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Mise en place d'un système d'information pour l'observation indépendante externe des activités forestières au sud Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Donald JOMHA DJOSSI
ERAIFT/UNIKIN - Master 2013
  

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CHAPITRE V: DISCUSSION

Nous ne saurions terminer ce rapport sans revenir sur les actions entreprises, les conditions de réalisation et les résultats obtenus au cours du stage. Il s'agit d'interroger ces éléments à la lumière des attentes, des réflexions et pratique relative à la gestion des informations éprouvées dans le secteur forestier au Cameroun.

Dans un premier temps il s'agira de voir si les raisons qui ont poussé la création d'un tel système d'information émergent d'un besoin réel. Deuxièmement, nous nous attarderons sur les options de réalisations pour voir leur pertinence par rapport aux attentes de différentes catégories de personnes questionnées et interviewées. Et enfin, sous la base de nos analyses, confirmer ou infirmer nos hypothèses

La tare la plus remarquable dans le système de gestion actuel, c'est l'insuffisance ou le manque notoire de circulation de l'information et une réelle stratégie de concertation au niveau de tous les acteurs impliqués dans le secteur forestier. Il y a aussi une rétention délibérée de l'information à quelque niveau que ce soit qui affecte considérablement l'exécution des rôles espérés de chaque partie prenante.

Parallèlement, si le système d'information est défaillant ou quasi absent, on observera d'énormes difficultés à faire circuler les informations à temps du bas vers le haut et vice versa. C'est pourquoi, pour permettre aux acteurs à tous les niveaux de pleinement et efficacement jouer leur rôle, un système de communication/information très performant et adapté aux conditions de ce secteur doit être envisagé. L'adéquation d'un système d'information avec une stratégie d'intervention appropriée est incontestablement un critère appréciable pour l'atteinte des objectifs de transparence et de lutte contre la corruption dans le secteur forestier camerounais.

Aussi, il est important de mettre en place une base de données permettant de capitaliser l'ensemble des acquis pour non seulement une consolidation et une large diffusion des expériences réussies en matière d'observation indépendante des forêts mais aussi un ensemble de textes et accords relatifs à la gouvernance forestière.

Figure 22: Arbre à problème

Tableau 6: Matrice AFOM sur les Systèmes nationaux d'information forestière (SIGIF, SIGICOF, SYDONIA9(*), MESURE10(*))

ATOUTS

FAIBLESSES

- Instrument de contrôle

- Contient des éléments essentiels pour le contrôle forestier

- Accès restreint aux données même à l'OI (REM, 2006)

- Données vulnérables d'être modifiées (REM, 2007)

- Non implication d'autres acteurs du secteur

- Difficulté de générer des tendances statistiques en temps réel

- Difficulté de partage d'information avec les autres acteurs

- Redondance d'information

- Non adapté à des bases de données de grande taille (Développé avec MS ACCESS)

- Données non accessible par tous et en tout lieu car MS Access n'est pas un système client/serveur

- Sous utilisation des données car restreintes (REM, 2007)

- Système dysfonctionnel et inutilisable (REM, 2008)

OPPORTUNITES

MENACES

- Peut être mis en ligne pour consultation

- Corruption

- Abus de pouvoir discrétionnaire

Tableau 7: Matrice AFOM du présent système d'information

ATOUTS

FAIBLESSES

- Accessible par tous et partout

- Diffusion d'information avec preuves irréfutables

- Simple, facile à l'utilisation, fiable et rapide

- Intègre une multitude d'acteur

- Contient des outils de communication et de sondage

- Dispose d'un sommier pour l'évolution et le dégrée d'utilisation du système

- Besoin de formation

- Dépend d'autres facteurs tels qu'Internet

- Non intégration des documents tels que les permis, licence, certificats, etc...

OPPORTUNITES

MENACES

- Assez pertinent pour avoir l'approbation de tous les acteurs

- Gestion par la société civile qui n'a pas de pouvoir d'exécution

- Conflit de leadership

Le présent système d'information dispose de plusieurs atouts, notamment dans l'appui à la transparence et la lutte contre la corruption dans le secteur forestier. Néanmoins suite à l'analyse des deux matrices AFOM faite à la figure 6 et 7, force est de constater que ce système d'information vient en appui à titre complémentaire pour renforcer les applications telles que le SIGIF et le SIGICOF.

On constate effectivement un manque crucial d'information. Le déficit se fait tant pour les communautés et la société civile que les services extérieurs du MINFOF. Pourtant, l'effet mobilisateur de l'information au niveau des communautés est le plus souvent visible, avec néanmoins plus de succès en matière de bénéfices tangibles, tels que la part communautaire des redevances forestières et l'accès pour le moins arbitraire aux ressources commercialisables, qu'au sujet d'aspects plus liés à la protection de l'environnement (Revue institutionnelle du secteur forestier, 2001). Ces exemples montrent donc qu'il ne suffit pas de diffuser l'information pour que la maitrise en soit acquise. Le MINFOF à un rôle capital à jouer à ce propos, mais pas grand-chose n'est prévu en matière d'information et formation des communautés.

En tant qu'institution d'appui au contrôle à la bonne gouvernance et à la transparence dans le secteur forestier, l'Observateur Indépendant entretient des liens étroits de collaboration avec des communautés et des ONG locales actives dans le secteur. Celles-ci sont pour l'Observateur Indépendant non seulement une source d'informations mais aussi un appui à son travail de terrain. Les dénonciations émanant des communautés ou des ONG locales sont analysées et étudiées par l'Observateur Indépendant avant d'être transmises sous forme de requête de mission de contrôle au MINFOF. Les réponses obtenues du MINFOF sont néanmoins souvent tardives, mettant en péril la relation fonctionnelle entre l'Observateur et des acteurs sociaux de terrain, car un manque de réaction ou d'actions prises à la suite d'une dénonciation peut démotiver ces acteurs et décrédibiliser l'Observateur.

Le système que nous voulons mettre en place, en comparaison avec ces lourdes procédures officielles de dénonciation, à l'avantage de disposer d'une accessibilité directe à la fois à l'OI, au MINFOF et à une multitude d'acteurs capables de prise de décisions ou d'actions immédiates. La non-exploitation d'une telle stratégie paraitrait regrettable, car son utilisation est essentielle à un contrôle forestier efficace, permettant d'avertir rapidement les agents et autorités forestiers des infractions en cours et d'augmenter de façon significative les informations disponibles aux services gouvernementaux.

En effet, il s'agit en outre d'apporter une réponse face à cette dispersion de l'information et de la pérenniser. La BDD sera le moyen d'offrir un accès centralisé sur l'information que nous avons choisi de valoriser. Elle est une réponse à ce caractère volatile de l'information.

Il convient d'ajouter que le potentiel de la BDD, notamment en ce qui concerne le principe de stockage et de disponibilité de l'information, procure à ses contenus une pérennité, certes relative, mais dont le niveau de relativité est au moins déterminé par un seuil critique à ne pas dépasser et qui est contrôlé. C'est effectivement à nous de fixer la durée de disponibilité de l'information dans le but de conserver toute la valeur de cette information (garantir sa mise à jour d'une part, contrôler son intérêt en termes d'utilité d'autre part). De ce fait, un paramétrage de la BDD qui tient compte de ces aspects rend à la fois possible des objectifs de centralisation sur une durée déterminée de l'information, tout en maintenant vivant cet ensemble de contenus.

Il serait important de dégager à travers nos résultats que la participation à la dénonciation des activités forestières illégales recouvre plusieurs niveaux. C'est d'abord la volonté et l'engagement des populations sans attente de toute forme de récompense à préserver les forêts dont ils dépendent quotidiennement. C'est aussi le ferme engagement et la détermination des chefs et des élites des villages dans l'observation indépendante qui jouent un rôle central par l'influence qu'ils ont sur le reste de la communauté. Car ces derniers sont généralement susceptibles d'être corrompu par les exploitants et usent de leur pouvoir au sein de la communauté pour faire taire toute éventuelle tentative de dénonciation par les membres de la communauté

5.1. Action limité du MINFOF au contrôle forestier

L'ambition du présent travail est aussi de renforcer l'implication des communautés locales et autochtones au suivi de la mise en oeuvre de l'APV, c'est-à-dire à la lutte contre l'illégalité dans le secteur forestier camerounais. La mise en oeuvre de l'APV s'appui essentiellement sur le système de vérification de la légalité, un système national de traçabilité, et un mécanisme d'audit indépendant du système de délivrance des autorisations FLEGT, qui seront tous placé sous la responsabilité des parties à l'accord et du coté camerounais sur l'administration en charge des forêts (FODER, 2012). Cependant le personnel du MINFOF commis au contrôle forestier ne peut pas être partout, et compte tenu des difficultés liées à la logistiques et au faible effectif du personnel qu'il rencontre, ne peut efficacement accomplir sa mission régalienne de contrôle. De son coté, l'OI est soumis à des contraintes de planification et d'effectif dans l'exécution de ses missions dans la mesure où toutes ses descente de terrain doivent connaitre l'autorisation du ministre du MINFOF.

Pourtant, les communautés locales et autochtones vivent au dépend des forêts et les fréquentent d'une manière quotidienne et permanente. Notre réflexion s'appuie sur la proximité à nulle autre égale des communauté vis-à-vis des forêts et sur les liens de dépendance qui les lient quotidiennement pour mettre en place un système crédible de surveillance communautaire des pratiques forestières menées par les populations elles mêmes.

* 9SYDONIA, système informatique douanier est une application de type client/serveur qui est en ce moment utilisé par l'administration des douanes camerounaises.

* 10MESURE est une application de type client/serveur opérationnelle à la division des grandes entreprises (DGE) au programme de sécurisation des recettes forestières (PSRF) et dans les centres des impôts de moyennes entreprises de la direction générale des impôts.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry