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La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites

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par Zephyrin KATONGOLA
institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi -  2017
  

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INTRODUCTION

Au troisième chapitre de notre travail, nous nous proposerons d'élaborer une appréciation critique sur la notion de l'infinité de l'univers d'après Alexandre Koyré, en tant que prise de position par rapport à l'univers sans limites. Nous présenterons lemérite de notre auteur, tout en exploitant en certains lieux les limites qu'il éprouve autour de l'articulation de cette théorie de l'infinitude de l'univers. Ainsi, tout en nuance, l'objectif de ce chapitre pourra être atteint

III.1 LES MERITES DE KOYRE

Le concept de révolution scientifique est la grande contribution des deux générations précédentes à l'histoire des sciences, premièrement celle d'Alexandre Koyré puis celle de Thomas Kuhn pour marquer des repères. Depuis, un changement historiographique, la substitution de l'histoire sociale des sciences à l'histoire philosophique des sciences, avec pour corrélat l'intérêt porté sur la pratique expérimentale que sur la structure conceptuelle, a gâché la pertinence de ce concept.

En lisant Koyré surtout le livre de base du monde clos à l'univers infini, nous remarquerons que Koyré a essayé de mettre en évidence ce que lui-même a appelé « les schémas structurels de l'ancienne à la nouvelle conception du monde »27(*).

Koyré n'a pas identifier ses schémas ni avec la transformation d'une science de la contemplation en une autre science de l'intervention, ni dans la direction de Heidegger avec son introduction de la technique et des machines, ni encore dans la perspective d'une vision d'un monde reposant sur la théologie ou la foi à une vision d'un monde mécanique, ni enfin à la substitution de la transcendance par l'immanence.Lemérite de Koyré est d'avoir voulu une transformation totale de la vision de l'univers qui était l'essentiel de toutes ces transformations. Ildétruit le cosmos fermé de l'Antiquité et la géométrisation associé, qui signifiait l'ouverture d'un espace en direction d'un univers dont l'extension est sans fin.

Cette approche de Koyré par rapport à la science repose sur une histoire d'idées qui s'intéresse avant tout aux représentations du monde et tous les postulats qui lui sontassociés. Et sur base de cette approche que Koyré pensait et affirmait sans accroche-coeur que « le travail scientifique est avant tout un travail théorique »28(*).

Il n'est pas un hasard si le déplacement du centre gravitationnel de la philosophie des sciences vers l'histoire des sciences dont Koyré est le représentantmodèle fut accompagné par une mise en avant de l'aspect théorique des sciences, dans la mesure où cette manière, l'histoire des sciences elle-même était valorisée. Dans sa perception Koyré a aussi remarqué une certaine rupture révolutionnaire étendue presque sur deux siècles. Cette rupture trouva comme conséquence la rupture des deux théories cosmologiques dans lesquelles étaient liées de manière cohérente non seulement des facteurs scientifique mais aussi des notions philosophiques, magiques et religieuses en d'autre terme des facteurs extra-logique.

Koyré a gardé le point central qui est le passage d'une physique qui doit ou peut se fonder sur la perception et l'expérience sensible à une certaine enquête sur les phénomènes de la nature dans laquelle les mathématiques sont attribuées une valeur suprême29(*). Ce qui nous apparait simple évident chez Galilée et chez Descartesaurait été considéré comme faux dans l'Antiquité et dans le Moyen Age, si ce n'est comme absurde. Cette réalité ne peut être expliquée que si nous admettons ou reconnaissons que toutes ces théories claires et simples qui forment la charnière de la science ne sont pas claires et simple per se et in se, mais en tant qu'elles font partie d'un certain groupe des concepts et des hypothèses en dehors duquel elles ne sont pas simples du tout.

De cette même manière Koyré avait cherché à arrêter avec cette coutume, qui, dans toute l'histoire des sciences avait l'apparence d'évoluer par soi tout en gardant les résultatsscientifiques du passé à la lumière ininterrompue du présent. Dans du monde clos à l'univers infini Koyré pense que :

« Nous ne nous rendons pas compte de l'audace de l'assertion de Galilée que le livre de la nature est écrit en caractères géométriques pas plus que nous sommes conscient du caractères paradoxal de sa décision de traiter la mécanique comme une branche des mathématiques, c'est-à-dire de substituer au monde réel de l'expérience quotidienne un monde géométrique hypostasié et d'expliquer le réel impossible. »30(*)

Dans son évolution Koyré pratiquait et enseignait un certain regard d'historien des sciences prêt à étudier historiquement tout ce que l'époque avait et de quoi elle était constituée, avec l'avènement des sciences exactes modernes, abandonné au passé.Cette vision de Koyré a pris forme au moment où le temps de la physique classique,une expression, incidemment, que Koyré rejeta pour la physique moderne qui était parvenue à un point de mutation majeur faisant apparaitre la relation des historiens des sciences avec les objets de leurs investigations comme les plus compliquée que l'image historiquement étroite que ces historiens avaient d'eux-mêmes.

Herbert Butterfield défendant la révolution scientifique de Koyré dans son livre the whig interpretation of history par le fait que le devoir de l'historien est « de voir la vie avec les yeux d'un siècle diffèrent du nôtre 31(*)». Herbert n'a pas seulement rejeté la notion du passé en relation avec le présent mais aussi celle de « la nécessité de prendre sérieusement en considération les implications »32(*) inévitables de cette relation. Voilà ce qui nous fait passer aux limites de la conception de Koyré.

* 27HANS-JORG RHEINBERG, Introduction à la philosophie des sciences, collection repères, Paris, 2014, p.68.

* 28HANS-JORG RHEINBERG, Introduction à la philosophie des sciences, p.69.

* 29CfrHANS-JORG RHEINBERG, Introduction à la philosophie des sciences, p.69.

* 30KOYRE cité par HANS- JORG dansL'introduction à la philosophie des sciences, p.70.

* 31 HERBERT BUTTERFIELD, The Whig interpretation of history, Bell, 1931, p.11.

* 32HERBERT BUTTERFIELD, The Whig interpretation of history, Bell, 1931, p.16.

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