CONCLUSION DU CHAPITRE IV
En somme, à la fin de ce chapitre, il importe de
retenir qu'à la suite de l'Etat, les Collectivités Autonomes
peuvent prendre des mesures pour diminuer les conflits liés à la
mobilité pastorale sur leur territoire. Elles peuvent notamment mettre
sur pied des systèmes communautaires d'alerte précoce avec une
communication efficace dont les moyens seront connus de tous, dont les
volontaires chargés de la communication maîtriseront les risques
et connaitront les mesures à adopter pour intervenir. Elles peuvent
aller plus loin en mettant en place des plans de communication, de
sensibilisation et d'éducation des populations qui peuvent aboutir
à l'instauration des plates-formes de cohabitation pacifique qui
permettront de pérenniser les acquis des plans de communication, de
sensibilisation et d'éducation. Ils peuvent instaurer sur leur
territoire, une paix civile durable entre les agriculteurs et les
éleveurs qui sont en perpétuel conflit et encourager le
vivre-ensemble par des conférences, des ateliers et des forums, des
journées de paix et des prix provinciaux appelant sur la table toutes
les couches de la société.
100
CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE
En résumé, dans cette seconde partie de notre
mémoire consacrée aux mesures d'atténuation des impacts
des conflits liés à la mobilité pastorale, il était
question pour nous de voir les mesures que peuvent être prises pour
atténuer les impacts de ces conflits. Il ressort après analyse
que, l'Etat et les Collectivités Autonomes peuvent chacun prendre des
mesures allant dans ce sens car garantir la sécurité des
personnes et les biens de ces derniers qui vivent sur leur terroir est une de
leurs missions régaliennes. L'Etat peut arriver à satisfaire
cette mission en soutenant une gestion consensuelle et
décentralisée de l'espace agropastoral et des conflits, en
améliorant et harmonisant les textes régissant le monde rural et
déterminer le champ d'intervention exact des acteurs d'application de
ces textes. Les Collectivités Autonomes en poursuivant les actions de
l'Etat au niveau local peuvent, elles aussi aller dans le sens
d'atténuer les impacts des conflits liés à la
mobilité pastorale en mettant sur pied des systèmes
communautaires d'alerte précoce et des plans de communication, de
sensibilisation et d'éducation des populations dont les acquis peuvent
être pérennisés par la mise en place des plates-formes de
cohabitation pacifique dans lesquelles tous les acteurs seront
conviés.
101
CONCLUSION GÉNÉRALE
Arrivé au terme de notre rédaction portant sur
les impacts des conflits liés à la mobilité pastorale sur
le développement et la gouvernance dans la province du Mayo-Kebbi Ouest,
il est temps de faire un bilan succinct de nos observations.
Il était question pour nous d'analyser les impacts des
conflits sur le développement et la gouvernance dans la province et
faire des propositions concrètes pour atténuer les impacts de ces
conflits afin garantir une vie paisible aux citoyens. Pour y arriver, l'Etat et
les Collectivités Autonomes rencontrent assez de difficultés. Ces
problèmes sont issus eux-mêmes de la mauvaise gouvernance, c'est
sont notamment : la corruption, les fortes amendes lors des règlements
des conflits, l'incompétence des autorités administratives et
militaires, la politisation des conflits, le soutien des élus locaux,
des hommes d'affaires et des hommes politiques aux protagonistes, la
pluralité des instruments juridiques dans la gestion des conflits... Ces
problèmes empêchent tout règlement acceptable des
conflits.
Pour des raisons méthodologiques, nous nous sommes
intéressé dans un premier temps aux impacts des conflits
liés à la mobilité pastorale sur le développement
et la gouvernance de la province. Il s'agit de la première partie dans
laquelle nous avons essayé de faire ressortir les impacts proprement
dits de ces conflits sur le développement et la gouvernance dans le
premier chapitre. Des observations issues de ce premier chapitre, il en
découle qu'il existe des barrières pour la bonne gestion de ces
conflits. C'est qui nous a amené à parler de ces
difficultés, tous, des effets de la mauvaise gouvernance au
deuxième chapitre. À l'issu de cette première partie, nous
avons constaté que les conflits liés à la mobilité
pastorale sont des oppositions très persistantes ces dernières
années avec des conséquences drastiques à tous les
niveaux. Des solutions pour atténuer les impacts de ces conflits
d'imposent. C'est pourquoi tout au long de la deuxième partie, nous
avons proposé des mesures d'atténuation des impacts de ces
conflits. Dans le troisième chapitre, nous avons proposé des
mesures d'atténuation au niveau de l'Etat qui a pour mission
régalienne de garantir la sécurité des personnes et de
leurs biens. Dans le quatrième chapitre, nous avons proposé des
mesures dans la perspective de la décentralisation, étant
donné que les Collectivité Autonomes ont reçu des
compétences de la part de l'Etat pour améliorer les conditions de
vie des citoyens.
Globalement, les constatations qui se dégagent de notre
étude montrent que nos hypothèses n'ont pas été les
fruits d'un hasard, car elles ont été vérifiées
à travers les données quantitatives et qualitatives avec
lesquelles nous nous sommes servis dans notre travail et montrent que les
conflits liés à la mobilité pastorale ont des impacts
négatifs, pour la plupart
102
du temps sur le développement économique et
social et sur la gouvernance dans la province et que ceux-ci nécessitent
des pistes d'amélioration.
Après avoir traité les problèmes qui ont
préoccupés dans cette recherche, il nous a semblé
indispensable de proposer des solutions palliatives pour diminuer les effets de
ces conflits. Il s'agissait en fait des mesures d'atténuation. Ces
mesures se situent à deux niveaux, au niveau de l'Etat central et au
niveau des Collectivités Autonomes. Au niveau de l'Etat, ces mesures
peuvent concerner le soutien de l'Etat à une gestion consensuelle de
l'espace agro-pastoral, renforcer les capacités des autorités
traditionnelles et coutumières en matière de gestion des
conflits, améliorer les textes régissant le monde rural,
déterminer le champ d'intervention exact des acteurs intervenant dans la
gestion des conflits liés à la mobilité pastorale, appuyer
l'élaboration des codes locaux respectant les traditions et les
pratiques de cette province... Au niveau des Collectivités Autonomes,
ces mesures peuvent concerner la mise en place d'un système
communautaire d'alerte précoce efficace avec des moyens et des mesures
d'intervention connus de tous, dans lequel les risques réels qui
pèsent sur les populations doivent être identifiés. Elles
peuvent concernés également l'instauration de la paix civile
entre les différents groupes, encourager le vivre-ensemble, sensibiliser
et éduquer les populations en créant des plates-formes de
cohabitation pacifique.
La compilation des données ayant concouru à la
rédaction du présent travail ont été rendu possible
grâce à un travail qui nous transportées à la
réalité de la pratique sur le terrain notamment au gouvernorat de
la province du Mayo-Kebbi Ouest et les villages et ferriques dans lesquels les
conflits liés à la mobilité pastorale sont
récurrents. Nous avons à cet effet, dans le cadre de notre stage
recueilli les données qualitatives et quantitatives, non seulement
auprès des services du gouvernorat, mais également auprès
des populations et les autorités traditionnelles et coutumières
pour connaitre les causes, les modes de règlement, les impacts sur
l'agriculture, l'élevage, l'environnement, la sécurité des
personnes et la manifestation de ces conflits liés à la
mobilité pastorale.
En somme, les conflits liés à la mobilité
pastorale ont d'innombrables impacts négatifs sur le
développement et la gouvernance dans la province. Ces impacts sont la
destruction des champs, la destruction de l'environnement, les blessures et la
tuerie d'animaux, la détérioration des termes d'échanges
entre les agriculteurs et les éleveurs, la désorganisation
sociale des pasteurs, les violations des droits humains, la mise en mal de la
sécurité des personnes et de leurs biens, eu égard des
informations que nous avons reçues et confirmées et les
témoignages des populations concernées sur le terrain. En plus
des impacts de ces conflits sur le développement et la gouvernance de la
province du Mayo-Kebbi Ouest, nous nous
103
préoccupons par l'épineuse question de la
transfrontalité des conflits liés à la mobilité
pastorale. Malgré qu'il existe quelques traités et accords
internationaux régissant la mobilité pastorale sur le plan
sous-régional, des milliers d'éleveurs tchadiens croupissent dans
les prisons des pays voisins. En fait, comment le Tchad compte assurer la
sécurité des éleveurs dans la mobilité pastorale
transfrontalière ? Quelles sont les actions menées par les pays
de la CEMAC pour sécuriser la mobilité pastorale ?
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