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Effet de la gouvernance sur l'attractivité des ide dans l'espace UEMOA


par Babylas TEKO
École Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) - Licence 2021
  

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1.2. La Gouvernance en Afrique

1.2.1. L'environnement post-colonial

Au lendemain des indépendances, l'objectif principal pour la plupart des États anciennement colonisés était le développement. Il fallait donc pour les gouvernements naissants, adopter des politiques d'investissement et de développement durable afin de préserver un certain seuil d'équilibre économique nécessaire vers la transition de la période postcoloniale. Ce ne fut pas un processus facile, pour ces États qui pendant longtemps ont été gérés par l'empire colonialiste. La tâche fut encore rendue plus difficile, car au début des années 70, les États de l'Afrique subsaharienne ont dû fait face à une crise économique et financière sans précédent (Pidikamukawa et Tchouassi,2005). La vulnérabilité des équilibres économiques s'est fait ressentir fragilisant l'économie des pays et entraînant de gros déficits budgétaires, une dévaluation des monnaies, un taux d'inflation galopant, le surendettement des États, et par conséquent un accroissement du seuil de pauvreté déjà pas très reluisant.

La nécessité d'un assainissement des finances publiques et de l'économie intérieure des pays en question fut une évidence pour la communauté économique internationale ainsi que pour les gouvernements concernés. L'on ne pourrait songer à une ouverture vers un marché extérieur si l'on n'est pas compétitif, si l'on ne propose pas une stabilité macro-économique ou si le taux d'endettement du pays est si élevé que l'État lui-même ne dispose plus de crédibilité. Au vu de l'incapacité des États de l'Afrique Subsaharienne à faire face à la crise, ils ont dû se tourner vers les organismes internationaux d'aide au développement, et se soumettre à un ensemble d'exigences et de réformes, conditions sine qua non pour toute forme d'aide ou subvention internationale. Ces contraintes peuvent être distinguées en mesures correctrices conditionnées et des initiatives d'origine communautaires.

L'adhésion aux initiatives communautaires et régionales entraîne pour les États membres le respect des recommandations, indications et politiques économiques de l'organisation.Les directives auxquelles sont associées les normes communautaires en matière d'IDE, comme la charte CEMAC portant sur les investissements, contribuent à l'assainissement de l'environnement économique et financier des États membres, nécessaires à une politique d'ouverture aux marchés extérieurs, et qui constituent le gage d'établissement d'un climat favorable à la relance économique.

Parler de mesures correctrices mises en place dans le cadre de réformes structurelles des pays de l'UEMOA, revient à évoquer le dispositif d'assainissement du contexte macro-économique des États membres après les indépendances. Ce dispositif se résume en un ensemble de réformes mises en place par les gouvernements en collaboration avec les institutions internationales notamment celle de Bretton Woods : la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Il y a :

? Le plan quinquennal

Le plan quinquennal est un document de planification économique gouvernemental fixant des objectifs de production sur une période de cinq ans. Il peut être révisé en cours d'exécution en fonction des résultats. Instituée en URSS, cette forme de planification évolua vers les territoires européens, l'Asie (notamment en République populaire de Chine qui en fait encore usage), mais aussi en Afrique. De nombreux États africains et plus précisément ceux de la zone CEMAC et UEMOA ont instauré un système de planification économique au lendemain des indépendances, mais le plus flagrant à titre d'exemple fut le Cameroun. Il s'agissait de mettre en oeuvre une certaine politique interventionniste de l'État qui, non seulement définissait les objectifs à atteindre, mais aussi les moyens d'y parvenir. Par la recherche d'objectifs de production dans un domaine précis, les gouvernements visaient aussi une relance économique par la mise en valeur de secteurs favorable à l'échange et au commerce, et la recherche des sources de financement de l'économie. Ceci par une réorientation stratégique des secteurs clés de l'investissement.

? L'avènement des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS)

Vers les années 80, l'environnement international se dégrade considérablement avec des relations économiques de plus en plus austères. Situation aggravée par une hausse du prix du pétrole, des taux d'inflations généralisées et un ralentissement de la croissance dans la majorité des pays occidentaux. Cette morosité économique internationale a eu un impact négatif sur l'économie des pays d'Afrique. La baisse des cours des produits de base, rendant incapable le financement des produits d'importation, les gros déficits budgétaires, la croissance démographique exponentielle ont entraîné un déséquilibre financier et un endettement insoutenable. C'est ainsi que la majorité des pays de la zone UEMOA se mettent sous des politiques d'ajustement structurel.

Il s'agit de vastes programmes économiques, ayantpour but d'assurer un rééquilibre durable de la balance des paiements compatible avec la reprise de la croissance. C'est « un processus institutionnel qui se traduit par l'adoption d'accords économiques et financiers par des pays en développement avec les institutions de Bretton Woods. Ces dernières cautionnent un programme de réformes en échange de concours financiers abondés pour l'essentiel par des bailleurs bilatéraux » (Serevino, 1990) et visant à retrouver les grands équilibres macro-économiques et financiers et à remettre l'économie sur un sentier durable de croissance. Les ajustements sont une réponse à la crise financière et notamment le taux élevé d'endettement connu par les pays africains. Ils conduisent à des prêts sous conditionnalités qui ont pour objet premier de boucler les finances publiques.

Les plans d'ajustement structurels n'ont malheureusement pas suffi à rétablir la stabilité économique escomptée. Tout au contraire, certains gouvernements (Gabon, Cameroun, Tchad) ont dû faire face à un aggravement des conditions de vie des populations. Peut-êtreétait-ce une étape nécessaire à un essor économique, maisil n'en demeure pas moins que les bilans des périodes sous PAS, pour la majorité des pays de la zone UEMOA restent mitigés. Des critiques sont nées du fait que ces programmes ne tenaient pas forcément compte des réalités sociales et culturelles des pays, mais aussi des mesures pas très efficaces, ils ont fini par affecter le secteur public (santé, éducation, etc.). Certains gouvernements se tournèrent alors vers des politiques plus évolutives et adaptées. L'étape suivante fut l'entrée dans l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE).

? Le recourt à l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE)

Encore dite «Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés », l'IPPTE était un processus destiné à alléger l'endettement extérieur excessif des pays jugés « les plus pauvres » du monde, afin de financer les secteurs sociaux et la construction des infrastructures de base. Lancée en 1996 par la Banque Mondiale et le FMI, cette mesure fut élargie en 1997 à d'autres États, et représentait une nouvelle approche de l'aide au développement après les résultats médiocres connus par les PAS. Car en fait, l'insolvabilité des États ne faisait que s'agrandir, rendant ainsi improbable une sortie de crise pour ces gouvernements déjà largement appauvris. Il faut donc ramener les dettes de ces pays à un niveau jugé « soutenable ». Cette initiative à la base prévoit l'allégement de la dette d'environ 41pays les plus endettés, dont 33 se situaient en Afrique. L'initiative comprend plusieurs dimensions : Un allégement ou une remise de dette, et une réforme de la politique structurelle et sociale mettant plus particulièrement l'accent sur les services de santé et d'éducation de base. Tous les éventuels créanciers y participent à savoir les créanciers bilatéraux et commerciauxet les créanciers multilatéraux.

Globalement, l'initiative PPTE a permis, au vu des résultats à ces États, de prétendre à un seuil de développement par l'allègement de la dette, mais aussi d'avoir accès à des financements extérieurs au vu des efforts fournis pour l'assainissement des finances publiques. Il demeure néanmoins le problème de bonne gouvernance et de gestion des fonds ainsi que la corruption dans les administrations qui représentent encore des freins à l'attractivité économique des États. Il n'en demeure pas moins qu'au-delà des initiatives individuelles des gouvernements à rendre les économies stables et attractives, l'adhésion à des initiatives communautaires et régionales d'attractivité est de plus en plus récurrente et privilégiée.

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