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L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015

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par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO
Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016
  

Disponible en mode multipage

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Sommaire.............................................................................................i

Dédicace..............................................................................................iii

Remerciements......................................................................................iv

Liste de sigles et abréviations....................................................................v

Résumé...............................................................................................viii

Abstract..............................................................................................ix

Introduction générale................................................................................1

Partie1 :LA SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003 A 2015....................................................................................................16

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE...........................................................................................18

Section 1 : Analyse de la situation alimentaire en Afrique centrale...........................18

Section 2 : Les stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire..............................31

CHAPITRE 2 : REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003-2015....................................................................................................46

Section 1 : le contexte politico-économique de la sous-région d'Afrique centrale.........46

Section 2 : Le cadre agricole et social de la sous-région Afrique centrale...................59

Partie 2 : ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE POUR L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR L'AVENIR............................................................................................71

Chapitre 3 : LES ENJEUX ET LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA CEMAC.........................................................73

Section 1 : les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale..............................73

Section 2 : les limites de la sécurité alimentaire en CEMAC...................................85

CHAPITRE 4 : LES PERSPECTIVES............................................................97

Section 1 : les perspectives d'un point de vue général...........................................97

Section 2 : les perspectives du point de vue de l'intégration et sur le plan national........111

Conclusion générale.................................................................................120

Bibliographie......................................................................................124

Annexe.............................................................................................128

DEDICACE

A mes parents M. et Mme Pefouwo pour l'amour inconditionnel qu'ils ont toujours eu à mon égard, pour m'avoir prédisposé à l'instruction, et à mon cher et tendre ami Tufa André Raymond pour son amour, son soutien et la confiance dont il n'a cessé de me faire preuve.

REMERCIMENTS

Grace soit rendu à Dieu pour la force, la santé et la possibilité de rédiger ce mémoire, merci pour les difficultés rencontrées qu'il nous a permis de surpasser et d'avancer afin de rendre ce travail dans les temps et les délais.

Nous remercions nos encadreurs sans qui, ce travail n'aurait pas pu être achevé et présenté. Merci pour la patience, la compréhension, la tolérance et les guides dont nous avons pu bénéficier en travaillant à leurs côté pendant l'élaboration de ce travail. Il s'agit bien évidement du superviseur de ce travail, le Professeur Jean Koufan et le directeur Docteur Mbang Marthe Olga épse WERIWOF.

Nos sincères remerciements vont au chef du département de l'intégration régionale et de la coopération pour le développement, le professeur Pascale Charlemagne Messanga Nyamding pour avoir été pendant tout notre parcours de Master, un père, un ami, un coach et un enseignant. Merci pour toutes les paroles d'encouragement qu'il n'a eu cesse de nous donner, et pour le soutien qu'il a su nous apporter.

Nos sincères remerciements à tous nos enseignants, pour les connaissances qu'ils nous ont transmis à travers leurs différents enseignements, et qui nous ont aidés pour la rédaction de ce travail.

Nous remercions le staff administratif de l'IRIC, pour toutes les tâches effectuées au sein du campus afin d'y rendre notre séjour agréable ; merci pour leur disponibilité, pour leur écoute et pour toutes les attentions qu'ils portent aux étudiants de l'IRIC sans acception aucune.

Merci à tous les membres de la famille Pefouwo, d'avoir été présents et de nous avoir soutenu moralement, financièrement et dans les prières afin que ce travail se fasse.

Merci à Monsieur Ladzou Augustin, notre oncle et ami pour le cadre approprié et les aides qu'il nous a apporté tout au long de cette année académique.

Merci à notre cher et tendre ami Hugues Stanislas Fonkou, pour le temps de lecture et d'orientation qu'il nous a consacré pendant la rédaction de ce travail, sans oublier le soutien moral qu'il nous a apporté depuis le tout début de la rédaction jusqu'à la fin.

Merci à tous nos camarades d'IRMIC de la promotion 2014-2016, pour le soutien moral, les conseils et les encouragements.

Enfin, merci à tous ceux qui ont contribués d'une manière ou d'une autre à la rédaction de ce mémoire.

LISTES DES SIGLES ET ACRONYMES

AGA Division de la production et de la santé animale (FAO)

AGPP Service de la protection des végétaux (FAO)

BAD Banque africaine de développement

BID Banque islamique de développement

BM Banque mondiale

CEBEVHIRA Communauté du bétail, de la viande et des produits halieutiques

CEEAC Communauté économique des états d'Afrique centrale

CEMAC Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale

CSA Comité de la sécurité alimentaire mondiale (FAO)

CSS Coopération Sud-Sud

CTPD Coopération technique entre pays en développement

FENU Fonds d'équipement des Nations Unies

FIDA Fonds international pour le développement agricole

NEPAD New Economic Program for Africa Development

OIE Office international des épizooties

OMC Organisation international de commerce

OMD Objectif du millénaire pour le développement

OMS Organisation mondiale de la santé

ONG Organisation non-gouvernementale

PAM Programme d'alimentation mondiale

PAS politique d'ajustement structurel

PASA politique d'ajustement sectorielle agricole

PCT Programme de coopération technique (FAO)

PFRDV Pays à faible revenu et à déficit vivrier

PIB  Produit intérieur brut

PDDAA Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique

PNUD  Programme des Nations Unies pour le développement

PRASAC Pool régional de recherche appliquée en zone de savane de l'Afrique centrale

PRSA Programme régional de sécurité alimentaire

PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire (niveau national)

RAFP Sous-division d'assistance aux politiques, Bureau régional pour l'Afrique /FAO

SAP Système d'alerte précoce

SIM Système d'information sur les marchés

SMA Sommet mondial de l'alimentation

TCA Division de l'assistance aux politiques (FAO)

TCI Division du centre d'investissement (FAO)

TCOS Unité de coordination et du suivi du PSSA (FAO)

UDEAC Union douanière et économique d'Afrique centrale

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 :Tableau 1: Indicateurs et niveau de pauvreté

Annexe 2 : Tableau 2: Indicateurs de sécurité alimentaire dans les pays de la CEMAC
(moyenne sur la période 1990/2000)

RESUME

La prévalence de l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale au regard de nombreux mécanismes mis en place afin d'y remédier, attire une attention particulière qui mérite un arrêt sur la question d'où ce travail intitulé « l'Afrique centrale face à la problématique de la sécurité alimentaire : la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la zone CEMAC pendant la période 2003-2015 ». Dans le cadre de ce travail il est question de montrer qu'il est possible pour la sous-région Afrique centrale de sortir de cet état d'insécurité alimentaire, en mettant en place une politique agricole audacieuse capable de relever le développement agricole et d'y instaurer une atmosphère d'autosuffisance alimentaire. Un objectif qui vient se heurter à la question de savoir, peut-on garantir la sécurité alimentaire si on ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire ni des moyens de s'offrir une sécurité alimentaire ? Afin de répondre à cette question, les études ont été faites sur des écrits qui ont précédé ce travail, sur les questions allant dans le même sens ou connexes, des articles publiées, des documents de références. La fouille de ces documents a laissé entrevoir une multitude de faiblesses qui peuvent être attachées à l'échec de l'éradication de l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale pendant la période étudiée tels que l'extraversion de la politique agricole commune des Etats de la région et une faiblesse des échanges intra régionaux pouvant être la conséquence de la faible densité du réseau routier entre les Etats parties. Face à cette découverte, il a été suggéré plusieurs voies de recours parmi lesquels la reconsidération de la politique agricole commune de la sous-région qui devrait priorisés le commerce intra régional et la sécurité alimentaire par le moyen du développement de l'agriculture (afin de tendre vers l'autosuffisance alimentaire). En plus de cela, il a été dit que les Etats devraient plus se pencher sur l'utilisation des engrais biologiques qui sont moins couteux que les engrais chimiques et sans effets secondaires sur la biomasse, afin de s'arrimer à la nouvelle tendance de la protection de l'environnement.

Mots clés : sécurité alimentaire, souveraineté alimentaire, autonomie alimentaire

ABSTRACT

The persistence of food insecurity in Central Africa in regards of all the mechanisms put in place in order to remedy it, attracts particular attention which deserve a clear look into it, That is the reason of this work title « Central Africa and the problematic of food security: the fight against food insecurity in the CEMAC zone during 2003-2015». The purpose of this work is to show that, it is possible for the Central Africa region to put an end to this state of food insecurity, by putting in place an audacious agricultural policy capable to uplift the development of agriculture and institute a food self-sufficiency atmosphere. This objective crash on a question to know, if food safety can be assured if there is neither food sovereignty nor means to provide food safety? The answers to this question have been provided through studies of books, articles, references documentations. This study has revealed so many weaknesses which can be attached to the failure of the eradication of food insecurity in Central Africa during 2003-2015 like, the extraversion of common agricultural policy in the region and the weaknesses of intra-regional trade which can be the consequence of least road connection between States members. In other to bring up some solutions to solve these problems, recommendations have been made as follow, the reconsideration of the common agricultural policy of the region, which must take as priority the intra-regional trade and food security trough the means of agriculture development ( in other to tend towards food self-sufficiency). Also, it has been said that, States should go for the use of biologic fertilizer which are cheaper than chemical fertilizer and have not secondary effects. By doing so, they can contribute to promote the fight for environment protection.

Keys words: -food security; - food sovereignty, -food autonomy

Introduction générale

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET.

Le rapport de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 2015 fait ressortir une prévalence de la sous-alimentation en Afrique. Bien qu'une baisse du phénomène ait été enregistrée au cours des années 1990-1992 dans le monde, il n'a pas touché l'Afrique Subsaharienne. Le nombre de personnes sous-alimentées ne cesse d'y croître au fil des années, il est passé de176 millions en 1990-1992 à 220 millions en 2014-2016, selon les estimations1(*). De ce rapport il ressort aussi que seuls quelques régions en Afrique à l'instar de l'Afrique de l'Ouest, de l'Est et Australe se sont rapprochés des objectifs de réduction de la sous-alimentation fixés par les OMD et le sommet mondial sur l'alimentation (SMA) fixée pour 2015. En effet, l'objectif du SMA était de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentés à l'horizon 2015. Un défi qui a été partiellement relevé par l'Afrique de l'Ouest dont les rapports révèlent qu'elle a réduit le nombre de personnes sous-alimentées de près de 11 millions entre 1990-1992 et 2014-2015, malgré une croissance démographique soutenue et des périodes de sécheresse récurrentes dans les pays du Sahel2(*).

Cependant, bien que les régions d'Afrique de l'Est et d'Afrique Australe aient consacré des efforts allant dans ce sens, le taux de personnes sous-alimentés continue d'augmenter. Malgré les efforts consentis en Afrique centrale, le progrès reste très peu perceptible, et on note une augmentation presque doublée du nombre de personnes sous-alimentés dans la même période. La sous-région est donc toujours en retard par rapport aux tendances mondiales et régionales.

On part aussi du constat de la rareté des produits agricoles locaux sur les marchés de l'Afrique centrale et dans le panier de la ménagère. Le coût des denrées locales disponible, le coût est extrêmement élevé et ne le met pas à la portée des masses. Le marché africain est encombré par une multitude de produits alimentaires importés dont la qualité est quelque fois douteuse. De ce fait, le concept d'autosuffisance alimentaire sonne dans les oreilles des populations en Afrique centrale comme une fable, puis qu'elles sont vivent dans les hantises de la rareté, des pénuries et des flambées des prix des produits alimentaires sur le marché.

Les habitudes alimentaires sont de plus en plus tournées vers l'extérieur au détriment des cultures alimentaires africaines. Cette situation n'est pas sans conséquence sur les économies des Etats de la région qui, non seulement voient leurs populations exposées aux tensions des marchés internationaux, mais aussi ces dernières adoptent des habitudes alimentaires extraverties en fonction de leurs revenus. Sans toutefois oublier le taux de pauvreté et de chômage qui minent les sociétés, entrainant une situation de malnutrition et de sous-alimentation dans de nombreux ménages. Face à cette situation de crise alimentaire qui perdure en Afrique centrale, plusieurs stratégies ont évidemment été conçues en vue de mettre fin à cette endémie nutritionnelle qu'est l'insécurité alimentaire, mais les résultats restent tout de même mitigés.

Cet état de fait nous a donc incité à regarder de près cette situation et les tentatives de solutions envisagées de mise en oeuvre pour en sortir. Notre travail est donc intitulé l'Afrique centrale face à la problématique de la sécurité alimentaire : la lutte contre l'insécurité alimentaire en zone CEMAC pendant la période 2003- 2015.

I- OBJECTIF ET INTERETS.

A- OBJECTIF.

Il s'agira dans le cadre de cette étude de montrer que la prévalence de l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale, ne relève pas seulement d'une incompétence ou d'un manque de volonté des pays de la sous-région à garantir leur souveraineté alimentaire, mais que le contexte qui a encadré la mise sur pied des programmes de sécurité alimentaire pendant cette période était un peu ambigüe pour garantir sa réalisation. Il s'agira aussi de montrer que, si les Etats acquièrent les compétences nécessaires dans le secteur agricole et des efforts sont consentis dans le domaine, des mécanismes et stratégies agricoles appropriés sont mis sur pied dans l'optique d'accroitre le rendement et la qualité des productions agricoles en Afrique centrale, l'espace pourraient venir à bout de la sous-alimentation, développer ses économies et par effet d'entrainement, contribuer à l'intégration. En effet, ce travail nous permettra de montrer que l'échec de l'atteinte de la sécurité alimentaire en CEMAC pendant la période 2003 à 2015 relève de la faiblesse de la politique agricole commune et de son faible degré d'implémentation au niveau des Etats membres.

B- INTERETS DU SUJET.

a- Intérêt scientifique

Dans ce travail il est question de procéder à une lecture analytique de la situation d'insécurité alimentaireet des stratégies de lutte développés en Afrique centrale de 2003 à 2015. Passer en revue les stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale à travers les différentes politiques qui concourent à la sécurité alimentaire. Mais plus spécifiquement, nous allons aller à la recherche des causes de l'existence et de la prévalence de l'insécurité alimentaire dans la sous-région en creusant dans le temps et l'histoire, afin d'avoir une orientation sur les perspectives à prescrire. Ceci se fera à travers une analyse quantitative (les résultats sous formes des données numériques) et qualitative (les différents mécanismes agricoles mis en place pour la diversité alimentaire) des données recueillis. Cette analyse qui revêt deux volets à la fois qualitative et quantitative nous semble être la plus adaptée pour ce champ d'étude car, non seulement elle permet d'évaluer la productivité agricole en Afrique centrale sur la base des PAC, mais aussi d'apprécier la proportion des efforts de lutte contre la sous-alimentation en Afrique centrale. Se faisant, l'analyse des politiques sectorielles de la région en matière d'agriculture, permet d'apporter quelques solutions au problème.

b- Intérêt économique

Le développement du secteur agricole est un pilier important pour un développement économique (radical) des Etats de la région. En renforçant les stratégies et politiques agricoles, il est fort probable que l'on accroisse les rendements. Cet accroissement de la productivité agricole permettra dans un premier temps de limiter les importations des produits agricoles, ce qui réduira le flux de sortie de la monnaie. Dans un second temps la création des industries de transformation ouvrira le champ de l'emploi, attirera les investissements étrangers, ce qui aura une incidence sur les balances des paiements. La construction des voies d'écoulement des produits permettra de redistribuer les produits alimentaires. En plus, cela permettra de renforcer le secteur privé et informel, ce dernier étant jusqu'à présent le plus rentable dans les économies africaines. Il est essentiel que les populations sachent se prendre en main, arrêtent de se figer sur les métiers de la bureaucratie. La modernisation de l'agriculture en Afrique en générale et en Afrique centrale, en particulier peut accroitre son champ d'intérêt par l'amélioration des politiques agricoles comme ce fut le cas en Chine. De même, elle aidera à faire en sorte que la population se donne aux métiers de l'agriculture, ce qui contribuera à ouvrir les champs du possible à l'auto-emploi qui est fort essentiel pour l'Afrique où les Etats ne sont plus capables d'employer.

c- Intérêt politique

L'accès aux produits alimentaires est d'une importance politique cruciale au regard des conséquences néfastes que peut produire une rareté accru des denrées alimentaire accompagné d'une inflation sévère des prix des produits de base. Les crises alimentaires sont parfois à l'origine des émeutes sociales, qui peuvent être instrumentalisés par l'opposition pour renverser un gouvernement. Cet état de fait place à côté de la souveraineté, la sécurité alimentaire comme enjeu central de la gouvernance (Note N°8- CEEAC : enjeux sécuritaire de la sécurité alimentaire). En plus, comme le conçoit le néo fonctionnaliste, le politique est au coeur de la construction de tout projet ou programme intégrateur et/ ou de développement.

d- Intérêt social

L'intérêt social que revêt cette étude réside en la capacité pour les populations de manger sain, équilibré et suffisamment. Il est important pour les populations d'Afrique centrale de disposer d'une souveraineté alimentaire. Ce concept créé et porté par le mouvement paysan international « La Via Campesina », s'entend comme « le droit des populations, des communautés et des pays à définir leur propre politique alimentaire, agricole, territoriale ainsi que de travail et de pêche, lesquelles doivent être écologiquement, socialement, économiquement et culturellement adaptées à chaque spécificité. La souveraineté alimentaire inclut un véritable droit à l'alimentation et à la production alimentaire, ce qui signifie que toutes les populations ont droit à une alimentation saine, culturellement et nutritionnellement appropriée, ainsi qu'à des ressources de production alimentaire et à la capacité d'assurer leur survie et celle de leur société3(*) ». A cet effet, l'accent doit être porté sur les cultures qui rentrent dans les habitudes alimentaires des populations d'Afrique centrale, comme nous l'avons dit plus haut, qu'il s'agit des racines (manioc, pommes de terre, taro), les céréales (mil, sorgho, blé, maïs etc.) A côté de ceci on peut ajouter les cultures de rentes telles que le coton, le cacao, le café. Mais leurs productions ne doivent pas empiéter sur la culture des produits les plus consommés comme l'a fait la Chine avec le renforcement de la culture du riz à la défaveur du coton.

II- DEFINITION ET ANALYSE DES CONCEPTS.

Ø Sécurité alimentaire

Le comité de la sécurité alimentaires (CSA)définit la sécurité alimentaire comme étant la « possibilité physique, sociale et économique (pour tous les êtres humains, à tout moment,) de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » toujours selon le CSA,La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accèsphysique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaireleurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » (CSA 1996).

On a aussi une liste de définition du concept de sécurité alimentaire qui nous vient du document relatif aux concepts de sécurité alimentaire et leur aptitude à répondre aux défis posés par la croissance urbaine

· Capacité de tout temps d'approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU, 1975).

· Capacité d'atteindre des niveaux souhaités de consommation sur une base annuelle (SIAMWALLA et VALDES, 1980).

· Une certaine capacité de financer des besoins d'importations pour satisfaire les consommations souhaitées (VALDES et KONANDREAS, 1981).

· La sécurité alimentaire consiste à assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin (FAO, 1983).

· L'accès pour tous et en tout temps à une alimentation suffisante pour une vie active et en bonne santé (REUTLINGER, 1985; BANQUE MONDIALE, 1986).

· Un pays et un peuple sont en situation de sécurité alimentaire quand le système alimentaire fonctionne de telle sorte qu'il n'y a aucune crainte de ne pas posséder une alimentation suffisante (MAXWELL, 1987).

· La sécurité alimentaire correspond à la capacité pour toute personne de posséder à tout moment un accès physique et économique aux besoins alimentaires de base. Une stratégie nationale de sécurité alimentaire ne peut être envisagée sans assurer la sécurité alimentaire au niveau du foyer familial (PAM, 1989).

· La capacité d'assurer que le système alimentaire fournit à toute la population un approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme (STAATZ, 1990).

· La sécurité alimentaire est assurée lorsque la viabilité du ménage, défini en tant qu'unité de production et de reproduction, n'est pas menacée par un déficit alimentaire (FRANKENBERGER, 1991).

Dans le cadre de ce travail, la définition que nous retiendrons dela sécurité alimentaire, est celle du CSA qui stipule que c'est la « possibilité physique, sociale et économique (pour tous les êtres humains, à tout moment,) de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».

III- DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

a- Délimitation temporelle

Notre étude qui porte sur l'Afrique centrale face à la problématique de la sécurité alimentaire, se fera dans l'intervalle de temps allant de l'année 2003 après la conférence de Maputo au Mozambique, jusqu'en 2015 qui correspond à l'horizon fixée pour la réduction de moitié de la faim comme prescrit par le sommet mondiale sur l'alimentation.

b- Délimitation spatiale

Le champ d'étude de ce mémoire est limité à l'espace CEMAC en Afrique centrale. La CEMAC est un ensemble sous régional regroupant six pays dont le Cameroun, la RCA, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Tchad et le Congo-Brazzaville.

IV- REVUE DE LA LITTERATURE

v L'importance de la sécurité alimentaire

L'équilibre global d'un pays dépend de sa capacité à offrir suffisamment de nourriture à sa population, et donc de sa capacité à assumer sa souveraineté alimentaire. Pour cela, il est crucial pour cet Etat de disposer d'un marché agricole afin d'accroitre l'offre des produits agricoles, ce qui impliquera une libéralisation progressive des marchés agricoles. Tout cela doit se faire en tenant compte des capacités des pays et des impacts des reformes sur les producteurs. En plus, il faudrait renforcer l'efficacité du marché commun par la construction des infrastructures de communication régionale ce qui permettra de renforcer le commerce intra-communautaire.

En effet, l'étude novatrice d'Amartya Sen (1981) révèle que la reconnaissance du fait qu'un approvisionnement alimentaire suffisant ne permet pas à lui seul de garantir la sécurité alimentaire, et qu'il faut aussi que les populations pauvres et vulnérables disposent d'un accès physique et économique aux denrées. Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, septembre 2012, enseigne qu'une planification multisectorielle de la nutrition fait son apparition au début des années 1970 et établit que la privation nutritionnelle constitue un problème d'action publique, à relier à la planification économique au niveau national, et que la planification d'une amélioration de la nutrition est une composante centrale de la planification générale du développement. Il s'agit là d'une réaction à la stratégie de planification de l'approvisionnement alimentaire, qui est fondée sur l'hypothèse que si l'on parvient à imprimer à la production vivrière un rythme de croissance supérieur à celui de la population, le problème de la nutrition serait résolu4(*).

Le FAO quant à lui, dans le rapportde 1975 affirme que « la malnutrition n'est pas un simple problème de disponibilité des aliments, mais dépend de la pauvreté et du dénuement [...] l'axe principal de la planification de l'alimentation et de la nutrition doit être la réduction des causes des privations aboutissant à la malnutrition ». Ces assertions nous permettent de comprendre l'importance capitale pour l'être humain de disposer d'une sécurité alimentaire. Elles restent par contre un peu incomplètes par rapport à notre travail du fait de certain aspect comme l'impact de la sécurité alimentaire sur le développement économique qu'elle n'aborde pas et qui se trouve être l'un des axes de notre travail.

v L'agriculture comme facteur de développement économique et de sécurité alimentaire.

La plupart des auteurs placent l'agriculture en Afrique au coeur du développement économique et de la sécurité alimentaire des Etats eu égard à leur potentiel agricole et à la fertilité des sols. Ils fondent leurs convictions sur un syllogisme selon lequel, les populations africaines sont en majorité des populations rurales et les Etats eux-mêmes connaissant un très faible niveau d'urbanisation gagneraient mieux à développer leur secteur agricole, ce qui constitueraient un moyen de création d'emploi et d'accroissement du PIB à travers les échanges qu'elles développeraient.

Parmi les chantres de cette vision du développement par le secteur agricole, on peut citer l'oeuvre de René DUMONT intitulé l'Afrique noir est mal partieoù, il annonce une famine certaine dans l'espace Afrique noir au vu de la situation causée par le colonialisme et dutransfert du pouvoir des mains du colonaux africains, qui n'a pas été un ouf de soulagement pour le développement en Afrique noir. En plus, dénonçant l'enlisement insidieux de l'économie agraire du continent noir, la diminution de la productivité annuelle du travail du paysan afro-asiatique, et annonçant une avancée de la famine dans les années à venir si rien n'est fait, estime moins qu'une issue de secours ne se présente pour l'Afrique. Pour lui, le développement de l'Afrique devrait passer par la promotion du secteur agricole et de l'industrie agro-pastorale5(*).

Nous citerons aussi le nom deZECKI ERGAS, auteur de la troisième métamorphose de l'Afrique noir : Essai sur l'économie politique de l'éducation et le développement rural. Etude de cas/ Kenya, Ethiopie, Cameroun. L'auteur y dénonce la situation de famine qui prévaut dans les Etats d'Afrique noire et les différentes techniques développées dans chaque cas (pays) pour venir à bout de ces crises. Il présente plusieurs théories conçues pour booster le développement agricole et relever l'économie tout en garantissant dans une certaine mesure la survie alimentaire des populations6(*).

Hakim Ben Hammouda, auteur du livreLes économies de l'Afrique centrale 2002,soutient quel'économie des Etats de l'Afrique centrale est axée en majorité sur la production pétrolière brute pour la plupart des Etats de la région et un faible nombre d'Etat ont posé leur économie sur la production agricole. Dans cet ouvrage, il articule le développement autour de trois secteurs porteurs tels que « l'intensification de la production rurale, le développement des liens entre la filière pétrolière et les autres secteurs de l'économie et enfin, la promotion du secteur privé endogène en privilégiant son rôle et sa place dans les secteurs porteurs de la dynamique de croissance ». Le premier volet de ces secteurs porteurs fait l'objet de notre étude dans le cadre de ce travail7(*).

On ne saurait oublier l'article APE : Les enjeux du développement et de l'agriculture en Afrique centrale,de Jacob Kotcho et Martin Abegaoù, encore est rappelé la place de l'agriculture dans les économies des Etats de l'Afrique centrale. Dans cet article, les auteurs affirment que  « l'équilibre global d'un pays dépend de sa capacité à offrir suffisamment de nourriture à ses populations, et donc de sa capacité à assumer sa souveraineté alimentaire »8(*).

Il se dégage des études précédentes, l'importance de l'agriculture dans la garantie de la sécurité alimentaire des populations, et même pour le développement des économies africaines.Ce mémoireemboite le pas aux réflexions sur l'agriculture, mais puisse qu'il porte sur la problématique de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, nous y apporterons quelques compléments qui ont trait au contexte et aux réalités de la CEMAC.

V- PROBLEMATIQUE

L'Afrique centrale est, depuis bien des années, sujette à des difficultés à satisfaire la demande alimentaire grandissante du fait d'une multiplicité des facteurs tels que l'urbanisation galopante, du désintérêt de l'agriculture par les populations jeunes, dumanque de moyens disponibles pour l'entretien des cultures, de l'infertilité grandissante des sols du fait de leur mauvaise utilisation, du changement des habitudes alimentaires des populations, qui sont de plus en plus tournées vers les produits importés9(*), du changement climatique qui influence les temps et les saisons agricoles et provoque une réduction de la productivité. Eu égard à cette situation, nous pensons qu'il est temps que les discours sur la prétenduegrande importance du secteur agricole soient traduit en actes.

Il est devenu un lieu commun d'affirmer que l'agriculture est un déterminant majeur de la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle10(*). Dans ce cas, elle devrait donc faire l'objet d'une attention plus sérieuse que par le passé.Cette orientation audacieuse commande la mise ensur pied de mécanismes qui permettront de booster le rendement agricole, et la création des industries agro-pastorales. Il est en effet regrettable de constater que, malgré les perspectives et les mécanismes de lutte contre la sous-alimentation dans le monde, l'incontestable potentiel agricole de l'Afrique centrale par exemple, ne la soustrait pas du palmarès des régions où règne l'insécurité alimentaire en dans le monde en générale et en Afrique en particulier. Ce qui nous amène à nous poser les questions suivantes :

Question principale : peut-on garantir la sécurité alimentaire si on ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire ni des moyens de s'offrir une sécurité alimentaire?

Question secondaire1 : Pourquoi l'Afrique centrale a-t-elle à ce point sombré dans l'insécurité alimentaire ? S'agit-il d'une incohérence entre les PAC et les politiques de sécurité alimentaire ?

Question sécondaire2 : Sachant que la garantie de la sécurité alimentaire passe par le développement du secteur agricole et de l'agro-industrie, quels sont les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, dans un contexte aujourd'hui marqué par la préservation de l'environnement et les APE ? Et quelles stratégies peut-on mettre en place pour assurer la garantie d'une réduction considérable de la sous-alimentation en Afrique centrale ?

VI- HYPOTHESES

Depuis que les dynamiques de l'intégration ont été mises en branle en Afrique, la triste réalité est que les politiques et les projets fédérateurs devant servir à mener à bien cette intégration et développer les Etats se sont toujours heurtés à de nombreux obstacles qui freinent et mettent à mal l'avancée de toutes formes d'intégration. Face à ce défi, les leaders africains ont pensé à une régionalisation qui devrait aboutir plus tard à une intégration parfaite et totale de l'Afrique. Des idées comme l'harmonisation des politiques agricoles en vue de la concrétisation de cet idéal ont été élaborées avec l'appui de la FAO, et les Etats sont déterminés à venir à bout de cette situation pour le bien de leurs populations.

Hypothèse principale : L'Afrique centrale produit certes, mais en très faible quantité, insuffisant pour satisfaire les besoins et recours au moyen de l'importation de aliments pour combler le manque. Mais il existe une réalité celle de son incapacité à financer ces importations. Tant qu'elle ne pourra pas s'offrir une souveraineté alimentaire, ni disposer des moyens pour au moins importer de façon à annuler l'effet de l'inégalité du taux de l'échange sur les importations, elle ne pourra pas garantir sa sécurité alimentaire.

Hypothèse secondaire 1 : la situation d'insécurité alimentaire en Afrique centrale peut s'expliquer par un certain nombre de raisons et elle perdure jusqu'aujourd'hui, à cause d'une certaineincompétence de la part des Etats. Si le secteur agricole se développe et est appuyé par la transformation des produits agricoles de façon à les rendre accessible et à bas prix sur marché à la fois pour les populations des zones urbaines et rurales, et si les agriculteurs pouvaient vivre de leur métier, l'on parviendrait à amoindrir sous-alimentation en Afrique centrale. Il faut aussi ajouter que les Etats de la sous-région ont du mal à faire concilier les politiques agricoles communes aux politiques de sécurité alimentaire, ce qui pourrait expliquer ce retard dans la lutte contre l'insécurité alimentaire.

Hypothèse secondaire 2 : garantir une sécurité alimentaire en Afrique centrale dans un contexte marqué des contraintes externes et internes revêt des enjeux majeurs à la fois sur le plan sécuritaire, que sociale et économique. Mais, en encourageant les populations à produire et consommer les produits agricoles locaux, pourrait permettre de réduire la sous-alimentation. Il faudrait aussi diversifier les productions et établir une relation franche entre le consommateur et le producteur.

VII- METHODOLOGIE

A- CADRE THEORIQUE

Pour soutenir notre analyse, nous nous appuyons sur les théories fonctionnalistes, à savoir le fonctionnalisme et le néo fonctionnalisme. Celles-ci ne pouvant expliquer toute la complexité du phénomène que nous étudions, d'autres théories seront mobilisées, à savoir la théorie de l'interdépendance complexe, la théorie de l'inter gouvernance et la théorie de la marginalisation.

Le fonctionnalismeinitié par David MITRANY. En 1943, il écrit Workingpeace system et oriente sa réflexion sur les changements des relations internationales. Il se concentre sur les fonctions sociales des organisations internationales. Cela veut dire que le fonctionnalisme vise à répondre au changement d'échelle qui résulte d'une première technique11(*). Ici, ce sont les nécessités techniques (et non politiques) d'une société complexe qui favorisent la coopération. En d'autres termes, les problèmes qui dépassent les frontières d'un État-nation, ou ses capacités, entraînent mécaniquement la création d'institutions internationales ou supranationales appropriées. L'État est ainsi considéré comme une institution imparfaite qu'il s'agit de dépouiller progressivement de ses prérogatives, avec l'objectif final de diminuer la conflictualité interétatique afin d'arriver, à terme, à l'élimination de la guerre12(*). Plus simplement, ce courant de pensée estime que les Etats au sein des organisations internationales, doivent résoudre les problèmes qu'un Etat pris individuellement ne saurait résoudre. Bien qu'il ne prenne pas en considération la place du politique et privilégie le technocrate, il vise à la formation d'un monde pacifique où les Etats partagent des intérêts communs et luttent pour les mêmes causes. Ce point d'arrêt de la vision fonctionnaliste sera repris par un autre courant de pensé, le néo fonctionnalisme.

Le néo fonctionnalisme développé par Ernst Haas, Léon Lindberg et autres, rétablit le politique là où le fonctionnalisme le néglige. Il se fonde sur trois postulats :

· l'intégration ne se fait pas toute seule, elle ne part pas de nulle part.

· la difficulté politique des mécanismes d'intégration peut être transformée par des transferts de loyauté bureaucratique. L'élite bureaucratique joue un rôle important (les administrateurs ne représentent plus que leur Etat)

· tout le processus d'intégration est une impulsion politique.

Le néo fonctionnalisme reprendra donc les idées fonctionnalistes en les modernisant et en intégrant l'élément politique dans la théorie. De plus, contrairement au fonctionnalisme qui est pour la méthode bottom-up (du bas vers le haut), le néo-fonctionnalisme adoptera une approche top-down (du haut vers le bas) qui insiste sur le rôle des élites dans la mise en place de processus de coopération. A la loupe de ces deux courants de pensée, nous nous apercevrons tout au long de ce travail qu'autant le politique et le technocrate sont importants pour la réussite de cet idéal. Par la méthode up-dow, nous verrons la manifestation et le rôle des élites dans la formulation de politiques agricoles et dans son implémentation. Par la méthode bottom-up, nous verrons l'activité du peuple, des technocrates toujours dans la réalisation dudit programme de lutte contre l'insécurité alimentaire. Partant, tout au long de notre travail, nous allons concilier à la fois le fonctionnalisme et le néo fonctionnalisme qui sont à notre avis indivisible pour la réalisation de l'idéal qui n'est rien d'autre qu'éradiquer la sous-alimentation en Afrique centrale.

La théorie de l'inter gouvernance quant à elle est une approche qui est à mi-chemin entre le réalisme et le fonctionnalisme. Les principaux auteurs sont Stanley Hoffmann, RobertKeohane dans New EuropeanCommunity. Ces auteurs sont d'accord sur le fait que les gouvernements nationaux sont capables de mettre en place des politiques transnationales. Mais ils sont plus sceptiques en ce qui concerne la socialisation communautaire par les élites politiques. Ils remettent en avant le poids du contexte international sur les décisions politiques sur une politique d'intégration. Il y a aussi une distinction importante à faire entre ce qui relève de la souveraineté et des intérêts vitaux (high politics) et ce qui ne relève pas des intérêts vitaux (lowpolitics). C'est de ce point de vue-là, que ces auteurs considèrent qu'il n'y a pas d'intégration positive dans le domaine de la « high politics », c'est-à-dire la création de nouvelle identité supranationale13(*). Cette approche vient soutenir le combat contre la sous-alimentation menée en Afrique centrale depuis des décennies. Les programmes de lutte sont alors perçu comme des tables rondes auxquels sont invités à participer tous les Etats de la sous-région pour le bien-être des populations locales. Cela permettrait sans nul doute de venir à bout d'une crise commune en unissant les forces, chacun conservant son statut d'Etat souverain mais s'unissant pour résoudre un problème ponctuel.

La théorie de l'interdépendance complexe dont les principaux chantres sont Joseph NYE et Robert KEOHANE dans Power and Interdependence. Dans la lignée des réflexions de Joseph Nye sur les relations transnationales, il questionne la compréhension classique des acteurs non-étatiques, le rôle des techniques étatiques non militaires, et le rôle des variables économiques - le premier choc pétrolier de 1973 étant passé par là dans la politique internationale. Ces deux auteurs posent deux questions centrales :

· Quelles sont les caractéristiques majeures de la politique internationale lorsque l'interdépendance, notamment l'interdépendance économique, est importante ?

· Comment et pourquoi les régimes internationaux changent-ils?

Les auteurs y répondent en divisant le système international en deux grandes catégories : le réalisme et les interdépendances complexes. Le concept d'interdépendance complexe renvoie à l'idée que tout acteur est sensible et vulnérable aux comportements des autres acteurs du système, et réciproquement. Derrière cette définition, Joseph Nye et Robert Keohane  poursuivent l'idée libérale selon laquelle « l'attractivité du recours à la violence à des buts politiques diminue au fur et à mesure qu'augmente l'interdépendance », même s'ils tempèrent cette vision optimiste en soulignant les coûts de l'interdépendance qui peuvent se révéler selon les cas de figure plus élevés que les potentiels bénéfices d'une coopération. Ces deux catégories s'appuient sur trois dimensions fondamentales : 1) la proportion selon laquelle les États, agissant comme unités cohérentes, sont les acteurs dominants ; 2) la proportion selon laquelle la force militaire est un instrument étatique effectif et possible ; 3) la proportion selon laquelle la sécurité militaire nationale domine l'agenda de la politique étrangère. En situation d'interdépendances complexes, les sociétés nationales interagissent par des canaux multiples, sans logique hiérarchique et proprement ordonnée autour d'un agenda politique donné, la force militaire étant par ailleurs peu utile14(*). Nous nous appuyons donc sur cette approche pour montrer l'interdépendance qui existe entre les Etats de la région dans la mise en place des différentes politiques sectorielles dans le cadre de la sécurité alimentaire, et qui devront porter la voix du développement en Afrique centrale, et assurer des meilleures conditions de vie aux populations.

La théorie de la marginalisation : nous nous rangeons dans la vision de Robert Castel dans laquelle il montre la marginalisation d'un certain nombre de classes de personnes dans la société15(*). Ce sont des personnes vers qui certaines attentions du gouvernement sont portées sans aucune recherche de savoir si l'acte posé à leur endroit correspond à ce qui constitueraient leur bien-être ou pas. En effet, ils sont vus comme des sujets sur qui retombent les décisions et actions étatiques sans aucune consultation préalable de ce qu'ils en pensent ou de comment les actions doivent être menées pour leur procurer de la satisfaction. Parlant de l'aide que les Etats européens octroyaient aux classes marginalisées il dit  « l'idéal consiste à établir un rapport personnalisé entre l'instance dispensatrice et le bénéficiaire »16(*).

Cet auteur aborde aussi la possibilité d'une réinsertion des personnes marginalisées dans la société. De cette vision, nous mettrons l'accent dans le cadre de ce travail, sur une double marginalisation : en premier c'est la marginalisation des Etats à l'avènement des PAS dans la gestion des politiques sectorielles de développement, et en second lieu, la marginalisation de la volonté des populations dans les prises de décisions qui leurs sont appliquées. Une marginalisation qui n'est pas sans conséquence sur les impacts des programmes et de l'implémentation desdites décisions au niveau local et tout comme l'auteur dontnous nous inspirons, nous tentons de montrer tout au long de notre travail les avantages d'une insertion ou d'une prise en compte des volontés des populations dans l'édiction des lois et politiques qui s'adressent à eux.

B- METHODE DE RECHERCHE.

Dans le cadre de notre travail, nous nous sommes servis des données disponibles sur la question dans les livres et les articles, les rapports des organisations sur l'internet dans les bibliothèques et structures appropriées. Nous nous sommes inspirés des travaux déjà effectués allant dans le même sens que la question qui nous anime. Nous avons usé de toutes les ressources que nous avons jugées utile pour réalisation du mémoire.

VIII- ESQUISSE DE PLAN

Notre travail se décline en deux grandes parties, à savoir « La situation alimentaire en Afrique centrale de 2003 à 2015 » et « L'analyse des enjeux et des limites de la sécurité/ insécurité alimentaire pour la CEMAC et perspectives pour l'avenir ».

PREMIERE PARTIE: LA SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003 A 2015

Le comité du sommet mondial de l'alimentation de 1996, sonne le glas de la prise de conscience de l'ampleur de la question de la sécurité alimentaire par le développement agricole sur le continent noir. C'est ainsi qu'en 2000, les leaders africains, conscientisés sur l'état et l'importance de la sécurité alimentaire pour les économies et populations africaines et pour l'intégration, poseront les jalons d'un ensemble de mécanismes de lutte contre le fléau en Afrique. Le plus important et unique instrument de lutte par lequel les africains optent d'attaquer, est le NEPAD, à l'intérieur duquel est inscrit le programme moteur de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique : le PDDAA, soumis à la coordination des CER et des Etats. A la suite du bilan de la mise en oeuvre dudit programme et du niveau des avancées dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique, la zone Afrique Centrale est de nouveau classée parmi les derniers malgré les efforts consentis dans ce combat. Connaissant le potentiel agricole de la région de par sa position géographique, on se pose des questions sur cet échec de la stabilisation de la sécurité alimentaire dans la région. L'Afrique centrale pourra t'elle garantir sa sécurité alimentaire si elle ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire ni des moyens de s'en offrir ?

A la suite du sommet mondiale sur l'alimentation de 1996, ce fit la conférence de Maputo au Mozambique en 2003, au sortir duquel, les régionalismes de l'Afrique centrale adoptèrent deux programmes de sécurité alimentaire, le PRSA de la CEMAC et le PRSA de la CEEAC pour une durée de 5ans et plusieurs autres politiques de sécurité alimentaire nationales. Le bilan fut tout de même mitigé après cette échéance de temps. En Afrique subsaharienne en général et en Afrique centrale en particulier, il est ressorti qu'aucun progrès n'avait été effectué dans ce sens. C'est alors qu'en 2009, un nouveau programme de sécurité alimentaire fut mis sur pied et celui-ci ne fut rien d'autre que la fusion de deux précédents programmes en un seul, le PRSA-AC. Plusieurs années aujourd'hui après sa mise en place, le ton alimentaire dans la région ne semble pas s'être amélioré.

Afin d'apporter des réponses aux questions que nous nous sommes posées, il est important de de faire une analyse de ladite situation tout en présentant les stratégies développés pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans la sous-région, ensuite présenter à partir d'un regard critique le contexte général de la sécurité alimentaire en Afrique centrale. Ceci constituera le chapitre 1 et le chapitre 2 de cette première partie intitulée la situation alimentaire en Afrique centrale de 2003 à 2015.

CHAPITRE 1: ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE.

La question de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, reste floue dans l'esprit des populations, qui tous les jours font face à des niveaux de vie un peu plus critique que les années antérieures. La situation alimentaire semble aller de mal à pire, au sein de nombreux ménages du fait d'une flambé quotidienne des prix des denrées alimentaires sur les marchés. Malgré les politiques élaborés en vue d'améliorer la situation, les résultats restent mitigés. C'est comme si tous ces efforts empiraient au lieu d'amélioré la situation. Se nourrir convenablement en Afrique centrale, est devenu un luxe que très peu de famille peuvent s'offrir. Obliger de consommer ce qu'ils trouvent, ou peuvent s'en procurer sans plus se soucier de la qualité, mais plutôt une lutte pour assouvir sa faim, est la réalité alimentaire de ces populations. Au regard des différentes stratégies et mécanismes élaborés afin de venir à bout de cette situation déplorable, il est important pour nous dans le cadre de ce travail, d'analysé la situation alimentaire en Afrique centrale, lointaines et proches ses originesavant et après le sommet de Maputo, il sera donc présenté la situation alimentaire en Afrique centrale de 2003 à 2015 et son potentiel agricole, ce qui constituera notre section 1, et dans la section 2, présenter les stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire élaborés pendant cette même période dont, des politiques continentales et les politique régionales.

Section 1 : Analyse de la situation alimentaire en Afrique centrale.

L'analyse de la situation alimentaire en Afrique centrale, se fera sous deux angles dont en premier lieu, les causes de la situation alimentaire en Afrique et en second lieu, l'état de cette situation alimentaire.

Paragraphe 1 : Les fondements de l'insécurité alimentaire en Afrique centrale.

L'histoire de l'Afrique centrale révèle que la situation alimentaire qui prévaut aujourd'hui ne fut pas toujours ainsi, mais a commencé à se dégrader à partir des années 1994. Si aujourd'hui l'Afrique centrale fait face à un tel dilemme dans le domaine alimentaire c'est à cause d'un certain nombre de raisons et d'évènements qui se sont succéder au cours de son histoire. Les causes de cette sécurité alimentaire en Afrique centrale se déclinent sous deux ordres à savoir les causes lointaines et les causes proches.

A- Les causes lointaines.

Encore connu comme causes non immédiates, ce sont celles qui n'ont pas directement impliquées l'état d'insécurité alimentaire qui sévit en Afrique centrale, mais en sont tout de même, dans une certaine mesure à l'origine. Dans cet ordre, nous placerons donc les mesures d'ajustement économiques et la mondialisation avec l'élargissement des marchés.

1-Les mesures d'ajustement économique.

Les Etats de la CEMAC ont quasiment tous, connu successivement des mesures d'ajustement économique, qui ont freiné leur pas dans la mise en place des politiques agricoles visant à améliorer la situation de la sécurité alimentaire en Afrique centrale. Bien que le plan d'action de Lagos eut été adopté en 1980, afin de combattre l'insécurité alimentaire en Afrique, avec comme objectif ultime d'atteindre l'autosuffisance, au niveau national et sur le plan collectif17(*), plusieurs Etats du fait de leurs difficiles situation financière durent se placer sous les programmes ajustement structurel afin de recevoir les prêts de la banque mondiale et du fonds monétaire internationale. Contrairement à l'objectif que visait le plan d'action de Lagos, en préconisant plus d'intégrations africaines afin de tourner les économies vers plus de commerce entre les pays du continent, les programmes d'ajustement structurel préconisaient l'ouverture aux marchés extérieurs. Cet état de fait, créera une situation duale en Afrique à travers la mise en oeuvre des zones de libre échanges visant plus d'intégration africaine et la signature des accords pour le renforcement des relations économiques et commerciales sur le plan international avec les partenariats multilatéraux dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le partenariat entre le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l'Union Européenne (ACP-UE) à travers des Accords de Partenariat Economique (APE), et enfin à travers un nombre croissant d'initiatives bilatérales18(*).

En outre, ces programmes d'ajustements ont conditionnés les Etats d'Afrique à retourner sous le néocolonialisme économique qui consiste à produire la matière première pour les pays d'outre-mer. En effet, La stratégie de développement néocoloniale, allait du principe que les pays nouvellement indépendants n'étaient pas encore assez forts pour couper les liens avec les anciens colonisateurs. Il fallait au contraire, renforcer les productions exportatrices vers l'Europe afin de promouvoir le développement grâce aux devises19(*). Après les indépendances, les Etats africains ne s'étaient pas totalement défait de cette habitude commerciale, et ces plans d'ajustement ne vont faire qu'intensifier le processus en créant une situation d'insécurité alimentaire à travers l'élargissement des marchés. Ces derniers vont accentuer leurs agricultures sur les produits de rentes en négligeant les produits de consommation locale. Ainsi, le Cameroun développera les secteurs de coton, cacao et café ; le Gabon et la Guinée équatoriale se pencheront sur le pétrole. Aussi, la majorité des produits alimentaires et non alimentaires consommés dans ces pays est essentiellement importée. Dans ces conditions, ils sont exposés aux aléas du marché, à l'instabilité des prix, à l'inflation importée et à la dégradation des termes de l'échange20(*). Nous sommes là devant une véritable utopie qui est de produire pour exporter et se retrouver en train d'importer la quasi-totalité des denrées alimentaires qui pouvait être produit sur le territoire, tout en exposant sa population à l'instabilité du marché international. Non pas que le fait d'exporter soit négatifs, mais avec l'expansion des marchés, plusieurs autres critères entre en jeux qui, si les mesures d'amenuisement ne sont pas mise en avant, on se retrouvera en plein dans une situation alimentaire délicate comme c'est le cas en Afrique centrale.

2-L'élargissement des marchés.

Les mesures d'ajustement ont placés les Etats africains sous une conditionnalité d'ouverture des marchés à l'international. Ces derniers sont obligés de commercialiser avec des pays industrialisés, alors qu'ils disposent d'une économie fragile et sont faiblement industrialiser, ne faisant pas le poids face à la concurrence. Plusieurs auteurs ont tentés de montrer le lien qui existe entre le degré de commercialisation et la sécurité alimentaire ou encore la pauvreté. Brooks et Matthews (2014) montrent que la croissance du PIB et la réduction de la pauvreté qui pourraient résulter de la libéralisation du commerce, n'entrainent nécessairement pas une amélioration de la sécurité alimentaire et l'état nutritionnel des pauvres. Ils pensent que la sécurité alimentaire dépend de la disponibilité et du prix des denrées alimentaires sur le marché. Selon ce que pensent ces auteurs, le pouvoir d'achat d'une population et la disponibilité des produits alimentaires sont les seuls facteurs qui conditionnent la sécurité alimentaire et non la libéralisation du commerce. Or Chang et Sumner (2004), grâce aux études menées en chine sur les agriculteurs, dans le secteur des céréales, montent que l'ouverture des marchés aux importations de céréales est susceptible d'améliorer le niveau général de la sécurité alimentaire des ménages agricoles ruraux en Chine en tirant les prix vers le bas. Ces derniers auteurs essaient de faire comprendre la place des importation des produits qui ne sont pas assez produit sur un territoire, qui semble dans ce cas de figure être une avantage pour garantir la sécurité alimentaire car, la libéralisation du marché dans ce sens, ferait baisser le coût du produit sur le marché locale. La libéralisation des marché de ce point de vue semble être un atout pour les Etats africains qui ne produisent plus pour eux mais pour le commerce, un atout qui permettrait de ravitailler les marchés locaux en denrées alimentaires et à bas prix.

Contrairement à ce qu'il parait être, la libéralisation de marchés à un cout et les Etats africains semblent payer le prix fort du fait de leur faible industrialisation. En effet, si l'on s'en tenait uniquement à la libéralisation du commerce au sein du continent entre les Etats qui partagent le même niveau économique, il ne se poserait pas de problème de sécurité alimentaire comme le montre les études de Korinek et Melatos (2009) sur les échanges de produits agricoles entre trois zones de libre-échange en Afrique. De cette étude, il ressort que le niveau alimentaire à augmenter du fait de la circulation des produits alimentaires permettant de rendre disponible les denrées alimentaires entre les différentes zones. Par contre, les Etats africains à cause des mesures d'ajustement doivent commercialiser avec le monde. Calderon (2004) montre que l'ouverture réduit la volatilité du taux de change réel pour le pays industrialisés. Or les Etats africains ne sont pas industrialisés et comme le souligne Lotfalipour et al. (2013) les pays non industrialisés les plus ouverts au commerce international sont exposés à un fort taux d'inflation. Ceci s'explique dans le contexte africain. Les Etats africains exportent les matières premières et en retour, importent les produits finis qui revient à un prix supérieurs du fait de la valeur ajouté dont la commercialisation des matières premières ne bénéficie pas. Les études ont montré que les Etats de la CEMAC échangent très peu entre eux et commercialisent beaucoup plus avec le monde extérieur. Le problème étant que les produits exportés sont essentiellement des matières premières. Les termes d'échanges entre ces acteurs n'est donc pas le même et de ce fait, l'indice d'ouverture et les termes de l'échange affectent négativement la valeur moyenne de la production alimentaire dans ces pays.

En effet, estiment Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA NGUEMA que l'ouverture tire les prix alimentaires vers le bas dans la CEMAC, cependant l'évolution des termes de l'échange tire ces prix vers le haut, car la valeur des produits finis est supérieure à celle des produits de base qui constituent l'essentiel des exportations des pays de la CEMAC. Ils affirment que l'ouverture permet de réduire dans la zone, le déficit alimentaire mais son effet est annihilé par l'évolution défavorable des termes de l'échange qui creuse ce déficit. Ainsi, même si l'ouverture entraine la baisse des prix alimentaires, la destruction de la production domestique et l'évolution défavorable des termes de l'échange annulent cet effet bénéfique sur le pouvoir d'achat des ménages. On tombe donc sur la définition de la sécurité alimentaire donné par VALDES et KONANDREAS, 1981 qui pensent que la sécurité alimentaire est une certaine capacité de financer des besoins d'importations pour satisfaire les consommations souhaitées. Une capacité que les Etats de la CEMAC ne disposent pas du fait de la détérioration des termes de l'échange créant un déficit financier chez ces Etats qui ne sont plus capables de supporter le poids économique des importations.

Ainsi, l'effet de l'ouverture sur la consommation des ménages est globalement négatif. L'ouverture a un effet négatif sur la variabilité des disponibilités alimentaires par habitant, car l'ouverture ayant un effet négatif sur la production alimentaire nationale, l'essentiel des produits agricoles disponibles sur le marché domestique est importé. L'ouverture permet de renforcer la prévalence et de lutter contre la sous-alimentation, mais ce résultat est jugulé par l'évolution défavorable des termes de l'échange. (Ouverture commerciale et sécurité alimentaire : étude comparative des paysde la CEMAC et de l'UEMOA par Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA NGUEMA).

B- Les causes proches.

Encore connu comme les causes directes de la situation de l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. On peut ici mentionner les choix de productions agricole et le niveau d'intérêt porter au secteur agricole.

1-Le niveau de considération du secteur agricole dans la construction de la sécurité alimentaire par les Etats d'Afrique centrale.

Les études nous révèlent que la communauté européen a tôt compris l'importance de s'assurer une sécurité alimentaire et lui a accordé une place de choix dans son processus d'intégration en développant les mécanismes appropriés pour cette fin. C'est alors qu'un système de régulation et de subvention fut mis en place pour augmenter les rendements agricoles tout en maintenant les revenus des exploitants. La prise en compte de la valeur du secteur agricole dans l'optique de s'assurer une sécurité alimentaire est un élément clé dans les processus de mise en oeuvre d'une situation de sécurité alimentaire robuste comme on peut le constater dans les Etats de la communauté européenne. Le schéma en Afrique centrale est un peu différent du cas de figure de nous venons de prendre. Le PRSA-CEMAC révèle que :

Face aux contraintesmacro-économiques la politique agricole n'est plus perçue comme une priorité budgétaire, ce quilimite considérablement le développement des infrastructures rurales, la recherche et la diffusion detechnologies et l'appui/conseil aux producteurs21(*).

Ceci survient avec la mondialisation qui requiert une ouverture des marchés. Mais le problème de l'agriculture dans les Etats d'Afrique centrale est ailleurs. Il ne commence pas avec l'expansion des marchés ni des mesures d'ajustement économique. Lorsque René Dumont écrivait l'Afrique noire est mal partie, la question de la mondialisation n'était pas encore à l'ordre du jour, mais déjà il annonçait une réduction de l'économie agraire et annonçait une famine en Afrique noire si des mesures strictes n'étaient pas prise pour reconstruire le secteur agricole.

En effet, l'agriculture comme source d'alimentation des populations a toujours occupé une seconde place dans les économies des Etats de l'Afrique centrale. L'accent n'avait pas encore été marqué sur l'importance du secteur agricole dans les économies africaines encore moins dans la consolidation de la sécurité alimentaire. Les Etats de l'Afrique centrale, à l'exception de quelques Etats comme le Cameroun et le Tchad avaient totalement misé sur le pétrole en négligeant le développement du secteur agricole. Et, même lorsque ces derniers s'adonnaient à l'agriculture, seuls les cultures de rentes tels que le coton, le cacao, le café, etc. étaient en première ligne. En plus, la sécurité alimentaire n'était pas considéré comme cruciale dans la construction des économies. C'est pour cela qu'on a pu noter une dégradation exponentiel du secteur agricole et de la sécurité alimentaire dans ces Etats à l'aune de la mondialisation. Parce que les bases du secteur agricole et de la préservation de la sécurité alimentaire n'étaient pas assez solides pour résister à la pression qu'apportait la mondialisation. C'est peut-être pour cette raison que certains auteurs ont affirmé que « l'Afrique n'était pas prête pour la mondialisation ». En plus, l'Afrique centrale ne s'est jamais véritablement détachée de l'agriculture coloniale c'est-à-dire produire pour exporter. Elle produit à environ 60% les produits d'exportation afin de recevoir plus de subvention de la part des Etats industrialisés occidentales qu'elle ravitaille en matière première, et les productions agricoles devant servir à la consommation direct des populations ont généralement été en faible quantité, incapables de satisfaire la demande ce qui à pousser ces nations à tendre la main aux importations des produits alimentaires qui va grandissant au fil des années. En outre, puisse qu'avec l'arrivée de la mondialisation, il fallait mettre fin aux subventions, duquel dépendait la majorité des Etats de la sous-région, cela n'a que contribué à détériorer d'avantage le développement du secteur agricole et faisant pencher encore plus la balance du côté de l'agriculture de rente.

2-Les choix de productions agricoles en Afrique centrale.

Le choix agricole en Afrique centrale est l'une des raisons qui peut expliquer une telle détérioration de la sécurité alimentaire dans la région. Les études montrent que Les Etats de l'Afrique centrale ont des préférences dans les choix de production agricole qui ne s'arriment pas avec les produits consommés par les populations autochtones. Il est révélé que des six Etats que compte la CEMAC, le Cameroun est le seul qui pratique une agriculture industrielle. Mais le problème est que le Cameroun cultive pour exporter et la majorité des cultures effectuer sur des grandes surfaces sont des produits tel que le cacao, le coton ou encore le café. Il est certes vraie que le Cameroun produit massivement la banane, mais cette banane n'est pas consommé sur le territoire national, mais une fois de plus sert à l'exportation. Les cultures vivrières qui sont celles qui entrent le plus dans la ration quotidienne des populations de la zone n'est que faiblement cultivé et pas sur de grandes superficies. Ces cultures sont faites par des petits agriculteurs qui font de l'agriculture domestique, déjà insuffisant pour couvrir les besoins sur le plan national, sont exportés à travers la région, ce qui crée une rareté des denrées et une hausse des prix sur les marchés. En plus, les productions agricoles ne sont pas variées ou diversifiés sur l'étendue du territoire à cause des difficultés de circulation.

L'étude de cas de la communauté européenne en matière agricole pour la sauvegarde de la sécurité alimentaire, montre que celle-ci s'est depuis 1992 concentrée sur le soutien des prix. Elle a maximisé sur la production des aliments de base, contrairement aux Etats de l'Afrique centrale qui maximisent sur la production des aliments qui ne servent pas à la consommation directe de leur population. SeynabouBoye fait un constat décevant de la politique agricole en Afrique qui reste après bien des années après les indépendances tourné vers l'extérieur, « Cinquante ans après l'accession à l'indépendance de la majorité des pays africains, les économies du continent restent arrimées à celles des Occidentaux : il s'agit toujours de répondre aux demandes et aux besoins des pays du Nord22(*) » Or, dès les années 1999, la PAC de la communauté européenne s'est établie sur deux piliers à savoir, les aides directes aux agriculteurs d'une part et la politique de développement rural, d'autre part. Le premier pilier bénéficie de 70% du budget total de la PAC alloué aux agriculteurs sous forme de paiements directs23(*). Une autre preuve que les européens ont compris que le développement rural est cruciale dans la défense de la sécurité alimentaire. La production pour satisfaire les besoins primaires des populations est ce qui manque dans les Etats de la zone CEMAC. Comme le soulignait une fois de plus SeynabouBoye, « l'orientation des productions locales vers l'exportation met en danger les cultures vivrières d'antan » ; Il est vrai que l'Afrique centrale tarde encore à comprendre la place de l'agriculture familiale dans la lutte contre la faim et la pauvreté et c'est peut-être pour cette raison qu'elle a toute les difficultés pour stabiliser la situation alimentaire dans son environnement.

Après un bref aperçue sur ce qui peut être considérer comme les causes de la situation critique de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, il est important de s'imprégner de ladite situation, afin de connaitre quel est son état.

Paragraphe 2 : L'état de la situation alimentaire en Afrique centrale.

Dans le cadre de cette étude, il est important de pourvoir déterminer l'état de la situation alimentaire en Afrique, pour éviter de nous égarer dans nos analyses et critiques. Aussi, l'étude de l'état de la situation alimentaire dans l'espace CEMAC, nous permettra de mieux évaluer les politiques mises en place dans ce cadre et proposer des perspectives viables dans une mesure donnée. Pour se faire, il sera présenté le pronostique alimentaire en Afrique centrale, est-ce une avancée ou un recule et ensuite étudier les principales crises alimentaires qu'a connu la sous-région pendant la période étudiée.

A- Le pronostic sur la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale

Au sortie du sommet de Maputo en 2003, les Chefs d'Etat d'Afrique, ont pris l'engagement de mettre tous les moyens à disposition, pour mettre fin aux crises et menaces de crises alimentaire qui minent l'Afrique. Après des prévisions mondiales sur la situation alimentaire en Afrique et les perspectives pour palier à la situation, on semble noter une stagnation, sinon une aggravation de la situation alimentaire, en Afrique subsaharienne et particulièrement en Afrique centrale qui garde la dernière place dans le classement. Dans ce paragraphe, nous tenterons de présenter le niveau de la sécurité alimentaire en Afrique centrale (1) et (2) les habitudes alimentaires des populations de la sous-région.

1-Le niveau de la sécurité alimentaire en Afrique centrale.

Au regard des nombreuses politiques mises en place dans les Etats de la sous-région Afrique centrale, on s'attendait à une amélioration de la situation alimentaire dans la région, mais le constat est tout de même aussi décevant. Les hausses de prix des denrées alimentaires sur les marchés, la rareté des produits agricoles, la perte des habitudes et des cultures alimentaires propres aux africains, sont autant de chose qui créent la confusion dans les esprits sur la question. La souveraineté alimentaire reste très loin des portes des peuples de la sous-région. Les données statistiques sur la situation alimentaire en Afrique centrale, montre une détérioration de la situation. Au Cameroun par exemple, les efforts du gouvernement pour encourager le développement de certains secteurs agricoles n'ont guère apporté des résultats satisfaisant. Comme l'indique la revue agritrade d'octobre 2012, Les efforts du gouvernement pour promouvoir la production de maïs depuis 2005 par le biais de subventions à la production se sont avérés inefficaces face aux problèmes de détournement de fonds. Le gouvernement a ainsi été contraint de recourir à nouveau, aux subventions à l'importation à partir de 2009. Le Cameroun n'est pas le seul exemple que nous puissions prendre dans ce cas de figure, car presque tous les Etats de la zone CEMAC font face à ces mêmes défis d'insatisfaction des résultats des actions menées contre l'insécurité alimentaire. En RCA et au Tchad, en plus de l'insécurité alimentaire, règne la malnutrition. Les populations se nourrissent quasiment de tubercules et de racines, comme c'est le cas en RCA avec les tubercules de manioc. Les aliments consommés ne sont pas variés et on dénote une insuffisance de production en plus des difficultés à faire circuler les produits agricoles de part et d'autre de la région pour diversifier les denrées alimentaires. Plusieurs facteurs semblent expliquer cet état d'ébriété de la situation alimentaire en Afrique centrale malgré tous les mécanismes de lutte mis en place.

Au regard du rapport du FAO  de 2015 le Cameroun et le Gabon auraient atteint pendant les périodes 2014-2015, les objectifs des OMD en ce qui concerne le faim et ceux du SMA qui étaient presque similaire savoir, réduire de moitié la sous-alimentation à l'échéance 2015. Deux pays sur six, la moyenne n'est pas atteinte. En outre, contrairement au Cameroun qui, s'il a pu atteindre ce résultat, c'est grâce aux efforts et moyens déployés pour accroitre et améliorer le secteur agricole, le Gabon quant à lui vit à près de 60% des importations. Certes le niveau de sous-alimentation est réduit, mais le niveau de vie est extrêmement élevé ce qui fait en sorte que bien qu'on pense tendre vers une stabilisation du niveau alimentaire, on sombre dans la même précarité qui accompagne la pauvreté, c'est-à-dire le risque de rechuter dans l'insécurité alimentaire. En plus, si l'on tient compte de la définition de la souveraineté alimentaire, d'après la « via campesina », le Gabon ne saurait être compté parmi les Etats disposant d'une sécurité alimentaire car dépendant en majeur partie de l'offre de l'extérieur et ne disposant pas d'une souveraineté alimentaire qui est dans ce combat très important. En effet, pour que cela soit possible, il faudrait qu'il soit déjà à mesure de se prendre en charge en ce qui concerne sa survie alimentaire de par sa production comme l'ont fait les autres Etats tels que la Chine, les Etats de l'Union européenne et même le Cameroun. Mais encore, il faut noter que ces pays n'ont fait que réduire de moitié la sous-alimentation qui y régnait. Le Danger n'est pas encore éloigné du fait de la continuité de flambés des prix sur le marché, le faible niveau de vie, le taux élevé des importations et des aides alimentaires. L'état de la situation alimentaire en Afrique centrale se détériore malgré les mesures prises pour y mettre fin. La faim constitue un élément majeur de l'insécurité alimentaire. Selon l'Indice de la faim dans le monde, l'Afrique est un « continent qui a faim » depuis longtemps. C'est en effet ce qui ressort des scores obtenus par les pays du continent sur cet indice, qui ont varié du niveau « modéré » au niveau « extrêmement alarmant » depuis 1990. Et de ces scores, l'Afrique centrale détient le plus critique avec près de 53% de sa population vivant en situation de malnutrition. Cela nous amène donc à nous intéresser aux grandes crises alimentaires enregistrées dans la sous-région. Mais avant de le faire, il serait important de passer en revue les habitudes alimentaires des populations de l'Afrique centrale.

2-Les habitudes alimentaires de l'Afrique centrale.

L'étude des habitudes alimentaires de l'Afrique centrale s'avère essentielle dans le cadre de cette étude. Traiter de la question de la problématique de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, nous incombe de connaitre ou de mettre un accent sur les habitudes alimentaire afin d'établir d'autres pronostics sur les raisons de la prédominance de l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique centrale et de vérifier si la prédominance de cette situation n'est pas aussi une conséquence du mode alimentaire des populations.

Des études faites sur les habitudes alimentaires des populations de l'Afrique centrale, ont révélé des importantes similitudes que l'on parte d'un pays à l'autre dans la région et en Afrique en générale. En effet, les populations d'Afrique centrale se nourrissent en majorité des racines et des tubercules tels que le macabo, le manioc, les pommes de terre, etc. mais suite à la forte demande et à une insuffisance de production, en plus de la forte urbanisation, les demandes alimentaires des populations d'Afrique centrale, sont de plus en plus extraverties. On a noté une forte demande des céréales qui ne sont produit qu'à environ 30% dans la région, le reste provenant des importations. En Afrique centrale, il a été constaté que seul le Tchad a une population qui s'alimente le mieux mais encore, cela devrait être suffisant. Il est aussi le pays qui enregistre le plus grand pourcentage de population sous alimentés. Les populations de la Centrafrique ont comme principale met le manioc qui est un aliment très pauvre. Bien qu'ils essaient de jumeler avec des légumes et des arachides, la malnutrition y reste une réalité.

Mais, il faut dire que les régimes alimentaires africains en générale et d'Afrique centrale en particulier sont basés d'ordinaire sur un plat glucidique qu'accompagnent des soupes, des assaisonnements et des sauces, pimentées ou non, où l'on retrouve une grande variété d'autres aliments. Les céréales de base, comme le maïs, le sorgho, les mils et le riz, fournissent de 40 à 60 pour cent de l'apport énergétique total de la plupart des régimes alimentaires africains. L'assaisonnement fournit des lipides, des protéines, des vitamines et des minéraux, donne de la saveur au plat de base et comble l'appétit. Les composants et l'origine du plat de base glucidique demeurent assez constants dans la communauté, tandis que l'assaisonnement, habituellement composé de légumes verts, de légumes secs ou de noix et de viande ou de poisson s'il s'en trouve, varie dans sa composition, son goût et sa consistance, selon la saison, les ressources de la famille et ses habitudes alimentaires24(*). De ceci, nous comprenons que même si les Etats de l'Afrique centrale ne sont pas comptés parmi les Etats qui s'alimentent le mieux dans le monde, ils ont qu'à même une habitude alimentaire équilibré.

En plus, du fait d'une insuffisance de production pouvant couvrir les demandes, les populations urbaines dont le taux va constamment croissant du fait de l'exode rural, tendent à se pencher vers la main extérieure pour assurer leur nutrition. Il est dommage de constater que les produits majoritairement consommé, ne sont que très peu produit dans la sous-région. Connaissant le niveau de vie des populations, très peu de ménages sont capable de suivre le rythme, le reste vivant dans un état de précarité alimentaire. Il est tout de même étonnant de voir l'Afrique centrale sombré dans une telle difficulté à alimenter proprement ses populations lorsqu'on connait son potentiel agricole qui sera présenté un peu plus bas. Déjà, il est important que nous marquions un arrêt sur les différentes crises alimentaires qu'a enregistré la sous-région pendant la période allant de 2003 à 2015.

A- les crises alimentaires en Afrique entre 2003 et 2015.

La sous-région Afrique Centrale a au courant de la période 2003- 2015 enregistrée des crises alimentaires sérieuses au Tchad, Congo, RCA. Dans cette partie, nous porterons notre attention sur les cas de la république centrafricaine et du Tchad.

1-La crise centrafricaine.

Après trois décennies marquées par une instabilité sociopolitique et des coups d'Etats à répétition, la République Centrafricaine a connu un nouveau conflit interne depuis fin 2012 qui a mené à la prise de pouvoir d'une coalition de forces armées « Séléka » en mars 2013. Elle a été suivie d'actes de violence et de pillages qui ont engendré des représailles par les groupes d'auto-défense « anti-balaka » et entrainé des conflits intercommunautaires. Cette situation d'instabilité n'a pas été sans conséquence sur la situation alimentaire du pays qui, déjà n'était pas en bonne santé, mais aussi, à aggraver la condition alimentaire de toute la communauté de la CEMAC. La crise est partie du pays et s'est étendue aux alentours, les actes de violence ont affectés les ménages sur le plan alimentaire du fait des déplacements, la fermeture des marchés, l'abandon des terres agricoles, etc. Il a été enregistré pendant cette période des pillages dans des fermes, dans des champs, dans des magasins, fragilisant ainsi l'économie familiale et nationale.

Cette situation d'insécurité a également conduit à une hausse des prix des produits vivriers qui étaient restés relativement bas à cause de la demande faible due à la baisse du pouvoir d'achat, ceux-ci se sont vues grimper à partir de juillet 2014. Les prix des produits importés et transformés (sel, huile, savon) ont également substantiellement augmenté compte tenu de la hausse du coût du transport provoquée par l'insécurité et la dégradation de l'infrastructure routière. L'insécurité alimentaire n'a pas subi de changements substantiels depuis 2013 avec près de 30 pour cent de la population en insécurité alimentaire modérée et sévère, soit approximativement 1,4 million de personnes. Pendant la même période, le voisin de la Centrafrique, le Tchad, passe par la même crise alimentaire animée par des raisons différentes.

2-La crise alimentaire au Tchad.

La situation de sécurité alimentaire et de la nutrition au Tchad est préoccupante comme le relève Wathi (2015). En effet, cette situation y est caractérisée par de faibles disponibilités calorifiques par personne et par jour. La prévalence de l'insuffisance énergétique telle que définie par la FAO y est de 30%, ce qui équivaut à 1 personne sur 3 touché par l'insuffisance énergétique (EVRST-2009). Il est fait état de ce que cette prévalence de la malnutrition, est beaucoup plus important en milieu rural qu'en milieu urbain. On compte 35% d'enfants en zone rural contre 23,6% en zone urbaine souffrant de malnutrition chronique (Wathi 2015). La prévalence de la malnutrition aigüe y est 17% en milieu rural contre 10% en milieu urbain. La moyenne de l'insécurité alimentaire au Tchad est de 44,2% dont 64% vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les plus vulnérables sont les enfants, les femmes, les personnes âgées et les petits agriculteurs (EVRST-2009). Contrairement au cas centrafricain dont l'insécurité alimentaire résulte des multiples crises sécuritaires que le pays a enregistré au cours de ces décennies, le cas du Tchad est plutôt alarmant de ce que les principales causes sont la pauvreté, les sources des aliments consommés, la région de résidence ( principalement les régions de Batha, Biltine, du mayo kébbi, du Ouaddaï, du moyen chari, etc.), le nombre de personne dans un ménage exerçant une activité génératrice de revenue, la pratique de l'agriculture, les groupes de moyens d'existence, la stratégie de survie, le niveau d'éducation du chef de ménage (record tiré de l'enquête de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité structurelle EVRST 2009).

Face à ce constat de sensibilité alimentaire dans la sous-région, eu connaissance de la mise sur pied de plusieurs stratégies dans le but de mettre de réduire cette crise, on est sidéré de tomber sur le même résultat, d'où notre curiosité à nous imprégner des politiques de sécurité alimentaire qui ont été élaboré à cette fin.

Section 2 : Les stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire.

Face à la situation critique à assurer une sécurité alimentaire en Afrique centrale, plusieurs politiques ont été élaborées mettant en avant des stratégies afin d'éradiquer l'insécurité alimentaire dans la région. C'est ainsi qu'on dénombre à côté des politiques mondiales, des politiques continentales (I) et les stratégies propres à la CEMAC (II).

Paragraphe 1 : Les stratégies mondiales et continentales.

Les années 2000 ont été marquées en Afrique par une nouvelle tendance avec la course à la sécurité alimentaire. C'est ainsi que le continent africain s'est vue être doté d'une politique continentale visant l'amélioration de la production agricole et le développement des économies. Il s'agit du NEPAD. Cette politique s'appuie sur unprogramme principal dans sa lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique, le PDDAA. Il est accompagné dans ce combat par des actions menées en parallèle par d'autres acteurs internationauxpour les mêmes fins. A côté de ces actions menées par les africains pour éradiquer la menace de crise alimentaire en Afrique, on compte les politiques extérieures au continent.

A- Les actions continentales.

Au niveau continental, une seule véritable politique de lutte contre l'insécurité alimentaire a été mise en place au sortir du sommet de Maputo. Cette politique fut inscrite au sein du programme NEPAD. Le PDDAA est le programme africain qui devait et encore aujourd'hui sert de référent en Afrique dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. Dans cette partie, nous passerons en revue le contenu de ce programme et les grands axes sur lesquels il aborde son combat, ensuite il sera fait état des mécanismes élaborés en vue de l'opérationnalisation de ce programme.

1-Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) et le PDDAA.

Le NEPAD voit le jour le 3 Juillet 2001 lors du sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'union Africaine. Et est adopté le 23 Août 2001 dans le cadre de la finalisation du cadre stratégique. En effet, c'est une fusion du partenariat du millenium pour le programme de redressement de l'Afrique et le plan Oméga qui donna naissance à la nouvelle initiative de l'Afrique. Le NEPAD s'articule autour de 6 priorités parmi lesquels,le troisième et le quatrième point qui stipulent respectivement, qu'il faut développer un secteur agricole fort et durable, et assurer la sauvegarde et la défense de l'environnement. La mise en oeuvre du NEPAD devrait se traduire par la croissance économique et le développement, l'augmentation des emplois, la réduction de la pauvreté et de l'inégalité, la diversification des activités productives, l'amélioration de la compétitivité internationale et à la hausse des exportations et enfin, le renforcement de l'intégration du continent. Pour se faire, le NEPAD (d'après le Groupe de la BAD) s'appuie sur le programme cadre qu'il a créé, le PDDAAcadre politique panafricain pour la transformation agricole, la création de richesse, la sécurité alimentaire et la nutrition, la croissance économique et la prospérité pour tous (OSAA, 2015).

Ø Le Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA).

Suite au constat d'une extrême lenteur dans la réalisation des objectifs du millénaire en Afrique, en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté (objectif 1 et 8 des OMD), les Chefs d'Etat africains ont adopté le PDDAA à la sortie du sommet de Maputo en 2003, afin d'améliorer la production agricole en Afrique et partant, résoudre le problème de l'insécurité alimentaire et venir à bout de la pauvreté qui mine toute la société. En effet, le PDDAA visait l'accroissement de 6% de la production agricole par an avec une affectation budgétaire d'au moins 10% des dépenses publiques25(*). Il devait être signé et adopté par chaque Etat pour une application au plan nationale et/ou régional car, fournit un cadre essentiel pour assurer la reprise de la croissance agricole, du développement rural et de la sécurité alimentaire dans la région Afrique26(*). Conçu dans le cadre du NEPAD, le PDDAA repose sur trois piliers dont, (i) étendre les surfaces sous gestion durable des terres et les systèmes fiables de contrôle de l'eau; (ii) renforcer l'infrastructure rurale et les capacités commerciales en vue d'améliorer l'accès au marché; et (iii) accroître l'approvisionnement alimentaire et réduire la faim.

Le PDDAA se tient en Afrique comme la politique adéquate pour améliorer le secteur agricole, approuvé par les gouvernements et les bailleurs de fonds. Il définit ses stratégies de développement sur trois piliers.

Le premier pilier visant l'entretien des terres et le contrôle de l'eau renvoi à l'irrigation des sols arides et l'entretien des sols arables afin que ces derniers soient productifs sur une longue période de temps. Ce premier pilier entre dans les perspectives du sommet mondial pour l'alimentation (SMA) de 1996 pour 2010.

Le deuxième pilier quant à lui met l'accent sur le renforcement des infrastructures rurales et les capacités commerciales en vue d''améliorer l'accès au marché. En effet, la route induit le développement. La construction des infrastructures permettra aux produits agricoles d'être écoulé sur l'ensemble du territoire, et étendre l'accès à un coût abordable aux produits agricoles locaux. Car comme le soulignait le secrétaire général de la CEEAC,l'ambassadeurAhmad Allam-mi. parlant des obstacles de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, soulignait « A cela s'ajoute le manque d'infrastructure adéquates ne permettant pas de fluidifier l'écoulement de la production vers les zones urbaines. Ce qui crée aussi le problème de la distribution et des habitudes alimentaire ». De ceci, il ressort qu'il est crucial de développer les infrastructures rurales. Relier les zones rurales et les régions urbaines favorisera la lutte contre l'insécurité alimentaire, parce qu'il permettra de faire remonter les aliments des zones rurales vers les milieux urbains. Cet état de fait améliorera les prix des denrées sur le marché du fait de l'amélioration des ravitaillements, donnera au producteur local de vivre de son activité, permettra de réduire le taux de pauvreté, de chômage et de migration des populations des zones rurales vers les zone urbaines. De ce fait, il est prévue dans le cadre de l'exécution de ce pilier, de mettre l'accent sur l'ensemble des investissements complémentaires en infrastructures rurales, en particulier les routes, le stockage, la transformation et les infrastructures commerciales qui seront nécessaires pour appuyer la croissance anticipée de la production agricole et de l'amélioration de la compétitivité du secteur agricole27(*).

Le troisième pilier enfin, vise àaccroître l'approvisionnement alimentaire et réduire la faim. Ce dernier découle en effet du précèdent, car l'approvisionnement alimentaire ne saurait se faire si les voies d'acheminement des produits alimentaires ne sont pas disponible et restent dans un état de précarité. Il est prévu dans le contexte de ce troisième pilier, de fournir un plan de protection sociale et de garantir la sécurité alimentaire à travers l'augmentation de la production avec augmentation de la productivité des 15 millions de petits cultivateurs par le biais de l'amélioration des technologies, des services et des politiques28(*).

Il faut noter que ces trois piliers ne sont pas les seuls axes sur lesquels le PDDAA s'appuie. Le document du NEPAD de juin 2016 met en exergue d'autres secteurs auxquels il s'intéresse, qui sont les sous-secteurs de la pêche, de l'élevage et des forêts.

2-Les mécanismes d'opérationnalisation du PDDAA.

Le PDDAA s'est mis en place en 2003 avec une caractéristique d'auto-découverte, d'innovation et de rétablissement des structures pour sa première décennie qui part de 2003 à 2013. La mise en oeuvre du PDDAA au cours de cette décennie écoulée a permis aux pays de répondre à certaines problématiques clé liées aux mutations dans le développement du secteur agricole. Il a permis d'attirer une attention qui se veut croissante au renforcement et à l'alignement des processus de conception de politiques. La première décennie du PDDAA a donnée naissance au sein des différents regroupements africains, une redéfinition des politiques agricoles communes et à accorder un intérêt particulier au secteur agricole. Etant dans sa première phase et caractérisé par l'auto-découverte, le PDDAA a apporté un plus dans les politique agricoles en Afrique en générale et en Afrique centrale en particulier. Afin de rendre son rendement plus efficace, il a été envisagé la mise en oeuvre d'un cadre de résultats du PDDAA devant constituer une «composante dynamique» des efforts visant à doper la capacité à atteindre efficacement les résultats souhaités ainsi qu'une croissance durable.

Toujours pour les mêmes raisons, l'année 2014, déclarée par l'Union Africaine Année de l'agriculture, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, fut un jalon crucial pour finaliser la formulation du Cadre de résultats du PDDAA, en assurant un ancrage et une adaptation au niveau national et régional et une opérationnalisation en accord avec les processus de mise en oeuvre du PDDAA existants. Ce cadre est perçu par les ministres de l'Agriculture, du Développement rural, des Pêches et de l'Aquaculture lors de la conférence tenue du 28 avril au 2 mai 2014 à Addis-Abeba, Éthiopie, comme un outil essentiel pour traduire les objectifs de développement agricoles de l'Afrique en cibles tangibles; suivre, surveiller et communiquer les progrès accomplis ainsi que favoriser l'apprentissage et la responsabilité mutuels (cadre de résultats du PDDAA 2015-2025). Ce cadre se tient donc en Afrique comme un outil de programmation et une mise en oeuvre axée sur les résultats et se fonde sur trois indicateurs de performance savoir :Niveau 1: contribution de l'agriculture à la croissance économique et au développement inclusif ;Niveau 2: transformation agricole et croissance agricole inclusive durable ; et Niveau 3: renforcement des capacités systémiques pour une exécution efficace et des résultats effectifs29(*).Le niveau 3 est spécifiquement consacré aux structures techniques qui sont chargées d'appuyer les actions du PDDAA dans les pays et les régions. A cet effet, une série d'activité ont été prévu pour la décennie 2015-2025 avec un mécanisme de suivi évaluation pour tous les deux ans. Les programmes prioritaires pour le compte de l'année 2015-2016 se trouvent consigné dans le tableau N°1.

B- Les stratégies mondiales de soutien à l'Afrique centrale dans la lutte contre l'insécurité alimentaire.

Dans ce paragraphe, les accords de coopération signés par la CEMAC avec l'Union européenne dans l'optique de lutter contre l'insécurité alimentaire dans la sous-région, sont ce sur quoi nous porterons notre attention en plus d'un arrêt spécial qui se fera sur les actions de la France, partenaire intime de l'Afrique dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique.

1-Les accords de coopération.

La CEMAC et l'Union européen dans le cadre de la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale et la lutte contre la pauvreté, ont signés des accords de coopération pour le financement du développement dans la sous-région. Ces accords de partenariat se déclinent en deux documents de financement, le programme indicatif régional (PIR) et la Convention de Financement du programme d'Appui au Mécanisme de Coordination CEEAC/CEMAC (PAMEC) pour la mise en oeuvre du Programme Indicatif Régional 10ème FED d'un montant de 4 millions d'euros.

En effet, dans sa vision première, ces accords de coopérationavaient comme objectiflefinancement et le renforcement des capacités de la région en matière de développement de son potentiel énergétique. La mise en place du PIR s'est fait dans un esprit de soutien aux Etats de la CEMAC pour réaliser les objectifs du millénaire pour le développement. En fait, la commission de l'Union européen, le conseil européen et le parlement avaient déjà le 20 décembre 2005, défini les politiques de développement en insistant sur le caractère pluridimensionnel de l'éradication de la pauvreté. A cet effet, plusieurs secteurs d'interventions communautaires avaient été définis parmi lesquels, la sécurité alimentaire et développement rural qui dès lors, entre dans le nouveau programme de financement pour le développement par l'UE puisse qu'il était auparavant financé dans le cadre des accords de Cotonou.

2-L'aide de la France dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale.

La France a toujours été un des plus proches partenaires de l'Afrique Centrale. Dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale et particulièrement dans la sous-région CEMAC, les actions de la France ne sont pas assez définies. En effet, la France se tient au côté des africains dans cette lutte depuis 2008, contribuant à la mobilisation de la communauté internationale contre la faim dans le monde. Ses actions dans ce sens sont nombreuses tels, la coordination pour la réduction de la
volatilité sur les marchés céréaliers ;la négociation et l'adoption de lignes directrices sur le foncier et les investissements responsables dans l'agriculture, la mobilisation contre la malnutrition ;l'adoption par l'Union européenne d'une stratégie pour accroître la résilience au Sahel (AGIR). Elle a aussi soutenu la croissance des engagements pour la sécurité alimentaire des institutions financières dont elle est membre (Banque mondiale, Fonds international pour le développement agricole, Banque africaine de développement).

Au plan bilatéral, l'Agence Française de Développement, conformément aux engagements pris en 2008, a octroyé un milliard d'euros pour le développement rural et la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne entre 2009 et 2012. L'ensemble des outils financiers du groupe a été mobilisé pour soutenir les efforts des états africains, de leurs sociétés civiles et de leurs acteurs privés, agriculteurs, entreprises et banques, dans la mise en oeuvre de leurs stratégies nationales d'investissement agricole et de sécurité alimentaire, conformément à l'impulsion donnée par le NEPAD, une mobilisation qui s'est poursuivie entre 2013 et 2016.Pendant cette période de temps, l'AFD compte éradiquer la faim en Afrique subsaharienne et assurer un accès régulier à une alimentation suffisante et de qualité aux 900 millions de personnes qui vivent en Afrique subsaharienne. Pour se faire, les plans d'actions sont orientés vers un ensemble de causes tel que l'éradication de la pauvreté et la malnutrition en créant les emplois décents ; l'amélioration de l'efficience des filières agricoles et des marchés vivriers afin d'offrir une alimentation diversifiée,
suffisante et de qualité tout au long de l'année, à des prix compatibles avec le pouvoir d'achat des ménages30(*), etc.

A côté des politiques continentales et même mondiale, la région CEMAC s'est mis à fond dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en développent de politiques propres à elle, en rapport avec celles édictées au plan continental.

Paragraphe 2 :Les politiques régionales

Ce paragraphe intitulé les politiques régionales se déclinera en deux points précis qui sont les stratégies propres à la CEMAC et les autres stratégies.

A- Les stratégies propres à la CEMAC.

La prise de conscience après le sommet de Maputo est impressionnante. Les Etats de la zone CEMAC s'arriment rapidement pour résoudre le problème commun auxquels ils font face. Tout d'abord, ils s'engagent dans la signatures de la politique agricole commune adopté pendant le sommet, le NEPAD et des 6 Etats que compte la zone, seule la Guinée équatoriale reste en arrière. En plus des politiques établies dans le NEPAD, que les Etats de la CEMAC ont adopté, des stratégies de lutte propres à la communauté ont été mis sur pied à l'instar du PRSA. Nous présenterons donc dans cette partie, les stratégies ou mécanismes de lutte contre l'insécurité alimentaire élaborée au sein de la CEMAC, et les actions nationaux dans cette course vers la sécurité alimentaire en Afrique centrale.

1-Les programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire de la CEMAC.

Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la CEMAC depuis le passage de l'UDEAC à la CEMAC en 1999, avait déjà pris en compte et reconnu la place privilégié qu'occupait la sécurité alimentaire pour son intégration et son économie. C'est ainsi qu'à Malabo en Guinée équatorial, les Etats de la CEMAC adoptèrent la « déclaration de Malabo », qui contient les directives et les orientations d'un programme d'action dans lequel, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté occupent une place privilégié. Ils définissent ainsi des politiques communautaires de sécurité alimentaire et des politiques nationales. Mais contraint par la nouvelle donne internationale qu'amène la mondialisation, il devient difficile pour ces derniers de poursuivre leur élan sur ce beau parcours. Les notions de sécurité alimentaire et de production agricole, perdent de leurs valeurs, obligées de s'adapter à ce nouveau contexte. C'est donc à ces dépens, que la situation alimentaire en Afrique centrale s'est vue au cours des années, se dégrader jusqu'à atteindre un niveau critique. Afin de relancer le secteur agricole dans la région et de lutter contre l'insécurité alimentaire, la CEMAC a redéfinie de nouvelles politiques agricoles et de sécurité alimentaire que nous verrons dans cette partie.

Ø Le programme régional de sécurité alimentaire (PRSA).

Conçu pour une durée de 5ans de 2003 à 2007, le premier programme régionale de sécurité alimentaire (PRSA) de la CEMAC, s'inscrit dans un contexte marqué par un accroissement rapide de la population, l'exode rural qui entraine une forte urbanisation, une faible production agricole et des demandes alimentaires de plus en plus tournées vers les produits faiblement produit dans la région au détriment des produits agricoles locaux dont les prix connaissent une flambé sur le marché et plusieurs enregistrements de malnutrition dans la région. Cet état de fait cause une forte dépendance des populations aux produits importés et entrainant une écriture de plus en plus négatif de la balance des paiements, ce qui n'est pas sans conséquence sur les PIB. Ledit PRSA mis donc en place, visait 5 objectifs dont : (i) fournir aux Etats membres un cadre de coordination et d' harmonisation despolitiques de sécurité alimentaire avec l'élaboration d'une Politique agricole commune(PAC) ; (ii)constituer un support pour la mobilisation de ressources humaines et financières destinées auxprogrammes régionaux et nationaux de lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté; (iii)favoriser les échanges de produits agricoles entre les Etats et reconquérir le marché intérieur entirant avantage de la complémentarité des potentialités des différents pays ; (iv) assurer uneparticipation compétitive du secteur agricole aux échanges commerciaux mondiaux par l'améliorationde la productivité et des normes de qualité ; et (v) renforcer la capacité technique des cadres de laCEMAC en programmation régionale, en négociations commerciales internationales et en accords decoopération et de partenariat31(*).

L'atteinte de ces objectifs devait se mesurer grâce à l'observation de: (i) la diminution d'au moins 25% de la population rurale pauvre grâce notamment à l'amélioration des systèmes de production; (ii) une valorisation de la production et un accroissement des revenus, notamment des petits exploitants et des populations les plus démunies ; (iii) une diversification de la production permettant l'amélioration du régime alimentaire des populations ; (iv) la diminution des risques dans les activités économiques et sociales du fait d'une meilleure connaissance du secteur et d'un niveau plus élevé d'information et de communication sur la sous-région ; et (v) la promotion et le développement de complémentarités économiques et sociales et d'avantages comparatifs d'un pays à l'autre et d'une zone à l'autre à l'intérieur d'un même pays, avec le souci d' accélérer l'intégration régionale à moyen et long terme32(*).

Il prévoyait un cadre de déploiement des politiques nationales en vue de la réalisation des objectifs fixés, avec des mesures d'accompagnement, de suivi et d'appui par le programme régionale. Il n'optait pas de se déployer seul, mais de se faire dans une coopération avec les autres politiques de sécurité alimentaire en action sur le territoire. Les orientations de ce combat contre l'insécurité alimentaire avaient tout au moins été énoncées en prenant en compte les réalités des populations de la sous-région Afrique centrale, et étaient dans la voie d'une atteinte des objectifs fixés. Mais contre toute attente, à la date butoir du programme, le constat ne fut pas encourageant, il essuya un échec dans sa mise en oeuvre et dans l'atteinte de ses objectifs. C'est donc suite à cet échec que de nouvelles stratégies fut développés, tel que la mise en place d'un nouveau programme régionale de sécurité alimentaire qui, cette fois ci ne concernait plus tout simplement les Etats de la CEMAC, mais également les Etats de la CEEAC, puisse qu'étant une fusion et actualisation des PRSA des deux communautés en un PRSA-AC

Ø Le PRSA-AC et les autres politiques de sécurité alimentaire en Afrique centrale.

Né en remplacement du PRSA en Afrique centrale, le PRSA-AC est une politique de sécurité alimentaire qui vit le jour à douala au Cameroun en 2011. En effet, le PRSA-AC prend corps à la suite du constat d'échec des PRSA de la CEMAC et de la CEEAC dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. Ce nouveau programme régional de sécurité alimentaire est donc une fusion et actualisation des deux précédents, devant relever les défis que ses prédécesseurs n'ont pas pu relever. Egalement à l'intérieur, les Etats s'engagent à respecter les engagement qu'ils n'ont pas tenu dans les précédents, dont le respect du budget alloué au secteur agricole.

Le PRSA-AC visait à : (i) créer un environnement régional politique, économique, technique, institutionnel et financier favorable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les pays de la région ; (ii) promouvoir des actions à caractère régional, de nature à faciliter les échanges de produits agricoles et à contribuer à l'amélioration de l'état nutritionnel de la population ; (iii) assurer une participation compétitive de la région aux échanges commerciaux mondiaux liés au secteur agricole. Au final, le rapport d'évaluation de ce nouveau programme laisse entrevoir de nouveau un échec dans la matérialisation de la réduction du taux de malnutrition dans la sou- région et donc, laisse inchangé la situation d'insécurité alimentaire qui a conduit à son élaboration. Conjointement à ce programme, la CEMAC a adopté le Programme d'Appui aux Organisations PaysannesAfricaines (PAOPA), qui vise à renforcer les capacités institutionnelles des Organisations paysannes (OP) régionales et nationales en Afrique, ainsi que leur rôle dans l'élaboration des politiques sectorielles et dans la mise en oeuvre des projets de développement agricole. Il se décline en deux phases donc la première qui couvrait la période 2009-2012, était une phase pilote qui a permis la mise en place d'une deuxième phase de 2013 à 2017. Cette dernière phase est la principale et, vise à: (i) renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des OP; (ii) renforcer les OP dans le domaine de l'élaboration des politiques agricoles et du plaidoyer; (iii) renforcer les compétences entrepreneuriales des OP et leur participation aux chaînes de valeur agricoles; (iv) renforcer l'implication de la PAFO dans les processus d'élaboration et de négociation des politiques liées à l'agriculture et au développement rural à l'échelle continentale et internationale. Dans ce programme, la CEMAC dispose d'une plateforme qui s'intitule la Plateforme Sous Régionale des Organisations Paysannes d'Afrique Centrale (PROPAC). A côté de ces actions sous régionaux, les Etats ne sont pas restés à la traine, mais ont tôt pris la relève au niveau nationale et se sont activés dans la réalisation de la réhabilitation de la sécurité alimentaire.

2-Les actions politiques en faveurs de la sécurité alimentaire sur les plans nationaux

Au niveau national, plusieurs Etats s'attèlent à revoir leur politique agricole nationale en droite ligne avec les programmes contenus dans le NEPAD. On peut ici prendre l'exemple des Etats du Cameroun, de la RCA et du Gabon.

Le cas du Cameroun qui, non seulement à adopté le programme mais aussi, conformément aux articulations du PDDAA, à revue sa politique nationale de sécurité alimentaire, intégrant les grands axes que présentent le programme en vue de lutter contre la sous-alimentation sur le territoire camerounais. L'Etat du Cameroun dans la formulation de sa vision pour 2025-30, se promet d'atteindre les résultats des OMD même si c'est en retard. Or l'objectif 1 des OMD c'est la réduction de la faim et l'objectif 8, la lutte contre la pauvreté. Donc indirectement, le Cameroun s'engage à lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Aussi, dans le document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), du Cameroun, il est stipulé que, « Après l'adoption en 2005 de la stratégie de développement du secteur rural et les résultats mitigés atteint lors de sa mise en oeuvre, le Gouvernement entend lancer un vaste programme d'accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des agro-industries» (DSCE- Cameroun de 2010). A cet effet, le Cameroun a établi un programme pour relancer les secteurs du coton, de la volaille, du café et des céréales au Cameroun. En 2010 un plan de relance quinquennal de 39,6 millions d'euros visant à augmenter la production à 125 000 tonnes, en remplaçant les plants âgés par des variétés améliorées, en fournissant une meilleure formation aux agriculteurs et en promouvant une meilleure utilisation des engrais et des équipements plus modernes a été adopté par le gouvernement camerounais. Des politiques visant à protéger le secteur de la volaille ont été mise sur pied33(*).

A côté du cas du Cameroun, on pourrait parler de la RCA qui, elle aussi en 2011 à signé le PDDAA dans l'optique d'accroitre sa production agricole (agritrade, le commerce ACP analysé et décrypté, Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole, Note de synthèse 2012). En 2014, le rapport du FAO estimant le niveau des récoltes et évaluant la situation alimentaire en général de la RCA, indique que suite à la crise politico-militaire qui a miné le pays depuis 2012, entrainant une baisse de 37% du PIB national et 46% de la production agricole, de l'élevage, de la pêche et la chasse, il est noté qu'en 2014, la production vivrière a baissé de 58% par rapport aux années avant la crise, mais à augmenter de 11% en 2013 grâce à l'augmentation de la production de manioc.

En 2011, le Gabon au côté de la RDC a adopté des programmes et des lois qui pourraient aider à promouvoir le développement de l'agriculture. Dans le cas du Gabon, compte tenu de la hausse des prix ainsi que de leur volatilité, le gouvernement du Gabon a préparé un Programme agricole de sécurité alimentaire et de croissance (PASAC) qui entend créer un « secteur agricole compétitif au travers de l'augmentation de la production locale, des exportations, d'un meilleur accès au financement et d'un accent particulier sur les zones rurales sous-développées. En outre, le ministère de l'Agriculture a réservé 34 milliards FCFA (51,8 millions €) pour financer les investissements agricoles et agro-industriels, ainsi qu'un fonds de garantie agricole de 900 millions FCFA (1,4 million €) ». Ce programme servirait à compléter celui de 2008, le projet de développement agricole et rural (PDAR)34(*).

D'autre part, de 2011 à 2012, il a été noté dans la région, une augmentation de la production des céréales dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) qui sont le Cameroun, le Congo, le Tchad, la RDC et Sao tomé et principe, passant de 3.5 à 3.6 millions de tonnes en 2010, même si cet augmentation ne fut plus enregistré en 2011. Suite à ces nombreux efforts consentis par les gouvernements de l'Afrique centrale pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans la région, les résultats restent très peu satisfaisants.

Ceci étant, les Etats de la CEMAC ne se sont pas arrêtés à ces programmes ci-dessus mentionnés mais, ont conciliés d'autres mécanismes bien que n'étant pas les principaux, pour enfin réduire le taux de malnutrition dans la sous-région.

B- Les autres stratégies.

En plus des différents programmes de sécurité alimentaires mis sur pied en CEMAC afin de venir à bout de l'insécurité alimentaire, comme nous l'avons mentionné ci-dessus, d'autres politiques visant la sécurité alimentaire dans l'espace CEMAC sont enregistrés au cours de la même période, il s'agit de l'harmonisation des politiques agricoles communes et

1-La mise en place des cadres institutionnels communs pour une vision harmonisée des politiques agricoles communes.

Les Etats de la CEMAC font face à un certains nombres de défis qui leur est commun tels que une croissance démographique élevée accompagnée d'un dépeuplement rapide du milieu rural et d'une forte urbanisation ; des infrastructures rurales moins développées ; des investissements inadéquats pour le développement des ressources humaines.Pour relever ces défis, la programmation des activités de la stratégie accorde la priorité aux actions visant une amélioration significative, durable et largement repartie de la productivité agricole, accompagnée d'une diminution de coûts de production et de transaction deux conditions indispensables pour la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. Ceci implique donc une prise en compte des tous les acteurs dans l'élaboration des programmes de développement (Cemac, année imprécisée). Dans le cadre de cette politique agricole commune, les Etats prennent conscience de l'impact des PAS sur le développement du secteur agricole et visent à reformer et harmoniser leurs cadres macroéconomiques.

Bien que l'avènement des PAS ne soit pas totalement passé, ils envisagent de créer un cadre macro-économique suffisamment favorable à la relance des économies et en particulier à la stimulation de la croissance du secteur agricole au moyen de politiques publiques ciblées et adaptées. En plus de Développer et exécuter un programme ciblé de recherche agricole, de transfert et d'adoption destechnologies et des connaissances visant une augmentation soutenue et durable de la productivité de la terre et de la main d'oeuvre agricole ; Développer et exécuter un programme de transfert et d'adoption de nouvelles technologies de maîtrise de l'eau grâce à l'assistance technique et financière des partenaires au développement ;Développer les transports et les infrastructures ;Augmenter les budgets nationaux alloués au secteur agricole etc. Afin de concrétiser ces objectifs des cadres institutionnels ont été mis sur pied tel que le programme sous régional de développement du secteur semencier en zone CEMAC, lePôle Régional de recherche Appliquée au Développement des Savanes d'Afrique Centrale (PRASAC), qui est cadre de synergie scientifique pour un développement solidaire des zones de savane d'Afrique centrale etc. en plus de cette merveilleuse vision de politique agricole développée dans la sous-région, il a été mis sur pied des mécanismes de gestion durable de l'enveloppe agricole35(*).

2-Les politiques de protection de l'enveloppe agricole.

Le développement de l'agriculture devrait pouvoir prendre en compte la sauvegarde de l'enveloppe agricole qui est ici constitué par l'environnement et le sol. Si ces deux éléments sont dégradés, l'agriculture en prendra un coup dur. Cela, les Etats de le CEMAC l'ont compris et ont mis sur pied un mécanisme de gestion durable de l'enveloppe agricole de la sous-région. C'est ainsi qu'il a été prévu dans cette optique de négocier des accords commerciaux régionaux et internationaux stimulants et bénéfiques pour le secteur
agricole et rural. Ceci peut se voir dans les accords signés par les Etats de la CEMAC et l'Israël pour la fabrication des pesticides. Car l'utilisation de mauvaises pesticides, non seulement pollue l'atmosphère, mais aussi détruit le sol et les cultures réduisant ainsi les productions au fil des années. Il est aussi connu que l'excès d'utilisation d'engrais surtout celles qui sont de mauvaises qualités détruit le sol.

Afin donc protéger leurs sols, les pays de la CEMAC ont signés des accords internationaux qui les permettent de garantir la bonne qualité des intrants utilisés dans le secteur agricole. Ils ont également entrepris de protéger les ressources naturelles dont dispose les Etats, tels que les ressources forestiers au sein de la COMIFAC (commission des forêts d'Afrique centrale) créée en 2005, les ressources en eau pour l'irrigation des sols arides et l'alimentation des populations.En effet, la disponibilité de l'eau potable pour toute la population est un facteur tout aussi important que l'agriculture dans le combat contre l'insécurité alimentaire. En plus des ressources en terres, qui constitue aussi, l'une des richesses en ressources des Etats de la CEMAC de par la fertilité naturelle de ses sols,composés des sols ferralitiques dans la zone humide et soudano sahélien et dans la zone sahélienne, les sols ferrugineux. Une richesse que les Etats se sont donnés comme objectifs de protéger de la détérioration en élaborant des programmes agricoles qui répondent aux caractéristiques des sols et en restant centré sur le mode « agriculture familiale36(*) » qui est l'agriculture qui respecte le mieux l'enveloppe agricole naturelle de la région ou elle est développée.

CONCLUSION

Parvenue au terme de ce chapitre qui portait sur l'analysede la situation alimentaire et des stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, il ressort que l'insécurité alimentaire dans la sous-région puisse ses fondements de deux souches : la première qui est la souche lointaine nait avec l'avènement des programmes d'ajustements structurelles et leurs implications pour les Etats signataires et la deuxièmes souches nait des Etats de l'espace du fait d'une négligence dans le développement du secteur agricole. Il ressort aussi de cette étude que de cette survenance de l'insécurité alimentaire dans la sous-région, les Etats ne sont pas restés inactifs, mais ont concédés tous les efforts possibles pour mettre fin à cette situation désagréable. Malgré les mécanismes développés tant sur le plan continental, mondiale que régional et même étatique, la prévalence de l'insécurité alimentaire se fait ressentir et tous ces efforts sontsanctionnéspar un échec. Il se lève des questionnements face à ce résultat qui n'est pas le reflet des actions menées pour réduire la sous-alimentation dans la sous-région : Pourquoi ces politiques n'ont pas produit le résultat escompté ? Le contexte de mise en place de ces politiques de sécurité alimentaire était-il approprié pour la concrétisation de l'objectif visé ? À ce questionnement, nous tenterons d'apporter des réponses dans notre deuxième chapitre qui porte sur le regard critique du contexte de sécurité alimentaire en Afrique Centrale.

CHAPITRE 2: REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003-2015.

La question de la situation alimentaire en Afrique centrale est un peu délicate à aborder du fait de la survenance de deux champs d'approches, celui de la souveraineté alimentaire et des moyens de financer sa sécurité alimentaire. Les études et les rapports des organisations portant sur la situation alimentaire en Afrique centrale font état du fait que les productions agricoles de la sous-région, sont insuffisantes pour nourrir sa population et de ce qu'elle importe plus qu'elle ne produit. Mais malgré tout cela, elle enregistre un taux de 53% de personnes sous alimentées et ce taux pourrait s'accroitre si des mesures strictes ne sont pas prises dans le sens du développement du secteur agricole de la sous-région, qui n'est certes pas le seul critère qui entre en jeu lorsqu'on entre dans le domaine de la sécurité alimentaire, mais le plus crucial. On se pose la question de savoir, s'il était possible pour elle de garantir sa sécurité alimentaire sachant qu'elle ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire. Les records mondiaux de l'alimentation révèlent une insuffisance d'efforts de la part des leaders de l'Afrique Centrale, que certains qualifient de manque de volonté. Il nous semble donc important dans le cadre de ce travail de définir le contexte dans lequel s'est déployé les politiques de sécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période étudié, afin de déterminer s'il s'agit d'une question de volonté politique ou d'immaturité des politiques concernées. D'où l'importance de présenter le contexte critique général de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, qui se déclinera sous deux angles à savoir le contexte politico-économique et le cadre agricole de la sous-région.

Section 1 : le contexte politico-économique de la sous-région d'Afrique centrale.

Ici, il s'agira de parler du contexte ou du climat politico-économique dans lequel s'est opérée la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période allant de 2003 à 2015. Il sera donc ici question de présenter à partir des analyses critiques, les contextes politiques et économiques qui ont encadré la mise en place des politiques de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale pendant la période étudiée.

Paragraphe 1 : Le contexte politique.

Nous aborderons sous cette partie, les principales axes du climat politique dans lequel a baigné la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la sous-région, s'agissant principalement des questions de gouvernance et sécuritaire.

A-La faiblesse des politiques agricoles communes dans la région.

Dans un contexte marqué par la prédominance de l'insécurité alimentaire, il était ultime pour les Etats de la sous-région Afrique centrale de revoir leur politique agricole commune, qui déjà n'était pas une première puisse qu'ilfigurait dans l'acte de 1999. La PAC étant considéré comme un instrument ultime de lutte contre l'insécurité alimentaire comme on a pu le constater avec le cas de l'UE, celui de la CEMAC quant à elle, révèle de l'immaturité et un manque d'autonomie financier.

1-L'immaturité dans la conception des politiques sectorielles.

Contrairement au schéma de politique agricole commune de l'Union Européenne, qui consistait à investir en grande partie sur le secteur agricole afin d'éliminer l'insécurité alimentaire qui y régnait, le schéma de politique agricole commune des Etats de l'Afrique centrale est tout autre. D'abord, il faut rappeler que les PAC africains s'inspirent de la PAC de l'UE qui, dans son élaboration première mettait un plus grand accent sur l'agriculture. Déjà à son lancement, la PAC de l'UE représentait environ 66% du budget de l'Union européenne avec la nécessité d'augmenter la production alimentaire dans une Europe dévastée par des années de guerre.La PAC a en effet permis d'augmenter très significativement le niveau de la production agricole en Europe grâce à la mise en place d'outils garantissant le revenu des agriculteurs, accompagnant l'exode rural et favorisant la modernisation des exploitations37(*). En Afrique centrale, il est certes vrai qu'on n'est pas dans le même contexte d'origine des PAC, mais l'objectif demeure le même, celui de parvenir à une autosuffisance alimentaire de la communauté. En lisant les activités de la PAC de l'UE, on comprend très vite qu'il s'agit des actes murs, ces Etats agissaient en connaissance de cause, sans laissé place à l'immaturité des actes. Le ca s de la PAC de la CEMAC révèle qu'on est en présence des Etats qui ne maitrisent pas ce dans quoi ils s'embarquent.

D'abord, en lisant le programme d'action de la CEMAC de 2004, il ressort que les Etats de la sous-région bien qu'ayant dans les années 1999 mis sur pied un PAC, n'avaient pas jusqu'en 2004, pu identifier les actions prioritaires de la stratégie agricole commune ainsi que définir un calendrier de mise en oeuvre de ces actions. Ceci peut se comprendre quand on sait qu'on est en présence des Etats qui ont une vision partagé en ce qui concerne le domaine agricole. En effet, en Afrique centrale la vision sur le développement du secteur agricole, n'a pas toujours été commune comme on le penserait en présence d'un document de politiqueagricole commune et de sécurité alimentaire immédiatement mis sur pied après le sommet de Maputo. Ces Etats ont des intérêts différents en ce qui concerne le secteur agricole selon le taux d'urbanisation, de la disponibilité des terres agricoles et des richesses pétrolières de ces pays. Car pour certains pays la population est principalement rurale et employée dans l'agriculture (RCA, Guinée équatoriale et Tchad), et pour d'autres, l'agriculture offre un emploi à un très faible pourcentage de la population (Gabon), tandis que, dans le cas de la République du Congo et du Cameroun, l'agriculture revêt une importance considérable, malgré l'accent commercial mis sur le pétrole et d'autres ressources naturelles38(*).Mais cette lenteur qui peut être attribué à une inaptitude à rapidement cerner les axes primordiale de l'agriculture du fait d'un certains nombres de raisons comme on le verra plus bas, amène les Etats à élaborer des politiques non adaptées. En plus d'être immature en ce qui concerne les politiques sectorielles, ils ne disposent pas des moyens financiers pour autofinancer leur PAC comme ce fut le cas de l'UE qui a elle-même financé le développement de son agriculture.

2-Le manque d'autonomie financier de la PAC.

Les grands projets africains sous l'Union africaine, ont toujours été financés par les bailleurs de fonds. Le cas de la PAC en Afrique centrale, n'échappe pas à cette règle. Car comme l'indique le programme d'action de la CEMAC de 2004, après avoir identifié les actions prioritaires du secteur agricole, les Etats devraient lessoumettre à l'appréciation de la FAO et des bailleurs de fonds pour recevoir des financements conséquents. Ce manque d'autonomie financier dans le cadre de la mise en place d'une politique sectorielle est un véritable handicap au développement surtout en ce qui concerne le domaine agricole car entre un peu dans le champ de la souveraineté d'une nation. Car, cela prédispose déjà les Etats en question à être assujetti au bon vouloir du bailleur de fonds qui ont tendance à faire exécuter leur vision sur la question plutôt que celle de ceux qui lui soumettent le projet comme cela a été longtemps fais pendant les PAS comme nous le verrons plus loin. Bien que la Déclaration de Parissignée en 200539(*)établie l'appropriation comme première priorité à améliorer dans le dialogue politique entre bailleurs et États récipiendaires, ce n'est pas toujours le cas dans les échanges comme l'on révélé les constats faits en novembre 2011,lors du quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacitéde l'aide tenu à Busan en Corée du Sud, révélant que la question reste d'actualité40(*). Cette dépendance financière de la PAC de l'Afrique centrale aux bailleurs de fonds génère un ralentissement dans la mise en effectivités des actions sinon, un détournement totale du champ visé pour une vision qui, souvent ne rentre plus dans l'objectif au départ visé, mais sert plutôt aux intérêts des bailleurs de fonds. Cela peut s'observer dans le taux de production et le type de produits agricoles majoritairement produit sur le territoire. C'est plus une agriculture de ravitaillement des industries occidentales, qu'une agriculture qui permet de répondre aux besoins des populations. Et de ce fait, il se dégage une insuffisance de productioncapable de couvrir la demande parce que seuls les petits agriculteurs qui ne bénéficient pas des subventions agricoles font encore dans l'agriculture domestique, incapable de produire assez pour ravitailler les zones urbaines d'où l'intervention des importations.

En effet,le PDDAA de 2003 recommande une participation budgétaire des Etats à hauteur de 10%, un sacrifice financier que les Etats de la sous-région n'ont pu se permettre, non pas à cause d'un manque financier comme d'aucuns pourraient le penser,mais à cause d'un manque d'éducation en la matière.Certains auteurs voient en cela un manque de volonté politique du fait d'une remarque de la baisse du revenu agricole pendant la même période devant une hausse des exportations des produits extractifs. En réalité, les données économiques de la sous-région montrent que pendant la période 2003 à 2012, la CEMAC a été classée deuxième en Afrique du fait de sa forte croissance. Par contre, en s'intéressant à l'histoire du développement de l'Afrique depuis 1960, il ressort que les Etats ont été écartés de la gestion de leur politique sectorielle agricole pendant de longues années au profit des tuteurs occidentaux. Il est donc évident que les Etats de la sous-région, ne disposent pas assez d'expériences pour prendre en main la gestion des politiques agricoles, en plus d'être enrobés sous le joug de la subvention étrangère dont ils devraient d'abord déjà chercher à s'en débarrasser.

Dans ce contexte politico-économique où le développement du secteur agricole se doit faire face à la faiblesse des politiques agricoles,les questions sécuritaires tendent de même à obstruer son envol.

B-Les questions sécuritaires.

Dans l'étude de la problématique de l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, il est important de s'intéresser au contexte sécuritaire qui est un contexte marqué par des troubles politiques et civils dans certains Etats, et aussi des troubles sociaux.

1-L'instabilité politique et le terrorismeen Afrique Centrale.

La sous-région est depuis plusieurs décennies, sous une constance menace terroriste. Le terrorisme est définit par le Conseil de sécurité des Nations unies, comme :

tout acte [...] commis dans l'intention de causer la mort ou des blessures graves à descivils ou à des non-combattants, qui a pour objet, par sa nature ou son contexte, d'intimider unepopulation ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir unacte ou à s'abstenir de le faire.

Le contexte sécuritaire enAfrique centrale durant la période 2003 à 2015, est marqué par une constance insécurité aux portes des Etats de la sous-région et même à l'intérieur des Etats. C'est par exemple le cas du Cameroun aux crises avec les coupeurs de routes dans sa partie septentrionale. La présence de ces malfaiteurs sur les axes routiers freine le développement des transports dans cette région, créant la peur chez les transporteurs et les passagers. C'est aussi le cas au Tchad, au Congo, et aux différentes frontières de ces Etats. L'omniprésence de la menace que fait planer ces groupes criminels paralyse la circulation des personnes et des marchandises. L'avènement du Boko Haram dans les années 2002, n'a fait qu'empirer une situation qui existait déjà.

La constante porosité des frontières donne lieu à d'incessants mouvements transfrontaliers difficiles à contrôler par les administrations des États. Au Cameroun en particulier, un des effets en est le ralentissement des activités économiques dans les régions septentrionales, dont le développement est notamment lié à l'essor du tourisme. L'accroissement du nombre de réfugiés en provenance du Nigeria pèse aussi défavorablement sur les équilibres (sociétaux) déjà précaires dans cette partie du pays41(*). A cela on peut ajouter les troubles politiques et civils dans les Etats membres tels que la RCA.

En ce qui concerne l'instabilité politique, le cas de la RCA mérite d'attirer notre attention de par sa persistance et de son impact sur les questions alimentaires. La turbulence centrafricaine a engendré plusieurs maux en Afrique centrale.Elle a suscité la haine entre les populations d'une même région, les populations centrafricaines et celles du Tchad. Cette haine née entre les deux peuples de la sous-régionest un obstacle à toute forme d'intégration entre les deux pays. A côté de cela, il existe cette présomption de culpabilité du Tchad dans le conflit. Bien que la relève ait été prise par les différentes sectes religieuses centrafricaines, il reste et demeure clair qu'il existe une inimitié entre le Tchad et la RCA.

En plus de cette inimitiéentre les peuples, le conflit centrafricain a entrainé la chute de production agricole, les ruptures économiques entre les Etats partenaires et, poussant les populations à se déplacer, il a contribué à l'accentuation de la malnutrition dans le pays et dans les Etats voisins refuge des centrafricains sinistrés.

2-Les crises sociales et l'état des réfugiés de guerre.

Parlant de crise sociale dans cette sous-partie, nous nous intéresserons une fois de plus au cas de la république centrafricaine. Car, la crise politique qui a débuté dans le pays en 2003, s'est ensuite transformée en une guerre ethno-religieuse, causant plusieurs décès et un chaos tant sur le plan économique que alimentaire, sous le regard impuissant des autorités politiques en place. En effet, Suite à l'escalade de la violence intra-communautaire en décembre 2013, le nombre de personnes déplacées de la République Centrafricaine a augmenté. A l'heure actuelle, la situation sécuritaire demeure extrêmement volatile et imprévisible. La violence, le pillage et les assassinats se poursuivent à Bangui et dans le nord-ouest du pays. (PAM, 2014). Cette violence dans l'Etat centrafricain a amené plusieurs personnes à se déplacervers les Etats environnant. Ce déplacement massif des populations vers les camps de refugies dans les pays voisins n'a fait qu'empirer la situation d'insécurité alimentaire qui y régnait déjà. Les rapports des nations unies montrent que dans les villes où se sont installés tous ces réfugiés, on note une inflation des prix des denrées alimentaires, en plus des foyers de tension qui se dessinent entre les populations riveraines et les réfugiés du fait de la compétition sur les activités économiques, devant un manque d'opportunité qui se fait de plus en plus rare dans les régions envahit par les réfugiés. Au Congo par exemple, dans la localité de JAM likouala, le PAM en 2014 a pu faire état du fait que, ces réfugiés vivent dans un état de précarité alimentaire, accentuant le niveau de pauvreté des populations de la localité. Et ce constat peut s'établir dans les différents sites qu'ont occupés les réfugiés dans la sous-région.

Paragraphe 2 : Le contexte économique de la CEMAC.

Le Contexte économique de la CEMAC est dans le cadre de cettedissertation décliné en deux parties savoir, dans un premier temps la compétence des Etats de l'Afrique centrale à financer leur sécurité alimentaire et dans une seconde partie, la disponibilité des fonds alloués au secteur agricole.

A-La compétence des Etats de l'Afrique centrale à financer leur sécurité alimentaire.

Il sera tout simplement question dans ce paragraphe, de présenter l'état économique de la CEMAC et son revenu sur la production, exportation/ Importation, afin de définir dans quel contexte économique s'est matérialisé la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique centrale et d'entrevoir la capacité dont disposaient les Etats de la sous-région à financer leur sécurité alimentaire et mieux appréhender les raison de son échec.

1-L'état économiquede la CEMAC.

L'état économique de l'Afrique centrale pendant la période 2003-2012, n'est pas du tout alarmant du fait d'une note considérable de la croissance. Le taux de croissance a varié de 3,0% entre 1990 et 2000 pour une croissance de 5,8% de 2001 à 2012.L'évolution de la structure des économies dela région sur la période 1990-2011 a été caractérisée par une augmentation de la part du secteur extractif dans le PIB dans la plupart des économies de la région et une baisse progressive de la contribution de l'industrie manufacturière, et du secteur des services même si l'on note quelques spécificités selon les pays.En effet, la part du secteur manufacturier a baissé de 10,3% en 1990 à 6,2% en 2011 tandis que celle du secteurdes services diminuait de 42% à 27,5% sur la même période42(*). Il est étonnant de constater que le développement économique de la région s'est fait contrairement au principe de la transformation économique, qui prend en compte la participation des deux secteurs pour former le PIB et est essentielle à l'augmentation de la productivité globale de l'économie ainsi qu'à l'élargissement et à la pérennisation de la croissance. Jusqu'en fin 2011, aucun des pays de la région n'a une part du secteur manufacturier dans le PIB supérieure à 10% à l'exception du Cameroun qui dispose du secteur industriel le plus important de la région43(*). La contribution du secteur agricole au PIB dans cette région a considérablement baissé et est souvent perçu comme un indicateur de transformation structurelle d'une économie, mais le cas de la sous-région est plus due à la découverte des ressources naturelles.

En effet,cette période était caractérisée par la hausse sensible des cours des matières premières, qui se sont traduites par l'augmentation progressive de la taille du secteur extractif dans l'économie régionale. Dans les autres pays producteurs de pétrole de la région notamment le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, l'accélération de la production pétrolière explique l'accroissement progressif du rôle du secteur pétrolier dans l'économie. Cette ampleur prise par l'extraction du pétrole dans la région s'est traduite par la réduction du secteur manufacturier. La part du secteur manufacturier dans le PIB de l'Afrique centrale a chuté d'environ 10,5% en 1990 à 6,2% en 2011 (groupe de la BAD, 2013). D'un point de vue comparatif, il ressort que la part moyenne de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB de la région est trois fois inférieure à la moyenne des trois pays africains ayant le secteur manufacturier le plus important (BAD, 2013). En outre, Le profil d'exportation de la région n'a pas vraiment évolué au cours des deux dernières décennies et demeure caractérisé par la dépendance à l'égard des produits de base à faible valeur ajoutée.Le manque de diversification des exportations des pays d'Afrique centrale est confirmé par l'évolution de l'indice de Herfindahl44(*) pour la région qui est resté supérieur à 0,55 sur la période 1995-2012. De plus, la part des produits manufacturés à forte valeur ajoutée dans les exportations totales n'a pas dépassé 8% (BAD, 2013).

Par contre la période allant de 2013 à 2015 a été marqué par une chute des coûts des matières de base. Le pétrole qui constituait le principal produit d'exportation des pays de la région à vue son coût être divisé par 4, passant de 110 dollar usa encore en 2013 à 28 dollar usa aujourd'hui. Or l'exportation du pétrole constituait à lui seul dans la région près de 80% des exportations totales et le revenu sur ce produit servait à financer d'autres secteurs d'activité, il était comme le pilier de l'économie des Etats de l'Afrique centrale qui y avait tout misé à quelque exception près. Cette chute du prix du baril de pétrole va se suivre d'une chute vertigineuse des économies dans cette partie de l'Afrique et un regain soudain de l'agriculture dans la contribution au développement économique.

De cette étude, il ressort que l'agriculture n'avait pas de place devant une telle manne dont disposaient les Etats de la région, qui se concentraient plus sur les produits extractifs que sur le développement du secteur agricole, pensant qu'avec le revenu sur l'exportation des matières premières tels les hydrocarbures dont ils disposaient, il leur serait possible de subvenir aux besoins alimentaires des populations en important les denrées alimentaires. Malheureusement le coût des exportations sur les importations ne fut pas à même de compenser le déficit de production et, comme si cela ne suffisait pas, les espérances ont tôt été coupées par la chute des prix des matières premières sur le marché internationale mettant ces derniers dans un véritable dilemme quant à la capacité de pourvoir les aliments aux populations.

2-Le revenu sur la production et sur les exportations/ importations.

Les Etats de la sous-région Afrique centrale, bien que n'ayant pas le même intérêt pour le secteur agricole, disposent qu'à même d'un certains ensemble de points communs en matière de production qui est une insuffisance de production surtout lorsqu'on se retrouve dans le secteur de l'agriculture et, des exportations massif de matières premières.

La production des Etats de la sous-région est principalement caractérisée par des produits extractifs tels que les hydrocarbures, les minerais, mais aussi on y compte les produits agricoles communément appelé produits de rentes, qui sont le coton, le café, l'hévéa, le cacao, la banane, etc. ces produits sont exportés à l'état brut, sous forme de matière première. Les études montrent quela croissance de la sous-région a atteint en moyenne 10% par an entre 2004 et 2008, favorisé par l'envolée des prix des produits de base et par la vigueur de la demande extérieure (CEA, 2009). Il est aussi à noter qu'au cours des dix dernières années, la valeur des flux commerciaux des pays de la CEMAC avecl'extérieur a plus que triplé, s'établissant à FCFA 16 813,7 milliards à fin 2005. Cette progression arésulté d'un accroissement moyen des exportations de 16,4 % par an, tandis que le rythme deprogression annuel des importations s'est établi en moyenne autour de 11,8 %. La croissance deséchanges a été marquée par une amélioration sensible des termes de l'échange (+ 9,4 % par an),ainsi que par une progression du volume des transactions commerciales (+ 7,1 % par an). Endéfinitive, ces évolutions se sont traduites par une consolidation significative de l'excédentcommercial de la CEMAC, qui a atteint 31 % du PIB à fin 2005 (BEAC, 2006).

Jusqu'en 2012, les échanges entre la CEMAC et l'extérieur sont plus que fructueux. Cela peut se vérifier à travers l'accroissement du niveau économique de la région. Déjà, entre 1995 et 2005 on est passé dans la sous-région à une moyenne de 90% des exportations majoré à 85,5% par les exportations des produits extractifs. On note par contre un recul des exportations des produits du secteur agricole qui est passé de 24,5% en 1995 à 8,4% à fin 2005. Aussi, on compte 2,9% des exportations des produits commerciaux et manufacturés. La part des importations quant à elle se résume en les échanges des produits du secteur commercial qui occupe 24,8% du total des importations, les industries extractives venant avec 32,8% et le secteur industriel 12,1%. Il est fort de constater que de ce poids énorme des échanges entre la CEMAC et le monde extérieure, la part des échanges en son sein est réduit à moins de 6% des exportations totale (BEAC, 2006).

Partie de cette analyse, nous pouvons jauger la part de la sauvegarde de la sécurité alimentaire dans la région. Il ressort que pendant la période allant de 1995 à 2005, le taux d'exportation de la région était considérablement élevé et, du fait de l'amélioration des termes de l'échange, la situation alimentaire n'y fut pas tellement critique car les exportations couvraient les importations des denrées alimentaires, et le prix sur les marchés nationaux était considérablement bas. Mais il est quand même regrettable de constater que la production du secteur agricole avait été relayée au second plan devant une hausse considérable des prix des produits extractifs. Cette faible valorisation du secteur agricole, s'est étendue pendant une longue période jusqu'à la chute du coût du carburant sur le marché, ce qui a mis la région dans une fragilité alimentaire car, ayant perdue son autonomie au sa souveraineté alimentaire, ajouté à cela la détérioration des termes de l'échange, a conduit à une flambé des prix sur les marchés locaux qui a commencé à partir de 2007 et n'a cessé de grimper jusqu'à la période 2015. Le PDDAA en Afrique avait précisément mis sur pied un cadre de développement agricole, devant être sponsorisé par les Etats afin d'amoindrir les importations alimentaire et ainsi dire leurs effets sur les populations. Quel est le bilan de cette démarche en Afrique centrale ?

B-La disponibilité des fonds alloués au secteur agricole.

Dans ce paragraphe, nous parlerons de l'allocation des budgets en faveur des zones rurales et de la gestion des ressources agricoles et des revenus nationaux en nous basant plus sur le cas du Cameroun.

1-L'allocation des budgets en faveur du développement de l'agriculture.

L'histoire révèle que dans la période 60 à 70, l'intervention publique était fortement ressentie dans le secteur agricole. En effet, les pouvoirs publics mettaient à la disposition de l'agriculture, les ressources humaines et financières aux profits des agriculteurs. De la même façon, ils fixaient le prix d'achat des produits agricoles les permettant d'être aisément accessibles par les citadins. Les années 70 ont quant à elles, été marqué par une rupture de ces politiques du fait de la survenance d'une vague de bilatéral qui remet en cause le rôleréelle de l'Etat dans le développement et place sous la tutelle de la banque mondiale et du FMI, les grands choix stratégiques nationaux. Ces derniers sont donc responsables de la coordination de la mise en place des politiques d'ajustement structurelles (PAS) et les politique d'ajustement sectorielle agricole (PASA). La mise en place de ces politiques a éloigné les Etats de l'élaboration des stratégies et des politiques de développement les impliquant. Les procédures d'ajustement structurel ont fait perdre aux États le contrôle de leurs politiques. Le vaste mouvement de défiance à l'égard de l'intervention publique fait perdre aux institutions nationales leur légitimité à piloter et à
coordonner les stratégies de développement. La faiblesse récurrente des finances publiques de nombreux États rend ces derniers largement dépendants des ressources extérieures pour financer leur secteur agricole. Les financements extérieurs représentent souvent 60 à 80 % des dépenses publiques totales consacrées à l'agriculture, cette faible capacité à financer le développement agricole laisse aux États une marge de manoeuvre limitée quant au choix des mesures prioritaires45(*).

En 1996, le comité sur la sécurité alimentaire interpelle les Etats africains sur leur rôle primordial dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au sein du continent. Les Etats Africains sont appelés à élaborer et à financer leur politique agricole commune. Après le sommet de Maputo, au Mozambique, il est mis sur pied un programme qui devait couvrir l'étendue de l'Afrique dans le développement de l'agriculture. Le PDDAA, prévoyait une participation des Etats à valeur de 10% de l'allocation de leur budget pour financer le développement de l'agriculture. De cette initiative, la CEMAC a conçu le PRSA qui était le programme régional devant porter à la concrétisation, la vision du PDDAA dans la sous-région Afrique centrale. Le PRSA s'étendait sur une période de 5ans comme nous le verrons plus bas. Les résultats médiocres de ce programme révèlent une insuffisance de financement. En effet, les Etats de la sous-région ont failli dans l'allocation des budgets comme il était prévu dans le PDDAA. Contrairement à l'Afrique de l'ouest qui a pu revenir à la course dans le financement de son agriculture, la sous-région d'Afrique centrale a encore du mal à prendre en main le financement de son agriculture dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. La faible contribution des Etats au financement du développement du secteur agricole peut se révéler comme une conséquence de leur inaptitude à participer à la gestion de ce secteur d'activité depuis des décennies d'une part, et au désintéressement vis-à-vis de l'agriculture des Etats devant une grande richesse du sous-sol.

Après l'échec qu'àessuyer le PRSA, le PRSA-AC a été mis sur pied et dans ce dernier programme, les Etats s'engageaient à honorer leurs engagements vis-à-vis de l'agriculture en octroyant les 10% du budget comme requis par le PDDAA. Mais à la fin de l'année 2015, seuls deux Etats sur 6 ont atteint les objectifs des OMD en ce qui concerne la faim. Mais, la sous-région n'est pas à l'abri de l'insécurité alimentaire. Ce nouveau score négatif est certainement dû à la faible allocation des finances au secteur agricole. En effet, jusqu'à la chute du coût du carburant, les investissements dans le secteur agricole ne sont pas prioritaire. Seuls le Cameroun s'investis réellement dans le domaine, bien qu'il connait à la suite, les problèmes de détournement des fonds alloués au développement du secteur agricole et sert de point de ravitaillement aux autres Etats. Les Etats de la sous-région essaient tant bien que mal, à porter le développement de leur agriculture, mais l'élan reste faible du fait de la marginalisation au financement de ces politiques dont ils ont longtemps été victime. Nous sommes dans un contexte où, les Etats ont perdu le sens de l'orientation. Ils doivent être actifs dans les politiques sectorielles et relever le défi de l'insécurité alimentaire en développant leurs agricultures, chose qu'ils n'ont pas fait pendant des décennies et qui est nouveau pour eux. Les Etats de la sous-région doivent donc à nouveau apprendre à repartir leurs finances en intégrant le secteur agricole, qui est désormais dans leur domaine de compétence.

2-La gestion des ressources agricoles et des revenus nationaux en faveur du développement agricole.

Les ressources agricoles dans l'espace CEMAC ont été pendant la période étudiée, très peu perceptibles devant l'inflation des hydrocarbures. Néanmoins, les Etats ont des revenus qui pourraient servir à la relance du secteur agricole en plus de la production de certaines branches de l'agriculture qui sont restées rentables et développés tels que le cacao, le coton, la pêche etc. Le problème de la bonne gestion des ressources agricoles et des revenus nationaux est un véritable handicap dans cette course vers la sécurité alimentaire en CEMAC.

Le premier handicap réside en la gestion du bien public. Dans la quasi-totalité des Etats de la sous-région, cette qualité est une notion délicate. Les accords de Cotonou faisaient déjà mention de ce critère pour les Etats ACP. En effet, la bonne gestion du bien public permettrait d'avoir des chiffres exacts sur le revenu national de chaque Etat, ce qui permettrait de mieux repartir les dépenses et les investissements. Mais, face au problème de détournement de deniers publics, de la gestion patrimoniale des biens publics, il est presque impossible de nombrer avec exactitude le revenu d'un Etat. En plus vient le problème de la corruption. Comme si le détournement de fonds ne suffisait pas, les populations doivent encore payer pour avoir ce quileur revient de droit. Ces deux phénomènes sont des entraves important pour le développement du secteur agricole en ce qu'ils bloquent ou réduisent tout effort placé dans l'amélioration des productions. Au Cameroun par exemple, les fonds alloués aux secteurs agricoles sont détournés en chemin et ceux qui parviennent à arriver à bon port sont utilisés de façon frauduleuse c'est-à-dire que les bénéficiaires doivent négocier à prix d'argent pour en bénéficier ce qui fait qu'à la fin les résultats sont adossés à des échecs.

Section 2 : Le cadre agricole et social de la sous-région Afrique centrale.

Ce paragraphe se déclinera en deux grande parties, savoir les productions agricoles dans les Etats de la sous-région et le contexte social de la sécurité alimentaire.

Paragraphe 1 : Les productions Agricoles dans les Etats de la sous-région.

Les études font état de ce que la population de la sous-région CEMAC est en pleine croissance, une croissance qui s'accompagne avec une expansion rapide des villes. Or il est par contre fait état du fait que les productions agricoles de la région sont insuffisantes pour nourrir la population. Dans un contexte marqué par la lutte contre l'insécurité alimentaire et devant cette croissance démographique qui ne s'accompagne pas de la croissance agricole, on se pose la question de savoir si on peut garantir la sécurité alimentaire dans un tel contexte ? Il est donc nécessaire dans le cadre de cette étude d'étudier le potentiel agricole de la CEMAC et le commerce agricole de la sous-région.

A-Le potentiel agricole de la sous-région

La sous-région Afrique centrale, constitué des 6 Etats que sont le Cameroun, le Tchad, la RCA, le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale, dispose d'une énorme réserve en matière de potentiel agricole. Le contexte agricole de la région est tout à fait particulier, jalonnant un climat aride et équatorial. En effet, c'est un espace contrasté, où se côtoient les zones écologiques sahariennes, situées aux confins Nord de la République du Tchad, les zones sahéliennes de l'Extrême-Nord du Cameroun et d'une partie du territoire tchadien, les zones forestières qui couvrent plus de 50 % de la superficie de la sous-région, ainsi que des zones montagneuses et une importante frange côtière, qui s'étend du littoral camerounais jusque au rivage de l'Angola . Ce contexte type de l'Afrique centrale s'attache certainement à un type agricole particulier qu'il convient d'étudier ainsi que les taux de productions agricoles de la sous-région.

1-L'agro-écologie de la région

L'agro-écologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s'appuient sur des fonctionnalités offerte par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l'environnement (réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaire) et à préserver les ressources naturelles. Il s'agit d'utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement46(*). La zone CEMAC est écologiquement très riche et dispose d'une gamme variée de climat. On y retrouve les climats tropicaux humides et équatoriaux sur la plus grande partie, mais aussi les climats soudano-sahélien, sahéliens et sahariens. Ce qui lui confère une grande diversité agro-écologique qui couvre la région.

La région est couverte sur près de 157 millions d'hectare de forêt. Que l'on parte du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le sud Cameroun, le sud-ouest et sud-est de la RCA, on rencontre une vaste étendue de forêt, propice pour la culture des racines (manioc), des tubercules (igname, taro,) des fruits (banane, plantain) et des cultures d'exportation (café, cacao, palmier à huile, hévéa). En plus de ces produits, s'ajoutent les produits forestiers non ligneux qui sont utilisés comme épices dans les modes alimentaires des populations de la région et en Afrique en générale et regorgent d'énorme propriété. La zone guinéenneest une zone de transition entre la forêt et la zone soudano-sahélienne. Elle est également favorable à la production des racines (manioc) des tubercules (ignames, taro,) de céréales (maïs, sorgho, riz). C'est aussi une zone de grands pâturages propices à l'élevage du gros bétail.La zone soudano-sahéliennecouvre la partie septentrionale du Cameroun et de la RCA ainsi que le sud du Tchad. Cette zone est favorable à la production des céréales (mil, sorgho, maïs, riz), des cultures fruitières et maraîchères, à la culture du coton et des oléagineux (arachide). C'est également une zone de production animale grâce à l'étendue et à la richesse de ses pâturages naturels. La zone sahélienne couvre le nord du Tchad et l'est de la RCA. Elle convient surtout à la production des dates dans les oasis, et à l'élevage des chameaux, des ânes47(*). Ayant fait état de l'énorme potentiel agricole dont dispose la sous-région CEMAC, il est important de savoir ce qu'en font les Etats, pour toujours être dans le sillage de l'insécurité alimentaire. Quelssont les différentes cultures agricoles produites dans la sous-région Afrique centrale ?

2-Les productions agricoles de la sous-région.

En termes de production agricole dans la zone CEMAC, le Cameroun joue un rôle majeur. L'agriculture est dominée dans la région par les petits producteurs à l'exception du Cameroun où on trouve des fermes commerciales. Les aspects de l'agriculture tels que le niveau de production, le type et la variété des produits, les systèmes de production, l'autosuffisance et la nutrition, et la contribution du secteur au PIB, les pays de la région sont hétérogènes. Il existe cependant des caractéristiques communes, la principale étant que la production agricole est généralement insuffisante aussi bien en terme de volume que de variété pour satisfaire aux besoins des consommateurs. Ces pays dépendent donc partiellement ou totalement des importations pour satisfaire aux besoins des consommateurs. La production agricole de la sous-région se repartie sur deux pôles, au Nord avec la production des céréales, et aux sud, les cultures telles que le café, cacao, les racines et les tubercules.

Le Cameroun produisant plus que ses confères, est moins menacé par la situation critique d'insécurité alimentaire qui prévaut dans la région. Il a qu'à même une meilleure place dans les sondages en ce qui concerne l'autosuffisance, bien que l'on note des écarts entre les districts, le Cameroun compte moins de personnes sous-alimentées (23%) tandis que la moyenne est de 53%. Les principaux produits agricoles sont la bananes-plantains, les tomates, le manioc, le cacao, le café, les ananas, la viande de boeuf, le poulet, les oeufs, les avocats, la cassave, etc. le Cameroun produit également les céréales, les légumes, le coton et le sucre. Des progrès dans le secteur agricole y sont enregistrés depuis les années 1999.

Le Congo est dans une situation presque identique à celle du Cameroun avec à peine, 15% de sa population souffrant de malnutrition. Cependant, contrairement au Cameroun qui est un pays producteur, le Congo dépend fortement des importations et mis à part la cassave et la banane-plantain, les aliments de base affichent un énorme déficit. Il enregistre une autosuffisance de 30% de viande, 3% de riz, 46% pour les oeufs, 40% pour l'huile. Sa production est concentrée sur les tubercules.

Le Gabon quant à lui, bien qu'ayant seulement 5% de sa population souffrant de malnutrition, dépend à 60% des exportations des denrées alimentaires. Les principales cultures sont les bananes plantains, le gibier, les patates douces, les cultures commerciales comme le caoutchouc, le sucre et la banane. La production de cacao et de café y ont considérablement baissée depuis les années 1970. La Guinée équatoriale, bien que les données sur sa production agricole ne soit pas assez disponible, quelques études font état du fait que les cultures tels que le café, les fèves de cacao y sont produites, en plus des bananes plantains, de patates douce, de cassave, et d'autres racines et tubercules. Mais ces productions sont largement insuffisantes pour couvrir les besoins alimentaires d'où le recours vers de fortes importations alimentaires pour combler le Fosset.

Le Tchad lui, produit essentiellement les produits de l'élevage, les arachides, les céréales composés de mil, sorgho, riz, maïs. On y retrouve aussi, la culture du coton. Malgré sa production massive de céréales, le Tchad souffre de déficit céréalier chronique. La RCA à une agriculture de subsistance dominante (près de 98% de la valeur ajouté agricole en 2005). La viande de boeuf et les arachides sont les principaux produits. Les tubercules tels que les patates douces et les cassaves y sont également produit mais ces productions ne couvrent pas les besoins de la population. Le pays connait des déficits de production des céréales, de sucre et de graisse avec de grandes disparités régionales en termes de disponibilité. Le taux d'élevage est inférieur aux taux de croissance démographique. (Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole, agritrade, le commerce ACP analysé et décrypté, note de synthèse, juillet 2011).

B-Les politiques du commerce agricole.

Il s'agira dans ce paragraphe de présenter le contexte du commerce agricole dans la sous-région afin d'évaluer son niveau de participation à la mise sur pied d'une sécurité alimentaire dans l'espace. On étudiera donc le développement des infrastructures de transport en nous attardant plus sur le réseau routier et le commerce intra-communautaire.

1-Le développement des infrastructures de transport.

Le réseau routier en zone CEMAC est le moyen de communication le plus utilisé, car il est moins couteux et accessible à tous. Il a été reconnu par la commission de la CEMAC comme étant le un moyen susceptible de faciliter la libre circulation et permettre d'instaurer un marché commun dans l'espace. Il est d'autant plus important dans l'espace du fait qu'il soit le principal réseau routier, hors mis le transport aérien, dans deux de ses Etats, savoir le Tchad, et la RCA. Il représente près de 90% du trafic interurbain et inter-Etats des marchandises dans la zone (Fonds routier, 2015) mais est en pleine dégradation. En effet, lorsqu'on entre dans le cadre du développement des infrastructures de transport dans la zone CEMAC, on se rend compte qu'il est en pleine dégradation. Or Il n'existe pas de réseau aérien entre les Etats de cette sous-région ce qui fait qu'ils dépendentgrandement du réseau des transports ferroviaire et routier pour leurs échanges. Il est connu que la majeure partie des échanges entre les Etats de la zone CEMAC est constituée de crues (produits agricoles) et s'effectue sur les réseaux routiers. Son mauvais état constitue dans la zone une entrave au développement du commerce intra-communautaire.

Afin de remédier au problème de la route en CEMAC, plusieurs assises ont traité de la facilitation des échanges et du transit. On a par exemple le « forum sur les infrastructures de transport et l'intégration régionale en Afrique Centrale » organisé du 15 au 18 décembre 2003 à Yaoundé, avec la participation de la CEMAC et de la CEEAC. La CEMAC a aussi entrepris de mettre sur pied un partenariat au développement avec l'appui des bailleurs de fonds, un programme de facilitation de transport et de transit en Afrique Centrale (PDTC-AC) en conformité avec les objectifs du NEPAD. Malgré ces mesures d'amélioration du réseau de transport dans la sous-région, sur huit couloir de transport multimodal identifier, seul deux sont opérationnels et destinés au désenclavement donc le corridor Douala-N'Djamena qui est déjà terminé et le corridor douala- Bangui qui est encore en chantier (commission CEMAC, 2015).Cette réalisation survient après l'adoption d'un réseau routier en 1993 portant sur un linéaire de 18.122km dont 5.064 Km revêtus, soit 20%. Ce n'est qu'en 2004, que son coût est estimé et à la place, il est suggéré la mise sur pied d'un programme pilote qui comprend la construction de deux corridor déjà énoncé.

Nous sommes donc dans un contexte caractérisé par un état de route précaire bien que constituant le principal moyen de communication des populations. Il porte donc à croire que l'amélioration du réseau de transport est d'une importance capitale pour les échanges intra-communautaire dans la zone CEMAC, la précarité de son état, influe négativement sur le taux d'échange intracommunautaire.

2-Les échanges agricoles intra régionale.

Le commerce intra régional est au centre des préoccupations majeures dans cette lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale. Car comme le soulignait le secrétaire générale de la CEEAC, elle pourrait grandement contribuer au ravitaillement des populations de la sous-région et permettre de diversifier les habitudes alimentaires. Il occupe une place très importante dans la plupart des pays en raison notamment de son rôle de premier plan dans la sécurité alimentaire et la croissance économique des pays. Il est par contre regrettable de constater que dans la zone CEMAC, les records en matière de commerce intra régionale sont les plus médiocre. En effet, le taux de commercialisation entre les Etats de la CEMAC entre 2004 et 2006 s'élevait à 1% des exportations. Des récentes estimations ont montré que ce taux avait évolué et s'estimait à 2,4% des exportations.Par ailleurs, les niveaux record atteints en 2008 par les prix des produits alimentaires ont remis au-devant de la scène les problématiques liées à la sécurité alimentaire et notamment sa relation complexe avec le commerce international et la croissance économique48(*). La crise alimentaire de 2008, pouvait être évitée si le commerce intra régionale au sein de la CEMAC était effectif. La dépendance des Etats de la sous-région expose constamment les populations aux instabilités du marché international, les plongeant dans une incertitude alimentaire. Il est crucial dans le cadre de ce combat contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, que les leaders intègre et prenne conscience de l'enjeu du commerce intra régionale.

En faisant une étude sur les avantages comparatifs, David Ricardo au XIXèmesiècle montre que plus un pays est ouvert, plus cela lui permet de réorienter ses ressources rares vers des secteurs plus efficients et d'améliorer son bien-être. Il est certes vrai qu'en accord avec cette théorie, les Etats de la CEMAC se sont ouvert au commerce internationalmême si cela n'était pas de plein gré comme on le verra plus loin, il y'a cependant des paramètres qui doivent être pris en compte dans le cadre de cette ouverture celui des termes de l'échange et du niveau économique des Etats qui entrent dans l'échanges. En s'engageant dans le commerce international, ces Etats n'ont pas pesé le poids que cela pourrait entrainer sur leurs économies et ont cédé une plus grande importance au commerce international plutôt qu'aux échanges entre eux. Or ce qu'ils ont oublié c'est que ce qui est valable pour une ouverture à l'internationale l'est aussi pour une ouverture régionale et même provinciale comme les études de Jin en 2004 l'ont montré. En effet, Jin (2004) a analysé le co-mouvement entre l'ouverture et la croissance pour 17 provinces et 3 municipalités chinoises. L'auteur voulait vérifier si la relation ouverture-croissance était également valide au niveau provincial, et si on pouvait déceler une différence entre les provinces côtières et celles enclavées. Les résultats obtenus sont ceux qui étaient attendus : l'effet pour les provinces côtières est de signe positif et significatif pour quatre d'entre elles, et négatif pour la majorité des provinces enclavées49(*). Ce résultat des provinces enclavé est le même que dans la sous-région car c'est le même enclavement qu'on y rencontre, enclavement qui est un véritable entrave au commerce intra régionale.

Bien que les échanges intra régionale au sein de la CEMAC soient les plus faibles, les études montrent que le commerce intrarégional a impact positif sur la croissance économique en zone CEMAC. Il est donc évident qu'un accroissement du commerce intra régional aura un impact significatif et positif sur la croissance économique mais surtout qu'il permettra de renforcer la sécurité alimentaire puisque les échanges intracommunautaires dans cette région sont constitués en majorité de produits agricoles50(*).

Paragraphe 2 : Le contexte social de la sécurité alimentaire de la sous-région.

Ici, il sera fait état sur le taux de croissance social qui est un critère important dans le calcul du degré de souveraineté alimentaire et aussi il sera mis en exergue, le niveau de vie des populations.

A- Le taux de croissance social.

Dans notre étude portant sur le taux de croissance social, nous ferons état du développement rural qui est crucial pour l'amélioration de la sécurité alimentaire dans la sous-région et le développement urbain qui constitue dans la plus part des cas, le lieu d'évaluation du niveau des prix des denrées, de leur rareté ou de leur abondance. Il est utile de rappeler que la population d'Afrique centrale s'accroit rapidement (environ 3%/an) et à s'expendre du côté des villes.

1-Le développement rural.

La population en zone CEMAC s'évalue approximativement à 30 millions d'habitants. Les taux de pauvreté dans cette région sont de l'ordre de 50,1% au Congo, 60% au Tchad, 42% au Cameroun, 46% au Gabon51(*).Ces taux proviennent en majeur partie des zones rurales. Ce niveau de pauvreté dansles zones rurales associé au mauvais état de vie pousse les populations rurales à se déplacer vers les villes pour chercher le bonheur. Bien que constituant le socle de l'agriculture, les populations rurales semblent être délaissées. Le développement rural est précaire, il n'existe pas une véritable attention de la part des gouvernements à ces populations. Or les études montrent que ce sont ces populations qui contribuent massivement à la production agricole afin de nourrir les populations citadines. Le faible niveau de croissance économique des peuples ruraux, crée donc une situation d'exode rurale. Des milliers de jeunes se déplacent tous les jours des campagnes pour les villes à la recherche du bien-être. L'agriculture ne paie pas et n'est pas subventionné au niveau des petits agriculteurs, qui ne parviennent plus à vivre de leurs métiers. L'état des routes des campagnes pour les villes est déplorable ne permettant pas aux populations rurales d'écouler leurs produits dans les villes, ce qui les amené à les consommer eux même ou à les vendre bon marché parfois en déca du prix de production. En plus, la vie dans les campagnes est difficile, sans les accommodations qui devraient accompagnées une vie normale pour tout être humain. Les enfants des campagnes sont sous-scolarisés du fait d'un manque d'établissement conforme et des enseignants qualifiés. Les terres cultivables sont de plus en plus infertiles du fait de la mauvaise exploitation, les productions s'amoindrissent à cause du changement climatique, de la non utilisation des fertilisants.Les agriculteurs n'ont pas accès aux avoirs dont ils ont besoinpour tirer le meilleur parti possible de l'agriculture, par exemple à des semencesaméliorées, à des engrais ou à un approvisionnement suffisant en eau. Ils manquent aussi d'informations sur les marchés et sur les technologies qui leur permettraient de tirer un revenu accru de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage52(*). En fait, les niveaux de vie dans les campagnes vont de mal à pire. Et les gouvernements ne semblent pas se donner la peine pour améliorer les conditions de vie, donner à la population rurale une raison de rester garder et cultiver leur terre. Cet état d'ébriété des populations rurales vient donc donner une forte raison aux jeunes qui partent des villages générant dans les villes un très fort niveau d'urbanisation galopant, avec la naissance des bidonvilles, causant dans les villages une perte de main d'oeuvre forte dans les plantations agricoles.

2-Le développement urbain.

Il est certes évident que plus la population citadine grandi, plus il se crée de débouché pour les produits agricoles. L'urbanisation en Afrique centrale comme en Afrique subsaharienne en générale, ne respecte pas les critères de développement des villes. Peuplé d'une population majoritairement sans véritable emploi, les villes ne génèrent pas assez de fonds pour permettre d'alimenter les villes.Le niveau de vie dans les villes ne s'éloigne pas généralement de celui des campagnes du fait une abondance de chômeur. Les villes construites sur un modèle précaire n'offrent pas de possibilité pour la croissance du marché agricole qui, arrivent sur les marchés à des prix très élevé du fait de la faible productivité et du mauvais état de route.

Les villes en Afrique centrale, sont peuplées de jeunes en quête du bien-être, des bouches à nourrir, qui ne sont pas capable de se prendre en charge. Ayant vidé les villages, ces jeunes envahissent les villes, faisant doubler la population urbaine à nourrir. En plus, le développement des villes ne répond plus au standard du fait d'une montée massive de population qui s'installe n'importe comment et n'importe où. Les villes sont populeuses, l'insécurité y est grandissante. Les villes se développent au détriment des villages qui perdent leurs populations jeunes, et progressivement emportent les pauvretés des zones rurales vers les zones urbaines. Cela conduit donc à la naissance des métiers informels, qui finissent par échapper au contrôle des autorités administratives des Etats. Les productions agricoles ayant diminué avec le départ des jeunes des campagnes, crée une forte demande urbaine qui ne peut être satisfait par les productions locales, d'où un détour important vers les produits importés. Malheureusement, les Etats étant pauvres, ne disposent pas d'assez de moyens pour financer les importations des denrées alimentaires pour les mettre à la dispositions du public à des coûts raisonnables, d'où une inflation des prix de denrées de premier nécessités, qui n'est pas toujours à la porter de toutes les classes sociales.

B- Le niveau de vie des populations.

L'étude du niveau de vie des populations ici intègrera les conditions de travail des agriculteurs et le pouvoir d'achat des populations

1-Les conditions de travail des agriculteurs.

L'enjeu du métier d'agriculteur est à regarder de près dans les pays du Sud où les agriculteurs peuvent représenter jusqu'à 80 % de la population active.Comme partout dans le monde, les agriculteurs de l'Afrique Centrale font en majorité l'agriculture familiale. Mais à la différence de ceux des pays industrialisés, l'agriculture dans l'espace CEMAC est peu mécanisée et basée principalement sur de petites exploitations qui assurent pourtant l'essentiel de la sécurité alimentaire. En effet, les conditions de travail des agriculteurs de l'espace est très embryonnaire. L'agriculture est majoritairement traditionnelle. Les semences les plus répandues sont non-sélectionnées. Au Cameroun, le peu de semences sélectionnées distribuées datent de 1987. Pis, l'essentiel des paysans restent analphabètes et n'ont pas accès de façon autonome aux avancées techniques et technologiques53(*). Les investissements réellement dans la production alimentaire locale sont très faibles, encore faut-il rappeler que les premiers entrepreneurs à avoir cette capacité d'investir rationnellement sont les petites et moyennes exploitations.

Les financements aux agriculteurs sont difficilement accordés par les banques à cause d'un manque de garantie à prendre le risque à s'engager auprès de la paysannerie. En plus, il n'existe pas de véritable contrôle sur le mouvement des terres agricoles.En Afrique en générale, aucune législation ne reconnaît explicitement le droit de propriété des paysans. Depuis 2008, la ruée des investisseurs sur la terre, avec des « négociations faisant fi des communautés », a dépossédé un grand nombre d'agriculteurs de leurs terres(exemple au sud du Cameroun avec le projet de Lom panga). Il est par contre évident que « Tous les pays qui se sont développés ont en commun d'avoir créé des systèmes agricoles avec une forte présence des États, et des paysans ayant accès à un certain nombre de commodités : crédits, intrants, équipements, protections aux frontières. » (I. Coulibaly).Ce soutien des gouvernements envers leur paysannerie fait défaut dans la plupart des pays africains et l'Afrique centrale n'en fait pas l'exception, mis à part le Cameroun qui essaie tant bien que mal à revoir le statut de l'agriculteur et à mettre sur pieds des crédits agricoles à la disposition des petits et grands agriculteurs, pendant que les autres gouvernements consacrent moins de 5 % de leur budget aux 80 % d'actifs que sont les agriculteurs. Le secteur s'en trouve fragilisé et les jeunes se détournent de l'agriculture. Ce retrait de la population jeune des métiers agricoles à comme conséquence la réduction des terres cultivés et de la production agricole. La rareté des produits agricoles sur les marchés entraine les inflations réduisant le pouvoir d'achat en plus du fait que faire sortir les produits du champ est un véritable chalenge à cause du manque d'infrastructure, sinon ceux hérité de la colonisation et qui ne sont plus en état, ni suffisant pour soutenir la croissance économique.

2-Le pouvoir d'achat.

Depuis les programmes d'ajustement structurel, le pouvoir d'achat des pays de la région a considérablement baissé. En effet, malgré la baisse des salaires qui ont suivi les PAS, les ménages parvenaient qu'à même à joindre les deux bouts de ce qu'il restait des salaires, car l'inflation du prix du carburant permettait aux Etats de la sous-région de subventionner les importations et permettre aux ménagères de pouvoir se ravitailler sur les marchés à des prix bas. La crise financière de 2007 déclenchée sur le marché américain des prêts hypothécaires à risque va tout changer. Dans la zone CEMAC, l'on observe un léger ralentissement de l'activité économique, avec une hausse du PIB réel évaluée à 4,4 % en 2008 contre 4,6% en 2007. Aussi,le niveau général des prix s'est considérablement accru, passant de 1,6% en 2007 à 6% en 2008.D'après Cheng Guoqiang, faisant une étude sur les causes de l'insécurité alimentaire en Chine,« la croissance économique accélérée et l'augmentation des niveaux de vie sont à l'origine de modifications des habitudes alimentaires de la population »54(*). Ce constat peut être transposé dans le contexte économique de l'Afrique centrale pendant la période 2003 à 2007. Or cette augmentation des prix sur le marché ne s'est pas accompagnée de l'augmentation de salaire. On observe donc une diminution du pouvoir d'achat des populations qui ne parviennent plus à se nourrir convenablement. En plus, les bénéfices faits sur la vente du carburant permettaient aux Etats de faire fonctionner les systèmes économiques de leurs gouvernements à traversle paiement des salaires des fonctionnaires. Devant une situation de crise du carburant, les gouvernements ne sont plus à même de remplir pleinement leurs mandats envers leurs employés, il se fait ressentir des retards dans le paiement des salaires, entrainant une disparition de la monnaie dans les marchés, et dans les ménages qui sont incapables de s'offrir des aliments de choix pour leur nutrition.

Conclusion

En somme, il ressort de cette étude que l'Afrique centrale ne dispose ni de la souveraineté alimentaire, ni des moyens pour financer son agriculture encore moins de payer pour ses importations. Une situation dans laquelle elle s'est mise avec la contribution de partenaires étrangers qui l'ont amené à s'investir plus sur un secteur d'activité et négliger le secteur clé, qui est celui de l'agriculture pour les besoins alimentaires de ses populations. Elle était au contraire relayée au second plan, accompagné de la détérioration du secteur manufacturier qui est le secteur qui emploi le plus.Il est pourtant évident que bien que le secteur extractifs ait été plus rentable pendant cette période, des investissements pouvaient être fait dans le secteur de l'agriculture afin de rehausser la productionde telle manière qu'à n'importer le stricte minimum sans toutefois dépendre de ces importations comme c'est le cas aujourd'hui en Afrique centrale.En plus de cela, le contexte politique dans la sous-région n'était pas favorable au développement du secteur agricole. Les motivations politiques étant à la fois inspirées par des intérêts égoïstes que par le manque d'intérêt pour l'agriculture, en présence de la manne noire. Le contexte général de la situation alimentaire en Afrique centrale est si déplorable qu'on est tenté de dire qu'il lui sera presque impossible d'inverser la tendance alimentaire qui y prévaut actuellement. Mais, comme tout est possible, en attaquant le problème par la racine, conscient de l'enjeu de la sécurité alimentaire et mobiliser pour parvenir à une amélioration de la donne alimentaire en Afrique centrale, il est probable que dans un futur très proche, cette question d'insécurité alimentaire ne soit plus que de l'histoire ancienne. Mais alors, en connaissance de cet environnement qui a servi d'incubateur au combat contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, on se pose la question de savoir quels mécanismes peut-on mettre en place afin de garantir un avenir alimentaire bien sécurisé en CEMAC pour quels enjeux ? C'est ce que nous tenterons d'élucider dans la deuxième partie de ce travail.

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE POUR L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR L'AVENIR.

Dans un contexte marqué par la protection de l'environnement et la pression des APE sur les Etats de l'Afrique Centrale, la garantie d'assurer une véritable sécurité alimentaire pour les populations semble être pour les leaders de la sous-région une opération à probabilité quasi nulle. Il est certain que la mise en place de cet idéal par le développement agricole, pour des Etats qui se sont pendant plusieurs décennies très peu intéressés à l'agriculture comme moyen de subsistance des populations et de développement économiqueest un véritable défi à relever. Mais, Dans un contexte aujourd'hui marqué par la fluctuation sans cesse grandissante des prix des denrées alimentaires sur le marché international, la nécessité de se tourner vers la production agricole pour nourrir les populations locales en Afrique centrale, se présente pour les Etats de la sous-région comme la seule variable. A ce titre, il est important de faire état des enjeux et des limites de la sécurité alimentaire dans la région et d'y apporter quelques idées pour une amélioration de l'état actuelle de la sécurité alimentaire parmi les populations. Se faisant, il sera présenté dans un chapitre 3, les enjeux et les limites de la sécurité/ insécurité alimentaire en zone CEMAC et dans un chapitre 4, les perspectives.

CHAPITRE 3: LES ENJEUX ET LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA CEMAC.

Il est important de cerner les enjeux et les limites de la sécurité/insécurité alimentaire en zone CEMAC afin de comprendre la véritable portée de cette variante pour le développement des Etats de la sous-région et l'amélioration du bien-être des populations. Il est certes vrai que dans le chapitre précédant, quelques limites ont été énumérées en appréciant le contexte de mise en oeuvre des politiques de sécurité alimentaire dans la sous-région pendant la période 2003 à 2015. Dans cette partie, il sera essentiellement question de mettre un accent plus aigüe sur les limites de la sécurité alimentaire en Afrique centrale après avoir bien évidement précisé quels en étaient les enjeux. Il faut d'ores et déjà préciser qu'on entendra ici par enjeu de la sécurité alimentaire, sa portée, son poids et son importance dans la sous-région, ce qu'elle gagne ou perd. Les limites quant à elles seront perçues comme tout frein, obstacles, défis à la mise en place de cet idéal au sein de l'espace.Déjà, il faut préciser que comme enjeux ou défis de la sécurité alimentaire en zone CEMAC, la liste est non exhaustive mais nous nous contenterons de donner ceux qui nous semblent être les plus importants du fait de leur impact direct sur la question. Pour se faire, il sera abordé dans ce chapitre déclinés en premier et deuxième sections respectivement, les enjeux de la sécurité/insécurité alimentaire en Afrique centrale et les limites.

Section 1 : les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale.

La sécurité alimentaire revêt une importance capitale et large dans le monde d'aujourd'hui, qui est constamment objet de menace de tout genre. Les enjeux de la sécurité alimentaire aux yeux du monde aujourd'hui sont indéniables et méritent d'être réitérés devant cette ascendance économique qui pousse la plupart des Etats dans le monde à se désintéresser de ce qui pourrait constituer demain leur avenir ou leur perte, savoir la sécurité alimentaire. L'Afrique Centrale n'est pas en reste dans cette houlette car, étant depuis quelques années objet de convoitise mondiale du fait de ses richesses naturelles et centre de tension, qui tendent à l'exposer aux ingérences de toute forme. Il parait donc nécessaire de revenir sur les différents enjeux dont revêt la sécurité alimentaire afin de mieux armer les consciences régionales sur le risque encouru dans cette affaire de sécurité ou de son corolaire d'insécurité alimentaire au sein de la région.Dans cette section il sera abordé les enjeux sociaux et sécuritaires en première partie et les enjeux économiques en seconde parties.

Paragraphe 1 : Les enjeux d'ordre social et politique.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, lorsqu'on entre dans le domaine de la sécurité alimentaire, plusieurs enjeux sociaux comme politique sont mis en jeu. La sécurité alimentaire ne se limite pas seulement au manger, mais va plus loin que ça dans une nation. Car elle peut être symbole de paix ou de guerre. Ici, nous nous limiterons aux enjeux d'ordre social et politique.

A- Les enjeux d'ordre social.

Comme principaux enjeux d'ordre social, il sera ici relevé l'enjeu du point de vue de la souveraineté alimentaire et de la sécurité sanitaire, et pour le développement des zones rurales.

1-La souveraineté alimentaire et sécurité sanitaire.

L'étude de cet enjeu au sein de la CEMAC prend sa source sur les questions imminentes tels que, qu'est-ce qu'on mange ? Que devient ce que l'on mange ? La science nous apprend que les plantes se nourrissent à partir de leurs racines qui puissent dans le sol les éléments minéraux qui sont ensuite converti en serve par le métabolisme de la plante et reparti dans toutes les cellules de cette dernière. Aux Etats Unis, il est mené le combat contre les OGM (organisme génétiquement modifié) dans les aliments, le peuple américain se bat depuis des années pour l'étiquetage des produits alimentaires afin de savoir ce qu'il consomme. Un combat qui a récemment eu un écho favorable au sein de l'opinion politique et le président Barack Obama, a demandé que dorénavant les produits alimentaires doivent être étiquetés parce que le peuple américain doit savoir ce qu'il achète. En d'autres termes, le gouvernement américain pense que le peuple devrait être souverain dans les choix alimentaires, avoir la capacité de choisir est ce qu'il lui offre. Cette liberté de choisir ne se limite pas seulement au peuple américain car, nous croyons que tous peuples disposent de cette liberté si nous nous referons au droit fondamental de l'homme contenu dans la déclaration universelle des droits de l'homme en sonarticle 3 qui stipuleque «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne». Aucun peuple ne doit être aliéné de ce droit car il est expressément écrit dans l'article 2 alinéa 1 du même document que :

Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation .

En plus, ce que nous mangeons impacte notre organisme. En Afrique aujourd'hui, il est fait état de ce que le taux de mortalité est croissant. En Afrique centrale en particulier, le taux de mortalité infantile est grandissant, les jeunes sont atteints des maladies qui n'étaient connu qu'aux vieillards. Tout le monde semble se poser la bonne question mais encore, la question de fond reste en suspens. D'où partent ces maladies ? Quand a-t-on eut connaissance de la présence de tels phénomènes au sein des sociétés africaines ?Si le peuple américain ne s'était pas posé la question de savoir quand est-ce que les maladies alimentaires ont pris ascendance dans la société, ils n'auraient certainement jamais fait le lien entre les OGM et les multiples maladies aux sources inconnues qui se rependaient dans le pays. De même en observant les cultures africaines anciennes, il ressort que tant que les Africains s'alimentaient selon leurs normes culturelles, ils vivaient longtemps et en bonne forme. Mais l'aliénation culturelle qui s'est étendue dans le domaine alimentaire s'est accompagné des conséquences dont nous pouvons aujourd'hui témoigner. La chine est dite conservatrice parce qu'elle est resté fidèle à sa culture sur tous les points, et ce fait est accompagné de plusieurs avantages qui ne sont plus à énumérer. Mais en regardant le taux de mortalité, les maladies, la moyenne d'âge de la population adulte, il est étonnant de constater que sur cette terre, il existe encore un peuple aussi solide. Ce n'est pas un hasard de la nature, ils le doivent à leur mode alimentaire. Toutes ces choses nous font état de l'importance de disposer d'une souveraineté alimentaire.

D'ailleurs, au Québec, la sécurité alimentaire est entrée dans le domaine privé de la santé publique. Il est stipulé dans le programme national de santé publique 2003-2012, que cette fonction : « Englobe les activités qui visent avant tout à réduire les facteurs de risque associés aux maladies, aux problèmes psychosociaux etaux traumatismes ainsi qu'à détecter les signes hâtifs des problèmes de santé ou des problèmes psychosociaux.(Santé et services sociaux Québec,)55(*) ».

Une étude faite sur le mode alimentaire des populations de l'Afrique Centrale par la FAO, révèle que les populations ont dans leur mode alimentaire, la consommation des produits agricoles locales qui sont les racines et les tubercules associés aux légumes, viandes de brousse et autres, et que ces aliments sont très riches en énergie. Il apparait donc de cette étude l'importance de production agricole locale. Car même si l'Afrique centrale est connu pour ses exportations de denrées alimentaires pour l'alimentation des populations citadines, il est juste de noter que ces produits importés ne sont pas des mets de choix pour ces populations qui, malgré quelques difficultés à souvent se nourrir de produits agricoles, il n'en demeure pas moins qu'ils demeurent la priorité alimentaire de ces derniers. En plus, ces aliments importés sont dans leur majorité de source douteuse, mais accèdent aux territoires du fait de la porosité des contrôles de normes et de qualité et causent des maladies sur le long terme.

Des études faites en UEMOA par Michel Benoit-Cattin et Nicolas Bricas en 2008, montrent que dans les capitales des huit pays constituant l'Unionéconomique et monétaire ouest-africaine(UEMOA), seuls 22 % de la dépense des ménages portent sur des produits importés. Le reste concerne des denrées animales et végétales produites localement. Ce profil alimentaire ne s'éloigne pas de celui des villes des pays de l'Afrique centrale. L'évidence de disposer d'une souveraineté alimentaire en Afrique en générale et en Afrique centrale en particulier s'impose devant cette grande révélation du choix alimentaires des populations locales. Assurer la sécurité alimentaire en produisant ses produits de subsistance est ici un enjeu indéniable, que l'OMS et la FAO sur un constat selon lequel, le phénomène de malnutrition peut être lié au manque de contrôle des vitamines et des éléments minéraux qui, pour eux représente l'essentiel des efforts pour combattre la faim et la malnutrition, approuvent en affirmant que

Policy and program responses include food-based strategies such as dietary diversification and food fortification, as well as nutrition education, public health and food safetymeasures, and finally supplementation. These approaches should be regarded as complementary, with their relative importance depending on local conditions and the specific mix of local needs»56(*).

Ceci place les zones rurales au Coeur de ce combat.

2-Le développement des zones rurales.

Les études ont révélé que c'est dans les zones rurales qu'on rencontre un taux élève de pauvreté et de malnutrition. Cette situation alarmante dans les régions rurales est à l'origine de l'exode rural. En étudiant de près la question, il est noté que l'absence de production agricole au sein des villages impacte de façon considérable les villes. L'Union Européen dans le cadre de la mise en place de sa sécurité alimentaire, a misé sur le développement des zones rurales et, par le soutien aux revenus agricoles notamment dans des zones montagneuses peu développées, elle évitel'exode de la population.

Il est certain que tant que les crises de la faim subsisteront, tant que les gouvernements de la sous-région ne parviendront pas à maintenir la sécurité alimentaire pour toutes les classes de la société par l'autosuffisance alimentaire, le problème de l'exode rural se posera. La sécurité alimentaire dans ce contexte est considérable, parce qu'elle est un catalyseur de ce phénomène. Les populations se déplacent parce qu'elles recherchent le bien-être, une meilleure qualité de vie. Tout cela peut être pourvu peu importe là où on se trouve. Le secteur agricole est un secteur qui emploi le plus grand nombre de personnes. En Grèce, par exemple, La crise des finances publiques a offerte malgré les apparences, de formidables opportunités pour l'agriculture. Un retour à
la terre d'une partie de la population est en train de s'opérer pour faire face à l'augmentation des prix des denrées alimentaires et répondre à la perte de pouvoir d'achat57(*). Il ne s'agit pas ici de présenter la crise publique comme quelque chose de positif dans un Etat, mais de considérer l'impact de l'agriculture sur les fluctuations des prix des denrées alimentaires. Pour cela, il est donc crucial que le secteur agricole soit développer, ce qui implique le développement des zones rurales, les rendre plus attractifs pour les jeunes qui ne trouverons plus de raisons de partir, mais y resterons pour s'investir dans l'agriculture.

La sécurité alimentaire qui passe par l'autosuffisance alimentaire, appelle à la multiplication des fermes agricoles, qui donne naissance à des emplois. La recherche de la sécurité alimentaire, par le moyen de la production, permettra donc aux Etats de développer les zones rurales, en y attirant les investisseurs dans le secteur agricoles, la création des entreprises de transformation des produits agricoles, la création des GIC et des organisations qui s'occupent des aspects agricole et alimentaire.Par contre, si les Gouvernements s'obstinenta ne consacré que très peu de leurs énergies au secteurs agricole, optant pour l'importation des denrées alimentaires afin de garantir leur sécurité alimentaire, il est certain que les populations dans les campagnes ne vont cesser de migrer vers les villes à la recherche du bonheur, qu'ils ne trouverons certes jamais, accentuant le taux de chômage, de famine et de malnutrition dans les villes. La production locale, réduit le taux d'exportation, si l'agriculture perd de sa valeur au sein des villages, parce que tout le monde consomme ce qui est importé, meilleur prix, et abandonne les produits locaux car, très couteuses, il est certain que les campagnes vont se dépeupler à une vitesse plus grande que ce qui s'est fait jusqu'à l'heure actuelle. Donc le moyen de consolidation de la sécurité alimentaire, influe sur la construction des zones rurales et même urbaine. En dehors de l'aspect rural de la sécurité alimentaire dans un Etat, il existe d'autres aspectstel que le domaine politique, où la sécurité alimentaire a un important enjeu.

B- Les enjeux d'ordre politique.

L'enjeu politique de la sécurité/ insécurité alimentaire est mondialement connu. L'appel de 1996 par le sommet mondial sur l'alimentation de la contribution des politiques nationales africaines pour la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique en est une preuve. D'un point de vue politique, les enjeux de la sécurité / insécurité alimentaire sont de deux ordres : un intérêt national et les crises politiques.

1-Un intérêt national.

Nul n'ignore les crises sociales de 2008 dans le monde qui ont été qualifié par certains auteurs d'émeute de la faim (le monde diplomatique, 2012). Un peuple affamé est toujours revendicatifs et en colère. La sécurité politique d'un Etat repose en grande partie sur sa compétence à nourrir sa population ; Car tant que ces derniers auront faim, les risques de soulèvement ne disparaitront pas de l'atmosphère. La sécurité alimentaire à de tous les temps été un grand enjeu pour les peuples. Les conquêtes occidentales en Afrique en dans les Amériques ont été motivées par le désir de garantir pour les populations occidentales, une sécurité alimentaire comme le souligne Jacques Carles et Paul-FlorentMontfort dans « sécurité alimentaire et défense nationale: une mise en perspective géopolitique ». Du temps de la préhistoire, les grandes migrations étaient guidées par l'impératif alimentaire, à la recherche de nourriture. Plus tard, les invasions, le colonialisme et l'ouverture des routes commerciales y trouvaient une partie de leur justification. L'agriculture était à ce point un facteur historique de puissance politique, qu'elle fut un temps considéré comme le critère déterminant de la richesse des nations (cf. physiocrates), et qu'elle donna naissance aux plus grandes politiques protectionnistes, tous secteurs confondu58(*). L'absence de cette composante dans toute société est une menace pour la stabilité de cette société. Il est certes vrai que la composante économique tant à prendre le pas sur la composante sécurité alimentaire dans les Etats modernes d'aujourd'hui, mais c'est à tort car comme le mentionne la France :

L'objectif qui consistait à produire des aliments en quantité suffisante et pour un prix raisonnable afin de nourrir une population urbaine en augmentation dans une société en cours d'industrialisation a aujourd'hui perdu de sa pertinence dans les pays de l'OCDE59(*)

Nous ajouterons à ce récit, dans les pays d'Afrique centrale. Par contre, les seules allusions à la sécurité alimentaire dans les documents officiels de doctrine ont trait à sa vocation à être source de tensions, instabilité et conflits or, la précisément, la sécurité alimentaire fait partie intégrante des « intérêts vitaux de la nation »60(*) et peut être mis au service du politique.

2-Le domaine des politiques.

Le 24 septembre 2009, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a érigé la sécurité alimentaire mondiale au rang d'«élément-clé» de la politique étrangère des Etats-Unis, sur l'hypothèse que la faim «menace la stabilité des gouvernements, des sociétés et des frontières (...) La sécurité alimentaire ne concerne pas que l'alimentation, mais tous les domaines de la sécurité»61(*). Il est certain que la secrétaire d'Etat américaine a compris la portée de la sécurité alimentaire au sein d'un Etat et dans le monde. La sécurité alimentaire se trouve être une arme solide entre les mains des politiques.

L'Afrique Centrale a connu pendant la période 2003-2015, une série de tensions politique et sociale. Une chose qui semble ne pas encore avoir été compris dans tout ce chaos, c'est la force de l'insécurité alimentaire qui y règne associé à la pauvreté. La Centrafrique accuse le Tchad d'avoir part à la crise qui la secouée pendant plusieurs années, mais ce qu'elle omet de comprendre c'est qu'il n'est pas possible de soulever un peuple contre son gouvernement si ce peupleest satisfait des services que lui rend son gouvernement. La sécurité alimentaire ou l'insécurité alimentaire peut être utilisé par desagitateurs comme une arme redoutable pour créer l'instabilité politique au sein d'un Etat et dans le monde. Cela, Hillary Clinton l'a bien perçu, en définissant comme élément clé de la politique étrangère des Etats Unis la sécurité alimentaire mondiale, elle prend un pas sur les prochaines élections aux Etats-Unis, sachant qu'il s'agit d'un élément vital pour les peuples et les nations du monde.

A côté de cet exemple, la Chine se positionne, puisque dans sa doctrine de sécurité,la dépendance (quelle qu'elle soit) est considérée comme une ingérence extérieure. Pour donc éviter une ingérence dans ses affaires, la Chine met un accent particulier sur la sécurité alimentaire par la mise en place d'une stratégie multiforme, tel que: la fixation d'une autosuffisance de sa consommation alimentaire à 85%, en mettant un accent sur sa production céréalière, achat des terres notamment en Afrique62(*).

En plus des enjeux d'ordre social et politique, la sécurité alimentaire revêt des enjeux économiques.

Paragraphe 2 : Les enjeux d'ordre économique.

L'option choisit par tout Etat, région, communauté pour assurer sa sécurité alimentaire est important dans la démarche économique. Ces choix peuvent être par la production agricole, atteindre une autosuffisance alimentaire comme l'a fait la Chine ou choisir d'importer les produits alimentaires comme il a semblé âtre le cas des Etats de la CEMAC pendant un certain nombre d'années. Dans le cadre de cette étude nous basons notre analyse sur le cadre de la production nationale. Ainsi, il sera présenté les enjeux de la sécurité alimentaire pour l'accroissement des investissements et la création des emplois.

A- Le développement économique.

L'enjeu de la sécurité alimentaire sur le développement des économies de l'Afrique centrale prend en compte deux principaux aspects savoir, l'enjeu sur la balance de paiement des Etats et l'enjeu pour le marché commun au sein e la sous-région.

1-L'enjeu de la sécurité alimentaire sur la balance de paiement.

Les Etats de la sous-région CEMAC ne sont pas industrialisés et exportent la totalité des produits de leurs terres sous forme de matières premières. Par contre les importations qui sont faites par ces derniers concernent les produits finis qui se vendent sur les marchés avec une valeur ajouté. Or ceux vendus ne bénéficient pas de cette rubrique économique. Ce qui fait qu'ils vendent à des prix bas et rachètent à des prix élevé. Du point de vue de la balance de paiement, cette situation entraine une croissante appauvrissante. La sécurité alimentaire qui passe par les moyens de production agricole se tient comme un régulateur de cette situation.

En effet, la balance de paiement est une comptabilité en partie double avec une inscription du côté des recettes (crédits) et une autre du côté des dépenses (débits). Aussi, en règle générale, les opérations qui engendrent une entrée des devises sont enregistrées du côté des recettes et les opérations qui engendrent une sortie de devises sont plutôt enregistrées comme débits. Elle sert donc à indiquer le degré d'ouverture d'un pays sur l'extérieur et donne un éclairage sur l'attractivité de ce dernier. Elle est également indispensable pour la conduite de la politique économique et monétaire d'un pays. C'est un élément de quantification des échanges de biens et de services et bien autres indiquant l'état économique d'un pays.

Ainsi, parce que la région ne dispose pas d'industrie agro-alimentaire pour produire les compléments alimentaires tels que le cube, le fromage et autres qui rentrent dans les cuissons des aliments, elle ne pourra arrêter d'importer les produits alimentaires. Mais, il est possible de limiter ces importations au strict minimum, passer par exemple de 60% des importations à 25%. Pour cela, elle doit pouvoir produire en quantité suffisante les produits de bases consommées par ses populations. Sachant que l'Afrique centrale importe à près de 60% ses denrées alimentaires,disposer d'une sécurité alimentaire par une autosuffisance alimentaire d'au moins 85% dans la sous-région inversera la tendance économique sur la balance de paiement, qui n'affichera plus une croissance appauvrissante, mais une croissance réelle.Il est tout de même évident que cela ne se ferait pas si l'on se contentait de produire pour satisfaire uniquement à la demande nationale, mais de produire en si grande quantité de façon à exporter dans les Etats voisins afin de faire entrer les devises. Pour cela, il est important que la communauté se dote d'un véritable marché commun à la mesure de l'impact commerciale et économique qu'elle voudrait se faire en garantissant sa sécurité alimentaire.

2-Du point de vue du marché commun.

Le marché commun dans la sous-région n'est encore qu'à l'état embryonnaire. Il est pourtant important pour l'intégration économique de la région, étant un indicateur de sa mise en place et de son état de santé. La faiblesse de la matérialisation d'un véritable marché commun au sein de l'ensemble CEMAC, yest une entrave à la sécurité alimentaire. En effet, les difficultés qu'ont les produits alimentaires à circuler dans la région, empêche la diversification des aliments entre les populations. L'étude de l'agro-écologie de la région, montre une disparité dans les potentiels agricoles qui ne peut être résolu que par la mise sur pied d'une circulation aisé des produits locaux des différents Etats qui permettra leur acheminement vers les populations. La recherche de la sécurité alimentaire au sein de la communauté pour le marché commun est donc très important car, elle donne à s'intéresser de près aux problèmes qui ont jusque-là dans la région jugulé, sa concrétisation effective. Aller vers la sécurité alimentaire signifie ôter tout obstacles à l'acheminement des denrées alimentaires aux populations locales.

Or, il est connu que ces obstacles sont une panoplie, parmi lesquels le manque d`infrastructures, la violation des TEC, le non-respect des normes communautaire en matière de commerce, etc. face à un véritable défis de la sécurité alimentaire et conscient de son enjeu sur le plan internationale, la lutte contre l'insécurité se propose comme une réponse aux problèmes de la mise sur pied en zone CEMAC, d'un véritable marché commun. Les politique conçues jusqu'à lors marquent un accent particulier sur l'enjeu des échanges intracommunautaire dans cette marche. Il se trouve que la volonté d'établir un véritable marché commun dans la région trouve un écho favorable dans les oreilles des leaders de l'Afrique Centrale devant cette crise de la sécurité alimentaire dans la région. Ainsi donc, en cherchant à garantir la sécurité alimentaire pour les populations d'Afrique Centrale, les leaders africains vont par la même occasion résoudre le problème de libre circulation des biens et tout problème y affèrent et le marché commun pourra de ce fait y devenir une réalité.

Toujours dans l'ordre économique, la garantie de la sécurité alimentaire a un impact sur la lutte contre la pauvreté qu'il convient ici de regarder.

B- La lutte contre la pauvreté.

L'enjeu de la sécurité alimentaire sur la lutte contre la pauvreté se déclinera dans ce travail en deux points. Dans un premier temps, la création des pôles d'emploi et dans un second temps, la réduction du taux de chômage.

1-La création de nouveaux pôles d'emploi.

En partant de la définition de la sécurité alimentaire donné par la FAO, il ressort que la sécurité alimentaire n'est pas synonyme d'autosuffisance alimentaire. Mais, il est certain que dans un contexte économique comme celui des Etats de l'espace CEMAC, ces deux concepts doivent être liés. En lisant d'ailleurs les articles rédigés à ce propos, il est constamment fait état de la non productivité agricole suffisante pour couvrir les demandes alimentaires dans la région. Ce qui laisse entendre que, la sécurité alimentaire dans la région appel au développement e l'agriculture, le PDDAA insiste aussi sur ce volet. Cela appel donc à la multiplication des domaines agricoles de par la région et l'extension des fermes agricoles déjà existant. Comme on l'a vue plus haut avec l'exemple de la Grèce, l'agriculture se tient aujourd'hui en Afrique comme le seul véritable employeur. Le développement de l'agriculture permet de crée de nouveau pôles d'emploi pour les jeunes.

En effet, les investissements dans le secteur agricole ouvre le monde de l'emploi tant pour les femmes, que pour les jeunes.La recherche de la sécurité alimentaire par le moyen de l'autosuffisance alimentaire appel à réinvestir les jeunes dans le domaine agricole. Le développement du secteur agricole ouvre plusieurs champs d'emploi tant dans le secteur formel que informel. Par exemple, l'extension des champs agricoles demande à la multiplication de la main d'oeuvre ; les produits agricoles récoltés doivent être commercialisé, ce qui implique la présence des personnes qui devront se charger de la commercialisation de ces produits tant sur le plan national que son acheminement à l'extérieur. En plus, ces produits peuvent faire l'objet de la transformation comme cela est requis par les organismes internationaux tel que la FAO, ce qui suppose, un personnel industriel. Sans toutefois oublier que pour les parents fermiers qui n'ont comme source de revenue que leurs plantations agricoles, l'amélioration du secteur agricole leur permettra de mieux bâtir leurs économies propres et assurer de meilleurs lendemains pour leurs progénitures. A cet effet, la création des pôles d'activité pour les populations permettra de réduire la pauvreté tant en milieu rurale que urbaine tout en réduisant le taux de chômage.

2-La réduction du taux de chômage.

Le chômage des jeunes en Afrique Centrale aujourd'hui est assez élevé. Malgré les politiques et les stratégies développées par les Gouvernements pour lutter contre ce fléau, il persiste. Plusieurs jeunes après leurs formations n'ont pas de travail, la mentalité de la jeunesse n'est portée que sur les métiers de la fonction publique qui est à l'heure actuelle la meilleure garantie d'une vie à l'abri du besoin. Certains gouvernement à l'instar du Cameroun crée constamment des stratégies pour permettre à la jeunesse de se tourner vers les métiers agricoles en vain car, n'ayant pas la mêmevaleur que les autres types de métier et parfois à la limite dégradant. Etre considère en Afrique comme un agriculteur n'est pas du tout appréciatif sauf pour ceux qui sont diplômés des facultés d'agronomie. Cette réalité est par contre erronée lorsque l'on considère la portée de la sécurité alimentaire pour le bien-être des populations, cela place au coeur de toute activité le métier d'agriculteur.

Ainsi donc, la démarche pour atteindre la sécurité alimentaire en Afrique Centrale, est d'un énorme enjeu pour la réduction du taux de chômage. Lutter contre l'insécurité alimentaire donnera aux Etats d'accorder un intérêt particulier au secteur agricole qui était jusqu'à la chute du cout du carburant relayé au second plan. Cette considération renouvelée des Etats pour le secteur agricole, amènera les populations à comprendre l'enjeu et la nécessité de produire. Il est par contre évident que cet engouement devait naitre à la suite des fluctuations des prix des denrées alimentaire sur les marchés qui a commencé en 2007 comme cela a été fait en Grèce, mais il reste certain que bien que ce processus soit assez lent en Afrique centrale, il arrivera à loger un assez grand nombre de jeunes dans les métiers agricoles ou qui en découlent et réduira par la suite le taux de chômage. Il est certain que les subventions accordés au secteur agricole ne laisseront pas beaucoup de jeunes indifférents. Déjà au Cameroun, on observe une grande foule de jeunes qui s'intéressent aux métiers d'Agriculture (pisciculture, élevage, agriculture etc.) selon qu'ils reçoivent les subventions pour établir leurs affaires cela contribue énormément à réduire le taux de chômage dans la société et ainsi le taux de criminalité.

Bien que la sécurité alimentaire soit revêtue d'un nombre incalculable d'enjeu pour les Etats de la zone CEMAC, il est tout de même entoure d'un certain nombre de défis qui obstruent sa mise en place.

Section 2 : les limites de la sécurité alimentaire en CEMAC.

Au sein de l'ensemble CEMAC, l'échec de la mise en place d'une sécurité alimentaire jusqu'à l'heure actuelle relève de plusieurs facteurs qui peuvent être grouper en deux ensembles savoir, les limites d'ordre général c'est-à-dire relevant des facteurs qui sont du commun, ordinaire et les limites de l'ordre de l'intégration, qui existent à cause de la faiblesse de l'intégration au sein de la CEMAC.

Paragraphe 1 :Les limites d'ordre général.

Sous cet ensemble, il sera étudié les limites d'ordre économique, la compétence économique de la sous-région à mettre en place les politiques et programmes de sécurité alimentaire au sein de la région, sans faire fi des limites d'ordre écologique, sécuritaire.

A- Les limites d'ordre économiques.

Produire est important dans la marche pour la lutte contre l'insécurité alimentaire. Pour cela, il faut y mettre les moyens tant physiques qu'économique. L'Afrique centrale regorge d'une population jeune et forte capable d'être placer au service de la production agricole. Mais à cette force physique, il y'a le volet économique qui est le socle de cette démarche. La lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale fait face à plusieurs entraves économiques dont seulement deux nous intéresse dans le cadre de cette étude : l'indisponibilité des financements appropriés et la gestion des ressources allouées au secteur agricole.

1-L'indisponibilité des financements appropriés.

La CEMAC a connu pendant la période 2003-2012, une forte croissance économique qui l'a placé au rang de deuxième en Afrique. Le PDDAA stipule dans son objectif que le développement agricole devrait être financé à valeur de 10% par les budgets nationaux. En se basant sur les données économiques que donnent les sondages en CEMAC depuis la mise sur pied du PDDAA et des PRSA, le financement du secteur agricole par les Etats de l'espace était bien possible. Mais il ressort de l'échec constaté que ces derniers n'ont pas pu financer à la valeur requise pour le développement de leurs agricultures.L'avènement des PAS a apporté en Afrique, une tendance selon laquelle, le bailleur de fonds dispose de comment sera utilisé ses fonds. Ce principe est encore plus tranchant dans le domaine de l'agriculture de ce que la plus part de ces bailleurs de fonds sont des pays industrialisés et poussent les Etats africains à produire des matières premières pour leurs usines de transformation.

En effet, les aides pour accroitre la production agricole en Afrique Centrale sont attribuées chaque année. Mais il se pose le problème constant de « l'aide liée ». La question des financements appropriés se pose constamment. Il est dit que les productions agricoles en Afrique centrale sont insuffisantes pour satisfaire les besoins des populations, mais ce qui ne se dit pas c'est que les Etats de la sous-région même si ce n'est pas tous les Etats, sont des producteurs agricoles. Le Cas du Cameroun et le Tchad sont des exemples. Le problème qui se pose est que les cultures agricoles dans la région portent à près de 70% sur les cultures de rentes, qui sont exportés. Les investissements dans le secteur vivrier sont très faibles, la conséquence de cela est la faible productivité.La CEEAC dans son rapport de 2008 à relever que les cultures vivriers en Afrique centrale étaient totalement produits par les petits agriculteurs sur de faibles étendue de terre ce qui justifie l'insuffisance sur le marché. Il est par contre relevé que d'énormes subventions sont faite pour la production du coton, du cacao, du café comme le révèle la revue AGRITRADE pour le cas du Cameroun qui est considéré comme le grenier de l'Afrique centrale. Près de 10,7 millions d'euros de
subventions versés aux producteurs locaux seront engagés dans la promotion de la transformation locale de coton brut.De la même manière, afin d'ajouter de la valeur à la production de coton, l'Association des producteurs de coton africains (APROCA), avec le soutien de l'AFD, a lancé un projet pour le développement du coton commerce équitable et du coton biologique en Afrique de l'Ouest et centrale, y compris au Cameroun63(*). Face à cela, est-il encore nécessaire de ses poser la question sur les raison de l'insécurité alimentaire dans la sous-région si, comme le Cameroun, les autres Etats passent leur temps à privilégier la production de leurs marchandises, plutôt que les aliments des populations ?

Bien qu'il soit un peu compliqué pour les Etats de financer leur développement agricole, ils perçoivent qu'à même des fonds des donateurs extérieurs en plus du peu qu'eux même budgétisent pour financer l'agriculture mais ces financements souffrent d'un problème de mauvaise gestion et se retrouvent la plupart du temps dans les comptes des particuliers.

2-La gestion des ressources allouées au secteur agricole.

L'Afrique centrale fait face à un certain nombre de défis qui relève de la gestion des ressources. Le domaine agricole, n'est pas exempt de ce que nous pouvons qualifier de fléau en Afrique. En effet, la gestion des finances publiques est un véritable problème au développement de l'économie africaine. L'Afrique Centrale ne saurait se plaindre d'un manque de financement pour encourager sa production agricole. Car des moyens financiers, elle en a eu pendant la période étudiée. Hors mis les subventions de la part des partenaires étrangers, elle a amassé dans la vente de l'or noir pour une valeur en 2005 de 6063milliard de Frs (BEAC, 2006). On se pose la question de savoir où part cet argent ?

La corruption et les détournements de finances publiques sont les principaux chemins qu'emprunte l'argent qui entre dans les comptes des Etats de la sous-région. Le Cameroun est un pays de la région qui s'investit énormément dans la production agricole, il a déclaré que les efforts du gouvernement pour promouvoir la production de maïs depuis 2005 par le biais de subventions à laproduction se sont avérés inefficaces face aux problèmes de détournement de fonds. Le gouvernement a ainsi été contraint de recourir à nouveau aux subventions à l'importation à partir de 200964(*).

Si les Etats de la sous-région faisaient bon usage de l'argent qui entre tout le temps dans les caisses de l'Etat, la garantie de la sécurité alimentaire ne constituerait pas aujourd'hui un problème sérieux. Mais suite à la disparition injustifiée de l'argent dans les comptes de l'Etats, il est presque impossible pour ces derniers d'autofinancer leur agriculture et sont contraint de faire appel à l'aide internationale qui les contraints dans leurs choix agricoles et dans l'édiction des différents politiques agricoles qui sont de plus en plus tournées vers la production des matières première pour les pays industrialisés plutôt que la production des denrées alimentaires pour les populations locales. Outre cela, le détournement de fond se fait à tous les niveaux et personne ne semble être perturbé par cet état des choses. L'agriculteur qui perçoit les subventions pour développer ses exploitations agricoles, l'utilise pour résoudreses problèmes personnels. A la fin de l'échéance, il n'a pas de rendement et pas d'évaluation. Chaque année au Cameroun, les subventions sont accordés à des GIC pour le développement de l'agriculture, ceux qui sont responsable de la distribution des subventions constitue généralement eux même des GIC qui devront bénéficier de ces subventions et donc la plupart du temps sont des GIC fictifs. Il est important pour la garantie d'une mise en oeuvre effective de la sécurité alimentaire par le développement de l'agriculture, qu'une attention particulière soit accordée à la gestion des finances publiques.

A côté des limites d'ordre financiers, il existe des limites d'ordre sécuritaires qui jusqu'ici se sont constitué comme un véritable entrave pour la sécurité alimentaire en zone CEMAC.

B- Les limites d'ordre sécuritaire et écologique.

Dans cette partie, il sera abordé les limites liées à l'insécurité sur la distribution égalitaire des ressources alimentaires en Afrique, et les défis liés à la protection de l'environnement.

1-L'influence de l'insécurité sur la distribution égalitaire des ressources alimentaires en Afrique centrale.

Il est évident que lorsqu'un Etat est en trouble politique ou conflit, il se produit instamment un arrêt de la provision sous toutes ses formes, qu'elle soit financière ou alimentaire. En zone CEMAC, l'insécurité dans les Etats de la sous-région a largement contribué à la déstructuration de la sécurité alimentaire. Le cas de la crise centrafricaine est énorme.

En effet, avant même que les crises politiques et le terrorisme ne prennent l'ampleur dans la région, l'insécurité transfrontalière constituait déjà un frein dans la distribution égalitaire des denrées alimentaires dans la sous-région. L'insécurité des voies de communication empêche le transport des marchandises d'une ville à l'autre ou d'un Etat à un autre. En plus, avec la crise centrafricaine, l'exode des commerçants musulmans fuyant les attaques des miliciens chrétiens a été une grave menace pour le ravitaillement de la population déjà soumise à une disette. Selon les Nation unies, des millions de personnes se sont trouvés pendant la crise dans le besoin d'aides alimentairesd'urgence. La plupart des commerçants musulmans ont fuient la capitale pourtant, assuraient le ravitaillement en sucre, farine, fioul et savon à la ville peuplé à près de 800.000 habitants. La crise a causé des pénuries en viandes, en produits alimentaires de base, accroissant le taux de malnutrition et de faim dans le pays. Selon une enquête d'Oxfam et d'action contre la faim pendant la crise, 40 grossistes géraient jusqu'à il y'a peu le ravitaillement de Bangui en produits de base. Ils sont aujourd'hui moins de dix et certains menaceraient de partir si la sécurité ne s'améliorait pas. Aussi, les prix des denrées alimentaires ont grimpés en flèche dans la région. Non seulement il y'a rupture dans les livraisons, il n'y a pas d'argent en circulation, il faudrait également faire face à l'inflation du peu de produits qu'on parvient encore à trouver sur le marché. L'état de la crise était de sorte qu'il n'y'avait même pas moyen pour les organisations telle que le PAM d'y apporter son aide alimentaire, les aides restant bloqué aux portes du pays car les chauffeurs craignaient pour leur vie.

En outre, la crise a poussé plusieurs à se réfugier dans les pays voisins entrainant dans ces régions qui les accueillaient des accroissements du taux de malnutrition et de pauvreté. Cet état de fait suscite un « besoin d'assistance en particulier alimentaire et nutritionnelle à la fois en Centrafrique et dans les pays voisins » a souligné la directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, Denise Brown.Depuis décembre 2013, le mouvement des populations depuis la république Centrafricaine s'est intensifié en direction des régions fragiles et en insécurité alimentaire. L'arrivée de millier de personnes ajoute aux difficultés auxquels sont confrontés les populations locales, souligne le magasine Tchad infos. Il est donc à relever que la crise centrafricaine a été un propulseur rapide de l'Afrique centrale dans l'insécurité alimentaire, de ce qu'elle n'a pas seulement causé la faim dans son territoire, mais la drainer dans les pays voisins, ajoutant un mal sur ceux qui existaient déjà tels que les problèmes de répartition des denrées alimentaires, les problèmes d'ordre climatiques influençant considérablement la production agricole.

2-Les défis liésà l'environnement.

Il a été montré que les conflits en Afrique centrale ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire de la sous-région. Cela a certainement été aussi évoqué au passage, l'impact du facteur environnement qui est non négligeable dans cette cause. En effet, l'environnement est un facteur à regarder de près dans cette course à la sauvegarde de la sécurité alimentaire. Comme le souligne si bien la FAO et le SOFI en 2003 «  L'immense majorité des crises est liée à des catastrophes naturelles, première cause devant les conflits armés et les troubles politiques ».En effet, l'expansion continue des cultures s'est faite aux dépens des autres systèmes d'utilisation des ressources naturelles. L'une des conséquences de ce phénomène a été la destruction rapide des ressources forestières par le défrichement et la surexploitation des terres aux fins de production de bois de feu et d'autres utilisations domestiques. Un autre effet plus subtil de cette situation est la détérioration des systèmes de transhumance du bétail, provoquée par l'utilisation à des fins de culture de superficies de plus en plus étendues de terres autrefois réservées au pâturage de saison sèche65(*). Cette destruction de l'environnement qui était censé jouer en faveur des productions agricoles est aujourd'hui dépourvue de ses capacités de protection et se retourne contre l'homme.

L'instabilité des pluies, les longues périodes de sècheresse, les inondations du moins la maitrise du climat sont des entraves à la sécurité alimentaire par le moyen de la production agricole. Les inondations qui détruisent les productions, le soleil ardent qui brûle les cultures dans les champs sont autant de phénomènes que l'homme ne peut contrôler et qui ont un impact sur les productions agricoles, réduisant le rendement et causant des famines. En plus de cela, en étudiant l'agro-écologie de la CEMAC, on se rend compte qu'elle est composée de terres arides dans sa région sahélienne au Nord Cameroun et au Tchad, de grande étendue de forêt au sud-Cameroun, Guinée, Gabon Congo et RCA. Bien que disposant d'un énorme potentiel agricole en termes de sol fertile, il se tient aussi dans la région comme une entrave au développement du secteur agricole. Dans un contexte marqué par la protection de l'environnement, l'étendue de forêt de la CEMAC en plus d'être une richesse inestimable est un obstacle à l'expansion de l'agriculture. Du fait que la forêt et les zones protégées ne sont pas disponibles pour une expansion de l'agriculture car, jouent un grand rôle dans la conservation de l'écosystème.

La protection de l'environnement se tient dans ce contexte comme un frein à l'élan de développement de l'agriculture. Il est certain que l'utilisation des intrants dans l'agriculture permet d'améliorer les rendements, mais ces intrants ont aussi un effet néfaste sur l'environnement et s'accompagnent d'un épuisement des éléments nutritifs et d'une dégradation des sols. D'où la démarchepour une agriculture familiale. Mais n'est-ce pas un paradoxe que de vouloir nourrir une population qui s'accroit rapidement tout en voulant protéger son écosystème, tout en sachant que la nutrition de cette population passe par la destruction de l'écosystème protégé ?Le contexte actuel de la sécurité alimentaire du point de vue de la protection de l'environnement soulève tellement de questions du genre : peut-on assurer la sécurité alimentaire à un peuple qui s'accroit sans accroitre la production agricole ? Peut-on accroitre la production agricole si l'on ne cultive pas sur de grandes étendues de terre ? Où trouver ces étendues de terre sans détruire la biomasse ? De ces questionnements, il va sans doute dire qu'en restant carré sur les opinions de protection de l'environnement, il sera quasiment impossible de mettre sur place une véritable sécurité alimentaire.

Après avoir sommairement énumérer les limites à la mise en place de la sécurité alimentaire en CEMAC, il est important de se pencher sur le rôle que joue l'intégration dans cette patrie pour faciliter cette démarche.

Paragraphe2 : Les limites relevant de l'intégration.

La vitesse avec laquelle se fait l'intégration en Afrique Centrale impacte de façon considérable la mise en place sécurité alimentaire dans la région. Les mécanismes développés sur le plan communautaire ne peuvent être efficace si l'union entre les Etats est forte et véritable. La faiblesse de l'intégration et des normes juridiques qui sont mis en place au sein de la CEMAC constitue une véritable entrave pour la sécurité alimentaire.

A- La faiblesse de l'intégration économique.

Comme défis de la sécurité alimentaire en zone CEMAC liés aux faiblesses de l'intégration économique, il sera présenté la problématique du financement des projets intégrateurs africains et la cohabitation des CER dans le même espace, en plus de l'inexistence d'un véritable marché commun.

1-La problématique du financement des projets intégrateurs africains et la cohabitation des CER.

Le manque d'autonomie financière en Afrique est un véritable poids pour son intégration. En effet, en l'absence d'une autonomie financière, les projets intégrateurs mis en place se trouvent contraint de répondre premièrement à la volonté des bailleurs de fonds. Le cas de l'espace CEMAC n'échappe pas à cette règle. En fait, dans le secteur agricole, la dépendance vis-à-vis du nord est financière et institutionnelle, mais elle relève également des négociations à l'OMC (dont les résultats sont directement contraignants pour la formulation des politiques domestiques), une arène qui « renouvelle » les formes de dépendance car les pays du sud n'y sont plus dans une situation de type bailleurs de fond / récipiendaire de l'aide (Balié et Fouilleux, 2008). Cette situation financière dont souffrent les intégrations africaines est la conséquence de plusieurs facteurs tels que l'appartenance des Etats à plusieurs CER, la cohabitation de plusieurs CER au sein du même espace. Ce melting-pot qui constitue la réalité des intégrations africaines, suscite de la part des Etats, un retard dans leur contribution et la naissance des aérésparce qu'ils doivent s'acquitter de leurs contributionsau sein des différentes CER auxquels ils appartiennent.

En plus, l'absence de vision stratégique et de priorités politiques claires au plan national rend les initiatives régionales aléatoires et essentiellement opportunistes. Le manque de coordination des politiques nationales conduit à des duplications de
projets concurrents non viables [Hugon, 1997]. De nombreux pays appartiennent
simultanément à plusieurs groupements régionaux, qui correspondent à des réalités
différentes et ont parfois des objectifs divers voire contradictoires. En outre, du fait de la superpositionou de la multiplication des structures régionales, des concurrences surgissent entre organisations (Balié et fouilleux, 2008). En Afrique Centrale par exemple, la CEEAC et la CEMACcohabitent avec chacune, une vision des PAC qui ne s'arriment pas dans tous les points (PRSA CEMAC et PRSA CEEAC). Tous les Etats de la CEMAC sont membres de la CEEAC, ce qui veut dire qu'ils doivent répondre aux principes de ces deux CER, chose qui n'est pas du tout aisé, qui entraine à la fin, une non-exécution des politiques communautaires. Cette discorde qui nait entre les Etats dans les accords communautaires et autres mécanismes intrinsèques se transfert sur tous les plans et dont la mise en marche d'un véritable marché commun dans la sous-région.

2-Le commerce intra-communautaire.

Depuis l'avènement des PAS, l'Afrique centrale est très ouverte au commerce international. Mais dans cette portion du marché internationale de la CEMAC, le marché intra-communautaire ne représente qu'une très faible portion, moins de 9% en jusqu'en 2012. En effet, la mise sur pied d'un véritable marché commun au sein de l'espace est fonction des politiques communes qui régissent la communauté. De ces politiques, dans un contexte de lutte contre l'insécurité alimentaire, les PAC occupent une place de choix.

En réalité, les PAC de la CEMAC sont ce qui devrait le mieux représenter le marché communautaire. Mais au contraire, elles sont plutôt représentative du marché extrarégional et de ce fait, n'encouragent pas la construction d'un marché interne qui est fondamental pour la sortie vers une sécurité alimentaire. En Europe par exemple,le projet européen était exclusivement orienté vers la construction du marché intérieur. Un système garantissait les prix et l'écoulement (ou le stockage) de la production, associé à un système de prélèvements variables à la frontière (taxation des imports, subvention des exports) protégeant les productions européennes de la concurrence éventuelle de produits venant de l'extérieur (Balié et Fouilleux, 2008). En Afrique Centrale c'est le contraire car, bien qu'originellement tournée vers la conquête du marché intérieur, la PAC s'est progressivement tournée vers l'extérieur. Construit sur un modèle de recherche de l'autonomie alimentaire, les PAC africaines semblent surtout considérées comme un appui
à la présence sur les marchés extérieurs. Cette prééminence du commerce extrarégional est particulièrement visible en analysant les mesures réellement mises en oeuvre parmi l'ensemble des mesures officiellement existantes ou en projet. Elles sont pratiquement toutes liées aux marchés internationaux et à la libéralisation :harmonisation de normes et standards, baisse des tarifs entre les pays membres et vis-à-vis de l'extérieur, adoption de tarifs extérieurs communs (TEC) à des niveaux inférieurs à la moyenne des tarifs nationaux appliqués préalablement. Le niveau de protection induit par ces politiques est donc particulièrement faible.

En plus des défis provenant de la faiblesse de l'intégration en Afrique centrale sur le plan économique, il existe des limites relevant de l'ordre juridique.

B- Les faiblesses d'ordre juridique.

Une loi est un ensemble de règles juridiques ou coutumières qui permet de réguler un ensemble ponctuel. Dans un contexte africain où règne l'insécurité alimentaire malgré les stratégies communautaires ériger comme moyen de lutte, le degré d'harmonisation des politiques et le pouvoir exécutoire des normes au sein de la communauté peuvent être évoqué comme obstacle à cette démarche.

1-Le degré d'harmonisation des politiques.

Ce problème parait si évident d'exister sachant le contexte géographique dans lequel se met en place les politiques communautaires. Depuis l'histoire des intégrations dans le monde, l'histoire de celui de l'Afrique est tout particulière. D'abord elle s'est faite sur un désaccord total de deux groupes panafricanistes et antagonistes, le groupe de Monrovia et celui de Casablanca. Partageant une vision contraire de la façon dont se ferrait l'intégration en Afrique, ces deux groupes antagonistes ont qu'à même accepté de former en Afrique, une organisation continentale qui représenterait leur vision « divergente » dans le fond mais « convergeant » sur le plan international. Parti sur une fondation divisée, cette organisation continentale à donner naissance à plusieurs regroupements régionaux en 1991 à travers le traité d'Abuja.

C'est ainsi que la divergence qui existe depuis la fondation de l'intégration en Afrique, anime les différentes CER qui ont été établie par la suite. Ces divergences sont en Afrique cause de l'existence au sein des mêmes espaces, de multiples CER qui deviennent à la longue des rivales. Regroupant les Etats qui jalonnent plusieurs CER, il devient presque impossible de penser à la mise en place de véritables politiques communautaires qui ne soient pas bafouées à cause d'une raison ou d'une autre. D'autre part, ces appartenance multiples des Etats à différentes CER qui partagent dans le meilleur des cas la même vision sinon sont diamétralement opposé dans la façon d'aborder les problèmes qui se posent à eux est une épine pour l'harmonisation des politiques. En Afrique Centrale par exemple, la CEMAC et la CEEAC qui regroupe l'ensemble des Etats de la première sont des CER qui se partagent le même espace faisant face aux mêmes problèmes mais avec des façons différentes de les résoudre. Harmoniser les politiques pose le problème de quelle vision adoptée, celui de la CEMAC ou celui de la CEEAC ? Il est clair qu'il se pose là un véritable dilemme auxquels les leaders politiques de l'Afrique Centrale doivent constamment faire face.

En outre, les Etats font face à de multiples querelles politiques qui sont soient animées par des intérêts égoïstes ou par la volonté d'assurer l'hégémonie au sein du groupe, des visions divergentes des Etats, l'absence de véritable intérêt à être membre ou pas, ce qui crée tant de discordes dans la mise en place des politiques communes et rend difficile une harmonisation effective des politiques communautaire comme c'est le cas au sein de l'Union Européen.

En plus de la difficulté à harmoniser les politiques au sein de la sous-région du fait des multiples divergences politiques et des différentes visions des CER auxquels appartiennent les Etats, il se pose le problème de l'exécution des politiques arrêtés.

2-Le pouvoir exécutoire des normes au sein de la communauté.

Si s'accorder sur les politiques communes à adopter au sein de l'ensemble communautaire est un problème, la mise en pratique est encore pire. Il est pourtant expressément dit dans le traité révisée de la CEMAC en son article 44 que  «Sous réserve des dispositions de l'article 43 du présent traité, les actes adoptés par les Institutions, Organes et Institutions Spécialisées de la Communauté pour la réalisation des objectifs du présent Traité sont appliqués dans chaque Etat membre nonobstant toute législation nationale contraire, antérieure ou postérieure ». Les lois nationales malgré cette prescription, tendent toujours à impulsé le pas à l'intégration dans la sous-région. Afin de remédier à ce problème, La CEMAC s'est récemment doté d'un mécanisme juridique afin de mettre fin au laisser-aller qui se fait en son sein en ce qui concerne l'implémentation des ordonnances arrêtées : le recours en manquement qui entre dans le traité révisé de la CEMAC du 25 juin 2008 et stipule en son article 4(2) que « En cas de manquement par un Etat aux obligations qui lui incombent en vertu du droit communautaire, la Cour de Justice peut être saisie en vue de prononcer les sanctions dont le régime sera défini par des textes spécifiques ».

En effet, cette loi permet de rendre exécutoire les décisions prises sur le plan communautaire par les Etats membre devant un constat selon lequel les Etats ont tendance à se laisser guider par l'autorité que leur consacre leur souveraineté en omettant le droit communautaire. Il est par contre regrettable lorsqu'on se rend à l'évidence qu'une fois de plus, cette ordonnance, n'est encore qu'une formalité car n'est pas encore entrée en vigueur au sein de l'espace. La non-exécution desrèglements communautaires au sein de l'espace CEMAC rend ineffectifs les lois et ordonnances qui y sont prises. Les Etats agissant uniquement sous le principe de la bonne foi, choisissentdélibérément d'appliquer ce qui les convient d'appliquer et délaisse les lois qu'ils n'apprécient pas ou qui ne les arrangent pas. De cette façon de procéder, l'agriculture dans la région en souffre grandement puisse que le PDDAA, demandait 10% du budget de chaque Etats, ce que le PRSA CEMAC en 2003 a adopté mais qui n'a jamais été appliqué ; repris par le PRSAC-AC en 2009, laisse devant la même évidence, les Etats n'en font qu'à leur tête et les conséquences peuvent se ressentir sur le plan de la sécurité alimentaire qui est encore loin d'être atteint

Conclusion

En filigrane, la sécurité alimentaire en zone CEMAC revêt plusieurs enjeux tant sur le plan social que politique et sur le plan économique. Elle est par contre entourée d'une panoplie d'obstacles qui freinent sa mise en place. Ces obstacles sont de plusieurs ordres parmi lesquels les obstacles posés par la faiblesse de l'intégration qui, ici doit être reconsidéré dans ses différentes articulations et en faveur de l'agriculture si les Etats veulent se voir dans un avenir très proche marché dans la sécurité alimentaire. C'est à ce titre qu'une série de perspectives ont été conçu dans le cadre de ce travail afin de relancer la lutte contre l'insécurité alimentaire en améliorant ce qui jusqu'à l'heure se constituait comme un obstacle pour cet idéal.

CHAPITRE 4: LES PERSPECTIVES.

Le sommet de la sécurité alimentaire de 1996 avait établie pour l'horizon 2010, une série de perspective en vue d'amélioré l'état de la sécurité alimentaire dans le monde. En effet, les pronostics du SMA prévoyaient une réduction de moitié de la faim dans le monde. C'est sans doute sur les données sur les raisons de l'insécurité dans le monde et les perspectives qui en ont découlés, que les Etats de la CEMAC ont conçu les deux principaux programmes qui ont encadrés la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la région, et même que s'est inspiré le PDDAA du NEPAD qui a été valide par tous les Etas africains et les bailleurs de fonds devant financer ce programme. Au finish, en 2015, le constat en Afrique centrale est le même, l'insécurité alimentaire persiste. Après avoir passé en revue une partie de ce qui pourrait être considéré comme obstacle à la réussite de la mise en place de la sécurité alimentaire dans cette partie de l'Afrique pendant la période étudié et dans les années avenir si rien n'est fait pour y remédier, et conscient de l'enjeu de la sécurité alimentaire pour la zone CEMAC, il sera présente dans ce chapitre une série de perspectives qui se déclineront en deux parties, les perspectives d'un ordre général et les perspectives de l'ordre de national et de l'intégration, ces articulations constituerons les sections 1 et 2 respectivement.

Section 1 : les perspectives d'un point de vue général.

Dans ce volet, l'accent sera mis sur l'amélioration des facteurs de production agricoles dans l'espace CEMAC qui est d'un enjeu essentiel pour l'augmentation de la rentabilité et la compétitivité agricole, un point important sera aussi mis sur la spécialisation des productions qui se trouve être un des principaux problèmes d'ordre alimentaire de la région.

Paragraphe1 : L'amélioration des facteurs de productions.

Le contexte actuel de sécurité alimentaire est marqué par la protection de l'environnement. Bien qu'il apparaisse comme un paradoxe du fait de l'expansion des domaines agricoles qui suppose une destruction de l'enveloppe végétale, il demeure important pour le développement de l'agriculture car sa détérioration influence les temps et les saisons qui sont des facteurs clé pour la production agricole. Afin donc de développer une sécurité alimentaire une sécurité alimentaire par l'autosuffisance alimentaire tout en protégeant l'environnement, il est préconiser la substitution progressive des engrais chimiques par les engrais biologiques et le renforcement des coopératives agricoles.

A- La substitution progressive des engrais chimiques par les engrais biologiques.

L'on ne saurait substituer l'engrais chimique par les engrais biologiques si déjà, elles ne font pas l'objet d'une production nationale et même régionale. Cette production repose sur la disponibilité des matières premières biologiques qui sont communément disponible dans les poubelles de nombreux ménages africains. A ceci, il faudrait associer le retour aux vieilles habitudes africaines qui sont celles de la jachère des sols en plus de la pratique de l'irrigation.

1-La production de l'engrais biologique.

L'utilisation des conserves est une habitude qui n'a pas encore pris de l'ascendance au sein des sociétés africaines, ce qui fait que les déchets ménagers de nombreux ménages africains sont faites de produits biologiques. L'engrais biologique est faite à 100% par des ces produits qui ne sont plus à rechercher. Il existe au sein de chaque Etats de la sous-région, des entreprises de collecte de déchets ménagers. Ces déchets recueilli sont la plus part de temps sont soient incinérés pour les Etats qui ont pu s'offrir des incinérateurs, soit ils sont jetés sur des étendue de sol, spécialement choisi pour les accueillir et forment des couches de sol inutilisé par l'homme. Or l'importance de l'humus pour la production agricole est connue de tous.

Les engrais chimiques ont des prix élevés, pas toujours à la portée de toutes les classes d'agriculteurs. Le niveau économique des populations de l'Afrique Centrale ne leur permet pas de se doter à chaque saison de semence des intrants chimiques nécessaires pour accroitre la production. En plus l'utilisation de ces engrais chimiques détériore progressivement le sol, détruisant les minéraux naturels qu'il contient et rend dépendant l'agriculteur de son utilisation. Contrairement à ce procédé de l'engrais chimique, l'humus peut être utilisé saisonnièrement et à des prix très bas. Il est important de savoir que le prix de production d'une denrée détermine son prix de vente sur le marché. C'est donc dire que plus le produits est couteux dans sa production, plus il coutera cher sur le marché et vice versa. Il faut aussi avoir en esprit que l'une des raisons de l'insécurité alimentaire au sein de la CEMAC, c'est l'inflation des produits agricoles sur le marché qui n'est pas accessible à tous. Cette inflation des produits alimentaires sur les marchés s'explique le plus souvent par la faible production agricole des Etats de la région qui n'est certes pas faux, mais est insuffisant pour justifier cet état de fait. L'un des défis de la production agricole en Afrique est l'accessibilité des intrants. Les sols s'affaiblissent et deviennent de moins en moins fertiles, ont besoins de fertilisant pour retrouver leurs vigueur. Mais combien de cultivateurs peuvent s'en procurer ? Les dévolus sont tout le temps jetés sur les engrais chimiques or, ils ne sont pas les seuls fertilisants de l'agriculture.

En effet, comme nous l'avons dit tantôt, l'humus peut être utilisé et à des couts très bas par rapport à l'engrais chimique pour un même résultat ou encore meilleure qu'avec les engrais chimique de ce que le produit récolté est entièrement biologique, sans mixture dans sa substance de produits chimiques qui sont néfaste à long terme pour l'homme. En plus de l'humus, il existe les fumiers qui proviennent des fermes. En fait, disposant d'un faible niveau économique, il est possible de développer l'agriculturesoit en se servant des matières biologiques produites sur place, soit en se servant des résidus agricoles tel que le fumier. En le faisant ainsi, l'élevage sera mis au service de l'agriculture qui reviendra moins cher pour le cultivateur et pour le consommateur en plus de ce qu'il permettra aux Etats d'économiser sur les importations des intrants chimique. Cette pratique est un concept qui amené une situation où tout le monde est gagnant : le fermier qui en plus de ses poules peut revendre le fumier produit pour augmenter ses bénéfices, le cultivateur qui aura de quoi fructifier ses récoltes à moindre cout, le consommateur qui pourra se procurer les produits sur le marché à bas prix et les gouvernements qui économiseront l'argent des importations des intrants chimiques et pourront même les injecter dans d'autres investissements. Sur le plan santé, les populations seront à l'abri des maladies alimentaires du fait de la consommation des produits essentiellement biologiques et de source sure.

Cette pratique agricole se classe dans les pratiques de l'agriculture familiale quimet l'accent sur la diversité biologique et l'association des cultures. Elle s'appuie sur les connaissances traditionnelles des populations, mais s'enrichie de techniques et de technologies modernes qui limitent les intrants externes. A la place des engrais et des pesticides chimiques de synthèse, l'agro-écologie utilise l'ensemble des énergies renouvelables et des matériaux biodégradables disponibles dans le milieu, pour la fertilisation des sols et utilise la lutte naturelle et intégrée dans le contrôle des parasites des cultures. En plus de cette capacité de production naturelle, elle est un puissant moyen d'utilisation et d'intensification de la main d'oeuvre, par conséquent d'emplois en milieu rural et de lutte contre la pauvreté66(*).

Bien que ce cas de figure soit presque parfait, il existe néanmoins quelques limites car, malgré tout ce qui peut être fait, on ne saurait garantir l'utilisation de ces intrants biologiques par tout citoyen lamda qui peut-être son problème se trouverait ailleurs. Pour cela il est préconisé en plus de ceux déjà mentionnés, la pratique de la jachère ou de l'irrigation.

2-La pratique de la jachère et de l'irrigation.

La jachère : C'est une pratique ancienne qui consiste en l'abandon d'un champ habituellement cultivé pendant un certain temps pour le rendre de nouveau fertile. En effet c'est un moyen de fertilisation des sols anciennement pratiqué avant l'avènement des intrants dans le domaine agricole. La durée d'une jachère peut être de 1 ou 2 ans voire plus selon le degré d'infertilité dudit sol. Ce procéder permet au sol de reconstituer lui-même ses minéraux qui seront ensuite utilisés pour la production agricole. Cette pratique tant à disparaitre au sein des sociétés africaines et pourtant fut longtemps utilisé par les aïeux pour la production agricole. Elle est recommandée à tous les agriculteurs après un certain nombre d'année d'utilisation consécutifs d'un sol. Car comme l'homme, le sol aussi à besoin de repos pour être encore productif. Son exploitation abusif le rend infertile, parfois même malgré l'utilisation des intrants et dans ce cas à besoin d'être mis au repos pendant un certain temps pour retrouver toute son potentiel et sa fertilité. Il est donc recommandé une étude des sols avant l'ensemencement afin de savoir s'il doit être mis en jachère ou pas car, vérifier l'état d'un sol permet d'éviter d'y mettre des efforts à la fois physiques que financiers qui ne seront pas récompensé par une production satisfaisante. Les populations sont déjà assez appauvrit, qu'il faut les éviter d'injecter les fonds dans des travaux qui ne leur rapporterons rien. Comme on le dit souvent, « la terre ne trompe pas » c'est vrai si et seulement si on sait être à son écoute sinon il décevra très certainement.

L'irrigation quant à elle est recommandée pour les sols arides. La lecture de la fiche technique du comité de sécurité alimentaire révèle que la Chine a rendu 36 millions d'hectares de sol en zone arides et extrêmement arides productifs par l'irrigation. Des 730 millions d'hectares qu'elle utilise pour la production végétale, 120 millions sont irrigués (Fiche technique p. 29). La zone sahélienne de la sous-région CEMAC qui est constitué par le Tchad et le Nord Cameroun est faite de sols arides. D'aucuns ont toujours pensé que ces régions ne pouvaient être utilisé que pour la culture des céréales. Devant l'exemple de la Chine qui parvient à faire la production végétale sur des sols irrigués, il est évident que pareil chose peut se faire dans la sous-région. Encore que la région dispose d'assez de resserve en eau qui pourront faciliter cette irrigation. Il n'est plus question de mettre hors-jeu les hectares de sols dans le développement de l'agriculture à cause du fait qu'ils sont arides. L'aridité d'un sol n'est plus aujourd'hui un frein au développement de l'agriculture avec toutes ces méthodes modernes qui peuvent rendre ces sols cultivables.

Après avoir accru le rendement des produits agricoles il est important de se pencher sur sa conservation et son écoulement d'une façon satisfaisante pour le consommateur et pour le producteur, une chose qui pourrait se faire par le renforcement des coopératives agricoles.

B- Le renforcement des coopératives agricoles.

L'étude de l'histoire africaine avant les programmes d'ajustement structurel révèle l'action des gouvernements dans la sauvegarde de la sécurité alimentaire par les moyens de la production agricole. Cette action gouvernementale se faisait à travers les coopératives agricoles qui étaient créé dans toutes les régions rurales. Une méthode qui a montré ses preuves pendant le temps qu'elle a durée et que nous pensons être nécessaire de remettre sur pied en Afrique Centrale afin de relancer l'agriculture dans la sous-région. Dns cette partie, il sera donc question de donner des perspectives qui vont dans ce sens. Tout d'abord nous montrerons pourquoi dans un contexte comme celui-ci, c'est crucial que les coopérative soient réintégré dans le développement de l'agriculture en suite il sera présenté une nouvelle forme de coopérative qui pourrait répondre aux besoins des cultivateurs tout en échappant du phénomène de détournement des fonds alloues à l'agriculture.

1-La mise sur pieds des coopératives agricoles à caractère spécial.

Le contexte actuel de la sous-région Afrique centrale étant marqué par le détournement des finances publiques et de la corruption, entraves au développement du secteur agricole, il se trouve qu'un des moyens de contournement de ces actes antipatriotiques passe par la mise sur pied des coopératives agricoles. Il ne s'agit pas dans ce cadre de constituer de simples coopératives qui se chargeront de la gestion des activités agricoles au sein de chaque Etats mais des coopératives compétentes capables d'innover et de s'adapter à toute situation.

Il est fait état de ce que les coopératives des années 60 se chargeaient de distribuer aux agriculteurs les moyens nécessaires (outils de travail : machettes, houes ; intrants ; semences etc.) pour améliorer les rendements et collectaient ensuite les produits des champs pour les redistribuer sur les marchés tout en fixant les prix qui étaient assez bas pour permettre aux populations urbaines de s'en procurer. Au Cameroun par exemple, l'histoire raconte que les prix des différentes cultures étaient fixés par le gouvernement qui achetait aux agriculteurs affilés aux coopératives leurs produits et le revendait sur le marché internationale tout en veillant que ces derniers soient constammentrémunérés (donc disposaient d'un statut) et ne subissaient pas les incertitudes du marché internationale. Pour cela il était créé des caisses de coopératives qui s'arrangeaient à payer aux agriculteurs les prix préalablement fixé que les ventes sur le marché international soit bon ou pas. En cas d'inflation, le supplément des prix étaient reversés dans la caisse et en cas de chute de prix, il servait à couvrir les frais reversés aux paysans. Seulement en ce temps, la corruption et le détournement de fonds n'était pas aussi intense que de nos jours.

Pour pallier à ces problèmes au sein des nouvelles coopératives agricoles avec une assurance d'au moins 90% que cela se fera dans la transparence et à l'abri des détournements, les nouvelles technologies peuvent être mises à profit. Pour cela, il suffira d'informatiser les coopératives qui seront chargés de la gestion des finances (les caisses de coopératives) ainsi que les fichiers des agriculteurs qui seront affiliés à chaque coopérative dans son arrondissement. Un mécanisme de suivi-évaluation devra accompagner les grands chantiers mis en place chaque année, afin de vérifier si les fonds qui sont sortis ont véritablement été utilisé pour faire ce que de droit. Aussi, les agriculteurs qui s'affilieront devront être inspectés pour se rassurer de leur véritable identité ainsi que leurs plantations, qui se fera tous les mois et pendant le traitement ou l'utilisation des intrants afin de limiter toutes fraudes. Le personnel en charge de la gestion de ces coopératives devra avant toute prise de service faire une déclaration de leurs biens. Toutes opérations financières devront être justifiées et 2fois par an les caisses de coopérative devront faire l'objet d'un audit.

2-Justification de la nécessité de création des coopératives agricoles en CEMAC.

Il est évident que l'on comprenne la nécessité de mettre en place au sein de la zone CEMAC, des coopératives agricoles mais du type ci-dessus décrit.Dans un premier temps, il est connu que le contexte agricole en Afrique en générale et en Afrique Centrale en particulier est marqué par un dépeuplement des zones rurales au profit des zones urbaines. Cette situation s'explique par les conditions difficiles que vivent ces derniers du fait de l'enclavement des infrastructures et de la non rentabilité de l'agriculture, conséquence de la précarité des méthodes agricoles utilisées. Pour pallier à ce problème, les coopératives serviront à redonner au secteur agricole un pouvoir et une place importante dans la société. Il est important que le statut d'agriculteur soit reconnu et valorisé par les gouvernements. Cela ne pourra se faire que par la mise sur pied des coopératives qui reconnaitront aux agriculteurs un statut au même titre que celui d'enseignant, d'avocat, d'administrateur, etc., enregistrer à la fois dans les coopératives rurales et dans les comptes de la CNPS afin de garantie une retraite assurer pour ceux-ci.En procédant de cette façon, les Gouvernements pourront être certains que les jeunes s'intéresseront de nouveau aux métiers agricoles, commenceront à trouver la vie dans les zones rurales plus rentables que dans les villes et s'y établiront libérant les villes.

Dans un second temps, la création des coopératives agricoles pourra permettre aux Gouvernements de garder la main mise sur le développement de l'agriculture et de la sauvegarde de la sécurité alimentaire. Les Coopératives permettront à ces derniers de mettre à la disposition des agriculteurs, les outils nécessaires pour accroitre le rendement et contrôler le niveau des prix sur le marché comme ce fut le cas avant les années des PAS. Par ce moyen, ils pourront contrôler le taux de production et être à mesure de définir les stratégies agricoles viables et efficaces pour une atteinte de l'autosuffisance alimentaire. En outre, le SMA de 1974 préconisait de maintenir la stabilité des approvisionnements pour garantir la disponibilité matérielle des vivres en cas de mauvaise récoltes généralisées et surtout pour maintenir les niveaux de consommation dans les pays vulnérables. Des Pays vulnérable en zone CEMAC on en compte au moins deux, savoir le Tchad et la RCA. Il est donc important que cet aspect soit regarder de près dans la sous-région afin de chasser définitivement l'insécurité alimentaire des ménages des populations de cet espace et ce rôle ne peut être joué que par les coopératives agricoles qui sont aussi de forme de greniers capables de de maintenir les approvisionnements.

D'un autre côté, les coopératives pourront servir au contrôle du flux des crues qui sont exportés à travers la sous-région et même en dehors. Il est clair que dans la sous-région, le commerce intra régionale ne porte que sur le commerce des produits agricoles sous forme de crue. Bien qu'il soit connu qu'il existe un tel échange entre les Etats de la région et qui semble le seul aspect de l'intégration en matière de libre circulation qui semble fonctionner, il est aussi certain que les Gouvernements ne sont pas au courant du flux exact des denrées exportés. Au Cameroun par exemple, il existe un trafic entre les agriculteurs principalement dans le département du Noun et les acheteurs gabonais qui achètent les productions agricoles encore dans les champs, ces derniers s'occupent de la récolte et le transportent directement au Gabon. Même s'il n'est pas possible d'affirmer avec assurance que le Gouvernement du Cameroun soit informé de cela, il est certain que ce commerce fait de façon illégale, certes profite à l'agriculteur qui s'y prend mais, est un problème pour les populations locales qui ne peuvent plus entrer en possession de ces denrées du fait de leur rareté et de leur cout élevé sur le marché ; c'est aussi un problème pour les régis fiscales qui ne parviennent pas à prélever les taxes règlementaires sur ce type de commerce et une perte pour l'Etat tout entier. Les coopératives dans ce cadre pourront recenser toutes les grandes fermes agricoles, et contrôler les récoltes et les ventes en se rassurant qu'ils soient fait selon les règles commerciales communautaires, et en veillant que le marché locale soit d'abord saturé et n'exporter que le supplément de récolte.

Améliorer les conditions agricoles ne servira pas à grand-chose en Afrique Centrale dans la lutte contre l'insécurité alimentaire si le choix de la production n'est pas spécifique et tourné dans ce sens.

Paragraphe2 : La spécialisation dans les productions agricoles.

Dans les textes précédents, il aété fait constat de ce que l'un des problèmes de la prévalence de l'insécurité alimentaire en Afrique centralependant la période 2003- 2015, était la spécialisation agricole qui semble plus se pencher du côté de l'agriculture commerciale, pour le ravitaillement des anciennes métropoles, que pour la nutrition des populations locales. Il est donc important que pour sortir de cette situation d'insécurité alimentaire dont le combat a été sanctionner à la fin de l'année 2015 par un échec, que les Etats prennent conscience que cette lutte ne peut se mener à bien que s'ils décident d'effectuer un choix dans leurs productions agricoles afin d'amener les populations à produire et à consommer les produits locaux.

A- Le choix de la production agricole.

Le choix de la production agricole en Afrique centrale s'impose devant cette montée en puissance du taux de population et de l'urbanisation dans les Etats. En plus de cette situation de baisse des coûts du carburant qui était jusqu'à lors le principal produits de rente de la sous-région les permettant de payer pour les importations des denrées (principalement le Gabon et la Guinée qui y avaient reposés presque toutes leurs économies). En plus, les Etats de la sous-région ont longtemps taxés leurs agricultures sur le ravitaillement des pays industriels. Dans cette partie il est conseillé un retour agricole vers une production massive des produits vivriers et du développement de de l'élevage.

1-Une production massive des produits vivriers.

La sous-région CEMAC dispose d'un énorme potentiel agricole capable de produire assez pour nourrir ses populations et le continent Africain et même mondial. Les records alimentaires de la région accusent toujours une insuffisance de la production agricole pour satisfaire aux besoins alimentaires des populations. Bien que tous les Etats ne soient pas totalement impliqués dans la production agricole, il est qu'même connu que certains comme le Cameroun et le Tchad produisent assez. Ces productions agricoles ne sont pas suffisant pour couvrir les besoins alimentaires parce que la majorité des Etats produisent pour exporter à l'internationale comme le souligne le groupe de la BAD, repris par Boye « l'Afrique depuis son indépendance à arrimer son économie sur celui de l'occident [...] Elle a orienté son agriculture vers l'exportation ce qui est un véritable danger pour l'agriculture vivrières »67(*). Il est donc temps pour les Etats de l'espace CEMAC de reconsidéré les importances des productions agricoles pour le bienêtre des populations.

Les productions vivrières sont ceux qui entrent dans les habitudes alimentaires des populations locales, la faible production de ces derniers ont un impact fort significatif sur les rations alimentaires des populations et les prix sur le marché. Il est important de produit ce que le peuple consomme. La BAD suggère de prendre des mesures pour le court et le long terme afin de faire face à la vulnérabilité du continent. Ces mesures passent par la prise en compte de la place primordiale de l'agriculture vivrière dans les Etats. Il est certes vrai que les cultures de rente contribuent au PIB, mais il ne devrait pas prendre ascendances sur les cultures vivriers encore plus que pendant la période 2003 à 2015, son apport dans le PIB a été considérablement réduit. N'étant plus capables de subventionner les importations des produits alimentaires, il est donc important que les Etats encouragent la production des cultures vivrières afin de réduire les importations des aliments. Il est aussi important de rappeler qu'en 2011, IFPRI a préconisé aux Etats de la région d'axer l'investissement sur le bétail et les légumes-racines qui représentent un potentiel croissant plus élevé en Afrique centrale.

Outre la spécialisation sur les produits vivriers, les Etats ont des capacités agricoles différencié qui peuvent être mis à contribution dans cette démarche. Par exemple, le Tchad est reconnu pour son potentiel agricole basé sur la production des céréales et du bétail. Le Tchad pourrait donc se concentrer uniquement sur cela et produire de façon à couvrir les demandes sur le plan régionale, appuyer par la partie Nord du Cameroun qui dispose du même potentiel, les légumes et les vivres frais sont du domaine des Etats du sud comme le Cameroun, quipareil que le Tchad se spécialiserait sur ce qu'il produit le mieux et à moindre cout. Chaque Etat se spécialiserait dont en fonction de son potentiel agro-écologique et produirait pour la région. Se faisant, on notera une croissance dans les échanges commercial, économique et une facilitation de la libre circulation, car cela obligera les Etats à se concentre de façon sérieuse sur le développement des infrastructures pour interconnecter les Etats, voyant leur économie en jeu.

En plus, le choix de la production agricole appel aussi à la transformation. Car, l'un des défis de l'agriculture en Afrique centrale est le manque d'industrie de transformation de produits agricoles afin de les rendre plus durables. La conservation des produits agricoles, n'est pas toujours chose aisé, ce qui pousse les populations citadines à préférer les produits manufacturés qui sont facilement conservable. Il est donc important pour les Etats de mettre sur pied des industries de transformations sinon d'étendre la recherche sur les moyens de conservations des produits agricoles de façonaisée et durable. Aussi, l'un des secteurs de développement de l'Agriculture sur lequel les Etats devraient sérieusement se pencher est le secteur de l'élevage.

2-Le développement du secteur de l'élevage.

Les protéines sont essentielles pour l'organisme. Ces deniers ne sont par contre disponibles que dans les viandes et les poissons, en bref, ils sont pourvus par les fruits de l'élevage. Le développement et la protection de ce secteur d'activité est donc important pour tout Etat qui se veut en état de sécurité alimentaire. En Afrique centrale aujourd'hui, très peu de ménages sont capable de se procurer ces produits de l'élevage du fait des prix extrêmementélève sur les marchés. Le prix de la viande de beauf à presque doublé et n'est pas toujours disponibles sur tous les marchés, surtout dans les zones rurales. Le niveau de pauvreté dans les sociétés de la région fait en sorte que manger de la viande ou du poisson dans un ménage est un luxe que très peu peuvent s'offrir.

Or, une alimentation ne peut être équilibrée sans apport protéique, qui certes se trouve dans certains aliments autres que produits de l'élevage, mais en très faible quantité. Il est donc important pour tous les Etats de mettre sur pied des stratégies qui favorisent et encourage l'élevage comme c'est le cas au Cameroun concernant le secteur de l'élevage de la volaille qui est protégé garantissant aux populations ladisponibilité des volailles de bonne qualité sur les marchés. Il est important que les Etats comme le Cameroun veillent à ce qu'il ne s'étendent pas sur leur territoire les viandes congelées qui sont de sources douteuses (résultat des OGM) et détruisent le tissu de l'élevage dans nos Etats, mettant en mal nos économies vis-à-vis des éleveurs et de nos balances commerciales. Il est important que de nouveaux secteurs d'activités soient créés et ces derniers passent aussi par le développement de l'élevage. Les Etats doivent être à mesure de relancer le domaine de l'élevage, encourager les jeunes à s'y intéresser en offrant des formations presque gratuit et en mettant à leurs disposition des moyensmatérielles et financier pour le faire. En gardant à l'esprit que l'élevage peut contribuer à l'amélioration de l'agriculture par les intrants biologiques qu'elle produira.

En plus des prix de viandes qui sont passés au rouge dans la région, les prix de poissons aussi ne sont pas restés sans changement. Le taux d'inflation des produits de pêche depuis les périodes 2007,2008, ne cesse de grimper. Or la région dispose d'un potentiel en terre et en eau capable de servir pour la culture du poisson de façon à pourvoir pour les populations le poisson d'eau douce qui est généralement le préféré de ceux-ci mais est rare est très couteux. La multiplication des Etangs pour la pisciculture devrait êtreregardée de près dans cette lutte pour la sécurité alimentaire en Afrique centrale. La formation des jeunes dans ce domaine devrait entrer dans les priorités de formations professionnelles nationales. Il est temps pour chaque Gouvernement de vulgariser le métier de pisciculteur et de donner aux jeunes désireux de se lancer dans ce domaine des moyens pour le faire et la formation adéquate.

Il a été dit plus haut que les PAC de l'UE accordaient près de 84% du budget à la production agricole dans l'optique de mise sur pied d'une sécurité alimentaire. Ce modèle devrait être copié en CEMAC. En effet, si les structures agricoles fonctionnent normalement de façon à produire assez pour répondre aux besoins des populations en mettant à leur disposition des produits agricoles à bas prix, tout en protégeant l'Agriculteur qui ne travaillera pas en vain, il est possible que les Gouvernements parviennent à ramener les populations à produire et à consommer local.

B-Production et consommation des produits locaux.

Produire et consommer locale est un enjeu à ne pas négliger dans cette démarche. Produire n'est pas suffisant, il est important de se rassurer que ce qui est produit est consommer sinon, on serait en train de faire du gaspillage et ce serait une perte de temps que de produire. Or il est certain qu'un peuple ne peut sécuriser son alimentation s'il n'est pas productifs et s'il n'est pas souverain alimentairement, comme le révèle plusieurs exemples des pays qui ont eu leur sécurité alimentaire uniquement par le moyen de la production agricole à l'exemple de la Chine et de l'Union Européen.

1-La production locale.

La population de l'Afrique Centrale s'accroit très rapidement. A cette croissance devrait être associé une production agricole proportionnelle à l'expansion des populations. Pour cela, il faudrait assurer un équilibre population ressource en jouant sur la disponibilité des terres cultivables par rapport à l'expansion des populations. Ce rapport permettra de déterminerles disponibilités alimentaires. Plus ce rapport sera élève, moins il y'aura les disponibilités alimentaires et vice-versa (Fiche technique du SMA P. 42). Ce rapport peut être minimisé vu les importations ou des échanges entre les Etats de la région. Alors, il est important de considérer le rapport régional terre/habitant et veiller à ce qu'il ne tombe en dessous de la valeurs minimale critique bien que inconnue pour le moment et naturellement, à condition aussi que la population d'un pays pauvre en terre ne soit pas tributaire pour survivre des ressources en terre et en eau locales essentiellement ( fiche technique SMA, p.43). Cette portion de texte fait figure de la possibilité des importations pour alimenter les populations mais dans un cas particulier, lorsque ces deniers sont pauvres en terre ce qui n'est pas le cas en Afrique Centrale. Par contre, il prescrit la culture des sols c'est-à-dire le développement de l'agriculture en fonction de l'expansion des populations.

Il est important que les populations prennent conscience de leur participation dans cette lutte contre l'insécurité alimentaire, et cela ne peut se faire sans la contribution des Gouvernements. On ne saurait empêcher à un peuple de se multiplier sauf si on décide d'appliquer le malthusianisme qui est chose impossible en Afrique. Le seul moyen qui s'impose pour garantir aux populations une sécurité alimentaire, est de se rassurer que le développement de l'agriculture est fonction de l'expansion des populations. Cette stratégie, les économistes chinois l'ont perçu et l'on recommandé à leur Gouvernement et c'est en train d'être mis sur pied. En fait, ils ont fait un constat selon lequel la population chinoise ne pouvait vivre uniquement des importations sans atteindre un certain niveau d'autosuffisance alimentaire qui passait par la production agricole. Pour cela, il fallait que la Chine cultive 2,1 milliards de mu3or, elle ne disposait que de 1,8 milliard de muce qui veut dire qu'elle devait cultiver 13% de ses terres à l'étranger. Actuellement, la Chine est entrain d'acheter les terres agricoles en Afrique pour y développer son agriculture et nourrir ses populations sans plus les exposer aux produits importés majoritairement fait de matières contenant les OGM, et ainsi assuré une véritable sécurité alimentaire pour ceux-ci. Un exemple que les Etats de l'Afrique centrale devraient copier au lieu de céder leur terre pour ensuite acheter les aliments sur le marché. Il est d'autant plus important que les Etats soient à mesure de produire en grande quantité. Car certains produits agricoles servent à la fois à la nutrition de l'homme que pour l'élevage. Chose qui n'est pas du tout impossible si les gouvernements écoutent le sentiment des agriculteurs qui pensent que les politiques agricoles doivent encourager la production et l'utilisation de produits locaux et doivent tendre à améliorer l'accès aux marchés nationaux et régionaux en Afrique, notamment à l'amélioration du réseau routier, de l'accès à l'eau et des services de santé68(*). En le faisant ainsi, les agriculteurs pourraient produire suffisamment pour satisfaire à la demande.

2-La consommation des produits locaux.

Il est évident que ce qui est produit doit être consommé. La consommation des produits locaux est conditionnée par le prix de ces derniers sur les marchés. Le riz est actuellement connu en Afrique Centrale comme l'aliment le plus consommé, c'est n'est pas parce qu'il est le préféré des populations, mais tout simplement parce qu'il est le plus abordable en matière de prix. N'importe quel citoyen même le plus démunie peut qu'à même se permettre cela or, il est à près de 70% importé. Ce n'est pas toujours les cas pour les produits agricoles localement produits qui coutent extrêmement chère. Le Cameroun exporte la banane, mais sur le marché camerounais on vend trois doigts de bananes à 100 frs. Les tomates en sachet importés ont envahi le marché parce qu'elles sont les plus abordables, or le Cameroun produit et exportent les tomates en fruits.

La population locale s'est tournée vers les produits importés non par préférence, mais par obligation il faut ici le reconnaitre et tous les jours exposent leurs santés en consommant des produits de sources peu recommandables. Il est donc temps avec cette course à la sécurité alimentaire en Afrique centrale, que les Gouvernements pensent à ramener leurs populations aux habitudes alimentaires culturelles comme le prescrit la « via campésina » dans sa définition de la sécurité alimentaire. Il est important de rappeler que le modelé sur lequel s'est mise en place la sécurité alimentaire dans la majorité des Etats Occidentales développé est celui du protectionnisme accompagné d'un développement agricole accru. Ce qui veut dire que dans ces Etats, il était question de consommer uniquement ce qui était produit sur le territoire. Aujourd'hui avec l'ouverture des marchés, il est certain que les Etats africains ne pourraient oeuvrer de la même façon, mais ils pourraient éduquer leurs populations sur l'importance de consommer local surtout, si et seulement si, ils mettent à disposition de ceux-ci assez de produits alimentaires localement produit à des prix bas, afin de les détourner des habitudes alimentaires extravertie dont ils se sont déjà dotés. La consommation des produits locaux passe donc par une couverture du réseau locale par la production des denrées alimentaires et leur disponibilité à des prix raisonnable pour les consommateurs. Pour rendre cela évident, il a été préconisé par un auteur inconnu, de développerles champs de productions agricoles tout près des villes afin d'assurer un ravitaillement rapide de celles-ci. Mais cela contribuerait à créer des agglomérations incontrôlables tout autour des villes, il est donc conseiller à la place d'améliorer les voies de transports routiers et ferroviaires afin de faciliter le transports des produits agricoles des villages vers les villes, en plus du développement des zones rurales pour permettre aux agriculteurs de facilement faire sortir leurs récoltes des champs pour les transporter dans les marchés. Car, si les couts productions de productions sont bons, l'état des routes favorable au transport des marchandises de façon rapide et moins couteux, il est évident que le prix des produits pourra par conséquent être abordable sur les marchés. En plus de ce qu'il existerait sur les marchés une diversité de produits agricoles capable de satisfaire les ménagères.

Tout ceci dit, il s'avère évident que pour lutter de façon efficace contre l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale, des choses doivent y être changé en matière de politiques communautaires.

Section 2 : les perspectives du point de vue de l'intégration et sur le plan national.

L'aspect communautaire dans la lutte contre l'insécurité alimentaire dans l'espace CEMAC est très important pour le succès de cette entreprise. Il est évident que depuis le sommet sur la sécurité alimentaire de 1996, plusieurs mobilisations communautaires ont été effectuées, en vue de parvenir à cet idéal. Mais, les résultats pour l'échéance 2015 qui avait été fixé lors de ce sommet, fait état de ce qu'il reste encore bien de chose à faire dans ce domaine et surtout dans le domaine de la consolidation de l'intégration dans la région. Quelques perspectives s'imposent donc dans ce cadre concernant des domaines précis comme celui de l'économie et de la juridiction communautaire dont, politique. En plus de l'action communautaire, les Etats doivent individuellement s'impliquer au plan national dans cette activité.

Paragraphe1 : Les perspectives sur d'un point de vue national.

Les actions nationales dans la lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique centrale, ne sont pas à négliger mais plutôt à regarder de près dans cette marche, car les Etats sont les zones d'application des lois communautaires et doivent mettre un peu du leurs afin que toute démarche communautaire se solde par une réussite. Sur ce point, dans le contexte de lutte contre l'insécurité alimentaire qui mine la sous-région, il est important que sur le plan national, il y'ait un investissement des Etats dans le développement du secteur agricole en plus de ce que les politiques nationales édicter doivent être en faveur du développement de l'agriculture.

A- L'investissement de l'Etat dans le développement du secteur agricole.

Il est important que les Etats s'investissent individuellement pour mettre sur pied une sécurité alimentaire qui est fondé sur l'autosuffisance alimentaire. Le retrait ou l'abstention des gouvernements dans le développement de l'agriculture ne pourra qu'envenimer les choses. L'Etat à un rôle centrale dans ce processus et cela passe par la gestion générale des affaires qui ont trait à l'agriculture et la formation des agriculteurs.

1-La gestion d'un point de vue général.

Le rôle de l'Etat est très important dans la mise en place d'une agriculture audacieuse et capable de relever les défis de l'insécurité alimentaire dans la sous-région Afrique Centrale. Pour cela, il y'a un certains nombres d'actions que les gouvernements vont mettre en place afin de garantir cette finalité.

D'abord, il est important que les Etats mettent sur pieds les moyens garantissant les prêts aux agriculteurs. Si cela ne peut pas se faire par le moyen des banques, il pourrait se faire par le moyen des caisses d'investissements. Les gouvernements devront se rassurer que les prêts accordés aux agriculteurs, sont à intérêts minimum, facilement remboursable. En plus, il faudrait que les Etats organisent le système foncier. La transformation des exploitations agricoles suppose une politique foncière qui permette d'accroître leur taille. Pour cela, il faut favoriser la sortie de l'agriculture des personnes qui ne peuvent en vivre même avec des activités et des revenus complémentaires. Une politique foncière de grande ampleur, y compris une nouvelle législation foncière et la création d'institutions chargées de sa mise en oeuvre est indispensable. Cette politique doit comporter des règles empêchant que les ruraux ne soient dépossédés de leurs terres par des investisseurs urbains disposant de capitaux et pouvant acheter les terres à des prix très bas. La création d'un marché foncier transparent et la mise en oeuvre d'un droit de préemption pour les paysans au niveau sans doute de la communauté rurale sont aussi nécessaires69(*).

En outre, il faudrait penser à favoriser l'émergence de ce qu'on pourrait appeler une nouvelle ruralité. L'Afrique compte des milliers de villages. On peut difficilement envisager de les doter de tous les infrastructures et services auxquels aspirent les populations. La politique d'aménagement du territoire devrait favoriser le développement d'un tissu de bourgs ruraux qui offriraient aux paysans l'ensemble des services et infrastructures de base pouvant inciter au développement d'activités économiques et sociales en milieu rural. Les Etats devraient aussi prioriser leur interconnexion par des réseaux routiers et ferroviaires car,Un pays mal relié aux pays environnants, constitue un handicap pour l'ensemble de l'économie nationale, y compris l'économie agricole. Le développement d'infrastructures ferroviaires, routières et de télécommunications avec les pays voisins permettraient doncà l'agriculture de pouvoir compétir avec celle des pays de la sous-région70(*).

2-La formation des agriculteurs.

Dans le contexte actuel de la mondialisation, il est important que pour le développement de l'agriculture africaine, que les Etats essaient quand même de mettre les agriculteurs africains au même niveau que les autres agriculteurs dans le monde ou remonte quand même le standard de ceux-ci. Pour cela, il faudrait que les gouvernements pensent à former les agriculteurs pour que ces derniers soient capables de s'arrimer aux changements,et de pouvoir innover dans leur domaine. Il existe, certes, des écoles qui forment les agronomes dans les différents Etats, mais ce principe selon lequel on forme les agronomes qui se chargent ensuite du contrôle de l'agriculture sur le territoire est dépassé. Il est temps que les paysans soient formés, éduqué sur le métier qu'ils exercent, Ibrahima SECK souligneà ce sujet :

Il n'est plus possible de se limiter à former des cadres et des techniciens pour encadrer les paysans. La compétition économique au niveau mondial exige des agriculteurs capables d'innover en permanence et de maîtriser l'information pour saisir les opportunités offertes par les marchés. Il faut donc que les futurs agriculteurs sénégalais soient eux aussi éduqués et formés [...] La généralisation de l'éducation de base et la formation professionnelle des agriculteurs et des non-agriculteurs constituent une des conditions de survie à long terme de l'agriculture familiale.71(*)

Cetavertissement ne s'adresse pas uniquement au gouvernement sénégalais, parce que les opportunités des marchés dont il parles'adressent à tous les pays. De ce fait, il est important qu'il soit créé dans chaque Etats de la CEMAC, des écoles vouées à la formation des futurs agriculteurs, afin qu'iln'y ait plus des agriculteurs qui font dans l'agriculture aveugle, mais des personnes sachant ce qu'ils font, sur quels sols cultiver et quels variétés de graines y mettre. Quelle pratique culturelle est convenable dans telle ou telle autre région. Il y'a beaucoup à apprendre sur l'agriculture, ceux qui le pratique doivent être les experts de la chose afin que les capitaux injectés dans les champs ne soient pas des dépenses inutiles, mais qu'ils soient justifié par un rendement conséquent.

B- L'édiction des politiques nationales en faveur de l'agriculture.

Dans cette partie, nous nous intéresserons aux politiques d'aménagement du territoire, en intégrant l'aspect développement rural, et les politiques agricoles nationales, qui jouent un rôle fort significatifs sur les PAC.

1-Les politiques d'aménagement du territoire.

Les villes doivent cesser d'être les seules sites d'attraction des pays africains. Les politiques d'aménagement du territoire édictées doivent prendre en compte le développement des zones rurales. Il n'est plus question que les meilleures centres de santé et spécialistes ne se trouvent que dans les villes, les meilleures écoles, les laboratoires médicales etc. toutes ces structures que les paysans ne peuvent avoir accès qu'en se rendant dans les villes doivent se crée au sein des villages afin de réduire l'exode rural. Les grands marchés doivent trouver une raison d'être dans les zones rurales. C'est pourquoi La politique à long terme d'aménagement du territoire doit permettre d'améliorer l'articulation de l'économie agricole et rurale avec les marchés urbains nationaux et extérieurs et de construire une nouvelle ruralité.Ces politiques structurelles seront efficaces si elles sont complémentaires de politiques d'intensification durable et de diversification de la production agricole dans les zones favorables qui suppose un système national d'information, de formation, de recherche et d'appui-conseil en faveur des ruraux. Elles supposent des politiques de filières qui permettent aux agriculteurs d'avoir une offre de produits répondant aux exigences du marché en qualité et qui s'intègrent dans des filières de transformation, conditionnement et mise en marché efficaces et compétitives72(*).

En plus, l'intensification et de diversification de la production agricole devrait s'accompagner d'une transformation pour qu'on puisse passer d'une agriculture à court terme pour une agriculture rémunératrice et à long terme.

2-Les politiques agricoles nationales.

Dans un contexte comme celui-ci, la fragilité et la marginalisation des politiques agricoles nationales se constitueraient pour la mise en place des PAC viables et efficaces comme un défi. Il est donc important que la considération des politiques agricoles nationales soit une priorité dans cette marche contre l'insécurité alimentaire en CEMAC, de peur qu'une omission ne soit pour la PAC une entrave dans son fonctionnement et dans sa coordination. En plus, Il est temps que les politiques agricoles africaines ne se limitent plus à la simple production du cru, à la houe et à la machette. Il faut donc opter pour une transformation profonde de l'agriculture sur le plan structurel et sur le plan technologique. Ce qui signifie des exploitations de taille beaucoup plus grande et des agriculteurs capables de maîtriser les techniques modernes de production. La transformation des produits agricoles et une composante qui devrait intégrer les politiques agricoles sur le long terme. Il est donc important que les Gouvernement pensent à moderniser leurs techniques agricoles afin de la rendre plus compétitive et plus productives. En effet, la croissance exponentielle de la population d'Afrique Centrale impose de passer de l'agriculture traditionnelle à l'agriculture moderne et se fixer un objectif de croissance exponentielle de sa production si elle veut s`assurer un minimum de sécurité alimentaire et assurer la compétitivité de son agriculture sur les marchés national et international.En fonction d'un taux de croissance démographique élevé, on doit viser une croissance agricole supérieure à 4 % et même plus si nous voulons stopper puis résorber le développement de la pauvreté mais, cela ne peut être fait que si les inégalités de production sont réduites.

En fin, il faudrait que les politiques soient capables de donner une certaine autonomie aux technocrates afin que ceux-ci puissent s'exprimer librement sans imposition des choix et des visions de leur part et sans crainte des représailles. Car, il est évident que pour remporter la bataille contre la faim, il faudrait que chaque se trouve à sa place, afin d'éviter de tout mélanger. Ce concept s'applique aussi bien sur le plan national que régional, bien qu'il ait de sa part, des perspectives bien plus profondes qui pourront permettre de vaincre l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale.

Paragraphe 2 : Les perspectives pour l'intégration.

Afin d'améliorer la sécurité alimentaire au sein de l'espace CEMAC, il importe que des aménagements soient faits sur les plan de l'intégration. C'est ainsi que nous proposons comme perspectives pour l'intégration, une amélioration des mécanismes économiques et des mécanismes politiques.

A- Les mécanismes économiques.

L'intégration dans la zone CEMAC est un élément qui contribuerait certes à la mise en place d'une véritable sécurité alimentaire dans la sous-région est consolider les économies nationales. Mais jusqu'à nos jour, il se constitue en un obstacle de par la manifestation des différentes volontés politique qui ne servent par la réalisation des projets intégrateurs. Dans le cadre d'une perspective du point de vue de l'intégration, en vue d'espérer à une sortie vers la sécurité alimentaire, il est temps que les politiques commerciales communautaires se fasse sur une opinion commune et que les normes communautaires établies soient appliqués par tous.

1-Renforcement de l'intégration économique.

L'intégration économique en Afrique centrale est encore à l'état embryonnaire. En effet, en dehors de la monnaie commune, il n'existe presque pas de champ économique où les Etats de la région s'entendent. Ceci est un véritable dilemme dans ce contexte de sécurité alimentaire. Afin de mettre sur pied dans la région une véritable sécurité alimentaire, il est nécessaire que les produits agricoles puissent circuler entre les Etats membres. Ceci fait donc appel à la volonté politique de renforcer l'intégration dans cette partie de l'Afrique en commençant par interconnecter les villes de ces Etats comme c'est le cas de la CEDEAO pour permettre une fluidité et une croissance des échanges intracommunautaires. La CEMAC en 2015 a adopté un agenda (PER) qui vise entre autre la réhabilitation de l'infrastructure routière (faire une carte du réseau routier de la CEMAC) avec un objectif de 15 % du total des échanges en 201573(*). A l'échéance 2015, le taux des échanges dans la région était largement en deçà de cet objectif (1.2%). Il est important que cet objectif soit rééchelonné pour les années 2016-2017 afin de changer la donne des échanges dans la sous-région et booster la marche vers la sécurité alimentaire.

En plus, les taxes communautaires doivent être harmonisées et respectées. Le tout n'est pas de se contenter d'établir des taxes parce que c'est la chose normale au sein d'une communauté économique, mais il faut aussi pouvoir la respecté, car c'est alors qu'elle prend tout son sens. La violation des TEC arrêté freine le commerce intra régional et de ce fait la répartition des denrées alimentaires. En plus, la divergence des classifications des règles d'exemptions et l'application des règles d'origine, les procédures de douane, sont très couteuse et en raison d'un manque de coordination, les biens importés sont taxés deux fois plus chère74(*). Connaissant le niveau de vie des populations dans cette région, c'est une clause que les Etats devraient s'empresser de revoir. Il est donc important pour le bien-être des populations, qu'il soit mis au sein de la région et respecté, un catalogue uniforme de classification des importations et des règles d'exemption, etc. afin de garantir des prix de denrées à la portée de tous les citoyens.Le FMI pense qu'à l'exemple de la CEEAC qui a en 2004 libéralisé le commerce en son sein, la CEMAC devrait faire pareil, ce qui serait un peu plus avantageux pour elle, ce qui rejoint un peu ce qui a été dit précédemment. Ceci dit, les Etats devraient revoir les opinions sur l'offre d'accès au marché au sein de leur communauté.

2-La création d'un marché intérieur régional.

Afin de garantir la réussite de l'atteinte de la sécurité alimentaire dans l'espace CEMAC, il faudrait déjà de les leaders politiques mettent sur pied un véritable marché commun. Les études révèlent que la construction de la sécurité alimentaire en Europe s'est faite par une construction et une protection ardue du marché intérieur le souligne Balié et Fouilleux :

Le projet européen était exclusivement orienté vers la construction du marché intérieur. Un système garantissait les prix et l'écoulement (ou le stockage) de la production, associé à un système de prélèvements variables à la frontière (taxation des imports, subvention des exports) protégeant les productions européennes de la concurrence éventuelle de produits venant de l'extérieur75(*).

Les TEC de la CEMAC devraient donc être conçu de manière à protéger autant que se peu, le marché intérieur afin de permettre que les produits locaux puissent être écoulé, sinon la concurrence qu'apporte l'ouverture des marchés détruira le tissu agricole africains et de la même façon enverrai un maximum de personne au chômage et entrainerait une plus grande famine et pauvreté parmi les populations. Cela doit également se faire à travers l'édiction des politiques agricoles communes qui reconsidère le marché infrarégional, plus que tout autre marché car, de la dépend la survie des économies africains et de leurs populations qui sont à près de 80% investis dans le secteur agricole, qui reste à l'heure actuelle à côté des mines, le seul secteur productif africain.

B- Les mécanismes politiques.

La construction des politiques communautaires en Afrique centrale devrait se faire sur un sentiment commun, la même vision et les politiques élaborées devraient en être le reflet sur le plan théorique et pratique afin que la marche vers la sécurité alimentaire dans la sous-région ne soit pas perçue comme une marche solitaire des Etats qui, toujours se soldera par un échec du point de vue de l'intégration.

1-La conciliation des intérêts politiques.

Le secteur rural est dorénavant la priorité des gouvernements de l'Afrique Centrale en ce moment où l'insécurité alimentaire dicte sa loi. Les investissements dans le secteur agricole jusqu'aujourd'hui, n'a presque jamais fais l'unanimité au sein de la sous-région à cause des préférences diversifier des différents Etats et de la liberté de choix que leur offraient la nature. Mais communément relayé au second plan, l'agriculture se présent pour les Etats de l'espace comme le seul chemin qui puisse les amener à la sécurité alimentaire. De ce fait, il est important que ceux-ci s'accorde sur les choix de politique agricole. L'agriculture devrait être perçue avec la même intensité par tous les Etats et au même degré. Il ne s'agit pas de priorisé d'autres valeurs et option pour alimenter les populations comme cela s'est longtemps fait dans la région, pendant que le Gabon et la Guinée optaient pour les exportations, le reste essayait de joindre aux produits extractifs, l'agriculture en seconde position. Lors du forum mondial sur l'agriculture, le ministre de l'agriculture dans son discours à présenter l'agriculture comme un secteur productif. Ce regard que porte le Cameroun sur l'agriculture devrait être partagée par tous les Etats de la sous-région sinon, peu importe les efforts qu'il mettrait en place pour éloigner l'insécurité alimentaire de ses portes, il reviendra au galop partant de chez ses voisins si eux aussi n'accroissent pas leur efforts pour lutter contre l'insécurité alimentaire.

Afin d'assurer la réussite de cela, il faudrait que tous regardent du même côté car comme le soulignait le un politicien occidentale lors du dernier sommet sur les OMD,  « on nagera ensemble ou on périra ensemble ». Il est certain que pour venir à bout de cette crise alimentaire dans les cités de la CEMAC, il faudrait que les Etats nagent ensemble comme l'a fait l'union européen des six,la vision de l'agriculture sur laquelle reposaient le politique agricole commune de l'union était commune, articulée autour du référentiel de modernisation. Après cela, il faudrait que les africains songent à réévaluer les politiques communautaires déjà mis en place afin que celles-ci répondent à la nouvelle vision.

2-Réévaluation de la politique d'harmonisation.

Une fois que les Etats auront le sens de l'unicité dans les visions des projets communautaires, il s'opèrera une réévaluation des politiques communautaire. En fait cela devrait suivre le processus, car il est certain que toutes les politiques qui existent jusqu'à l'heure ne sont harmonisée que d'un point théorique à cause de la multitude des divergences entre les Etats.Les PAC de l'Union Européen étaient la marque de la forte volonté politique des six États fondateurs de la Communauté Européenne dans le sens d'une confiance et d'une collaboration étroite. C'est à ça que les PAC de l'Afrique centrale devraient ressembler. Il ne s'agit pas ici de pousser les Etats africains dans un « mimétisme » mais de savoir s'inspirer de ce qui est louable. Le temps n'est plus aux hypocrisies politiques, encore moins aux discours mais à la confrontation de la réalité par la consolidation et la mise en pratique des politiques élaborées. Car le succès de la mise en place d'une sécurité alimentaire en Afrique centrale qui s'affirme en dépend et il est le réfèrent des critiques dans le monde du point de vue de la réussite ou de l'échec de l'intégration dans la sous-région. A cela, il faudra que les TEC de la CEMAC soient revus et respectés, de même que le PER récemment adopté pour 2009 à 2015 pour l'horizon 2025, visant l'amélioration du commerce intra régionale, qui doit être réinterprété avec un sentiment commun pour la lutte contre l'insécurité alimentaire qui passe par l'autosuffisance alimentaire. En outre, la réédition des PAC africains devrait se faire sur un modèle tourné vers l'intérieur, qui privilégie le marché intérieur et régionale, contrairement aux PAC actuels qui sont dans leur ensemble extraverti.

Conclusion

Au sorti de ce chapitre intitulé les perspectives, il se remarque que plusieurs choses restent encore à faire par les Etats de la sous-région pour parvenir à la sécurité alimentaire. Plusieurs angles d'attaque ont été ici abordés parmi lesquels, les choix de cultures à développer dans le secteur agricoles qui sont très important pour nourrir la population d'Afrique Centrale, les intrants qui doivent être utiliser afin de réduire les coûts de production et autres, ce qui a été rangé dans les perspectives d'ordre générale. A côté de ceux-ci, il a été énuméré un certain nombres d'actions qui doivent être appliquées sur le plan national, les politiques agricoles nationales et le politiques d'aménagement du territoire particulièrement visées, en plus des mécanismes économiques et politiques a reconsidérées sur le plan de l'intégration afin que se faisant, l'intégration régionale s'y voit renforcé et la politique de sécurité alimentaire y trouver un écho favorable dans sa mise en place.

CONCLUSION GENERALE

Parvenu à la fin de ce travail qui portait sur : «  La problématique de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale : la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la zone CEMAC de 2003 à 2015 », il a été soulevé une question principale qui a été formulé comme suit :peut-on garantir la sécurité alimentaire si on ne dispose pas d'une souveraineté alimentaire ni des moyens de s'offrir une sécurité alimentaire? Suivie d'une série de deux questions secondaires celles de savoir, Pourquoi l'Afrique centrale a-t-elle à ce point sombré dans l'insécurité alimentaire ? S'agit-il d'une incohérence entre les PAC et les politiques de sécurité alimentaire ? Sachant que la garantie de la sécurité alimentaire passe par le développement du secteur agricole et de l'agro-industrie, quels sont les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale, dans un contexte aujourd'hui marqué par la préservation de l'environnement et les APE ? Et quelles stratégies peut-on mettre en place pour assurer la garantie d'une réduction considérable de la sous-alimentation en Afrique centrale ?

Cette réflexion sur la problématique de la sécurité alimentaire en Afrique centrale :la situation alimentaire en Afrique centrale pendant la période 2003 à 2015, a étédécoupées en deux principales parties, la première intitulée« la situation alimentaire en Afrique centrale »comprend deux chapitres à savoir,« analyse de la situation alimentaire et des stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire en Afrique Centrale (Chap.1) » et « regard critique du contexte général de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale de 2003-2015 (Chap.2) ». La seconde partie quant à elle, est la somme de deux chapitres qui se résument en les enjeux et limites de la sécurité/ insécurité alimentaire en zone CEMAC (Chap.3) et les perspectives (Chap.4) dans le titre «analyses des enjeux et des limites de la sécurité/insécurité alimentaire pour l'espace CEMAC et perspectives pour l'avenir ».

Au sortir de cette étude, il se dégage un constat selon lequel, les objectifs de la sécurité alimentaire en Zone CEMAC n'ont guère été atteints. Bien que deux Etats de la sous-région, le Cameroun et le Gabon soient pendant cette même période, sortis de la ligne rouge de l'insécurité alimentaire. Un progrès qui ne s'est pas rependu dans la région et dont les statistiques n'ont pu réduire les estimations des personnes vivant en situation d'insécurité alimentaire dans la sous-région, et dont le taux régional reste au-dessus de la moyenne c'est-à-dire 53%. Un échec qui ne peut être attribué à la seuleresponsabilité des Etats membres. Il est évident que pointer du doigt les Etats de la zone CEMAC comme uniques responsables de l'état de la sécurité alimentaire qui est actuellement dans la sous-région, serait une erreur. Non pas qu'ils n'en soient pas responsables, mais ils ne sont pas les seuls. En regardant du côté de l'origine de l'insécurité alimentaire dans le région, qui est une des questions qui a été posé dans ce travail, il ressort qu'elle remonte à l'avènement des PAS en Afrique : Ces PAS se sont fait en marginalisant les Etats dans l'élaboration des politiques agricoles et en faussant la direction qu'auraient dû prendre les PAC africaines pour peut-être éviter à l'Afrique de sombrer dans une insécurité alimentaire comme Balié et Fouilleux citant Hibou 1999, Heidhues et alii, 2004, le soulignent:

L'extraversion des PAC africaines trouve plusieurs explications. Tout d'abord, elle est liée aux représentations dominantes en matière de politiques économiques en Afrique, où vingt années de politiques d'ajustement structurel ont installé l'idée que les seules politiques efficaces étaient celles basées sur la libéralisation de l'économie et le retrait de l'État. Dans le domaine agricole, les Plans d'Ajustement Structurel Agricole ont façonné des politiques nationales caractérisées par un bas niveau de tarifs, un minimum d'intervention directe (subvention aux intrants parexemple), une privatisation des entreprises de production, transformation, commercialisation76(*).

Au regard de cette révélation, il est clair que les auteurs des PAS ont aussi une part de responsabilité dans cette dégringolade de l'Afrique centrale dans l'insécurité alimentaire encore lorsqu'on sait que l'insécurité alimentaire a commencé avec l'entrée des PAS en Afrique comme l'affirme Ribier et Baris :

Quoi qu'il en soit, la hausse de la production alimentaire
est spectaculaire à partir du milieu des années quatre-vingt dans de nombreux pays africains. Néanmoins, celle-ci reste insuffisante pour suivre complètement la croissance démographique. Résultat : la production alimentaire par habitant a légèrement baissé depuis 1980.

Les obstacles révélés dans ce travail ont porté sur les fonds alloués au développement du secteur agricole. Ces fonds n'ont pas servi au financement d'une agriculture qui visait à répondre aux besoins des populations, mais servaient les intérêts des pays industrialisés, comme le rappelle le Ministre de l'agriculture et du développement rural du Cameroun lors du forum mondial sur l'agriculture :

 Dans le cadre de la mise en oeuvre des objectifs du millénaire, les bailleurs de fonds ont marqué une tendance à s'orienter vers le financement des secteurs sociaux et des infrastructures. Si la lutte contre la pauvreté exige d'y consacrer des moyens importants, c'est une erreur que de les mobiliser au détriment du secteur productif ; l'élimination de la pauvreté résidant in fine, dans une croissance forte, équitable et durable77(*).

Il est aussi à noter que la corruption et le détournement des fonds qui se déploient largement dans l'espace contribuent aussi au ralentissement des efforts de lutte contre l'insécurité alimentaire.

En outre, le cadre régional de la construction de la sécurité alimentaire ne répond pas à ce qui devrait être afin d'encourager cette démarche. Il est certain que la sécurité alimentaire en Afrique centrale, ne peut se construire sur « l'autonomiealimentaire »(nécessité, non pas de produire la nourriture, mais d'avoir les capacités financières pour l'acheter sur les marchés internationaux) [FAO, 2003] comme les Etats de la CEMAC ont tenté de le faire pendant la période étudiée en mettant en place des stratégies agricoles, qui n'encourageaient pas la productions des denrées consommables par les populations, mais en subventionnant l'agriculture tourné vers l'extérieur. Aussi, faut-il dire que la construction d'une politique agricole commune et l'engagement des Etats dans la lutte contre l'insécurité alimentaire par la voie de l'autosuffisance est un autre obstacle, du fait qu'il n'existe pas une véritable harmonisation des politiques à l'échelle de la communauté ; même celles qui ont étéarrêtées ne sont pas exécutées.

Il est essentiel que les Etats de la sous-région s'intéressent de plus près aux problèmes ponctuels. Il est reconnu de tous que l'intégration en Afrique a été copiée sur le modèle européen, mais jusqu'ici, l'Afrique a copié le contenant en abandonnant le plus important, c'est-à-dire le contenu. Il n'a jamais été question en Europe de se constituer en un groupe d'Etats portant un nom ; l'intégration en Europe s'est faite sur des objectifs communs de sortir d'un certain nombre de problèmes qui les oppressaient et de parvenir à l'autosuffisance sur tous les plans parmi lesquels le plus important, parvenir à une indépendance alimentaire vis-à-vis du monde,et ensuitede s'imposer sur celui-ci. Nous pensons que les leaders de l'Afrique Centrale devraient s'en inspirer pour mener à bien leur lutte contre l'insécurité alimentaire.

Il n'est pas possible en effet, que les pays de l'Afrique Centrale parviennent à la sécurité alimentaire s'ils ne développent pas et ne renforcent pas leur tissu agricole. Aucun pays développé connu aujourd'hui n'a atteint le stade de sécurité alimentaire par la voie des importations. Que l'on parte de l'Europe actuelle des 29 à la Chine, passant par les Etats-Unis, la sécurité alimentaire est le résultat de gigantesques efforts consentis pour le développement de l'agriculture. C'est certain que les conditions du marché ne sont plus favorables à ce principe, du fait de l'ouverture des marchésexigée par l'OMC auquel appartiennent tous les Etats de la région, mais l'agriculture de l'Afrique à une force que plusieurs de ces pays qui alimentent le monde en aliments n'ont pas et recherchent, c'est son côté naturel. L'agriculture en Afrique centrale est encore saine, elle n'a pas encore totalement été contaminée par les OGM.En plus, le marché africain est le plus large du monde, et peut permettre le développement de l'agriculture. Pour cela, il faudrait que les Etats pensent à revoir leurs politiques commerciales tant sur le plan sous régional que sur le plan régional en s'inspirant du plan d'action de Lagos de 1980. Ici, l'intégration africaine occupe une place centrale. Encore qu'il faudrait qu'ils se débarrassent de l'esprit selon lequel l'aide ne peut venir que de l'Occident et que sans eux ils ne peuvent avancer. C'est une utopie ! Les Etats africains disposent de bien plus de possibilités tant financières que matérielles pour développer leur agriculture et parvenir à la sécurité alimentaire sans un secours extérieur. Mais il faudrait pour cela qu'ils puissent déjà croire en eux même, en leurs capacités propres, et qu'ils en aient la volonté. Le faisant, ils se rendront compte qu'il est possible d'être indépendant sur tous les plans, et d'évoluer. C'est ce que l'Union Européenne tente de les faire comprendre lorsqu'elle accepte de financer leur agriculture s'il existe une interface régionale. Là encore elle finance à hauteur de 55% et dispose d'un grand pouvoir pour dicter la façon dont les choses vont se passer. Cette aide peut être revue au rabais, à 30 ou 20%, afin de restituer aux Etats leur souveraineté agricole et de limiter les ingérences dans leurs affaires. Une question reste cependant pendante, celle de savoir jusqu'où les Etats de la zone CEMAC sont prêts à aller pour assurer leur sécurité alimentaire ?

Ceci dit, Les hypothèses principale et secondaire 1, 2 ont été confirmées en évoluant dans la recherche, bien que l'hypothèse secondaire 1 ait été complétée en montrant que les raisons de l'insécurité alimentaire dans l'espace peuvent aussi être attribuées à une main extérieure, celle des PAS.

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V- SITOGRAPHIE DE REFERNCE

· AFD, « Agriculteur, un métier d'avenir : à quelles conditions ? » idées pour le développement, www.afd.fr

· AFD, « sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne », cadre d'intervention sectoriel 2013-2016, www. afd.fr

· Agritrade, « Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole », le commerce ACP analysé et décrypté, note de synthèse, octobre 2012.agritrade .cta.int

· Agristat 17-2. Document PDF tiré de www.minader.cm

· Balié Jean et Fouilleux Ève, « Enjeux et défis des politiques agricoles communes
en Afrique : une mise en perspective européenne », document PDF, www.pmb.sica.org

· BoungouBazika Jean-Christophe, « Quelles stratégies pour atteindre la souveraineté alimentaire ? » document PDF, www.tel.archives-ouvertes.fr

· URI: http://id.erudit.org/iderudit/1002206ar

· « Sécurité alimentaire - définitions et ressorts, La faim expliquée », mai 2011 cité par le groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, « Note N°8 - CEEAC : enjeux sécuritaires de la souveraineté alimentaire », 467 chaussée de Louvain, B-1030 Bruxelles, 25 mai 2014, www.grip.org,

· World Bank, «Poverty and Hunger: issues and options for food security in developing countries». Washington. 1986 ; cité par ASSOUMOU ELLA Giscard,EBA NGUEMA Ismaelline, « Ouverture commerciale et sécurité alimentaire : étude comparative des paysde la CEMAC et de l'UEMOA », www.gdn.int.

· Graz Jean-Christophe, « Théories des relations internationales » document PDF, www.unil.ch

· Seck Ibrahima, «  agriculture familiale durable comme modèle d'agricultureen Afrique »,15p.www.agriculturefamilliale.fr,

· Schwoob Marie-Hélène, « La stratégie de sécurité alimentaire chinoise »,China analysis N° 43, www.centreasia.eu

· Leron Nicolas, « idées », laboratoire des idées,10-10-2010, nonfiction.fr.

· Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), « Cadre stratégique mondialpourla sécurité alimentaireet la nutrition », Deuxième version - octobre 2013, http/ : csa.org

· France diplomatie, « sécurité alimentaire, nutrition et agriculture durable », 26 février 2016, www.diplomatie.gouv.fr

· CAADP, Programme de Travail, Opérationnaliser la Déclaration de Malabo sur l'agricultureafricaine ainsi que la stratégie et la feuille de route de mise enoeuvre du PDDAA, Vision et objectifs de l'agriculture africaine pour la période 2015-2025», http / :caadp.org

· NEPAD,  « Document d'accompagnement du PDDAA, intégration des sous-secteurs élevages, forets et pêches dans le PDDAA ». Juin 2016

· Sommet Mondial de l'Alimentation, « fiche technique 1-5 Alimentation, agriculture et sécurité alimentaire : évolution et perspectives », Rome, Italie ,13-17 Novembre 1996.

· Alim'agri, « qu'est-ce que l'agro-écologie ? », 22 avril 2013, www.alimagri.fr

Annexe 1

Tableau 1: Indicateurs et niveau de pauvreté

Source : PRSA CEMAC

Cameroun

Centrafrique

Congo

Gabon

Guinée Equatoriale

Tchad

80% des ruraux et
12% des urbains vivent sous le seuil de
pauvreté.

63% de la population
vit sous le seuil de pauvreté et 28% des enfants sont en sous poids

Poches de pauvreté
urbaines, déficits
nutritionnels en zones rurales, état de famine des populations
déplacée

20% de la
population vit sous le seuil de
pauvreté,
déséquilibre du
régime alimentaire.

30 % de la
population vit en dessous du seuil de pauvreté

31% des enfants
de moins de 5
ans sont en sous
poids

Annexe 2

Tableau 2:Indicateurs de sécurité alimentaire dans les pays de la CEMAC
(moyenne sur la période 1990/2000)

 

Unité

Cameroun

Centrafrique

Congo

Gabon

Guinée
Equatoriale

Tchad

Disponibilité en énergie

1000MT

7382

1292

1076.77

892.1

114.34

2640

Disponibilité en énergie/tête

MT/tête

0.61

0.35

0.395

0.697

 

0.42

Disponibilité en protéine

1000MT

118.19

65.80

35.37

8.93

 

133.4

Disponibilité en protéine/ tête

MT/tête

0.009

0.020

0.015

0.007

 

0.02

Importation alimentaires totales

1000000$

1397

289

1012.44

1163

90.66

298.66

Importations agricoles/importations
totales

%

13.13

27.47

21.34

17.16

19.00

15.38

Exportations agricoles/exportations
totales

%

23.46

34.37

9.32

5.60

18.73

64.00

Engrais/terre arable

 
 
 
 
 
 
 

Source: FAO Tab. Stat

TABLE DE MATIERES

Introductiongeneral................................................................................1

PREMIERE PARTIE: LA SITUATION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003 A 2015 16

CHAPITRE 1: ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'INSECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE. 18

Section 1 : Analyse de la situation alimentaire en Afrique centrale. 18

Section 2 : Les stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire. 30

CHAPITRE 2: REGARD CRITIQUE DU CONTEXTE GENERAL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE CENTRALE DE 2003-2015. 46

Section 1 : le contexte politico-économique de la sous-région d'Afrique centrale. 46

Section 2 : Le cadre agricole et social de la sous-région Afrique centrale. 58

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES ENJEUX ET DES LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE POUR L'ESPACE CEMAC ET PERSPECTIVES POUR L'AVENIR. 70

CHAPITRE 3: LES ENJEUX ET LIMITES DE LA SECURITE/INSECURITE ALIMENTAIRE EN ZONE LA CEMAC. 72

Section 1 : les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale. 72

Section 2 : les limites de la sécurité alimentaire en CEMAC. 84

CHAPITRE 4: LES PERSPECTIVES. 95

Section 1 : les perspectives d'un point de vue général. 95

Section 2 : les perspectives du point de vue de l'intégration et sur le plan national. 108

CONCLUSION GENERALE 118

BIBLIOGRAPHIE 122

* 1FAO, 2015. « Vue d'ensemble régionale de l'insécurité alimentaire enAfriqueDes perspectives plus favorables que jamais ».Accra, FAO.p.2.

* 2 Ibid.p.13.  

* 3 Sécurité alimentaire - définitions et ressorts, La faim expliquée, mai 2011 cité par legroupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, «  Note N°8 - CEEAC : enjeux sécuritaires de la souveraineté alimentaire », 467 chaussée de Louvain, B-1030 Bruxelles, 25 mai 2014, p.5.

* 4 Comité de la sécurité alimentaire mondiale, septembre 2012

* 5René Dumont, l'Afrique noir est mal partie, paris,Seuil, 1973 (1962),243p.

* 6Zecki ERGAS, la troisième métamorphose de l'Afrique noir : Essai sur l'économie politique de l'éducation et le développement rural. Etude de cas/ Kenya, Ethiopie, CamerounEtc., 1211 Genève 4, éd. médecine et hygiène, 201p.

* 7Hakim Ben Hammouda, Les économies de l'Afrique centrale 2002,Paris, Maisonneuve et Larose, 2002, 204p.

* 8 Jacob Kotcho et Martin Abega,« APE : Les enjeux du développement et de l'agriculture en Afrique centrale » Eclairage sur les Négociations, Volume 7 - numéro 6 , 28 juillet 2008.

* 9NEPAD, «  NEPAD, transformations et perspectives »,Les agricultures africaines, Nepad, novembre 2013, www.un.org, consulté le 13 septembre 2016

* 10France diplomatie, « Sécurité alimentaire, nutrition et agriculture durable »,26 février 2016, www.diplomatie. Gouv.fr (consulté le 24 Août 2016 à 12h20).

* 11 Jean-Christophe Graz, Théories des relations internationales, p.39. Document PDF consulté sur www.unil.ch le 10 juin 2016.

* 12Ibid.p.40

* 13 Graz, Op. Cit. p.40.

* 14 Nicolas Leron,  « idées »laboratoire des idées,10-10-2010, document PDF consulté sur nonfiction.fr le 09 juillet 2016.

* 15Robert Castel,  « les dynamiques des processus de marginalisation : de la vulnérabilité à la désaffiliation »  in Cahiers de recherche sociologique, n° 22, 1994, pp. 11-27

* 16 URI: http://id.erudit.org/iderudit/1002206ar

* 17Giscard Assoumou Ella,Ismaelline EbaNguema, « Ouverture commerciale et sécurité alimentaire : étude comparative des paysde la CEMAC et de l'UEMOA », p.2. www.gdn.int. (2 octobre 2016)

* 18 Ibid.

* 19Assoumou ELLA,EbaNguema Op. Cit. P.4.

* 20Ibid.p.6.

* 21 Programme Régional de Sécurité Alimentaire (PRSA) pour les pays membres de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), version préliminaire, Mai 2002, P.6.

* 22 Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, «  Note N°8 - CEEAC : enjeux sécuritaires de la souveraineté alimentaire », 467 chaussée de Louvain, B-1030 Bruxelles, 25 mai 2014, www.grip.org,(consulté à 25-03-16 à 01h37).

* 23Colette Alcaraz,  « L'Europe, la Politique Agricole Commune et le Monde »,Les notes d'analyse du CIHEAM, N ° 6 5 - Avril 2 0 1 2, P.2.

* 24 FAO, Op. Cit. p. 12.

* 25Sommet de l'Union Africaine à Malabo , « agriculture et sécurité alimentaire en Afrique »L'audace, unique défi pour une Afrique nouvelle,Institut Afrique Monde, 15 décembre 2014.

* 26 Sommet de l'union africaine, Op. Cit.p.3.

* 27 NEPAD, «  Document d'accompagnement du PDDAA, intégration des sous-secteurs élevages, forets et pêches dans le PDDAA », Juin 2016, p.3.

* 28 Ibid.p.4.

* 29 CAADP, «  Programme de Travail, Opérationnaliser la Déclaration de Malabo sur l'agricultureafricaine ainsi que la stratégie et la feuille de route de mise enoeuvre du PDDAA,Vision et objectifs de l'agriculture africaine pour la période 2015-2025 »

* 30 AFD, « sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne », cadre d'intervention sectoriel 2013-2016, www.afd.fr, 10 septembre 2016.

* 31CEMAC et FAO, Programme Régional de Sécurité Alimentaire (PRSA) Pour Les Pays Membres De La Communauté Economique Et Monétaire De L'Afrique Centrale (Cemac) (Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Mai 2002

* 32 Ibid. p. iv.

* 33Agritrade, « Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole », Note de synthèse, octobre 2012, P.4-5. www.agritrade.cta.int, (22 septembre 2016 à 12h30).

* 34 Agritrade, Op.cit.p.6.

* 35 Source : stratégie agricole commune des Etats membres de la CEMAC.

* 36L'agriculture familiale met l'accent sur la diversité biologique et l'association des cultures. Elle s'appuie sur les connaissances traditionnelles des populations, mais s'enrichie de techniques et de technologies modernes qui limitent les intrants externes

* 37 Toute l'Europe, « les politiques agricoles communes »,volume 6, numéro 8 2016.

* 38 Agritrade, « Afrique centrale : enjeux liés au commerce agricole », le commerce ACP analysé et décrypté, note de synthèse, octobre 2012, http://agritrade.cta.int/, 22-09-16 à 14h23.

* 39 Signée le 2 mars 2005, la Déclaration de Paris est un accord international dont l'objectif principal est de réformer les modalités d'acheminement et de gestion de l'aide afin d'augmenter son efficacité, notamment en matière de réduction de la pauvreté et de progression vers les Objectifs du millénaire pour le développement. ( http://www.oecd.org/fr/developpement/efficacite/34579826.pdf(Ribier et Baris, 2014)

* 40Vincent Ribier et pierre Baris, « Vers un renouveau de politiques Agricoles en Afrique ? », Le demeter, 2014.

* 41Germain-Herve MbiaYebega,« terrorisme et contre-terrorisme enAfrique Centrale :quelle vision stratégique pour leTchad et le Cameroun ? »,22 janvier 2015, GRIP N° CHORUS : 2013 1050 101741 - EJ 1600018500

* 42 Groupe de la banque africaine de développement, « La transformation structurelle en Afrique centrale :
Perspective historique et recommandations à moyen terme »
,Revue thématique,Édition n° 2, août 2013.

* 43 Ibid.

* 44L'indice de Herfindahl est régulièrement utilisé pour apprécier la nature de la concentration d'un marché, notamment afin d'identifier ou non la possibilité d'une situation dominante. Il est généralement utilisé par la commission européenne. Il est par construction compris entre 0 et 1. Plus l'indice est élevé, plus faible est la diversification des exportations.

* 45Vincent ribier et pierre Baris, « Vers un renouveau de politiques Agricoles en Afrique ? »,Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Le Déméter 2014.

* 46Alim'agri, « qu'est-ce que l'agro-écologie ? », 22 avril 2013, www.alimagri.fr, (10 Octobre 2016).

* 47 PRSA CEMAC Op.cit.P.4.

* 48Simon Yannick Fouda Ekobena,« commerce intra régional et croissanceéconomique : quels enjeux pour la sécuritéalimentaire dans l'espace CEMAC ? »,Contribution pour la Conférence annuelle du Projet d'analyse du commerce mondial (GTAP)2014,Dakar, Sénégal, 18 au 20 juin 2014. P. 5.

* 49Ibid.

* 50 Fouda Ekobena, Op. cit. p. 7.

* 51Jean-Christophe BoungouBazika,« Quelles stratégies pour atteindre la souveraineté alimentaire ? », 2015. P. 1. www.tel.archives-decouverte.fr(10 septembre 2016).

* 52 FAO, FIDA et PAM,  « Le développement de l'agricultureen Afrique: appui aux agriculteurset au NEPAD, travailler ensemble », numéro 6, décembre 2004.

* 53Louis-Marie Kakdeu, « Sept points pour comprendre la crise agricole en Afrique subsaharienne », Libre Afrique, 29 Juillet 2015.p. 4.

* 54 Marie-Hélène Schwoob, « La stratégie de sécurité alimentaire chinoise », China analysis N° 43, http/ :centreasia.eu, (13-09-16 à 14h20).

* 55 Direction de santé publique et d'évaluation, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Lanaudière, « les nouveaux enjeux de la sécurité alimentaire dans une perspective régionale de santé publique », Janvier 2004.p.19.

* 56 Guidelines on food fortification with micronutrients, edited byallen Lindsay, Bruno de Benoist, Omar Dary and Richard Hurrell, FAO and OMS

* 57 Colette Alcaraz, « l'Europe, la politique agricole commune et le monde », les notes d'analyse du CIHEAM, N°65, Avril 2012.

* 58Jacques Carles et Paul-FlorentMontfort dans « sécurité alimentaire et défense nationale: une mise en perspective géopolitique », Momagri, 14 septembre 2016.

* 59 OCDE, 2008, Elaboration et mise en oeuvre des politiques agricoles. Une synthèse, p.12, évoqué par Jacques Carles et Paul-FlorentMontfort, dans « sécurité alimentaire et défense nationale: une mise en perspective géopolitique », Momagri, 14 septembre 2016.

* 60Jacques Carles et Paul-FlorentMontfort, Op.cit.

* 61Ibid.

* 62 Carles et Montfort op.cit.p.6.

* 63 Agritrade, juin 2012, Op.cit.p.5.

* 64 Agritrade, Op.cit.p.8.

* 65Sébastien kouadiokouassi,  «agriculture en Afriquesubsaharienne : enjeux, problématiques et défis à relever »,Côte D'Ivoire,Université de Cocody .p.10.

* 66Ibrahima Seck,  « agriculture familiale durable comme modèle d'agricultureen Afrique «,http/ :www.agriculturefamiliale.fr (09-09-16 à 12h03).

* 67SeynabouBoye, « l'enjeu de la sécurité alimentaire »,Le monde diplomatique, Mai 2010, p. IV.

* 68 France diplomatie, « Le développement de l'agriculture en Afrique: appui aux agriculteurs et au NEPAD », 2015.

* 69Seck Op. Cit.p.7.

* 70Seck, Op. Cit.p.8.

* 71Ibid.

* 72Seck, Op. cit. p.9.

* 73 Agritrade, Op. cit. p .8.

* 74 Ibid.

* 75Balié et Fouilleux, « Enjeux et défis des politiques agricoles communes en Afrique : une mise en perspective européenne », 28 avril 2008, p. 158.

* 76Hibou 1999, Heidhues et alii2004, cité parBalié et Fouilleux ,« Enjeux et défis des politiques agricoles communes en Afrique : une mise en perspective européenne », 28 avril 2008, p. 149-164.

* 77Agristat 17-2. Document PDF tiré de www.minader.cm, le 12 octobre 2016 à 14h05.






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