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Typologie de perception des problèmes environnementaux pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans quelques écorégions de l'Ituri (Bunia-Mongbwalu-Kasenyi) en province orientale/RDC

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par Préféré Muluba
Université Shalom de Bunia - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE SHALOM DE BUNIA

 

 

 

B.P. 304 BUNIA

FACULTE DES SCIENCES

Département d'Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles

 

Typologie de perception des problèmes environnementaux pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans quelques écorégions de l'Ituri (Bunia-Mongbwalu-Kasenyi) en Province Orientale/RDC

 

Mémoire présenté par :

MULUBA KATEMBO Préféré

En vue de l'obtention du grade de

Licencié en Sciences

ANNEE ACADEMIQUE : 2012 - 2013

Directeur :

Professeur Associé MUHINDO SAHANI Walere

Juillet 2013

Dédicace

A nos parents KATEMBO LUNKAMBA Théodore et MUSHINGO YAMBU Josée, pour nous avoir assurés une éducation convenable faisant de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

A nos frères et soeurs à l'occurrence de KASONGO Isaac, KIOMBA Emery, MUMPASA Charlie, MASOSWA Nadège, KADIMBA Dorcas, MWIYASO Merveille, LUNKAMBA Amos, NGOY Grâce, MUSHINGO Rachel et ELUMBA Gémima ; pour leur amour fraternel manifeste envers nous.

Remerciements

L'élaboration et l'aboutissement de ce travail de fin de cycle de licence ne tient non seulement à notre ténacité et notre foi dans la société, mais aussi à l'appui multiforme dont nous avons pu bénéficier depuis le début de notre formation universitaire. Cette recherche est comparable à un feu où chacun apporte un bois pour le vivifier. Ainsi, qu'il nous soit permis de nous acquitter d'un agréable devoir, celui de remercier tous ceux et toutes celles qui ont eu à apporter de l'eau au moulin.

A ce titre que nos remerciements s'adressent à Dieu Tout Puissant, créateur du Ciel et de la Terre qui, sans lui toutes actions entreprises ne peuvent être accomplies et restent vaines, nous a protégé de tout danger et n'a cessé d'être le bon secours pour notre vie aux moments les plus difficiles de notre existence.

Nos remerciements vont à l'endroit du corps enseignant de la Faculté des Sciences dans le département d'Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles, pour l'encadrement et les enseignements dont nous avons bénéficié durant notre formation. Nous exprimons en particulier notre profonde gratitude au Professeur Associé MUHINDO SAHANI Walere pour avoir non seulement contribué à notre formation, mais aussi et surtout pour avoir accepté, en dépit de ses multiples contraintes professionnelles, de diriger ce travail de recherche. Nous lui sommes reconnaissants pour ses conseils scientifiques, son suivi permanent, sa bienveillance, sa patience et sa compréhension qu'il nous a manifesté dans l'aboutissement de ce présent travail.

Que tous nos compagnons de lutte de la même promotion en Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles ne se sentent pas oublier. Leur fructueuse collaboration scientifique dont ils ont fait montre et preuve envers nous a un impact positif à la transformation de notre vie sociale, morale ainsi qu'intellectuelle. Nous pensons aussi aux amis et connaissances entre autre WINDJIRI Thierry, FURAHA Divine, etc. pour cette amitié amicale manifesté à notre égard.

Sans oublier toutes personnes qui, de loin ou de près dont les noms ne sont pas susmentionnés, nous ont soutenu moralement et matériellement ; qu'elles trouvent aussi ici la part de notre gratitude et de joie envers elles. Que Dieu vous bénisse tous dans le nom de Jésus-Christ.

MULUBA KATEMBO Préféré

Abréviations et Acronymes

ANEE : Association Nationale pour l'Evaluation Environnementale

CADA : Commission d'Accès aux Documents Administratifs

CGDD : Commissariat Général au Développement Durable

ERE : Education Relative à l'Environnement

FFEM : Fonds Français pour l'Environnement Mondial

GRAPEDECO : Grand Peuple pour le Développement Communautaire

INED : Institut National d'Etudes Démographiques

IUED : Institut Universitaire d'Etude de Développement

Table des matières

Dédicace i

Remerciements ii

Abréviations et Acronymes iii

Table des matières iv

Liste des figures vii

Résumé viii

Summary ix

0. Introduction 1

0.1. Problématique scientifique 1

0.2. Hypothèses 3

0.3. Objectifs 4

0.3.1. Objectif général 4

0.3.2. Objectifs spécifiques 4

0.4. Choix et Intérêt du sujet 5

0.5. Délimitation du sujet 6

0.6. Subdivision du travail 7

Chapitre I: Considérations générales 8

I.1. Concepts et définitions 8

I.1.1. Perception 8

I.1.2. Ressources naturelles 9

I.1.3. Ecorégion 10

I.2. Environnement 10

I.2.1. Qu'est-ce que l'environnement ? 10

I.2.2. Etat des lieux de l'environnement africain 11

I.2.3. Principales causes de la perte de la biodiversité en R.D.Congo 12

I.3. La résolution des problèmes environnementaux 13

I.4. Phénomenographie et cartographie de représentation de l'environnement dans le contexte général 14

I.5. Revues de littérature 16

Chapitre II : Cadre méthodologique 21

II.1. Milieu d'étude 21

II.1.1. Cité de Bunia 21

II.1.1.1. Situation géographique 21

II.1.1.2. Climat, végétation et sol 21

II.1.1.3. Activités principales 22

II.1.1.4. Population humaine 22

II.1.2. Cité de Mongbwalu 23

II.1.2.1. Situation géographique 23

II.1.2.2. Climat, végétation et sol 23

II.1.2.3. Activités principales 23

II.1.2.4. Population humaine 24

II.1.3. Collectivité de Bahema Sud (Kasenyi) 24

II.1.3.1. Situation géographique 24

II.1.3.2. Climat, végétation et sol 24

II.1.3.3. Activités principales 25

II.1.3.4. Population humaine 25

II.2. Méthodologie 25

II.2.1. Approche méthodologique 25

II.2.2. Population d'étude et Echantillonnage 26

Chapitre III : Résultats et Discussion 28

III.1. Résultats 28

III.1.1. Répartition de catégories des enquêtés 28

III.1.1.1. Selon le sexe 28

III.1.1.2. Selon l'âge 28

III.1.1.3. Selon la profession 30

III.1.1.4. selon le niveau d'études 32

III.1.2. Information et connaissance de la population sur l'environnement 33

III.1.3. Information et connaissance de la population sur les problèmes environnementaux 34

III.1.4. Typologie de représentation de l'environnement selon la population 36

III.1.4.1. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Bunia 37

III.1.4.2. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Mongbwalu 38

III.1.4.3. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Kasenyi 39

III.1.5. Perception des problèmes environnementaux par la population 40

III.1.6. Causes relevées par la population sur les problèmes environnementaux 42

III.1.7. De la responsabilité liée aux problèmes environnementaux 44

III.1.8. De la sensibilité aux courants connus versus pratiques 45

III.1.9. Perception des stratégies pour une gestion rationnelle des ressources naturelles par la population 46

III.2. Discussion 48

III.2.1. Comparaison de l'information et connaissance sur l'environnement et leurs problèmes 48

III.2.2. Comparaison de typologie de représentation de l'environnement 49

III.2.3. Comparaison de perception des problèmes environnementaux des interrogés de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi 51

III.2.4. Comparaison de la sensibilité à la pratique sociale 52

Conclusion et perspectives 53

Bibliographie 59

Annexes I

Annexe I : Questionnaire d'enquête I

Annexe II : Caractérisations des représentations-types de l'environnement chez la population de l'Ituri (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) selon le modèle de Lucie Sauvé (1997) II

Liste des figures

Figure 1. Le processus de la résolution de problèmes environnementaux Pruneau et al., (2009) 13

Figure 2. La sex-ratio des enquêtés Bunia, Mongbwalu et Kasenyi 28

Figure 3. Répartition des enquêtés selon leur âge à Bunia 29

Figure 4. Répartition des enquêtés selon leur âge à Mongbwalu 29

Figure 5. Répartition des enquêtés selon leur âge à Kasenyi 30

Figure 6. Répartition des enquêtés selon la profession à Bunia 30

Figure 7. Répartition des enquêtés selon la profession à Mongbwalu 31

Figure 8. Répartition des enquêtés selon la profession à Kasenyi 31

Figure 9. Répartition des enquêtés selon leur niveau d'étude 32

Figure 10. Opinion des enquêtés sur l'acquisition des informations sur l'environnement 33

Figure 11. Opinion des enquêtés sur la source de l'information sur l'environnement 33

Figure 12. Opinion des enquêtés sur la connaissance par rapport à l'environnement 34

Figure 13. Opinion des enquêtés sur l'acquisition des informations sur les problèmes environnementaux 35

Figure 14. Opinion des enquêtés sur la source de l'information sur les problèmes de l'environnement 35

Figure 15. Opinion des enquêtés sur la connaissance par rapport aux problèmes environnementaux 36

Figure 16. Mots clés récurrents dans la représentation de l'environnement à Bunia 37

Figure 17. Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Bunia 38

Figure 18. Mots clés récurrents et Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Mongbwalu 39

Figure 19. Mots clés récurrents et Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Kasenyi 40

Figure 20. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Bunia 40

Figure 21. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Mongbwalu 41

Figure 22. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Kasenyi 42

Figure 23. Principales causes relevées par la population de Bunia sur les problèmes environnementaux 42

Figure 24. Principales causes relevées par la population de Mongbwalu sur les problèmes environnementaux 43

Figure 25. Principales causes relevées par la population de Kasenyi sur les problèmes environnementaux 44

Figure 26. Opinions des enquêtés sur la responsabilité liée aux problèmes environnementaux à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi 44

Résumé

Les menaces environnementales (érosion, sécheresse, inondation, la croissance démographique, la déforestation, les déchets, les eaux usées, la destruction des espaces verts, urbanisation hors normes, ...) qui pèsent sur les ressources naturelles en Ituri font l'objet de la préoccupation de ce mémoire. C'est pourquoi l'objectif principal de ce mémoire est de dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux problèmes environnementaux et sa représentation de l'environnement d'après les types de ressources. Sur base de l'approche systémique, le procédé consiste à la reconstruction des représentations sociales de l'environnement livrées par la population concernée par cette étude en vue de tenter de cerner les valeurs, les attitudes, les opinions et modéliser le tout en un ensemble signifiant.

Il ressort que plus de la moitié de la population de Bunia possède l'information et connaissance environnementales et des problèmes environnementaux tandis que la majorité à Mongbwalu et Kasenyi n'en possède pas suite au non accès à cette information (soit le média, le journal, la sensibilisation, ...). En ce qui concerne la typologie de représentation de l'environnement, la majorité à Bunia assimilent l'environnement à la nature, suivi d'une portion aussi considérable qui l'assimile aux forêts ainsi qu'à l'eau. Tandis qu'à Mongbwalu, l'environnement c'est respectivement la nature, les arbres et une faible proportion revient aux forêts et aux matières premières. Par contre, le constat relève que la représentation de l'environnement s'oriente vers le lac, suivi des forêts ainsi que la maison. Les problèmes environnementaux suivants sont respectivement perçus aux trois sites respectifs (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) : déchets et dégradation de la forêt (Bunia), déchets et manque d'hygiène et assainissement (Mongbwalu), et enfin, la disparition ou diminution des poissons dans le lac, la déforestation et les déchets (Kasenyi). En somme, pour tenir compte d'une part de l'urgence à engager des actions ambitieuses, mais s'appuyant sur l'existant, et d'autre part de la nécessité de prendre du recul pour définir une stratégie adaptée d'éducation globale au développement durable, une démarche en deux temps, détaillée dans le présent travail, semble logique :

Ø A court terme : mettre en place un plan national d'action pour une éducation généralisée à l'environnement dans une perspective de développement durable ;

Ø A moyen terme : définir une stratégie d'éducation globale au développement durable pour le système éducatif.

Mots clés : Perception ; ressources naturelles ; écorégion ; environnement.

Summary

Environmental threats (erosion, droughts, floods, population growth, deforestation, waste, sewage, destruction of green spaces, outsized urbanization ...) that affect natural resources in Ituri subject the concern of this paper or report. That is why the main goal of this paper is to identify the perceptions of the population of Ituri in relation to environmental issues and its representation of the environment according to their type of resources. Based on a systemic approach, the method consists in the reconstruction of the social representations of the environment delivered by the population concerned by this study to try to identify the values, attitudes, opinions and model all in one all meaning.

It appears that more than half of the population of Bunia has to information and environmental knowledge and environmental problems while the majority Mongbwalu and Kasenyi do not have due to lack of access to this information (the media, the newspaper, education ...). Regarding the type of representation of the environment, the majority in Bunia equate environmental nature, followed by a considerable portion of which also equates to forests as well as water. While in Mongbwalu environment it is nature, trees and a small proportion returned to forests and raw materials. For cons, the statement notes that the representation of the environment is moving towards the lake, forest monitoring and home. The following environmental problems are respectively received in the three respective sites (Bunia and Mongbwalu Kasenyi) waste and forest degradation (Bunia), waste and lack of hygiene and sanitation (Mongbwalu), and finally, the disappearance or reduction of fish in the lake, deforestation and waste (Kasenyi). In short, to take account both of the urgency to initiate ambitious actions, but based on existing and secondly the need to step back to define a comprehensive education strategy adapted sustainable development, a two-stage approach, detailed in this work, seems logical:

Ø Short term: implement a national action plan for a generalized environment with a view to sustainable development education;

Ø In the medium term: develop a comprehensive strategy for education for sustainable development for the educational system.

Keywords: Perception, Natural resources, ecoregion, environment.

Introduction

0.1. Problématique scientifique

Les ressources naturelles ont une grande importance dans le développement des sociétés et leur mise en valeur constitue un véritable enjeu. Ces ressources sont des éléments du milieu physique que les hommes utilisent pour satisfaire directement ou indirectement leurs besoins alimentaires domestiques et monétaires (Mercoiret, 1994). Assurément, comme souligne PNUE (2000), l'Afrique, avec sa taille, est richement dotée de ressources naturelles, notamment de produits minéraux, de forêts, de faune et flore sauvages et d'une grande biodiversité. Cependant, depuis les années 70, l'environnement et les principales ressources naturelles dans la plupart des pays africains sont de plus en plus menacés par l'alourdissement, difficilement viable à terme, des pressions résultant de l'accroissement rapide de la population, de l'urbanisation, et de l'expansion des activités humaines (l'exploitation industrielle de minerais, de bois, et l'exploitation agricole, etc.).

En effet, en République Démocratique du Congo, les questions environnementales ne sont pas marginales. Disposant d'une rare réserve faunique et floristique mondiale, la RDC joue un rôle stratégique dans le maintien de l'équilibre écologique à l'échelle planétaire. Elle regorge de ressources naturelles peu concurrentielles : un nombre important d'espèces animales et végétales endémiques, une bonne réserve forestière et hydrographique (les cours d'eau et les lacs contenant des ressources halieutiques importantes), une réserve minière dans toute l'étendue du territoire national, etc. Cependant, ces ressources subissent des pressions pernicieuses à cause des activités humaines (Mbungu, 2004).

Par ailleurs, la croissance démographique, en RDC, est forte et presque urbanisée au sens où il est presque probable que près de 40 % de la population totale du pays vit dans des zones urbaines et urbanisées. Cette forte augmentation de la population génère des problèmes environnementaux tels que l'exploitation anarchique des ressources minières et forestières, la pollution sous toutes ses formes et la pénurie d'eau. Il s'ensuit des phénomènes de dégradations des sols et d'érosion observés dans ces zones surpeuplées et surexploitées pour l'agriculture. La forte anthropisation des contrées où l'exploitation minière reste une activité de prédilection et dans les milieux urbains confrontées à des nouvelles affectations des sols rendus imperméables à la suite de non respect des normes urbanistiques, on assiste à des graves perturbations des écosystèmes (Shuku, s.d.).

Cette situation mérite une attention particulière. Autrement, elle constitue déjà localement une source des problèmes environnementaux. En effet, Bunia est confronté aujourd'hui au problème urbanistique à cause de la croissance démographique. Cette dernière entraine la coupe de bois pour la construction, l'occupation anarchique des lits de cours d'eau entrainant des érosions énormes et immenses, la pénurie d'eau, etc. La concentration des automobiles dans la Cité de Bunia contribue tant soit peu à la pollution de l'air. La population urbaine de Bunia est confrontée aux problèmes de lithométéores (poussières dans l'air) avec des risques de développer des maladies liées à la présence des microorganismes pathogènes (Bosomi, 2012). La pollution de l'eau est remarquée par les rejets des déchets ménagers et des hydrocarbures dans les cours d'eau lors de lavage des automobiles. La diminution de la qualité de l'eau en raison des concentrations élevées des rejets urbains riches en matière organique dans les rivières provoque également l'eutrophisation (Environnement Canada, 2007), phénomène qui réduit la quantité d'oxygène disponible pour les animaux aquatiques. La multiplication des ateliers de menuiserie et de soudure dans presque tous les quartiers de Bunia crée la pollution sonore. Tous ces problèmes environnementaux sont liés à la concentration des activités économiques dans la Cité de Bunia et à la position administrative de la Cité de Bunia en Ituri. Les citoyens qui vivent dans la Cité de Bunia confrontés à ces fléaux sont-ils conscients et aptes à reconnaitre ou identifier ces problèmes ?

Aussi, le lac Albert est confrontée à une sérieuse crise des pêches qui risque de compromettre la survie des communautés littorales (Kasenyi dans le cas de cette étude). En effet, les problèmes de la pêche ne se posent plus seulement en terme économique. Ils intègrent dorénavant la dimension environnementale en raison de la dégradation des ressources halieutiques qui s'accentue sous l'effet combiné de l'accroissement rapide de la population, de la croissance économique et des instruments archaïques ne répondant pas aux normes de pêche (Mamadou, 2005). Le déboisement de bassin versant de lac Albert a entrainé un rétrécissement de ce lac et sa baisse de niveau au cours de ces dernières décennies. La surexploitation des ressources halieutiques du lac Albert, due à la pression démographique, à l'approvisionnement de Bunia ainsi que d'autres milieux en poissons et aux pratiques de pêche destructives, menace les zones de nourrissage et de frayère du lac (GRAPEDECO, 2011). Ainsi, assistons-nous à une diminution et/ou une disparition de quelques espèces de poissons au lac Albert suite à l'exploitation illégale de ces ressources. Egalement avec le projet de l'exploitation du pétrole au lac Albert, quelles conséquences entendrons-nous pendant et après cette exploitation ? La question dans ce contexte reste d'actualité et s'avère complexe étant donné l'incertitude relative aux conséquences liées aux exploitations pétrolières.

Pour Mongbwalu, l'exploitation minière cause des sérieux problèmes dans l'environnement de cette contrée. L'observation relève qu'il y a la pollution de cours d'eau par les orpailleurs, des grandes érosions qui s'érigent après l'exploitation, la perte du sol pour l'agriculture, la déforestation, ainsi tant d'autres problèmes secondaires. Que faire ?

La capacité de résolution de problèmes est l'une des compétences que l'on vise à développer chez les personnes en éducation relative à l'environnement (UNESCO-PNUE, 1977; Bardwell & Tudor, 1994). Pour amorcer la résolution d'un problème environnemental, il faut que les personnes concernées puissent repérer ou identifier la présence de celui-ci sur le terrain (Sauvé, 1997).

Ne pouvant guère laisser l'environnement de l'Ituri évoluer ainsi jusqu'à son anéantissement, l'objet dans ce contexte environnemental perturbé est de chercher à contribuer à la résolution du problème à travers cette réflexion thérapeutique axée sur les questions :

Ø La population de l'Ituri plus particulièrement de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi est-elle suffisamment sensible aux problèmes environnementaux ?

Ø La population in situ identifie-t-elle la présence des problèmes environnementaux ?

Ø Quelle perception en a-t-elle sur ces problèmes ?

Ø Comment cette population représente-t-elle l'environnement ?

L'expérience amorcée par le biais de ces investigations permettra l'acquisition des connaissances qui permettront de mettre en évidence des stratégies appropriées en vue d'une gestion durable de l'environnement en Ituri.

0.2. Hypothèses

En réponse aux interrogations de la problématique qui guident ces investigations, les hypothèses suivantes sont émises :

o La population de l'Ituri ne serait pas sensible aux problèmes environnementaux ; ce qui aggrave encore ces problèmes ;

o La population de l'Ituri n'identifierait pas de manière précise la présence des problèmes environnementaux ;

o La perception aux problèmes environnementaux par la population de l'Ituri ne serait pas entièrement positive et/ou visible ;

o La population n'aurait pas beaucoup de connaissance en matière de l'environnement.

0.3. Objectifs

0.3.1. Objectif général

Cette recherche se fixe pour objectif principal de dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux problèmes environnementaux et la représentation de l'environnement selon cette population d'après leur type de ressources.

0.3.2. Objectifs spécifiques

D'une façon spécifique, cette étude vise 6 objectifs :

Ø Lister les problèmes environnementaux rencontrés à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi ;

Ø Dégager l'appréhension ou la perception de la population par rapport aux problèmes environnementaux et à l'environnement ;

Ø Faire un diagnostic de l'environnement par une évaluation de l'état de lieux de cet environnement ;

Ø Evaluer le niveau de connaissance de la population sur le mot « Environnement » ;

Ø Chercher à avoir une idée de la perception des stratégies de gestion durable de l'environnement par les acteurs (donc la population) ;

Ø Enfin, proposer, à la conclusion, une nouvelle approche susceptible de concilier les perceptions de la population sur les problèmes environnementaux et la typologie de représentation de l'environnement par cette même population en vue d'une gestion durable et rationnelle des ressources naturelles en Ituri.

0.4. Choix et Intérêt du sujet

Aujourd'hui, la question de l'environnement est d'actualité en raison des menaces (érosion, sécheresse, inondation, la croissance démographique, la déforestation, les déchets, les eaux usées, la destruction des espaces verts, urbanisation hors normes, ...) qui pèsent sur les ressources naturelles et les populations qui en sont tributaires. Il s'y ajoute les actions anthropiques notamment les activités, que sont : l'agriculture, la pêche, l'exploitation minière, la chasse et l'élevage qui contribuent à la destruction du potentiel naturel selon le degré d'exploitation.

Cette dégradation dramatique de l'environnement qui n'a fait qu'évoluer dans le temps et dans l'espace, a progressivement occasionné une prise de conscience de l'humanité dans ses rapports avec la nature. L'homme se pose désormais des questions sur son avenir et celles des ressources naturelles auxquelles, il dépend. La préservation de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et le développement économique forment ensemble un élément incontournable.

Ainsi, l'émergence des préoccupations liées aux problèmes environnementaux se matérialise par de multiples conventions et traités dont la finalité est de promouvoir, non pas des actions ponctuelles, ni marginales, mais un développement durable qui touche à l'ensemble de la population par unité d'intervention plus large. Ces actions ou conventions, conçues et mises en oeuvre pour inverser la tendance, malgré quelques résultats encourageants n'ont pu stopper ce processus de dégradations de l'environnement d'une manière définitive. Dès lors, l'adoption d'un processus participatif et décentralisé en matière de gestion des ressources naturelles et de l'environnement s'impose. (Aliou Wane, 2009).

C'est pour cela que l'opinion publique se saisit peu à peu du sujet faisant naître une conscience collective. C'est parce que nous pensons que chaque individu a sa part de responsabilité dans les problèmes environnementaux que nous avons décidé de nous intéresser aux comportements individuels. Cependant, nous pensons également que la lutte pour une gestion durable de l'environnement en Ituri doit passer obligatoirement par une modification des comportements individuels.

Dans une perspective de recherche action, nous pouvons même penser que les résultats de ce travail pourraient constituer des éléments utiles dans l'orientation de la politique publique pour résoudre les problèmes environnementaux. En effet, le fait de connaître les perceptions de la population face aux problèmes environnementaux, pourrait être intéressant par exemple, dans le cadre de l'élaboration d'une campagne de sensibilisation.

Ce travail va susciter au sein de la population une tension élevée de vouloir agir pour l'environnement et va permettre à l'autorité publique de prendre encore des mesures préventives au sujet de problèmes environnementaux. Pour les scientifiques, ce travail va constituer un outil de base dans l'élaboration de bons principes de gestion de l'environnement sous toutes ses formes pour ne pas assister à des catastrophes liées à la dégradation de l'environnement.

0.5. Délimitation du sujet

La présente étude porte sur des aspects relatifs à la gestion de l'environnement en Ituri ; surtout dans le domaine de l'éducation mésologique. Vue la nécessité afin de bien aborder les aspects relatifs aux investigations en cours, trois sites font l'objet de l'unité d'intervention, notamment : Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Ce choix est sur Bunia, parce que ce centre urbain constitue la plaque tournante, pièce maîtresse entre les deux autres sites. Aussi, presque toutes les activités administratives et économiques de l'Ituri en général et de tous les deux sites en particulier, passent par Bunia. Par ailleurs, ce centre reste confronté à une panoplie de problèmes environnementaux. Il mérite faire l'objet d'une analyse plus fouillée pour jouer notablement son rôle dans la dynamique d'utilisation rationnelle des ressources naturelles pour un développement durable compatible avec les moeurs locales. Quant à Mongbwalu, le choix est motivé par l'engouement d'une diversité d'acteurs attirés par les ressources minières et forestières et les conséquences inhérentes aux extractions peu rationnelles de ces ressources. Le site de Kasenyi est choisi pour son originalité au sein du rift albertin et pour la diversité des ressources (halieutiques et pétrolières) qui s'y trouvent et la diversité des acteurs sur un site assez restreint, et pour son écosystème lacustre subissant ces dernières décennies une pression énorme.

Dans le temps, cette recherche couvre un intervalle de temps allant de janvier 2013 à mai 2013. Ce temps est trouvé favorable suivant le calendrier de recherche.

0.6. Subdivision du travail

Ce travail s'articule autour, outre l'introduction et la conclusion, de trois chapitres. Le premier chapitre se focalise sur les considérations générales, le second présente le milieu d'étude et la méthodologie, et le troisième présente les résultats et discussion.

Le premier chapitre se consacre au cadre conceptuel et théorique. Il est question de définir et de présenter succinctement les concepts environnement, écorégion, ressources naturelles et perception. Par la suite, il présente le cadre théorique dans la tradition duquel s'inscrit cette étude.

Le deuxième chapitre s'appesantit sur la présentation du champ de l'étude et la méthodologie utilisée. Il présente tour à tour les trois sites sur lesquelles ont porté cette recherche à savoir Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Cette présentation consiste à indiquer, pour chacun de trois sites, la situation géographique, le climat, végétation et sol, les activités principales ainsi que la population humaine.

Quant au troisième chapitre, il se consacre à la présentation, analyse et discussion des résultats. Concrètement, il s'agit de présenter et d'interpréter les résultats finaux. L'objectif assigné à ce chapitre est principalement de vérifier l'hypothèse du départ à partir des résultats de l'analyse, c'est-à-dire confronter les résultats obtenus à l'hypothèse.

Chapitre I: Considérations générales

Ce chapitre essaye de préciser quelques concepts qui sont utilisés couramment dans ce travail. Il donne un aperçu sur l'état de lieux de l'environnement ainsi que quelques principales causes de la dégradation de l'environnement en RDC. Il propose une théorie sur la résolution des problèmes environnementaux avant de faire ressortir la démarche qui permet de mettre en évidence les problèmes prioritaires.

I.1. Concepts et définitions

I.1.1. Perception

La perception, mot d'origine latine (percipere), se définit comme l'action de saisir par les sens (Legrand, 1998). Cette définition suppose une certaine subjectivité de la part de l'individu percevant, car ce dernier se représente mentalement ce qu'il croit voir et non une copie conforme de la réalité observée. Elle est en effet ce qui nous donne accès à quelque chose, à ce qu'il y a : elle est l'ouverture à l'effectivité. Cette définition apparemment évidente permet, en première approche, de situer la perception vis-à-vis de ce qui n'est pas elle. Elle se distingue de la pensée en un sens strict par son caractère sensible, auquel correspond précisément la présence concrète de quelque chose. Du sentiment en ce qu'elle ouvre à une extériorité au lieu de se réduire à l'épreuve d'un état de moi-même : « Je dirai que j'éprouve de la peine et que je perçois cet arbre ». Ce qui n'exclut pas que la perception, en tant que sensible comporte une dimension par laquelle le percevant s'éprouve ou s'affecte lui-même.

Le processus de la perception consiste en une construction mentale durant laquelle les sensations vécues sont intériorisées et interprétées. L'individu organise les sensations perçues, les interprète et les complète par des images et par des souvenirs (Rogue, 1998). La perception est également un processus sélectif. L'individu ne perçoit qu'une partie de ce qui l'entoure (Myers et Myers, 1990). L'idée que le monde perçu est identique au monde réel est moins admise scientifiquement de nos jours. Le cerveau n'enregistre pas une image exacte de l'environnement, mais crée sa propre image (Rock, 2001). La perception est donc une construction de la réalité qui émane de l'inconscient de l'individu.

En définitif, nous retenons que la perception est une faculté biophysique http://fr.wikipedia.org/wiki/Biologieet culturel qui relie l'action du vivant au monde et à l'environnement par l'intermédiaire des sens http://fr.wikipedia.org/wiki/Sens_(physiologie) et des idéologies individuelles ou collectives.

I.1.2. Ressources naturelles

On entend par ressources naturelles les éléments du milieu physique que les hommes et les sociétés utilisent (et dans lesquels « ils puisent ») pour satisfaire directement ou indirectement leurs besoins alimentaires, domestiques, monétaires, etc. Ces ressources constituent le « capital écologique ».

L'exploitation des ressources naturelles c'est leur utilisation, leur mise en valeur : elle est aussi vieille que l'humanité et elle s'intensifie au fur et à mesure que la population augmente, qu'elle voit ses besoins alimentaires et monétaires s'accroître et qu'elle dispose de techniques facilitant et/ou accélérant la mise en valeur (Mercoiret, 1994).

La gestion des ressources naturelles d'un espace donné, c'est l'ensemble des décisions qui sont prises pour exploiter les ressources naturelles, en réglementer l'accès, les modes de prélèvement et de mise en valeur. Ces décisions sont prises individuellement et collectivement (en fonction de leurs objectifs propres et des contraintes qui pèsent sur eux) par ceux qui vivent sur cet espace, qui y ont accès ou qui ont un droit de regard. (Mercoiret, 1994).

Selon Raven, Berg et Hassenzahl (2008), lorsqu'on étudie l'impact de l'homme sur l'environnement, il est important de distinguer les différents types des ressources naturelles : les ressources naturelles renouvelables et non renouvelables. Les ressources naturelles non renouvelables dont les minerais (comme l'aluminium, l'étain et le cuivre) et les combustibles fossiles (le charbon, le pétrole et le gaz naturel) sont présents en quantités limitées et s'épuisent à force d'être exploitées.

Les processus naturels ne peuvent constituer les ressources non renouvelables dans une période de temps raisonnable à l'échelle humaine. Il faut, par exemple, des millions d'années pour que les combustibles fossiles se forment. Tandis que les ressources naturelles renouvelables sont, par exemple, les arbres, les poissons, les terres arables et les eaux douces. La nature renouvelle ces ressources assez rapidement (cela peut prendre des jours comme des décennies) et nous pouvons les utiliser aussi longtemps que nous ne les surexploitons pas à court terme.

I.1.3. Ecorégion

Une écorégion ou région écologique est une zone géographique assez large se distinguant par le caractère unique de sa géomorphologie, de sa géologie, de son climat, de ses sols, de ses ressources en eau, de sa faune et de sa flore.

Le Fonds mondial pour la nature définit à son tour l'écorégion comme « une unité d'étendue de terre ou d'eau qui contient un assemblage d'espèces, de communautés naturelles et de conditions environnementales qui se distingue au plan géographique ». ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Ecorégion, consulté le 05/03/2013)

I.2. Environnement

I.2.1. Qu'est-ce que l'environnement ?

Pour Yvette Veyret et Pierre Pech (1993) cité par G. Caselli, J. Vallin et G. Wunisch (2001), c'est en 1942 que le terme « environnement » apparaît pour la première fois dans la littérature géographique française comme synonyme de « milieu géographique ».

Aujourd'hui, ajoutent ces mêmes auteurs, diverses enquêtes auprès du grand public ont montré que le mot « environnement » recouvre des sens diversifiés, liés aux coordonnées sociales des répondants (F. Guérin-Pace & P. Collomb, 1998) et aux actions en faveur de l'environnement que ces répondants mènent ou non (Dalla Valle et al., 2001 cité par G. Caselli et al., 2001).

Les affirmations de ces auteurs précités complètent l'idée de L. Sauvé en 1997 qui dit : « l'environnement est une réalité essentiellement contextuelle qui ne peut être définie qu'en fonction du contexte où il est envisagé ».

L'environnement, selon Lucie Sauvé (1997) cité par Christian Guilleaume en 2001, est l'ensemble des éléments biophysiques du milieu de vie, en interrelation avec les éléments socioculturels des collectivités humaines et qui interagissent avec les êtres vivants de ce milieu. Cette définition est assez large pour recouvrir les différentes conceptions de l'environnement (relevées par la même auteure), celui-ci pouvant être à la fois :

· L'environnement problème, qui est menacé par les pollutions, les pluies acides, etc. ;

· L'environnement ressource, qui est géré, utilisé et exploité dans une perspective de développement durable et de partage équitable ;

· L'environnement nature, qui est originel et pur, source de respect et d'admiration, celui qu'il faut préserver et avec lequel il faut renouer des liens ;

· L'environnement biosphère, c'est la Terre, considérée comme une planète vivante ;

· L'environnement milieu de vie, celui de la vie de tous les jours, à la maison, à l'école, au travail, pendant les loisirs ; celui qu'il faut connaitre et aménager ;

· L'environnement communautaire, c'est le milieu de vie partagé par une collectivité humaine, celui dans lequel il faut s'impliquer de manière à participer à son évolution.

Toutes les dimensions de l'environnement sont donc prises en compte : l'environnement à la fois humain, naturel, économique, social, culturel, politique, technologique, éthique, etc.

I.2.2. Etat des lieux de l'environnement africain

Au XXe siècle, l'état de l'environnement terrestre, de l'eau douce et de la mer s'est dégradé à presque tous égards. La dégradation de l'environnement et l'appauvrissement des ressources se sont nettement aggravés, en particulier au cours de trois dernières décennies, en raison de l'effet cumulé de l'accroissement rapide de la population, de l'agriculture intensive, de l'urbanisation et de l'industrialisation (PNUE, 2000). La liste des problèmes environnementaux prioritaires comprend donc la dégradation des sols, la déforestation, l'appauvrissement de la diversité biologique et l'état des ressources marines, la pénurie d'eau, et la détérioration de la qualité de l'eau et de l'air.

L'augmentation de l'insécurité alimentaire résulte de l'accroissement rapide de la population, de la dégradation de l'agriculture et des terres arables, de la mauvaise gestion des ressources en eau disponibles, allant de pair avec de mauvaises politiques économiques en matière de production vivrière. La dégradation des sols est également un grave problème. Les forêts africaines diminuent par suite de la déforestation. A moins que d'autres solutions que le bois de feu soient trouvées aux problèmes énergétiques, et que d'autres sources de revenus soient proposées aux habitants qui vivent de la forêt, la déforestation se poursuivra.

Les problèmes de l'eau douce sont de plus en plus graves. La plupart résultent d'une mauvaise gestion des ressources en eau, du manque de ressources financières nécessaires pour un développement durable et une utilisation efficace des ressources en eau, l'absence de plans de développement régional ou de mise en valeur des bassins et l'absence de gestion partagée, et une sous-estimation du potentiel des eaux souterraines qui peuvent compléter les eaux consacrées à l'irrigation et à la boisson. Les ressources des côtes et de la mer sont également soumises à des pressions grandissantes et sont en cours de dégradation par suite de l'urbanisation et de la surexploitation, allant de pair avec une mauvaise gestion. Il est urgent de pourvoir à une gestion intégrée des zones côtières.

La pollution de l'air est désormais un problème environnemental préoccupant la plupart des grandes villes africaines. Les mesures de réglementation et les normes d'émission doivent être introduites pour lutter contre ce problème. En Afrique, les émissions de gaz à effet de serre demeurent modestes, mais il ne faut pas pour autant renoncer à toute réglementation.

Le taux de progression de l'urbanisation en Afrique est le plus élevé au monde. Cela entraine une dégradation de l'environnement urbain. La plupart de ces problèmes, cependant, sont courants, prévisibles et est la conséquence inévitable de l'urbanisation rapide. Ils pourraient être résolus moyennant des systèmes efficaces et efficients de gestion urbaine. La difficulté est d'adopter une démarche de planification, de développement et d'aménagement municipal qui soit conforme aux principes d'un développement urbain durable (PNUE, 2000).

I.2.3. Principales causes de la perte de la biodiversité en R.D.Congo

D'après Mbayu Faustin (2011), la République Démocratique du Congo est considérée comme l'un de pays d'Afrique les plus importants en termes de diversité biologique. Les ressources naturelles subissent des pressions humaines de tous ordres qui entrainent la modification des écosystèmes et la perte de la biodiversité. Parmi celles-ci, il y a lieu de citer :

v Les pratiques agricoles traditionnelles, extensives sur brûlis (essartage) ;

v La collecte de bois de feu pour les besoins d'énergie domestique ;

v L'exploitation de bois d'oeuvre ;

v La chasse et la pêche ;

v L'exploitation artisanale et industrielle de minerais ; ...

De nombreux problèmes de gestion qui s'y posent résultent notamment de :

Ø L'inefficacité de suivi et de contrôle dans l'application de la réglementation régissant l'exploitation des ressources biologiques (effectifs insuffisants, peu formés, sous équipement du personnel assigné) ;

Ø La démotivation du personnel due à l'insuffisance et à la modicité de salaire, primes et autres avantages sociaux ;

Ø La non implication des populations locales et riveraines des aires protégées dans les programmes de gestion et d'aménagement des écosystèmes naturels ; d'où les mauvais rapports de cohabitation « Gestionnaire - Communauté de base » ;

Ø L'absence ou l'insuffisance des programmes d'éducation mésologique et de sensibilisation de la population ;

Ø Le cadre institutionnel de gestion mal adapté et aux contours souvent mal définis.

I.3. La résolution des problèmes environnementaux

Pruneau et Coll. (2009) cité par H. Benchekroun et D. Pruneau (2011) ont élaboré une représentation du processus de la résolution de problèmes environnementaux (Figure 1). Cette représentation illustre l'aspect cyclique et dynamique de ce processus.

Figure 1. Le processus de la résolution de problèmes environnementaux Pruneau et al., (2009)

Dans la Figure 1, le processus de la résolution de problèmes environnementaux comprend des allers-retours continus entre l'espace problème, l'espace solution et l'espace action. Au départ, une mise en situation permet à l'individu de prendre conscience de la présence d'un problème. L'individu observe et explore le problème. Par la suite, il pose le problème en incluant plusieurs dimensions de ce dernier : ses sources, ses causes, les acteurs impliqués, les lieux où on le retrouve, ses impacts, la situation désirée, les obstacles à l'action... L'étape suivante consiste en l'élaboration de plusieurs solutions. Ces possibilités de solutions sont évaluées pour en choisir une et enfin passer à l'action. La dernière étape suppose la planification, l'implantation et la validation de la solution choisie.

Durant le processus, l'individu fait constamment des allers-retours entre les différentes étapes. En cas de découverte de nouveaux aspects au problème, la personne devant résoudre le problème et revient à l'espace problème pour ajuster son ou ses énoncés. De même, s'il découvre que ses solutions ne sont pas réalisables, il recommence à définir son problème. Enfin, si l'individu réalise que l'action choisie ne réussit pas à améliorer la situation, il retourne dans l'espace solution. Le processus se déroule dans le cadre d'un grand espace métacognitif puisque l'individu réfléchit constamment à sa façon de travailler en résolution de problèmes et réajuste son savoir et ses démarches d'enquête.

I.4. Phénomenographie et cartographie de représentation de l'environnement dans le contexte général

Selon Sahani M. (2012), c'est au tour des années 1970 que l'environnement est apparu comme un objet social sur le thème du risque, de la menace et de l'urgence. C'est à la première conférence des Nations Unies sur l'environnement humain tenue en Stockholm à 1972 qu'on lança un appel au développement d'une conscience collective à l'égard des problèmes environnementaux. Dans un domaine comme celui de l'environnement qui fait essentiellement appel à la prise de décision, à l'engagement et au changement, l'étude de représentation sociale s'avère essentielle pour comprendre la dynamique de rapport entre la personne, le groupe et l'environnement, dynamique à partir de laquelle peuvent être planifiés les stratégies appropriées. D'où la nécessité de prendre en compte le domaine de l'action, de l'éducation et de la formation relative à l'environnement. Ainsi, la démarche et le résultat d'une étude phénomenographique de représentation de l'environnement dans le contexte spécifique de l'Education Relative à l'Environnement (ERE) sont présentés. A la lumière de cette étude, quatre préoccupations majeures concernant la recherche sur les représentations sociales seront discutées :

- La nécessité de prendre en compte la complexité et la pluralité de représentation ;

- La problématique de la détermination des groupes sociaux de référence ;

- Le lien entre la représentation et la pratique sociale ;

- Le rapport entre science et sens commun.

Par rapport à la cartographie, on fait une étude de corpus auprès de la population qui permettra de construire progressivement et d'évaluer une typologie de représentation de l'environnement. La méthode de production de corpus d'analyse consiste à demander de faire un dessin « ce que l'on a dans la tête quand on pense à l'environnement », puis de rencontrer son dessin à un texte de 10 lignes au verso. L'analyse consiste à caractériser la représentation à l'aide de neuf critères spécifiques :

- Les mots clés récurrents ;

- Les images mentales prédominantes ;

- Les composantes de l'environnement explicitées ;

- Les problèmes environnementaux concernant la relation à l'environnement tel que perçu (formulé explicitement ou non) ;

- Les principales valeurs associées (explicite et implicite) ;

- La visée éducative centrale ;

- Les principales compétences sollicitées ou à développer dans la relation à l'environnement ;

- Les stratégies éducatives appropriées ;

- Les actions privilégiées.

La caractérisation de représentation exprimée par chaque sujet permettra ensuite de le regrouper à un nombre limité des catégories constituant ainsi une typologie de la représentation de l'environnement. Cette recherche s'inscrit en effet dans une perspective phénomenographique.

Marton en 1991 et 1994 cité par Sahani M. (2012), explique que la phénomenographie s'intéresse aux différentes façons de percevoir, d'expérimenter, de comprendre et de conceptualiser différents phénomènes du monde autour de nous de façon à le caractériser et de le regrouper en catégorie interreliée correspondant à un nombre limité des visions du monde au sein d'une population.

I.5. Revues de littérature

Les problèmes environnementaux sont, par nature, des problèmes qui font appel à des approches interdisciplinaires. Par leurs problématiques souvent complexes, ils convoquent à la fois les sciences naturelles et physiques (biologie, écologie, chimie, physique...) pour l'explication des phénomènes, mais aussi les sciences sociales (sociologie, psychologie sociale, économie...) pour l'explication des interactions entre les activités humaines et ces phénomènes. Le recours à des disciplines complémentaires permet donc d'expliquer les différentes facettes des problèmes (théories et méthodes différentes).

Malheureusement, comme le déplore déjà Cervais en 1991 et Reugota en 1990 cité par Sahani en 2012, que fort peu de recherches ont été menées jusqu'ici sur les représentations de l'environnement. Mais, nous passons en revue quelques travaux (sujets) déjà traités en rapport avec le présent travail pour ressortir l'originalité de celui-ci.

« Les Français et l'environnement : l'enquête Populations - Espaces de vie - Environnements » présenté par P. Collomb & F. Guérin-Pace en 1998.

Dans son chapitre I, l'univers des représentations associées au mot environnement, P. Collomb détaille que les Français ne sont pas spontanément sensibles à la dimension planétaire de l'environnement. De manière générale, ils limitent même le champ de l'environnement à un « autour », ou une « proximité », à une maison, voire à leur maison. Cela peut paraître anachronique dans un monde où l'information circule à la vitesse des électrons, abolissant les distances et modifiant sensiblement le temps.

Les grands ensembles de représentations que les Français construisent sur l'environnement ne sont pas totalement indépendants de leurs appartenances sociales, démographiques, géographiques et professionnelles. Les femmes livrent des représentations plus riches que celles apportées par les hommes, plus précises, plus concrètes, qui relèvent plus de la vie au quotidien ; elles s'impliquent plus que les hommes dans leur propos. Quant aux hommes, ils s'expriment plus dans des domaines relevant des activités humaines, y compris des vacances, et apportent, beaucoup plus fréquemment que les femmes, des propositions de nature politique.

Mais en fait, c'est l'âge qui différencie essentiellement des représentations de Français associées à l'environnement, en particulier pour l'évocation de la nature. Si le lien entre l'environnement et la vie est mis en avant, ce sont surtout les populations les plus instruites du pays qui se font les avocats de cette thèse. Mais, excepté ces exemples, l'appartenance sociale ne conditionne que peu leurs représentations. Ainsi, la genèse de ces visions de l'environnement apparaît-elle assez fortement consensuelle.

Qu'elle se rapporte à l'environnement social, géographique, professionnel, ou économique des populations, « l'imagerie mentale » des Français associée à l'environnement est plus particulièrement composée de bonnes sensations apportées par leur univers domestique et par le monde qui leur est proche ou habituel. Construisant ainsi leur vision de l'environnement, les Français peuvent réduire leurs enjeux politiques à la satisfaction de valeurs telles que la propreté, la tranquillité, la beauté, etc.

Compte tenu de la vision catastrophiste de « l'environnement » diffusée par les medias, on s'attendait à constater de nombreuses associations entre les mots « environnement » et « maladie » ou « perturbations de la santé ». Or, les Français lient davantage l'environnement à la santé (près de 60%) qu'à la maladie (près de 30%). L'interprétation de ces « oublis » est probablement aussi complexe que celle de l'association entre « environnement » et « nature ».

Il y a longtemps déjà que Sigmund Freud (1929), cité par le même auteur, a montré la multiplicité des stratagèmes que l'homme utilise pour faire face aux « malaises dans la civilisation ». Parmi ceux-ci figure l'oubli. Or, les Français ont peut-être tendance à oublier trop facilement ce qui les inquiète dans le domaine qui intéresse l'environnement. Ainsi les résistances qu'opposent les Français à aborder spontanément des sujets d'inquiétude, en particulier celle engendrée par l'état de l'environnement ou par son évolution, et leurs propensions à idéaliser l'environnement ne peuvent nous surprendre totalement. La « nature » qui constitue l'un des thèmes majeurs de l'imaginaire humain et traverse les siècles comme les cultures vient alors se substituer à la litanie des risques majeurs qu'encourent les Français.

Aujourd'hui, les sociétés françaises sont confrontées à des problèmes d'environnement dont la gravité ne fait aucun doute, et dont on retrouve le caractère d'urgence dès lors que l'on pose aux Français des questions directes. Pourtant, ces problèmes semblent exclure l'univers mental des Français en matière d'environnement. Ils ne semblent pas spontanément faire le lien entre le local et le global. En cette matière délicate qu'est ce tout interactif que l'on appelle environnement, les Français semblent éprouver de grandes difficultés à passer de la chose au mot. Or, les mutations sociales, économiques et politiques qu'implique la réponse à ces défis planétaires exigent une véritable sensibilisation du public pour aboutir à une réelle prise en compte de ce que recouvre la notion de l'environnement.

« Les français face au changement climatique : paradoxe entre sensibilité avouée et pratiques », mémoire de Master en études du développement développé par Chloé Zambeaux (2006).

Dans la conclusion, l'auteur de ce mémoire a constaté que si les Français se disent sensibles au problème du changement climatique, cette sensibilité ne se reflète pas dans les pratiques. Il a vu que cet écart entre sensibilité et pratiques peut s'expliquer d'une part, par le fait que malgré la médiatisation croissante de la thématique du changement climatique, il existe un problème important de connaissance de ce phénomène dans l'opinion publique. D'autre part, il a mis en évidence l'existence d'autres facteurs, internes ou externes aux individus, qui constituent des contraintes, des obstacles au changement de comportement en faveur de la lutte contre le changement climatique.

Les résultats de ce travail ont conduits l'auteur du travail à se poser la question suivante : quels sont les moyens dont disposent les pouvoirs publics, mais aussi les autres acteurs de la société française (associations, médias, entreprises), pour favoriser les pratiques de lutte contre le changement climatique ?

Pour lui, il aboutit en disant qu'il n'existe pas, à sa connaissance, de solution miracle qui inciterait les Français à s'engager dans la lutte contre l'effet de serre. Pourtant, selon lui, les pouvoirs publics peuvent largement contribuer à créer une nouvelle orientation des comportements individuels. Il pense qu'il existe trois axes complémentaires d'action pour les pouvoirs publics. Il s'agit d'informer et sensibiliser l'opinion, de créer un contexte favorable pour le développement d'actions individuelles en faveur de la lutte contre l'effet de serre, et de réussir à provoquer l'engagement des citoyens grâce à des techniques de « manipulation ».

Perception des problèmes environnementaux ; mise en évidence des indicateurs utilisés par différents acteurs en Cité de Bunia : cas de quartiers Lumumba, Bankoko, Salongo et Nyakasanza. Mémoire de licence en aménagement et gestion des ressources naturelles abordé par Bosomi Timbili Junior (2012).

Ses investigations ont été menées dans la Cité de Bunia, plus spécifiquement dans les quartiers Bankoko, Lumumba, Salongo et Nyankasanza d'où il a repéré certains indicateurs que les élèves et les autres groupes sociaux utilisent pour repérer un problème environnemental local. Ces indicateurs s'apparentent probablement à ceux que les adultes non spécialistes emploient pour décrire la santé de leur milieu. Les indicateurs des élèves se limitent principalement à l'observation sensorielle et ne sont pas tous nécessairement scientifiques. Ils se rattachent principalement à l'apparence, à la couleur et au mouvement des objets observés. De même, lors de leur description d'un problème environnemental, les élèves notent aussi des indices identifiables à l'oeil nu, c'est-à-dire les déchets au sol et dans l'eau et les érosions.

L'auteur poursuit en disant qu'à Bunia, toutefois, plusieurs problèmes environnementaux ont été recensés, dont la présence des déchets au niveau des avenues et des cours d'eau, la pollution de l'air par la poussière, les inondations provoquées par les débordements des eaux dus aux embâcles qui bouchent les buses et empêchent l'eau de passer à travers ainsi que d'autres impacts de l'urbanisation. Il estime que les élèves et même d'autres enquêtés reconnaissent la présence de quelques-uns de ces problèmes. Les cas de la qualité de l'eau et de la présence de déchets à Bunia sont des exemples de problèmes dont ils sont sommairement conscients. Cependant, les élèves ne remarquent pas le problème de l'urbanisation qui occasionne la perte des espaces verts et celui de la défectuosité des fosses septiques ainsi que leur position en amont des sources et d'autres cours d'eau qui affectent ainsi la qualité de l'eau.

En effet, dans les eaux polluées par des matières fécales provenant d'eaux usées ou d'eaux de ruissellement, le risque de contamination est élevé. Dans les quartiers dans lesquels nous avons mené nos investigations, la santé des citoyens se trouve menacée lorsque ces eaux qu'elle utilise sont polluées. De même, les élèves semblent ignorer les impacts environnementaux des pratiques forestières inadéquates pourtant pratiquées dans les environs proches de la Cité. Ainsi, les coupes abusives des forêts aux environs de Bunia peuvent être à la base de beaucoup de problèmes environnementaux notamment l'élévation de la température et d'autres problèmes liées à la concentration de la fumée dans l'air ainsi que les poussières qui peuvent irriter certains organes humains.

Il aboutit en disant que les résultats de cette recherche invitent la réflexion par rapport à des stratégies pédagogiques qui permettraient d'améliorer, chez les élèves et les autres habitants des quartiers enquêtés, les capacités d'analyse de l'état de leur environnement et de sa vulnérabilité. Le renforcement de leurs connaissances environnementales et de leurs compétences d'observation critique et de perception des risques permettrait aux élèves de mieux prédire et gérer les dangers ou nuisances présents dans leur milieu et s'avérerait nécessaire pour amorcer avec eux un processus de résolution de problèmes.

Quant à ce qui concerne ce travail, les investigations abordent l'aspect de typologie de perception des problèmes environnementaux par la population de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Elles essaient d'aborder aussi bien de représentation de l'environnement par la population d'après leurs différents types de ressources. Les problèmes environnementaux sont connus dans le domaine scientifique, mais ce travail veut retracer le sens commun de la population face aux problèmes environnementaux et à la représentation de l'environnement.

Chapitre II : Cadre méthodologique

II.1. Milieu d'étude

II.1.1. Cité de Bunia

II.1.1.1. Situation géographique

Bunia est entourée de la chaîne des Montagnes Bleues. Bunia se trouve à une altitude moyenne de 1 274 m, sur un plateau à environ 30 km à l'ouest du lac Albert, dans la vallée du Rift, et environ 25 km à l'est de la forêt d'Ituri.

Bunia, est le Chef lieu de district de l'Ituri, située dans le territoire d' Irumu, faisant partie de la province Orientale en République démocratique du Congo. Il a été créé en 1946 comme un centre extra-coutumier. Bunia est situé au nord de l' équateur entre 1°33'31? latitude nord et 30°14'52? longitude, coordonnées géographique prises au niveau de Poste de Bunia. Il est subdivisé en douze quartiers: Mudz'pela, Ngezi, Kindja, Rwambuzi, Bankoko, Lumumba, Sukisa, Lembabo, Nyakasanza, Saïo, Simbilyabo, Nyamukau. La Cité est limitée :

· au Nord par la collectivité de Baboa Bokoe à Miala

· à l'Est par la chefferie des Bahema Banywagi

· au Sud par la collectivité Baboa Bokoe et Basili

· à l'Ouest par la collectivité Baboa Bokoe de Bahema d'Irumu.

II.1.1.2. Climat, végétation et sol

Bunia jouit d'un climat tropical humide caractérisé par deux saisons pluvieuses correspondant au double passage du soleil au zénith et par deux saisons sèches. La température moyenne annuelle est voisine à 22oC et la moyenne pluviométrique varie entre 1 247 mm et 2 095 mm par an. La Cité de Bunia connait actuellement une perturbation climatique dont on observe un prolongement de saison sèche.

La végétation naturelle de Bunia est constituée de savane herbeuse parsemée des arbustes. Ceux-ci sont fortement dégradés à cause de l'anthropisation. On y observe une prédominance de quelques arbres plantés notamment l'Eucalyptus et d'autres arbres fruitiers (Manguiers, avocatiers, etc.). Elle est constituée aussi d'une savane caractérisée par les graminées de grande taille.

Le sol de Bunia présente les caractéristiques d'un sol « ferralitique » constitué de sable à faible pourcentage, c'est un sablo-argileux. En haute altitude et dans les bas-fonds habitent les meilleurs sols apparents aux argiles, favorables aux activités agricoles.

II.1.1.3. Activités principales

Les activités économiques de la Cité, sont pour la plupart, à caractère individuel et familial. La population autochtone vit principalement de travaux agricoles, d'élevage, de pêche et de commerce. De nombreux jeunes s'orientent vers les travaux d' orpaillage ou de mototaxi. Les personnes issues du reste du Pays sont venues habiter Bunia pour y exercer des activités de commerce ou d'employé de l'administration publique. Les produits commercialisés sont :

· Les denrées alimentaires, produits de pêche, d'élevage et de la chasse, sont vendus aux différents marchés publics organisés par l'administration nationale.

· Le bois est vendu dans les différents dépôts éparpillés dans la Cité.

· Les produits manufacturés sont vendus aux marchés, dans des magasins et des boutiques.

· Les produits aurifères des orpailleurs sont vendus dans quelques comptoirs d'achat d'or.

II.1.1.4. Population humaine

La Cité de Bunia a une superficie de 57,6 km2 occupé par une population estimative de 366 126 habitants, soit une densité de 6 356 hab/ km2. De 2005 à 2008, cette population a presque triplé allant de 113 294 à 337 744 habitants. Les raisons principales de cette croissance seraient :

· le retour des personnes ayant fui la guerre

· le solde naturel positif (les naissances)

· l'arrivée d'une nouvelle population.

Bunia est un centre urbain, on y trouve plusieurs tribus originaires du territoire et des environs : les Biras, les Lendu Sud ( Ngiti), les Hema, les Gegere (les Hema Nord), les Lendu, les Nyali, les Alur, les Lugbara, les Lese, les Kakwa, les Ndoo, le Ukebu, les Kalikoo, etc.

Pour le motif de travail, on y trouve différentes tribus venant de toute la République Démocratique du Congo. On trouve également une population d'origine étrangère venue du monde entier. La présence de l'Organisation des Nations Unies a contribué à l'augmentation de cette population à Bunia.

II.1.2. Cité de Mongbwalu

II.1.2.1. Situation géographique

La Cité de Mongbwalu est une entité administrative située en chefferie de Banyali de Kilo, territoire de Djugu, district de l'Ituri, Province Orientale en République Démocratique du Congo. Elle est limitée à l'Est et au Sud par le groupement Wazabo, à l'Ouest par le groupement Mabilindey et au Nord par les groupements Mabilindey et Tchibitchibi. Cette Cité est situé à 1°57'0'' de latitude Nord et 30°02'00'' de longitude Est avec une altitude de 1359 m ; sa superficie est estimée à plus au moins 15,57 km2.

II.1.2.2. Climat, végétation et sol

La Cité de Mongbwalu jouit d'un climat équatorial avec une végétation diversifiée des forêts perturbées par les activités minières (exploitation artisanale). Ce régime climatique connait aussi le climat de montagnes caractérisé par deux saisons de pluies et deux saisons sèches. La pluviosité s'élève en moyenne jusqu'à 1900 mm pendant une année.

Le sol de Mongbwalu est ferralitique, c'est-à-dire, il est couvert d'argile de couleur rouge. Ce sol est riche en graviers aurifères de grande teneur. Une partie de sol de Mongbwalu est sablonneuse notamment vers l'Est de la Cité et dans le lit des cours d'eau, mais reste fertile.

II.1.2.3. Activités principales

La population de la Cité de Mongbwalu vit en grande majorité des activités minières (exploitation artisanale de l'Or). A part l'exploitation artisanale de l'Or, d'autres activités principales sont notamment l'agriculture, l'exploitation forestière (de bois et de charbon de bois) et quelque commerce pour l'autosuffisance.

II.1.2.4. Population humaine

La Cité de Mongbwalu connait une ruée démographique à cause de l'Or qui attire les gens. La population se chiffre selon une estimation de 55 377 habitants au recensement de 2011. On y trouve plusieurs tribus confondues dans la Cité.

II.1.3. Collectivité de Bahema Sud (Kasenyi)

II.1.3.1. Situation géographique

La collectivité de Bahema sud est située au Nord-est de la RDC, dans la Province Orientale, district de l'Ituri en territoire d'Irumu. Cette collectivité se trouve entre 1°23'35'' de latitude Nord et 30°26'23'' de longitude Sud, avec une altitude de 639 m ; point pris sur le logiciel Google earth vers le centre de Kasenyi. Elle est limitée :

· Au nord par la chefferie de Bahema Banywagi et Walendu Tatsi de territoire de Djugu.

· Au sud par la rivière Semiliki, la chefferie de Walendu Bindi et la chefferie de Bahema Mutego.

· A l'Est par le lac Albert faisant la frontière avec l'Ouganda.

· A l'Ouest par la chefferie de Walendu Bindi, la chefferie des Andisoma, chefferie de Baboa Bokoe et de Basili.

II.1.3.2. Climat, végétation et sol

La collectivité de Bahema sud jouit d'un climat équatorial caractérisé par une température beaucoup plus élevée à cause de son altitude très faible. La température annuelle observée est de l'ordre de 27° C à Kasenyi. Sa pluviosité est l'une des faibles de l'Ituri ; on enregistre une pluviométrie autour de 900 mm/ an.

La végétation du graben albertin correspond à une savane qui pousse dans une région du climat tropical sec. On y trouve dans la plaine de Kasenyi la savane boiseuse, tandis que sur les plateaux, il y a une végétation très dense caractérisée par une galerie forestière qui accompagne les cours d'eau.

Le sol de la collectivité de Bahema sud est généralement sablonneux, favorable à la production agricole. Le sol rencontré dans le milieu contient du sel mais très fertile dans la plaine. Ce sol se chauffe rapidement à cause de la forte température du milieu, ce qui permet le développement des cultures vivrières.

II.1.3.3. Activités principales

Les quatre principales activités préoccupantes du secteur de Bahema sud sont notamment la pêche, l'élevage, l'agriculture et le commerce. L'élevage constitue l'activité principale de la population Hema. En plus de l'élevage, la pêche est une activité primordiale exercée par la population riveraine du lac Albert à cause de sa biodiversité en poisson. L'agriculture et le commerce sont moins considérables dans cette contrée de Kasenyi.

II.1.3.4. Population humaine

La population de Bahema sud s'élève à 56 200 habitants sur une étendue (ou superficie) de 72 032 km2, soit une densité de 0,73 hab/ km2. On y trouve les Hema, les Lendu, les Ngiti, les Alur, les Bira, les Nande, etc. formant une hétérogénéité de tribus.

II.2. Méthodologie

II.2.1. Approche méthodologique

Cette étape permettra d'indiquer la démarche entreprise pour valider les hypothèses. Il s'agit, concrètement, de montrer le cheminement à suivre par rapport à l'analyse des données. Afin de vérifier la validité de cette hypothèse, cette étude procède à l'analyse du corpus qui consiste d'établir une fiche d'enquête dont sont inscrites les questions de recherche.

L'objet de l'étude, les représentations de l'environnement, possède des caractéristiques particulières qui ont conduit cette étude au choix méthodologique vers une approche systémique. En effet, l'environnement est sans contredit un sujet fort complexe et d'une grande ampleur. Il se rapporte à un ensemble de phénomènes qui sont en mouvement constant et qui se restructurent incessamment. Le sens de cet objet est donné par les acteurs eux-mêmes dans leur contexte social particulier de l'environnement et ce sens est essentiellement et normalement qualitatif. Cette approche systémique, appuyée par certaines techniques, a permis de saisir les aspects particuliers et de tenter par la suite de les situer dans une compréhension globale des phénomènes ; c'est-à-dire, analyser l'ensemble complexe de problèmes environnementaux rencontrés dans la Cité de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi en vue de planifier des stratégies pour la gestion durable de l'environnement en général et des ressources naturelles en particulier.

Le procédé consiste à la reconstruction des représentations sociales de l'environnement livrées par la population concernée par cette étude en vue de tenter de cerner les valeurs, les attitudes, les opinions et modéliser le tout en un ensemble signifiant. Pour y arriver, les techniques suivantes ont été utilisées :

ü Technique d'observation directe : Cette technique a permis à l'auteur du travail de faire des investigations et être en contact avec le champ d'étude pour récolter les données sur la perception des populations face aux problèmes environnementaux.

ü Technique documentaire : Cette technique l'a permise d'étudier et d'analyser les documents en rapport avec l'environnement, la perception de problèmes environnementaux et autres ouvrages connexes.

ü Technique d'interview structurée : Elle l'a servie à un entretien verbal avec les populations de champ d'étude sur leur façon de percevoir l'environnement et ses problèmes en se fixant d'avance un nombre, un ordre et un énoncé sous une série de questions dans le protocole d'interview (annexe I).

II.2.2. Population d'étude et Echantillonnage

Cette présente recherche se focalise autour de trois sites touchés par les problèmes environnementaux. Elle concerne toute la couche de la population de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi qui est prise aléatoirement selon le calcul de la taille de l'échantillon.

Pour trouver la taille de l'échantillon de cette recherche, à partir d'une proportion, la formule ci-après a été utilisée ( http://www.analyse-donnees.fr/Blog/taille-echantillon.html, consulté le 24/03/2013) :

D'où ;

n = taille de l'échantillon attendu.

t = niveau de confiance déduit du taux de confiance (traditionnellement 1,96 pour un taux de confiance de 95%) - loi normale centrée réduite.

p = proportion estimative de la population présentant la caractéristique étudiée dans l'étude. Lorsque cette proportion est ignorée, une pré-étude peut être réalisée ou sinon p = 0,5 sera retenue.

e = marge d'erreur (traditionnellement fixée à 5%).

Donc, l'échantillon pour chaque site est de 128 enquêtés. Mais suite à l'homogénéité de la population et à la difficulté liée à la non intégration de l'éducation relative environnementale au sein de la population, la taille de l'échantillon s'est réduite de la manière suivante :

· A Bunia : la taille de l'échantillon s'est réduite à 88 soit 68,8% de l'échantillon du départ.

· A Mongbwalu : 64 enquêtés soit 50% de l'échantillon du départ.

· A Kasenyi : 78 enquêtés soit 60,9% de l'échantillon du départ.

En définitive, la taille de l'échantillon final s'est réduite à 230 enquêtés dans les trois sites précités, soit à peu près 60% de l'échantillon du départ.

Chapitre III : Résultats et Discussion

III.1. Résultats

Cette partie rend compte des opinions et perceptions de la population sur l'environnement et leurs problèmes.

III.1.1. Répartition de catégories des enquêtés

III.1.1.1. Selon le sexe

Les catégories des enquêtés selon la sex-ratio dans tous les trois sites ou champs d'étude se repartissent de la manière suivante.

Figure 2. La sex-ratio des enquêtés Bunia, Mongbwalu et Kasenyi

La figure ci-dessus démontre qu'à Bunia, l'enquête s'est portée sur 60 personnes (soit 68,2 %) du sexe masculin et 28 personnes (soit 31,8 %) du sexe féminin. A Mongbwalu, l'effectif des enquêtés est de 64 personnes dont 41 (soit 64,1 %) du sexe masculin et 23 personnes du sexe féminin (soit 35,9 %). Et ensuite, la disponibilité des données a été donnée par 43 enquêtés du sexe masculin (soit 55,1 %) et 35 personnes du sexe féminin (soit 44,9 %).

III.1.1.2. Selon l'âge

La répartition des enquêtés selon leur classe d'âge à Bunia se présente sur la Figure 3 de la manière suivante :

Figure 3. Répartition des enquêtés selon leur âge à Bunia

42,05% d'enquêtés au niveau de Bunia au total de 88 enquêtés se retrouvent dans l'intervalle de 14 à 21 ans, suivi de l'intervalle de [21-28[ avec 26,14% du total des enquêtés. La dernière classe d'âge dans cette répartition, qui part de 49 ou plus, relève qu'il n'y a qu'un seul enquêté avec 1,14%. Pour Mongbwalu, la répartition se présente aussi d'une autre manière dans la figure ci-après :

Figure 4. Répartition des enquêtés selon leur âge à Mongbwalu

Le graphique montre que la troisième colonne qui occupe la première place dans le classement de la classe d'âge avec 34,38% du total de 64 enquêtés, suivie de la classe d'âge allant de 21 à 26 ans avec 32,81%. Les intervalles [14-21[ et [36-41[ occupent les dernières places dans le classement avec 4,69%. Par contre, la répartition s'est faite de la manière suivante :

Figure 5. Répartition des enquêtés selon leur âge à Kasenyi

Au total de 78 enquêtés à Kasenyi, les intervalles de la classe d'âge [21-29[ et [29-37[ occupent les premières places dans le classement avec 25,64%, suivis des intervalles [13-21[ et [45-53[ avec 15,38%. Le dernier effectif avec 3,85 se retrouve dans l'intervalle de 53 à 61 ans ou plus.

III.1.1.3. Selon la profession

La profession dans la catégorie des enquêtés c'est un élément essentiel dans un travail scientifique comme celui-ci. Ainsi, la répartition des enquêtés selon leur profession est reprise dans la figure ci-après.

Figure 6. Répartition des enquêtés selon la profession à Bunia

La figure 6 démontre que les élèves sont majoritaires dans cette étude avec 40,91% du total de 88 enquêtés, suivi des autres professions non citées avec 17,05% telles que les chômeurs, les taximan, la débrouillardise, etc. Les étudiants (13,64%) ont fait partis de l'échantillon de cette étude, ainsi que les femmes ménagères (10,23%), des commerçants (7,95%), des agriculteurs (2,27%) et enfin de fonctionnaires de l'Etat ou de service non étatique (7,95%). La répartition de catégorie des enquêtés selon leur profession se présente dans la figure ci-après.

Figure 7. Répartition des enquêtés selon la profession à Mongbwalu

A Mongbwalu ce n'est plus les élèves qui sont majoritaires mais les orpailleurs artisanaux avec un effectif de 26,56% du total de 64 enquêtés suivi de 20,31% des élèves qui ont bien voulu répondre à l'enquête. Les femmes ménagères et les fonctionnaires étatiques et non-étatiques occupent la troisième place avec 17,19%. L'effectif des commençants a fait 9,38% du total, les agriculteurs ainsi que les autres forment respectivement un effectif de 4,69%. Enfin, la répartition des enquêtés selon leur profession est donnée par la figure qui suit.

Figure 8. Répartition des enquêtés selon la profession à Kasenyi

Le pécheur représentent une proportion élevée des 78 enquêtés à Kasenyi avec 35,90%, suivis des élèves (19,23%). Les femmes du ménage sont représentées à 15,38%, les commerçants font un tout de 11,54%, les agriculteurs 5,13%, et les autres non cités font un tout de 12,82%.

III.1.1.4. selon le niveau d'études

La répartition des enquêtés selon leur niveau d'études se présente dans la figure ci-après.

Figure 9. Répartition des enquêtés selon leur niveau d'étude

La Figure 9 prend en considération tous les trois sites à la fois. On constate que les élèves de l'école secondaire ou ceux qui ont abandonné ont été majoritaires dans l'enquête effectuée. On trouve dans les trois histogrammes du secondaire que, à Bunia, 62,5% des enquêtés étaient de l'école secondaire ou avaient déserté quelque part à l'école secondaire ; mais à Mongbwalu, les élèves de l'école secondaire ou les déserteurs des études au niveau du secondaire ont pris la proportion de 45,31% du total des enquêtés. Par contre, toujours au secondaire, Kasenyi regorge dans l'échantillon de cette étude une proportion 53,85%.

On retrouve ceux qui n'ont pas étudié beaucoup plus à Mongbwalu avec une proportion de 26,56% du total des enquêtés, 16,67% à Kasenyi et 5,68% à Bunia. Par contre, au niveau de licence, on retrouve 0% de licencié ou ceux là qui continuent avec la licence à Mongbwalu, 1,28% à Kasenyi et 3,41% à Bunia. Au niveau de Graduat, on constate que Bunia avec ses 17,05% du total dépasse moyennement Mongbwalu (10,94%) et Kasenyi (3,85%).

III.1.2. Information et connaissance de la population sur l'environnement

Les histogrammes ci-dessous donnent une idée sur si la population est informé de l'environnement dans son ensemble.

Figure 10. Opinion des enquêtés sur l'acquisition des informations sur l'environnement

On observe qu'à Bunia, 56,82% des enquêtés sont informés sur l'environnement et 43,18% n'ont pas une information par rapport à l'environnement. Par contre, à Mongbwalu, 35,94% du total des enquêtés possèdent de l'information sur l'environnement et 64,06% n'en possèdent pas. Enfin, tandis qu'à Kasenyi, une proportion élevée de 85,9% n'ont pas accès à l'information de l'environnement ou ne possèdent pas cette information et que 14,1% en possèdent. De cette façon, la figure 11 donne l'opinion des enquêtés sur la source de l'information par rapport à l'environnement.

Figure 11. Opinion des enquêtés sur la source de l'information sur l'environnement

Concernant la source d'information sur l'environnement, les médias jouent, à Bunia, un rôle prépondérant dans la diffusion de l'information sur l'environnement avec 48% du total de 60 répondants, suivi de 40% des sources d'information par les études ou cours, la formation, sensibilisation, etc. les autres sources occupent une place négligeable à Bunia. Tandis qu'à Mongbwalu, c'est à travers les études, formation, sensibilisation, etc. qu'on a plus la chance d'acquisition de l'information sur l'environnement (70% du 23 enquêtés répondants), suivi des médias avec 39%, le reste est négligeable. Par contre, à Kasenyi, les études et sa suite occupent la première place avec 40% du total de 15 répondants, suivi des agents de l'Etat avec 27%.

Ainsi le graphique suivant donne l'opinion des enquêtés sur la connaissance par rapport l'environnement.

Figure 12. Opinion des enquêtés sur la connaissance par rapport à l'environnement

L'observation de la figure 12 ci-dessus relève qu'à Bunia, 55,7% ont une connaissance sur l'environnement et 44,3% n'en ont pas. Par contre, à Mongbwalu, 40,6% possèdent une connaissance et 59,4% n'en possèdent pas. Enfin, on constate qu'à Kasenyi, que 24,4% ont une certaine connaissance sur l'environnement et 75,6% n'en ont pas.

III.1.3. Information et connaissance de la population sur les problèmes environnementaux

Les opinions de la population sur l'information par rapport aux problèmes environnementaux se résument dans les histogrammes illustrés par la figure 13.

Figure 13. Opinion des enquêtés sur l'acquisition des informations sur les problèmes environnementaux

Il est remarqué qu'à Bunia, une proportion de 48,86% a une certaine information sur les problèmes environnementaux et 51,14% n'en ont pas. Le même constat est fait à Mongbwalu que 32,81% sont informés des problèmes environnementaux et 67,19% n'en sont pas informés. Par contre à Kasenyi, presque tous ne sont pas informés et/ou ne possèdent pas de l'information sur les problèmes environnementaux avec une proportion si importante de 96,15% et 3,85% en possèdent.

Ainsi, les sources de l'information sur les problèmes environnementaux sont reprises dans l'illustration de la figure 14 ci-après.

Figure 14. Opinion des enquêtés sur la source de l'information sur les problèmes de l'environnement

Il révèle qu'à Bunia, les médias (47% du total de 38 répondants) jouent aussi le rôle principal dans la propagation de l'information sur les problèmes environnementaux, suivi des sources des études, formation, sensibilisation, etc. (37%) et d'autres sources représentent une portion négligeable. Tandis qu'à Mongbwalu, c'est à travers les études, formation, sensibilisation, etc. (45%du total de 20 répondants) qu'on est informé sur les problèmes de l'environnement suivi considérablement du savoir individuel qui donne 40%. Et enfin, Kasenyi témoigne que 40% du total de 5 répondants ont accès respectivement à l'information à travers le savoir individuel et aussi aux études, formation, sensibilisation, etc., suivi des agents de l'Etat et les médias avec 20% respectivement. De cette manière, la figure 15 relève les opinions des enquêtés sur la connaissance par rapport aux problèmes environnementaux.

Figure 15. Opinion des enquêtés sur la connaissance par rapport aux problèmes environnementaux

L'enquête relève que 54,55% des enquêtés à Bunia ont une certaine connaissance sur les problèmes environnementaux contre 45,45% qui ne disposent pas de connaissance. A Mongbwalu, la proportion de connaissance sur les problèmes environnementaux est de 32,81% et 67,19% ne possèdent pas de la connaissance sur les problèmes environnementaux existant dans leur milieu respectif. Enfin, il n'y a que 19,23% des enquêtés qui ont une connaissance sur les problèmes environnementaux et 80,77% n'en ont pas.

III.1.4. Typologie de représentation de l'environnement selon la population

Comme l'environnement est une réalité contextuelle, la typologie de représentation de l'environnement selon la population de l'Ituri représentée dans cette étude donne tout d'abord, parmi les neuf critères spécifiques qui caractérisent la représentation de l'environnement, les deux critères au résultat, notamment les mots clés récurrents et les images mentales prédominantes. Les sept autres critères se trouvent dans le tableau en Annexe II de ce présent travail.

III.1.4.1. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Bunia

Les mots clés récurrents par rapport à la représentation de l'environnement sont illustrés par la figure 16.

Figure 16. Mots clés récurrents dans la représentation de l'environnement à Bunia

A Bunia, la population représente l'environnement à 54,84% comme une nature avec son mot clé récurrent, la nature. Les forêts comme une ressource viennent à la deuxième position avec 17,74% avant l'eau comme une ressource toujours à 14,52%. Le mot récurrent « maison » avec comme représentation de l'environnement milieux de vie, représente une proportion de 12,9% et enfin vient les arbres comme nature avec 8,06% du total des enquêtés ayant une connaissance sur l'environnement. Ainsi, les images mentales prédominantes sont reprises sur la figure 17 qui suit.

Figure 17. Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Bunia

La première image mentale prédominante est la Nature (54, 84%) avec comme représentation de l'environnement Nature, suivi des forêts (17,74%) comme Nature. A la troisième position vient les maisons (12,9%) comme Milieux de vie, ainsi s'en suit les sols (6,45%) comme Ressource et enfin à la dernière position vient l'image mentale des montagnes (4,84%) avec comme représentation de l'environnement Nature.

III.1.4.2. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Mongbwalu

Les mots clés les plus récurrents et les images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement à Mongbwalu sont repris dans la même figure 18 suivante.

Figure 18. Mots clés récurrents et Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Mongbwalu

La Figure 18 englobe, et les mots clés les plus récurrents et les images mentales les plus prédominantes. On constate dans la figure 18 que la nature occupe la première place dans la représentation de l'environnement à 68,75%, suivie des arbres avec 21,88% comme Nature, des forêts (12,5%) comme Ressource, des matières premières (6,25%) comme Ressource et de la taxe (6,25%) qui est l'image mentale de Projet Communautaire.

III.1.4.3. Mots clés récurrents et images mentales prédominantes de la représentation de l'environnement par la population de Kasenyi

La figure 19 donne les mots clés récurrents et images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement par la population de Kasenyi.

Figure 19. Mots clés récurrents et Images mentales prédominantes dans la représentation de l'environnement à Kasenyi

La population de Kasenyi représente l'environnement comme etant une ressource avec le mot clé et l'image mentale de lac à 64,29% du total des enquêtés ayant répondu sur la question « Qu'est-ce l'environnement selon vous ? ». Ensuite vient les forêts avec une représentation de Nature (35,71%). La proportion de 21,43% du total ont dit que l'environnement c'est les maisons avec comme représentation Milieux de vie. Les déchets comme etant Problème représentent 17,86% et les arbres comme etant une représentation de la Nature présente 14,29%.

III.1.5. Perception des problèmes environnementaux par la population

Cette section de résultats donne la perception des problèmes environnementaux les plus récurrents par les populations de trois sites. Ainsi, les problèmes environnementaux les plus récurrents perçus dans la Cité de Bunia sont repris dans la figure 20.

Figure 20. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Bunia

Il est remarqué sur la figure 20 que c'est les déchets qui sont perçus au premier rang comme un problème environnemental avec 43,14% du total de 51 enquêtés qui ont répondu sur l'existence ou le repérage des problèmes dans leurs milieux respectifs. A la seconde position par rapport aux problèmes environnementaux perçus, on retrouve, avec 33,33%, la déforestation ou la dégradation de la forêt comme un des problèmes environnementaux repérés par les habitants de Bunia représentés par les enquêtés de cette étude. Le manque d'hygiène et assainissement vient à la troisième position avec 27,45% et la pollution des eaux occupe le quatrième rang avec 19,61%. Enfin, l'érosion et la pollution atmosphérique regroupent par chacun 15,69% du général de perception des enquêtés comme des problèmes environnementaux rencontrés à Bunia.

Par contre, les problèmes environnementaux les plus récurrents perçus à Mongbwalu sont représentés dans la figure 21 suivant.

Figure 21. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Mongbwalu

On constate aussi, dans la figure 21, que les déchets occupent le premier rang dans la Cité de Mongbwalu avec 30% du total de 20 enquêtés repérant comme un problème environnemental à Mongbwalu. Suivi respectivement de déforestation et du manque de l'hygiène et assainissement de parcelles ou des avenues ayant chacun 25%. 15% sur le total de 20, ont repéré l'érosion comme un problème environnemental ainsi que la pollution de l'air.

Enfin, les enquêtés de Kasenyi repèrent aussi leurs problèmes environnementaux illustrés dans la figure 22.

Figure 22. Problèmes environnementaux les plus récurrents perçus par la population de Kasenyi

On observe que le premier problème environnemental identifié par les 17 enquêtés à Kasenyi est la disparition ou la diminution des poissons dans le lac avec 53%, suivi de la déforestation et de déchets perçus à 29% par les enquêtés comme un problème menaçant l'environnement. 18% des répondants ont relevé que le manque d'hygiène de toilette constitue un problème environnemental et enfin 12% des enquêtés reconnaissent un problème environnemental comme etant le rétrécissement du lac.

III.1.6. Causes relevées par la population sur les problèmes environnementaux

Les principales causes relevées par la population de Bunia sur les problèmes environnementaux perçus sont données par la figure 23 suivante.

Figure 23. Principales causes relevées par la population de Bunia sur les problèmes environnementaux

Le constat révèle que sur tous les problèmes concernant les déchets dans la ville de Bunia, la cause principale est la mauvaise gestion des déchets et 43% du total de 54 enquêtés ont donné cette affirmation derniere.la deuxième cause avec 26% qui relève que c'est le manque de sensibilisation et ignorance de la population des problèmes de l'environnement. Aussi la mauvaise gouvernance comme la troisième cause avec 22% et 15% de la cause de l'exploitation forestière abusive. Enfin, l'utilisation des usines polluantes et des automobiles (à 11%) qui pollue l'air.

A Mongbwalu, les principales causes se présentent de la manière suivante illustrée par la figure 24.

Figure 24. Principales causes relevées par la population de Mongbwalu sur les problèmes environnementaux

L'observation dans la figure 24 démontre qu'à Mongbwalu, l'exploitation forestière abusive occupe la première cause avec 30% de 20 enquêtés qui ont répondu sur les causes des problèmes environnementaux ; suivi du manque de sensibilisation et ignorance de la population sur les problèmes menaçant l'environnement et la mauvaise gestion des déchets qui ont respectivement 20% ; et enfin l'orpaillage à 15% des enquêtés qui est à la base aussi de la dégradation de l'environnement à Mongbwalu.

Enfin, la figure 25 relève les principales causes données par la population sur les problèmes environnementaux à Kasenyi.

Figure 25. Principales causes relevées par la population de Kasenyi sur les problèmes environnementaux

La figure 25 montre que l'exploitation abusive du lac, surpêche, pêche sur les zones des frayères et filets archaïques destructifs est une des premières causes majeures des problèmes environnementaux et surtout de la disparition ou diminution des poissons au lac Albert. Cet histogramme constitue 47% du total de 17 enquêtés ayant répondu sur les causes des problèmes environnementaux. La pauvreté et le chômage viennent à la deuxième position des causes avec 35%, suivies encore de la surpopulation à Kasenyi (29%) et enfin la mauvaise gestion des déchets occupe la dernière place des causes majeures des problèmes environnementaux avec 24%.

III.1.7. De la responsabilité liée aux problèmes environnementaux

Les opinions des enquêtés sur la responsabilité liée aux problèmes environnementaux à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi sont illustrées par la figure 26.

Figure 26. Opinions des enquêtés sur la responsabilité liée aux problèmes environnementaux à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi

On observe qu'à Bunia, la responsabilité liée aux problèmes environnementaux rencontrés est octroyée au gouvernement à 57% du total de 51 enquêtés et à Kasenyi, toujours le gouvernement qui est responsable avec 47% du total de 17 enquêtés. Mais au contraire, c'est la population qui est à la base des problèmes environnementaux à Mongbwalu à 55% ; ainsi confirment les 20 enquêtés de Mongbwalu. Pour les uns, les enquêtés confirment que la responsabilité est à la population y compris au gouvernement ; à Bunia elle occupe 29%, à Mongbwalu 25% et à Kasenyi 35%. La responsabilité de la population n'est pas visible à Bunia (14%) et à Kasenyi (18%).

III.1.8. De la sensibilité aux courants connus versus pratiques

Le lien entre la représentation de l'environnement (les problèmes environnementaux) et la pratique sociale de cette étude fait ressortir que :

v A Bunia, sur les 54 enquêtés répondant à la question sur les causes, leur sensibilité va dans le sens que presque tous (100%) ont une attitude négative envers les problèmes qui rongent leur environnement se manifestant par le synonyme « rien », « souci », « je déteste » et « inquiétude ». Mais dans pratique, sur 57 réponses, 86% reconnaissent ne pas faire quelque chose pour diminuer les problèmes ou la dégradation de l'environnement tandis que 14% reconnaissent avoir fait quelque chose dont 50% de ceux-ci assainissent leurs milieux respectifs, 37,5% reconnaissent avoir passé par la sensibilisation et conseil pour informer la population et 12,5% soit une personne reconnait avoir au moins planter l'arbre. Par rapport aux activités exercées qui ont des impacts sur l'environnement, sur 56 répondants, 80,4% ne reconnaissent pas avoir des activités ayant les impacts sur l'environnement et 19,6% reconnaissent avoir au moins une activité ayant des impacts sur l'environnement notamment le ménage, la consommation individuelle, les produits de vente ou commerce, l'agriculture, le déboisement ainsi que l'utilisation des sachets.

v A Mongbwalu, sur 20 répondants sur les causes des problèmes environnementaux, 100% ont une attitude négative envers les problèmes environnementaux se manifestant par le synonyme « j'ai l'inquiétude », « je n'ai pas de pouvoir », « ça me dérange » ainsi « souci ». Dans la pratique, sur 22 répondants sur la façon de diminuer les problèmes environnementaux, 54,5% reconnaissent ne rien faire pour diminuer ces problèmes et 45,5% reconnaissent avoir fait quelque chose notamment « expliquer aux voisins comment gérer leurs déchets, sensibilisation des élèves et à la population, tenir propre son entourage, assainir le milieu, etc. ». Concernant les activités ou actions qui ont d'impacts environnementaux, sur 18 répondants à cette question, 27,8% reconnaissent ne pas avoir des activités nuisibles à l'environnement, par contre 72,2% reconnaissent que l'orpaillage, l'utilisation des acides pour bruler l'or, l'exploitation de charbon de bois, l'agriculture, la cuisine, tout travail effectué par l'homme, les déchets produits, le déboisement, les fumées de la moto, etc. ont un ou des impacts sur l'environnement.

v Pour finir par Kasenyi, sur 17 répondants, tous (soit 100%) ont une attitude négative se manifestant par le biais de synonyme suivant « rien », « ce n'est pas bien ou bon », « ça me touche », « le pays est malade », « c'est anormal ». Le constat révèle que dans la pratique, les 100% reconnaissent ne pas avoir fait quelque chose en disant «  je n'ai pas de pouvoir et ce n'est pas mon problème ». par contre, concernant les activités de répondants, sur 17 répondants toujours, 70,6% reconnaissent ne pas avoir des activités nuisibles à l'environnement et 29,4% trouvent que leurs activités commerciales, le fait de pêcher dans les zones de frayères et la pêche tout court ont des impacts sur l'environnement.

III.1.9. Perception des stratégies pour une gestion rationnelle des ressources naturelles par la population

La perception des stratégies pour une gestion rationnelle des ressources naturelles par la population est liée selon les sites. Ainsi pour Bunia, les stratégies d'une gestion durable de l'environnement sont reprises de la manière suivante :

Ø Que les ONG environnementales ou le gouvernement créent une politique de gestion des déchets dans les ménages et conscientisent la population sur la gestion des déchets (sur les cours d'eau, les rues, les avenues, etc.) en créant des poubelles publiques et des sites d'enfouissement de ces déchets hors la Cité de Bunia.

Ø Que les experts environnementaux créent des ONG s'occupant de la gestion des déchets en donnant des prix aux personnes volontaires voulant ramener les sachets ainsi que d'autres déchets.

Ø Que la population de l'Ituri soit conscientisée sur les pratiques saines pour l'environnement et sur les phénomènes environnementaux.

Ø Que le gouvernement développe l'Education Relative à l'Environnement (ERE) tant aux élèves qu'à la population pour essayer de réduire les impacts négatifs de l'homme sur l'environnement dans les jours à venir.

Ø Que le gouvernement favorise et instaure la politique de reboisement en Ituri et conscientise les exploitants des ressources naturelles sur leurs impacts environnementaux.

Ø Il faut qu'il y ait une bonne gouvernance et que le gouvernement instaure et applique des lois en faveur de l'environnement.

Ø Que la population favorise et développe les travaux communautaires appelés « Salongo ».

Ø Que le gouvernement abolisse la vente de tout emballage plastique notamment les sachets et autres.

Ø Enfin, que chacun (population et gouvernement) soit responsable de lui-même.

Par contre, à Mongbwalu, la perception des stratégies de gestion rationnelle et durable des ressources naturelles en Ituri se voit de la manière suivante :

· Que le gouvernement développe l'Education relative à l'Environnement (ERE) tant aux élèves qu'à la population pour essayer de réduire les impacts négatifs de l'homme sur l'environnement dans les jours à venir.

· Que le gouvernement prenne sa responsabilité dans la réglementation de tous les secteurs à sa disposition (secteur forestier, minier, marine, etc.) et qu'il interdise les exploitations forestières, minières illégales

· La conscientisation de la population de l'Ituri en général et de Mongbwalu en particulier, est un outil durable pour palier aux problèmes environnementaux.

· Que les chefs des quartiers encouragent les travaux collectifs ou communautaires appelés communément « Salongo ».

· Que le gouvernement local favorise une politique de reboisement.

· Que les ONG environnementales ou le gouvernement créent une politique de gestion des déchets dans les ménages et conscientisent la population sur la gestion des déchets (sur les cours d'eau, les rues, les avenues, etc.) en créant des poubelles publiques et des sites d'enfouissement de ces déchets hors la Cité de Mongbwalu.

A Kasenyi, les enquêtés pensent que pour arriver à une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles, il faut :

o Que le gouvernement dote les pêcheurs avec les instruments de pêche qui leur permettront de ne plus pêcher dans les zones de frayères et empêche les filets prohibés.

o Que le gouvernement local (secteur) favorise une bonne politique de la gestion des déchets en créant des poubelles publiques.

o Que le gouvernement mette en place un système rationnel d'exploitation lacustre et forestière.

o La réglementation, la surveillance et le monitoring des lois prescrites par le gouvernement sont des outils nécessaires et durables à la protection et conservation des ressources du lac et de la forêt.

o Que les ONG en collaboration avec le gouvernement fassent des projets de reboisement de bassin versant du lac Albert pour sauver le niveau de ce lac.

III.2. Discussion

III.2.1. Comparaison de l'information et connaissance sur l'environnement et leurs problèmes

D'après l'acquisition des informations environnementales et aussi bien la connaissance sur l'environnement, les résultats ont démontré qu'à Bunia, plus de la moitié des enquêtés ont accès à l'information sur l'environnement. Par contre, à Mongbwalu et Kasenyi, la population informée sur l'environnement est moins que celle non informée. Il relève que ces informations environnementales sont surtout produites en grande partie par respectivement, dans les trois sites de recherche, les médias (Radio, télévision, journaux, et internet) et par les études ou cours, la formation, sensibilisation, etc.

On constate aussi que Kassoum, dans son article sans date de publication, trouve que les audio-visuels et les mairies au Côte d'Ivoire tout précisément dans la ville d'Abidjan ainsi que par les amis et les journaux jouent un rôle primordial sur l'information environnementale. Ainsi, CADA (2011), dans son rapport 2011, souligne que le droit d'accès aux informations relatives à l'environnement, prévu par les dispositions du code de l'environnement (L. 124-1 à L. 124-8 et R. 124-1 à R. 124-5), est encore peu connu des administrés et les autorités administratives tardent à remplir leur obligation d'information du public dans ce domaine, alors que les principales dispositions ont été introduites en droit français en 2005.

Donc, les médias (radio, télévision, journaux et internet) seraient un outil indispensable dans la propagation des informations environnementales. C'est une voie par excellence pour informer le public sur l'environnement et les problèmes qui en découlent.

Mais arriver à l'accès aux informations des problèmes environnementaux, constatons qu'à Bunia, l'information est reçue à 48,86% contre 51,14% des non informés. A Mongbwalu, le nombre des non informés est plus élevé avec 67,19% qu'à Bunia tandis que, enfin, à Kasenyi, il n'y a que 3,85% qui possèdent l'information sur les problèmes environnementaux.

Le peu ayant accès aux informations liées aux problèmes environnementaux ont leurs sources principales les médias et les études, pour Bunia ; mais pour Mongbwalu la première source commence par les études, etc., suivie de savoir individuel tandis qu'à Kasenyi la source est à la fois le savoir individuel (40%) et les études ou formation ou encore la sensibilisation (40%), ... suivie des agents de l'Etat.

Comparant les résultats de chaque site (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi), on constate que la source d'information du public sur les problèmes environnementaux reste toujours par excellence les medias ainsi que les études, sensibilisation, la formation des formateurs, etc. en vue d'arriver à une connaissance de l'environnement et à une maitrise des problèmes environnementaux rencontrés dans le milieu.

III.2.2. Comparaison de typologie de représentation de l'environnement

A Bunia, plus de la moitié des enquêtés (54,84%) représentent l'environnement comme étant la nature avec le mot clé le plus récurrent la nature, tandis que une portion moins considérable (17,74%) assimilent l'environnement aux forêts avec comme représentation Ressource, suivi de l'eau comme ressource (14,52%). Pour les images mentales prédominantes, la nature garde sa première position comme étant nature, les forêts changent la représentation et devient nature, les sols remplacent l'eau dans les images mentales prédominantes avec comme représentation ressource (6,45%).

Tandis qu'à Mongbwalu, l'enquête a révélé que la grande majorité des interrogés 68,75% assimilent l'environnement à la nature avec représentation nature, tandis que une portion importante aussi (21,88%) l'assimilent aux arbres étant aussi une nature. Le troisième groupe (12,5%) représente l'environnement comme une ressource avec le mot clé et en meme temps image mentale les forêts, et enfin 6,25% des interrogés assimilent l'environnement aux matières premières avec comme représentation ressource.

Par contre à Kasenyi, 64,29% des interrogés assimilent l'environnement au lac avec comme représentation ressource pour les habitants de Kasenyi, en deuxième position vient les forêts comme étant une ressource (35,71%), tandis qu'une portion aussi considérable des interrogés (21,43%) considèrent l'environnement comme etant le milieu de vie avec comme mot clé et image mentale la maison.

Pour Kassoum (s.d.), il a trouvé que dans les quartiers précaires de la ville d'Abidjan, la grande majorité des ménages interrogés (44%) assimilent l'environnement au cadre de vie, tandis qu'une autre portion relativement importante (21%) l'assimile à leur entourage immédiat. Par contre, plus d'un tiers (35%) des enquêtés n'appréhende pas l'environnement. Ce résultat traduit en définitive une perception peu diversifiée de l'environnement par les Abidjanais.

Par contre, Pauline Côté et Mireille Picard (2003) trouvent, dans une étude de représentation de l'environnement aux Îles-de-la-Madeleine, au Québec, que c'est l'environnement milieu de vie qui occupe la place la plus importante soit près de 60 % et ce, tant dans les textes que dans les dessins des élèves. Il se rapporte à des activités récréatives, sportives ou sociales. L'environnement nature vient en deuxième place où la beauté et la fragilité des îles sont particulièrement exploitées dans les textes des élèves. L'environnement ressource est mis en évidence davantage dans les dessins que dans les textes. Quant à l'environnement problème, ce sont surtout différents aspects de la pollution aux îles qui y sont exposés. A la dernière position vient l'environnement ressource comme représentation de l'environnement.

Lucie Sauvé (1997) conclut que l'environnement est une réalité essentiellement contextuelle qui ne peut être définie qu'en fonction du contexte où il est envisagé. En définitive, La compréhension de l'environnement peut être liée à l'appartenance à un groupe (dimension culturelle), au niveau d'instruction de l'individu, et aussi au type de ressource qu'un groupe ou une communauté possède.

III.2.3. Comparaison de perception des problèmes environnementaux des interrogés de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi

A Bunia, la grande majorité des interrogés pensent que les déchets (43,14%) sont à la base de problèmes environnementaux, suivi de 33,33% des interrogés qui disent que c'est la déforestation ou dégradation de la forêt qui est à la base des problèmes et enfin une tendance soutient que c'est le manque d'hygiène (27,45%). Les autres sources de perception sont moins considérables.

Tandis qu'à Mongbwalu, c'est les déchets toujours qui occupent la première position avec 30% interrogés, suivi, à chacun respectivement, 25% du manque d'hygiène et assainissement et de la déforestation.

Par contre, à Kasenyi, la perception n'est pas la même qu'à Bunia et Mongbwalu. La perception tombe sur la disparition ou diminution des poissons sur le lac Albert selon le contexte du milieu. La déforestation et les déchets avec respectivement 29% viennent à la seconde position. Les interrogés moins considérables évoquent aux problèmes environnementaux le rétrécissement du lac suite aux diverses causes.

Ainsi, la perception des problèmes environnementaux diffère d'un contexte à un autre selon aussi le type de représentation de l'environnement. Aussi bien leurs causes sont liées aux problèmes environnementaux précités dans les figures 20, 21 et 22.

Concernant de la responsabilité de problèmes liés à l'environnement, les interrogés de Bunia remettent la responsabilité au gouvernement tant national que local. Par contre à Mongbwalu, le pourcentage élevé revient à la population elle-même qui est responsabilité.

Mais Lucie Calvet et François Marical (2011) dit que la prise de conscience de l'importance des comportements individuels dans les pressions exercées par l'humanité sur l'environnement est aujourd'hui quasi unanime. Ainsi, dans chacun des 10 pays couverts par l'enquête, plus de 95 % de la population est d'accord avec l'idée que chaque individu peut contribuer à une amélioration de l'état de l'environnement.

III.2.4. Comparaison de la sensibilité à la pratique sociale

Les résultats de cette étude relèvent que parmi les interrogés répondants aux questions sur la sensibilité et la pratique, la grande majorité des ces répondants reconnait être sensible aux problèmes environnementaux, mais au contraire la plus grande moitié ne reconnait pas avoir une activité nuisible à l'environnement ou leurs activités polluent à moindre coût l'environnement. L'écart entre la sensibilité et la pratique se manifeste chez certains interrogés par leurs activités telles qu'à Bunia, il y a le ménage, la consommation individuelle, les produits de vente ou commerce, l'agriculture, ... tandis qu'à Mongbwalu peu reconnaissent que l'orpaillage, l'utilisation des acides pour bruler l'or, l'exploitation de charbon de bois, l'agriculture, etc. Par contre, à Kasenyi, peu aussi reconnaissent que les activités commerciales, le fait de pêcher dans les zones de frayères et la pêche tout court ont des impacts sur l'environnement.

On constate que l'écart entre la sensibilité et la pratique est beaucoup plus grand du fait que les interrogés manifestant une attitude négative envers les problèmes environnementaux sont ceux-là dont leurs activités ont un (ou à moindre coût) impact négatif sur l'environnement. Donc, cela est dû du fait que la population n'est pas bien instruite en matière de l'environnement et de problèmes environnementaux.

Une étude de l'Eurobaromètre révèle que les Français estiment être plutôt bien informés de l'impact environnemental des produits qu'ils achètent ou utilisent. En effet, parmi les 27 pays de l'Union Européenne (UE), ce sont ceux qui déclarent le plus souvent être parfaitement informés ou connaître les principaux impacts des produits qu'ils consomment (78 % contre 55 % en moyenne dans l'UE). Cependant, seuls 27 % des Français jugent l'impact environnemental d'un produit « très important » dans leur décision d'achat, cette information passant par ordre d'importance après la qualité du produit et son prix (Lucie Calvet & François Marical, 2011).

Conclusion et perspectives

L'environnement est devenu l'objet d'un débat politique et scientifique intense, avec la reconnaissance, depuis une trentaine d'années, de l'importance des risques écologiques qui menacent notre planète. Ainsi bien à Bunia, tant de problèmes environnementaux rencontrés notamment le problème urbanistique lié à l'explosion démographique, la pénurie d'eau, occupation anarchique des lits de cours d'eau entrainant les érosions, la pollution sous toutes ses formes de l'eau, l'air et du sol, etc. A Kasenyi, on observe le problème lié à la surpêche, l'exploitation des zones des frayères, le rétrécissement du lac, ... tandis qu'à Mongbwalu, avec l'exploitation minière (Or) au détriment de la forêt, on assiste à la pollution de cours d'eau, aux érosions énormes, à la perte du sol pour l'agriculture ainsi qu'à la dégradation de la forêt. Suite à tous ces problèmes menaçant l'environnement, que pensent ou représentent réellement les individus de « l'environnement » et des problèmes liés à sa préservation à Bunia, Kasenyi et Mongbwalu ? Telle est la préoccupation majeure qui a suscité cette recherche.

L'objectif principal poursuivi de ce présent et modeste travail a consisté à dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux problèmes environnementaux et la représentation de l'environnement selon cette population d'après leur type de ressources.

Afin d'atteindre ces objectifs et bien vérifier les hypothèses de recherche, la méthodologie a porté sur l'analyse systémique appuyée par les techniques d'observation directe, documentaire et par l'interview structurée.

Cette étude s'est articulée autour de trois chapitres. Le premier chapitre a été consacré au cadre conceptuel et théorique. Il était question de définir et de présenter succinctement les concepts environnement, écorégion, ressources naturelles et perception. Par la suite, il a présenté le cadre théorique dans la tradition duquel s'inscrit cette étude.

Le deuxième chapitre s'est appesanti sur la présentation du champ de l'étude et la méthodologie utilisée. Il a tour à tour présenté les trois sites sur lesquelles ont porté cette recherche à savoir Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Cette présentation a consisté à indiquer, pour chacun de trois sites, la situation géographique, le climat, végétation et sol, les activités principales ainsi que la population humaine.

Quant au troisième chapitre, il a été consacré à la présentation, analyse et discussion des résultats. Concrètement, il s'est agi de présenter et d'interpréter les résultats finaux. L'objectif assigné à ce chapitre était principalement de vérifier l'hypothèse du départ à partir des résultats de l'analyse, c'est-à-dire confronter les résultats obtenus à l'hypothèse. A l'issu de cette recherche, les résultats ci-après ont été retenus :

Il est remarqué qu'à Bunia la population est plus informée sur l'environnement que Mongbwalu moins encore Kasenyi. 56,82% ont de l'information contre 43,18% n'en ont pas. Tandis qu'à Mongbwalu, la tendance revient aux 64,06% non informés contre 35,94% informés. Par contre, à Kasenyi la proportion élevée de 85,9% ne possèdent pas l'information sur l'environnement contre 14,1%. Les deux premières sources principales de l'information sont notamment les médias (Radio, télévision, journaux et internet) et les études ou les cours, la formation, sensibilisation, etc. Par rapport à la connaissance sur l'environnement, plus de la moitié des enquêtés (55,7%) à Bunia ont une connaissance contre 44,3% tandis qu'à Mongbwalu 59,4% n'en connaissent pas contre 40,6%. Par contre, à Kasenyi la minorité de 24,4% a une connaissance sur l'environnement contre 75,6%.

On constate dans la figure 13 que dans tous les trois sites plus de la moitié des enquêtés ne sont pas informés sur les problèmes environnementaux. A Bunia, 51,14% ne possèdent pas cette information contre 48,86% tandis qu'à Mongbwalu 67,19% n'ont pas accès contre 32,81%. Par contre, à Kasenyi la majorité (96,15%) n'en possède pas contre qu'une minorité de 3,85% qui en possède. Ici les sources de l'information sont variées entre les médias, les études et le savoir individuel. Concernant la connaissance sur les problèmes environnementaux, la minorité connait les problèmes environnementaux à Mongbwalu et Kasenyi tandis qu'à Bunia, plus de la moitié maitrisent les problèmes liés à l'environnement.

Par rapport à la typologie de représentation de l'environnement, la majorité des enquêtés (54,84%) assimilent l'environnement à la nature, une portion aussi considérable des interrogés l'assimile aux forêts (17,74%) et à l'eau (14,52%). Tandis qu'à Mongbwalu, 68,75% des répondants assimilent l'environnement à la nature, suivi des arbres (21,88%) et une proportion faible (6,25%) représente l'environnement comme étant les forêts. Par contre, à Kasenyi la représentation tombe sur le lac (64,29%), suivi des forêts (35,71%) et vient à la troisième position la maison (21,43%) comme une représentation.

Les problèmes environnementaux à Bunia sont perçus de la manière suivante par ordre de plus fréquent parmi les interrogés : les déchets (43,14%), la déforestation ou dégradation de la forêt (33,33%) et le manque d'hygiène et assainissement (27,45%). D'autres problèmes environnementaux perçus sont moins considérables dans la figure 20. Tandis qu'à Mongbwalu, la perception réside autour des déchets (30%), manque d'hygiène et assainissement (25%) et 25% de la déforestation, suivi respectivement de 15% de la pollution de l'air et érosion. Par contre à Kasenyi, 53% des interrogés répondants assimilent les problèmes environnementaux à la disparition ou diminution des poissons dans le lac, ensuite vient la déforestation et les déchets (29%). Les causes sont multiples selon le type des problèmes liés à l'environnement.

Les interrogés de Bunia et Kasenyi reconnaissent en grande partie que la responsabilité des problèmes environnementaux revient au gouvernement tant national que local ; tandis qu'à Mongbwalu la population déclare qu'elle est elle-même à la base de ces problèmes qui guettent l'environnement. En deuxième position, la responsabilité est partagée entre la population et le gouvernement.

Ainsi, dans l'ensemble, les résultats révèlent que la population de l'Ituri n'est pas tellement sensible aux problèmes environnementaux rencontrés. Car, elle n'identifie pas de façon succincte la présence des problèmes environnementaux. La perception de problèmes environnementaux par la population iturienne n'est pas entièrement positive et/ou visible du fait que les répondants à la question 8 (annexe I) très minimes par rapport au total des interrogés. Enfin, on observe que la population de l'Ituri n'a pas assez suffisamment de connaissance en matière de l'environnement suite au manque d'information.

En somme, quelques propositions pour développer l'éducation à l'environnement pour un développement durable : une stratégie d'action pour l'Ituri.

Pour tenir compte d'une part de l'urgence à engager des actions ambitieuses, mais s'appuyant sur l'existant, et d'autre part de la nécessité de prendre du recul pour définir une stratégie adaptée d'éducation globale au développement durable, une démarche en deux temps semble logique pour ce modeste travail :

Ø A court terme : mettre en place un plan national d'action pour une éducation généralisée à l'environnement dans une perspective de développement durable

Ø A moyen terme : définir une stratégie d'éducation globale au développement durable pour le système éducatif.

a) A court terme : mettre en place un plan national d'action pour une éducation généralisée à l'environnement dans une perspective de développement durable

Ø Quelques objectifs clairs et ambitieux :

v Il ne s'agirait pas de créer une nouvelle discipline, pas plus que de nouveaux dispositifs, mais de définir, dans le système éducatif, un domaine « environnement » comme on le fait pour la citoyenneté.

v Une véritable éducation à l'environnement devrait être :

· généralisée, ce qui implique la redéfinition d'une politique nationale fixant des objectifs de contenu, de méthode et de comportement en vue de l'acquisition progressive d'une « culture de l'environnement dans la perspective d'un développement durable » ;

· ancrée dans les territoires, afin de s'appuyer sur les problématiques et les compétences locales ;

· transversale et interdisciplinaire, reliée également à l'éducation à la citoyenneté, à la santé, aux risques et à la sécurité ;

· progressive et cohérente, à chaque niveau d'enseignement comme sur l'ensemble de la scolarité primaire et secondaire.

v Le nécessaire équilibre entre instruction et éducation impliquerait :

o d'établir une cohérence interne à chaque discipline :

o d'identifier les éléments de cohérence entre les disciplines :

o de clarifier et de renforcer la place de l'éducation à l'environnement dans tous les dispositifs, spécifiques ou non, suscitant une démarche de projet.

v Il faudrait mettre en cohérence les ressources, et développer, structurer, gérer les partenariats, tout en préservant la liberté d'initiative.

Ø Un plan national d'action devrait reposer sur :

v la mise en place, au plus haut niveau du ministère, d'un comité de pilotage ayant pour missions :

· de mettre en oeuvre les orientations de la politique nationale en matière d'environnement et d'en assurer le suivi ;

· de prendre des initiatives pour refonder la politique nationale, notamment en organisant des grands colloques scientifiques, didactiques et pédagogiques.

Ce comité pourrait regrouper des responsables et des acteurs environnementaux ainsi que des membres représentatifs des différents partenariats. Il devrait aussi travailler en relation avec les autres ministères et les structures interministérielles ;

· une relecture des programmes, pour mieux cerner et valoriser les points de convergence entre les disciplines aux différents niveaux d'enseignement ;

· la publication d'un nouveau texte officiel explicitant la politique nationale ;

· la remobilisation de l'ensemble des acteurs du monde éducatif autour de ce projet : universitaires, corps d'inspection, structures de formation, services du ministère, réseaux environnementaux, structures partenariales ;

· une charte nationale du partenariat rassemblant, autour des grands objectifs éducatifs, les principaux partenaires à l'échelon national ;

· l'organisation d'un réseau national de coordination et de gestion des ressources susceptible de les fédérer, de les faire connaître, et d'orienter la politique nationale de publication ;

· la mise en place d'un plan national de formation de personnel, volet essentiel et condition absolue de la réussite.

Ø Les plans d'action académiques, relais de la politique nationale :

v L'échelon académique est le mieux adapté à la mise en place d'une politique déconcentrée. Un plan d'action académique pourrait être défini par les universités, en concertation avec les représentants des autres ministères et les principaux partenaires régionaux.

v La réussite du plan d'action académique suppose la mise en place d'une structure directement rattachée au recteur :

· un délégué académique à l'éducation à l'environnement et au développement durable pourrait être chargé de la mise en oeuvre et du suivi de la politique académique. Travaillant en liaison directe avec le comité national de pilotage, il assurerait notamment le lien entre tous les acteurs régionaux ;

· un observatoire ou un comité académique, composé des principaux acteurs de l'éducation nationale et des partenaires régionaux.

b) A moyen terme : définir une stratégie d'éducation globale au développement durable pour le système éducatif

Ø Le concept de développement durable, qui associe des facteurs économiques, sociaux et environnementaux, s'avère beaucoup plus large et complexe que celui d'environnement. C'est un domaine que l'école a peu exploré. Le terme même n'apparaît pratiquement pas dans les programmes ou les dispositifs, même si un nombre appréciable de thèmes ou de questions traitées aux différents niveaux d'enseignement relèvent d'une logique de développement durable.

Ø Une réflexion de fond et un travail exploratoire restent à conduire pour inscrire l'éducation au développement durable parmi les axes transversaux majeurs de l'éducation nationale.

Ø Cette réflexion doit conduire :

v à cerner et clarifier le concept de développement durable dans sa richesse et sa Complexité ;

v à définir l'ensemble des composantes qui devront être prises en compte par le système éducatif pour les insérer dans les programmes et les dispositifs.

Ø L'objectif est d'une grande ambition car il s'inscrit dans un véritable projet de société nécessitant une réflexion de fond qui devrait être entamée rapidement pour arriver à la connaissance de l'environnement, à l'identification des problèmes environnementaux en vue d'une gestion rationnelle des ressources naturelles en Ituri.

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Annexes

Annexe I : Questionnaire d'enquête

1) Sexe : Masculin ou Féminin

2) Quel âge avez-vous ?....................................................................................................

3) Quelle profession exercez-vous ?.................................................................................

4) Quel est votre niveau d'étude ?...................................................................................

5) a) Etes-vous informé sur l'environnement ? Si oui, par quel moyen ? ..................

b) Avez-vous une connaissance sur l'environnement ? ...................................

6) Qu'est-ce l'environnement selon vous ? Quand on vous parle de l'environnement, qu'est-ce qu'il vous vient à l'esprit d'une façon générale ?.............................. Y'a-t-il autre chose ?............................................................................

7) a) Etes-vous informé sur les problèmes environnementaux ? Si oui, par quel moyen ? .....................................................................................................

b) Avez-vous des connaissances sur les problèmes environnementaux ? ..............

8) Existe-t-il un problème environnemental dans votre milieu ? si oui, lequel ? ...... .....................................................................................................

9) Quelles sont les causes de ces problèmes environnementaux ? ................................. .......................................................................................................

10) Quelle est votre attitude face à ces problèmes ?.......................................... ......................................................................................................

11) Que faites-vous pour diminuer ces problèmes ? ...........................................

12) Quelles sont vos actions (activités) qui ont plus d'impacts sur l'environnement ? ................................................................................................................

13) Comment favorisez-vous les pratiques en faveur de l'environnement ? ............................................................................................................

14) Estce que sentez-vous responsable du phénomène ? Ou est-ce que c'est par exemple plutôt au gouvernement de faire quelque chose ?................................

15) Quelles stratégies pouvez-vous suggérer pour palier à ces problèmes environnementaux en vue d'une gestion durable et rationnelle des ressources naturelles de l'Ituri ? Ou Quelles solutions proposeriez-vous pour palier aux problèmes de l'environnement ?.............................................................

Annexe II : Caractérisations des représentations-types de l'environnement chez la population de l'Ituri (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) selon le modèle de Lucie Sauvé (1997)

 

Environnement

Nature

Ressource

Problème

Système

Milieu de vie

Biosphère

Projet communautaire

à apprécier

à respecter

à préserver

à gérer

à résoudre

à comprendre pour décider

à connaitre

à aménager

à vivre ensemble et à long terme

à s'engager

Mots-clés

Bunia

Nature ; Arbres ; Animaux ;

L'eau, l'air, le sol, ... ; Forêt (exploitation)

Pollution ; Erosion ; risques ;

Déchets ;

Ecosystème ; marécages ;

Maison, chambre, quartier, ville ; Tout autour de nous ; Marché ;

Terre

Taxe ; Propriété de la ville ; Tout projet ; Route ;

Mongbwalu

Nature ; Arbres ;

Espaces ; l'homme ;

Forêt (exploitation) ; matières premières ;

Pollution ; Erosion ; déchets ;

Ecosystème ;

Maison ;

Terre

Taxe ;

Kasenyi

Nature ; Arbres ; Animaux ;

Espaces ; l'homme ;

Lac ; pâturage ; Forêt (exploitation) ; poissons ;

Pollution de l'eau ; Erosion ;

Déchets ;

Ecosystème ;

Cour de l'école

Maison, chambre, quartier ;

Terre

Instrument de pêche ; taxe

Images mentales

Bunia

Forêt ; Montagnes ; Végétation ; Sol ; l'homme ;

Marécages ; Réserve naturelle ; Source d'eau ; poubelles (déchetteries)

Manque de poubelles ; Modification d'écosystèmes ; Manque de plan urbanistique ; manque d'eau ;

Développement du milieu ; Source d'eau ; Ville ;

Hôpitaux ; quartier ;

-

Hygiène et assainissement ; Esthétique en ville ; Electricité en ville ;

Mongbwalu

Forêt ; les herbes ; Végétation ; Sol ; l'homme ;

L'or ; Réserve naturelle ; champ ; poubelles (déchetteries)

Manque de poubelles ; toilette ; manque d'eau ;

Développement du milieu ;

-

Biosphère en soit

Hygiène et assainissement ; objets artistiques

Kasenyi

Forêt ; les herbes ; Végétation ; Sol ; rivière ;

Exploitation des ressources halieutiques ; ressources naturelles champ ; poubelles (déchetteries)

Manque de poubelles ; toilette ; manque d'eau ;

Développement du milieu ;

-

Biosphère en soit

Jardin

Problème identifié

L'homme s'est dissocié de la nature dont il fait pourtant partie intégrante.

Les ressources sont limitées et se dégradent ; l'homme fait l'usage abusif des ressources.

L'activité humaine a des impacts sur l'environnement ; la santé et même la survie sont menacées.

La réalité est appréhendée de façon morcelée, sans prendre en compte le réseau des relations entre les éléments de l'environnement et sans vision d'ensemble des problématiques.

Les gens utilisent le milieu de vie comme des résidents et non comme des habitants ; il n'y a pas de sentiment d'appartenance au milieu de vie

Il y a un manque de vision macroscopique des réalités environnementales ; les hommes ne sont pas solidaires entre eux dans l'exploitation des ressources planétaires.

Les gens sont individualistes ; il y a un manque d'engagement dans la communauté.

Valeurs privilégiées

Valeur intrinsèque de la nature ; appréciation, amour, respect.

Conservation, rationalité (usage rationnel), économie, développement durable, partage équitable.

Responsabilité, autonomie, créativité et pragmatisme.

La diversité et la complexité, l'équilibre dynamique, la rigueur de l'analyse

L'appartenance, l'esthétique, le confort, la convivialité.

La conscience planétaire, la globalité et la solidarité

L'engagement, le collectif, l'esprit critique, l'autonomie et la coopération.

composantes de l'environnement explicitées 

L'éthique est biocentrique

L'éthique est anthropocentri-que

L'éthique est généralement anthropocentri-que

Il s'agit de l'éthique scientifique

L'éthique est généralement anthropocentri-que

L'éthique est souvent ecocentrique

L'éthique est ecosociocentri-que

Visée ERE

Renouer des liens avec la nature, dont nous sommes partie intégrante ; développer une sensibilité, un sentiment d'appartenance au milieu naturel

Apprendre à gérer l'environnement vers un développement durable, le partage équitable pour un avenir viable.

Développer des compétences en matière de résolution de problèmes ; adopter des comportements responsables.

Développer la pensée systémique, pour une pensée globale vers des prises de décisions éclairées.

Redécouvrir son

milieu de vie ; développer un

sentiment

d'appartenance à ce

milieu

Développer une

vision macro-

environnementale ; développer une

conscience plané-

taire, de type

développemental

ou cosmique

Développer la

praxis (action/

réflexion) ; stimuler l'esprit

critique ; valoriser

l'exercice de la

démocratie et

le travail

coopératif

Stratégies ERE

Pour une nature-cathédrale, qu'on admire, respecte :

visite

d'interprétation ; Pour une nature-

utérus, dans

laquelle il faut

entrer, par laquelle

il faut renaître :

l'immersion en

milieu naturel

Campagnes

d'économie ; incitation à la

récupération et au

recyclage ; audit environnemental du milieu

de vie.

Démarche de

résolution de

problèmes ; études de cas.

Analyse de

situations environnementales avec une approche

systémique ; exercice de prise

de décision

Etude de milieu ; itinéraire-

interprétation

environnementale

Discussion de

groupe sur un

problème macro-écologique ; audit des produits de consommation quant à leur provenance, leur

transport et l'implication sociale de leur production ;

la recherche-action ; la pédagogie de projets ; le forum

environnemental

Actions


· Réintégration de la nature dans son milieu:

plantation d'arbres,

verdissement de

la cour d'école,

aménagement

des parcs

urbains, etc.


· adoption ou

promotion du

loisir plein air et

de l'écotourisme

à impact minimal


· préservation des sites naturels


· contrôle des

prélèvements


· économie des

ressources


· réduction,

récupération,

réutilisation,

recyclage


· mise au point de

technologies

appropriées


· projet de

résolution de

problème


· nettoyage des

berges, restauration

d'écosystèmes


· lobbying


· étude des

systèmes environnementaux

(ou socio-environnementaux)


· campagnes de

propreté,

d'embellissement


· jardinage

écologique


· projets

d'aménagement


· coopération

internationale


· mouvements de

solidarité internationale


· lobby ou boycott

international


· événements

visant à valoriser l'interculturalisme

environnemental


· projet

communautaire


· enquête

collective


· débat

démocratique






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard