme un maillon essentiel du développement de la ville de Douala. Cette dernière s'y emploie, notamment, par la mobilisation (comme beaucoup d'autres Collectivité Locales) d'institutions de plus en plus expérimentées dans la pratique du développement local et l'adoption d'un ensemble d'actions visant l'amélioration de la "gouvernance" urbaine. Ainsi, face à la concurrence que la ville de Douala commençait à subir, notamment sur la côte ouest africaine, La CUD a entrepris une démarche volontariste de redressement de son attractivité. De façon générale et hormis l'adoption d'une stratégie de développement de Douala (plan directeur d'urbanisme de Douala à l'horizon 2025), la construction de l'attractivité de la ville s'appuiera d'abord sur la recherche de l'amélioration de l'environnement des entreprises (à travers une intense activité de réhabilitation / rénovation des infrastructures publiques locales) et ensuite, la mise en place des structures d'animation du milieu économique local (Essombe Edimo, 2005).

    II.1.2.1- La réhabilitation des infrastructures

    La réhabilitation et la modernisation des infrastructures dédiées à l'environnement des entreprises seront menées à travers des réalisations précises. Parmi celle-ci, l'on note :

    y' Le désenclavement des zones industrielles de la ville : par la rénovation et le doublement des voies des axes routiers qui mènent à ces aires de production.

    y' La réfection de la voirie entre 2001 et 2004. Ceci aura concerné (pour les chaussées et les drains) une quinzaine de grandes artères réparties sur les cinq arrondissements de Douala.

    y' La rénovation de divers autres axes routiers secondaires dans différents arrondissements de la ville, afin de faciliter la circulation des hommes et des marchandises. De plus il est prévu, pour 2014, la construction d'un second pont sur le Wouri : ce dernier devra, notamment, faciliter davantage le contournement de la ville par route, l'écoulement des produits fabriqués dans la zone industrielle ouest, tout comme il devra amplifier les échanges entre la ville et les différentes parties sud-ouest et ouest du pays.

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    y' La réalisation d'un réseau de câbles à fibres optiques irriguant toute la ville d'une infrastructure de communication à haut débit, ce qui permet de mettre à la disposition des entreprises des outils performants de communication, tout en facilitant leur organisation et la vitesse de leurs transactions.

    Toutefois, l'amélioration de l'environnement des entreprises ne concernera pas seulement la rénovation des infrastructures. Celle-ci s'est accompagnée également de la volonté de développer une politique de l'immobilier d'entreprise et, surtout de la promotion des projets de « parcs d'entreprises » pour la ville de Douala. Il en est ainsi de l'aménagement, dans le cadre des 1 000 hectares de terrain de la zone dite de "Sawa Beach", d'un parc d'entreprises de haut niveau technologique. Située en contrebas du centre administratif actuel et au sud du port, cette zone s'étale sur 12 km et devra permettre aux entreprises d'écouler plus facilement leurs productions, soit par le canal du port, soit par la voie aérienne, compte tenu de la proximité de l'aéroport de la ville (Essombe Edimo, 2005, op.cit).

    Enfin, s'il ne peut être fait un inventaire exhaustif de toutes les actions entreprises par la CUD, on peut néanmoins aussi retenir dans le voisinage de l'amélioration des conditions du développement des entreprises à Douala, d'autres réalisations en matière d'assainissement, d'habitat social, de mise en chantier des études de réalisation de divers autres logements, de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC).

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    Carte 1 : quelques axes routiers réfectionnés à Douala depuis 2001 et nouvelles zones d'activités implantées.

    Légende :

    Axes routiers réfectionnés ou réhabilités (axes structurants et secondaires).

    Vallée de Besseke, Cité des Douanes, Cité Charly, Sawa Beach etc., nouvelles zones d'activités implantées dans la ville et lotissements en cours, dont celui de Mbanga-Japoma. Sources : Essombe Edimo (2005, op.cit)

    II.1.2.2- La création des structures d'animation de l'économie locale

    À Douala, l'Exécutif Communautaire semble, de plus en plus, se donner les moyens d'être le coordinateur des synergies de tous les acteurs du développement de la ville. Parallèlement à ses actions de réhabilitation et de rénovation des infrastructures publiques, afin de redynamiser l'environnement des entreprises, la CUD va également procéder à la réalisation d'actions

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    complémentaires. Celles-ci concernent pour l'essentiel, la réorganisation de ses services et la mise en place des structures dédiées à l'animation du tissu économique local.

    II.1.2.2.1- De la réorganisation interne de la CUD

    L'organisation spécifique des services internes de la CUD abouti à la mise en place d'une Direction des Affaires Economiques et Financières (DEFI), dont la priorité est désormais de mobiliser dans tous les secteurs, les opérateurs qui peuvent faciliter le développement des industries et l'économie locale. Ce service symbolise, pour la CUD, le passage d'une logique de gestion purement comptable à celle d'une approche plus centrée sur le développement industrielle de la ville. Dans cette lancée, il articule les actions municipales dans le domaine économique et mène des actions diverses de coordination et de réalisation des projets spécifiques touchant au domaine économique.

    Toujours dans le souci de construire l'attractivité de la ville, la CUD a également procéder à la mise en place des structures d'animation et de promotion économique locale que sont l'A2D et l'Observatoire Economique Urbain. L'idée sous-jacente est celle de la revitalisation et de l'amélioration de l'environnement des entreprises, surtout que l'objectif de promotion de l'entreprise sans celle de son environnement est inefficace (Pecqueur, 1992).

    II.1.2.2.2- La promotion de l'Agence de Développement de Douala (A2D)

    Dans son objectif de promouvoir l'animation de l'économie de Douala, la CUD a participé à

    la mise en place de l'A2D. Cette institution crée en 2002 en partenariat avec le patronat camerounais et bien d'autres institutions a pour missions de :

    Accompagner les entreprises dans leur processus d'implantation et promouvoir les relations territoires / entreprises.

    Contribuer à la définition et à la promotion des services concourants, directement ou indirectement, au soutien des entreprises ;

    Aider à la maitrise du foncier et de l'implantation des entreprises à Douala, en particulier, par une organisation et une stratégie de promotion, de prospection et d'accueil des activités afin de participer au renforcement du tissu industriel local ;

    Encourager et accompagner des actions territoriales de développement relevant des priorités de la ville et concernant la création d'emplois ;

    Promouvoir le développement économique, social, culturel et touristique de Douala ;

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    Animer la réflexion et la concertation des acteurs de développement ;

    Faire de Douala un pôle de croissance économique et compétitif.

    Toutefois, l'A2d n'a pas de spécificités complètes dans la logique inhérente aux processus de

    développement local. Elle est appelée à jouer un rôle complémentaire avec l'observatoire économique urbain local.

    II.1.2.2.3- L'observatoire économique urbain de Douala

    Afin de consolider son action d'acteur de développement de la ville, la CUD s'est alors engagée à construire et à recourir à des indicateurs capables d'identifier les clés de réussite, ainsi que les forces et faiblesses des phénomènes socioéconomiques de la ville et, surtout, à se donner les moyens de pouvoir analyser désormais leurs évolutions. Il s'agissait donc de promouvoir un outil de mesure, capable de permettre une meilleure connaissance de l'espace économique et social de la ville de Douala. Dans cette optique, les missions assignées à l'observatoire concernent :

    - La collecte et le traitement de toutes données relatives à l'activité économique de la ville ;

    - La gestion de la base de données sur l'économie locale, ainsi que celle d'un centre informatique économique de la ville ;

    - L'évaluation des politiques sectorielles initiés par l'Exécutif Municipal ;

    - La réalisation de toute étude de nature à éclairer ce dernier sur la situation économique et sociale de la ville ;

    - La participation aux actions de promotion de la ville, en rapport avec les administrations et les opérateurs concernés (à l'instar de l'A2D).

    De même, l'Observatoire assure un rôle en matière de prospective, de veille et d'alerte. Tout

    comme il permet à l'Exécutif Municipal de mieux décliner, sur le plan local, les politiques économiques et nationales.

    Comme illustrer dans les analyses précédentes, la construction de l'attractivité de la ville de Douala par la CUD s'appuiera d'une part sur la recherche de l'amélioration de l'environnement des entreprises à travers une réhabilitation/rénovation des infrastructures, sur la mise en place progressive des structures d'animation du milieu économique local, mais aussi sur l'intensification du partenariat public-privé. Cette dynamique de gouvernance économique locale aura entre autre, permis à la ville de Douala d'accroitre considérablement son parc d'entreprises au cours des dix dernières années, comme le montre le graphique ci-dessus.

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    50

    Graphique 2 : évolution des créations d'entreprises à Douala de 1994 à 2009

    14000

    12000

    10000

    4000

    8000

    6000

    2000

    0

    1994-1996

    1997-2000 2001-2003 2004-2006 2007- 2009

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE (2009).

    De façon générale, au vue des analyses précédentes, nous notons que la gouvernance locale à Douala est bien effective. C'est le fait des acteurs institutionnels (publiques) et des acteurs privées (entreprises, associations, clubs, société civile...) intervenant plus spécifiquement dans le processus de prolifération des entreprises dans la ville. Toutefois, il ya lieu de préciser que l'attractivité de la ville de Douala est surtout liée aux facteurs socioéconomiques dont il convient d'illustrer dans le paragraphe suivant.

    II.2- Les déterminants d'ordre socioéconomiques de l 'attractivité des entreprises à Douala

    Outre Le caractère social de la ville pour les affaires qui lui confère une forte concentration des clubs et collaborateurs des entrepreneurs dans tous les domaines, ainsi qu'une forte proportion des associations, il convient en effet de préciser ici les autres atouts majeurs dont dispose la ville de Douala et qui contribuent objectivement à la construction de son attractivité. L'on peut a ce titre citer : la position géographique et ouverte à l'international de la ville ; ses installations portuaires et aéroportuaires ; l'existence d'une population jeune, dynamique et qualifiée ; un important marché de consommation ; et les spécificités structurelles de la concentration « doualaise ».

    II.2.1- Douala : Une ville à localisation enviable et ouverte à l'international

    En effet, Douala bénéficie d'une position stratégique (le Golfe de Guinée) qui lui confère le statut de porte d'entrer et de sortie du Cameroun. Par temps de globalisation, cette situation lui confère également un statut de « ville de transit » de la sous-région CEMAC. Yaoundé (capitale politique du pays) est à 25 minutes en avion ou à 3 heures par la route, Libreville (Gabon) se

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    trouve à 45 minutes de vol, sans compter la proximité soit par route, soit par avion des autres pays comme le Tchad, le Congo ou la Guinée équatoriale. Aussi, son aéroport permet de relier les principales villes Européennes (notamment Paris, Bruxelles et Istanbul), à moins de 6 heures de vol. Tout comme son port (infrastructure-clé) permet des transits maritimes à la fois dans le Golfe de Guinée et le reste du monde, et ses équipements en moyens de communication (dont l'internet à haut débit) avec des câbles à fibres optiques qui irriguent la ville.

    Quant aux infrastructures routières, le réseau routier de la ville est constitué, en dehors de la zone urbaine proprement dite, de deux principaux axes routiers :

    - L'axe de l'Est qui commence par « l'axe lourd », jusqu'à Yaoundé, puis se poursuit (via Bertoua et Garoua Boulaï) vers le réseau du Nord Cameroun et les pays voisins.

    - L'axe Ouest qui assez chargé de trafic, dessert les grandes villes de l'ouest, du sud-ouest et du nord-ouest (la route nationale N°5).

    Ces deux axes sont quelques fois pénalisés en matière de temps et de coût par les difficultés

    existant dans l'agglomération de Douala (encombrement de l'axe lourd jusqu'à la Dibamba, goulot d'étranglement du pont sur le Wouri, et encombrement de la route Bonabéri /Bekoko).

    Pour ce qui est du transport ferroviaire, deux lignes de chemin de fer desservent l'arrière-pays de Douala. La principale relie Douala à Yaoundé (Transcam I) puis à Ngaoundéré (Transcam II). Entre Douala et Yaoundé la voie a fait l'objet d'une importante modernisation à la fin des années 70. Entre Yaoundé et Ngaoundéré la faiblesse du réseau routier et son tracé peu direct donnent une importance capitale au chemin de fer. D'autant que la réhabilitation des infrastructures a permis de sécuriser la voie et de rétablir une vitesse commerciale normale dans ce contexte.

    II.2.2- La présence d'une population jeune, dynamique et qualifiée

    La population de la ville est couramment estimée à plus de 2,4 millions d'habitant. Dans l'ensemble, c'est une population assez jeune et sur laquelle s'exerce plus particulièrement l'effet polarisateur : l'âge moyen à Douala est de 24,3 ans (INS, 2003). Le taux d'activité est ici le plus élevé du pays (59,5%, contre 52,1% dans les autres centres urbains du Cameroun). En outre, il s'agit d'une population cosmopolite et multiculturelle, où l'on y retrouve aussi bien des nationaux, que des Européens, Asiatiques, Américains ou des autres pays d'Afrique.

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    Graphique 3: Distribution (en%) des ménages à Douala selon l'âge et le sexe du chef de ménage

    40

    30

    20

    10

    0

    < à30 ans

    30-39 ans

    40-49 ans

    24,9 26,4 26,7

    36,4

    21,3

    25,5

    21,4

    50ans & +

    17,4

    masculin féminin

    Sources : construit par l'auteur à partir des données d'ECAM3 / INS, 2007

    Partant du niveau de scolarisation de la population de Douala pour nous situer dans la compréhension du dynamisme territorial et entrepreneurial dans la ville, nous relevons avec ECAM325 (2007 op.cit.) que l'alphabétisation des personnes âgées de 15 ans ou plus est en progression de 1,5 point depuis 2001 et se situe autour de 95,4% à Douala en 2007. Le niveau d'instruction des chefs de ménage (tableau 6) va rie nettement en fonction des revenus (naturellement plus élevés pour les classes aisées).Toutefois les non scolarisés sont rares même dans les classes les plus pauvres (5 à 8%).

    Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs de ménage selon le quintile de dépense du niveau de

    vie à Douala

    Niveau

    d'instruction

    Q1

    Q2

    Q3

    Q4

    Q5

    Ensemble

    Non scolarisé

    5,3

    8,1

    4,2

    3,0

    2,4

    4,6

    Primaire

    25,9

    28,2

    19,6

    23,4

    12,8

    22,0

    Secondaire 1er cycle

    43,7

    34,0

    35,5

    28,5

    26,1

    33,6

    Secondaire 2nd cycle

    20,6

    20,9

    30,7

    34,9

    29,9

    27,4

    Supérieur

    4,5

    8,7

    10,0

    10,3

    28,8

    12,4

    Ensemble

    100

    100

    100

    100

    100

    100

    Source : ECAM3 / INS, 2007

    25 Il s'agit de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages, effectuée en 2007 par l'Institut Nationale de la Statistique (INS).

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    Par ailleurs, La dépense moyenne d'éducation par élève est de 108.149 FCFA/an, soit 52 851 FCFA dans les ménages pauvres et 111.720 FCFA chez les non pauvres. La distance qui sépare le logement du ménage de l'infrastructure publique d'éducation la plus proche, est de 1,3 km pour le primaire et de 1,9 km pour un établissement secondaire (ECAM3, 2007 op.cit.).

    II.2.3- Les spécificités structurelles de la concentration « Doualaise »

    Ces spécificités se situent en effet au niveau de la concentration de la production dont la ville est le théâtre, tant du point de vue national que sur le plan sous-régional CEMAC26, ou encore du mouvement assez net du processus historique de concentration des hommes (premier centre de concentration urbaine du pays) et des activités dans la ville (« métropolisation »). A ce titre, il ya lieu de préciser qu'en 2005, la ville de Douala fournissait un peut plus de 60% du Produit Intérieur Brut (PIB) national et environ 27,4% du PIB de la CEMAC. Son PIB (3092 milliards de FCFA) à cette même période était en effet supérieur à celui de la RCA, du Tchad et de la Guinée Equatoriale réunis (BEAC, 2005). Son PIB par habitant (soit environ 1400000FCFA/an) demeure deux à trois fois supérieur à la moyenne des villes de la côte ouest africaine (Essombe Edimo, 2007 b).

    Aussi, la ville de Douala se caractérise par un important degré d'influence décisionnelle en matière économique : localisation de sièges sociaux de la plupart des entreprises nationales et multinationales. Dans l'ensemble du PIB national, le secteur des entreprises de la ville de Douala génèrent 46,3% de la richesse créée par les entreprises camerounaises. Le secteur des ménages, qui regroupent les entrepreneurs individuels et les entreprises informelles, ont un Produit Local Brut (PLB) estimé à 26,8% du PIB national.

    Enfin, La ville de Douala connaît une forte croissance démographique. Le taux annuel moyen de croissance démographique a été estimé à 5% sur les 30 dernières années. Ce qui est largement au dessus du taux national estimé à 2,8%. D'après les prévisions de l'INS, La population de Douala pourra tripler à l'horizon 2035.

    26 Communauté Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale. Celle-ci regroupe le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Tchad, le Gabon, la Guinée Equatoriale, et la République Centrafricaine.

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    CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE

    En guise de conclusion, il y a lieu de rappeler que l'objectif de ce chapitre a été d'établir le lien entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises à Douala. Aussi, il a été question d'illustrer certains facteurs qui influencent le niveau d'attractivité de la ville. Après avoir passé en revue le cadre théorique de la gouvernance locale, nous avons montré que l'attractivité de la ville de Douala est la résultante d'une part d'un ensemble de facteurs d'ordres socioéconomiques présent sur le territoire, mais également la résultante de ce que nous qualifions de construit socioéconomique de la ville et de coordination des acteurs : la gouvernance locale.

    En effet, la ville de Douala est engagée dans une démarche de développement sous l'impulsion des collectivités publiques et privées locales. Cette situation prouve à l'évidence la coordination et la coopération qui existe entre les acteurs publics et privés (« partenariat public-privé ») dans le processus non seulement de développement des entreprises mais aussi d'amélioration de l'environnement des affaires à Douala. La force de cette coordination traduit une gouvernance locale bien avancée dans la ville. Les relations sociales, économiques et humaines tissées entre les acteurs à Douala, constituent des réseaux27 dans lesquels circulent de l'information et le savoir-faire. L'intensité et l'imbrication de ces réseaux déterminent la cohérence du tissu économique de Douala et sa capacité d'adaptation dans la dynamique de la mondialisation. Même si les différentes synergies et coopérations développées entre les différents acteurs ont permis à la ville d'augmenter son parc d'entreprises et de pérenniser les entreprises antérieurement implantées, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour la ville de Douala en matière de construction de son attractivité compte tenu de son fort potentiel économique et de la concurrence des territoires voisins.

    27 Le réseau de relations entre acteurs naît généralement lors des rencontres professionnelles ou familiales et peut être fait d'us et coutumes informels ou bien institutionnalisés par des organisations de type consulaire, syndical ou patronal (ESSOMBE EDIMO, 2005). Ainsi par le biais de réseaux multiples de communication, les territoires (arrondissements) de Douala produisent une solidarité entre les acteurs locaux.

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 55

    CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

    Il a été question pour nous dans cette première partie de faire une analyse théorique du concept d'attractivité territoriale et d'illustrer le lien entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises à Douala. A l'issus de cette partie, nous pouvons dire que l'attractivité territoriale est un concept qui a attiré l'attention de plusieurs auteurs, dans la mesure où ses déterminants sont aussi nombreux que ses indicateurs de mesure. En effet, la qualité générale et globale de l'environnement économique et financier, la dynamique de la gouvernance, la taille du marché, la présence des services aux entreprises, la présence d'une main d'oeuvre qualifiée, la densité des acteurs tant du point de vue de leur concentration que de leur essaimage sur l'ensemble du territoire, sont autant de facteurs d'attractivité nécessaires pour les territoires, afin d'influencer en leur faveur les décisions d'implantation des entreprises.

    Toutefois, il ressort de nos analyses que, l'attractivité de la ville de Douala dépend d'un certains nombre de facteurs d'ordres socioéconomiques que nous avons illustré, mais aussi du dynamisme de la gouvernance économique dans cette ville. Ainsi, en partant des caractéristiques que nous avons mobilisé autour des questions de construit socio-économique de la ville et de la coordination des acteurs situés, nous avons présenté la ville de Douala dans une démarche qui la positionne comme un maillon essentiel du développement des entreprises au Cameroun.

    Après avoir présenté les diverses possibilités et potentialités que présente la ville de Douala en matière d'attraction des entreprises, il reste maintenant de voir comment nous pouvons évaluer les facteurs d'attractivité de la ville de Douala. En d'autre terme quels sont les déterminants de l'attractivité des entreprises à Douala selon une démarche économétrique? Et Quelles sont les recommandations de politique économique nécessaire pour une attractivité durable de la ville de Douala ? Les réponses à ces différentes questions constituent l'objet de la deuxième partie de notre mémoire.

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Deuxième partie :

    L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE L'ATTRACTIVITE

    DES ENTREPRISES A DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 56

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 57

    INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

    Les analyses développées dans la première partie de cette recherche nous ont permis d'exposer la littérature théorique relative à l'attractivité territoriale des entreprises. Pour ce qui est de la ville de Douala, il ressort de nos développements que son attractivité dépend non seulement des facteurs d'ordres économiques, géographiques, socioculturels, mais aussi des facteurs d'ordres institutionnels tels que l'intensité et la dynamique de la gouvernance locale.

    Toutefois, malgré les atouts certains dont dispose la ville de Douala et une amélioration réelle de l'environnement des entreprises par le biais du dynamisme des acteurs locaux, certaines contraintes structurelles continuent de peser sur l'économie « Doualaise » et affecte par conséquent son potentiel d'attraction des entreprises. A cet effet, les opérateurs économiques déplorent dans leur grande majorité l'environnement économique peu favorable au développement de leurs activités au triple plan administratif, juridique et financier. Les obstacles les plus cités par les entrepreneurs sont par ordre d'importance la fiscalité pour 58,8%, la corruption pour 50,6%, l'accès au crédit pour 37,6%, les formalités administratives pour 35,2%, la concurrence déloyale pour 25,8%, les infrastructures pour 18,4% et enfin le coût de financement crédit pour 18% (INS/RGE, 2009). Les autres obstacles qui gênent la bonne marche des affaires se rapportent à l'insuffisance du dialogue entre le secteur privé et les pouvoirs publics, les pénuries de l'énergie électrique et le transport.

    L'objectif de cette partie de l'étude consiste d'une part à montrer la relation qui existe entre les facteurs de la gouvernance et le niveau d'attractivité des entreprises à Douala suivant une approche économétrique et d'autre part à évaluer l'influence de certains facteurs d'ordres économiques que nous auront retenu de la littérature théorique.

    Ainsi, dans un premier temps, nous présenterons une étude statistique et économétrique structurée sur les variables susceptibles d'influencer les créations d'entreprises à Douala (Chapitre 3). Puis nous clôturerons par la présentation et l'analyse des résultats du modèle estimé, ainsi que la prescription de quelques recommandations de politiques économiques susceptibles de renforcer l'attractivité de la ville de Douala pour les entreprises (Chapitre 4).

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Chapitre 3 :

    L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA :

    DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 58

    INTRODUCTION

    Après une décennie de fin de croissance économique, conjuguée à celle de l'ajustement structurel marquée par des dégradations de situations économiques dans plusieurs domaines (fermetures massives d'entreprises, réductions massives d'emplois et restructuration d'une soixantaine d'entreprises parapubliques au début des années 1990), la relance de l'économie nationale par le biais de l'investissement constitue aujourd'hui l'une des priorités majeures des pouvoirs publics. Ainsi, dans le cadre de la gouvernance économique de la ville de Douala, l'on observe une implication croissante des acteurs locaux (publics, privés et associatifs) dans l'animation économique locale ceci dans le but d'améliorer l'environnement des entreprises et de construire l'attractivité de la ville.

    Dans ce chapitre, nous utiliserons les différents déterminants issus de la Littérature théorique et empirique sur l'attractivité des entreprises à Douala, y compris les variables de la gouvernance locale, pour notamment spécifier notre fonction d'attractivité en nous appuyant sur le modèle de Sallez (1995), qui met en évidence une relation économétrique entre la dynamique des villes et un éventail de facteurs explicatifs (dont les variables de la gouvernance locale) constituant le potentiel de dynamique économique. Pour ce faire, nous présentons dans la première section l'évolution et la tendance des créations d'entreprises dans la ville de Douala. Puis dans la deuxième section, nous présenterons une étude économétrique des déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala.

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    Section I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS

    D'ENTREPRISES A DOUALA

    I.1- L'analyse critique de l'évolution des créations d'entreprises à Douala

    Le recensement général des entreprises (RGE), réalisé au cours de la période Août-Novembre 2009 par l'Institut national de la Statistique (INS), a permis d'identifier et de localiser 93 969 entreprises et établissements en activité au Cameroun à cette période. L'analyse des résultats obtenus confirme la forte représentation du secteur tertiaire avec 86,5% des entreprises recensées. Les principales conséquences étant le foisonnement des activités commerciales et la faible revalorisation des ressources locales à des fins de transformation.

    En outre, la jeunesse de la plupart des entreprises rappelle la crise économique qui a sévi au cours des années 80 et 90 et qui a entrainé la disparition de plusieurs unités de production, surtout dans le secteur primaire et secondaire dont les poids ont beaucoup baissé. Nous observons également une polarisation des activités économiques dans les villes de Yaoundé et de Douala. En effet, ces deux villes concentrent près de 60% des entreprises du Cameroun (comme le montre le graphique ci-dessus) et offrent 6 8,4% des emplois permanents et 73,8% du chiffre d'affaires total des entreprises du pays. La faible contribution des autres villes au développement du tissu entrepreneurial national s'explique par la forte attractivité qu'exercent ces deux métropoles aussi bien vis-à-vis des investisseurs nationaux que ceux de l'étranger.

    ,

    au Cameroun,

    Toutefois, avec près de 33004 entreprises implantées, soit 35,1% entreprises Camerounaises la Ville de Douala occupe une place de choix dans les créations d'entreprises comme l'illustre le graphique 4 ci-dessous.

    Graphique 4 : répartition des entreprises au Cameroun par région (en %)

    Sources : INS/RGE, 2009

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    59

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    Cette situation illustre bien la position dominante de la ville Douala sur l'économie Camerounaise et la forte attraction qu'elle exerce sur les créateurs de richesse. Dans l'ensemble du PIB national, le secteur des entreprises de la ville de Douala génèrent 46,3% de la richesse créée par les entreprises camerounaises. Son Produit Local Brut (PLB) se chiffre à 3092 milliards de FCFA, soit 31,2% du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Le PLB par habitant de Douala est de l'ordre de 1,6 millions de FCFA, soit près de 2,8 fois le PIB par habitant au niveau national. Néanmoins, il ya lieu de préciser que le taux de création d'entreprises à Douala varie fortement d'une année a l'autre.

    I.1.1- L'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala

    L'analyse des flux de créations d'entreprises à Douala montre que ces dernières ont connu une forte progression. En effet, l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala se fait de façon graduelle. Ceci semble être expliqué en grande partie à la fois par l'intensité de la gouvernance locale et les dispositifs institutionnelles mises en place pour l'amélioration de l'environnement des affaires.

    D'après la base de données du Recensement Général des Entreprises de 2009, croisée avec différentes autres informations documentaires, il ressort que pendant la période des indépendances en 1960, environ 158 entreprises étaient installées dans la ville de Douala. Grace au code des investissements du 27 juin 1960, adopté par la loi du 16 janvier 1968, favorable au développement des grandes entreprises, seulement 17 nouvelles entreprises seront créés en 1968. C'est à partir des années 1980, à la faveur du code des investissements de 1984, favorable au développement des PME, que la dynamique s'est vraiment s'est accru. 1209 entreprises étaient ainsi dénombrées dans la ville de Douala à cette période. En 1989, la crise économique que va connaitre le Cameroun et qui l'obligera à négocier l'application des plans d'ajustement structurel, aura pour effet la baisse des créations d'entreprises à Douala. Ce n'est que vers la fin de 1994, avec la reprise économique, que de nouvelles dispositions seront prises par les pouvoirs publics à travers un nouveau code des investissements portant régime de base des PME. A cette date, Douala comptait 3774 entreprises et 9763 entreprises en 200228. En 2009, à la date du Recensement Général des Entreprises, 33004 entreprises formelles étaient identifiées dans cette ville.

    28 Date d'élaboration de la Charte des investissements, précisément le 19 avril 2002, modifiée le 22 juillet 2004, et portant pour l'essentiel sur la promotion de l'entreprenariat comme moteur de valorisation du potentiel de compétitivité

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    Graphique 5 : Répartition des entreprises dans la ville de Douala selon la date de création

    14000

    12000

    10000

    4000

    8000

    6000

    2000

    0

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009

    Ce graphique donne l'image d'un tissu d'entreprises très jeunes avec près de la moitié des unités de production crées durant les huit dernières années. Les entreprises installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du total, contre 0,5% pour celles créées avant 1960.

    Par contre, Le graphique 6 ci-dessous montre que le nombre d'entreprises diminue de façon régulière avec l'âge de l'entreprise. La grande majorité des entreprises de Douala sont jeunes. Cette situation indique aussi que l'espérance de vie de la plupart des entreprises, surtout parmi les TPE, est courte et le taux de renouvellement des unités de production dans la même catégorie reste très élevé. Corrélativement, les plus vieilles entreprises de la ville sont très peu nombreuses.

    Graphique 6 : Nombre d'entreprises installées à Douala selon leur âge

    14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000

    0

     
     

    0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 42 46 50 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

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    62

    Par ailleurs, il ressort de l'analyse que seuls les secteurs secondaires et tertiaires ont vraiment évolués et sont fortement représentés dans la ville de Douala. Les activités du secteur primaire sont quasiment inexistantes dans le temps.

    I.1.2- Le profil sectoriel des entreprises de la ville de Douala

    Le profil sectoriel de la ville de douala présente une grande domination des entreprises du secteur tertiaire, notamment avec 87,51% de l'ensemble des entreprises implantées. Par contre, les entreprises industrielles ne représentent que 12,28% des entreprises totales et celles du secteur primaire, presque inexistantes, ne représentent que 0,21%. (Graphique 7).

    Graphique 7 : Répartition des entreprises de Douala par secteur d'activité

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

    Aussi, en décomposant les entreprises de la ville de Douala par type, il ressort que, 67,84% des entreprises installées à Douala sont de type « TPE » (Très Petites Entreprises) et 22,78% sont de type « PE » (Petites Entreprises). Seulement 1,36% des entreprises sont de type « GE » (Grandes Entreprises) et 8,02% sont de type « ME » (Moyennes Entreprises). Cette configuration entrepreneuriale justifie, en grande partie, la dominance de la forme juridique « Entreprises Individuelles (EI) », représentant 88,26% des entreprises. Les « SARLU », « SARL » et « SA » représente respectivement 2,10%, 7,68% et 1,95% de la forme juridique des entreprises installées à Douala.

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    Graphique 8 : typologie des entreprises installées à Douala.

    grandes entreprises moyennes entreprises petites entreprises très petites entreprises

    80 70 60 50 40 30 20 10 0

     
     

    TPE PE ME GE

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

    I.2- Implantation géographique et spatialisation discriminée des entreprises dans la ville de Douala

    L'implantation des entreprises et des établissements n'est pas uniforme dans les arrondissements de la ville de Douala. Dans l'ensemble, les localisations des entreprises se font majoritairement dans les arrondissements de Douala III (Bassa) et Douala IV (Bonabérie), pour les unités industrielles, et Douala I et II, pour le tertiaire (banques, assurance, services aux entreprises...) et le commerce.

    I.2.1- L'inégale répartition des entreprises par arrondissement dans la ville de Douala

    La répartition des entreprises n'est pas homogène dans la ville de Douala, certains arrondissements semblent cristalliser la grande partie des activités présentes dans la ville. Il s'agit en l'occurrence des arrondissements de Douala 1er qui concentre près de 36,94% des entreprises et Douala 5ème, avec 21,34% des entreprises totale de la ville. À cet effet le constat qui se dégage est que, les arrondissements de la ville de Douala ont des degrés d'attractivité différents. Le tableau suivant montre la matrice de répartition des entreprises dans les arrondissements de la ville de Douala.

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    Tableau 7 : Répartition des entreprises et établissements par arrondissement

    Arrondissements

    Douala 1

    Douala 2

    Douala 3

    Douala 4

    Douala 5

    Nombre total
    d'entreprises

    Activités

    Industries manufacturières

    927

    429

    840

    174

    839

    3209

    Industries alimentaire

    57

    19

    43

    27

    44

    190

    Construction

    165

    13

    24

    20

    37

    259

    Electricité eau et gaz

    20

    2

    6

    3

    4

    35

    Extraction

    12

    0

    0

    2

    3

    17

    Agriculture

    12

    1

    2

    3

    2

    20

    Elevage

    3

    0

    3

    7

    3

    16

    Pêche et pisciculture

    1

    0

    0

    3

    0

    4

    Sylviculture

    20

    0

    0

    0

    0

    20

    Banque et assurance

    175

    10

    9

    17

    10

    221

    Commerce

    5630

    3546

    2716

    865

    2871

    15628

    Transport

    250

    7

    17

    14

    11

    299

    Autres tertiaires

    3832

    886

    2099

    734

    2592

    10143

    Total entreprises

    11104

    4913

    5759

    1869

    6416

    30061

    proportion (%)

    36,94%

    16,34%

    19,16%

    6,22%

    21,34%

    100%

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

    L'hétérogénéité de l'implantation des entreprises dans les arrondissements de Douala peut trouver une explication dans les dispositions institutionnelles locales mises en place pour encadrer la localisation des activités économiques et industrielles ou encore dans les préférences de localisation des agents économiques.

    I.2.2- L'indice de localisation des activités économiques dans la ville de Douala

    L'indice de localisation représente le poids d'une activité spécifique dans l'activité économique totale d'un arrondissement par rapport au poids relatif de cette même activité au niveau de la ville de Douala.

    Pour l'étude de la répartition des entreprises d'un secteur entre différents arrondissements, nous allons calculer les indices de localisation. Ces indices nous permettront de mieux

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 64

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    appréhender le caractère concentré ou non d'un secteur d'activité dans les différents arrondissements de la ville de Douala. L'indice de localisation se calcule à partir de la formule suivante :

    ILij = (Xij / Xj) / (Mi / M) (1)

    Avec : ILij = indice de localisation de l'activité j dans l'arrondissement i ; Xij = nombre d'entreprises de l'activité j dans l'arrondissement i ; Xj = nombre total d'entreprises de l'activité j dans la ville de Douala ; Mi = nombre total d'entreprises dans l'arrondissement i ;

    M = nombre total d'entreprises dans la ville de Douala.

    Une valeur de l'indice supérieure à 1 signifie une concentration plus que proportionnelle d'une activité donnée dans l'arrondissement considéré. Cette information permet d'examiner les profils sectoriels des arrondissements et les localisations privilégiées des secteurs d'activité.

    Le tableau suivant donne l'indice de localisation des activités économiques dans la ville de Douala.

    Tableau 8 : indice de localisation des activités économiques dans la ville de Douala

    Arrondissements

    Douala 1

    Douala 2

    Douala 3

    Douala 4

    Douala 5

    Activités

    Industries manufacturières

    0,78

    0,82

    1,37

    0,87

    1,22

    Industries alimentaire

    0,81

    0,61

    1,18

    2,29

    1,09

    Construction

    1,72

    0,31

    0,48

    1,24

    0,67

    Electricité eau et gaz

    1,55

    0,35

    0,89

    1,38

    0,54

    Extraction

    1,91

    0,00

    0,00

    1,89

    0,83

    Agriculture

    1,62

    0,31

    0,52

    2,41

    0,47

    Elevage

    0,51

    0,00

    0,98

    7,04

    0,88

    Pêche et pisciculture

    0,68

    0,00

    0,00

    12,06

    0,00

    Sylviculture

    2,71

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    Banque et assurance

    2,14

    0,28

    0,21

    1,24

    0,21

    Commerce

    0,98

    1,39

    0,91

    0,89

    0,86

    Transport

    2,26

    0,14

    0,30

    0,75

    0,17

    Autres tertiaires

    1,02

    0,53

    1,08

    1,16

    1,20

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

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    En analysant les différents indices de localisation contenue dans le tableau ci-dessus, il ressort que, la répartition des entreprises par activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des arrondissements centraux, avec une préférence pour les activités de commerces (0,98 et 1,39 respectivement pour Douala 1er et Douala 2ème), des activités de Banques et assurances (2,14 et 0,28) et les activités de transport (2,26 et 0,14). Par contre dans les arrondissements périphériques, les activités industrielles dominent, avec comme indices localisation pour les industries manufacturières (1,37 ; 0,87 et 1,22 respectivement pour Douala 3ème ; Douala 4ème et Douala 5ème) et (1,18 ; 2,29 et 1,09) pour les industries alimentaires respectivement dans les même arrondissements.

    Après avoir dressé l'état de l'évolution et la tendance des créations d'entreprises dans la ville

    de Douala, nous allons dans la section suivante procéder à la modélisation des facteurs explicatifs de l'attractivité des entreprises à Douala

    Section II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES A

    DOUALA : UN ESSAIS DE MODELISATION ECONOMETRIQUE

    Il est question dans cette section de procéder à une analyse des variables de notre fonction d'attractivité, pour ensuite, spécifier notre modèle économétrique de base. Toutefois, avant de procéder à l'estimation du modèle, il conviendra pour nous de s'assurer de la stationnarité des séries observées, car lorsque les variables ne sont pas stationnaires, l'estimation des coefficients par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) et les tests usuels des t-Students et f-Fisher ne sont pas valides et les coefficients estimés ne convergeront pas vers leur vraie valeur. Les régressions sont donc fallacieuses.

    II.1- La spécification du modèle de base

    Dans ce paragraphe, nous procédons à la description mathématique du phénomène étudié, en passant par l'identification des variables explicatives et la détermination de la forme mathématique du modèle. La spécification du modèle explicatif de l'attractivité des entreprises à Douala nous amène à étaler l'étude sur la période allant de 1996 à 2009 ; soit quatorze observations.

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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 67

    II.1.1- Présentation et définition des différentes variables du modèle de base

    La littérature théorique et les travaux empiriques proposent une batterie de variables29 explicatives de l'attractivité territoriale toujours plus nombreuses, mais autour desquelles aucun consensus ne se dégage. Dans le cadre de notre mémoire, nous retenons essentiellement et en fonction de nos hypothèses de recherche, deux catégories de variables explicatives de l'attractivité des entreprises à Douala: il s'agit des variables d'ordre institutionnels et les variables d'ordre économiques.

    II.1.1.1- la variable endogène

    Pour évaluer le niveau d'attractivité des entreprises dans la ville de Douala, nous avons pris

    pour variable dépendante dans notre modèle économétrique, l'évolution annuelle du taux de création d'entreprises sur la période 1996 à 2009 illustré dans le graphique ci-dessous.

    Graphique 9: évolution annuelle du taux de création d'entreprises à Douala (en %), période 1996-2009

    45

    40

    50

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.

    Sur la période étudiée, on constate que les créations d'entreprises dans la ville de Douala sont toujours en nette progression. Ce qui explique la forte attractivité qu'exerce la ville sur les créateurs de richesses. En outre, La forte relance des créations d'entreprises observée à partir de 2003, peut trouver une explication dans les dispositifs mis en place en matière d'amélioration de

    29 Il s'agit entre autre des déterminants d'ordre industriels, économiques, politiques géographiques, socioculturels, qu'institutionnels.

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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 68

    l'environnement des entreprises (amélioration de la gouvernance urbaine, Simplification des procédures de création des entreprises avec la mise en place des guichets uniques et des centres de formalité de création d'entreprises...), la mise en place des agences de promotion des investissements (A2D, API, CFCE...) et l'intensification du partenariat public-privé. Toutefois, depuis 2005 le taux de création d'entreprises à Douala est en baisse, cela peut s'expliquer par d'une part par les conséquences de la crise économique mondiale qui est de nature à réduire les investissements, et d'autre part par la perte d'attractivité de la ville du a sa congestion et l'émergence d'autres pôles économiques dans la sous-région CEMAC.

    II.1.1.2- les variables exogènes

    Comme variables exogènes, nous retenons pour notre modèle les variables d'ordre institutionnels et les variables d'ordre économiques

    II.1.1.2.1- Les variables d'ordre institutionnels

    L'attractivité territoriale des entreprises est davantage fonction de la qualité de l'organisation territoriale et de la bonne marche des institutions locales (publiques/privées ; formelles/informelles). De ce fait, nous retenons ici comme variables explicatives : certains facteurs de la gouvernance locale, la stabilité politique, le niveau de corruption et la qualité du cadre réglementaire.

    Les facteurs de la gouvernance locale

    La théorie de l'économie territoriale et les études empiriques montrent qu'il y a une relation forte entre le niveau d'attractivité territoriale des entreprises et la dynamique de la gouvernance économique locale. Pour cela, notre étude économétrique s'inspire des travaux de Sallez (1995, op.cit) et ceux de Guesnier (2002) qui mettent en évidence une relation économétrique entre la dynamique des villes et un éventail de facteurs explicatifs (dont la gouvernance locale). Notons que dans ses travaux, Sallez aboutit aux résultats selon lesquels, les écarts entre le niveau d'attractivité effectif et le potentiel d'attractivité des villes sont attribuables en large partie à la qualité de la régulation et à la gouvernance locale, c'est-à-dire la capacité de leurs dirigeants (élus locaux, organismes de régulation comme les chambres de commerce et les agences de développement, les syndicats patronaux...) à promouvoir implicitement un projet de territoire.

    Faute de disponibilité des indicateurs de gouvernance au niveau local, comme variables

    représentatives de la gouvernance locale dans notre modèle, nous avons à partir des résultats de

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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 69

    notre enquête, opté pour une combinaison pondérée30 (variation de 0 à 1) sans doute discutable, de caractéristiques plus proches de ce que la gouvernance locale entend exprimer : il s'agit de la présence dans la ville de Douala, d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises et de l'existence d'une plateforme de partenariat public-privé.

    Ces quelques précisions étant faites, nous illustrons dans le graphique ci-dessous l'évolution de nos deux facteurs de gouvernance locale au cours de la période d'étude.

    Graphique 10 : évolution des indicateurs de la gouvernance locale, période 1996-2009

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1

    0

     
     
     
     

    présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises

    existence d'une

    plateforme de partenariat public-privé

    Sources : notre enquête compilée avec le rapport du RGE 2009.

    La pente positive de ces deux courbes peut s'expliquer d'une part, par la création de l'A2D, l'API et les autres structures de promotion des entreprises dans la ville de Douala durant ces dix dernières années, et d'autre part, par une nette amélioration du partenariat entre le secteur public et le secteur privé.

    La stabilité politique

    La variable « stabilité politique » est l'un des six indicateurs synthétiques construits par

    Kaufman et ses co-auteurs (2003) pour évaluer la qualité de la gouvernance31. L'indicateur

    30 Avec : 0 = absence totale des structures d'animation de l'économie locale et inexistence d'une plateforme de partenariat public-privé dans la ville de Douala.

    1 = présence parfaite des structures d'animation de l'économie locale et existence d'une plateforme de partenariat public-privé dans la ville.

    31 Les données sur la gouvernance de la Banque Mondiale sont publiées tous les deux ans. Cependant ces données ont été annualisées pour compléter nos séries. (Pour annualiser ces données nous avons utilisé la formule suivante :

    donnée année N= donnée année N-1 + donnée année N+1 / 2).

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    stabilité politique32 couplé parfois avec « l'absence de violence » mesure l'incertitude du gouvernement face à une éventualité d'être déstabiliser où destitué par des moyens inconstitutionnels ou violents. La variable stabilité politique influence positivement l'évolution des créations d'entreprises dans un territoire. Le graphique ci-dessus illustre l'évolution de cette variable au cours de la période d'étude.

    Graphique 11: évolution du score du Cameroun pour l'indicateur stabilité politique, 1996 à 2009

    -0,2

    -0,4

    -0,6

    -0,8

    -1,2

    -1

    0

    Sources : construction de l'auteur à partir des données de Kaufman et al. (2010)

    La corruption

    La corruption est liée à la qualité de la gestion publique et est considéré comme une menace à l'investissement pour plusieurs raisons :

    - elle déforme l'environnement économique et financier ;

    - elle décourage les investisseurs ;

    - elle réduit l'efficacité du gouvernement et des entreprises en permettant à des personnes d'accéder à des positions de force en utilisant le parrainage plutôt que le mérite. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de l'Indice des Perceptions de la Corruption (IPC)33 au Cameroun sur la période d'étude. L'IPC est publié annuellement par Transparency International, une organisation de lutte contre la corruption.

    32 L'indicateur stabilité politique peut prendre une valeur allant de -2,5 à 2,5. Une valeur élevée indique une bonne stabilité politique dans le pays et inversement.

    33 Il s'agit d'un indice composite basé sur des sondages reflétant la perception de la corruption par des milieux d'affaires et des analystes-pays, résidents ou expatriés. Sa valeur se situe entre 0 (une perception de la corruption extrêmement élevée) et 10 (corruption quasi-inexistante).

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    Graphique 12: évolution du score du Cameroun dans le rapport sur l'indice des perceptions de la corruption, période 1996-2009.

    3

    2,5

    2

    1,5

    1

    0,5

    0

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    indice des perceptions ...

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

     
     

    Sources : construction de l'auteur à partir des rapports de Transparency international

    Comme l'illustre le graphique ci-dessus, l'indice des perceptions de la corruption au Cameroun reste très proche de zéro (valeur pour laquelle la corruption est extrêmement élevée) au cours de la période d'étude. Notons que la corruption décourage l'investissement et a un impact négatif sur l'évolution des créations d'entreprises.

    La qualité du cadre réglementaire

    Cette variable synthétise l'incidence des mesures « anti-marché » à l'instar des contrôles répressifs de prix, d'une supervision inadéquate des banques, des surcharges réglementaires dans le commerce extérieur et l'ensemble du monde des affaires. C'est également l'un des six indicateurs synthétiques de la gouvernance élaboré par Kaufman et al (2003, op.cit). Il peut prendre une valeur allant de -2,5 à 2,5. Une bonne qualité du cadre réglementaire influence positivement le niveau d'attraction des entreprises sur le territoire.

    Graphique 13: évolution du score du Cameroun pour l'indicateur « qualité du cadre réglementaire », période 1996 à 2009.

    -0,2

    -0,4

    -0,6

    -0,8

    -1,2

    -1

    0

    Sources : construction de l'auteur à partir des données de Kaufman et al. (2010)

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    II.1.1.2.2- Les variables d'ordre socioéconomiques

    Comme variables explicatives d'ordre économiques dans notre étude, nous retenons : la

    croissance économique de la ville de Douala, le Produit Local Brut/tête à Douala, la taille du marché et le taux d'alphabétisation.

    La croissance économique locale

    La croissance économique locale de la ville de Douala est mesurée par le taux de croissance annuel de son Produit Local Brut (PLB). Elle représente la variation relative d'une période à une autre du volume du PLB34 en dollars constants d'une année de référence. Une croissance économique équivaut à un enrichissement du territoire, ce qui encourage l'investissement. Le taux de croissance annuel du PLB devrait influencer positivement l'évolution des créations d'entreprises.

    Graphique 14 : évolution du taux de croissance annuel du produit local brut (PLB) de Douala, période 1996 à 2009.

    4

    0

    6

    5

    3

    2

    1

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du « world Development Indicators Database 2010 », World Bank D.C

    Le Produit Local Brut par habitant à Douala

    Le Produit Local Brut (PLB) par habitant est un indicateur du développement économique

    ainsi que de la richesse de l'économie locale. On s'attend à ce que la corrélation du PLB par habitant avec l'évolution des créations d'entreprises soit positive. Partant du postulat selon lequel,

    34 D'après nos calculs (faites sur la base que la richesse créée par la ville de Douala représente environ 31% du PIB national), on constate que le Produit Local Brut (PLB) de la ville de Douala oscille en moyenne autour de 3000 milliards FCFA au cours de la période 1996 à 2009.

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    le PLB/habitant de Douala représente près de 2,5 fois le PIB/habitant au niveau national, l'évolution de cette variable est représentée dans le graphique ci-dessus.

    Graphique 15: évolution du taux de croissance du PLB/habitant/an, période 1996 à 2009.

    2000

    1500

    1000

    500

    0

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    PLB par tète (en dollar constant de 2000)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Sources : construction de l'auteur à partir des données du « World Development Indicators Database 2010 », World Bank D.C.

    La taille du marché

    La taille du marché est mesurée par le taux de croissance démographique de la population de la ville de Douala. Avec une population d'environ 2,5 millions d'habitants, Douala apparait comme un important marché de consommation pour les entreprises. A cet égard, il y a une corrélation positive entre le taux de croissance démographique et l'évolution des créations des entreprises à Douala. La comparaison des données des différents recensements de la population met en évidence la persistance d'un taux d'accroissement démographique très élevé, oscillant autour de 5%.

    Graphique 16 : évolution annuelle du taux de croissance démographique de la ville de Douala, période 1994 à 2009.

    6

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    5

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4 3 2 1 0

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    taux de croissance

    démographique en %

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Sources : construction de l'auteur à partir du rapport du RGPH/BUCREP, 2011.

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    Le taux d'alphabétisation

    Le taux d'alphabétisation mesure la qualité de la main-d'oeuvre ou capital humain, facteur de

    motivation pour les entreprises de s'implanter dans un territoire. Le taux d'alphabétisation à une corrélation positive avec l'évolution des créations d'entreprises à Douala.

    Graphique 17 : évolution annuelle du taux d'alphabétisation dans la ville de Douala

    96

    94

    92

    90

    88

    86

    84

    Sources : construction de l'auteur à partir des données d'ECAM 1, 2 et 3.

    Nous retenons ainsi une battérie de neuf variables pour expliquer l'attractivité de la ville de

    Douala vis-à-vis des entreprises. Les abréviations et les sources des variables retenues figurent dans le tableau suivant.

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    Tableau 9 : les variables explicatives retenues dans le modèle d'explication de l'attractivité des entreprises à Douala, leurs abréviations, leurs signes et leurs sources.

    Variables

    Abréviation

    Signe attendu

    Sources

    Taux annuel de création d'entreprises

    TXCRE

     

    Calculer d'après les données
    du RGE/INS, 2009

    Présence d'une agence de

    développement et autres structures de promotion des entreprises

    PADEV

    +

    Notre enquête

    Existence d'une plateforme de

    partenariat public-privée

    E_PP

    +

    Notre enquête compilée avec le rapport du RGE 2009

    Stabilité politique

    STAB

    +

    Banque Mondiale/ The Worldwide governance indicators 2010. www.govindicators.org

    Corruption

    CORR

    -

    Qualité du cadre réglementaire

    QUAL

    + / -

     

    Croissance économique locale

    TXPLB

    +

    Calculer d'après les données

    du « World Development

    indicators Database2010 »,
    World Bank.

    Produit local brut par habitant

    PLB_HAB

    +

    Taille du marché

    TMAR

    +

    Calculé d'après les données du RGPH/BUCREP, 2011

    Taux d'alphabétisation

    TXALPH

    +

    Calculé d'après les données de ECAM 1, 2 ,3

    La définition des variables du modèle et leurs principales sources étant faite, nous présentons dans le paragraphe suivant la forme fonctionnelle du modèle.

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    II.1.2- La forme fonctionnelle du modèle

    L'attractivité des entreprises dans la ville de Douala étant fonction des facteurs d'ordre

    institutionnels, économiques et démographiques, la relation qui lie les variables se présente de la manière suivante :

    TXCREt = Po + Pi?Xt + ut (2)

    Avec : Po : la constante

    Pi : les coefficients, avec (i = 1,2.....9) Xt : les variables explicatives

    ut : le terme d'erreur

    Ce modèle s'apparente à celui de Sallez (1995, op.cit), (Pépin, Grosse, Guesnier, 2002,

    op.cit), qui est le plus utilisé dans les études empiriques du fait de sa simplicité et de la disponibilité des données relatives aux variables du modèle.

    Toutefois, partant du postulat selon lequel les investisseurs décident de la création de leurs entreprises en se basant sur les performances antérieures de l'économie considérée, les variables exogènes seront retardées d'une période (un an). Ainsi, le modèle à estimer s'exprime par l'équation suivante :

    TXCREt = Po + P1PADEVt-1 + P2E_PPt-1 +P3STABt-1 + P4CORRt-1 + P5QUALt-1 + P6TXPLBt-1

    + P7PLB_HABt-1 + P8TMARt-1 + P9TXALPHt-1 + ut-1 (3)

    A partir de cette formalisation mathématique de la fonction d'attractivité des entreprises à Douala, les valeurs numériques des coefficients du modèle d'estimation seront déterminées. Pour la réussite de cette phase, on testera d'abord la stationnarité de toutes les séries et leur Co-intégration.

    II.2- Estimation du modèle

    II.2.1- Analyse de la stationnarité

    Les variables économiques étant rarement des réalisations de processus stationnaire, et

    compte tenu du fait que la non stationnarité des variables a des conséquences sur le plan

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    économique, il convient d'abord de procéder aux tests de stationnarité des différentes variables du modèle.

    Dans le cas des séries temporelles, cette analyse est jugée préalable à toute régression. Le problème principal revient à déterminer si la série est stationnaire ou pas, en particulier lorsqu'on a affaire à des séries chronologiques. Par définition, une série chronologique est considérée non stationnaire lorsque sa variance et sa moyenne se trouvent modifiées dans le temps (Bourbonnais 2005). Le test consiste donc à vérifier si les propriétés des séries statistiques temporelles sont indépendantes du temps durant la période d'étude. Si cette condition n'est pas vérifiée, les résultats sont invalides et il y a lieu de remplacer les séries par leur différence dans l'estimation.

    Le test de stationnarité utilisé est celui de Dickey Fuller Augmenté35 (ADF) avec les hypothèses suivantes :

    · H0 : présence de racine unitaire (série non stationnaire)

    · H1 : absence de racine unitaire (série stationnaire)

    Si ADF calculé < ADF théorique alors l'hypothèse H1 est vérifiée. La série est donc stationnaire; sinon, alors l'hypothèse H0 est vérifiée et la série est non stationnaire. Dans ce cas, il faut la différencier et recommencer la procédure de test sur la série en différence première.

    Les résultats du test de Dickey-Fuller Augmenté des variables du modèle sont résumés dans le tableau suivant :

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 77

    35 Élaboré en 1979 et en 1981 par Dickey et Fuller. Ces tests sont les plus utilisés en raison de leur simplicité, mais souffrent également d'un certain nombre de critiques.

    Rappelons que le test de Dickey Fuller augmenté (ADF) considère trois modèles à la base pour une série Xt, t = 1...T (T étant le nombre total d'observations). Nous avons ainsi le modèle sans constance ni tendance déterministe que nous notons (1), modèle avec constance sans tendance déterministe (2) et le modèle avec constance et tendance déterministe noté (3).

    Il est à noter que le test de Dickey Fuller augmenté se fait de façon séquentielle en trois grandes étapes en allant du modèle (3) au modèle (1).

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
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    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 78

    Tableau 10 : résultat des tests de stationnarité sur les variables du modèle36

    Variables

    Trend

    Constante

    ADF (1)
    En niveau

    ADF (1)
    En différence
    première

    TXCRE

    Non

    Non

    -1,155

    -2,223**

    PADEV

    Non

    Non

    2,118

    -1,512*

    E_PP

    Non

    Non

    2,894

    -1,144*

    STAB

    Non

    Non

    -1,666*

     

    CORR

    Non

    Non

    -1,125*

     

    QUAL

    Non

    Non

    -0,492

    -3,670***

    TXPLB

    Non

    Non

    -1,620*

     

    PLB_HAB

    Non

    Non

    0,170

    -1,585*

    TMAR

    Non

    Non

    2,092

    -1,198*

    TXALPH

    Non

    Non

    1,820

    -1,053*

     

    * = variable stationnaire au seuil de 10% ; **= variable stationnaire au seuil de 5% ; ***= variable stationnaire au seuil de 1%

    Sources : construction de l'auteur à partir des résultats de STATA 12.

    Il ressort du test de Dickey Fuller augmenté (ADF) que toutes les séries ne sont pas

    Stationnaires en niveau. Nous les avons ainsi rendues stationnaires en appliquant un filtre aux différences premières.

    Pour avoir des résultats valables, nous allons remplacer dans notre modèle les séries non stationnaires en niveau par leur différence première. Ainsi, dans l'estimation, les variables TXCRE, PADEV, E_PP, QUAL, PLB_HAB, TMAR et TXALPH nécessitent leur remplacement par leur différentielle d'ordre 1.

    Le tableau 11 présente les statistiques descriptives des variables du modèle

    36 Voir détail des tests en Annexe N02

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 79

    Tableau 11 : statistiques descriptives des variables du modèle

    Variables

    Nombre
    d'observations

    Moyenne

    Ecart-type

    Minimum

    Maximum

    TXCRE

    14

    19.28071

    12.31548

    3.46

    46.66

    PADEV

    14

    0,45

    0,1850156

    0,2

    0,7

    E_PP

    14

    0,277857

    0,0964906

    0,1

    0,45

    STAB

    14

    -0,579285

    0,2487032

    -1.06

    -0,18

    CORR

    14

    2.335714

    0,1780542

    2,1

    2,6

    QUAL

    14

    -0,788571

    0,1424973

    -1,13

    -0,59

    TXPLB

    14

    3,832143

    0,9618187

    2

    5,09

    PLB_HAB

    14

    1655,857

    100,7356

    1467

    1770

    TMAR

    14

    4,614286

    0,491242

    3.8

    5.1

    TXALPH

    14

    92,14286

    2.343145

    88

    94.9

     

    Sources : construction de l'auteur à partir des résultats de STATA 12

    II.2.2- Analyse de la cointégration

    Le point de départ de la théorie de la cointégration réside dans le fait que de nombreuses séries économiques et financières sont non stationnaires. Or, si l'on applique les méthodes habituelles d'estimation, deux principaux problèmes surgissent: le problème des régressions fallacieuses mis en avant par Granger et Newbold (1974) et le problème de la non validité de certaines lois asymptotiques. Par exemple, les statistiques des tests de Dickey-Fuller ne suivent plus une loi habituelle.

    L'analyse de la cointégration permet de traiter des séries chronologiques non stationnaires et dont une combinaison linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des relations stables à long terme tout en analysant conjointement la dynamique de court terme des variables considérées.

    Le test de cointégration nécessite la réunion de deux conditions :

    · Toutes les séries sont intégrées au même ordre ;

    · La combinaison linéaire des séries donne une série d'ordre intégré inférieur ou égal à la différence en valeur absolue de l'ordre d'intégrité des séries à étudier.

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    Dans notre étude, étant donné que nous avons à la fois des variables qui sont intégrées d'ordre 1 et des variables stationnaires en niveau, on est confronté à la violation de la première condition du test de cointégration. Donc, l'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle il n'existe pas de relation de cointégration entre les variables est retenue. Dans le cas contraire l'hypothèse alternative (H1) serait retenue et la relation devait être estimée au travers d'un modèle à correction d'erreur (ECM).

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    CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE

    Ce chapitre a été consacré à la modélisation des déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala.

    Nous avons dans un premier temps mis le point sur l'analyse de l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala. Il ressort de nos développements que la ville de Douala occupe une place de choix dans la localisation des entreprises au Cameroun. Elle concentre près de 35,1% des entreprises du pays. Cette situation illustre bien la position dominante de cette ville sur l'économie Camerounaise et la forte attraction qu'elle exerce sur les créateurs de richesse. Toutefois, la grande majorité des entreprises de Douala sont très jeunes, avec près de la moitié des unités de production crées durant les huit dernières années. Les entreprises installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du total, contre 0,5% pour celles créées avant 1960. Par ailleurs, l'indice de localisation calculé nous a permis de cerner l'inégale répartition des entreprises et le profil sectoriel des arrondissements de Douala. En effet, la répartition des entreprises par activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des arrondissements centraux (Douala 1er et Douala 2ème), avec une préférence pour les activités de commerces, les activités de Banques et assurances et les activités de transport. Par contre dans les arrondissements périphériques, les activités industrielles dominent.

    Après avoir dressé l'état de l'évolution et la tendance des créations d'entreprises dans la ville de Douala, nous avons ensuite réalisé une analyse statistique suivie d'une analyse des données relatives aux variables37 susceptibles d'expliquer l'attractivité de la ville de Douala pour les entreprises.

    Les tests de racines unitaires appliqués sur les différentes variables du modèle montrent que toutes les séries ne sont pas stationnaires en niveau. L'application d'un filtre aux différences premières a permis de les rendre stationnaires. Par ailleurs, L'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle il n'existe pas de relation de cointégration entre les variables est retenue car certaines séries sont stationnaires en niveau et d'autres intégrées d'ordre un.

    Globalement, les résultats statistiques des variables du modèle sont satisfaisants pour que la régression par les moindres carrés ordinaires (MCO) soit effectuée. Nous présenterons les résultats des estimations et leurs interprétations dans le chapitre suivant.

    37 Nous avons retenu une batterie de neuf variables explicative pour notre fonction d'attractivité

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Chapitre 4 :

    ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET
    RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES
    ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE DOUALA

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    INTRODUCTION

    Nous examinons dans ce chapitre la relation entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises à Douala à partir d'une régression économétrique. Les analyses théoriques développées dans la première partie de cette recherche nous permettent d'établir une relation entre la variable dépendante (taux annuel de créations d'entreprises) et les éléments fondamentaux constituant les déterminants de l'attractivité et de construire à partir des séries temporelles une équation d'attractivité. Notons que, l'estimation de cette équation se fait par les moindres carrés ordinaires (MCO). Toutefois, cela suppose au préalable que les variables choisies dans la construction du modèle soient stationnaires ; ce qui a été vérifié au chapitre précédent.

    Si on suppose que l'estimation du modèle est normalement effectuée, les résultats nous permettent-t-ils de dire qu'il existe une relation significative entre le niveau d'attractivité des entreprises à Douala et l'ensemble des facteurs d'attractivité pris globalement d'une part et d'autre part entre les flux de création d'entreprises à Douala et ces facteurs pris individuellement ? A ces deux questions fondamentales, nous apportons non seulement des réponses pour expliquer la significativité des variables, mais également nous parviendrons à l'objectif de recherche : celui d'avoir montrer qu'au delà des facteurs d'ordres économiques, financiers et socioculturels, la gouvernance locale en instituant un cadre de concertation et de coopération entre les acteurs locaux, permet de créer un environnement propice au développement des entreprises.

    Nous procédons dans ce chapitre à la présentation et à l'analyse des résultats du modèle estimé à la première section. Puis à la deuxième section, nous suggérerons quelques pistes de solutions pouvant permettre à la ville de Douala de renforcer son attractivité en vu de mieux s'adapter dans la dynamique de la mondialisation.

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    Section I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE

    Il s'agit en effet de présenter les résultats de la régression économétrique de notre modèle de base. Ces résultats sont obtenus avec le logiciel STATA 12 et concernent les données collectées auprès de différentes sources et compilées en un fichier Excel. Nos attentes sont que les résultats de ces estimations corroborent nos développements théoriques et aussi dans une moindre mesure certains résultats des travaux antérieurs sur les déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises. La première partie de cette section est ainsi consacrée à la présentation des résultats de l'estimation et la deuxième partie à l'interprétation des résultats de la régression.

    I.1- présentation des résultats du modèle

    Les résultats de l'estimation du modèle sont présentés dans le tableau suivant :

    Tableau 12 : résultat de l'estimation des paramètres du modèle par les MCO.

    . regress Dtxcre Dpadev De_pp stab corr Dqual txplb Dplb_hab Dtmar Dtxalph

    Source

    SS

    df MS

     

    Number of obs = 13

     
     
     
     

    F( 9, 3) = 13.53

     
     
     
     

    1865.01147

    9 207.223497

     

    Prob > F = 0.0275

    Residual

    45.9606709

    3 15.3202236

     

    R-squared = 0.9759

     
     
     
     

    Adj R-squared = 0.9038

     
     
     
     

    1910.97214

    12 159.247678

     

    Root MSE = 3.9141

    Dtxcre

    Coef.

    Std. Err. t

    P>|t|

    [95% Conf. Interval]

    Dpadev

    337.7413

    71.96897 4.69

    0.018

    108.7039 566.7786

    De_pp

    232.8361

    405.9187 0.57

    0.606

    -1058.978 1524.651

    stab

    142.841

    51.04235 2.80

    0.068

    -19.59849 305.2806

    corr

    -121.2733

    59.28479 -2.05

    0.133

    -309.944 67.39734

    Dqual

    5.425932

    17.61208 0.31

    0.778

    -50.62358 61.47544

    txplb

    14.08096

    4.287126 3.28

    0.046

    .4374128 27.72451

    Dplb_hab

    -.6521578

    .3359807 -1.94

    0.148

    -1.721398 .4170826

    Dtmar

    38.61384

    19.74212 1.96

    0.145

    -24.2144 101.4421

    Dtxalph

    -28.37061

    20.15485 -1.41

    0.254

    -92.51235 35.77113

    _cons

    3637.434

    2206.869 1.65

    0.198

    -3385.807 10660.68

     

    Sources : résultats obtenus avec le logiciel STATA 12.

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    Avant l'interprétation des résultats du modèle, nous allons d'abord vérifier si les hypothèses qui sous-tendent une régression linéaire multiple sont vérifiées. Nous allons à cet effet vérifier les hypothèses d'hétéroscédasticité des perturbations et d'auto corrélation des erreurs.

    I.1.1- Vérification des hypothèses de la régression multiple

    I.1.1.1- Test d'hétéroscédasticité des résidus

    L'identification de l'hétéroscédasticité peut être faite à l'aide de plusieurs tests, par exemple les tests de Breusch-Pagan, test de Goldfeld, test de Gleisjer et test de White. Dans notre étude, nous prenons le test de Breusch-Pagan pour tester l'hétéroscédasticité, le problème du test est le suivant:

    · H0 : homoscédasticité

    · H1 : hétéroscédasticité

    Si la probabilité associée au test est inférieure à á, on rejette l'hypothèse d'homoscédasticité (H0). En revanche, si la probabilité est supérieure à á, l'hypothèse nulle est vérifiée et nous pouvons supposer l'homoscédasticité des résidus. Avec á = 5% = seuil de significativité.

    Tableau 13: résultats du test d'hétéroscédasticité (Breusch-Pagan)

    Breusch-Pagan / Cook-Weisberg

    test for

    heteroskedasticity

    Ho: Constant variance

     
     

    Variable

    chi2

    df

    p

     

    Dpadev

    0.12

    1

    0.7249

    #

    De_pp

    0.05

    1

    0.8158

    #

    stab

    0.02

    1

    0.8873

    #

    corr

    0.06

    1

    0.8085

    #

    Dqual

    1.03

    1

    0.3099

    #

    txplb

    0.56

    1

    0.4539

    #

    Dplb_hab

    0.05

    1

    0.8280

    #

    Dtmar

    0.07

    1

    0.7910

    #

    Dtxalph

    0.06

    1

    0.8028

    #

    simultaneous

    4.22

    9

    0.8965

     
     

    # unadjusted p-values

    Sources : résultats obtenus avec le logiciel STATA 12.

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    Les résultats du test d'hétéroscédasticité montrent que toutes les probabilités associées aux coefficients sont toutes supérieures à 0,05. Donc nous rejetons l'hypothèse H1 d'hétéroscédasticité et supposons l'homoscédasticité des résidus.

    I.1.1.2- test d'auto corrélation des erreurs

    L'hypothèse de non auto corrélation des résidus est une condition nécessaire pour la validation des résultats de l'estimation par la méthode des MCO. Lorsque les erreurs sont auto corrélées, on utilise un nouvel estimateur : les moindres carrés généralisés (MCG). La détection de la dépendance des erreurs s'effectue en analysant les résidus. Cette analyse peut être faite par le test de Durbin-Watson ou le test de Breusch-Godfrey. Nous utilisons le test statistique de Breusch-Godfrey (1978)38 pour vérifier l'auto corrélation des erreurs dans notre modèle.

    Tableau 14 : test d'auto corrélation des erreurs (Breusch-Godfrey)

    Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation

    lags(p) chi2 df Prob > chi2

    1 6.296 1 0.0121

     

    H0: no serial correlation

    Sources : résultats obtenus avec le logiciel STATA 12.

    Avec le test de Breusch-Godfrey, nous constatons que la probabilité associé au test est inférieure à 5% ainsi, nous acceptons l'hypothèse de non corrélation des erreurs, c'est-à-dire que les erreurs sont indépendantes les unes des autres dans notre modèle.

    I.1.2- Analyse de la significativité des coefficients du modèle

    L'analyse de la significativité du modèle se fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la qualité globale d'une part et celle de la qualité individuelle des coefficients d'autre part. Dans un

    38 Breusch T., (1978), « Testing for autocorrelation in dynamic linear models » Australia Economic Paper, vol 17. Godfrey S.M (1978), «testing for higher order serial correlation in regression equation when the regressions contain lagged dependant variable» Econometrica, vol. 46.

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    premier temps, nous allons nous interroger sur la significativité globale du modèle, c'est-à-dire si l'ensemble des variables explicatives ont une influence sur la variable dépendante. Ce test peut être formulé de la manière suivante : existe-t-il au moins une variable explicative significative?

    L'appréciation de la qualité globale du modèle se fait avec la statistique de Fischer, qui indique si les variables explicatives ont une influence sur la variable dépendante. Soit le test d'hypothèses suivant :

    · H0 : tous les coefficients du modèle sont nuls

    · H1 : il existe au moins un coefficient non nul

    L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la F-statistique estimée à celle tabulée par Fischer. Le logiciel STATA12 fournit automatiquement la probabilité associée à la F-statistique calculée, ce qui facilite grandement l'analyse. Il suffira donc de comparer la probabilité associée à la F-statistique au seuil de 5% retenu. Dans le cas où la probabilité associée à F-statistique calculée est inférieur à 5%, alors l'hypothèse H0 sera rejetée au profit de l'hypothèse alternative selon laquelle la régression est globalement significative.

    Dans notre cas, la statistique de Fisher calculée par le logiciel STATA 12 est F= 13,53 et la Probabilité associé est inférieure à 5% (0,0275 < 0.05), or la statistique lue dans la table de Fisher à 9 et 3 degrés de liberté au seuil de 5% est de 3,85: donc l'hypothèse nulle est rejetée et le modèle est globalement significatif. Ce résultat est conforme à la valeur de la statistique R2 ajusté (0,9038) qui renseignent aussi sur la qualité du modèle économétrique (R2 tend vers l'unité).

    Résultat : le modèle est globalement significatif et de bonne qualité, il y a au moins une variable dans le modèle permettant d'expliquer l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala.

    Pour se prononcer sur la significativité individuelle des variables, on utilise la statistique de Student directement fournie par STATA 12. Lorsqu'au seuil considéré la valeur de la statistique de Student estimée est supérieure à celle tabulée par Student, alors on retient l'hypothèse de significativité de la variable. Il sera ici utilisé, la probabilité de rejet que fournit le logiciel STATA 12 au seuil retenu.

    Les résultats de l'estimation montrent que seulement trois variables sont statistiquement significatives vu la probabilité qui leur est attribuée :

    - La variable PADEV est significative au seuil de 5% ;

    - La variable STAB est significative au seuil de 10% ;

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    - La variable TXPLB est significative au seuil de 5% ;

    L'étude économétrique ainsi achevée, il convient de passer à l'analyse économique des résultats obtenus.

    I.2- Analyse économique des résultats de l'estimation

    Nous allons à présent vérifier si les variables explicatives utilisées dans notre modèle ont les signes attendus et faire ressortir leur importance dans le phénomène d'attractivité des entreprises à Douala.

    I.2.1- Les signes des variables explicatives

    Les signes des différentes variables explicatives de notre fonction d'attractivité sont les suivantes :

    - Le signe positif de la variable PADEV est conforme à celui attendu.

    - Le signe positif de la variable E_PP est conforme, puisqu'elle indique l'existence d'une plateforme de partenariat public-privé dans la ville de Douala et son influence sur l'attractivité de la ville.

    - La variable stabilité politique (STAB) a un signe positif, ce qui est conforme à celui attendu.

    - La variable corruption (CORR) a un coefficient dont le signe est négatif, ce qui est conforme à celui escompté. La corruption décourage les investissements et influence négativement l'attractivité territoriale des entreprises.

    - Le signe positif de la variable qualité de la réglementation (QUAL) est conforme à celui attendu.

    - La variable taux de croissance du produit local brut (TXPLB) a un signe positif, ce qui est conforme à celui attendu.

    - La variable produit local brut par habitant (PLB_HAB) a un signe négatif, ce qui est contraire à celui escompté puisqu'on s'attend a ce que cet indice de bonne santé de l'économie influence positivement la localisation des entreprises à Douala.

    - Le signe positif de la variable taille du marché (TMAR) est conforme à celui attendu. En effet, plus le territoire constitue un vaste marché de consommation, plus il attire les entreprises.

    - Le signe négatif de la variable taux d'alphabétisation (TXALPH) est contraire à la logique, puisque cette variable mesure le niveau de qualification capital humain présent sur le territoire.

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    I.2.2- Interprétation des variables statistiquement significatives

    Les variables statistiquement significatives sont au nombre de trois (03).

    y' Les résultats de l'estimation montrent que la variable présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises (PADEV) explique l'attractivité des entreprises à Douala. L'impact positif de cet indicateur de la gouvernance locale vient en confirmation de nos développements théoriques et de nos hypothèses.

    y' Concernant la variable STAB qui mesure la stabilité politique du territoire, elle est corrélée significativement dans le sens de nos attentes. Elle indique que les investisseurs décident de localiser leurs entreprises dans les territoires qui offrent un climat politique stable et de bonnes institutions. Ainsi les économies bénéficiant d'une stabilité politique et à croissance économique stable, ont plus de succès à attirer les entreprises. C'est le cas de la ville de Douala.

    y' La croissance économique locale est un facteur unanimement cité par les études empiriques comme déterminant de l'attractivité. Le taux de croissance du produit local brut (TXPLB) est un bon indicateur de bonne santé d'une économie. La plupart des études empiriques montrent une relation positive entre le niveau des investissements et le taux de croissance économique. La recherche d'un marché est apparue dans la plupart des tests économétriques, comme l'une des variables les plus significatives déterminant l'attractivité territoriale. Nos résultats sont conformes à ceux des études antérieures. Il y a une relation positive et significative entre la croissance économique locale et l'attractivité des entreprises à Douala.

    A partir des résultats obtenus, nous pouvons conclure que la ville de Douala attire les entreprises grâce à plusieurs facteurs dont notamment : le fait de la présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises; la croissance économique locale qui traduit la bonne santé de l'économie locale ; et la stabilité politique.

    A la lumière de nos développements empiriques, il ressort que durant les des dix dernières années, les créations d'entreprises ont nettement évoluées dans la ville de Douala. Toutefois, cela nous permet d'envisager qu'au regard de son énorme potentiel (économique, démographique et social) la ville de Douala peut durablement faire face à la concurrence des territoires voisins en matière d'attraction des entreprises à condition qu'elle renforce son attractivité. Ceci dit, quelles

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    sont les pistes de solutions envisageables dans la perspective de renforcement de l'attractivité de la ville de Douala ? Cette question trouvera des éléments de réponses dans la section suivante.

    Section II : QUELQUES PERSPECTIVES ENVISAGEABLES POUR LE RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA

    A l'heure ou la globalisation a plus que jamais installé une compétition entre les territoires pour l'attraction des entreprises, la construction des avantages territoriaux compétitifs devient plus qu'une réelle nécessité. « Comme la mer qui essuie, de façon parfois saccadée mais souvent rythmée, les coups de pagaie des concurrents d'une course de pirogues, Douala est désormais au pied du mur. Face à son destin. Plus que par le passé d'ailleurs, celui-ci paraît largement dépendre d'un double choix, urgent et incontournable : Devenir une vraie "afrocité" et accéder au rang des "cités globales" : auquel cas la ville de Douala opterait urgemment pour l'adoption d'une démarche stratégique de développement, en vue de reconstruire son attractivité et sa compétitivité territoriale »39. Dans cette perspective, les responsabilités de la planification et de l'aménagement du territoire « Doualais » nous paraissent s'amplifier considérablement et, catapultent plus que par le passé, de nouveaux défis pour les acteurs de la ville de Douala. Nous pouvons néanmoins à cet égard suggérer des pistes de solutions sérieuses pouvant permettre à la ville de Douala de renforcer durablement son attractivité. Les articulations pourraient notamment porter sur l'accroissement de l'offre en infrastructures et l'amélioration de la gouvernance locale.

    II.1- Accroître l'offre en infrastructures locales

    Dans une perspective de renforcement de l'attractivité de la ville de Douala, l'on doit « savoir passer de la gestion du quotidien (logique du présent) à celle consistant en la mise en place des actions structurantes (dynamique de moyen et long termes) » (Essombe Edimo, 2007). En effet, si les stratégies des entreprises et leurs modalités d'organisation internes commandent désormais leur comportement en matière de localisation, la présence des infrastructures40 sur le territoire ne continuent pas moins à valoir leur pesant d'or pour l'attraction de ces derniers.

    39 ESSOMBE EDIMO J.R. (2007b) : spatialité et développement économique à Douala : entre le hasard et la nécessité, L'harmattan, Paris.

    40 Il s'agit des infrastructures de transport, d'eau, d'éducation, d'énergie, de télécommunications, l'habitat, le sanitaire, de loisirs, etc.

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    L'existence d'un lien entre infrastructures et attractivité territoriale n'est plus à démontrer41. Car les entreprises sont attirés dans les espaces présentant les meilleures équipements publics et qui offrent par la même la possibilité de profits accrus. Il importe d'ailleurs d'illustrer dans cette étude quelques canaux de transmission possibles des effets des infrastructures sur l'attractivité territoriale.

    II.1.1- Effets directs des infrastructures sur la productivité des entreprises

    L'effet de productivité sur les entreprises est le canal le plus couramment évoqué pour montrer l'incidence positive des infrastructures sur l'attractivité territoriale. Les externalités spatiales engendrées par les infrastructures sont de nature à stimuler l'activité des entreprises implantées sur le territoire et les économies de localisation des firmes. En effet, une augmentation du stock d'infrastrures publiques aurait tendance à augmenter la productivité des facteurs de production des entreprises, permettant par ailleurs la réduction de leurs coûts de production ou l'augmentation de leurs volumes de production.

    II.1.2- Effets de complémentarité des infrastructures sur le capital des entreprises

    La relation de complémentarité entre le stock d'infrastructures et le capital privé peut être établie à travers l'incidence des infrastructures sur le taux de rentabilité anticipé de l'investissement privé (ainsi que l'on montrer plusieurs études de Aschauer 1989a ; 1989b ; 1989c). En effet, une augmentation de la productivité du capital grâce à une meilleure offre infrastructurelle, pourra être perçue par les investisseurs comme le signal d'un taux de rentabilité (anticipé) élevé de l'investissement. Le taux de rentabilité anticipé élevé étant par ailleurs un paramètre majeur dans la décision d'investissement, cela induirait une augmentation de l'investissement du secteur privé et stimulerait ainsi l'attractivité du territoire. Par exemple, toutes choses restant égales par ailleurs, le taux de rentabilité anticipé d'une entreprise industrielle sera probablement plus élevé dans un territoire si ce dernier a déjà suffisamment investi dans les infrastructures de transports, de télécommunications, la production et la distribution de l'énergie électrique, etc.

    C'est à travers son impact positif sur la productivité des entreprises qu'une amélioration de l'offre infrastructurelle permet d'accroître l'investissement privé selon le principe de

    41 Notons que l'absence ou même le mauvais état des infrastructures a des impacts sur les activités des entrepreneurs, et par ricochet sur l'attractivité du territoire.

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    l'accélérateur (TOUNA Mama, 2008). Par ailleurs, la Banque mondiale42 dans son rapport sur le développement dans le monde consacré aux infrastructures, a fait de la construction des infrastructures un défi majeur pour l'économie du développement.

    II.1.3- quelques techniques adéquates de financement des projets d'infrastructures

    Si dans le cadre des politiques d'aménagement du territoire, le financement des infrastructures s'avère un véritable « casse tête » pour les autorités locales, quelques techniques et voies idoines de financement des projets d'infrastructures pourraient être emprunté, a savoir :

    y' La création et l'utilisation d'une partie des taxes spécifiques locales au profit du financement des projets d'infrastructures ;

    y' Le financement des projets d'infrastructures par le marché financier domestique, par les crédits concessionnels ou par les accords de dons ;

    y' Par ailleurs l'une des techniques éprouvées de financement des projets d' infrastructures consiste pour les autorités locales à rentrer dans un partenariat public-privé43. Cette technique permet de faire réaliser par une société privée des projets d'infrastructures ou d'équipements publics qui auraient été réalisés et gérés par le secteur public. La société privée bénéficie alors d'une concession du secteur public pour financer, réaliser et assurer l'exploitation du projet pendant une durée convenue pour la concession. Au-delà de cette période de concession, l'opérateur privé rétrocède les infrastructures au secteur public. Notons que cette technique peut être bénéfique dans le cadre de la construction des marchés, des logements, des hôpitaux, des établissements scolaires, de l'aménagement des espaces de loisirs...

    Toutefois, nous pouvons affirmer avec Courlet (2008, op.cit) que pour construire l'attractivité durable des grandes villes à l'instar de Douala, les facteurs géographiques et infrastructurels bien qu'importants ne suffisent pas à eux seul pour relever le défis. Il conviendra également d'améliorer la gouvernance des villes.

    II.2- Améliorer la gouvernance locale

    Les acteurs de la ville de Douala dans leur ensemble doivent contribuer positivement au renforcement de l'attractivité de la ville. Dans cette perspective, leurs actions doivent résolument

    42 World Bank (1994)

    43 Cette technique de financement des projets d'infrastructures est connue sous l'expression anglo-saxonne « Build, Operate and Transfer (BOT)».

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    se situer dans la construction continue des « faisceaux d'encadrement favorable » dans l'optique d'améliorer de la gouvernance locale (Gourou, 1985). La démarche devrait consister à : stimuler des réseaux de coopération entre les acteurs de la ville, lutter contre la corruption et promouvoir des jardins d'entreprises.

    II.2.1- lutter contre la corruption et réduire les tracasseries administratives

    Les opérateurs économiques déplorent dans leur grande majorité l'environnement économique peu favorable au développement de leurs activités dans la ville de Douala au triple plan administratif, juridique et financier. C'est pourquoi la corruption doit être combattue avec vigueur à tous les niveaux. Il n'est de secret pour personne que ceux qui entament une démarche de création d'entreprise doivent parfois se préparer à affronter un chemin long et truffé d'embuches, du fait de la négligence et même du clientélisme de certains agents publics. Ceci est de nature à freiner l'élan des opérateurs économiques de tous bords désireux d'investir dans la ville. En 2008 par exemple, on estimait à 34 jours le temps nécessaire à un promoteur pour créer son entreprise au Cameroun alors que dans certains pays d'Afrique, le processus pouvait être bouclé en trois ou quatre jours seulement. Cette disparité seule suffit à réduire la compétitivité du pays par rapport à d'autres en ce qui concerne l'attrait qu'il exerce sur les investisseurs.

    Notons également qu'avec la globalisation, les entreprises ne supportent plus l'accroissement de leurs coûts de transaction au travers des pratiques de corruption et des lenteurs administratives. De ce fait, il n'y a pas lieu de s'étonner qu'à la faveur de l'apparition d'une offre mondiale des sites d'implantation, les firmes se localisent dans les espaces où les tracasseries administratives sont moins nombreuses et où la capacité de réponse à leurs besoins est également plus rapide. Pour faire face à ces mauvaises pratiques qui sont de nature à dégrader l'image de la ville de Douala et de manière à réduire son attractivité vis-à-vis des entreprises, Les autorités publiques locales de la ville pourraient désormais intégrer les « outils ou la culture d'entreprise » dans la gestion quotidienne du territoire (le management par objectifs).

    II.2.2- renforcer la gouvernance locale à travers la stimulation des réseaux de coopération à la fois territoriaux, nationaux et internationaux.

    Il s'agit ici de promouvoir l'instauration d'un cadre participatif permanent entre le secteur public et le secteur privé pour une réflexion collective sur les objectifs et sur les moyens d'actions pour le développement de la ville de Douala. Cette politique devrait avoir vocation d'associer tous

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    les acteurs locaux et partenaires internationaux et de créer une synergie entre les différentes actions. La démarche peut se traduire dans les faits par la mise en place d'un « contrat de ville ». En effet, comme le suggère Essombe Edimo (2007, op.cit), « le développement naît du partenariat entre les acteurs locaux réunis autour d'un projet et où le territoire, plus qu'un cadre spatial muet est un support de relations sociales ». C'est dire que, le développement de la ville et surtout son « image » reposera désormais aussi sur la capacité de tous les acteurs locaux (conscients de leur appartenance à la même unité spatiale) à former un groupe cohérent et uni sur les objectifs communs. Il est certain que lorsque la ville véhicule une bonne image, les investisseurs n'hésitent pas à y localiser leurs entreprises.

    II.2.3- Promouvoir des « jardins ou parcs d'entreprises »

    Il s'agit ici d'un projet antérieurement proposé par Essombe Edimo (2005, op.cit) dont la mise en oeuvre serait d'une grande importance pour la structuration du système productif local de la ville de Douala. En effet, selon l'auteur, il s'agit de favoriser le regroupement sectoriel (ou par métier) d'un ensemble d'entreprises au sein des aires de production bien ciblées et dans lesquelles elles devraient bénéficier en commun à la fois des économies d'agglomération, des effets de voisinage et de coordination de l'ensemble de la branche. Tout comme cette concentration spatiale des acteurs de la même filière dans une aire de production devrait permettre aux uns et aux autres de tirer un maximum de bénéfices de la localisation à proximité d'autres entreprises et de la présence d'un marché de travail. Ou encore de bénéficier à la fois des externalités de réseaux et informationnelles ainsi que des savoir-faire spécifiques.

    La promotion des « parcs d'entreprises » rentre en droite ligne dans la dynamique de restructuration de l'espace urbain en vue de renforcer le foncier d'entreprises et surtout de reconstruire l'attractivité de la ville de Douala. En même temps qu'elle permet en effet d'avoir une maitrise des extensions périurbaines de la ville.

    Par ailleurs, à travers l'abondante littérature sur le développement local, l'on peut retenir que de tous temps, les collectivités territoriales décentralisées ont eu à recourir à des interventions directes auprès des entreprises44 afin que celles-ci s'installent ou pérennisent leurs activités sur leur territoire. A cet égard, il s'agira ainsi pour l'exécutif communautaire de la ville de Douala de :

    44 A travers une panoplie d'actions s'exprimant sous forme d'aides financières directes ou encore à la promotion de « l'immobilier d'entreprises ».

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    y' Financer sous diverses formes une partie des immobilisations des entreprises. Ce qui reviendrait à baisser leur besoin en fonds de roulement. Cette politique peut bien être adaptée pour la promotion des PME qui ont difficilement accès au système bancaire.

    y' Construire et aménager des zones d'activité à bas loyer.

    y' Mettre à la disposition, soit à faible coût, soit gratuite des bâtiments adaptés aux entrepreneurs, ou encore à la mise en place d'exonérations fiscales et autres garanties d'emprunts des entreprises (Datar, 1995, op.cit).

    En somme, si la stabilité économique, la présence des ressources humaines qualifiées, la stabilité politique, ainsi que l'Etat de droit sont des pré-requis indispensables pour mener à bien la bataille de l'attractivité du territoire, les recommandations ci-dessus énoncées font également partie des conditions nécessaires pouvant permettre d'inciter les entreprises à se localiser dans la ville de Douala. Parallèlement, les politiques publiques doivent également s'orienter vers une formation massive et l'éducation civique des populations, la lutte contre l'insécurité urbaine et la création des institutions d'appui au secteur privé.

    Encadré 1 : les facteurs clés de succès de la « Sillicon Valley »

    Les facteurs clés du succès de la « Sillicon Valley » sont les suivants :

    - Un environnement favorable à l'entrepreneuriat ;

    - Un niveau exceptionnel de chercheurs (150 000 dans la région) ;

    - Une main d'oeuvre de haut niveau et fortement flexible ;

    - Un attracteur de talents à l'échelle mondiale ;

    - Une culture du risque et de l'échec ;

    - Des universités orientées vers l'industrie ;

    - Une qualité de vie exceptionnelle ;

    - Des réseaux de contacts nombreux et nourris ;

    - Une forte infrastructure de services et d'organismes financiers. Mais également des

    crédits de recherche publics de 3% du PIB régional, à la fois raison et conséquence de ce

    dynamisme unique au monde.

    Source : Madiès.T & Prager. J-C, (2008)

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    CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE

    Dans le présent chapitre, nous avons effectué une régression économétrique dans l'objectif de déceler les variables influençant l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. Nous avons à cet effet utilisé une batterie de neuf variables exogènes pour estimer notre fonction d'attractivité des entreprises dans cette ville sur la période allant de 1996 à 2009. Notons que cette étude économétrique a nécessité la mobilisation de certains tests économétriques visant à respecter la méthodologie en la matière et afin d'avoir des résultats valables. Ainsi, il ressort des résultats de nos estimations que seules quelques variables sont statistiquement significatives. Il s'agit des variables présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance économique locale (TXPLB) qui traduit la bonne santé de l'économie locale ; et la stabilité politique (STAB).

    A la suite de nos développements, nous avons également suggérer quelques perspectives envisageables pour le renforcement de l'attractivité de la ville de Douala. En effet, à l'heure ou la globalisation a plus que jamais installé une compétition entre les territoires pour l'attraction des entreprises, la construction des avantages territoriaux compétitifs devient plus qu'une réelle nécessité. Dans cette perspective, les responsabilités de la planification et de l'aménagement du territoire « Doualais » nous paraissent s'amplifier considérablement et, catapultent plus que par le passé, de nouveaux défis pour les acteurs de la ville de Douala en matière d'amélioration de l'environnement des entreprises. A cet effet, quelques articulations à mettre en oeuvre concernent notamment l'accroissement de l'offre en infrastructures, l'amélioration de la gouvernance urbaine, la lutte contre la corruption, la promotion des « jardins ou parcs d'entreprises », la réduction des tracasseries administratives et la stimulation des synergies et des réseaux de coopération à la fois territoriaux, nationaux et internationaux.

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    CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

    L'étude menée dans cette deuxième partie avait pour but d'évaluer les déterminants de l'attractivité des entreprises dans la Ville de Douala suivant une approche économétrique. Nous avons dans un premier temps mis le point sur l'analyse de l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala. Il ressort de nos développements que la ville de Douala occupe une place de choix dans la localisation des entreprises au Cameroun. Elle concentre en effet près de 35,1% des entreprises du pays. Par ailleurs, l'indice de localisation calculé nous a permis de cerner l'inégale répartition des entreprises et le profil sectoriel des arrondissements de Douala. En effet, la répartition des entreprises par activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des arrondissements centraux (Douala 1er et Douala 2ème), avec une préférence pour les activités du tertiaire (commerces, Banques et assurances et activités de transport). Par contre dans les arrondissements périphériques (Douala 3ème, 4ème et 5ème) les activités industrielles dominent.

    Du point de vue de l'analyse économétrique abordée dans cette deuxième partie du mémoire, nous avons spécifié une fonction d'attractivité des entreprises dans la ville de Douala à l'aide d'un modèle de régression linéaire qui s'apparente à celui utiliser par Sallez (1995, op.cit), (Pépin, Grosse, Guesnier, 2002, op.cit). Après avoir présenté les variables susceptibles d'expliquer l'attractivité des entreprises à Douala sur la période 1996 à 2009, nous avons ensuite testé la stationnarité de ces variables ainsi que la spécification du modèle estimé. Globalement, nos résultats sont satisfaisants et montrent que presque toutes les variables présentent les signes escomptés, mais seulement quelques unes sont statistiquement significatives. Il s'agit des variables présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance économique locale (TXPLB) qui traduit la bonne santé de l'économie locale ; et la stabilité politique (STAB). L'existence d'un lien entre la dynamique de la gouvernance et l'attractivité territoriale des entreprises dans la ville de Douala apparait relativement établie ainsi que le montre les résultats de notre étude économétrique.

    Par ailleurs, dans un contexte de renforcement de l'attractivité de la ville de Douala, les responsabilités de la planification et de l'aménagement du territoire « Doualais » nous paraissent s'amplifier considérablement et, catapultent plus que par le passé, de nouveaux défis pour les acteurs de la ville de Douala en matière d'amélioration de l'environnement des entreprises. Nous avons à cet effet suggéré quelques pistes de solutions nécessaires au renforcement de l'attractivité de la ville de Douala en vue de son meilleur positionnement sur le marché des implantations en zone CEMAC.

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    CONCLUSION GENERALE

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    Au terme de cette étude, nous avons essayé de montrer qu'au delà des facteurs d'ordre économiques, financiers et socioculturels, la dynamique de la gouvernance locale apparait également comme un facteur déterminant de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala.

    Dans le premier chapitre, à partir de l'analyse théorique du concept d'attractivité territoriale, nous avons expliqué comment dans un contexte de globalisation de plus en plus marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le marché de localisation des activités économiques. Chacun y développe une panoplie d'instruments et de politiques afin d'attirer et de retenir le maximum d'entreprises. Du fait de la quête d'un meilleur positionnement des territoires sur le marché de l'implantation, certains responsables territoriaux font recours aux pratiques de marketing territoriale (pratiques qui jusqu'ici étaient jadis réservé au monde des entreprises) afin d'influencer en leur faveur les décisions de localisation des entreprises. Toutefois, si les politiques de marketing territoriale et autres instruments de politiques d'attraction permettent aux territoires de capter les flux d'investissements, l'élément crucial pour toute stratégie d'attraction des entreprises sur un territoire réside bien plus dans la dynamique de la gouvernance locale.

    Ainsi dans le deuxième chapitre, après avoir passé en revue le cadre d'analyse théorique de la gouvernance locale, nous avons montré que, l'attractivité de la ville de Douala est la résultante non seulement d'un ensemble de facteurs d'ordres géographiques et socioéconomiques présent sur le territoire, mais aussi et surtout la résultante de ce que nous qualifions de construit socioéconomique de la ville et de la coordination des acteurs. En effet, La ville de Douala est engagée dans une démarche de développement sous l'impulsion des collectivités publiques et privées locales. Cette situation prouve à l'évidence la coordination et la coopération qui existe entre les acteurs publics et privés (« partenariat public-privé ») dans le processus non seulement de développement des entreprises mais aussi d'amélioration de l'environnement des affaires à Douala. La force de cette coordination traduit une gouvernance locale bien avancée dans la ville. Les relations sociales, économiques et humaines tissées entre les acteurs à Douala, constituent des réseaux dans lesquels circulent de l'information et le savoir-faire.

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    A l'aune des développements théoriques et conceptuels effectué dans la première partie du mémoire, nous avons dans le troisième chapitre mis le point sur l'analyse de l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala. Il ressort de nos développements que la ville de Douala occupe une place de choix dans la localisation des entreprises au Cameroun. Elle concentre près de 35,1% des entreprises du pays. Cette situation illustre bien la position dominante de cette ville sur l'économie Camerounaise et la forte attraction qu'elle exerce sur les créateurs de richesse. Toutefois, la grande majorité des entreprises de Douala sont très jeunes, avec près de la moitié des unités de production crées durant les huit dernières années. Les entreprises installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du total des entreprises de la ville, contre 0,5% pour celles créées avant 1960. Par ailleurs, l'indice de localisation calculé nous a permis de cerner l'inégale répartition des entreprises et le profil sectoriel des arrondissements de Douala. En effet, la répartition des entreprises par secteurs d'activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des arrondissements centraux (Douala 1er et Douala 2ème) avec une préférence pour les activités de commerces, les activités de Banques et assurances et les activités de transport. Par contre dans les arrondissements périphériques, les activités industrielles dominent.

    Par la suite, nous avons présenté un ensemble de variables à la fois d'ordre institutionnelles et économiques susceptibles à notre avis d'influencer l'attractivité de la ville de Douala vis-à-vis des entreprises. Ainsi, le modèle économétrique regroupant cet ensemble de variables a été spécifié sur la période allant de 1996 à 2009. Après l'estimation économétrique effectué sur notre fonction d'attractivité à partir des moindres carrés ordinaires (MCO), y compris la mobilisation de certains tests économétriques visant à respecter la méthodologie en la matière et afin d'avoir des résultats valables, trois variables se distinguent par leur effet explicatif de l'attractivité des entreprises à Douala. Il s'agit des variables présence d'une agence de développement et autres structures de promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance économique locale (TXPLB) qui traduit la bonne santé de l'économie locale; et la stabilité politique (STAB).

    En réponse à la question posée au début de notre travail de recherche, à savoir : « dans quelle mesure la gouvernance locale influence-t-elle l'attractivité territoriale des entreprises? » nos développements théoriques et nos résultats empiriques montrent que l'existence d'un lien entre la dynamique de la gouvernance et l'attractivité territoriale des entreprises apparait relativement bien établie. Ces résultats qui se rapprochent de ceux obtenues par Sallez (1995, op.cit) et Pépin, Grosse, Guesnier (2002, op.cit), nous amène donc à confirmer nos hypothèses de recherche selon lesquelles :

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    ·

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    H1 : un cadre territorial favorable sur le plan institutionnel et économique favorise l'attractivité des entreprises.

    · H2 : l'évolution des créations d'entreprises à Douala est liée positivement à la dynamique de la gouvernance locale dans cette ville.

    En effet, l'organisation territoriale est plus ou moins favorable à la dynamique de la gouvernance d'un territoire. La combinaison de la coordination à l'intérieure de la sphère publique avec la coordination à l'intérieure de la sphère privée dans un partenariat élargi, constitue vraisemblablement le mode opératoire le plus efficace de la gouvernance locale bien comprise pour traiter les problèmes transversaux. Il semble bien que la trajectoire future de la ville de Douala dépend d'une organisation territoriale animée par une gouvernance mixte privée-publique partenariale. Et comme le rappelle Guesnier (2009)45 il n'y a pas de territoires condamnés, il n'y a que des territoires sans projet, c'est-à-dire sans société locale capable de se mobiliser pour construire leur attractivité.

    Par ailleurs, pour la ville de Douala, en raison de la poursuite du processus d'assainissement de l'environnement des affaires, il y a lieu d'espérer d'éventuelles opportunités d'implantations des entreprises et ce, moyennant encore de nombreuses reformes managériales et politico-économiques afin d'assurer l'attractivité durable de cette ville. Ces reformes devraient être rapides et centrée autours des actions de construction/réhabilitation des infrastructures, d'amélioration de la gouvernance urbaine, de lutte contre la corruption, de promotion des « jardins ou parcs d'entreprises », de réduction des tracasseries administratives, de promotion d'une politique de « l'immobilier d'entreprise » et de renforcement des relations de coopération et de partenariats entre les institutions publiques et privés locales.

    En somme, nous pouvons prétendre avoir exploré sans toutefois épuiser notre champ de recherche en matière d'analyse des déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. Nous n'avons pas également l'ambition de présenter les conclusions de nos analyses comme des certitudes et des vérités implacables. Dans son ensemble, la qualité de ce travail peut être affectée par les facteurs suivants :

    o L'inexpérience du chercheur que nous sommes ;

    o Le défaut de données sur certaines variables n'a pas permis une vérification empirique ;

    45 Bernard GUESNIER (2009) : « Dynamiques et gouvernance territoriale », colloque ATM 2009

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    Les difficultés de mesure de certains indicateurs de la gouvernance locale ;

    o Les difficultés d'obtention des données de certaines variables sur des périodes plus longue.

    Les résultats de ce travail, aussi discutables qu'ils puissent être, sont pour autant des indicateurs de référence pour des politiques d'attraction des entreprises. Notons par ailleurs que ce travail n'est que le début d'un processus qui s'annonce long. En effet plusieurs pistes de recherche sont envisageables :

    V' Appliquer la même analyse au niveau des autres métropoles du Cameroun tout en étudiant la répartition intra régionale des entreprises dans le pays.

    V' Enrichir le travail par une analyse plus ciblée des déterminants de la localisation des entreprises dans la ville de Douala et dans les autres villes du Cameroun.

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    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 103

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    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
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    RAPPORTS ET DOCUMENTS DIVERS :

    BUCREP/ RGPH, (2010) : Rapport du Recensement General de la Population et l'Habitat. Ernst and Young, (2002) : Étude sur la constitution d'une offre territoriale différenciée.

    Ernst and Young, (2007) : Baromètre de l'attractivité Européenne.

    INS/ECAM I & II, (2001) : « Enquêtes Camerounaises Auprès des Ménages » Rapport final.

    INS/ECAM III, (2008) : « Enquêtes Camerounaises Auprès des Ménages », Rapport d'enquête. INS/RGE, (2009) : « Recensement Général des entreprises », Rapport final.

    MINDUH, (2006), Rapport synthèse sur l'aménagement du territoire au Cameroun: cas de la ville de Douala

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 105

    O.S.E.E.D. (2005b) : « les entreprises industrielles à Douala », rapport provisoire d'étape, Collection « Entreprises & Territoire », C.U.D

    O.S.E.E.D. (2006a) : « Le secteur primaire à Douala », rapport provisoire d'étape n°2, Collection « Entreprises & Territoire à Douala », C.U.D.

    O.S.E.E.D. (2006b) : « Les entreprises du secteur financier à Douala », rapport provisoire d'étape n°3, Collection « Entreprises & Territoire à Douala », C.U.D,

    O.S.E.E.D. (2006c) : « Les établissements de services aux particuliers et aux entreprises à Douala », rapport provisoire d'étape n° 7, Collection « Entreprises & Territoire à Douala », C.U.D.

    O.S.E.E.D. (2007), Synoptique de l'activité économique à Douala, Volumes I, II, III et V., CUD.

    REPUBLIQUE DU CAMEROUN /PNUD (2000) : Etudes socio-économiques régionales au Cameroun : Province du Littoral, Yaoundé.

    REPUBLIQUE DU CAMEROUN /MINDUH (2006) : Stratégie du développement du secteur urbain au Cameroun, Yaoundé.

    BANQUE MONDIALE (2010) : Rapport sur le Développement dans le monde en 2009, Washington DC.

    MEMOIRES ET THÈSES :

    BAZIN-BENOÎT S., (1996) : « Les politiques locales d'attraction d'entreprises : d'une logique concurrentielle à une logique organisationnelle. Cas des régions Nord - Pas-de-Calais et Rhône-Alpes », thèse de Doctorat, Université de Lille I.

    DJATCHO. D (2012) : « Gouvernance territoriale et développement industriel à Douala », thèse de Doctorat, Université de Yaoundé II-SOA.

    ESSOMBE EDIMO J. R., (1990) : « financement interne et développement économique : un essai sur le rôle du financement parallèle dans le foisonnement industriel au Cameroun », Thèse de Doctorat, Université de Grenoble II.

    LAGNEL O., (1998) : « L'attractivité des territoires », thèse de Doctorat en Sciences Economiques, Université de Paris-X-Nanterre.

    NDAMCHEU. D, (2012) : « Attractivité territoriale de la ville de Douala et la localisation spatiale des entreprises industrielles », Mémoire de DEA, Université de Yaoundé II-SOA.

    NJOUM. N, (2009) : « L'analyse des déterminants de l'investissement direct étranger au Cameroun », Mémoire de DEA, Université de Douala

    LIENS INTERNET :

    World Development Indicators 2009: http://siteresources.worldbank.org. Banque Mondiale : www.doingbusiness.org

    Banque Mondiale : http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    TABLE DES ANNEXES

    ANNEXE 1 : Encadré sur LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL A DOUALA.

    ANNEXE 2 : TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES VARIABLES.

    ANNEXE 3 : LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA.

    ANNEXE 4 : LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES INSTITUTIONS RENCONTREES DANS LA VILLE DE DOUALA (à insérer).

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 106

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 107

    ANNEXE 1 :

    Encadré sur LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL A

    DOUALA

    Les enjeux du développement local à Douala

    Le développement local est un modèle de développement qui, dans une dynamique endogène, faite de mobilisation des acteurs et des synergies locales, permet au territoire de valoriser ses ressources et d'assurer sa compétitivité. Aussi, c'est comme du "Ndolè". Chacun l'apprécie à sa manière, selon ses moyens et ses spécificités culinaires et gutturales propres. Avec ou sans écrevisses, sans viande mais avec du poisson fumé, de la morue ou des crevettes, ... Certains l'aiment chaud. D'autres le préfèrent tiède. Plus que jamais, la clé est dans l'expérimentation et l'alchimie. Mais, surtout, pas à la pensée unique ! Comme la mer qui essuie, de façon parfois saccadée mais souvent rythmée, les coups de pagaie des concurrents d'une course de pirogues, Douala est désormais au pied du mur. Face à son destin. Plus que par le passé d'ailleurs, celui-ci paraît largement dépendre d'un double choix, urgent et incontournable :

    - Devenir une vraie "afrocité" et accéder au rang des "cités globales" : auquel cas la ville de Douala opterait urgemment pour l'adoption d'une démarche stratégique de développement, en vue de reconstruire sa compétitivité territoriale. De ce point de vue, des opportunités et autres facteurs porteurs existent qui, dans une dynamique d'aptitude désormais érigée en règle ou en mode de gouvernance, devraient aider la cité à mieux « tirer son safou du feu »,

    - Ou alors opter pour la gestion par le hasard, ce que d'autres qualifient pudiquement de "gestion par l'instinct". C'est aussi un choix comme un autre. Mais dont, on s'en doute, les objectifs ne collent que très difficilement avec ceux d'une grande ville du XXIème siècle. Car, qu'on l'ait désiré ou non, les territoires se trouvent désormais en prise directe avec la compétitivité et, au-delà, avec la mondialisation qui fait qu'aujourd'hui également, "le monde entier s'archipélise et se créolise".

    Source : Essombe Edimo, 2007b, PP, 196-197.

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    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    ANNEXE 2 :

    TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES VARIABLES

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 108

    . dfuller txcre, lags(1) trend regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    Z(t) -1.650 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for Z(t)

    = 0.7722

     
     
     
     

    D.txcre

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    txcre

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.7493628 .4540966

    -1.65

    0.138

    -1.796511

     

    .2977858

    LD.

    .2010485 .3854438

    0.52

    0.616

    -.6877865

     

    1.089883

    _trend

    .8515257 1.317775

    0.65

    0.536

    -2.187269

     

    3.890321

    _cons

    7.15599 9.867351

    0.73

    0.489

    -15.59816

     

    29.91014

    . dfuller txcre, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value

    value

     

    value

    Z(t) -1.606 -3.750

    -3.000

     

    -2.630

    MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.4806

     
     
     
     

    D.txcre

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    txcre

    L1. LD.

    _cons

    -.5862675 .3650715

    .1083959 .3460112

    10.18034 8.400943

    -1.61

    0.31

    1.21

    0.143

    0.761

    0.256

    -1.412117

    -.6743357

    -8.823916

     

    .2395816

    .8911275

    29.18459

    . dfuller txcre, lags(1) noconstant

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    regress root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic

    value

    value

     

    value

    Z(t) -1.155

    -2.660

    -1.950

     

    -1.600

    D.txcre

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    txcre

    L1. LD.

    -.1881895

    -.0698586

    .1629537

    .3204389

    -1.15

    -0.22

    0.275

    0.832

    -.551273

    -.7838409

     

    .174894

    .6441237

    . dfuller D.txcre, lags(1)

    Augmented Dickey-Fuller test

    noconstant for unit

    regress root

    Number

    of obs

    =

    11

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    Z(t) -2.223

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D2.txcre

    Coef.

    Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    txcre

    LD. LD2.

    -1.243188

    .138423

    .5592947

    .3375456

    -2.22

    0.41

    0.053

    0.691

    -2.508401

    -.6251583

    .0220241

    .9020043

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    . Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 109

    dfuller p_adev, lags(1) trend regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -2.461 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.3475

     
     
     
     

    D.p_adev

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    Interval]

    p_adev

     
     
     
     
     
     
     

    L1.

    -1.258893

    .5114429

    -2.46

    0.039

    -2.438283

     

    -.079504

    LD.

    .2133913

    .3454099

    0.62

    0.554

    -.5831255

     

    1.009908

    _trend

    .0559815

    .0234928

    2.38

    0.044

    .0018069

     

    .110156

    _cons

    .1794165

    .0562181

    3.19

    0.013

    .0497773

     

    .3090557

    . dfuller p_adev, lags(1)

    regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test

    for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

     

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -0.551 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.8817

    D.p_adev

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    Interval]

    p_adev

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.0562948

    .1022347

    -0.55

    0.595

    -.2875656

    .1749761

    LD.

    -.3449336

    .3128757

    -1.10

    0.299

    -1.052708

    .3628404

    _cons

    .0813716

    .0472275

    1.72

    0.119

    -.0254644

    .1882075

     

    . dfuller p_adev, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) 2.118 -2.660 -1.950 -1.600

    D.p_adev Coef. Std. Err. t P>ItI [95% Conf. Interval]

    p_adev

    L1. .1025073 .0483976 2.12 0.060 -.0053292 .2103438

    LD. -.3342382 .3422225 -0.98 0.352 -1.096757 .4282809

    . dfuller D.p_adev, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 11

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.512 -2.660 -1.950 -1.600

    D2.p_adev

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    Interval]

    p_adev

     
     
     
     
     
     

    LD.

    -.629139

    .4160431

    -1.51

    0.165

    -1.570294

    .3120158

    LD2.

    -.2715233

    .3208106

    -0.85

    0.419

    -.9972474

    .4542008

     

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    . Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 110

    dfuller e_pp, lags(1) trend regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% critical 5% critical 10% critical

    statistic value value value

    z(t) -1.811 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.6992

     
     
     
     

    D.e_pp

    coef. std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% conf.

    interval]

    e_pp

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.8766696 .483949

    -1.81

    0.108

    -1.992658

     

    .2393187

    LD.

    -.0058513 .3303797

    -0.02

    0.986

    -.7677082

     

    .7560057

    _trend

    .0183562 .0100667

    1.82

    0.106

    -.0048578

     

    .0415701

    _cons

    .1314815 .0588596

    2.23

    0.056

    -.004249

     

    .267212

    . dfuller e_pp, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

     

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% critical 5% critical 10% critical

    statistic value value value

    z(t) -0.075 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.9519

     
     
     

    D.e_pp

    coef.

    std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% conf.

    interval]

    e_pp

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.0068854

    .0916648

    -0.08

    0.942

    -.2142456

    .2004749

    LD.

    -.3093544

    .3201358

    -0.97

    0.359

    -1.033552

    .4148431

    _cons

    .0346503

    .0284775

    1.22

    0.255

    -.0297703

    .0990708

     

    . dfuller e_pp, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% critical 5% critical 10% critical

    statistic value value value

    z(t) 2.894

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D.e_pp

    coef.

    std. Err. t

    P>ItI

    [95% conf.

    interval]

    e_pp L1. LD.

    .0972526

    -.1529765

    .0336038

    .3001674

    2.89

    -0.51

    0.016

    0.621

    .0223786

    -.8217912

    .1721265

    .5158382

     

    . dfuller D.e_pp, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 11

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% critical 5% critical 10% critical

    statistic value value value

    z(t) -1.144

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D2.e_pp

    coef.

    std. Err. t

    P>ItI

    [95% conf.

    interval]

    e_pp LD. LD2.

    -.3170939

    -.6038463

    .2770688

    .2475679

    -1.14

    -2.44

    0.282

    0.037

    -.943867

    -1.163884

    .3096791

    -.0438088

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 111

    . dfuller stab, lags(1) trend regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -2.313 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.4270

     
     
     
     

    D.stab

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    stab

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.9208897 .3982059

    -2.31

    0.049

    -1.839154

     

    -.0026252

    LD.

    .5074686 .4429215

    1.15

    0.285

    -.5139104

     

    1.528847

    _trend

    .0433971 .0277676

    1.56

    0.157

    -.0206351

     

    .1074294

    _cons

    -.8116734 .4330406

    -1.87

    0.098

    -1.810267

     

    .18692

    . dfuller stab, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value

    value

    value

    z(t) -1.854 -3.750

    -3.000

    -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.3539

     
     
     

    D.stab

    Coef. Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    stab L1. LD.

    _cons

    -.36999 .1995425 -1.85

    -.0338537 .2973658 -0.11

    -.1574153 .1193464 -1.32

    0.097

    0.912

    0.220

    -.8213865

    -.7065418

    -.4273955

    .0814065

    .6388344

    .112565

    . dfuller stab, lags(1) noconstant regress Augmented Dickey-Fuller test for unit root

    Number

    of obs =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.666 -2.660 -1.950 -1.600

    D.stab

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    stab

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.124626 .0748139

    -1.67

    0.127

    -.2913219

     

    .0420698

    LD.

    -.0734688 .3065918

    -0.24

    0.815

    -.7565979

     

    .6096603

    . dfuller corr, lags(1) trend regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.846 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.6823

    D.corr

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    corr

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.8940888

    .484432

    -1.85

    0.102

    -2.011191

    .2230134

    LD.

    -.0836537

    .3499165

    -0.24

    0.817

    -.8905626

    .7232552

    _trend

    -.0330764

    .0203481

    -1.63

    0.143

    -.0799992

    .0138465

    _cons

    2.306306

    1.269209

    1.82

    0.107

    -.6204946

    5.233107

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 112

    . dfuller corr, lags(1) regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -0.824 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.8120

    D.corr

    Coef. Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    corr

     
     
     
     
     

    L1.

    -.2484167 .3015504 -0.82

    0.431

    -.9305712

     

    .4337378

    LD.

    -.4036906 .3145613 -1.28

    0.231

    -1.115278

     

    .3078964

    _cons

    .5382835 .7113096 0.76

    0.469

    -1.070811

     

    2.147378

    . dfuller corr, lags(1) noconstant regress

     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.125 -2.660 -1.950 -1.600

    D.corr

    Coef. Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    corr

     
     
     
     
     

    L1.

    -.0206607 .0183591 -1.13

    0.287

    -.0615674

     

    .020246

    LD.

    -.5205269 .2681457 -1.94

    0.081

    -1.117993

     

    .0769389

    . dfuller qual, lags(1) trend regress

     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -3.801 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.0165

     
     
     
     

    D.qual

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    qual

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.9888556 .260166

    -3.80

    0.005

    -1.588799

     

    -.3889118

    LD.

    .3287419 .2004475

    1.64

    0.140

    -.1334908

     

    .7909746

    _trend

    -.0120669 .0084845

    -1.42

    0.193

    -.0316322

     

    .0074983

    _cons

    -.661965 .1880986

    -3.52

    0.008

    -1.095721

     

    -.2282089

    . dfuller qual, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -3.340 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.0132

     
     
     

    D.qual

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    qual

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.8514263

    .2549116

    -3.34

    0.009

    -1.428076

    -.2747762

    LD.

    .4244065

    .1992652

    2.13

    0.062

    -.0263626

    .8751756

    _cons

    -.6498049

    .1982936

    -3.28

    0.010

    -1.098376

    -.2012336

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 113

    . dfuller qual, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic

    value

    value

     

    value

    z(t) -0.492

    -2.660

    -1.950

     

    -1.600

    D.qual

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    qual L1. LD.

    -.0236016

    .2200794

    .0479353

    .2658973

    -0.49

    0.83

    0.633

    0.427

    -.1304081

    -.3723768

     

    .083205

    .8125355

    . dfuller D.qual, lags(1) noconstant Augmented Dickey-Fuller test for unit

    regress root

    Number

    of obs

    =

    11

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value

    value

     

    value

    z(t) -3.670 -2.660

    -1.950

     

    -1.600

    D2.qual

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    qual LD. LD2.

    -1.149053 .3130617

    .1599033 .2384403

    -3.67

    0.67

    0.005

    0.519

    -1.857248

    -.3794862

     

    -.4408582

    .6992928

    . dfuller txplb, lags(1) trend regress Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -4.337 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.0028

     
     
     
     

    D.txplb

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    txplb

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -1.801727 .4154327

    -4.34

    0.002

    -2.759717

     

    -.843738

    LD.

    .6626238 .2792624

    2.37

    0.045

    .0186435

     

    1.306604

    _trend

    -.376992 .0880913

    -4.28

    0.003

    -.5801309

     

    -.1738531

    _cons

    9.7091 2.283892

    4.25

    0.003

    4.442436

     

    14.97576

    . dfuller txplb, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -0.568 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.8780

     
     
     

    D.txplb

    Coef.

    Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    interval]

    txplb

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.1483251

    .2611153

    -0.57

    0.584

    -.7390091

    .4423588

    LD.

    -.117998

    .3615804

    -0.33

    0.752

    -.9359498

    .6999537

    _cons

    .302903

    1.061313

    0.29

    0.782

    -2.097954

    2.70376

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 114

    . dfuller txplb, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    statistic value

    value

     

    value

    z(t) -1.620 -2.660

    -1.950

     

    -1.600

    D.txplb

    Coef. std. Err. t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    interval]

    txplb

    L1. LD.

    -.0751068 .0463639 -1.62

    -.1638896 .3086278 -0.53

    0.136

    0.607

    -.1784121

    -.8515553

     

    .0281985

    .523776

    . dfuller plb_hab, lags(1) trend regress Augmented Dickey-Fuller test for unit root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    statistic value value value

    z(t) -0.186 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.9918

     
     
     
     

    D.plb_hab

    Coef. std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    interval]

    plb_hab

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.0286423 .1541972

    -0.19

    0.857

    -.3842217

     

    .3269372

    LD.

    -.0638079 .3855362

    -0.17

    0.873

    -.9528559

     

    .8252401

    _trend

    -2.568322 3.978424

    -0.65

    0.537

    -11.74258

     

    6.60594

    _cons

    90.23658 227.3981

    0.40

    0.702

    -434.1445

     

    614.6176

    . dfuller plb_hab, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    statistic value value value

    z(t) -2.696 -3.750 -3.000 -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.0747

     
     
     
     

    D.plb_hab

    Coef. std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    interval]

    plb_hab

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.1233829 .0457619

    -2.70

    0.025

    -.2269035

     

    -.0198624

    LD.

    .0287929 .3460685

    0.08

    0.936

    -.7540684

     

    .8116542

    _cons

    226.1265 83.19103

    2.72

    0.024

    37.93534

     

    414.3177

    . dfuller plb_hab, lags(1) noconstant

    regress

     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    statistic value value value

    z(t) 0.170 -2.660 -1.950 -1.600

    D.plb_hab

    Coef.

    std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Co nf.

    interval]

    plb_hab

     
     
     
     
     
     

    L1.

    .0006994

    .0041048

    0.17

    0.868

    -.0084466

    .0098455

    LD.

    .808301

    .2479764

    3.26

    0.009

    .2557752

    1.360827

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 115

    . dfuller D.plb_hab, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 11

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.585 -2.660

    -1.950

     

    -1.600

    D2.plb_hab

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    plb_hab

    LD. LD2.

    -.1920311 .1211219

    -.1177407 .3192824

    -1.59

    -0.37

    0.147

    0.721

    -.4660278

    -.8400076

     

    .0819656

    .6045263

    . dfuller t_mar, lags(1) trend regress Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -0.607 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t)

    = 0.9786

     
     
     
     

    D.t_mar

    Coef. Std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    t_mar

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.223269 .3677056

    -0.61

    0.561

    -1.0712

     

    .6246616

    LD.

    -.3413688 .3679714

    -0.93

    0.381

    -1.189912

     

    .5071748

    _trend

    .0059732 .0473719

    0.13

    0.903

    -.1032666

     

    .115213

    _cons

    1.128523 1.350082

    0.84

    0.427

    -1.984772

     

    4.241817

    . dfuller t_mar, lags(1) regress

     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test for unit

    root

    Number

    of obs

    =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value

    value

    value

    z(t) -1.750 -3.750

    -3.000

    -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.4053

     
     
     

    D.t_mar

    Coef. Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    t_mar

    L1. LD.

    _cons

    -.1789622 .1022382 -1.75

    -.3697841 .2745289 -1.35

    .9707427 .478382 2.03

    0.114

    0.211

    0.073

    -.4102411

    -.9908116

    -.1114326

    .0523167

    .2512435

    2.052918

    . dfuller t_mar, lags(1) noconstant regress Augmented Dickey-Fuller test for unit root

    Number

    of obs =

    12

    interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) 2.092

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D.t_mar

    Coef.

    Std. Err. t

    P>ItI

    [95% Conf.

    interval]

    t_mar

    L1. LD.

    .0272177

    -.3190636

    .0130073

    .3131194

    2.09

    -1.02

    0.063

    0.332

    -.0017643

    -1.016737

    .0561998

    .3786099

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 116

    . dfuller D.t_mar, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 11

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    statistic value value value

    z(t) -1.198 -2.660 -1.950 -1.600

    D2.t_mar Coef. std. Err. t P>ItI [95% Conf. Interval]

    t_mar

    LD. -.4468624 .3730114 -1.20 0.262 -1.290673 .3969479

    LD2. -.555668 .2683731 -2.07 0.068 -1.16277 .0514341

    . dfuller txalph, lags(1) trend regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) 0.600 -4.380 -3.600 -3.240

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.9970

    D.txalph Coef. std. Err. t P>ItI [95% Conf. Interval]

    txalph

     
     
     
     
     
     

    L1.

    .1756698

    .2926579

    0.60

    0.565

    -.4992006

    .8505401

    LD.

    -.3882847

    .3876237

    -1.00

    0.346

    -1.282147

    .5055772

    _trend

    -.1625492

    .1749612

    -0.93

    0.380

    -.5660105

    .2409122

    _cons

    -14.27295

    25.59999

    -0.56

    0.592

    -73.30663

    44.76073

    . dfuller txalph, lags(1) regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 12

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value

    value

     

    value

    z(t) -2.165 -3.750

    -3.000

     

    -2.630

    MacKinnon approximate p-value for z(t) = 0.2192

     
     
     
     

    D.txalph

    Coef. std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    Interval]

    txalph

    L1. LD.

    _cons

    -.0932218 .0430565

    -.1935315 .3235634

    9.203438 4.071885

    -2.17

    -0.60

    2.26

    0.059

    0.565

    0.050

    -.1906223

    -.9254828

    -.0078066

     

    .0041787

    .5384198

    18.41468

    . dfuller txalph, lags(1) noconstant Augmented Dickey-Fuller test for unit

    regress root

    Number

    of obs

    =

    12

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) 1.820

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D.txalph

    Coef.

    std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    Interval]

    txalph

    L1. LD.

    .004006

    .207228

    .0022011

    .3214859

    1.82

    0.64

    0.099

    0.534

    -.0008983

    -.5090873

    .0089103

    .9235433

    . dfuller D.txalph, lags(1) noconstant regress

    Augmented Dickey-Fuller test for unit root Number of obs = 11

    Interpolated Dickey-Fuller

    Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical

    Statistic value value value

    z(t) -1.053

     

    -2.660

     

    -1.950

    -1.600

    D2.txalph

    Coef.

    std. Err.

    t

    P>ItI

    [95% Conf.

    Interval]

    txalph

    LD. LD2.

    -.1745697

    -.378391

    .1658051

    .2767883

    -1.05

    -1.37

    0.320

    0.205

    -.5496469

    -1.00453

    .2005075

    .2477476

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    ANNEXE 3 :

    LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA

    Tél. : (237) 22 06 26 98 / Fax (237) 22 23 84

    UNIVERSITY OF YAOUNDE II-SOA FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT

    P.O Box: 1365-YAOUNDE CAMEROON

    fseg@.univ-yde2.org

    28

    UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA

    FACULTES DES SCIENCES

    ECONOMIQUES ET DE GESTION

    B.P: 1365 - YAOUNDE

    CAMEROUN

    www.univ-yde2.org

    Tél. : (237) 22 21 34 41 / Fax (237) 22 23 79 12

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques

    117

    UNITE DE FORMATION

     

    DOCTORALE

    « GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE»

    Master 2 « Economie du territoire et de la Décentralisation »

    Liste des institutions à enquêter à Douala Du 05 au 29 Novembre 2012 par l'étudiant PEGUI Yannick Félix, matricule 07E118G pour le compte des travaux de recherche et des rencontres en milieu professionnel dans la ville de Douala.

    > Les acteurs non étatiques :

    - Le Gicam : groupement inter patronal du Cameroun

    - La CCIMA : chambre de commerce, de l'industrie, des mines et de l'artisanat

    - ECAM : mouvement patronal, entreprises du Cameroun

    > Les institutions d'appuis au développement de la ville de Douala - L'A2d : agence de développement de Douala

    - l'OSEED : observatoire de la statistique et des études économiques de Douala > Les Collectivités territoriales Décentralisées

    - La CUD : Communauté urbaine de Douala

    - les communes d'arrondissement de Douala (1, 2, 3, 5) > Les Acteurs étatiques

    - la délégation régionale pour le Littoral du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA)

    - le CFC : Centre de Formalités de Créations d'Entreprises

    - la délégation départementale pour le Wouri du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA)

    - les sous-préfectures de Douala (1, 2, 3, 5)

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    ANNEXE 4 :

    LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES ACTEURS DE LA VILLE
    DE DOUALA
    (à insérer).

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 118

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 119

    TABLE DES MATIERES

    AVERTISSEMENT / WARNING i

    DEDICACE ..ii

    REMERCIEMENTS iii

    SOMMAIRE v

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii

    TABLE DES ILLUSTRATIONS .ix

    1- Liste des tableaux ...ix

    2- Liste des graphiques ..ix

    3- Liste des schémas ...x

    4- Liste des cartes ...x

    5- Liste des encadrés ..x

    RESUME xi

    ABSTRACT ...xii

    INTRODUCTION GENERALE ..1

    A- Contexte et justification de l'étude 1

    B- Revue de la littérature .5

    C- Problématique . ..7

    D- Objectifs de l'étude 7

    E- Hypothèses de recherche 8

    F- Cadre méthodologique de l'étude ..8

    G- Intérêt de l'étude 9

    H- Plan du mémoire . 10

    PREMIERE PARTIE : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES : APPROCHE THEORIQUE ET

    CONCEPTUEL .11

    INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ...12

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE .13

    INTRODUCTION DU CHAPITRE I ...13

    SECTION I : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE : FONDEMENTS THEORIQUES ET

    INDICATEURS DE MESURE 14

    I.1- Les fondements théoriques de l'attractivité territoriale 14

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 120

    I.1.1- Le territoire : un concept polysémique

    I.1.2- Cadres d'analyse théorique de l'attractivité territoriale

    14

    15

    I.1.2.1- La nouvelle économie géographique (NEG)

    ..15

    I.1.2.2- l'économie industrielle

    16

    I.1.2.3- les différentes approches théoriques de l'attractivité territoriale

    ..17

    I.2- Les indicateurs de mesure de l'attractivité territoriale

    19

    I.2.1- Les approches économétriques

    19

    I.2.2- Les enquêtes d'opinions

    ..19

    I.2.3- Les indicateurs élaborés pas des institutions internationales

    ..20

    I.2.3.1- L'indice « Doing Business » de la Banque Mondiale

    20

    I.2.3.2- Les baromètres d'attractivité

    ..22

    SECTION II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE LOCALISATION

    .23

    II.1- L'offre territoriale et l'avantage comparatif des territoires

    23

    II.1.1- L'offre territoriale

    23

    II.1.2- L'avantage comparatif des territoires

    25

    II.2- Quelques instruments théoriques de la politique d'attractivité

    25

     

    II.2.1- Les aides financières et les infrastructures

    26

    II.2.2- Le marketing territorial

    26

    CONCLUSION DU CHAPITRE I .29

    CHAPITRE 2 : ROLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LA CONSTRUCTION

    DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA 30

    INTRODUCTION DU CHAPITRE II . 30

    SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA GOUVERNANCE

    LOCALE 31

    I.1- Concept de gouvernance et éléments constitutifs de la gouvernance locale 31
    I.1.1- La gouvernance locale : un processus de coordination des acteurs et de construction de

    l'attractivité territoriale

    32

    I.1.2- Typologies de gouvernance locale

    34

    I.2- Rôle des acteurs dans la gouvernance économique locale

    .35

     

    I.2.1- L'action décisive des collectivités territoriales décentralisées et des services déconcentrés

    de l'Etat 35

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    I.2.2- Le rôle décisif des acteurs privés dans la gouvernance économique locale ..36

    SECTION II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE LOCALE ET DES AUTRES

    FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA ..38

    II.1- Cadre d'analyse empirique de la gouvernance locale à Douala 38

    II.1.1- Les entreprises de Douala et les réseaux de relations institutionnelles locales 38

    II.1.1.1- L'existence des liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de

    Douala 39

    II.1.1.2- Les relations entre les entreprises et les institutions publiques locales 41

    II.1.2- La démarche de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) dans l'animation

    économique et l'amélioration de la « gouvernance urbaine »

    45

    II.1.2.1- La réhabilitation des infrastructures

    ..45

    II.1.2.2- La création des structures d'animation de l'économie locale

    .47

    II.1.2.2.1- De la réorganisation interne de la CUD

    48

     

    II.1.2.2.2-La promotion de l'Agence de Développement de Douala (A2D)

    II.1.2.2.3- L'observatoire économique urbain de Douala

    II.2- Les déterminants d'ordre socioéconomiques de l'attractivité des

    48

    49

    entreprises à

    Douala

    ..50

    II.2.1- Douala : Une ville à localisation enviable et ouverte à l'international

    ..50

    II.2.2- La Présence d'une population jeune, dynamique et qualifiée

    51

    II.2.3- Les spécificités structurelles de la concentration « doualaise »

    53

    CONCLUSION DU CHAPITRE II

    .54

    CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

    .55

    DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE L'ATTRACTIVITE

    DES ENTREPRISES A DOUALA 56

    INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE ..57

    CHAPITRE III : L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA :

    DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE ..58

    INTRODUCTION DU CHAPITRE III 58

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 121

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 122

    SECTION I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS D'ENTREPRISES A

    DOUALA 59

    I.1- L'analyse critique de l'évolution des créations d'entreprises à Douala

    59

    I.1.1- L'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala

    ..60

    I.1.2- Le profil sectoriel des entreprises de la ville de Douala

    62

     

    I.2- Implantation géographique et spatialisation discriminée des entreprises dans la ville de

    Douala

    63

    I.2.1- L'inégale répartition des entreprises par arrondissement dans la ville de Douala

    .63

    I.2.2- L'indice de localisation des activités économiques dans la ville de Douala

    64

    SECTION II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES A DOUALA : UN

    ESSAIS DE MODELISATION ECONOMETRIQUE

    66

    II.1- La spécification du modèle de base

    66

    II.1.1- Présentation et définition des différentes variables du modèle de base

    67

    II.1.1.1- la variable endogène

    67

    II.1.1.2- les variables exogènes

    68

    II.1.1.2.1- Les variables d'ordre institutionnels

    68

    II.1.1.2.2- Les variables d'ordre socioéconomiques

    72

    II.1.2- La forme fonctionnelle du modèle

    76

    II.2- Estimation du modèle

    76

    II.2.1- Analyse de la stationnarité

    76

    II.2.2- Analyse de la co-intégration

    .79

    CONCLUSION DU CHAPITRE III ..81

    CHAPITRE 4 : ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET RECOMMANDATIONS

    DE POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE DOUALA

    .82

    INTRODUCTION DU CHAPITRE IV

    ..82

    SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE

    ..83

    I.1- présentation des résultats du modèle

    .83

    I.1.1- Vérification des hypothèses de la régression multiple

    ...84

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 123

    I.1.1.1- Test d'hétéroscédasticité des résidus

     

    84

    I.1.1.2- test d'auto corrélation des erreurs

    85

    I.1.2- Analyse de la significativité des coefficients du modèle

    . 85

    I.2- Analyse économique des résultats de l'estimation

    87

    I.2.1- Les signes des variables explicatives

    .....87

    I.2.2- Interprétation des variables statistiquement significatives

    .88

    SECTION II : QUELQUES PERSPECTIVES ENVISAGEABLES POUR

    RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA

    II.1- Accroître l'offre en infrastructures locales

    LE 89

    89

    II.1.1- Effets directs des infrastructures sur la productivité des entreprises

    .90

    II.1.2- Effets de complémentarité des infrastructures sur le capital des entreprises

    .90

    II.1.3- quelques techniques adéquates de financement des projets d'infrastructures

    91

    II.2- Améliorer la gouvernance locale

    .91

    II.2.1- lutter contre la corruption et réduire les tracasseries administratives

    .92

    II.2.2- renforcer la gouvernance locale à travers la stimulation des réseaux de coopération à

    la fois territoriaux, nationaux et internationaux

    II.2.3- Promouvoir des « jardins ou parcs d'entreprises »

    .92

    93

    CONCLUSION DU CHAPITRE IV

    95

    CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

    96

    CONCLUSION GENERALE

    .97

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    101

    TABLE DES ANNEXES

    106

    ANNEXE 1 : Encadré sur LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL A DOUALA...107

    ANNEXE 2 : TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES VARIABLES .108

    ANNEXE 3 : LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA 117

    ANNEXE 4 : LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES ACTEURS DE LA VILLE DE

    DOUALA (à insérer) .118

    TABLE DES MATIERES .119

    Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 124

    Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
    CAS DE LA VILLE DE DOUALA






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius