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Facteurs de risque de la malnutrion protéino-energétique chez les enfants de moins de cinq ans dans la zone de santé de Kisenso

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par Jean Paul TSHIABELA NYIME
Institut Superieur des Techniques Medicales de Kinshasa - Licence en Santé Communautaire 2010
  

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1.2.4. Interaction malnutrition-infection

La MPE résulte d'un déficit en micronutriments et est très souvent associe à des infections. La figure suivante montre l'intrication entre infection et malnutrition (MICHAËL ,1996).

Figure 1. Le cercle vicieux de la malnutrition-Infection chez l'enfant

Source : FAO, 2007

Toute infection chez l'enfant entraîne une perte de l'appétit qui restreint les apports nutritionnels. La diarrhée diminue l'absorption intestinale avec perte d'eau et de sels minéraux. Elle entraîne des perturbations de la flore intestinale.

Comme l'indique la figure 1, la malnutrition prédispose l'enfant à une infection, car elle le rend moins résistant. En retour, l'enfant qui souffre d'une infection, d'une diarrhée ou d'une rougeole par exemple, perd son appétit et utilise moins bien les aliments qu'il consomme. Sa malnutrition s'aggrave. L'enfant voit sa résistance aux infections diminuer encore. Si le cercle vicieux n'est pas brisé par une intervention positive, il peut conduire l'enfant jusqu'à la mort. Il convient néanmoins de signaler que ces facteurs immédiats interviennent souvent après l'action conjuguée de plusieurs autres facteurs sous-jacents.

1.2.5. Lutte contre la MPE

MICHAËL (1996) a souligné, que six facteurs sont particulièrement importants à considérer dans la lutte contre la malnutrition. Ces six facteurs (les six "P") sont:

· Production, essentiellement agricole et alimentaire;

· Préservation ou conservation des aliments, pour éviter le gaspillage et les pertes, et apporter une valeur ajoutée aux aliments grâce à la transformation;

· Population, qui a trait aussi bien à l'espacement des naissances au sein d'une famille qu'à la densité de population dans une région ou dans un pays;

· Pauvreté, qui ramène aux causes économiques de la malnutrition;

· Politique, car l'idéologie, les choix et les actions politiques influencent la nutrition;

· Pathologie, qui est le terme médical pour maladie, car les maladies, en particulier les infections, nuisent à l'état nutritionnel.

En étudiant cette liste, on se rend compte que les facteurs de risque de la MPE sont multiples et intéressent beaucoup d'autres secteurs que celui de la santé.

Les directives nationales sur la planification sanitaire, les outils de la PCIME, les normes de croissance des enfants ainsi que les recommandations lors des supervisions des agents de santé devraient permettre à ces derniers de mener à bien la lutte contre la MPE.

Au niveau des CS, le processus de planification impliquant les communautés est le cadre privilégié de la collaboration entre les agents de santé et les populations face aux multiples problèmes de santé.

Une lutte efficace contre la MPE commence donc nécessairement par une planification rigoureuse qui tient compte au minimum des axes stratégiques suivants:

- suivi nutritionnel régulier de chaque enfant avec application de la démarche de la PCIME lors des consultations de nourrissons malades;

- communication avec les parents sur la lutte contre la MPE ;

- démonstrations culinaires régulières au profit des mères.

La PCIME est l'une des approches recommandées par l'OMS ces dernières années pour promouvoir la croissance et la protection des enfants. Au sujet de la malnutrition, les directives de la PCIME (2007) indiquent que : « L'état nutritionnel doit être évalué chez tous les enfants malades ». La démarche peut être résumée ainsi qu'il suit :

- Evaluer l'état de l'enfant ;

- Classer l'enfant selon l'évaluation de son état : malnutrition sévère, poids très faible pour l'âge, pas de poids très faible pour l'âge ;

- Expliquer la situation de l'enfant à la mère ;

- Identifier et appliquer la conduite à tenir adéquate ;

- Assurer le suivi de l'enfant.

Quant au suivi nutritionnel, il fait partie du paquet minimum d'activités des CS. Il permet:

- de suivre la croissance staturo-pondérale et le développement psychomoteur des enfants;

- D'assurer la couverture vaccination selon le calendrier du programme élargie de vaccination ;

- La prise du poids permet de suivre la croissance de l'enfant, d'avoir une idée sur sa santé et de détecter d'éventuelles anomalies ; à partir de l'observation de l'évolution du poids, on peut se rendre compte de cas de malnutrition et envisager une prise en charge rapide ;

- La courbe de suivi de la croissance permet de connaître l'évolution sanitaire de l'enfant, de pouvoir prendre des décisions sur sa santé et de faire des recommandations aux mères;

- L'explication de l'état nutritionnel des enfants aux parents permet d'impliquer ceux-ci dans le suivi de l'évolution de l'enfant.

Le suivi de la croissance se fait à travers les pesées à chaque rendez-vous. L'enfant doit être pesé nu ou très légèrement habillé, la balance bien tarée. Le poids est immédiatement reporté sur la fiche CPS. Cela permet d'apprécier l'évolution de son état nutritionnel, de l'expliquer à sa mère et d'adopter la conduite à tenir indiquée.

Si l'état nutritionnel de l'enfant est normal, la courbe de suivi est croissante et se trouve dans la portion dite "chemin de la santé"(Road-to-health). Dès que la courbe stagne et commence à former un plateau, c'est une alarme qui doit conduire à rechercher et traiter un problème nutritionnel ou une diarrhée ou une infection. La prise en charge correcte et rapide du problème à ce stade permet d'éviter l'installation d'une malnutrition.

Quant aux démonstrations culinaires, elles sont nécessaires à cause des pratiques alimentaires souvent inadéquates au sein de nos communautés surtout dans le domaine de l'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. Au niveau des CS, les démonstrations culinaires consistent généralement à apprendre aux mères les procédures de préparation de bouillies enrichies à base de laits importés ou de denrées locales.

A partir de ces axes stratégiques, plusieurs activités peuvent être réalisées. Beaucoup de ces activités sont menées dans la plupart des CS même si les normes requises ne sont pas toujours respectées. Ces activités peuvent être regroupées ainsi qu'il suit :

- Évaluer régulièrement l'état nutritionnel de chaque enfant selon son âge, identifier la conduite adéquate à tenir, l'expliquer aux parents et veiller à l'application de cette conduite à tenir.

- Appliquer la démarche de la PCIME à toute consultation d'enfant de moins de cinq ans : évaluer, classer et appliquer la conduite à tenir adéquate.

- Apprendre aux mères la préparation d'aliments de complément adaptés aux enfants de moins de cinq ans, en particulier à ceux en période de sevrage.

- Entretenir avec les parents une communication sur les différents thèmes d'importance en santé.

- Planifier et évaluer périodiquement l'exécution des activités en collaboration avec la communauté.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams