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Syrie: d'une révolte populaire à  un conflit armé

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par Sophia El Horri
Université Paris VIII - Master 2 Géopolitique 2012
  

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b. Le Conseil de Coopération du Golfe à l'oeuvre

Si les révolutions dans les pays arabes ont bouleversé la donne géopolitique de la région sur de multiples plans, un acteur diplomatique a émergé et a fait un pas sur le devant de la scène. Il s'agit du Conseil de Coopération du Golfe. Cette organisation politique est un des organes de la Ligue Arabe. Elle est parrainée par l'Arabie Saoudite et inclut les pays du Golfe persique comme le Qatar et tout dernièrement le Maroc en 2011, en pleine vague du « 20 février ». Les interventions au Bahreïn et la gestion de la crise yéménite ont été quelques unes de ses missions.

(c) tiré du site mapoftheworld.com

Le 19 décembre 2011, un sommet du Conseil de Coopération du Golfe s'est tenu, dans lequel tous les dirigeants des monarchies étaient présents50. La coopération n'était pas seulement commerciale ou militaire, elle était surtout politique. Le 17 novembre 2011, la Ligue Arabe, qualifiée de faible par les opinions arabes, émerge comme protagoniste principal pour faire pression sur la Syrie. Des sanctions contre la Syrie jusque là inédites ont été

50 http://english.al-akhbar.com/content/congress-vienna-and-new-gulf-order-sustaining-status-quo; http://english.al-akhbar.com/content/riyadh-declaration-seeking-union-shadow-arab-uprisings

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adoptées et engagent la Ligue Arabe dans une rupture avec sa politique de non ingérence, sous l'impulsion de l'Arabie Saoudite et du Qatar. Le changement est soutenu dans certains cas de la Syrie car il créerait de nouvelles options et ébranler l'axe Téhéran-Damas. L'Iran inquiète les monarchies du Golfe : il est le principal concurrent régional et exerce une influence certaine sur les populations chiites de ces émirats (70% au Bahreïn, 25% en Arabie saoudite). En avril et en mai 2011, les relations entre le CCG et Damas butent contre un mur. Le printemps syrien est l'occasion de voir se dresser de nouveaux horizons à la politique régionale du CCG, à travers le contrôle même du renouveau politique syrien.

En décembre 2011, sous les pressions russes, le régime syrien consent finalement à recevoir des observateurs de la ligue arabe. Durant leur premier mois d'activité, de nombreuses rumeurs courent sur leur mission : le chef soudanais de la mission, le lieutenant Général Mohamed Amine Mustapha Al Dabi serait coupable des crimes de guerre qu'aurait commis son gouvernement au Darfour. La chaine CNN va jusqu'à qualifier le choix de Al Dabi à la tête de la mission en Syrie de « farce »51, attisant ainsi l'insatisfaction de l'opposition internationale envers la solution arabe. Le 30 janvier, le rapport52 que rend la mission d'observation en Syrie de la Ligue arabe signale le manquement de déontologie de certains observateurs tout en déplorant la stratégie de décrédibilisation dont elle a été la cible. Mais ce rapport53 est très précieux car il révèle un certain nombre d'incertitudes que les médias ont gommé : il y est effectivement mentionné la présence d'une entité armée non mentionnée dans le protocole :

« In Homs and Deraa, the Mission observed armed groups committing acts of violence against Government forces, resulting in death and injury among their ranks. In certain situations, Government forces responded to attacks against their personnel with force. The observers noted that some of the armed groups were using flares and armour-piercing projectiles.

(...)

In Homs, Idlib and Hama, the Observer Mission witnessed acts of violence being committed against

51 http://articles.cnn.com/2011-12-28/middleeast/world_meast_syria-opposition-al-dabi_1_ali-kushayb-local-coordinating-committees-syrian-opposition?_s=PM:MIDDLEEAST

52 http://www.innercitypress.com/LASomSyria.pdf

53 Annexe 3

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Government forces and civilians that resulted in several deaths and injuries. Examples of those acts include the bombing of a civilian bus, killing eight persons and injuring others, including women and children, and the bombing of a train carrying diesel oil. In another incident in Homs, a police bus was blown up, killing two police officers. A fuel pipeline and some small bridges were also bombed.»

Ainsi, l'opacité créée par l'épais filage de représentation autour du conflit syrien s'efface quelque peu. Nous avions effectivement pointé de vue que les manifestations faisaient plusieurs victimes des deux côtés, sensiblement plus du côté des manifestants. Sur les vidéos, j'avais fait remarquer que plus les mois passaient, plus on observait des acteurs armés à la sortie de mosquées au moment d'enterrer le mort. Sur le terrain donc, plusieurs forces s'affrontent. Le rapport fait un décompte précis des détenus et relâchés par le régime. Un décompte à valeur scientifique est d'une nécessité impérieuse, par dessus tout dans un tel climat d'affrontements de chiffres, d'estimations et d'accusations :

« On 19 January 2012, the Syrian government stated that 3569 detainees had been released from military and civil prosecution services. The Mission verified that 1669 of those detained had thus far been released. It continues to follow up the issue with the Government and the opposition, emphasizing to the Government side that the detainees should be released in the presence of observers so that the event can be documented.

37. The Mission has validated the following figures for the total number of detainees that the Syrian government thus far claims to have released:

· Before the amnesty: 4,035

· After the amnesty: 3,569.

The Government has therefore claimed that a total of 7,604 detainees have been released.

38. The Mission has verified the correct number of detainees released and arrived at the following figures:

· Before the amnesty: 3,483

· After the amnesty: 1,669

The total number of confirmed releases is therefore 5152. The Mission is continuing to

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monitor the process and communicate with the Syrian Government for the release of the remaining detainees.»

Comme l'explique le rapport, après l'amnistie accordée par le président Bachar El Assad, la mission d'observation surveille la libération des détenus et insiste pour être présente à chacune d'elles pour pouvoir le noter. Après l'amnistie, le nombre de détenus politiques libérés, selon le gouvernement syrien, est passé de 4035 personnes à 7604 libérés. En fait, la mission, après vérification, déclare que la libération des détenus politiques a concerné 5152 personnes.

Alors que les pays du Golfe ont eux-même poussé la Ligue arabe à s'investir dans le dossier syrien, après avoir poussé à l'adoption de sanctions par la ligue et après avoir mis en avant cette mission d'observation, le CCG se retire de la mission d'observation de la Ligue arabe et pousse pour que le Conseil de sécurité de l'ONU soit saisi. Sans doute participera-t-il à la rédaction d'une nouvelle résolution.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe