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Syrie: d'une révolte populaire à  un conflit armé

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par Sophia El Horri
Université Paris VIII - Master 2 Géopolitique 2012
  

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II.2. L'internationalisation du cas syrien

II.2.1. Les oppositions syriennes intérieures et extérieures

Il faut d'abord distinguer entre l'opposition et la contestation. La majorité des syriens qui manifestent dans les rues ne sont pas des « opposants ». Ils réclament pour eux-mêmes et pour tous les Syriens des conditions de vie plus décentes, la liberté et la dignité. D'ailleurs, la chute du régime ne faisait pas partie dès le part des revendications. C'est le refus du pouvoir d'entendre leurs demandes et la multiplication des morts et blessés qui a poussés les manifestants à conclure qu'aucun changement n'était possible avec le régime et la structure politique en place. L'opposition, proprement dite, est presque inexistante en Syrie. Le pouvoir baasiste a éliminé petit à petit pendant quarante ans les divergences politiques. Les partis d'opposition, dont les Frères musulmans mais aussi les démocrates, ont été contraints de vivre dans la clandestinité ou s'exiler ailleurs, au Caire ou à Paris.

On assiste donc jusqu'à la fin 2010 à une impuissance de l'opposition malgré l'existence de personnalités qui bénéficient d'un certain respect comme Michel Kilo, opposant indépendant. Mais après les premiers mois de révolte, l'opposition n'est pas forcément représentée par les opposants traditionnels pré-révolte. On assiste à un renouvellement complet de l'opposition qui marque une rupture entre l'opposition de l'intérieur et celle de l'extérieur, dont les rôles sont bien distincts. L'opposition nationale se divise en courants qui sont pour ou contre le dialogue avec le régime. L'opposition nationale opposée au dialogue est représentée par le Comité National de Coordination pour le Changement Démocratique. L'opposition extérieure est, elle, représentée par le Conseil National Syrien.

Le bloc dominant, du moins sur les plans médiatique et diplomatique, est le Conseil National Syrien. Il regroupe différentes personnes dont des intellectuels. Il est difficile de dire s'ils sont soutenus par la population syrienne. Ils comptent sur leurs liens avec l'Armée Syrienne Libre et parient sur sa victoire sur le terrain si les soldats rebelles sont appuyés par un soutien étranger aérien. Le Conseil national Syrien tente même de créer un Conseil militaire au sein du CNS sensé conseiller sur les meilleures stratégies militaires. L'objectif, bien que tâtonnant et voué à l'échec, était de construire une collaboration solide et structurée pour encourager les désertions au sein de l'armée régulière. L'échec est encore plus cuisant lorsque le chef de l'Armée Syrienne Libre, Rifaat El Assad, déclare que ce conseil avait été créé sans son consentement et que l'ASL n'avait absolument pas besoin de

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conseillers en stratégie41. Mais cette nouvelle structure montrait néanmoins qu'une communication permanente entre le CNS et l'ASL était nécessaire. Ce conseil pourrait rassurer les chefs de l'ASL et les futurs déserteurs à rejoindre les rangs de l'opposition ; réciproquement, le CNS trouverait là le moyen de fédérer toutes les oppositions syriennes et de s'assurer à terme le soutien de l'ASL.

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