II.3- DEFIS DE LA COMMUNE AU
CAMEROUN: LA GOUVERNANCE TERRITORIALE
Plus proches du terrain et des populations, les CTD sont
mieux placées pour cerner les problèmes les plus
spécifiques des populations et d'y apporter des solutions meilleures
dans une perspective participative. C'est ainsi que les défis auxquels
elle doit faire face se résumer en :
- le défi de planification stratégique des
actions à mener ;
- le défi de participation populaire ;
- la redevabilité ;
- la formation de son personnel.
Au plan stratégique, la commune en tant que CTD doit,
pour atteindre son objectif de développement, mettre sur pied une
véritable politique de développement axée sur les
territoires. Ceci en s'appuyant sur des stratégies de
développement inclusif et de type ascendant ; ce qui appelle
à un défi territorial. C'est dire que même dans le coin le
plus reculé de la municipalité, les populations doivent pouvoir
être au centre des préoccupations de l'action publique locale et
cela passe par des interactions continues entre elles et la commune. Pour cela,
la commune devrait être représentée dans chaque
localité (village) pour rendre ce voeu réalisable.
Bien plus, la Commune doit pouvoir faire la promotion de la
participation populaire aux actions de développement. Cela passe par une
véritable éducation des populations à prendre à
bras le corps leurs problèmes quotidiens et à pouvoir les
résoudre à leur niveau avant de faire appel à
l'institution communale. Il faudrait donc responsabiliser les populations
à la base en promouvant l'action associative et entrepreneuriale. Faire
la promotion de la participation de la population au développement
renvoie à l'action de les inclure dans la conception, la
réalisation, le suivi et l'évaluation des projets de
développement. Celle-ci permet de réaliser des projets par et
pour les populations locales pour que les actions qui émanent de ces
initiatives soient le fruit de leur efforts et la réponse à leur
besoin. Les dynamiques de recherche des solutions endogènes
engagées par le Programme National de Développement Participatif
(PNDP) vont de cet objectif.
Quant à l'action de redevabilité de la commune
auprès des populations, elle doit se faire ressentir à travers
une définition claire des missions des conseillers municipaux qui
doivent servir de relais entre l'exécutif municipal et les populations
à la base. Cela y va du volet communication de la commune. Les
conseillers municipaux en tant que représentants d'une circonscription
communale doivent pouvoir tenir les populations informées des
activités de la commune mais également se poser comme les
principaux garants des intérêts des populations.
Enfin, la formation se présente comme une condition
sine qua none pour l'atteinte des objectifs et des missions de toute
organisation. La commune doit donc se rassurer de la formation continue et
alternante de son personnel, mais aussi de toutes les parties prenantes du
développement local.
Au terme de cette articulation, il va de soi que le
développementterritorial est au centre des missions dévolues aux
communes au Cameroun. Si l'histoire de la commune a été mis en
avant par la politique de décentralisation, il n'en demeure pas moins
que pour être performante, la commune au Cameroun devraient mettre sur
pied des politiques de développement qui mettent un accent sur des
logiques territoriales afin de parvenir à une gouvernance territoriale
adéquate et à même derépondre aux attentes des
populations à la base.
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