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Microfinance et lutte contre la pauvreté: une étude des microcrédits octroyés par le réseau mc² de la Menoua

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par Cédric Beaudin YMELE
Université de Dschang - Master 2013
  

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2.1.1.6.1. Incidence de la pauvreté (indice en nombre d'habitants)

Il s'agit de la part de la population dont le revenu ou la consommation se situe en dessous de la ligne de pauvreté, c'est-à-dire la part de la population qui ne peut pas se permettre d'acheter le panier de produits correspondant au minimum vital. De même, dans le cas des indicateurs non monétaires, l'incidence de la pauvreté mesure la part de la population qui n'atteint pas le seuil défini (par exemple, le pourcentage de la population ayant bénéficié de moins de trois ans d'éducation).

2.1.1.6.2. Profondeur de la pauvreté (écart de pauvreté)

Cette mesure indique la distance à laquelle les ménages se trouvent par rapport à la ligne de pauvreté. Elle enregistre le déficit collectif moyen de revenu ou de consommation par rapport à la ligne de pauvreté pour l'ensemble de la population. La profondeur de la pauvreté est obtenue en faisant la somme de tous les déficits des individus en situation de pauvreté (en supposant un déficit de zéro pour les non pauvres) et en divisant le résultat par le total de la population. Cette mesure peut également être utilisée pour les indicateurs non monétaires, pour autant que la mesure de la distance soit significative. Ainsi, l'écart de pauvreté en éducation pourrait correspondre au nombre d'années d'éducation requises pour atteindre un certain seuil.

2.1.1.6.3. Sévérité de la pauvreté (écart de pauvreté au carré)

Cette mesure tient compte non seulement de la distance séparant les pauvres de la ligne de pauvreté (l'écart de pauvreté), mais aussi de l'inégalité entre les pauvres. Elle attribue une pondération plus importante aux ménages situés à plus grande distance de la ligne de pauvreté. En ce qui concerne la mesure de l'écart de pauvreté, les indicateurs non monétaires sont soumis à certaines limites.

2.1.2. Le concept de Microfinance

La microfinance, initialement conçue comme une forme de solidarité entre les pauvres exclus du système bancaire, s'est développée pour devenir une part importante dans le financement du développement. Certainement, beaucoup d'auteurs dont parmi eux les théoriciens, les praticiens, les divers réseaux internationaux, organisations internationales et aussi non gouvernementales, associations, qui oeuvrent sur les questions de la microfinance, ont donné leurs appuis théoriques et pratiques sur le

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fonctionnement de cette pratique d'intermédiation financière.

2.1.2.1. Origine de la microfinance

Le crédit coopératif et populaire fait son apparition au milieu du 19ème siècle en Europe occidentale puis en Amérique du Nord avant de se répandre avec une force inégale et sous des formes diverses dans presque tous les pays du monde. Les premières caisses rurales sont créées dans les campagnes allemandes à l'initiative de Friedrich Wilhem Raiffeisen, Maire d'une petite commune du Sud de l'Allemagne. Le but est de faire jouer « la garantie collective » pour faciliter l'obtention des crédits auprès des banques à leurs membres comme cela se pratique encore dans les sociétés de caution mutuelle. En même temps, deux contemporains de Raiffeisen, l'allemand Herman Schulze et l'italien Luigi Luzzatti créent en zone urbaine des établissements de crédit populaire pour fournir du crédit aux artisans et aux petits commerçants urbains. Le mouvement s'est peu à peu étendu aux pays voisins de l'Allemagne. L'Amérique est atteinte en 1900 lorsqu'Alphonse Desjardins crée au Québec les premières coopératives de crédit. Du Québec, le mouvement va rapidement se propager dans les provinces anglophones du Canada et atteindre les Etats-Unis en 1909 sous le nom d'Unions de Crédit (Crédit Unions).

C'est au Professeur Muhammad Yunus13 que nous devons l'acceptation actuelle de la microfinance qui tient d'outil de développement ou tout au moins d'intégration économique et sociale des couches défavorisées. A la faveur des travaux pratiques avec ses étudiants sur les théories de l'investissement, ce brillant économiste bangladais découvre l'extrême indigence financière de ses concitoyens fabricants de tabourets en bambou, n'ont aucun moyen de constituer des stocks de matières premières. Leurs besoins en crédit est pourtant infime : 27 dollars en tout pour 42 paysans qui ne peuvent avoir accès aux banques. Leur ayant prêté cette somme de sa poche, il peut découvrir combien leur activité gagne en plus-value tout en générant de nouveaux emplois lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première, échappant ainsi aux fluctuations importantes des prix. Il va formaliser cette expérience en créant en 1976 la Grameen Bank qui propose des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le monde.

13 Muhammad Yunus, op cité

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2.1.2.2. Définitions et émergence de la microfinance

2.1.2.2.1. Définitions de la microfinance

Mot composé, constitué de deux termes clés, la microfinance pourrait être entendue dans l'esprit du dictionnaire Le Petit Robert selon le sens de chacune de ses composantes. Tout d'abord, Micro dérivé du mot grec Mikros qui signifie petit (c'est un préfixe qui indique la division par un million de l'unité dont il précède le nom), et Finance qui signifie ressources pécuniaires. On pourrait donc sans doute de se tromper dire que la microfinance n'est rien d'autre que le financement par de très petites sommes d'argent.

Pour cela, le concept de microfinance est un terme nouveau dans la littérature économique destinée aux pays en développement. D'après l'OCDE, « la microfinance vise l'accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par défaut d'autres perspectives professionnelles et parce que l'accès aux sources traditionnelles leur est refusé ».

Le CGAP14 définit la microfinance à son tour comme « la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel ».

Le bureau international du travail BIT (2005) précise que « la microfinance est un moyen d'action, pas une panacée. Son impact est optimal lorsqu'elle est associée à d'autres interventions telle que les politiques monétaires, budgétaires et du travail, le développement du marché, l'amélioration de l'infrastructure institutionnelle et la mise en valeur des ressources humaines ».

Les Nations Unies (2006), à travers la vision des secteurs financiers accessibles à tous, affirment que : « l'accès à un système financier qui fonctionne bien peut émanciper des personnes, en particulier des pauvres, sur le plan économique et social, leur permettant ainsi de mieux s'intégrer à l'économie de leur pays, de contribuer à son développement et de se prémunir contre les chocs économiques ».

14 Consultative Group to Assist the Poor (CGAP) est un consortium crée en 1995, dont le siège est à la banque mondiale, et qui réunit de nombreux bailleurs de fonds (33 organismes de développement publiques et privé en 2005 ayant pour objectif prioritaire l'extension de la microfinance à travers le monde. ( www.cgap.org)

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Servet (2006) retient trois critères principaux de définition de la microfinance contemporaine « Le faible montant des opérations, la proximité non seulement spatiale mais aussi mentale et sociale entre l'organisation et sa population cible, et la pauvreté supposée des clients ou des membres ou l'exclusion qu'ils ou elles subissent ».

Pour Lelart (2005), la microfinance est définie comme étant « un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement bas. Il est souvent demandé pour développer une activité génératrice de revenus, qu'il s'agisse d'une ancienne activité que l'on voudrait étendre ou d'une nouvelle que l'on voudrait créer ».

Barboza et Bareto (2006), écrivent que « le microcrédit est une alternative financière, pour les gens de la plus faible tranche de distribution du revenu, qui permet de promouvoir le développement économique en rompant le cercle de la pauvreté à travers l'accès au crédit et en stimulant l'entreprenariat ».

Pour diversifier les définitions, Soulama (2005), donne à la microfinance une définition: de nature quantitative cherchant à caractériser la microfinance par la taille des transactions ; de nature plus institutionnelle qui voit dans la microfinance des modalités d'économie d'échange ; au sens large qui pousse la microfinance au delà des frontières stricte de la finance ; et enfin une définition normative qui conçoit les IMF comme des alternatives aux échecs de marché dans le domaine spécifique du financement des petites et micro activités productives.

En définitive, on remarque que la microfinance loin d'être un instrument financier, est un moteur de financement des activités des plus pauvres, exclus du système financier traditionnel ou formel.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille