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Jeunes et developpemet social en Haiti: cas de la commune de Ouanaminthe

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par Romial SAINT-VIL
INJEPS/UAC- Benin - Maitrise en Developpement Communautaire 2009
  

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1-2-2-2. Des activités économiques marquées par le commerce

L'économie de la ville de Ouanaminthe repose sur trois piliers : le commerce, les services et l'agriculture. Ces secteurs sont surtout dominés par des échanges de biens et services avec la République Dominicaine.

? Le commerce

De par sa position géographique, la quasi totalité des activités commerciales de Ouanaminthe est orientée vers le marché transfrontalier régulier et intense dont elle est le siège. (31% du total des exportations dominicaines vers Haïti transite par Ouanaminthe. Un million de dollars par jour, de marchandises : c'est le volume global des échanges les jours de marché (lundi et vendredi) entre Ouanaminthe et Dajabòn).

La Commune contient un marché public qui reçoit les commerçants des Communes environnantes telles que : Capotille, Fort-Liberté, Ferrier, Mont-Organisé, etc. Samedi est le

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jour de ce marché. Aussi elle abrite près de quatre cent vingt huit (428) établissements commerciaux dont cent soixante sept (167) petites boutiques et quarante neuf (49) grandes.

? Les services

Les services offerts sont aussi nombreux que divers et se dispensent dans les salons de coiffure, hôtels et motels, restaurants, blanchisseries, menuiseries etc. Ce secteur couvre aussi d'autres petites activités informelles localisées un peu partout, surtout à proximité de la frontière, du marché public et des gares routières où évoluent les marchandes de nourriture, les cireurs de chaussures, les cambistes, les chauffeurs de taxis-motos (estimé à plus de 600), etc.

Le secteur industriel est aussi présent avec l'installation en août 2003, de la zone franche où opère une fabrique de pantalon (Levis) ainsi que deux usines à glace et de production d'eau potable, des unités de transformation moulins de maïs, d'arachide, de riz, des boulangeries (plus d'une vingtaine), une entreprise de nettoyage à sec.

? L'agriculture

En dehors du commerce et des services, l'apiculture contribue à asseoir l'économie des cultivateurs de Ouanaminthe, ainsi que l'agriculture avec pour principales cultures l'arachide et le maïs.

Dans ce relief où domine la plaine, on cultive aussi la banane, la patate douce, la tomate, le chou, l'aubergine, la canne à sucre et plusieurs types d'haricots. L'élevage est aussi pratiqué dans certaines Sections communales.

1-2-2-3. Les services sociaux et les infrastructures de base

? Administration

La ville de Ouanaminthe est administrée par un Conseil Municipal de trois membres : un Maire et deux Maire-adjoints. Le Président est représenté dans la Commune par le Vice délégué. Les infrastructures administratives et judiciaires de la Commune se compose d'un (1) bureau des contributions, une (1) représentation de l'Administration Générale des Douanes, trois (3) commissariats de police, un (1) tribunal de paix, un (1) bureau d'état civil et un (1) hôtel de ville. Plusieurs institutions déconcentrées de l'appareil étatique telles que: le

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Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), le Ministère de la Justice, le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), le Central Autonome d'Eau Potable (CAEP), l'Electricité d'Haïti (EDH), la Direction Générale des Impôts (DGI), etc. fonctionnent à Ouanaminthe. Cependant le Ministère de Jeunesse des Sports et de l'Action Civique (MJSAC) n'a pas de bureau implanté dans la Commune.

? Secteur privé et société civile

Ces secteurs sont représentés à Ouanaminthe par les banques commerciales, les pensions, les caisses populaires, les coopératives de commercialisation. Les représentations sociopolitiques, les associations de jeunes et de femmes, les Organisations comme : Plan International, FOSREF, Volontaire pour le Développement d'Haïti (VDH), Espoir pour Haïti, Solidarité Frontalière, etc.

? La représentation du système éducatif haïtien à Ouanaminthe

La Commune de Ouanaminthe compte cent douze (112) établissements scolaires. De ce nombre, on trouve quatre (4) institutions préscolaires, quatre vingt neuf (89) institutions primaires et dix neuf (19) écoles secondaires. Près de 79,0% des institutions scolaires inventoriées sont du secteur privé. Dix neuf (19) institutions techniques et professionnelles, une (1) université et une (1) école supérieure complètent les infrastructures éducatives de la Commune.

? La disponibilité des soins de santé

Ouanaminthe dispose d'un centre médical avec lits, dispensant des services tels les soins pré et postnatals, la planification familiale, la surveillance épidémiologique. Le service d'hospitalisation du centre médical concerne les sections principales : pédiatrie, médecine interne, maternité, chirurgie et services de la section hospitalisation.

Il existe aussi dans la Commune des pharmacies, des laboratoires d'analyses de routine et plus d'une dizaine de cliniques privées, appartenant à des praticiens haïtiens ou dominicains, qui reçoivent les patients de la région et des médecins ambulants assurent les soins bucco-dentaires.

Au total, la Commune possède seize (16) établissements. Quatre vingt onze (91) matrones, dix huit (18) médecins, cinq (5) dentistes, vingt (20) auxiliaires, douze (12) techniciens de laboratoire et dix sept (17) infirmières constituent le personnel technique de ces établissements.

? Les activités culturelles et les loisirs à Ouanaminthe

Ouanaminthe fête sa sainte patronne le 15 Août. Au cours de ce mois les activités culturelles et mondaines s'intensifient. Certaines périodes de l'année comme la Noël, la Saint-Valentin, Les pâques, la fête des mères et les vacances d'été sont marquées par des festivités musicales et théâtrales (bal, kermesse, concert organisé soit dans les night-clubs soit dans les auditoriums ou dans les établissements scolaires) et des tournois ou championnats de basket, de football et de volley-ball.

Les activités de jeunesse et de loisirs sont très réduits et circonstanciels dans la Commune de Ouanaminthe. Les infrastructures de jeunesse et de loisirs sont en nombre très limité et les services offerts ne sont pas satisfaisants. La Commune compte (2) bibliothèques, deux (2) auditoriums, quatre (4) salles de cinéma, quatre (4) espaces pour pratiquer le football et quatre (4) terrains de basketball et de volleyball, sept (7) night-clubs, quatorze (14) gaguères, et quatre (4) places publiques. Les salles de cinéma correspondent en général à des salles de vidéo projection ou des espaces en plein air, munis d'une télévision, d'un appareil vidéo et des bancs. Les terrains de jeux sont pour la plupart non aménagés et pour d'autres mal entretenu.

Le Ministère de la Jeunesse des Sports et de l'Action Civique a deux représentants dans la Commune mais en termes d'actions sa présence est moins apparente. En ce qui concerne le Ministère de la Culture, elle n'a aucun représentant dans la Commune de Ouanaminthe où l'influence de la République voisine est très forte.

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? Fonctionnement des infrastructures de Ouanaminthe

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Quoiqu'elle soit située à la frontière, en face d'une ville dominicaine (Dajabon) dotée d'éléments infrastructurels complets et en bon état, Ouanaminthe n'est objet d'aucun souci pour les dirigeants haïtiens.

- Le réseau routier est en mauvais état, la quasi-totalité est en terre battue. Mise à part la route nationale numéro six reconstruite en 2008, qui relie le Cap-Haïtien à Dajabon, les routes intérieures sont impraticables surtout en période de pluie. Les autres moyens de communication existants sont la radio, le téléphone et le mégaphone.

- Le système d'adduction d'eau potable de la ville est défaillant. Il ne dessert le plus souvent qu'une infime portion de la population. Une large fraction consomme l'eau produite par les usines d'eau portable de Ouanaminthe et de Dajabòn ou l'eau des pompes. Dans les Sections Communales, l'eau consommée par la population provient des puits et parfois de la rivière.

- La Commune de Ouanaminthe dispose de deux groupes électrogènes fonctionnant à moins de 10% de leur capacité. Gérés par la direction communale de l'EDH, ils ne fournissent que 6 heures d'électricité par jour pour une couverture limitée à quelques quartiers du centre ville. Les banques, hôtels et certains particuliers contournent la difficulté en se procurant des groupes électrogènes ou des matériels comme panneau solaire, batteries et « inverters », pour capter et conserver l'énergie solaire.

- Le système de drainage de la ville de Ouanaminthe est inachevé. Les canaux longeant certaines rues du centre ville sont pour la plupart à ciel ouvert et d'autres en terre battue, sont obstrués par des sédiments ou par des déchets domestiques (assiettes en carton, couverts, sachets et bouteilles en plastique, etc.). Il en résulte l'inondation de la ville à la moindre averse et l'embourbement des cités construites dans sa périphérie. Le service voirie de la Mairie de Ouanaminthe ne dispose pas de moyens pour assurer efficacement le nettoyage de la ville. 13

13 Plan d'Actions Départemental pour l'Environnement et le Développement Durable du Nord-est. (2004). http://www.gride.org/ pdf/plan%20d%E9veloppement%20ouanaminthe.pdf.

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? Les atouts au développement des activités de jeunesse à Ouanaminthe

Qu'il s'agisse d'activités de loisirs, touristiques, culturelles et économiques la Commune de Ouanaminthe offre de nombreuses opportunités aux jeunes. Sa position géographique, son climat, ses ressources naturelles permettent le développement d'une multitude d'activités socio culturelles et économiques très bénéfiques pour le développement social de la communauté et l'amélioration des conditions de vie de la population et des jeunes en particulier.

Chapitre II. CADRE THEORIQUE :

2-1. Revue de littérature

2-2. Clarification des concepts

2-3. Modèle théorique

2-4. Problématique

2-5. Objectifs et hypothèse de recherche

DEUXIEME PARTIE

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Chapitre II. CADRE THEORIQUE 2-1. Revue de littérature

Notre revue de littérature présente un ensemble de travaux étrangers et haïtiens déjà réalisés sur le développement social, ainsi que les résultats auxquels ils sont parvenus.

Depuis quelques décennies, la lutte contre la pauvreté constitue un souci majeur pour l'humanité. La recherche des voies et moyens efficaces pour mener cette lutte a poussé les nations, à travers des organisations comme le PNUD et l'UNESCO, vers l'institutionnalisation du concept du développement humain. Cette nouvelle approche du développement est prise en compte par le volet social dont les conceptions en ce qui concerne les méthodes et le contenu varient d'un auteur à un autre.

A cet effet, le sommet mondial pour le développement social, organisé à Copenhague par les Nations Unies du 6 au 12 Mars 1995, s'est soldé par des prises de décisions très importantes que des nations membres doivent respecter. Ce sont entre autres :

o la protection d'un environnement favorable au développement social ;

o l'éradication de la pauvreté ;

o l'expansion de l'emploi productif et réduction du chômage ;

o l'intégration sociale ;

o la lutte contre la violence, les crimes, les trafics illicites ;

o les responsabilités familiales et communautaires ;

o l'activation du capital social.

Dans le même ordre d'idée, un forum (VIème) des ministres du développement social de l'Amérique latine s'organise à Buenos aires en République d'Argentine les 7, 8 et 9 mai 2007, sous le thème : «en construisant son chemin l'Amérique latine avance». Les Ministres responsables des politiques de développement social et les Chefs de délégation présents à ce forum, s'engagent à poursuivre plusieurs objectifs pour favoriser le développement social de la zone Amérique latine. Ils visent la promotion dans la région des politiques sociales articulées et intégrales comme les éléments de la construction de nouvelles propositions de développement en tenant compte de la complexité des réalités sociales et des particularités territoriales, afin de dépasser les visions réductionnistes et fragmentées. Aussi tendent-ils de renforcer l'intégration régionale à partir des politiques d'éducation et de création d'emploi et

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de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la protection de la famille, la perspective des genres ainsi que les autres droits sociaux des peuples impliqués dans le processus.

En Haïti, la Secrétairerie d'Etat de la Jeunesse du Sport et aux Services Civiques (SEJSSC) produit en 1997, un livre intitulé « Diagnostic socio-économique de la jeunesse haïtienne » dans lequel, elle pose le problème de la jeunesse haïtienne et de son intégration socio-économique dont les causes principales seraient la pauvreté et le manque d'un modèle culturel authentique.

Kern Delince (2000) dans son livre « l'insuffisance de développement en Haïti (blocage et solution) », présente aussi une interprétation de l'insuffisance de développement national, qui est fondée à la fois sur les particularités nationales et les contraintes du contexte international. Aussi, dégage-t-il dans cet ouvrage les perspectives qui s'ouvrent au pays à l'aube du XXIème siècle en terme d'hypothèse susceptible de concrétiser et présenter les fondements essentiels d'un programme d'action considéré comme celui de survie. Dans sa réflexion, il déduit que les choix politiques, économiques et sociaux jouent un rôle déterminant dans les orientations des stratégies de développement et l'infrastructure des structures d'encadrement.

Quant à Fred Doura, dans « Economie d'Haïti, dépendance, crise et développement » tome I, II et III publiés en 2001, il analyse le secteur agricole, les décisions étatiques et examine la problématique du capital humain à travers ses composantes les plus essentielles c'est-à-dire, l'éducation et la santé.

Dans le tome I, l'auteur montre que les problèmes d'Haïti ne sont pas l'expression d'un simple retard mais celle d'une désarticulation induisant une économie dont les secteurs d'activité sont juxtaposés. Par conséquent, il existe de très faibles échanges entre eux. De plus, les dominations internes et externes engendrent des blocages de croissance.

Dans le deuxième tome, il considère la situation de dépendance comme une conséquence de la pauvreté, du passé colonial, de la dette, de la mauvaise gestion macroéconomique des dirigeants. De plus, du fait que cette situation soit intériorisée par la société, elle génère l'exclusion et la marginalisation de l'ensemble de la population rurale et réduit l'économie à un appendice du marché international notamment du marché américain.

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Dans le troisième tome, l'auteur démontre que, la dégradation de l'économie et le manque de progrès social, sont les conséquences de l'inadéquation des structures et des décisions prises par les dirigeants de 1804 à nos jours.

Dans sa thèse: « Mondialisation, Développement et Paysans en Haïti », paru en Septembre 2007, Yves Sainsine fait le point sur les différentes pratiques mises en place par les paysans ces deux dernières décennies, en mettant particulièrement l'accent sur leurs diverses manifestations. L'auteur étudie les pratiques en rapport avec les grands projets de développement tels qu'ils sont véhiculés particulièrement par les institutions internationales, étatiques ou privées. Il regarde les modes de relation entre les pays et les acteurs extérieurs qui interviennent dans les milieux ruraux haïtiens. Il montre aussi que ces pratiques s'inscrivent dans la longue durée ou en d'autres termes, sont la reproduction de celles rencontrées au cours de la période coloniale et des derniers siècles de l'indépendance.

Finalement l'auteur parvient aux résultats selon lesquels, les paysans livrés à eux-mêmes, affrontent la rigueur de la vie, en mettant en oeuvre diverses formes de stratégies (individuelle ou collective). Cela les entraîne à se replier de plus en plus sur leurs localités respectives et les associations qu'ils mettent progressivement en place. Heureusement aujourd'hui, ces lieux s'affirment davantage comme des espaces communautaires ou comme des lieux de sociabilité. Tout indique qu'elles puisent leurs racines et leurs dynamiques dans une autre logique que celle prônée par les acteurs extérieurs.

Evens Sylveste (2003) quant à lui, dans sa réflexion sur la « Contribution des organisations paysannes au développement social de Thomassique » vise à apporter des connaissances relatives à la problématique du développement social en Haïti et en particulier à Thomassique de cette couche sociale rurale. Ses études montrent que les organisations paysannes, malgré leur volonté déclarée de travailler à l'amélioration des conditions de vie des populations de leur zone d'évolution notamment la construction d'école, n'ont pas la capacité d'atteindre les objectifs qu'elles se fixent.

Au nombre de ces auteurs que nous venons de parcourir, il ne fait l'ombre d'aucun doute que les différentes recherches qu'ils ont menées sur le développement social d'Haïti prennent en compte l'économie, la santé, l'éducation, la pauvreté et le monde rural mais n'intègrent pas le véritable rôle que les jeunes peuvent jouer en tant que forces vives dans le

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processus de développement social de leur pays, Haïti. C'est ce que nous nous efforçons dans notre démarche de proposer.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus