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Les determinants de l'infection palustre chez les enfants de moins de 5 ans dans la région du nord Cameroun

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par Arsène Brunelle SANDIE
Institut de Formation et de Recherches Demographique, IFORD  - Master Professionel en Demographie 2013
  

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CHAPITRE 1

CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE

1 Dans ce chapitre, nous présenterons le contexte géographique, socioéconomique, socio-démographique du pays en général et de la région du Nord en particulier et enfin nous présenterons l'évolution de la lutte contre le paludisme. Ce chapitre nous permettra de comprendre le cadre dans lequel s'inscrit le problème étudié, ce qui nous facilitera l'analyse et les commentaires des résultats afin de proposer des recommandations appropriées.

1.1 Contexte géographique

Le Cameroun est un pays de l'Afrique Centrale, il est situé juste au dessus de l'équateur et est ouvert sur l'océan Atlantique. Il est limité à l'Ouest par le Nigeria, au Nord-Est par le Tchad, à l'Est par la République Centrafricaine (RCA) au Sud par le Congo, le Gabon et Guinée Equatorial. Il est situé au fond du Golfe de Guinée entre les 2ème et le 13ème degrés de la latitude Nord et les 9ème et le 16ème degrés de la longitude Est. Il couvre une superficie de 475 650 Km2 et est subdivisé en régions; on y dénombre au total 10 régions administratives placées chacune sous l'autorité d'un gouverneur de région. Le pays est constitué de deux grandes parties communément appelées Grand-nord et Grand-sud, occupant respectivement les parties septentrionale et méridionale du pays. Chaque partie est constituée d'un ensemble de régions ayant des caractéristiques communes. Le pays possède une grande variante climatique et une grande diversité de zones écologiques, ce qui l'expose ainsi à de nombreux faciès2 épidémiologiques du paludisme. Les différents climats existant sont favorables d'une façon ou d'une autre au développement des vecteurs responsables

1. Les informations contenues dans cette section, sauf mention explicite du contraire sont contenues dans le

Plan Stratégique National de Lutte contre le Paludisme 2011-2015 du ministère de la santé publique du Cameroun

2. Selon Carnevale « un faciès est un ensemble de lieux dans lesquels le paludisme présente les mêmes carac-

téristiques de transmission, de développement de l'immunité et de manifestations pathologiques »

1.1 Contexte géographique Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 7

du paludisme (PNLP, 2007)

1.1.1 Le climat

Le Cameroun possède deux grands domaines climatiques que sont le domaine tropical dans la partie septentrionale et le domaine équatorial dans la partie méridionale. Dans la partie septentrionale, le climat est en général sec et chaud, au fur et à mesure que l'on avance vers le Lac Tchad, le climat dévient davantage chaud et on peut distinguer trois grandes nuances:

- Le climat tropical humide d'altitude, se trouve dans le plateau de l'Adamaoua, avec une saison sèche relativement courte de 4 à 5 mois et une saison pluvieuse relativement longue de 8 à 9 mois;

- le climat tropical soudanien, se trouve dans le bassin de la Bénoué (région du Nord) avec une saison sèche de 6 mois et une saison de pluie de 6 mois;

- Le climat tropical sahélien qui se trouve dans la région de l'extrême-Nord, avec une saison de pluie qui dure entre 3 et 5 mois et une très longue saison sèche qui dure entre 7 et 9 mois en moyenne.

Dans la partie méridionale, le climat est en général pluvieux, et on peut y distinguer deux grandes nuances:

- le type guinéen qui se trouve dans la région du Sud Cameroun; il possède 2 saisons sèches et 2 saisons de pluies, il est caractérisé par une pluviométrie abondante (plus de 1500 mm/an);

- le type camerounien se trouve dans les régions du sud-ouest et des hauts plateaux de l'ouest, il possède une longue saison de pluie qui dure en moyenne 9 mois et une courte saison sèche qui dure en moyenne 4 mois.

En matière d'hydrographie, le Cameroun est doté de nombreux fleuves, rivières et lacs dans 4 bassins principaux : le bassin de l'Atlantique (Sanaga, Nyong, Wouri), celui du Congo (Kadéi, Ngoko), celui du Niger (Bénoué) et celui du Tchad (Logone).

1.1.2 Les zones écologiques et les faciès épidémiologiques du paludisme

Le Cameroun possède une très grande diversité de zones écologiques, ce qui fait de lui «l'Afrique en miniature». Ces différentes zones écologiques donnent lieu aux différents faciès épi-

1.1 Contexte géographique Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 8

démiologiques du paludisme. On dénombre 03 grandes zones épidémiologiques au Cameroun : les forêts, les savanes et le sahel. La répartition des vecteurs du paludisme et leur résistance dépendent des zones écologiques.

Les forets du Cameroun couvrent 22.5 millions d'hectare, ce qui correspond à peu près à 47% du territoire nationale (Atlas Nationale, 2012). Ces forêts couvrent essentiellement le Grand Sud du pays (régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest), les deux principaux types de vecteurs du paludisme représentés sont les An. gambiae s.s à 99.7% et les An. arabiensis à 0.3% (PNLP, 2007). Dans cette zone, la période de transmission est très grande et dure entre 7 et 12 mois et les taux d'inoculation sont de l'ordre d'une centaine de piqûres infectantes par homme par mois (INS, 2013).

Pour ce qui est des savanes, on distingue:

- les savanes péri forestières qui s'étendent des marges septentrionales des forêts denses humides au rebord méridional du plateau de l'Adamaoua, vers le 6ème degré de latitude Nord;

- les savanes soudaniennes du plateau de l'Adamaoua, comportant les ligneux typiques des forêts sèches;

- les savanes soudano-sahéliennes de la cuvette de la Bénoué où les fortes charges humaines rendent comptent de la dégradation qualitative et quantitative des ressources ligneuses et herbacées (Atlas Nationale, 2012).

Les savanes sont généralement détruites par le phénomène de feux de brousses, ceci pour le renouvellement du pâturage et pour des questions de salubrité. Dans cette zone, c'est An. arabiensis avec 75% qui domine contre 25% pour An. gambiae s.s. Dans cette zone, on observe une période de transmission de 4 à 6 mois, cette transmission est intense pendant la période de pluies et peut atteindre une vingtaine de piqûres infectantes par homme par mois (INS , 2013).

Le domaine sahélien est soumis aux aléas climatiques et supporte localement des fortes charges humaines et animales. Les manifestations de la désertification sont les plus visibles (augmentation des températures, baisse de la pluviométrie, assèchement et ensablement des cours d'eau). Depuis plus d'une vingtaine d'années, la ceinture de production de certaines cultures comme le coton ou le maïs s'est déplacée de plusieurs centaines de kilomètres vers le sud, exposant cette partie du pays à un déficit chronique de la production agricole, ayant pour conséquence la famine. L'assèchement accéléré du Lac Tchad met enjeu la survie des populations concernées.

1.1 Contexte géographique Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014

9

Dans ce faciès, on observe 95.5% An. arabiensis contre seulement 4.5% de An. gambiae s.s. Dans cette zone, la période de transmission est très courte et est comprise entre 1 et 3 mois, le taux d'inoculation est également faible par rapport aux autres zones et est en moyenne de dix piqûres infectantes par homme par mois.

La région du Nord Cameroun étant notre champs d'étude, elle est essentiellement constituée de la savane et du sahel. La carte de la figure 1.1 présente les différentes zones d'endémicité du paludisme au Cameroun et donc les faciès épidémiologiques du paludisme.

1.1 Contexte géographique Contexte général de l'étude

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FIGURE 1.1 - Carte d'endémicité du paludisme au Cameroun

1.2 Contexte démographique Contexte général de l'étude

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1.2 Contexte démographique

En 2014, la population du Cameroun est estimée à 21 657 488 d'habitants (BUCREP, 2011), ce qui correspond à une densité de 46.47 habitants au Km2. Les femmes y sont représentées à 50.6%, contre 49.4% pour les hommes. Les enfants de moins de 5 ans sont de 3 639 755, ce qui correspond à 16.8% de la population totale. C'est la tranche de la population la plus vulnérable, en matière d'infection palustre.

La pyramide des âges présente une base large, caractéristique des pays en développement, qui se rétrécit très rapidement au fur et à mesure que l'âge augmente. Elle montre une forte fécondité associée à une forte mortalité aux âges élevés. Le tableau 1.1 résume les principaux indicateurs démographiques de base du pays en général et ceux de la région du Nord en particulier.

Tableau 1.1 - Indicateurs sociodémographiques de base

 

Cameroun

Région du Nord

Population (habitants)

21

657 488

2

378 489

Espérance de vie à la naissance (années)

 

57,3

 

64,5

Pourcentage de la population urbaine(%)

 

52

 

28,78

Indice synthétique de fécondité (Enfant par Femme)

 

5,1

 

6,5

Taux Global de Fécondité Générale (pour 1000 femmes en âge de procréer)

 

178

 

/

Taux de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 enfants nés vivants)

 

122

 

191

Rapport de mortalité maternelle (pour 100000 naissances)

 

782

 

/

Prévalence du paludisme ( %)

 

25,9

 

35,0

Taux Net de Scolarisation (%)

 

75,5

 

55,5

Taux global d'alphabétisation ( %)

 

70,4

 

35,2

Source: RGPH3, ECAM3, ESII2, EDS-MICS-2011

1.3 Contexte socioéconomique

Le Cameroun, comme la plupart des pays en développement a une économie essentiellement basée sur le secteur tertiaire, le secteur agricole étant son socle principal. Le pays possède des ressources pétrolières, forestières et minières, qui ajoutées aux secteurs agricole et pastoral pourraient être une base sur laquelle il pourrait s'appuyer pour catalyser son développement. L'écono-mie du pays a été profondément marquée par la crise économique de 1986 à 1994. Suite à l'adop-

1.3 Contexte socioéconomique Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 12

tion de nombreuses politiques et programmes, le Cameroun est sorti peu à peu de cette situation. Dès les années 1995 et au début des années 2000, le pays a réalisé de bonnes performances macroéconomiques, ce qui lui a permis d'être admis à l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Ainsi de nombreux secteurs sociaux y compris celui de la santé ont bénéficié des opportunités de financement à l'instar du Contrat de Désendettement et de Développement (CDD) et de l'Initiative d'Allégement de la Dette Multilatérale (IADM). Le pays bénéficie de nouveaux mécanismes de financement de la santé dont «la Facilité Internationale de Financement pour la Vaccination» (International Financing Facilities for Immunization ou IFFIm), l'Advanced Market Commitments (AMCs), le Fond Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, l'Alliance GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization), etc. Malgré ce relèvement, le Cameroun reste un pays pauvre avec près de 40% de sa population qui vit en dessous du seuil de pauvreté estimé à 269 443 F CFA par adulte et par an (ECAM 3, 2007). En 2011, le PIB du Cameroun atteint 25,465 millions de dollars courants (World Development Indicators, 2012), soit 1271 dollars par habitant (World Development Indicators, 2012), ce qui correspond à un classement parmi les pays à revenus intermédiaires. Sur le plan humain, l'Indice de Développement Humain du Cameroun (IDH) est passé de 0,528 en 1998 à 0,449 en 2011, soit une diminution relative de 18% en 14 ans et le Cameroun a ainsi dégringolé de la 132 ème position qu'il occupait en 1998 à la 150 ème sur 184 pays en 2011. Entre 2000 et 2010, il est demeuré un pays à IDH intermédiaire (entre 0,5 et 0,6). Le paludisme en plus de son impact sur l'état sanitaire de la population, a aussi un effet non négligeable sur l'économie du pays tant sur le plan macroéconomique que sur le plan micro-économique. Sur le plan macroéconomique, les études ont montré que le Cameroun perd chaque année à peu près 2.3% de son PIB annuel pour la lutte contre le paludisme. Sur le plan micro-économique, chez les personnes adultes, le paludisme pourrait entrainer l'absentéisme au lieu de travail et une baisse de la performance. selon l'ECAM 3, le paludisme est la cause de 26% des absences en milieu professionnel. On note également dans les ménages des enfants orphelins du fait du paludisme. On observe des absentéismes scolaires dus au paludisme. De plus, environ 40% des dépenses de santé annuelles des ménages sont dues au paludisme.

1.4 Contexte sanitaire Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 13

1.4 Contexte sanitaire

1.4.1 Cadre organisationnel du système de santé

Le système de santé au Cameroun est organisé en trois niveaux: central, intermédiaire, et périphérique.

- Le niveau central est constitué des structures de conception, de coordination et d'en-cadrement de la politique sanitaire ainsi que des actions de santé d'envergure nationale. Il comprend l'Administration Centrale du Ministère de la Santé Publique, les Projets et Programmes Spécialisés tels que le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le Programme National de lutte conte le VIH/SIDA, etc..., les Établissements Publics Autonomes tels que le Centre Pasteur du Cameroun, CENAME, LANACOME et les formations sanitaires de référence nationale (dont les hôpitaux généraux et centraux).

- Le niveau intermédiaire est constitué des 10 délégations régionales du Ministère de la Santé Publique, qui sont des structures d'appui technique et de coordination pour les Districts de Santé, de 13 hôpitaux régionaux et assimilés et des structures de formations paramédicales. le Centre d'Approvisionnement Pharmaceutique Régional (CAPR), assure au niveau régional la distribution des médicaments.

- Le niveau périphérique est constitué de 189 districts de santé, unités opérationnelles qui coordonnent les activités de 1691 aires de santé. Un réseau d'aires de santé chargées de la couverture en soins de santé de base des populations de leur zone de compétence. L'aire de santé constitue une zone géographiquement délimitée, hébergeant une population cible, résidente, comprenant un ou plusieurs villages ou quartiers, et desservie par une ou plusieurs formations sanitaires (publiques et/ou privées) de base, encore appelées Centre de Santé Intégré (CSI). La gestion de l'aire de santé repose sur des structures de dialogue qui servent de cadre, tant à la collaboration entre les prestataires et les bénéficiaires de soins, qu'à l'organisation de la participation communautaire en matière de santé.

Le tableau 1.2 résume la structure pyramidale de l'organisation du système sanitaire au Cameroun.

Le secteur de la santé au Cameroun s'articule en trois sous secteurs : un sous secteur public, un sous secteur privé, et un sous secteur de la médecine traditionnelle.

1.4 Contexte sanitaire Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 14

Tableau 1.2 - structure pyramidale du système de santé au Cameroun

Niveau

Structures administratives

Compétences

Structures de soins

Central

Services du
Ministère de la
Santé Publique

Direction politique, Élaboration des concepts de la politique et des stratégies

Hôpitaux Généraux de référence, Centre Hospitalier et Universitaire, Hôpitaux Centraux

Intermédiaire

Délégations
Régionales

Appui technique aux districts et aux programmes

Hôpitaux Régionaux et assimilés

Périphérique

Districts de Santé et
Aires de Santé

programmes et des services de santé

Hôpitaux de District,

Centres Médicaux d'Arrondissement,

Centres de Santé Intégré

Centre de santé Ambulatoire

source: Cadre conceptuel du D.S viable (MINSANTE)

Le sous-secteur public est constitué de l'ensemble de tous les services et structures sanitaires relevant du Ministère de la Santé Publique. On note également d'autres structures sanitaires sous tutelle d'autres départements ministériels comme le Ministère de la défense, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale avec l'hôpital de la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (CNPS), etc.

Le sous-secteur privé regroupe des structures sanitaires privées (centre de santé, hôpitaux, cliniques, institutions pharmaceutiques) y compris celles à but non lucratif (confessions religieuses, associations et diverses organisations non gouvernementales) et celles à but lucratif.

Le sous-secteur de la médecine traditionnelle qui reste notablement le plus utilisé par la population. L'État a créé un Service en charge de la Médecine Traditionnelle au sein du Ministère de la

1.4 Contexte sanitaire Contexte général de l'étude

Santé Publique pour réglementer le secteur.

1.4.2 Performance du système sanitaire

Les performances du secteur de santé au Cameroun peuvent être appréhendées par les ressources humaines, physiques et financières.

a) Les ressources humaines et physiques

L'effectif du personnel paramédical n'a pas considérablement augmenté entre 2005 et 2009. Les ratios médecins/habitants et infirmiers/habitants se sont dégradés passant respectivement de 10 084 habitants à 14 418 pour un médecin et de 2249 à 2545 habitants pour un infirmier. Comme le montre le tableau 1.3, la situation en terme de ressources tant humaines que physiques y est critique et reste loin des normes recommandées par l'OMS. Le tableau 1.3 résume le niveau des indicateurs de ressources par rapport aux normes recommandées par l'OMS.

Tableau 1.3 - Situation des indicateurs de ressources en 2009 au Cameroun par rapport aux normes OMS

Ressources

Indicateurs

Valeurs au
Cameroun

Normes OMS

Physiques

Nombres d'habitants pour un hôpital

106 044

100 000

 

Nombres d'habitants pour un Centre de santé

12 061

10 000

Humaines

Nombres d'habitants pour un médecin

14 418

10 000

 

Nombre d'habitants pour un personnel paramédical

3094 (en 2007)

3000

 

Nombre d'habitants pour un pharmacien

718 744

15 000

 

Nombre d'habitants pour un chirurgien dentiste

606 441

105 882

 

Source: MINSANTE 2009, lois des finances (2009).

b) Ressources financières

Les soins de santé accordés à la population sont assurés par divers prestataires : les établissements hospitaliers publics et privés, les praticiens médicaux et paramédicaux libéraux, les pharmacies et les fournisseurs d'appareillages. Au Cameroun, les principales sources de financement de ces différentes prestations de la santé sont : les ménages à travers le recouvrement de

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 15

1.5 Épidémiologie du Paludisme au Cameroun Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 16

coûts et autres payements direct, le financement extérieur et le budget de l'État. Les collectivités publiques locales et les Organismes Non Gouvernementaux (ONG) y apportent une contribution marginale.

Pour ce qui est du budget de l'État en matière de santé, pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD), les dirigeants Africains ce sont réunis à Abuja en 2001 et ce sont engagés lors d'une conférence à allouer au moins 15% de leurs budgets nationaux au secteur de la santé. Mais bons nombres de pays Africain semblent avoir du mal à respecter cet engagement; c'est l'exemple du Cameroun où le budget alloué en matière de santé publique a toujours évolué en dents de scie et n'a pas excédé 5% entre 2005 et 2009 (INS, 2010).

Les ménages quant-à eux, à travers le recouvrement des coûts et autres paiements directs: en 2010, les paiements directs des ménages représentaient 94,5% des dépenses privées de santé (WHOSIS, 2012);

Selon (WHOSIS 2012), le financement extérieur en 2010, représentait 13,2% des dépenses totales de santé. Les soins de santé primaires constituaient les principales destinations du financement extérieur.

L'assurance maladie: l'assurance maladie privée couvre moins de 1% de la population alors que les dépenses (Publiques) de sécurité sociale représentent seulement 2,6% des dépenses publiques de santé en 2010.

Pour ce qui est des collectivités publiques locales, bien que la santé fasse partie de leurs attributions dans le cadre de la décentralisation, ces données actualisées ne sont pas disponibles à temps.

Le pré-paiement est majoritairement pratiqué dans un cadre informel (cotisations familiales, tontines et autres) mais il existe également l'option des mutuelles de santé dont le développement est en cours sur le territoire national.

1.5 Épidémiologie du Paludisme au Cameroun

1.5.1 Morbidité et mortalité liées au paludisme

Comme la plupart des pays d'Afrique Subsahérienne, le paludisme constitue la première cause de morbidité au Cameroun. La figure 1.2 donne l'évolution des cas et de la morbidité liée

1.5 Épidémiologie du Paludisme au Cameroun Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 17

au paludisme entre 2007 et 2010. On y observe une hausse du taux de morbidité entre 2007 et 2008, passant de 36% en 2007 à 41% en 2008, s'en suit une baisse graduelle en 2009 passant à 38% puis à 36% en 2010. Les enfants de moins de 5 ans demeurent le groupe le plus vulnérable. En effet, entre 2008 et 2010, la morbidité de ce groupe est restée supérieure à 50% bien qu'ayant une tendance à la baisse. De 56% en 2008, elle a diminué à 54% en 2009 et à 52% en 2010. De même, chez les femmes enceintes, bien qu'ayant une diminution de la morbidité palustre chez cette tranche de la population (qui passe de 49% en 2008 à 44% en 2009), la morbidité palustre chez les femmes enceintes reste du moins élevée et est estimée à 38% en 2010. En ce qui concerne la mortalité, le paludisme demeure la première cause de mortalité infanto-juvénile et on estime à 22% les décès chez les enfants de moins de 5 ans dus au paludisme. De plus, 67% des cas de décès dus au paludisme se trouve dans cette tranche de la population.

FIGURE 1.2 - Évolution des cas et de la morbidité palustre au Cameroun entre 2007 et 2010

1.5.2 Évolution de la lutte contre le paludisme

Avant 1954, il n'existait pas encore de mesure spécifique de lutte contre le paludisme. La principale mesure de lutte contre le paludisme au Cameroun était avant les années 1955, la prise en charge correcte des cas morbides. Chloroquine et Quinine étaient utilisées pour des cas présumés.

1.5 Épidémiologie du Paludisme au Cameroun Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 18

L'apparition et l'extension de la résistance de P. falciparum aux antipaludiques ont laissé place à la lutte antivectorielle. Cette dernière consiste essentiellement à la destruction de l'agent vecteur anophèle femelle. L'utilisation de la moustiquaire était réservée pour les classes aisées (Carnevale et al, 2000). Dès 1955 des mesures effectives ont été prises, on peut par exemple citer l'utilisation des insecticides rémanents en traitement intradomiciliaire et le traitement chimiothérapeutique. Si cette méthode de lutte était efficace, sa mise en oeuvre s'est heurtee à de nombreuses contraintes techniques et économiques. Ainsi dès les années 1980, s'est développée une lutte basée sur la protection individuelle par l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide. De nos jours, la lutte contre le paludisme est basée sur la prévention et la prise en charge des cas de maladies. En effet, PNLP s'est fixé comme objectifs pour 2015 :

- de rendre accessible à 80% de la population au moins un moyen de prévention;

- de diagnostiquer 80% de cas de fièvre et d'adopter un traitement approprié contre le paludisme.

Et pour atteindre ces objectifs, deux axes stratégiques principaux ont été retenus par le PNLP dont la prévention et la prise en charge.

1.5.3 Prévention

La prévention du paludisme est basée sur la lutte antivectorielle et la prophylaxie3 du paludisme.

Pour ce qui est de la lutte antivectorielle, les actions à entreprendre sont la distribution et l'utilisation systématique des MIILDA par la population générale et la couverture des ménages dans les districts de santé ciblés par les pulvérisations intra domiciliaires. On a observé à cet effet, une large campagne de distribution gratuite des MIILDA auprès des ménages en 2011. Ce qui a contribué à augmenter la proportion des ménages utilisant les MIILDA passant de 33% en 2011 à 65,6% en 2013.

Pour ce qui est de la la prophylaxie, les actions à mener sont de rendre disponible et d'administrer systématiquement de la Sulfadoxine-Pyrimethamine (SP) aux femmes enceintes.

3. Ensemble de mécanisme propre à prévenir les maladies

1.6 Présentation générale de la région du Nord Cameroun Contexte général de l'étude

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 19

1.6 Présentation générale de la région du Nord Cameroun Contexte général de l'étude

1.5.4 Prise en charge

La prise en charge du paludisme va du diagnostic de la maladie au traitement. Le PNLP préconise la disponibilité permanente des intrants de diagnostic (TDR, intrants de microscopie) et le diagnostic systématique des cas avant de commencer le traitement tant au niveau des formations sanitaires qu'à domicile. En ce qui concerne le traitement proprement dit, les actions prioritaires sont le renforcement de la Prise en Charge dans les formations sanitaires et la disponibilité permanente des intrants de traitement (ACT, quinine, artémisinine).

1.6 Présentation générale de la région du Nord Cameroun

1.6.1 Contexte général du Nord Cameroun

La région du Nord Cameroun a pour chef lieu Garoua, se trouve dans la partie septentrionale du pays. Elle s'étend entre 8° et 10° de latitude Nord et entre 12° et 16° de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la région de l'Extrême-Nord, au Sud par la région de l'Adamaoua, à l'Est par le Tchad et la République Centrafricaine (RCA), à l'Ouest par le Nigeria. Elle est constituée de 4 départements : la Bénoué, le Faro, le Mayo-Louti et le Mayo-Rey. La région du Nord Cameroun s'étend sur une superficie de 65 576 Km2, et est peuplée d'environ 2 378 489 habitants en 2014 (BUCREP, 2011), soit 10.98% du poids démographique national. Les enfants de moins de 5 ans représentent environ 19.95% de la population totale de cette région. Cette population est composée de plusieurs ethnies : les Bororos souvent éleveurs, les Haoussas essentiellement commerçants, les immigrants (Laka, Toupouri, Massa, Matakam, etc) pour la plupart agriculteurs. L'agriculture et l'élevage occupent 90% de la population. La culture de coton est essentiellement pratiquée dans la le district de Pitoa. Les arachides et le maïs sont principalement cultivés à Mayo Oulo tandis qu'à Garoua on observe les activités de jardinage de base (tomates, maïs, aubergine, etc.).

1.6.2 Épidémiologie du paludisme dans la région du Nord Cameroun

Selon le rapport épidémiologique du PNLP (2010), la région du Nord est celle affichant le taux de morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans le plus élevé. Pour cette région, on a observé près de 59% de morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans en consultations ex-

SANDIE Arsène Brunelle c~IFORD 2013-2014 20

ternes. Selon les mêmes sources, cette région après la région de l'Extrême Nord est celle affichant le taux de mortalité due au paludisme le plus important. Près de 73% de décès chez les enfants de moins de 5 ans en 2010 sont dus au paludisme.

Dans ce chapitre, nous avons présenté en relation avec le paludisme, le contexte géographique, socioéconomique, sociodémographique du pays en général et de la région du Nord en particulier. Nous avons également présenté l'évolution de la lutte contre le paludisme au Cameroun. De ceci, nous pouvons retenir que:

Le Cameroun est caractérisé par deux grands domaines climatiques (Tropical et équatorial), chacun de ces domaines ayant plusieurs variantes, qui sont d'une façon ou d'une autre liées au développement des vecteurs du paludisme. Le pays possède trois grands domaines écologiques (forêt, savane et sahel) qui donnent lieux aux différents faciès épidémiologiques du paludisme. La région du Nord qui constitue notre champ d'étude possède un climat tropical de type soudanien et son domaine écologique est la savane soudano-sahélienne où la période de transmission du paludisme dure 4 à 6 mois.

L'admission à l'initiative PPTE du Cameroun en 2000, lui a permis de bénéficier d'un certain nombre de financements (CDD et IADM) dans divers domaines sociaux y compris la santé en général et le paludisme en particulier. Malgré ces financements, le paludisme demeure un réel problème de santé publique au Cameroun et entraine de nombreuses conséquences tant sur le plan macroéconomique (baisse du PIB) que sur le plan microéconomique (productivité des travailleurs).

Pour ce qui est de l'épidémiologie du paludisme au Cameroun, la prévalence du paludisme est estimée à 30% en 2011, et il représente la première cause de morbidité (52%) chez les enfants de moins de 5 ans et de mortalité infanto-juvénile (41%). La région du Nord Cameroun étant celle qui affiche le taux de morbidité palustre (59%) le plus élevé.

Le gouvernement Camerounais a adopté quelques stratégies en vue de lutter et de contrôler le paludisme au Cameroun, il s'agit entre autres:

- de rendre accessible à 80% de la population, au moins un moyen de prévention (antivec-torielle ou chimioprévention) d'ici 2015;

- de faire bénéficier à au moins 80% des cas de fièvre un diagnostic et un traitement appropriés contre le paludisme.

Malgré ces stratégies, on observe encore dans bons nombres de ménages une non utilisation de

1.6 Présentation générale de la région du Nord Cameroun Contexte général de l'étude

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moyens de prévention antivectorielle. Ce qui contribuerait à augmenter le risque d'infection palustre au sein de la population en général et des enfants de moins de 5 ans en particulier. L'essai de synthèse de la littérature nous permettra d'identifier les facteurs à risque de l'infection palustre chez les enfants de moins de 5 ans et de mieux cerner les mécanismes d'action de ces derniers sur le risque d'infection palustre chez les enfants de moins de 5 ans.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon