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Actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang, région de l'est-Cameroun


par Junior Cédric Darrel MPELE
Institut National de la Jeunesse et des Sports -Yaoundé - Master 2 2020
  

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V.2.3- Mobiles des choix des zones d'action, dynamique des acteurs et difficultés de mise en oeuvre du PCD

Sur le terrain, nous avons essayé de comprendre, les raisons de la répartition des actions de développement sur le territoire. De là, nous avons pu relever un certain nombre d'éléments.

Au plan structurel, il ressort que la commune éprouve des difficultés à réaliser les projets inscrits dans le Plan d'Investissement Annuel (PIA). Ce dernier représente les projets d'investissement inscrits chaque année dans le budget communal, réalisable avec les fonds propres de la commune. Or, de l'entretien avec monsieur MOADJILE, responsable communal en charge de la planification, « sur 10 projets prévus dans le PIA, seul 01 parvient à être financé et réalisé ».Cet état de chose est vérifiable dans le sens où, les projets réalisés dans le cadre du PCD sont en majorité issus soit du financement des partenaires comme le PNDP et le FEICOM ou encore financés conjointement et par le biais de la coopération décentralisée en ce qui concerne la réalisation des points d'eaux. A titre d'illustration, sur les 19 points d'eau qui ont été construits, tous ont été financés sur fonds du PNDP et sur les 17 écoles construites, seules trois (03) ont été construites par le financement de la commune. Bien plus, la masse salarialeest assez consistante, la conséquence étant que le budget est plus orienté vers le fonctionnement au détriment des investissements. Par contre, l'un des services compétents en matière de mise en oeuvre des projets de développement à savoir le service de la planification, se trouve dépourvu de personnel. Ici, il n'est constitué que d'un seul cadre chargé des communautés, alors que les localités sont nombreuses (une quarantaine) et les moyens de déplacement sont quasi- inexistants. Ce qui a eu un fort impact sur la connaissance de la situation de développement de la commune.

Au plan des mobiles politiques, la répartition des projets de développement bien qu'elle doit obéir à la technique de Ranking (qui voudrait que ce soit les zones les moins pourvues d'infrastructures qui soient les priorités en matière de réalisations des projets), dépend en grande partie de la gouvernance de l'exécutif communal, mais aussi de la méconnaissance par les populations des logiques participatives. Ainsi, il ressort que les projets de développements sont validés par le maire qui juge de l'opportunité de leur réalisation. Dans le cas d'espèce, le maire est avant tout un homme politique qui a un électorat à satisfaire. C'est ce qui fait en sorte que les réalisations sont orientées premièrement vers les zones qui lui sont favorables. C'est ainsi que lorsque nous avons identifié nos différents interviewés, nous nous sommes rendu compte qu'il y'avait des camps pro-maire et contre le maire. C'est ainsi que pour les premiers, les réalisations étaient relativement nombreuses et ces derniers vantaient les mérites du maire. Or dans les autres zones, les raisons étaient plus liées au fait qu'il y'avait une certaine discrimination dans l'attribution des projets de développements. Et à l'observation, nous nous sommes résolu à cette conception car même de l'avis du responsable communal, `'dans les projets de développements c'est chacun qui tire la couverture de son côté''. Dans cette logique les agents communaux et les élites se présentent également comme des entorses à la réalisation des projets de développements dans certaines localités en ce sens où des manoeuvres disgracieuses interviennent dans l'attribution des projets. On ne saurait oublier de mentionner l'attitude passive des populations dans le processus qui va de la conception au suivi des projets.Il faut dire que celles-ci ne s'impliquent pas assez aux questions qui touchent au développement de leur propre localité. Elles ne participent ni à la conception, ni à la réalisation et encore moins au suivi des projets et quand c'est le cas elles le font de manière passive.

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