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La taudification de la commune de Lingwala : causes, conséquences et perceptive de rénovation en quartier durable

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par Jean Pierre BWAZU DUNGIA
Institut supérieur d'architecture et d'urbanisme(I.S.A.U):Kinshasa/RDC - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

C'est indiscutablement dans les agglomérations urbaines que se joue l'avenir économique, social et environnemental de la planète. Les espaces urbains constituent des lieux majeurs de l'action régulatrice des sociétés sur elles-mêmes et sur leurs environnements. L'on ne peut réguler efficacement le changement urbain, développer durablement les villes sans réaliser un diagnostic préalable des tendances. Un nouveau régime d'urbanisation s'est installé depuis la fin des trente dernières années. A l'échelle globale, il se caractérise par la formation de régions métropolitaines de plus en plus insérées dans les réseaux d'échanges internationaux. A l'échelle locale, le changement urbain se manifeste par la formation d'espaces construits, de plus en plus étalés, hétérogènes et fragmentés, dont la cohérence du fonctionnement est assurée par des transports motorisés. Ces tendances de l'urbanisation ont d'importants impacts sur les écosystèmes, le métabolisme des ressources naturelles et la qualité de vie des citadins1(*).

Cela fait exactement cinquante-deux ans (1960-2012) que la République Démocratique du Congo a accédé à l'indépendance. Sur le plan urbanistique de la ville de Kinshasa(capitale de la RDC), le colonisateur avait prévu des espaces verts, pour un cadre de vie urbain, verdoyant, permettant d'embellir la ville et de se détendre avec des espèces d'arbres de la forêt équatoriale et importées. De 1960 à 1975, la même politique publique urbanistique était respectée à la lettre. En effet, de 10 987 habitants, à la création de la ville de Kinshasa, la population kinoise est passée de 404 620 en 1960 à 6 062 000 habitants en 2000. Selon le recensement administratif de 2005, les dernières estimations sont à 7 500 000 habitants. Cette population, estime-t-on, pourrait atteindre plus de 12 millions d'habitants en 2015, se hissant ainsi parmi les 30 plus grosses agglomérations mondiales (United Nations, 2007)2(*).

De ce fait, la ville de Kinshasa concentre du coup tous les problèmes que l'on retrouve dans les grandes villes des pays sous-développés, en particulier la défaillance du système de gestion de l'environnement urbain, qui se traduit, entre autres, par une diversité de pollutions urbaines. Singulièrement, ces pollutions sont très remarquables dans les quartiers et communes anciennes (Lingwala, Kinshasa, Barumbu, Kintambo...), à forte concentration humaine et dans des foyers économiques du type marché, où se concentre, à longueur de journées, même jusque tard la nuit, une multitude de personnes.

La ville de Kinshasa en général et les anciennes cités en particulier sont en train de se dégrader ou se taudifier, au jour le jour. Ce phénomène est observable dans la commune de Lingwala. Or, celle-ci était construite suivant certaines normes urbanistiques, mais aujourd'hui, elle ne reflète nullement une cité créée avec respect de normes en matière d'urbanisme, suite aux occupations de tous les espaces libres laissés dans le plan d'aménagement, pour des fonctions précises. Ces derniers sont occupés par des constructions.

Au regard de cette courte analyse, voici quelques préoccupations auxquelles nous allons tenter de répondre tout au long du présent travail :

Ø Quel a été la dynamique spatiale de la commune de Lingwala, de 1900 à 2012 ?

Ø Qu'est-ce qui est à la base de la forte taudification dans la commune de Lingwala ?

Ø Quelles sont les conséquences de cette taudification ?

Ø Quelles solutions durables proposer pour réduire l'impact environnemental de la taudification, tout en intégrant des critères économiques, sociaux et écologiques pour un développement plus harmonieux?

0.2. HYPOTHESES

Corrélativement aux questions formulées dans la problématique, nous considérons que :

Ø La dynamique spatiale de la commune de Lingwala aurait été marquée par le phénomène de bourrage interne ;

Ø La taudification de la commune de Lingwala serait liée à plusieurs facteurs ;

Ø Les conséquences de la taudification de la commune de Lingwala seraient multiples ;

Ø Pour réduire l'impact environnemental de la taudification dans la commune de Lingwala, il serait important de créer un Eco quartier ou un quartier durable.

0.3. DELIMITATION DE L'ETUDE

Comme tout travail scientifique, la présente étude est délimitée dans le temps et dans l'espace.

Ø Dans le temps, pour plus de clarté, ce travail analyse la dynamique spatiale de la commune de Lingwala, de la période allant de sa création jusqu'à 2012.

Ø Dans l'espace : cette étude concerne plus précisément dans la commune de Lingwala, dans la ville de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo.

Le choix de ce sujet s'explique par le fait que la taudification dans les anciennes cités de la ville de Kinshasa est actuellement un fléau et mérite une attention particulière des éco-urbanistes. L'ampleur que prend la taudification de la commune de Lingwala préoccupe, car la dégradation de l'environnement de cette entité urbaine doit être prise en compte, pour pallier aux insuffisances et aux dégâts qui guettent cette commune, du point de vue urbanistique, sanitaire, économique, social et environnemental.

0.4. INTERET DE L'ETUDE

Cette étude revêt un triple intérêt, notamment sur les plans théorique, pratique et urbanistique.

Sur le plan théorique ou scientifique, cette étude apporte des résultats et approfondie les connaissances dans le domaine de l'habitat, de l'environnement et l'écologie urbaine.

Sur le plan pratique ou social, elle pourra permettre, par ses résultats, aux autorités politico-administratives, aux promoteurs immobiliers et autres partisans qui oeuvrent dans le domaine de l'habitat et de l'environnement, de saisir l'importance des altérations liées à la taudification des anciennes cités de la ville de Kinshasa et les occupations intra-muros à Lingwala.

Sur le plan urbanistique, nous donnons des pistes d'aménagement permettant d'avoir des espaces de vie qui replacent l'usager et son comportement au centre des préoccupations, en facilitant ses activités quotidiennes, tout en préservant l'environnement.

0.5. OBJECTIFS

En réalisant cette étude, nous avons poursuivi deux objectifs, dont l'objectif principal et les objectifs spécifiques.

0.5.1 Objectif Principal

L'objectif principal poursuivi dans ce travail est de proposer une rénovation qui va résoudre le problème de la taudification qui frappe la commune de Lingwala, mais aussi de suggérer un certain nombre de mesures pouvant épargner une mauvaise gestion du dit quartier rénové.

0.5.2 Objectifs Spécifiques

Les objectifs spécifiques de ce travail sont de:

Ø Spécifier les différentes périodes qui ont marqué significativement la taudification de la commune de Lingwala ;

Ø Définir les causes et conséquences de cette taudification ;

Ø Et enfin, proposer un plan de rénovation pouvant intégrer l'aspect de développement durable.

0.6. DIFFICULTES RENCONTREES

La réalisation de ce travail, comme toute recherche scientifique, a connu plusieurs difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés et qui ont été principalement d'ordre scientifique, social, matériel et méthodologique. De ce fait, nous citons entre autres :

Ø Le manque de documents (ouvrages et cartes) et statistiques traitant de manière particulière le problème des occupations intra-muros dans la ville de Kinshasa ;

Ø La fermeture de certaines bibliothèques que nous avons eu l'habitude de fréquenter ;

Ø La monétisation des données auprès des services communaux de Lingwala ;

Ø La lenteur des services administratifs de la commune de Lingwala ;

Ø L'insuffisance de moyens financiers pour la réalisation rapide de certaines tâches ;

Ø La distance du site d'étude par rapport à la résidence (lieu de provenance).

0.7. STRUCTURE DU TRAVAIL

Ce travail comporte, en plus de l'introduction et de la conclusion générale, cinq chapitres.

Ø Le premier chapitre est consacré aux considérations générales.

Ø Le deuxième chapitre quant à lui concerne du milieu, les méthodes et techniques.

Ø Le troisième a comme contenu, la dynamique spatiale de la commune de Lingwala.

Ø Le quatrième aborde les causes et conséquences de la taudification dans la commune de Lingwala.

Ø Le cinquième et dernier chapitre concerne les propositions de rénovation de la commune de Lingwala en quartier durable ou éco quartier.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Dans ce chapitre, nous définissons quelques concepts de base qui, dans cette étude, constituent des notions indispensables à la compréhension du travail. Ensuite, nous présentons les généralités sur la taudification et sur l'éco quartier et, enfin, nous avons procédé à la revue de la littérature.

I.1. DEFINTION DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE

I.1.1. Environnement Urbain

Si l'environnement est un système dynamique défini par les interactions physiques, biologiques et culturelles, perçues ou non, entre l'Homme, les autres êtres vivants et tous les éléments du milieu, qu'ils soient naturels, transformés ou créés par l'Homme ou est un ensemble de milieu d'influence (milieux humains, naturels, économiques) qui agissent sur l'individu à tous les instants de sa vie quotidienne et déterminent en grande partie son comportement dans toutes les dimensions de l'être : sociale, affective, spirituelle, culturelle ; la ville est un système qui remplit de multiples fonctions économiques, culturelles et sociales et qui est traversée par de nombreux flux (énergie, matières et matériaux, monnaie, communication, information, ...) 3(*).

Dans "Le macroscope", JL de Rosnay évoque une ville "réagissant comme un organisme vivant, communiquant avec l'environnement qu'il modifie indirectement et qui le modifie à son tour"4(*).

La ville est un espace, avec des formes, dont la croissance laisse des traces encore visibles. C'est un lieu où l'histoire de tous rencontre les petites histoires de chacun, et dont la mémoire n'a pas disparu, pour peu qu'on s'y intéresse.

C'est un climat, une ambiance, faits "de petits riens du quotidien", de couleurs, de rythmes, de formes, de bruits, d'atmosphères, de la solitude et de la convivialité.

Enfin, la ville est trop souvent perçue d'abord négativement : pollutions et nuisances, laideur, soucis de la vie quotidienne. Comme si précisément, le quotidien faisait oublier le rôle progressiste de la civilisation urbaine, la qualité de certains sites urbains, et surtout notre possibilité et notre capacité pour améliorer et transformer notre cadre de vie.

De toutes ces définitions, nous optons pour celle de JL de Rosnay5(*) qui nous permet de mieux cerner la place et le rôle de l'environnement dans une ville.

I.1.2. Ecosystème Urbain

L'écosystème urbain est bien un système vivant organisé, au même titre qu'une forêt ou un marais, avec ses composantes minérales, végétales, animales, fongiques, bactériennes, (...), mais aussi ses propres stocks et flux et ses boucles de régulation6(*). C'est aussi la symbiose de biotope, de la biocénose, de l'anthropocénose et de la technosphère où il y a échange d'énergie, de matière et de l'information entre les différentes composantes7(*).

L'écosystème urbain est l'interaction entre les facteurs biotiques et abiotiques dans une ville et désigne l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants et son environnement géologique, pédologique et atmosphérique d'une (dans une) ville8(*).

I.1.3. Ekistique

L'Ekistique est une science ayant pour objet l'étude des phénomènes qui conditionnent les diverses formes d'établissements humains. Science de l'habitat et des établissements humains, qui met l'accent sur les influences réciproques de l'homme et de son milieu9(*). On la comprend mieux en rapport avec d'autres notions telles que l'urbanisme, l'écologie urbaine et ville soutenable. En tant que champ professionnel, les pratiques et techniques de l'ékistique comme celles de l'urbanisme d'ailleurs, découlent de la mise en oeuvre de politiques urbaines telles que l'habitat, le logement, le transport, l'environnement, les zones d'activités économiques et commerciales10(*).

Bref, l'ékistique peut se définir comme recouvrant l'ensemble d'activités humaines, du moment qu'elles s'articulent avec l'urbanisme, donc l'organisation de la ville et de ses habitants.

I.1.4.Ecologie Urbaine

L'écologie urbaine est l'étude des interactions entre les êtres vivants et la ville. Ce terme est parfois utilisé pour désigner ou étudier la ville comme un super-organisme, par exemple en urbanisme. Cette notion a parfois un sens plus restrictif, désignant spécifiquement l' écologie des organismes vivant dans une zone urbaine, principalement représentés par les espaces verts, publics et privés et les animaux sauvages11(*).

L'écologie urbaine est une façon de gérer la ville d'une manière rationnelle, intelligente, souhaitée, voulue et conçue au niveau des idées, élaboré et exécuté. En définitive l'écologie urbaine est un concept qui reproduit les enjeux écologiques à la vie en ville. Il y a là interdépendance entre les citadins et leur environnement urbain12(*).

Cette dernière définition nous permet de mieux comprendre de l'écologie urbaine comme une discipline qui étudie l'ensemble de problématiques environnementales relatives au milieu urbain et périurbain. Elle vise à articuler ces enjeux en les insérant dans les politiques territoriales pour limiter ou réparer les impacts environnementaux et améliorer le cadre et la qualité de vie des habitants. Elle consiste à définir une cohabitation entre l'homme et la nature, une biodiversité urbaine, maintenir la qualité des ressources naturelles (air, eau, sols, êtres vivants) et développer simultanément le rural et l'urbain.

I.1.5. Aménagement Urbain

L'aménagement urbain de l'agglomération est une opération qui s'inscrit dans un contexte de développement durable, avec pour ambition l'amélioration du cadre de vie des habitants, la contribution au développement économique de l'agglomération et l'intégration d'éléments de qualité environnementale dans les projets urbains13(*).

Son but est de coordonner le développement et la création des villes, dans le respect du cadre de vie des habitants actuels ou futurs, ainsi que de l'équilibre nécessaire entre population et équipements (espaces publics, espaces verts, réseaux d'eau potable, d'assainissement, éclairage public, électricité, gaz, réseaux de communication).

De cette définition découle les objectifs majeurs poursuivit ou que nous poursuivons dans l'aménagement d'un éco quartier ou quartier durable.

I.1.6. Architecture Urbaine14(*)

L'architecture écologique (ou architecture durable) est un mode de conception et de réalisation ayant pour préoccupation de concevoir une architecture respectueuse de l' environnement et de l' écologie.

Il existe de multiples facettes de l'architecture écologique, certaines s'intéressant surtout à la technologie, à la gestion, ou d'autres privilégient la santé de l'homme, ou encore d'autres, plaçant le respect de la nature au centre de leurs préoccupations.

On peut distinguer plusieurs « lignes directrices » :

· le choix de matériaux, naturels et respectueux de la santé de l'homme,

· le choix de la disposition des pièces (par exemple), pour favoriser les économies d'énergie, en réduisant les besoins énergétiques ;

· le choix de méthodes d'apports énergétiques ;

· le choix du cadre de vie offert ensuite à l'homme (jardin...)

I.1.7. Taudification

La taudification est une  transformation en taudis, dégradation de l'habitat. C'est une action d'endommager quelque chose, fait d'être abîmé, altéré ; détérioration. L'évolution d'une formation végétale qui l'éloigne du climax, le plus souvent sous l'action de l'homme15(*).

En parlant de la taudification d'une agglomération, on fait allusion à une zone urbaine très densément peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux normes et misérable, des conditions de vie malsaines et/ou dangereuses, une précarité des logements, pauvreté et l'exclusion sociale.

Les termes « taudis », « établissements informels », « squatters » ou bien foyers à « faibles revenus » sont souvent employés de manière interchangeable dans les documents officiels et les travaux d'experts. Le Centre des Nations Unies sur les établissements humains définit le « ménage habitant un taudis » comme un groupe de personnes vivant dans le même logement urbain dépourvu d'un ou de plusieurs des éléments suivants : habitation en dur, surface habitable suffisante, disponibilité d'eau potable, accès à un système d'assainissement, sécurité d'occupation16(*).

Les cinq caractéristiques du bidonville sont donc :

- la fragilité physique de l'habitat (il ne pourrait durer plus d'un an) ;

- le surpeuplement (plus de deux personnes par pièce) ;

- l'absence d'eau potable ;

- l'absence de connexion à un réseau d'assainissement ;

- un statut d'occupation précaire (squat, occupation illégale de terrain).

I.1.8. Gestion urbaine

La gestion urbaine consiste en une utilisation rationnelle de l'espace urbain, en vue de maintenir la qualité du milieu physique et d'harmoniser les équilibres globaux pour garantir une meilleure qualité de vie pour les générations actuelles et futures17(*).

La gestion urbaine recouvre un ensemble d'activités profondément dévalorisées car elles consistent à nettoyer, réparer, entretenir régulièrement, pour ne pas dire inlassablement les infrastructures existantes. Il s'agit d'activités répétitives apparemment simples qui paraissent peu créatives, assurées pour une large part par des agents dont les métiers sont également dévalorisés (agents de ménage ou d'entretien, éboueurs, cantonniers, gardiens d'immeubles, etc....).

En définitif nous définissons la gestion urbaine comme un paradigme qui englobe tout ce qui concerne l'aménagement et l'administration des zones urbaines. Son champ d'action est le financement de l'administration municipale, la gestion foncière, la gestion des infrastructures et de l'environnement et la réduction de la pauvreté urbaine.

I.1.9. Rénovation Urbaine

- Pierre George définit la rénovation urbaine comme une opération d'aménagement des parties de ville déjà anciennes, en vue de faire disparaitre les ilots dégradés. Elle consiste aussi à refaire la circulation et à l'adapter aux besoins actuels, à faire disparaitre les constructions dégradées, restaurer les monuments anciens et autres éléments du patrimoine18(*);

- Pierre Merlin dit qu'il s'agit de la démolition, en vue d'une construction nouvelle d'un secteur urbain dégradé, occupé par les logements, des activités ou par les deux à la fois19(*) ;

- Jean Barthélemy dit que la rénovation urbaine est une opération d'aménagement urbaine qui consiste à maintenir la structure urbanistique existante en privilégiant la réhabilitation du patrimoine architecturale20(*).

Dans les trois définitions, il s'agit en réalité de rendre plus moderne, plus adapté aux besoins actuels les secteurs anciens de la ville.

I.1.10. Eco quartier ou quartier durable21(*)

Un quartier durable est un  quartier urbain qui s'inscrit dans un objectif de  développement durable et de réduction de l' empreinte écologique, généralement associés à une implication des habitants.

Le terme éco-quartier (parfois orthographié éco-quartier, selon une graphie impropre) est un néologisme associant le substantif « quartier » au préfixe « éco », en tant qu'abréviation de l'adjectif «  écologique ». Controversé par les linguistes francophones, en raison de cette formation hasardeuse (éco- n'est pas, en français, le préfixe distinctif de l'écologie mais aussi bien celui de l'économie ; ce néologisme est promu pour désigner un projet d'aménagement urbain visant à intégrer des objectifs dits « de  développement durable » et à réduire l' empreinte écologique du projet. Cette notion insiste sur la prise en compte de l'ensemble des enjeux environnementaux, en leur attribuant des niveaux d'exigence ambitieux.

I.1.11. Bourrage

Le concept bourrage vient du verbe « bourrer » qui signifie remplir complètement en tassant22(*).

Le bourrage interne est le développement urbain par agglutination. C'est la densification du tissu urbain existant, déjà aménagé. C'est la politique « d'occupation systématique des espaces urbains libres » ou « intra-muros » ou encore le « bouchage de tous les trous » que pratique l'administration publique en matière d'urbanisme.

Nous pouvons comprendre par bourrage le morcellement des parties déjà loties.

I.1.12. Assainissement23(*)

Selon MANUILA et Al cités par MUSIBONO24(*), l'assainissement est un ensemble de mesures propres à assurer les conditions favorables pour la santé.

Selon le petit Larousse illustré25(*), l'assainissement est l'ensemble de techniques d'évacuation et de traitement des eaux usées et des boues résiduaires.

Selon les experts de l'OMS26(*), l'assainissement est une action visant à l'amélioration de toutes les conditions qui, dans le milieu physique de la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influencer défavorablement le développement, la santé et la longévité.

Nous accordons à la définition du petit Larousse illustré qui nous montre le coté urbanistique, pris en compte dans cette étude.

Exemples de techniques alternatives connues pour un meilleur assainissement

Elles associent diverses solutions telles que

§ chaussées - réservoir, dont le matériau très poreux est conçu pour stocker temporairement l'eau de pluie, avec relarguage lent pour écrêter les crues. L'eau s'y épure - dans une certaine mesure - en y percolant, grâce aux bactéries installées dans le substrat.
Des structures équivalentes enterrées peuvent recevoir l'eau des chaussées, injectées par des  avaloirs judicieusement disposés si le revêtement est étanche.
Après stockage, s'il y a risque de pollution, l'eau peut être évacuée vers un exutoire destiné à son épuration (station d'épuration ou lagunage naturel selon le type de  risque...)

§ Puits d'absorption : ce sont des puits d'injection dans la nappe. Ils nécessitent donc que l'eau soit très propre, c'est pourquoi les puits d'infiltration leur sont préférés, l'eau s'épurant en percolant dans le sol et/ou un substrat épurateur préparé avant d'atteindre la nappe.

§ fossés et/ou noues : ils permettant un stockage à l'air libre avant infiltration et/ou  évapotranspiration par les végétaux qui épurent l'eau des  nitratesphosphates et d'une partie de ses polluants ;

§ Tranchées drainantes : structures linéaires, superficielles offrant un volume-tampon permettant un stockage provisoire de l'eau qui peut ensuite être traitée, lagunée ou infiltrée dans le sol.

§ Bassins d'infiltration végétalisés (il peut même s'agir d'un jardin inondable, conçu de manière à ce qu'il n'y ait pas d'îlot où des enfants risqueraient d'être surpris par la montée de l'eau) : ils sont d'une taille plus importante que les solutions précédentes, et positionnés pour recueillir les afflux massifs d'eau de ruissellement, avant de les épurer et lentement infiltrer dans le sol après stockage temporaire.

§ dalles en nid d'abeille engazonnables, correctement posées, elles permettent 90 % d'engazonnement ou de végétalisation par une flore sauvage (à condition de ne pas y laisser pousser de  ligneux). Certains modèles facilitent la circulation des  vers de terre d'une cellule à l'autre. Les eaux de pluie sont en partie épurées et infiltrée dans le sol. supportant jusqu'à 200 tonnes par m², elles préviennent l' orniérage et éventuellement l'érosion de  talus. Si le nombre de véhicules n'est pas trop important, elles permettent de construire des parkings végétalisé, ou de véritables routes permanentes végétalisées (dans certains  éco-quartiers par exemple). Les chevaux peuvent être gênés par la sensation inhabituelle qu'ils éprouvent sur ce sol.

I.2. GENERALITES SUR LA TAUDIFICATION

Un taudis est un ensemble plus ou moins vaste d' habitats précaires, où la misère est concentrée. La qualité de l'habitat y est singulièrement pauvre, et certaines habitations sont constituées de matériaux de récupération (cartons, plastiques, tôles, ...)27(*). Certains grands taudis peuvent être constitués de plusieurs quartiers et s'étendre sur une très grande superficie.

Définitions successives

Les premières définitions des taudis remontent au XIXe siècle, en particulier sous l'impulsion du chercheur et philanthrope britannique Charles Booth, auteur de Life and Labour of the People of London. Le taudis y est vu comme « un amalgame de conditions de logement sordides, de surpeuplement, de maladie, de pauvreté et de vice », incluant ainsi une dimension morale. Dans The slums of Baltimore, Chicago, New York and Philadelphia de 1894, les slums sont définis comme des « zones de ruelles sales, notamment lorsqu'elles sont habitées par une population de misérables et de criminels » . Cette dimension morale va diminuer au cours du XXe siècle, en réalisant que les habitants des taudis sont plus souvent victimes que générateurs de la criminalité.

Il n'y a pas actuellement de définition universelle des taudis. Chaque pays, voire chaque ville utilise une définition différente, avec des critères adaptés à la situation locale. Une définition très simple telle que proposée par l'UN-Habitat est :

« Une zone urbaine très densément peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux normes et misérable28(*). »

Cette définition inclut les éléments de base de la plupart des taudis : surpeuplement, habitat de mauvaise qualité, et pauvreté. Mais face aux diverses définitions générales, l'UN-Habitat a eu besoin d'une définition opérationnelle, utilisable par exemple pour recenser le nombre d'habitants des taudis ; elle a donc recensé les caractéristiques communes des taudis, d'après les définitions existantes29(*)  :

1. Manque de services de base : principalement l'accès à l' eau potable et l' assainissement ( toilettes et latrines), mais aussi électricité, gestion de déchets, éclairage et pavage des rues...

2. Habitat non conforme aux normes : non seulement les habitations peuvent ne pas être conformes aux normes municipales et nationales de construction (mauvais matériaux de construction), mais elles peuvent se situer à un emplacement illégal.

3. Surpeuplement / hautes densités : les maisons peuvent être occupées par plusieurs familles ; plusieurs personnes peuvent partager la même pièce pour dormir, manger, voire travailler.

4. Conditions de vie malsaines et / ou dangereuses : l'absence d'assainissement entraîne une plus grande propagation de maladies ; les maisons sont parfois bâties sur des terrains inondables, polluées ou sujets aux glissements de terrain.

5. Précarité du logement : cette caractéristique est souvent centrale. Elle prend en compte le fait que les occupants des bidonvilles n'ont souvent pas de contrat de location ou de titre de propriété, et que certains quartiers soient construits sur des zones à l'origine non habitables.

6. Pauvreté et exclusion sociale : sans être une caractéristique inhérente aux bidonvilles (les pauvres habitent aussi en dehors des bidonvilles, et ceux-ci n'abritent pas que des pauvres), la pauvreté en est une cause et souvent une conséquence.

7. Taille minimale : pour qu'une zone soit considérée comme un taudis, elle doit comporter plus d'habitations qu'un simple campement. Les seuils courants sont de l'ordre de 700 m2 ( Calcutta) ou 300 personnes / 60 foyers (législation fédérale indienne).

Afin de pouvoir effectuer un recensement global, l'UN-Habitat a ainsi retenu une définition opérationnelle, adoptée officiellement au sommet des Nations unies de Nairobi en 2002. Elle s'en tient aux dimensions physiques et légales des implantations, et laisse de côté les dimensions sociales, plus difficiles à quantifier. Les critères retenus sont :

« L'accès inadéquat à l'eau potable, l'accès inadéquat à l'assainissement et aux autres infrastructures, la mauvaise qualité des logements, le surpeuplement, et le statut précaire de la résidence. »

Un « taudis », au sens des Nations unies, est donc une zone urbaine présentant certains de ces aspects. Des seuils ont été définis, comme 20 litres d'eau potable par jour et par personne provenant d'une source « améliorée », ou une surface minimale de 5 m2 par personne ; sur le terrain, ces seuils sont toutefois adaptés à la situation30(*).

I.3. GENERALITES SUR L'ECO QUARTIER

Comme nous l'avons dit dans la définition, un éco quartier est un quartier urbain qui s'inscrit dans un objectif de développement durable et de réduction de l' empreinte écologique, généralement associés à une implication des habitants.

Il y a lieu de rappeler que le terme éco quartier (parfois orthographié éco-quartier, selon une graphie impropre) est un néologisme associant le substantif « quartier » au préfixe « éco », en tant qu'abréviation de l'adjectif «  écologique ». Il est controversé par les linguistes francophones en raison de cette formation hasardeuse (éco- n'est pas, en français, le préfixe distinctif de l'écologie mais aussi bien celui de l'économie ; cf sciences-éco). Ce néologisme est promu par le ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, pour désigner un projet d'aménagement urbain visant à intégrer des objectifs dits « de développement durable » et à réduire l' empreinte écologique du projet. Cette notion insiste sur la prise en compte de l'ensemble des enjeux environnementaux, en leur attribuant des niveaux d'exigence ambitieux.

I.3.1 Caractéristiques de l'éco quartier

Selon les promoteurs du terme précité, un éco quartier concilierait autant que possible les différents enjeux environnementaux, dans le but de réduire l'impact du bâti sur la nature31(*) :

Ø réduction des consommations énergétiques : les bâtiments, notamment, répondent à des exigences très strictes, avec des consommations au m² aussi faibles que possible. Les éco quartiers remarquables recourent tous aux énergies renouvelables (solaire, le plus souvent).

Ø meilleure gestion des déplacements, avec limitation de la voiture et incitation à l'utilisation de transports doux ( transports en commun, vélo, marche à pied) : les éco quartiers favorisent l'usage du vélo, grâce à des pistes cyclables, la présence de parking à vélo, sécurisé, des voies piétonnes permettent de circuler en toute sécurité, des arrêts de bus parcourent le quartier, etc.

Ø réduction des consommations d'eau : les eaux pluviales sont récupérées et utilisées pour arroser les espaces verts, nettoyer la voie publique ou alimenter l'eau des toilettes.

Ø limitation de la production de déchets : la collecte sélective des déchets est de rigueur, mais les déchets verts peuvent également être facilement compostés, grâce à des emplacements prévus à cet effet - le compost pouvant ensuite être utilisé pour les jardins et espaces verts.

Ø favoriser la biodiversité : suivant les éco quartiers, des mesures peuvent être prises ou encouragées pour permettre à une flore et une faune locale de s'épanouir.

Ø les matériaux de construction utilisés et les chantiers peuvent faire l'objet d'une attention particulière (meilleure gestion des déchets de chantier, réutilisation d'éléments dans le cadre d'une réhabilitation).

Dans un éco quartier, les habitants seraient impliqués dès la conception du quartier ou au démarrage du projet de réhabilitation. Fidèle aux principes de développement durable qui place la concertation au coeur du processus, la conception de tels quartiers attache une importance particulière à la mixité socio-économique, culturelle et générationnelle. Le quartier durable promeut un accès plus facile à des activités sportives et culturelles. Du point de vue économique, les services et les commerces se voudront multifonctionnels.

Enfin, un accompagnement est souvent mis en place tout au long de la vie de l'éco quartier, pour éduquer les nouveaux arrivants et leur permettre une intégration en adéquation avec les objectifs de développement durable.

I.3.2 Concepteurs et usagers

De l'élaboration à la phase d'exploitation, tout quartier est le résultat de l'action entreprise par une multitude d'acteurs aussi variés que nombreux. L'idée de parer une opération d'urbanisme du label éco quartier émane généralement de la collectivité concernée, parfois, d'un collectif de citoyens32(*).

Une équipe de maîtrise d'oeuvre pluridisciplinaire est sollicitée pour articuler les enjeux entre eux : architectes, urbanistes, sociologues, consultants en environnement..., lesquels doivent se montrer particulièrement ouverts à la protection de l'environnement. Un éco quartier ne pourrait pas se faire sans grands acteurs du bâtiment. L'on retrouve donc des promoteurs, investisseurs et gestionnaires de réseaux. Les bailleurs sociaux doivent beaucoup s'impliquer dans les quartiers, puisqu'ils ont tout intérêt à voir les factures énergétiques diminuer. Ils sont devenus un moteur majeur dans le lancement de telles opérations.

La participation des habitants doit s'établir très en amont de la construction ou de la rénovation du quartier. En prenant ainsi part à la conception de leur futur lieu de vie, les habitants sont incités à respecter les principes de fonctionnement (notamment les taux de tri ou de possession d'une voiture, deux indicateurs souvent révélateurs du succès d'un éco quartier). L'on peut souligner l'originalité des démarches développées pour encourager cette participation : réseau intranet au quartier, forum internet, publication de revue de quartier, débats, séminaires, expositions... Les associations de défense de l'environnement sont étroitement impliquées, ayant des intérêts évidents dans la mise en place de tels quartiers. La participation civique couplée au principe de subsidiarité est un élément essentiel d'un quartier durable.

I.3.3 Education et sensibilisation

Un éco quartier ne peut correctement fonctionner que si ses habitants participent à sa réussite et jouent le jeu. À cette fin, l'éducation environnementale est incontournable et se poursuit tout au long de la vie de l'éco quartier, car la population, comme ailleurs, se renouvelle. Ainsi, la plupart des quartiers ont mis en place des structures de promotion du développement durable uniquement à destination des habitants : agence de communication, achat collectif d'ampoules basses consommations, site web, prospectus, conférences, animations pour enfants... Une forme de gouvernance interne au quartier se met souvent en place, sur un mode participatif (phénomène plutôt observé dans les quartiers scandinaves et anglo-saxons).

Les quartiers durables mettent souvent en oeuvre des processus audacieux et innovant tant au niveau de la participation que de la sensibilisation.

I.3.4 Service, commerce et culture

Dans l'optique de réduction des distances, le quartier écologique tente d'établir un zonage multifonctionnel, réunissant évidemment du logement, mais aussi des entreprises, des services, des commerces (souvent au rez-de-chaussée des immeubles), des salles de spectacle,... Dans ce zonage multifonctionnel se trouvent également de nombreux espaces verts. Ici aussi, les quartiers durables marquent leur originalité par le fait d'éviter la séparation entre les jardins privés et les espaces publics, ceci afin de constituer un continuum vert et d'augmenter le bien-être33(*).

I.3.5 Action sociale et santé

La mixité intergénérationnelle, culturelle et socio-économique est une priorité dans l'élaboration d'un quartier durable. Pas toujours facile à réaliser concrètement, celle-ci est nettement encouragée par divers moyens : en variant la taille de l'appartement, en aménageant des appartements pour certaines catégories de personnes (personnes à mobilité réduite, personnes âgées) et en fixant une limite maximale aux revenus des locataires34(*).

I.3.6 Critiques

La notion d'éco quartier ne prend son sens que lorsqu'il est question d'urbaniser ou de modifier l'urbanisation d'un quartier au sein d'une ville. Certains s'étonnent de voir apparaître des projets d'éco quartiers ruraux, parfois déconnectés des services (transports en commun ou gare, école, alimentation, santé). Si la concentration de l'habitat et des activités humaines est moins écologique que la répartition de la population dans des villes plus petites (immeubles énergivores, importation alimentaire), le comportement des habitants influence la qualité finale du quartier ( écocitoyenneté, avec utilisation de transports propres, tri des déchets, développement de l'auto-énergie et mise en commun des moyens).

Des voix s'élèvent aussi pour dénoncer la récupération du concept par des « promoteurs architectes » dont les projets ne respectent qu'en partie la notion d'éco quartier et peuvent même, à terme, contribuer à augmenter l'empreinte écologique (déplacements non raisonnés, commerces de proximité non prévus).

Par ailleurs, la création de ces quartiers nouveaux ne doit pas masquer la nécessité de rénover nos villes entièrement et surtout de faire évoluer le comportement des habitants, en favorisant les échanges et la concertation (écologique, politique, économique) dans les quartiers existants.

I.4. REVUE DE LA LITTERATURE

La première démarche de tout chercheur, écrit JOLY. F « consiste à faire un inventaire complet des connaissances déjà réunies sur le sujet et sur l'espace à étudier pour éviter en effet de refaire un travail déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se doit d'être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de carence ».

Denis. J (1953) dans « Fort Lamy: Croissance et destin d'une ville africaine » présente le site de la ville : absence de pente ; risques importants d'inondations ; inadaptation des ouvrages de drainage existants ; terrains difficiles à urbaniser. WOLKOWITCH. M (1990) dans « géographie des transports » parle des avantages et inconvénients des infrastructures en ce qui concerne leur prestation de service et leur impact sur l'environnement.

Dans « Manuel d'urbanisme pour les pays en voie de développement, vol. 4, les transports urbains », BACHREL.C et HENNION. R(1991) évoquent les problèmes de transport urbain dans les pays en voie de développement d'une manière générale et en particulier en Afrique noire. Dans leur ouvrage, les auteurs dressent une esquisse de solutions liées à ces problèmes.

« Urbanisme et aménagement en Afrique noire » est un ouvrage où NZUZI. L (1989) présente un essai méthodologique d'aménagement urbain. Cette méthodologie permet de comprendre les besoins jugés prioritaires par la population et la façon dont les habitants perçoivent leur ville et souhaitent l'aménager. Du même auteur (2004, 2008 et 2011) « Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Kinshasa : Ville et environnement et Kinshasa : Planification et Aménagement », ces ouvrages présentent Kinshasa en général et la commune de Lingwala en particulier, dans leur état de dégradation le plus avancé et aborde les questions de la gestion des espaces dans la ville de Kinshasa.

Jacques FUMUNZANZA (2008) a publié « Kinshasa : d'un quartier à l'autre », Léon De SAINT MOULIN (1971) « Les anciens villages des environs de Kinshasa, In Etudes d'histoire Africaine » et De MAXIMY René (1984)  « Kinshasa, ville en suspens : Dynamique de la croissance et problème d'urbanisme, approche sociopolitique »; les analyses faites dans ces livres, nous ont permis d'enrichir le travail étudiant Kinshasa depuis 1900 jusqu'à nos jours a fin de mieux appréhender de la création, la dynamique ainsi que de l'état dans lequel le site d'étude se trouve.

Gabriel WACKERMAN (2005) « Ville et Environnement », Catherine CHARLOT et Philippe OUTREQUIN (2009) « L'urbanisme durable : concevoir un Eco quartier », Primaël NOUAILLES (2008) « Eco quartier, concept et réalisation », Emmanuel LIERDEMAN (2009) « De la nature en ville à l'écosystème urbain », Jocelyne DUBOIS-MAURY (1993) « L'aménagement urbain, Outils juridiques et forme urbaine » traitent les problèmes liés à l'éco quartier et à la rénovation urbaine.

Dans «  Récupérer les eaux de pluie » : de la simple cuve extérieure, pour une utilisation basique de jardin, à un système à enterrer plus complexe, pour une utilisation plus importante en habitat, BRIGITTE VU (2006)  dit que le marché permet un vaste panel de matériels et accessoires. Tous pourront y trouver leur compte, mais une bonne information quant aux systèmes, à leurs capacités et à leur rapport qualité/prix s'impose.

Pour permettre à chacun d'adopter un comportement écologique, l'auteur met à disposition du plus grand nombre toutes les techniques indispensables pour choisir et monter son kit de récupération d'eau de pluie.

Catherine CHARLOT-VALDIEU et Philippe OUTREQUIN (2009 ) « Eco-quartier : Mode d'emploi» ;c'est une approche  pragmatique qui a pour objectif d'aider tous ceux qui ont la volonté de mettre en oeuvre une démarche de développement durable dans un projet d'éco-quartier, à passer de bonnes pratiques thématiques (notamment environnementales) à de véritables stratégies territoriales et patrimoniales et à contribuer ainsi à la durabilité de la ville.

Collectif AFNOR , ENSAM , Collectif ESTP , Collectif BOUYGUES (2012) « Construction et habitat durables » : la raréfaction des matières premières, l'augmentation du prix de l'énergie et l'obligation de limiter les émissions de gaz à effet de serre imposent au secteur du bâtiment de mettre en oeuvre des solutions innovantes et pérennes. La construction durable répond à ces enjeux et consiste à concevoir et réaliser des ouvrages qui, tout en préservant le confort et la santé de ses occupants, limitent ses impacts sur l'environnement.

Ce livre aborde les différents thèmes de la construction durable, comme les éco-quartiers ou l'éco-conception, mais aussi ceux de la gestion de l'énergie ou de la biodiversité, sans oublier l'ingénierie technique, financière et juridique des bâtiments.

Il a pour objectif de répondre aux interrogations des particuliers comme des professionnels, parmi lesquelles :

· Comment construire des bâtiments basse consommation (BBC) et des bâtiments à énergie positive (BEPOS) ?

· Comment concilier performances techniques, énergétiques et architecturales ?

· Quelles exigences pour mettre en oeuvre la nouvelle réglementation thermique ? 

UNWIN R. (Mars 2012) dans « Etude pratique des plans de villes » ; offre à la fois une réflexion sur le nécessaire aménagement global des villes et sur les techniques particulières de planification de leurs extensions périphériques, sous forme de cités-jardins.

Le souci 1er est de mettre des logements confortables dans un cadre urbain agréable à la disposition populaire.

Le chapitre traitant quelques concepts de base, les généralités sur la taudification et sur l'éco quartier et enfin la revue de la littérature ainsi terminé ; cela nous passer à la présentation du site d'étude, de méthodes et techniques utilisées pour l'élaboration du présent travail.

CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE, METHODES ET TECHNIQUES

Il est question dans ce chapitre, de parler du cadre physique et humain, de l'habitat et du logement dans la commune de Lingwala ainsi que des méthodes et techniques utilisées pour le présent travail.

II.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE

Nous situons ou localisons géographiquement Lingwala, ensuite nous passons en revue l'historique de la commune ; puis il sera suivit du cadre biophysique : les éléments du biotope de la commune c'est-à-dire le climat, l'hydrographie, le sol et la végétation, l'évolution démographique, les infrastructures et équipements de la commune.

II.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La commune de Lingwala, anciennement appelée Saint Jean, a été créée par un décret-loi de 1957, complété par celui du 13 octobre 1959, portant organisation des communes, villes et conseils des provinces. Ce décret fut abrogé par l'ordonnance-loi n°88/68 du 01 janvier 1968, laquelle a été complétée par l'arrêté ministériel n°68/26 du 30 mars 1968, portant création et dénomination de nouvelles communes dans la ville de Kinshasa et fixant leurs limites.

Actuellement, cette municipalité est régie par l'ordonnance-loi n°082/008 du 25 février 1982, portant statuts de la ville de Kinshasa.

Située dans le district de la Lukunga, la commune de Lingwala couvre une superficie de 2,88 km2. Elle est délimitée (carte II.1.) :

Ø Au Nord, par la commune de la Gombe ;

Ø Au Sud, par la commune de Kasa-vubu ;

Ø A l'Est, par la commune de Kinshasa ;

Ø A l'Ouest, par les communes de la Gombe et de Bandalungwa. 

CARTE. II.1. LOCALISATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA DANS LA VILLE DE KINSHASA

II.1.2 HISTORIQUE35(*)

Baptisée en 1957 du nom de « Saint Jean », à l'occasion de son institution en tant que comme, Lingwala, qui s'implante vers les années 30, forme avec Barumbu et Kinshasa un ensemble compact de cités anciennes, reliées par de grandes artères (Kabinda, Kabambare, Kalembelembe, Kabalo, Kato, Itaga,...), qui partent du premier quartier, « Citas-Bruxelles », à l'Est, pour aboutir ici, à l'Ouest.

L'origine du nom « Saint Jean » n'est pas totalement expliqué. Mais pour un notable de la commune, cette appellation serait liée à la recherche d'une église « au milieu du village », comme Saint Pierre à Kinshasa (1933) et Saint Paul à Barumbu (1946). Mais ici il n'y a pas d'église catholique. L'absence d'une institution est ressentie par les habitants de ce quartier comme des laissés-pour-compte, car les missions, dans ce monde colonial dominé par l'Eglise catholique, jouent le rôle de centres d'animation culturelle et sociale. Les habitants d'ici ne se satisfont pas de dépendre de Saint Pierre, situé hors de leur quartier. Ainsi, « Saint Jean », est institué en commune avec Pierre CANON comme son premier bourgmestre.

Mais ici, l'ironie du sort, l'on ne verra jamais naitre une église ou une paroisse s'appelant « Saint Jean ». Par contre, en 1948, le quartier se voit offrir une mission catholique du nom de « Sainte Marie » qui, une année après, bâtit une église. Pas n'importe laquelle : la cathédrale Notre-Dame du Congo. Comme pour éloigner cette présence paroissiale, Notre-Dame est située en dehors des limites de la commune. Qu'importe ! En 1958, Saint Jean de Léopoldville jumelle avec la commune Molenbeek-Saint-Jean de Bruxelles. Avec la politique du recours à l'authenticité décrétée en 1971 et marquée par l'abandon des noms étrangers, Saint Jean devient LINGWALA et Notre-Dame du Congo est débaptisé Notre-Dame de Lingwala. Ce nouveau toponyme est tiré du nom de LUNGWAL, chef Humbu, décédé en 1923 et enterré dans son village au Sud de l'actuelle commune de Bandalungwa.

II.2 CADRE BIOPHYSIQUE

Il s'agit ici des éléments du biotope et de la biocénose de la commune de Lingwala.

II.2.1 Relief

La commune de Lingwala se trouve dans la plaine de la ville de Kinshasa, à moins de 300 mètres d'altitude. La pente est très faible, c'est un terrain presque plat. Cette topographie rend difficile l'écoulement des eaux pluviales qui stagnent et créent des marécages. Dans certains endroits, la nappe phréatique affleure le sol, au point d'engendrer des remontées capillaires et cela pose de sérieux problèmes de drainage et d'assainissement.

II.2.2 Climat et hydrographie

La commune de Lingwala jouit d'un climat tropical à deux grandes saisons : la saison des pluies et la saison sèche. Sa température moyenne varie entre 28 et 30°C.

Quant à son réseau hydrographique, la commune, dans sa partie Nord, est traversée d'Est à l'Ouest par la rivière Gombe36(*).

II.2.3 Sol

Le sol de la commune est sablonneux, contenant de l'argile, mais est très fragile. Cela entraîne beaucoup de poussières, en particulier pendant la saison sèche et trop de boue pendant celle de pluie, sans omettre les inondations répétées.

Il a été démontré que le sol trouvé sur l'ensemble du site de Kinshasa était, selon Lukidia cité par Fumukani (1998), un sol argilo-sablonneux de faible cohésion de sable de limon, et de l'argile, marqué par l'affleurement de grès. Il peut supporter le poids des bâtiments, mais il nécessite obligatoirement l'assainissement pour éviter les érosions inhérentes à ce genre de sol.

II.2.4 Végétation et faune37(*)

La flore et la faune de Lingwala se présentent de la manière suivante :

- une communauté de plantes vertes servant de cadre dans le milieu terrestre à des communautés animales (zoocénoses) et à des communautés diverses telles que les bactéries (bactérocénose) ou champignons (mycocénose) ;

- des vermines que l'on trouve dans l'ensemble du reste des communes de la ville de Kinshasa. Notons que Lingwala est aussi une niche écologique pour les moustiques et autres bestioles tels que : les mouches, fourmis, blattes...

Dans l'entité urbaine de Lingwala, il est difficile de remarquer, le long des voies publiques, la présence d'arbres plantés. Néanmoins, il existe le long des avenues Kabinda, Nyangwe et Kalembe Lembe, quelques arbres d'ornement. Dans certaines parcelles, l'on observe non seulement des arbres d'ornement, mais aussi des arbres fruitiers et médicinaux tels que le manguier, l'avocatier, palmier...

II.3. DONNEES DEMOGRAPHIQUES

Cette partie nous donne les effectifs passés, actuels et la projection de la population faisant l'objet dans notre aire d'étude.

II.3.1. Répartition de la population de Lingwala par quartier en 2011

Les résultats du recensement administratif de 2011 nous renseignent que la population de la commune de Lingwala est de l'ordre de 78.208 habitants dont la répartition par quartier est présentée dans le tableau II.1.

Tableau II.1. Répartition de la population de Lingwala par quartier (2011)

Quartier

POPULATION NATIONALE

POPULATION ETRANGERE

T.G.

H

Fe

G

Fi

Total

H

Fe

G

Fi

Total

CNCEI

1492

1555

1169

1148

5364

35

21

19

15

90

5.454

Lokole

1831

1979

1408

1429

6647

151

163

99

98

511

7158

Ngunda Lokombe

1624

1633

1223

1147

5627

152

169

115

193

629

6256

30 Juin

2901

2845

2142

2165

10053

453

470

415

381

17189

11772

Paka Djuma

3265

3509

3299

3218

13291

126

199

150

113

588

13879

Voix du Peuple

1152

1179

798

756

3885

33

24

12

07

76

3961

Wenze

957

1126

688

887

3658

34

28

10

09

81

3739

Singa Mopepe

1850

1987

21120

2234

8191

36

45

25

30

136

8327

Lufungula

566

10376

3369

3351

17662

0

0

0

0

0

17662

TOTAL

15638

26189

16216

16335

74378

1020

1119

845

846

3830

78208

Source : Commune de Lingwala/service de la population, 2011

Le tableau II.1 montre que c'est le quartier Lufungula qui regorge la majeure partie de la population de la commune de Lingwala, avec 17662 personnes. Cela serait dû au mode d'occupation : le camp Lufungula est un équipement social où les gens sont logés gratuitement. Le quartier Lufungula est suivi des quartiers Paka Djuma, 30 juin et Singa Mopepe, avec chacun respectivement 13.879, 11.772 et 8.327 habitants. Ces trois quartiers se situent dans la partie Ouest de la commune, à proximité d'une bande d'institutions supérieures qui longent l'avenue de la Libération dans la commune de la Gombe.

Notons aussi que c'est dans le quartier 30 juin que sont logés la plupart d'étrangers de la commune de Lingwala, avec 17 189 habitants, suivi des quartiers Ngunda Lokombe et Paka-Djuma qui comptent respectivement 629 et 588 étrangers.

La population de Lingwala comptait 66.752 habitants en 2007 et en 2011, cette population est de l'ordre de 78.208 habitants, avec une augmentation de 1 818 habitants en 2008, de 3 133 habitants en 2009, de 4 158 habitants en 2010 et de 2 347 habitants en 2011 (tableau II.2.).

II.3.2 Evolution de la population durant les cinq dernières années

Ce point donne les effectifs de la population de cinq dernières années dans la commune de Lingwala.

Tableau II.2. : Evolution de la population de Lingwala de 2007 à 2011

Année

Population nationale

Population étrangère

T.G.

H

Fe

G

Fi

Total

H

Fe

G

Fi

Total

2007

16616

16820

14416

14750

62602

1139

1149

848

1014

4150

66752

2008

17392

17558

15010

15236

65196

1130

1240

897

979

4246

69442

2009

14500

18893

16751

18079

68223

962

1095

689

728

3480

71703

2010

15038

26097

15474

15451

72060

1045

1136

813

807

3801

75861

2011

15638

26189

16216

16335

74378

1020

1119

845

846

3830

78208

Source : Commune de Lingwala/service de la population, 201

Les chiffres présentés dans le tableau II.2 donnent l'évolution de la population de Lingwala ces cinq dernières années. Cette évolution est due aux différents facteurs tels que le poids de la population étrangère, l'exode rural, sa position proche du centre-ville.

Il y a lieu de noter que la densité de la population de Lingwala, en 2011, était de l'ordre de 27.156 habitants/km2 (Carte II.2). Cette forte densité s'explique par des raisons politiques, sociales et économiques. La population quitte les communes éloignées du centre-ville et viennent à Lingwala pour des facilités d'accès.

CARTE II.2. : DENSITE DE POPULATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA

II.3.3 Evaluation d'ici l'an 2027

Nous nous rendons compte que si le mouvement naturel, la migration et l'exode rural ne sont pas maîtrisés, nous risquons d'affirmer que la population de Lingwala augmentera presque de ¾ de sa population actuelle. C'est-à-dire que l'effectif actuel de la population qui est de 78 208 habitants sera en 2027 de 174 403 habitants. Cela se fera encore plus, suite à d'autres réalités démographiques que nous ne maîtrisons pas dans notre pays.

Tableau II.3. Répartition de la population de Lingwala par groupes d'âge et sexe en 2011

Groupe d'âge

Masculin

Féminin

Total

Masculin

Féminin

Total

Total G.

0 à 90jours

1705

2094

3799

197

185

382

4181

91 à 5ans

3472

5497

8969

150

200

350

9319

6 à 10 ans

3886

4933

8819

152

218

370

9189

11 à 14 ans

3567

5098

8665

217

230

447

9112

15 à 17 ans

5994

5252

11246

227

280

507

11753

Sous-total

18624

22874

41498

943

1113

2056

43554

18 à 23 ans

1882

2107

3989

145

159

304

4293

24 à 29 ans

1918

2915

4833

117

142

259

5092

30 à 35 ans

1820

2216

4036

127

131

258

4294

36 à 41ans

1527

2476

4003

101

85

186

4189

42 à 47 ans

1167

2399

3566

111

96

207

3773

48 à 53 ans

1068

1794

2862

77

67

144

3006

54 à 59 ans

1087

1329

2416

68

50

119

2535

60 à 65 ans

1052

1824

2876

56

47

103

2979

66à71 ans

918

1507

2425

41

12

53

2478

72 à 77 ans

387

498

885

40

20

60

945

78 à 83 ans

267

427

694

22

18

40

734

84 à 89 ans

89

94

183

02

01

03

186

75 à 79 ans

32

42

74

13

21

34

108

90 à 95 ans

16

32

38

02

03

05

43

96 et plus

0

0

0

0

0

0

0

Sous-total

13230

19650

32880

922

852

1774

34654

TOTAL G.

31854

42524

74378

1865

1965

3830

78208

Source : Commune de Lingwala/Service de la population 2011

Selon les répartitions du tableau II.3, la grande partie de la population de Lingwala est composée de personnes dont l'âge varie entre 0 et 17 ans, soit 58 % de la population totale de la commune ; 38% de la population en âge de travailler, c'est-à-dire la population dont l'âge varie entre 18 et 54. Cela serait dû à la croissance naturelle et à l'immigration dans cette entité urbaine.

II.4. INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS

La présentation des infrastructures et équipements est focalisée sur la Voirie et aux Réseaux divers, à l'énergie et aux équipements socio communautaire.

II.4.1 Voirie et réseaux divers.

Ce point nous permet de faire un état des lieux de la VRD

Tableau II.5. : Voies principales de la commune de Lingwala

Voies

Orientation

Bandes de roulement

Observation

De la libération

Nord - Sud

3×2

Asphaltée, en bon état

De la démocratie

Nord - Sud

3×2

Asphaltée, en bon état

Mushie

Nord - Sud

1×2

Asphaltée, en bon état

Kabinda

Est - Ouest

1×2

Asphaltée, en bon état

Nyangwe

Est - Ouest

1×2

Asphaltée, en bon état

Kalembelembe

Est - Ouest

1×2

Asphaltée, en bon état

Itaga

Est - Ouest

1×2

Asphaltée, en bon état

Triomphal

Est - Ouest

4×2

Asphaltée, en bon état

Source : Observations de terrain, 2012

La commune de Lingwala compte huit avenues principales dont trois ont une orientation Nord-Sud et cinq Est-Ouest (carte II.3.). Ces voies permettent le désenclavement de la commune et une circulation aisée en son sein. Par contre, la plupart de rues de cette municipalité ainsi que leurs réseaux divers sont dans un état défectueux.

Il y a lieu de faire remarquer que le chemin de fer qui traverse la commune de Lingwala était envahi par des constructions de fortune qui viennent être détruites. Dans certains endroits, il est même enterré. De part et d'autre et même sur le chemin de fer, l'on aperçoit des vendeurs de denrées alimentaires, sources de nuisances et pollutions.

CARTE II.3: PRESENTATION DE LA VOIRIE PRINCIPALE DE LA COMMUNE DE LINGWALA

II.4.2. Energie : Eau et Electricité

La société nationale d'électricité a pu installer 8 cabines électriques pour la fourniture de l'énergie électrique dans la commune de Lingwala : les cabines Beau-vent, Mayumbe, Ubangi, Aketi, Notre-Dame, Kutu, Mushie et Saint-Jean. Le camp Lufungula est alimenté par une cabine privée moyenne tension. Ces cabines sont presque toutes surchargées, entraînant des coupures intempestives de l'énergie électrique et faisant naître le phénomène de délestage. Dans la commune de Lingwala, l'alimentation en eau potable est assurée par la Regideso de façon régulière.

II.4.3. Equipements

Ici, il s'agit d'équipements sportifs, sanitaires et scolaires.

Tableau II.6. : Equipements sportifs de la commune de Lingwala

TYPE

STATUT

TOTAL

Privé

Public

Terrain de foot

2

2

4

Terrain de Basket

0

3

3

Total

2

5

7

Source : Observations de terrain, 2012

La commune de Lingwala compte quatre terrains de foot dont l'un, celui de PLC, est transformé en jardins et zone de décharge sauvage (Photo II.2); trois terrains de basket. Tous ces terrains sont vétustes, sans services annexes et non conformes aux normes architecturales et internationales. Ils posent un sérieux problème pour le divertissement de la jeunesse et nécessitent un réaménagement.

Photo II.2. : Transformation du terrain PLC en jardins et zone de décharge sauvage

Tableau II.7. : Equipements médico-sanitaires de la commune de Lingwala

TYPE

STATUT

TOTAL

Privé

Public

Dispensaire

7

3

10

Centre de santé

6

4

10

Centre de santé de référence ou polyclinique

1

2

3

Hôpital spécialisé

0

1

1

Total

14

10

24

Source: YAWE ZABUSU, TFC, IBTP, 2008, p.16

La commune de Lingwala compte 24 équipements médico-sanitaires répartis de la manière suivante (tableau II.7.): 10 dispensaires, 10centres de santé, 4 centres de santé de référence ou polycliniques, un hôpital spécialisé, la pédiatrie de Kalembe Lembe. Sur les 24 équipements médicaux sanitaires, 14, soit 58% de la totalité des équipements sont privées. La plupart de ces équipements médico-sanitaires n'étaient pas initialement prévus comme tels, il y a des habitations qui ont été aménagées et adaptées à des fins sanitaires (Photo II.3).

Photo II.3. : Transformation d'une maison d'habitation en un centre de santé

La quasi-totalité de ces hôpitaux est en mauvais état ; eu égard au nombre très élevé d'habitants, la capacité d'accueil et la qualité des services restent à désiré. Les dits hôpitaux ne sont pas bien équipés.

Tableau II 8 : Equipements scolaires de la commune de Lingwala

TYPE

STATUT

TOTAL

Privé

Public

Maternel

25

1

26

Primaire

27

10

37

Secondaire

17

6

23

Supérieur

3

0

3

 

72

17

89

Source : BWAZU DUNGIA, TFC, IBTP, 2010, p 17

Le tableau II.8 montre que 72 sur 89 écoles sont des écoles privées, et la plupart de ces dernières ne sont pas construites suivant les normes, les écoles publiques sont en état de vétusté.

Photos II.4 et II.5 : transformation de maisons d'habitation en écoles sur l'avenue Buta et Kato

II.5. GESTION POLITICO-ADMINISTRATIVE

La municipalité de Lingwala est subdivisée en 9 quartiers : Singa Mopepe, Lufungula, Wenze, PLC, 30 juin, Lokole, Paka Djuma, Voix du peuple, Ngunda Lokombe. Elle est constituée d'un plan en damier (carte II.4).

Carte II.4. PRESENTATION DU PLAN EN DAMIER DE LINGWALA

Tableau II.4. : Subdivision de la commune de Lingwala par quartier

Quartier

Superficie (en ha)

Population

Superficie (en %)

1

La voix du Peuple

74

3961

26

2

Ngunda Lokombe

49

6256

17

3

Lokole

26

7158

9

4

30 juin

28

11772

10

5

Paka Djuma

32

13879

11

6

Singa Mopepe

27,4

8327

9

7

CNECI

19,5

5454

6

8

Wenze

13,5

3739

5

9

Lufungula

20,4

17662

7

TOTAL

288,8

78208

100

Source : commune de Lingwala, service d'urbanisme, 2011

Du tableau II.4, l'on constate que c'est le camp Lufungula qui est le quartier le plus dense, pour des faits évoquées au tableau II.1. Le camp Lufungula est suivi des quartiers du Centre-Ouest, pour des raisons déjà évoquées au tableau II.1.

Quant à la superficie des quartiers, ce sont les quartiers du Sud de la commune qui sont plus grands. Le quartier La voix du peuple vient en première position, avec 26% de la superficie totale de la commune, suivi du quartier Ngunda Lokombe, qui occupe 17% de la superficie de la commune. Cela serait dû à la croissance spatiale qu'ont connue ces deux quartiers après l'indépendance.

CARTE II.5. : DIVISIONS POLITICO- ADMINISTRATIVES DE LA COMMUNE DE LINGWALA

II.6. HABITAT ET LOGEMENT

Contrairement à ce qui s'est passé avant 1960, les pouvoirs publics n'ont pas pris en main l'aménagement de la commune de Lingwala après l'indépendance, afin d'éviter l'anarchie urbaine qu'occasionneraient des extensions trop libres. Ils n'ont pas non plus réussi à préserver les espaces verts ni les terrains publics. La ville a assisté impuissante à la disparition lente mais sûre de certaines banlieues maraîchères d'où elle tirait ses légumes et fruits.

Aujourd'hui, Lingwala est abandonnée au bon plaisir de la population et aux opérations de spéculation foncière et immobilière. L'urbanisme de la débrouillardise a pris place dans la gestion de la commune et ce n'est pas aujourd'hui ni demain qu'il sera effacé dans le mental des autorités kinoises.

La crise ou l'absence de politique publique en matière de logement et de l'habitat a été à la base d'habitations et constructions anarchiques qui, à leur tour ont entraîné les dommages environnementaux, notamment la destruction des espaces verts.

II.6.1. Anarchie foncière

Le patrimoine foncier de la ville de Kinshasa est officiellement administré par le service des affaires foncières et la planification urbaine encadrée par le ministère de l'urbanisme et habitat. Mais à Kinshasa, particulièrement à Lingwala, manifestement le règlement est l'exception et le pragmatisme la règle. En réalité, une parcelle s'acquiert de manière aléatoire par contact direct ou indirect, avec les chef-coutumiers, les bourgmestres, les fonctionnaires des ministères des affaires foncières et de l'urbanisme et habitat (Lelo Nzuzi, 1991).

La situation est d'autant plus problématique que chacune des autorités ministérielles agit comme lotisseur urbain sans en avoir les attributions: le ministère des affaires foncières prend des décisions d'aménagement et de lotissement sans en aviser le service de l'urbanisme, de même pour le ministère des travaux publics dont le service d'aménagement du territoire n'est pas supposé gérer l'aménagement non urbain ainsi que le ministère de l'environnement (Lusamba, K. 2005).

II.6.2. Croissance des quartiers spontanés

Les quartiers spontanés sont créés anarchiquement après 1960, au mépris de toutes les normes urbanistiques et de lois foncières dans des zones non aedificandi. Le départ brusque des colonisateurs, la vente illicite de terrains par des chefs coutumiers Teke-humbu et certaines autorités assoiffées d'argent (bourgmestres,...), la guerre civile qui a sévi au pays après l'indépendance, la non maîtrise de l'exode rural, etc. sont à la base de l'urbanisation anarchique que connaît Kinshasa en général et la commune de Lingwala en particulier. La crise du logement a largement contribué à cette urbanisation galopante.

L'une des caractéristiques des constructions spontanées est sans doute le non-respect des normes urbanistiques. C'est la raison pour laquelle, ils sont appelés quartiers d'auto-construction. Car, l'initiative de construire a été laissée aux acquéreurs. La plupart de ses constructions nées de l'anarchie foncière ont des caractéristiques communes :

1. habitat précaire : souvent construit avec des matériaux de récupération ;

2. promiscuité : la majorité d'habitat ne possède qu'une à 2 chambres. On y trouve en moyenne plus de cinq personnes par ménage ;

3. équipement de base : équipements sociaux insuffisants, trop délabrés : pas d'électricité, pas d'école, ni d'avenues asphaltées ;

4. assainissement : l'absence d'aménagement de cette localité fait qu'il y ait des décharges brutes partout, le problème d'évacuation des ordures ménagères, absence quasi-totale d'installations hygiéniques viables ; l'électricité existant est de type forfait ;

5. pseudo légal : l'on assiste à des fois à des conflits parcellaires suite aux différents documents en spéculation ;

6. pseudo-village : l'habitat de cette commune est similaire aux habitations des milieux ruraux. Il est construit pour la plupart avec des matériaux des types traditionnels (maison en pisé, maison construite en matériaux de récupération), et peu des constructions modernes. Ce genre d'habitat reflète la pauvreté de cette commune;

7. Outre la pauvreté des habitants dans cette commune, il n'y a presque pas d'activités économiques formelles. Le chômage frappe la majorité de populations. Les ménages se livrent aux petits métiers informels pour survivre. Les enfants fréquentent peu les écoles, suite aux insuffisances des établissements scolaires et aux moyens financiers.

Eu égard à ce qui précède, dans cette commune, les habitants affrontent de sérieux problèmes, tels que les maladies (malaria, fièvre typhoïde, amibiase,...) dues à la dégradation de l'environnement.

Toutes les initiatives privées et publiques dans la production de logement présentent aujourd'hui le signe d'essoufflement et d'effritement. Certaines sociétés, ONG et crédits immobiliers n'ont existé que de nom. Cela a entraîné davantage l'occupation désordonnée des espaces verts urbains et conduit à la destruction d'espaces verts et la création de taudis dans la commune de Lingwala.

II.7. METHODES ET TECHNIQUES

Au travers de cette sous section, nous mettons en exergue les différentes méthodes et techniques utilisées pour réaliser cette étude.

II.7.1 Méthodes

L'on a utilisé trois méthodes dont :

II.7.1.1 Méthode historico-comparative

La méthode historique à consisté, en la reconstitution du passé, de manière objective. Celle-ci a permis de remonter la genèse de la croissance urbaine des anciennes cités de la ville de Kinshasa et de la commune de Lingwala, dans son évolution et organisation spatiale.

II.7.1.2 Méthode statistique

La méthode statistique a eu pour objet la collecte des données numériques relatives à un ensemble d'objets, d'individus ou éléments38(*).

Cette méthode a permis d'analyser la population, à l'aide de chiffres obtenus auprès de l'administration de la municipalité, durant les cinq dernières années dans chaque quartier et la dynamique spatiale de la commune de Lingwala, c'est-à-dire l'espace occupé par l'habitat avant et après l'indépendance.

II.7.1.3 Méthode Systémique

Elle repose sur l'appréhension concrète d'un certain nombre de concepts tels que: système, interaction, rétroaction, régulation, organisation, finalité, vision globale, évolution, etc. Elle prend forme dans le processus de modélisation, lequel utilise largement le langage graphique et va de l'élaboration de modèles qualitatifs, en forme de "cartes", à la construction de modèles dynamiques et quantifiés, opérables sur ordinateur et débouchant sur la simulation.

II.7.2 Techniques utilisées

Nous parlons ici de la démarche qui a prévalu aux travers de la préparation et de l'enquête sur le terrain. Cette démarche s'articule autour de la pré- enquête, la détermination de la taille de l'échantillon, l'enquête proprement dite et enfin d'autres techniques complémentaires.

II.7.2.1 Technique documentaire

La technique documentaire a consisté en la consultation de documents linéaires et outils, et en la collecte de données qui cadrent avec ce travail. Pour ce faire, nous avons consulté un certain nombre d'ouvrages et articles scientifiques, quelques mémoires, travaux de fin de cycle, notes de cours et cartes ou plans, afin de circonscrire le cadre de notre travail et d'enrichir l'étude.

II.7.2.2 Observation directe

L'observation directe a consisté à décrire ce que l'on voit. Cette technique est l'une des plus importantes de ce travail, car elle nous a servi de faire l'état des lieux de l'aire d'étude.

II.7.2.3 Echantillonnage

Vu le nombre élevé d'habitants de Lingwala (78 208 habitants en 2011) et l'impossibilité d'interroger tout le monde, nous nous sommes référé à un échantillon de 190 ménages (en raison de 20 ménages par Quartier plus 10 agents de la commune, en prenant 1 agent par bureau du quartier et 1 à la maison communale) « sondage par quota ».

En ce qui concerne ce travail, nous avons tiré nos échantillons partant des effectifs respectifs des populations dans la commune étudiée avec une intervalle de 20 ménages.

II.7.2.4 Enquête par questionnaire

Après la détermination de l'échantillon, nous avons élaboré deux types de questionnaire comprenant différentes rubriques, adressé :

1° à la population pour solliciter des renseignements généraux relatifs à l'identité de l'enquêté, à l'occupation humaine du sol, à la genèse et à l'évolution de la taudification.

2° Aux gestionnaires de la commune de Lingwala.

II.7.2.5 Interview

C'est une forme de communication établie entre deux personnes qui ne se connaissent pas, dont le but de l'une est de recueillir certaines informations concernant un objet bien précis auprès de l'autre. En ce qui est de cette étude, cette technique a permis de puiser quelques informations auprès de la population (45 personnes) de la commune de Lingwala, en rapport avec le sujet traité.

II.7.2.6 Dépouillement

L'enquête nous a permis de constituer une base de données qui a été traitées par le logiciel BIPRO-B. Les résultats de l'enquête sont repris dans les différents.

II.7.2.7 Cartographie

La cartographie désigne la réalisation et l'étude des différentes cartes. Elle est très dépendante de la  géodésie, science qui s'efforce de décrire, mesurer et rendre compte de la forme et des dimensions de la Terre. Le principe majeur de la cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace généralement tenu pour réel. L'objectif de la carte, c'est une représentation concise et efficace, la  simplification de phénomènes complexes (politiques, économiques, sociaux, etc.) à l'oeuvre sur l'espace représenté afin de permettre au public une compréhension rapide et pertinente. La création de carte débute avec la définition du projet cartographique. La collecte d'informations est en deux parties :

1. le relevé des contours et de l'espace support à représenter (fond de carte) ;

2. le relevé des données statistiques à représenter sur cet espace. Vient ensuite un travail de sélection des informations, de conception graphique (icônes, styles), puis d'assemblage (création de la carte), et de renseignement de la carte (légende, échelle, rose des vents).

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, nous avons présenté le cadre physique et humain de la commune de Lingwala : situation géographique et historique, les éléments du biophysique de la commune, c'est-à-dire le climat, l'hydrographie, le sol et la végétation, l'évolution démographique, les infrastructures et équipements de la commune. Nous avons ensuite décrit l'habitat et le logement dans la commune de Lingwala, pour terminer avec les méthodes et techniques utilisées dans l'élaboration du présent travail.

CHAPITRE III : DYNAMIQUE SPATIALE DE LA COMMUNE DE LINGWALA

Dans ce chapitre, nous présentons le dynamique spatiale de Lingwala, depuis 1930 jusqu'à 2012 et le phénomène de bourrage interne qui, a plus marqué cette dynamique.

III.1. LINGWALA AVANT L'INDEPENDANCE

La stabilité en termes de croissance était le trait caractéristique de la structure spatiale de Lingwala avant 1960.

Tableau III.1. : Répartition des vocations des espaces à Lingwala avant l'indépendance

Type

Importance spatiale (en ha)

%

Habitat

170

59

Espace vert et réservé

90

31

Voirie et équipements

30

10

Total

290

100

Source : commune de Lingwala, service des archives, 2011

A l'origine, la commune de Lingwala regroupait des quartiers planifiés et aménagés avec respect de certaines normes urbanistiques, sur une superficie d'environ 170 ha, soit 59% de la superficie totale de la commune (carte III.1). Il y avait aussi dans la partie Sud de la commune, un vaste espace vert de 80 ha et une petite étendue d'espace vert au Nord de 10 ha. Les deux espaces verts occupaient 90 ha, soit 31% de la superficie totale de la commune. Les équipements et la voirie occupaient 30 ha, soit 10% de l'ensemble.

CARTE III.1.: CROISSANCE SPATIALE DE LINGWALA DE 1930 A 1960

Pendant cette période, la commune de Lingwala ne comptait que 2710 parcelles. Les voies principales de la commune étaient asphaltées et les voies secondaires étaient en terre battue et bien entretenues. Cette voirie était accompagnée d'un réseau d'assainissement et de réseaux divers bien entretenus. Le respect des normes en matière d'urbanisme était de stricte rigueur. Notons qu'il y avait aussi une mise en place d'un bon nombre d'équipements collectifs tels que terrains de football, écoles, centre de santé, foyers sociaux, marché.

Ainsi, avant l'accession du pays à l'indépendance, la commune de Lingwala était une commune résidentielle bien aménagée et équipée par le service d'urbanisme de jadis. Cela nous a permis de faire le calcul de la superficie du bâti parcellaire avant l'indépendance.

Pour la commune, lors de sa création, existait un service d'urbanisme de rigueur et que l'exigence minimale de la surface bâtie, inscrite dans l'ordonnance du 15 juin 1913, en son quarante-troisième article, stipule que « la surface bâtie dans une parcelle résidentielle ne pourra excéder 40% de la surface totale à bâtir, à moins d'une autorisation spéciale du Gouverneur de province. »

Connaissant déjà le coefficient d'occupation au sol, 40% et la superficie totale occupée par l'habitat, 170 ha, nous avons calculé la superficie occupée par le bâti.

Pour ce, nous avons appliqué la formule ci-après :

D'où, sur 170 ha qu'occupait l'habitat, les logements n'occupaient que 68 ha, soit 23% de la superficie totale de la commune.

Cela nous permet de déduire que certaines normes urbanistiques pouvant permettre de réduire un impact environnemental négatif et des normes intégrant des critères économiques, sociaux et écologiques étaient prises en compte.

III.2. LINGWALA APRES L'INDEPENDANCE

C'est après l'indépendance que la croissance spatiale de Lingwala est devenue très dynamique (Carte III.2).

Tableau III.2.  : Répartition des vocations des espaces à Lingwala en 2012

Types

Effectif

%

Habitat

210

72

Espace vert

0

0

Voirie et équipements

80

28

Total

290

100

Source : Observations de terrain, 2012

Comme l'on peut le constater dans le tableau III.2, en 2012 l'habitat occupe 210 ha, soit 72% de la superficie totale ; la voirie et les équipements 80 ha, soit 28% de la superficie totale. Tous les espaces verts et réservés sont occupés.

Les voies principales, après une longue période de délabrement, sont réhabilitées, tandis que les voies secondaires demeurent dans un état défectueux. Le réseau d'assainissement qui, jadis, était bien structuré et fort équipé, est aujourd'hui détérioré et bouché. La croissance démographique, la spéculation foncière et immobilière ainsi que la pauvreté ont apporté des conséquences géographiques fort diversifiées et relatives au lotissement, puis à l'occupation par population de la majeure partie des anciens espaces verts, à la densification du bâti parcellaire, à l'occupation des espaces impropres à l'habitat, à la dégradation et à la pollution de l'espace habité.

Actuellement, la commune de Lingwala donne l'apparence d'un habitat administré, par la diversité des constructions. L'on y enregistre 3560 parcelles dont 108 parcelles issues de lotissements anarchiques Boyata le long de la rivière Gombe et Mont des Arts sur les 10 ha d'espace vert dans la partie Nord de la commune ; 134 parcelles issues du lotissement Beau Vent qui occupe 30 ha d'espace vert dans le Sud de la commune et 98 parcelles issues du morcellement.

Ce qui précède a permis le calcul de la superficie du bâti parcellaire en 2012 :

Après l'indépendance, le coefficient d'occupation au sol n'est plus respecté. Chacun construit comme il veut et le coefficient d'occupation au sol passe de 70 à 80% voire même 100%. Pour le coefficient d'occupation au sol, nous avons considéré comme moyenne 80% par rapport à nos observations sur le terrain. L'habitat quant à lui est passé de 170 ha à 210 ha.

Nous appliquons ainsi la formule ci-après :

CARTE III.2. : STRUCTURE SPATIALE DE LINGWALA DE 1960 A 2012

La croissance spatiale de la commune de Lingwala est naturellement dictée par plusieurs raisons, parmi les plus fréquentes il y a le Bourrage interne.

III.3. LE BOURRAGE INTERNE

Le concept bourrage vient du verbe « bourrer » qui signifie, selon le dictionnaire Petit Larousse illustré 2010, remplir complètement en tassant.

Le bourrage interne est le développement urbain par agglutination. C'est la densification du tissu urbain existant, déjà aménagé. C'est la politique « d'occupation systématique des espaces urbains libres » ou « intra-muros » ou encore le « bouchage de tous les trous » que pratique l'administration publique en matière d'urbanisme.

En effet, à l'intérieur du périmètre urbain, les espaces verts, les espaces réservés aux équipements publics, les espaces réservés au petit jardin dans la parcelle sont remplis de logements et les maisons basses sont remplacées par des immeubles. Lingwala est l'exemple même du phénomène de bourrage à Kinshasa.

III.3.1 Causes Du Bourrage Interne

Tout part de la croissance de la population. René de Maximy (1984, p 123), dans son ouvrage intitulé « Kinshasa, ville en suspens : dynamique de la croissance et problème d'urbanisme » dit : « la composante démographique est l'une des principales contraintes à toute perspective d'aménagement urbain à Kinshasa, en ce sens que le rythme soutenu de croissance de la population pose des problèmes à échelle qui contraste avec la modicité des moyens disponibles ».

Dans la commune de Lingwala, le bourrage interne est dû à plusieurs raisons :

Ø les natifs de Lingwala ou les héritiers de la famille, nés et grandis dans cette municipalité, habitués aux conditions de vie de la commune, n'ont pas envie de quitter « leur milieu habituel » ; alors l'on assiste au phénomène de la densification du bâti parcellaire, c'est-à-dire ils construisent des annexes à côté de la maison initiale ou remplacent cette dernière par un immeuble. Le long des voies principales, les rez-de-chaussée de ces immeubles sont utilisés pour des activités commerciales ou artisanales et l'habitation au-dessus ;

Ø l'emplacement de cette commune par rapport au centre-ville, centre d'affaires, attire plusieurs familles à y habiter, du fait que la ville connaît un sérieux problème de transport en commun. La pression sur le logement augmente du jour au jour dans la commune et lui fait subir la spéculation foncière et locative.

Ø le morcellement parcellaire, suite notamment au salaire de misère et autres motifs, voyage, partage de biens entre héritiers, etc.

Ø le laxisme de l'Etat : le service d'urbanisme octroie les autorisations de bâtir sans respect des normes. C'est le même pour le service du cadastre qui lui, à son tour, lotit tout espace vierge laissé par le plan d'aménagement pour autres fonctions.

III.3.2 Bourrage par densification du bâti parcellaire

Avec la pression démographique que connaît l'entité urbaine de Lingwala, il se fait remarquer plusieurs constructions d'annexes dans les parcelles qui naissent spontanément sous l'oeil impuissant des autorités urbaines qui n'effectuent aucun suivi ni contrôle, comme prévu dans l'article 20 du décret du 20juin 1957 et l'article 23 de l'arrêté 012 du 22 octobre 1988, relatifs à l'obtention de l'autorisation de bâtir.

Ce mode de bourrage se manifeste aussi par le phénomène des morcellements parcellaires. Dans la commune de Lingwala, nous avons enregistré 283 parcelles morcelées (Carte III.3). Cela a comme conséquence L'entassement humain, la promiscuité, les nuisances sonores, etc.

Dans certains endroits, au lieu de construire beaucoup d'unités bâties dans la parcelle, l'on préfère construire un seul immeuble qui, dans la plupart des cas, occupe même les 100% de la parcelle.

CARTE III.3. LES ILOTS TOUCHES PAR LE MORCELLEMENT PARCELLAIRE DANS LA COMMUNE DE LINGWALA

III.3.3 Bourrage par violation des servitudes d'utilité publique

Ce mode de bourrage concerne la zone qui se situe le long de la rivière Gombe et celle le long du chemin de fer qui traverse la commune de l'Est à l'Ouest.

En ce qui concerne la zone le long de la rivière, plusieurs textes légaux tel que l'ordonnance n°52/443 du 21 décembre 1952 portant mesures propres à protéger les sources, nappes aquifères souterraines, lacs et cours d'eau, à empêcher la pollution et le gaspillage de l'eau et à contrôler l'exercice des droits d'usage et des droits d'occupation concédés, stipule l'interdiction de toute occupation, toute construction et tout lotissement le long des rives de cours d'eau allant jusqu'au moins 10 mètres à partir de la ligne formée par le niveau le plus élevé qu'atteignent les eaux, dans leur période de crues normales. Cette zone comprend 74 parcelles.

Rail

Rivière Gombe

Quant à la zone le long du chemin de fer, les décrets du 10 octobre 1903 et 16 juin 1947 instituent les servitudes spéciales des voies de chemin de fer, avec comme but de protéger l'emprise de la voie ferrée et de préserver les riverains des dangers propres à la circulation des trains. L'élément principal de la règlementation réside dans l'interdiction d'établir le long de la voie ferrée sur une distance de 20 mètres du franc-bord de la voie, des plantations d'arbres, des clôtures, des bâtiments et autres constructions. Il est également nécessaire de noter qu'aux termes de l'arrêté interministériel n°0021 du 29 octobre 1993, relatif aux servitudes que toute occupation ou toute construction dans l'emprise des voies de chemin fer est interdite. Alors qu'en plus des logements qui arrivent jusqu'à 2 mètres du rail, plusieurs activités s'exercent telles que le commerce sur cette zone.

III.3.4 Bourrage par violation des servitudes de zonage

Le zonage est l'un des aspects essentiels du plan d'aménagement, comme d'ailleurs de tous les documents de planification urbaine. Il consiste à diviser un territoire en zones, dont chacune reçoit une affectation différente : telle est destinée à recevoir un quartier résidentiel, et rien d'autre ; telle autre ne contiendra que des établissements industriels ; telle autre encore admettra un mélange de maisons d'habitations et d'exploitations artisanales, telle autre enfin ne pourra être affectée qu'à l'agriculture ou telle autre usage.

Dans la commune de Lingwala, ce mode de bourrage est observé dans ses parties sud et nord. Dans la partie Sud, plus précisément au Sud de l'avenue Kabinda, cette zone était réservée pour équipements publics mais qui, une partie, à ce jour, est lotie anarchiquement. Nous y avons dénombré 128 parcelles.

C'est le même phénomène de lotissement anarchique qui s'est aussi effectué dans la partie nord sur une zone réservée pour espace vert. Cette zone enferme 68 parcelles.

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, il a été question de comparer la répartition des vocations de l'espace à Lingwala, avant et après l'indépendance

Photo 10 : Les constructions et activités à proximité

du rail

. Ensuite, de montrer le phénomène de bourrage interne qui à plus marqué ces périodes. Ce qui nous amène, dans le chapitre qui suit à analyser les causes et conséquences du barradias dans la commune de Lingwala.

CHAPITRE IV. TAUDIFICATION DE LINGWALA : CAUSES ET CONSEQUENCES

Ce chapitre vise à faire ressortir les causes et les conséquences de la taudification dans la commune de Lingwala. Nous mettons en exergue l'enquête proprement dite et le traitement de l'information recueillie, la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats.

IV.1 IDENTIFICATION DES ENQUETES

Nous avons identifié nos enquêtés grâce à trois paramètres essentiels dont le sexe, l'âge et l'état matrimonial. Ainsi, par rapport au sexe, les tableaux IV.1, IV.2 et IV.3 nous donnent toute la situation.

Tableau IV.1 : Répartition des enquêtés selon le sexe

Sexe

Nombre

Pourcentage

Masculin

89

47

Féminin

101

53

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Comme l'on peut le constater dans le tableau IV.1, l'enquête a plus touché les individus du sexe féminin que ceux du sexe masculin. Ceci est vrai par le fait pendant notre passage dans les ménages, les femmes étaient plus disponibles à la maison que les hommes qui sortent souvent et ne rentrent que le soir.

Par rapport aux tranches d'âge, les statistiques sont présentées dans le tableau IV.2 :

Tableau IV.2: Répartition des sujets enquêtés selon les groupes d'âge.

Groupe d'âge

(en ans)

Nombre

Pourcentage

15 à 29

49

26

30 à 34

36

18

35 à 39

30

16

40 à 44

20

11

45 et plus

55

29

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Le tableau 4.2 renseigne que l'enquête a plus intéressé les individus de deux tranches extrêmes dont la tranche d'âge de 45 ans et plus (29 %) suivie de celles de 15 à 29 ans(26%). Ce sont juste les jeunes individus qui sont dans le chômage et les adultes qui tendent vers la retraite et qui sont permanant dans les ménages. Ce sont surtout ces sujets que nous avons trouvés lors de notre passage et à qui nous avons soumis le questionnaire.

Tableau IV.3 : Répartition des sujets enquêtés selon l'état civil.

Niveau d'instruction

Nombre

Pourcentage

Célibataires

44

23

Marié (e)

66

36

Divorcé

36

19

Veuf (Ve)

44

23

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Du dépouillement des résultats de l'enquête, il ressort que nous avons interrogé majoritairement les personnes mariées (36 %) que les autres catégories, parce que nous voulions les réactions d'individus socialement stables et responsables des ménages.

IV. 2 CAUSES DE LA TAUDIFICATION

Après le dépouillement des données de l'enquête, nous avons regroupé en cinq causes majeures de la taudification de la commune de Lingwala. Il s'agit de la pauvreté et niveau de vie très bas, du déséquilibre sur les marchés du foncier et les différents conflits fonciers, de la crise de l'habitat, du logement et la concentration à proximité de la commune de Lingwala de services sociaux de base et des services administratifs, de la non application d'un plan directeur d'urbanisme et de la mauvaise application du plan cadastral

IV.2.1 PAUVRETE ET NIVEAU DE VIE TRÈS BAS

Cette cause a été décelée à travers deux paramètres comme les conditions de vie et l'incidence de la pauvreté.

IV.2.1.1 Conditions de vie

Comme la plupart de capitales africaines, la pauvreté est importante à Kinshasa, 47,6% en 2010, sa population est jeune puisque la moitié à moins de 20 ans et le chômage y est élevé, 19,0% en 2010 ; le secteur informel non agricole est très développé avec près de 1 millions d'emplois à Kinshasa et on compte près de 970.500 unités de production informelles kinoises concentrées essentiellement dans le commerce et les services39(*).

Quelle est exactement la situation de Lingwala ? C'est ce que révèlent les données du tableau IV.4. SUR LA PROV

INCE DE

Tableau IV.4 : Répartition des sujets enquêtés selon leur profession

Catégorie professionnelle

Nombre

Pourcentage

Chômeurs

59

31

Fonctionnaire

46

24

Profession libérale

36

19

Informel

49

26

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Il apparait clairement que la pauvreté est une réalité dans la commune de Lingwala, dans la mesure où les chômeurs (31 %) et le secteur informel (26 %) occupent plus de la moitié des enquêtés (57 %).

Avec la politique salariale congolaise que les fonctionnaires qualifient de « SIDA »40(*) leur rémunération, ces derniers n'arrivent pas à nouer les deux bouts du mois et la plupart comptent sur l'apport de femmes.

IV.2.1.2 Incidence de la pauvreté

La pauvreté se présente sous plusieurs facettes. Ainsi, la taille moyenne des ménages est un facteur déterminant des conditions de vie des résidents41(*). La source citée avant poursuit en disant que plus la taille du ménage est faible, moins celui-ci est exposé à la pauvreté et vice versa. Dans la province de Kinshasa, la taille moyenne des ménages pauvres est de 8 alors que celle des non pauvres s'élève à 5 ; la pauvreté est plus répandue dans les ménages dirigés par les femmes (45,7%) que pour les ménages dirigés par les hommes (40,7%).

Selon la source précitée, pour l'ensemble de la ville, l'incidence de la pauvreté (71,34%) est très élevée si on la compare à celle des autres villes de l'Afrique centrale. Il en est également de la profondeur (32,23%) et de la sévérité de la pauvreté (18,02%)42(*) [Ministère du Plan/RDC, 2006 : 22].

Comme nous montre le tableau IV.5, la commune de Lingwala figure parmi les communes qui présentent un profil très élevé de pauvreté et un niveau de vie plus bas :

Tableau IV.5 : Appréciation de la qualité des conditions de vie

Appréciation de la qualité des conditions de vie

Nombre

Pourcentage

Sans avis

6

3

Bonne

21

11

Mauvaise

114

60

Très mauvaise

49

26

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Les résultats du tableau IV 5 confirment les aspects évoqués précédemment, car seulement 11% de personnes enquêtées trouvent que leurs conditions de vie sont bonnes contre 60% qui reconnaissent mener une vie très mauvaise bien 3% autres se sont abstenus.

IV.2.2 DÉSÉQUILIBRE SUR LES MARCHÉS DU FONCIER ET DIFFERENTS CONFLITS FONCIERS

Les conflits fonciers opposent soit de tierces personnes, soit des particuliers contre les services étatiques des affaires foncières. Les conflits défrayant la chronique dans la juridiction du secteur foncier dans la ville sont légion.

Face à la prédation contre laquelle ils ne peuvent sortir exemptés d'aucun risque fallacieux, beaucoup de propriétaires se sont décidés de vendre et autoriser le lotissement de leurs terres. Certains, par contre, se sont résolus de conserver la propriété parcellaire de leur concession, en la valorisant. Malheureusement, les autorités urbaines n'avaient ni les moyens, ni la volonté de les viabiliser.43(*)

IV.2.3 CRISE DE L'HABITAT, DU LOGEMENT ET LA CONCENTRATION À PROXIMITÉ DE LA COMMUNE DE LINGWALA DE SERVICES SOCIAUX DE BASE ET DE SERVICES ADMINISTRATIFS

Le prix du logement est fonction de l'emplacement de la commune qui est proche du centre-ville. En effet, aujourd'hui, un appartement de 300m² se vend dans la fourchette comprise entre 75.000 et 150.000 $ et dans les quartiers nés par de l'auto-construction, les prix des parcelles sont fonction de la nature des logements qu'ils soient faits de briques adobes ou en ciment; les parcelles de 500 m² sont évaluées à 100.000$ pour celles en briques de ciment et moins de 80.000 $ (Lelo Nzuzi, 2008), pour les briques adobes, mais ne descendant pas à moins de 50.000$. Cela s'explique notamment par le coût élevé du ciment.

La commune de Lingwala qui est située à proximité du centre-ville bénéficie d'une forte spéculation, eu égard à l'attraction créée par le marché central. Le prix du logement est parfois supérieur à ceux des cités résidentielles de la Gombe, dont les prix sont élevés aujourd'hui et se négocient à prix de l'or. La spéculation créée fait qu'une parcelle proche du marché central, de près de 400 m², se vend à près de 130.000 $ (Lelo Nzuzi, op.cit), pour faire office d'un grand centre commercial, afin de faire profit à l'acheteur, quel que soit la nature du bâtiment à acheter.

Après une dernière action d'aménagement de son espace en 1950, Kinshasa n'a plus connu une nouvelle politique sur l'habitat et laisse donc se développer une politique de l'auto construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la capacité de ses habitants de se trouver un logement décent, selon leurs moyens. De ce qui précède, les pauvres et les moins nantis sont donc contraints à la location de leur logement, faute certainement d'une politique concrète de logement. Des études montrent, déjà à la fin des années 70, le début d'une crise annoncée du logement. Partant sur le même ordre d'idées, la Caisse Nationale d'Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI) avaient estimé un déficit cumulé de l'ordre de 162 577 logements entre 1979 et 198544(*).

Des statiques évaluent aujourd'hui à 54% de locataires et d'autres les évaluent également à 64,7% à Kinshasa. Quand l'on considère la répartition de la population selon l'occupation du sol du logement dans la ville, MICS 2 évalue à 48,6% de locataires45(*).

Au regard de ce qui précède, il devient de plus en plus difficile de se procurer une maison de location à Lingwala. Profitant de cette situation, certains bailleurs dont les maisons jouissent de la rente de localisation en font objet d'enjeux de spéculation, profitant des faveurs de la loi du marché, c'est-à-dire de la loi de l'offre et de la demande. Ils font monter les prix de location, tout en se joignant aux commissionnaires qui bénéficient de pourcentages issus de la garantie locative.

Si aujourd'hui, le logement semble être difficile à acquérir, il faut compter sur la contribution malencontreuse de ces « commissionnaires » qui spéculent et font de ce commerce qui, du reste, très lucratif, font du coût de l'accès au logement un véritablement parcours de combattant. Consécutivement à cette spéculation sans scrupule, il s'observe un accroissement galopant de la demande de construction vers la périphérie. Loin de se douter des conséquences, les plus démunis vont squatter là où ils le peuvent, soit dans des bâtiments publics, soit dans des maisons inachevées.

Aujourd'hui, la commune de Lingwala connaît une forte attraction de la part des populations environnantes, et toutes veulent soit s'acheter ou louer un logement. Suite à toutes ces demandes, le prix du logement dans la commune ne fait que grimper et fait face à une forte spéculation. Les critères de détermination des prix sont fonctions de la distance par rapport au centre-ville.

Comme on le voit, la logique voudrait que les masses laborieuses pauvres aillent s'installer là où la spéculation foncière et immobilière est faible.

IV.2.4 NON APPLICATION D'UN PLAN DIRECTEUR D'URBANISME

Tout processus de planification urbaine devrait avoir comme base l'application d'un plan d'urbanisme, en vue d'orienter le développement physique de la ville. C'est important non seulement pour des raisons d'ordre architectural, mais aussi, pour des raisons de convivialité, d'assainissement et de circulation intérieure. Un tel plan devrait indiquer clairement où construire et ne pas construire, quelle zone qui peut avoir une orientation industrielle, commerciale ou résidentielle.

La commune de Lingwala se développe sans aucune planification véritable. C'est ce qui explique qu'à part quelques quartiers exposés dans certaines zones périphériques dont les logements sont normaux, ce sont, pour la plupart, des quartiers d'habitats précaires que l'on retrouve presqu'à travers toute la commune (Photo IV.1 et IV.2).

Photo IV.1 et 2 Exemples de deux habitations en mauvais état sur la rue Kitega

Globalement, ces quartiers sont très insalubres et aucun travail de ramassage d'ordures n'y est effectué. A chaque chute de pluie, la situation devient pire, puisque les habitants en profitent parfois pour évacuer les immondices et les ordures (Photo IV.3). Cela a comme impacts la nuisance, la pollution et la diffusion des maladies hydriques.

Photo IV.3 Un canal entre deux parcelles où les immondices et les ordures sont évacués lorsqu'il pleut

IV.2.5 MAUVAISE APPLICATION DU PLAN CADASTRAL

L'application du plan cadastral peut faciliter la construction de nombreuses unités de logements sociaux. Ceci consiste toutefois, à identifier tous les terrains appartenant à l'Etat qui, éventuellement, procède au remembrement pour l'augmentation de la production de logement ou les utiliser à des fins de projet de logements sociaux. Or légalement, il existe plusieurs lois ou décret-loi traitant de litige foncier à Kinshasa.

L'on comprend bien qu'une ville dépourvue des plans directeur et cadastral ne pourrait prendre d'autre allure qu'un ensemble de taudis.

IV.3 CONSEQUENCES DE LA TAUDIFICATION

La prolifération des taudis dans la commune de Lingwala a d'incidences néfastes sur la vie des gens et sur l'environnement. Ainsi, on se propose dans les lignes qui vont suivre de relater ces différents impacts.

CARTE IV.1. PLAN D'OCCUPATION AU SOL DE LA COMMUNE DE LINWGALA

IV.3.1 Impact sur l'environnement urbain

La configuration de la commune de Lingwala se modifie au fur et à mesure que s'accentue le processus de taudification. Les habitats nouvellement érigés posent problème à cause de leur bas standard et les ménages qui les habitent sont confrontés à toutes sortes de problèmes. La commune devient de plus en plus insalubre, de par ses caractéristiques physiques désagréables, et aussi, l'absence de ramassage d'ordures et d'immondices, les installations d'équipements sociaux deviennent de plus en plus inadéquates par rapport à l'accroissement de la population à un rythme accéléré.

En analysant la gestion des ordures ménagères, les modes d'évacuation des eaux usées et pluviales ainsi que la connexion ou non à la conduite d'évacuation des eaux, nous sommes arrivés à dresser différents tableaux ci-après :

Tableau IV.6: Répartition des enquêtés selon les modes de gestion d'ordures produites dans leurs ménagères

Mode de gestion

Effectif

%

Service organisé privé

78

41,1

Incinération

30

15,8

Enfouissement

26

13,7

Voie publique

26

13,7

Cours d'eau

04

02,1

Dépotoir anarchique

18

09,5

Compost ou fumier

08

04,2

Total

190

100,0

Source : Résultat de l'auteur 2012

Le tableau IV.6 présente les différents modes d'évacuation des ordures ménagères dans la commune de Lingwala. Il en ressort que 41 % d'enquêtés recourent au service privé pour évacuer leurs ordures ménagères. Ce service est tenu principalement par des pousse-pousseurs (Photo IV.4) et quelque fois par l'Hôtel de ville de Kinshasa en partenariat avec l'Union Européenne à travers le Programme d'Assainissement Urbain de Kinshasa, PAUK en sigle, dont l'apport n'est pas très significatif.

Photo IV.4 un pousse-pousseurs dans une parcelle entrain de ramasser les ordures ménagères

Il faut retenir aussi que 41,1% de ménages recourent à des modes non hygiéniques à l'instar du rejet d'ordures sur les voies publiques (13,7%) et dans les cours d'eau (2,1%), du dépotoir anarchique (9,4%) et de l'incinération (15,8%). De tels comportements sont à la base d'accumulation de déchets. C'est dans ce cadre que nous donnons raison à WACKERMAN Gabriel46(*) qui dit que le tonnage des déchets urbains n'a cessé de croitre parallèlement à la population urbaine, mais également de son niveau de vie. Il constate à cet effet ce qui suit :

Ø tas d'immondices, décharges brutes ;

Ø augmentation des déchets non biodégradables : sacs en plastique, bouteilles d'eau minérale...

Selon lui, à Lingwala la production des déchets s'élève à 890 tonnes par jour. En termes de segmentation de déchets, 70% sont des déchets biodégradables, 20% sont plastiques et 10% sont métalliques. Le plastique est donc le problème de fond47(*).

L'absence de travaux de curage au niveau du système de canalisation rend l'évacuation des eaux usées impossible et entraîne l'inondation à chaque chute de pluie (comme nous pouvons le voir sur la photo IV.5). Les eaux pluviales et usées non évacuées constituent des flasques d'eaux considérées comme très dangereuses pour la santé de la population alors que Lingwala présente donc l'aspect d'une commune attractive en termes d'activités économiques, comparativement aux autres communes, mais très insalubre (Cfr carte IV.1).

Photo IV.5 Inondation après la pluie sur l'avenue Nyangwe

Tableau IV.7 : Répartition des ménages enquêtés selon le mode d'évacuation des eaux usées et pluviales

Mode d'évacuation des eaux

Effectif des ménages

%

Egout

042

22,1

Caniveaux

118

62,1

Puits perdu

002

01,1

Trous dans la parcelle

008

04,2

Puits dans la parcelle

002

01,1

A la volée dans la rue

008

04,2

A la volée dans la parcelle

002

01,1

Rivière Gombe ou rigole

008

04,2

Ravin ou jardin

000

00,0

Total

190

100,0

Source : Résultat de l'auteur 2012

Tableau IV.8 : Répartition des enquêtés selon la connexion ou non à la conduite d'évacuation des eaux de leurs ménages

Conduite d'évacuation des eaux

Effectif

%

Oui

106

56

Non

84

44

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Partant de la catégorisation des modes d'évacuation des eaux usées et pluviales, MICS248(*) considère que l'évacuation par les égouts, par les caniveaux ou par les puits perdus sont des modes d'évacuation hygiéniques. Pour la commune de Lingwala, le constat est que 56 % d'enquêtés reconnaissent pouvoir évacuer leurs eaux usées par ces voies. Mais, il est malheureux de faire remarquer ces caniveaux, en terre ; sont défectueux, bouchés et saturés. Seules les voies principales et secondaires restaurées récemment ont des caniveaux bien construits et sont fonctionnels et en bon état comme nous le montre la Carte IV.2.

L'eau évacuée à Lingwala stagne le long de rues et sur certaines artères secondaires. Les trous et les puits perdus ne jouent pas non plus leur rôle, car la nappe phréatique affleure à cause des remontées capillaires fréquentes. Il faut signaler qu'à Lingwala, tout le système de canalisation existant est hors d'usage, ce qui cause un sérieux problème d'assainissement, qui est à la base de l'apparition de plusieurs maladies d'origine hydrique comme le choléra, la méningite, la diarrhée, la dysenterie, la fièvre typhoïde, la poliomyélite, les hépatites A et E.

Carte IV.2. DRAINAGE DES EAUX DANS LA COMMUNE DE LINGWALA

IV.3.2 Impact sur le marché de l'emploi

Les taudis sont pour la plupart constitués de gens sans métiers à la recherche de bien-être. La présence de ces gens ne fait qu'augmenter le nombre de personnes qui se trouvaient déjà au chômage. Etant donné qu'ils ne peuvent pas s'insérer facilement sur le marché de l'emploi, il devient encore plus difficile pour ce groupe de gens de se procurer les biens et services nécessaires pour leur survie.

La situation des habitants est souvent très délicate, ils se trouvent dans l'impossibilité d'envoyer leurs enfants à l'école. Plusieurs de ces ménages font beaucoup d'efforts pour empêcher que leurs enfants connaissent cette situation d'extrême pauvreté, en leur procurant une formation professionnelle, mais l'explosion démographique entraîne le gonflement de l'armée de réserve de main d'oeuvre, ce qui conduit à la stagnation ou à la décroissance du taux de salaire. Ce phénomène montre que « plus le chômage est élevé plus les salaires sont bas». Cette situation rend le marché de plus en plus inaccessible pour cette catégorie de gens à faible revenu.

IV.3.3 Développement du secteur informel

Les ménages qui habitent dans les taudis de la commune de Lingwala, sont confrontés à de sérieuses difficultés, dont la question de logement. Puisqu'ils sont dans l'impossibilité d'intégrer le marché formel de l'emploi, ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes d'activités économiques du secteur informel, en vue de trouver le pain quotidien. C'est ainsi que l'on assiste au développement rapide du secteur informel composé de petits commerçants et de marchands ambulants (Photo IV.6, IV.7, IV.8, IV.9).

Photo IV.6 Photo IV.7

Photo IV.8 Photo IV.9

Photo IV.6, 7, 8 et 9 ; les activités informelles qui se pratiquent le long des rues

Le secteur informel devient un handicap majeur pour la qualité de la vie des gens à Lingwala. Non seulement que l'existence de petits marchés (Cfr IV.1) presque à travers toutes les rues de la commune, et même le long de la voie ferrée, entrave la circulation, mais cette situation contribue aussi à rendre la commune plus insalubre qu'elle n'a été avant. D'un côté, l'on retrouve des mécaniciens qui envahissent certaines rues pour mener leurs activités de garage ou du commerce de démolissage de voiture. A chaque jour nouveau, de nouveaux marchés naissent dans les différentes artères, au niveau de tous les coins et recoins de la capitale.

Il se produit également une flambée de prix sur le marché du logement, à cause de la présence du secteur informel. Car, la plupart de ménages à faible revenu et même certains éléments de la classe moyenne cherchent, à tout bout de champ, à se procurer une activité économique dans le secteur du commerce. Or, le plus souvent, il s'agit d'une série de petites entreprises individuelles fonctionnant dans l'informel. Cela a beaucoup influé sur le prix du logement, en ce sens que les gens qui veulent se créer ces genres d'activités économiques doivent louer une maison pour loger l'activité, les propriétaires en profitent pour augmenter le loyer.

L'on admet que le micro commerce est la principale caractéristique du secteur informel, mais il touche presque tous les secteurs d'activités socio-économiques de la ville. L'informel est considéré comme tremplin pour les chômeurs qui ne voient l'amélioration de leur sort que dans des activités du micro-commerce, absorbant près de 60% du stock de main-d'oeuvre disponible. Ce secteur génère de très faibles revenus et ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la productivité49(*).

En effet, le secteur informel est très peu productif et désarticulé, ce qui revient à dire que les gens qui s'y retrouvent sont dans une situation de chômage déguisé. C'est l'une des conséquences immédiates de l'existence de taudis dans la commune de Lingwala. Leur présence contribue, pour la plupart, à la dégradation du niveau de vie des gens.

IV.3.4. Impact sur la fourniture des biens et services sociaux

La commune de Lingwala a une incidence négative sur la fourniture des services sociaux de base tels: l'éducation, les soins de santé, l'eau potable, l'électricité...

En ce qui concerne l'éducation, vers les années 70 et 80, il était plus facile d'accéder aux centres d'établissement scolaire du secteur public, parce que tout simplement, l'écart entre l'offre et la demande d'éducation était plus faible. La présence des taudis favorise l'augmentation de la demande d'éducation alors que l'offre stagne. La capacité d'accueil de centres scolaires devient, tout à fait, inadéquate pour la nouvelle population scolarisable.

La demande en éducation est fortement influencée par l'accroissement de la population. Or, la pauvreté et l'analphabétisme sont deux facteurs concomitants et même le corollaire de la surpopulation.

Tableau IV.9 : Répartition des sujets enquêtés selon le niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Nombre

Pourcentage

Sans instruction

27

14

Secondaire

87

46

Supérieur

76

40

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Il ressort du tableau ci-avant que Lingwala est dominé par les individus du niveau secondaire (46%) suivis de très près par les individus ayant le niveau universitaire (40%). Ce sont, en principe, les individus intellectuels supposés ayant une connaissance de l'hygiène et de normes sanitaires. Malheureusement, sur le terrain, il se dégage un constat malheureux qui est tel que ces individus n'arrivent pas à appliquer les notions apprises à l'école. En d'autres termes, le niveau d'instruction n'est pas synonyme d'une bonne gestion.

Les équipements et installations sanitaires sont inadéquats et ne répondent plus à la montée vertigineuse de la population. Etant donné qu'il n'y a pas de nouveaux investissements sérieux dans le domaine médical pendant les dernières décennies, c'est la pénurie des soins médicaux qui plane sur la population de la commune.

Tableau IV.10 Répartition des sujets de ménages enquêtés selon le mode de connexion électrique

Mode de connexion

Effectif des ménages

%

Formelle

111

58.4

Clandestine

79

41.6

Total

190

100,0

Source : Résultat de l'auteur 2012

La prolifération de taudis a un impact négatif sur la fourniture de l'électricité. Car, une proportion non moins négligeable (41,6%) se fait connecter clandestinement sur le réseau électrique de la SNEL. Dès lors, une inadéquation criante se fait déjà sentir entre l'offre et la demande. Cela est à la base de panne et délestage50(*) fréquents dans presque tous les quartiers, avec comme conséquences, les habitants de Lingwala, pour la plupart, sont privés d'électricité.

Cette situation va entraîner une augmentation de la consommation ménagère en kilowatt heure, qui entraîne iso facto une augmentation de la facture. Malheureusement, selon les agents de la SNEL contactés sur le terrain, ce sont les gens à haut et moyen revenu qui sont appelés à supporter la charge causée par les démunis sinon, c'est la SNEL elle-même qui doit en supporter les frais. Cet état de fait conduit à la diminution de la capacité de l'entreprise à fournir ses services, au point qu'aujourd'hui, en l'an 2012, elle ne dispose pas d'une quantité de mégawatts suffisante pour toute la commune.

Malgré ce désagrément, nous sommes arrivés à connaître le rythme de fourniture d'électricité, et les différentes réactions enregistrées sont synthétisées dans le tableau IV.11 :

Tableau IV.11 Répartition des sujets de ménages enquêtés selon la fourniture de l'électricité

Type de Fourniture

Effectif de ménages

%

Régulière

71

37.5

Irrégulière

113

59.3

Pas du tout

6

3.2

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Il ressort de l'analyse du tableau IV.11 que la majorité d'enquêtés, soit 59.3% connaissent une fourniture irrégulière du courant électrique dans leurs ménages alors qu'une proportion de 3,2% autres n'en a pas du tout.

En ce qui concerne l'eau potable, il sied de rappeler que l'eau est l'un des éléments indispensables à l'existence humaine et la Regideso lance un slogan dans ce sens en disant que « l'eau c'est la vie ». Peu importe la qualité de l'eau, l'on en fait usage pour satisfaire les besoins culinaires et la lessive.

Le tableau IV.12 montre la situation de la couverture du système d'adduction d'eau potable de la Regideso dans la commune de Lingwala.

Tableau IV.12 Répartition des enquêtés selon que leurs ménages ont l'adduction d'eau potable ou pas

Adduction d'eau dans le ménage ?

Effectif

%

Oui

128

67.5

Non

62

32.5

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Les résultats du tableau IV.12 révèlent que 67,5% des ménages sont connectés au réseau de la Regideso contre 32,5% qui ne le sont pas. Ce qui n'est pas admissible pour l'une des anciennes communes comme Lingwala. Cette dernière catégorie dépend du bon vouloir des voisins pour s'approvisionner en eau, ce qui n'est pas sans conséquence sociale.

IV.3.5. Phénomène de banditisme

Il est très difficile d'accepter l'idée selon laquelle, la concentration urbaine de la commune de Lingwala ou plus précisément la présence de taudis aurait un impact sur la montée de l'insécurité. Mais, tout au moins, un nombre important d'analystes reconnaissent que la montée de l'insécurité est liée au niveau du chômage endémique auquel sont confrontés les habitants des quartiers taudifiés, au cours des deux dernières décennies51(*).

Nous ne pouvons pas nous empêcher de souligner le phénomène de "Kuluna" auquel nous assistons aujourd'hui. Il s'agit des gens qui, se trouvant en situation de chômage et végétant dans la misère, s'adonnent à des opérations marginales ou de vol avec des armes blanches(KULUNA), aux fins de satisfaire leurs besoins de toutes sortes.

Outre le banditisme, la situation des taudis engendre la prostitution. A cause du chômage cuisant qui plane sur la population de bidonvilles, les jeunes filles comme les adultes pratiquent la prostitution comme moyen de gagner un revenu, en vue de satisfaire leurs besoins. Par voie de conséquences, elles permettent la propagation de maladies sexuellement transmissibles, dont les coûts sont importants.

IV.3.6 Promiscuité

Dans la commune de Lingwala la situation du foncier et de l'habitat peut nous aider à mieux cerner la promiscuité.

IV.3.6.1 Type d'habitat à Lingwala (Carte IV.3)

A l'image de beaucoup de taudis, Lingwala se caractérise par un type d'habitat précaire, construit avec des matériaux de récupération. L'enquête que nous avons réalisée a révélé que le faible niveau de revenu des ménages les contraint à construire anarchiquement, en utilisant des matériaux de récupération. L'on a vu que 71.2% d'habitats ont leur toiture en tôle et 28.8% des logements en débris.

Il est important de souligner qu'un pourcentage non négligeable de logements a le parquet en terre battue, soit 8.8 % et 28.8 % en débris (bois et tôle de mauvaise qualité). Cet état critique de l'habitat montre que la situation est très inquiétante pour d'éventuels cas d'incendies d'autant plus que ces habitats sont construits en majorité en tôle et en bois. (Tableau IV.13.)

Tableau IV.13 Répartition des logements selon la nature du toit, du mur et du parquet.

 

Toiture

Mur

Plafond

Total

Tôle

Béton

Débris

Total

bloc

Débris

Total

Oui

Non

Nbre

147

23

20

190

165

25

190

87

103

190

%

77.5

12.0

10.5

100

86.6

13.4

100

45.7

53.4

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Généralement, la mauvaise qualité des matériaux utilisés dans la construction de l'habitat, à Lingwala, présente une vue désagréable de la commune. Les statistiques que nous venons de présenter plus haut (tableau IV.13) dénotent une population très mal logée et marginalisée, qui vit dans des conditions infra- humaines.

Le logement est considéré comme un abri pour se protéger contre les intempéries. C'est l'un des éléments indispensables à l'existence humaine, alors que dans la commune de Lingwala, il constitue un véritable danger, pour toute la commune, en raison du mauvais état. Les unités de logement qui se trouvent dans cette municipalité expriment l'état de pauvreté d'une catégorie de gens qui croupissent dans la misère extrême et qui cherchent à se créer leur propre logement. Eu égard à leur faible capacité financière, leur habitat devient tout à fait inapproprié pour loger un être humain.

Se procurer son propre logement est considéré comme le premier souci de tous les humains, quelle que soit leur catégorie sociale. C'est ce qui, justement, a porté les habitants de Lingwala à construire leur propre habitat, peu importe l'état précaire de ces logements. L'état physique de la commune s'est détérioré au fur et à mesure que les logements déjà construits, avec des matériaux de mauvaise qualité, vieillissent.

En effet, dans la commune de Lingwala, l'habitat est caractérisé par un état de délabrement totalement dépourvu d'infrastructures et de services sociaux de base.

Tous ces faits que nous venons d'analyser plus haut montrent que les gens se trouvent dans une situation incertaine, quant à l'avenir de leur habitat (carte IV.3). Cette situation leur pousse à utiliser des matériaux récupérables de faible qualité, sans tenir compte de risques qu'ils encourent voire même de l'esthétique.

CARTE IV.3. TYPOLOGIE DES ILOTS SELON L'ÉTAT DU BATI DES BATIMENTS

IV.3.6.2 Mode d'occupation des logements

Le mode d'occupation des logements qui prédomine est le loyer. Notre enquête sur le terrain nous a livré la réalité reprise dans le tableau IV.14 :

Tableau IV.14 : Répartition des sujets de ménages enquêtés selon le mode d'occupation des logements

Mode d'occupation

Nombre

%

Propriétaire

72

37,7

Locataire

104

54,8

Usufruitier de la famille

12

06,5

Usufruitier hors famille

02

01,0

Total

190

100.0

Source : Résultat de l'auteur 2012

D'après le résultat du tableau IV.14, plus de la moitié d'enquêtés est locataire soit 54.8% des membres de ménages enquêtés contre 37,7% d'enquêtés issus de ménages propriétaires.

Les ménages qui se trouvent dans le statut de locataire sont encore plus vulnérables avec leur faible niveau de revenu. En effet, l'enquête révèle que 28.6% de ménages payent entre 300 et 800 $, 71.4 % payent entre 50 et 300$ pour leur logement. De ce fait, ils doivent allouer une bonne partie de leur revenu au loyer.

Or, le logement n'est pas seulement considéré comme un bâtiment érigé sur un terrain quelconque ; mais inclut de nombreux services connexes pour une vie décente. A cet effet, il convient de signaler que selon le résultat du tableau IV.15, 72,5% des logements ne disposent pas d'une petite cour et aucun de ces logements ne possède une fosse d'évacuation d'eaux usées. Les logements sont dépourvus de tout, le résultat montre que 96.2 % ne disposent pas de salle de bain. Le ménage n'ayant pas de latrines, ne possèdent non plus une petite cour.

Tableau IV.15: Répartition des sujets enquêtés selon la dotation de leurs logements en cour et en latrines.

 

Salle de bain

Latrine

Petite cour

%

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

Oui

24

13,8

155

81,5

52

27.5

Non

164

86,2

35

18,5

138

72,5

Total

190

100

190

100

190

100

Sources Enquêtes sur terrain, Juin 2012

Dans un logement, le nombre de pièces couplé au nombre de personnes qui y habitent donnent une idée sur les conditions d'hygiène et du maintien du confort. Le tableau IV.16 nous présente la situation relevée lors de notre enquête :

Tableau IV.16 : Répartition des sujets enquêtés selon leur nombre de pièces dans leurs logements

 

1 pièce

2 pièces

3- 5 pièces

Total

Nombre

52

112

26

190

%

27,4

58,8

13,8

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Les logements de la commune de Lingwala disposent, à 86,2%, d'une ou de deux pièces dont 58.8 % de logements à deux pièces.

Au vu du nombre de personnes par ménage que nous avons relevé plus loin (7 à 10 personnes vivent dans une seule pièce de logement), il ya lieu de conclure qu'il ya une promiscuité prononcée dans cette commune. Cette situation explique l'état de pauvreté des habitants de Lingwala.

Pour terminer cette partie, nous nous sommes aussi intéressés à l'état d'occupation du sol dans les parcelles en distinguant les types de logements. Ainsi, le tableau IV.17 donne les détails y relatifs :

Tableau IV.17 : Répartition des ménages suivant le type de maisons dans la parcelle

Type de logements dans la parcelle

Effectif

%

Une seule maison

10

04,2

Plusieurs petites maisons

68

35,8

Immeubles avec appartements

06

03,1

Maison avec plusieurs portes

104

54,6

Autre

04

02,3

Total

190

100

Source : Résultat de l'auteur 2012

Selon les données du tableau IV.17, plus de la moitié (54,6%) de parcelles habitées par les enquêtés abritent des maisons à plusieurs portes et 35,8 % autres ayant plusieurs petites maisons. Toute somme faite, il apparait que 90,4 % de propriétaires de parcelles présentent une image de la pauvreté qu'ils veulent résoudre par la mise en location des logements de petites chambres, pouvant leur rapporter beaucoup d'argent à la fin de chaque mois.

Etant plus proche du centre ville, certains chefs de ménages acceptent tout de même ces conditions, en ignorant les conséquences qui pourront apparaitre plus tard sur l'éducation de leur progéniture.

IV.3.6.3 Aspects économiques

La population de Lingwala est composée de gens à faible revenu qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins primaires et mènent vie de misère. L'étude révèle que la population affiche un taux élevé d'occupation dans le secteur informel. 60 % des chefs de ménage mènent une activité de petit commerce, 23.8 % sont des gens de petit métier et 10 % fonctionnent comme travailleurs indépendants52(*).

CONCLUSION PARTIELLE

L'analyse du cadre de vie des ménages donne une assez bonne idée de l'état de la taudification dans lequel vivent les populations. Les ménages connaissent une situation de grande promiscuité, un sérieux problème d'accessibilité, un état de précarité des logements dû à la qualité médiocre des matériaux utilisés dans la construction de ceux-ci, une irrégularité d'alimentation en eau, de sérieux problèmes sanitaires, suite à la qualité peu hygiénique de leur environnement proche (insalubrité dans les logements et sur les rues).

Avec les pluies, les toilettes non hygiéniques ou saturées sont inondées, leur contenu se déverse là où les enfants jouent et là où les mamans font leur vaisselle ou leur cuisine. Ces eaux infectées inondent non seulement les parcelles, mais aussi les rues. Ce n'est pas par hasard que les premiers cas de choléra ont été détectés dans les communes de Kinshasa et Lingwala en 1996. Ce sont de vieilles communes dans lesquelles les conditions d'hygiène sont très précaires.

Dans l'ensemble, les ménages touchés par l'enquête vivent dans un environnement malsain, recourent aux modes d'évacuation d'eau et d'ordures ménagères non hygiéniques.

CHAPITRE V. PROPOSITION DE RENOVATION DE LINGWALA EN QUARTIER DURABLE

C'est dans ce chapitre que nous allons tenter d'apporter la solution au problème de taudification à la Lingwala par la composition d'un quartier durable.

V.1. PROJECTION DE LA POPULATION ET PROGRAMMATION

Depuis quelques années, la croissance démographique de la ville de Kinshasa a entraîné très considérablement un développement considérable de l'agglomération, en dehors de tout cadre d'organisation d'ensemble.

D'après les informations fournis par le Bureau d'Etude d'Aménagement et d'Urbanisme(B.E.A.U), le Congo comptait à l'indépendance, 14 millions d'habitants dont 10 à 12 millions vivaient dans les campagnes et 2millions seulement dans les milieux urbains. La commune de Lingwala en particulier aurait doublé d'ici 15 ans comme le montre la projection qui suit :

V.1.1. Projection de la population à l'horizon 2027

Nous signalons que pour la ville de Kinshasa, le taux de croissance urbaine est de 5,5%53(*).

Ainsi, la population de Lingwala au temps t= 0, nous optons la population de 2011 en utilisant la formule de projection ci-après : Px = Pt (1+r)x.

P2011= 78 208 habitants

P2027= P2011 (1+r)15 = 78 208 (1+0,055)15 = 78 208 x 2,23 = 174 403 habitants

Tableau V.1. Population de la commune de Lingwala par quartier à l'horizon 2027

Quartiers

Population 2011

Population 2027

1

La voix du Peuple

3 961

8 833

2

Ngunda Lokombe

6 256

13 951

3

Lokole

7 158

15 962

4

30 juin

11 772

26 252

5

Paka Djuma

13 879

30 950

6

Singa Mopepe

8 327

18 569

7

CNECI

5 454

12 162

8

Wenze

3 739

8 338

9

Lufungula

17 662

39 386

TOTAL

78 208

174 403

Après projection, il ressort du tableau V.1 que la population de Lingwala va doubler d'ici 15 ans. Cela est un indicatif que l'on doit prendre très au sérieux dans la rénovation.

V. 1.2. Programmation de la rénovation

Dans la commune de Lingwala, La superficie de la zone constructible, après calcul est de 259, 2 ha, soit 2 592 000m2, ce qui correspond à 90 % de la surface totale. Les précisions de plans d'aménagement, les aspirations de la population et les données sur d'autres opérations nous ont permis de retenir, pour le site, la répartition ci-après :

Habitation 

· 70% de la zone constructible : 259, 2 x 70/100 = 181ha 44a

Voirie 

· 10% de la surface urbanisable : 259, 2 x 10/100 = 25ha 92a

Equipement 

· 15 % de la surface urbanisable : 259, 2 x 15/100 = 38ha 88a

Espace verts 

· 5% de la surface urbanisable : 259, 2 x 5/100 = 12ha 96a

Dans le cadre de l'aménagement d'un éco-quartier, chaque logement doit disposer d'un jardin semi-public ( communautaire, entretenus par les habitants). Des  haies doivent remplacer les  clôtures habituelles, en améliorant l'environnement de tous.

L'éducation étant un indicateur très important qui doit être pris en compte d'une manière plus sérieuse dans toute opération d'aménagement, de réaménagement ou de rénovation, en ce qui concerne la rénovation de Lingwala, la projection s'est faite comme suit :

Equipements scolaires

1. Ecoles maternelles (3 à 6 ans)

Enfants en âge de scolarité : 6% de 174 403 Hab.

Nombre d'enfants : 10 464

Enfants scolarisables (60%) : 6 278

Nombre de classes (25 élèves/classe) : 6 278/25 = 251

Nombre d'écoles (6 classes/école) : 251/6 = 41,8 = 49 (écoles à une seule vacation).

Superficie totale (40m2 par élève) : 40 x 6 278 = 251120 m2 = 25 ha

Superficie de chaque école : 251120/ 49 = 5124,89m2

2. Ecoles primaires (7 à 12 ans)

Enfants en âge de scolarité : 12% de 174 403 Hab.

Nombre d'enfants : 20 928

Enfants scolarisables (100%) : 20 928

Nombre de classe (40 élèves/classe) : 20 928 /40 = 523

Nombre d'écoles (18 classes/école) : 523/18 = 29

Superficie totale (15m2 par élève) : 15 x 20 928 = 313 920 m2

Superficie par école : 313 920/ 29 = 10 825 m2

3. Ecoles secondaires (12 à 18 ans)

Enfants en âge de scolarité : 12% de 174 403 Hab.

Nombre d'enfants : 20 928

Enfants scolarisables (100%) : 20 928

Nombre de classes (35 élèves/classe) : 20 928 /35 = 598

Nombre d'écoles (24 classes/école) : 598/24 = 25.

Superficie totale (15m2 par élève) : 15 x 20 928 = 313 920 m2

Superficie par école : 313 920/ 25 = 12 556 m2

Marché 

0.6ha pour 1000 Hab. soit 6 000 m2

174 403/1000 = 17, 48 ha.

Equipement sanitaire 

Les normes d'implantation de ces équipements stipulent que 150 000 et Plus = Hôpital de référence. Nous proposons qu'en plus des équipements existants qui doivent être réhabilités, qu'il soit implanté un hôpital général de avec 250 lits.

Equipements administratifs :

Il sera constitué de 9 bureaux de quartier et 9 postes de police.

· Norme : 0.5 à 1m2/hab.

· Superficie pour 18 bureaux (9 bureaux de quartier et 9 postes de police) : 0.5 x 174 403= 87 202 m2

Equipements socio communautaires : ce sont des équipements qui existent pour favoriser l'épanouissement total de l'être humain (corps et esprit). On trouve déjà trois terrains de jeux qui doivent être bien aménagés.

Espaces publics libres : ce sont des espaces qui serviront de lieux de rencontre des jeunes pour échanger des idées, dans un cadre purement social. Pour cette raison les esplanades de balade doivent être prévues. Les espaces de jeux sont aussi à prévoir dans les parties semi-publiques, toujours conçus pour faciliter la surveillance des petits par les parents

Réseaux divers : ils sont indispensables pour valoriser la rénovation. Il s'agit ici de réseaux de distribution de l'électricité et de l'eau potable, d'assainissement et d'évacuation des eaux et transport urbain.

Un branchement en eau et en énergie électrique d'une tension bien déterminée est prévu pour chaque logement à moyen standing. Les logements à haut standing utiliseront l'énergie renouvelable. Pour rattraper le retard pris par rapport aux objectifs de  Rio de Janeiro et  Kyoto, l' ONU a proposé, en  2011, un nouvel objectif pour que 30 % de l'énergie utilisée en  2030 soit produite grâce à des énergies renouvelables54(*).

Un éclairage public est également envisagé, et les poteaux d'éclairage seront placé à une distance de 50m chacun et seront alignés. L'évacuation des eaux-vannes sera prévue pour leur récupération dans des égouts, jusqu'au point d'épuration, c.à.d. de traitement des rebuts. Les collecteurs bordent les voies principales et secondaires, afin de recueillir les eaux de ruissellement.

Orientation de logements et autres bâtiments du site :

Par rapport au vent : le climat de la province de Kinshasa est celui où les vents soufflent dans la direction Sud- Est vers le Nord-Ouest. L'orientation des logements se fera de manière à éviter les vents forts qui peuvent provoquer des incidents ; car les vents favorisent la progression du feu ;

Par rapport au soleil : compte tenu de la trajectoire du soleil, la majeure partie des logements doit être orientée de manière à éviter les conséquences d'un ensoleillement permanent à l'intérieur des constructions. Par contre, d'autres logements seront exposés au soleil, suite aux contraintes auxquelles ils ont été soumis. Dans le souci de trouver des solutions face au problème d'ensoleillement, il est prévu des zones de recul sur lesquelles pourront être plantés des arbres, mais aussi le recours aux appareils de ventilation artificiel.

CARTE V.1 CONTRAINTES ET POTENCIALITES DU SITE

V.2. PLAN DE RENOVATION DE LINGWALA EN ECO-QUARTIER

L'aménagement d'un quartier durable à Lingwala a pour objectif de fonder une commune sur des principes environnementaux, économiques et sociaux. Cela nous a permis de mettre l'accent sur (figure V.1):

V.2.1 Transport et mobilité 

La commune est bien connectée, grâce à des services et moyens de transport permettant aux habitants d'accéder à leur lieu de travail et aux services (santé, éducation, loisirs, centres commerciaux, etc.). Cet aménagement permet aux habitants d'être en mesure d'effectuer le plus de trajets possibles, à pied, depuis leur lieu de résidence. Le plan des rues prend la forme d'un réseau continu reliant les lieux entre eux. Une bonne infrastructure de transport est essentielle à la limitation de la circulation.

V.2.2 Environnement 
Nous avons offert aux habitants l'opportunité de vivre dans le respect de l'environnement (bâtiments à basse consommation ou à énergie positive ; limitation des déchets ; recyclage ; utilisation de matériaux naturels et écologiques ; limitation de la consommation d'eau, etc.) et de profiter d'un cadre de vie propre et sûr.

V.2.3 Services 
Mise à la disposition des habitants de services publics, privés, communs et volontaires accessibles à tous les habitants. Exemple : service de ramassage de déchets.

V.2.4 Equité 
la rénovation de Lingwala en éco quartier doit être juste pour chaque ménage, à la fois pour les générations actuelles et futures (habitations décentes à des prix abordables, services accessibles à tous et espaces publics ouverts à tous).

V.2.5 Diversité 
Nous avons développé des quartiers diversifiés et à cohésion sociale, par la mixité des catégories sociales (mixité de l'offre de logements, des opportunités d'emplois, partage d'activités) et la mixité des générations.

V.2.6 Mixité de fonctions 
La différence majeure avec les quartiers suburbains existants qui connaissent souvent un zonage (séparant les zones résidentielles des zones commerciales) : un quartier durable offre une mixité de fonctions (lieu d'habitation, de travail, de loisirs et de commerces).

V.2.7 Identité 
Active, globale et sûre, avec une forte culture locale et un partage d'activités de quartier ; cela apporte le sentiment d'appartenance au quartier que beaucoup d'habitants recherchent. Chaque quartier nécessite, par conséquent, un centre bien défini (un endroit où les habitants peuvent trouver des commerces et pratiquer des activités culturelles ou sociales, etc.).

V.2.8 Participation des citoyens et des habitants, coopération et engagement 

Les habitants doivent communiquer entre eux et être impliqués dans la co-création de leur éco-quartier. Ils doivent pouvoir exprimer leurs avis sur la manière dont le quartier est géré. Les quartiers sont plus actifs que des logements individuels ; ils représentent le support pour de plus larges activités, offrant beaucoup de services sociaux qui permettent de lier les individus entre eux et de faire naître un sentiment d'appartenance au quartier.

Figure V.1

La quête de quartiers plus durables nécessite que l'on se penche sur de telles qualités et que l'on étudie ce qui peut être fait, pour donner un nouvel essor à différents quartiers. L'on doit travailler du centre vers l'extérieur, "couche par couche, en commençant par reconnecter les quartiers les plus centraux, qui sont à seulement quelques minutes à pied des centres animés".

La commune de Lingwala à été rénovée pour 174 403 habitants à l'horizon 2027, avec une densité de 60 557 habitants/Km2, une superficie totale de 288Ha ; l'espace réservé à l'habitat est de 181Ha 44a. Avec une taille moyenne de 8 personnes par ménage, il y aura 21 800 logements répartis dans des immeubles de R+5, R+8 et R+10(c.à.d. des immeubles de 5,8 et 10 étages). Ainsi, pour un immeuble de R+5 l'on prévoit 40 appartements ; 64 appartements pour R+8 et 80 appartements pour R+10.

Une résolution commune de type d'habitat prévoit la catégorie semi-collective et collective, s'appliquant aux immeubles à appartements à niveaux multiples, partageant tous ensemble les mêmes espaces de transitions et ayant perdu la prise de concession personnel au sol.

Cependant, chaque immeuble contient des appartements par plancher répartis dans cinq catégories, à savoir :

§ Appartement à deux chambres

Séjour 25m2

Coin repas 10m2

Cuisine 6m2

2 chambres 8m2

Salle d'eau 5m2

Hall et circulation 5m2

Buanderie 2m2

Total 69m2

§ Studio

Salon 12m2

Kitchenette 4m2

Coin repas 2m2

Chambre 10m2

Sanitaire 3m2

Total 31m2

§ Appartement à trois chambres type I

Séjour 25m2

Coin repas 10m2

Cuisine 6m2

2 chambres 9m2

Chambre 12m2

SDB 5m2

Réserve 2m2

Hall et autre 3m2

Buanderie 2m2

Total 78m2

§ Appartement à trois chambres type II (haut standing)

Séjour 30m2

Coin repas 12m2

Cuisine 6m2

2 chambres 9m2

Chambre 12m2

2SDB 5m2

Réserve 2m2

Hall et autre 6m2

WC visiteur 2m2

Buanderie 2m2

Total 98m2

§ Appartement à quatre chambres type III (haut standing)

Salon familial 25m2

Sale à manger 10m2

Salon VIP 16m2

Cuisine 8m2

2 chambres 9m2

Chambre 12m2

Chambre 8m2

Sanitaires 12m2

Réserve 2m2

Hall et autre 6m2

Buanderie 3m2

Total 111m2

Il y a lieu de faire remarquer que la différence de standing des appartements n'est pas l'objet de la forme ni de l'apparence extérieure des immeubles, mais du fond et du confort intérieur.

CARTE V.2 PLAN DE RENOVATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA

V.3 PLAN PARTICULIER D'AMENAGEMENT

C'est le zoom d'une partie de la commune de Lingwala. Ce zoom à pour objectif de montrer les détails de la rénovation, et l'on a ainsi fait le PPA en zoomant le quartier Paka Djuma (0,28ha) et le quartier 30 Juin (0,32 ha) soit une total de 0,60ha (6000).

L'on va implanter 16 logements individuels, 15 immeubles collectifs avec des galeries au rez-de-chaussée, 23 immeubles semi-collectifs, 50 immeubles collectifs et 51 immeubles semi collectifs en bande et jumelés. Les bâtiments semi collectifs ont 8 nivaux avec 64 logements par immeuble, ce qui donne un total de 4 736 logements ; les collectifs ont 10 niveaux avec 80 logements par immeubles, ce qui donne 5 200 logements.

Le total de logements dans le site zoomé est de 9952, pouvant abrités 79 616 habitants. Nous avons prévu un centre de transit de décharge des rebuts, des bacs à ordures publics à chaque 250m, 6 équipements scolaires, 2 équipements sanitaires, 2 bureaux de quartiers, un marché municipal, une place, une aire de jeux, deux aires de stationnement, la maison communale et une zone tampon d'espace vert séparant la rivière Gombe et les habitations(carte V.3).

Pour cet aménagement, l'on a tenu compte de :

V.3.1 Diversité des formes, des fonctions, mixité sociale et économique 

La rénovation a été permise par la diversité de logements en termes d'architecture, taille et prix. La surface moyenne des logements est de 78 m; la taille moyenne des ménages est de 8 habitants par logement. Sa structure facilite une vie conviviale et confortable, tout en maintenant des espaces et jardins privés, calmes et noyés dans la verdure.

Le commune a été, comme prévue, organisée en plusieurs îlots répartis en zones de développement, chacun étant différent des autres et reflétant les préférences des habitants qui l'occupent ou des fonctions différentes.

V.3.2 Eau 

La consommation d'eau est réduite. Un triple système de récupération des eaux protège la ressource : l'eau pluviale des toitures est conduite vers des bassins de rétention, via un système de drainage préservant ses qualités. Elle peut servir pour les toilettes. Les eaux claires des voiries sont collectées dans un réservoir, via un réseau de petits canaux étanches ; les eaux usées des cuisines sont collectées dans un autre réservoir, traitées et réinjectées dans les canaux ; les eaux des toilettes seront collectées séparément, les fluides filtrés et les boues solides étant valorisés en  biogaz.

V.3.3 Sols et paysage 

Moindre perte et gaspillage de sols : hors-bâtiments, aucune imperméabilisation des sols n'a été tolérée (Peu de places de parkings, pas de routes traversantes; les routes sont toutes en briques, sur un lit de sable et les chemins sont perméables. Des noues et des terrasses végétalistes compenseront une partie de l'artificialisation due au bâti.

V.3.4 Biodiversité 

L'éco-quartier est lui-même conçu comme une trame verte ; il n'est presque pas écologiquement fragmenté, tout en étant connecté à de grands espaces verts et aquatiques.

V.3.5 Empreinte écologique et  énergétique de l'habitation et des habitants ou usagers ont été très fortement réduites par rapport à la moyenne de la ville.
Une partie de logements est énergétiquement indépendante (non connectée au réseau) et la consommation énergétique a été en moyenne réduite de moitié ; 2500 kWh d'électricité de consommation annuelle. L'électricité viendra d'éoliennes, d'une station de biomasse, pour la  cogénération de chaleur et d'électricité ; il y aura de panneaux solaires photovoltaïques et thermiques pour les logements à haut standing. Les maisons plus récentes auront des toitures où les panneaux sont intégrés, couvrant souvent la totalité de la toiture et répondant mieux aux besoins des habitants. L'excès d'électricité des maisons dont le toit est photovoltaïque est injecté dans le réseau public. Un programme de suivi aidera les habitants à suivre et comprendre leur consommation d'énergie.

V.3.6 Effet de serre 

Le bilan-carbone a été allégé ou équilibré par un moindre appel aux énergies fossiles pour les matériaux de construction, et en faisant essentiellement appel à des énergies renouvelables, pour le fonctionnement (il ne s'agit cependant pas, dans la plupart de cas, de maisons passives ou à énergie positive; la consommation d'énergie est réduite de moitié par rapport à la demande domestique moyenne à Kinshasa (104 kW/h/m²).

V.3.7. Architecture écologique (ou architecture durable) :

Qui est un mode de conception et de réalisation de logement ayant pour préoccupation de concevoir une architecture respectueuse de l' environnement et de l' écologie. Il existe de multiples facettes de l'architecture écologique, certaines s'intéressant surtout à la technologie, la gestion, ou d'autres privilégient la santé de l'homme, ou encore d'autres, plaçant le respect de la nature au centre de leurs préoccupations(carte V.1).

Photo V.1 logement conçu selon architecture durables

CARTE V.3 PLAN PARTICULIER D'AMENAGEMENT DE LINGWALA

CONCLUSION GENERALE

Un aménagement durable de quartier se conçoit par une prise en compte d'un ensemble d'impacts tant au niveau environnemental qu'aux niveaux économique et social, aussi bien lors du déroulement du projet que dans sa phase d'exploitation. Cela signifie que, dans une approche conceptuelle, il faut prendre en compte différents paramètres comme :


· la question de l'étalement urbain (ville compacte) et de la densité : la question de la densité suppose une utilisation efficace de l'espace pour équilibrer les fonctions liées au logement, à l'emploi, aux équipements et infrastructures collectifs, à la mixité des fonctions, à la mobilité intermodale et douce ; la limite de l'étalement urbain est également prioritaire, compte tenu notamment de l'impact de la ville sur l'empreinte écologique, ce qui signifie qu'il faut privilégier sa compacité ;


· les flux
: dans la logique du quartier durable, la question des flux d'éléments et de matières (eau, énergie, matières premières, production de déchets...) doit être évaluée dans la perspective de leur sauvegarde (préservation et valorisation de la biodiversité) d'une économie à utilisation rationnelle de l'énergie, récupération de l'eau de pluie...), d'une valorisation efficace (utilisation des énergies renouvelables), d'économie en boucle (valorisation de la biomasse issue de la collecte de déchets ménagers) ;


· les questions sociales : si l'on considère le quartier comme un système vivant, avec des interactions entre des individus qui interagissent entre eux et sont intégrés à des logiques fonctionnelles (habitat, loisirs...), il faut concevoir le quartier de manière à offrir des infrastructures et services accessibles à tous ;


· les technologies innovantes : la (ré) vitalisation d'un quartier en quartier durable s'accompagne généralement de la mise en oeuvre de technologiques innovantes, par exemple dans le domaine des énergies renouvelables ou de l'utilisation rationnelle de l'énergie, ce qui se traduit par la création d'emplois dans des nouvelles filières économiques ;


· l'architecture : il y a nécessité de mener une réflexion sur l'architecture contemporaine, patrimoine de demain et sur l'architecture écologique, dans le souci de qualité pour tous les habitants, comme composante de l'identité du quartier durable ;


· la participation : la réussite d'un quartier durable repose généralement sur une dynamique participative forte, dont les acteurs s'impliquent depuis l'idée du projet jusqu'à le vivre. Cette composante est indispensable pour que les principes du développement durable soient compris, acceptés et fassent l'objet d'une appropriation dans les pratiques quotidiennes de tous les habitants du quartier.

Par ailleurs, depuis le milieu des années 1990, le droit de l'urbanisme a considérablement évolué, pour imposer la prise en compte du développement durable dans toute opération urbaine, quelle qu'en soit l'échelle de la planification intercommunale ou communale, jusqu'à l'opération d'aménagement proprement dite. Mais cette évolution a également contribué à un foisonnement réglementaire dans lequel les responsables territoriaux doivent inscrire la mise en oeuvre de leurs politiques urbaines et de leurs projets d'aménagement.

C'est donc à la fois pour contribuer au respect des exigences réglementaires en matière d'environnement et, surtout, pour favoriser la recherche d'une véritable plus value environnementale et énergétique dans les pratiques urbanistiques que nous avons étudié et proposé la rénovation de Lingwala. Nous l'avons fait avec un souci constant de pragmatisme et d'efficacité. Cela confère un caractère d'opérationnalité et d'adaptabilité qui permettra aux acteurs de l'utiliser, dans la quasi-totalité de projets d'aménagement et d'urbanisme qu'ils seront amenés à conduire, pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, sans hypothéquer celle des générations futures.

Le quartier durable n'est plus une utopie ! On le considère aujourd'hui comme des références incontestables en matière d'efficacité énergétique des bâtiments, d'utilisation des énergies renouvelables, de mobilité douce ou de gestion environnementale au sens large (gestion des l'eau, maintien de la biodiversité ...). Certains quartiers démontrent clairement que le concept d'éco-quartier permet de réduire l'empreinte écologique (concept Zéro émission), tout en diminuant les inégalités sociales et écologiques et en créant de l'emploi local.

Les outils réglementaires et juridiques (en aménagement du territoire, en revitalisation urbaine, ...) et leviers (plans divers, systèmes de primes, facilitateurs,...) existent pour activer une politique axée vers le quartier durable. La dynamique dans laquelle s'inscrirait la commune pour oeuvrer en faveur du développement durable est un facteur favorisant la volonté politique de voir naître sur son territoire, un quartier durable.

C'est pourquoi, la contagion du concept de développement durable doit encore faire son chemin dans les villes congolaises, comme nous avons tenté de faire à Lingwala en :

§ utilisant efficacement l'espace d'une manière horizontale pour équilibrer les fonctions liées au logement, à la mixité des fonctions, à l'étalement urbain;

§ concevant un éco-quartier de manière à offrir des infrastructures et services accessibles à tous ;

§ offrant aux habitants l'opportunité de vivre dans le respect de l'environnement (bâtiments à basse consommation ou à énergie positive ; limitation des déchets ; recyclage ; utilisation de matériaux naturels et écologiques ; limitation de la consommation d'eau, etc.) et de profiter d'un cadre de vie propre et sûr ;

§ réduisant la consommation d'eau par un triple système de récupération des eaux protégeant la ressource. 

Au cours de cette étude, nous avons tenté d'ouvrir des portes pour que les élus locaux ou régionaux programment, dans leur action politique, des objectifs de développement durable, à l'échelle territoriale, et dans ce cas, particulièrement à l'échelle du quartier.

Cette programmation appartient, en effet, à la sphère politique ; tandis que la conception et la planification du projet appartiennent aux professionnels, qui doivent conserver leur part d'autonomie et d'inventivité dans leur travail.

Dans ce sens, programmer un quartier durable consiste alors à :


· définir les modes de « qualité de vie/qualités de ville", que l'on cherche à mettre en oeuvre (une mobilité douce, la sécurisation de l'espace public, la gestion économe des ressources, la santé...). A cet égard, les exemples réalisés sont très importants pour donner corps à ces "qualités". L'examen des exemples devrait alors permettre de lister ces "qualités de ville" recherchées ;


· définir des cibles performantielles : il faut ensuite systématiquement lier ces qualités de ville à des objectifs plus précis qui permettent d'y arriver (énergie,

éco-gestion de l'eau, concepts de boucles locales pour les matériaux, les déchets, «altermobilité »...). Le choix de ces cibles est encore un travail éminemment politique ; il implique un projet large pour le quartier, la commune, la province... Mais il doit être concret (parler de % de rejets d'eau, de kWh/m², de kg de CO2, etc.).


· identifier les moyens/outils juridiques, qui permettent aux élus, d'en assurer la réalisation dans tous les cas de figure (maîtrise foncière publique ou gestion des acteurs privés, gros projets en neuf, petits projets en rénovation...). Très pratiquement, il est important de savoir, s'il suffit d'imposer une cible (comment éviter les recours devant le tribunal) ou si quelques lignes dans un cahier des charges sont suffisantes (l'administration peut-elle l'imposer dans un cahier des charges ?).... Il est également important d'identifier quels sont les processus de contrôle et quelle est la base légale pour ces contrôles ?


· enfin, identifier les techniques (constructives...), qui les rendent accessibles (construction passive, perméabilisation des sols, voitures partagées,...). Il s'agit ici d'information pure. Elle doit être mise en relation aux spécificités locales (qualité des sols ou topographie, problèmes urgents...). Le retour d'expérience de chaque technique est important, même si elles ne sont pas toutes mises en oeuvre dans le même quartier. Il faut laisser aux concepteurs le choix de méthodes, pour autant que les cibles soient atteintes.

Pour accélérer les politiques d'un aménagement du territoire et d'un urbanisme durable, il est évident que tous les niveaux de pouvoir, le gouvernement central en tête, doivent accorder leurs violons, pour mettre en oeuvre un plan ambitieux pour l'efficacité énergétique des bâtiments, basé notamment sur les mesures fiscales favorables, des mécanismes permettant de préfinancer des opérations (tiers investisseur, partenariat public privé...).

A ce sujet, les communes doivent faire pression sur les niveaux de pouvoir supérieur, car seules, la voix vers le développement durable sera sans doute plus longue.

Aujourd'hui, la question du (ré) construction, de la revitalisation d'un quartier ne peut se contenter de solutions purement techniques (des logements, des infrastructures publiques, des voies d'accès...). Elle doit reposer sur les dynamiques sociales, les usages, le développement économique, la qualité de vie, et doit conduire à réduire les inégalités écologiques là où les inégalités sociales sont déjà bien présentes.

Bien plus que l'utilité d'un quartier pour lui-même, qui fait de lui un usage purement « mécanique », il faut penser sa revitalisation, dans une approche « organique » ou « dynamique », qui fait qu'un quartier se construit avec ses habitants, se vit au quotidien. Tout l'inverse d'un quartier où les habitants subissent les contraintes liées à la mobilité (ou à l'immobilité), à la hausse de la facture énergétique, à un sentiment d'insécurité, à la promiscuité, à l'insalubrité, aux nuisances.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

1. ARENE, (2005), Quartiers durables : guide d'expériences européennes, PUF, France.

2. BONARD Y., GAILLARD D. et SCHAEFFER V., (2008), «Genève/Lausanne : enjeux sociaux et quartiers durables», Urbanisme, No.363, 56-60.

3. CHARLOT-VALDIEU, C. et OUTREQUIN, P., (2009), L'urbanisme durable : concevoir un éco-quartier, Paris, Le Moniteur.

4. CHARLOT-VALDIEU, C. et OUTREQUIN, P., (2009), Eco-quartier : Mode d'emploi, Paris, Eyrolles

Consulter la page Philippe Outrequin d'Amazon réultats de recherche Infos sur La Plate-forme Auteurs6. EMELIANOFF, C., (2002), «Comment définir une ville durable», Paris, Edition Emelia.

7. EMELIANOFF, C., Theys J. (2000), «Les contradictions de la ville durable», in Theys J. (dir.), Développement durable, ville et territoire, Paris ; Melt-drast.

8. Lefebvre H., (1972), Le droit à la ville, Paris, Seuil.

9. LEFEVRE, P. et SABARD, M., (2009), Les éco-quartiers : l'avenir de la ville durable, Rennes, Apogée.

10. DUMONT, M. et HELLIER, E., (2010), «Les nouvelles périphéries urbaines : formes, logiques et modèles de la ville contemporaine», Rennes, Presses universitaires de Rennes.

11. BOUILLON, F., (2009), «Les mondes du squat. Anthropologie d'un habitat précaire», Paris, PUF/Le Monde.

12. KASSAY NGUR-IKONE, J, (2009), «La politique publique de la gestion des espaces verts par l'hôtel de ville de Kinshasa», Kinshasa.

13. GUBRY, P, (1988), «Population et environnement dans les pays du Sud», CEFED, Paris

14. LIERDEMAN, E,( 2009), «De la nature en ville à l'écosystème urbain», PUF, Paris,

15. DUBOIS-MAURY, J, (1993), L'aménagement urbain, Outils juridiques et forme urbaine», Dalloz, Paris,

16. FUMUNZANA MUKETA, (2008), «Kinshasa un quartier à l'autre», Kinshasa, Edition Harmattan

17. WACKERMAN, Gabriel, (2005), «Ville et Environnement», Edition Marketing S.A, Paris.

18. UNWIN, R., (2012), «Etude pratique des plans de villes», paris, Edition Parenthèses.

19. NZUZI LELO, (1989), «Urbanisme et aménagement en Afrique noire», Kinshasa, Edition Harmattan.

20. LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI, Claudine, (2004), Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Edition Cordaid

21. NZUZI LELO, (2008), «Kinshasa : Ville et environnement», Edition Harmattan, Kinshasa.

22. NZUZI LELO, (2011), «Kinshasa : Planification et Aménagement», Edition Harmattan, Kinshasa.

23. BIDOU, D., (1993), Livre vert de l'écologie urbaine dans la construction et l'habitat, Paris.

II. Cours Inédits

1. KABAMBA KABATA, (2009-2010), Opération d'aménagement, cours, 3ème graduat urbanisme, IBTP/Gombe, inédit.

2. BINZANGI KAMALANDUA, (2009-2010), Ecologie Générale, cours, 3ème graduat urbanisme, I.S.A.U/Gombe, inédit.

3. BINZANGI KAMALANDUA, (2011-2012), Ecologie urbaine, cours, 2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe, inédit.

4. MABOLOKO, (2010-2011), Méthodes de recherche, Cours, 1ère licence, Urbanisme, I.S.A.U/Gombe, inédit.

III. Mémoire et TFC

1. MBODO VANGU, T, 2009, Impacts du programme d'assainissement urbain de Kinshasa (PAUK) sur l'environnement : Cas de la commune de BARUMBU, TFE, I.S.P/Gombe.

2. EMELIANOFF, C., 1999, La ville durable, un modèle émergent : géoscopie du réseau européen des villes durables (Porto, Strasbourg, Gdansk), thèse de doctorat en géographie, université d'Orléans.

3. BWAZU DUNGIA, 2010, Problématique de la construction des équipements scolaires dans la ville de Kinshasa : étude menée dans la commune de Lingwala, TFC, I.B.T.P/Gombe.

IV. Revues et autres ouvrages

1. La monographie de la ville de Kinshasa Avril 2005.

2. Microsoft Encarta 2010.

3. Dictionnaire Hachette 2000.

4. Deuxième supplément du Grand Larousse encyclopédique 2010

5. Dictionnaire Petit Larousse illustré 2010.

6. CUNHA, A., GUINAND, S. et BONARD Y., (2007), «Vers un urbanisme durable», Vues sur la ville, No.17.

7. LEROY A., (2010), Eco-quartiers, topos d'une éco politique ?, La Revue internationale des livres et des idées.

8. CASSAIGNE B., (2009), «La ville durable», Projet, No.313, 78-83.

9. EMELIANOFF, C., (2007), Les quartiers durables en Europe : un tournant urbanistique ?, Urbia : Les cahiers du développement durable, No.4, 11-30.

10. EMELIANOFF, C., (2004), L'urbanisme durable en Europe : à quel prix ?, Écologie et politique, No.29, 21-36.

11. La Revue durable, (2008), L'éco-quartier, pivot d'une politique durable de la ville, La Revue durable, No.28, 52-55.

12. LERESCHE J.P. et AUDE'TAT M. (dir.), (2006), Participation et développement urbain durable, Urbia, No.3.

13. MEEDAT, (2008), Éco-quartiers, projets remarqués : Leicester, No.131. LEMONIER M., (2008), Eco-quartiers. Les pionniers font école, Diagonal, No.178, 41-42.

V. Sites web

Www.UN-Habitat.Org, 2011

Www.Wind-Works.Org, 2012

Www. Wikipedia.com, 2012

Www.Ecoquartiers.Developpement-Durable.Gouv.Fr, 201

ANNEXE

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINSTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT SUPERIEUR D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME

SECTION : URBANISME

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE DESTINE AUX MENAGES

Sujet d'étude : LA TAUDIFICATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA : CAUSES, CONSEQUENCES ET PERCEPTIVE DE RENOVATION EN QUARTIER DURABLE

I. Généralités

1. Commune ...........................................................................

2. Quartier ....................................................................

3. Rue ou Avenue ..............................................................

4. Numéro .....................................................................

5. Date de l'enquête ...........................................................

6. Numéro de la fiche .........................................................

7. Nom de l'enquêteur ........................................................

II. Identification de l'enquêté

1. Sexe : Masculin Féminin (1)

2. Age : ..................................................................................

3. Etat civil : Célibataire marié(e) divorcé(e) veuf (ve) (1)

4. Niveau d'étude : Sans niveau Primaire Diplôme d'Etat

Supérieur (1)

5. Profession : ........................................................................................

6. Taille du ménage : 2 3 4 5 6 7 8 9 10

plus de 10 (1)

III. Qualités de l'habitat

1. Depuis combien de temps habitez-vous ce quartier ou cette commune ? ...............

2. Etes-vous propriétaire ou locataire ? ...................................................

3. Occupez-vous seul toute la parcelle ? Oui Non (1)

4. Si non, dans la même parcelle combien y a-t-il d'autres personnes ? ...............

5. Votre logement avec quels matériaux est-il construit ?.................................................

6. Dans votre maison combien des chambres avez-vous? 1 2 3 4

plus de 5 (1)

7. Une chambre par combien de personnes est-elle occupée? 1 2 3 4

plus de 5 (1)

8. Votre logement a-t-il un plafond ? Oui Non (1)

9. Vos toilettes et douches se trouvent dans la maison ou à l'extérieur ?

à l'intérieur à l'extérieur (1)

10. Quel type de toilette ou douche avez-vous ?..................................................................

11. Sont-elles connectées à une fosse septique ? Oui Non (1)

12. La fosse septique est-elle en bon état ? Oui Non (1)

13. Votre parcelle est-elle clôturée ? Oui Non (1)

14. Si Oui, C'est quel type de clôture ? ...................................................................

15. La clôture est-elle en bon état ? Oui Non (1)

16. Si non, pourquoi ? ......................................................................

17. Dan votre maison, y a-t-il une cuisine ? Oui Non (1)

18. Votre maison est-elle alimentée en électricité ? Oui Non (1)

19. Si Oui, l'électricité est-elle stable ? Oui Non (1)

20. Etes-vous connecté à partir d'une cabine ? Oui Non (1)

21. Si non, comment êtes-vous alors connecté ? .......................................

22. Etes-vous approvisionnés en eau potable ? Oui Non (1)

23. Si oui, l'approvisionnement est-il régulier ? Oui Non (1)

24. Si non, par quel moyen êtes-vous approvisionnés ? ................................

25. Votre avenue est-elle asphaltée ? Oui Non (1)

26. Si oui, est-elle en bon état ? Oui Non (1)

27. Si non, de quoi est-elle recouverte? .................................................

28. Votre avenue est-elle éclairée ? Oui Non (1)

29. Le long de votre rue ou avenue y a-t-il des caniveaux ou collecteurs ?

Oui Non (1)

30. Si oui, sont-ils entretenus ? Oui Non (1)

31. Y a-t-il des égouts ? Oui Non (1)

32. Les avenues sont-elles bien dimensionnées ? Oui Non (1)

33. Comment évacuez-vous les eaux usées et de pluie ? ..............................

34. Les ordures ménagères comment sont-ils évacuées ? ..............................

35. Si c'est par un service, est-il régulier ? Oui Non (1)

36. Et ce service, où les déverse-t-il ? ....................................................

37. Si c'est vous-même, où les jetez-vous ? ...................................................

38. Pouvez-vous estimer la quantité de déchets ménagers solides que vous évacuez par semaine ? Oui Non (1)

39. Le marché que vous fréquentez, à quelle distance se situe-il ? ........................

40. Y a-t-il un service d'assainissement dudit marché ? Oui Non (1)

41. Si Non, comment se fait l'entretien du marché ? ....................................

42. Le marché où jette-t-il ces ordures ? .....................................................

Merci pour votre disponibilité.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINSTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT SUPERIEUR D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME

SECTION : URBANISME

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE DESTINE AUX GESTIONNAIRES DE LA COMMUNE DE LINGWALA

Sujet d'étude : LA TAUDIFICATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA : CAUSES, CONSEQUENCES ET PERCEPTIVE DE RENOVATION EN QUARTIER DURABLE

I. Généralités

1. Commune ...........................................................................

2. Quartier ....................................................................

3. Rue ou Avenue ..............................................................

4. Numéro .....................................................................

5. Date de l'enquête ...........................................................

6. Numéro de la fiche .........................................................

7. Nom de l'enquêteur ........................................................

II. Identification de l'enquêté

1. Sexe : Masculin Féminin (1)

2. Age : ..................................................................................

3. Etat civil : Célibataire marié(e) divorcé(e) veuf (ve) (1)

4. Niveau d'étude : Sans niveau Primaire Diplôme d'Etat

Supérieur (1)

5. Profession : ........................................................................................

III. Qualités de l'habitat

1. Depuis combien de temps habitez-vous ce quartier ou cette commune ? ...............

2. Dans votre commune, la majorité est-elle constituée de propriétaire ou locataire ? Propriétaire Locataire (1)

3. Les logements que l'on trouve dans votre commune, comment les appréciez-vous ?

T.B. B AB Me Ma (1)

4. Avez-vous une idée du nombre de personnes qui dorment dans une chambre ?

Oui Non (1)

5. Si oui, comment appréciez-vous ce nombre ? Bon Mauvais (1)

6. Les logements de la commune sont-ils tous dotés de fenêtre ? Oui Non (1)

7. Si oui, comment les appréciez-vous ? Bon Mauvais (1)

8. Avez-vous une idée sur les dimensions des chambres ? Oui Non (1)

9. Si oui, pouvez-vous les donner ?.......................................................................................

10. Dans les parcelles, comment appréciez-vous la position des douches et des toilettes ?

Bon Mauvaise (1)

11. Les douches et les toilettes, comment les appréciez-vous ? Bon Mauvais (1)

12. Les résidences sont-elles connectées à des fosses septiques ? Oui Non (1)

13. Si elles sont connectées à des fosses septiques, comment appréciez-vous leur état ?

T.B. B AB Me Ma (1)

14. Comment appréciez-vous les limites des parcelles ? Bonne Mauvais (1)

15. Si bonne, pourquoi ? .....................................................................

16. Si mauvaise, pourquoi ? .....................................................................

17. Avez-vous une idée sur la situation des cuisines dans les résidences ? Oui Non (1)

18. Si oui, où se trouvent-elles situées ? à l'extérieur à l'intérieur (1)

19. Si à l'extérieur, comment appréciez-vous cette localisation ? Bonne Mauvais (1)

20. Les parcelles sont-elles approvisionnées en eau potable ? Oui Non (1)

21. Si oui, l'approvisionnement est-il régulier ? Oui Non (1)

22. Si non, pourquoi ?..................................................................................................................

23. Que faites-vous pour résoudre ce problème ?..................................................................

24. Toutes les avenues sont-elles asphaltées ? Oui Non (1)

25. Si oui, dans quel état se trouvent-elles ? T.B. B AB Me Ma (1)

26. Dans votre commune quelle est l'importance de l'éclairage publique ?

Suffisante Insuffisante Presque nul (1)

27. Dans votre commune, avez-vous une idée sur l'importance spatiale des caniveaux ou des collecteurs ? Suffisante Insuffisante Presque nul

28. Ces infrastructures sont-elles entretenues ? Oui Non (1)

29. Si oui, quels sont : - leur nombre ?...................................................

- leur longueur ?..................................................

- leur taille ? .....................................

30. Les dimensions des avenues et des rues comment les trouvez-vous ?

Bonne Mauvais (1)

31. Dans la commune, les eaux usées et de pluie, comment sont-elles évacuées ?..........................................................................................................................................

32. Dans la commune, les ordures ménagères, comment sont-elles évacuées ?..........................................................................................................................................

33. Si par un service, celui-ci est-il régulier ? Oui Non (1)

34. Si oui, quelles sont les preuves s'une évacuation régulière ?...............................................

35. Si non, pourquoi ? .............................................................................

36. Si non, quand pensez-vous ? .................................................................

37. Pour l'ensemble de la commune, avez-vous une idée de la quantité des déchets ménagers solides qu'on évacue ? Oui Non (1)

38. Si oui, c'est quel tonnage par jour ?........................................................................................

39. Disposez-vous d'un marché municipal ? Oui Non (1)

40. Si oui, la position est-elle : centrale excentrique (1)

41. Dans la commune, existe-t-il un service d'assainissement ? Oui Non (1)

42. Si oui, comment procède-t-il ?.................................................................................................

43. Si non, pourquoi ? ..............................................................................

44. L'état de commune de Lingwala, comment pouvez-vous l'appréciez ?

E T.B. B AB Me Ma (1)

Merci pour votre disponibilité.

* 1LEROY, A., (2010), «Eco-quartiers, topos d'une éco politique ?», Revue internationale des livres et des idées, P15

* 2KASSAY NGUR-IKONE, J, (2009), La politique publique de la gestion des espaces verts par l'hôtel de ville de Kinshasa, Harmattan, Kinshasa, P2

* 3 GUBRY P, 1988, Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris P4

* 4 Cité par GUBRY P, 1988, Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris P6

* 5 Cité par GUBRY P, 1988, Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris P6

* 6 LIERDEMAN E, 2009, De la nature en ville à l'écosystème urbain, PUF, Paris, P4

* 7 BINZANGI KAMALANDUA, (2011-2012), «Ecologie urbaine, cours inédit», 2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe.

* 8 BINZANGI KAMALANDUA, opcit

* 9 Microsoft Encarta 2010 et deuxième supplément du Grand Larousse encyclopédique 2010

* 10 BINZANGI, Idem

* 11 Www. Wikipedia.com

* 12 BINZANGI KAMALANDUA, (2011-2012), «Ecologie urbaine, cours inédit», 2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe.

* 13 Jocelyne Dubois-Maury, 1993, L'aménagement urbain, Outils juridiques et forme urbaine, Dalloz, Paris, P9.

* 14 www.wind-works.org

* 15 Microsoft Encarta 2010

* 16 Lopez Moreno Eduardo, Warah Rasna, (2006-2007), Le Rapport sur l'état des villes dans le monde. Tendances urbaines et bidonvilles au XXIème siècle, Chronique ONU, vol. XLIII, n° 2.

* 17 Idem

* 18Cité par KABAMBA KABATA, Opération d'aménagement, cours inédit, 3ème graduat urbanisme, IBTP/Gombe, 2009-2010.

* 19 Cité par KABAMBA KABATA, opcit

* 20 Cité par KABAMBA KABATA, Idem

* 21 NOUAILLES Primaël, 2008, Eco quartier, concept et réalisation, Urbactis, P6

* 22 Dictionnaire Petit Larousse illustré 2010

* 23 MBODO VANGU Thina, 2009, Impacts du programme d'assainissement urbain de Kinshasa (PAUK) sur l'environnement : Cas de la commune de BARUMBU, TFE, I.S.P/Gombe, P7

* 24 MBODO VANGU Thina, Opcit, P7

* 25 MBODO VANGU Thina, Idem, P9

* 26 MBODO VANGU Thina, Ibidem,P9

* 27 Microsoft Encarta, 2010

* 28 UN-Habitat.Org

* 29 Microsoft Encarta, 2010

* 30 UN-Habitat.Org

* 31 Microsoft Encarta, 2010

* 32 Microsoft Encarta 2010

* 33 Www. Wikipedia.com

* 34 Www. Wikipedia.com

* 35 FUMUNZANA MUKETA, 2008, Kinshasa un quartier à l'autre, Harmattan, Kinshasa, P118

* 36 Commune de Lingwala Mars 2012

* 37 Idem

* 38 MABOLOKO, 2011, Méthodes de recherche, Cours inédit, 1ère licence, Urbanisme, I.S.A.U/Gombe.

* 39 www.wikipedia.org (2010)

* 40 SIDA : signifie selon les fonctionnaires, le Salaire Insignifiant Difficilement Acquis

* 41 Auteur anonyme, Avril 2005, La monographie de la ville de Kinshasa.

* 42 Idem

* 43LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI Claudine, 2004, Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Edition Cordaid. P.82

* 44 LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI Claudine, Idem

* 45 LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI Claudine, Ibidem

* 46 WACKERMAN Gabriel, 2005, Ville et Environnement, Edition Marketing S.A, Paris, P 334

* 47 Idem

* 48 MICS2

* 49 RNDH, Avril 2005, cités dans la monographie de la ville de Kinshasa, P. 109

* 50 Dictionnaire Hachette 2000. Ce système est d'application à Kinshasa depuis 1999. Il consiste à fournir de l'électricité de manière intermittente à une communauté puis à une autre.

* 51 RNDH, 2000-2001, cités dans la monographie de la ville de Kinshasa Avril 2005, P. 127

* 52 FUMUNZANA MUKETA Jacques, 2008, Kinshasa d'un quartier à l'autre, Harmattan, Kinshasa, P118

* 53 Auteur anonyme, (Avril 2005)La monographie de la ville de Kinshasa

* 54 www.wikipedia.org (2010)






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon