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Quand la violence impacte la relation soignant-soigné


par Clara Kuntz
iFMS Mulhouse  - Diplôme d'Etat d'Infirmier  2019
  

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1.4) Les facteurs favorisants la violence

La violence n'est pas un état qui se présente par hasard sans qu'aucun facteur ne l'ait favorisé. Les personnes qui font preuve de violence ont toutes des raisons, des explications qui leurs sont propres. Alors même si la violence envers autrui n'est pas quelque chose d'acceptable, ou de tolérable, elle peut s'expliquer et être comprise.

Madame Balahoczky explique que « pour commettre un acte de violence, l'individu doit se sentir menacé dans son intégrité. Au niveau physique, insatisfaction des besoins de base. Au niveau psychologique, violence de l'intimité, impossibilité de vivre selon ses valeurs et ses croyances, privation de sa liberté d'agir, déresponsabilisation face à ses rôles sociaux. Au niveau matériel, être dépossédé de ses biens et de ses possessions »38(*).

On comprend alors qu'énormément de facteurs sont sources potentielles d'une situation de violence. Il est, je pense, important de comprendre que ce qui à nous ne pose pas de problème et semble banal, peut être pour quelqu'un d'autre source de difficultés. Madame Balahoczky évoque différents aspects au niveau physique, psychologique ou matériel qui peuvent être responsable de la violence. Il est nécessaire alors de comprendre que ces trois niveaux ne sont pas perçus par tous de la même manière. Nous n'avons pas tous le même seuil de tolérance face à une situation, quelque chose qui pour nous est acceptable, peut être totalement inacceptable pour l'autre. Cela diffère bien parce que la singularité de chaque individu entraine des différences en matière de valeurs, de limites, de croyances etc. Il est important en tant que soignant de chercher à comprendre les besoins et les attentes de ce patient en question.

Si celui qui fait preuve de violence ne se sent pas compris ou comme le dit madame Balahoczky « quand la personne a le sentiment d'être manipulée, qu'elle se sent prise au piège, qu'elle se sent impuissante à gérer une situation difficile, quand elle subit des contraintes importantes qui durent dans le temps, elle perd alors toute lucidité, cède à la panique et passe à l'acte »39(*). La violence est alors une réponse à un stress, un état difficilement contrôlable pour le patient.

On comprend bien par là que le fait de ne pas se sentir entendu dans ses revendications, peut devenir angoissant et pousser à devenir violent pour se faire écouter et entendre. Quand le patient utilise la violence comme moyen de communication il faut se questionner sur l'origine de cette réaction pour pouvoir en apporter des solutions et stabiliser la situation au plus vite car elle est difficile à vivre pour le patient comme pour le soignant. En effet, Monsieur Balahoczky explique bien que la violence n'est pas une réaction que le patient adopte par plaisir mais qu'il s'agit des conséquences de réelles souffrances.

Madame Bourgeois explique qu'il est important qu'un soignant puisse repérer chez un patient les facteurs favorisants la violence afin de prévenir la survenu de l'altercation. Pour elle, « la tristesse, la colère, l'anxiété »40(*) sont des émotions qui peuvent utiliser la violence comme méthode de défense. Monsieur Michel psychosociologue et Monsieur Thirion docteur en sciences de l'éducation évoquent dans l'ouvrage Faire face à la violence des patients dans les institutions de santé41(*), l'ennui et l'inconfort comme sources potentielles de réaction de violence. En effet, Ils expliquent dans leur ouvrage que l'hospitalisation déboussole les patients qui doivent s'habituer à un fonctionnement différent du leur. Les habitudes de vie sont perturbées. Il faut parfois partager sa chambre avec une autre personne et arriver à vivre avec elle. Les patients sont confrontés au bruit des passages du personnel, des familles, des patients, aux visites que reçoit le voisin de chambre etc. Le confort n'est pas le même que chez soi. De plus, dans leur ouvrage les deux auteurs parlent des journées du patient comme de quelque chose de « monotone »42(*) et d' « uniforme »43(*). Les journées sont parfois longues pour une personne hospitalisée, l'irritabilité peut se faire sentir et engendrer un comportement violent de la part du patient.

Madame Bourgeois, explique aussi dans son article44(*)qu'il est nécessaire en tant que soignant de bien repérer les signes de douleur physiques, et les symptômes somatiques la déshydratation par exemple. En effet, cela peut aussi être à l'origine de réactions de violences.

Elle explique aussi que les « conflits latents »45(*) dans l'équipe, un « manque de communication »46(*) peut aussi être des facteurs favorisants les situations de violence. On comprend bien par là que les problèmes internes à l'équipe de soins peuvent être sources de difficultés pour le patient. En effet, être confronté à des soignants qui ont des difficultés à trouver un terrain d'entente ou qui ne s'accordent pas sur ce qu'ils transmettent comme informations peut perturber la prise en soins du patient. Ce dernier à besoin de se sentir bien pris en soins par une équipe qui communique entre elle pour lui apporter la meilleure prise en soins possible. Ressentir les difficultés d'organisation d'une équipe peut-être source d'interrogation et même de stress pour lui.

A travers tout cela, il est important de signifierréussir à comprendre l'origine des réactions de violence, n'est pas quelque chose de simple vu la multitude de facteurs pouvant amener de telles situations. Il est nécessaire alors d'être attentif à tous détails pour repérer au plus vite le ou les éléments déclencheurs.

* 38 Balahoczky, M. la violence dans les soins : la repérer et la gérer, revue médicale suisse n°85, 2006.

https://www.revmed.ch/RMS/2006/RMS-85/31746

* 39 Ibid.

* 40 Bourgeois, F. Définir et repérer les situations de soins sources de violences. Violences et soins. La revue de l'infirmière n°217. Elsevier Masson. Janvier 2016. P.45.

* 41 Michel, M et allii. Faire face à la violence des patients. Lamarre. Année 2004. Pages 78-79.

* 42 Ibid.

* 43 Ibid.

* 44 Bourgeois, F. Définir et repérer les situations de soins sources de violences. Violences et soins. La revue de l'infirmière n°217. Elsevier Masson. Janvier 2016. P 45.

* 45 Bourgeois, F. Violences et soins. Quand les soins infirmiers produisent de la violence. La revue de l'infirmière n°219. Mars 2016. P45

* 46 Ibid.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld