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Le personnel politique et diplomatique camerounais dans le fonctionnement et le processus de prise de décision à l'assemblée générale des nations-unies (1960-2017)


par Ezekiel ZANG NGBWA
Université de Yaoundé I - Master 2021
  

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IV. LES CRITERES DE DESIGNATION DES ACTEURS

Deux grandes catégories d'acteurs interviennent dans la diplomatie onusienne du Cameroun, à savoir les acteurs centraux (le Président de la République et le ministre en charge des Relations extérieures), et les acteurs « déconcentrés `' (les diplomates). Ceux-ci interviennent respectivement comme ordonnateurs, coordonnateurs et exécutants de la politique onusienne du pays. Au regard des enjeux qui sou tendent cette coopération, il est donc évident que le choix des intervenants, loin d'être une résultante du hasard ou de la fantaisie, réponde toujours à des critères bien définis. Ceux-ci sont généralement de trois natures : académique ou technique, politique et stratégique.127(*)

1. Les critères académiques ou techniques

Les critères académiques ou techniques pour être désigné aux fonctions de ministre des Relations extérieures ou de représentant permanent auprès du Système des Nations-Unies tiennent généralement compte de deux facteurs : le facteur intellectuel et le facteur du parcours professionnel des intéressés. Parlant des ministres des Relations extérieures, ces deux facteurs (surtout le premier) sont devenus très cruciaux sous le président Biya. Pour mieux le comprendre, il conviendrait de nous intéresser un peu plus en détail au curriculum vitae de quelques-uns d'entre eux.

De prime abord, il est clair que sous le magistère de Paul Biya, la plupart des ministres des Relations extérieures étaient soit des diplomates de carrière, soit des diplomates de par le parcours professionnel, soit des diplômés en droit, en sciences politiques ou en relations internationales. Dans les premier et deuxième cas, on a les exemples de William Etéki Mboumoua, ancien secrétaire général de l'OUA, et conseiller diplomatique du président Ahidjo, Ferdinand Léopold Oyono, qui aura été, entre autres, et ce, pendant plus de treize ans, représentant permanent du Cameroun auprès du système onusien ; il y a également les cas de François Xavier Ngoubeyou, ancien directeur en charge de la division Asie-Afrique au Ministère des Affaires étrangères, ancien adjoint au représentant permanent du Cameroun auprès des Nations-Unies, et ancien ambassadeur du Cameroun en Suisse, ainsi que celui de l'actuel ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, qui fut, entre autres, ambassadeur du Cameroun en France, et ce pendant près de dix ans (2006-2015).128(*)

De façon générale, la désignation au poste de ministre des Relations extérieures commande au préalable pour l'intéressé d'avoir déjà flirté avec le monde diplomatique soit au niveau central, soit à l'extérieur.

Dans le même sciage, le parcours universitaire des intéressés apparaît également comme un facteur crucial. On peut en effet constater que sous l'ère Biya, la plupart des patrons de ce département ministériel sont titulaires d'un diplôme en droit, en sciences politiques, en relations internationales ou sont diplômés d'une grande académie de formation en sciences politiques, administratives et/ou diplomatique. À ce propos, on a les cas de Benoît Bindzi, Nko'o Etoungou et Raymond Nthépé (qui obtinrent le statut de diplomate après un stage effectué à l'ENA et au ministère français des Affaires étrangères129(*)) ; Jacques Roger Booh Booh (titulaire d'un Doctorat d'Etat en Droit et ancien ambassadeur),130(*) Ferdinand Oyono (titulaire d'un Diplôme d'études supérieures en Droit public et diplômé de la section diplomatique de l'ENA),131(*) Henri Eyebe Ayissi (titulaire d'un Doctorat en Droit public),132(*) Pierre Moukoko Mbonjo (titulaire d'un Doctorat d'Etat en Sciences politiques et diplômé de Sciences Po Paris en Relations internationales)133(*), et Lejeune Mbella Mbella, titulaire d'un doctorat en Sciences politiques et relations internationales.134(*)
De façon globale, les mêmes critères s'appliquent également aux membres du corps diplomatique. Toutefois, leur itinéraire fut assez particulier.

Dans les premières années de l'indépendance et même avant (à quelques rares exceptions près comme Ferdinand Oyono), bon nombre de diplomates camerounais furent recrutés sur la base des trois critères suivants : l'envoi en stage, les recrutements directs, et l'emprunt aux fonctionnaires d'autres corps.135(*) On va assister à une évolution de la donne avec la création, en 1971, de l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) qui va devenir le centre de formation par excellence des diplomates camerounais. Ainsi, les représentants de Yaoundé à New-York n'échapperont pas, dans l'ensemble, à cette trajectoire qui fut celle de bon nombre de diplomates camerounais. Toutefois, on notera ici la prégnance des critères techniques, impliquant à la fois le volet académique et le cursus professionnel des intéressés. À titre d'illustration, on peut citer les cas de Ferdinand Oyono, Pascal Biloa Tang (diplômé en Droit public, en sciences politiques, et ayant occupé, entre autres, les fonctions de directeur au ministère des Affaires étrangères), Martin Belinga Eboutou (titulaire d'un doctorat en Droit, diplômé de la section diplomatique de l'ENA, ancien directeur du Protocole d'Etat à la Présidence de la République et chef du service des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères)136(*), et Michel Tommo Monthé (titulaire d'un doctorat en relations internationales et ancien chargé de mission à la Présidence de la République).137(*)

Ces critères académiques et techniques peuvent parfois revêtir des caractères politiques et stratégiques.

* 127 Entretien avec Pierre Célestin Mboua, 46 ans, universitaire et diplomate, consultant auprès du Système des Nations-Unies, le 05 mai 2019 à 22 :30.

* 128 http://www.wikipedia.org, consulté le 03 Octobre 2015 ; http://www.camerlex.com, consulté le 20 mai 2019.

* 129 Gaillard, Ahmzadou Ahidjo... p. 94.

* 130 Mouelle Kombi, La politique étrangère... p. 36.

* 131 Etoa Oyono, «Ferdinand Oyono'... mémoire de maîtrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2004.

* 132 http://www.wikipédia.org, consulté le 03 octobre 2015.

* 133 Ibid, consulté le 20 mai 2019.

* 134 Ibid.

* 135 Etoa Oyono, « Le personnel diplomatique camerounais....

* 136 http://www.wikipedia.org, consulté le 20 mai 2019.

* 137Ibid.

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