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Dynamique urbaine et insécurité dans la commune d'abomey-calavi

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par Elossi Alain SOGBO
Université Abomey-Calavi(UAC) Bénin - Maîtrise 2013
  

Disponible en mode multipage

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    Université d'Abomey-Calavi (UAC)

    *****

    Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH)

    *******

    DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

    ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)

    *******

    Campus d'Abomey-Calavi

    *******

    Mémoire de Maîtrise

    Option : Géographie Humaine et Economique

    DYNAMIQUE URBAINE ET INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI  

    THEME :

    Présenté par :

    SOGBO Elossi Alain

    .

    Sous la direction de :

    Dr. Toussaint VIGNINOU

    Maître-Assistant

    (DGAT/FLASH/UAC)

    Soutenu, le 29/05/2013

    SOMMAIRE

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    SIGLES ET ABREVIATIONS 4

    RESUME 5

    ABSTRACT 5

    INTRODUCTION 6

    CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE 8

    1.1- Cadre théorique 8

    1.2- Approche méthodologique 23

    1.3 - Cadre géographique du secteur d'étude 31

    CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI 35

    2.1- Etat de la population de la cosmmune d'Abomey-Calavi. 35

    2 .2 - L'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi 37

    2.3- Facteurs explicatifs de l'urbanisation 40

    CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI 50

    3.1- Analyse du système de sécurité de la commune d'Abomey-Calavi 50

    3.2- Sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au développement du système sécuritaire 59

    3.3 - Synthèse des éléments de diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. 67

    CHAPITRE IV : SUGGESTIONS 70

    4.1-Démarche méthodologique de formulation de stratégies 70

    4.2-Formulation de proposition de stratégies opérationnelle 71

    CONCLUSION 78

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 80

    LISTE DES TABLEAUX 84

    LISTE DES FIGURES 85

    LISTE DES PHOTOS 86

    TABLE DES MATIERES 94

    DEDICACE

    Ø A tous les membres de ma grande famille Akpo.

    Ø A TOHOUNKPO Anne et toute sa famille.

    REMERCIEMENTS

    Ce travail a été réalisé grâce aux efforts conjugués d'un ensemble de personnes. Qu'il nous soit permis de leur exprimer ici nos vifs remerciements. Notre profonde gratitude à notre maître de mémoire Docteur Toussaint VIGNINOU pour avoir minutieusement supervisé ce travail d'étude et de recherche. Nous espérons sincèrement avoir l'occasion de collaborer de nouveau avec lui dans l'avenir pour la poursuite de nos études. Nous remercions également feu Professeur Joseph Adam AKPAKI pour avoir accepté de nous accompagner dans la réalisation de ce travail mais qui, malheureusement nous aquitté beaucoup plus tôt. Que son âme repose en paix. Nos sincères estimes vont à l'endroit du Docteur Hervé KOMBIENI pour nous avoir guidé dans les méandres du processus de rédaction et nous avoir obligé à mettre de l'ordre dans nos idées. La pertinence de ses remarques a amélioré la qualité de ce mémoire. Recevez ici nos sincères et profonds remerciements pour votre grande qualité scientifique. Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les autres membres du Laboratoire d'Etudes des Dynamiques Urbaines et Régionales(LEDUR).

    Nous n'oublions pas ceux et celles qui nous ont aidé au cours des années, à grandir intérieurement et à raffiner nos analyses.

    Enfin, nous allons nous en vouloir de ne pas mentionner le rôle important joué par nos parents dans la réalisation de ce projet de longue haleine. Grâce aux valeurs qu'ils nous ont inculquées, nous avons développé notre soif d'apprendre et la confiance nécessaire pour mener à bien ce genre d'entreprise. Nous espérons qu'ils sont fiers du fruit de leurs efforts.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    FDS  : Forces de l'Ordre et de Sécurité

    FLASH  : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    LEDUR  : Laboratoire d'Etudes des Dynamiques Urbaines et Régionales

    MEHU  : Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme

    MISD  : Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation

    MISPC  : Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité Publique et des Cultes

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement

    ONU  : Organisation des Nations Unies

    OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

    RGPH1  : Premier Recensement Général de la Population et de l'Habitation

    RGPH2  : Deuxième Recensement Général de la Population et de l'Habitation

    RGPH3  :Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation

    SDAC  : Schéma Directeur d'Aménagement Communal

    RESUME

    La commune d'Abomey-Calavi vit une dynamique urbaine sans précédent. Cette situation a sérieusement impacté la sécurité des personnes et des biens. Pour contribuer à une meilleure connaissance de ce problème et d'y remédier, le thème « Dynamique urbaine et insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi » a été choisi.

    Pour aboutir aux résultats, une méthodologie a été adoptée. Elle se résume à la recherche documentaire, à la collecte des données sur le terrain et à l'analyse des résultats. Les données d'enquêtes ont été collectées grâce aux questionnaires, guides d'entretien et grille d'observation conçus à cet effet. Les données statistiques (données démographiques et données sur la délinquance et la criminalité) ont été collectées respectivement au niveau de l'INSAE et de la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi. La formulation des stratégies opérationnelles quant à elle, s'est basée sur le modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats).

    Il ressort de cette étude que la commune d'Abomey-Calavi connait une dynamique urbaine due à la croissance démographique (47 000 à 400 000 habitants de 1979 en 2012) et à l'extension spatiale. Cette croissance démographique de la population a considérablement contribué à l'insécurité qui se fait observer par la propension des victimes à se plaindre. Dans l'arrondissementd'Abomey-Calavi, le nombre de délinquants et criminels déférés par la Gendarmerie qui était de 570 en 2009 est passé à 715 en 2012. L'insécuritéa donc pris de l'ampleur. Des dispositions idoines s'imposent pour une gestion saine et durable de ce phénomène.

    Mots clés : Abomey-Calavi, dynamique urbaine, insécurité

    ABSTRACT

    The Abomey-Calavi township is in a urban dynamic never seen. This situation has seriously impacted people and goods security. To contribute to an efficient knowledge of this problem and to solve it, this theme has been chosen: «Urban dynamic and insecurity in the township of Abomey-Calavi».

    To have results, a methodology has been adopted. This methodology implies documentary research, data collection on the field and the analysis of results. The investigation data (results) have been collected due to questionnaires and interviews guides elaborated for that. The statistic data (demographical data and data about delinquency and criminality) have been collected at the (INSAE) office and at the brigade of gendarme (policemen station) of Abomey-Calavi. Concerning the formulation of operational strategies, it was based on the example of SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats).

    From this research work, we noticed that the Abomey-Calavi township urban dynamism is due to the demographical growth (47 000 to 400 000 inhabitants from 1979 to2012) and the spatial extension. This demographical growth of the population is a source of an increasing insecurity observed taking into account the victims complaints. In the district of Abomey-Calavi, the number of delinquents and criminals sent by policemen or gendarme was 570 in 2009. This figure has increased in 2012 to 715. Persons and goods insecurity has increased. Then, proper and adequate measures must be set up to well manage this phenomenon for lasting.

    Key-words: Abomey-Calavi, urban dynamic, insecurity

    INTRODUCTION

    L'urbanisation est un processus de l'évolution des sociétés contemporaines et modernes. La croissance démographique que connaît le monde entier modifie la trame sociale et l'environnement habituel et affecte le bien-être des populations (Polese et Wolfe ,1995). Ainsi l'OMS, cité par Sohoudji (2011) affirme que « le taux d'accroissement de la population urbaine est tel que les autorités locales ne peuvent plus suivre l'évolution de la demande concernant les services de base

    L'Afrique a été engagée dans le mouvement depuis une période récente : la conférence de Bucarest a été le vrai départ des préoccupations en 1974 (Assogba, 2003). Mais le fait urbain en Afrique est lié à la colonisation européenne et apparaît surtout le long des côtes où les villes portuaires sont devenues des métropoles économiques voire des capitales d'Etat (Guingnido, 1992). Ce qui affecte aussi les localités environnantes.

    Au Bénin, les villes ont connu une croissance démographique extrêmement rapide après les années 50 (Guingnido, 1992). Cette situation est liée au peu de succès qu'ont connu les politiques de développement rural et à la faiblesse des revenus en milieu rural, aggravée par la chute durable des prix des produits de vente.

    La commune d'Abomey-Calavi, banlieue de Cotonou (ville phare et capitale économique du Bénin) n'a pas été épargnée par ce phénomène. La commune d'Abomey-Calavi a connu une croissance démographique beaucoup plus accélérée depuis les années 70 jusqu'à nos jours. Cette commune comptait 47 000 habitants en 1979 (INSAE, 1988) et environ 400 000 habitants aujourd'hui (INSAE, 2004). Le taux annuel de croissance a été de 9,30 % entre 1992 et 2002 et le rythme actuel doit être très proche de ce taux (INSAE, 2004). La population de la commune double tous les sept ou huit ans (Makpenon, 2011), rythme bien entendu insoutenable. Parallèlement à cette croissance, la commune n'a bénéficié que de très peu d'investissements. Les services publics sont quasi absents et la municipalité n'a pas de moyens (Makpenon, 2011). On note dans la commune d'Abomey-Calavi l'apparition de plusieurs quartiers spontanés sans plan foncier. Il se pose alors le problème de l'équipement en infrastructures sécuritaires.

    Par ailleurs, la dynamique démographique et le ralentissement des activités économiques ont engendré des problèmes de gestion de la sécurité des personnes et des biens comme l'escroquerie, le vol à la tire, les coups et blessures volontaires, le viol, les violences et voies de fait, l'atteinte à la pudeur, le faux en écriture, l'homicide volontaire, etc. Ce sont autant de comportements, soit délictueux, soit criminels, qui ne cessent d'augmenter (Kpanou et Vignikin, 2005).

    Face à l'insécurité dont la fréquence inquiète, l'opinion fait pression sur les autorités pour qu'elles se montrent plus réactives pour garantir leur sécurité et la protection de leurs biens qui est un droit fondamental de la constitution béninoise du 11 décembre 1990.

    Cette situation ne saurait laisser indifférent aucun chercheur habitant de la commune d'Abomey-Calavi encore moins les spécialistes de l'environnement socio-économique. C'est à ce titre que le présent sujet: « DYNAMIQUE URBAINE ET INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI » est choisi.

    Le contenu de la présente étude s'articule autour de quatre points à savoir :

    - cadres théorique, méthodologique et géographique de l'étude ;

    - dynamique urbaine dans la commune d'Abomey-Calavi ;

    - insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ;

    - suggestions.

    CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE

    Pour mieux aborder le thème de cette étude, il s'avère nécessaire de dégager le cadre théorique, d'adopter une méthodologie et de présenter la zone d'étude.

    1.1- Cadre théorique

    Le cadre théorique de l'étude présente la revue de la littérature, la clarification de quelques concepts, la problématique et les hypothèses et objectifs de travail.

    1.1.1- Revue de la littérature

    La revue de littérature fait le point des différentes recherches et analyses effectuées par certains chercheurs sur la question d'urbanisation et de l'insécurité dans les villes.

    1.1.1.1-La dynamique urbaine

    L'urbanisation est globalement récente en Afrique sub-saharienne : environ 15 % de sa population vivaient dans les villes en 1960 et 30 % en 1990 (les proportions des mêmes années étaient de 61 % et 73 % dans les pays industrialisés). Dans sa partie occidentale entre 1960 et 1990, la population urbaine a été multipliée par 06, soit de 13 à 78 millions. Elle devrait encore connaître une forte croissance d'ici 2020 (de 78 à 275 millions) selon les Etudes de Perspectives à Long Terme de l'Afrique de l'Ouest (Club du Sahel : OCDE, 1994). Cette urbanisation se caractérise par son extrême disparité entre une capitale tentaculaire et un réseau de villes nettement plus petites. Cette croissance rapide de la population et de l'urbanisation dans les pays en développement ne s'accompagne pas d'une politique adéquate conduisant ainsi à des difficultés d'accès à des services sociaux de base (Adanzounon, 2010). En ce qui concerne le Bénin, Odoulami (1999), cité par Adanzounon (2010) a montré que la croissance démographique dans les villes a engendré de nombreux problèmes dans les périphéries des grandes villes du pays.

    1.1.1.2-Les fondements théoriques sur la criminalité

    La littérature existante montre assez d'explications de la manifestation des faits criminels sur divers plans notamment sociologique, individuel, psychologique et économique. En effet, les sociologues dans leur étude sur la déviance, un thème plus vaste que la délinquance, en recherchant les causes de la déviance. La déviance n'existe que par rapport à la norme dont elle est déviée. La déviance est donc expliquée à partir du milieu social du déviant et ou de ses conditions de vie (son statut socio-économique inférieur, l'influence de la bande ou du groupe auquel il appartient, son milieu ethnique et sa famille) (Ferri, 1893 cité par Megan et Amoussou, 2011).

    Sur le plan individuel, la commission d'un acte délictueux ou criminel dépend du complexe relatif aux conditions physiques anormales de l'individu, de son ajustement émotionnel inadéquat et aussi du fait qu'il soit dépendant de l'alcool ou de la drogue (D'Amours, 1995 cité par Megan et Amoussou, 2011).

    Pour les psychologues, le comportement délictueux ou criminel dépendrait de ses caractéristiques subjectives. Ainsi, le manque ou l'excès d'une autorité surtout parentale conduit souvent à la délinquance. Selon eux la délinquance est expliquée par son lien avec une dépravation de la vie familiale (Marjuvia, 1994 cité par Megan et Amoussou, 2011).

    Enfin l'analyse économique contemporaine du crime a pour point de départ le travail de Becker, Crime and Punishment, ou crime et sanction : an Economie Approach ou une approche économique, (1968). Suite à cet article, le crime a commencé à être analysé par la science économique. Les résultats obtenus ont eu une certaine influence dans les politiques de dissuasion. Becker (1968) analyse les criminels comme des personnes normales et rationnelles. En utilisant la théorie microéconomique de la sélection, il explique pourquoi les politiques conçues par les criminalistes sont loin d'avoir les résultats désirés. D'après Becker, les individus décident rationnellement de s'engager ou non dans des activités criminelles en comparant l'utilité qu'ils reçoivent en poursuivant des activités honnêtes et celle obtenue de la participation à des activités criminelles. Les activités criminelles sont moins attrayantes si la probabilité de détection est élevée ou si la punition est très sévère. La combinaison entre les amendes monétaires et des punitions (comme l'emprisonnement) peuvent aider à dissuader le crime de manière optimale. Suivant la théorie économique, on utilise le concept de coût d'opportunité dans l'analyse de la criminalité. Le coût d'opportunité d'obtenir des profits des activités légales est la perte de profits de l'illégalité. Les criminels agissent en agent économique rationnel en prenant en compte plusieurs facteurs comme les revenus qu'ils peuvent obtenir en travaillant dans la légalité, les revenus qu'ils peuvent obtenir en travaillant dans les activités illégales et la probabilité d'être pris et punis par la justice. Ainsi les milieux urbains constituent des lieux propices pour développer ces activités illégales dans l'anonymat.

    1.1.1.3- Les interactions sociales dans les modèles de délinquance urbaine

    L'urbanisation est globalement récente en Afrique sub-saharienne : environ 15% de la population vivaient dans les villes en 1960 et 30 % en 1990 (les proportions des même années étaient de 61 % et 73 % dans les pays industrialisés). Dans sa partie occidentale entre 1960 et 1990, la population urbaine a été multipliée par six (06), soit de 13 à 78 millions. Elle devrait encore connaître une forte croissance d'ici 2020 (de 78 à 275 millions) selon les études de perspectives à long terme de l'Afrique de l'Ouest (OCDE, 1994). Cette urbanisation se caractérise par son extrême disparité entre une capitale tentaculaire et un réseau de villes nettement plus petites.

    Cette croissance rapide de la population et de l'urbanisation dans les pays en développement ne s'accompagne pas d'une politique adéquate conduisant ainsi à des difficultés d'accès à des services sociaux de base et publics.

    Ainsi, concernant la politique sécuritaire plusieurs études parues ces dernières années ont essayé de comprendre pourquoi des Etats ou des villes aux caractéristiques similaires avaient des taux de criminalité différents et il est apparu que les différences de politique de sécurité publique ne suffisaient pas à expliquer ces différences. Il a en fait fallu dépasser le cadre un peu restrictif du modèle initial et prendre en compte dans l'analyse le fait que le choix d'un individu dépend certes de ses préférences mais également de son environnement économique et social.

    Dans ce domaine, les travaux de Glaeser et Sacerdote font désormais autorité. Dans un premier temps, Glaeser et Sacerdote (1999) suggèrent que la très forte variance des taux de criminalité dans le temps et dans l'espace est due à la présence d'interactions sociales et à leur intensité. Les résultats suggèrent que les interactions sociales ont un impact important sur les petits délits; un impact plus modéré sur les crimes plus importants et un impact pratiquement négligeable sur les meurtres et les viols. Ces résultats sont renforcés par le fait que les auteurs estiment aussi leur modèle sur d'autres variables telles que les décès provoqués par des maladies ou par suicide et trouvent un impact négligeable des interactions sociales sur ces variables.

    Dans un second temps, Glaeser et Sacerdote (1999) tentent d'expliquer le fait que les taux de criminalité soient plus élevés dans les villes. En appliquant une méthode de décomposition similaire à celle utilisée dans l'article précédent au modèle de Becker, les auteurs tentent d'isoler les facteurs de criminalité et de violence dans les grandes villes nord-américaines. Environ un quart de la corrélation entre la taille de la ville et son taux de criminalité provient du fait que les gains retirés du crime sont plus élevés dans les grandes villes. La plus faible probabilité d'arrestation observée en ville explique à peine 20 % de cette corrélation. En revanche, entre un tiers et la moitié de l'impact de l'urbanisation sur la délinquance provient d'une plus grande proportion de ménages dirigés par des femmes dans les grandes villes. Cette variable peut être vue comme une approximation du degré de cohésion et de contrôle social des individus et ces résultats suggèrent donc l'importance du capital social comme facteur de réduction de la criminalité.

    Il convient de citer Lederman (1988) qui estime l'impact de plusieurs indicateurs de capital social sur les crimes violents pour une coupe transversale de pays. Les différentes variables de capital social utilisées sont issues d'enquêtes comparables entre pays et portent sur la confiance envers autrui, la participation à des organisations (associations, syndicats partis politiques, etc.) et la religiosité. Il en résulte que la prévalence de la confiance envers autrui réduit significativement les taux de délinquance. En revanche, les autres variables ont des effets plus ambigus, notamment du fait de la difficulté à isoler la composante du capital social strictement exogène par rapport au crime (Lederman, 1988cité par Megan et Amoussou, 2011). D'où l'importance des écrits sur les violences urbaines des sociétés africaines qui ont pour caractéristique fondamentale la solidarité.

    1.1.1.4-Acculturation, globalisation et insécurité urbaines

    Le phénomène des violences urbaines a une histoire propre dans nos sociétés africaines et fait, le plus souvent, l'objet d'un débat autour des facteurs que, différemment, les chercheurs lient à sa recrudescence actuelle. Des questions sur son origine trouvent des réponses multiples mais pour Durkheim (1968), le crime est un phénomène normal et est intrinsèquement lié au fonctionnement social de toute collectivité. Toutefois, il donne encore de savoir que « si le crime est normal, c'est à condition d'être haï ».

    Brillon (1987), dans son étude sur l'acculturation, les déviances et la criminalité en Afrique noire a ressorti des facteurs entrant dans l'explication des violences urbaines partant de la caractéristique fondamentale des sociétés africaines qu'est la solidarité (Brillon,1987 cité par Karoue, 2011). Selon lui, les violences urbaines ont leur racine principale dans les grandes mutations subies par les sociétés contemporaines et contraignantes à l'adoption de nouvelles donnes qui, d'une manière et d'une autre sont contradictoires à celles qui prévalaient dans les collectivités africaines d'antan. Dès lors, l'autorité familiale de nos sociétés traditionnelles qui se chargeait du contrôle social des membres de la famille et de la collectivité par la transmission des valeurs, des règles et de leur suivi ont perdu leur substance par l'acculturation due au modernisme. Ces liens familiaux, en effet, arrivaient à contenir la délinquance juvénile dans le contexte des sociétés traditionnelles puisque l'anonymat des métropoles n'y existait pas et chaque membre du groupe était le gardien de son frère. En d'autres termes, les infractions commises par chaque membre attiraient le châtiment sur tout le groupe. « La solidarité des familles et des individus et leurs responsabilités collectives obligeait chacun à jouer un rôle préventif efficace ». Les violences auraient pris de l'ampleur, selon lui, du moment où sont apparues des sociétés « réservées » dont certains individus en sont les exclus conduisant à l'individualisme et l'anonymat ; bref, la ville moderne. Santucci (1990), cité par Roché (1998) confirmait cette idée en ces termes : «... les délits sont commis par des hommes qui ne sont plus intégrés dans les cadres sociaux et professionnels cohérents... ». L'accroissement des inégalités, l'élargissement et l'approfondissement des exclusions sont de plus en plus reliés à la mondialisation et à son caractère néo-libéral. Exclusion par la pauvreté et la misère qui est liée aux inégalités de revenus. Exclusion du travail et des statuts sociaux qui est liée au travail stable. Exclusion qui est le fait de la difficulté d'accès au logement. Exclusion culturelle qui se base sur la reproduction sociale des "élites". L'exclusion massive dont les mégapoles sont le théâtre et qui brouille les identités. Les représentations classiques (communautaires, religieuses, nationales, sociales) ne rendent plus compte du rapport de l'individu au groupe. L'insécurité urbaine est, dès lors à comprendre à l'intérieur d'un système socio spatial dynamique dont les éléments structurant sont l'économie libérale globalisée et la ville comme environnement hégémonique. Les éléments plus spécifiquement sociaux, qui naissent des deux précités, tels que la croissance des inégalités, la criminalisation de la pauvreté, la fragmentation du territoire et l'assujettissement de la démocratie à la sécurité se combinent, selon Roché (2003), pour dessiner un « projet de société assez sauvage et préoccupant. ». Lebailly (2002), poursuivant dans la même optique, déplore le changement du modèle identificatoire basé autrefois sur le mythe du progrès social par celui actuellement proposé par le libéralisme économique puisque ce dernier valorise l'individu qui gagne et possède le plus possible et il invite à une réalisation des plaisirs immédiats dans la sphère privée des satisfactions matérielles et intimes. Pour lui, dans sa version ultralibérale, l'Etat (qui régule les relations, redistribue la richesse produite et assure la sécurité de tous) représente une entrave à la liberté individuelle d'entreprendre. L'individualisme est prônée et la liberté individuelle valorisée ; ce qui ouvre les portes aux tendances profondes de l'homme : la recherche de la jouissance et de la toute-puissance... Chacun a alors le sentiment que la loi ne fait plus la loi, que tout semble possible et permis. Selon Segalen (1995), cité par Lebally (2002): « C'est dans le droit d'ignorer l'autre que le recours à la violence, cessant d'être désappris, naturellement revient au galop ». Ce modèle est, dès lors, à la base de la fragilisation de valeurs collectives et tend à inverser le pacte fondateur en encourageant le désir à faire loi, étant donné que le lien social n'est possible qu'à condition de renoncer à sa toute puissance. Hors, actuellement, la survalorisation de la liberté individuelle et de la marchandise invite les jeunes à jouir par tous les moyens, jouir sans limite et conduit donc au passage à l'acte. Ce modèle n'offre pas de perspectives accessibles et surtout positives pour les jeunes des cités reléguées et il fragilise l'autorité des professionnels (Lebailly, 2002). L'individu violent, est cet être affranchi du contrôle social traditionnel et en conflit perpétuel avec les règles de l'ensemble de la vie sociale de rigueur dont l'infraction lui confère l'étiquette de déviant. Une explication actualisée de cette déviance doit ainsi prendre en compte tous les aspects entrant dans cette vie collective (Dao Dao, 2006). Michaud (1996), dans ce contexte évoque l'influence de la mondialisation de l'économie et des échanges commerciaux ou financiers qui, selon lui, vont de pair avec la mondialisation des conflits désormais dits conflit Globlocal (terme utilisé par les analystes américains pour exprimer l'aspect à la fois mondial (Glob) et local (Local)). Crise de société, précarité et pauvreté ne peuvent, dès lors être dissociées des causes de l'insécurité urbaine selon ces auteurs. D'autres oeuvres ont étudié de façon plus ample l'insécurité urbaine en abordant plus en détail la raison de la pauvreté.

    1.1.1.5- Pauvreté, forces de sécurité et insécurité urbaine

    De toutes les raisons évoquées pour expliquer les violences urbaines, la plus récurrente dans nos sociétés est la pauvreté. Elle constitue dès lors un a priori dans la composition des facteurs pouvant intervenir dans la définition de l'insécurité urbaine. Cependant cette pauvreté ne peut à elle seule expliquer le crime d'un individu d'autant plus qu'elle n'est pas seulement l'apanage des démunis mais aussi des « hommes anormaux » si l'on peut percevoir la criminalité urbaine comme étant le signe d'une déficience morale des individus impliqués dans ces actes. Dans son oeuvre intitulée la Violence des villes, Pedrazzini (2005)  s'est intéressé à la présentation du squelette des crimes urbaines dans les pays de l'Afrique francophone subsaharienne sans pourtant s'attarder sur la particularité de chaque ville. Les faubourgs, encore nommés banlieues ou bidonvilles dans nos villes contemporaines, sont désignés comme étant le lieu par excellence où se concentrent les pauvres désoeuvrés, exclus et victimes des inégalités. Il montre dans son oeuvre tout en essayant de donner une définition plus équitable des violences, comment au fil des temps il est devenu facile de coller l'étiquette de « méchant » d'outsider, de bandit, d'illégal, de gangster, etc. au pauvre délabré en donnant comme excuse son mode de vie précaire qu'on rattache souvent à sa mentalité. Comme le disait Saint Marc-Girardin (1945), cité par Depaule (2006), « Les barbares qui menacent la société ne sont pas dans la Caucase (.....) Ils sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières ». Certes, la pauvreté explique la violence de certains individus, mais réellement, tous les pauvres ne sont pas méchants comme le pensent certains qui n'hésitent même pas à mettre toutes les stratégies en oeuvre pour s'en éloigner. Il est d'ailleurs démontré que ces pauvres, dans la plupart des cas, n'ont que l'arme de la violence devant toutes les pressions du moment. « La violence des bidonvilles, la violence des pauvres, celle des gangs qui la contrôlent aussi, après tout, ne sont pas le produit des actions de ces gangs, moins encore de ces habitants. Ce sont au contraire, comme les mers lunaires les cratères dévastés que forment, en les frappant de plein fouet, ces comètes que sont la globalisation, l'économie néolibérale, l'urbanisation non durable, la pauvreté » (Pedrazzini, 2005). D'où l'hypothèse selon laquelle, tout comme les personnes victimes des violences urbaines, les auteurs sont eux aussi victimes des exigences du monde urbains dans lequel ils vivent et qui ne leur donne pas de choix en raison de leur situation socioéconomique moins enviable. Les actes de violence dans les villes ont une forme duale : la forme individuelle et la forme collective ; mais il existe une forme intermédiaire qui prend le nom de bande quand il s'agit d'un groupe permanemment constituée avec des meneurs d'équipe. Maryse (1997) en étudiant les bandes de jeunes généralement fauteurs de troubles et d'autres a remarqué que beaucoup des membres de la bande avaient expérimenté, à l'âge où d'autres jeunes abordent à peine les responsabilités de la vie adulte, des situations de grandes violences dans et hors du milieu familial. (....) d'autres avaient connu la grande pauvreté, contraints de survivre seuls à treize ou quatorze ans, s'abritant dans des caves, chapardant pour manger, essayant agressions d'échapper à la police des mineurs et aux juges. De la sorte, l'attachement à une bande découlerait d'un état de désespoir créé par l'absence ou la défaillance de l'intégration sociale- source de pauvreté et la violence exprimée par ces jeunes n'est que l'extériorisation des injustices et des grandes amertumes dont ils ont été victime, ou témoins, et camouflées en eux. Ces conséquences ayant dès lors pour cause première le manque d'attention de la part des gouvernants à l'endroit des populations défavorisées recherchant un moyen pour s'intégrer et survivre. Mais selon Fenech (2001) la meilleure des préventions reste la certitude de la répression. « Une prévention sans répression n'a guère plus de sens qu'une répression sans prévention », disait-il. La problématique de l'insécurité urbaine dans nos pays est plus que jamais liée aux caractères, à la composition, à la formation et au déploiement des forces de sécurité étatiques. La plupart des crimes et délits commis sur les personnes ou leurs biens sont dues soit à l'absence des forces de sécurité, soit à leur inefficacité, ou à leur complicité. Tout ceci fait dire que la montée de l'insécurité obère les capacités de la police en Afrique. Cette police qui généralement souffre de plusieurs maux : manque de ressources, d'entraînement, de responsabilisation véritable et de la méfiance des communautés locales, ce qui les empêche de faire face efficacement aux défis sécuritaires. « Au-delà de la question des moyens, si la police ne se reforme pas profondément, elle court le risque d'être discréditée » (Roché, 2003). Au-delà de tous ces aspects précités, le nombre d'agent de police par habitant dans les populations africaines est déplorée par une grande pléiade d'auteurs qui pensent qu'il devient impérieux d'encourager l'effectivité de la police de proximité. Elle aura le privilège, selon eux, de permettre de bénéficier de l'appui et des connaissances des populations locales, lui apportant accessibilité et efficacité. Les partenariats entre la police nationale et la police de proximité présentent donc un moyen, jusque-là peu reconnu, permettant d'élargir sensiblement la couverture sécuritaire des zones urbaines en Afrique, à court terme et de façon abordable. Baker (2010) dans sa publication d'article intitulé « Forces non étatiques de maintien de l'ordre : élargir les paramètres pour faire face à la violence urbaine en Afrique», a donné le nombre des forces de sécurité par habitant dans certains pays d'Afrique.

    Tableau I : Ratios estimatifs des agents de police par habitant en Afrique (Recherche effectuée par l'auteur)

    Pays Africain

    Ratios estimatifs des agents de police par habitant

    Pays d'autres

    continents

    Ratios estimatifs des agents de police par habitant

    Guinée Bissau

    1 / 2 403

    Jamaïque

    1 / 400

    Ouganda

    1 / 1 839

    Angleterre et Pays de Galles

    1 / 402

    Rwanda

    1 / 1 454

    Inde

    1 / 625

    Libéria

    1 / 857

    Nigeria

    1 / 722

    Source : Baker (2010)

    Ces chiffres montrent si bien combien le système sécuritaire est défaillant, du moins par rapport à l'effectif et nécessitant dès lors une réflexion plus poussée sur la garnison sécuritaire des villes africaines. L'autre aspect le plus souvent soulevé est celui opposant la justice à la police. En effet, l'indulgence de la justice provoque un profond malaise. La police en éprouve un profond découragement et se demande à quoi bon prendre tous ces risques face à des jeunes malfaiteurs sûrs de leur quasi impunité. « A peine relâchés, ils les retrouvent dans leurs quartiers, encore plus arrogants et plus déterminés à en découdre » (Fenech, 200l). Il continue, il serait temps de moins se préoccuper des causes du crime et de s'intéresser davantage au criminel lui-même, de le considérer comme un individu capable de faire des libres choix, y compris celui de sombrer dans la délinquance sauvage mais en contrepartie d'en supporter toutes les conséquences. Au même titre du découragement, il y a la question de la rémunération des forces de sécurité qui est à poser et il convient de s'y pencher profondément puisque la pauvreté n'est plus seulement l'apanage des criminels dont les actions sont à parer mais aussi des forces de sécurité. Tous ces aspects liés à la pauvreté et aux forces de sécurité ne sont pas négligeables dans l'explication de la montée de l'insécurité urbaine car ils constituent les facteurs potentiels de l'explication du phénomène. Alors comment certains auteurs préconisent la lutte contre l'insécurité urbaine ?

    1.1.1.6- Lutte contre l'insécurité urbaine

    Le MISPC (2012), dans son manuel sur la participation des acteurs civils au renforcement de la sécurité publique au Bénin, met à la disposition de tous les citoyens, des pistes de réflexion sur la coproduction de la sécurité publique. Il permet d'identifier les acteurs civils privilégiés et de définir les modalités de leur collaboration avec les forces de sécurité publique. Ce qui permet aux uns et aux autres de comprendre et de cerner les enjeux de ce partenariat pour contribuer efficacement à la production de la sécurité en ayant les bons réflexes sécuritaires au bon moment. La question de la délinquance urbaine a été évoquée également dans le Programme "pour des villes plus sûres" du Programme des Nations Unies pour les humains, qui a été lancé en 1996 à la demande des maires africains qui souhaitaient s'attaquer à la violence urbaine en élaborant une stratégie de prévention au niveau des municipalités. Ce programme appuie la mise en oeuvre de l'Agenda Habitat (ONU, 1996), qui reconnaît également la responsabilité qui incombe aux autorités locales, entre autres, en matière de prévention de la délinquance. Les principaux objectifs du Programme "pour des villes plus sûres" sont de renforcer les capacités qui existent au niveau municipal de s'attaquer efficacement à l'insécurité urbaine afin de contribuer ainsi à l'apparition d'une culture de prévention de la délinquance (ONU, 2005). À la troisième session du Forum urbain mondial tenu à Vancouver  (Canada) du 19 au 23 juin 2006, le Programme "pour des villes plus sûres" a fait un exposé sur un certain nombre des réalisations obtenues en matière de renforcement de la sûreté et de la sécurité en ville en collaboration avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et d'autres partenaires (ONU, 2006).

    En somme, l'exercice de la revue de littérature a permis d'abord, de mieux cerner la dynamique urbaine en cours dans les pays en développement, particulièrement celle en cours dans la région Ouest Africaine. Elle a aussi montré les fondements théoriques sur la criminalité et les interactions sociales dans les modèles de délinquance urbaine. Ensuite, cette revue de littérature rend contre du lien entre l'acculturation, la globalisation, la pauvreté, les forces de sécurité et l'insécurité urbaine. Enfin, la revue de littérature se termine par les actions menées au Bénin comme en dans les villes africaines pour lutter contre l'insécurité urbaine. Mais très souvent, les analyses restent dans une approche globale qui ne rend pas compte des difficultés d'accès aux services de sécurité. Cette situation montre bien que la plupart des politiques et stratégies développées jusqu'à présent ne sont pas élaborées sur des bases qui permettent de planifier la lutte contre l'insécurité au niveau communal au Bénin. C'est pourquoi, il est nécessaire de développer de nouvelles stratégies opérationnelles qui s'appuient sur des données à l'échelle de la commune d'Abomey-Calavi tout au moins en se focalisant sur les ménages.

    La présente étude s'inscrit dans cette perspective pour appréhender la dynamique urbaine et l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi en se basant sur les indicateurs exprimant la situation à l'échelle de la commune d'Abomey-Calavi en vue de proposer des stratégies opérationnelles par rapport aux éléments de diagnostic qui seront identifiés.

    La recension des écrits empiriques sur l'insécurité et l'urbanisation faite, il convient maintenant de clarifier quelques concepts utilisés dans le présent document.

    1.1.2- Clarification de quelques concepts

    Certains concepts n'ont pas une signification univoque dans la littérature. Il convient donc de préciser les sens opérationnels de leur utilisation dans ce travail.

    Dynamique urbaine : La dynamique urbaine est le processus par lequel s'opère la croissance démographique urbaine d'un pays et sa répartition spatiale (Brunet. et al, 1994). Dans le cadre de cette étude, la dynamique urbaine représente la croissance démographique et la répartition spatiale que vit la commune d'Abomey-Calavi.

    L'urbanisation : Processus de transformation d'un espace rural en espace urbain, d'une société rurale en société urbaine. Elle peut être volontaire si elle est planifiée ou spontanée si elle s'effectue sur plan préétabli (Geoges, 1974). Pour cette étude, il s'agit essentiellement du passage de plus en plus spontané des centres ruraux de la commune d'Abomey-Calavi en des centres urbains.

    Urbanisme : Science se rapportant à la construction et à l'aménagement des agglomérations, villes et villages. L'urbanisme est exigence : il signifie travail, conscience pour soit, pour les autres et surtout respect de toutes les personnalités et de toutes les individualités (Pelectier et Delfaute, 1995). Pour le présent travail, l'urbanisme représente l'exigence, le respect que chaque habitant doit avoir envers les règles de la commune pour la construction de façon harmonieuse de son cadre de vie.

    La sécurité : prévention des risques (s'agissant de risques concrets : agressions, accidents, atteintes matérielles...), mesures et moyens de protection tendant à prévenir la réalisation de ces risques, ensemble de précautions incombant à certaines personnes envers d'autres. C'est une situation où l'on n'a aucun danger à craindre, où l'on a la confiance, la tranquillité d'esprit résultant de la pensée qu'il n'y a pas de danger à redouter (Vocabulaire juridique, 2009). Dans cette étude, il s'agit des actions que mènent les autorités qui assurent la quiétude des populations d'Abomey-Calavi.

    L'insécurité : l'insécurité est le manque ou l'absence de sécurité. C'est le fait de ne pas être sûr, d'être soumis à différentes formes de dangers ou de délinquance (Dictionnaire Usuel du français, 1987). Dans le cas de cette étude c'est la délinquance et la criminalité dont est confrontée la population d'Abomey-Calavi.

    Le criminel est une personne qui est coupable d'une infraction grave à la morale ou d'une infraction que les lois punissent d'une peine afflictive ou infamante (Dictionnaire Usuel du français, 1987). Pour la présente étude cela concerne la personne qui est coupable d'une infraction que les lois punissent avec une grande sévérité.

    La criminalité est l'ensemble des actes criminels commis dans un groupe social pendant une période donnée. C'est tout ce qui est de caractère criminel (Dictionnaire Usuel du français, 1987). Pour cette étude la criminalité concerne les actes comme le meurtre, le braquage, le viol... auxquels les populations sont confrontés.

    Le délinquant est une personne qui a commis une infraction punie par la loi d'une peine correctionnelle, qui commet régulièrement ces infractions (Vocabulaire juridique, 2009).Dans le cas de cette étude, le délinquant est une personne qui a commis une infraction contre les biens, qui recel, qui consomme de la drogue, qui vend de la drogue, qui s'adonne en faux en écriture, etc.

    1.1.3- Problématique

    L'observation du peuplement aussi bien des pays développés que des pays en développement, fait remarquer une concentration très poussée des populations dans les centres urbains. L'intensité de cette concentration varie d'une région à une autre. Selon Moriconi (1993) cité par Bocquier (2003) le nombre de citadins des pays en voie de développement a dépassé celui des pays développés aux environs de 1973, et l'écart ne cesse de se creuser. Selon Geslin (2003), la population urbaine des pays les moins développés passera de 1,9 milliards en 2000 à 3,9 milliards en 2030. Les villes des pays du tiers monde connaissent actuellement un accroissement moyen annuel de plus de 4 % de leur population. Cette dynamique de peuplement des villes s'expliquerait par le double effet d'une croissance démographique (accroissement naturel) et d'un exode rural (migration) observés au sein de celle-ci.

    Cette tendance, bien qu'elle montre la disponibilité en ressources humaines du continent africain, préoccupe la plupart des pays concernés. Même les organisations internationales s'y intéressent puisqu'elles génèrent une forte pression sur les ressources disponibles et les potentialités environnementales qu'elles dégradent continuellement (Dovonou, 2012). Il s'ajoute aussi à ces réalités de disponibilité de ressources en Afrique, la dégradation de l'environnement socio-économique et une politique de suivi des mesures de sécurité négligée (Koffi, 2008). La réponse à ces réalités auxquelles les pays développés du Nord voudraient souscrire pour un développement durable des villes et agglomérations en Afrique, se justifie aujourd'hui sur les difficultés socio-économiques que rencontrent déjà les investissements étrangers dans ces grandes agglomérations et qui sont liées à l'insécurité de tout genre comme c'est le cas dans certaines villes du Bénin (Dovonou, 2012). Le Bénin s'inscrit dans les pays d'Afrique de l'Ouest, touchés par le phénomène d'explosion et d'expansion urbaine (N'Bessa, 1999, cité par Dovonou, 2012). Ce constat est fortement ressenti dans les grandes agglomérations du pays sans oublier les villes environnantes de ces dernières. La commune d'Abomey-Calavi sur le plan social, qui constitue une cité dortoir pour certaines populations de Cotonou, n'est pas épargnée.

    D'après le RGPH1 de 1979, on dénombrait 60 786 habitants dans la commune d'Abomey-Calavi, soit une densité de population d'environ 113 habitants au Km2 pour l'ensemble de la commune (INSAE, 1988). Au RGPH2 de 1992, la population de la commune est de 126 507 habitants pour une densité de population de plus de 235 habitants au Km2 (INSAE, 1994). En 2002 (RGPH3), on enregistrait une population de 307 745 habitants dans la commune d'Abomey-Calavi, soit une densité de population de 571 habitants au Km2 (INSAE, 2004) .Selon les projections de l'INSAE (2004), cette population de la commune d'Abomey-Calavi est passée en 2012 à 404 849 habitants, soit une densité de 731 habitants au Km2.

    Cette évolution de la population et de sa densité explique l'apparition de plusieurs quartiers spontanés sans aucun plan foncier. Cette absence d'une politique d'urbanisation conséquente fait que cette dynamique urbaine est confrontée à d'énormes problèmes d'infrastructures. Parmi ces problèmes, figurent l'insuffisance d'éclairage public, la dégradation avancée des voies, l'insuffisance de poste de sécurité et les problèmes de lotissement. La sécurité des populations dépend de l'environnement social, économique et géographique dans lequel elles vivent. La plupart des formes d'insécurité reposent sur une interaction humaine et la forte densité de population. L'homme se trouve ainsi dans un environnement dont il est le seul responsable des conséquences qui découlent de ses propres pratiques (Kinkenberg, 1985). Il est donc impossible d'améliorer la sécurité des populations dans un milieu où la dynamique de la population n'est pas maîtrisée. Dans la commune d'Abomey-Calavi l'évolution de l'insécurité se fait observer par les plaintes grandissantes des populations. Nul besoin d'être personnellement une victime pour ressentir l'impact de la criminalité et de la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi. Bien de personnes évitent de sortir la nuit à moto dans leur propre quartier parce qu'elles ont peur d'être attaquées. Les institutions étatiques impliquées dans la sécurité civile (police, gendarmerie) sont remises en cause pour leur inefficacité et leur inopérationnalité; quand bien même celles-ci se sont vues en 2009 et 2010 appuyées par de nouveaux agents (MISPC 2012). Aucune note de satisfaction n'est, cependant, à signaler et la recrudescence de l'insécurité se fait ressentir. Il se pose, dès lors, la question des approches adoptées dans la recherche des solutions aux problèmes liés au phénomène de l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Face à cette situation, quelques impératifs méritent d'être élucidés.

    ü Quel est le niveau de dynamique urbaine atteint par la commune d'Abomey-Calavi?

    ü Quelle est la situation en termes d'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    ü Quelle relation existe-t-il entre dynamique urbaine et insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    ü Comment faire pour réduire l'insécurité dans une commune comme Abomey-Calavi en pleine croissance urbaine?

    Ce sont ces différentes interrogations qui ont suscité le choix de ce sujet «Dynamique urbaine et insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ». Il est fondé sur quelques hypothèses de travail et objectifs de recherche.

    1.1.4 - Hypothèses de travail et objectifs de recherche

    1.1.4.1- Hypothèses de travail

    Pour mener cette étude, des hypothèses suivantes ont été émises :

    Hypothèse 1 : La commune d'Abomey-Calavi connaît une dynamique urbaine accélérée.

    Hypothèse 2 : L'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi est de plus en plus grandissante.

    Hypothèse 3 : Il existe un lien entre la dynamique urbaine et l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont été fixés.

    1.1.4.2- Objectifs de l'étude

    Ø Objectif général

    L'objectif général de notre étude vise à contribuer à une meilleure connaissance de la dynamique urbaine et de l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Ø Objectifs spécifiques

    Trois objectifs spécifiques guident cette étude. Il s'agit :

    - de caractériser la dynamique urbaine de la commune d'Abomey Calavi;

    - d'apprécier le niveau de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ;

    - d'identifier les forces et faiblesses du système de sécurité de la commune d'Abomey-Calavi face à une dynamique urbaine importante.

    Pour mener à bien ce travail, la méthodologie suivante a été adoptée.

    1.2- Approche méthodologique

    La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude comprend les étapes ci-après : les données collectées, outils et techniques de collecte des données et le traitement et analyse des résultats.

    1.2.1- Les données collectées 

    Les données collectées dans le cadre de la présente étude sont entre autres :

    -données disponibles sur la population de la commune d'Abomey-Calavi;

    -données sociales notamment sur la délinquance et la criminalité au niveau de la gendarmerie d'Abomey-Calavi;

    -données sur l'urbanisation de la commune au niveau du ministère chargé de l'urbanisme et de la mairie d'Abomey-Calavi;

    -données et informations sur l'insécurité auprès des ménages.

    Pour bien collecter ces données, des outils et techniques ont été utilisés

    1.2.2- Outils et techniques de collecte des données

    Pour atteindre les objectifs fixés des outils ont été utilisés.

    1.2.2.1- Outils de collecte des données

    Dans le cadre des enquêtes, trois outils d'investigation sont utilisés. Il s'agit des questionnaires, des guides d'entretien et d'une grille d'observation (voir annexe). Les questionnaires sont élaborés suivant les objectifs. Ils ont permis de collecter des informations auprès des ménages et des chefs de quartiers de ville ou de villages de la commune. Les guides d'entretien ont permis des interviews avec les autorités à divers niveaux. La grille d'observation a servi à faire des observations du terrain.

    Les données ont été collectées grâce à un matériel approprié

    1.2.2.2- Matériel utilisé

    Dans la réalisation de ce travail, le matériel suivant a été utilisé :

    - enregistreur pour mémoriser les entretiens ;

    - carte administrative pour la situation de la localité ;

    - appareil photo pour la prise des vues;

    - engin à deux roues pour les déplacements et un carnet pour la prise de note.

    Pour bien conduire ce travail, des techniques de collecte ont été appliquées.

    1.2.2.3- Techniques de collecte des données

    Deux types de techniques de collecte des données ont été utilisés pour cette étude à savoir la recherche documentaire et les travaux de terrain.

    1.2.2.3.1- Recherche documentaire

    Pour bien cerner tous les aspects du sujet, divers documents (d'ordre général et spécifique) ont fait l'objet d'exploitation. La recherche documentaire est faite au niveau des centres de documentation dont les champs d'investigation ont rapport avec la présente recherche. Il s'agit notamment des centres de documentation de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH), de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), de la cour d'appel de Cotonou, du Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisation (MEHU), de la mairie d'Abomey-Calavi, de la bibliothèque centrale de l'université d'Abomey-Calavi, etc. De même, plusieurs sites WEB ont été consultés.

    Cette recherche documentaire a permis de disposer d'une quantité importante d'information ayant servi à enrichir le cadre théorique du sujet. Elle a également orienté la collecte de certaines données et favorisé la préparation de la collecte sur le terrain.

    1.2.2.3.2- Travaux de terrain

    Les données et informations relatives à la dynamique urbaine et la délinquance ont été collectées après la détermination d'un échantillon bien défini.

    ** Echantillonnage

    Pour la collecte des informations notre échantillonnage se porte sur une population bien définie.

    *population cible

    Elle est composée des ménages, des chefs de quartier de ville et de village, des acteurs en charge de la sécurité et des acteurs en charge de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi.

    *Critères de choix des personnes enquêtées

    Une méthode par choix raisonné à base de sondage a été utilisée pour déterminer l'effectif des populations enquêtées.

    Le choix des populations enquêtées répond à l'un des critères suivants :

    - être responsable de ménage et résider dans la commune d'Abomey-Calavi depuis au moins deux (02) ans ;

    - être dans les services qui se chargent de l'urbanisation de la mairie ;

    - être un responsable en charge de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Les ménages choisis habitent un quartier reconnu par les autorités comme étant un lieu ou l'insécurité est plus élevée que les autres quartiers de l'arrondissement.

    L'échantillonnage concerne les neuf (09) arrondissements (Calavi Centre, Godomey, Akassato, Zinvié, Ouèdo, Togba, Hêvié, Kpanroun et Golo-Djigbé) que compte la commune d'Abomey-Calavi.

    *Taille de l'échantillon

    Pour déterminer la taille de l'échantillon, on se base sur les projections pour 2012 à partir du RGPH3 de l'INSAE. La formule suivante est utilisée :

    = la taille de l'échantillon,

    avec = Proportion de ménages à enquêter

    N = nombre total de ménages dans le quartier à enquêter

    Ainsi = 0.02×14240 290 ménages

    Les 290 ménages enquêtés ont été répartis dans les neuf (09) arrondissements en fonction du nombre de ménages du quartier choisi. Le nombre de ménages choisis par quartier s'est effectué suivant un pourcentage de 2 % au lieu de 5 % recommandé pour ce genre d'étude et cela à cause des moyens humains et matériels limités face au nombre de ménages à enquêter. On obtient la répartition du tableau II.

    Tableau II : Répartition spatiale des ménages et chefs de villages ou de quartiers de ville enquêtés.

    Arrondissements

    Quartiers

    Effectif total

    des ménages

    Nombre de ménages

    Enquêtés

    Pourcentage

    (%)

    Nombre de chefs de villages ou de quartiers de ville

    enquêtés

    Akassato

    Missessinto

    386

    08

    2,07

    02

    Godomey

    Togbin

    2 102

    43

    2,04

    02

    Glo-Djigbé

    Zekanme

    561

    12

    2,14

    02

    Hevié

    Adovie

    1 291

    26

    2,01

    01

    Kpanroun

    Kpanroun

    Centre

    423

    09

    2,12

    01

    Ouèdo

    Adjagbo

    499

    10

    2,00

    01

    Togba

    Tokan

    506

    11

    2,17

    01

    Zinvié

    Adjogansa

    224

    05

    2,23

    01

    Abomey-Calavi

    Agori

    8 248

    166

    2,01

    01

    Commune d'Abomey-Calavi

    14 240

    290

    2,03

    12

    Source : Travaux de terrain, Novembre 2012

    Au total 290 ménages soit 0,34 % du nombre total des ménages de la commune (84 344) et 12 chefs de villages ou de quartiers de ville, soit 17,14 % des chefs de villages ou de quartiers de ville de la commune ont été enquêtés. Cet échantillon est complété par une liste de personnes ressources investiguées (tableau III).

    Tableau III : Répartition des personnes ressources enquêtées

    Catégorie socio professionnelle des

    personnes ressources

    Nombre de personnes enquêtées

    Agent de la mairie chargé de l'urbanisme

    02

    Autorités de la gendarmerie

    04

    Autorités de la police

    05

    Total

    11

    Source : Travaux de terrain, Novembre 2012

    Au total 11 personnes ressources ont été enquêtées dans la commune d'Abomey-Calavi. Outre les 09 arrondissements, les commissariats de police et les brigades de gendarmerie ont servi de sites d'observation directe.

    **Entretiens

    Les travaux de terrain ont suivi des étapes pour la collecte des informations.

    *Observation

    Au cours de cette phase, les différentes infrastructures de la commune ont été observées et les réalités du terrain mieux appréhendées. Ainsi l'observation a aidé à mieux connaitre les difficultés auxquelles sont confrontés les populations, les FDS et les diverses autorités pour faire face à l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. Cette observation de terrain à permis de préparer des questionnaires et guide d'entretien qui ont subi un test pour leur amélioration afin d'être efficace pour l'enquête proprement dite.

    *Enquête et Interviews : c'est l'étape au cours de laquelle il a été mis en exécution les questionnaires adressé aux ménages et aux chefs de quartier. Les interviews quant à elles ont permis de recueillir les données à l'aide de guide d'entretien auprès de certaines autorités.

    Les données collectées lors de la recherche documentaire et des enquêtes de terrain ont été traitées et les résultats analysés.

    1.2.3- Traitement et analyse des résultats

    Les données statistiques (données démographiques et données sur la délinquance et la criminalité) collectées dans le cadre de la présence étude sont traitées à l'aide des logiciels EXCEL2007 pour produire des tableaux, des histogrammes et des diagrammes et ARCVIEW 3.2 pour la réalisation des cartes thématiques. L'interprétation des tableaux et figures a permis d'appréhender la dynamique urbaine et l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    En ce qui concerne l'analyse des résultats, elle est faite en trois étapes.

    v Première étape

    La première étape est relative à l'analyse de la dynamique urbaine en cours à Abomey-Calavi. Elle concerne l'analyse de l'évolution de certains paramètres de la dynamique de la population et de l'urbanisation notamment l'évolution de la population à travers le taux d'accroissement annuel moyen, le taux d'urbanisation et la densité de la population dans la commune.

    Pour le calcul du taux d'urbanisation, la formule retenue est :

    Taux d'urbanisation au niveau de la commune = (population des arrondissements urbains de la commune / population totale de la commune) x 100

    Pour le calcul du taux d'accroissement annuel moyen (r) la formule retenue est :

    n : le temps qui s'écoule entre les deux recensements

    r = ( -1) × 100 avec P: population finale

    P0 : population initiale

    r : le taux d'accroissement annuel moyen

    v Deuxième étape

    La deuxième étape concerne l'analyse du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. Elle est réalisée à travers l'analyse de l'évolution des infrastructures sécuritaires entre 2006 et 2012, le nombre de délinquants et criminels déférés par la Brigade de gendarmerie de Calavi entre 2009 et 2012 et le nombre de policiers et gendarmes dans certains arrondissements de la commune.

    v Troisième étape

    La troisième étape concerne l'analyse des données issues des enquêtes de terrain auprès d'une part, de l'ensemble des acteurs en charge des questions de l'urbanisation et de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi et d'autre part, des ménages de la commune. Cette analyse vise à identifier les forces et faiblesses au système de sécurité dans la commune.

    Formulation des stratégies opérationnelles

    A travers l'analyse diagnostique, il est mis en exergue des forces, faiblesses, opportunités et menaces au système étudié qui vont servir à la formulation des stratégies opérationnelles par rapport aux enjeux et défis à relever.

    En d'autres termes, il revient à analyser le système de sécurité afin de mettre la lumière sur les problèmes, les enjeux et les défis à relever en vue de proposer des stratégies opérationnelles.

    La formulation des stratégies opérationnelles s'est basée sur le modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats). Elle a consisté à construire une matrice qui est meublée à partir des forces, faiblesses, opportunités et menaces que révèle l'analyse diagnostique de la dynamique urbaine et le système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Lors de la collecte des données des difficultés et limites ont été rencontrées.

    1.2.4- Difficultés rencontrées et limites du travail

    En dehors du manque de moyens financiers et humains, la réalisation de notre étude dans la commune d'Abomey-Calavi, s'est confronté à des difficultés de tout ordre.

    Il est arrivé que plusieurs rendez-vous ne soient pas respectés par les enquêtés. Certaines personnes ont pensé à des bandits qui seraient en préparation de leur future attaque et cela malgré tous les documents présentés pour les rassurer des bonnes intentions. Par endroit, l'on pensait qu'il s'agissait des agents des FDS. Certains agents des FDS ont pensé aussi que notre enquête avec en main un appareil photo les exposaient aux attaques des bandits dans leur lieu de travail. Ce qui a valu plus de six (06) heures de garde à vue au commissariat central d'Abomey-Calavi.

    S'agissant des données sur les délinquants et les criminels déférés au niveau de la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi ces quatre (04) dernières années, il a fallu plus de deux (02) mois de tractations et de négociation pour les obtenir. Mais au niveau du commissariat central d'Abomey-Calavi et des autres brigades de gendarmerie après plus de quatre (04) mois, aucune demande des données n'a pu être satisfaite. Ce qui a beaucoup ralenti les travaux.

    Pour les statistiques récentes sur la population urbaine cela n'existe pas au niveau de l'INSAE. Ce qui n'a pas facilité la définition de la population urbaine en 2012. Pour cela les arrondissements reconnus comme urbains par l'INSAE en 2002 et l'arrondissement déjà reconnu par la mairie comme urbain depuis quelques années ont été considérés.

    Malgré ces difficultés, quelques résultats fiables ont été obtenus et présentés dans les différents chapitres de ce mémoire. Cela a été possible grâce à la volonté, au courage et à la détermination de mener à bien cette étude.

    1.3 - Cadre géographique du secteur d'étude

    La commune d'Abomey Calavi est située dans la partie sud de la République du Bénin. Elle est comprise entre 6°19'20'' et 6°42'51'' de latitude Nord et entre 2°11'45'' et 2°25'15'' de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la commune de Zè, au Sud par l'océan Atlantique, à l'Est par les communes de Sô-Ava et de Cotonou et à l'Ouest par les communes de Tori-Bossito et de Ouidah (MISD, 2005). Elle s'étend sur une superficie de 539 Km² représentant 0,48 % de la superficie nationale du Bénin (INSAE, 2004).

    La commune d'Abomey-Calavi dispose d'importants atouts pour son urbanisation une morphologie et un relief favorables aux aménagements (Guedegbe, 2005).

    Le recensement général de la population et de l'habitation en 2002 indique pour la commune d'Abomey-Calavi 307.745 habitants soit 21 % de la population des départements de l'Atlantique et du Littoral. 74,12% de cette population vivent dans les centres urbains et 25,88% dans les milieux ruraux (INSAE, 2004). D'une densité moyenne de 571 habitants par Km², cette population est inégalement répartie dans les neuf arrondissements (INSAE, 2004). L'arrondissement de Godomey concentre à lui seul plus de la moitié de la population de toute la commune. Par contre, arrondissements de Togba et de Kpanroun sont les moins peuplés. La croissance démographique est de 5,84% en milieu urbain et de 2,89% en milieu rural (INSAE, 2004).

    La sécurité est assurée par les unités de la gendarmerie et de la police à Abomey-Calavi. Vu l'étendue de la commune, il s'en suit une faible couverture par les services de sécurité (gendarmerie et police). En outre, ces services sont sous équipés et ont un effectif de personnel insuffisant (AFRIQUE CONSEIL, 2006). La proximité de Cotonou avec son taux élevé de criminalité, l'insuffisance d'éclairage public dans la commune, la prolifération de la vente et la consommation de stupéfiants, etc. sont autant de facteurs qui engendrent une recrudescence de la criminalité dans la commune et exigent que la commune prenne des mesures hardies dans les prochaines années (AFRIQUE CONSEIL, 2006). La figure 1 montre la situation géographique de la commune d'Abomey-Calavi.

    Figure 1 : Situation géographique de la commune d'Abomey-Calavi au Bénin

    Ce chapitre consacré aux aspects théorique, méthodologique et géographique, a permis d'appréhender le sujet et aboutir aux résultats annoncés dans les chapitres suivants.

    CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA COMMUNED'ABOMEY-CALAVI

    Ce chapitre expose l'état de la population, l'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi et les facteurs explicatifs de l'urbanisation.

    2.1- Etat de la population de la commune d'Abomey-Calavi.

    Les différents résultats des recensements généraux de la population et de l'habitation (RGPH) et les projections dermographiques de l'INSAE (2002) permettent d'apprécier l'évolution de la population de la commune d'Abomey-Calavi. Ainsi, le taux d'accroissement a été calculé à partir de la formule suivante et consignée dans le tableau XIII (Annexe). r = ( -1) × 100

    Tableau IV : Répartition de la population d'Abomey-Calavi en 1979, en 1992, en 2002 et en 2012.

    Commune d'Abomey-Calavi

    Population

    Taux d'accroissement moyen annuel en %

    Années

    1979

    1992

    2002

    2012

    1979-1992

    1992-2002

    2002- 2012

    Total

    60 786

    126 507

    307 745

    404 849

    5,80

    9,30

    2,78

    Source: INSAE, (RGPH1, RGPH2, RGPH3 et projection INSAE)

    En 1979, la commune d'Abomey-Calavi comptait 60 786 habitants. Cette population a atteint 126 507 habitants en 1992, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 5,8 % (entre les deux années). En 2002 au dernier recensement, 307 745 habitants soit un taux d'accroissement annuel moyen de 9,30 % et selon les projections de l'INSAE, 404 849 habitants soit un taux d'accroissement annuel moyen de 2,78 % en 2012. La figure 2 montre l'évolution de la population d'Abomey-Calavi.

    Figure 2 : L'évolution de la population d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012

    Source: INSAE, (RGPH 1, RGPH 2, RGPH 3 et projection INSAE)

    De façon générale, on observe une croissance démographique dans la commune d'Abomey-Calavi. Cela peut s'expliquer par la saturation de l'espace habitable à Cotonou d'une part et par le processus d'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi d'autre part.

    Cet état de chose nécessite une attention particulière par rapport à la proportion qu'occupent les jeunes dans cette population afin de mieux lutter contre les problèmes qui les touchent. Ainsi, il est mieux de présenter la structure par groupe d'âges dans la commune d'Abomey-Calavi en 2002 afin de mieux étudier les problèmes qui concernent le groupe d'âges des jeunes. La figure 3 présente la structure par âge de la population. 

    Figure 3 : Structure par âge de la population d'Abomey-Calavi en 2002

    Source: INSAE ; RGPH3

    L'analyse de la figure 3 révèle qu'elle présente un aspect décroissant. Ainsi, on observe une forte proportion de population de zéro (00) à quatorze (14) ans. Cela peut s'expliquer par une forte proportion de la natalité. Ainsi la structure par âge montre que les jeunes de zéro (00) à vingt-neuf (29) ans sont les plus dominants de cette population soit une proportion de 72,47 % de la population totale.

    Après l'appréciation de l'évolution de la population de la commune d'Abomey-Calavi, il est nécessaire d'évaluer l'urbanisation qui prévaut.

    2 .2 - L'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi

    L'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi est appréciée dans cette étude à travers l'évolution d'indicateurs spécifiques tels que le volume de la population urbaine, le taux d'urbanisation et la densité de la population. Il s'agit d'analyser l'évolution de ces indicateurs entre les différentes années de recensement de la population au Bénin de 1979 à 2002 et de la projection (INSAE) de 2012.

    Le tableau V résume l'évolution de ces paramètres de la population dans la commune (1979-2012). Il faut noter à cet effet que les arrondissements urbains (Abomey-Calavi centre, Godomey et Hevié) sont considérés sur la base de celle de l'INSAE jusqu'à 2002. Sur la base de la densité de la population, le niveau d'équipements et de services et sur la base des études menées par la mairie en 2012 l'arrondissement d'Akassato est déjà un arrondissement urbain.

    Tableau V : Evolution de quelques paramètres de population dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012

    Indicateur

    Année

    Nombre d'arrondissements urbains

    Population totale

    de la commune

    Population urbaine

    Taux

    d'urbanisation

    (en %)

    1979

    01

    60 786

    9 327

    15,34

    1992

    01

    126 507

    21 281

    16,82

    2002

    03

    307 745

    228 109

    74,12

    2012

    04

    404 849

    322 709

    79,71

    Sources : Données des RGPH 1979, 1992, 2002 et projection (INSAE) 2012

    L'examen du tableau V montre une poussée démographique entre 1979 et 2012. Cette poussée démographique a contribué non seulement à la croissance rapide des populations urbaines, mais encore au passage accéléré des localités rurales dans la catégorie des arrondissements urbains. Ainsi, d'un (01) centre urbain en 1979, la commune d'Abomey-Calavi en compte quatre (04) en 2012.

    De même, l'analyse du tableau V permet de dire qu'à l'instar des communes des pays en développement, Abomey-Calavi a connu une urbanisation continue avec une croissance de la population extrêmement rapide après les années 1960. L'évolution du taux d'urbanisation entre 1979 et 2012 présenté par le tableau XIII (annexe) est représentée par la Figure 4.

    Figure 4 : Evolution du taux d'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012

    Sources : INSAE, (RGPH1, RGPH2, RGPH3 et projection INSAE)

    Comme l'indique la figure 4, en 1979, environ 15,34% de la population de la commune résidaient en milieu urbain, soit 9 327 urbains; cette proportion est passée à 79,71% en 2012, soit 322 709 urbains selon les prévisions de l'INSAE. Cela montre que la population urbaine de la commune d'Abomey-Calavi s'est multipliée par environ 34 en trois (03) décennies.

    Par ailleurs, on peut observer l'évolution de la densité (nombre d'habitant par km2) de la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 à travers la figure 5.

    Figure 5 : Evolution de la densité (habitants/km2) de la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012

    Sources: INSAE, (RGPH1, RGPH2, RGPH3 et projection INSAE)

    La lecture de la figure 5 indique que la densité qui était de 113 habitants/km2 en 1979 est passée à 731 habitants/km2 en 2012. Ce qui montre que le nombre d'habitant par kilomètre carré s'est multiplié par six (06) en 33 ans.

    De façon générale, cette urbanisation est le fait de plusieurs facteurs enregistrés ces dernières années dans la commune d'Abomey-Calavi.

    2.3- Facteurs explicatifs de l'urbanisation

    Dans la commune d'Abomey-Calavi plusieurs facteurs d'ordre naturels, politiques et démographiques sont à la base du rythme élevé de l'urbanisation.

    2.3.1- Facteurs naturels favorables à l'urbanisation

    Le site de la commune d'Abomey-Calavi est en générale propice à l'installation humaine et à la construction des logements stables et durables.

    2.3.1.1- Conditions géomorphologiques et climatiques

    La commune d'Abomey-Calavi est située dans une large partie, sur le plateau d'Allada. Elle à un site incliné par endroit qui entraine une convergence des eaux vers les cours d'eau (Guedegbe, 2005). D'une altitude variant, le plateau est parsemé de nombreuses dépressions fermées ou cuvettes. La commune d'Abomey-Calavi bénéficie aussi d'un climat subéquatorial favorable, caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. Le climat et le relief conditionnent la nature des sols (Hounguevou, 2007).

    2.3.1.2- Facteurs édaphiques

    La plupart des sols de la commune d'Abomey-Calavi sont ferralitiques. Outre la terre de barre de couleur rouge rencontrée à Abomey-Calavi, on distingue des sols de bas-versants qui sont des sols ocres, gris-sableux et gris limono-argileux (Guedegbe, 2005). Le sable lagunaire disponible est exploité dans les constructions, tout comme la terre de barre. Mélangé au ciment, ces sols constituent de bons matériaux de construction pour la fabrication des briques ou parpaings de ciments. La disponibilité de tels matériaux de construction sur place à moindre coût dans les carrières ouvertes dans la commune favorise le rythme actuel des constructions.

    Les facteurs physiques sont en général favorables à l'installation humaine. Les pouvoirs publics l'ayant vite remarqué, ont installé dans cette commune de grandes infrastructures capables de drainer beaucoup de ménages.

    2.3.2- Facteurs politiques : implantation des infrastructures

    La commune d'Abomey-Calavi abrite de grandes infrastructures à vocation régionale, nationale et même internationale. On peut citer, entre autres, l'Université d'Abomey-Calavi, l'Institut International d'Agronomie Tropicale. A ces grandes infrastructures s'ajoutent d'autres comme la Direction du Centre Régional pour la Promotion Agricole de l'Atlantique-Littoral, l'hôpital de zone d'Abomey-Calavi, les voies inter-états. Toutes ces infrastructures ont de façon substantielle contribuée à l'urbanisation de la commune.

    2.3.3- Facteurs démographiques explicatifs de l'urbanisation

    Le rythme actuel d'urbanisation de la commune s'explique par les mouvements naturels mais aussi par les flux migratoires entre Abomey-Calavi et les autres localités avoisinantes, notamment la ville de Cotonou.

    2.3.3.1- Mouvement naturel

    Le taux de natalité reste encore très élevé malgré la tendance à la baisse constatée ces dernières années, dues à l'instruction et l'utilisation des méthodes contraceptives. Selon la troisième enquête démographique et de santé du Bénin (EDSB-III), le taux brut de natalité qui représente le nombre de naissances enregistré au cours de l'année pour 1000 habitants est de 41,61 %o contre 41,1%o sur le plan national. L'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) qui correspond au nombre moyen d'enfants par femme en fin de vie féconde (15 à 49 ans) est de 5,8 dans le département de l'Atlantique pour 5,53 sur le plan national (INSAE, 2008).

    Le taux de mortalité, quant à lui, est en baisse considérable ces dernières décennies. Cette baisse est sans nul doute due aux progrès de la médecine, aux sensibilisations, au niveau de couverture sanitaire et vaccinale et au niveau d'instruction des femmes. De façon générale, le taux de mortalité est en baisse dans tout le Bénin. Ce taux qui était de 15,5 %o en 1995 est passé à 12,27 %o en 2002.

    On note globalement un croît naturel positif dans la commune d'Abomey-Calavi. Mais ce qui caractérise le plus la commune et qui fait sa spécificité, c'est les flux migratoires.

    2.3.3.2- Flux migratoires

    La dynamique démographique est induite et stimulée par un apport migratoire très important. Ces dernières décennies ont été marquées par une forte immigration des ménages dans la commune d'Abomey-Calavi. Ces migrants viennent des localités voisines surtout de Cotonou. Ainsi, 98 359 personnes ont immigré en 2002 dans la commune contre seulement 7 945 qui ont émigré de la commune vers d'autres localités (INSAE, 2002). Le taux d'immigration selon le RGPH3 est de 31,96 % contre un taux d'émigration de 2,98 %. Ce solde migratoire positif en hausse est dû à l'exode rural mais aussi et surtout à la périurbanisation de Cotonou.

    2.3.3.2.1- L'exode rural

    Les principaux mobiles de l'exode rural dans la commune d'Abomey-Calavi sont d'ordre économique et social et affectent les femmes, les jeunes filles et garçons. Lors des enquêtes auprès des ménages, certains jeunes garçons ont évoqué la recherche de la sécurité ou la question de survie. Ces derniers se retrouvent dans la vente illicite de l'essence de contrebande, dans la conduite de taxi moto et dans d'autres métiers comme la soudure, la couture, la vulcanisation, etc. Les femmes concernées expriment le désir à rejoindre leur mari tandis que les jeunes filles veulent travailler comme domestiques dans les ménages nantis ou exercer dans le secteur informel ou encore apprendre un métier.

    2.3.3.2.2-Relation démographique entre la ville de Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi

    La commune d'Abomey-Calavi de par sa position géographique, accueille provisoirement ou définitivement des populations actives qui partent de leur localité d'origine pour Cotonou. Mais l'apport migratoire est beaucoup plus dirigé par les courants migratoires en provenance de Cotonou pour Abomey-Calavi comme le montre le tableau VI.

    Tableau VI : flux migratoires cumulés entre Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2002

    Commune

    Immigrants partant de Cotonou

    Emigration vers Cotonou

    Solde migratoire

    Abomey-Calavi

    59 681

    3 378

    56 303

    Source: INSAE, (RGPH1, RGPH2 et RGPH3)

    Le tableau VI traduit un flux migratoire important entre Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi. Le flux migratoire est le plus porté vers l'immigration (59 681) que vers l'émigration (3 378) avec un solde positif de 56 303 habitants pour la commune. Environ 3/5 des ménages qui migrent vers la commune d'Abomey-Calavi viennent de Cotonou. La croissance accélérée de Cotonou a entrainé une expansion spatiale de la ville. Entre 1979 et 1992, la population de Cotonou s'est accrue de 8,3 % (INSAE, 1994). Si, en 1992, son effectif était de 536827 habitants, il n'était que 665 000 habitants, dix (10) ans après, soit un taux d'accroissement de 4 % (INSAE, 2004). On note donc un ralentissement de rythme d'accroissement de la population de Cotonou au profit d'autres localités comme la commune d'Abomey-Calavi. La situation géographique de Cotonou ne pouvant permettre une extension vers les limites Sud et Nord occupées respectivement par l'Océan Atlantique et le lac Nokoué, la ville de Cotonou s'est étendue vers l'Est et l'Ouest.

    Les mouvements centrifuges des ménages de Cotonou et des localités voisines en direction de la commune d'Abomey-Calavi sont largement confirmés par nos enquêtes. Les motivations qui poussent les uns et les autres à s'installer à Abomey-Calavi sont nombreuses et variées.

    · Les facteurs économiques

    Il s'agit essentiellement de la disponibilité et du coût du foncier. En comparaison à Cotonou où sévit une crise du logement et du foncier, la commune d'Abomey-Calavi dispose encore de quelques terrains nus plus moins accessibles. Le coût relativement moins cher de la parcelle ou du logement (comparaison faite à Cotonou) surtout dans les périphéries a contribué au départ de certains ménages. Certains locataires de Cotonou ou environs parviennent à concrétiser leur rêve de devenir propriétaire à Abomey-Calavi.

    · Position géographique d'Abomey-Calavi

    La commune d'Abomey-Calavi relie le septentrion et le centre-Bénin à Cotonou. La commune d'Abomey-Calavi, du fait de sa position exerce un mirage sur les populations des autres localités qui désirent arriver à Cotonou. Aussi, faut-il ajouter que la proximité de Cotonou entretient les mouvements pendulaires.

    · Facteurs écologiques

    Selon les enquêtes, ce sont ces facteurs qui motivent le plus, les populations à s'installer dans la commune d'Abomey-Calavi. Le site de la commune d'Abomey-Calavi offre de meilleures conditions écologiques. Dans les interventions des différents enquêtés, référence est souvent faite au site de Cotonou. Le niveau de pollution élevé à Cotonou explique en grande partie la désaffection de cette ville au profit de la commune d'Abomey-Calavi. A cette pollution environnementale élevée s'ajoutent les problèmes d'inondation, récurrents à Cotonou, qui motivent les ménages à préférer la commune d'Abomey-Calavi. Abomey-Calavi constitue donc une réponse aux problèmes écologiques et aux contraintes de site de la capitale économique et donc une opportunité pour ceux qui rêvent de vivre dans un cadre plus sain que Cotonou.

    Mais depuis quelques années, certains arrondissements de la commune d'Abomey-Calavi comme Godomey et Calavi sont de plus en plus saturés, imposant ainsi de nouvelles orientations migratoires s'observent dans la commune.

    2.3.3.2.3- Les nouvelles orientations migratoires

    Il ressort des enquêtes au bureau des affaires domaniales de la mairie d'Abomey-Calavi (2012), de nouvelles orientations des flux migratoires en quête de logements stables vers les quartiers périphériques de l'arrondissement de Godomey (Togoudo et Cococodji) et surtout vers les arrondissements de Hèvié, à l'ouest de Togba et de Ouèdo au nord de l'Arrondissement de Godomey. Et cela est le fait que désormais il est impossible que la croissance démographique s'accompagne d'extension spatiale pour l'arrondissement de Godomey et de Calavi. Par ailleurs la représentation cartographique de l'occupation du sol par la population de la commune d'Abomey-Calavi de 1995 à 2006 montre l'évolution de la répartition spatiale de la population de la commune d'Abomey-Calavi, comme le montre les figure 6 et 7.

    Figure 6 : Carte d'occupation du sol de la commune d'Abomey-Calavi entre en 1995

    Figure 7: Carte d'occupation du sol de la commune d'Abomey-Calavi en 2006

    On note une augmentation démographique très rapide des localités plus proche de Cotonou et des voies inter-états. L'occupation du sol est désarticulée par la présence d'un arrondissement avec 153 447 habitants en 2002 (Godomey) qui concentre 49,86 % soit environ la moitié de la population de la commune. A cela, il faut remarquer que les autres localités détiennent un taux de croissance démographique de plus en plus élevé du fait que Godomey et Calavi centre sont de plus en plus saturés.

    Cette urbanisation rapide que connaît la commune d'Abomey-Calavi est caractérisée par les quartiers mixtes où se frottent luxe et précarité. En effet, lors des enquêtes tous les quartiers présentent deux types d'habitations qui caractérisent les niveaux de vie des personnes qui y habitent. Des habitations précaires et luxueuses cohabitent comme les illustrent les photos 1 et 2 ci-dessous prisent dans le même quartier.

    Photo 1 : Maison de luxe dans Photo 2: Maison précaire dans

    le quartier d'Agori le quartier d'Agori

    <

    Prise de vue: Cliché SOGBO, décembre 2012

    Ces photos témoignent de l'écart de vie qui existe entre les habitants de la commune d'Abomey-Calavi. Des populations aisées avec un pouvoir d'achat très important d'une part et d'autre part, des populations pauvres avec un pouvoir d'achat faible qui ont des difficultés pour vivre dans un milieu urbain où tout est à acheter. Selon Domenach et Gatti-montain (1996) cité par Koffi (2008) : «Le rythme de vie urbain, le mode de vie citadin, aussi bien que la structuration fonctionnelle de l'espace, ne permettent plus que se noue une relation sociale féconde. La ville n'est plus ce lieu social où peut s'apprendre ce rapport à l'autre et à sa différence. Et paradoxalement, la ville éclate, peuplée d'habitants nouveaux et différents, devient le lieu de l'uniformisation qui ne permet plus l'expression de cultures différentes sauf sous forme violente. Exaspération et frustration naissent l'asservissement au rythme urbain». Ce rythme de vie à deux vitesses que connaît la commune d'Abomey-Calavi avec une population en grande partie jeune et sans emploi est, ainsi le lieu où les personnes démunies sont tentés par ce luxe apparent du voisinage qui ne laisse indifférent tout individu.

    Ainsi les actes de délinquance se font plus fréquents et constituent une menace grave pour le développement de cette commune stratégique du Bénin.

    CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI

    Dans ce chapitre, il est question d'analyser d'abord le système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, ensuite il s'agira d'appréhender les forces et faiblesses au développement de ce système, avant d'aboutir aux éléments de diagnostic pour mieux connaître les défis et enjeux majeurs sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.1- Analyse du système de sécurité de la commune d'Abomey-Calavi

    L'analyse du système de sécurité dans la commune porte sur un aperçu du cadre institutionnel et juridique du système de sécurité et de l'analyse de la couverture sécuritaire de la commune.

    3.1.1- Cadre institutionnel et juridique du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.1.1.1 - Cadre institutionnel du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    Au Bénin, tous les services chargés de l'application de la loi sont placés sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité Publique et des Cultes (MISPC, 2012). Il s'agit notamment des services de la police, de la Gendarmerie, de la Douanes, des Eaux et forêts, de la Police sanitaire, de la Police environnementale, de la Police de la pêche et de l'Unité mixte de contrôle des conteneurs (UMCC). Dans la commune d'Abomey-Calavi, la sécurité des personnes et des biens est assurée par la police et la Gendarmerie. La photo 3 montre les FDS de la commune en défilé.

    Photo3 : Forces de l'ordre en défilé dans la commune d'Abomey-Calavi

    Prise de vue: Cliché SOGBO, août 2012

    La photo 3témoigne de la présence effective des FDS dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Il convient d'ajouter qu'en dehors des forces de sécurité publique, il faudra comprendre qu'il y a des acteurs ou groupes d'acteurs de la société qui ont non seulement un devoir mais aussi un pouvoir particulier d'exercice de collaboration avec la police et la gendarmerie nationales. Il s'agit notamment du maire, des chefs d'arrondissement, des chefs de quartier ou de village et des conseillers communaux, des chasseurs, des pêcheurs, des sociétés de gardiennage et autres opérateurs économiques, etc. Mais, on note jusqu'à présent l'absence d'un cadre de concertation ou de coordination des actions de ces intervenants pour une bonne gestion concertée de la question de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Il urge alors de comprendre le cadre juridique dans lequel la sécurité dans la commune doit être menée afin de connaître les obligations des parties qui ont en charge la sécurité dans cette commune.

    3.1.1.2 - Cadre juridique du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    La sécurité des personnes et des biens est un droit fondamental du citoyen garanti par l'article 15 de la Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 qui stipule : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et l'intégrité de sa personne ». De cette disposition constitutionnelle, naît un contrat clair et sans équivoque qui lie les gouvernants et leurs populations : le droit de celle-ci à la sécurité et le devoir des gouvernants d'offrir cette sécurité.

    Aussi, dans la recherche des voies et moyens pour assurer de façon optimale la sécurité aux citoyens, le Gouvernement, par décret N°2008-735 du 22 décembre 2008 portant approbation de la Politique et de la Stratégie Nationales de Sécurité, pris toutes ses responsabilités constitutionnelles. Cette politique de sécurité en ayant fait le diagnostic institutionnel et fonctionnel du système sécuritaire de notre pays, a défini les grandes orientations stratégiques assorties de matrices d'actions à mener. Malheureusement jusqu'à présent, ladite politique tarde à faire ces effets sur le terrain. De même, l'avènement de la décentration en 2003 marque un nouveau contexte qui place les communes dans un nouveau rôle de gestion de la question sécuritaire au niveau local qui n'a pas encore été pris en compte dans les textes réglementaires de la gestion de la sécurité. Cependant comment évolue la situation sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    3.1.2- Analyse de la couverture sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi

    D'une superficie de 539 km2, la commune d'Abomey-Calavi comprend 09 arrondissements. Sur la base de la définition de l'INSAE (RGPH3, 2002), la commune d'Abomey-Calavi comprend 03 centres urbains. Il s'agit des arrondissements d'Abomey-Calavi, de Godomey et de Zinvié. Mais sur la base de la densité de la population, le niveau d'équipement et de service et sur la base des études menées par la mairie, en 2012 l'arrondissement d'Akassato est déjà considéré comme un arrondissement urbain. En d'autres termes 05 sur 09 arrondissements sont des centres ruraux.

    La situation de la couverture sécuritaire par les FDS dans la commune d'Abomey-Calavi est appréciée dans cette étude à travers l'évolution du nombre de commissariats de police (commissariat central et d'arrondissement de police), de brigades de gendarmerie (brigades et poste de gendarmerie) et de l'effectif des policiers et des gendarmes à travers la commune d'Abomey-Calavi. La connaissance de ces indicateurs et leurs prévisions pour le futur relatif à des défis revêt un enjeu capital pour la gestion stratégique du secteur sécuritaire dans la commune dans une vision prospective. Ils permettront dans le cadre d'une planification stratégique d'anticiper sur les extensions des infrastructures sécuritaires, sur le recrutement du personnel et de faire face à l'insécurité liée à la croissance démographique et spatiale dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.1.2.1- Analyse de l'évolution des infrastructures sécuritaire entre 2006 et 2012

    L'analyse de la couverture sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi est basée sur le nombre de brigades de gendarmerie et de commissariats de police pour les périodes de 2006 et 2012. La tendance se résume dans le tableau VII. 

    Tableau VII: Nombre de brigade de gendarmerie et de commissariat pour les périodes de 2006 et 2012 dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Arrondissements

    Nombre de commissariats de police et de brigades de gendarmerie

    2006

    2012

    Akassato

    00

    01

    Godomey

    02

    05

    Glo-Djigbé

    00

    01

    Hevié

    00

    01

    Kpanroun

    00

    00

    Ouèdo

    01

    01

    Togba

    00

    02

    Zinvié

    00

    01

    Abomey-Calavi

    02

    02

    Commune d'Abomey-Calavi

    06

    14

    Sources : Enquête de terrain, Novembre 2012

    De l'analyse croisée du tableau VII et de la figure 8, il ressort que des neuf (09) arrondissements, un (01) est actuellement sans infrastructure sécuritaire des FDS. Il s'agit de l'arrondissement de Kpanroun. Il se dégage aussi que jusqu'en 2006, six (06) sur les neuf (09) arrondissements de la commune ne disposaient pas d'infrastructures sécurité. Par contre, en 2012, ce nombre est passé à un (01) arrondissement qui n'a pas d'infrastructures sécuritaires. En d'autres termes, entre 2006 et 2012, le nombre d'infrastructures sécuritaires dans la commune est passé de six (06) à quatorze (14). Aussi le nombre de commissariat de police et de brigade de gendarmerie en 2012 à Abomey-Calavi s'observe au niveau de la figure 8.

    Figure 8 : Carte de répartition spatialedes infrastructures sécuritaires de la commune d'Abomey-Calavi en 2012

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    De l'analyse de la figure 8, il ressort qu'au moment où certains arrondissements sont à 05 commissariats de police et de brigade de gendarmerie, d'autres se retrouvent sans aucune infrastructure sécuritaire. Cela témoigne du déséquilibre qui existe dans l'équipement des arrondissements en infrastructures sécuritaires. Or, d'après les autorités en charge de la sécurité, les arrondissements reculés sont souvent les lieux de refuges des hors la loi. Au-delà de ces infrastructures sécuritaires il faut noter que toutes les autorités interviewées se plaignent du manque d'équipements et de moyens dont-elles font face dans l'exercice de leur fonction, dont le plus remarquable est le personnel. Ainsi l'analyse de l'effectif des FDS dans la commune s'impose pour mieux comprendre l'évolution du phénomène de l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.1.2.2- Analyse de l'effectif des FDS à travers la commune d'Abomey-Calavi

    Lors des enquêtes auprès des acteurs en charge de la sécurité dans chaque arrondissement de la commune d'Abomey-Calavi, il s'est révélé que la majorité des autorités interrogées estiment que leurs effectifs restent confidentiels. Seuls les postes de brigades de gendarmerie de Zinvié, de Glo-Djigbé et le commissariat d'arrondissement d'Akassoto qui ont pu fournir leurs chiffres. Mais tous les autres acteurs en charge de la sécurité conviennent que l'effectif dont ils disposent est insuffisant pour bien couvrir le territoire dont ils ont la charge de sécuriser.

    Sur la base des chiffres des postes de brigades de gendarmerie de Zinvié, de Glo-Djigbé et le commissariat d'arrondissement d'Akassoto, on observe le nombre de FDS par habitant dans ces quatre (04) arrondissements d'Abomey-Calavi (tableau VIII).

    Tableau VIII: Ratios estimatifs des agents des FDS par habitant en 2012 dans certains arrondissements d'Abomey-Calavi.

    Arrondissements

    Nombres des FDS

    Population de l'arrondissement

    Ratios estimatifs des agents des FDS par habitant

    Akassato

    13

    17 197

    1 / 1 323

    Glo-Djigbé

    05

    12 827

    1 / 2 566

    Zinvié et Kpanroun

    04

    20 633

    1 / 5 159

    Total

    22

    50 657

    1 / 2 303

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    Le tableau VIII montre comment ces arrondissements sont couverts pas FDS. Cela témoigne du taux très faible des forces de l'ordre et de sécurité par habitant dans les arrondissements d'Akassato, de Glo-Djigbé, de Zinvié et de Kpanroun. Au-delà de ces arrondissements, il faut comprendre que c'est dans toute la commune que ce constat est remarquable.

    De même il faut remarquer que, de la dynamique urbaine que vit la commune d'Abomey-Calavi, il s'en suit un faible accompagnement des services de sécurité publique. La conséquence de ce manque d'infrastructures et de moyens se traduit par le niveau de plus en plus élevé de délinquants dans la commune. Il importe d'analyser l'évolution des divorcés sociaux déférés par la gendarmerie de Calavi en 2009 et en 2012.

    3.1.2.3- Analyse du nombre de délinquants et criminels déférés par la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012

    A travers le tableau IX, il se remarque une évolution des délinquants et des criminels déférés par la brigade de gendarmerie de Calavi.

    Tableau IX : le nombre de délinquants déférés par la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012 

    Années

    le nombre de délinquants déférés par la Brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi

    2009

    570

    2012

    715

    Source : donnée de la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi 

    L'analyse du tableau IX montre que l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi n'est pas encore maîtrisée. Cette non maitrise se traduit par le nombre de plus en plus élevé de personnes déférées pour cause d'actes antisociaux.

    Selon les informations recueillies sur le terrain auprès des autorités en charge de la sécurité, les infractions commises par les personnes déférées jeunes de moins de 25 ans sont généralement les infractions contre les biens, certaines contre les personnes (viols, violences et voies de faits) et la consommation de drogue. Les adultes déférés sont plus versés dans les attaques à mains armées, le trafic de faux billets de banque, les fausses pièces d'identité, l'ivresse publique, le recel, etc. Les non identifiés sont auteurs de l'ensemble des violences que commettent les jeunes et les adultes déférés. Mais ils sont généralement auteurs des cas de meurtre comme le montre la photo 4

    Photo 4 : Malfrats arrêtés dans la commune d'Abomey-Calavi

    Prise de vue : Cliché Commissariat central d'Abomey-Calavi, octobre 2011

    La photo 4 permet de soutenir que les violences contre les personnes sont en grande partie des violences liées à la consommation de drogue. Ces divorcés sociaux n'épargnent aucune catégorie sociale. En effet, les victimes des attaques à mains armées et vols par effraction sont les piétons, les motocyclistes, les opérateurs économiques (propriétaires de grandes surfaces commerciales), les lieux privés sont aussi visités par les bandits comme les pharmacies, les complexes hôteliers et les domiciles privés. Même les lieux publics tels que les églises, les mosquées, les écoles, l'université d'Abomey-Calavi et les hôpitaux n'échappent à la furia des délinquants. Tout cela témoigne de l'échec ou l'inexistence d'une politique sécuritaire.

    Alors pour mieux s'attaquer au phénomène de l'insécurité, il est important de connaître les forces et faiblesses du système de sécurité pour proposer des solutions de résolution.

    3.2- Sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au développement du système sécuritaire

    Pour connaître de façon générale les forces et faiblesses au développement du système sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi, une enquête qualitative a été réalisée auprès des acteurs de la gestion de l'urbanisme et ceux chargés de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Il ressort de cette enquête que l'insécurité est toujours présente dans l'ensemble de la commune d'Abomey-Calavi. Malgré les efforts d'investissement du gouvernement, des autorités en charge de la sécurité, la population de la commune d'Abomey-Calavi en général se sent encore dans l'insécurité compte tenu, entre autres, de l'insuffisance des moyens logistiques et humains, le manque d'infrastructures publiques (routes et éclairages publics) et de certains dysfonctionnements dans la gestion du système de sécurité.

    3.2.1 Investissements en cours dans le domaine de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    Les investissements dans le domaine de la sécurité au sein de la commune d'Abomey-Calavi sont en grande partie du ressort de l'Etat béninois. Ainsi, la commune bénéficie des grandes orientations stratégiques assorties de matrices d'actions à mener sur le plan national. Parmi ces actions à mener figure en bonne place, le renforcement des effectifs des FDS. Dans la logique de cette volonté politique, un engagement politique conséquent a permis le recrutement en 2009 et en 2010 de plus de deux mille (2000) fonctionnaires de police et autant de gendarmes pour appuyer ces deux forces en charge des questions de sécurité. Pour compléter les dispositions régaliennes, une sensibilisation est en cours sur la contribution des acteurs civils au renforcement de la sécurité publique au Bénin et d'autres actions que mène le MISPC pour décourager les hors la loi.

    Cependant, force est de constater que la sécurité au Bénin et particulièrement dans la commune d'Abomey-Calavi demeure peu satisfaisante. Les différentes politiques mises en place et les investissements réalisés jusqu'à présent, se révèlent insuffisants et leur impact reste limité.

    Par ailleurs, il apparaît que les investissements réalisés pour l'amélioration de la sécurité publique dans la commune sont concentrés dans deux arrondissements et se révèlent toujours faibles dans les autres arrondissements. Ceci ne permet pas d'assurer un accès équitable de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. En dehors, du déséquilibre dans la répartition des infrastructures sécuritaires beaucoup d'autres dysfonctionnements sont à souligner.

    3.2.2- Dysfonctionnements dans la gestion du système de sécurité

    Les différents acteurs rencontrés ont révélé un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de la gestion du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. Ils se résument notamment à :

    - l'inefficacité de la politique de l'Etat en matière de création de brigades de gendarmerie et de commissariats de police sans accompagnement adéquats en matière de moyens logistiques et humains ;

    - peu d'implication des collectivités locales à la gestion de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ;

    - la non sensibilisation de la population en majorité analphabète sur les lois en vigueur au Bénin ;

    - le mauvais état des routes et le manque d'éclairage public.

    La conséquence de ces dysfonctionnements se manifeste par les difficultés sécuritaires que rencontrent les populations dans leurs milieux de vie.

    3.2.3- Insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi : les difficultés rencontrées par les populations

    Lors de nos enquêtes on a évalué la satisfaction des populations de la commune d'Abomey-Calavi et identifié les lieux de risque d'insécurité.

    3.2.3.1- Niveau de satisfaction des populations en ce qui concerne leur sécurité

    En complément à l'enquête qualitative réalisée auprès des acteurs de la gestion de l'urbanisation et ceux chargés de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, l'option est faite, de vérifier auprès des ménages de la commune leur niveau de satisfaction en ce qui concerne leur sécurité à travers une enquête de terrain en vue de les intégrer aux éléments de diagnostic.

    Dans le cadre de la présente étude, cette enquête réalisée en novembre 2012 a porté sur 290 ménages.

    Dans un premier temps l'enquête visait à enregistrer la perception des populations sur la qualité de la sécurité dans la commune. Cela s'apprécie à travers deux modes de réponses à savoir :

    - les ménages qui trouvent que la qualité de la sécurité est mauvaise ;

    - et ceux qui trouvent que la qualité de la sécurité est bonne.

    D'après l'enquête réalisée, la répartition des ménages par mode de perception sur la qualité de leur sécurité est indiquée par la figure 9.

    Figure 9 : La répartition des ménages par mode de perception sur la qualité de leur sécurité

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    On remarque que l'enquête a révélé 66,67 % des ménages qui ne sont pas satisfaits de la qualité de leur sécurité contre 33,33 % qui se disent satisfaits. Il résulte que 2/3 des ménages réclament plus de sécurité dans leur milieu de vie.

    Dans un deuxième temps, l'enquête visait à enregistrer comment la population de la commune perçoit l'évolution de la délinquance sur toutes ces formes. Cela s'apprécie à travers deux modes de réponses à savoir :

    - les ménages qui trouvent que la délinquance est en régression ;

    - et ceux qui trouvent que la délinquance est en croissance.

    D'après l'enquête réalisée, la répartition des ménages par mode de perception sur l'évolution de la délinquance et de la criminalité dans leur milieu de résidence est indiquée par la figure 10.

    Figure 10 : La répartition des ménages par mode de perception sur l'évolution de la délinquance et de la criminalité dans leur milieu de résidence.

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    On constate que 60% des ménages interrogés trouvent que la délinquance continue de croître dans la commune et 40 % trouvent que ce phénomène de délinquance est en régression.

    Dans un troisième temps, l'enquête visait à apprécier parmi les ménages enquêtés ceux qui ont une fois été victimes de délit ou de crime ces deux (02) dernières années. Cela s'apprécie à travers deux modes de réponses à savoir :

    - les ménages qui ont une fois été victimes de délit ou crime dans la commune ces deux dernières années ;

    - et ceux qui n'ont pas été victime de délit ou crime dans la commune ces deux dernières années.

    D'après l'enquête réalisée, la répartition des ménages par mode de réponse est indiquée par la figure 11.

    Figure 11 : La répartition des ménages enquêtés selon qu'ils soient victime ou pas de délit ou de crime ces deux (02) dernières années.

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    On remarque que 60 % des ménages interrogés affirment qu'ils ont été victimes de délit ou de crime ces deux (02) dernières années contre40 %non victimes.

    De ces trois précédentes figures, il ressort que les populations de la commune d'Abomey-Calavi se trouvent dans leur majorité mécontente de la sécurité de leur commune. Ainsi, on a identifié les localités qui sont les plus et moins visitées par les hors la loi dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.2.3.2- Les lieux de risque d'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    Pendant nos enquêtes certaines localités de la commune d'Abomey-Calavi ont été identifiées comme étant des lieux où l'insécurité est le plus élevée par rapport aux autres. Ainsi pour mieux étudier ces localités une représentation cartographique des localités qu'elles soient réputées d'insécurité ou non est présenté par la figure 12.

    Figure 12 : La carte de risque d'insécurité de la commune d'Abomey-Calavi

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    L'analyse de la figure 12 fait remarquer une forte insécurité des localités plus proche de Cotonou et des voies inter-Etats. Parmi ces localités, on peut citer les quartiers comme Akassato Centre, Cocotomey, Cococodji, Godomey-Togoudo, Togbin et Agori. A cela, il faut remarquer que certains quartiers comme Tokan, Ouèdo, Missséssinto, Salamey, Adovie et Dangbodji détiennent un risque d'insécurité de plus en plus élevé. Ce qui fait la particularité des quartiers identifiés comme ayant un fort taux d'insécurité, c'est la forte densité humaine accompagné d'un mauvais état des voies et le manque de lotissement.

    Lors des enquêtes, un quartier parmi ceux qui ont un risque élevé d'insécurité a le plus attiré notre curiosité. Il s'agit du quartier Agori encore appelé encore Zogbadjè. Pour cela une investigation spécifique a été menée auprès des populations, des élus locaux, des confessions religieuses et des FDS pour recueillir leur point de vue sur la situation d'insécurité de ce quartier Zogbadjè. Ce quartier Zogbadjè est le village universitaire. D'après nos enquêtes c'est le quartier qui bat le record en termes d'insécurité parmi les quartiers de la commune. Selon les personnes interrogées les braquages s'y multiplient et donnent la preuve que Zogbadjè dorénavant est le nid des voleurs. La population interrogée est inquiète et appelle souvent les autorités au secours. Chaque semaine, plusieurs plaintes liées aux braquages de tout genre s'enregistrent auprès des conseillers locaux du quartier Agori et des FDS. Ce quartier de la commune d'Abomey-Calavi est un lieu où l'insécurité est davantage présente et inquiétante. Aucune zone n'est épargnée, désormais toutes les localités du quartier sont fouillées par les délinquants. D'après les habitants enquêtes, la consommation et la vente de stupéfiants et le phénomène du cyber criminalité (Gay man) sont aux rangs des causes d'insécurité du quartier. Ils sont en quête du gain facile et cela les amène à attaquer à tout moment, tous ceux qui ont en leur possession des objets précieux. Ces derniers peuvent être surtout des motos, sacs à main, des portables ou encore de l'argent. Un des policiers interrogés affirme « qu'auparavant, il y avait seulement des zones réputées pour y être le Quartier Général (QG) des bandits telles les voies longeant la clôture du campus. Mais à présent, c'est tout le quartier qui est devenu le QG de ces derniers ».  « Ces bandits n'hésitent pas à charcuter si l'on résiste. Ils sont toujours armés et nombreux » ajoute-t-il. A défaut de rendre l'âme, ces victimes s'en sortent souvent avec des séquelles. Certaines sont marquées au point où elles ne veulent plus en parler. Néanmoins, certaines parlent de leur cas. René, étudiant en fin de formation en Anglais garde encore vivant dans sa mémoire, sa mésaventure avec les hors-la-loi. « J'ai été braqué par quatre hommes armés qui ont pris ma nouvelle moto», raconte-t-il tristement. A l'instar de celui-ci, bon nombre ont subi un sort du genre comme l'Abbé dont la moto a été emportée vers le carrefour  Bidossèssi. La situation est plus troublante du fait que ces « hors-la-loi » opèrent en pleine journée depuis un certain moment.  L'Abbé a été dépossédé de sa moto aux environs de 8h. Il n'y a pas de patrouille et beaucoup d'endroits sont non électrifiés. Les voies d'accès pouvant faciliter la tâche aux policiers en cas d'intervention sont toutes en état de dégradation avancée. Les malfrats font régner la peur à Zogbadjè. Les menaces que les bandits profèrent aux victimes plongent toute la population dans une peur sans pareil. Des chrétiens catholiques de Zogbadjè ont à présent peur d'aller à la messe de 18h à moto à cause de l'ampleur que prennent les braquages de jour en jour dans la zone. Même après 20h, les conducteurs de taxi moto refusent sans autre forme de procès de conduire leur client dans le quartier quel que soit le prix offert. Mieux, la psychose d'être braqué amène déjà certaines personnes à quitter ce quartier, aujourd'hui réputé un véritable nid des bandits.

    A partir des différents éléments de diagnostic recensés une synthèse s'impose pour mieux adopter les mesures à prendre contre l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.3 - Synthèse des éléments de diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Afin de relever les défis et à faire face aux enjeux concernant l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, il importe de faire d'abord la synthèse des éléments de diagnostic.

    3.3.1- Synthèse des éléments de diagnostic sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    Tout au long de l'analyse diagnostique de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, des forces et des faiblesses ont été identifiées dans la commune d'Abomey-Calavi. De même, des opportunités et des menaces qui sont hors du système mais qui agissent sur lui ont été relevées. Ces différents éléments de diagnostic se résument dans le tableau X.

    Tableau X : Synthèse des éléments de diagnostic

    Eléments de diagnostic internes au système étudié

    Forces

    Faiblesses

    Existence de deux brigades et de six postes avancés de gendarmerie ;

    un commissariat central et cinq commissariats d'arrondissement de police

    services de sécurité (gendarmerie et police) sont

    sous-équipés et ont un effectif de personnel insuffisant

    Organisations fréquentes de patrouilles par

    la gendarmerie, la police et l'armée

    Inexistence d'une politique appropriée en matière de sécurité dans la commune

    Eléments de diagnostic externes au système étudié

    Opportunités

    Menaces

    Existence d'un plan d'actions en cours sur le plan national en matière de sécurité

    Le chômage, la pauvreté, les difficultés familiales et des échecs scolaires

    Existence dans la loi sur la décentralisation au Bénin des dispositions qui donnent la possibilité aux communes la création des infrastructures sécuritaires

    l'insuffisance d'éclairage public dans la

    commune

    La proximité de Cotonou

    avec son taux élevé de criminalité et

    la prolifération de la vente et la consommation de stupéfiants

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    L'analyse des éléments de diagnostic internes au système de sécurité montrent que les forces dont regorge ce système de sécurité sont en réalité, des forces inefficaces du fait des faiblesses existantes. Car les infrastructures sont pour la plupart sous-équipés avec un personnel insuffisant. A cela, s'ajoute l'inexistence d'une politique appropriée en matière de sécurité dans la commune. En plus de ces éléments de diagnostic internes au système, on note des éléments de diagnostic externes au système de sécurité dont les opportunités découlent des autorités à divers niveaux. Ces opportunités sont noyées face aux menaces présentes au sein du système du fait d'une politique sociale de faible envergure.

    Ces éléments de diagnostic appellent alors à des défis et enjeux majeurs à l'amélioration de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    3.3.2-Défis et enjeux majeurs à l'amélioration de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Le développement économique et social de la commune d'Abomey-Calavi passe nécessairement par la sécurité des personnes et des biens. Malgré les efforts réalisés ces dernières années pour améliorer la sécurité des populations de la commune, la majorité des localités se trouvent dans une insécurité remarquable. Le défi est de réduire au maximum l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. L'enjeu est la mobilisation de toutes les couches de la population en leur participation au renforcement de la sécurité dans la commune et de volonté politique pour mettre en application toutes les dispositions de la loi et engagements pour l'amélioration du système de sécurité.

    Par ailleurs, l'analyse diagnostique a révélé que les autorités en charge de la sécurité expriment leurs difficultés à faire bien leur travail du fait des moyens en leur disposition et des infrastructures non disponibles dans les quartiers. Il apparaît donc un autre défi à relever. Il s'agit de doter les forces de l'ordre et de sécurité d'équipements nécessaires et des moyens humains qu'il faut ; améliorer les conditions de vie des populations et pour les quartiers il s'agira de les doter des infrastructures nécessaires (l'électricité et l'amélioration des voies). L'enjeu est de mobiliser des ressources pour équiper les forces de l'ordre et de sécurité; initier des projets et des programmes de développement pour améliorer les conditions de vie des populations ; et pour les quartiers, c'est de mettre en place les outils de planification urbaine (Plan Directeur d'Urbanisme ou Plans Détaillés d'Aménagement Urbain) et l'électrification des quartiers.

    L'amélioration de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi dépend forcement de la capacité de la commune à relever ces défis et à faire face à ces enjeux. Il s'agit de trouver des stratégies opérationnelles et efficaces pour y parvenir.

    CHAPITRE IV : SUGGESTIONS

    Pour améliorer le système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, il importe de disposer d'un cadre stratégique de référence qui donne les repères nécessaires pour les actions à mener. Il s'agit d'élaborer des stratégies opérationnelles reflétant les réalités du système étudié afin d'amener les différents acteurs à les mettre en oeuvre. Cela exige une méthodologie appropriée à la formulation des orientations et des stratégies opérationnelles.

    4.1-Démarche méthodologique de formulation de stratégies

    L'exercice de la formulation de stratégies consiste en la détermination des voies et moyens efficaces pouvant permettre de relever les défis identifiés à l'issue de l'analyse diagnostique. Dans le cas d'espèce, l'outil adopté est la technique de SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats). En effet, l'option SWOT a été faite pour prendre en compte des forces, faiblesses, opportunités et menaces identifiées à travers l'analyse diagnostique.

    L'exercice est fait dans une matrice à double entrée appelée Matrice SWOT qui est meublée à partir des forces, faiblesses, opportunités et menaces relevées au cours de l'analyse diagnostique faite sur le système de sécurité. Il s'agit concrètement d'une analyse croisée des forces et faiblesses qui sont internes au système sécuritaire à des menaces et opportunités qui sont externes à l'environnement dudit système étudié pour aboutir à des orientations stratégiques. La configuration synoptique de cette démarche de formulation des approches de solutions se présente dans le tableau XI.

    Tableau XI : Matrice SWOT pour la formulation des orientations stratégiques

    Facteurs internes

    Facteurs externes

    Forces

    Faiblesses

    Opportunités

    Orientation stratégique :

    utiliser ses forces pour tirer avantage des opportunités

    Orientation stratégique :

    Développer des stratégies pour surmonter ses faiblesses dans le but de tirer avantage des opportunités

    Menaces

    Orientation stratégique :

    utiliser ses forces pour faire face aux menaces ou éviter les menaces

    Orientation stratégique :

    Viser à minimiser à la fois les faiblesses et les menaces

    Source : MCCAG-PDPE/PNUD(2001) cité par Adanzounon H. N. (2010) 

    Cette matrice SWOT va permettre de présenter l'information en forme d'aide à la formulation des solutions, c'est-à-dire utiliser les points forts pour exploiter les opportunités du système de sécurité et dépasser les faiblesses pour contrecarrer les menaces du système.

    4.2-Formulation de proposition de stratégies opérationnelle

    Sur la base de cette démarche, des orientations stratégiques sont formulées. Ces dernières constituent en fait l'ensemble des solutions possibles aux différents problèmes et dysfonctionnements identifiés dans l'analyse diagnostique. Le tableau XII résume les résultats de cet exercice dans le cadre de cette étude.

    Tableau XII : Matrice SWOT de formulation des stratégiques pour l'amélioration du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi

    Facteurs

    internes

    Facteurs

    externes

    Forces

    Faiblesse

    Existence de deux brigades et de six postes avancés de gendarmerie ;

    un commissariat central et cinq commissariats d'arrondissement de police.

    Organisation fréquente de patrouilles par

    la gendarmerie et la police.

    services de sécurité (gendarmerie et police) sont

    sous-équipés et ont un personnel insuffisant.

    Inexistence d'une politique appropriée en matière de sécurité dans la commune.

    O
    P
    P

    O

    R

    T

    U

    N

    I

    T

    E

    S

    Existence d'un plan d'actions en cours sur le plan national en matière de sécurité.

    S1 : Créer et équiper les postes de sécurité publique dans les arrondissements surtout celui de Kpanroun.

    S2 : Patrouilles de la Police et de la gendarmerie

    Accrues.

    S3 : Doter les services de sécurité de moyens adéquats avec un personnel suffisant.

    S4 : Organiser et motiver les brigades civiles de sécurité.

    Existence dans la loi sur la décentralisation au Bénin des dispositions qui donnent la possibilité aux communes la création des infrastructures sécuritaires.

    S5 : Création et mise

    à disposition des populations de la commune d'une police municipale avec du personnel qualifié.

    S6 : Participation des élus locaux à la sécurité en renseignant les forces de sécurité publique sur les refuges des suspects dans leur localité.

    S7 : Sensibiliser la population sur sa participation au renforcement de la sécurité avec l'appui des collectivités locales.

    S8 : Mise en oeuvre par les élus locaux et les forces de l'ordre d'un plan d'actions pour la sécurité.

    M

    E

    N

    A

    C

    E

    S

    Le chômage, la pauvreté, les difficultés familiales et des échecs scolaires.

    S9 : Répondre de façon pratique et concrète au chômage brutal qui touche les jeunes.

    S10 : Instruire les populations afin qu'elles sachent lire et écrire.

    S11 sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société.

    S12Unir les populations et initier des projets de développement capables d'accroître leurs revenus.

    l'insuffisance d'éclairage public

    et l'état de dégradation avancée des voies.

    S13 : Doter les brigades et les commissariats des moyens roulants qui font face aux voies dégradées et au manque d'électricité.

    S14 : Créer la police de proximité dans tous les quartiers mal éclairés.

    S15 : Mener les projets d'extension des réseaux

    d'électricité

    S16 : Mener les travaux de lotissement avec le tracé des voies.

    La proximité de Cotonou

    avec son taux élevé de criminalité et

    la prolifération de la vente et de la consommation de stupéfiants.

    S17 : Renforcer la sécurité au niveau des voies d'accès de la commune avec un contrôle accru des usagés à la tombé de la nuit.

    S18 : Mener des patrouilles surprises dans les ghettos.

    S19 : Etablir un répertoire des habitants au

    niveau de chaque village et quartier de ville.

    S20 : Créer un cadre de concertation (autorités en charge de la sécurité et élus locaux) pour faire face à l'insécurité.

    Source : Enquête de terrain, Novembre 2012

    (NB : S1 : Orientation Stratégique 1 ; S13 : Orientation Stratégique 13) 

    Cet exercice a abouti à la formulation de vingt (20) orientations stratégiques qui s'inscrivent dans quatre (04) thématiques majeures liées à l'amélioration de la sécurité des personnes et des biens dans la commune d'Abomey-Calavi. Elles s'énoncent comme suit :

    Ø adoption et mise en oeuvre d'une politique appropriée en matière de sécurité par les élus locaux et les autorités en charge de la sécurité;

    Ø financement et équipement des forces de l'ordre et de sécurité ;

    Ø amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations ;

    Ø mise en oeuvre des outils de planification urbaine et de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville.

    La concrétisation de ces stratégies s'opère à travers des options stratégiques ou des stratégies opérationnelles. Ainsi, à partir de ces vingt (20) orientations stratégiques, il a été développé quelques stratégies opérationnelles à travers ces quatre (04) thématiques identifiées.

    4.2.1-Adoption et mise en oeuvre d'une politique appropriée en matière de sécurité par les élus locaux et les autorités en charge de la sécurité

    Pour l'amélioration à court et long terme de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, il faudrait entre autres, Elaborer un document de politique sécuritaire dans lequel sera définit la politique à mettre en oeuvre pour la commune. Ce document doit se basé sur l'orientation stratégique S8 de la matrice, à savoir la mise en oeuvre par les élus locaux et les forces de l'ordre d'un plan d'action pour la sécurité. Ce plan d'action doit contenir les stratégies opérationnelles s'inscrivant dans les orientations stratégiques S2, S4, S5, S6, S7, S14, S17, S18, S19 et S20 de la matrice à savoir :

    Ø patrouilles accrues de la Police et de la gendarmerie ;

    Ø organiser et motiver les brigades civiles de sécurité ;

    Ø création et mise à disposition des populations de la commune d'une police municipale avec du personnel qualifié ;

    Ø participation des élus locaux à la sécurité en renseignant les forces de sécurité publique sur les refuges des suspects dans leur localité ;

    Ø sensibiliser la population sur sa participation au renforcement de la sécurité avec l'appui des collectivités locales ;

    Ø créer la police de proximité dans tous les quartiers et villages mal éclairés ;

    Ø renforcer la sécurité au niveau des voies d'accès de la commune avec un contrôle accru des usagés à la tombé de la nuit ;

    Ø mener des patrouilles surprises dans les ghettos ;

    Ø établir un répertoire des habitants au niveau de chaque village et quartier de ville ;

    Ø créer un cadre de concertation (autorités en charge de la sécurité et élus locaux) pour faire face à l'insécurité.

    La mise en place effective de cette politique sur la sécurité de la commune d'Abomey-Calavi appelle à une volonté des autorités à divers niveaux.

    4.2.2-Financement et équipement des forces de l'ordre et de sécurité 

    La finalité des stratégies opérationnelles dans cette thématique serait de doter les services de sécurité de moyens nécessaires pour leur bon fonctionnement. La capacité actuelle des forces de l'ordre ne permet pas la garantie de la sécurité dans toute la commune. Ainsi le gouvernement et les élus locaux doivent les financer pour que le rendement soit meilleur. Pour cela les stratégies opérationnelles qu'il faut s'inscrivent dans les orientations stratégiques S1, S3 et S13 de la matrice, à savoir :

    Ø créer et équiper les postes de sécurité publique dans les arrondissements surtout celui de Kpanroun ;

    Ø doter les services de sécurité de moyens adéquats avec un personnel suffisant ;

    Ø doter les brigades et les commissariats des moyens roulants qui font face aux voies dégradées et au manque d'électricité.

    Certes la lutte contre l'insécurité prend en compte le financement et l'équipement des FDS, mais il faut que les conditions de vie des populations soient améliorées pour que règne la quiétude dans la commune.

    4.2.3-Amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations

    Si la prévention doit être considérée comme prioritaire lorsqu'elle concerne la délinquance émanant des groupes de populations vivant dans une extrême pauvreté, des difficultés familiales, des échecs scolaires, il faut souvent trouver la cause dans les bouleversements liés à la crise économique et sociale. Laquelle crise a pendant longtemps ébranlé le modèle de l'Etat-providence qui a régulé ou géré notre société. Pour cela les stratégies opérationnelles qu'il faut pour l'amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations s'inscrivent dans les orientations stratégiques S9, S10, S11et S12 de la matrice, à savoir :

    Ø répondre de façon pratique et concrète au chômage brutal qui touche les jeunes ;

    Ø instruire les populations afin qu'elles sachent lire et écrire ;

    Ø sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société ;

    Ø Unir les populations et initier des projets de développement capables d'accroître leurs revenus.

    En effet, la réponse au chômage brutal qui touche les jeunes peu qualifiés que qualifiés et qui les installent dans une spirale d'exclusion les privant de tout espoir d'un monde meilleur d'un avenir certain, doit être pratique et concrète. Il faudra d'abord que soient améliorées les conditions socio-économiques de leurs familles. Ensuite sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société. Car le sentiment d'insécurité exprimé par les citoyens naît bien évidemment de la perte du lien social, de la solitude (la marginalisation) de l'individualisation et de l'absence d'identité culturelle.

    L'Etat et la mairie devraient mettre en action des programmes de développement qui permettront aux populations de bénéficier des atouts socio-économiques de leur milieu de vie habituel et auront ainsi des ressources financières nécessaires qui donnent accès à l'éducation et aux services de santé.

    Au-delà d'un tel programme, les populations devraient par elles même prendre conscience de leur situation en étant plus imaginatives. C'est-à-dire qu'avec le soutien des autorités locales de la commune d'Abomey-Calavi elles doivent s'unir et initier des projets de développement capables d'accroître leurs revenus et leurs moyens financiers. L'amélioration des conditions socio-économiques passe obligatoirement par la conception de projets fiables jusqu'à leur réalisation.

    L'amélioration des conditions culturelles des populations doit essentiellement consister en l'instruction et la sensibilisation de celles-ci afin qu'elles puissent accéder à un niveau minimum de compréhension des valeurs que dégagent leur commune au travers de la cohabitation du moderne et du traditionnel.

    Au niveau de l'instruction, il faut que la population sache lire et écrire afin qu'elle soit à l'abri de toutes sortes de contingences négatives. Les comportements antisociaux de certains individus résultent pour la plupart de l'ignorance totale des normes et valeurs en vigueur dans leur société.

    4.2.4- Mise en oeuvre des outils de planification urbaine et de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville de la commune.

    La prise en compte des outils de planification urbaine et l'électrification des voies dans les stratégies opérationnelles s'inscrivent dans les orientations stratégiques S15 et S16 de la matrice, à savoir :

    Ø mener les projets d'extension des réseaux d'électricité ;

    Ø mener les travaux de lotissement avec le tracé et l'amélioration des voies.

    Il s'agit d'inscrire l'amélioration de la sécurité de la population dans une démarche de l'aménagement du territoire qui vise à une réflexion proactive pour des réalisations rationnelles et efficientes en matière d'infrastructures et équipements, le développement économique, de la promotion de l'urbanisme, etc. Cette stratégie a pour fondement l'article 84 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999, portant organisation des communes en République du Bénin qui indique le Schéma Directeur d'Aménagement Communal (SDAC) comme un instrument de planification obligatoire. La mise en oeuvre totale du Schéma Directeur d'Aménagement Communal (SDAC) et l'électrification de toute la commune permettront aux forces de l'ordre de bien mener les opérations sécuritaires.

    CONCLUSION

    La sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi face à la dynamique de sa population est sujette à de nombreuses défaillances. Bien que des efforts soient menés en vue de sa gestion efficiente, les résultats obtenus jusqu'à ce jour sont loin d'être satisfaisants.

    La présente étude se veut une contribution à une meilleure connaissance de la dynamique urbaine et de l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.

    Les résultats obtenus au cours des recherches ont permis de confirmer que :

    - la dynamique urbaine que connait la commune d'Abomey-Calavi est due à la croissance démographique qui est passé de 60786 habitants en 1979 à 404 849 habitants en 2012 (INSAE,2004), d'une densité de la population qui est passée de 113 habitants/km2 1979à 731 habitants/km2 2012 et un taux d'urbanisation qui est passée de 15,34 % 1979 à 79,71 % 2012 de la population totale;

    - l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi se témoigne par les plaintes des habitants et l'évolution du nombre des criminels et délinquants déférés par la brigade de gendarmerie de Calavi qui est passé de 570 en 2009 à 715 en 2012 ;

    - du fait de la croissance rapide de la population qui s'accompagne d'extension spatiale, les infrastructures qui garantissent la sécurité des personnes et des biens ne suivent pas. Pas conséquent, cette croissance rapide de la population est une cause directe de l'insécurité enregistrée.

    Il convient donc de remédier à ce phénomène d'insécurité à travers des mesures adéquates. A cet effet des suggestions formulées vont dans le sens de :

    - l'adoption et mise en oeuvre  d'une politique appropriée en matière de sécurité par les élus locaux et les autorités en charge de la sécurité;

    -financement et équipement des forces de l'ordre et de sécurité ;

    - l'amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations

    - la mise en oeuvre des outils de planification urbaine et de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville.

    Au total, les hypothèses sont vérifiées. Cependant, pour la mise en place effective de ces propositions, il faut une volonté des autorités à divers niveaux et la participation individuelle des populations de la commune d'Abomey-Calavi.

    Si Abomey-Calavi aujourd'hui doit faire face à de multiples problèmes dont celui de l'insécurité, c'est parce que la population s'accroît à un rythme sans précédent avec une extension spatiale considérable. Cet accroissement démographique et spatial, toutefois, n'est pas seulement source de problèmes, il peut également être source d'espérance. Il est toujours possible d'innover. Une telle croissance de population peut permettre de nombreuses économies d'échelle. Car, l'amélioration de la situation sociale et économique des populations à Abomey-Calavi apparaît en définitive comme une condition essentielle d'un développement durable, où la croissance et les besoins sont les plus importants.

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    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau I : Ratios estimatifs des agents de police par habitant en Afrique (Recherche effectuée par l'auteur) 2

    Tableau II : Répartition spatiale des ménages et chefs de villages ou de quartiers de ville enquêtés. 27

    Tableau III : Répartition des personnes ressources enquêtées 28

    Tableau IV : Répartition de la population d'Abomey-Calavi en 1979, en 1992, en 2002 et en 2012. 35

    Tableau V : Evolution de quelques paramètres de population dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 38

    Tableau VI : flux migratoires cumulés entre Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2002 43

    Tableau VII: Nombre de brigade de gendarmerie et de commissariat pour les périodes de 2006 et 2012 dans la commune d'Abomey-Calavi. 53

    Tableau VIII: Ratios estimatifs des agents des FDS par habitant en 2012 dans certains arrondissements d'Abomey-Calavi. 57

    Tableau IX : le nombre de délinquants déférés par la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012 58

    Tableau X : Synthèse des éléments de diagnostic 68

    Tableau XI : Matrice SWOT pour la formulation des orientations stratégiques 71

    Tableau XII : Matrice SWOT de formulation des stratégiques pour l'amélioration du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. 72

    Tableau XIII : calcul du taux d'accroissement moyen annuel (r) 88

    Tableau XIV : calcul du taux d'urbanisation de la commune de 1979 à 2012 88

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Situation géographique de la commune d'Abomey-Calavi au Bénin 33

    Figure 2 : L'évolution de la population d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 2

    Figure 3 : Structure par âge de la population d'Abomey-Calavi en 2002 37

    Figure 4 : Evolution du taux d'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 39

    Figure 5 : Evolution de la densité (habitants/km2) de la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 40

    Figure 6 : Carte d'occupation du sol de la commune d'Abomey-Calavi entre en 1995 46

    Figure 7 : Carte d'occupation du sol de la commune d'Abomey-Calavi en 2006 47

    Figure 8 : la carte des infrastructures sécuritaires de la commune d'Abomey-Calavi en 2012 55

    Figure 9 : La répartition des ménages par mode de perception sur la qualité de leur sécurité 62

    Figure 10 : La répartition des ménages par mode de perception sur l'évolution de la délinquance et de la criminalité dans leur milieu de résidence. 63

    Figure 11 : La répartition des ménages enquêtés selon qu'ils soient victime ou pas de délit ou de crime ces deux (02) dernières années. 64

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Maison de luxe dans le quartier d'Agori 2

    Photo 2: Maison précaire dans le quartier d'Agori 48

    Photo 3 : Forces de l'ordre en défilé dans la commune d'Abomey-Calavi 51

    Photo 4 : Malfrats arrêtés dans la commune d'Abomey-Calavi 58

    ANNEXE 1 : TABLEAUX

    Tableau XIII : calcul du taux d'accroissement moyen annuel (r)

    r = ( -1) × 100

    Années

    P0

    Pn

    N

     
     

    r = ( -1) × 100

    1979 et 1992

    60 786

    126 507

    13

    2,10

    1,058

    5,88

    1992 et 2002

    126 507

    307 745

    10

    2,43

    1,093

    9,30

    2002 et 2012

    307 745

    404 849

    10

    1,31

    1,0278

    2,78

    Sources : Données des RGPH 1979, 1992, 2002 et projection 2012

    Tableau XIV : calcul du taux d'urbanisation de la commune de 1979 à 2012

    Taux d'urbanisation au niveau de la commune (Tu) = (population des arrondissements urbains de la commune (Pa) / population totale de la commune (Pt)) x 100

    Années

    Pu

    Pt

     
     

    1979

    9. 327

    60.786

    0,1534

    15,34

    1992

    21.281

    126.507

    0,1682

    16,82

    2002

    228.109

    307.745

    0,7412

    74,12

    2012

    322709

    404849

    0,7971

    79,71

    Sources : Données des RGPH 1979, 1992, 2002 et projection 2012.

    ANNEXE 2 : OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

    Questionnaire adressé aux chefs de quartiers

    Fiche N°

    I-identification de l'enquêté

    Date

    Arrondissement............................Quartier

    Nom et Prénom

    Sexe

    Profession

    II-déroulement de l'enquête sur la dynamique urbaine et délinquance

    1-Depuis quand êtes-vous chef de quartier (années) ?.........ans

    2-Etes-vous originaire de ce quartier ? Oui Non

    Si non où résidiez-vous avant votre installation à Abomey-Calavi?

    Pourquoi êtes-vous venu vous installer ici ?...............................................................................

    3-Pensez- vous qu'il existe une dynamique démographique et spatiale dans votre quartier ?

    Oui Non

    -Si oui quelle est selon vous l'origine de cette dynamique?

    La proximité avec Cotonou Autres raisons ? ..................................

    4-Votre quartier est-il déjà loti ? Oui Non

    5-Quelles sont les infrastructures dont dispose le quartier qui garantissent la sécurité ?...................

    ...........................................................................................................................

    6- Quelles sont les infrastructures qui manquent pour assurer une meilleure sécurité dans votre quartier ?.........................................................................................................

    7-Quels sont les structures de sécurité qui ne sont pas directement concernées par la disposition régalienne de la sécurité publique dont vous disposé dans votre quartier ?

    Brigades civiles de sécurité les acteurs de sécurité privée autres structures...............

    8-Selon vous quelles est la qualité de la sécurité dans votre quartier ?

    Médiocre Passable Assez bonne Bonne

    10-Quelle est selon vous l'évolution de la délinquance dans votre quartier ?

    En régression Constante Croissante

    11-Quels sont les actes de délinquance les plus fréquents dans votre quartier ?...............................

    .........................................................................................................................

    12-Quelles sont selon vous les causes de cette délinquance dans votre quartier ?

    La pauvreté Le chômage Manque d'infrastructure et de structures Autres raisons .................................................................................................

    13-Quel rôle pensez-vous que la municipalité peut-elle jouer pour lutter contre la délinquance dans votre quartier ?........................................................................................................................

    14-Quelles sont les lieux de votre quartier qui sont les plus touchées par ce phénomène de délinquance ?........................................................................................................................

    15-Pensez-vous que la délinquance est maîtrisable dans votre quartier ? Oui Non

    16-Quelles sont vos suggestions pour la lutte contre la délinquance ?................................................................................................................................................................................................................................................

    Questionnaire adressé aux ménages

    Fiche N°

    I-identification de l'enquêté

    Date

    Arrondissement............................Quartier...............................................................

    Nom et Prénom .......................................................................................................

    Sexe.........................profession.................................................................................

    II-déroulement de l'enquête sur la dynamique urbaine et délinquance

    1-Depuis quand êtes-vous dans ce quartier (années) ?.........ans

    2-Etes-vous originaire de ce quartier ? Oui Non

    Si non où résidiez-vous avant votre installation à Abomey-Calavi?....................................

    Pourquoi êtes-vous venu vous installer ici ?

    La proximité avec Cotonou Autres raisons  .........................................................

    ............................................................................................................................

    3-Etes-vous dans votre propre concession ou en location? Location propre concession

    4-Selon vous quelles est la qualité de la sécurité dans ce quartier ?

    Médiocre Passable Assez bonne Bonne

    5-Quelle est selon vous l'évolution de la délinquance dans ce quartier ?

    En régression Constante Croissante

    6-Quels sont les actes de délinquance les plus fréquents dans ce quartier ?..................................

    7-Aviez-vous déjà été victime d'acte de délinquance dans ce quartier ? Oui Non

    Si Oui combien de fois depuis votre arrivé ici ? 1fois 2fois 3fois plus de 3fois

    8-Quelles sont selon vous les causes de cette délinquance dans ce quartier ?

    La pauvreté la dynamique urbaine Autres raisons.....................

    ...........................................................................................................................

    9-Quel rôle pensez-vous que les autorités peuvent-elles jouer pour lutter contre la délinquance dans ce quartier ?..............................................................................................................................

    10-Pensez-vous que la délinquance est maîtrisable dans ce quartier ? Oui Non

    11-Quelles sont vos suggestions pour la lutte contre la délinquance ?............................................

    ......................................................................................................................................................................................................................................................

    GUIDE D'ENTRETIEN 1

    A l'intention des autorités en charge de la sécurité des personnes et des biens dans la commune d'Abomey-Calavi

    Fiche N°

    I-identification de l'enquêté

    Date........

    Arrondissement

    Nom et Prénom.

    Profession

    II-déroulement de l'entretien sur la dynamique urbaine et délinquance.

    1-Depuis quand êtes-vous en charge de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi (années) ?

    2-Quelles sont les infrastructures et structures dont dispose la commune qui garantissent la sécurité ?

    3- Quelles sont les infrastructures et structures qui manquent pour assurer une meilleure sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi?

    4-Selon vous quelles est la qualité de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    5-Quelle est selon vous l'évolution de la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi?

    6-Quels sont les actes de délinquance les plus fréquents dont vous vous êtes confrontés dans la commune d'Abomey-Calavi?

    7-Quelles sont selon vous les causes de cette délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi?

    8-Disposiez-vous des moyens suffisants pour lutter contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    -Si non quels moyens supplémentaires aimeriez-vous avoir pour mieux lutter contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    9-Quel rôle pensez-vous que la municipalité peut-elle jouer pour lutter contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    10-Quelle est votre perception sur les différentes politiques et stratégies que développent les autorités pour lutter contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi?

    11-Pensez-vous qu'elles prennent suffisamment en contre le contexte de la décentralisation ?

    12-Aviez-vous noté des contraintes en termes de faiblesse et menace au développement du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    13-Aviez-vous noté des atouts (forces et opportunités) au développement du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi sur lesquels on peut s'appuyer pour surmonter le phénomène de la délinquance?

    14-Quelles sont les localités de la commune de Calavi qui sont les plus touchées par ce phénomène de délinquance ?

    15-Pensez-vous que la délinquance est maîtrisable dans la commune d'Abomey-Calavi?

    16-Quelles sont vos suggestions pour la lutte contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    GUIDE D'ENTRETIEN 2

    A l'intention des aux autorités en charge de la gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi

    Fiche N°

    I-identification de l'enquêté

    Date....

    Nom et Prénom ...

    Sexe........................ profession...

    II-déroulement de l'entretien sur la dynamique urbaine et délinquance.

    1-Depuis quand êtes-vous en charge de la gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi (années) ?.........ans

    2-La commune d'Abomey-Calavi bénéficie-t-elle d'infrastructures et structures pour garantir la bonne gestion de la sécurité?

    3-Quelles sont les infrastructures et structures dont dispose la commune qui garantissent la sécurité ?

    4- Quelles sont les infrastructures et structures qui manquent pour assurer une meilleure sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi?

    5-Quelle est votre perception sur les différentes politiques et stratégies que développent les autorités pour l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi?

    6-Pensez-vous qu'elles prennent suffisamment en contre le contexte de la décentralisation ?

    7- Quelle est votre perception par rapport à la croissance urbaine dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    8- Quelles sont les caractéristiques de cette croissance urbaine 

    9-Quelles en sont les conséquences de cette croissance? En particulier sur la sécurité des personnes et biens ?

    10- Avez-vous noté des contraintes en termes de faiblesse et menace à la gestion ou à la maîtrise de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    11- Avez-vous noté des atouts (forces et opportunités) à la gestion ou à la maîtrise de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi sur lesquels on peut s'appuyer pour surmonter ces contraintes ?

    12-Comment peut-on améliorer la gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi ?

    GUIDE D'OBSERVATION

    Fiche N°

    Arrondissement de :

    Date d'observation.

    1- Eléments liés aux infrastructures du village qui garantissent la sécurité

    - L'état des voies

    - L'état de l'éclairage de village ou du quartier

    2- Eléments liés aux infrastructures sécuritaires dans les commissariats ou brigades de l'arrondissement

    - l'état des moyens roulants

    - l'état des locaux du commissariat ou de la brigade

    TABLE DES MATIERES PAGES

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    SIGLES ET ABREVIATIONS 4

    RESUME 5

    ABSTRACT 5

    INTRODUCTION 6

    CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE 8

    1.1- Cadre théorique 8

    1.1.1- Revue de la littérature 8

    1.1.1.2-Les fondements théoriques sur la criminalité 9

    1.1.1.3- Les interactions sociales dans les modèles de délinquance urbaine 10

    1.1.1.4-Acculturation, globalisation et insécurité urbaines 12

    1.1.1.5- Pauvreté, forces de sécurité et insécurité urbaine 14

    1.1.1.6- Lutte contre l'insécurité urbaine 17

    1.1.2- Clarification de quelques concepts 19

    1.1.3- Problématique 20

    1.1.4 - Hypothèses de travail et objectifs de recherche 23

    1.1.4.1- Hypothèses de travail 23

    1.1.4.2- Objectifs de l'étude 23

    1.2- Approche méthodologique 23

    1.2.1- Les données collectées 24

    1.2.2- Outils et techniques de collecte des données 24

    1.2.2.1- Outils de collecte des données 24

    1.2.2.2- Matériel utilisé 24

    1.2.2.3- Techniques de collecte des données 25

    1.2.2.3.1- Recherche documentaire 25

    1.2.2.3.2- Travaux de terrain 25

    1.2.3- Traitement et analyse des résultats 29

    1.2.4- Difficultés rencontrées et limites du travail 30

    1.3 - Cadre géographique du secteur d'étude 31

    CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI 35

    2.1- Etat de la population de la commune d'Abomey-Calavi. 35

    2 .2 - L'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi 37

    2.3- Facteurs explicatifs de l'urbanisation 40

    2.3.1- Facteurs naturels favorables à l'urbanisation 40

    2.3.1.1- Conditions géomorphologiques et climatiques 41

    2.3.1.2- Facteurs édaphiques 41

    2.3.2- Facteurs politiques : implantation des infrastructures 41

    2.3.3- Facteurs démographiques explicatifs de l'urbanisation 42

    2.3.3.1- Mouvement naturel 42

    2.3.3.2- Flux migratoires 42

    2.3.3.2.1- L'exode rural 43

    2.3.3.2.2-Relation démographique entre la ville de Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi 43

    2.3.3.2.3- Les nouvelles orientations migratoires 45

    CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI 50

    3.1- Analyse du système de sécurité de la commune d'Abomey-Calavi 50

    3.1.1- Cadre institutionnel et juridique du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. 50

    3.1.1.1 - Cadre institutionnel du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi 50

    3.1.1.2 - Cadre juridique du système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi 52

    3.1.2- Analyse de la couverture sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi 52

    3.1.2.1- Analyse de l'évolution des infrastructures sécuritaire entre 2006 et 2012 53

    3.1.2.2- Analyse de l'effectif des FDS à travers la commune d'Abomey-Calavi 56

    3.1.2.3- Analyse du nombre de délinquants et criminels déférés par la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012 57

    3.2- Sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au développement du système sécuritaire 59

    3.2.1 Investissements en cours dans le domaine de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi 59

    3.2.2- Dysfonctionnements dans la gestion du système de sécurité 60

    3.2.3- Insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi : les difficultés rencontrées par les populations 61

    3.2.3.1- Niveau de satisfaction des populations en ce qui concerne leur sécurité 61

    3.2.3.2- Les lieux de risque d'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi 64

    3.3 - Synthèse des éléments de diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. 67

    3.3.1- Synthèse des éléments de diagnostic sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi 67

    3.3.2-Défis et enjeux majeurs à l'amélioration de la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. 69

    CHAPITRE IV : SUGGESTIONS 70

    4.1-Démarche méthodologique de formulation de stratégies 70

    4.2-Formulation de proposition de stratégies opérationnelle 71

    4.2.1-Adoption et mise en oeuvre d'une politique appropriée en matière de sécurité par les élus locaux et les autorités en charge de la sécurité 73

    4.2.2-Financement et équipement des forces de l'ordre et de sécurité 74

    4.2.3-Amélioration des conditions socio-économiques et culturelles des populations 75

    4.2.4- Mise en oeuvre des outils de planification urbaine et de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville de la commune. 76

    CONCLUSION 78

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 80

    LISTE DES TABLEAUX 84

    LISTE DES FIGURES 85

    LISTE DES PHOTOS 86

    TABLE DES MATIERES 94






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand