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Impacts des conflits liés à  la mobilité pastorale sur le développement et la gouvernance dans la province du Mayo-Kebbi ouest (Tchad)


par Souleymane ALI SALEH
Université de Dschang - Master en Science Politique, spécialité Gouvernance Locale, Décentralisation et Développement  2020
  

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PARAGRAPHE I : LE PLAN DE COMMUNICATION

Ce plan de communication aura pour objectif principal d'instaurer une paix civile entre les agriculteurs et les éleveurs qui sont des groupes antagonistes qui ne s'entendent jamais, des ennemis jurés. Les Collectivités Autonomes doivent promouvoir et restaurer la paix civile entre les agriculteurs et les éleveurs (A) en faisant table rase du passé. Il ne suffit pas seulement de faire table rase du passé mais il faut également multiplier les initiatives pour encourager le vivre-ensemble qui permettra de combattre les conflits à la racine (B).

A. Promouvoir et restaurer un climat de paix civile entre agriculteurs et éleveurs

La restauration de la paix civile entre les agriculteurs et les éleveurs s'impose comme préalable à toute activité de développement, notamment dans les zones où les manifestations de conflit ont largement dépassés les simples querelles de dévastation de champs ou des blessures sur les animaux et ont pris des tournures inquiétantes avec des morts d'homme, des actes de vengeance et de clivage nord/sud ou musulman/chrétien. Les phénomènes des attaques collectives des campements d'éleveurs afin de s'emparer de leurs biens, puis le sentiment de complicité des autorités locales, des familles notables, puis des autres citoyens qu'on croyait indemnes de ce genre de phénomènes, ont laissé des empreintes profondes, qu'il faut surmonter.

La meilleure manière pour parvenir à un climat de paix sociale est celle de la multiplication des tournées ou des ateliers locaux entre agriculteurs et éleveurs. En effet, l'historique de l'encadrement des populations rurales montre bien que l'habitude courante est celle d'aborder les deux groupes de manière séparée. Ce clivage déjà, ne favorise pas une paix durable. Certaines autorités militaires et administratives ne font jamais les choses dans le sens d'un règlement des conflits mais alimentent ceux-ci plutôt, ils préfèrent gérer le désordre car c'est rentable. Les deux parties ne peuvent pas arriver par leurs propres forces à organiser des tournées ou ateliers de pacification, il faut impérativement l'appui d'une tierce instance pour faciliter les réunions de concertation entre elles. Si la majorité de personnes pensent qu'il faut l'intervention de l'Etat à travers les Délégations des Droits de l'Homme, nous pensons plutôt à des instances neutres, comme les ONG, les projets, puis d'autres acteurs de la société civile. L'Etat peut se limiter à un rôle de tutelle. Les ateliers et les tournés de pacification devront porter sur le diagnostic des problèmes opposant les deux parties, puis sur l'ébauche de solutions visant la conciliation et la cohabitation pacifique.

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En cas de conflits violents, graves ou persistants, les ateliers de concertation pourraient être précédés par des initiatives de médiation des conflits. Cette approche, qui vise la réconciliation entre les groupes concernés à partir d'une démarche active de consultation et de négociation, exige l'intervention des personnes expérimentées dans le domaine. Les outils des « commissions de vérité et de réconciliation»124, puis des « pardons collectifs », expérimentés dans un certain nombre de pays en Afrique et en Occident, pourraient servir d'une certaine inspiration. Au Tchad, l'opportunité pour des interventions en termes de médiation de conflits ne se présente que localement, jamais les médiations de conflits ont fait l'objet des conférences ou des ateliers nationaux. En marge de la Conférence Nationale Souveraine de 1993 et des deux Forums Nationaux Inclusifs de 2018 et 2020, les conflits liés à la mobilité pastorale et surtout les conflits agriculteurs et éleveurs ont été abordés mais jamais ils n'ont retenus l'attention de l'exécutif.

Cette approche nationale pourrait dans un deuxième temps être complétée par la facilitation, toujours par l'intermédiaire des institutions neutres, des tournées ponctuelles au niveau local (Sous-Préfecture, Département, Province,) en réunissant autour d'une table l'ensemble des acteurs concernés au niveau rural (autorités politiques, administratives, coutumières, tribunaux, gendarmerie, plates-formes villageoises, techniciens, organisations socioprofessionnelles, etc.). Ces tournées devraient permettre de faire table rase sur les malversations de part et d'autre du passé et de discuter sur les principes d'une cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs d'un côté, mais aussi entre ces deux parties et les différents acteurs de l'Etat.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand