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Francophonie et médiation des crises politiques en Afrique francophone: le cas de Madagascar

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par Rodrigue TASSE MOTSOU
Institut des Relations Internationales du Cameroun et en cotutelle avec l'Université Jean Moulin de Lyon III en France - Master II en Science politique option Relations Internationales 2012
  

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Paragraphe II : Le rôle de la Francophonie dans l'équipe conjointe de médiation sur Madagascar (ECM)

Malgré les multiples tentatives de la Francophonie et ses partenaires internationaux pour résoudre la crise malgache, la médiation a une fois de plus échoué. Le manque de pressions cohérentes et l'absence d'une réelle volonté de la part de bon nombre d'acteurs pour résoudre la crise a fait échouer la médiation en cours. D'où la nécessité de faire un effort pour la relance du processus de sortie de crise (A) et d'introduire le dialogue inter malgache comme solution consensuelle à la crise (B).

A-Effort de relance du processus de sortie de crise et impossible solution inclusive

La Francophonie et ses partenaires internationauxdans le but de relancer le processus de sortie de crise décident le 6 janvier de soutenir un plan de sortie de crise préparé par la commission de l'Union Africaine100(*). Ce plan comporte des mesures de compromis pour relancer le processus de sortie de crise à Madagascar. Ces mesures réaffirment la validité et l'application immédiate des accords de Maputo et d'Addis-Abeba, ainsi que l'organisation d'un référendum constitutionnel, suivi d'élections législatives et présidentielles couplées. La Francophonie et ses partenairesdemandent aux parties malgaches de communiquer à la commission de l'UA, leurs réactions par rapport aux solutions de compromis qui devaient leur être soumises.

La réunion d'experts des membres du GIC-M a lieu le 19 janvier 2010à Addis-Abeba, pour finaliser les solutions de compromis proposées sur les questions en suspens. Ces solutions partent du principe que les accords de Maputo et de l'Acte additionnel d'Addis-Abeba, négociés et signés par les 4 chefs de file des mouvances politiques de Madagascar, constituent un acquis décisif dans le processus de sortie de crise et une base essentielle pour la conduite d'une transition inclusive, consensuelle et aussi courte que possible. Les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka marquent leur accord général aux propositions decompromis, seule la mouvance Rajoelina ne soutient pas ces propositions et continue d'inscrire son action dans une démarche unilatérale101(*).

La Francophonie en collaboration avec ses partenaires se réunit à nouveau le 18 février 2010, et demande aux autorités de fait de revenir à la table des négociations102(*). Le lendemain, le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine indique à la HAT qu'elle a jusqu'au 16 mars pour se conformer aux accords de Maputo et d'Addis-Abeba avant d'être frappée de sanctions103(*). Ils maintiennent leur position et le 17 mars, l'Union Africaine annonce que des sanctions frapperont une centaine de membres du régime Rajoelina. Ces sanctions comprennent le refus de visas, le gel des avoirs financiers dans des établissements bancaires étrangers et le refus d'accréditation.104(*)

Dans le cadre renouvelé de la médiation internationale de la crise malgache, la France et l'Afrique du Sud soutenu par la Francophonie s'accordent de proposer un « consensus » aux mouvances et décident dans un premier temps de se concentrer sur les deux principaux acteurs de la crise, Rajoelina et Ravalomanana, étant donné que le différend les opposant est considéré comme le noeud de la crise. La participation des deux autres anciens présidents est jugée secondaire et ceux-ci ne doivent être impliqués qu'une fois un accord trouvé entre les principaux protagonistes, en leur qualité de sages105(*) que les médiateurs ont voulu donner au départ de leur implication en 2009. Cette nouvelle approche rencontre de fortes résistances, notamment de la part des anciens présidents Zafy et Ratsiraka, qui sont revenus au devant de la scène politique par la création du concept des quatre mouvances106(*). Joaquim Chissano juge inconcevable d'écarter les deux anciens présidents.

Les deux pays en collaboration avec l'ECM-M amènent les chefs de file des différentes mouvances à se rendre à Pretoria. Cette rencontre se solde par un échec car Rajoelina refuse de discuter le texte, alors que Ravalomanana se montre favorable à discuter de plusieurs sujets contentieux tels que l'amnistie et la séquence des élections. Les quatre chefs de mouvance acceptent néanmoins de revenir à Pretoria deux semaines plus tard pour continuer les discussions, à peine rentré à Madagascar, Rajoelina annonce la fin des négociations.107(*) Bien que n'ayant pas abouti sur un accord, le sommet de Pretoria a le mérite de déboucher sur une nouvelle dynamique. Il met en exergue le fait que la solution à la crise malgache ne peut ni venir de l'extérieur car toutes les options sont éprouvées, ni uniquement des quatre chefs de mouvance, qui refusent tout compromis réel. Cet échec fait donc évoluer la position de la SADC, qui ne semble plus attachée de manière dogmatique à la mise en place des accords de Maputo et fait preuve d'une flexibilité nouvelle.108(*) Pour les malgaches, c'est un échec de trop, qui entraine la mise en place d'une nouvelle médiation nationale, la seule qui a permis de sortir des crises précédentes109(*). Pour ce faire, les acteurs politiques malgaches, cherchent d'autres moyens alternatifs pour trouver une solution à la crise à Madagascar. Ils prennent sur eux la responsabilité de rechercher une solution inter malgaches.

* 100 Communiqué de la 4 ème réunion du Groupe International de Contact sur Madagascar, Groupe international de contact, 6 janvier 2010.

* 101 Rapport du Président de la commission à la 216 ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA sur la situation à Madagascar p.9

* 102 Communiqué de la 5 ème réunion du Groupe international de contact sur Madagascar, Groupe international de contact, 18 février 2010.

* 103 Communiqué de la 216 ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité, op.cit.

* 104International Crisis Group, Madagascar : sortir du cycle de crises, op.cit,

p.30

* 105Ibid. p.17

* 106 International Crisis Group, Madagascar : la crise a un tournant critique ?, Rapport Afrique no. 166, 18 novembre 2010, p.17

* 107International Crisis Group, op cit, p.18

* 108 « Rajoelina snobe l'UA », L'Express de Madagascar, du 5 mars 2010, www.allafrica.com/stories/201003050670.html du 5 mars 2010, consulté le 2 décembre 2012

* 109 Sylvain Urfer, « quand les Eglises entrent en politique », Politique africaine, no. 52, décembre 1993, accessible sur http://www.politique-africaine-com/numeros/pdf/05203.pdf, consulté le 29 novembre 2012

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