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Les instruments du COPAX face aux enjeux sécuritaires en Afrique centrale.

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par Cyr Revelli MBA ABESSOLO
Université Omar Bongo - Master recherche en Géographie 2014
  

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II- PROBLEMATIQUE ET ENONCIATION DES HYPOTHESES

Cette sous section porte sur la problématique et lé énonciation des hypothèses de notre étude.

II.1. Problématique

Originellement confinées à la mission d'intégration économique, les organisations sous-régionales ont progressivement pris en compte le lien étroit existant entre la paix et le développement et se sont en conséquence investies dans le domaine de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits et de la lutte contre l'insécurité sous toutes ces formes11. En Afrique centrale, la CEEAC a emboîté le pas à cette nouvelle dynamique en s'engageant résolument dans la promotion des mesures de confiance en vue de la prévention des conflits et du maintien de la paix. La conférence au sommet du Conseil de sécurité permanent pour les questions de sécurité en Afrique australe qui a eu lieu à Yaoundé les 25 et 26 février 1999, les états membres ont proposé la création d'une organisation chargée de la promotion, de la maintient et de la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique centrale : le Conseil pour la Paix et la Sécurité en Afrique Centrale (COPAX), disposant deux instruments ou moyens de mise en oeuvre : le MARAC et la FOMAC qui ont la charge d'assister les instance du COPAX12. Le premier rassemble et analyse les informations pour une alerte avancée et la prévention de crises, le second est la force non permanente constituée de contingents militaires des états membres dont le but est de mettre en place et d'assurer les missions pour la paix, la sécurité et l'aide humanitaire. Seulement, on constate que l'Afrique centrale continue d'être une zone conflictogène (RCA et RDC) et insécuritogène (développement des actes de piraterie maritimes dans le golfe de Guinée, développement de la criminalité transfrontalière, trafic de drogue, circulation d'armes légères et de petits calibres etc.)

De ce fait, les instruments du COPAX que sont le MARAC et la FOMAC remplissent-ils pleinement les missions qui leur sont assignées ? En d'autres termes, ces instruments sont-ils efficaces dans la lutte contre la conflictualité et la criminalité sous toutes ses formes en Afrique centrale ?

11 Anatole Ayissi (éd.), Coopération pour la paix en Afrique de l'Ouest : Agenda pour le 21ème siècle, UNIDIR, Genève: Nations -Unies, 2001, pp. 12-13.

12 Protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de L'Afrique Centrale (COPAX), article 20.

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II.2. Enonciation des hypothèses

Au vu du questionnement qui précède, quelques hypothèses peuvent être émises :

> Les instruments du COPAX sont inefficaces, car ceux-ci souffrent d'un manque véritablement de moyens financiers, humains et surtout logistiques ; ce qui favorise la non maîtrise des espaces continentaux et maritimes et ne permet pas à ces Etats en général et ces instruments en particulier de faire face à toutes formes de criminalités qui s'opèrent dans cette partie du continent et qui peuvent être des sources d'instabilité et de menaces pour la paix sous-régionales.

> La perception commune de la menace est le point de départ obligé pour l'élaboration d'une politique de sécurité et de défense commune13. Or, cela ne semble pas être le cas des Etats membres de la CEEAC. Car, tous les membres de cette institution ne semblent pas avoir la même perception des menaces qui pèsent sur leur espace. Ce qui peut justifier l'engagement partiel de ces Etats en termes de financement et expliquer l'inefficacité de ces deux instruments.

> Le COPAX en général et ses moyens de mise en oeuvre en particulier dépendent dans leur quasi-totalité du soutient extérieur. Tant que la CEEAC sera incapable de faire face de façon autonome à ses besoins, son efficacité en termes de capacité opérationnelle sera toujours sujette à caution. Car le jour où elle ne recevra plus aucune aide de l'extérieur alors qu'elle n'aura aucun moyen de se prendre en charge, ses activités risqueront de prendre un coup.

> Une reforme du COPAX s'avère urgente car au regard des nouveaux enjeux sécuritaires, la CEEAC devrait songer à inclure dans les textes du COPAX d'autres instruments qui prendront en compte ces différentes formes de criminalité, car, les instruments traditionnels que sont le MARAC et la FOMAC ne sont focalisés que sur la conflictualité.

13 André Dumoulin (1997), Perception de la sécurité et de la défense des pays européens: vers l'adoption d'un Livre blanc européen de la défense, Rapport final, Affaires universitaires, Bruxelles.

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