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Incidences de la crise financière internationale dans le secteur minier congolais

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par Anthony Lavu Gere-Tula
Université pédagogique Nationale (UPN) - License 2013
  

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Conclusion partielle

Dans ce chapitre nous avons exploré certaines pistes à mettre en oeuvre pour atténuer l'impact de la crise financière et économique sur l'économie de la RD Congo.

Primo nous nous sommes attelé sur la gouvernance parce qu'elle constitue un moyen efficace pour faire face à la crise du fait de l'incapacité financière et économique de la part de notre pays et aussi parce que celle-ci représente un grand défi de tous les temps, pouvant permettre de faire éclore les valeurs.

Secundo nous avons parlé de la politique budgétaire par ce que les finances publiques revêtent une importance capitale dans la stabilisation du cadre macroéconomique, et celle de réduction de la pauvreté. Dans ce chapitre nous avons démontré la nécessité de réglementer notre fiscalité en effectuant des prélèvements judicieux et non asphyxiants, ne préjudiciant pas les acteurs économiques et la population par effet d'entraînement.

Cependant, partout l'observation est la même, le taux d'imposition est un facteur important mais non exclusif dans le choix d'implantation d'un investisseur et du développement économique. Un cadre juridique stable, des infrastructures, une population bien formée sont des facteurs beaucoup plus importants. Enfin, nous dirons que la bonne gouvernance tient surtout d'une réelle volonté politique, ce qui fait que la lutte pour faire face à la crise financière dépendra donc d'une véritable volonté politique, mais ceci n'exclut nullement le fait que tout un chacun à son niveau peut essayer de lutter au pouvoir de ses moyens contre les effets néfastes de la crise financière et économique en effectuant certaines actions et en prenant certaines décisions rationnelles.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivé au terme de notre travail, qui fut subdivisé en 4 chapitres hormis l'introduction et la conclusion générale.

Lorsqu'on entend parler de la mondialisation, globalisation ou encore de la constitution du marché mondial, il y a un léger sentiment qui nous pousse à considérer ce phénomène comme étant externe à nos rayons de vie. La question est ainsi banalisée sans autres formes de procès. La mondialisation réalise d'une certaine manière l'abolition de l'espace et du temps. Mais, cependant, ce caractère global de la mondialisation, qui fait incontestablement sa force fait aussi sa faiblesse.

En effet, dans un monde globalisé, tout retentit sur tout de manière instantanée. Rien n'arrête plus la propagation de l'onde de choc, ainsi qu'on le voit avec les grandes crises financières et particulièrement la crise financière et économique internationale actuelle qui, éclatant en un point quelconque c'est-à-dire aux Etats Unis, s'est répercutée immédiatement dans le monde entier. Pour mieux jauger l'impact de la crise financière et économique internationale sur l'économie congolaise nous avons été amené à comparer les indicateurs économique comme macroéconomique durant la période qui précède la crise par rapport à la période récente, ce qui ressort de cette comparaison ne guère brillant d'où la nécessité d'agir.

Compte tenu des dispositions sectorielles, de caractéristiques propres à chaque pays, l'impact de la crise sur les différentes économies tant africaines qu'occidentales s'est différencié selon, la façon dont chaque secteur fut touché et du poids de ce secteur sur l'économie nationale, ainsi les moyens mis en oeuvre pour faire face à la crise furent différents selon les pays et selon les moyens financiers, matériels, humains à leurs dispositions.

Etant classé parmi les Etats fragiles d'Afrique et au regard des moyens financiers et matériels à sa disposition, pour la RD Congo il nous est convenu pour faire face à la crise financière et économique internationale de préconiser l'amélioration de la gouvernance. Car il conviendrait qu'on se le dise la RD Congo n'a pas des moyens financiers pour faire face à cette crise. D'où la bonne gouvernance pour faire face à la crise financière et économique internationale. C'est ici où le gouvernement congolais est le plus interpellé. Car le résultat que l'on peut obtenir ne peut que dépendre de la volonté politique dont il fera preuve.

Dans ce travail nous avons également préconisé l'application de la politique budgétaire comme instrument de stabilisation à court terme et à moyen terme préconisant ainsi la nécessité de certains aménagements institutionnels comme la gestion de finances publiques, la gestion de la dette et la politique fiscale et administrative. Mais au-delà la stabilisation à court terme et l'aménagement institutionnel à moyen terme, la politique budgétaire au sens large de gestion du secteur public et l'affectation des ressources influe grandement sur les résultats obtenus à long terme.

Les leçons à tirer de cette crise financière, de façon à ce que des dispositions soient prises pour qu'elle ne puisse se reproduire à l'identique, sont en voie d'être tirées. Elles sont nécessairement très techniques. Elles ressortent pourtant toutes d'un double objectif commun : d'une part, donner les moyens aux banques centrales, à partir de la surveillance de l'évolution de la valeur des actifs d'intervenir très en amont dès la formation d'une bulle spéculative pour y mettre fin, d'autres part, de soumettre à la régularisation tous les acteurs de l'industrie financière, en particulier en les obligeant à rester «  à risque » vis-à-vis des crédits qu'ils distribuent ou des produits qu'ils structurent.

Si le gouvernement est censé être l'acteur principal destiné à amortir les effets négatifs de la crise internationale, il n'a pourtant que peu de moyens pour mettre en oeuvre une politique anti-crise. Comme le gouvernement et la Banque Centrale du Congo (BCC) n'avaient pas de réserves internationales permettant de freiner la dévalorisation de la monnaie nationale, une augmentation des prix intérieurs et donc un effet d'appauvrissement en ont été la conséquence. Étant donné que le gouvernement n'a donc pas lui-même les moyens d'une politique anti-crise, il doit nécessairement se tourner vers la communauté internationale, ne fût-ce que pour financer cette mise en oeuvre d'une politique anti-crise.

Au vu de ses ressources budgétaires limitées, le gouvernement congolais n'est pas à même de prendre des mesures anticycliques pour amortir les effets de la crise sur la population. Il n'existe pas non plus des amortisseurs automatiques de la crise comme la sécurité sociale ou d'autres programmes sociaux anticycliques d'envergure permettant de contrecarrer automatiquement la perte de pouvoir d'achat des couches vulnérables. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de politique allant dans ce sens ; En principe le gouvernement a bien un plan pour le court et le plus long terme.

Le gouvernement a initié en mars 2009 un plan de sauvetage destiné à amortir les effets de la crise sur l'économie nationale60(*). L'enveloppe étant estimée à 695 millions d'USD, dont 325 millions pour des actions dans le court terme et 370 millions pour des actions dans le moyen et le long terme. Ces moyens étant largement insuffisant pour atteindre les buts, il a été question d'un programme minimal pour faire en sorte qu'on débloque la situation auprès des partenaires multilatéraux : suite au non-respect des critères de gouvernance (surtout les dérapages budgétaires), le gouvernement n'a pas pu atteindre le « point d'achèvement » dans le processus de l'effacement de la dette (le processus PPTE-Pays Pauvres Très Endettés) en cette période là.

En principe, dans le court terme, un gouvernement peut mettre en place une politique budgétaire et une politique monétaire. Une politique budgétaire au Congo est cependant limitée car sujette à deux nécessités contradictoires. D'un côté il faudrait pouvoir, comme on le fait dans les pays développés, recourir à une augmentation des dépenses pour contrecarrer la crise par une politique de dépenses gouvernementales dans les domaines sociaux sensibles (santé, éducation, etc.) ou par des moyens monétaires (création d'argent pour le financement monétaire du déficit du budget). D'autre côté, dans un pays comme le Congo, comme une politique d'expansion des dépenses ne crée pas une augmentation de l'offre de production, l'expansion monétaire ou l'augmentation des dépenses budgétaires se traduisent en inflation, ce qui aggrave la situation. Une autre politique serait d'amortir les conséquences de la dévalorisation de la monnaie nationale et l'augmentation des prix intérieurs par la vente de dollars sur le marché des changes, mais on a vu que ces réserves internationales de la Banque centrale ne suffisent même pas pour une journée d'importations. Donc dans les deux cas il faut le concours de la communauté internationale, et comme cette crise est largement causée par des facteurs internationaux, il n'est pas illogique que cette communauté prenne en charge les mesures anti-crise nécessaires dans le court terme.

Dans le long terme, une politique anti-crise réside naturellement dans la réalisation du potentiel économique d'un pays comme le Congo. Non seulement il y a un potentiel énorme dans la valorisation de ses richesses minières, mais pour arriver à un développement inclusif et durable dans le long terme, il ne faudrait pas seulement compter sur des ressources non renouvelables. Le potentiel unique d'hydro-électricité capable de satisfaire la demande totale en Afrique et le potentiel en matière de production agricole ne sont que deux exemples.

Aujourd'hui, le seul secteur qui connaisse un essor est dû à la demande étrangère tandis que la production durable basée sur les besoins intérieurs ne connait pas d'essor et ne trouve pas d'investissements étrangers. Dans le Document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté(DSRP) de juillet 200661(*), on esquisse une vision de l'avenir à l'horizon 2025 et pour un pays qui compte 26 provinces, se référant au processus de décentralisation en cours et qui esquisse les différents chantiers ou conditions qui sont nécessaires pour réaliser ce potentiel (bonne gouvernance, stabilité et croissance, accès aux services de base, lutte contre le SIDA, renforcement communautaire). Comme pour le court terme, le financement externe et des investissements massifs sont une condition nécessaire, mais certainement pas suffisante, pour réaliser ce potentiel.

Si la responsabilité de la crise financière internationale qui a entrainé une baisse de l'activité économique internationale résulte largement de facteurs hors contrôle du gouvernement congolais, cela ne veut pas dire que la responsabilité soit entièrement externe. Si la condition nécessaire est certes le concours soutenu et plus massif de la communauté internationale, elle n'est pas suffisante, et la preuve en est que le Congo arrive à peine à absorber autour de 10 % de toute l'aide promise. Si ceci n'est pas non plus la seule responsabilité congolaise vue les procédures trop lourdes et incoordonnées, coûts de coordination, manque d'harmonisation et d'alignement, etc. - il n'en reste pas moins que l'entrave la plus importante est le manque de gouvernance interne.

Une meilleure gouvernance pourrait certainement dégager beaucoup plus de moyens financiers destinés au développement. Les exemples abondent ; donnons-en un : pendant l'occupation de la rébellion jusqu'en 2003, le Kivu exportait deux mille kilos d'or (à peu près 1/5 de la production totale d'or en RDC avant 1989). Avec la reprise du contrôle de la province sous le gouvernement national (à partir de 2003), la production actuelle officielle n'est plus qu'environ 300 kilos par an. Production en baisse à cause de la crise ? Nullement, car le prix de l'or et la demande internationale durant la crise se sont maintenus. En bref, cette exportation illicite entraîne un manque à gagner pour le trésor national, pas forcément pour les fonctionnaires, qui pourrait être 7 fois plus élevé. On pourrait multiplier ces exemples à l'infini mais tout acteur informé sur le Congo le sait.

Quoique la bonne gouvernance figure bien dans le DSCRP comme première priorité, elle reste momentanément un voeu pieux. Cette entrave intérieure principale se lit d'ailleurs dans les données sur la gouvernance en RDC. Elle détient le triste record d'avoir le score le plus bas de l'Afrique subsaharienne ? Ce n'est qu'au niveau de la création monétaire qu'il y a eu une amélioration nette en comparaison avec le régime Mobutu, qui à la fin connait un degré de criminalisation de l'État inégalé en imprimant massivement de la `vraie fausse' monnaie.

Cependant, au moment où nous observons une reprise dans certains pays du centre où nous constatons que certaines banques ont commencé à refaire des profits, qu'adviendra t il à cette envie qui a poussée tous les chefs des Etats à s'unir pour trouver la solution à cette crise ? Ne peuvent-ils pas utiliser cette envie pour diminuer la pauvreté dans le monde ? Concernant les solutions préconisées pour faire face à la crise, le gouvernement congolais ne peut il pas continuer dans cette voie de reforme pour permettre d'améliorer les conditions de sa population ? Si oui, comment doit-on procéder ? Si non qu'adviendra t il à sa population après que cette crise ait pris fin ? Le gouvernement congolais a-t-il un champ d'espoir à nourrir pour compter sur la réalisation imminente d'une nouvelle ère économique, sociale, politique et culturelle ? Quel modèle faut-il alors suivre pour ce genre de démarche ?

Voici, plus que jamais, l'heure de grandes interrogations économiques pour nos autorités afin de pouvoir répondre à leur grande mission au Congo, l'Etat doit choisir un seul et unique chemin : la promotion du bien être.

* 60 DRC, Commission interministérielle, 2009.

* 61 DSCRP-Vision 25/26 : http://siteresources.worldbank.org/intcongodemocraticinfrench/resources/ DSCRP.pdf.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle