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Traque aux innovations piscicoles paysannes dans le district de Vatomandry: étude de pratiques piscicoles alternatives aux référentiels techniques proposés par l'APDRA


par Toan Hersant
ISTOM - Ingénieur Agronome 2021
  

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Conclusion partielle 3

Pour résumer, on peut dire que l'APDRA Côte Est s'est basée sur deux référentiels techniques : l'étang barrage en Guinée Forestière et la rizipisciculture sur les Hautes Terres de Madagascar. Elle les a adaptés au fur et à mesure en fonction des conditions pédoclimatiques de la zone, de la diversité des espèces piscicoles qu'elle propose, des différents tests effectués en milieu paysan et des différentes observations faites des pratiques des paysans-pisciculteurs. L'évolution de ces référentiels s'est faite rapidement au cours de ces dix dernières années. On observe une diversité d'adaptations de ces référentiels faites par les pisciculteurs encadrés par l'APDRA. Cela révèle une dynamique d'innovations paysannes importante.

Le type d'étang barrage initialement recommandé par l'APDRA est censé faire plus de 20 ares pour permettre le grossissement plurispécifique des espèces élevées. Cependant, on observe que certains pisciculteurs ont construit des étangs de petites surfaces, de 5 à 20 ares. Ils y ont parfois mis un simple système de vidange en bambou ou en tronc de ravinala ou encore installé un canal de drainage et d'aménagement pour y faciliter la riziculture en étang. De plus, l'utilité de l'étang barrage a changé et ne sert plus uniquement d'étang de grossissement. C'est également devenu une réserve d'eau sécurisé qui permet de répondre (en partie) aux trois risques majeurs rencontrés par les pisciculteurs sur la Côte Est : les sécheresses, les inondations et le vol.

Les pisciculteurs enquêtés échangent entre eux pour faire face aux différents problèmes qu'ils rencontrent. En effet, ils se prêtent parfois des étangs de ponte alimentés en eau pour la reproduction de la carpe et se divisent les alevins obtenus ; ils transfèrent leur cheptel chez d'autres pisciculteurs en cas de tarissement de leurs étangs ou encore ils se donnent des alevins en cas de perte liés aux inondations. Ces échanges se font surtout au sein des groupements et sont souvent impulsés par les ACP qui les encadrent.

De plus, l'introduction par l'APDRA de la rizipisciculture a permis à une partie des pisciculteurs enquêtés d'augmenter leurs surfaces empoissonnées à un faible coût d'aménagement. Cela a globalement permis de faciliter la gestion piscicole sur l'exploitation et donner plus d'importance à la pisciculture dans les systèmes de production des paysans rencontrés. La combinaison de la pisciculture en étang barrage et en rizière permet alors d'augmenter les surfaces empoissonnées et de profiter des différentes utilités de l'étang barrage.

L'élevage de carpe, apparait de plus en plus central dans les systèmes d'élevage des pisciculteurs. En effet, ce poisson grossi plus vite que le tilapia et sa reproduction est plus facile à contrôler en cours de cycle pour éviter les phénomènes de surdensité de poissons. De plus, ce « nouveau » poisson est apprécié par les consommateurs et se vend facilement sur les différents marchés. En conséquence, l'élevage de tilapia apparait moins prioritaire pour certains pisciculteurs. De plus, la technique de sexage enseignée par l'APDRA, qui est censé permettre un bon grossissement de l'espèce, n'est que très peu appliquée par les pisciculteurs enquêtés. En effet, les erreurs de sexage sont inévitables et le paratilapia ne semble pas efficace en tant que prédateur des alevins de tilapias non désirés. La pratique du sexage s'avère alors souvent inutile.

Enfin, on observe que les pisciculteurs ont accès à différents marchés de vente sectorisés. Les marchés de vente d'alevins de carpes et de tilapias sont très rémunérateurs mais nécessitent un accès aux réseaux d'acheteurs. La vente de poissons à consommer est plus rémunérateur en ville mais plus difficile et couteux d'accès que la vente dans les hameaux qui se fait généralement « en tas » de poissons

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