V.2.3- Mobiles des choix des zones
d'action, dynamique des acteurs et difficultés de mise en oeuvre du
PCD
Sur le terrain, nous avons essayé de comprendre, les
raisons de la répartition des actions de développement sur le
territoire. De là, nous avons pu relever un certain nombre
d'éléments.
Au plan structurel, il ressort que la commune éprouve
des difficultés à réaliser les projets inscrits dans le
Plan d'Investissement Annuel (PIA). Ce dernier représente les projets
d'investissement inscrits chaque année dans le budget communal,
réalisable avec les fonds propres de la commune. Or, de l'entretien avec
monsieur MOADJILE, responsable communal en charge de la planification,
« sur 10 projets prévus dans le PIA, seul 01 parvient
à être financé et
réalisé ».Cet état de chose est
vérifiable dans le sens où, les projets réalisés
dans le cadre du PCD sont en majorité issus soit du financement des
partenaires comme le PNDP et le FEICOM ou encore financés conjointement
et par le biais de la coopération décentralisée en ce qui
concerne la réalisation des points d'eaux. A titre d'illustration, sur
les 19 points d'eau qui ont été construits, tous ont
été financés sur fonds du PNDP et sur les 17 écoles
construites, seules trois (03) ont été construites par le
financement de la commune. Bien plus, la masse salarialeest assez consistante,
la conséquence étant que le budget est plus orienté vers
le fonctionnement au détriment des investissements. Par contre, l'un des
services compétents en matière de mise en oeuvre des projets de
développement à savoir le service de la planification, se trouve
dépourvu de personnel. Ici, il n'est constitué que d'un seul
cadre chargé des communautés, alors que les localités sont
nombreuses (une quarantaine) et les moyens de déplacement sont quasi-
inexistants. Ce qui a eu un fort impact sur la connaissance de la situation de
développement de la commune.
Au plan des mobiles politiques, la répartition des
projets de développement bien qu'elle doit obéir à la
technique de Ranking (qui voudrait que ce soit les zones les moins pourvues
d'infrastructures qui soient les priorités en matière de
réalisations des projets), dépend en grande partie de la
gouvernance de l'exécutif communal, mais aussi de la
méconnaissance par les populations des logiques participatives. Ainsi,
il ressort que les projets de développements sont validés par le
maire qui juge de l'opportunité de leur réalisation. Dans le cas
d'espèce, le maire est avant tout un homme politique qui a un
électorat à satisfaire. C'est ce qui fait en sorte que les
réalisations sont orientées premièrement vers les zones
qui lui sont favorables. C'est ainsi que lorsque nous avons identifié
nos différents interviewés, nous nous sommes rendu compte qu'il
y'avait des camps pro-maire et contre le maire. C'est ainsi que pour les
premiers, les réalisations étaient relativement nombreuses et ces
derniers vantaient les mérites du maire. Or dans les autres zones, les
raisons étaient plus liées au fait qu'il y'avait une certaine
discrimination dans l'attribution des projets de développements. Et
à l'observation, nous nous sommes résolu à cette
conception car même de l'avis du responsable communal, `'dans
les projets de développements c'est chacun qui tire la couverture de son
côté''. Dans cette logique les agents communaux et les
élites se présentent également comme des entorses à
la réalisation des projets de développements dans certaines
localités en ce sens où des manoeuvres disgracieuses
interviennent dans l'attribution des projets. On ne saurait oublier de
mentionner l'attitude passive des populations dans le processus qui va de la
conception au suivi des projets.Il faut dire que celles-ci ne s'impliquent pas
assez aux questions qui touchent au développement de leur propre
localité. Elles ne participent ni à la conception, ni à
la réalisation et encore moins au suivi des projets et quand c'est le
cas elles le font de manière passive.
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