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L'hypnose d'urgence en milieux intra et extra-hospitaliers

( Télécharger le fichier original )
par Marine Parthiot
Workout Hypnosis - Praticien en Hypnose 2018
  

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WORKOUT HYPNOSIS

A l'intention du Colonel Hors-Classe Eric Grohin
Directeur des Sapeurs-Pompiers du Var (SDIS 83)

L'Hypnose d'Urgence en milieux intra et extra-hospitaliers
Mémoire post-stage hypnothérapeute au sein du SAMU 83

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L'hypnose au service des urgences para-médicales et médicales

Etude au sein des Sapeurs-Pompiers et du SAMU
avec la complicité du SAMU 83 et du SDIS 83

PARTHIOT Marine

Praticienne en Hypnose certifiée à mon compte à Workout Hypnosis
Hypnotiseuse en Street et en Speed certifiée
Formatrice en Hypnose spécialisée en Hypnose d'Urgence
Fondatrice et Présidente de l'association "Les Marchands de Rêves"
Sapeur-Pompier Volontaire (83)
Coach sportif et Manageuse diplômée
Conférencière

" Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde." Bouddha.

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Plan

Introduction

I - Généralités

1- Définition de l'hypnose 2- L'hypnose, un terme pluridisciplinaire

3- L'hypnose, une science parallèle aux multiples savoirs

II - Retour d'Expérience

1- L'Hypnose au sein du Secours à Personne

a) L'hypnose au coeur d'interventions en tous genres b) Au contact de la population: statistiques et données scientifiques

2- L'Hypnose face au feu

Conclusion

Sources

Remerciements

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Introduction:

"Fluide magnétique", "magie" ou encore "sortilège" l'origine la plus ancienne de l'hypnose date de -4000 ans par les plus anciennes trouvailles de tablettes Sumériennes décrivant des méthodes hypnotiques. La transe hypnotique aurait été pratiquée par les Egyptiens et les Grecs, une pratique abordant déjà une certaine forme de transe hypnotique et la médecine par les songes. Pendant longtemps elle fut décrite comme un phénomène paranormal jusqu'à ce que le médecin J.M Charcot (1825-1893) lève l'interdit officiel sur cette force de traitement. Ce fut donc à partir du XIX siècle que l'hypnose prit soudainement sa place au sein des facultés de médecine.

Entrée en France depuis le XVIIIéme siècle (en 1778) avec Frantz-Anton Mesmer (médecin allemand né en 1734 à Iznang), pilier dans l'histoire de l'hypnose, cette dernière gagne alors petit à petit son nom tout en restant synonyme de magnétisme. Mesmer prétendait traiter toutes sortes de pathologies en mettant ses patients en transe. Même si cette forme de thérapie était déjà utilisée par des médecins grecs ou proche-orientaux pour traiter la douleur, Mesmer a tout de même découvert le simple fait que de placer un sujet en transe pouvait faire disparaître toutes sortes de douleurs à une époque où les anesthésies n'existaient pas. Une révolution fut née. C'est à cette même époque que le Dr John Elliotson utilise pour la première fois le "sommeil magnétique" (comme disait Mesmer) à des fins anesthésiantes en chirurgie.

Entre 1882 et 1892, c'est l'âge d'or pour l'hypnose, avec les plus grands noms de la discipline comme Charcot, célébre neurologue français. Et c'est enfin Milton Erickson (1901-1980) qui marqua un tournant décisif, en fondant l'hypnose Ericksonienne, basée notamment sur la thérapie brève, caractérisée par une approche souple, un large spectre métaphorique et non dirigiste. Mesmer fut ainsi le professeur des plus grands noms de l'hypnose moderne tels que Ernest Rossi, Jeffrey Zeig, Jay Haley...

Plus tard, de grands noms comme Dave Elman (de son vrai nom David Kopelman), à l'origine de l'hypnose Elmanienne qu'il développa dans les années 30, mettront au jour des techniques d'entrées en transe beaucoup plus rapides.

Science parallèle, technique médicale ou tout simplement les deux, aujourd'hui en 2018, même si petit à petit l'hypnose et ses bienfaits gagnent du terrain au sein du personnel hospitalier, l'hypnose reste encore trop peu connue au sein des services de santé et d'autant plus dans les services d'urgence. Pourtant un phénomène naturel existant depuis la nuit des temps, il ne tient qu'à nous de promouvoir ces extraordinaires facultés que nous possédons ...

Secours routier (SR), misére sociale, accidents de la voie publique (AVP), blessures, détresses psychologiques, problèmes psychiatriques, stress post-traumatique... Au coeur de la Vie comme de la Mort, un son de "bip" et tout devient adaptation dans le meilleur comme dans le pire... Que ce soit Pompiers, Infirmiers, Ambulanciers, Médecins... les liens avec le patient étant des plus étroits, l'importance de chacun de nos mots commence souvent lorsque tout s'arrête...

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I - Généralités

1 - Définition de l'hypnose

"L'hypnose est un état d'attention et de réceptivité intense avec une augmentation significative des réactions positives à une idée ou à un groupe d'idées" Milton Erickson.

Définie comme un état de conscience modifié, l'hypnose permet de détourner l'attention du sujet sur un objet en aidant à lier le corps et l'esprit de celui-ci (parfois l'objet peut être la personne elle-même). Cet état est cependant différent de la méditation (ondes Alpha : entre 8 et 13 Hz) et de l'état de veille (ondes Bêta : entre 14 et 40 Hz) par la fréquence des ondes cérébrales pendant une transe hypnotique (ondes Thêta : entre 4 et 7 Hz).

Basée sur l'imagination propre de l'individu, l'hypnose est une forme de communication. "L'inconscient étant le plus grand réservoir d'idées" disait si bien Erickson. L'Hypnose, science étroite entre le comportementalisme, la psychologie et le médical, est considérée comme une science parallèle à part entière. Elle va, par le biais du langage verbal, para-verbal et non-verbal, chercher à guider le sujet à l'intérieur de lui-même afin "d'accoucher les réponses qu'il donne" (Socrate) et de s'en servir afin d'atteindre une intention commune entre l'hypnotiseur et l'hypnotisé.

Le terme d'hypnose est morcelé en plusieurs domaines où l'importance est d'en différencier leurs approches, bien qu'à la fois liées par leurs bases techniques et scientifiques.

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2 - L'hypnose, un terme pluridisciplinaire

En effet, le terme "hypnose" renferme à lui seul plusieurs domaines liés mais bien distincts des uns des autres. A travers ces domaines nous retrouvons:

L'hypnose de Spectacle avec Messmer : la différence majeure entre l'hypnose de spectacle et l'hypnose thérapeutique est le caractère scénique (faite pour être vu) de l'hypnose de spectacle contrairement à l'hypnose thérapeutique. C'est l'intention de l'hypnotiseur qui différe, en hypnose de spectacle, c'est l'aspect spectaculaire qui est recherché, l'individu devient un "cobaye" où l'hypnose a pour unique but le divertissement. A travers l'hypnose de spectacle, nous pouvons d'autant plus percevoir à quel point nous possédons d'extraordinaires facultés. Le reproche redondant fait à ce type d'approche est son manque d'éthique, en effet de par le nombre de spectateurs lors d'un show, il devient difficile de prendre en compte le passé de chaque participant ainsi que d'entreprendre une sortie de transe individualisée comme il se doit. Il peut arriver qu'à la suite d'un spectacle d'hypnose, certaines personnes se voient dans l'obligation de prendre rendez-vous avec un professionnel en thérapie afin de traiter d'éventuels traumatismes ressurgis pendant le show.

L'hypnose de rue (ou Street Hypnose) : L'hypnose de rue, comme son nom l'indique est une forme d'hypnose pratiquée dans la rue où l'amusement est mis à profit visant à montrer gratuitement aux gens, à qui veut bien s'y lancer, la force formidable de leur inconscient. La différence entre l'hypnose de rue et l'hypnose de spectacle est encore une fois son éthique et son audience. Contrairement à l'hypnose de spectacle, chaque hypnotiseur de rue se contente d'un individu ou d'un groupe d'individus restreint où l'hypnotiseur prendra bien soin de s'assurer que chacune des personnes est retrouvée exactement les mêmes facultés lors de leur départ qu'à leur arrivée.

L'hypnose médicale : l'hypnose médicale utilise exactement les mêmes procédés qu'en hypnose thérapeutique mais dans un contexte médical, lors d'asnesthésies par exemple, en pédiatrie ou encore au sein des urgences.... De plus en plus de médecins et d'infirmiers se forment à l'hypnose. L'intention mise à profit dans le domaine médical est de permettre au patient de limiter les substances médicamenteuses ou en attente de celles-ci. Comme en toute hypnose, le soignant se doit d'avoir l'accord du patient.

L'hypnose thérapeutique : L'hypnose thérapeutique n'a, elle-aussi, plus à prouver ses bienfaits. Nous avons pu voir par le biais d'encéphalogrammes, ce qui se passe dans le cerveau d'un patient sous hypnose, en plein éveil et en sommeil. L'hypnose a un impact positif sur notre santé agissant sur la sécrétion d'hormones dans le cerveau. L'hypnose thérapeutique vise à traiter certaines pathologies ou dépendances telles que le tabac, l'alcoolisme, la dépendance affective, les troubles du sommeil, du comportement alimentaire, la confiance en soi... par le biais de "programmations" de l'inconscient avec des effets durables et définitifs. Comme son nom l'indique, l'hypnose thérapeutique est à visée thérapeutique.

L'hypnose conversationnelle ou "language Ericksonien": C'est une forme de communication verbale empruntée à Milton Erickson. Elle permet une transe hypnotique trés superficielle, tellement que bien souvent le sujet ne s'en rend pas compte. Ce type d'hypnose peut servir d'entrer en transe en douceur ou de mener une personne d'un point A à un point B sans que le sujet s'en aperçoive. Dans cette forme de communication, l'état hypnotique n'est pas recherché. Le langage Ericksonien vise à utiliser des suggestions indirectes afin d'atteindre l'objectif d'une intention. La psychologie sociale appelle cela "la soumission librement consentie", à aucun moment l'individu entre en état modifié de conscience.

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3- L'hypnose, une science parallèle aux multiples savoirs

Quelques bases en hypnose me paraissent trés importantes voire même incontournables pour bien cerner la suite de mes travaux. En effet, l'hypnose détient des bases scientifiques et évidemment psychologiques. En cela nous allons voir la théorie des trois cerveaux de D. Mac Lean, la position basse et la création de liens trés importantes en hypnose, l'utilisation des cinq sens en transe hypnotique, le langage de l'inconscient et son rapport à la réalité, le jeu de rôle et le sens de l'observation en hypnose et pour finir l'utilisation du langage verbal, para-verbal et non-verbal d'autant plus en situation d'urgence...

Avant tout, j'aimerai parler du pouvoir de l'Intention consernant l'hypnotiseur (qui caractérisera son éthique) et le patient. L'intention est la première amorce d'une transe hypnotique, par là si l'intention de l'hypnotiseur ne va pas dans le sens de celle de l'hypnotisé, cela risque de bloquer l'entrée en transe. Encore une fois, l'hypnose émane du patient et non l'inverse. Au delà d'une question d'éthique, la seule situation où l'hypnose ne s'amorcera pas est si le patient ne le désire pas.

Le libre-arbitre constitue une des plus importante barrière à l'hypnose.

La théorie des trois cerveaux

Dans les années 50, D. Mac Lean a émis une certaine vision afin de créer une certaine hiérarchie du cerveau divisée en trois types de structures:

- Le cerveau reptilien : la plus ancienne structure qui régît les instincts primaires comme la faim, la soif, la reproduction et la survie. Le cerveau reptilien ne régît sur aucunes logiques ni émotions. Il est basé sur un système dit "binaire" : c'est le principe du "combat ou de la fuite".

- Le cerveau limbique : C'est le siège des émotions, le cerveau limbique est celui des mammifères, celui de l'apprentissage automatique.

- Le néocortex : Siège de l'intelligence, de la logique. Partie structurale la plus développée.

Cette classification a permise à H. Laborit, dans La Nouvelle Grille, de cerner la place du stress dans des comportements pathologiques.

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Nous savons aujourd'hui grâce à la Psycho-Physio-Analyse (PPA) que les attitudes de défense contre les agressions extérieures (instinct) proviennent le plus souvent d'un conflit intérieur entre le cerveau Limbique et Néocortical. Dans ce cas, le cerveau Reptilien émet alors un signal se trouvant être l'état d'urgence. Dans cet état d'urgence on y retrouve l'agressivité, la violence, l'anxiété ou l'abattement par exemple. Le but va être alors d'analyser les causes du conflit pour pouvoir les résoudre ou du moins par notre discours à atténuer le stress de la victime en l'aidant à passer d'une transe négative à une transe positive.

Rappelons-nous tout de même que la logique de la personne va lui être propre, et de nombreuses logiques nous sont communes à nous tous. Par exemple: quelqu'un me tend la main pour dire bonjour --> je lui tend la main à mon tour. Changer une logique propre à une personne va demander peut-être beaucoup de temps; par contre le coté émotionnel est beaucoup plus malléable et varie d'autant plus selon l'environnement, le contexte, nos pensées, la manière de parler de notre interlocuteur, son rythme, son débit de paroles, le volume et la mélodie de sa voix, la force, la rapidité; et bien sûr l'aspect verbal pur tels que les mots employés avec leur sens et résonance propre. C'est sensiblement là où va se trouver notre approche en hypnose. Quant au cerveau reptilien, l'hypnose n'a pas beaucoup d'effets. Il en est des phobies par exemple. La seule façon de contrer le cerveau reptilien est de lui montrer que telle peur n'est en fait qu'une information et non un danger, qu'elle ne met pas l'intégrité du sujet en jeu. La seule communication que le cerveau reptilien est apte à "comprendre" est une manière assez brutale: celle de la confrontation directe à la réalité grâce aux pouvoirs de l'imagination (voir chapitre "le langage de l'inconscient et son rapport à la réalité"). C'est à dire, confronter le sujet à ses propres peurs grâce à sa propre imagination en mettant de la conscience sur chaque sensation ressentie afin de désactiver cette notion de danger "instinctif" provenant du cerveau reptilien. Cette technique est appelée "mise en conscience par visualisation".

Mode de fonctionnement binaire du cerveau reptilien:

Stimulis X --> génération de peur et de fuite / combat Stimulis Y --> pas de génération de peur ni de fuite / combat

Exemple de cas rencontrés sur un mode de fonctionnement reptilien:

- Attentats

- Défenestration face à un feu par exemple - Stress trés important

Position basse et création de liens

Le plus important va être l'attitude de l'hypnotiseur face à son sujet. Son but va être de créer du lien dans la confiance tout en laissant l'inconscient du patient s'exprimer, en gardant à l'esprit que les réponses c'est le patient lui-même qui les détient. Au fur et à mesure, cette attitude va devenir une façon de vivre, une philosophie, une valeur. On m'a toujours répété que l'hypnose allait changer ma vie à tout jamais, effectivement, nous ne changeons pas seulement tout notre système de communication mais aussi et surtout notre façon de voir le monde qui nous entoure, notre manière d'appréhender l'être humain, dans une optique beaucoup plus compréhensive, respectueuse, cette façon de garder le contrôle tout en lâchant prise sur toutes sortes de jugement, ce dernier toujours vu comme un tramplin vers une nouvelle ouverture d'esprit et de solutions.

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La position basse ne consiste pas à la soumission ! Mais à considérer le patient comme seul possesseur de toutes les solutions à ses problèmes. L'hypnothérapeute est simplement là pour guider la personne afin qu'elle trouve par elle-même ses propres solutions. Ceci implique une grande adaptation, compréhension et écoute envers la personne. Ce principe essentiel va permettre d'établir un lien de confiance avec le patient tout en préparant un terrain favorable à la liberté d'expression de son inconscient.

Cette création de liens est à la base de tout, sans liens, il n'y a pas de communication favorable à l'hypnose. La personne doit se sentir en confiance en notre présence, l'hypnotiseur doit toujours être dans la totale bienveillance, dans l'éthique. La difficulté première pour le pompier désirant se servir de cet outil qu'est l'hypnose est cette création de lien en un temps restreint.

Plusieurs solutions à cette problèmatique. La première va être la qualité de l'intention de

l'hypnotiseur ainsi que de son évidence avec celle du patient. La seconde va être la position basse. La troisième va être l'analyse propre de la victime (son comportement : cf. synergologie). La quatrième va être notre attention mise sur le langage verbal, para-verbal et non-verbal entre nous-même et la victime. Et la dernière, va être l'empathie et notre volonté à se servir du monde du patient.

Notons que le port d'uniforme constitue à lui-seul 50% de la création de liens. En effet une personne en uniforme est synonyme de confiance et de compétence dans les croyances populaires.

D'une transe négative vers l'utilisation de nos sens

En hypnose ce que nous appelons "transe négative" se sont tous les états d'angoisse, stress, toutes formes de pensées négatives qui "tournent en rond" dans l'esprit du patient prenant le dessus sur les pensées positives. La personne va présenter plusieurs symptômes d'anxiété, peu importe la conversation, elle va toujours chercher à revenir sur son problème pour le ressasser inlassablement. Dans cet état de transe négative, la suggestibilité du patient est considérablement réduite. Une des manières les plus efficaces afin de rebasculer le patient en transe positive est d'utiliser une technique basique allant chercher les cinq sens du patient, le VAKOG:

Visuel Auditif

Kinesthésique

Odorat Gustatif

Aprés avoir demandé au patient de se reconnecter à un souvenir agréable, l'aider à approfondir sa transe en utilisant le VAKOG ou de sortir d'une transe négative en utilisant le VAKOG inversé : G.O.K.A.V. Le fait de commencer l'utilisation des cinq sens par le Goût pour finir par le visuel permet de faire passer une personne d'une transe négative à une transe positive.

L'utilisation du VAKOG est permanente en hypnose car elle permet l'entrée en transe comme son approfondissement. Par exemple sur une recherche de diminution de douleur, le VAKOG va être omniprésent.

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Le langage de l'inconscient et son rapport à la réalité

Le langage privilègié de l'inconscient est le langage métaphorique basé sur l'interprétation d'images, c'est particulièrement pour cela que le VAKOG est un outil si puissant, il permet de s'adresser directement à l'inconscient. Nous disons souvent que l'âge de l'inconscient ne dépasse pas les sept ans, en effet plus nous allons lui présenter de la couleur, des formes, des bruits, des ressentis, des odeurs.... plus il va être réactif à nos paroles. En cela le rêve est le langage par excellence de l'inconscient, le rêve est métaphorique.

Il faut savoir que le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l'imaginaire. En cela, une représentation imaginaire peut provoquer tout aussi bien des sensations physiques conscientes. C'est pour cela que certains termes, certains mots sont à bannir dans certaines situations. Les termes tels que "douleur", "mal", "électrodes" (rapport inconscient à la chaise électrique), "hopital", "psychiatrique"... sont à bannir de notre langage face à un patient souffrant; exactement à cause du principe de somatisation. Nos phrases doivent au maximum rester positives et dans un langage mêlé d'images agréables. Par exemple: à la place de dire "sur une échelle de douleur de 0 à 10, pouvez-vous me situer l'intensité de votre douleur ?" il est plus convenable de dire "sur une échelle de confort de 0 à 10, pouvez-vous me situer votre ressenti ?", à la suite d'un tel changement de tournure, il est aisé de constater à quel point la note du patient peut varier positivement.

Quelle force cet inconscient...

"Surtout ne pensez pas à un éléphant rose !"

Un éléphant rose vous est apparu à l'esprit? Ne vous inquiétez pas, vous êtes totalement normal, l'inconscient ne connaît ni la négation, ni l'espace temps. En clair, dans cette phrase "surtout ne pensez pas à un éléphant rose", l'inconscient n'a traité que les termes suivants: "Surtout - pensez - éléphant - rose" donc cette image d'éléphant rose vous est instantanément apparue.

Parfois certains patients présentent une certaine résistance à l'hypnose, alors nous allons jouer de tous ces critéres et caractéristiques de l'insconscient cités ci-dessus, pour créer une confusion. La confusion permet, chez une personne dont le besoin de tout contrôler est important, de se faire elle-même piéger dans son propre besoin de contrôle, ainsi, à un moment donné elle finit par lâcher-prise pour entrer dans un état de transe hypnotique. La confusion est souvent utilisée par l'infirmier lors de prise de sang par exemple, ou de pose de perfusion.

Les "mots ou maux" de l'inconscient peuvent aussi passer par des lapçus, des actes manqués, des maux physiques (la somatisation)...

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L'hypnose : jeu de rôle et sens de l'observation

Comme dit plus haut, le dilemme premier de l'hypnotiseur va être le temps d'intervention avec une personne bien souvent inconnue. L'hypnotiseur va devoir affûter son sens de l'observation, il va devoir apprendre à "lire" le plus rapidement possible une personne, simplement par ce qu'elle laisse visible d'elle. Ceci permettra par la suite de rebondir sur des détails afin d'atteindre plus facilement et rapidement l'objectif en trouvant ce que l'on appel dans le jargon "la faille". Pour ce faire, la synergologie constitue une bonne alternative (science du comportement).

Regardez attentivement, l'inconscient essaie toujours et en permanence de nous dire quelque-chose. Par exemple, tout simplement: des mains enlacées l'une avec l'autre lors d'une conversation laisse à penser que la personne se renferme sur elle-même ou cache quelque chose (souvent de manière totalement inconsciente), en mettant le tout en relation avec ce qu'elle dit. Parfois nous pouvons ainsi déceler le noeud d'un problème. Attention quand même, parfois trouver le "point sensible" peut déclencher des réactions à la chaîne, mettant le patient dans un état encore moins agréable. N'oublions pas que le but de l'hypnotiseur reste de soulager la victime.

La synergologie permet aussi d'en apprendre un peu plus sur le caractére ou l'état d'esprit à un instant T d'une personne, ainsi d'orienter notre travail en hypnose.

Le jeu de rôle consiste simplement à s'adapter à la personalité de la personne. Parfois jouer un rôle aide à provoquer un comportement désiré chez l'autre. Et surtout un simple jeu de rôle peut, dans certains cas, apaiser considérablement une personne.

Le langage verbal, para-verbal et non verbal

Trois langages bien dictincts ayant chacun son importance.

Le langage verbal:

Le langage verbal est centré sur le sens des mots employés et leur signification. Le langage verbal va être trés important. Nous avons vu les termes à éviter, il existe aussi des termes à employer au maximum tels que "bien-être", "apaisement", "bonheur" etc... Tous les termes attraits à la positivité. Il est mieux de dire "c'est pas facile" que "c'est difficile" ; "je ne nage pas dans le bonheur" que "je suis malheureux", ainsi l'inconscient ne comprenant pas la négation, le message est à visée double.

Le langage para-verbal:

Le langage para-verbal est tout ce qui touche notre ton, volume, timbre, débit... de notre voix. Tout comme le langage verbal, le para-verbal est trés important. L'hypnotiseur va chercher à synchroniser sa voix sur les paramètres physiologiques du patient. Par exemple, si nous donnons comme suggestion : "à chacune de vos respirations, vous allez vous sentir de plus en plus détendu, de plus en plus apaisé", notre ton de voix va être de plus en plus bas lui aussi, ainsi que son volume avec un débit de plus en plus lent... L'idéal est d'arriver à caler notre langage para-verbal sur la respiration du patient.

Le langage non-verbal:

Le langage non-verbal, englobe nos gestes, nos comportements, nos positions corporelles... lui aussi posséde sa grande importance puisqu'il va créer puis entretenir le lien entre l'hypnotiseur et l'hypnotisé. L'objectif ne consiste pas à singer le patient en face de nous mais bien à le mimer, de façon à ce que les deux personnes se mettent en connexion de façon totalement inconsciente.

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Observez deux personnes en conversation, vous verrez qu'au fil du temps, un effet "miroir" va pouvoir s'observer entre ces deux personnages. Si cet effet se met en place alors cela veut dire que le feeling passe bien.

Ainsi nous allons chercher à créer un lien de confiance avec la personne.

Bien sûr il y a une dynamique entre tous les langages; le langage para-verbal et non verbal doivent soutenir le langage verbal. Par exemple, si vous dites: "je vous écoute" et que vous avez le dos tourné, la création de liens entre la victime et vous-même va être plutôt compromise.

Le langage verbal, para-verbal et non-verbal, constituent à eux trois, le trio le plus important dans une communication, une bonne création de liens passe par ces trois composants, préparant petit à petit le terrain à une entrée en transe beaucoup plus efficace et rapide.

A la plongée au coeur des VSAV (Véhicules de Secours Aux Victimes), des Fourgons, des camions... A la plongée au coeur de la Vie contre la Mort...

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II - Retour d'expérience

1- L'hypnose au sein du secours à personne

a) L'hypnose au coeur d'interventions en tous genres

Un simple son de bipper et l'adaptation devient le maître mot des Sapeurs-Pompiers. Au sein d'une caserne, la routine n'existe pas. L'aide à la personne est devenue 70 % des missions SP. Elle renferme les détresses psychologiques jusqu'aux problèmes psychiatriques, les accidents de la route, la misére sociale, les blessures et les douleurs en tous genres, des pathologies bénignes jusqu'aux plus malignes, les Arrêts Cardio-Vasculaires (ACR) .... Face à la Vie et souvent face à la mort, les Sapeurs-Pompiers doivent avoir les mots justes face aux coups du sort...

L'Hypnose et les détresses psychologiques

Les cas psychiatriques

"En dehors des pathologies psychiatriques, l'hypnose est praticable".

En réalité cette affirmation n'est pas véritablement juste, face à certaines pathologies psychiatriques l'idée est d'emprunter à Milton Erickson, l'hypnose conversationnelle.

Le plus important reste toutefois l'intention, la création de liens et la position basse du sauveteur envers la victime.

Pourquoi l'hypnose est-elle fortement déconseillée voire interdite face à une personne présentant des troubles psychotiques ?

L'hypnose utilise souvent le principe de dissociation (dissociation conscient/inconscient - esprit/corps...), hors beaucoup de troubles psychotiques créent déjà une dissociation. Nous pouvons facilement comprendre que dissocier un patient déjà dissocié va seulement renforcer sa crise psychotique.

Hors, comme nous l'avons vu plus haut, l'hypnose renferme une certaine forme de communication qui lui est propre, en cela, face à des patients en crise psychotique nous allons pouvoir tenter d'atténuer leur crise ou du moins tenter de créer un certain lien avec eux afin de les amener là où l'on désire les amener, grâce à l'hypnose conversationnelle. (Notre pouvoir d'intention va être trés fort ici.)

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Cas rencontré 1 :

[Crise de Schizophrénie] Jeudi, 21h10.

Une dame en panique appelle le 112 pour sa fille agée d'une trentaine d'années que l'on nommera Maeva, en pleine crise de schizophrénie.

Arrivés sur les lieux, Maeva se trouvait dans sa chambre, allongée, en colère contre une certaine Nina (une des voix dans sa tête) ne voulant parler à personne et surtout pas coopérer.

Sans plus attendre je demandai plus de renseignements sur Maeva à sa mère qui me dit que cette dernière a vraiment été diagnostiquée schizophrène par les psychiatres et que cela faisait déjà quelques mois que Maeva n'avait pas pris son traitement, faisant "yoyo" avec ce dernier, (ce qui a le pouvoir d'augmenter l'intensité et la virulence des crises à chaque rechute...). Cette fois-ci elle avait tenté de frapper sa mère désemparée.

Dans un premier temps, je demandai à tout le monde de faire attention à son propre

comportement : éviter tout ricanement, toute provocation, tout propos négatif... qui risqueraient d'amplifier sa crise. Trop violente, Maeva fut maintenue par les policiers qui se trouvaient sur lieux pour qu'un puissant neuroleptique lui soit injecté par l'infirmière. Neuroleptique qui fait effet sous environ trente minutes.

Aprés dix minutes, je décidai d'intervenir, je m'allongeai à coté de Maeva et lui demandai de me dire qui est cette Nina. Elle me répondit naturellement que Nina est celle qui l'a poursuit nuit et jour, qui lui parle et lui demande d'en finir (épisode narcissique propre à la psychose). Je choisis de "rentrer" dans l'univers de ma patiente tout en gardant mes distances. Puis par un message subliminal, je fis comprendre à Maeva qu'à deux nous pouvions passer au delà de cela, qu'à deux nous étions plus fortes. Sa réaction fût sans appel, Maeva se retourna fasse à moi... Ce fût à partir de ce moment là que je pus avoir une conversation "digne de confiance" et pratiquement "normale" avec Maeva. Toutes les quinze minutes environ, je répétais à Maeva qu'elle pouvait avoir confiance en moi. Et à chaque fois qu'une question d'ordre médical ou pratique devait être posée à Maeva, le personnel s'adressait à moi pour ensuite m'adresser à Maeva en transformant la question à travers son filtre du monde que j'ai eu le temps de cerner en analysant silencieusement ses propos depuis le début de l'intervention.

Ainsi, Maeva a finalement décidé de me suivre tranquillement dans le VSAV, les constantes ont pu être prises et surtout le transport jusqu'à l'hôpital psychiatrique le plus proche s'est fait sans sangles et dans le calme. (Bien sûr dépassé les environs trentre minutes, les neuroleptiques m'ont bien aidé dans la prise en charge). Tout en restant méfiante et en ne tournant jamais le dos à ma patiente pour autant !!!

Autant, dans certain cas, il peut être relativement facile de trouver un certain terrain d'entente avec une personne en crise schizophrènique, mais jamais nous ne devons baisser notre garde pour autant... Autant pour l'intérêt vital du soignant que du patient...

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Une personne en crise schizophrénique, entretient souvent malgré tout un certain contact avec la réalité. De ce fait pour certaines, elles vont prendre en compte le comportement de l'entourage au moment de la crise, ainsi les ricanements, l'humour ou toutes autres formes de "moqueries" ou de rire involontaire.

J'ai donc pris soin, ici, d'écarter tous genres de comportements semblables.

Ma forte intention, mon écoute, ma position basse, le respect ont été la base de mon intervention. J'ai cherché à entrer dans le monde de la patiente en crise en jouant un rôle tout en ajustant mon langage para-verbal et non-verbal. De ce fait, en plus de créer du lien, indirectement je crée une sorte d'"alliance" avec elle contre la maladie tout en lui rappelant tous les quarts-d'heure environ qu'elle avait confiance en moi. De là, à partir du moment où les liens sont crééent sous le signe de la confiance, il devient beaucoup plus facile d'amener la patiente là où l'on souhaite l'amener pour son bien. Durant toute l'intervention, j'ai volontairement choisi de ne pas employer plusieurs termes tels que "hôpital psychiatrique" bien évidemment, "mal", "partir" car "partir c'est inconsciemment "ne plus revenir" j'ai donc choisi à la place l'expression "nous allons faire un tour" (puisque le tour de quelque chose est par définition un tracé infini, qui repasse forcément par le lieu de départ)... , je me suis servie de la volonté sous-jacente de la patiente à vouloir échapper à de cette voix interne afin de faire passer à la victime des suggestions conformes à nos attentes.

Attention, mon choix quand à mon intervention a bien fonctionné dans ce cas, mais il aurait pu ne pas fonctionner chez d'autres patients atteints de ce même type de pathologie ! Chaque être humain est unique en son genre, par sa personnalité, par son vécu, par sa perception des choses et par son degré ainsi que son type de crise... Il est donc primordial dans un premier temps, d'analyser et de cerner précisément mais trés rapidement la personnalité profonde du patient ainsi que la nature des crises (ne pas hésiter à demander aux proches) afin d'adapter au mieux notre comportement.

Cas rencontré 2 :

[Potentiel Syndrôme de Stress Post-Traumatique]

Mardi, 01h15.

Un homme d'une cinquantaine d'années que l'on nommera Thierry, appelle le 112 pour sa maman en ACR (Arrêt Cardio-Respiratoire) suite à une fausse-route.

Le SAMU reste en ligne avec Thierry, pendant que les pompiers ainsi qu'une équipe SMUR sont déclenchés.

Nous arrivâmes sur les lieux, malheureusement notre médecin a fini par déclarer l'heure du décès.

Thierry ne semblait pas vraiment y croire, sans cesse il répétait aux pompiers quel magnifique métier ils font; tournant en boucle dans ses propos ainsi que dans ses pensées tout en ne parvenant pas à pleurer. Il était dans cet état que nous appelons communément "état de freeze" en hypnothérapie ou encore "état de sidération" en psychologie. Etat particulièrement précurseur d'un syndrôme de stress post-traumatique.

Je décidai d'isoler Thierry dans sa chambre afin d'agir sur le freeze. Je lui demandai de fermer les yeux et de suivre une technique tirée d'un mélange de chosification et d'imagerie mentale que je lui imposai avec un discours parsemé de métaphores et de suggestions.

Sans trop attendre, Thierry a fini alors par pleurer soudainement. Objectif atteint.

En réussissant à recréer du mouvement psychique chez Thierry, l'état de sidération était alors en parti déjoué. Ainsi, un syndrôme de stress post-traumatique a peut-être pu être minimisé.

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Un psychiatre a dit un jour "Le psychisme d'une personne se doit d'être semblable à un culbuto, tant que le culbuto est en mouvement, tout va bien. C'est à partir du moment où il se fige qu'il faut commencer à s'inquiéter."

Les détresses psychologiques non pathologiques

Enormément de personnes ont simplement besoin de parler, besoin de s'exprimer, encore une fois une oreille attentive peut souvent être la clef d'un mieux être.

Pour tout ce qui est attrait à la "thérapie", à l'écoute de la victime, à la création de liens, à la diminution du taux de stress, à rassurer, je privilégie toujours une hauteur identique à celle du patient. Une hauteur au dessus du patient est un signe de contrôle alors qu'une position plus basse est signe de soumission. Position 3/4 face avec le patient (une position face au patient connote une volonté d'intrusion dans son intimité en plus d'une certaine confrontation), en soignant mon langage para-verbal et non- verbal dans un but de création de liens.

Cas rencontré 1 : Tentative de suicide, mal de vivre, angoisse, stress, anxiété.... Tous ces types de détresses psychologiques font parties des transes négatives.

Agitation, idées négatives en boucle, comportements anxiogènes, crise de tétanie ou de spasmophilie, mal-être bien présent...

trouble rencontré ici :

[Détresse Psychologique] Un vendredi, 21h.

Une jeune femme d'une vingtaine d'années que l'on appellera Sonia, arrive aux urgences avec les pompiers pour maux de ventre et détresse psychologique.

Ce soir là, postée au Samu mais passant par les couloirs des urgences, l'équipe de garde me demanda si je pouvais peut-être me rendre avec l'infirmière psy au chevet de Sonia.

Sa détresse pouvait se lire sur son visage, recroquevillée sur elle-même, son ventre la torturait. L'infirmière psy fit en premier son travail, j'écoutais et analysais en même temps minutieusement le comportement de Sonia.

Sonia me paraissait être une personne ayant la tête sur les épaules mais ayant accumulé trop d'événements difficiles ces dernières années.

Elle possédait en elle la force de sa jeunesse et chaque détail de son comportement appuyait bien ses mots et ses dires. Elle était sincère et voulait s'en sortir.

Une fois le travail de l'infirmière terminé, cette dernière me passa la main.

Dans un premier temps, j'ôtai complètement ce mal de ventre gênant qui lui gachait la soirée.

A vingt ans, 90% des adolescents sont très réceptifs à l'hypnose de rue, Sonia n'a pas fait exception à la règle, un tour de passe-passe et son mal de ventre avait totalement disparu.

Pour venir en complément au travail de l'infirmière, je voulais redonner de l'espoir à Sonia, lui montrer à quel point elle est formidable.... Je lui fis ce tour où elle oublia complètement un chiffre, ici c'était le chiffre 2. Sonia comptait sur ses doigts, encore et encore, rien y fait... Elle avait ce soir 6 doigts... 6 doigts vous allez me dire ?! Et oui... 1... 3... 4... 5... Et 6!

J'allai alors chercher le médecin... "Doc, tu peux venir voir, il y a un problème avec une patiente à la chambre 9, elle semble avoir une amnésie complète d'un chiffre..."

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Une fois arrivées dans la chambre, je fis compter Sonia, rien y faisait elle avait 6 doigts... Le médecin choquée et interloquée, s'écria: "Et bien alors vous avez oublié le 2!"

Suggestion revenue, Sonia retrouva donc le chiffre 2 et au grand bonheur du médecin, ce n'était qu'un tour de magie de ma part. En présence de ce dernier, j'expliquai à Sonia, très surprise, comment elle arrivait à faire cela, comment à travers ce petit tour, elle pouvait y voir de magnifiques pouvoirs en elle et à quel point elle était encore et toujours capable de transformer ses peines en joie, sa vie d'aujourd'hui en un rêve meilleur. Parce qu'elle possède en elle, une force incroyable. Je lui montrai que si elle est capable d'oublier ne serait-ce qu'un chiffre en à peine vingt secondes, qu'elle réfléchisse de quoi elle est capable au quotidien avec des choses beaucoup plus concrètes.

Le sourire était de la partie, je vis même une petite étincelle dans les yeux de Sonia.

Sonia quitta les urgences quelques temps après, avec je l'espère, un petit truc en plus, un rien faisant pourtant un tout : la conscience d'être un être formidable et merveilleux.

Quand la magie de l'hypnose réveille notre enfant intérieur et réchauffe les coeurs....

Cas rencontré 2 :

[Détresse respiratoire - OAP (Oedème Aigu du Poumon) - transe négative avec état de panique] Un mardi, 22h30.

Une dame agée d'environ quatre-vingt-cinq ans, appelle le 112 pour une détresse respiratoire (suspicion OAP). Les Sapeurs-Pompiers sont dépêchés sur les lieux, qui déclencheront rapidement le SMUR.

Départ SMUR.

Arrivés sur les lieux nous vîmes cette vieille dame, que nous appellerons Josette, en position demi-assise dans son lit, en panique refusant tout masque à oxygène et toute intervention de la part des pompiers car nous l'apprendrons par la suite, Josette est claustrophobe.

Aprés ma brève prise d'information sur le monde intérieur de ma patiente (cadres, objets...); pendant que l'infirmier, l'ambulancier et le médecin donnèrent confirmation de l'OAP et commencèrent les soins, je m'allongeai aux côtés de Josette, pris le masque à oxygène entre mes mains, et lui demandai de fermer les yeux. Grâce à une technique de reconnexion à un souvenir agréable et d'imagerie associative couplées à ma prise d'informations lors de notre entrée au domicile de la patiente, trés rapidement, Josette se laissa aller et accepta sans effort le masque. Bien sûr ma voix accompagnait son voyage.

Parallèlement, aprés avoir rejoint Josette dans sa transe négative, je l'extirpai de cette dernière afin de la basculer en conscience critique (reprise de contrôle de soi). De ce fait, c'est Josette qui prit en main son masque avec d'abord le masque à oxygène simple puis la VNI (Ventilation non invasive).

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En parallèle, afin que l'apaisement soit encore plus conséquent chez Josette, avec le médecin, nous mîmes en place une induction hypnotique à double voix. La voix du médecin addictionnée à la mienne en echo, firent "décrocher" la patiente beaucoup plus rapidement afin de faire basculer cette dernière en transe positive avec quelques petites suggestions de bien-être et d'apaisement.

Le tour est joué. Josette fût transportée aux urgences dans la sérénité, l'apaisement et le bien-être tout en étant co-actrice dans ses propres soins, puisque c'est Josette qui tenait son propre masque ! Arrivés à l'hôpital, nous avons eu droit à mille mercis de la part de la patiente pour toutes les équipes présentes sur les lieux et surtout, cette petite dame arriva à l'hôpital avec le sourire aux lèvres. Etant là le meilleur des remerciements.

"La force de l'esprit se trouve avant tout dans la force de nos coeurs."

L'Hypnose face à la douleur

La douleur est une information physique transmise au cerveau en guise d'alarme.

La douleur est un stimuli physique, qui peut être contrôlable par l'esprit, se trouvant au niveau du cerveau limbique (siége des émotions), c'est pour cette raison que l'hypnose posséde des effets bénéfiques sur toutes formes de douleurs. D'ailleurs, savez-vous que chacun d'entre nous utilisons cet état naturel qu'est l'hypnose au moins une dizaine de fois par jour?

Voici quelques exemples de techniques parmi tant d'autres que j'ai utilisé afin de diminuer une douleur :

1) Diminution de la douleur par détournement

Nous allons chercher à reconnecter le patient à un souvenir agréable, des vacances par exemple ou un évènement paticulièrement heureux. Le patient peut aussi créer son propre "souvenir" en ayant recours à son imagination.

Cas rencontré 1 : [Suture de plaie] Jeudi, 10h05.

Une dame âgée d'une cinquantaine d'années, consciente, arrive aux Urgences avec les Pompiers. Cette petite dame que l'on appelera Louise, présente une plaie suturable au niveau du front suite à une chute à domicile.

Direction une chambre afin de procéder à un peu de couture.

Après lui avoir expliqué mon job, Louise accepta avec plaisir de se laisser tenter sous condition de recevoir malgré tout un peu de produit anesthésiant.

L'infirmière, enchantée de pouvoir diminuer la dose, joua parfaitement le jeu en nous demandant même à nous accompagner dans notre petite balade dominicale.

"Promenade dominicale ?! Vous avez été dans la forêt d'à côté ?!" Oui et non...

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En effet, Louise aime par dessus tout se promener à travers les paysages verdoyants, les chemins lumineux aux senteurs agréables de la forêt... D'ailleurs elle connaît particulièrement celle juste à côté de chez elle.

Il nous a suffit de quelques instants afin que Louise se reconnecte à ces merveilleux chemins par ci, par là, et pardi ! je me suis invitée à ses côtés, moi aussi j'adore la nature !

Ensemble nous avons fait une promenade formidable, où chaque piqûre de Xylo (produit anesthésiant) ainsi que chaque piqûre d'aiguille (fil) furent traitées avec une technique d'imagerie associative afin de diminuer considérablement l'intensité de leur sensation désagréable et douloureuse.

Pendant tout le temps de la suture, nous nous ressourcions tranquillement auprès des arbres et des champs de blé.

Coup de théâtre, tellement bien accordées avec l'infirmière, que la dernière manipulation s'est minutieusement terminée devant la porte d'entrée de Louise.

"- Vous m'invitez à un petit apéro Louise j'espère ?! Ça m'a donné soif cette petite balade ! " "- Avec plaisir !" m'a t-elle répondu dans un fou rire général.

Malheureusement, l'apéro était un peu fade... Il a fallu se contenter d'un peu d'eau de l'hôpital... À moins de fermer les yeux et d'imaginer un bon coca... !

Au final, Louise a reçu neuf points de sutures avec une quantité de Xylo diminuée d'une bonne moitié.

Tout est maintenant plus qu'un mauvais souvenir. Que dis-je ?! Un merveilleux souvenir !

Cas rencontré 2 :

[Luxation]

Un mercredi, 16h16.

Un homme âgé d'une trentaine d'années, que l'on appelera Tom, arrive aux urgences avec les pompiers.

Tom présente un trauma à l'épaule avec une belle déformation. Le diagnostique est confirmé par le médecin : une belle luxation coriace faisant bien souffrir Tom.

Un langage non-verbal et surtout para-verbal soignés pour ma part, accompagnés de suggestions et métaphores hypno-analgésiques, le tout avec un travail de respiration chez Tom, ainsi qu'un grand travail d'équipe avec le médecin ont eu raison de cette belle luxation en redonnant le sourire à Tom comme remerciement à toute l'équipe.

Aucun antalgique ni méopa (gaz hilarant) nous ont accompagné... et trois minutes nous ont suffit. Oui l'hypnose peut être dans énormément de cas aussi simple et rapide que cela ! En ne faisant pas perdre de temps à l'intervention, bien au contraire, lorsque le cas l'invite, elle en fait gagner en plus d'éviter bien des fois, la venue d'équipes supplémentaires ou de substances médicamenteuses. En effet, si de la kétamine (psychotrope anesthésiant) avait été injectée au patient,il aurait fallu que ce dernier reste sous surveillance deux bonnes heures aux urgences; grâce à l'intervention hypnotique, Tom a pu partir directement aprés la radio.

Bravo à Tom pour son courage et merci à son inconscient pour sa confiance.

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2) Diminution de la douleur par chosification et remplacement d'une sensation

Cas rencontré :

[Douleur thoracique - ECG (Electrocardiogramme) normal]

Vendredi,19h20.

Un homme âgé d'une cinquantaine d'années que l'on nommera Patrick, appelle le 112 pour des douleurs thoraciques.

Départ SMUR. Jonction sur la route avec le VSAV des pompiers.

Arrivés sur les lieux, Patrick se trouvait allongé dans le VSAV avec une douleur estimée à 8/10. L'ECG ne présentait rien d'anormal.

En étant dans le VSAV, je n'avais pas accès à autant d'informations sur le patient que lorsque nous intervenons à domicile. Je me contentai alors de mon intuition et de ce que Patrick portait sur lui, tels que ses bijoux, ses vêtements... . Je vis trés rapidement deux colliers bien distincts avec des formes qui m'étaient inconnues. Je saisis donc la perche et demandai au patient la signification d'un des colliers de façon précise. Patrick me dit que c'était un collier qui le protége du mal. Pour moi, cette information était royale. Je me servi de cette information afin de "repousser" le mal; aidés d'un body scan interactif.

Au bout de trois à cinq minutes, Patrick vu sa douleur passer d'une intensité de 8/10 à 3/10. Comme nous ne médicalisions pas le VSAV, je laissai toutes les clefs à Patrick afin qu'il se gère de façon totalement autonome durant le trajet jusqu'à l'hôpital.

Un trajet qui va sûrement paraître beaucoup moins long que prévu pour Patrick... Ce dernier occupé à alimenter lui-même ludiquement sa transe.

Comme dirait W. Shakespeare : "Tout est bien qui finit bien"...

Ps : Dans le cas d'une pose de perfusion, nous allons plutôt privilégier la confusion (Conférences prochaines).

Dans le cas de grandes douleurs (grands brulés etc...), nous allons privilégier les transes hypnotiques avec amnésie ou encore inversion de l'information douleur, voire les transes beaucoup plus profondes comme l'état d'Esdaile par exemple). (Conférences prochaines).

3) Par confusion

La pose d'une perfusion est un acte médical courant pour le personnel hospitalier mais non banal pour beaucoup de patients et bien souvent assez inconfortable. Grâce à quelques tours de passe-passe, ce calvaire pour certains, devient un tour de magie qui en vaut le détour.

En effet, la confusion est utilisée à des fins d'induction pour une personne présentant une certaine forme de résistance. En effet, la confusion permet de créer un "blanc" de quelques millième de seconde au sein du cerveau où le sujet "perd" le contrôle sur ses perceptions et notamment sensitives qui deviennent totalement saturées. Ainsi, au moment même de piquer, l'infirmière confusionnera son patient de telle façon que ce dernier n'aura rien ou quasiment rien senti de cette désagréable sensation.

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Cas rencontré 1 .
·

[Pose d'une perfusion]

Samedi - 14h aux urgences.

Une dame d'une cinquantaine d'années arrive aux urgences avec les pompiers pour des douleurs thoraciques. Cette dame que l'on nommera Caro n'aime particulièrement pas les aiguilles.

L'heure de la pose de perfusion arrivée, l'infirmière me demanda de faire un tour de passe-passe afin de contourner l'angoisse de Caro. Il n'a suffit que d'un regard afin que notre travail se croise à merveille et au bon moment .
·

Moi (quelque temps auparavant) .
· "Vous avez un chien alors, de quelle couleur est-il ?"

La patiente .
· "Oui effectivement, il est trés beau, il est tout noir"

Moi (quelque temps aprés - au moment de la pose de perfusion) .
· "Quelle est la couleur de votre

chien déjà ? Bleue ?"

La patiente .
· "comment ?!" (=confusion, piqure au même moment).

Douleur divisée par 2 voire réduite à néant -

C'est rapide, c'est simple, c'est le pouvoir de la confusion...

4) Induction tirée de l'hypnose de rue suivie d'une suggestion d'anesthésie

Cas rencontré 1 .
·

[Douleur abdominale] Un jeudi, 10h.

Une jeune fille agée de seize ans que l'on nommera Manon, arrive aux urgences avec les pompiers et sa maman, pour une douleur abdominale intense et d'origine inconnue.

Manon était en position "chien de fusil" quand j'arrivai dans sa chambre. Seize ans... La plupart des adolescents sont trés réceptifs aux inductions rapides. Je demandai l'accord de ma patiente ainsi que de sa mère pour une séance d'hypnose à induction rapide afin d'ôter cette douleur de ventre, ce que ces dernières acceptèrent avec enthousiasme.

Je choisis une technique de saturation des sens afin d'emmener rapidement ma patiente en transe. Une fois la transe assez profonde, des suggestions analgésiques seront mises en place avec en parallèle une instauration de bien-être intérieur.

Comme l'induction fut rapide, je peux m'autoriser une sortie de transe tout aussi rapide.

Manon réouvrit les yeux et comme par magie, la douleur avait totalement disparue...

"La science, dans ses résultats, est plus magique que la magie .
· c'est une magie à preuves !" Jean-Marie Adiaffi.

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Cas rencontré 2 :

[Douleurs Thoraciques - Infarctus avec sus-décalage] Nous sommes mardi, 16h30.

Un homme d'une cinquantaine d'années, que nous appellerons Mike.

A son domicile, Mike appelle le 112 pour des douleurs thoraciques atroces. Départ Sapeurs-Pompiers + SMUR.

A notre arrivée, Mike se trouvait dans son lit, tordu de douleur en poussant des cris significatifs.

Effectivement, difficile d'entreprendre un ECG dans de telles conditions. Aprés s'être rapidement concertés entre nous, et y suffit bien souvent d'un regard, nous décidions de ne pas attendre les résultats de l'examen afin que j'entre en scène.

Je m'allongeai donc aux côtés de ce monsieur en transe négative extrême

(douleur + angoisse = perte du contrôle de soi et de la situation).

Je commençai à rejoindre mon patient dans sa transe négative afin de le ramener en conscience critique pour par la suite embrayer sur une induction. Au bout d'une trentaine de secondes, mon intuition me disait que cette voie n'était pas la bonne, qu'il fallait aller beaucoup plus vite. Je décidai donc de changer de méthode et d'utiliser l'hypnose de rue en restant trés directive. C'est simple, il fallait impérativement que je trouve le moyen de créer du lien avec mon patient afin de le basculer trés rapidement en état dissociatif (transe positive).

Assez séchement, j'ordonnai à Mike de me regarder dans les yeux trois secondes (contact visuel), de les refermer puis sur une technique tirée d'une speed transe, il a fallu pas moins de cinq secondes pour que Mike (visiblement trés réceptif) bascule instantanément en transe hypnotique profonde.

L'ECG se fit tranquillement dans la foulée.

Un infarctus de type ST+ fut confirmé par notre médecin, infarctus qui doit être rapidement prit en charge.

Une fois quelques suggestions analgésiques passées à Mike, je le fis revenir dans "l'ici et maintenant" totalement apaisé et anesthésié. Mike a pu être tranquillement conditionné dans le VSAV en direction de la table de coronarographie, avec une perfusion de substances médicamenteuses pour sa pathologie mais... sans aucun anti-douleur.

Pendant le trajet, Mike conversait avec nous, calmement. Un travail d'équipe où l'infirmier restait les yeux minutieusement rivés sur le scope et moi minutieusement rivée sur une analyse comportementale perpétuelle et continue de notre patient tout au long du trajet, restant prête à faire regagner l'état de transe profonde à Mike au moindre signe de douleur.

Le transport se passa bien, Mike nous demanda quel incroyable sort nous lui avions jeté...

Je lui répondis que pendant le trajet j'avais perdu ma baguette magique... entre les mains de son inconscient....

"Tout ce qu'on m'a enseigné, toutes les sciences humaines que j'ai étudiées et approfondies, toutes les recherches enfin que j'ai faites sur le principe et l'essence des choses, ne m'ont servi qu'à savoir que je ne sais rien." Socrate.

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L'hypnose lors de Secours Routier

Le Secours Routier (ou Accident de la Voie Publique (AVP)) constitue les interventions les plus meurtrières et spectaculaires mais aussi les plus traumatisantes d'un point de vue psychologique. Au-delà de traiter un éventuel syndrôme de stress post-traumatique avec l'hypnose, nous allons voir comment nous pouvons agir au coeur de l'intervention sur une victime gravement blessée ou incarcérée. Lors d'une incarcération, une fois la voiture accidentée calée, un sapeur-pompier (dit d'"écureuil ) va aller au contact de la victime afin d'effectuer un maintien-tête. Positionné ainsi derrière la victime, le sapeur-pompier occupe une place idéale afin de débuter une transe hypnotique sur la victime.

Cas rencontré hypothétique / Bilan circonstanciel 1 : Choc frontal entre deux véhicules légers (VL), à forte cinétique, 2 impliqués - 1 blessé léger sorti du véhicule 1 et une victime incarcérée (véhicule 2).

Déroulement de l'intervention : Voiture calée, entrée de l'écureuil au sein de la voiture accidentée, position du secouriste en maintien-tête derrière la victime.

Ce qui peut être traumatisant pour la victime ce sont les bruits du découpage (les pinces...), les mouvements des Sapeurs-Pompiers, selon s'il fait jour ou nuit, les gyrophares, l'ensemble des stimulis visuels, la douleur, les odeurs, l'espace temps... Donc l'hypnose va avoir un objectif à double-effet : une diminution des douleurs mais aussi une diminution de l'impact traumatique ainsi que de l'espace temps. La dissociation corps/esprit va être privilégiée autant pour les douleurs que pour l'aspect traumatique. Ici nous allons faire appel à une forte dissociation. Le corps "sera là", entre les mains des secouristes et des équipes médicales pendant que l'esprit sera dans un endroit beaucoup plus apaisant.

Conclusion de l'intervention : une personne indemne est souvent considérée comme une personne ne présentant pas de blessures physiques; pourtant l'aspect psychologique et encore plus, l'aspect psycho-somatique constituent des rôles importants dans l'intégrité de la personne. L'hypnose prend en compte ces deux aspects à la fois. Lors de secours routier avec incarcération par exemple, l'hypnose posséde donc une dimension multi-factorielle.

Apprentissage de l'hypnose chez les Sapeurs-Pompiers du Bas-Rhin

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Cas rencontré hypothétique / bilan circontanciel 2 : Enfant agé d'une dizaine d'années présentant un stress post-traumatique, avec angoisse, questionnement, introversion, peur... aprés avoir été victime d'un accident de la route en présence de sa mère au volant. Accident à faible cinétique, sans blessés. Enfant et mère indemnes sortis du véhicule.

Déroulement hypothétique de l'intervention : Prise en charge dans le VSAV d'un enfant agé d'une dizaine d'années.

Choqué par ce qu'il a vu, entendu et ressenti (VAKOG), le but de l'hypnotiseur ici est, selon moi, de détourner complétement, sous hypnose, ce que l'enfant vient de vivre en quelque chose de beaucoup plus amusant tout en insérant des instants réels vécu par l'enfant au moment de l'accident. L'accident vécu par l'enfant va peut être devenir un manège à sensations, un manège amusant, divertissant... en terme un moment chaleureux vécu avec sa maman. Le bruit va être le même que celui des auto-tamponneuses par exemple. On peut même étayer la chose avec des mouvements où des interactions imaginaires (une fée qui remet la voiture droite, des rails... etc).

Conclusion de l'intervention : Le but ici n'est pas de faire revivre une deuxième fois la scène traumatique à l'enfant afin de la transformer par la suite; le but est bien au contraire de faire revivre la même scène à l'enfant tout en la transformant.

Dans les cas de blocages émotionnels, c'est la chosification que je trouve la plus efficace.

Ps : Encore une fois, les syndrômes de stress post-traumatique tout comme les blocages émotionnels peuvent survenir aussi sur les secouristes ou le personnel soignant!

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b) Au contact de la population : Statistiques et données scientifiques

Voici quelques données scientifiques ayant été récoltées au contact d'une population d'âge, d'origine, de sexe et de culture divers et variés et complétement aléatoires puisque ces données ont été récoltées auprés d'une population sur la plage en plein été du mois d'août.

Ma récolte de données a été faite sous forme d'un sondage.

Problématique : Que pense la population quant à une éventuelle prise en charge hypnotique en situation d'urgence ?

Expérience :

Sondage au sein de la population :

- Connaissez-vous l'hypnose ?

- Quelle(s) image(s) avez-vous de l'hypnose ? quelle(s) forme(s) d'hypnose connaissez-vous ? (en recentrant ensuite la personne sur l'hypnose thérapeutique et médicale)

- Si un jour vous subissez un accident (AVP, chutes...) pouvant nécessiter l'intervention d'un hypnotiseur, accepteriez-vous l'aide de ce dernier en attendant l'équipe médicale ou en complément de celle-ci afin de diminer la prise médicamenteuse ?

Résultats : Sur 60 personnes ayant des métiers sans aucun rapport avec les métiers para-médicaux et médicaux :

- 50 / 60 personnes sont prêtes à se laisser porter par une intervention hypnotique.

- 5 / 60 personnes sont en désaccords. - 5 / 60 personnes ont un avis mitigé.

l'hypnose au sein des services d'urgence et ses différents avis extérieurs

5%

5%

90%

Avis favorables (%) Avis défavorables (%) Avis mitigés (%)

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Analyse et interprétation des résultats de l'expérience : selon les données recueillies, un fort pourcentage de la population posséde un avis favorable quant au recours à l'hypnose pendant sa propre prise en charge. Un moindre pourcentage ne veulent pas entendre parler d'hypnose ou ont un avis mitigé par crainte ou méconnaissance du sujet, rapprochant l'hypnose à une forme de mysticisme ou autres formes religieuses.

Conclusion de l'expérience : Beaucoup de personnes possédent un avis favorable quant à une éventuelle prise en charge hypnotique en situation d'urgence pour deux raisons significativement redondantes : La première touche la panique face à la douleur, la personne préférant ainsi tout tenter afin d'abaisser le temps de douleur le plus rapidement possible. La seconde concerne la prise médicamenteuse, selon beaucoup de personnes, en France les médicaments se montrent trop présents au sein de notre quotidien, préférant opter pour la médecine douce quand cela est possible. Au fil du temps nous pouvons voir que l'hypnose thérapeutique et médicale prennent des allures favorables dans l'esprit de la populace. A ma grande surprise, le nom de "Messmer" relié à l'hypnose de spectacle n'est pas ressorti si souvent que cela, laissant une place beaucoup plus importante à l'hypnose dans des fins de soulagement.

Le secours à personne constitue 70% des interventions Sapeurs-Pompiers, et les 30% restantes alors?

2- L'hypnose face au feu

Le feu fait parti des 4 éléments parmi la Terre, l'Air et l'Eau. L'élément feu est associé à la couleur rouge, au sanguin, au sang, aux ennemis, aux guerriers à l'épreuve du feu, c'est aussi la couleur de la passsion et de la chaleur. Elément dangereux lorsqu'il n'est pas maîtrisé, il est le résultat d'une combustion entre 3 éléments, que nous appelons communément "le triangle du feu".

Afin qu'une combustion soit obtenue, il faut que notre triangle du feu soit respecté:

Combustible
(bois / fioul / butane...)

 

Comburant

(oxygène / les peroxydes...)

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Energie d'activation
(les frottements...)

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Les types de feu sont répertoriés en cinq classes :

- Les feux de matériaux solides (bois, papiers, tissu, carton...)

- Les feux de liquides ou de solides liquifiables (essence, pétrole, huiles...)

- Les feux de gaz (méthane, butane, propane...)

- Les feux de métaux (limaille de fer, poudre d'aluminium, sodium...)

- Les feux d'huiles et graines végétales ou animales (huiles, graisses alimentaires végétales et

animales sur les appareils de cuisson.)

Suivant la classe de feux, les techniques des Sapeurs-Pompiers vont différer. Pourtant certains éléments perturbateurs souvent beaucoup plus internes et propres au soldat vont rester indifférenciés. Quels sont-ils ? L'hypnose peut-elle avoir un impact positif sur les soldats du feu ?

Quand l'hypnose vient en aide aux Sapeurs-Pompiers face à leur plus grand ennemi... le feu...

Rappel:

Le sapeur-pompier est doté d'un Equipement de Protection d'Individuelle (EPI), étant un dispositif destiné à être porté par le sapeur-pompier afin de le protéger contre un ou plusieurs risques menaçants ou susceptibles de menacer son intégrité physique.

Les EPI sont classés en trois catégories distinctes:

- Catégorie 1 : Se protéger contre les risques minimes

- Catégorie 2 : Se protéger contre les risques secondaires mais non négligeables. - Catégorie 3 : Se protéger contre les risques pouvant être mortels.

Ce sont les EPI de catégorie 3 que nous allons détailler afin de mieux aborder la suite. Cette catégorie regroupe la tenue de feu urbain et d'autres spécialités. Ici, nous allons parler uniquement des feux urbains, puisque la majeure partie des problèmes rencontrés et tout le travail qui suit en hypnose sont identiques dans chaque situation nécessitant une tenue lourde et dans certains cas un Appareil Respiratoire Isolant (ARI).

Tenue de feu urbain :

- cagoule

- Casque F1

- Veste d'intervention

- gants

- Rangers

- Sur-pantalon

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Le casque F1

Protection essentielle à la sécurité des SP, il est le casque d'incendie par excellence mais il peut servir dans d'autres domaines d'intervention. Il protège la totalité de la tête du SP contre les objets tranchants ou menaçant de tomber, mais aussi contre les projections de tous genres grâce à l'écran facial mobile (visière), et posséde un logement de fixation pour l'ARI.

La veste et le sur-pantalon

Ils doivent répondre à plusieurs caractéristiques afin de protéger le SP contre:

- La chaleur et les flammes

- Les déchirures

- La pénétration des liquides

- Le risque de déshydratation

- Le risque électrique

- Le risque lié à la visibilité

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Lorsque les Sapeurs-Pompiers doivent travailler dans une ambiance toxique, ils ont recours à l'Appareil Respiratoire Isolant (ARI) afin de garder une atmosphère respirable isolée de l'air extérieur vicié. 5 dangers des fumées : chaudes, opaques, mobiles, inflammables et toxiques.

Rappel sur l'ARI:

La bouteille

- Nom du fabriquant

- Pression d'épreuve / Pression de service

- Capacité en litre d'eau ou volume réel

- Matière ou alliage composant la bouteille

- Date de première épreuve

- Numéro de bouteille

- Poids vide de la bouteille sans robinet

- Coloration du corps pour identification du gaz / Nature du gaz

Le détendeur HP (Haute Pression)

- Il assure le passage de la haute pression de la bouteille (300b) à une moyenne pression de 6 à 7 bars.

- Présence d'un manomètre et d'un sifflet d'alarme de fin de charge.

- un flexible haute pression est connecté à ce détendeur assurant l'"alimentation" du bodyguard qui permet à l'utilisateur de voir l'état de charge de la bouteille.

- Un tuyau souple moyenne pression relié au détendeur HP destiné à acceuillir un autre utilisateur en cas de besoin.

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La piéce faciale

- Le masque permet une protection totale du porteur en l'isolant de l'air extérieur vicié.

- Canalise l'air délivré par la soupape à la demande (respiration "forcée").

- Présence d'un demi-masque afin d'éviter une accumulation de CO2.

- Pastille microphonique afin d'augmenter les qualités de communication entre les SP.

- Odorat nul.

- Audition amoindrie.

- vision périphérique diminuée et pouvant être altérée par la buée.

- Augmentation des tendances claustrophobiques.

Le harnais

- S'adapte à la forme anatomique du porteur en complétant le bâti. Diverses sangles et ceintures améliorent aussi le confort du SP.

- Le bâti est allégé avec une grande résistance aux chocs et aux acides.

- Supporte et répartit le poids de l'appareil.

La soupape à la demande

- Elle abaisse la pression de 7 bars fournie par le détendeur haute pression à une surpression de 1,5 à 3 millibars au travers du masque (afin de limiter l'entrée de particules ou de gaz toxiques).

- Elle fonctionne à la demande (son déverrouillage est obtenu automatiquement dès la première inspiration).

- Elle est équipée d'un système Bypass ou bouton anti-panique qui, en appuyant en son centre, permet au SP d'obtenir un supplément continu d'air.

- Un bouton permettant l'arrêt du débit d'air avec système anti-arrachement.

La balise sonore

- Sous forme d'un petit boîtier, elle est placée sur le harnais avec une clef + plaque de contrôle. Si la clef est retirée du boîtier, le porteur ne peut plus arrêter sa balise manuellement (signal d'alerte sonore de 95Db si le porteur reste immobile plus de 40s; signal sonore que nous pouvons aussi déclencher manuellement).

- signaux de préalerte.

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L'ARI pése entre 10 et 15 kg sans dépasser 18kg. Si nous rajoutons le poids de l'EPI complet, nous pouvons rapidement en déduire que le sapeur-pompier, en plus de son poids brut, se doit de transporter avec lui un poids non-négligeable.

Perturbations créées par les EPI, l'ARI et l'environnement :

- Modification du schéma corporel : modification des capacités de mobilisation du tronc et du cou, augmentation du gabarit du porteur, et création d'un ballant d'inertie.

- Déficits sensoriels : champ visuel diminué ou altéré, acuité auditive diminuée, perception des rayonnements considérablement diminuée, perte de l'odorat.

- La vie de relation : Communication avec l'environnement plus difficile.

- Résistance respiratoire dûe aux caractéristiques de la soupape à la demande.

- Le poids de l'appareil.

- Conséquences sur la thermorégulation : augmentation de la consommation d'air à l'effort + lucidité perturbée par l'hyperventilation.

- Effet de l'espace mort avec l'enrichissement de l'air inspiré en gaz carbonique : provoque une hyperventilation et une augmentation de la consommation d'air du porteur.

- Stress émotif : augmentation de la libération d'adrénaline et de noradrénaline (réaction au stress) ayant pour conséquence l'élévation du système orthosympathique : élévation de la fréquence cardiaque; consommation d'air accrue, élévation de la température interne....

Si "mauvais" stress : perte de lucidité, perte de la maîtrise de soi, augmentation de l'activité des glandes sudoripares donc perte hydrique importante...

A contrario si "bon stress" : acuité visuelle, réflexes et lucidité augmentés, diminution de la moyenne cardiaque, fréquence respiratoire pouvant être contrôlée, surplus en sudation diminué --> risque de malaise et d'accident diminués.

Expériences :

Objectif: Mettre à niveau le stress du sapeur-pompier à un taux de stress idéal afin qu'il soit en pleine possession de ses capacités et au maximum performant dans les meilleures conditions possibles en situation d'urgence.

Cas 1 :

Lors de diverses interventions sapeurs-pompiers, garder sa lucidité est primordial. Une perte de lucidité peut engendrer de mauvais choix pouvant eux-mêmes amener la mort du SP ainsi que de son équipier.

Aussi, nous venons de voir les mauvaises réactions engendrées par un stress trop important pouvant à terme être tout aussi meurtrières. Il existe en effet un taux de stress idéal afin d'être en pleine possession de ses moyens et capacités. Dépasser ce taux, le stress devient un des pires ennemis pouvant aller jusqu'à paralyser la personne en lui retirant tout son savoir-faire et son savoir-être. A contrario, nous savons tout aussi bien qu'un stress à zéro est bien évidemment tout aussi nuisible.

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Problèmatique : Comment obtenir un taux de stress idéal afin que le sapeur-pompier soit au maximum de ses capacités physiques et mentales en situation d'urgence, particulièrement lors d'un incendie ?

Hypothèse : En usant de techniques hypnotiques telles que la focalisation, le dédoublement ainsi que de solides ancrages.

Expérience hypothétique : Le caisson est un lieu d'entraînement pour incendie urbain afin que les sapeurs-pompiers puissent s'entraîner en atmosphère réelle de façon simulée. C'est un lieu où un incendie est déclenché volontairement en milieu clos (donc présence d'une température élevée et d'une atmosphère toxique, vue du feu, environnement obscure... un maximum de facteurs pour déclencher un stress), où les sapeurs pompiers vont devoir oeuvrer afin d'appréhender l'incendie.

En préparation, sans la tenue EPI (pour éviter la surchauffe avant l'entrée en caisson et de gaspiller l'air de l'ARI) :

Exemple d'un modèle de transe à la recherche du stress idéal :

- Entrée en transe

- Approfondissement de la transe

- Mise en place de fusibles

- Focalisation sur la respiration + suggestions d'apaisement sur respiration jusqu'à un niveau

de stress idéal : Equilibre entre motivation, énergie, combativité et être calme et concentré.

- Technique par visualisation d'une intervention avec de trés bons ressentis et une lucidité

idéale et maximale + ancrage sur geste

- Réassociation du sujet

- Sortie de transe

A la suite de la séance d'hypnose, le sapeur-pompier s'équipe et entre dans le caisson tout en restant focalisé sur sa respiration et tout en pouvant actionner l'ancrage lorsqu'il le souhaitera.

Cette séance est comme un entraînement à faire et à refaire afin que le SP puisse de plus en plus facilement utiliser ces suggestions hypnotiques de façon totalement autonome.

PS : Je n'ai pas pu organiser cette expérience par manque de disponibilité du caisson et d'autorisations. Donc je n'ai ni d'observations, ni de vérification d'hypothèse, ni de conclusion. Ici j'aurais pu utiliser la suggestion de l'armure mais, selon moi, ce genre d'initiative est trop dangereuse, encourager le SP à ne plus ressentir les "sonnettes d'alarme" de son propre corps empêcherait le soldat de prendre les bonnes décisions quant à la préservation de sa propre intégrité physique.

Cas 2 :

Nous sommes tous uniques, nous avons tous en nous notre propre vécu, nos propres peurs parfois même transgénérationnelles. Au delà de la peur il y a les phobies. Lorsqu'un sujet posséde un "surplus" d'angoisse, l'inconscient (aimant par-dessus tout le concret) va déplacer ce surplus d'angoisse sur un objet qui n'a parfois rien à voir avec l'angoisse en question, cet objet est appelé "objet phobique". L'objet phobique arrange l'inconscient puisqu'il est plus facile pour le sujet d'éviter un objet phobique que de vivre chaque jour avec une certaine angoisse, en cela l'inconscient fait appel à ce mécanisme de défense qu'est l'évitement.

Comme nous l'avons dit plus haut, la phobie régit au niveau du cerveau reptilien. L'issue possible afin d'échapper à une phobie est de "déprogrammer" celle-ci en montrant au cerveau reptilien que cet objet phobique n'est pas un danger pour l'intégrité physique du sujet. Pour ce faire, j'utilise cette technique appelée "mise en conscience par visualisation", assez brutale mais trés efficace.

Problèmatique : Comment gérer une phobie du feu chez un individu rêvant de devenir sapeur-pompier ?

Hypothèse : Déprogrammation de la phobie par "mise en conscience par visualisation". (Dans notre cas, le feu aura toujours une connotation dangereuse pour le sujet comme nous l'avons tous, non pas parce que cette technique fonctionne mal face à une phobie du feu mais simplement parce que nous avons toujours été éduqués avec cette information que le feu = danger et heureusement ! Ceci est la force du Surmoi (cf Les Topiques Freudiennes). Ici le feu sera toujours synonyme de danger mais il n'y aura plus d'"effets phobiques" de la part du sujet (blocages, paralysie, baisse significative de la lucidité etc...)

Expérience hypnotique :

- Patient assis confortablement sur une chaise

- Demande de fermer les yeux

- Mise en place de fusibles

- Demande d'imaginer l'objet phobique devant lui plus ou moins lointain

- Lui demander de mettre de la conscience sur chacun de ses ressentis (un par un) jusqu'à leur

inhibition.

- jouer avec la distance de l'objet phobique à soi

- Continuer jusqu'à inhibition des ressentis pathogènes du patient face à sa phobie

- Présenter plusieurs autres situations au sujet avec son objet phobique à l'intérieur puis

apprécier.

- Retour au calme recommandé avec reconnexion à un lieu agréable telle qu'une safe-place

pouvant avoir été préalablement mise en place.

Observation : Sur plusieurs pathologies de ce type, tous mes patients ont vu leur phobie diminuer significativement jusqu'à disparaître complétement.

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Vérification de l'hypothèse : hypothèse vérifiée.

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Conclusion : Il est bien sûr important que le feu ne soit pas une phobie chez le sapeur-pompier mais il est aussi important que le feu reste naturellement associé à une certaine forme de peur donc de danger afin que le taux de stress du sapeur-pompier reste à un taux idéal. Désinhiber une phobie de cette façon, c'est traiter cette dernière à sa racine.

Cas 3 :

La deuxième plus grande peur de l'être humain, transmise par nos ancêtres préhistoriques, est de mourir enterré vivant aprés celle d'être dévoré par un animal. La claustrophobie (peur des milieux confinés et clos) est une peur ancestrale surgissant parfois subitement dans un environnement qui s'y prête. Par là, la claustrophobie ne survient pas forcément chez un sujet connu comme claustrophobe, la claustrophobie est en chacun de nous.

Problèmatique : Comment passer au delà d'un éventuel cas de claustrophobie lors du port de l'ARI par exemple ?

Hypothèse : Mise en place d'une safe-place avec exercice régulier de reconnexion rapide avec cette dernière.

Expérience :

- Demander au sujet de fermer les yeux

- Demander au sujet de se reconnecter à un lieu spacieux qu'il aime particulièrement pour son puissant apaisement, cette sensation de bien-être qu'il dégage mais surtout pour son grand espace d'air pur. Ce peut être le lieu d'un souvenir ou tout simplement un lieu totalement imaginé par le sujet.

- Description à l'aide du VAKOG + Fortification de l'atmosphère apaisante de ce lieu. - Demander au patient d'ouvrir les yeux une fois la fortification de cet espace terminée.

Observation : Comme le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l'imaginaire, un environnement imaginé peut instantanément procurer les ressentis physiques et psychologiques rattachés à cet environnement. Par là, la safe-place est particulièrement efficace. Plus souvent l'individu va travailler sa safe-place et va s'y projeter, plus celle-ci va devenir efficace et instantanée.

Vérification de l'hypothèse : Hypothèse vérifiée.

Conclusion : La mise en place d'une safe-place pour le sapeur-pompier peut s'avérer trés utile face à un cas de claustrophobie puisqu'elle plonge instantanément le sujet dans son monde intérieur aux caractéristiques contraires à celles d'un milieu clos.

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